• L’#Algérie a refoulé 16 000 migrants dans le #désert nigérien en deux mois

    Depuis le mois d’avril, plus de 16 000 migrants en situation irrégulière, dont des enfants et des femmes, ont été expulsés d’Algérie vers le Niger, selon les autorités. Et ces expulsions représentent plus de la moitié des 31 000 migrants refoulés sur toute l’année 2024 par Alger, souvent dans « des conditions brutales », rappelle l’ONG locale Alarme Phone Sahara.

    L’Algérie a refoulé plus de 16 000 migrants irréguliers africains vers le #Niger depuis avril 2025, dont des femmes et des enfants, soit plus de la moitié des expulsions de 2024, ont annoncé mercredi 4 juin les autorités nigériennes.

    Dimanche et lundi, 1 466 migrants au total sont arrivés à #Assamaka, localité frontalière de l’Algérie, ont indiqué mercredi les autorités préfectorales d’Arlit, une ville du nord du Niger. Le premier groupe, arrivé dimanche, comptait 688 ressortissants d’une dizaine de pays ouest-africains, parmi lesquels 239 Nigériens, ont précisé les autorités.

    Le deuxième groupe, qui rassemblait 778 Nigériens dont 222 mineurs, est arrivé lundi à bord de 13 camions et d’une fourgonnette, ont-elles ajouté.

    Entre le 1er et le 30 mai déjà, 8 086 migrants (5 287 Nigériens et 2 799 personnes d’autres nationalités africaines) avaient été expulsés par Alger, selon un décompte des autorités. En avril, 6 737 autres avaient été refoulés.

    Toutes ces expulsions représentent plus de la moitié des 31 000 migrants refoulés sur toute l’année 2024 par Alger, souvent dans « des conditions brutales », selon l’ONG locale Alarme Phone Sahara. Elle a récemment dénoncé une « violation des droits humains » et exigé « l’arrêt immédiat des rafles et des expulsions massives » par l’Algérie.

    Accélération des retours « volontaires »

    Face à ces arrivées massives - qui ont cours depuis des années -, le Niger avait annoncé en mai vouloir appuyer l’#Organisation_internationale_de_la_migration (#OIM) pour accélérer le #rapatriement dans leur pays d’origine - d’ici juillet - d’environ 4 000 migrants. Les autorités nigériennes disent vouloir éviter un « désastre humanitaire ».

    Mais ces retours « volontaires » prennent du temps. De manière générale, l’OIM est tributaire des processus imposés par les États d’origine pour délivrer les #laissez-passer. Chaque nouvelle exigence de ces derniers - entretiens en vidéoconférence avec le migrant, formulaires rébarbatifs, etc. - entraîne un peu plus de retard pour les migrants originaires de ces pays, bloquant ainsi tout le processus et provoquant l’embolie du système d’accueil onusien sur le territoire nigérien.

    Cette surpopulation de migrants - notamment à Assamaka et #Agadez - concentre toutes les frustrations.

    Cette situation « perturbe l’équilibre sécuritaire » du pays, avait déclaré fin janvier le général Mohamed Toumba, ministre nigérien de l’Intérieur de ce pays gouverné depuis près de deux ans par un régime militaire.
    Le double discours d’Alger

    Les autorités algériennes, elles, affichent un double discours sur leur politique migratoire. D’un côté, Alger expulse ces sans-papiers dans le désert, de l’autre, le pays communique sur leur accueil et leur intégration.

    Les personnes expulsées doivent survivre dans des conditions de vie particulièrement difficiles. Dans un environnement désertique, elles sont confrontées à un climat très hostile qui cumule de très fortes températures (souvent 47°C- 48°C), l’absence d’abri ainsi qu’un manque d’accès à l’eau, à la nourriture et aux soins.

    Abandonnés par Alger dans la zone dite du « #Point_Zero » - un lieu désertique en Algérie à une quinzaine de kilomètres de la frontière avec le Niger, les migrants doivent ensuite parcourir à pied pendant des heures le chemin vers Assamaka où se trouve le #centre_de_transit de l’Organisation internationale des migrations (OIM), le bras de l’ONU qui assiste les retours volontaires des migrants vers leur pays d’origine.

    L’Algérie n’est pas le seul pays de la région à abandonner des migrants dans le désert. La #Libye aussi. Entre le 28 mars et le 25 avril 2025, 792 migrants, majoritairement nigériens, ont débarqué dans des zones désertiques de la région de #Siguidine (centre-est du Niger) après avoir été renvoyés du sol libyen. Parmi eux, on comptait plusieurs femmes et mineurs.

    En Libye, les exilés peuvent être interpellés dans la rue, sur leur lieu de travail, dans leur appartement... puis placés dans des camions de marchandises à destination du sud du pays, près de la frontière nigérienne. D’autres sont expulsés directement depuis les centres de détention libyens, selon Alarme phone Sahara.

    https://www.infomigrants.net/fr/post/64971/lalgerie-a-refoule-16-000-migrants-dans-le-desert-nigerien-en-deux-moi
    #asile #migrations #réfugiés #abandon #expulsions #renvois #déportation #désert #Sahara #désert_du_Sahara #retour_volontaire #désert_du_Ténéré

  • Au Niger, des ONG dénoncent les expulsions massives de migrants de l’Algérie vers le désert du Sahara
    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2025/05/23/au-niger-des-ong-denoncent-les-expulsions-massives-de-migrants-de-l-algerie-

