• Fin de l’ASS au profit du RSA : quelles conséquences pour les chômeurs en fin de droits ?
    https://www.lefigaro.fr/conjoncture/fin-de-l-ass-au-profit-du-rsa-quelles-consequences-pour-les-chomeurs-en-fin

    Quelle différence par rapport au RSA ?

    Le montant de l’ASS est légèrement inférieur au niveau du RSA pour une personne seule (environ 608 euros). Mais la grande différence est que les bénéficiaires de l’ASS continuent à acquérir des trimestres pour le calcul de leur retraite, ce qui n’est pas le cas avec le RSA. L’ASS permet aussi le cumul avec d’autres revenus, à condition de ne pas dépasser le plafond de ressources mensuel de 1.998,70 pour un couple.

    Le plafond de ressources pour un couple éligible au RSA est lui plus de deux fois inférieur (911,63 euros). « On va avoir des hommes et surtout des femmes qui vont se retrouver à avoir rien du tout (...) parce qu’il y a par exemple un Smic chez le conjoint », pointe Denis Gravouil, de la CGT.

  • Assurance-chômage : les scénarios du gouvernement pour un nouveau saccage, Cécile Hautefeuille

    L’exécutif étudie des pistes de réduction des droits au chômage, parmi lesquelles une baisse supplémentaire de 20 % de la durée d’indemnisation et un durcissement des règles concernant les seniors. Mediapart a eu accès aux chiffrages établis par la Dares, l’institut statistique du ministère du travail.

    Plusieurs scénarios pour un très mauvais film. Dans le droit fil des déclarations d’Emmanuel Macron sur un nouveau durcissement des règles d’#assurance-chômage lors de sa conférence de presse du 16 janvier, le ministère du #travail a demandé à la Dares (Direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques), son institut statistique, de plancher sur différentes pistes de réduction des droits et vient d’en recevoir les résultats détaillés.

    Selon ces documents que Mediapart s’est procurés, l’hypothèse d’une nouvelle baisse de la #durée_d’indemnisation a été explorée, un an tout juste après une première diminution de 25 %. La seconde salve ferait mal : 20 % de moins pour toutes et tous. La durée maximale d’indemnisation passerait alors de 18 mois à 14,4 mois pour les moins de 53 ans, de 22,5 mois à 18 mois pour les 53-54 ans et de 27 mois à 21,6 mois pour les 55 ans et plus. Comparée à la durée initiale, avant la réforme de février 2023, la baisse totale serait… de 40 %.

    Et ce n’est pas tout. En pleine négociation sur le #chômage des #seniors avec les partenaires sociaux, le ministère a demandé à la Dares de travailler sur des scénarios visant à réduire, voire à supprimer totalement, les règles plus favorables dont les 53 ans et plus bénéficient en termes de durée et de maintien de droits jusqu’à la #retraite

    Sollicité par Mediapart sur ces chiffrages, le ministère du travail, désormais piloté par Catherine Vautrin, n’a pas souhaité commenter.
    S’ils ne sont, pour l’heure, que des documents de travail, ces chiffrages donnent un sérieux aperçu des hypothèses envisagées par l’exécutif. Emmanuel Macron a exposé sa volonté en conférence de presse, puis à Davos devant les puissants de l’économie mondiale : il veut un « acte II » de la réforme du marché du travail. Il veut des règles plus sévères. Il veut un taux de chômage à 5 %.

    Sitôt exigé, sitôt exploré. Le ministère du travail détient désormais le détail des plans possibles. De belles économies en vue mais un désastre pour les #chômeurs et les #chômeuses. Sans que les effets concrets s’annoncent très positifs en termes de baisse du chômage : la Dares n’anticipe que quelques dizaines de milliers d’emplois gagnés si ces mesures entraient en vigueur.

    Fin de droits et bascules au RSA

    Selon les calculs de la Dares, une nouvelle baisse de durée d’indemnisation « précipitera la fin de droit de 400 000 allocataires supplémentaires sur une année, conduisant ainsi à 100 000 bascules supplémentaires au #RSA ou à l’#ASS [allocation de solidarité spécifique − ndlr] ». La note transmise au ministère le rappelle : la réforme de 2023 réduit déjà « la durée consommée de 1,6 million d’allocataires sur un an qui sont ainsi concernés par une fin de droit plus précoce, parmi lesquels un quart, soit 400 000, basculent au RSA ou à l’ASS sur l’année ».

    Si l’exécutif taille encore dans la durée de versement des allocations, cela devrait dégager 3 milliards d’euros d’économies par an. Les coupes dans le modèle social générées par les #réformes de l’assurance-chômage de 2021 et 2023 sont, elles, déjà chiffrées : près de 7 milliards d’euros à l’horizon 2027, dont 4,5 milliards pour la seule baisse de 25 % de la durée. Une saignée.

    Les « effets emploi » attendus − autrement dit les retours à l’emploi espérés − sont également mesurés : 40 000 selon la Dares.
    Supprimer la filière “seniors” engendrerait chaque mois 6 800 fins de droits supplémentaires (82 000 sur une année).

    Les scénarios concernant les seniors ne sont guère plus réjouissants. Trois pistes sont étudiées par la Dares. La première consiste à décaler de deux ans les « bornes d’âge » qui permettent de percevoir des allocations plus longtemps. Actuellement, ce régime d’exception commence à 53 ans. Il passerait donc à 55 ans, jetant 32 000 personnes supplémentaires par an en fin de droits.

    La deuxième piste prévoit, en plus de ce décalage de deux ans, de supprimer « la tranche intermédiaire » qui concerne actuellement les 53-54 ans. Dans ce cas, seul·es les 57 ans et plus auraient droit à une durée plus longue. Le dernier scénario, brutal, consiste à supprimer purement et simplement « la filière senior ». Selon les règles actuelles, la durée de versement maximum passerait donc à 18 mois, quel que soit l’âge. Et même à 14,4 mois si l’exécutif décide d’appliquer la baisse de 20 % et d’infliger une double peine aux seniors.

    « Supprimer la filière “seniors” engendrerait chaque mois 6 800 fins de droits supplémentaires (82 000 sur une année) pour un montant total d’économies à terme de 880 millions d’euros par an », estime la Dares. Deux mille trois cents personnes basculeraient ensuite, chaque mois, au RSA ou à l’ASS quand d’autres n’auraient… plus rien du tout. Car actuellement, souligne la Dares, chez les 55 ans et plus qui atteignent leur fin de droits, près de la moitié (46 %) ne perçoivent aucune allocation dans les six mois qui suivent. Un tiers perçoivent le RSA et l’ASS quand seul·es 21 % arrivent à recharger des droits.

    Ici, les « effets emploi » attendus seraient de « 22 000 emplois supplémentaires en cas de suppression de la “filière seniors” » contre 2 000 en cas de « simple » rehaussement de deux ans des bornes d’âge. La Dares alerte toutefois dans sa note sur « la littérature économique [qui] met en évidence un effet assez significatif de la réduction de la durée d’indemnisation sur la qualité de l’emploi repris pour les seniors ».

    Supprimer le maintien de droits jusqu’à la retraite ?

    La dernière piste explorée par l’institut statistique à la demande du ministère concerne enfin le maintien de droits jusqu’à la retraite. Ce dispositif « permet actuellement aux allocataires de 62 ans ou plus de bénéficier d’un maintien dans leur indemnisation chômage au-delà de leur fin de droits et jusqu’à l’âge de la retraite à taux plein, sous réserve notamment d’avoir été indemnisés au moins durant un an ».

    Deux scénarios de réforme sont sur la table. Un report de deux ans de l’âge d’entrée dans le dispositif, de 62 à 64 ans. Et sa suppression. Cette dernière « concernerait 20 000 allocataires et réduirait les dépenses d’assurance-chômage de 342 millions d’euros à terme », précise la Dares, qui ajoute que « ces chiffrages ne prennent pas en compte les éventuelles réformes de la filière seniors ». En cas de double, voire de triple peine pour les seniors, les économies seraient donc bien plus larges. Et les droits des seniors, réduits à peau de chagrin.

    Ces chiffrages commandés par l’exécutif ne sont pas une surprise. Le gouvernement martèle, depuis des mois, qu’il souhaite réduire la durée d’indemnisation des 53 ans et plus. Le député Renaissance #Marc_Ferracci, artisan de la première réforme de l’assurance-chômage, en a remis une couche lundi 29 janvier dans Les Échos, plaidant pour une réforme profonde du chômage des seniors et formulant des propositions qui ressemblent à s’y méprendre aux chiffrages réalisés courant janvier par la Dares. Le député y concède que « le sujet le moins consensuel » est celui de la suppression de la « filière senior ».

    Des indices, depuis fin 2022

    L’idée de baisser, encore, la durée d’indemnisation de l’ensemble des demandeuses et demandeurs d’emploi n’est pas nouvelle non plus. La loi « portant mesures d’urgence relatives au fonctionnement du marché du travail en vue du plein emploi » votée fin 2022 a ouvert la voie à la modulation des allocations-chômage, selon la santé économique du pays. C’est pour cette raison que les droits ont baissé en février 2023. La conjoncture étant jugée « favorable », un coefficient (de 0,75, soit 25 % de baisse) a été appliqué sur le calcul de la durée des droits.
    Dès l’adoption de la loi, l’exécutif a pavé le chemin d’indices démontrant sa volonté d’aller plus loin. Un projet de décret avait fait hurler les partenaires sociaux car il prévoyait, sans concertation aucune, de baisser de 40 % la durée d’indemnisation si le taux de chômage passait sous la barre des 6 %. Ce passage avait finalement été retiré, mais Mediapart l’avait pressenti : l’idée n’allait pas finir aux oubliettes. Preuve en est que c’est bien sur un coefficient réduit de 0,75 à 0,6 que la Dares vient de plancher.

    Seule nuance, et de taille, avec le projet de décret : le taux de chômage est loin de 6 %. Il a même sensiblement augmenté de 0,2 point au troisième trimestre à 7,4 %. Les derniers chiffres du chômage, portant sur le nombre d’inscrits à #France_Travail (ex-Pôle emploi) affichent également une hausse de 1 % pour les catégories A,B et C au quatrième trimestre 2023. Signe, selon la CGT dans un récent communiqué, que les réformes successives des droits des chômeurs et des chômeuses ne fonctionnent pas et que le gouvernement, en continuant ses assauts, « veut encore amplifier une politique pourtant en échec ».

    Ce mardi après-midi, Gabriel Attal précisera peut-être, lors de son discours de politique générale au Parlement, les mesures qui seront intégrées à « l’acte II » de la réforme. Tous les chiffres sont désormais sur la table, l’exécutif n’a plus qu’à choisir le scénario. Quel qu’il soit, on connaît déjà l’issue : ça finit mal pour les chômeuses et les chômeurs.

    https://www.mediapart.fr/journal/economie-et-social/300124/les-scenarios-du-gouvernement-pour-un-nouveau-saccage

    #Droit_au_chômage #tirer_sur_l'ambulance

    • Attal annonce la suppression de l’allocation de solidarité spécifique (#ASS) touchée par + de 300 000 chômeurs exclus de l’assurance chômage. C’est une baisse ou une coupure de revenu, car les critères de la familialisation sont plus durs au RSA qu’à l’ASS, et un temps de chômage qui comme le chômage non indemnisé (majorité des chômeurs) ne vaudra plus aucun trimestre pour la retraite.

      N’oublions pas un gros mot en voie d’obsolescence programmée : #solidarité

      edit : la suppression de l’ASS va représenter une grosse économie en matière de revenu des chômeurs. environ 50 balles pour ceux qui rentrent dans les clous du RSA, et un nombre qui devrait être important d’ex AsS dont lea conjoint.e dispose d’un SIMC mensuel qui elleux n’auront rien.

    • Évolution et paupérisation d’une partie des Français
      https://www.senat.fr/rap/r20-830/r20-830.html

      Selon les données fournies par la Dares, la durée moyenne d’un CDD était de 46 jours en 2017 contre 113 jours en 2001. La moitié des CDD duraient moins de 5 jours en 2017 alors que la durée médiane était de 22 jours en 2001. En 2017, près d’un tiers des CDD ne duraient qu’une journée.

      ARE rabotée ad libitum, RSA conditionné, Prime d’activité (où est le mérite, réside le steack, ou le plat de quinoa aux légumes, comme vous voudrez), voilà le triptyque qui s’impose aux chômeurs en activité à temps réduit. Et c’est à cette catégorie là qu’entre 53 et 67 ans et plus (en fonction de la précarité d’emploi antérieure), les chômeurs doivent appartenir.

      edit

      au quatrième trimestre 2023, en France métropolitaine, le nombre de personnes inscrites à France Travail et tenues de rechercher un emploi (catégories A, B, C) s’établit à 5 129 600. Parmi elles, 2 824 400 personnes sont sans emploi (catégorie A) et 2 305 200 exercent une activité réduite (catégories B, C).

      https://statistiques.pole-emploi.org/stmt/publication#:~:text=Chômage%20et%20demandeurs%20d%27emploi.

      #chômeurs_en_activité_à_temps_réduit

    • Comme tant d’autres, nous prendrons leurs emplois à temps partiel payés au SMIC horaire. Ça permet à bien des précaires de survivre et d’esquiver le contrôle, et ça permettra à beaucoup de pensionnés à faible retraite d’échapper au 15h qu’ils n’auront de toutes façons pas les moyens de généraliser.
      Ce qui arrive avec l’inaptitude totale au travail (pathologies ou âge) est une autre question, dont la réponse se lira du côté des évolutions de l’AAH et de l’ASPA.

      #minima_sociaux #travail #précaires #précarisation

    • Fin de l’allocation de solidarité spécifique : vers une « fragilisation » des chômeurs de longue durée
      https://www.lemonde.fr/politique/article/2024/02/01/fin-de-l-allocation-de-solidarite-specifique-vers-une-fragilisation-des-chom


      Gabriel Attal, le jour de sa déclaration de politique générale, à l’Assemblée nationale, le 30 janvier 2024. JULIEN MUGUET POUR « LE MONDE »

      La réforme de l’allocation de solidarité spécifique, source d’économie, serait préjudiciable à de nombreux allocataires. Les associations dénoncent le projet du gouvernement.
      Par Bertrand Bissuel

      Derrière l’opération de vases communicants, il y a un risque de casse sociale. Dans sa déclaration de politique générale prononcée, mardi 30 janvier, à l’Assemblée nationale, le premier ministre, Gabriel Attal, a annoncé la suppression de l’allocation de solidarité spécifique (#ASS) et « sa bascule » vers le revenu de solidarité active (#RSA). Ce scénario, envisagé à plusieurs reprises au cours des trente-cinq dernières années, avait, jusqu’à présent, été écarté car il était susceptible de pénaliser de nombreuses personnes en situation de très grande vulnérabilité. Il devient aujourd’hui réalité, suscitant une vive colère à gauche, parmi les syndicats et les associations de lutte contre l’exclusion.

      Créée en 1984, l’ASS est une prestation accordée, sous certaines conditions, aux demandeurs d’emploi ayant épuisé leurs droits à l’#assurance-chômage. Pour la percevoir, il faut avoir des ressources faibles, qui n’excèdent pas un seuil donné (près de 1 272 euros par mois pour un individu seul, au 1er avril 2023). Le montant mensuel de l’allocation peut aller jusqu’à 552 euros. Dans un cas sur deux, la somme est versée à des personnes qui sont à la recherche d’un poste depuis au moins cinq ans. Ce sont des seniors, le plus souvent, 58 % des bénéficiaires ayant au moins cinquante ans . En août 2023, elle était attribuée à quelque 261 000 femmes et hommes (contre quelque 530 000 en 1996). Chargé de la financer, l’Etat a prévu un budget de 1,65 milliard d’euros pour l’exercice 2024 .
      Mardi, M. Attal a justifié son choix de mettre fin à l’ASS en faisant valoir que cette aide « permet, sans travailler, de valider des trimestres de #retraite ». Or, a ajouté le locataire de Matignon, « la retraite doit être le fruit du #travail » . D’où la décision d’éteindre le dispositif ciblé sur les #chômeurs de très longue durée. « Chercher un modèle social plus efficace et moins coûteux, ce n’est pas un gros mot mais un impératif », a-t-il complété. Son discours obéit donc à des considérations morales et au souci de dégager des économies. Il recèle aussi l’idée sous-jacente que, en basculant vers le RSA, les publics concernés intégreront un système qui vient d’être réformé (instauration de quinze à vingt heures d’activité hebdomadaire pour les #allocataires, accompagnement renforcé dans le but de reprendre pied dans le monde du travail, etc.).

      « Economies » substantielles

      Le problème, c’est que les règles encadrant l’ASS ne sont pas identiques à celles applicables au RSA, les premières s’avérant souvent plus favorables aux individus que les secondes. Ainsi, le plafond de revenus à ne pas dépasser pour pouvoir prétendre à une aide est plus élevé pour l’ASS que pour le RSA, si bien que le nombre potentiel de bénéficiaires est plus important dans le premier cas. De plus, les ressources prises en compte et les modalités de calcul peuvent se révéler plus avantageuses, s’agissant de l’ASS. Autrement dit, la disparition de cette prestation pourrait être préjudiciable à un certain nombre de personnes. Combien ? Sollicité, le ministère du travail, de la santé et des solidarités n’a, à ce stade, pas livré de données.

      Fin 2017, dans une note confidentielle que Le Monde a pu consulter, France Stratégie, un organisme d’expertises rattaché à Matignon, avait présenté des « scénarios d’évolution du régime de solidarité chômage ». L’un d’eux tentait d’apprécier l’impact d’une « suppression sèche de l’ASS » : « 70 % des allocataires actuels seraient perdants (…), avec une [réduction] moyenne de niveau de vie de 8 % », en faisant l’hypothèse que tous les individus ayant droit au RSA et à la #prime_d’activité les réclament – ce qui n’est pas le cas, à l’heure actuelle. « La part des perdants passerait à 75 % (…), avec une baisse moyenne de niveau de vie de 16 % », si l’on retenait un « taux de recours » au RSA et à la prime d’activité équivalent « à celui estimé aujourd’hui ». En outre, l’extinction de l’ASS conduirait à des « économies » substantielles dans nos régimes de pension, puisque cette prestation octroie des trimestres de cotisation au titre de la retraite. Dans un rapport sur les #minima sociaux rendu en avril 2016, Christophe Sirugue, alors député de Saône-et-Loire, était parvenu à des constats similaires. Ses chiffrages et ceux de France Stratégie, réalisés il y a plusieurs années, nécessitent d’être actualisés, mais ils mettent en lumière les effets négatifs qui pourraient se produire, après l’annonce de mardi.

      C’est pourquoi Christophe Robert, délégué général de la Fondation Abbé Pierre, se dit « choqué » face à la déclaration du premier ministre. « Elle fragilise des personnes déjà fragiles », renchérit Marie-Aleth Grard, présidente d’ATD Quart Monde. Pour elle, c’est un « signe grave, qui montre que, lorsque vous êtes #précaire, on vous enfonce encore plus dans la précarité ».

      Le nombre d’allocataires de l’ASS n’a cessé de baisser alors que cette allocation a pu concerner 450 000 allocataires.
      Le journaliste spécialisé réussi à ne pas parler du caractère non individuel des deux prestations.

      ASS : Contre-attaque, Figaro, Michaël Zemmour
      https://seenthis.net/messages/1039298
      https://seenthis.net/messages/1039300
      https://seenthis.net/messages/1039331

    • La réforme de l’assurance-chômage de 2019 a d’abord affecté les jeunes et les précaires
      https://www.lemonde.fr/politique/article/2024/02/27/assurance-chomage-la-reforme-de-2019-a-d-abord-affecte-les-jeunes-et-les-pre

      Alors qu’un nouveau tour de vis pour les chômeurs est sérieusement envisagé par le gouvernement, le comité d’évaluation des mesures prises en 2019 a rendu son rapport intermédiaire, mitigé, mardi 27 février.
      Par Thibaud Métais

      Pendant que le gouvernement prépare l’opinion à une nouvelle réforme de l’assurance-chômage, les effets des précédentes commencent à être mieux connus. La direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques, rattachée au ministère du travail, a publié, mardi 27 février, un rapport intermédiaire réalisé par son comité d’évaluation de la #réforme de l’#assurance-chômage lancée en 2019 et qui avait durci les règles d’indemnisation des demandeurs d’emploi.
      La publication de ces travaux intervient au moment où un nouveau tour de vis pour les chômeurs – ce serait le cinquième depuis 2017 – est dans les cartons de l’exécutif. Dans Le Journal du dimanche du 25 février, le premier ministre, Gabriel Attal, a annoncé que la durée d’indemnisation « peut encore » être réduite et qu’il est également possible d’« accentuer la dégressivité des allocations ». Si les arbitrages ne sont pas arrêtés, le locataire de Matignon a confirmé sa détermination sur RTL, mardi 27 février. « Travailler doit toujours rapporter toujours plus que ne pas travailler , a affirmé le chef du gouvernement, qui souhaite qu’on « rouvre le chantier » de l’assurance-chômage pour avoir « un #modèle_social qui incite davantage à l’activité ».

      https://seenthis.net/messages/1043484

      La volonté du gouvernement de durcir une nouvelle fois les règles d’indemnisation vise à répondre au retournement du marché de l’#emploi observé ces derniers temps. Alors que le président de la République, Emmanuel Macron, avait fait du #plein-emploi – autour de 5 % de chômage – l’objectif majeur de son second quinquennat, la possibilité de tenir cette promesse s’envole.
      Après plusieurs années de baisse continue du chômage, celui-ci est en hausse depuis plusieurs mois, passant de 7,1 % fin 2022 à 7,5 % sur le dernier trimestre de 2023. La dernière réforme de l’assurance-chômage mise en place en février 2023 et qui a réduit de 25 % la durée d’indemnisation avait pourtant comme objectif de rendre les règles plus incitatives lorsque la conjoncture est favorable et plus protectrice lorsque la situation se dégrade.

