L’art de l’impérialisme | #art_contemporain : le concept
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Premier volet d’une réflexion très critique de Samuel Zarka sur l’art contemporain
Considérons l’art contemporain dans sa genèse. Alors sa trajectoire n’est pas réductible au vol de l’art moderne par New-York, mais consiste aussi et surtout en la production progressive d’une structure internationale d’exploitation de la main d’œuvre artistique.
Dans cette structure, l’artiste est producteur individuel et, comme de bien connu, l’œuvre d’art est marchandise. Ce faisant, l’artiste produit des pièces dont la vente est assurée par le distributeur : le galeriste. Le marché est capitaliste, la plus-value est opérée sur la vente. S’il y a production de série, c’est la bonne vieille manufacture qui prévaut, avec extraction de plus-value sur la base du travail des assistants de l’artiste. L’artiste, lui, devient patron.
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De fait, l’art international de marché se développe selon cette double voie : sacralisation et transgression. En première approche, ces deux tendances semblent séparées par le plus grand écart possible.
Pourtant ces deux tendances expriment la même dynamique : la Reconquista que la bourgeoisie entame à partir des années 70 aux Etats-Unis, en Europe, au-delà, contre les acquis des décennies précédentes. Les deux tendances de l’art contemporain illustrent cette reconquête.
D’une part, le sacré place l’art au-dessus ou au-delà du politique : il pose l’art en valeur transcendante, absolue, refuge, surtout indépendante de l’histoire politique et sociale. Au-delà de l’émancipation il y a… l’art. D’autre part, la transgression fait de l’art la proue des « nouvelles luttes », sociétales, qui promeuvent la multiplication de conflits parcellaires, marginalisant la lutte portant sur l’émancipation des travailleurs comme classe.
Le caractère commun à l’une et l’autre tendance de l’art apparaît : le déni de lutte de classes.