    Au Niger, des ONG dénoncent les expulsions massives de migrants de l’Algérie vers le désert du Sahara
    Par Mustapha Kessous
    « Les arrivées défient toute attente », prévient Azizou Chehou, coordinateur de l’association nigérienne Alarme Phone Sahara, qui défend le droit des exilés dans le Sahel. Le phénomène n’est pas nouveau mais il prend de l’ampleur. Depuis janvier 2025, l’organisation a recensé au moins 5 800 migrants expulsés de l’Algérie vers le nord du Niger. Des chiffres en deçà de ceux donnés par les autorités nigériennes qui dénoncent « une vague de refoulement sans précédent de migrants venant de l’Algérie ».
    Niamey estime que 7 125 migrants – dont 5 148 Nigériens – ont été refoulés sur le premier trimestre et 6 000 personnes pour le seul mois d’avril. En 2023, l’Algérie avait déjà expulsé 26 000 migrants vers le désert nigérien et plus de 31 000 en 2024.
    L’accélération de ces expulsions a suscité une vague de critiques envers l’Algérie. Dans une lettre rendue publique le 20 mai, plusieurs ONG – dont Alarme Phone Sahara et le Réseau Maghreb Sahel sur les migrations (RMSM) – accusent Alger de « délaisser femmes, enfants et personnes malades » à la frontière sud du pays, appelé « point zéro ». Ceux-ci sont ensuite contraints de marcher dans le désert jusqu’à la ville d’Assamaka, à une quinzaine de kilomètres.
    Dans cette zone du Sahara, les températures frôlent les 50 °C. « Un mouroir silencieux », selon les ONG, dénoncé par les migrants et dont les gouvernants sont les premiers responsables. « Ce n’est pas tout le monde qui arrive à Assamaka, rappelle Hassane Boukar, membre du RMSM. Certains meurent en cours de route. »
    En déplacement dans cette localité de 1 500 habitants le 15 mai, le gouverneur d’Agadez, le général Ibrah Boulama Issa, a reconnu que les structures d’accueil pour les migrants – gérées en grande partie par l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) – sont désormais « saturées à plus de 160 % ».
    Selon les statistiques diffusées le 18 mai par la télévision publique du Niger, sa région dispose de 3 560 places d’hébergement réparties entre Agadez (1 000), Arlit (1 500), Assamaka (1 000) et Dirkou (60). Aujourd’hui, un peu moins de 5 900 personnes – des Nigérians et des Guinéens pour la plupart –, y sont pris en charge, dont plus de 2 800 rien qu’à Assamaka. Nombreux sont ceux qui ne bénéficient d’aucun hébergement.
    Face à cette « surpopulation » due à une « pression exercée par l’Algérie », selon les termes du gouverneur d’Agadez, les autorités nigériennes souhaitent « accélérer » le plan de rapatriement des migrants dans leur pays d’origine, coordonné par l’OIM. Il devrait concerner 4 000 personnes jusqu’à juillet. « Cela va permettre de désengorger les centres et à ceux qui viennent d’arriver de trouver de l’espace et d’éviter d’aller errer dans les rues », estime le général Ibrah Boulama Issa, soucieux d’éviter « un désastre humanitaire ».
    Du côté algérien, une source sécuritaire a récemment démenti au Monde les accusations d’expulsions brutales, en affirmant qu’« aucun refoulement ne se fait sans la présence de représentants de l’OIM mais aussi des autorités nigériennes aux frontières ». Le même interlocuteur précise que « le Croissant-Rouge algérien remet aux autorités nigériennes leurs ressortissants conduits à la frontière ».
    Fin avril, le président algérien, Abdelmadjid Tebboune, a déploré l’ampleur des flux migratoires vers son pays, soulignant que « chaque jour, nous conduisons des milliers de migrants aux frontières et, chaque jour, on compte des milliers d’autres arrivants : cela n’est bon ni pour nous ni pour eux ». Le chef de l’Etat s’est dit, en parallèle, pour la première fois, ouvert à la légalisation des travailleurs subsahariens sans papiers dans un cadre de coopération organisé avec les pays voisins.
    Loin d’être convaincues, les ONG appellent dans leur lettre à l’arrêt immédiat des expulsions de ces migrants subsahariens « meurtris et traités de façon déshumanisante ». « Face à ces jeunes qui refusent la fatalité et qui se battent parfois au prix du sacrifice ultime, l’Algérie a développé l’un des systèmes les plus répressifs au monde », écrivent-elles, comparant Assamaka à la prison américaine de Guantanamo.
    Les organisations nigériennes dénoncent également « le silence coupable » de l’Union africaine et des organisations régionales comme la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cedeao) et la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac) « dont les ressortissants se comptent par centaines ou milliers parmi les victimes ». Elles pointent également le silence de l’Union européenne, révélateur d’une certaine « satisfaction face à un sous-traitant qui “fait le boulot” ». Un contentement européen qui vaut pour l’Algérie mais aussi la Tunisie, qui joue les gardes-frontières, en empêchant les départs vers l’Europe.

    #Covid-19#migrant#migration#niger#algerie#agadez #arlit#assamaka#dirkou#routemimigratoire#expulsion#subsaharien#sante#politiquemigratoire#frontiere

  • Le Niger va rapatrier plus de 4 000 migrants expulsés d’Algérie d’ici juillet - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/64632/le-niger-va-rapatrier-plus-de-4-000-migrants-expulses-dalgerie-dici-ju

    Le Niger va rapatrier plus de 4 000 migrants expulsés d’Algérie d’ici juillet
    Par Clémence Cluzel Publié le : 19/05/2025 Dernière modification : 20/05/2025
    Le Niger a annoncé samedi vouloir appuyer l’Organisation internationale de la migration (OIM) pour accélérer le rapatriement dans leur pays d’origine de plus de 4 000 migrants expulsés d’Algérie d’ici juillet. Les autorités nigériennes disent vouloir éviter un "désastre humanitaire" face à cet afflux massif de personnes en situation irrégulière depuis le début de l’année.
    Le Niger envisage de rapatrier dans leur pays d’origine plus de 4 000 migrants expulsés d’Algérie d’ici juillet 2025. Les autorités nigériennes vont "appuyer l’accélération du programme de rapatriement de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) jusqu’au mois de juillet“ a déclaré samedi 17 mai le gouverneur de la région d’Agadez. En déplacement dans le Nord du pays qui concentre les arrivées massives de ces migrants, le général Ibrah Boulama Issa a justifié cette décision comme un moyen d’éviter “un désastre humanitaire”.
    Depuis 2014, le Niger et plus précisément la région du Nord, désertique et voisine de l’Algérie, connait un afflux de migrants irréguliers expulsés d’Algérie. Majoritairement issus d’Afrique de l’Ouest et centrale, ces candidats à la migration passent par le Niger, devenu pays de transit, pour rejoindre par la route la Libye ou l’Algérie et ensuite gagner l’Europe.
    En 2024, l’Algérie a expulsé plus de 31 000 de migrants vers le Niger, contre plus de 26 000 en 2023 selon l’ONG Alarm Phone Sahara (APS). "Au cours du mois d’avril nous avons connu une vague de refoulement sans précédent de migrants venant de l’Algérie", a affirmé le 17 mai le gouverneur d’Agadez à la télévision publique.
    Selon la police d’Assamaka, localité frontalière de l’Algérie, "plus de 6 000 personnes ont été refoulées" au Niger uniquement en avril 2025. Pour comparaison, plus de 7 000 personnes en situation irrégulière avaient été expulsées sur l’ensemble du premier trimestre de l’année. Un pic a été atteint le 19 avril. Ce jour là, les autorités algériennes ont expulsé dans le désert, plus de 1 100 migrants. C’était la première fois qu’autant de personnes étaient refoulées en une seule journée.
    Les autorités algériennes affichent un double discours sur l’accueil et l’emploi des migrants. Alors que le président algérien Abdelmadjij Tebboune s’était dit ouvert à la régulation des travailleurs subsahariens sans-papier employés dans des secteurs en manque de main-d’œuvre lors d’une visite dans le sud-ouest de l’Algérie fin avril, sur le terrain la réalité est tout autre. Alger multiplie les expulsions de migrants illégaux vers le Niger.
    L’ONG Alarme Phone Sahara dénonce les conditions brutales et inhumaines dans lesquelles se déroulent ces refoulements. De nombreux migrants rapportent avoir été abandonnés en plein désert, se retrouvant contraints à parcourir plusieurs kilomètres à pied pour atteindre le village nigérien d’Assamaka. Depuis une dizaine d’années, cette localité située à 15km de la frontière, est devenue le réceptacle des migrants expulsés d’Algérie.
    Les personnes expulsées doivent survivre dans des conditions de vie particulièrement difficiles. Dans un environnement désertique, elles sont confrontées à une environnement très hostile qui cumule de très fortes températures (souvent 47°- 48°), l’absence d’abri ainsi qu’un manque d’accès à l’eau, à la nourriture et aux soins. "Le cas des refoulés que nous recevons de l’Algérie est une situation qui perturbe l’équilibre sécuritaire [du Niger]", avait déclaré fin janvier le général Mohamed Toumba, ministre nigérien de l’Intérieur. Il avait indiqué avoir demandé à l’OIM et au Haut commissariat pour les réfugiés (HCR) "de faire rentrer" les migrants dans leur pays d’origine.
    Conséquence directe de l’accélération de ces expulsions depuis l’Algérie : les centres d’hébergement nigériens - du HCR comme de l’OIM - se retrouvent surpeuplés et peinent à faire face à cet afflux. Une situation qui provoque chez les résidents de ces centres un vif sentiment d’abandon. Dans le centre du HCR à Agadez, la situation n’a cessé de s’envenimer. Depuis 8 mois, les 1 900 exilés hébergés dénoncent leurs conditions de vie. Ils ne demandent pas de "retours volontaires" mais réclament leur réinstallation dans une autre localité du Niger ou dans un pays tiers. Pendant le mois de février, les coupons alimentaires ont été suspendus tandis que huit exilés ont été arrêtées. Depuis 2024, il n’y a plus de centre de soins dans le centre du HCR ce qui oblige les migrants à parcourir 10 km pour accéder à celui le plus proche.
    "Tout est catastrophique ici, on ne peut plus vivre comme ça", confie à InfoMigrants Daniel*, un Camerounais, hébergé depuis quatre ans. "On n’a rien à faire, on s’ennuie toute la journée et on ne nous traite pas bien", ajoute le demandeur d’asile. Si certains ont obtenu le statut de réfugié, d’autres sont toujours en attente du traitement de leur demande d’asile. Et ces formalités administratives s’avèrent très longues, entre trois ou quatre ans, parfois jusqu’à sept ans.
    "Le processus est extrêmement lent", reconnaît Emmanuel Gignac, représentant du HCR au Niger. Durant cette période, les demandeurs d’asile sont contraints de patienter au centre et n’ont que peu de perspectives. Un contexte qui génère de vives frustrations et le sentiment d’être bloqué.
    Pour les réfugiés, l’insertion dans la société nigérienne reste compliquée. Les migrants disent subir le racisme de la population locale, et des intimidations de la part du personnel humanitaire. Pour l’instance onusienne, le problème principal réside dans le fait que les exilés ne "veulent pas" s’intégrer dans la société nigérienne, et attendent une réinstallation qui n’arrivera peut-être jamais.

