• Sahel, les militaires évincent le Quai d’Orsay, par Rémi Carayol (Le Monde diplomatique, juillet 2019)
    https://www.monde-diplomatique.fr/2019/07/CARAYOL/60053

    Lorsque, en février dernier, l’aviation française bombarde une colonne de chars de l’Union des forces de la résistance (UFR), un mouvement de l’opposition armée tchadienne, les commentateurs ne manquent pas de rappeler la longue histoire des ingérences de l’ancien colonisateur au Tchad (1). Cette opération, au cours de laquelle plusieurs membres de l’UFR auraient été tués, se singularise sur un point : pour la première fois depuis très longtemps, Paris assume pleinement l’utilisation de la force dans une affaire de politique intérieure mettant à mal son allié, le pourtant peu démocrate président Idriss Déby Itno (2).

    La France « ne se contente plus de créer les conditions favorables à une victoire de l’armée tchadienne : elle bombarde elle-même les rebelles », note ainsi la politiste Marielle Debos. Reprenant la propagande du régime autocratique tchadien, pour qui les rebelles ne sont que des « terroristes », le ministre des affaires étrangères, M. Jean-Yves Le Drian, compare même l’intervention de l’aviation française au déclenchement de l’opération « Serval » au Mali. En janvier 2013, celle-ci avait stoppé l’offensive d’une colonne de djihadistes qui menaçaient Bamako.

    Élu en 2011, puis réélu en 2016, le président nigérien Mahamadou Issoufou paraît aussi intouchable que son homologue tchadien, en dépit des nombreuses atteintes à la liberté d’expression dans son pays. M. Issoufou donne carte blanche à l’armée française, laquelle dispose d’une base à Niamey, d’où décollent ses drones pour, officiellement, surveiller les mouvements terroristes dans le Sahel (3). « Parce que c’est ancré dans leur culture, les militaires pensent que, pour faire face à la menace terroriste, il faut un homme fort à la tête du pays, nous explique un diplomate français en poste dans cette zone et ayant requis l’anonymat. Ils ne veulent pas comprendre que le soutien apporté à des autocrates peut aussi pousser des personnes à rejoindre les groupes terroristes, ou du moins à en devenir des sympathisants. »

    Or l’influence politique et diplomatique de l’état-major français ne cesse de grandir avec l’intensification de l’engagement militaire de Paris dans la zone saharo-sahélienne depuis 2013. « Aujourd’hui, au Sahel, l’aspect sécuritaire l’emporte sur tout, constate, amer, le même diplomate. Par conséquent, les militaires sont devenus des interlocuteurs jugés essentiels par les responsables politiques. Leurs analyses priment sur les nôtres. »

    Dans certains pays sahéliens, les officiers français sont les premiers interlocuteurs des chefs d’État, avant même les ambassadeurs. Ambassadrice à N’Djamena de 2013 à 2016 puis à Bamako de 2016 à 2018, Mme Évelyne Decorps ne manquait pas de s’irriter ouvertement de cette « concurrence ».

    Des officiers désinhibés
    Rappelée prématurément à Paris en 2018, elle a été nommée administratrice supérieure des Terres australes et antarctiques françaises (TAAF) — un poste considéré comme un placard. Le Quai d’Orsay bruisse de rumeurs selon lesquelles les militaires auraient obtenu sa tête. Sa mésaventure illustre la dérive d’une diplomatie réduite à accompagner les choix des militaires — et parfois à en assurer le service après-vente : collaboration sur le terrain avec des milices armées, voire des groupes rebelles (au Niger et au Mali notamment), refus catégorique d’entamer des négociations avec l’ennemi, etc.

    Cette évolution est le fruit de deux tendances lourdes et d’un concours de circonstances qui a accéléré le processus à partir de 2013. La première tendance tient à l’affaiblissement du ministère des affaires étrangères. « Les militaires ne font qu’occuper la place laissée vacante par les diplomates », souligne ainsi M. Laurent Bigot, ancien sous-directeur chargé de l’Afrique de l’Ouest au Quai d’Orsay, limogé en 2013 à la suite d’un différend avec le ministre de l’époque, M. Laurent Fabius. En trois décennies, le ministère a perdu 53 % de ses effectifs, dont une grande partie sur le continent africain. En 2017, un avis parlementaire évaluait à 40 % la réduction des effectifs sur la zone Afrique et océan Indien durant les dix dernières années (4). Pour expliquer cette amputation spécifique, les diplomates affirment que l’Afrique n’est pas considérée comme une destination noble au Quai d’Orsay. « Au contraire, soulignent les chercheuses Aline Leboeuf et Hélène Quénot-Suarez, l’Afrique est une marque d’expérience — voire de fierté — dans un parcours militaire », ce qui explique que « les militaires ont sans doute eu moins de difficultés à investir ce champ et à “remplacer” parfois les diplomates » (5).

    Parallèlement à la perte d’influence du Quai d’Orsay, une deuxième tendance peut être observée depuis trente ans : le retour en force des militaires dans la vie publique et même dans les choix politiques et diplomatiques — ce que Grégory Daho nomme la « revanche des généraux (6) ».

    Selon ce maître de conférences à l’université Paris-I, les officiers, longtemps réduits au silence après la guerre d’Algérie, sont de plus en plus désinhibés face aux politiques. Depuis les années 1990, explique-t-il, « la technicisation des opérations extérieures et la bureaucratisation des procédures (...) ont favorisé la réintégration partielle des officiers généraux au cœur des circuits décisionnels relevant de la politique étrangère ». Leur expertise s’impose de plus en plus. Or, poursuit Daho, s’il existe un terrain avec lequel l’armée a gardé le contact, c’est bien l’Afrique, où la France entretient une présence technique et militaire depuis les indépendances. Selon lui, « les professionnels des interventions en Afrique constituent désormais le réservoir de compétences disponibles ». Partisans d’une stratégie offensive et non plus attentiste comme ce fut le cas durant la guerre froide, ils en maîtrisent la tactique et les manœuvres. Ils ont ainsi bénéficié du « rééquilibrage entre dissuasion et projection » observé ces vingt dernières années, notamment au sein de l’Alliance atlantique, et du retour en force des doctrines contre-insurrectionnelles promues par les « glorieux anciens de la pacification coloniale », les maréchaux Joseph Gallieni et Thomas Bugeaud, pour imposer leurs vues.