      Baisse du nombre d’ouvertures de droits
      Les changements se succèdent si rapidement que de nouvelles règles sont mises en place, sans même que les effets des précédentes soient connus. Le rapport publié mardi répond en partie à cette carence. Ces travaux s’intéressent aux conséquences de la réforme de l’assurance-chômage décidée en 2019 et mise en œuvre par étapes jusqu’à fin 2021, notamment en raison de la crise sanitaire. Les différents décrets pris par le gouvernement ont eu pour conséquence de durcir les conditions d’indemnisation.
      Les conditions d’accès au système sont devenues plus exigeantes puisque les demandeurs d’emploi doivent désormais travailler pendant six mois sur vingt-quatre (contre quatre sur vingt-huit auparavant) pour ouvrir des droits. Cette réforme a également modifié le mode de calcul du montant de l’indemnisation (et mis en place la dégressivité de l’allocation à partir du septième mois pour les chômeurs de moins de 57 ans qui avaient un salaire égal ou supérieur à 4 700 euros brut par mois). Enfin, du côté des entreprises, elle instaure le bonus-malus, qui module le taux de cotisations en fonction du nombre de salariés dont elles se sont séparées, pour réduire le recours aux contrats courts.

      Les résultats montrent une baisse significative (17 %) du nombre d’ouvertures de droits entre 2019 et 2022. « La baisse des entrées au chômage peut aussi être due à la dynamique du marché du travail à ce moment-là », nuance toutefois le président du comité d’évaluation, Rafael Lalive, faisant référence aux nombreuses créations d’emplois qui ont suivi la crise sanitaire. La diminution s’avère plus marquée chez les jeunes et les plus précaires : − 24 % pour les moins de 25 ans, – 25 % pour ceux ayant terminé un CDD et – 35 % après un contrat d’intérim.

      Retour à l’emploi peu durable

      L’allongement de la durée de travail nécessaire à l’ouverture de droits de quatre à six mois peut également priver des salariés de l’accès à l’assurance-chômage. « Cette perte de revenu peut les amener à accepter plus systématiquement les offres d’emploi qui leur sont proposées, au détriment de la qualité de l’emploi retrouvé », estiment les auteurs du rapport. L’étude souligne cependant l’effet positif et significatif de la mesure sur la probabilité de retrouver un emploi. Mais pour les plus de 25 ans, l’effet porte uniquement sur un retour à l’emploi peu durable (CDD inférieur à deux mois ou mission d’intérim).

      Le rapport met par ailleurs en lumière les possibles effets opposés sur le retour à l’emploi induits par la modification du calcul de l’allocation. « D’une part, la baisse du montant des allocations pourrait accélérer le retour à l’emploi ; d’autre part, l’allongement de la durée d’indemnisation [induite par la modification du mode de calcul] pourrait retarder ce retour », écrivent les auteurs. Quant aux entreprises, 18 000 d’entre elles ont été concernées par le mécanisme du bonus-malus, ce qui représente 6 % des sociétés des sept secteurs concernés par la mesure. 36 % d’entreprises sont en malus et 64 % en bonus.
      Il faut désormais attendre la fin de l’année pour que le comité d’évaluation rende ses travaux définitifs et pour connaître dans les détails les conséquences de la réforme de 2019 sur les comportements des demandeurs d’emploi. Même si, d’ici là, ils seront probablement soumis à de nouvelles règles d’indemnisation encore plus strictes.

  • Deux porte-parole des Soulèvements de la Terre encore ciblés par la justice
    https://reporterre.net/Deux-porte-parole-des-Soulevements-de-la-Terre-encore-cibles-par-la-just

    Léna Lazare et Basile Dutertre, porte-parole des Soulèvements de la Terre, seront en procès en novembre prochain. Cela s’ancre dans un « continuum de répression du mouvement écologiste » assurent leurs soutiens.

    Encore un #procès pour Les #Soulèvements_de_la_Terre. Léna Lazare et Basile Dutertre, tous deux porte-parole du mouvement écologiste, seront au tribunal le 22 novembre prochain. Ils risquent deux ans emprisonnement et 7 500 euros d’amende chacun. C’est ce qu’ils ont appris à l’issue d’une matinée d’audition dans le commissariat parisien du 7e arrondissement, le mercredi 24 janvier. « On peut sans doute y voir une volonté d’#acharnement_judiciaire à notre égard », soupire Léna Lazare.

    Leur tort ? Ne pas s’être présentés devant la commission d’enquête parlementaire qui examinait les violences commises durant la manifestation contre les #mégabassines à Sainte-Soline. Cette instance composée de députés de divers groupes les avait convoqués le 11 juillet dernier.

    Les questions portaient sur des affaires judiciaires en cours, ont argué les militants, ce qui est illégal. La séparation des pouvoirs législatif et judiciaire n’étant pas garantie, ils ont décliné la convocation et ont finalement répondu par écrit aux questions. Cela n’a pas suffi au président de la commission, Patrick Hetzel. Ce député Les Républicains a donc décidé de porter plainte. C’est la première fois dans l’histoire que deux personnes seront jugées pour de tels faits.

    « Continuum de répression du mouvement écologique »
    « Les parlementaires ont outrepassé leurs droits avec cette convocation qui s’inscrit dans un continuum de répression du mouvement écologique. C’est une convocation plus politique que judiciaire », a déclaré le sénateur écologiste Thomas Dossus.

    #Assemblée_nationale #police #justice #répression

    • Il y a 4 mois, la commission dont il est question :

      Commission d’enquête sur la structuration, le financement, les moyens et les modalités d’action des groupuscules auteurs de violences à l’occasion des manifestations et rassemblements intervenus entre le 16 mars et le 3 mai 2023, ainsi que sur le déroulement de ces manifestations et rassemblements

      https://seenthis.net/messages/1018130

  • « Règles plus sévères » pour les chômeurs : Macron accusé de « stigmatisation »


    Conférence de presse d’Emmanuel Macron à Paris, le 16 janvier 2024. LAURENCE GEAI / MYOP POUR « LE MONDE »
    (ni De Gaulle, ni Pétain, n’aurait employé ce langage gestuel typique de l’engagement managérial)

    Lors de sa conférence de presse, mardi, le chef de l’Etat a annoncé, pour « le printemps prochain », une réforme du marché du travail.
    Par Bertrand Bissuel, 18 janvier 2024.

    Pour la quatrième fois depuis son arrivée à l’Elysée, en 2017, Emmanuel Macron veut modifier les droits et #devoirs des #chômeurs. Lors de la conférence de presse qu’il a donnée, mardi 16 janvier, le président de la République a annoncé, pour « le printemps prochain », une réforme du #marché_du_travail. Elle s’inscrira dans deux axes : d’un côté, « des règles plus sévères quand des offres d’emploi sont refusées » ; de l’autre, « un meilleur accompagnement » [au fouet ?] des personnes privées d’activité. Les syndicats redoutent que cette initiative se traduise, une fois de plus, par un tour de vis au détriment des femmes et des hommes en quête d’un poste.

    Le plus souvent, les conditions d’indemnisation applicables aux #demandeurs_d’emploi sont fixées dans des « conventions » issues d’accords entre les partenaires sociaux, ceux-ci étant les gestionnaires de l’assurance-chômage. Mais si les organisations de salariés et d’employeurs n’arrivent pas à s’entendre, le gouvernement reprend la main : c’est ce qui s’est produit en 2019, avec une série de #décrets, étalés sur deux ans, ayant pour effet de durcir les règles (allongement de la durée de cotisation pour être éligible à une allocation, etc.). Un gouvernement peut également, de sa propre initiative, remodeler les normes imposées aux chômeurs. Ce fut le cas, avec la loi de septembre 2018 (refonte du barème de #sanctions infligées aux demandeurs d’emploi manquant à leurs obligations) et avec la loi de décembre 2022 (fermeture de l’assurance-chômage pour les salariés en CDD repoussant, à deux reprises, une offre en CDI).

    En faisant part de sa volonté d’engager une nouvelle #réforme, M. Macron a suscité des réactions de diverse nature chez les partenaires sociaux. La perplexité, tout d’abord : « Nous aimerions avoir davantage d’explications car les propos du chef de l’Etat peuvent signifier plusieurs choses », souligne Eric Chevée, vice-président de la Confédération des petites et moyennes entreprises. Le but est-il de renforcer les sanctions à l’encontre des chômeurs qui s’affranchissent de leurs devoirs ? S’agit-il de changer les paramètres de l’indemnisation ?

    Si c’est la deuxième option qui tient la corde, elle est susceptible de créer des difficultés car les organisations d’employeurs et de #salariés (à l’exception de la CGT et de la CFE-CGC) ont récemment signé un accord qui révise les critères d’attribution d’une allocation. Ficelé en novembre 2023, ce compromis a débouché sur une « convention » qui n’attend plus que le feu vert du gouvernement pour entrer en vigueur. Mais l’intention affichée, mardi soir, par M. Macron risque de tout remettre en cause, selon Michel Beaugas, secrétaire confédéral de FO : « L’accord que les acteurs sociaux ont conclu à l’automne 2023 vient d’être enterré par le président de la République, puisqu’il a annoncé à peu près tout le contraire de ce qui avait été décidé par les syndicats et le patronat », déplore-t-il.

    « Toujours les mêmes rengaines »

    Le locataire de l’Elysée déclenche aussi des critiques, parmi les représentants des travailleurs, quand il évoque l’idée de « règles plus sévères ». Sa position est teintée d’« idéologie », estime Olivier Guivarch, secrétaire national de la CFDT : « Le #chômage n’est pas lié à l’attitude d’une armée de demandeurs d’emploi qui se détourneraient des postes qu’on leur propose. » Pour Jean-François Foucard, secrétaire confédéral de la CFE-CGC, les déclarations de M. Macron montrent qu’« il ne connaît pas le marché du travail ». « On n’est plus au temps du servage », lance, provocateur, le syndicaliste. « Le chef de l’Etat sort toujours les mêmes rengaines, enchaîne Denis Gravouil, secrétaire confédéral de la CGT. On se demande s’il ne fait pas une fixation. En tout cas, c’est inadmissible. » Eric Courpotin, secrétaire confédéral de la CFTC, est sur la même longueur d’onde : « Le président reste encore dans la #stigmatisation. Pour lui, le demandeur d’emploi est un fainéant qui ne veut pas travailler. »

    Sans surprise, le ton est plus bienveillant du côté du patronat. Le discours de M. Macron « va dans notre sens », confie M. Chevée [il peut utiliser un pronom possessif : pas besoin d’arguer d’un semblant d’intérêt général en disant "dans le bon sens"] « Sur le principe, nous pouvons difficilement contester cette annonce », complète Michel Picon, vice-président de l’Union des entreprises de proximité. Cependant, il juge nécessaire d’« apprécier les raisons » pour lesquelles des chômeurs refusent des postes, en mentionnant les « freins périphériques »_ auxquels ces derniers peuvent être confrontés (logement, garde d’enfants…).

    https://www.lemonde.fr/politique/article/2024/01/18/regles-plus-severes-pour-les-chomeurs-macron-accuse-de-stigmatisation_621156

    #idéologie_du_travail

    • Nouvelles menaces contre les chômeurs : Emmanuel Macron en remet une couche
      https://www.liberation.fr/economie/social/nouvelles-menaces-contre-les-chomeurs-emmanuel-macron-en-remet-une-couche

      .... il ne passe quasiment plus une année sans que les règles de l’#assurance_chômage changent, en général au détriment des travailleurs. Récapitulons rapidement : en 2019, la durée de travail nécessaire pour ouvrir des droits passe de quatre à six mois. Cette mesure, qui contribuera fortement à réduire de 20 % les ouvertures de droits entre juin 2019 et juin 2022, est suspendue au plus fort de la crise sanitaire du Covid-19, mais revient en avril 2021. Puis, quelques mois plus tard, un nouveau mode de calcul de l’allocation entre en vigueur, qui réduira de 16 % l’indemnisation versée à près d’un nouvel allocataire sur deux. Enfin, en février 2023, la durée d’indemnisation est raccourcie de 25 %, au nom de la conjoncture positive (le taux de chômage apparaît alors en baisse continue et s’approche des 7 %) : elle passe de 24 à 18 mois pour la plupart des inscrits, et de 36 à 27 mois pour les « seniors » de plus de 55 ans. Le tout au nom de la marche macroniste vers le « #plein-emploi »… qui pourtant semble désormais s’éloigner, puisque le chômage est reparti à la hausse sur les deux derniers trimestres.

      Faut-il donc en remettre une couche ? C’est ce que suggère Emmanuel Macron, sans rien dire de ce qu’il a dans la tête. Ni s’agissant des éventuelles mesures qui seraient prises ni s’agissant de la méthode, qui n’est pourtant pas un enjeu secondaire. Car pour l’heure, les règles de l’assurance chômage sont revenues aux mains des acteurs sociaux, qui ont conclu (à l’exception de la CGT et la CFE-CGC) en novembre un accord prévoyant des ajustements – modestes – des dernières réformes, plutôt en faveur des indemnisés. Difficile pour eux de faire davantage, puisque le gouvernement leur avait imposé, dans sa #lettre_de_cadrage, de préserver les mesures qu’il avait précédemment imposées. La convention qui en a résulté a été soumise pour agrément à Matignon, qui était encore occupé par Elisabeth Borne. Cette dernière a souhaité attendre les résultats d’une négociation interprofessionnelle sur l’#emploi_des_seniors qui a débuté fin décembre et doit aboutir d’ici à la fin mars, au sein d’une discussion plus globale autour d’un « nouveau pacte de la vie au travail ». Mais elle a aussi promis de transposer fidèlement le contenu d’un éventuel accord, dès lors qu’il n’alourdit pas la dépense publique.

      La schlague de Macron et « l’écoute » d’Attal

      Or, pendant qu’Emmanuel Macron promet de nouveau la schlague, son nouveau Premier ministre, Gabriel Attal, fait défiler les syndicats à Matignon. Et sa ligne de conduite consiste avant tout, pour l’heure, à les écouter. L’objet de ces rencontres ? « Dire à un nouveau Premier ministre tout ce qu’on avait dit à son prédécesseur, pour qu’il sache bien que certes le Premier ministre a changé, mais que nous n’avons pas changé », résume Olivier Guivarch, secrétaire national de la CFDT. Mardi, la numéro 1 de son syndicat, Marylise Léon, a ainsi voulu pointer l’importance du « pacte de la vie au travail » évoqué plus haut, du « pouvoir d’achat » et de « l’index égalité femmes-hommes », a-t-elle expliqué à l’AFP. Reçue mercredi soir, la secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet, a déroulé pendant une heure trente la liste des sujets qui comptent pour son syndicat : augmentation du smic, échelle mobile des salaires, conditionnalité des aides publiques aux entreprises, médecins étrangers en demande de régularisation, répression syndicale, loi immigration… En face, très peu de réponses, mais un Premier ministre qui « a souhaité montrer qu’il était à l’écoute, disponible, ouvert, direct », constatait-elle à la sortie. Bref, un « contact agréable », même si elle « jugera sur pièces ».

      Il faudra aussi compter avec la nouvelle ministre du Travail, la conservatrice Catherine Vautrin, issue de l’UMP période Chirac-Sarkozy, qui a également hérité de la Santé et des Solidarités. L’ampleur du portefeuille laisse les syndicats dubitatifs, à l’image de Cyril Chabanier, le président de la CFTC, qui estime que « si ça reste comme ça, on pourrait se poser des questions sur l’efficacité » [elle va être vite répondue la question]. Pour l’heure, Catherine Vautrin, qui s’apprête à recevoir l’ensemble des organisations syndicales et patronales dans le courant de la semaine prochaine, s’est gardée de toute sortie remarquable. [le compte sur X de cette dame, qui est aussi ministre de la santé, a pour icono une pub pour le champagne, ou sévit la surexploitation de saisonniers agricoles souvent sans papiers]_

      « Recul des droits pour les salariés »

      Dans ce contexte, les déclarations d’Emmanuel Macron posent question. Que faut-il comprendre quand, évoquant mardi soir une future loi de simplification, il assure vouloir relever « tous les seuils de déclenchement des obligations » s’imposant aux entreprises ? Et quand, à Davos, il dit vouloir « favoriser tout ce qu’on peut transférer au niveau de l’#entreprise dans les négociations », suggérant d’aller plus loin dans le bouleversement de la #hiérarchie_des_normes qui était au cœur de la loi Travail de 2016 ? A défaut de précisions, Sophie Binet « comprend [ces propos] comme un recul des droits pour les salariés ».

      Or, si les syndicats demandent unanimement une révision des ordonnances de 2017, qui ont réformé le dialogue social dans les entreprises, c’est parce qu’elles compliquent bien davantage la vie des représentants du personnel que celle des employeurs. Pour François Hommeril, le président de la CFE-CGC, ce devrait être un chantier prioritaire de Gabriel Attal : « Est-il décidé à reconstruire un peu de ce qu’Emmanuel Macron a détruit dans l’équilibre de la sphère sociale ? » s’interroge le syndicaliste, qui juge que « la fusion des instances est une catastrophe totale. Or ça, personne ne le conteste, mais pour Emmanuel Macron, c’est le Saint-Graal, il ne faut pas y toucher. » Sans attendre que son secrétaire général, Frédéric Souillot, ait été reçu vendredi à Matignon, la commission exécutive de FO a quant à elle « condamné » ce jeudi « les annonces faites par le président de la République », en annonçant « un grand meeting national dans les prochaines semaines ». Un an exactement après le début de la crise des retraites, le fil fragile du « dialogue social » tant vanté par l’exécutif se tend de nouveau.

      .... pendant que l’on annonce que faute de hausse des salaires, les agents de la fonction publique seront payés au mérite.

      #travail #salaire #État

  • Tödliche Staatsgewalt : »Sie werden oft nicht als Teil der Gesellschaft gesehen« 
    https://www.jungewelt.de/artikel/466788.t%C3%B6dliche-staatsgewalt-sie-werden-oft-nicht-als-teil-der-gesell

    Le patient pique une crise, le médecin appelle la police, la police tue le patient. Ce n’est pas extraordinaire. Dans le cas présent le patient se rend tout seul à la police pour demader de l’aide car son médecin l’a trahi. La police le tue quand même. Sans l’intervention du médecin dans la vie du patient il serait encore vivant. On ne les remarque pas souvent, mais les médecins y sont toujours pour quelque chose quand les patients meurent.

    Exposition en ligne : https://initiative-2mai.de/ichwilleinenrichter/Onlineausstellung-ichwilleinenrichter-2023.09.09.html

    16.1.2024 von Kristian Stemmler - Psychisch Erkrankter stirbt in Mannheim bei Polizeieinsatz. Prozessauftakt gegen Beamte. Ein Gespräch mit Chana Dischereit

    Prozessbeginn gegen zwei Polizisten, die Ante P. auf dem Gewissen haben (Mannheim, 12.1.2023)

    Gegen die beiden Polizeibeamten, die am 2. Mai 2022 im Zentrum von Mannheim einen psychisch erkrankten Mann so brutal traktierten, dass er starb, hat am Freitag der Prozess begonnen. Wie kam es damals zu der Situation?

    Unser Wissensstand aktuell ist: Ante P. erschien zum vereinbarten Termin bei seinem behandelnden Arzt; er sollte in die Psychiatrie eingewiesen werden. Entgegen dem Rat des Arztes, bei dem er sich eigentlich gut behandelt wusste, wollte er sich dann doch nicht einweisen lassen und suchte eine Polizeistation auf, die in dem sehr belebten Viertel rund um den Marktplatz liegt. Er ging dort aber auch wieder weg. Der Arzt rief dann zwei Polizisten hinzu. Etwa 70 Zeugen sahen, wie die Polizei Ante mit Pfefferspray attackierte, ihm die Arme auf den Rücken band, ihn auf den Boden drückte und ins Gesicht schlug. Er bekam keine Luft mehr. Auf den Videos ist zu hören, wie Ante mehrfach nach einem Richter ruft, ein Richter, der ihn vor einer Zwangseinweisung hätte bewahren können. Das waren seine letzten Worte.

    Wie bewerten Sie das Verhalten der Beamten?

    In dem Viertel kam es in der Vergangenheit oft zu Racial Profiling (rassistisch motivierte Polizeikontrollen, jW) und brutalem Polizeivorgehen. Es kann sein, dass Ante migrantisch gelesen wurde. Es kann auch sein, dass auf Menschen wie Ante eine prinzipiell »gefährliche« Schablone gestülpt wird, wie jemand, der beseitigt werden müsse. Menschen mit psychischen Erkrankungen werden oft nicht als Teil der Gesellschaft gesehen, das hat leider Kontinuität. Die deutsche Gesellschaft beschäftigte sich in der Nazizeit explizit mit »Euthanasie«, mit der Ausrottung der psychisch Kranken. Es war von vornherein zu erkennen, dass es sich hier um einen Schutzbefohlenen handelte. Statt dessen handelte die Polizei, als habe sie einen Schwerverbrecher mit Waffe vor sich. Das Vorgehen der Beamten ist nicht zu entschuldigen.

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    Was wissen Sie über die persönliche Lebenssituation von Ante P. ?

    In unserer digitalen Ausstellung »Ich will einen Richter« haben wir versucht, Ante kennenzulernen. Er war ruhig, rauchte in den Arbeitspausen gerne Zigaretten. Seine Freunde und Arbeitskollegen beschreiben ihn als extrem hilfsbereit. Er wohnte im vierten Stock, pflanzte Erdbeeren, hörte dabei vielleicht die Band »Queen«. Er träumte davon, Kroatien zu besuchen. Mit seiner Krankheit hat sich Ante schon seit seinem vierzehnten Lebensjahr auseinandergesetzt. Er wuchs mit seiner Schwester zusammen bei seiner Mutter auf. Und er führte über Jahrzehnte ein selbstständiges Leben, trotz seiner Erkrankung. Es gibt ein Foto mit ihm und dem Bürgermeister von Mannheim bei seiner Einbürgerung.

    Laut Statistik gibt es nach derartigen Einsätzen nur selten Verurteilungen von Polizisten. Hoffen Sie, dass es diesmal anders kommt?

    Wir haben uns nunmehr fast zwei Jahre lang darum bemüht, dass Ante nicht in Vergessenheit gerät und es zu einem Prozess gegen die Polizeibeamten kommt. Es gab 2022 einen Toten unter ähnlichen Umständen in Mannheim – Untersuchung eingestellt – und nun vor wenigen Wochen wieder. Es ist vor allem den Zeugen zu verdanken, dass es zur Anklage gekommen ist. Wir hoffen, dass dieses Verfahren zu einer breiten öffentlichen Debatte führt, die weitreichende Konsequenzen in Bezug auf die Behandlung solcher Menschen wie Ante durch die Polizei hat. Das wünscht sich auch seine Schwester.

    Wie begleitet die »Initiative 2. Mai« den Prozess?

