• Un papyrus d’Herculanum carbonisé lors de l’éruption du Vésuve a été déchiffré
    https://www.lefigaro.fr/sciences/un-papyrus-d-herculanum-carbonise-lors-de-l-eruption-du-vesuve-a-ete-dechif


    Un rouleau de papyrus d’Herculanum carbonisé lors de l’éruption du Vésuve, et conservé à l’Institut de France, est en cours de numérisation par des rayons X.
    Image courtesy of the Digital Restoration initiative/University of Kentucky

    RÉCIT - Grâce à un concours international, de jeunes chercheurs sont parvenus à lire un texte vieux de 2000 ans.

    C’est un texte qui parle de musique, de plaisir et de câpres ! Ce rouleau de papyrus avait littéralement cuit il y a 2000 ans à plus de 320 °C, quand les torrents de boue et de matières volcaniques sont descendus du Vésuve pour recouvrir les villes d’Herculanum et de Pompéi (79 apr. J.-C.). Les pages sont soudées et son contenu était, pensait-on, perdu à jamais. Mais un concours international a permis de réussir l’immense exploit de déchiffrer et de lire des centaines de mots qui s’étalent sur plus de 15 colonnes.

    Découvert entre 1752 et 1754, avec plusieurs centaines d’autres manuscrits, dans une somptueuse villa romaine d’Herculanum appartenant à Calpurnius Pison Caesoninus, le beau-père de Jules César, et appelée depuis « Villa des papyrus », le rouleau de papyrus était depuis conservé dans les bibliothèques de l’Institut de France à Paris. Il avait été offert, avec cinq autres rouleaux, par Napoléon Bonaparte qui les avait reçus en 1802 en cadeau du roi de Naples. Le manuscrit…

  • Son surnom : le Lascaux de la gravure. Découverte en 2000 à une trentaine de kilomètres de Lascaux, la grotte de Cussac n’est accessible qu’aux scientifiques et est restée secrète pour le grand public. Pourtant, elle regorge d’œuvres d’art pariétales et recèle de nombreuses énigmes que les chercheurs tentent d’élucider.
    https://france3-regions.francetvinfo.fr/nouvelle-aquitaine/dordogne/perigueux/squelettes-humains-gravures-une-grotte-secrete-datee-de
    #archéologie #patrimoine_de_l'humanité #préhistoire

  • Des #cités_antiques en #Amazonie | CNRS Le journal
    https://lejournal.cnrs.fr/articles/des-cites-antiques-en-amazonie

    La vallée d’#Upano se situe dans la région amazonienne du piémont andin. Elle est insérée entre deux cordillères et mesure une centaine de kilomètres de long sur une vingtaine de large. Elle est surplombée par le #volcan_Sangay, en état constant d’éruption depuis des décennies et dont les rejets rendent la région particulièrement fertile. Les agriculteurs locaux m’ont dit qu’ils obtenaient trois récoltes de maïs par an, c’est énorme !

    […] Nous avons identifié et fouillé des plateformes en terre qui servaient à isoler des bâtiments du sol humide, ainsi que des places, des chemins et des routes. La première occupation de la vallée commence environ en 500 avant notre ère pour durer jusqu’en 400-600 de notre ère.

    […] La vallée d’Upano a abrité de véritables cités, densément peuplées et conçues en damier en pleine #forêt_tropicale. Leur réseau est incroyablement complexe, avec des rues, des chemins vers les rivières, des routes primaires et secondaires… Les grands axes sont parfaitement rectilignes, faisant jusqu’à treize mètres de large, et traversent la vallée en faisant fi de son relief naturel. Ils coupent aussi bien des ravins que des élévations. Un tel réseau réclame une véritable #planification, ce qui montre que les différentes implantations de la vallée sont contemporaines.

    L’insistance à passer outre tous les obstacles, alors qu’il serait souvent plus simple de les contourner, suggère fortement que ces routes avaient une fonction symbolique. Elles peuvent avoir été un moyen d’imprimer dans le sol les relations entre voisins, et servir à des processions et des visites ritualisées, comme on peut encore le voir dans les villages annulaires du haut Xingu en Amazonie brésilienne.

    Certaines plateformes sont encore plus hautes, jusqu’à dix mètres. Ici, pas de soubassements d’habitations, mais on suppose que ces espaces étaient plutôt consacrés à des cérémonies collectives. De tels systèmes urbains ont été découverts chez les Mayas du Guatemala ou à Teotihuacan, au Mexique. La grande différence est qu’il n’y a pas de constructions en pierre dans l’Upano. En plus, il n’y a aucun site semblable en Amazonie précolombienne, y compris au Brésil.

    […] Leur culture disparaît brusquement après un millénaire, autour de 400-600, sachant qu’il n’y avait alors pas d’écriture dans la région.

    […] J’ai une hypothèse, hélas non confirmée, sur cette disparition. Les fouilles ont montré, au-dessus des derniers niveaux d’habitation, plusieurs couches noires qui évoquent des éruptions volcaniques. Mais, les datations ne correspondent à aucun évènement suffisamment catastrophique pour faire fuir tout le monde. C’est peut-être une série d’éruptions plus petites, mais plus nombreuses, qui a fini par décourager les habitants, ou alors une #crise_climatique. Ils auraient alors pu partir vers le sud, au Pérou, où l’on retrouve des céramiques similaires à celles d’Upano. Seule une société spécialisée et stratifiée a pu construire un réseau aussi vaste et complexe que dans la vallée d’Upano. Or, on sait que les sociétés urbanisées et hiérarchisées sont moins résilientes aux aléas climatiques. Peut-être que cette civilisation a tout simplement implosé au profit d’un retour à une organisation tribale et forestière. Nous n’avons pas d’explication ferme à proposer pour le moment. Mais, la recherche se poursuit…

    #archéologie_du_paysage #lidar

  • En Sardaigne, le voile se lève sur la mystérieuse civilisation des nuraghes


    Vue aérienne d’un village nuragique, sur le site archéologique Su Nuraxi, à Barumini, en Sardaigne, en Italie. BRIDGEMAN IMAGES

    Durant mille ans, de 1800 à 800 av. J.-C., la culture nuragique a dominé l’île italienne. Ce peuple méconnu, car sans écriture, a laissé peu de traces de son existence, sauf 8 000 grandes tours rondes en pierre, disséminées sur le territoire. A la découverte de cette civilisation des #villages, loin des autres cultures méditerranéennes.

    Au début, on n’y prend pas garde. Et puis, petit à petit, à parcourir en voiture les routes de #Sardaigne sous un soleil qui joue les prolongations d’octobre, le regard s’aiguise, l’œil s’exerce, et l’on finit par les voir partout. Postés au loin comme des sentinelles de pierre, certains encore fièrement dressés, d’autres écroulés mais toujours là, défiant les millénaires. Eux, ce sont les nuraghes. Qu’on ne s’y trompe pas : malgré leur air de tours de château fort, ces édifices monumentaux – dont la silhouette orne des étiquettes de pecorino sarde ou de bouteilles de vin – ne renvoient pas au Moyen Age. Non, ces constructions sont les symboles d’une civilisation mystérieuse bien plus ancienne qui, mille ans durant, de 1800 à 800 av. J.-C., à cheval sur l’âge du bronze et celui du fer, domina la Sardaigne.