    La marginalisation des diplomates aboutirait « à une perte de qualité dans les analyses, notamment en raison de l’éloignement avec le terrain, mais aussi d’erreurs en matière de recrutement, s’inquiète encore M. Bigot. Le Quai n’est plus une source de propositions. Les militaires, eux, occupent le terrain. Ils produisent beaucoup plus d’idées que les diplomates. Des idées de militaires... ». Le soutien aveugle de la France au falot président du Mali Ibrahim Boubacar Keïta pourrait ainsi s’expliquer par sa complaisance envers l’armée française, à laquelle il accorde toute latitude sur son territoire (7).

    L’influence des militaires grandit également à l’Élysée. Chef des armées, le président donne l’ordre d’engagement pour les opérations extérieures (OPEX) (8). « L’état-major particulier du président de la République, souligne un rapport parlementaire, occupe aussi un espace sans cesse croissant, et beaucoup de décisions sont prises par des acteurs hors la sphère diplomatique (9). » Chef d’état-major particulier des présidents Nicolas Sarkozy (2007-2012) puis François Hollande (2012-2017), le général Benoît Puga a ainsi joué un rôle majeur dans le déclenchement de l’opération « Serval » en 2013 : il a convaincu M. Hollande d’ordonner dans l’urgence l’engagement des forces spéciales. Parfois surnommé le « M. Afrique » de la France, cet officier est issu des troupes de marine, dont l’histoire est intimement liée à celle de la colonisation. L’implication de M. Le Drian, alors ministre de la défense, a également été décisive. « À l’époque, rappelle un diplomate, Fabius était le ministre des affaires étrangères, mais il ne s’intéressait pas beaucoup à l’Afrique. Et il n’avait pas l’oreille du président. Au contraire de Le Drian, qui était un proche de Hollande, et qui est devenu incontournable après les déclenchements coup sur coup de l’opération “Serval”, puis de l’opération “Sangaris” en Centrafrique en 2013. »

    M. Le Drian, devenu ministre des affaires étrangères de M. Emmanuel Macron en 2017, pose dorénavant en principal interlocuteur des chefs d’État du pré carré africain ; son cabinet a pris le dessus sur la cellule Afrique de l’Élysée ainsi que sur l’administration du Quai d’Orsay. Manifestant peu d’intérêt pour le respect des droits humains, le ministre a tissé des relations personnelles avec M. Déby, mais aussi avec le président du Congo Denis Sassou Nguesso, ou encore avec le chef de l’État égyptien Abdel Fattah Al-Sissi.

    Face à l’essor des mouvements djihadistes, le prisme sécuritaire produit une vision binaire, selon laquelle il s’agirait d’un combat entre le « Bien » et le « Mal ». Or certains groupes armés s’apparentent plus à des mouvements très localisés, guidés par des revendications sociales et économiques, qu’à des terroristes « fous de Dieu ». Une fois cette réalité balayée, il est inenvisageable de négocier avec eux, comme l’avait suggéré la conférence d’entente nationale organisée par les autorités maliennes en avril 2017. « Nous sommes engagés dans un combat sans ambiguïtés contre ceux qui se revendiquent du terrorisme. Et donc il n’y a qu’un moyen, il n’y en a pas deux », avait alors déclaré le ministre des affaires étrangères de l’époque de M. Jean-Marc Ayrault, enterrant l’initiative.

    Depuis quelques années, l’Agence française de développement (AFD) subit elle aussi l’influence de l’armée. Interrogé par les députés le 22 mai dernier, le directeur général de l’AFD Rémy Rioux confirme avoir « souhaité dès [son] arrivée à la tête de l’AFD aller beaucoup plus loin sur le thème sécurité et développement avec l’état-major des armées ». Cette collaboration s’est concrétisée par l’échange d’agents de liaison : un officier est détaché au sein de l’AFD tandis qu’un fonctionnaire de l’AFD est en poste au quartier général de « Barkhane » à N’Djamena. Chaque mois se réunissent diplomates, acteurs du développement et militaires au Quai d’Orsay. Même les instituts de recherche associent les mondes de l’université et de l’armée.

    Du côté des militaires, on se frotte les mains. De leur point de vue, la coopération civilo-militaire (Cimic), qui désigne l’ensemble des activités visant à coordonner les relations entre les organisations militaires et les acteurs civils sur une zone d’intervention, « permet de faciliter l’acceptation de la présence des forces auprès des populations locales », note encore Daho. Pour eux, les intérêts militaires l’emportent sur toute autre considération. Il est ainsi de plus en plus souvent demandé à l’AFD de financer des projets dans les zones où intervient l’armée. En revanche, chez les chercheurs et agents des politiques de développement, cette étroite collaboration fait grincer des dents. « Ce n’est pas simple, note sobrement un cadre de l’AFD. Ces deux milieux n’ont pas la même culture. Les acteurs du développement doivent penser au temps long, quand les militaires pensent au temps court. »

    Creuser un puits, construire un dispensaire ou un marché, distribuer de la nourriture : les militaires veulent des projets visibles dans le but de gagner le plus rapidement possible « les cœurs et les esprits » des habitants des zones dans lesquelles ils opèrent. Mais, pour les « développeurs », cette stratégie menée indépendamment des autorités nationales est à double tranchant : elle risque de délégitimer un État déjà mis à mal dans ces régions isolées et ainsi d’accentuer la méfiance des populations locales envers l’autorité publique.