    #Covid-19#migrant#migration#niger#algerie#assamaka#agadez#OIM#HCR#humanitaire#sante#reinstallation#rapatriement#asile

  • En Algérie, un double discours des autorités sur l’accueil et l’emploi des migrants - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/64365/en-algerie-un-double-discours-des-autorites-sur-laccueil-et-lemploi-de

    En Algérie, un double discours des autorités sur l’accueil et l’emploi des migrants
    Par La rédaction Publié le : 05/05/2025
    En visite dans la préfecture de Béchar, dans le sud-ouest de l’Algérie, le 26 avril, le président algérien Abdelmadjid Tebboune s’est dit prêt à légaliser des travailleurs subsahariens sans papier employés dans des secteurs en manque de main-d’œuvre. Mais Alger multiplie aussi les expulsions de migrants illégaux dans le désert.
    C’est une première en Algérie. Samedi 26 avril, alors qu’il se trouvait en visite dans la préfecture de Béchar, dans le sud-ouest de l’Algérie, le président Abdelmadjid Tebboune s’est dit prêt à légaliser des travailleurs subsahariens sans papier employés dans des secteurs en manque de main-d’œuvre."Nous n’avons pas de problèmes à ce que les migrants subsahariens travaillent en Algérie. Les chantiers sont là et les gens ont besoin de main-d’œuvre, notamment dans l’agriculture. À condition que leur entrée sur le territoire soit organisée", a-t-il déclaré.
    Selon le journal algérien El Watan, cela pourrait notamment concerner des familles maliennes qui vivent dans les zones frontalières et travaillent en Algérie. Par ces mots, le président algérien a brisé un tabou car la présence de travailleurs subsahariens dans le pays n’a jusque-là jamais été officiellement régularisée, rappelle Le Monde.
    El Watan souligne que « la loi algérienne autorise le travail des étrangers, mais à condition qu’ils séjournent légalement dans le pays ». Les travailleurs subsahariens concernés devraient donc obtenir un permis de travail et être affiliés à l’un des trois régimes existant en Algérie : le régime général qui concerne les activités salariées de plus de trois mois, le régime temporaire qui concerne les activités salariées inférieures ou égales à trois mois et le régime exceptionnel qui couvre les travaux n’excédant pas 15 jours « et sans que le total cumulé des durées de présence n’excède trois mois dans l’année ».
    Mais les propos d’Abdelmadjid Tebboune surviennent alors que l’Algérie a toujours recours à des expulsions de migrants de très grande ampleur. Rien qu’au cours du mois d’avril 2025, plus de 4 000 personnes ont été expulsées d’Algérie, selon l’association Alarme Phone Sahara.
    En 2024, le nombre de migrants expulsés s’élevait à au moins 31 404 personnes, selon la même source. Un chiffre record qui a « dépass[é] toutes les données documentées des années précédentes », y compris celles de 2023 avec 26 031 refoulés, soulignait alors l’organisation. Or, les dangers de ces opérations sont immenses. Les exilés sont conduits jusqu’au Point zéro, au-delà de Tamanrasset, dans le sud du pays et livrés à eux-mêmes en plein désert. Sans eau ni nourriture, ils doivent parcourir à pied pendant des heures le chemin vers Assamaka, au Niger, où se trouve le centre de transit de l’Organisation internationale des migrations (OIM), le bras de l’ONU qui assiste les « retours volontaires » des migrants vers leur pays d’origine.
    Ces expulsions, qui font courir un risque mortel aux exilés, mettent aussi en difficultés les structures d’accueil dans le nord du Niger. À Agadez notamment, la tension est forte dans le camp du Haut-commissariat des Nations unies aux réfugiés (HCR) où des personnes expulsées d’Algérie attendent depuis années le traitement de leur dossier d’asile, et espèrent être réinstallés dans un pays tiers. Les migrants ont la sensation d’être bloqués dans ce lieu, éloigné de tout, et livrés à eux-mêmes.
    L’Algérie est bien souvent une étape sur la route migratoire des Subsahariens qui souhaitent ensuite rejoindre l’Europe. Ces derniers y passent quelques mois pour y travailler et rassembler de l’argent afin de poursuivre leur voyage. Mais le séjour des migrants subsahariens dans ce pays du Maghreb est parfois émaillé de racisme et de violences. Dans les témoignages recueillis par InfoMigrants, la plupart des exilés racontent avoir subi des insultes et brimades. Dans le pays, les arrestations de migrants se font aussi bien dans la rue que sur les chantiers ou les exilés sont employés. Les personnes sont ensuite entassées dans des bus et envoyées dans le désert. (...)
    Cet itinéraire est pourtant extrêmement dangereux. En juillet 2024, l’ONU avait même estimé qu’elle était plus mortelle que la route de la Méditerranée. « Ou bien les passeurs se débarrassent des migrants, ou bien, ils tombent des camions pendant le trajet – et ils ne les attendent pas », avait expliqué Vincent Cochetel, responsable au Haut-commissariat pour les réfugiés (HCR) de l’ONU qui a aujourd’hui quitté ses fonctions. « Parfois aussi quand ils sont malades, les passeurs les abandonnent dans le désert. Tous ceux qui ont traversé le Sahara connaissent quelqu’un qui est mort là-bas. »