    Archéologue en France à l’Institut national de recherches archéologiques préventives, Isabelle Catteddu, de père sarde, a fait ses premières armes ici et y revient tous les étés. Elle, dont le grand-père abritait ses moutons dans l’un des huit mille nuraghes qui subsistent, avait alors pour but de « comprendre comment le territoire avait évolué jusqu’à la période romaine où on a réutilisé les sites nuragiques ».

    .... Quand on monte à l’étage, la vue est dégagée à 180 degrés et l’on peut apercevoir, dans le lointain, la #Méditerranée. Et aussi un autre nuraghe, qui lui-même a vue sur un troisième… Un réseau se dessine et, par endroits, les tours se font écho tous les 500 à 1 000 mètres. « Un peu plus loin, précise Isabelle Catteddu, on a une concentration incroyable, avec deux ou trois nuraghes au kilomètre carré. » Dans cet univers à la fois rural et polycentrique, on est loin des cultures orientales de la même époque, avec villes et pouvoir centralisé.

    .... L’habitat se retrouve à l’extérieur, dans des villages encore lisibles dans le paysage, car leurs « cabanes », comme les archéologues les appellent, rondes, avaient une base en pierre. Au-dessus devait être disposé un toit conique fait de roseaux.
    La vie est donc hors les nuraghes – la mort aussi. Petit détour par le site d’Imbertighe, en pleine campagne, où se trouve une « tombe de géant ». Pourquoi ce nom ? Parce qu’il s’agit d’une immense tombe collective. Au premier plan, un espace cultuel délimité par un muret en forme de deux cornes de taureau au milieu desquelles s’élève une grande porte en pierre d’un seul bloc, qui sépare les vivants des morts. Derrière, ceux-ci reposent dans un long couloir autrefois couvert de dalles. « La technique de dépôt consistait à soulever une dalle et à glisser le défunt dans la tombe, précise Isabelle Catteddu. Ces tombes sont là depuis le début de l’âge nuragique. Elles contiennent parfois plus de cent squelettes. Une population sans distinction de sexe, d’âge ou de classe sociale. » Les tombes individuelles n’apparaîtront qu’à la fin de la civilisation.

    https://www.lemonde.fr/sciences/article/2023/11/06/en-sardaigne-le-voile-se-leve-sur-la-mysterieuse-civilisation-des-nuraghes_6

    https://archive.ph/ZPjZX

    #Nuragiques #nuraghes #archéologie

  • La peste noire, Patrick Boucheron
    https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/serie-la-peste-noire

    #Patrick_Boucheron propose une grande enquête interdisciplinaire autour de la pandémie de peste au milieu du XIVe siècle.

    « Nous sommes confrontés à un #événement de #longue_durée, et il serait bien naïf de prétendre confiner notre conception de la peste noire à une chronique des années 1347 à 1352 en Europe occidentale » (...) « Les progrès conjoints de l’archéologie funéraire et de l’anthropologie, poursuit l’historien, mais aussi de la microbiologie et des sciences de l’environnement, ont révolutionné l’approche de cette pandémie ».

    j’écoute tardivement cette série de 2020-2021, extraordinaire d’érudition (et pas trouvée ici, à ma grande surprise ; pour ma part, lambin, elle était dans une pile « à écouter » depuis longtemps)

    « L’hypothèse, indique Patrick Boucheron, ne consiste pas seulement à réévaluer le rôle des réseaux vénitiens de Tana dans la propagation de la peste, il est de renverser le catastrophisme apocalyptique de la vision du siège de Caffa pour comprendre que l’épidémie n’est pas fille de la guerre mais de la paix, et qu’elle peut remonter les circuits des échanges et des alliances. »

    [...]

    « C’est donc bien à l’histoire décloisonnée d’un monde interconnecté qu’elle nous convie, nous dit Patrick Boucheron, un monde dont le cœur battant n’est pas en Europe, où se situent seulement les terminaux périphériques des réseaux marchands, mais plus à l’est, en ce centre de gravité de l’Eurasie alors dominée par la Horde d’or. »

    https://www.radiofrance.fr/s3/cruiser-production/2021/09/17721348-2539-43c8-9e8f-f3983ba097ed/860_loiseau-cartepestexivesiecle.webp

    Carte de Julien Loiseau, intitulée, « Les routes de la peste noire », dans « l’Atlas Global » de Gilles Fumey, Christian Grataloup et Patrick Boucheron, en 2014. - Julien Loiseau / Les arènes

    #peste #Marseille #histoire #histoire_des_sensibilités #imagination #historiographie #mort #mort_de_masse #déni #travail_des_femmes #médecine #épidémie #histoire_environnementale #santé_globale #démographie #catastrophe_démographique #littérature #théâtre #peinture #archives #théorie #pensée #narration #rats et #marmottes_alpines #paléogénomique #Horde_d'or #Inde #Mandchourie #l'impossible_sépulture démentie par l’#archéologie_funéraire ... #exotisme_épidémiologique

    • cette série là, tu n’hésiteras pas, @arno, à ne pas la faire écouter aux enfants, sauf dispositions spéciales. c’est une version lettrée, avec une forte dimension historiographique, de Periclès « qui n’est pas un collègue » (Loraux) à la critique du matriciel Ariès (histoire des sensibilités), le tout truffé de références effectivement pluridisciplinaires. non sans légèreté. dans le premier épisode, par exemple, il reprend la lecture de Freud pour mettre en cause les gargarismes contemporains sur le « travail du deuil ». ailleurs il a la coquetterie de citer l’avènement de Trump comme un évènement sans doute lui aussi de longue durée quant au devenir de la véridicité.

      (qu’il ait fait le macronard illustre la force du légitimisme centriste ?)

      Ça tombait bien, trop bien : ça tombait mal. Face au curieux hasard qui plaçait l’épidémie de Covid-19 sur sa route au moment où il devait entamer, au Collège de France, son cours sur la peste noire, l’historien Patrick Boucheron a failli renoncer. Rien de plus trompeur, explique-t-il en effet, que la fausse évidence de la « concordance des temps », rien de plus hasardeux que la recherche d’écho et de similitudes qui rendraient le passé moins lointain, le présent moins opaque. Puisque les rapports existent néanmoins, puisque ça a à voir malgré tout, que peut dire l’historien du coronavirus, et de quoi l’histoire de la peste est-elle faite ? Que nous apprend la #science, et que transporte l’#imaginaire ? C’est à un regard neuf et à une histoire globale que Patrick Boucheron nous invite.

      https://www.lepoint.fr/editos-du-point/sebastien-le-fol/patrick-boucheron-la-peste-c-est-un-mal-qu-on-ne-peut-pas-dire-31-01-2021-24
      #paywall

    • il est possible d’éviter la rebutante intro de Radio F/ Collège de France en utilisant la version de fr Q disponible parmi les podcasts L’été du Collège de France dont la mise en onde est digne de l’objet et de son traitement je pige pas pourquoi il faut donner sur RF une version dégradée

  • À Carnac, 39 menhirs détruits pour construire un magasin Mr Bricolage : que s’est-il passé ? Ouest-France Sibylle Laurent
    À Carnac (Morbihan), une enseigne de bricolage sort de terre… sur un site qui hébergeait des menhirs, identifiés par la Drac (Direction régionale des affaires culturelles). Le permis de construire avait pourtant été accordé. Que s’est-il passé ?