    Cette conception, dite des « 3 D » (diplomatie, défense, développement), longtemps négligée en France, a été érigée en priorité par M. Macron. Les partisans de cette approche intégrée prennent soin de la différencier de l’approche globale adoptée par les États-Unis en Irak et en Afghanistan, qui fait interagir les stratégies militaires, économiques, sociales et diplomatiques, notamment en mettant en place des équipes civilo-militaires chargées de soutenir les autorités locales reconnues. Selon M. Jean-Marc Châtaigner, envoyé spécial de la France pour le Sahel, qui ne dédaigne pas la langue de bois, la méthode américaine vise en premier lieu à faire accepter la présence militaire, tandis que « l’approche intégrée [à la française] n’induit aucune hiérarchie des objectifs recherchés, mais la recherche de leur combinaison optimale en vue du retour à une paix durable ».

    L’efficacité d’une telle vision reste pourtant à démontrer. Depuis que la France est intervenue au Mali en 2013, l’armée a tué plusieurs centaines de djihadistes présumés, dont certains chefs ; elle a détruit des dizaines de caches dissimulant des véhicules et des armes, et a creusé un grand nombre de puits pour les civils. Pourtant, les violences se sont multipliées dans l’ensemble de la zone saharo-sahélienne, et le nombre de morts parmi les populations n’a cessé d’augmenter, particulièrement ces deux dernières années. Débordant très largement de leurs fiefs situés dans le nord du Mali et dans le Sud libyen, les groupes « terroristes » ont étendu leur mainmise dans le centre du Mali, dans le nord et l’est du Burkina Faso et dans le nord-ouest du Niger. Ils menacent désormais les pays côtiers de l’Afrique occidentale, comme la Côte d’Ivoire ou le Bénin.

    Des groupes d’autodéfense communautaires ont émergé, se livrant à des massacres réciproques de civils. Au Mali, les attaques de village se sont multipliées ces dix-huit derniers mois. Selon le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme, elles ont fait plus de 600 morts entre mars 2018 et mars 2019 et ont provoqué le déplacement de plus de 66 000 personnes. Le 23 mars 2019, une milice dogon, Dan Na Ambassagou, a ainsi assassiné 157 habitants du village peul d’Ogossagou, situé dans le centre du Mali ; elle a incendié une partie du village. Des tueries ont également été signalées au Burkina Faso et au Tchad. Les armées nationales sont accusées d’avoir elles-mêmes exécuté des civils au cours d’opérations de « pacification ». « Malgré la généralisation de forces locales ou étrangères, le renforcement des contingents, les réponses globales combinant subtilement les impératifs de sécurité et de développement, les engagements financiers colossaux, on s’enfonce », constatait récemment le général Bruno Clément-Bollée, ancien directeur de la coopération de sécurité et de défense au ministère des affaires étrangères (10).

    La « spirale négative » du « tout sécuritaire » a montré ses limites, estime ce dernier. La présence de plus de 13 000 casques bleus de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (dont 122 militaires ont été tués depuis six ans) et de près de 4 500 soldats français, auxquels s’ajoutent les armées nationales et quelques centaines de militaires américains, italiens et allemands positionnés un peu partout dans la région, principalement au Niger, n’a pas permis d’inverser la tendance. Loin de là.

    Rémi Carayol

    Journaliste.
    (1) Marielle Debos, « Que fait l’armée française au Tchad ? », Libération, Paris, 8 février 2019.

    (2) Lire Delphine Lecoutre, « Le Tchad, un ami indispensable mais encombrant », Manière de voir, n° 165, « France-Afrique, domination et émancipation », juin-juillet 2019.

    (3) Lire « Les migrants dans la nasse d’Agadez », Le Monde diplomatique, juin 2019.

    (4) Ladislas Poniatowski et Bernard Cazeau, « Action extérieure de l’État : action de la France en Europe et dans le monde », avis n° 110, t. 1, commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées du Sénat, Paris, 23 novembre 2017.

    (5) Aline Leboeuf et Hélène Quénot-Suarez, « La politique africaine de la France sous François Hollande », Institut français des relations internationales (IFRI), Paris, 2014.

    (6) Grégory Daho, « L’érosion des tabous algériens, une autre explication de la transformation des organisations militaires en France », Revue française de science politique, Paris, vol. 64, no 1, février 2014.

    (7) Lire « Au Mali, la guerre n’a rien réglé », Le Monde diplomatique, juillet 2018.

    (8) Lire Philippe Leymarie, « De N’Djamena à Kaboul, opérations françaises secrètes », Le Monde diplomatique, mars 2008.

    (9) Jean-Claude Guibal et Philippe Baumel, « La stabilité et le développement de l’Afrique francophone », rapport d’information n° 2746, commission des affaires étrangères de l’Assemblée nationale, Paris, 6 mai 2015.

    (10) Bruno Clément-Bollée, « Au Sahel, arrêtons le(s) massacre(s) ! », Jeune Afrique, Paris, 6 juin 2019.

    #Afrique #Sahel #Sécurité #Armée_française #Aide_française

  • Abus sexuels de l’Armée française : une prévention inadaptée | Hélène Molinari
    https://inkyfada.com/fr/2019/01/18/abus-sexuels-de-larmee-francaise-une-prevention-inadaptee

    Dans une pétition portée par ZERO IMPUNITY, plus de 250.000 personnes demandent à l’État français la mise en place d’une formation spécifique sur les violences sexuelles en zone de conflit pour les armées. Les initiateurs du projet, accompagnés de Muriel Salmona, psychotraumatologue, avaient alors été reçus par le cabinet de la ministre française des Armées, en octobre 2017. Les réponses n’avaient pas été concluantes. Un an après, rien n’a été fait, malgré de nouvelles alertes. Source : Inkyfada

  • #Violences_sexuelles en zone de conflit : l’#armée_française ne change rien

    Alors qu’une pétition portée par « #Zero_Impunity » a atteint près de 350 000 signataires demandant à l’État français la mise en place pour les armées d’une #formation spécifique sur les violences sexuelles en zone de conflit, le ministère de la défense n’a entrepris aucune réforme depuis un an.

    https://www.mediapart.fr/journal/international/281218/violences-sexuelles-en-zone-de-conflit-l-armee-francaise-ne-change-rien
    #France #guerre #viols

  • #Basir_Ibrahimi, ancien interprête afghan pour l’armée française, n’a pas le droit de demander asile

    Basir Ibrahimi, interprète afghan pour l’armée française entre 2011 et 2012, est menacé de mort dans son pays. En France, il est menacé d’expulsion. Ce 12 février, son avocate a demandé qu’on lui octroie le droit de faire une demande d’asile. Mais le tribunal a rejeté cette demande.