    Während der Dauer des Verfahrens rufen wir zu Mahnwachen auf. Symbolisch möchten wir durch unsere Anwesenheit der Familie und den Zeugen Trost spenden. Es wird gebeten, einen Gedenkort am Marktplatz, an dem Platz, an dem Ante starb, entstehen zu lassen und Blumen niederzulegen. Im Gerichtssaal werden wir mit vielen Ehrenamtlichen den Prozess kritisch begleiten und auswerten.

    #patients #police #iatrocratie #assassinat #euthanasie

  • Les féminicides ont-ils vraiment baissé de 20 % en 2023 ?

    Le 2 janvier, le garde des Sceaux Eric Dupont-Moretti a affirmé au Figaro que le nombre de #meurtres de #femmes par leur conjoint ou ex-conjoint était en baisse en 2023, et atteignait 94, contre 118 en 2022, soit une diminution de 20 %.

    « Nous savons que lutter contre ce fléau prend du temps (…). Mais l’engagement de la justice française pour endiguer les féminicides porte tout de même ses premiers fruits », a-t-il commenté. Ces chiffres ont rapidement été contestés par plusieurs associations et collectifs féministes. Qu’en est-il ?

    Premier sujet d’étonnement : en évoquant les 118 féminicides de 2022, le #garde_des_Sceaux fait référence aux chiffres de la #Délégation_aux_victimes (#DAV) du #ministère_de_l’Intérieur, « l’étude nationale sur les morts violentes au sein du couple », publiée chaque année depuis 2006. Or pour l’année 2023, la DAV n’a publié aucun chiffre et indique qu’aucun bilan provisoire ne sera disponible avant le 31 janvier 2024.

    Le chiffre avancé par Eric Dupont-Moretti correspond, selon Franceinfo, aux remontées des parquets, et pourrait être corrigé ultérieurement, même si ce sera vraisemblablement à la marge. Reste une question : pourquoi le garde des Sceaux ouvre-t-il l’année en communiquant sur le sujet au mépris du calendrier retenu par le ministère de l’Intérieur ?

    Des écarts avec les associations féministes

    Deuxième sujet d’étonnement : les associations et collectifs féministes qui ont contribué depuis plusieurs années à mettre le sujet des féminicides sur le devant de la scène obtiennent des chiffres plus élevés, à partir de la veille qu’elles font de la presse nationale et de la presse quotidienne régionale.

    Le #collectif_des_féminicides par compagnon ou ex, qui mène ce travail depuis 2016, en est ainsi à 102 féminicides conjugaux en 2023 et souligne que plusieurs enquêtes pour mort suspecte sont toujours en cours. De son côté, l’#Inter-Orga_Féminicides (#IOF), constituée en 2021, recense 134 féminicides en 2023, dont 72 % conjugaux, soit 97.

    Précisons que les écarts entre les chiffres associatifs sont aisés à expliquer : le travail est entièrement réalisé par des bénévoles et repose sur les articles de presse. Il peut donc y avoir des « trous dans la raquette ».

    A l’inverse, les chiffres du ministère de l’Intérieur reposent sur les déclarations des causes d’#homicides par les services de police et de gendarmerie, complétées par une vérification auprès des parquets afin de préciser la qualification pénale. Sachant que le #droit français ne reconnaît pas la notion de féminicide – le #meurtre d’une femme en raison de son #genre –, mais distingue le meurtre, l’#assassinat (meurtre avec préméditation) et les violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner.

    Une #définition institutionnelle trop restreinte

    Si les chiffres avancés par le ministre font réagir, c’est aussi que la définition du féminicide retenue par les institutions françaises est très restreinte : elle ne tient compte que des #féminicides_conjugaux et laisse de côté d’autres féminicides, les meurtres de mères par leurs fils, celui de femmes par des collègues ou un inconnu, ou encore les meurtres par des clients ou d’autres personnes sur des femmes exerçant le travail du sexe.

    Si la notion de féminicide fait l’objet de discussions dans les milieux féministes depuis de longues années, c’est avec la publication en 1992 du livre des chercheuses Diana Russel et Jill Radford Femicide : the politics of women killing qu’il gagne en popularité, rappelle la journaliste Laurène Daycard dans Nos Absentes. A l’origine des féminicides (Seuil, 2023).

    Les institutions internationales retiennent elles aussi une définition plus large que celle de la France. Les #Nations_unies distinguent depuis 2012 les #féminicides_intimes, commis par des proches, qu’ils soient conjoints ou parents de la victime, des #féminicides_non_intimes, ceux commis contre les professions stigmatisées comme la #prostitution, et les #féminicides_sexuels_systémiques où il n’y a pas de lien préalable entre la victime et son meurtrier, comme les massacres de femmes parce qu’elles sont des femmes.

    D’autres typologies sont possibles. En Espagne, comme le rapporte Le Monde, cinq types de féminicides sont comptabilisés : conjugaux, familiaux, sociaux (exécuté par un inconnu, un collègue de travail, un ami), sexuels (lié à la violence ou à l’exploitation sexuelle ainsi qu’au travail du sexe, mariage forcé ou mutilation génitale), et enfin, les féminicides par procuration, soit l’assassinat d’une personne (proches, enfants) pour nuire à une femme.

    En France, si le #collectif_Féminicides_par_compagnon_ou_ex recense les féminicides conjugaux, l’Inter-Orga Féminicides retient une définition plus extensive. Elle distingue les féminicides conjugaux, familiaux (commis par un enfant ou un parent) et sociaux.

    Au-delà des féminicides ?

    Au-delà de la définition même du féminicide, d’autres phénomènes s’inscrivent dans le continuum des #violences_de_genre qui structurent encore les sociétés contemporaines et doivent être a minima pris en compte.

    C’est le cas des #suicides_forcés, reconnus dans le Code pénal depuis 2020, et définis comme des suicides ou tentatives de suicides provoquées à la suite de #harcèlement dans le cadre de #violences_conjugales.

    Certains plaident pour leur intégration dans la définition du féminicide. En 2022, les services du ministère de l’Intérieur en ont recensé 759, presque exclusivement des femmes. Cela correspond à une multiplication par 3,3 depuis 2020, qui dit aussi une meilleure appréhension du phénomène.

    A cela s’ajoutent les #tentatives_de_féminicides, qui, si elles n’aboutissent pas à la mort de la victime, ont pourtant des conséquences destructrices. Le ministère de l’Intérieur recense ainsi 366 tentatives d’homicides au sein du couple en 2022, dont 267 contre des femmes. Cela, sans compter les infanticides commis dans le cadre de violences conjugales, ou les traumatismes d’enfants survivants d’un féminicide. Bref, pas de quoi pavoiser.

    https://www.alternatives-economiques.fr/feminicides-ont-vraiment-baisse-de-20-2023/00109303
    #féminicides #statistiques #chiffres #France #typologie

    ping @_kg_

  • La #Paix libérée n° 1 *
    https://bascules.blog/2024/01/11/la-paix-liberee-n-1

    Papillon-flyer d’expression populaire pour libérer la Paix en #Palestine-Israël ! Ce flyer m’a été transmis par un camarade de PEPS, Pour une Ecologie Populaire et Sociale du Tarn. Une invitation à agir pour exiger la paix libérée en Palestine-Israël ! Source : lapaixliberee@orange.fr – 09 janvier 2024 MOBILISATION MONDIALE POUR LA PALESTINE COMMENT AGIR TOUT DE […]

    #Assos,collectifs,_mouvements,... #Conflits,_guerres,_colonialisme... #Luttes #Agir_pour_la_Paix


    https://2.gravatar.com/avatar/2cef04a2923b4b5ffd87d36fa9b79bc27ee5b22c4478d785c3a3b7ef8ab60424?s=96&d=

  • Un Breivik « suicidaire » traîne l’Etat norvégien en justice pour protester contre son isolement
    https://www.nouvelobs.com/monde/20240108.AFP6020/un-breivik-suicidaire-traine-l-etat-norvegien-en-justice-pour-protester-c

    Oslo (AFP) - Anders Behring #Breivik, qui a tué 77 personnes en 2011, est « suicidaire » et sous antidépresseur du fait de son régime carcéral strict, a affirmé son avocat lundi au premier jour d’un nouveau procès intenté par le néonazi contre l’Etat norvégien.

    « Le principal dégât lié à l’isolement de Breivik, c’est son envie de ne plus vivre. On peut appeler cela une dépression », a déclaré l’avocat, Øystein Storrvik, dans le gymnase de la prison de Ringerike où le procès a été délocalisé pour des raisons de sécurité.

    L’audience à Londres pour empêcher l’extradition d’Assange aux USA se tiendra en février
    https://www.challenges.fr/monde/l-audience-a-londres-pour-empecher-l-extradition-d-assange-aux-usa-se-tie

    LONDRES (Reuters) - Le fondateur de #WikiLeaks, Julian #Assange, se présentera devant la Haute Cour de Londres en février dans le cadre d’une audience publique visant à empêcher le gouvernement britannique de l’extrader aux États-Unis, où il est recherché pour des raisons pénales, ont déclaré ses partisans mardi.

    Tu n’auras pas de nouvelles de la santé mentale d’Assange, individu emprisonné, à l’isolement, sans charges pénales ni jugement, dans un des pays du monde libre de commettre des génocides.

    Pourtant, Assange aussi a des avocats. Mais apparemment, les journalistes ne jugent pas utiles de nous faire profiter d’une sorte de micro-trottoir en faveur d’Assange, élément essentiel de leur grand métier, permettant aux avocats de Breivik de déblatérer tranquillement sur la santé mentale d’un tueur en série. Nos organes de presse sont dirigés par des crétins malveillants.

    #cépapareil

  • Loi « immigration » : les associations déterminées avant l’examen devant le Conseil constitutionnel
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2024/01/05/loi-immigration-les-associations-determinees-avant-l-examen-devant-le-consei

    Loi « immigration » : les associations déterminées avant l’examen devant le Conseil constitutionnel
    Par Abel Mestre
    Maintenir coûte que coûte la pression, c’est l’état d’esprit des opposants à la loi « immigration ». Voté le 19 décembre 2023, le texte comporte, selon l’exécutif lui-même, plusieurs mesures susceptibles d’être censurées par le Conseil constitutionnel. Saisis par le président de la République, Emmanuel Macron, mais aussi par l’opposition de gauche, les neuf juges constitutionnels doivent se prononcer d’ici à la fin du mois de janvier sur la conformité du texte. D’ici là, les partis de gauche, les associations, les syndicats et de nombreux juristes essaient d’organiser la riposte.
    Cette dernière se mène sur plusieurs fronts. Juridique, d’abord. Plusieurs « contributions extérieures » (également appelées « portes étroites ») seront adressées au Conseil par des personnes physiques ou morales concernées par la loi « immigration ». Serge Slama, professeur de droit public à l’université Grenoble-Alpes et spécialiste du droit des étrangers, a été la cheville ouvrière de cette initiative. L’universitaire a été marqué par le nombre de ses collègues qui ont participé à ce travail, beaucoup plus nombreux qu’à l’ordinaire. « Cela dépasse le noyau dur habituel », estime-t-il. Selon lui, la loi « immigration » « est très mal rédigée, très mal ficelée et va être un nid à contentieux et poser beaucoup de problèmes d’interprétation ».
    Ces contributions extérieures sont organisées par thèmes (nationalité, étudiants internationaux, protection sociale et hébergement d’urgence, étrangers gravement malades, asile, mineurs non accompagnés, contentieux judiciaire et rétention…) et ont été élaborées par des universitaires et des responsables associatifs. Elles donnent donc tous les arguments juridiques pour appuyer une censure des dispositions visées, voire une censure globale du texte.
    Autre secteur qui se mobilise : celui des associations et des syndicats. Quarante-cinq organisations parmi les plus importantes – entre autres : Attac, la Fondation Abbé Pierre, Emmaüs, la Ligue des droits de l’homme, France Terre d’asile, la Cimade, Oxfam, la CFDT, la CGT – dénoncent « un point de bascule pour [les] principes républicains ». Les signataires donnent rendez-vous avant fin janvier « pour poursuivre cette dynamique de rassemblement, demander au président de la République de surseoir à la promulgation de la loi, intensifier et élargir la mobilisation contre ce texte et son idéologie ». Problème : on ne sait pas quelle forme prendra cette mobilisation. « La loi fait l’unanimité contre elle, d’où le nombre de signataires. Mais sur les modes d’action, on est un peu dans l’expectative, confesse Manuel Domergue, de la Fondation Abbé Pierre. Les cultures sont différentes et nous sommes dans l’attente de la décision du Conseil constitutionnel. »
    D’autres ne sont pas aussi patients : plusieurs organisations, parmi lesquelles le Groupe d’information et de soutien des immigrés, La France insoumise (LFI) ou Europe Ecologie-Les Verts, ainsi que plusieurs collectifs de sans-papiers, ont d’ores et déjà appelé à « manifester massivement sur tout le territoire le dimanche 14 janvier pour empêcher que cette loi soit promulguée ». Car c’est là tout le paradoxe des larges fronts d’opposition : il est parfois difficile de mettre tout le monde d’accord sur la marche à suivre. Ainsi, certains poussent pour organiser un grand meeting unitaire où chacun pourrait s’exprimer. L’avantage de cette solution est que le risque est minimal : il suffit de réserver une salle un peu petite pour donner l’illusion du nombre. En revanche, rien de pire qu’une manifestation qui ne fait pas le plein pour casser un mouvement naissant… Les partisans des manifs, eux, rappellent qu’en 1997 les cortèges contre les lois Debré sur l’immigration avaient fait le plein (jusqu’à 100 000 personnes à Paris)…
    Ce dilemme, les partis politiques en ont conscience. La France insoumise pousse pour que la démarche soit unitaire. « Il y a plusieurs cadres de discussion. On souhaite qu’il y ait tout le monde la même date, notamment les premiers concernés, comme la Marche des solidarités et les collectifs de sans-papiers, de même que les syndicats, associations, forces politiques opposés a la loi Darmanin », note Aurélie Trouvé, députée LFI de Seine-Saint-Denis. Surtout, une difficulté majeure s’ajoute : l’articulation avec les mobilisations pour la Palestine. Il est vrai que ces rassemblements concernent, en très grande partie, les mêmes organisations, le même milieu militant. Comment faire pour ne pas se marcher sur les pieds et ne pas abandonner un combat au profit de l’autre ? Une solution pourrait être une grande mobilisation mêlant les deux questions, sur le mode de la « convergence des luttes », mais le risque est de brouiller les messages. Une chose est sûre : la décision du Conseil constitutionnel ne réglera pas tout. Le scénario le plus probable est la censure (sur le fond ou comme « cavaliers législatifs », c’est-à-dire sans lien avec la loi) des dispositions les plus « aberrantes », selon l’expression de Serge Slama. Pourraient ainsi être concernées plusieurs mesures issues des amendements présentés par la droite, comme, par exemple, les mesures touchant aux prestations sociales ou celles sur le regroupement familial. Ces censures seraient une sorte de victoire à la Pyrrhus pour les opposants. En effet, le cœur du texte du gouvernement serait validé. Et il serait encore plus difficile de mobiliser contre une loi qui aura perdu ses aspects les plus clivants.

    #Covid-19#migration#migrant#france#loiimmigration#droit#conseilconstitutionnel#syndicat#association#securitesociale#regroupementfamilial

  • Pour l’#agriculture_palestinienne, ce qui se passe depuis le 7 octobre est « un #désastre »

    À #Gaza sous les bombes comme en #Cisjordanie occupée, l’#eau est devenue un enjeu crucial, et le conflit met en évidence une #injustice majeure dans l’accès à cette ressource vitale. Entretien avec l’hydrologue Julie Trottier, chercheuse au CNRS.

    Des cultures gâchées, une population gazaouie sans eau potable… Et en toile de fond de la guerre à Gaza, une extrême dépendance des territoires palestiniens à l’eau fournie par #Israël. L’inégal accès à la ressource hydrique au Proche-Orient est aussi une histoire d’emprise sur les #ressources_naturelles.

    Entretien avec l’hydrologue Julie Trottier, chercheuse au CNRS, qui a fait sa thèse sur les enjeux politiques de l’eau dans les territoires palestiniens et a contribué à l’initiative de Genève, plan de paix alternatif pour le conflit israélo-palestinien signé en 2003, pour laquelle elle avait fait, avec son collègue David Brooks, une proposition de gestion de l’eau entre Israéliens et Palestiniens.

    Mediapart : L’#accès_à_l’eau est-il un enjeu dans le conflit qui oppose Israël au Hamas depuis le 7 octobre ?

    Julie Trottier : Oui, l’accès à l’eau est complètement entravé à Gaza aujourd’hui. En Cisjordanie, la problématique est différente, mais le secteur agricole y est important et se trouve mal en point.

    Il faut savoir que l’eau utilisée en Israël vient principalement du #dessalement d’eau de mer. C’est la société israélienne #Mekorot qui l’achemine, et elle alimente en principe la bande de Gaza en #eau_potable à travers trois points d’accès. Mais depuis le 7 octobre, deux d’entre eux ont été fermés, il n’y a plus qu’un point de livraison, au sud de la frontière est, à #Bani_Suhaila.

    Cependant, 90 % de l’eau consommée à Gaza était prélevée dans des #puits. Il y a des milliers de puits à Gaza, c’est une #eau_souterraine saumâtre et polluée, car elle est contaminée côté est par les composés chimiques issus des produits utilisés en agriculture, et infiltrée côté ouest par l’eau de mer.

    Comme l’#électricité a été coupée, cette eau ne peut plus être pompée ni désalinisée. En coupant l’électricité, Israël a supprimé l’accès à l’eau à une population civile. C’est d’une #violence extrême. On empêche 2,3 millions de personnes de boire et de cuisiner normalement, et de se laver.

    Les #stations_d’épuration ne fonctionnent plus non plus, et les #eaux_usées non traitées se répandent ; le risque d’épidémie est considérable.

    On parle moins de l’accès aux ressources vitales en Cisjordanie… Pourtant la situation s’aggrave également dans ces territoires.

    En effet. Le conflit a éclaté peu avant la saison de cueillette des #olives en Cisjordanie. Pour des raisons de sécurité, craignant de supposés mouvements de terroristes, de nombreux colons ont empêché des agriculteurs palestiniens d’aller récolter leurs fruits.

    La majorité des villages palestiniens se trouvent non loin d’une colonie. En raison des blocages sur les routes, les temps de trajet sont devenus extrêmement longs. Mais si l’on ne circule plus c’est aussi parce que la #peur domine. Des colons sont équipés de fusils automatiques, des témoignages ont fait état de menaces et de destruction d’arbres, de pillages de récoltes.

    Résultat : aujourd’hui, de nombreux agriculteurs palestiniens n’ont plus accès à leurs terres. Pour eux, c’est un désastre. Quand on ne peut pas aller sur sa terre, on ne peut plus récolter, on ne peut pas non plus faire fonctionner son système d’#irrigation.

    L’accès à l’eau n’est malheureusement pas un problème nouveau pour la Palestine.

    C’est vrai. En Cisjordanie, où l’eau utilisée en agriculture vient principalement des sources et des puits, des #colonies ont confisqué de nombreux accès depuis des années. Pour comprendre, il faut revenir un peu en arrière...

    Avant la création d’Israël, sur ces terres, l’accès à chaque source, à chaque puits, reposait sur des règles héritées de l’histoire locale et du droit musulman. Il y avait des « #tours_d’eau » : on distribuait l’abondance en temps d’abondance, la pénurie en temps de pénurie, chaque famille avait un moment dans la journée pendant lequel elle pouvait se servir. Il y avait certes des inégalités, la famille descendant de celui qui avait aménagé le premier conduit d’eau avait en général plus de droits, mais ce système avait localement sa légitimité.

    À l’issue de la guerre de 1948-1949, plus de 700 000 Palestiniens ont été expulsés de leurs terres. Celles et ceux qui sont arrivés à ce qui correspond aujourd’hui à la Cisjordanie n’avaient plus que le « #droit_de_la_soif » : ils pouvaient se servir en cruches d’eau, mais pas pour irriguer les champs. Les #droits_d’irrigation appartenaient aux familles palestiniennes qui étaient déjà là, et ce fut accepté comme tel. Plus tard, les autorités jordaniennes ont progressivement enregistré les différents droits d’accès à l’eau. Mais ce ne sera fait que pour la partie nord de la Cisjordanie.

    À l’intérieur du nouvel État d’#Israël, en revanche, la population palestinienne partie, c’est l’État qui s’est mis à gérer l’ensemble de l’eau sur le territoire. Dans les années 1950 et 1960, il aménage la dérivation du #lac_de_Tibériade, ce qui contribuera à l’#assèchement de la #mer_Morte.

    En 1967, après la guerre des Six Jours, l’État hébreu impose que tout nouveau forage de puits en Cisjordanie soit soumis à un permis accordé par l’administration israélienne. Les permis seront dès lors attribués au compte-gouttes.

    Après la première Intifida, en 1987, les difficultés augmentent. Comme cela devient de plus en plus difficile pour la population palestinienne d’aller travailler en Israël, de nombreux travailleurs reviennent vers l’activité agricole, et les quotas associés aux puits ne correspondent plus à la demande.

    Par la suite, les #accords_d’Oslo, en 1995, découpent la Cisjordanie, qui est un massif montagneux, en trois zones de ruissellement selon un partage quantitatif correspondant aux quantités prélevées en 1992 – lesquelles n’ont plus rien à voir avec aujourd’hui. La répartition est faite comme si l’eau ne coulait pas, comme si cette ressource était un simple gâteau à découper. 80 % des eaux souterraines sont alors attribuées aux Israéliens, et seulement 20 % aux Palestiniens.

    L’accaparement des ressources s’est donc exacerbé à la faveur de la #colonisation. Au-delà de l’injustice causée aux populations paysannes, l’impact du changement climatique au Proche-Orient ne devrait-il pas imposer de fonctionner autrement, d’aller vers un meilleur partage de l’eau ?

    Si, tout à fait. Avec le #changement_climatique, on va droit dans le mur dans cette région du monde où la pluviométrie va probablement continuer à baisser dans les prochaines années.

    C’est d’ailleurs pour cette raison qu’Israël a lancé le dessalement de l’eau de mer. Six stations de dessalement ont été construites. C’est le choix du #techno-solutionnisme, une perspective coûteuse en énergie. L’État hébreu a même créé une surcapacité de dessalement pour accompagner une politique démographique nataliste. Et pour rentabiliser, il cherche à vendre cette eau aux Palestiniens. De fait, l’Autorité palestinienne achète chaque année 59 % de l’eau distribuée par Mekorot. Elle a refusé toutefois une proposition d’exploitation d’une de ces usines de dessalement.