    « Yves Coppens doit se retourner dans sa tombe… » L’alerte est venue vendredi 2 juin 2023 de Christian Obeltz. Ce Carnacois fait allusion au paléontologue breton, célèbre notamment pour sa découverte du fossile de Lucy, dans un billet publié sur le site de l’association Sites et monuments, qui vise « à défendre le patrimoine naturel et bâti ».

    Ce chercheur sur les populations néolithiques, également correspondant pour la Direction régionale des affaires culturelles (Drac) et collaborateur du Centre national de la recherche scientifique (CNRS) de Nantes, évoque le fait que « plusieurs aménagements brutaux ont été réalisés, cet hiver et au printemps, aux abords des alignements de menhirs de Carnac, dénaturant ce site mondialement connu ».


    Conséquence : « La destruction des 39 menhirs du chemin de Montauban, s’indigne-t-il. C’est totalement illégal ! » Un permis de construire a en effet été délivré le 26 août 2022 par la mairie de Carnac (Morbihan) à la SAS Au marché des Druides, pour la construction d’un magasin Mr Bricolage, au sud de la Zone d’activités de Montauban. Les constructions sont en cours et le bâtiment est en train de sortir de terre.

    Le hic, c’est que cette zone, située aux abords du tumulus Saint-Michel, était référencée depuis 2015 sur l’Atlas des patrimoines, un catalogue en ligne établi par la Drac, recensant les sites archéologiques présents. « C’est un site également fait pour que les élus aillent le consulter, pour tout permis de construire », souligne Christian Obeltz.

    Le site de Montauban figurait par ailleurs sur la liste indicative du projet d’inscription sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco, qui concerne 397 mégalithes des rives de Carnac et du Morbihan, répartis sur 27 communes.


    Un intérêt historique connu
    L’intérêt historique du site de Montauban était pourtant connu. En décembre 2014, la même SAS Au marché des Druides avait fait une demande de permis de construire. La préfecture du Morbihan avait alors demandé, par arrêté, un diagnostic archéologique. « En raison de leur localisation, les travaux envisagés sont susceptibles d’affecter des éléments du patrimoine archéologique », justifiaient alors les services de l’État.

    Le rapport de l’Inrap (Institut national de recherches archéologiques préventives), qui résultait des fouilles, avait conclu à la découverte probable « d’un alignement mégalithique inédit », en avril 2015. Le site comprenait deux files de petites stèles en granit, se déployant chacune sur une cinquantaine de mètres de long.

    Le permis de construire avait alors été retoqué. « Les petits menhirs du chemin de Montauban constituaient sans doute l’un des ensembles de stèles les plus anciens de la commune de Carnac, à en juger par les datations carbone 14 obtenues en 2010 sur le site voisin de la ZA de Montauban », précise Christian Obeltz. Elles ont aujourd’hui disparu.

    Dans ces conditions de proximité avec un site désormais identifié, comment un nouveau permis de construire a-t-il pu être déposé, et surtout accepté ? Contacté, le maire de Carnac, Olivier Lepick indique ne pas avoir été au courant que la zone était référencée, et renvoie vers la Drac. « Le permis de construire est accordé par la mairie et les services de l’État, indique celui qui est également président de Paysages des mégalithes, qui porte le dossier de candidature au patrimoine mondial de l’Unesco. Nous sommes extrêmement attentifs à ce genre de choses, nous regardons les zones de pré-inscription archéologique. Dans ce dossier, de notre côté, nous avons respecté scrupuleusement la législation. »

    « Si on avait su, on aurait fait autrement ! »
    L’affaire semble en effet complexe. Selon la mairie, la Drac avait placé le site en zone de prescription dans l’ancien Plan d’occupation des sols (POS). Mais pas dans l’actuel Plan local d’urbanisme (PLU).

    De son côté, le gérant de la SAS, Stéphane Doriel, veut, lui montrer « sa bonne foi » : « J’ai déposé un permis de construire, qui a été instruit, affiché, qui a purgé les délais de recours. Aucun service, aucun document ne nous a jamais avertis d’une prescription, explique-t-il. Je ne suis pas archéologue, je ne connais pas les menhirs ; des murets, il y en existe partout. Si on avait su cela, on aurait fait autrement, évidemment ! » Le précédent permis de construire avait été refusé, selon lui, non à cause de ces menhirs, mais pour une problématique de zone humide. La Drac n’a pas pu être contactée, en ce début de semaine.

    « La loi est formelle : toute destruction d’un site archéologique est passible d’une lourde amende », rappelle Christian Obeltz. Qui avait déjà alerté la Drac en 2013 sur un permis de construire délivré à l’emplacement du tertre de Lann Granvillarec, un petit tumulus, figurant lui aussi sur les sites mégalithiques retenus dans le projet de classement à l’Unesco. À l’époque, les travaux avaient été arrêtés. La maison avait été déplacée.

    #menhirs #mégalithes #Carnac #patrimoine_naturel #archéologie #destruction #Bêtise #Morbihan #Mr_Bricolage #POS #PLU

    Source : https://www.ouest-france.fr/culture/patrimoine/a-carnac-39-menhirs-detruits-pour-construire-un-magasin-que-sest-il-pas

    • Reformulons : Les bricoleurs du dimanche qui vont chercher leurs OSB en voiture sont responsables de la destruction de biens culturels inestimables. Le maire n’est qu’un preneur d’ordres.

      PS : j’ai bien aimé comment la page Wikipédia de Carnac a été vandalisée quelques heures le jour des faits :)

  • „Urban Mining Moabit“: Unter dem Gras ist der Schrei des Krieges noch zu hören


    Fundstücke von den Grabungen im Trümmerberg des Fritz-Schloß-Parks in Moabit. Geborgen von dem Kunstprojekt „Urban Mining Moabit“

    6.5.2023 von Ulrich Seidler - Ein Kunstprojekt wühlt sich in die Geschichte der Stadt und findet in den Trümmern die Fäden, mit denen die Gegenwart an die Vergangenheit gefesselt ist.

    Die Vergangenheit ist nicht vergangen, sie liegt weitgehend unverdaut und ganz gut geschützt unter einer Grasnarbe, die sie wie eine dünne Haut zudeckt. Eine Million Kubikmeter Trümmer haben die Rodelberge des Fritz-Schloß-Parks in Moabit im Bauch. Man kann da spazieren, in der Frühlingssonne liegen, Tennis spielen und im Winter eben Schlitten fahren. Die Steine wurden nach den Bombenangriffen im Zweiten Weltkrieg von den umliegenden Ruinen eingesammelt, auf der Bodendecke einer Wehrmacht-Kasernenanlage aufgeschüttet und am Ende mit einer Schicht Mutterboden bestreut.