    A 30 ans, Basir Ibrahimi se trouve dans une position intenable. Dans son pays d’origine, l’Afghanistan, il est menacé de mort par les Talibans, pour avoir été interprète pour l’armée française entre 2011 et 2012. En France, le jeune homme est menacé d’expulsion. Et pourtant, Basir Ibrahimi a déjà lancé de nombreux recours.

    Ce lundi 12 février, devant le tribunal administratif de Châlons-en-Champagne, son avocate a demandé à la justice le droit, pour Basir Ibrahimi, de déposer une demande d’asile. Le simple fait de lancer cette procédure pourrait éviter à l’ancien collaborateur des forces françaises d’être expulsé. Mais 24 heures après cette audience, le tribunal a rejeté cette demande. Basir est donc toujours sous le coup de l’arrêté d’expulsion émis par la préfecture de la Marne en septembre dernier.

    Un espoir subsiste néanmoins dans ce dédale administratif : Basir a fait une demande de protection fonctionnelle auprès du ministère des Armées, qui n’a pour le moment reçu aucune réponse. En tant qu’employeur de Basir, le Ministère lui doit légalement protection, selon son avocate.

    https://france3-regions.francetvinfo.fr/grand-est/marne/chalons-en-champagne/basir-ibrahimi-ancien-interprete-afghan-armee-francaise
    #interprètes #Afghanistan #asile #migrations #réfugiés #France #armée_française

    • Le sort des anciens interprètes afghans de l’armée française en suspens

      Des ex-personnels civils pour les forces françaises, menacés de mort, ont vu leur demande de visa refusée. Leur cas est réexaminé à titre humanitaire, mais l’opération est opaque.

      La menace s’est dangereusement rapprochée un matin de 2015. Elias sortait de chez lui lorsqu’il a découvert l’inscription sur le mur de sa maison, à Kaboul, « il faut tuer les infidèles qui ont travaillé avec des étrangers ». Pour cet Afghan d’une trentaine d’années, dont on taira le vrai nom, c’est le début d’une longue course-poursuite avec femme et enfants. En deux ans, la famille déménage cinq fois. Aux yeux des talibans, Elias est un traître.

      Il fait partie des quelque 800 auxiliaires de personnels civils de recrutement local – interprètes, cuisiniers, ouvriers… – ayant travaillé pour les forces françaises lorsqu’elles étaient déployées en Afghanistan, de 2001 à 2014. Un travail bien payé– 950 dollars (834 euros) par mois, cinq fois le salaire moyen – mais qui l’oblige aujourd’hui à vivre avec la peur au ventre et le risque d’être pris pour cible à chaque instant.

      Elias vit désormais reclus chez lui, avec sa famille. « On vit comme des prisonniers, explique-t-il au Monde, par téléphone. On limite nos sorties au maximum, mais je ne sais pas si je pourrai vivre encore longtemps. » En 2015, l’administration française a refusé sa demande de visa, ainsi qu’à 151 autres personnels civils afghans, sans qu’on leur explique pourquoi. « La France nous a abandonnés », regrette-t-il.

      Les retards s’accumulent

      Lorsqu’il était candidat de la présidentielle, Emmanuel Macron avait comparé le sort de ces anciens interprètes afghans à celui des harkis en Algérie, « que nous avons abandonnés, alors qu’ils s’étaient battus dans nos rangs ». « Nous avons commis une faute comparable avec nos interprètes afghans. C’était une trahison », avait-il ajouté.


      https://www.lemonde.fr/societe/article/2018/12/10/le-sort-des-anciens-interpretes-afghans-de-l-armee-francaise-en-suspens_5395

    • D’ex-employés afghans de l’#armée_française livrés à eux-mêmes à leur arrivée en #France

      Ils sont une quinzaine d’ex-auxiliaires afghans de l’armée française à avoir obtenu un visa après un recours en justice. À leur arrivée à Paris cet été, ils n’ont reçu aucune prise en charge sociale contrairement à leurs collègues rapatriés les années précédentes.

      « Vous avez le visa, vous vous débrouillez ! », s’est vu répondre par la police aux frontières Abdul Hai Sattary, ancien traducteur anglophone pour l’armée française en Afghanistan arrivé le 24 juillet à Roissy. Cela fait quelques heures maintenant qu’il tourne en rond dans cet aéroport parisien. Le père de famille de 62 ans est accompagné de sa femme handicapée et ses deux fils. Il ne sait pas où dormir ce soir.

      « J’ai cherché de l’aide et en fin de matinée j’ai enfin trouvé ‘une dame de la Croix-Rouge’. Elle nous a dit que comme nous avions un visa, nous ne pouvions pas déposer de demande d’asile. Elle ne pouvait rien faire pour nous », raconte-t-il. Abdul Hai Sattary décide alors d’appeler un ancien collègue, lui aussi traducteur pour l’armée française, en France depuis 10 ans. « Mon ami Najib vit à Nantes, il m’a immédiatement proposé de prendre un train et de venir chez lui ».

      La famille Sattary passe 5 jours chez Najib avant d’être logée par le 115 dans un hôtel. Ils y vivent depuis le mois d’août. « On est à l’abri, on a le droit à un petit déjeuner mais on n’a pas de cuisine et on mange le minimum pour ne pas se laisser mourir », déplore le père de famille qui se rend chaque semaine aux Restos du cœur pour rapporter du lait, des conserves et du pain.

      « En principe, ils devraient tous bénéficier des mêmes aides »

      « J’ai donné 5 ans de ma vie à l’armée française et 2 ans aux Américains, je ne comprends pas pourquoi ils nous laissent vivre tout ça », s’étonne Abdul Hai Sattary qui a voulu quitter l’Afghanistan après avoir été menacé par les Taliban à la suite de sa collaboration avec les forces étrangères.