    Il faut le souligner : il y a dans les territoires palestiniens une #dépendance complète à l’égard d’Israël pour la ressource en eau.

    Quant à l’irrigation au goutte à goutte, telle qu’elle est pratiquée dans l’agriculture palestinienne, ce n’est pas non plus une solution d’avenir. Cela achemine toute l’eau vers les plantes cultivées, et transforme de ce fait le reste du sol en désert, alors qu’il faudrait un maximum de biodiversité sous nos pieds pour mieux entretenir la terre. Le secteur agricole est extrêmement consommateur d’eau : 70 à 80 % des #ressources_hydriques palestiniennes sont utilisées pour l’agriculture.

    Tout cela ne date pas du 7 octobre. Mais les événements font qu’on va vers le contraire de ce que l’on devrait faire pour préserver les écosystèmes et l’accès aux ressources. L’offensive à Gaza, outre qu’elle empêche l’accès aux #terres_agricoles le long du mur, va laisser des traces de #pollution très graves dans le sol… En plus de la tragédie humaine, il y a là une #catastrophe_environnementale.

    Cependant, c’est précisément la question de l’eau qui pourrait avoir un effet boomerang sur le pouvoir israélien et pousser à une sortie du conflit. Le reversement actuel des eaux usées, non traitées, dans la mer, va avoir un impact direct sur les plages israéliennes, car le courant marin va vers le nord. Cela ne pourra pas durer bien longtemps.

    https://www.mediapart.fr/journal/international/040124/pour-l-agriculture-palestinienne-ce-qui-se-passe-depuis-le-7-octobre-est-u

    #agriculture #Palestine

    • Cependant, c’est précisément la question de l’eau qui pourrait avoir un effet boomerang sur le pouvoir israélien et pousser à une sortie du conflit. Le reversement actuel des eaux usées, non traitées, dans la mer, va avoir un impact direct sur les plages israéliennes, car le courant marin va vers le nord. Cela ne pourra pas durer bien longtemps.

  • #Loi_immigration : l’accueil des étrangers n’est pas un fardeau mais une nécessité économique

    Contrairement aux discours répétés ad nauseam, le #coût des aides accordées aux immigrés, dont la jeunesse permet de compenser le vieillissement des Français, est extrêmement faible. Le #poids_financier de l’#immigration n’est qu’un #faux_problème brandi pour flatter les plus bas instincts.

    Quand les paroles ne sont plus audibles, écrasées par trop de contre-vérités et de mauvaise foi, il est bon parfois de se référer aux #chiffres. Alors que le débat sur la loi immigration va rebondir dans les semaines à venir, l’idée d’entendre à nouveau les sempiternels discours sur l’étranger qui coûte cher et prend nos emplois nous monte déjà au cerveau. Si l’on regarde concrètement ce qu’il en est, le coût de l’immigration en France, que certains présentent comme bien trop élevé, serait en réalité extrêmement faible selon les économistes. Pour l’OCDE, il est contenu entre -0,5% et +0,5% du PIB selon les pays d’Europe, soit un montant parfaitement supportable. Certes, les immigrés reçoivent davantage d’#aides que les autres (et encore, beaucoup d’entre elles ne sont pas réclamées) car ils sont pour la plupart dans une situation précaire, mais leur #jeunesse permet de compenser le vieillissement de la population française, et donc de booster l’économie.

    Eh oui, il est bien loin ce temps de l’après-guerre où les naissances explosaient : les bébés de cette période ont tous pris leur retraite ou sont en passe de le faire et, bientôt, il n’y aura plus assez de jeunes pour abonder les caisses de #retraite et d’#assurance_sociale. Sans compter que, vu l’allongement de la durée de vie, la question de la dépendance va requérir énormément de main-d’œuvre et, pour le coup, devenir un véritable poids financier. L’immigration, loin d’être un fardeau, est bien une #nécessité si l’on ne veut pas voir imploser notre modèle de société. Les Allemands, eux, l’assument haut et fort : ils ont besoin d’immigrés pour faire tourner le pays, comme l’a clamé le chancelier Olaf Scholz au dernier sommet économique de Davos. Le poids financier de l’immigration est donc un faux problème brandi par des politiques qui ne pensent qu’à flatter les plus bas instincts d’une population qui craint que l’avenir soit pire encore que le présent. On peut la comprendre, mais elle se trompe d’ennemi.

    https://www.liberation.fr/idees-et-debats/editorial/loi-immigration-laccueil-des-etrangers-nest-pas-un-fardeau-mais-une-neces
    #économie #démographie #France #migrations

    –-

    voir aussi cette métaliste sur le lien entre #économie (et surtout l’#Etat_providence) et la #migration... des arguments pour détruire l’#idée_reçue : « Les migrants profitent (voire : viennent POUR profiter) du système social des pays européens »...
    https://seenthis.net/messages/971875

    ping @karine4

    • Sur les #prestations_sociales aux étrangers, la #contradiction d’#Emmanuel_Macron

      Le pouvoir exécutif vante une loi « immigration » qui concourt à une meilleure intégration des « travailleurs » et soutient « ceux qui travaillent ». Mais la restriction des droits sociaux pour les non-Européens fragilise le système de #protection_sociale.

      Depuis son adoption au Parlement, la loi relative à l’immigration est présentée par Emmanuel Macron et par le gouvernement comme fidèle à la doctrine du « #en_même_temps ». D’un côté, le texte prétend lutter « contre les #passeurs » et l’entrée illicite d’étrangers dans l’Hexagone. De l’autre, il viserait à « mieux intégrer ceux qui ont vocation à demeurer sur notre sol » : les « réfugiés, étudiants, chercheurs, travailleurs ». En s’exprimant ainsi dans ses vœux à la nation, le 31 décembre 2023, le président de la République a cherché à montrer que la #réforme, fruit d’un compromis avec les élus Les Républicains, et inspirée par endroits du logiciel du Rassemblement national, conciliait #fermeté et #humanisme.

      Mais cette volonté d’#équilibre est contredite par les mesures concernant les prestations sociales. En réalité, le texte pose de nouvelles règles qui durcissent les conditions d’accès à plusieurs droits pour les étrangers non ressortissants de l’Union européenne, en situation régulière, ce qui risque de plonger ces personnes dans le dénuement.

      Un premier régime est créé, qui prévoit que l’étranger devra soit avoir résidé en France depuis au moins cinq ans, soit « justifier d’une durée d’affiliation d’au moins trente mois au titre d’une activité professionnelle » – sachant que cela peut aussi inclure des périodes non travaillées (chômage, arrêt-maladie). Ce « #délai_de_carence » est une nouveauté pour les aides visées : #allocations_familiales, prestation d’accueil du jeune enfant, allocation de rentrée scolaire, complément familial, allocation personnalisée d’autonomie, etc.

      « #Régression considérable »

      Un deuxième régime est mis en place pour les #aides_personnelles_au_logement (#APL) : pour les toucher, l’étranger devra soit être titulaire d’un visa étudiant, soit être établi sur le territoire depuis au moins cinq ans, soit justifier d’une « durée d’affiliation d’au moins trois mois au titre d’une activité professionnelle ». Là aussi, il s’agit d’une innovation. Ces critères plus stricts, précise la loi, ne jouent cependant pas pour ceux qui ont obtenu le statut de réfugié ou détiennent la carte de résident.

      Le 19 décembre 2023, Olivier Dussopt, le ministre du travail, a réfuté la logique d’une #discrimination entre nationaux et étrangers, et fait valoir que le texte établissait une « #différence » entre ceux qui travaillent et ceux qui ne travaillent pas, « qu’on soit français ou qu’on soit étranger ». « Nous voulons que celles et ceux qui travaillent soient mieux accompagnés », a-t-il ajouté, en faisant allusion au délai de carence moins long pour les étrangers en emploi que pour les autres. Une présentation qui omet que le nouveau régime ne s’applique qu’aux résidents non européens, et laisse penser que certains étrangers mériteraient plus que d’autres d’être couverts par notre #Etat-providence.

      Alors que la loi est censée faciliter – sous certaines conditions – l’#intégration de ressortissants d’autres pays, des spécialistes de la protection sociale considèrent que les mesures sur les prestations tournent le dos à cet objectif. « Les délais de carence vont totalement à l’encontre de l’intégration que l’on prétend viser », estime Michel Borgetto, professeur émérite de l’université Paris Panthéon-Assas. Ils risquent, d’une part, de « précipiter dans la #précarité des personnes confrontées déjà à des #conditions_de_vie difficiles, ce qui aura pour effet d’accroître le nombre de #travailleurs_pauvres et de #mal-logés, voire de #sans-abri, relève-t-il. Ils sont, d’autre part, susceptibles de se révéler largement contre-productifs et terriblement néfastes, poursuit le spécialiste du droit de la #sécurité_sociale, dans la mesure où les étrangers en situation régulière se voient privés des aides et accompagnements nécessaires à leur insertion durable dans la société, dans les premiers mois ou années de leur vie en France. C’est-à-dire, en fait, au moment même où ils en ont précisément le plus besoin… »

      Maîtresse de conférences en droit social à l’université Lyon-II, Laure Camaji tient à rappeler que les prestations visées constituent des « #droits_universels, attribués depuis des décennies en raison de la résidence sur le territoire ». « Cela fait bien longtemps – depuis une loi de 1975 – que le droit aux #prestations_familiales n’est plus lié à l’exercice d’une #activité_professionnelle, souligne-t-elle. C’est un principe fondamental de notre système de sécurité sociale, un #acquis majeur qui forme le socle de notre #pacte_social, tout comme l’est l’#universalité de la #couverture_maladie, de la prise en charge du #handicap et de la #dépendance, du droit au logement et à l’#hébergement_d’urgence. »

      A ses yeux, le texte entraîne une « régression considérable » en instaurant une « #dualité de régimes entre les Français et les Européens d’un côté, les personnes non ressortissantes de l’Union de l’autre ». L’intégralité du système de protection sociale est fragilisée, « pour tous, quelle que soit la nationalité, l’origine, la situation familiale, puisque l’universalité n’est plus le principe », analyse-t-elle.

      Motivation « idéologique »

      Francis Kessler, maître de conférences à l’université Paris-I Panthéon-Sorbonne, ne comprend pas « la logique à l’œuvre dans cette loi, sauf à considérer qu’il est illégitime de verser certaines prestations à une catégorie de la population, au motif qu’elle n’a pas la nationalité française, ou que les étrangers viennent en France pour toucher des aides – ce qu’aucune étude n’a démontré ». En réalité, complète-t-il, la seule motivation de cette loi est « idéologique » : « Elle repose très clairement sur une idée de “#préférence_nationale” et place notre pays sur une pente extrêmement dangereuse. »

      Toute la question, maintenant, est de savoir si les dispositions en cause seront validées par le #Conseil_constitutionnel. L’institution de la rue de Montpensier a été saisie par la présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, ainsi que par des députés et sénateurs de gauche, notamment sur les restrictions des #aides_financières aux étrangers. Les parlementaires d’opposition ont mis en avant le fait que les délais de carence violaient – entre autres – le #principe_d’égalité. Plusieurs membres du gouvernement, dont la première ministre, Elisabeth Borne, ont reconnu que des articles du texte, comme celui sur les APL, pouvaient être jugés contraires à la Loi fondamentale. Le Conseil constitutionnel rendra sa décision avant la fin du mois de janvier.

      https://www.lemonde.fr/politique/article/2024/01/05/sur-les-prestations-sociales-aux-etrangers-la-contradiction-d-emmanuel-macro
      #Macron #loi_immigration #accès_aux_droits

  • #France : la demande de levée de l’#immunité #parlementaire de #Meyer_Habib rejetée

    "Dans une réponse rendue publique samedi 23 décembre par des députés du mouvement de gauche radicale La France insoumise (LFI), la présidente de l’#Assemblée_nationale #Yaël_Braun_Pivet ont écrit que « les propos tenus par un parlementaire dans l’hémicycle de l’Assemblée sont couverts, conformément à l’article 26 de la Constitution, par le principe d’irresponsabilité, lequel présente un caractère absolu et qu’aucune procédure ne permet de "lever" ».

    Des députés socialistes, écologistes et insoumis avaient mis en cause une phrase prononcée par Meyer Habib, député des Français établis hors de France, lors de la séance de questions au gouvernement mardi.

    « Alors que la ministre (des Affaires étrangères française Catherine Colonna) était invitée à réagir à la mort d’un agent du Quai d’Orsay, à la suite des bombardements israéliens sur un bâtiment d’habitation abritant des civils, le député Meyer Habib a prononcé distinctement, et par deux fois, les mots : "Et ce n’est pas fini !" », des propos pouvant « s’apparenter à l’apologie de crimes de guerre », avaient estimé ces députés.

    Meyer Habib, dont la circonscription comprend #Israël, est un partisan farouche de l’État hébreu, et soutient les bombardements et opérations militaires à #Gaza, déclenchés après les attaques sans précédent du Hamas le 7 octobre dernier en Israël.
    #LFI fustige « les soutiens inconditionnels des criminels de guerre israéliens »

    Le député avait vivement réagi à la démarche de ces élus de gauche, estimant que « leur pétard mouillé n’était qu’un contre-feu grossier pour tenter de faire oublier l’apologie du terrorisme répétée, le négationnisme et l’antisémitisme à l’œuvre dans leurs rangs depuis le 7 octobre ».

    La décision de la présidente de l’Assemblée de rejeter la demande de levée d’immunité suscite ce 23 décembre un vif mécontentement dans les rangs de la gauche radicale.

    « Les soutiens inconditionnels des #criminels_de_guerre israéliens se protègent entre eux. Un député français peut donc en toute tranquillité faire une apologie de crimes de guerre. Quelle honte ! », a déclaré le député Thomas Portes sur la plateforme X (ex-Twitter). "

    https://francais.rt.com/france/108543-france-demande-levee-immunite-parlementaire-meyer-habib

    #politique #international #racisme #suprématisme #racaille #sionisme #fascisme #juif #Palestine #changement #vangauguin

  • Pour le chercheur Antoine Math, « il s’agit d’une #préférence_nationale déguisée »

    Mediapart : Est-ce un changement de nature du versement des prestations sociales avec un #délai_de_carence étendu de six mois à cinq ans ou est-ce que ce texte signe un rapprochement du concept de préférence nationale ?

    Antoine Math : Il s’agit d’une préférence nationale déguisée. L’objectif, ou les effets recherchés, de la préférence nationale, c’est d’exclure les étrangers du seul fait d’être #étrangers. Cette fois-ci, vous atteignez presque la même chose si vous édictez une condition de plus en plus difficile à remplir pour les personnes étrangères. C’est extrêmement grave au regard du principe d’égalité.

    Cette condition d’antériorité de titre de séjour a pour fonction de fait de se substituer à une préférence nationale, qui, elle, est formellement et juridiquement impossible au regard de la Constitution actuelle et des engagements de la France, notamment la Convention européenne des droits de l’homme. Comme on ne peut pas exclure tous les étrangers, on fait en sorte d’en exclure une proportion toujours plus grande pour se rapprocher des effets de la préférence nationale.

    Cette condition ne va pas de soi et va conduire à exclure même des personnes étrangères remplissant cette condition. En effet, le moindre renouvellement de #titre_de_séjour peut prendre plus longtemps que prévu [ah oui...]. Il suffit d’avoir une rupture administrative de quelques jours le temps de décrocher un rendez-vous ou une convocation à la préfecture, ou de recevoir un récépissé ou une attestation de demande de titre ou de renouvellement de titre, pour que tous les compteurs soient remis à zéro, que l’on considère que la personne ne remplit plus la condition d’antériorité de séjour régulier de façon continue. Le fonctionnement de cette condition est connu puisqu’on a l’expérience avec le #RSA, avec la #prime_d’activité ou le #minimum_vieillesse.

    Donc, on a des gens, ils sont là parfois depuis 20 ans, en situation régulière, et ils sont pourtant exclus. 

    En outre, quand vous disposez d’un titre de séjour, par exemple une carte de résident d’une durée de validité de 10 ans qui vous a été attribuée ou renouvelée il y a 2 ans, vous pouvez justifier avec cette carte d’une antériorité de séjour régulier de 2 ans, mais pas de 5 ans. Or, pour le justifier, vous ne disposez plus des titres de séjour précédents que vous avez rendus à la préfecture lors du renouvellement. Donc si vous n’avez pas eu la présence d’esprit de conserver des photocopies ou des scans, ou que vous les avez perdus, vous ne pouvez justifier de cette condition.

    Le parti Les Républicains (LR) colle au programme du RN, qui se félicite de cette victoire idéologique, et les parlementaires de Renaissance donnent du crédit à cela, c’est un changement de paradigme important, comment en est-on arrivé là ?

    On dit souvent que le problème n’est pas seulement le bruit des bottes mais aussi le silence des pantoufles. Mais je crois qu’entre les deux, il y a aussi les lâchetés de tous ceux qui ont bénéficié, au moins à un moment, de la voix ou du pouvoir, y compris à #gauche.

    Ce projet de loi vient de loin, ça fait longtemps que les esprits sont préparés. En 2004 par exemple, la première loi Sarkozy sur l’#immigration fait passer cette condition de séjour régulier de trois à cinq ans pour pouvoir toucher le #RSA (RMI à l’époque). En 2006, cette condition de cinq ans est étendue au minimum invalidité et au minimum vieillesse. En 2012, un amendement a fait passer de cinq à dix ans la condition d’antériorité de titre de séjour pour le minimum invalidité et le minimum vieillesse.

    La même année, le RSA est introduit à Mayotte en 2012, mais avec une condition portée à 15 ans. Idem pour percevoir l’allocation adulte handicapé et le minimum vieillesse. En Guyane, comme dans l’hexagone, la condition d’antériorité de titres de séjours pour percevoir le RSA est de 5 ans.

    Sauf qu’en 2018, cette majorité a fait voter au Parlement, lors du projet de loi de finances, une disposition pour porter cette durée à 15 ans. Cette disposition a finalement été censurée par le Conseil constitutionnel. Mais cet épisode témoigne bien que le basculement ne s’est pas produit hier. Les esprits ont été contaminés, bien au-delà de l’extrême droite et de la droite depuis un certain temps.

    [A.M. préserve la gauche au cas où elle puisse servir à quelque chose. C’est 1988, en fait https://seenthis.net/messages/1032496#message1032561]

    Qu’est-ce que la mise en œuvre de cette loi pourrait changer avec l’impossibilité de toucher les prestations sociales dans un délai raisonnable ?

    Concrètement, cela va générer un grand désordre avec une mise en œuvre infernale et des #démarches_infinies. Car, au regard des textes internationaux, il y aura des personnes épargnées de cette restriction grâce à des textes internationaux les protégeant et exigeant l’égalité de traitement ou la non-discrimination. On peut citer le cas des Algériens, déjà non concernés par les restrictions existantes pour l’accès au RSA, à la prime d’activité ou au minimum vieillesse.
    Si la mesure est appliquée, les personnes vont aussi devoir conserver des copies de tous leurs titres de séjour – qui sont rendus à la préfecture à chaque renouvellement – pour prouver qu’ils sont en France depuis un certain nombre d’années. Ceux qui ne savent pas qu’il faut tout archiver ou qui vont perdre ces documents ne vont pouvoir prétendre à aucune allocation.

    Sans compter la paupérisation accentuée de cette population déjà fragilisée…

    C’est évident, cela va être catastrophique pour les personnes concernées et leur entourage. Cela va priver des familles et des enfants de prestations sociales. Cela va conduire des familles à ne plus pouvoir se loger, à ne plus pouvoir payer le #loyer, à subir des #expulsions en raison des impayés. On peut imaginer qu’il y ait une proportion assez importante des quartiers populaires qui soient touchés. Ils n’ont pas besoin de se voir tailler davantage dans leurs droits et dans leurs ressources.

    Puis, ça instille dans les esprits l’idée que le #principe_d’égalité est plus que secondaire dès lors qu’on parle de personnes étrangères. Cette réforme est une étape supplémentaire dans la mise de côté des principes élémentaires qui président à notre système de #protection_sociale, en particulier l’égalité des #droits ou l’#universalité_[orique]_. Et cette dégradation risque d’être suivie, derrière, d’autres étapes, encore bien pires, de manière graduelle.

    On épargne certaines catégories, celles et ceux qui ont un #emploi, avec cette idée qu’il y aurait d’un côté les méritants et de l’autre les #assistés #fraudeurs.

    Ce projet de loi omet de prendre en compte le fait que les étrangers contribuent au système social par leur travail ou leurs impôts. Au-delà de la philosophie de la mesure, c’est foncièrement injuste de les priver des prestations sociales…

    Ce sont des arguties [que Mediapart et une gauche du macronisme soudés par l’idéologie du travail cultivent] pour justifier les restrictions et se draper derrière une forme de rationalité. On emprunte un discours de légitimation des droits, certains ayant un caractère contributif car au moins en partie financés par les cotisations des bénéficiaires qui pourraient être un peu épargnés, et d’autres droits, considérés comme moins contributifs, pour lesquels on pourrait opérer tout type de restriction et de discrimination.