    Flach wurzelnde Robinien, Pappeln, Ahorn und die ortsübliche Berliner Gestrüpp-Mischung kommen am besten mit solchen Bedingungen zurecht. Strubbelgräser und Pissnelken schieben ihre Wurzeln, Pilze ihr Myzel zwischen die Ziegel, Kacheln, Fliesen, Glasscherben. Würmer, Insekten, Schnecken und Mikroben verstoffwechseln organisches Material, lassen Ausscheidungen in die Kavernen sickern, Wasser dringt in die Kapillaren ein, gefriert, sprengt Strukturen auf, lässt Bauteile zu Baustoffen erodieren. Das dauert. Bis alle Spuren vernichtet sind, dürfte die Menschheit längst ausgestorben sein.

    Der langsame Atem der Zeit

    Das spartenübergreifende freie Projekt „Urban Mining Moabit“ – künstlerisch geleitet von dem Dramaturgen Uwe Gössel – will den für die menschliche Wahrnehmung eigentlich viel zu langsamen Atem der Zeit belauschen und schickt nach einer konkreten Grabung eine metaphorische Sonde ins Innere des Berges, die durch die Flözschichten der Vergangenheit bricht, Informationen aufsammelt und Assoziationen verbreitet.

    In dem kleinen Projektraum „Kurt Kurt“, untergebracht in dem Geburtshaus von Kurt Tucholsky ( Lübecker Straße 13, 10559 Berlin), wurde am Freitag mit einem Impuls von Adrienne Göhler und unaufdringlichen performativen Interventionen eine Ausstellung eröffnet, die ähnlich sortiert ist wie das Gekröse im Berg. Der Zufall hat bei der Schichtung die Feder geführt, Objekte stoßen eine Erzählung an, die Gedankengänge verzweigen sich, brechen abrupt ab, finden woanders ihre motivische Fortsetzung und kommen nie zum Abschluss.


    Eine Collage aus Postkarten (Ausschnitt)

    Es gibt Kartenmaterial, das blitzlichthaft die Bewegung der Stadt abbildet, das Aufreißen und Vernarben von Wunden zeigt. Verrostete Türbeschläge, eine in der Hitze des Feuersturms geschmolzene Bierflasche, Ofenkacheln, deren Glasur glänzt, als hätte man sie eben erst gebrannt, werden präsentiert wie ausgegrabene Fossilien oder vorgeschichtliche Schätze – und das sind sie ja auch: Zeugnisse und Überbleibsel von Erzählungen, die beginnen, sich zu Mythen zu verdichten, zu verklären und zu verrätseln.

    Die über 90-jährige Ingrid Thorius sitzt vor dem Projektraum und erzählt, dass sie in der Lehrter Straße aufgewachsen ist und mit ihrem Freund Keule in den Bombentrichtern gebadet hat. Sie genießt die Aufmerksamkeit und scheint sich ihrer Zeitzeugenschaft bewusst zu sein, ihre Vorfahren haben die Garde-Ulanen noch auf ihren Pferden gesehen und sie weiß, wie es ist, im Keller zu hocken, während die Stadt über einem brennt. Ihre Gedanken gehen auch in die Ukraine, wo die Raketen einschlagen und die Leute unter der Erde hausen müssen, während sich oben ihre Wohnungen in Ruinen verwandeln im Mahlstrom des Krieges. Man hört ihn noch kauen, man hört seinen Schrei, wenn man durch den Fritz-Schloß-Park, wenn man durch Berlin geht.

    Urban Mining Moabit – Bodenproben Trümmerberge. 6. Mai, 16–23 Uhr Ausstellung und Film, 20 Uhr Performative Intervention, 7. Mai, 16–19 Uhr Ausstellung und Film, Ort: Projektraum Kurt-Kurt, Lübecker Str. 13, weitere Infos unter https://www.bodenproben.org

    Fritz-Schloß-Park - Berlin Lexikon
    https://berlingeschichte.de/lexikon/mitte/f/fritz_schloss_park.htm

    Auf dem Gelände befanden sich große Teile der Kontext: Kaserne des 4. Garderegiments zu Fuß Kaserne des 4. Garderegiments zu Fuß. Nach Zerstörungen im II. Weltkrieg nutzte man das Gebiet als Trümmerhalde. 1955 gestaltete Wilhelm Kontext: Alverdes, Wilhelm Alverdes den Park. Im gleichen Jahr erhielt er den Namen des Tiergartener Bezirksbürgermeisters Fritz Kontext: Schloß, Fritz Schloß. Der F. ist mit 12 ha die zweitgrößte Parkanlage des Bezirks. Hier befinden sich mehrere Sportanlagen, ein Tennisplatz, ein Hallen- und Freibad und das Poststadion. Ein Gedenkstein erinnert an die Erbauer.

    Edition Luisenstadt, 2002, Stand: 19. Mrz. 2002, Berliner Bezirkslexikon, Mitte, www.berlingeschichte.de/Lexikon/Index.html

    https://bodenproben.org

    Fritz-Schloß-Park
    https://berlin.kauperts.de/eintrag/Fritz-Schloss-Park-Seydlitzstrasse-10557-Berlin

    OPenstreetmap
    https://www.openstreetmap.org/relation/15803725

    #Fritz-Schloß-Park – Wikipedia
    https://de.wikipedia.org/wiki/Fritz-Schlo%C3%9F-Park

    #Berlin #Mitte-Tiergarten #Moabit #Poststadion #Stephankiez #Lübecker_Straße #Rathenower_Straße, #Kruppstraße #Seydlitzstraße #Lehrter_Straße #Geschichte #Archeologie #Kurt_Tucholsky

  • #Histoire et avenir de l’assyriologie
    https://laviedesidees.fr/Dominique-Charpin-En-quete-de-Ninive.html

    À propos de : Dominique Charpin, En quête de Ninive. Des savants français à la découverte de la Mésopotamie (1842-1975), Paris, Collège de France/Les Belles Lettres. Dominique Charpin retrace la riche histoire de l’assyriologie, depuis les pionniers comme Oppert et Grotefend jusqu’aux chantiers actuels, en passant par les grandes institutions qui ont contribué à son développement. Portrait d’une science étonnamment contemporaine.

    #université #Moyen-Orient #grandes_écoles #archéologie
    https://laviedesidees.fr/IMG/docx/20230120_assyriens.docx
    https://laviedesidees.fr/IMG/pdf/20230120_assyriens.pdf

  • Pourquoi les filles sont plus matures que les garçons ? | Vortex Off | ARTE - YouTube
    https://www.youtube.com/watch?v=Ucs9X2qtP-M

    Lors des tournages, certains comédiens peuvent avoir des discussions intéressantes non liées à leurs épisodes. Coup de chance, certaines d’entre elles ont été filmées. L’équipe du Vortex a voulu vous en partager quelques-unes.

    Aujourd’hui, Jennifer de Boneless Archéologie va nous parler de la datation des squelettes et quels indices ou procédés nous permettent de déterminer l’âge d’un individu au moment de sa mort en fonction de ses os.

    #Archéologie #SVT #Vidéo #Vulgarisation

  • La mystérieuse enfant au collier de Ba’ja | ARTE - YouTube
    https://www.youtube.com/watch?v=Sen8giXS_ys

    En Jordanie, sur le site de l’un des premiers villages au monde, des archéologues ont exhumé un somptueux collier de perles pour petite fille. Une parure qui fournit quelques indices sur la vie au Néolithique.