      Il n’est pas le seul dans cette situation. Cet été, une quinzaine de familles d’ex-auxiliaires afghans de l’armée française sont arrivés en France. Eux non plus n’ont pas eu droit à une prise en charge sociale.

      Depuis 2013, Paris a rapatrié quelque 225 anciens personnels civils afghans menacés par les Taliban ainsi que 500 femmes et enfants. Le dernier groupe, composé de 54 familles, a rejoint la France fin 2018. Les rapatriés avaient eu accès à une carte de séjour de 10 ans, des logements du parc social et le RSA pour certains, ce qui n’est pas le cas des derniers arrivés au mois d’août.

      « En principe, ils devraient tous bénéficier des mêmes aides, mais l’État fait deux poids deux mesures », s’insurge Caroline Decroix, vice-présidente de l’Association des Interprètes afghans de l’armée française. À la différence de leurs collègues, les nouveaux venus ont obtenu leurs visas après avoir déposé un recours devant le tribunal administratif à la suite d’un premier refus.

      Abdul Hai Sattary attend son visa depuis 2014

      Après un combat judiciaire de plusieurs années – quatre ans pour Abdul Hai Sattary – le gouvernement français a été contraint de réexaminer leur cas et leur a finalement accordé le visa dans le cadre de la « protection fonctionnelle ».

      « La plupart d’entre eux étaient employés directement par l’armée française, ils avaient des contrats. En vertu de quoi ils doivent être considérés comme des fonctionnaires et protégés en tant que tel en cas de menaces, ce qui est le cas », explique Maître Sophia Toloudi, l’avocate de l’un d’entre eux.

      Son client, Jamil Baher, ancien ouvrier polyvalent pour les Français, fait partie des derniers arrivés, le 4 août, avec sa femme et ses trois enfants de 3 ans, 2 ans et six mois. Comme les Sattary, sans hébergement la famille Baher a trouvé refuge chez un ex-collègue. Ça n’est que grâce à la mobilisation d’élus locaux, dont le sénateur socialiste Jérôme Durain, que Jamil a pu investir un trois pièces à Blanzy en Saône-et-Loire. D’autres élus passent régulièrement lui porter assistance en espérant lui trouver vite un logement à Chalon, plus près d’autres Afghans.

      « Tenter de décourager ceux qui voudraient déposer un recours »

      Pour l’Association des interprètes afghans de l’armée française, si la France a restreint l’aide accordée aux ex-auxiliaires afghans c’est pour « tenter de décourager ceux qui voudraient encore déposer un recours pour obtenir un visa français ». « C’est absurde », estime Caroline Decroix. « Ça n’enrayera pas le flot de contentieux, car peu importe ce qui les attend à l’arrivée, ces gens sont menacés en Afghanistan, ils n’ont pas d’autres choix que celui de partir ».

      L’un de ceux qui attend son visa, Said Abbas, a d’ailleurs été la cible d’une attaque à laquelle il a échappé de justesse au mois de juin à Kaboul. Des hommes armés ont ouvert le feu sur sa porte en pleine nuit.

      D’après Caroline Decroix, une quarantaine de dossiers sont encore en cours d’examen par la justice et une dizaine d’anciens employés afghans de l’armée française viennent tout juste de faire des demandes d’avocats. D’autres ayant obtenu le visa cet été devraient arriver à Paris en septembre.

      Contactés par InfoMigrants, le ministère des Armées et le cabinet du Premier ministre n’ont, pour l’heure, pas répondu à nos sollicitations.

      https://www.infomigrants.net/fr/post/19343/d-ex-employes-afghans-de-l-armee-francaise-livres-a-eux-memes-a-leur-a

  • Bombardements chimiques dans le #Rif : le massacre oublié - H24info
    https://www.h24info.ma/debats-idees/bombardements-chimiques-rif-massacre-oublie

    Le lien entre la guerre chimique dans le Rif dans les années 1920 et l’apparition de plusieurs cas de cancers aujourd’hui a été établi par plusieurs chercheurs. Mais à ce jour, aucune étude officielle marocaine ne s’est toutefois penchée sérieusement sur la question.

    Bien que le sujet ne soit plus tabou depuis quelques années au Maroc, il est inutile de chercher des chiffres officiels sur le nombre de cas de cancers parmi les populations du Rif. Car le ministère de la Santé n’est pas près de les livrer.

    Mais d’après plusieurs ouvrages, notamment celui de Mimoun Charqi, « Armes chimiques de destruction massive sur le Rif », plus de 70% des adultes et 50% des enfants souffrant d’un cancer et qui étaient suivis en 2015 à l’hôpital d’oncologie de Rabat proviennent de la même zone du Rif, notamment des régions de Nador et d’Al Hoceima.

    #massacre #armée_française #maroc #pétain

  • La justice humaine est en marche : Les généraux assassins ont été reconnus coupables par le Tribunal symbolique de la Libre Pensée !

    Les Fusillés pour l’Exemple de 1914-1918 seront réhabilités ! - Fédération de la Libre Pensée des Alpes-Maritimes

    http://librepensee06.over-blog.com/2014/12/sentence-solennelle-du-colloque-de-soissons-13-et-14-decemb

    Et ceci qui ne manque pas d’intérêt !!

    La justice humaine est en marche : Les généraux assassins ont été reconnus coupables par le Tribunal symbolique de la Libre Pensée ! Les Fusillés pour l’Exemple de 1914-1918 seront réhabilités !

  • Rassemblement Pacifiste à Escaudain (59124) ce dimanche 11 novembre 2018 à 11h15

    Communiqué de la Fédération du Nord de la Libre Pensée : Rassemblement pacifiste le dimanche 11 novembre 2018 à 11h30 à Escaudain (Nord)
    Entre 1914 et 1918, il y eut 2 500 condamnés à mort dans les Conseils de guerre et 639 furent fusillés sur le front des troupes. Choisis au hasard ou parfois désignés comme « meneurs » parce que militants, syndicalistes notamment, ils furent exécutés pour l’exemple avec des balles françaises par des soldats français.

