ZooRouge,
Merci de votre commentaire. J’ai été obligé de faire des raccourcis dans mon essai pour ne pas qu’il deviennent trop long.
Cela étant, vous mélangez plusieurs choses. La première, c’est la différence entre population et population active. La population active est celle qui crée de la valeur. Cette valeur doit ensuite être partagée avec l’ensemble de la population. Si la population active diminue en proportion du reste de la population, il y a nécessairement moins de valeur à partager pour l’ensemble de la population.
Sur ce sujet, lisez les publications de l’INSEE sur le taux de dépendance ▻http://www.insee.fr/fr/themes/document.asp?ref_id=18719
Pour faire en sorte que la valeur disponible par personne ne diminue pas, on peut augmenter le nombre de personnes qui travaillent. Ca a déjà été fait une fois avec l’arrivée des femmes sur le marché du travail. Ca a été essayé une deuxième fois avec l’allongement des périodes de cotisation retraite, ce qui n’a pas fonctionné (on part toujours à la retraite vers 60/65 ans dans les pays de l’OCDE quel que soit l’âge légal. En revanche, les retraites ne sont plus complètes). La troisième solution, qui n’est pas sur la table en Europe aujourd’hui, est l’immigration de personnes en âge de travailler.
L’autre possibilité pour que la valeur par personne ne diminue pas quand le taux de dépendance augmente, c’est de faire en sorte que chaque personne qui travaille produise plus de valeur : c’est l’augmentation de la productivité. Les gains de productivité dans l’industrie et l’agriculture ont été fait au 20e siècle. Depuis plusieurs décennies, la productivité n’augmente plus. On a attendu une hausse de la productivité dans les services grâce à l’informatique, mais elle n’est jamais arrivée. Les gains de productivité effectifs que l’on voit en Europe (surtout dans le textile), sont en fait dus au déplacement de la production dans des lieux à bas coûts salariaux.
Vous mélangez aussi la création de valeur et son partage. Dans mon essai, je ne parle que de création de valeur. Et celle-ci, sans augmentation de la productivité ou immigration, ne peut que diminuer. L’augmentation des inégalités se rajoute à ce mécanisme. La valeur totale disponible diminue, et sa répartition devient de plus en plus inégalitaire (sur le sujet, Le Capital de Piketty est la référence — et vous verrez que je le site très souvent par ailleurs).
En combinant les deux mécanismes (diminution de la valeur disponible et augmentation des inégalités), on comprend bien que le niveau de vie d’une grande majorité de la population, en France et en Europe, diminue. On peut apporter des solutions politiques à l’augmentation des inégalités, mais aucun gouvernement ne s’y est attelé.