    Au cœur d’une région aride de Jordanie, un petit plateau occupe les scientifiques depuis près de quarante ans. Voilà neuf millénaires, des hommes du Néolithique y ont fondé l’un des premiers villages du monde, Ba’ja, qui témoigne du passage d’une vie nomade à la sédentarité. Sur ce site découvert en 1984 par l’archéologue allemand Hans-Georg Gebel, qui y dirige les fouilles depuis lors, un somptueux collier de 2 600 perles a été exhumé en 2018 par les archéologues dans la tombe d’une petite fille prénommée Jamila.

    Emportée et reconstituée à Berlin avant sa restitution à la Jordanie, cette parure mortuaire est désormais exposée au musée de Pétra. Mais si le bijou n’a pas encore livré tous ses secrets, sa richesse tend à confirmer l’hypothèse d’une différenciation sociale au Néolithique et fournit des indices sur les fastes des rites funéraires. Autour de ce trésor, ce documentaire explore l’histoire d’un village jordanien millénaire.

    Documentaire de Barbara Puskàs (Autriche, 2022, 53mn)
    disponible jusqu’au 26/08/2022

    #Archéologie #Mystère #ARTE

  • « هآرتس » : إسرائيل تُدرج الضفة الغربية ضمن صلاحيات « الآثار الإسرائيلية »
    https://al-akhbar.com/Palestine/338656

    كشفت صحيفة «هآرتس» العبرية أنّ «وزارة الثقافة الإسرائيلية» و«الإدارة المدنية» التابعة لجيش الاحتلال اتخذت قراراً بضمّ مناطق الضفة الغربية المحتلة إلى «سلطة الآثار الإسرائيلية».

    وقالت الصحيفة، اليوم، إن مفتشي «سلطة الآثار الإسرائيلية» سيبدأون العمل في أرجاء الضفة الغربية «استجابة لضغوط من اليمين الإسرائيلي»، وتنفيذاً لاتّفاق أبرم أخيراً بين «الإدارة المدنية» و«سلطة الآثار»، بموافقة وزير الثقافة حيلي تروبر.

    ووفق الصحيفة، تهدف هذه الخطوة إلى إضعاف «الإدارة المدنية» والعمل على إلغائها بحيث تبسط سلطة الآثار سيطرتها الكاملة على مناطق الضفة الغربية.

    Selon Haaretz, les sites archéologiques palestiniens en Cisjordanie occupée ne dépendent plus d’un militaire, administrateur ("provisoire"), mais bien de l’administration centrale israélienne, en l’occurrence la direction des Antiquités au ministère de la Culture. Un pas de plus vers la "légalisation" de l’annexion.

    #israël #colonisation #archéologie

  • L’archéologue et l’anthropologue
    https://laviedesidees.fr/L-archeologue-et-l-anthropologue.html

    À propos de : David Graeber & David Wengrow, Au commencement était... Une nouvelle #Histoire de l’humanité, Les Liens qui libèrent. L’ouvrage monumental de David Graeber et David Wengrow sur la formation des sociétés et des inégalités rompt les barrières entre #archéologie préhistorique et ethnologie pour ouvrir sur un vaste projet anthropologique. Il échoue toutefois à articuler le champ politico-culturel et celui de la nature.

    #anthropologie #préhistoire
    https://laviedesidees.fr/IMG/docx/20220509_stepanoff-graeber.docx
    https://laviedesidees.fr/IMG/pdf/20220509_stepanoff-graeber.pdf

  • Les insectes archéologiques témoignent du passé des humains
    https://theconversation.com/les-insectes-archeologiques-temoignent-du-passe-des-humains-180827

    Ils sont partout ! Dans la maison, le jardin ou encore la forêt, les insectes ont conquis l’ensemble des niches écologiques. Donc rien de surprenant si vous en voyez tous les jours. Si vous regardez attentivement, vous verrez que ce ne sont pas les mêmes en fonction des endroits. Bien qu’ils soient présents dans tous les milieux, beaucoup d’insectes ont des exigences strictes vis-à-vis de leurs conditions de vie. Ces dernières peuvent reposer sur des équilibres physico-chimiques (température, humidité, etc.), sur la disponibilité d’une ressource alimentaire, ou encore sur le degré de lumière d’un milieu (forêt, prairie, etc.).

    Leur présence est donc conditionnée par de nombreux facteurs environnementaux. En conséquence, les insectes réagissent aux perturbations de leur environnement, qu’elles soient dues aux pratiques humaines ou à des phénomènes naturels – les insectes sont ainsi des « bio-indicateurs de milieu ».

    Mais si les insectes nous aident à étudier notre environnement actuel, ils peuvent aussi permettre de comprendre celui de nos ancêtres et les relations que ceux-ci ont entretenu avec leur environnement naturel ou modifié par leurs actions.

    #archéologie #insectes #bio-indicateurs

  • Gaza farmer finds 4,500-year-old statue of Canaanite goddess - BBC News
    https://www.bbc.com/news/world-middle-east-61228553

    A stone statue of an ancient goddess of beauty, love and war has been found in the Gaza Strip.

    Palestinian archaeologists say that the head of the Canaanite deity, Anat, dates back 4,500 years to the late Bronze Age.

    The discovery was made by a farmer digging his land in Khan Younis, in the south of the strip.

    Si vous ne l’avez pas encore fait, il faut voir L’Apollon de Gaza, passionnant thriller archéologico-politique !

    https://www.akkafilms.ch/en/apollo

    #palestine #gaza #archéologie

  • Israel’s archaeological war on Palestinian cultural heritage
    Yara Hawari - 18 March, 2022

    https://english.alaraby.co.uk/analysis/israels-archaeological-war-palestinian-cultural-heritage

    Scattered along the unassuming beaches of Gaza, buried under the rubble and destruction of Israel’s bombs, lie several extraordinary archaeological sites dating all the way back to the Iron age.

    Now, a new investigation by the research group Forensic Architecture details how Israel has deliberately targeted archaeological sites in the besieged Gaza strip in a blatant attack on Palestinian cultural heritage.

    Over successive bombing campaigns, these sites along Gaza’s coastline, which include a Roman era fountain and an Iron Age rampart, are now facing an “existential threat”. Working with journalists, archaeologists and activists from Gaza and beyond, Forensic Architecture has collated a wide range of evidence to map and reconstruct these sites. It’s being called a pioneering form of “open source archaeology” and has the potential to be a significant tool in the fight against cultural erasure. (...)

    #archéologie

  • Et si l’Homme était arrivé en Amérique des milliers d’années plus tôt ? | National Geographic
    https://www.nationalgeographic.fr/histoire/et-si-lhomme-etait-arrive-en-amerique-des-milliers-dannees-plus-t

    Les traces de pas auraient pu être celles d’un touriste arpentant pieds nus le parc national des White Sands, au Nouveau-Mexique, un adolescent aux pieds légèrement plats, les empreintes de chaque orteil et du talon précisément dessinées par une fine crête de sable.