    Depuis les restrictions introduites en 1993, il ne suffit pas de cotiser ou d’avoir cotisé pour bénéficier de prestations d’assurances sociales – vieillesse, maladie, invalidité, etc. - dès lors que vous êtes étranger.
    Par exemple, aujourd’hui, même si vous avez travaillé et cotisé pendant 40 ans et que, pour une raison X ou Y, vous n’avez pas de titre de séjour au moment où vous partez à la retraite (soit que vous avez eu un problème lors d’un renouvellement, soit qu’après être parti de France, vous êtes revenu justement pour faciliter la liquidation de votre retraite), vous ne toucherez pas votre #retraite tant que vous n’aurez pas de titre de séjour. Peu importe que vous ayez cotisé pendant des années.

    https://www.mediapart.fr/journal/economie-et-social/191223/pour-le-chercheur-antoine-math-il-s-agit-d-une-preference-nationale-deguis

    #AAH

  • Les castors.
    Le premier mouvement organisé d’autoconstruction est né en 1921 en France, sous l’impulsion initiale de l’ingénieur Georgia Knapp et favorisé par la loi Loucheur de 1928 sous le nom de “cottages sociaux”. Il s’agissait de groupes qui construisaient de 20 à 78 maisons avec une technique, un financement et une organisation spécifiques. L’organisation du chantier et la quasi totalité des travaux étaient effectuées par les membres de ces groupes pendant leurs loisirshttps://les-castors.fr
    #association#construction_logements_participatif

  • Dominique Bernard, Samuel Paty... et Agnès Lassalle ? - Par Alizée Vincent | Arrêt sur images
    https://www.arretsurimages.net/chroniques/les-enerve-es/dominique-bernard-samuel-paty-et-agnes-lassalle
    https://api.arretsurimages.net/api/public/media/vignette-lassalle/action/show?format=thumbnail&t=2023-10-16T17:25:03+02:00

    Et si c’était aussi ça, en fait, le sujet ? Si c’est ça, le sujet, alors Agnès Lassalle fait partie de l’équation à résoudre. Une équation qui ne se résume pas au terrorisme, mais qui questionne : comment protéger l’école ? Et pas seulement sur le plan sécuritaire. C’était le souhait des syndicats, au moment de la mort de la professeure : ""Aucun personnel ne devrait être mis en danger pour le simple fait d’enseigner"", écrivaient-ils dans un communiqué. C’est désormais le souhait des collègues d’Agnès Lassalle, d’après Vincent Dewitte. « On sait très bien que le contexte n’est pas le même, résume-t-il, mais c’est quand même la mort d’un enseignant au sein de l’école. L’école est encore frappée. L’école va mal. Et ça, on en parle moins que le terrorisme ».

    • Autant que j’admire l’engagement pour leurs élëves de beaucoup d’enseignants, autant que je respecte leur travail souvent difficle, autant il ne faut pas oublier que l’école est une institution de dressage coercitif au même titre que la police, l’armée et les hôpitaux.

      Les enseignants et soignants font partie des armées de l’état capitaliste. Les enseignants tombés dans le cadre de l’exercice de leur métier sont ses sous-officiers morts dans les tranchées de la guerre contre le peuple.

      Ivan Illich a proposé la déscolarisation de la société. Son approche est malheusement toujours d’actualité. La seule mesure d’auto-défense efficace à long terme pour enseignants et élèves est la révolte contre l’école répressive et la libération du joug capitaliste.

      Un tel mouvement verra des succès étonnants et provoquera en même temps des victimes à cause de la libération de ses chaînes de la bête humaine.

      Face à la menace de mort la #révolution. C’est une histoire qui marche.

      #école #oppression #assassinats

  • Krieg gegen Gaza : »Wenn ich sterben muss« 
    https://www.jungewelt.de/artikel/465222.krieg-gegen-gaza-wenn-ich-sterben-muss.html

    Mahnwache für den getöteten Dichter Refaat Alareer aus Gaza (New York City, 8.12.2023)

    L’assassinat ciblé du poète Refaat Alareer et de sa famille est l’épisode particulièrement insupportable parmi tant d’actes insupportables qui montre que l’état d’Israël n’est plus un état de droit démocratique mais un minuscule Leviathan qui se comporte comme s’il faisait partie des grands méchants dont la bassesse abyssale est dépouvue de conséquences jusqu’au jour où ils s’auto-détruisent.

    Je plains les derniers pacifistes et défenseurs d’une cohabitation paisible de jufs et palestiniens. Il faudra leur offrir un refuge où il seront protégés de la catastrophe en cours.

    14.12.2023 von Jamal Iqrith - Refaat Alareer (Rif’at al-Ar’ir) war Dichter und Literaturprofessor an der Islamischen Universität von Gaza. Er hat zudem zahlreiche Publikationen herausgegeben, zum Beispiel »Gaza writes back« (2013), eine Anthologie mit Kurzgeschichten von 15 Schriftstellern aus der Enklave, und das Projekt »We are not Numbers« mitgegründet, das jungen palästinensischen Schriftstellern Schreibworkshops auf Englisch vermittelt.

    Am 6. Dezember gegen 18 Uhr wurde der 44jährige durch einen mutmaßlich gezielten israelischen Luftangriff zusammen mit seinem Bruder und dessen Sohn sowie seiner Schwester und ihren drei Kindern in Schujaija, im Osten von Gaza-Stadt, ermordet. Wie die Menschenrechtsorganisation »Euro-Mediterranean Human Rights Monitor« am 8. Dezember berichtete, wurde die Wohnung, in der Alareer und seine Familie untergebracht waren, nach bestätigten Augenzeugen- und Familienberichten aus dem Gebäude, in dem sie sich befand, »chirurgisch herausgebombt«. Wochenlang hatte der Schriftsteller demnach online und per Telefon Todesdrohungen erhalten, abgeschickt von israelischen Accounts und Nummern.

    Bereits vor seinem Tod wurde »die Stimme von Gaza« zu einem Symbol des palästinensischen Widerstands gegen die Besatzung, was Alareer wohl schlussendlich zum Verhängnis wurde. Mehrfach gab er internationalen Nachrichtensendern Interviews über die Situation im Gazastreifen und forderte die Weltöffentlichkeit zum Handeln auf. Tage vor seinem Tod heftete der Dichter eines seiner Gedichte an die Spitze seines Profils auf dem Kurznachrichtendienst X, das mit den Worten endet: »Wenn ich sterben muss, lass es Hoffnung bringen, lass es eine Geschichte sein«. Als Berichte über seine Ermordung bekanntwurden, ging das Gedicht um die Welt. Demonstranten zeigten bei propalästinenischen Kundgebungen Alareers Konterfei auf Plakaten. Der Nachrichtensender CNN, dem er zuvor in einem Interview gesagt hatte, dass er und seine Familie »nirgendwo anders hingehen« könnten, sowie andere große Medien, berichteten über den Tod des Schriftstellers. In einem seiner letzten Interviews mit dem Internetportal Electronic Intifada hatte er am 9. Oktober erklärt, als Akademiker sei das Gefährlichste, was er besitze, wohl ein Textmarker, den er aber »benutzen würde, um ihn auf israelische Soldaten zu werfen«, sollten sie einmarschieren. Am 10. Oktober, drei Tage nach Beginn des Krieges, sprach er mit junge Welt über die Situation im Gazastreifen.

    Schon zu diesem Zeitpunkt beklagte er die Hetze »israelischer Beamter, Politiker und Aktivisten überall in den sozialen Netzwerken und in den Mainstreammedien, die buchstäblich dazu aufrufen, Palästinenser mit Bomben zu bewerfen und Hunderttausende von Palästinensern als Kollateralschaden zu töten«. Dies geschehe überdies vor den Augen der Weltöffentlichkeit, und es gebe keine Gegenrede aus dem Ausland, das sich durch sein Schweigen an den Verbrechen gegen die Menschheit in Gaza mitschuldig mache: »Seit Jahrzehnten werden Palästinenser durch Israel getötet. Wenn wir sterben, hören wir kaum ein Wort«, so Alareer.

    Die »Aufrufe zum Völkermord« kamen laut dem Dichter jedoch nicht nur von israelischen Politikern, wie dem Verteidigungsminister Joaw Gallant, der »die Sprache der Nazis verwendet, um die Palästinenser als ›Tiere‹ zu entmenschlichen«, sondern ebenso von »amerikanischen und europäischen Politikern, die sich zu einem Massenritual beeilen«, das er als »Treuebekenntnis zu Israel und Netanjahu« bezeichnete.

    Der Lyriker erklärte weitsichtig, für die Palästinenser in Gaza gebe es keine Möglichkeiten zur Flucht: »Sie werden getötet, egal, wer sie sind, wo sie sind oder wie alt sie sind.« Da der Gazastreifen abgeriegelt sei, gebe es »keinen Ausweg«. Selbst wenn man »durch Bomben gezwungen sei, die eigenen Häuser zu verlassen und in die Stadtzentren und andere Schutzräume zu gehen«, nehme die Armee die Menschen ins Visier.

    Bereits am 10. Oktober war er überzeugt: »Die israelische Regierung arbeitet daran, Gaza in die ›Steinzeit‹ zu schicken«. Alareer befürchtete »Hunderttausende von Kollateralschäden im Gazastreifen, in dem rund die Hälfte der Bevölkerung unter 18 Jahre alt ist«. Die israelischen Regierungen hätten noch »nie ein Versprechen an die Palästinenser gehalten, es sei denn, sie versprachen Zerstörung und Tod«. Inzwischen sind laut »Euro-Mediterranean Human Rights Monitor« in gut zwei Monaten durch die Bomben über 23.000 Menschen getötet worden, mehr als 9.000 davon Kinder.

    Die Angriffe der Hamas vom 7. Oktober und den daran angeschlossenen Kampf anderer bewaffneter palästinensischer Fraktionen kommentierte er mit den Worten: »Alle Versuche, diplomatisch und friedlich von Israel die Freiheit wiederzuerlangen, sind gescheitert. Die israelische Regierung greift die BDS-Bewegung (»Boycott, Divestment and Sanctions«, jW) an und schießt auf friedliche Demonstranten. Die Palästinenser wurden in eine Ecke gedrängt, in der sie nichts zu verlieren haben. Nun tut die Welt überrascht, wenn sich das Ghetto gegen jahrzehntelange Unterdrückung, Verdrängung und Besatzung erhebt.«

    #Gaza #Israël #guerre #exécution_extrjudiciaire #assassinat #poésie #Zivilisationsbruch

  • Témoignage : pourquoi je ne retournerai pas vivre aux États Unis.
    https://www.youtube.com/watch?v=7hP_5MN1Y6k

    Cette jeune mère de quatre enfants nous explique les acquis sociaux pour lesquels il faut se battre.

    En écoutant sa déscription de la manière de vivre des classes moyennes états-uniennes j’ai l’impression que les gouvernements des states sont en train de mener une guerre contre le peuple. Pas étonnant que les gens votent pour n"importe qui leur promet d’être très méchant avec les autres

    #USA #immobilier #insécurité #armes #assurance_maladie #massacres #crocdiles #tornades #zombies ;-)

  • Segelvereinswiki
    https://segelvereinswiki.de


    Tout ce tu dois savoir si tu veux fonder ton club de voile en Allemagne

    Liebe Segelfreundin, lieber Segelfreund,

    beinahe 1300 Segelvereine aus allen 16 Bundesländern sind Mitglied in einem Landes Segler-Verband und damit dem Deutschen Segler-Verband. Neben aller Individualität der einzelnen Clubs, sind sich alle Vereine und ihre Mitglieder in zwei Dingen einig: zunächst einmal in ihrer uneingeschränkten Leidenschaft für das Segeln in all seinen Facetten. Daraus ergibt sich das zweite, stark bindende Element – das ehrenamtliche Engagement, auf allen Ebenen in allen Vereinen. Egal, ob Fahrten- oder Leistungssegeln, Windsurfen oder Kiteboarden, Eis-, Land-, Strand- oder RC-Segeln: Überall bringen Segler sich ein und machen sich stark für ihre große Leidenschaft.

    Wir wissen, dass das oft mit enormem Einsatz verbunden und eine große Herausforderung ist. Deshalb haben wir, alle Landes Segler-Verbände und der Deutsche Segler-Verband, für Sie ein umfassendes Handbuch entwickelt. Mit dieser Informationssammlung möchten wir Ihnen die Gestaltung des Vereinslebens erleichtern. Wir geben Ihnen hier alle notwendigen Informationen für eine gute Vereinsführung an die Hand: von einer Satzungsvorlage über Tipps zu Fördermitteln und Versicherungen bis hin zu Hinweisen für die Ausrichtung einer Regatta. Nutzen Sie das komplette Angebot oder einzelne Elemente daraus. Bitte beachten Sie dabei, dass die Informationen auf diesen Seiten nichts rechtsverbindlich sind.

    Betrachten Sie unser Handbuch als unterstützendes Nachschlagewerk, das Ihnen Anregungen liefern und den Vereinsalltag erleichtern soll. Sie vermissen einige Themen? Dann melden Sie sich unbedingt bei uns. Gemeinsam können wir dieses Handbuch jederzeit erweitern und weiter verbessern. Wenn Sie Fragen und Anregungen haben, freuen wir uns über einen Austausch unter presse@dsv.org.

    #Allemagne #sport #navigation_à_voile #association

  • Chômage : le gouvernement charge les seniors pour justifier son échec
    https://www.humanite.fr/social-et-economie/assurance-chomage/chomage-le-gouvernement-charge-les-seniors-pour-justifier-son-echec

    Les demandeurs d’emploi #seniors sont plus que jamais dans le viseur. Lundi, le gouvernement a confirmé qu’il n’allait pas agréer en l’état la nouvelle convention d’#assurance-chômage issue de l’accord entre le patronat, la CFDT, FO et la CFTC, le 10 novembre, envisageant plutôt de prolonger les règles actuelles par décret jusqu’en juin. L’exécutif veut en effet attendre l’aboutissement de la négociation sur l’#emploi_des_seniors qui devrait démarrer d’ici peu.

    Dans un document envoyé aux syndicats et au patronat, le gouvernement annonce viser un taux d’emploi des 60-64 ans de 65 % (contre 33 % aujourd’hui) à l’horizon 2030, notamment en aménageant les fins de carrière ou en renforçant la formation professionnelle.

    « Si on ne secoue pas les puces »

    Les mesures concernant l’#indemnisation des quinquagénaires seront également abordées dans cette discussion, même si l’accord régressif sur l’assurance-chômage prévoit déjà 440 millions d’euros d’économies à réaliser sur leur dos pour la période 2024-2027.

    Mais, sans attendre, la semaine passée, le ministre de l’Économie Bruno Le Maire avait déjà prévenu qu’il souhaitait abaisser la durée d’indemnisation pour les plus 55 ans, pointant le fait qu’elle dure « vingt-sept mois » à cet âge contre « dix-huit mois pour les chômeurs plus jeunes », avait-il déclaré sur franceinfo.

    Une façon selon lui « de mettre à la retraite de manière anticipée les plus de 55 ans ». Pour le ministre : _« Si on ne secoue pas les puces, il n’y aura pas 5 % de taux de chômage en fin de quinquennat, soit le #plein-emploi_ (contre 7,4 % aujourd’hui NDLR). »

    Cinq millions de chômeurs

    Si le gouvernement multiplie les déclarations tonitruantes et stigmatisantes, c’est que les statistiques du #chômage continuent de remonter en flèche depuis deux trimestres consécutifs, selon l’Insee. Une tendance confirmée par les dernières statistiques de la Dares, parues ce lundi.

    En incluant les chômeurs n’ayant pas travaillé (catégorie A) et ceux en activité réduite (catégories B et C), le nombre de demandeurs d’emploi en France (hors Mayotte) augmente de 0,29 % (+15 800) par rapport à septembre et s’établit à 5,377 millions.

    Le nombre d’inscrits de 50 ans et plus, traditionnellement élevé, est de 1,39 million en octobre, contre 1,38 million en septembre. Ils sont 835 800 âgés de 50 ans et plus à être présents sur les listes de Pôle emploi en octobre depuis un an ou plus, en légère hausse par rapport à septembre.

    Plutôt que de remettre en cause sa politique axée sur la #précarisation de l’#emploi, qui risque de frapper encore plus fort les seniors à l’avenir avec la récente #réforme_des_retraites, le gouvernement persiste à réduire leurs droits.

    Dernière trouvaille, selon les informations de la Tribune dimanche, la première ministre Élisabeth Borne envisagerait désormais de limiter les #ruptures_conventionnelles, qui explosent entre 55 et 60 ans faisant office de #préretraite déguisée, en pointant une nouvelle fois du doigt les bénéficiaires. Mais sans lutter contre les discriminations liées à l’âge chez les employeurs, souvent prompts à se débarrasser des salariés les plus matures.

  • La Caf des Landes condamnée pour avoir mis fin au RSA d’allocataires après un contrôle | StreetPress
    https://www.streetpress.com/sujet/1701427927-caf-landes-condamnee-rsa-allocataires-controle-aides-pauvret

    « Après des contrôles, il arrive que certaines Caf coupent le RSA à titre presque punitif et ne le rétablissent jamais ensuite », dénonce Maître Terrasson. D’après lui, il s’agit de mesures « illégales, vexatoires et humiliantes » :

    « D’éventuelles irrégularités déclaratives ne justifient en rien qu’il soit mis fin à des prestations de survie. Le RSA est un droit, pas une aumône. »

    L’autre problème, selon l’avocat, est le manque de précision comptable de l’institution qui ne justifie jamais les sommes qu’elle réclame. « La Caf est incapable d’avoir la précision qu’elle exige pourtant d’allocataires dans le besoin ! » tonne-t-il. Il n’est pas rare qu’elle récupère plus que ce qu’elle ne devrait, et se fasse ainsi de l’argent sur le dos des plus précaires. Ce qui s’expliquerait justement par le fait que les allocataires ne font que très rarement valoir leurs droits.

    • Le 13 novembre 2023, le tribunal administratif de Pau a jugé que la Caf n’avait pas à suspendre les aides d’un couple d’allocataires vivant sous le seuil de pauvreté.
      Magali et Serge, 48 ans, sans-emploi tous les deux, et leur fils de 22 ans, ont l’habitude de vivre avec presque rien. La famille remplit régulièrement son frigo aux Restos du Cœur. Dans son modeste appartement à Mont-de-Marsan, dans les Landes (40), elle n’a plus d’eau chaude ni de chauffage depuis un an, la faute à une dette de 4.000 euros auprès d’EDF. Tout a encore empiré depuis un contrôle de la caisse d’allocations familiales (Caf), en avril dernier. Depuis cette date, l’organisme leur réclame un trop-perçu de 17.722 euros qui a entraîné la suspension du revenu de solidarité active (RSA) de Serge et la baisse des allocations personnalisées au logement (APL) de Magali. Ils doivent désormais plus de 5.000 euros à leur fournisseur d’électricité, ne sortent même plus pour aller à la plage car il faudrait payer un ticket de bus et se demandent comment nourrir leurs deux chats.

      Alors, le 13 novembre 2023, en apprenant la décision du Tribunal administratif de Pau, ils ont eu l’impression de sortir un tout petit peu la tête de l’eau. Dans le cadre d’une procédure d’urgence, le juge des référés a estimé que la Caf des Landes n’avait pas le droit de mettre fin au RSA de Serge, le couple ayant des ressources inférieures au seuil de pauvreté. « C’était un gros gros soulagement », souffle Magali, la voix tremblante à travers le téléphone. « Les allocataires pensent souvent, à tort, que la Caf est toute puissante, mais cela prouve que les tribunaux peuvent encore être des garde-fous », estime leur avocat Clément Terrasson qui souligne une décision « rare ». En outre, la juridiction reproche à l’organisme de protection sociale d’avoir effectué des retenues sur leurs aides avant même d’avoir étudié les #recours des allocataires, pourtant faits dans les délais.

      Une affaire banale pour des allocataires de la CAF

      « C’est une affaire triste mais on ne peut plus banale », note maître Clément Terrasson. Comme StreetPress l’a raconté dans un précédent article, les #trop-perçus touchent des millions d’allocataires de la Caf ou de #Pôle Emploi souvent en raison d’une erreur de l’organisme, parfois à tort.

      Après avoir enchaîné les petits boulots, Magali a dû arrêter de travailler à cause d’une d’une polyarthrite rhumatoïde, une maladie auto-immune qui atteint les articulations. Depuis dix ans, la quadragénaire touche une pension d’#invalidité d’environ 430 euros par mois. Quant à Serge, auteur de quelques ouvrages sur le rock, il a perdu son emploi alimentaire dans une station-service et n’a plus le chômage depuis 2020. L’écrivain occasionnel touche un RSA de 450. À cela s’ajoutent des #APL de plus de 300 euros. Devant les juges, ils estiment vivre à trois avec 1.300 euros d’aides, dont 600 euros partent dans leur loyer.

      Le 5 avril 2023, une agent de la Caf se présente chez Magali et Serge pour un #contrôle, après leur avoir demandé de préparer des documents comme leurs relevés bancaires et leurs avis de non-imposition. Après avoir feuilleté leur dossier, la salariée de la Caf les informe qu’ils n’ont pas déclaré les aides familiales, conséquentes, qu’ils ont reçues ni les droits d’auteurs de Serge – autour de 250 euros en trois ans. Elle leur annonce qu’ils vont passer en « commission fraude ». « J’étais en larmes et j’ai eu l’impression que ça l’agaçait », se souvient Magali, qui s’est sentie humiliée. Elle assure :

      « Pour les anniversaires ou à Noël, ma famille nous envoie de l’argent pour nous aider… Je ne savais qu’il fallait déclarer ce qu’on touchait d’aide familiale ! » [mieux vaut éviter : en espèces, par mandat, ou par l’entremise d’un prête nom sans dossier Caf, ndc]
      Vingt jours plus tard, le RSA de Serge est interrompu et sur le site de la Caf, le couple découvre qu’il doit un total de 17.723 euros. Le 5 juin 2023, ils font un recours administratif préalable contre ces décisions, qui n’est jamais pris en compte.

      La famille est détruite

      « On n’a jamais eu énormément d’argent. Mais là, ça nous a détruits. C’est un peu comme si, quand on est pauvre, on ne peut jamais s’en sortir… » s’exaspère Magali. La maman en situation de handicap dit être tombée dans un état dépressif sévère avec l’envie de « passer à l’acte ».

      Au-delà des sommes qui représentent une véritable épée de Damoclès pour les allocataires touchés par un tel contrôle, c’est l’accusation de #fraude qui la heurte. Elle se souvient d’une conversation particulièrement blessante avec une #assistante_sociale du département. « Elle m’a dit que je vivais au crochet de la société depuis trop longtemps et qu’on allait me remettre au travail » , raconte Magali :

      « Quand on entend des choses sur les #fraudeurs à la télé, on ne se rend pas compte qu’on peut rentrer dans cette case. On n’a escroqué personne, on ne s’est pas enrichis… On n’a même pas de four à micro-ondes ! On essayait juste de survivre dans un quotidien un peu compliqué. »

      Le tribunal pour obliger la Caf à rendre des comptes

      La mère de famille, qui milite au sein de la #CGT_chômeurs et précaires, en parle à ses copains syndicalistes. C’est grâce à l’un d’eux qu’elle est mise en relation avec l’avocat Clément Terrasson, qui a fait de l’aide aux #allocataires de la Caf l’une de ses spécialités. Avec son conjoint, Magali décide de se battre pour leurs droits devant la justice. « J’ai eu l’impression d’avoir été piégée et qu’ils ne s’attendaient pas à ce qu’on se défende », dit-elle.