    #Covid-19#migrant#migration#algerie#subsaharien#expulsion#niger#assamaka#sante#politiquemigratoire#frontiere

  • L’Algérie entre discours d’hospitalité et expulsions massives de migrants subsahariens
    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2025/05/01/l-algerie-entre-discours-d-hospitalite-et-expulsions-massives-de-migrants-su

    L’Algérie entre discours d’hospitalité et expulsions massives de migrants subsahariens
    Par Hamid Nasri (Alger, correspondance)
    La concomitance entre le discours officiel d’hospitalité et les expulsions massives est frappante. Le 26 avril, lors d’une visite dans la wilaya – préfecture – de Béchar, dans le sud-ouest de l’Algérie, le président Abdelmadjid Tebboune s’est dit prêt à légaliser la présence des travailleurs subsahariens sans papier dans un cadre organisé et concerté avec les pays voisins.
    Une première pour un dirigeant algérien alors que la présence de ces étrangers, souvent tolérée, n’a jamais été légalisée et que plus d’un millier d’entre eux a récemment été brutalement refoulé vers le Niger, en plein désert, selon des ONG. Cette ouverture, encore théorique, répond à une pénurie de main-d’œuvre dans certains secteurs mais également à une volonté d’encadrer les flux migratoires en provenance des pays du Sahel, une région que M. Tebboune décrit comme minée par le terrorisme et l’instabilité.
    « Nous sommes ouverts à l’idée de faire venir de la main-d’œuvre de pays voisins, notamment pour les secteurs du BTP et de l’agriculture, à condition que cela soit rigoureusement organisé, a-t-il expliqué. Toutefois, une vigilance accrue s’impose concernant les arrivants. Comme nous le savons, ces pays sont souvent confrontés à des problèmes de terrorisme. Sans une préparation minutieuse, nous risquons d’accueillir un travailleur qui pourrait, par la suite, se révéler lié à des réseaux terroristes ou à des trafics de drogue. Nous ne pouvons pas nous exposer à de tels risques inutilement. »
    Pour assurer ce filtrage à l’entrée du territoire, le président algérien a suggéré la mise en place d’un mécanisme bilatéral où les employeurs pourraient solliciter des travailleurs étrangers auprès de leurs pays d’origine. Ces travailleurs auraient un permis de séjour, un accès à la Sécurité sociale, mais une telle politique d’accueil ne sera de mise que « quand la stabilité reviendra au Sahel » a insisté M. Tebboune, déplorant l’ampleur des flux migratoires vers son pays. « Chaque jour, nous conduisons des milliers de migrants aux frontières et chaque jour, on compte des milliers d’autres arrivants : cela n’est bon ni pour nous ni pour eux », a-t-il insisté.
    Au sujet de ces reconductions, le collectif nigérien Alarme Phone Sahara a fait état de plus de 1 100 personnes récemment abandonnées dans le désert, au « point zéro », à la frontière algéro-nigérienne. Selon la même source, près de 4 000 migrants ont été refoulés en avril vers Assamaka, au Niger, soumis à des conditions extrêmes : chaleur accablante dépassant les 45 °C, absence d’eau et de nourriture, et aucun encadrement humanitaire. Selon des ONG, près de 30 000 personnes auraient été expulsées en 2024.
    « Aucun refoulement ne se fait sans la présence de représentants de l’OIM [Organisation internationale pour les migrations] mais aussi des autorités nigériennes aux frontières, affirme pourtant une source sécuritaire algérienne. Le Croissant rouge algérien remet aux autorités nigériennes leurs ressortissants conduits à la frontière. » L’Algérie réfute toute responsabilité dans les actions menées côté nigérien, et insiste sur le coût que représente ces expulsions.
    Par ailleurs, Alger doit faire face à un afflux de populations fuyant le nord du Mali du fait des opérations de l’armée malienne et des milices Wagner. Selon le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), plus de 6 000 personnes, majoritairement des femmes et des enfants, auraient traversé la frontière depuis deux mois. En juin 2024, le HCR avait évoqué l’arrivée de 50 000 personnes en Algérie.
    En attendant que la nouvelle politique migratoire envisagée par le chef de l’Etat se traduise dans les faits, les migrants subsahariens vivent dans la précarité et un nombre grandissant d’entre eux s’inscrit dans le Dispositif d’accueil pour le retour volontaire (DARV).
    Mis en œuvre par l’OIM, en coordination avec les autorités algériennes, le DARV est une structure temporaire d’hébergement qui permet d’assurer une prise en charge respectueuse des droits et besoins des migrants. Depuis son ouverture en septembre 2024, à Alger, le centre a permis d’accompagner le retour de plus de 2 500 migrants. Cette aide est rendue possible grâce au soutien financier de l’Union européenne, qui appuie le fonctionnement du dispositif dans le cadre de l’initiative conjointe pour la protection et la réintégration des migrants en Afrique du Nord.
    Le 17 avril, 147 migrants béninois – 131 hommes et 16 femmes – sont ainsi rentrés dans leur pays par un vol charter. Parmi eux, Abibou était arrivé en Algérie en 2018, travaillant tout d’abord sur un chantier sur les hauteurs d’Alger, avant de sympathiser avec le propriétaire de la maison, qui l’a employé pour le gardiennage et le jardinage, pour un salaire de 42 000 de dinars (environ 280 euros). Fatigué de cette vie, il est rentré chez lui, mais a fait venir son frère de 18 ans pour le remplacer. Qu’importe semble-t-il si les migrants en Algérie n’ont aucun statut et vivent dans l’illégalité.
    Les Maliens, qui faisaient exception jusqu’à présent et étaient exemptés de visas d’entrée pour les séjours de moins de trois mois, commencent, eux aussi, à ressentir la précarité vécue par les autres nationalités. La frontière entre les deux pays a été fermée le 7 avril, une semaine après qu’un drone de l’armée malienne a été abattu par l’Algérie. Un événement, dont chaque partie se rejette la responsabilité, mais qui atteste des tensions croissantes entre Alger et Bamako. Un antagonisme qui empêche les retours temporaires des Maliens dans leur pays et gèle toute coopération entre les deux pays.

    #Covid-19#migrant#migration#algerie#expulsion#retour#OIM#refoulement#sante#droit#niger#assamaka#sahel

  • Plus de 1 200 migrants expulsés par l’Algérie vers le Niger en quatre jours - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/64153/plus-de-1-200-migrants-expulses-par-lalgerie-vers-le-niger-en-quatre-j