    C’est pourtant loin d’être le cas. Ces empreintes figurent parmi les plus anciennes traces laissées par l’Homme en Amérique et viennent s’ajouter à un ensemble grandissant de preuves soulevant des questions quant à l’arrivée des premiers humains sur ce continent inexploré.

    Selon une étude publiée le 23 septembre dans la revue Science, ces empreintes ont été laissées dans la boue à proximité d’un ancien lac des White Sands il y a 21 000 à 23 000 ans, époque à laquelle de vastes étendues de glace auraient empêché l’Homme de se rendre en Amérique du Nord selon les scientifiques.

    Le peuplement des Amériques fait l’objet de vifs débats depuis près d’un siècle et jusque récemment, la plupart des scientifiques avançaient que ce jalon de notre histoire ne pouvait pas remonter à plus de 13 000 ans. Cependant, un nombre croissant de découvertes suggère que l’Homme aurait foulé le continent américain des milliers d’années plus tôt. Par exemple, le site préhistorique de Monte Verde au Chili a été daté à 18 500 ans et celui de Gault au Texas à près de 20 000 ans. Cela dit, chaque nouvelle découverte déclenche la controverse au sein de la communauté scientifique.
    Footprints-at-White-Sands-National-Park

    #archéologie #préhistoire

  • Eléments de la construction historique d’une tradition

    « Il est donc temps que l’archéologie moderne et les sciences bibliques critiques se parlent à nouveau, les sciences bibliques cessant de considérer l’archéologie comme une « science auxiliaire » et les archéologues renonçant à imaginer l’archéologie comme étant la « cour suprême », qui pourrait définitivement trancher des questions et datations débattues par les exégètes »

    Il s’agit certes d’un livre érudit. Mais les lecteurs et les lectrices ne devraient pas hésiter à arpenter ces exposés, ces tentatives d’historiciser les textes, d’imaginer ce VIIIème ou VIIème siècle avant l’ère chrétienne et « la première mise par écrit de certaines traditions fondatrices, à cette époque », d’examiner ce qu’il est possible de savoir ou au moins de tenir en hypothèses raisonnables.

    Note sur : sraël Finkelstein, Thomas Römer : Aux origines de la Torah
    Nouvelles rencontre, nouvelles perspectives

    https://entreleslignesentrelesmots.blog/2019/04/24/elements-de-la-construction-historique-dune-tradition

    #histoire #archéologie #religion

  • « L’#Amazonie, c’est un passé renié, un présent en fumée, un futur hypothéqué »
    https://www.lemonde.fr/sciences/article/2021/12/13/l-amazonie-c-est-un-passe-renie-un-present-en-fumee-un-futur-hypotheque_6105
    #terres #environnement #sciences

    ENTRETIENDans un grand entretien au « Monde », l’archéologue Stéphen Rostain explique à quel point l’Amazonie a été transformée par les #Amérindiens durant des millénaires, et pourquoi cet héritage, qui s’est discrètement inscrit dans le paysage, est ignoré, afin de poursuivre l’exploitation de ces territoires jusqu’à leur destruction.

    Stéphen Rostain est archéologue. Directeur de recherche au Centre national de la recherche scientifique (CNRS) dans le laboratoire #Archéologie des Amériques, il a longtemps vécu et travaillé en Guyane et en Equateur, où il a dirigé plusieurs programmes interdisciplinaires et internationaux. Ses travaux ont radicalement changé le regard que l’on avait sur le monde précolombien d’Amazonie. Il s’est particulièrement intéressé à l’analyse du paysage à travers une approche faisant appel à l’écologie historique. Sous ses dehors sauvages, l’Amazonie est en fait une terre « domestiquée », rappelle-t-il.

    Baroudeur empruntant le plus souvent des chemins accidentés, imprévus, Stéphen Rostain est l’auteur d’une trentaine de livres pour moitié scientifiques et l’autre moitié à destination du grand public. Ses ouvrages les plus récents sont Amazonie, l’archéologie au féminin (Belin, 2020), qui a reçu le Grand Prix du livre d’archéologie, et La Forêt vierge d’Amazonie n’existe pas (Le Pommier, 268 pages, 23 euros), paru cette année. Il revient pour Le Monde sur son engagement et sa profonde admiration pour ces peuples amérindiens qui ont toujours vécu en interaction avec leur milieu naturel. Un milieu qui fait face, insiste-t-il, à une destruction systématique menée, depuis trois siècles, par les sociétés occidentales.

    Le titre de votre dernier ouvrage précède-t-il son écriture ?
    Oui, peut-être ! Ce livre est le résultat de trente-cinq ans de recherches. A chaque fois que je dis faire de l’archéologie en Amazonie, on me demande systématiquement la même chose : mais que trouvez-vous ? Cette question me laisse pantois, car elle fait forcément référence à ce que l’on trouve ailleurs. On est dans une admiration sans borne des cultures de la pierre, que l’on compare forcément à nous.

    Prenez les Incas ou les Mayas avec leurs édifices et leurs temples, ils ont fini par être perçus comme étant « presque » aussi civilisés que nous, non ? De fait, nous vivons dans un monde tellement urbanisé depuis le Moyen Age que nous avons confiné la civilisation entre les murs, et la sauvagerie, dans la forêt. Notre société naturaliste a séparé d’une barrière infranchissable le monde sauvage du monde citadin et civilisé. Entre les deux, il y a la campagne, qui n’est ni tout à fait sauvage ni tout à fait civilisée, une espèce de purgatoire de la civilisation. Cette frontière est fondamentalement inscrite dans nos gènes.

    Les Occidentaux ne comprennent pas, par exemple, que les indigènes « parlent » avec les tapirs et les jaguars. Et pourtant, ne faisons-nous pas la même chose avec nos chats et nos chiens ? Nous pensons qu’ils comprennent, qu’il y a un échange et de l’amour, non ? Et bien, c’est exactement la même chose avec les Amérindiens, sauf que les animaux ne sont pas domestiques, ils sont sauvages.

    Le constat c’est ça : une physicalité, une apparence différente, mais une âme comparable. L’Amazonie, c’est ce paradoxe permanent et hermétique à notre compréhension. C’est ça que j’ai voulu transmettre, d’une manière peut-être différente d’un énième essai sur la déforestation.

    Parce que l’urgence n’a jamais été aussi manifeste ?
    On le dit depuis près de quarante ans, mais l’Amazonie est vraiment au bord du précipice. Malade, affaiblie, exsangue, elle n’a plus sa vitalité d’autrefois. Dans certaines régions du sud et de l’est, la forêt amazonienne rejette plus de carbone qu’elle n’en absorbe. Près de 20 % de sa couverture a disparu en un siècle. Or, l’argument utilisé pour la détruire a toujours été le même, et ce, jusqu’à aujourd’hui : puisqu’elle est vierge, elle ne produit rien, elle est inutile, on peut donc y aller sans retenue.

    Dans ce livre, j’ai essayé d’inverser la proposition : l’Amazonie est culturelle, elle est anthropisée et domestiquée. J’ai abordé cet état de fait dans mes précédents ouvrages mais, cette fois-ci, je me suis davantage engagé parce que nous devons être plus militants et arrêter de prendre des pincettes, surtout face à ceux brandissant des tronçonneuses !