    Les plus hautes autorités de la République reconnaissent désormais qu’ils n’étaient pas des lâches, mais qu’ils étaient avant tout des victimes de la guerre.

    Cette guerre, horrible et barbare, a fait des millions de morts, de blessés et de victimes civiles, dont ces 639 soldats et officiers tués PAR la France qui n’ont toujours pas été réhabilités.

    C’est pourquoi, la Fédération du Nord de la Libre Pensée organise, comme chaque année depuis plus de 10 ans, à Escaudain, un rassemblement, pour demander justice, devant le monument aux morts pacifiste de cette commune, avec la participation de l’ARAC (Association Républicaine des Anciens Combattants), la LDH (Ligue des Droits de l’Homme) ainsi que des représentants d’organisations syndicales et de partis politiques.

    Cette année le rassemblement aura lieu le dimanche 11 novembre 2018 à 11h30 devant le monument aux morts, en présence du Maire d’Escaudain Bruno Saligot (après la manifestation officielle de commémoration du centenaire).

    La Libre Pensée dit Non à la Guerre, à toutes les guerres ! Elle appelle les pacifistes, les internationalistes et les laïques à y participer massivement.

  • Macron : « Il faut séparer le Pétain qui a fait fusiller des mutins du Pétain qui a fait déporter des Juifs »
    http://www.legorafi.fr/2018/11/08/macron-il-faut-separer-le-petain-qui-a-fait-fusiller-des-mutins-du-petain-q

    Paris – Emmanuel Macron a tenté de nouveau de séparer Philippe Pétain en deux entités bien distinctes, entre un Philippe Pétain bien identifiable qui a collaboré avec les nazis et un Philippe Pétain qui se montra très impartial pour stopper les mutineries de 1917.
    https://medias.liberation.fr/photo/1169535-prodlibe-itinerance-macron-premiere-guerre-mondiale.jpg?mo
    « C’est très difficile, tout est très lié » a-t-il après dix heures d’opération de communication. « J’ai peur que le sujet ne résiste pas mon opération de com’ et que tout sa bile de haine, d’antisémitisme et de racisme qui était très ancrée dans la personne ne créé une dramatique hémorragie incontrôlable ». Il reconnaît cependant que l’autre partie n’est pas plus reluisante. « On a quelqu’un dont le rôle était de calmer les mutineries, il y a de nombreux soldats fusillés pour l’exemple, c’est très difficile à justifier » souligne-t-il « Oh puis zut » ajoute-t-il, appuyant sur un un levier qui fait basculer la table d’opération, renvoyant Philippe Pétain aux Enfers.

  • Le président mémoriel fait son tour de France des tas de cadavres de 14-18 Bruno Adrie - Librairie Tropiques - 7 Novembre 2018
    http://www.librairie-tropiques.fr/2018/11/le-president-memoriel-fait-son-tour-de-france-des-tas-de-cadavre


    L’itinérance du marcheur en quête de sens doit-être jalonnée de gestes forts

    france #pétain #histoire #politique #macron #emmanuel_macron #gouvernement_macron #fusillés_pour_l_exemple #france #guerre #armée #armée_française

  • « Le 11 novembre, la Grande Guerre, la victoire de la France et la défaite des Français » Bruno Adrie - 6 Novembre 2018 - Librairie Tropiques
    http://www.librairie-tropiques.fr/2018/11/la-defaite-des-francais.html

    On peut comprendre que des esprits patriotes se sentent aujourd’hui blessés par la décision prise par un certain président français de ne pas offusquer l’Allemagne lors des célébrations du 11 novembre. On comprend aisément que cette décision soit une preuve de plus de la soumission des élites françaises aux élites allemandes.

    Mais, il me semble que cantonner le problème à ce niveau n’a pas se sens et ne rend pas compte de ce que fut la « Grande Guerre ».

    Car, indépendamment des marques de soumission de l’élite française et de ses commis-voyageurs politiques aujourd’hui, la victoire française de 1918 n’a jamais été une victoire du peuple français mais sa défaite. Les dynasties bourgeoises qui en 1914 avaient le pouvoir notamment via leur laquais Poincaré ont voulu la guerre et tout fait pour l’obtenir. Cette guerre n’a été que le conflit entre deux bourgeoisies industrielles impérialistes se combattant pour le partage du monde. Le patriotisme n’a rien eu à voir là-dedans. Il n’a été, comme souvent dans la bouche des politiciens de droite que le prétexte à faire passer un bain de sang pour un acte de justice.

    Et on les a vus, les profiteurs de guerre soutenus par l’État, devenir les profiteurs de paix en se faisant attribuer à bas prix les biens allemands mis sous séquestre en Alsace et en Lorraine. On les a vus refuser de payer l’impôt (comme toujours) obligeant l’État a exiger d’improbables réparations jamais acceptées outre Rhin ni outre Atlantique compte tenu des investissement US en Allemagne qui ne devaient pas rapporter à la France. Non, décidément, que la France ait choisi, aujourd’hui comme en 40 (et même avant), de se soumettre à l’Allemagne ne fait pas de doute, mais les trémolos droitistes et militaristes ne prennent pas et ne servent pas la vérité.

    La « Grande Guerre » ne fut « grande » que par l’injuste et trop grand sacrifice de millions d’innocents tournés « en saucisson de bataille » par des profiteurs qui n’ont pas hésité à leur voler la paix après leur avoir volé la peau et les os.