    Plus de 1 200 migrants expulsés par l’Algérie vers le Niger en quatre jours
    Par La rédaction Publié le : 23/04/2025
    L’Algérie a expulsé vers le Niger 1 141 migrants samedi, puis 76 mardi. Tous sont désormais à Assamaka, la première ville nigérienne à une quinzaine de kilomètres de la frontière, selon l’organisation Alarme Phone Sahara. Pour l’ONG qui opère dans cette région depuis plusieurs années, « ce mois d’avril est particulier » car il est marqué par « un pic d’expulsions ».
    Si ce genre de refoulements se fait « sans calendrier précis » et de manière régulière, celle du samedi 19 avril étonne par son ampleur. Au moins 1 141 migrants ont été expulsés par l’Algérie vers le Niger, indique à InfoMigrants Azizou Chehou, coordinateur de la plateforme Alarme Phone Sahara (APS) au Niger. « Autant de personnes en une fois, c’est beaucoup par rapport aux autres opérations de ce type », estime-t-il.
    Parmi les personnes refoulées, on compte 41 femmes et 12 enfants. Ces migrants sont originaires de 17 pays différents, notamment des ressortissants d’Afrique de l’Ouest (Guinée, Mali, Niger, Bénin, Burkina Faso, etc), d’autres pays africains comme le Soudan ou l’Éthiopie ainsi que des pays d’Asie comme le Bangladesh.
    Abandonnés dans la zone dite du « Point Zero » - un lieu désertique en Algérie à quelques kilomètres de la frontière avec le Niger -, ils ont rejoint la ville d’Assamaka, à une quinzaine de kilomètres, samedi.
    Selon Alarme Phone Sahara qui opère dans cette région depuis plusieurs années, « ce mois d’avril est particulier » car il est marqué par « un pic d’expulsions ». « Nous avons déjà recensé plus de 3 000 expulsions ce mois-ci donc actuellement, nous sommes à plus de 4 000 migrants refoulés depuis le début du mois d’avril », affirme Azizou Chehou. Les dangers de ces opérations sont immenses. Les exilés sont généralement abandonnés, livrés à eux-mêmes en plein désert. Sans eau ni nourriture, ils doivent parcourir à pied pendant des heures le chemin vers Assamaka où se trouve le centre de transit de l’Organisation internationale des migrations (OIM), le bras de l’ONU qui assiste les retours volontaires des migrants vers leur pays d’origine. Chaque année, de nombreux exilés disparaissent aussi sans laisser de trace dans le Sahara. Ils peuvent se perdre, mourir de déshydratation ou être victimes de groupes mafieux. « Rien qu’hier [mardi 22 avril, ndlr], les associations locales nous ont fait part de la découverte de deux cadavres. Et un autre a été retrouvé lundi », ajoute Azizou Chehou.
    « Jusqu’à présent, nous avons réussi à gérer tant bien que mal l’afflux, mais les besoins sont énormes », déplore le militant. « Nous lançons donc un appel à toutes les autorités, européennes comme africaines, pour qu’elles prennent des mesures afin d’arrêter ce genre d’expulsions, surtout en cette période de canicule ». En ce moment, les températures dépassent les 40 degrés dans le désert, rendant « minimes » les chances de survie - sans aide ni eau en quantité suffisante. Pourtant, les expulsions se poursuivent. Mardi, 76 personnes supplémentaires sont arrivées dans la ville d’Assamaka suite à une opération similaire, précise APS, portant le nombre de migrants refoulés à plus de 1 200 en seulement quatre jours.
    Ces opérations menées par l’Algérie sont fréquentes depuis plusieurs années mais elles ont pris une ampleur inédite. Au moins 31 404 personnes ont été refoulées par les autorités algériennes dans le désert en 2024, un nombre record qui a « dépass[é] tous les chiffres documentés des années précédentes », y compris celui de 2023 avec 26 031 refoulés, souligne Alarme Phone Sahara.
    Cette surpopulation de migrants au Niger - notamment à Assamaka et Agadez - concentre toutes les frustrations. Bloqués là, l’immense majorité des exilés ne parviennent pas à s’intégrer dans le pays et misent tout sur un « retour volontaire » ou une réinstallation dans un pays tiers. Depuis plus de six mois, 1 900 exilés hébergés dans le centre du Haut-commissariat des Nations unies aux réfugiés (HCR) à Agadez dénoncent quotidiennement leurs difficiles conditions de vie dans la structure sur les réseaux sociaux. Certains y sont accueillis depuis plusieurs années, faute d’alternative ailleurs

    #Covid-19#migrant#migration#algerie#niger#expulsion#politiquemigratoire#frontiere#migrationirreguliere#droit#sante#assamaka#agadez

  • Rapatriement des migrants sénégalais bloqués au Niger et en Algérie : l’ONG ADHA appelle à une action urgente
    https://www.dakaractu.com/Rapatriement-des-migrants-senegalais-bloques-au-Niger-et-en-Algerie-l-ONG

    Rapatriement des migrants sénégalais bloqués au Niger et en Algérie : l’ONG ADHA appelle à une action urgente
    Dans un communiqué transmis à Dakaractu, l’ONG ADHA (Action pour les Droits Humains et l’Amitié) a exprimé ses vives préoccupations concernant les conditions de vie de 81 citoyens sénégalais expulsés d’Algérie. L’organisation, fidèle à sa mission de défense des droits fondamentaux, a souligné son inquiétude face à la situation dramatique de ces migrants, actuellement bloqués dans des camps de l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM) au Niger, ainsi que dans des zones désertiques proches des frontières algériennes. Ces personnes, confrontées à des conditions de vie extrêmes et inhumaines, réclament leur rapatriement et leur réinsertion dans leur pays d’origine.
    Au camp d’Assamaka, dans le nord-ouest du Niger, 33 Sénégalais, présents depuis le 4 décembre 2024, vivent dans des conditions dégradantes. Leur seule demande est un rapatriement immédiat vers le Sénégal, un droit qui leur est dû. À Arlit, 14 compatriotes, dont une femme accompagnée de ses deux enfants, sont dans une situation critique après avoir passé plus de deux mois dans le camp d’Assamaka avant d’être transférés. Leur détresse psychologique et physique est alarmante. Par ailleurs, à 50 km de Niamey, 35 Sénégalais expulsés d’Algérie survivent depuis près de six mois dans des conditions précaires. Bien que l’OIM ait annoncé leur rapatriement pour le 4 février 2025, leur dignité a été gravement mise à mal par cette attente prolongée.
    L’ONG ADHA déplore un manque de soutien de la part des autorités consulaires sénégalaises. Selon les témoignages recueillis auprès des migrants, l’assistance de l’ambassade du Sénégal au Niger serait très insuffisante, voire inexistante. Contrairement à d’autres ambassades qui se déplacent régulièrement sur le terrain ou communiquent fréquemment pour s’enquérir de la situation de leurs ressortissants, l’ambassade sénégalaise semble ne pas répondre aux attentes légitimes des migrants. ADHA appelle donc les autorités consulaires à intensifier leurs efforts pour garantir la dignité et la sécurité de ces compatriotes.
    Face à cette urgence humanitaire, l’ONG ADHA exhorte le Chef de l’État et les autorités compétentes à agir avec diligence et humanité en prenant les mesures suivantes :
    1. Le rapatriement immédiat des 81 citoyens sénégalais : En plus des 34 personnes dont le rapatriement est prévu le 4 février 2025, ADHA insiste pour que cette date soit respectée et que des efforts supplémentaires soient déployés pour assurer le retour de tous les compatriotes bloqués dans les camps et zones désertiques.
    2. Un accueil humanitaire à leur arrivée** : Il est essentiel de fournir une assistance médicale et psychologique adaptée pour atténuer les traumatismes subis durant leur périple.
    3. Une réinsertion socio-économique durable : ADHA souligne la nécessité de revoir les mécanismes de financement de la réinsertion, actuellement plafonnés à environ 1 000 euros par bénéficiaire via l’OIM et les BAOS. Ces fonds, souvent versés tardivement et sans suivi adéquat, poussent de nombreux rapatriés à reprendre la route migratoire. Une refonte complète de ce dispositif est indispensable pour offrir des perspectives viables aux migrants de retour.
    4. L’envoi d’émissaires en Algérie : Selon les informations recueillies, certains Sénégalais, dont des expulsés de Tunisie ou des détenteurs de passeports expirés, seraient regroupés devant les camps de l’OIM en Algérie. Bien que l’OIM ait obtenu l’autorisation de rapatrier 20 personnes sur une cinquantaine, ADHA appelle les autorités sénégalaises à envoyer des émissaires pour évaluer la situation et intervenir efficacement.
    ADHA rappelle que l’État sénégalais a une obligation légale et morale de protéger ses citoyens, quel que soit leur statut ou leur localisation. Les droits humains ne s’arrêtent pas aux frontières nationales, et la dignité humaine ne saurait être reléguée au second plan. L’ONG exige une réponse rapide, coordonnée et respectueuse des droits fondamentaux de ces compatriotes.