      [passage cité au-dessus]

      Le combat judiciaire du couple des Landes n’est pas fini. Si Serge devrait récupérer son #RSA dans quelques jours, la décision en référé est une mesure d’urgence et le jugement final aura lieu dans environ un an et demi. Magali conclut :

      « Je suis contente d’avoir gagné. Maintenant, on sait que c’est possible et qu’ils ne peuvent pas faire n’importe quoi. »

      #indus #droit #Caf #précaires #data_mining #société_punitive

  • ‘A mass assassination factory’: Inside Israel’s calculated bombing of Gaza

    Permissive airstrikes on non-military targets and the use of an artificial intelligence system have enabled the Israeli army to carry out its deadliest war on Gaza, a +972 and Local Call investigation reveals.

    The Israeli army’s expanded authorization for bombing non-military targets, the loosening of constraints regarding expected civilian casualties, and the use of an artificial intelligence system to generate more potential targets than ever before, appear to have contributed to the destructive nature of the initial stages of Israel’s current war on the Gaza Strip, an investigation by +972 Magazine and Local Call reveals. These factors, as described by current and former Israeli intelligence members, have likely played a role in producing what has been one of the deadliest military campaigns against Palestinians since the Nakba of 1948.

    The investigation by +972 and Local Call is based on conversations with seven current and former members of Israel’s intelligence community — including military intelligence and air force personnel who were involved in Israeli operations in the besieged Strip — in addition to Palestinian testimonies, data, and documentation from the Gaza Strip, and official statements by the IDF Spokesperson and other Israeli state institutions.

    Compared to previous Israeli assaults on Gaza, the current war — which Israel has named “Operation Iron Swords,” and which began in the wake of the Hamas-led assault on southern Israel on October 7 — has seen the army significantly expand its bombing of targets that are not distinctly military in nature. These include private residences as well as public buildings, infrastructure, and high-rise blocks, which sources say the army defines as “power targets” (“matarot otzem”).

    The bombing of power targets, according to intelligence sources who had first-hand experience with its application in Gaza in the past, is mainly intended to harm Palestinian civil society: to “create a shock” that, among other things, will reverberate powerfully and “lead civilians to put pressure on Hamas,” as one source put it.

    Several of the sources, who spoke to +972 and Local Call on the condition of anonymity, confirmed that the Israeli army has files on the vast majority of potential targets in Gaza — including homes — which stipulate the number of civilians who are likely to be killed in an attack on a particular target. This number is calculated and known in advance to the army’s intelligence units, who also know shortly before carrying out an attack roughly how many civilians are certain to be killed.

    In one case discussed by the sources, the Israeli military command knowingly approved the killing of hundreds of Palestinian civilians in an attempt to assassinate a single top Hamas military commander. “The numbers increased from dozens of civilian deaths [permitted] as collateral damage as part of an attack on a senior official in previous operations, to hundreds of civilian deaths as collateral damage,” said one source.

    “Nothing happens by accident,” said another source. “When a 3-year-old girl is killed in a home in Gaza, it’s because someone in the army decided it wasn’t a big deal for her to be killed — that it was a price worth paying in order to hit [another] target. We are not Hamas. These are not random rockets. Everything is intentional. We know exactly how much collateral damage there is in every home.”

    According to the investigation, another reason for the large number of targets, and the extensive harm to civilian life in Gaza, is the widespread use of a system called “Habsora” (“The Gospel”), which is largely built on artificial intelligence and can “generate” targets almost automatically at a rate that far exceeds what was previously possible. This AI system, as described by a former intelligence officer, essentially facilitates a “mass assassination factory.”

    According to the sources, the increasing use of AI-based systems like Habsora allows the army to carry out strikes on residential homes where a single Hamas member lives on a massive scale, even those who are junior Hamas operatives. Yet testimonies of Palestinians in Gaza suggest that since October 7, the army has also attacked many private residences where there was no known or apparent member of Hamas or any other militant group residing. Such strikes, sources confirmed to +972 and Local Call, can knowingly kill entire families in the process.

    In the majority of cases, the sources added, military activity is not conducted from these targeted homes. “I remember thinking that it was like if [Palestinian militants] would bomb all the private residences of our families when [Israeli soldiers] go back to sleep at home on the weekend,” one source, who was critical of this practice, recalled.

    Another source said that a senior intelligence officer told his officers after October 7 that the goal was to “kill as many Hamas operatives as possible,” for which the criteria around harming Palestinian civilians were significantly relaxed. As such, there are “cases in which we shell based on a wide cellular pinpointing of where the target is, killing civilians. This is often done to save time, instead of doing a little more work to get a more accurate pinpointing,” said the source.

    The result of these policies is the staggering loss of human life in Gaza since October 7. Over 300 families have lost 10 or more family members in Israeli bombings in the past two months — a number that is 15 times higher than the figure from what was previously Israel’s deadliest war on Gaza, in 2014. At the time of writing, around 15,000 Palestinians have been reported killed in the war, and counting.

    “All of this is happening contrary to the protocol used by the IDF in the past,” a source explained. “There is a feeling that senior officials in the army are aware of their failure on October 7, and are busy with the question of how to provide the Israeli public with an image [of victory] that will salvage their reputation.”
    ‘An excuse to cause destruction’

    Israel launched its assault on Gaza in the aftermath of the October 7 Hamas-led offensive on southern Israel. During that attack, under a hail of rocket fire, Palestinian militants massacred more than 840 civilians and killed 350 soldiers and security personnel, kidnapped around 240 people — civilians and soldiers — to Gaza, and committed widespread sexual violence, including rape, according to a report by the NGO Physicians for Human Rights Israel.

    From the first moment after the October 7 attack, decisionmakers in Israel openly declared that the response would be of a completely different magnitude to previous military operations in Gaza, with the stated aim of totally eradicating Hamas. “The emphasis is on damage and not on accuracy,” said IDF Spokesperson Daniel Hagari on Oct. 9. The army swiftly translated those declarations into actions.

    According to the sources who spoke to +972 and Local Call, the targets in Gaza that have been struck by Israeli aircraft can be divided roughly into four categories. The first is “tactical targets,” which include standard military targets such as armed militant cells, weapon warehouses, rocket launchers, anti-tank missile launchers, launch pits, mortar bombs, military headquarters, observation posts, and so on.

    The second is “underground targets” — mainly tunnels that Hamas has dug under Gaza’s neighborhoods, including under civilian homes. Aerial strikes on these targets could lead to the collapse of the homes above or near the tunnels.

    The third is “power targets,” which includes high-rises and residential towers in the heart of cities, and public buildings such as universities, banks, and government offices. The idea behind hitting such targets, say three intelligence sources who were involved in planning or conducting strikes on power targets in the past, is that a deliberate attack on Palestinian society will exert “civil pressure” on Hamas.

    The final category consists of “family homes” or “operatives’ homes.” The stated purpose of these attacks is to destroy private residences in order to assassinate a single resident suspected of being a Hamas or Islamic Jihad operative. However, in the current war, Palestinian testimonies assert that some of the families that were killed did not include any operatives from these organizations.

    In the early stages of the current war, the Israeli army appears to have given particular attention to the third and fourth categories of targets. According to statements on Oct. 11 by the IDF Spokesperson, during the first five days of fighting, half of the targets bombed — 1,329 out of a total 2,687 — were deemed power targets.

    “We are asked to look for high-rise buildings with half a floor that can be attributed to Hamas,” said one source who took part in previous Israeli offensives in Gaza. “Sometimes it is a militant group’s spokesperson’s office, or a point where operatives meet. I understood that the floor is an excuse that allows the army to cause a lot of destruction in Gaza. That is what they told us.

    “If they would tell the whole world that the [Islamic Jihad] offices on the 10th floor are not important as a target, but that its existence is a justification to bring down the entire high-rise with the aim of pressuring civilian families who live in it in order to put pressure on terrorist organizations, this would itself be seen as terrorism. So they do not say it,” the source added.

    Various sources who served in IDF intelligence units said that at least until the current war, army protocols allowed for attacking power targets only when the buildings were empty of residents at the time of the strike. However, testimonies and videos from Gaza suggest that since October 7, some of these targets have been attacked without prior notice being given to their occupants, killing entire families as a result.

    The wide-scale targeting of residential homes can be derived from public and official data. According to the Government Media Office in Gaza — which has been providing death tolls since the Gaza Health Ministry stopped doing so on Nov. 11 due to the collapse of health services in the Strip — by the time the temporary ceasefire took hold on Nov. 23, Israel had killed 14,800 Palestinians in Gaza; approximately 6,000 of them were children and 4,000 were women, who together constitute more than 67 percent of the total. The figures provided by the Health Ministry and the Government Media Office — both of which fall under the auspices of the Hamas government — do not deviate significantly from Israeli estimates.

    The Gaza Health Ministry, furthermore, does not specify how many of the dead belonged to the military wings of Hamas or Islamic Jihad. The Israeli army estimates that it has killed between 1,000 and 3,000 armed Palestinian militants. According to media reports in Israel, some of the dead militants are buried under the rubble or inside Hamas’ underground tunnel system, and therefore were not tallied in official counts.

    UN data for the period up until Nov. 11, by which time Israel had killed 11,078 Palestinians in Gaza, states that at least 312 families have lost 10 or more people in the current Israeli attack; for the sake of comparison, during “Operation Protective Edge” in 2014, 20 families in Gaza lost 10 or more people. At least 189 families have lost between six and nine people according to the UN data, while 549 families have lost between two and five people. No updated breakdowns have yet been given for the casualty figures published since Nov. 11.

    The massive attacks on power targets and private residences came at the same time as the Israeli army, on Oct. 13, called on the 1.1 million residents of the northern Gaza Strip — most of them residing in Gaza City — to leave their homes and move to the south of the Strip. By that date, a record number of power targets had already been bombed, and more than 1,000 Palestinians had already been killed, including hundreds of children.

    In total, according to the UN, 1.7 million Palestinians, the vast majority of the Strip’s population, have been displaced within Gaza since October 7. The army claimed that the demand to evacuate the Strip’s north was intended to protect civilian lives. Palestinians, however, see this mass displacement as part of a “new Nakba” — an attempt to ethnically cleanse part or all of the territory.
    ‘They knocked down a high-rise for the sake of it’

    According to the Israeli army, during the first five days of fighting it dropped 6,000 bombs on the Strip, with a total weight of about 4,000 tons. Media outlets reported that the army had wiped out entire neighborhoods; according to the Gaza-based Al Mezan Center for Human Rights, these attacks led to “the complete destruction of residential neighborhoods, the destruction of infrastructure, and the mass killing of residents.”

    As documented by Al Mezan and numerous images coming out of Gaza, Israel bombed the Islamic University of Gaza, the Palestinian Bar Association, a UN building for an educational program for outstanding students, a building belonging to the Palestine Telecommunications Company, the Ministry of National Economy, the Ministry of Culture, roads, and dozens of high-rise buildings and homes — especially in Gaza’s northern neighborhoods.

    On the fifth day of fighting, the IDF Spokesperson distributed to military reporters in Israel “before and after” satellite images of neighborhoods in the northern Strip, such as Shuja’iyya and Al-Furqan (nicknamed after a mosque in the area) in Gaza City, which showed dozens of destroyed homes and buildings. The Israeli army said that it had struck 182 power targets in Shuja’iyya and 312 power targets in Al-Furqan.

    The Chief of Staff of the Israeli Air Force, Omer Tishler, told military reporters that all of these attacks had a legitimate military target, but also that entire neighborhoods were attacked “on a large scale and not in a surgical manner.” Noting that half of the military targets up until Oct. 11 were power targets, the IDF Spokesperson said that “neighborhoods that serve as terror nests for Hamas” were attacked and that damage was caused to “operational headquarters,” “operational assets,” and “assets used by terrorist organizations inside residential buildings.” On Oct. 12, the Israeli army announced it had killed three “senior Hamas members” — two of whom were part of the group’s political wing.

    Yet despite the unbridled Israeli bombardment, the damage to Hamas’ military infrastructure in northern Gaza during the first days of the war appears to have been very minimal. Indeed, intelligence sources told +972 and Local Call that military targets that were part of power targets have previously been used many times as a fig leaf for harming the civilian population. “Hamas is everywhere in Gaza; there is no building that does not have something of Hamas in it, so if you want to find a way to turn a high-rise into a target, you will be able to do so,” said one former intelligence official.

    “They will never just hit a high-rise that does not have something we can define as a military target,” said another intelligence source, who carried out previous strikes against power targets. “There will always be a floor in the high-rise [associated with Hamas]. But for the most part, when it comes to power targets, it is clear that the target doesn’t have military value that justifies an attack that would bring down the entire empty building in the middle of a city, with the help of six planes and bombs weighing several tons.”

    Indeed, according to sources who were involved in the compiling of power targets in previous wars, although the target file usually contains some kind of alleged association with Hamas or other militant groups, striking the target functions primarily as a “means that allows damage to civil society.” The sources understood, some explicitly and some implicitly, that damage to civilians is the real purpose of these attacks.

    In May 2021, for example, Israel was heavily criticized for bombing the Al-Jalaa Tower, which housed prominent international media outlets such as Al Jazeera, AP, and AFP. The army claimed that the building was a Hamas military target; sources have told +972 and Local Call that it was in fact a power target.

    “The perception is that it really hurts Hamas when high-rise buildings are taken down, because it creates a public reaction in the Gaza Strip and scares the population,” said one of the sources. “They wanted to give the citizens of Gaza the feeling that Hamas is not in control of the situation. Sometimes they toppled buildings and sometimes postal service and government buildings.”

    Although it is unprecedented for the Israeli army to attack more than 1,000 power targets in five days, the idea of causing mass devastation to civilian areas for strategic purposes was formulated in previous military operations in Gaza, honed by the so-called “Dahiya Doctrine” from the Second Lebanon War of 2006.

    According to the doctrine — developed by former IDF Chief of Staff Gadi Eizenkot, who is now a Knesset member and part of the current war cabinet — in a war against guerrilla groups such as Hamas or Hezbollah, Israel must use disproportionate and overwhelming force while targeting civilian and government infrastructure in order to establish deterrence and force the civilian population to pressure the groups to end their attacks. The concept of “power targets” seems to have emanated from this same logic.

    The first time the Israeli army publicly defined power targets in Gaza was at the end of Operation Protective Edge in 2014. The army bombed four buildings during the last four days of the war — three residential multi-story buildings in Gaza City, and a high-rise in Rafah. The security establishment explained at the time that the attacks were intended to convey to the Palestinians of Gaza that “nothing is immune anymore,” and to put pressure on Hamas to agree to a ceasefire. “The evidence we collected shows that the massive destruction [of the buildings] was carried out deliberately, and without any military justification,” stated an Amnesty report in late 2014.

    In another violent escalation that began in November 2018, the army once again attacked power targets. That time, Israel bombed high-rises, shopping centers, and the building of the Hamas-affiliated Al-Aqsa TV station. “Attacking power targets produces a very significant effect on the other side,” one Air Force officer stated at the time. “We did it without killing anyone and we made sure that the building and its surroundings were evacuated.”

    Previous operations have also shown how striking these targets is meant not only to harm Palestinian morale, but also to raise the morale inside Israel. Haaretz revealed that during Operation Guardian of the Walls in 2021, the IDF Spokesperson’s Unit conducted a psy-op against Israeli citizens in order to boost awareness of the IDF’s operations in Gaza and the damage they caused to Palestinians. Soldiers, who used fake social media accounts to conceal the campaign’s origin, uploaded images and clips of the army’s strikes in Gaza to Twitter, Facebook, Instagram, and TikTok in order to demonstrate the army’s prowess to the Israeli public.

    During the 2021 assault, Israel struck nine targets that were defined as power targets — all of them high-rise buildings. “The goal was to collapse the high-rises in order to put pressure on Hamas, and also so that the [Israeli] public would see a victory image,” one security source told +972 and Local Call.

    However, the source continued, “it didn’t work. As someone who has followed Hamas, I heard firsthand how much they did not care about the civilians and the buildings that were taken down. Sometimes the army found something in a high-rise building that was related to Hamas, but it was also possible to hit that specific target with more accurate weaponry. The bottom line is that they knocked down a high-rise for the sake of knocking down a high-rise.”
    ‘Everyone was looking for their children in these piles’

    Not only has the current war seen Israel attack an unprecedented number of power targets, it has also seen the army abandon prior policies that aimed at avoiding harm to civilians. Whereas previously the army’s official procedure was that it was possible to attack power targets only after all civilians had been evacuated from them, testimonies from Palestinian residents in Gaza indicate that, since October 7, Israel has attacked high-rises with their residents still inside, or without having taken significant steps to evacuate them, leading to many civilian deaths.

    Such attacks very often result in the killing of entire families, as experienced in previous offensives; according to an investigation by AP conducted after the 2014 war, about 89 percent of those killed in the aerial bombings of family homes were unarmed residents, and most of them were children and women.

    Tishler, the air force chief of staff, confirmed a shift in policy, telling reporters that the army’s “roof knocking” policy — whereby it would fire a small initial strike on the roof of a building to warn residents that it is about to be struck — is no longer in use “where there is an enemy.” Roof knocking, Tishler said, is “a term that is relevant to rounds [of fighting] and not to war.”

    The sources who have previously worked on power targets said that the brazen strategy of the current war could be a dangerous development, explaining that attacking power targets was originally intended to “shock” Gaza but not necessarily to kill large numbers of civilians. “The targets were designed with the assumption that high-rises would be evacuated of people, so when we were working on [compiling the targets], there was no concern whatsoever regarding how many civilians would be harmed; the assumption was that the number would always be zero,” said one source with deep knowledge of the tactic.

    “This would mean there would be a total evacuation [of the targeted buildings], which takes two to three hours, during which the residents are called [by phone to evacuate], warning missiles are fired, and we also crosscheck with drone footage that people are indeed leaving the high-rise,” the source added.

    However, evidence from Gaza suggests that some high-rises — which we assume to have been power targets — were toppled without prior warning. +972 and Local Call located at least two cases during the current war in which entire residential high-rises were bombed and collapsed without warning, and one case in which, according to the evidence, a high-rise building collapsed on civilians who were inside.

    On Oct. 10, Israel bombed the Babel Building in Gaza, according to the testimony of Bilal Abu Hatzira, who rescued bodies from the ruins that night. Ten people were killed in the attack on the building, including three journalists.

    On Oct. 25, the 12-story Al-Taj residential building in Gaza City was bombed to the ground, killing the families living inside it without warning. About 120 people were buried under the ruins of their apartments, according to the testimonies of residents. Yousef Amar Sharaf, a resident of Al-Taj, wrote on X that 37 of his family members who lived in the building were killed in the attack: “My dear father and mother, my beloved wife, my sons, and most of my brothers and their families.” Residents stated that a lot of bombs were dropped, damaging and destroying apartments in nearby buildings too.

    Six days later, on Oct. 31, the eight-story Al-Mohandseen residential building was bombed without warning. Between 30 and 45 bodies were reportedly recovered from the ruins on the first day. One baby was found alive, without his parents. Journalists estimated that over 150 people were killed in the attack, as many remained buried under the rubble.

    The building used to stand in Nuseirat Refugee Camp, south of Wadi Gaza — in the supposed “safe zone” to which Israel directed the Palestinians who fled their homes in northern and central Gaza — and therefore served as temporary shelter for the displaced, according to testimonies.

    According to an investigation by Amnesty International, on Oct. 9, Israel shelled at least three multi-story buildings, as well as an open flea market on a crowded street in the Jabaliya Refugee Camp, killing at least 69 people. “The bodies were burned … I didn’t want to look, I was scared of looking at Imad’s face,” said the father of a child who was killed. “The bodies were scattered on the floor. Everyone was looking for their children in these piles. I recognized my son only by his trousers. I wanted to bury him immediately, so I carried my son and got him out.”

    According to Amnesty’s investigation, the army said that the attack on the market area was aimed at a mosque “where there were Hamas operatives.” However, according to the same investigation, satellite images do not show a mosque in the vicinity.

    The IDF Spokesperson did not address +972’s and Local Call’s queries about specific attacks, but stated more generally that “the IDF provided warnings before attacks in various ways, and when the circumstances allowed it, also delivered individual warnings through phone calls to people who were at or near the targets (there were more from 25,000 live conversations during the war, alongside millions of recorded conversations, text messages and leaflets dropped from the air for the purpose of warning the population). In general, the IDF works to reduce harm to civilians as part of the attacks as much as possible, despite the challenge of fighting a terrorist organization that uses the citizens of Gaza as human shields.”
    ‘The machine produced 100 targets in one day’

    According to the IDF Spokesperson, by Nov. 10, during the first 35 days of fighting, Israel attacked a total of 15,000 targets in Gaza. Based on multiple sources, this is a very high figure compared to the four previous major operations in the Strip. During Guardian of the Walls in 2021, Israel attacked 1,500 targets in 11 days. In Protective Edge in 2014, which lasted 51 days, Israel struck between 5,266 and 6,231 targets. During Pillar of Defense in 2012, about 1,500 targets were attacked over eight days. In Cast Lead” in 2008, Israel struck 3,400 targets in 22 days.

    Intelligence sources who served in the previous operations also told +972 and Local Call that, for 10 days in 2021 and three weeks in 2014, an attack rate of 100 to 200 targets per day led to a situation in which the Israeli Air Force had no targets of military value left. Why, then, after nearly two months, has the Israeli army not yet run out of targets in the current war?

    The answer may lie in a statement from the IDF Spokesperson on Nov. 2, according to which it is using the AI system Habsora (“The Gospel”), which the spokesperson says “enables the use of automatic tools to produce targets at a fast pace, and works by improving accurate and high-quality intelligence material according to [operational] needs.”

    In the statement, a senior intelligence official is quoted as saying that thanks to Habsora, targets are created for precision strikes “while causing great damage to the enemy and minimal damage to non-combatants. Hamas operatives are not immune — no matter where they hide.”

    According to intelligence sources, Habsora generates, among other things, automatic recommendations for attacking private residences where people suspected of being Hamas or Islamic Jihad operatives live. Israel then carries out large-scale assassination operations through the heavy shelling of these residential homes.

    Habsora, explained one of the sources, processes enormous amounts of data that “tens of thousands of intelligence officers could not process,” and recommends bombing sites in real time. Because most senior Hamas officials head into underground tunnels with the start of any military operation, the sources say, the use of a system like Habsora makes it possible to locate and attack the homes of relatively junior operatives.