    « Nous avons donné tout sans exiger de reçu » a écrit Georges Bernanos dans Les enfants humiliés. Il est grand temps de relire toute la série des Écrits de combats de ce grand mystique attelé comme une bourrique fiévreuse et têtue au lourd chariot de la Vérité.

    https://www.youtube.com/watch?v=ZFxvRTyeZMg

    #histoire, #politique #premiere_guerre_mondiale #commemorations #guerre_aux_pauvres #France #profiteurs #défaites #Georges_Bernanos #france #guerre #armée #armée_française

  • #Génocide rwandais : une vidéo accablante pour l’armée française
    https://www.franceinter.fr/monde/genocide-rwandais-une-video-accablante-pour-l-armee-francaise

    Après des premières révélations il y a trois ans, une vidéo, diffusée ce vendredi pour la première fois par Mediapart, montre que l’armée française était au courant de massacres contre la minorité tutsie lors du génocide au #Rwanda en 1994.

    #France

  • Massacre de Bisesero au Rwanda : les parties civiles mobilisées pour éviter un déni de justice - Survie
    https://survie.org/themes/genocide-des-tutsis-au-rwanda/nos-actions-en-justice/article/massacre-de-bisesero-au-rwanda-les-parties-civiles-mobilisees-pour-eviter-un

    Comme le révèle aujourd’hui Mediapart, les parties civiles ont été informées le 27 juillet dernier de la volonté des juges du Pôle « Crimes contre l’humanité, crimes et délits de guerre » du tribunal de Paris (auquel le dossier a été transmis en 2012), de clore cette instruction, sans que plusieurs points cruciaux n’aient été éclaircis.

    Pas d’étonnement pour ma part mais un dégoût total !
    #françafrique #génocide #Rwanda #impunité #Bisesero #tutsis #massacre #turquoise #armée_française

  • Parution : nouvel ouvrage de Survie, sur l’ingérence française en Côte d’Ivoire - Survie
    https://survie.org/pays/cote-d-ivoire/article/parution-nouvel-ouvrage-de-survie-sur-l-ingerence-francaise-en-cote-d-ivoire

    « Dans la nuit, plusieurs dizaines de milliers de manifestants descendent dans les rues à l’appel de Charles Blé Goudé, leader des “jeunes patriotes”, et se dirigent vers l’aéroport et la base militaire française. Les Ivoiriens se heurtent rapidement aux hélicoptères et aux chars des soldats français, qui tirent à balles réelles et à la grenade offensive, faisant une trentaine de morts. Le lendemain, l’état-major français ne reconnaît pourtant que “des tirs d’intimidation”. Le soir, le général Bentégeat admet qu’ils ont “peut-être blessé ou même tué quelques personnes”, mais ne parle que de “pillards” et se déclare “très fier de la réaction qu’a eue le détachement Licorne. Ils ont montré qu’on ne tue pas impunément les soldats français”. La suite des événements confirmera qu’on peut en revanche tuer impunément des civils ivoiriens. »

    Derrière une neutralité affichée, la France n’a cessé d’intervenir dans la vie politique ivoirienne, défendant âprement ses intérêts économiques et son influence régionale. De la mort d’Houphouët-Boigny à la chute de Gbagbo, tout l’arsenal de la #Françafrique s’est déployé en #Côte_d’Ivoire : diplomatie parallèle, réseaux officieux, affaires troubles, coups tordus et crimes de guerre.

    https://agone.org/dossiersnoirs/unpompierpyromane
    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2018/07/03/bombardement-de-bouake-en-2004-vers-l-ouverture-d-un-proces-en-france_532529
    #armée_française #ingérence

  • Ruben Um Nyobè -
    https://www.cetim.ch/product/ruben-um-nyobe

    Ses ennemis, militaires et administrateurs coloniaux, l’appelaient le « Ho Chi Minh camerounais ». Son peuple le nommait le « Mpodol », « celui qui porte la parole de »…

    Né « vers 1913 » dans la région administrative de la Sanga-Maritime d’un « Kamerun » encore sous protectorat allemand, Ruben Um Nyobè est célébré comme pionnier de l’indépendance du peuple camerounais.
    Syndicaliste aussi bien que militant politique, secrétaire général adjoint de l’Union des syndicats confédérés du Cameroun (USCC) sitôt après sa création après-guerre, Ruben Um Nyobè participe à la fondation en avril 1948 de l’Union des populations du Cameroun (UPC) afin de promouvoir l’indépendance du pays. Il en devient le secrétaire général puis rapidement la figure emblématique. Propagandiste et orateur redoutable, Um Nyobè parcourt le #Cameroun et intervient à plusieurs reprises à l’ONU pour y défendre le droit à l’#autodétermination et à la #réunification de son pays. Suite à l’interdiction de l’#UPC par la France en juillet 1955, les militants nationalistes sont contraints à la clandestinité puis à la lutte armée. Trois ans plus tard, le 13 septembre 1958, Ruben Um Nyobè est arrêté au maquis et immédiatement assassiné par l’#armée_française. Son visage est défiguré et son corps traîné dans la boue devant la population locale.

    « Nous sommes contre les #colonialistes et leurs hommes de main, qu’ils soient blancs, noirs ou jaunes, et nous sommes les alliés de tous les partisans du droit des peuples et des nations à disposer d’eux-mêmes sans considération de couleur. » #Ruben_Um_Nyobè (1955)

    #livre #colonialisme #assassinat

  • Génocide des Tutsi du Rwanda : Survie « ramène » au ministère des Armées une caisse d’armes pour interpeller Emmanuel Macron - Survie
    https://survie.org/themes/genocide-des-tutsis-au-rwanda/article/genocide-des-tutsi-du-rwanda-survie-ramene-au-ministere-des-armees-une-caiss

    24ème anniversaire du début des massacres, des militants de Survie ont interpellé ce jeudi 5 avril le président et le gouvernement français en mettant en scène le retour d’une fausse caisse d’armes et de munitions expédiées par Paris pendant le génocide. L’association demande au président que ses premières annonces à ce sujet soient à la hauteur des enjeux : il faut désormais une reconnaissance officielle du soutien que les autorités françaises ont apporté à un régime génocidaire.