    #Covid-19#migrant#migration#senegal#niger#assamaka#OIM#ADHA#BAOS#reinsertion#sante#santementale#algerie#camp

  • Plus de 30 000 migrants ont été expulsés par l’Algérie vers le Niger en 2024, selon Alarme Phone Sahara - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/62209/plus-de-30-000-migrants-ont-ete-expulses-par-lalgerie-vers-le-niger-en

    Plus de 30 000 migrants ont été expulsés par l’Algérie vers le Niger en 2024, selon Alarme Phone Sahara
    Par La rédaction Publié le : 14/01/2025
    L’ONG Alarme Phone Sahara a alerté, dans un communiqué publié lundi, sur le nombre de migrants expulsés par l’Algérie vers le Niger au cours de l’année 2024. Plus de 30 000 personnes ont été refoulées par les autorités algériennes et envoyées dans le désert. Un nombre record par rapport aux années précédentes.
    Jamais autant de migrants n’ont été expulsés d’Algérie vers le Niger qu’en 2024. C’est le constat dressé par l’ONG Alarme phone (APS) qui a publié, lundi 13 janvier, un communiqué à ce sujet. « Au moins 31 404 personnes (...) ont été expulsées d’Algérie à la frontière du Niger pendant l’année 2024 », avance l’ONG qui dénonce les « traitements violents » voire « mortels » à l’encontre de ces exilés.
    Dans un précédent rapport, APS indiquait que l’Algérie avait refoulé quelques 20 000 migrants, rien qu’entre janvier et août 2024. Depuis 2014, des migrants irréguliers nigériens mais aussi d’autres pays africains, dont des femmes et des mineurs, sont fréquemment refoulés d’Algérie, point de transit vers l’Europe. Mais, en 2024, le nombre de personnes expulsées par Alger a « dépass[é] tous les chiffres documentés des années précédentes », y compris celui de 2023 avec 26 031 refoulés, souligne Alarme Phone Sahara.
    Ces expulsions ont lieu après des arrestations massives de migrants dans le pays. Or, ces interpellations de masse sont de plus en plus fréquentes. « Les forces de sécurité algériennes effectuent régulièrement des raids et des arrestations massives sur les lieux de vie et de travail des migrants », rapporte APS dans son communiqué.
    « On observe depuis 2023 une augmentation des expulsions en chaîne, au cours desquelles des personnes sont expulsées [depuis la] Tunisie, souvent après des pushbacks en mer, vers la frontière algérienne, puis par les forces de sécurité algériennes vers la frontière nigérienne », ajoute l’organisation.
    Depuis 2014, InfoMigrants a recueilli de nombreux témoignages d’exilés qui ont été expulsés d’Algérie après avoir été arrêtées dans leur quotidien ou bien à la suite d’une tentative de traversée de la Méditerranée avortée. Les exilés sont alors déposés dans le désert au sud de l’Algérie et sommés de traverser la frontière à pieds jusqu’à rejoindre la ville nigérienne d’Assamaka, où se trouve un centre de transit de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM).
    Mamadou, un Sénégalais de 22 ans, a notamment affirmé à InfoMigrants avoir passé plus de 20 jours dans une prison algérienne après son arrestation dans le pays. Le jeune homme a ensuite été menotté et forcé à monter dans un bus."Au bout de cinq ou six heures […], on nous a déposés dans le désert, il n’y avait rien autour. La police algérienne nous a crié : ‘Voilà Assamaka !’ en pointant le doigt vers l’horizon. ‘L’OIM [Organisation internationale des migrations], c’est tout droit’. On s’est mis en marche, je ne sais plus pour combien de temps. Tout ce dont je me souviens, c’est que j’étais épuisé, complètement à bout de forces. J’ai quand même réussi à faire la dizaine de km qui nous séparaient d’Assamaka", a-t-il raconté.En avril, les autorités nigériennes ont convoqué l’ambassadeur d’Algérie pour « protester » contre « le caractère violent » de ces opérations de rapatriement et de refoulement. À son tour, Alger a convoqué l’ambassadeur du Niger tout en jugeant « sans fondements » les allégations des autorités nigériennes.
    Mais les expulsions depuis l’Algérie ne sont pas les seules à inquiéter APS. Ces derniers mois, les expulsions de Libye vers l’est du Niger - et notamment vers la ville de Dirkou - se multiplient.
    Le 1er janvier, 770 migrants nigériens refoulés de Libye ont « regagné le territoire national », selon l’armée nigérienne. Mais cette opération d’expulsion initiée par Tripoli a été « encadrée par une escorte (militaire) jusqu’à la localité de Dirkou », côté nigérien, précise l’armée qui indique que leur accueil a été « coordonné » par les forces de sécurité et l’OIM.
    L’augmentation de ces expulsions et l’afflux de migrants à Dirkou créé un goulot d’étranglement dans le minuscule centre d’accueil de l’OIM qui ne compte qu’une trentaine de place. En conséquence, une centaine de personne s’est retrouvée à devoir dormir à l’extérieur du centre à partir de la mi-novembre. « Certains sont même là depuis trois mois », alertait déjà Azizou Chehou, coordinateur de la plateforme d’APS au Niger.La situation s’est depuis aggravée. Dans la nuit du vendredi 3 au samedi 4 janvier, 613 migrants nigériens sont arrivés dans la ville de Dirkou après avoir été expulsés de Libye. Pour les autorités de Dirkou et l’OIM, la seule solution de désengorgement est que ces personnes soient transférées vers Agadez. Mais les centres d’accueil de la capitale nigérienne manquent eux aussi de places d’hébergement.