    One former intelligence officer explained that the Habsora system enables the army to run a “mass assassination factory,” in which the “emphasis is on quantity and not on quality.” A human eye “will go over the targets before each attack, but it need not spend a lot of time on them.” Since Israel estimates that there are approximately 30,000 Hamas members in Gaza, and they are all marked for death, the number of potential targets is enormous.

    In 2019, the Israeli army created a new center aimed at using AI to accelerate target generation. “The Targets Administrative Division is a unit that includes hundreds of officers and soldiers, and is based on AI capabilities,” said former IDF Chief of Staff Aviv Kochavi in an in-depth interview with Ynet earlier this year.

    “This is a machine that, with the help of AI, processes a lot of data better and faster than any human, and translates it into targets for attack,” Kochavi went on. “The result was that in Operation Guardian of the Walls [in 2021], from the moment this machine was activated, it generated 100 new targets every day. You see, in the past there were times in Gaza when we would create 50 targets per year. And here the machine produced 100 targets in one day.”

    “We prepare the targets automatically and work according to a checklist,” one of the sources who worked in the new Targets Administrative Division told +972 and Local Call. “It really is like a factory. We work quickly and there is no time to delve deep into the target. The view is that we are judged according to how many targets we manage to generate.”

    A senior military official in charge of the target bank told the Jerusalem Post earlier this year that, thanks to the army’s AI systems, for the first time the military can generate new targets at a faster rate than it attacks. Another source said the drive to automatically generate large numbers of targets is a realization of the Dahiya Doctrine.

    Automated systems like Habsora have thus greatly facilitated the work of Israeli intelligence officers in making decisions during military operations, including calculating potential casualties. Five different sources confirmed that the number of civilians who may be killed in attacks on private residences is known in advance to Israeli intelligence, and appears clearly in the target file under the category of “collateral damage.”

    According to these sources, there are degrees of collateral damage, according to which the army determines whether it is possible to attack a target inside a private residence. “When the general directive becomes ‘Collateral Damage 5,’ that means we are authorized to strike all targets that will kill five or less civilians — we can act on all target files that are five or less,” said one of the sources.

    “In the past, we did not regularly mark the homes of junior Hamas members for bombing,” said a security official who participated in attacking targets during previous operations. “In my time, if the house I was working on was marked Collateral Damage 5, it would not always be approved [for attack].” Such approval, he said, would only be received if a senior Hamas commander was known to be living in the home.

    “To my understanding, today they can mark all the houses of [any Hamas military operative regardless of rank],” the source continued. “That is a lot of houses. Hamas members who don’t really matter for anything live in homes across Gaza. So they mark the home and bomb the house and kill everyone there.”
    A concerted policy to bomb family homes

    On Oct. 22, the Israeli Air Force bombed the home of the Palestinian journalist Ahmed Alnaouq in the city of Deir al-Balah. Ahmed is a close friend and colleague of mine; four years ago, we founded a Hebrew Facebook page called “Across the Wall,” with the aim of bringing Palestinian voices from Gaza to the Israeli public.

    The strike on Oct. 22 collapsed blocks of concrete onto Ahmed’s entire family, killing his father, brothers, sisters, and all of their children, including babies. Only his 12-year-old niece, Malak, survived and remained in a critical condition, her body covered in burns. A few days later, Malak died.

    Twenty-one members of Ahmed’s family were killed in total, buried under their home. None of them were militants. The youngest was 2 years old; the oldest, his father, was 75. Ahmed, who is currently living in the UK, is now alone out of his entire family.

    Ahmed’s family WhatsApp group is titled “Better Together.” The last message that appears there was sent by him, a little after midnight on the night he lost his family. “Someone let me know that everything is fine,” he wrote. No one answered. He fell asleep, but woke up in a panic at 4 a.m. Drenched in sweat, he checked his phone again. Silence. Then he received a message from a friend with the terrible news.

    Ahmed’s case is common in Gaza these days. In interviews to the press, heads of Gaza hospitals have been echoing the same description: families enter hospitals as a succession of corpses, a child followed by his father followed by his grandfather. The bodies are all covered in dirt and blood.

    According to former Israeli intelligence officers, in many cases in which a private residence is bombed, the goal is the “assassination of Hamas or Jihad operatives,” and such targets are attacked when the operative enters the home. Intelligence researchers know if the operative’s family members or neighbors may also die in an attack, and they know how to calculate how many of them may die. Each of the sources said that these are private homes, where in the majority of cases, no military activity is carried out.

    +972 and Local Call do not have data regarding the number of military operatives who were indeed killed or wounded by aerial strikes on private residences in the current war, but there is ample evidence that, in many cases, none were military or political operatives belonging to Hamas or Islamic Jihad.

    On Oct. 10, the Israeli Air Force bombed an apartment building in Gaza’s Sheikh Radwan neighborhood, killing 40 people, most of them women and children. In one of the shocking videos taken following the attack, people are seen screaming, holding what appears to be a doll pulled from the ruins of the house, and passing it from hand to hand. When the camera zooms in, one can see that it is not a doll, but the body of a baby.

    One of the residents said that 19 members of his family were killed in the strike. Another survivor wrote on Facebook that he only found his son’s shoulder in the rubble. Amnesty investigated the attack and discovered that a Hamas member lived on one of the upper floors of the building, but was not present at the time of the attack.

    The bombing of family homes where Hamas or Islamic Jihad operatives supposedly live likely became a more concerted IDF policy during Operation Protective Edge in 2014. Back then, 606 Palestinians — about a quarter of the civilian deaths during the 51 days of fighting — were members of families whose homes were bombed. A UN report defined it in 2015 as both a potential war crime and “a new pattern” of action that “led to the death of entire families.”

    In 2014, 93 babies were killed as a result of Israeli bombings of family homes, of which 13 were under 1 year old. A month ago, 286 babies aged 1 or under were already identified as having been killed in Gaza, according to a detailed ID list with the ages of victims published by the Gaza Health Ministry on Oct. 26. The number has since likely doubled or tripled.

    However, in many cases, and especially during the current attacks on Gaza, the Israeli army has carried out attacks that struck private residences even when there is no known or clear military target. For example, according to the Committee to Protect Journalists, by Nov. 29, Israel had killed 50 Palestinian journalists in Gaza, some of them in their homes with their families.

    Roshdi Sarraj, 31, a journalist from Gaza who was born in Britain, founded a media outlet in Gaza called “Ain Media.” On Oct. 22, an Israeli bomb struck his parents’ home where he was sleeping, killing him. The journalist Salam Mema similarly died under the ruins of her home after it was bombed; of her three young children, Hadi, 7, died, while Sham, 3, has not yet been found under the rubble. Two other journalists, Duaa Sharaf and Salma Makhaimer, were killed together with their children in their homes.

    Israeli analysts have admitted that the military effectiveness of these kinds of disproportionate aerial attacks is limited. Two weeks after the start of the bombings in Gaza (and before the ground invasion) — after the bodies of 1,903 children, approximately 1,000 women, and 187 elderly men were counted in the Gaza Strip — Israeli commentator Avi Issacharoff tweeted: “As hard as it is to hear, on the 14th day of fighting, it does not appear that the military arm of Hamas has been significantly harmed. The most significant damage to the military leadership is the assassination of [Hamas commander] Ayman Nofal.”
    ‘Fighting human animals’

    Hamas militants regularly operate out of an intricate network of tunnels built under large stretches of the Gaza Strip. These tunnels, as confirmed by the former Israeli intelligence officers we spoke to, also pass under homes and roads. Therefore, Israeli attempts to destroy them with aerial strikes are in many cases likely to lead to the killing of civilians. This may be another reason for the high number of Palestinian families wiped out in the current offensive.

    The intelligence officers interviewed for this article said that the way Hamas designed the tunnel network in Gaza knowingly exploits the civilian population and infrastructure above ground. These claims were also the basis of the media campaign that Israel conducted vis-a-vis the attacks and raids on Al-Shifa Hospital and the tunnels that were discovered under it.

    Israel has also attacked a large number of military targets: armed Hamas operatives, rocket launcher sites, snipers, anti-tank squads, military headquarters, bases, observation posts, and more. From the beginning of the ground invasion, aerial bombardment and heavy artillery fire have been used to provide backup to Israeli troops on the ground. Experts in international law say these targets are legitimate, as long as the strikes comply with the principle of proportionality.

    In response to an enquiry from +972 and Local Call for this article, the IDF Spokesperson stated: “The IDF is committed to international law and acts according to it, and in doing so attacks military targets and does not attack civilians. The terrorist organization Hamas places its operatives and military assets in the heart of the civilian population. Hamas systematically uses the civilian population as a human shield, and conducts combat from civilian buildings, including sensitive sites such as hospitals, mosques, schools, and UN facilities.”

    Intelligence sources who spoke to +972 and Local Call similarly claimed that in many cases Hamas “deliberately endangers the civilian population in Gaza and tries to forcefully prevent civilians from evacuating.” Two sources said that Hamas leaders “understand that Israeli harm to civilians gives them legitimacy in fighting.”

    At the same time, while it’s hard to imagine now, the idea of dropping a one-ton bomb aimed at killing a Hamas operative yet ending up killing an entire family as “collateral damage” was not always so readily accepted by large swathes of Israeli society. In 2002, for example, the Israeli Air Force bombed the home of Salah Mustafa Muhammad Shehade, then the head of the Al-Qassam Brigades, Hamas’ military wing. The bomb killed him, his wife Eman, his 14-year-old daughter Laila, and 14 other civilians, including 11 children. The killing caused a public uproar in both Israel and the world, and Israel was accused of committing war crimes.

    That criticism led to a decision by the Israeli army in 2003 to drop a smaller, quarter-ton bomb on a meeting of top Hamas officials — including the elusive leader of Al-Qassam Brigades, Mohammed Deif — taking place in a residential building in Gaza, despite the fear that it would not be powerful enough to kill them. In his book “To Know Hamas,” veteran Israeli journalist Shlomi Eldar wrote that the decision to use a relatively small bomb was due to the Shehade precedent, and the fear that a one-ton bomb would kill the civilians in the building as well. The attack failed, and the senior military wing officers fled the scene.

    In December 2008, in the first major war that Israel waged against Hamas after it seized power in Gaza, Yoav Gallant, who at the time headed the IDF Southern Command, said that for the first time Israel was “hitting the family homes” of senior Hamas officials with the aim of destroying them, but not harming their families. Gallant emphasized that the homes were attacked after the families were warned by a “knock on the roof,” as well as by phone call, after it was clear that Hamas military activity was taking place inside the house.

    After 2014’s Protective Edge, during which Israel began to systematically strike family homes from the air, human rights groups like B’Tselem collected testimonies from Palestinians who survived these attacks. The survivors said the homes collapsed in on themselves, glass shards cut the bodies of those inside, the debris “smells of blood,” and people were buried alive.

    This deadly policy continues today — thanks in part to the use of destructive weaponry and sophisticated technology like Habsora, but also to a political and security establishment that has loosened the reins on Israel’s military machinery. Fifteen years after insisting that the army was taking pains to minimize civilian harm, Gallant, now Defense Minister, has clearly changed his tune. “We are fighting human animals and we act accordingly,” he said after October 7.

    https://www.972mag.com/mass-assassination-factory-israel-calculated-bombing-gaza

    #bombardement #assassinat_de_masse #Gaza #7_octobre_2023 #Israël #bombardements #AI #IA #intelligence_artificielle #armée_israélienne #doctrine_Dahiya

    via @freakonometrics

    ici aussi via @arno:
    https://seenthis.net/messages/1029469

    • #The_Gospel’: how Israel uses AI to select bombing targets in Gaza

      Concerns over data-driven ‘factory’ that significantly increases the number of targets for strikes in the Palestinian territory

      Israel’s military has made no secret of the intensity of its bombardment of the Gaza Strip. In the early days of the offensive, the head of its air force spoke of relentless, “around the clock” airstrikes. His forces, he said, were only striking military targets, but he added: “We are not being surgical.”

      There has, however, been relatively little attention paid to the methods used by the Israel Defense Forces (IDF) to select targets in Gaza, and to the role artificial intelligence has played in their bombing campaign.

      As Israel resumes its offensive after a seven-day ceasefire, there are mounting concerns about the IDF’s targeting approach in a war against Hamas that, according to the health ministry in Hamas-run Gaza, has so far killed more than 15,000 people in the territory.

      The IDF has long burnished its reputation for technical prowess and has previously made bold but unverifiable claims about harnessing new technology. After the 11-day war in Gaza in May 2021, officials said Israel had fought its “first AI war” using machine learning and advanced computing.

      The latest Israel-Hamas war has provided an unprecedented opportunity for the IDF to use such tools in a much wider theatre of operations and, in particular, to deploy an AI target-creation platform called “the Gospel”, which has significantly accelerated a lethal production line of targets that officials have compared to a “factory”.

      The Guardian can reveal new details about the Gospel and its central role in Israel’s war in Gaza, using interviews with intelligence sources and little-noticed statements made by the IDF and retired officials.

      This article also draws on testimonies published by the Israeli-Palestinian publication +972 Magazine and the Hebrew-language outlet Local Call, which have interviewed several current and former sources in Israel’s intelligence community who have knowledge of the Gospel platform.

      Their comments offer a glimpse inside a secretive, AI-facilitated military intelligence unit that is playing a significant role in Israel’s response to the Hamas massacre in southern Israel on 7 October.

      The slowly emerging picture of how Israel’s military is harnessing AI comes against a backdrop of growing concerns about the risks posed to civilians as advanced militaries around the world expand the use of complex and opaque automated systems on the battlefield.

      “Other states are going to be watching and learning,” said a former White House security official familiar with the US military’s use of autonomous systems.

      The Israel-Hamas war, they said, would be an “important moment if the IDF is using AI in a significant way to make targeting choices with life-and-death consequences”.

      From 50 targets a year to 100 a day

      In early November, the IDF said “more than 12,000” targets in Gaza had been identified by its target administration division.

      Describing the unit’s targeting process, an official said: “We work without compromise in defining who and what the enemy is. The operatives of Hamas are not immune – no matter where they hide.”

      The activities of the division, formed in 2019 in the IDF’s intelligence directorate, are classified.

      However a short statement on the IDF website claimed it was using an AI-based system called Habsora (the Gospel, in English) in the war against Hamas to “produce targets at a fast pace”.

      The IDF said that “through the rapid and automatic extraction of intelligence”, the Gospel produced targeting recommendations for its researchers “with the goal of a complete match between the recommendation of the machine and the identification carried out by a person”.

      Multiple sources familiar with the IDF’s targeting processes confirmed the existence of the Gospel to +972/Local Call, saying it had been used to produce automated recommendations for attacking targets, such as the private homes of individuals suspected of being Hamas or Islamic Jihad operatives.

      In recent years, the target division has helped the IDF build a database of what sources said was between 30,000 and 40,000 suspected militants. Systems such as the Gospel, they said, had played a critical role in building lists of individuals authorised to be assassinated.

      Aviv Kochavi, who served as the head of the IDF until January, has said the target division is “powered by AI capabilities” and includes hundreds of officers and soldiers.

      In an interview published before the war, he said it was “a machine that produces vast amounts of data more effectively than any human, and translates it into targets for attack”.

      According to Kochavi, “once this machine was activated” in Israel’s 11-day war with Hamas in May 2021 it generated 100 targets a day. “To put that into perspective, in the past we would produce 50 targets in Gaza per year. Now, this machine produces 100 targets a single day, with 50% of them being attacked.”

      Precisely what forms of data are ingested into the Gospel is not known. But experts said AI-based decision support systems for targeting would typically analyse large sets of information from a range of sources, such as drone footage, intercepted communications, surveillance data and information drawn from monitoring the movements and behaviour patterns of individuals and large groups.

      The target division was created to address a chronic problem for the IDF: in earlier operations in Gaza, the air force repeatedly ran out of targets to strike. Since senior Hamas officials disappeared into tunnels at the start of any new offensive, sources said, systems such as the Gospel allowed the IDF to locate and attack a much larger pool of more junior operatives.

      One official, who worked on targeting decisions in previous Gaza operations, said the IDF had not previously targeted the homes of junior Hamas members for bombings. They said they believed that had changed for the present conflict, with the houses of suspected Hamas operatives now targeted regardless of rank.

      “That is a lot of houses,” the official told +972/Local Call. “Hamas members who don’t really mean anything live in homes across Gaza. So they mark the home and bomb the house and kill everyone there.”
      Targets given ‘score’ for likely civilian death toll

      In the IDF’s brief statement about its target division, a senior official said the unit “produces precise attacks on infrastructure associated with Hamas while inflicting great damage to the enemy and minimal harm to non-combatants”.

      The precision of strikes recommended by the “AI target bank” has been emphasised in multiple reports in Israeli media. The Yedioth Ahronoth daily newspaper reported that the unit “makes sure as far as possible there will be no harm to non-involved civilians”.

      A former senior Israeli military source told the Guardian that operatives use a “very accurate” measurement of the rate of civilians evacuating a building shortly before a strike. “We use an algorithm to evaluate how many civilians are remaining. It gives us a green, yellow, red, like a traffic signal.”

      However, experts in AI and armed conflict who spoke to the Guardian said they were sceptical of assertions that AI-based systems reduced civilian harm by encouraging more accurate targeting.

      A lawyer who advises governments on AI and compliance with humanitarian law said there was “little empirical evidence” to support such claims. Others pointed to the visible impact of the bombardment.

      “Look at the physical landscape of Gaza,” said Richard Moyes, a researcher who heads Article 36, a group that campaigns to reduce harm from weapons.

      “We’re seeing the widespread flattening of an urban area with heavy explosive weapons, so to claim there’s precision and narrowness of force being exerted is not borne out by the facts.”

      According to figures released by the IDF in November, during the first 35 days of the war Israel attacked 15,000 targets in Gaza, a figure that is considerably higher than previous military operations in the densely populated coastal territory. By comparison, in the 2014 war, which lasted 51 days, the IDF struck between 5,000 and 6,000 targets.

      Multiple sources told the Guardian and +972/Local Call that when a strike was authorised on the private homes of individuals identified as Hamas or Islamic Jihad operatives, target researchers knew in advance the number of civilians expected to be killed.

      Each target, they said, had a file containing a collateral damage score that stipulated how many civilians were likely to be killed in a strike.

      One source who worked until 2021 on planning strikes for the IDF said “the decision to strike is taken by the on-duty unit commander”, some of whom were “more trigger happy than others”.

      The source said there had been occasions when “there was doubt about a target” and “we killed what I thought was a disproportionate amount of civilians”.

      An Israeli military spokesperson said: “In response to Hamas’ barbaric attacks, the IDF operates to dismantle Hamas military and administrative capabilities. In stark contrast to Hamas’ intentional attacks on Israeli men, women and children, the IDF follows international law and takes feasible precautions to mitigate civilian harm.”
      ‘Mass assassination factory’

      Sources familiar with how AI-based systems have been integrated into the IDF’s operations said such tools had significantly sped up the target creation process.

      “We prepare the targets automatically and work according to a checklist,” a source who previously worked in the target division told +972/Local Call. “It really is like a factory. We work quickly and there is no time to delve deep into the target. The view is that we are judged according to how many targets we manage to generate.”

      A separate source told the publication the Gospel had allowed the IDF to run a “mass assassination factory” in which the “emphasis is on quantity and not on quality”. A human eye, they said, “will go over the targets before each attack, but it need not spend a lot of time on them”.

      For some experts who research AI and international humanitarian law, an acceleration of this kind raises a number of concerns.

      Dr Marta Bo, a researcher at the Stockholm International Peace Research Institute, said that even when “humans are in the loop” there is a risk they develop “automation bias” and “over-rely on systems which come to have too much influence over complex human decisions”.

      Moyes, of Article 36, said that when relying on tools such as the Gospel, a commander “is handed a list of targets a computer has generated” and they “don’t necessarily know how the list has been created or have the ability to adequately interrogate and question the targeting recommendations”.

      “There is a danger,” he added, “that as humans come to rely on these systems they become cogs in a mechanised process and lose the ability to consider the risk of civilian harm in a meaningful way.”

      https://www.theguardian.com/world/2023/dec/01/the-gospel-how-israel-uses-ai-to-select-bombing-targets

    • Comment l’armée israélienne utilise l’intelligence artificielle pour bombarder Gaza

      Suggestions de cibles, plans d’attaque automatisés : des outils algorithmiques, développés par Tsahal ou des entreprises privées, servent à mener une guerre « totale » à Gaza. D’anciens officiers du renseignement parlent d’une « usine d’assassinat de masse ».

      L’intelligence artificielle mise au service du bombardement sur la bande de Gaza, l’un des plus destructeurs et meurtriers du XXIe siècle. L’idée, qui appartenait il y a peu à la science-fiction, est désormais une réalité. L’armée israélienne le revendique officiellement dans sa communication.

      Le sujet, qui avait déjà intéressé plusieurs titres de la presse israélienne et internationale ces dernières années, a été remis sur le devant de la scène, ces derniers jours, par une longue enquête du média israélo-palestinien de gauche +972, publiée le 30 novembre. En s’appuyant sur des témoignages de militaires et d’ex-militaires, l’article détaille les rouages de la campagne aérienne sans précédent menée par Tsahal sur Gaza depuis le 7 octobre. Et l’usage, fait par l’armée dans ce contexte, d’outils d’intelligence artificielle.
      Tsahal revendique une « guerre par IA »

      L’utilisation de ce type de technologies dans un cadre militaire par les forces israéliennes a été documentée à plusieurs reprises. En 2021, après la campagne de bombardements menée pendant onze jours sur Gaza, le Jerusalem Post rapportait que Tsahal revendiquait avoir mené cette année-là la première « guerre par IA », mentionnant plusieurs outils algorithmiques destinés à optimiser l’action sur le terrain. Le quotidien israélien nommait alors trois algorithmes, nommés « Alchemist », « Gospel », et « Depth of Wisdom ». Un autre système, « Fire Factory », a été décrit en juillet 2023 par le média Bloomberg.

      Dans un contexte militaire, l’IA est utilisée pour analyser un très grand nombre de données issues du renseignement (ou de la logistique dans certains cas), et estimer rapidement les effets des différents choix stratégiques possibles. Deux outils, en particulier, seraient utilisés par Tsahal dans le cadre des attaques menées depuis le 7 octobre. Le premier, « Gospel » (ou « Habsora »), vise à suggérer les cibles les plus pertinentes pour une attaque, dans un périmètre donné. Le second, « Fire Factory », sert à optimiser, en temps réel, les plans d’attaques des avions et des drones, en fonction de la nature des cibles choisies. L’algorithme se chargerait de calculer la quantité de munitions nécessaires, d’attribuer les cibles aux différents avions et drones, ou de déterminer l’ordre le plus pertinent pour les attaques.