    #rwanda #armée_française

  • Charleville-Mézières : l’Etat refuse de protéger un ancien interprète afghan de l’armée
    https://www.francebleu.fr/infos/societe/charleville-mezieres-l-etat-refuse-de-proteger-un-ancien-interprete-afgha

    Menacé en #Afghanistan pour avoir travaillé pour l’#armée_française, #Mohammad_Basir_Ibrahimi a fui son pays pour rejoindre la #France. Ses démarches pour obtenir un visa restent vaines. Le jeune #interprète hébergé dans un foyer pour migrants de Charleville-Mézières risque à tout moment d’être expulsé.

    #servir_la_France #honte #crime

  • Alors mon petit soldat, ce brevet d’histoire-géo nouvelle formule ? (Laurence De Cock)
    https://blogs.mediapart.fr/edition/aggiornamento-histoire-geo/article/300617/alors-mon-petit-soldat-ce-brevet-d-histoire-geo-nouvelle-formule

    L’exercice se rattache à la partie du programme Les grands principes de la défense nationale (une des seules alternatives aux sujets portant sur la laïcité en EMC pour les examens). Ici l’enseignement moral et civique devient le service-après-vente du Ministère de la Défense. Ainsi, après l’intervention héroïque de l’armée française au Mali proposée à l’examen il y a quelques années, les concepteurs.trices du sujet du jour, ont, dans un instant de clairvoyance aiguë, préféré à l’étude exhaustive de l’exemplarité de notre armée lors du génocide des Tutsi du Rwanda, celle de l’intervention de gentils militaires auprès de population civiles victimes des intempéries. Trêve d’ironie. Tout dans ce sujet d’EMC est catastrophique, grotesque et choquant

    #éducation #collège #DNB #Brevet #EMC #armée_française #gerbe_d_honneur #valeurs_de_la_République #embrigadement #propagande

    En tant qu’enseignant.e.s rattaché.e.s au champ des sciences humaines et sociales nous devrions tou.te.s être révulsé.e.s par ce sujet tellement contestable qu’il invalide à lui seul tout le gain de cette nouvelle épreuve. Et puisqu’il faut se parler franchement, nous comprenons mal que des collègues impliqué.e.s dans la rédaction des épreuves puissent à ce point dévoyer nos missions par de telles propositions. Car s’il y a bien un endroit où tou.te.s, au-delà de nos clivages, devrions rester inflexibles, c’est sur les finalités critiques portées par nos disciplines, et ce quelle que soit la pression politique environnante.

  • Zero Impunity : contre l’impunité des #violences_sexuelles dans les #conflits armés
    https://www.mediapart.fr/journal/international/280617/zero-impunity-contre-limpunite-des-violences-sexuelles-dans-les-conflits-a

    De janvier à avril, Mediapart a publié six enquêtes dénonçant l’impunité des auteurs de violences sexuelles lors de conflits armés. Ces enquêtes sont le pan d’un vaste projet transmédia, « Zero Impunity », aux frontières de l’investigation et de l’activisme.

    #International #armée_française #Centrafrique #CPI #Etats-Unis #guerre #militaires #ONU #Russie #Syrie #Ukraine #viols

  • Des #massacres oubliés de mai 1967 en #Guadeloupe aux prémices de l’#ordre_sécuritaire moderne dans les quartiers

    C’est une commémoration méconnue : il y a 50 ans, les 26 et 27 mai 1967, la police et l’#armée_françaises réprimaient brutalement des #manifestations ouvrières et lycéennes en Guadeloupe. Alors que #Pointe-à-Pitre se révolte, les forces de l’ordre se livrent à un massacre qui fait au moins 8 morts selon les sources officielles. Des recherches approfondies démontrent qu’un modèle de contre-insurrection a été expérimenté sous l’autorité d’un préfet, #Pierre_Bolotte. Formé en Indochine puis en Algérie, il deviendra le premier préfet de la #Seine-Saint-Denis et l’architecte d’une nouvelle forme de #police, inspirée de ce #modèle_colonial et militaire. Enquête aux sources de l’ère sécuritaire.


    https://www.bastamag.net/Des-massacres-oublies-de-mai-1967-en-Guadeloupe-aux-premices-de-l-ordre
    #histoire #répression #France #colonialisme

  • L’armée française s’exerce en Estonie pour contrer la menace russe

    Plus de 300 soldats français, soutenus par des chars Leclerc, s ?exerçaient mardi pour la première fois en Estonie, afin de rassurer ce Pays balte, membre de l’#Otan, inquiet de la menace de son voisin russe.

    http://www.courrierinternational.com/depeche/larmee-francaise-sexerce-en-estonie-pour-contrer-la-menace-ru

    #armée #pays_baltes #estonie #armée_française #Russie
    cc @reka

  • #Emmanuel_Macron en chef militaire au #Mali : le symbole d’une Francafrique toujours en marche
    http://survie.org/francafrique/article/emmanuel-macron-en-chef-militaire-5232

    En se rendant auprès des troupes françaises déployées au nord du Mali la semaine de son investiture, Emmanuel Macron assume l’interventionnisme militaire qui a marqué le quinquennat de François Hollande et de son ministre #Jean-Yves_Le_Drian. Un symbole de plus, en quelques jours, de la perpétuation d’une politique africaine faite d’ingérence et de soutien aux dictateurs. Le nouveau Président de la République, qui cherche à aligner les images symboliques depuis son élection , se rend aujourd’hui au Mali (...)

    #Françafrique

    / Mali, #Communiqués_de_presse, #Armée_française, Une, Jean-Yves Le Drian, Emmanuel Macron, Sylvie (...)

    #Sylvie_Goulard

  • Affaire #Sangaris : les méthodes singulières des gendarmes enquêteurs
    https://www.mediapart.fr/journal/international/240317/affaire-sangaris-les-methodes-singulieres-des-gendarmes-enqueteurs

    La justice française a-t-elle sérieusement enquêté sur les viols et abus sexuels possiblement commis par des soldats français en #Centrafrique ? Alors que le parquet de Paris a annoncé mardi 21 mars qu’il requérait un non-lieu, plusieurs éléments du dossier interrogent sur les méthodes des gendarmes qui ont mené les investigations.

    #International #armée_française #violences_sexuelles