    #Covid-19#migrant#migration#niger#algerie#libye#dirkou#assamaka#expulsion#frontiere#refoulement#rapatriement#sante#humanitaire

  • Au Niger, plus de 2 000 migrants expulsés par l’Algérie et abandonnés à Assamaka en deux semaines - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/59306/au-niger-plus-de-2-000-migrants-expulses-par-lalgerie-et-abandonnes-a-

    Au Niger, plus de 2 000 migrants expulsés par l’Algérie et abandonnés à Assamaka en deux semaines
    Par Louis Chahuneau Publié le : 22/08/2024
    Les autorités algériennes ont procédé à plus de 2 000 refoulements de migrants au Niger entre le 1er et le 12 août, selon l’ONG locale Alarme Phone Sahara. Dépourvus d’eau et de nourriture, ils n’ont d’autre choix que d’attendre dans les camps de transit de l’OIM à Assamaka, poste-frontière situé à 15 kilomètres de l’Algérie, en attendant un éventuel rapatriement dans leur pays d’origine.
    Les convois de migrants refoulés d’Algérie vers le Niger sont devenus quotidiens à Assamaka. Selon l’ONG Alarme Phone Sahara, au cours des douze premiers jours du mois d’août, 2 075 personnes ont été expulsées d’Algérie vers le nord du Niger, à Assamaka.
    Ils sont « arrivés bredouilles, épuisés et désorientés dans la ville frontalière nigérienne d’Assamaka », dénonce l’ONG qui rapporte également des violences et des vols commis par la police algérienne sur les migrants.
    La première centaine de migrants est arrivée entre le 3 et le 5 août. Le 9 août, les flux se sont intensifiés avec 410 expulsions, dont des femmes et des enfants. Le 11 août, Alarme phone comptabilisait 564 expulsions, dont une bonne moitié de Maliens et de Guinéens. Le dernier convoi recensé date du 12 août, avec cette fois 981 refoulés de nationalité nigérienne.
    La plupart des migrants qui traversent le Sahara en direction de l’Algérie espèrent ensuite atteindre la Tunisie pour traverser la Méditerranée en bateau. Mais en réalité, beaucoup d’entre eux sont interceptés et refoulés vers Assamaka, poste-frontière nigérien situé en plein désert, à 15 kilomètres de l’Algérie.Les dangers de ces expulsions sont immenses. Les exilés sont généralement abandonnés par les Algériens à la tombée de la nuit. Lorsqu’ils sont lâchés, ils sont livrés à eux-mêmes. Sans eau ni nourriture, ils doivent parcourir 15 kilomètres à pied pour rejoindre le village d’Assamaka. C’est là que se trouve le centre de transit de l’Organisation internationale des migrations (OIM), le bras de l’ONU qui assiste les retours volontaires des migrants vers leur pays d’origine.
    Chaque année, de nombreux exilés disparaissent aussi sans laisser de trace dans le Sahara. Ils peuvent se perdre, mourir de déshydratation ou être victimes de groupes mafieux. Côté nigérien, les centres de transit de l’OIM sont régulièrement débordés par l’afflux de migrants expulsés par l’Algérie. En mai 2023, plus de 5 000 migrants s’y entassaient dans des conditions déplorables, attendant d’être pris en charge par l’agence onusienne. L’OIM organise des convois de rapatriement à Agadez ou Arlit, et parfois des vols de retour dans les pays d’origine, mais tous n’acceptent pas le retour de leurs ressortissants.
    En juin dernier, un Sénégalais refoulé d’Algérie implorait dans une vidéo son gouvernement de les prendre en charge : « Ce sont les Sénégalais qui ont le plus duré ici. Il y a des gars qui ont fait 3,4 à 5 mois ici. Ce n’est pas le cas des Guinéens et Maliens ». À Assamaka, les migrants sont dépourvus de tous moyens de subsistance, ils ont peu de nourriture, subissent la chaleur harassante du désert (jusqu’à 50 degrés) et les tempêtes de sable, et sont condamnés à boire de l’eau sale qui provoque des maladies comme la dysenterie, la tuberculose ou la gale.
    Les expulsions d’Algérie vers le Niger sont fréquentes depuis plusieurs années mais elles ont pris une ampleur inédite ces derniers mois. En 2023, Alarme Phone Sahara en a comptabilisé 26 000. Et contrairement aux expulsions entre la Tunisie et l’Algérie qui font l’objet d’un accord bilatéral, les refoulements d’Algérie vers le Niger ne font l’objet d’aucun texte.Les perspectives d’amélioration à Assamaka sont d’autant plus incertaines que les relations diplomatiques entre Niamey et Alger se sont refroidies après le coup d’État de juillet 2023 à Niamey, condamné par l’Algérie. La junte nigérienne a depuis abrogé la loi, adoptée en 2015, qui pénalisait le trafic illicite de migrants. Depuis, les passeurs, qui prospèrent dans la région d’Agadez, ont repris leur activité et les flux migratoires en direction de l’Afrique du Nord sont repartis à la hausse, avec 34% de passages supplémentaires vers Algérie par rapport aux six premiers mois de l’année 2023.

    #Covid-19#migrant#migration#niger#algerie#refoulement#assamaka#agadez#migrationirreguliere#expulsion#sante#arlit#OIM

  • Des milliers d’Africains expulsés par l’Algérie en détresse au Niger
    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2024/06/10/au-niger-assamaka-porte-de-l-enfer-des-senegalais-chasses-d-algerie_6238507_

    Des milliers d’Africains expulsés par l’Algérie en détresse au Niger
    Par Abbas Asamaan (Dakar, correspondance)
    « Où est la rupture ? Où est le changement [promis par le nouveau président du Sénégal, Bassirou Diomaye Faye] ? », proteste Mouhamadoul Makhtar Thiam, étudiant perdu dans l’enfer d’Assamaka, poste-frontière nigérien, à 15 kilomètres de l’Algérie et 4 000 kilomètres de Dakar. L’homme de 24 ans, joint au téléphone par Le Monde, a été jeté dans le désert, le 29 mars, par les forces de sécurité algériennes. Depuis, il multiplie les appels aux autorités sénégalaises pour être rapatrié.
    « On est 150 migrants sénégalais coincés dans le désert, témoigne, à ses côtés, un compatriote. Il y a urgence, certains sont blessés. » Le centre de santé d’Assamaka, géré par les équipes de Médecins sans frontières (MSF), est en effet débordé par l’afflux de migrants. Dans une vidéo transmise au Monde, un autre Sénégalais, Mohamed Diallo, montre les traces de brûlure qui constellent ses bras et son torse. « Un lynchage », survenu à Tamanrasset, la dernière ville du Grand Sud algérien, assure Mouhamadoul Makhtar Thiam. « Il est souffrant, on doit l’évacuer au plus vite », s’énerve-t-il, alors que l’Algérie multiplie les refoulements massifs.
    En 2023, d’après MSF, plus de 22 250 migrants subsahariens ont été expulsés à Assamaka. Selon les sources, Alger en a expulsé entre 7 000 et 9 000 autres depuis le début de l’année, provoquant un raidissement diplomatique avec le Niger. En dépit de l’émoi suscité dans les médias sénégalais – une vidéo que Mouhamadoul Makhtar Thiam avait envoyée à l’ONG sénégalaise Horizons sans frontières a été diffusée au journal télévisé de TFM, l’une des chaînes les plus regardées du Sénégal, début juin –, ni le président, Bassirou Diomaye Faye, ni son premier ministre, Ousmane Sonko, ni le secrétaire d’Etat chargé des Sénégalais de l’extérieur n’ont réagi publiquement. « On n’est pas dans l’émotionnel », s’agace une source proche de ce dernier.
    Les expulsions, elles, se font sans compassion : des camions à bestiaux partis d’Algérie déversant des sans-papiers au « point zéro » de la frontière avec le Niger, forçant, en 2023, selon une source humanitaire, au moins 16 000 personnes à parcourir 15 kilomètres sous le soleil brûlant jusqu’à Assamaka. « Je pensais que mon cauchemar allait prendre fin, confie Mouhamadoul Makhtar Thiam. Mais ça n’était que la suite de l’enfer que je vis depuis février. »
    Son exode ponctué de sept séjours en prison dans les geôles algériennes a été motivé, précise-t-il, « par le régime de répression de Macky Sall », au pouvoir jusqu’en avril. Une journée, celle du refoulement, le 29 mars, reste gravée dans sa mémoire : « Il était 13 heures, le soleil au zénith, une chaleur suffocante, et nous n’avions ni eau ni téléphone. Je voyais les gens tomber et mourir sous mes yeux, et j’étais impuissant. »
    Depuis, l’étudiant sénégalais s’efforce de survivre avec très peu d’eau potable, confronté à des rixes incessantes entre migrants, dont le nombre ne cesse de croître. « Ce mercredi encore, vingt et un ont été refoulés » d’Algérie, dit-il. Comme cent quarante de ses camarades, tous âgés de moins de 35 ans, il a fait le choix du « rapatriement volontaire », procédure de l’Organisation internationale pour les migrations.
    « Des urgences migratoires ont été résolues en une journée », rappelle pourtant une source diplomatique sénégalaise, citant le rapatriement express, en 2023, sous la présidence de Macky Sall, de trente-sept Sénégalais de l’île de Sal, au Cap-Vert, ou le retour au pays de soixante-seize autres de Tunisie, après la vague xénophobe, consécutive aux propos racistes du président Kaïs Saïed sur les Africains subsahariens.
    « On n’est pas à la hauteur au Sénégal, enrage Boubacar Sèye, président d’Horizons sans frontières. Il faut mettre en place une agence autonome chargée des migrations internationales pour avoir un réel accompagnement pour toutes ces personnes en détresse. » Sans le battage médiatique, les milliers de Sénégalais partis sur les routes maritimes ou terrestres de l’exode auraient été abandonnés à leur sort, veut croire cette infatigable vigie des questions migratoires.
    Alors qu’approche la Tabaski, l’équivalent ouest-africain de l’Aïd-el-Kébir, l’exécutif sénégalais observe avec prudence les appels à l’aide, par crainte d’éveiller une opinion choquée par les drames répétés de l’immigration clandestine et les arrivées massives de concitoyens sur les îles Canaries. D’après les autorités espagnoles, la majorité des 32 000 migrants arrivés – un record – en 2023 étaient des Sénégalais. Selon nos informations, aucune autorité consulaire sénégalaise n’a, à ce jour, rencontré Mohamed Diallo, le jeune homme qui porte des marques de brûlure. Pour le faire soigner, ses proches ont fini par le faire évacuer à Agadez, la principale ville du Nord nigérien, à quelques centaines de kilomètres de « la prison à ciel ouvert d’Assamaka », selon l’expression de Mouhamadoul Makhtar Thiam, mais encore loin de Dakar.