      Une capture d’écran de « Fire Factory », publiée en juillet par Bloomberg à titre d’illustration, montre une carte avec plusieurs cibles entourées, ainsi qu’une frise chronologique sur laquelle se succèdent différentes frappes. A noter que la séquence d’attaque présentée est fictive ou que, tout du moins, un certain nombre d’éléments à l’image ont été altérés avant publication, les noms des cibles en hébreu étant ici fantaisistes (des restaurants de Tel Aviv, par exemple).

      Toujours d’après Bloomberg, les systèmes d’intelligence artificielle de l’armée israélienne seraient développés par l’armée elle-même, mais aussi par des acteurs privés, comme l’entreprise du secteur de la défense Rafael, qui fournirait « Fire Factory ». A propos d’un outil du même genre (mais d’un autre nom), l’entreprise vante sur son site « un changement de paradigme révolutionnaire dans l’analyse de la situation et le circuit entre le capteur et le tireur, permettant une efficacité, une vitesse et une précision sans précédent ».
      De 50 cibles par an à 100 cibles par jour

      Dans les deux cas, les systèmes sont supervisés (d’après les déclarations de Tsahal cet été à Bloomberg) par des opérateurs humains qui, derrière l’écran, doivent vérifier et approuver tant les cibles que les plans de raids. Dit autrement, ces systèmes ne prendraient pas directement la décision de tirer, bien qu’une partie du processus soit automatisé. Selon des représentants des forces armées israéliennes interrogées par Bloomberg, ces solutions informatiques avaient été élaborées dans l’hypothèse de la conduire d’une « guerre totale » (« all-out war »).

      D’après le média +972, l’utilisation de ces solutions technologiques explique comment l’armée israélienne a pu bombarder la bande de Gaza à un rythme aussi effréné (15 000 cibles durant les seuls 35 premiers jours de bombardement, selon les chiffres mêmes de Tsahal). De fait, dans un communiqué publié début novembre, les forces armées israéliennes reconnaissaient elles-mêmes que « Gospel » (cité nommément) leur permettait de générer, de manière automatique, « des cibles à un rythme rapide ».

      Dans un article paru fin juin sur le média israélien YNet, l’ancien chef d’état-major de l’armée israélienne Aviv Kochavi expliquait que, lors de la guerre de 2021, « Gospel » générait 100 cibles par jour, ajoutant : « Pour mettre cela en perspective, dans le passé, nous produisions 50 cibles à Gaza par an. » Et de préciser que, lors de ces opérations militaires, la moitié des cibles suggérées par le logiciel avaient été attaquées. Au regard du rythme auquel l’algorithme propose de nouvelles cibles à bombarder, d’anciens officiers de renseignement critiques du procédé, interrogés par +972, assimilent le processus à une « usine d’assassinat de masse ».
      « Rien n’arrive par hasard »

      Les pertes civiles font partie des éléments dont « Gospel » tient compte pour identifier de nouvelles cibles. En effet, selon l’enquête de +972, l’armée israélienne dispose d’informations sur la majorité des cibles potentielles à Gaza, permettant notamment d’estimer le nombre de personnes civiles susceptibles d’être tuées en cas de frappes. Or, selon une autre source interrogée par le média israélien, depuis le 7 octobre, le nombre de morts civils jugé acceptable par le commandement militaire israélien dans l’objectif d’atteindre un dirigeant du Hamas serait passé de « dizaines » à « des centaines ».

      Nous ne sommes pas le Hamas. Ce ne sont pas des missiles aléatoires. Tout est intentionnel.
      — Une source anonyme au média israélien « +972 »

      « Rien n’arrive par hasard, déclare une autre source aux journalistes de +972. Lorsqu’une fillette de 3 ans est tuée dans une maison à Gaza, c’est parce que quelqu’un, dans l’armée, a décidé que ce n’était pas grave qu’elle soit tuée – que c’était un prix qui valait la peine d’être payé pour frapper [une autre] cible. Nous ne sommes pas le Hamas. Ce ne sont pas des missiles aléatoires. Tout est intentionnel. Nous savons exactement combien de dommages collatéraux il y a dans chaque maison. »
      Des milliers d’arbitrages invisibles

      Outre l’intensification des frappes permise par ces outils, se pose également la question de la qualité des données de renseignement sur lesquelles reposent les analyses. En 2020, une enquête du quotidien britannique The Independent, citant des militaires israéliens, pointait déjà des failles dans le cibles visées par les bombardements de l’armée de l’air israélienne, y compris sur des cibles obsolètes, pour remplir des quotas.

      Si ces données sont imprécises, périmées ou erronées, les suggestions logicielles n’auront aucune valeur stratégique. Or, si d’après un militaire interrogé par Bloomberg, une partie du choix des IA est transmise aux militaires décisionnaires, ces derniers ignorent le détail des milliers d’arbitrages invisibles réalisés par l’IA, et ne peuvent pas interroger leur fiabilité ou leur pertinence. De façon plus générale, l’utilisation de ces algorithmes rend plus difficile, pour les militaires, de comprendre ou de justifier leurs décisions.

      https://www.liberation.fr/checknews/comment-larmee-israelienne-utilise-lintelligence-artificielle-pour-bombar

    • Gaza: una “fabbrica di omicidi di massa” grazie all’intelligenza artificiale

      Israele ha impiegato un sistema di intelligenza artificiale per generare obiettivi di morte che ha trasformato Gaza in una “fabbrica di omicidi di massa”, secondo un nuovo rapporto investigativo, di forte impatto, pubblicato dall’organo israeliano di informazione +972 Magazine. Il sistema differisce in modo significativo dalle precedenti operazioni militari, provocando uccisioni indiscriminate e un numero estremamente elevato di vittime civili durante l’attuale offensiva di Israele a Gaza.

      L’esercito israeliano dispone di dossier che riguardano la stragrande maggioranza dei potenziali obiettivi a Gaza – comprese le case – e che stabiliscono il numero di civili che probabilmente saranno uccisi in caso di attacco, hanno dichiarato le fonti a +972. Questo numero è calcolato e conosciuto in anticipo, e le unità di intelligence dell’esercito sanno anche, poco prima di effettuare un attacco, quanti civili saranno sicuramente uccisi.

      Mettendo in evidenza lo scioccante disprezzo per la vita dei civili, il rapporto ha rilevato che il comando militare israeliano ha consapevolmente approvato l’uccisione di centinaia di civili palestinesi nel tentativo di assassinare un singolo comandante militare di spicco di Hamas. “I numeri sono aumentati da decine di morti civili [permessi] come danni collaterali nell’ambito di un attacco a un alto funzionario nelle operazioni precedenti, a centinaia di morti civili come danni collaterali”, ha dichiarato una fonte a +972.

      I protocolli sviluppati per la selezione degli obiettivi utilizzati da Israele hanno visto l’esercito aumentare significativamente i bombardamenti di infrastrutture che non sono di natura prettamente militare. Queste includono residenze private, edifici pubblici, infrastrutture e grattacieli che, secondo le fonti, l’esercito definisce “obiettivi di potere”.

      “Nulla accade per caso”, ha riferito un’altra fonte.

      “Quando una bambina di 3 anni viene uccisa in una casa a Gaza, è perché qualcuno nell’esercito ha deciso che non costituiva un grosso problema il fatto di ucciderla, che era un prezzo da pagare per colpire [un altro] obiettivo”.

      “Noi non siamo Hamas. Questi non sono razzi casuali. Tutto è intenzionale. Sappiamo esattamente quanti danni collaterali ci sono in ogni casa”.

      Gli ingenti danni alla vita dei civili a Gaza sono dovuti all’uso diffuso di un sistema di intelligenza artificiale chiamato Habsora (Il Vangelo). A quanto pare, il sistema raccomanda potenziali obiettivi di Gaza con un ritmo automatizzato senza precedenti. Citando ex ufficiali, l’indagine sostiene che questa tecnologia consente una “fabbrica di omicidi di massa” che privilegia la quantità rispetto all’accuratezza, permettendo danni collaterali più elevati. L’obiettivo è stato esplicitamente menzionato dal portavoce dell’esercito israeliano Daniel Hagari che, all’inizio dell’operazione militare israeliana di ottobre, ha dichiarato: “L’enfasi è sul danno e non sulla precisione”.

      Sebbene non sia mai accaduto che l’esercito israeliano abbia attaccato oltre 1.000 obiettivi energetici in cinque giorni, secondo il rapporto, l’idea di provocare devastazioni di massa nelle aree civili per scopi strategici è stata formulata anche in precedenti operazioni militari a Gaza, affinate dai tempi della cosiddetta “Dottrina Dahiya” applicata durante la Seconda Guerra del Libano del 2006.

      Secondo la dottrina – sviluppata dall’ex capo di Stato Maggiore dell’IDF Gadi Eizenkot, che ora è membro della Knesset e fa parte dell’attuale gabinetto di guerra – in una guerra contro gruppi di guerriglieri come Hamas o Hezbollah, Israele deve usare una forza sproporzionata e schiacciante, colpendo le infrastrutture civili e governative, al fine di stabilire una deterrenza e costringere la popolazione civile a fare pressione sui gruppi per porre fine ai loro attacchi. Si ritiene che il concetto di “obiettivi di potere” sia nato da questa stessa logica.

      Finora sono stati uccisi oltre 15.000 palestinesi, tra cui un numero sproporzionatamente alto di donne, bambini e anziani che non erano militanti. L’uccisione indiscriminata da parte di Israele è stata descritta come un “caso da manuale di genocidio” dai maggiori esperti nel campo degli studi sui genocidi.

      Il bilancio delle vittime civili e delle distruzioni a Gaza ha spinto i gruppi per i diritti umani e alcuni studi legali a chiedere indagini indipendenti per far emergere le responsabilità di quello che, secondo molti, è un genocidio.

      https://www.osservatoriorepressione.info/gaza-fabbrica-omicidi-massa-grazie-allintelligenza-artific

  • Contrôler les assistés - Genèses et usages d’un mot d’ordre. Vincent Dubois, Raisons d’agir, 2021, 456 p.
    François Testard, Revue des politiques sociales et familiales 2022/4 (n°145), pages
    https://www.cairn.info/revue-des-politiques-sociales-et-familiales-2022-4-page-121.htm

    Les travaux de recherche du sociologue et politiste V. Dubois, professeur à l’institut d’études politiques (IEP) de l’université de Strasbourg, s’inscrivent dans une approche critique de l’action publique. Dans Contrôler les assistés. Genèses et usages d’un mot d’ordre, il étudie les transformations contemporaines de l’#État_social, en examinant l’évolution et l’impact des politiques de #surveillances et de #sanctions à l’égard des populations les plus #précaires. Dans la continuité de son ouvrage publié en 1999 sur l’analyse du traitement administratif de la misère au sein des guichets des Caisses d’allocations familiales (#Caf), il décrit la montée en puissance d’un nouvel impératif moral, politique, bureaucratique et gestionnaire, en France comme ailleurs en Europe : celui de contrôler les « #assistés », définis comme les « agents sociaux en tant qu’ils sont insérés dans des structures institutionnelles de protection sociale dont ils sont largement dépendants » (p. 13). Par protection sociale, V. Dubois désigne plus particulièrement certaines aides versées par les Caf : allocations de logement, allocations familiales, revenu de solidarité active (RSA). Engagée très tôt dans une politique de contrôle, la Caisse nationale des Allocations familiales (Cnaf) représente ainsi, selon lui, « l’opérateur central du contrôle des assistés en France » (p. 52).

    2 V. Dubois précise qu’avant cet ouvrage, le contrôle des bénéficiaires des #prestation_ sociales n’avait fait l’objet que de très peu de recherches spécifiques, réalisées aux États-Unis, au Royaume-Uni et au Canada principalement . Ces travaux s’inscrivent dans des champs disciplinaires (travail social, criminologie, politiques sociales, etc.) dans lesquels la #sociologie n’est pas toujours au centre de l’analyse et abordent de manière partielle la thématique du contrôle, se concentrant sur les #usagers, leurs expériences, leurs perceptions et leurs réactions, notamment sur leurs modes de résistance. « Les relations au sein des champs politiques et bureaucratiques qui ont présidé à l’élaboration des dispositifs » (p. 41) n’y sont que partiellement traitées. Cette revue de littérature permet à V. Dubois de souligner l’aspect inédit de sa démarche, qui place le contrôle comme objet central d’étude, convoquant différents courants sociologiques , notamment autour de trois dimensions d’analyse : « les évolutions des politiques sociales et des représentations qui leur sont associées, la fabrication des dispositifs et des politiques de contrôle et la manière dont ce contrôle s’exerce en pratique » (p. 41-42).

    Le chercheur met en corrélation l’essor sans précédent des thématiques de « l’#assistanat » et de la #fraude aux prestations sociales, dite « #fraude_sociale », dans le débat public, politique et médiatique depuis les années 1990, et l’évolution des pratiques de contrôle.

    #livre #RSA #APL #AAH

  • Un collectif de plus de 120 médecins généralistes dénonce des pressions de l’assurance maladie pour réduire les #arrêts_de_travail
    https://www.liberation.fr/idees-et-debats/tribunes/arrets-de-travail-des-medecins-denoncent-des-pressions-de-lassurance-mala

    En cette fin 2023, des milliers de médecins traitants sont « priés » par l’Assurance maladie de prescrire moins d’arrêts de travail, sur ordre de Bercy. « Priés », ou, plus exactement menacés de sanctions s’ils n’appliquent pas les procédures de mises sous objectif (MSO), et de mises sous accord préalable (MSAP).

    La MSO consiste à faire signer au médecin un contrat avec l’#Assurance_maladie, l’engageant à baisser ses prescriptions d’arrêt de travail d’un certain pourcentage. Si le médecin n’y parvient pas, il est sanctionné par une #amende de 6 800 euros en moyenne, renouvelable après chaque période d’observation… S’il refuse la MSO, le médecin se voit imposer la MSAP, qui l’oblige, pour chaque prescription d’arrêt, à solliciter l’accord préalable du médecin-conseil de l’Assurance maladie. Il est en quelque sorte mis sous tutelle : à la fois infantilisé vis-à-vis de ses patients, et culpabilisé puisqu’il sera rendu responsable par la Sécurité sociale du retard de paiement des indemnités journalières que cela entraîne.

    Ces procédures sont appliquées tous les ans depuis 2004 à de nombreux médecins désignés « forts prescripteurs ». Mais en 2023, le nombre de médecins déclarés en excès statistique et donc inquiétés par la Sécurité sociale a explosé, touchant plusieurs milliers d’entre eux, soit environ un quart des médecins traitants.

    Dans le viseur de la Sécu

    Chaque médecin traitant est statistiquement comparé à un groupe de médecins estimé comparable, alors que cette comparaison repose presque exclusivement sur des critères socio-économiques de sa commune d’exercice, et non pas sur les pathologies de ses patients. Or, une patientèle peut être très différente d’un médecin à l’autre, et donc générer d’importants écarts de prescription.

    Par exemple, un médecin installé dans un quartier « populaire » risque d’avoir beaucoup de patients pratiquant des travaux manuels et pénibles, présentant des pathologies musculo-squelettiques, par exemple des tendinites, nécessitant souvent des arrêts de #travail.

    D’autres médecins traitants qui pratiquent la psychothérapie prennent en charge de nombreux patients fragiles au niveau psychiatrique, dont l’état de santé nécessite parfois des prescriptions d’arrêts longs ou répétés. Ces médecins se trouvent de facto dans le viseur de la Sécurité sociale.

    En outre, cette comparaison se base sur des indicateurs parfois inexacts : arrêts de travail prescrits par d’autres médecins imputés au médecin traitant, failles quotidiennes dans les logiciels de l’Assurance maladie. Il est fréquent que des médecins se voient attribuer certains actes techniques qu’ils ne pratiquent jamais !

    L’Assurance maladie ne semble plus s’intéresser à la #santé des #patients. Lors de nos convocations à la Sécurité sociale, nous devons nous justifier sans donner d’éléments médicaux. Quelles que soient nos explications, l’entretien se termine presque toujours par une menace de sanctions… Seuls les chiffres comptent, aux dépens de la santé du patient. C’est le #délit_statistique. Nous n’exerçons plus sereinement notre métier : dans notre esprit se télescopent l’intérêt du patient et le nôtre. Soit nous choisissons de prioriser la santé du patient et prescrivons l’arrêt qui nous met en danger statistique, soit nous priorisons notre sécurité statistique et mettons de côté la santé du patient, en contradiction avec notre éthique.

    Des symptômes de souffrance au travail

    Nous appréhendons à présent les consultations qui pourraient mener à la prescription d’un arrêt, perdant parfois l’empathie nécessaire pour nos patients et développons nous-mêmes des symptômes traduisant notre souffrance au travail. Le « #management » que l’Assurance maladie exerce sur nous a de sérieuses analogies avec le management funeste qui fut celui de grandes entreprises… et avec celui que subissent nombre de nos patients en burn-out.

    Par ailleurs, tenir pour seuls responsables les médecins traitants de la hausse du montant des #indemnités_journalières est injuste et contre-productif.

    Cette hausse a bien été expliquée par de nombreux économistes : hausse du nombre d’actifs, de leurs salaires et donc du montant des indemnités journalières, vieillissement des actifs, hausse des maladies de longue durée, des maladies mentales, les suites de Covid, etc. Sans oublier l’impact déprimant et angoissant du monde, entre pandémie, guerres, perte du pouvoir d’achat et bien sûr la question climatique… De plus, le manque global de toutes les spécialités médicales, dont les médecins du travail et de médecins-conseils de la Sécurité sociale chargés de favoriser le retour au travail des patients, ne fait que retarder leur prise en charge et leur retour au travail.

    Par ailleurs, trop de médecins d’autres spécialités délèguent au #médecin_traitant la prescription de l’arrêt de travail qu’ils pourraient rédiger eux-mêmes.

    La France manque cruellement de médecins traitants, avec une baisse des effectifs de plus de 10% depuis 2010. C’est une spécialité très exigeante et l’une des moins rémunérées.

    Laissez-nous soigner !

    Les pressions croissantes de l’Assurance maladie ne font qu’aggraver ce déficit : les jeunes ne veulent plus s’installer, et de nombreux médecins déjà installés se déconventionnent ou se désinstallent, blessés et épuisés.

    Nous acceptons bien entendu les contrôles de l’Assurance maladie, car il s’agit d’argent public, mais uniquement sur des critères médicaux, dossier par dossier. Nous refusons le contrôle statistique, déshumanisé, déconnecté des pathologies de nos patients. Ce ne sont ni des individus standards que nous recevons, ni des chiffres, ce sont des êtres humains, tous différents.

    Laissez-nous exercer notre métier sereinement, qui nous fait accompagner le patient de la naissance jusqu’à la mort, nous place en première ligne, et parfois en dernier rempart quand tout s’effondre.

    Laissez-nous soigner en toute humanité !

    Ni complaisants, ni délinquants. Soignants, tout simplement.

    #soins #maltraitance #médecine #médecine_générale

  • Enfermées dans un contrat engagement jeune (via Yann Gaudin) 
    https://twitter.com/yanngaudin/status/1728337305717387373

    Un autre témoignage sur une autre situation avec #Pôle_emploi :

    « Je suis maman de 2 jumelles de 22 ans qui ont été en décrochage scolaire et qui n’ont donc pas de diplômes.

    Depuis l’âge de 18 ans elles vivotent de petites missions d’#intérim essentiellement dans la #grande_distribution ou en #usine. Lassées de ne pouvoir prétendre à mieux, je les ai encouragées à suivre une #formation. Je travaille dans la fonction publique d’état, au service d’impôts des entreprises et suis en contact avec des comptables qui toute la journée se plaignent de ne pas avoir suffisamment de personnel. Je propose donc à mes filles de voir si ce métier pourrait leur correspondre. Elles se lancent dans des recherches sur le métier et ce qu’il pourrait leur offrir ainsi que les nombreux débouchés.

    C’est donc gonflées à bloc qu’elles se tournent vers Pôle emploi après avoir trouvé une formation d’#assistante_comptable ET plusieurs cabinets qui sont prêts à les prendre en #stage avec la possibilité d’un #emploi par la suite. Elles ont trouvé également le #centre_de_formation qui les prennent après avoir passé un #entretien. Reste plus qu’à obtenir une prescription de Pôle emploi pour finaliser le tout.

    Sauf que lors de leur premier entretien, chacune des conseillères qui les ont reçues individuellement les ont orientées vers un contrat engagement jeune (#CEJ). Elles ont dû suivre des formations d’une journée totalement farfelues : stage de cuisine, de judo, atelier pour apprendre à écrire (chose qu’elles savent parfaitement faire) et j’en passe. Le CEJ impose de nombreux ateliers notamment faire son #CV, sa #lettre_de_motivation, l’apprentissage des outils bureautiques, ateliers qu’elles avaient déjà suivis auparavant dans un autre dispositif à la Mission locale. Elles ont une espèce de #livret qui valide tous ces ateliers. L’une des deux conseillères, plus virulente que l’autre, a commencé à menacer mes deux filles de #radiation si elles ne faisaient pas d’efforts. Mes filles ont commencé leurs démarches en décembre 2022, la formation débutait en avril 2023. Durant ces quelques mois, tout a été prétexte pour ne pas fournir cette prescription et les forcer à suivre les ateliers qui au final permettaient j’imagine à leurs conseillères d’obtenir des primes. [et/ou simplement de remplir leur quota, ndc]

    Et devinez quoi ? Nous sommes en novembre 2023 et elles n’ont pas eu la prescription. Elles sont #captives de leur contrat engagement jeune et totalement abattues moralement. Une des deux est retournée vers l’intérim, l’autre cherche désespérément n’importe quel emploi pour fuir ce contrat. A chacun des entretiens qu’elles ont pu avoir avec leur conseillère, elles se sont vues infantilisées, dévalorisées et culpabilisées. Elles voulaient simplement obtenir une formation qualifiante pour prétendre à des emplois moins précaires dans un secteur qui offre de larges possibilités. Aujourd’hui, elles économisent l’argent qu’elles gagnent en intérim pour se payer ladite formation et ne plus dépendre de Pôle emploi. »

    edit : une réunion de demandeurs de salaire dans une agence Policemploi : menacer pour être obéi
    https://seenthis.net/messages/1028421

    #prescription