    Après quarante années passées dans le milieu scientifique, j’ai appris que les chercheurs ne sont pas forcément les meilleurs déclencheurs d’alerte, en tout cas sur les questions écologiques. Il y a une certaine frilosité à s’impliquer et à donner des informations définitives. La langue du bon scientifique reste le conditionnel. Et c’est cette timidité à affirmer les choses qui donne une espèce de brume au lecteur. Plutôt que d’en rester à un constat d’échec sur le grave état de santé de l’Amazonie, il nous faut donc urgemment comprendre les divers usages qui ont été faits de cette nature sylvicole et s’ouvrir les horizons face à la chronique habituelle d’une mort annoncée.

    C’est un plaidoyer ?
    Oui, ou plutôt un cri pour signifier qu’il y a deux façons de faire et que la nôtre est mauvaise. Notre attitude est inconséquente et irresponsable, alors que nous nous plaçons nous-mêmes dans une responsabilité vis-à-vis de ces peuples considérés à tort sauvages et irresponsables !

    En quoi est-ce si important pour sa préservation de savoir que l’Amazonie était occupée par des hommes il y a plus de 13 000 ans ?
    C’est important pour plusieurs raisons. En premier lieu, reconnaître qu’il y a un peuplement ancien, aussi vieux qu’ailleurs. Jusqu’à aujourd’hui, l’Amazonie est perçue comme une terre sans histoire, une simple aire géographique et non culturelle, où les Amérindiens ne sont qu’un détail de cette non-histoire. Prendre conscience de cette obsession de la stérilité tropicale qui a prévalu pendant des siècles est indispensable pour mettre en branle le statu quo et agir sur les décideurs.

    L’intervention humaine en Amazonie a commencé dès les premiers peuples paléolithiques. Ils ont manipulé des espèces végétales, ils se sont installés, déplacés, organisés. Au cours des siècles, des milliers de personnes se sont regroupées dans différentes régions d’Amazonie. Certains villages occupaient une surface de plus de 300 hectares. Il faut réellement imaginer cet immense bassin de 7 millions de kilomètres carrés comme un vaste marché, avec ses réseaux, ses bourgades et ses agglomérations, ses foires aussi où l’on venait échanger les produits de la pêche, les piments, les meilleurs curares, les outils, les céramiques, les arcs, etc.

    Des géoglyphes à Fazenda Paraná, dans la région de l’Acre (Brésil). Ils auraient été creusés à l’aide d’outils en bois ou en pierre à des fins de cérémonies, pour certains il y deux mille ans. MAURICIO DE PAIVA
    Oui, l’Amazonie précolombienne était traversée de routes permanentes et de tertres, de canaux, de fossés entrecroisés, de digues contenant des bassins et des réservoirs, des champs surélevés de toutes formes, dimensions et agencements possibles. Une terre à l’héritage architectural difficilement perceptible au premier regard, mais indéniable. Une aire gigantesque aux identités fortes, occupées par des populations diverses, parlant plus de 300 langues indigènes différentes et sans frontière physique aucune.

    C’est ce passé culturel impressionnant qui a débordé la simple échelle humaine, impactant et transformant les paysages. Ceux-ci ont été pollués par la présence humaine, mais pollués sans destruction. Ils sont devenus métis entre nature et culture, et, malgré cette pollution, ont gardé leurs pouvoirs de tempérance et de climatologie. L’Amazonie est ainsi restée pendant des siècles un acteur essentiel d’équilibre écologique mondial. Un milieu dans lequel les Amérindiens se sont intégrés tout en cohabitant parfaitement, sans tronçonnage ni tractopelle. En cela, ils nous montrent que les humains peuvent vivre avec la nature, dans un profit mutuel. N’est-ce pas un modèle d’espoir et un formidable exemple pour l’agriculture de demain ?

    Vous parlez aussi de « paradoxe amazonien »…
    Oui et même de damnation amazonienne ! Les Amérindiens étaient tellement bien intégrés et tellement en interaction intime avec la nature qu’on ne voit pas leurs traces. Cette force est devenue leur faiblesse. Qu’a dit l’Europe pendant la colonisation ? Puisque vous n’avez pas pu faire fructifier ces terres, vous n’en êtes pas propriétaires. Nier toute mise en culture notable de l’Amérique par les Amérindiens justifiait de leur refuser le statut de propriétaire des sols. En d’autres mots, laissez-nous faire. Le schéma n’a depuis pas changé, la mauvaise foi a perduré, et le résultat s’affiche, là, de manière effrayante et déplorable, devant nos yeux.

    Un des éléments centraux de votre livre est la « terra preta », terre noire en portugais, découverte il y a moins d’un demi-siècle. Expliquez-nous…
    Les Amazoniens ont concocté un sol artificiel en quelque sorte magique. Cette « terra preta », née des activités et rejets humains, n’est pas banale. C’est un sol composite, sombre et fertile, associé à des restes d’implantations, enrichi des débris d’occupation, du charbon et des cendres. Cette terre si particulière est la résultante d’occupations longues ou successives. Après des décennies d’études, elle continue d’intriguer. L’histoire même de ce sédiment hors norme est proprement fascinante : elle forme l’héritage direct des populations précolombiennes.

    On a longtemps pensé qu’il ne restait pour ainsi dire rien de ces peuples qui construisaient leurs bâtiments de bois et feuillages. C’était faux. Les Amérindiens ont clairement exercé une action déterminante sur l’environnement. Bien que le concept de propriété des terres soit absent du monde amérindien, l’espace sous le contrôle d’un groupe amazonien a toujours été minutieusement organisé et géré. Ils ont transformé l’Amazonie de manière beaucoup plus intensive que supposée auparavant : le couvert végétal, la nature des sédiments ou même le modelé des sols.

    En ce qui concerne la « terra preta », les fortes pluies tropicales ont créé un lessivage puissant qui a enfoui les charbons et les nutriments, produisant un phénomène étrange. Il semble qu’elles contaminent alors le sol indemne, en le transformant à son tour en « terra preta ». La ténébreuse fertilité artificielle s’étend progressivement et naturellement.

    Cette terre améliorée offre un potentiel appréciable pour le cultivateur. Bien avant l’arrivée des Européens, les autochtones y avaient planté du manioc et du maïs, ainsi qu’au moins trente espèces utiles, tant alimentaires que médicinales ou autres. Les savants estiment que la superficie totale de « terra preta » couvre 0,3 % du bassin de l’Amazone. Ce n’est pas rien ! C’est même absolument exceptionnel, un travail de titan.

    La découverte récente de milliers de champs surélevés est-elle pour vous tout aussi fascinante ?
    Oui, les Précolombiens ont édifié des buttes dans les savanes inondables afin de cultiver en drainant l’excès d’eau. Ces champs surélevés montrent comment les premiers peuples d’Amazonie combinaient savoir ancestral, astuce, efficacité et capacité d’interaction. Ces monticules souvent alignés avec une incroyable régularité métronomique fonctionnaient comme des écosystèmes efficaces. Agriculteurs et géomètres de génie, ils mesuraient tout, au point parfois d’être dans la totale démesure en construisant des damiers de terre gigantesques, non seulement fertiles mais aussi, une fois de plus, camouflés dans le paysage et l’environnement. Avec le matériau le plus modeste qui soit, la terre, ils ont créé des merveilles monumentales.

    Ces agriculteurs-bâtisseurs ont disparu d’un coup, pourquoi ?
    Pourquoi les habitants de l’île de Pâques ont-ils disparu ? Pourquoi les Mayas se sont-ils effondrés ? Ce sont des mystères difficiles à évaluer. Ici, en Amazonie, on est dans des paysages particuliers, des paysages de savanes inondables et donc très sensibles aux variations climatiques. On s’est aperçu que, entre 1000 et 1200, voire 1400 de notre ère, il y a de grandes transformations dans tout le bassin amazonien, avec des gens qui circulent dans tous les sens, des groupes qui apparaissent, d’autres qui disparaissent. On voit aussi des légères modifications climatiques qui coïncident avec la conquête européenne. On pense qu’il y a eu un peu plus de pluie en basse Amazonie, sur la côte des Guyanes. Et, si le niveau de l’eau augmentait dans les marais, les buttes devenaient inutilisables. En tout cas, la technique des champs surélevés s’est lentement éteinte peu avant ou aux alentours des premières années de la colonisation.

    Ensuite, l’Amazonie a été pénétrée par les colons, qui violèrent ses fleuves et semèrent la mort. La bombe microbienne venue d’Europe fut à elle seule responsable de la chute démographique de près de 90 % de la population amérindienne. Pour donner un ordre de grandeur et selon les estimations de différents archéologues, l’île de Marajo, à l’embouchure de l’Amazone, et le village de Santarem comptaient près de 20 000 habitants au moment de la conquête.

    Quels sites archéologiques sont les plus révélateurs ?
    Les premiers habitants d’Amazonie ont marqué leur présence directement dans la terre, la flore et le paysage lui-même. Deux sites archéologiques majeurs retiennent peut-être plus l’attention que d’autres. Les sites de Chiribiquete et de La Lindosa, en Colombie, sont parmi les plus extraordinaires. Ils sont hébergés dans un paysage incomparable de tepuys, plateaux de grès émergeant de la forêt pour culminer à près de mille mètres d’altitude. A leurs pieds, des dizaines d’abris-sous-roche ont été peints de milliers de dessins. Des représentations d’animaux, d’humains, de non-humains, d’esprits, de végétaux, de maîtres de la nature et d’autres êtres vivants de ce monde et de l’au-delà constituent des ensembles de pictogrammes mythologiques, témoignages de conceptions particulières du monde.

    D’autres sites démontrent avec encore plus d’évidence cette intimité entre humain et nature. Par exemple, la vallée de l’Upano, le long du piémont oriental des Andes, en Equateur, a fait l’objet de terrassements spectaculaires. Il y a plus de deux mille ans, des communautés construisirent des centaines de plates-formes symétriques disposées autour de places carrées et basses. Ils creusèrent également des chemins très larges et profonds reliant toutes ces structures. Grâce à un travail monumental, ils ont presque intégralement remodelé la superficie de leur territoire tout en initiant un véritable proto-urbanisme.

    Cette Amazonie précolombienne était donc une construction humaine réalisée en étroite interaction avec la créativité de la nature. Les Amérindiens ne s’y sont pas trompés en concevant le monde comme une continuité entre humains et non-humains, sans dresser de barrière entre la culture et la nature. Aujourd’hui, tous les voyants sont au rouge : la déforestation n’a jamais été aussi virulente, la biodiversité chute drastiquement et l’Amazonie vit une terrible pandémie [de Covid-19].

    Quel regard portez-vous sur la situation actuelle ?
    J’ai un mauvais pressentiment. Comme je l’ai écrit, l’Amazonie, c’est un passé renié, un présent en fumée, un futur hypothéqué. Le sort est atroce pour les Amérindiens qui voient leurs terres bafouées, dépouillées de leurs ressources vitales, les sols dévitalisés et les eaux empoisonnées. Et plus terrible encore, les sites sacrés – roches, collines, cascades, rivières, arbres, etc. –, fondamentaux à la cohésion sociale et spirituelle du groupe, ont été anéantis sans état d’âme, laissant planer des menaces métaphysiques et structurelles sur la communauté.

    Le Brésil, l’Equateur et tous les pays amazoniens sont tiraillés, d’une part, entre subvenir à d’énormes besoins énergétiques et maintenir leur dynamisme économique et, d’autre part, protéger le temple de la diversité du géant forestier et soutenir ses habitants, les Amérindiens. C’est l’autre grand paradoxe pour lequel je ne vois pas de solution miracle.

    Avez-vous des pistes ?
    La forêt tropicale voit chaque jour son espace se résorber, des trésors de biodiversité l’accompagnant dans sa disparition. Parallèlement, c’est un patrimoine humain irremplaçable qui est définitivement anéanti.

    Pour enrayer cette « mécanique du désastre », la prochaine étape devrait être d’inscrire au Patrimoine mondial des sites amazoniens d’exception car, aussi absurde soit-il, aucun monument précolombien d’Amazonie n’est encore protégé officiellement. Un seul a été récemment inscrit en 2018 par l’Unesco, dans le centre de la Colombie. C’est le parc de Chiribiquete, couvrant une superficie de 27 800 kilomètres carrés – presque la superficie de la Belgique – qui a été reconnu patrimoine mixte culturel et naturel de l’humanité. Malgré cela, il est encore sujet à des menaces tangibles sans que des mesures de préservation réellement efficaces soient mises en place.

    L’Equateur fut le premier à voter une Constitution, en 2008, sous la pression d’une menace alors croissante d’extraction pétrolière anarchique, pour attribuer à la forêt tropicale, aux rivières et même à l’air les mêmes droits qu’aux hommes. Pourtant, cette bonne intention a vite été oubliée quand il s’est agi de trouver de nouveaux puits de forage pétrolier. La situation est aujourd’hui redevenue catastrophique. En Nouvelle-Zélande, la rivière Whanganui a obtenu en 2012 une « voix légale », qui lui octroie les mêmes droits qu’une personne devant la justice. Là, cette loi fonctionne, pourquoi pas en Amazonie ?

    Avec le recul, on sait aujourd’hui qu’un site « protégé » n’a aucune chance de survie si ce ne sont pas les populations locales qui s’en occupent. Ce sont elles qui gèrent le mieux ces espaces. Il est grand temps d’écouter les autochtones, dont le savoir résulte de millénaires d’observations et d’apprentissage du monde tropical. Trop peu invités aux COP et autres événements où se prennent les décisions, ils se sont organisés et ont investi le monde académique occidental où ils obtiennent leur doctorat. L’Occident doit apprendre à les écouter et la concertation pourra enfin s’engager pour une meilleure justice environnementale.

    Comme le dit mon ami anthropologue Philippe Descola, l’humain est un virus pour la terre. Il faudrait qu’il apprenne à devenir un remède ! En tout cas, il faut se méfier de prescrire une cure depuis l’extérieur, sans intégrer les savoirs écologiques et culturels locaux, ce qui implique de développer une véritable justice environnementale tendant à minimiser équitablement la vulnérabilité et à répartir uniformément l’accès aux ressources. Nous en sommes loin.