    #Covid-19#migration#migrant#senegal#niger#assamaka#algerie#espagne#canaries#MSF#OIM#refoulement#sante#santementaleagadez

  • Expulsions en Algérie : 11 migrants meurent de soif dans le désert, selon Alarme Phone Sahara - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/57104/expulsions-en-algerie--11-migrants-meurent-de-soif-dans-le-desert-selo

    Expulsions en Algérie : 11 migrants meurent de soif dans le désert, selon Alarme Phone Sahara
    Par Charlotte Boitiaux Publié le : 20/05/2024
    En deux mois, 11 migrants sont morts de soif dans le désert algérien, à la frontière du Niger, dans la zone dite du « Point Zéro ». Les expulsions de migrants subsahariens par les autorités d’Alger se poursuivent, en dépit de toute légalité, à un rythme soutenu : depuis janvier 2024, déjà 10 000 personnes ont été abandonnées dans le désert par Alger, selon l’association Alarme Phone Sahara.
    Le 12 mai, un Malien est retrouvé inconscient dans le désert du Sahara, dans la région dite du « Point Zéro », cette zone qui marque la frontière entre l’Algérie et le Niger, par les équipes du collectif Alarme Phone Sahara. Il fait plus de 45 degrés. Abandonné là quelques heures plus tôt par les autorités algériennes, l’homme est emmené au plus vite à Assamaka, la première ville frontalière à 15 km de là, au Niger.
    « Mais il était trop tard, il est malheureusement décédé. Il faisait trop chaud », raconte à InfoMigrants Azizou Chehou, coordinateur de l’association Alarme Phone Sahara.Deux jours plus tôt, sept corps avaient été retrouvés dans la même zone, entre le Point Zéro et Assamaka. « Il s’agissait de trois Maliens, deux Guinéens, un Burkinabé, et un corps non identifié », énumère Azizou Chehou. « Eux aussi sont morts de soif ».
    Le 5 avril, autre découverte macabre : trois corps en état de décomposition sont retrouvés par les équipes d’Alarme Phone Sahara, toujours vers le Point Zéro. « Ils n’ont pas dû supporter la chaleur. Ils devaient eux aussi être épuisés, sans réserve d’eau. Nous n’avons pas trouvé de documents sur eux, nous n’avons pas pu les identifier », précise Azizou Chehou.
    C’est en plein Sahara aux portes du désert du Ténéré que sont envoyés depuis des années les exilés, majoritairement subsahariens, par les autorités d’Alger.Selon les équipes d’Alarme Phone Sahara - basées à Agadez, Assamaka, Arlit, Niamey, dans la région de Kawar (sur la route vers la Libye), déjà 10 000 migrants ont été expulsés depuis le début de l’année. « Et nous sommes seulement au mois de mai, si la tendance se maintient, on risque de dépasser le chiffre de 2023 : 23 000 expulsés ».
    Sur son compte X (anciennement Twitter), Alarme Phone Sahara documente ces abandons et les arrivées au Niger qui en résultent : le 26 avril 2024, « 647 personnes arrivées à Assamaka », le 21 avril, « 262 exilés sont arrivés à Assamaka ». « La chaleur extrême qui s’est installée dans la zone sahélienne depuis des semaines rend une fois de plus les conditions de vie des migrants difficiles & très préoccupantes », peut-on encore lire sur X.
    Au mois de janvier, Alarme Phone Sahara évoquait aussi la reprise des rafles par les autorités algériennes dans les villes du pays. « Ces arrestations arbitraires ont toujours existé mais leur fréquence varie. Aujourd’hui, on arrête les Noirs dans leur appartement, dans la rue, sur leur lieu de travail, sur les terrains de sport et puis on les envoie vers Point zéro », expliquait alors l’organisation.
    Il existe aussi des renvois « dominos ». Depuis des mois, par exemple, la Tunisie expulse elle aussi illégalement des Subsahariens vers la Libye et l’Algérie. « Quand les autorités algériennes constatent que des Noirs ont traversé la frontière, ils les arrêtent ». Puis ces migrants « sont expulsés à leur tour » vers le Niger, détaille Azizou Chehou.
    Combien meurent sans laisser de traces ? « Nous ne pouvons pas savoir, malheureusement. Nous n’avons pas le matériel ou les véhicules adéquat pour aller les chercher dans le désert », déplore Azizou Chehou. Chaque année, de nombreux exilés disparaissent dans le Sahara. Ils peuvent se perdre, mourir de déshydratation, ou être victimes de groupes mafieux.
    Amadou, un migrant contacté par InfoMigrants en juillet 2020, racontait avoir vu trois personnes mourir sous ses yeux dans le désert. « Ils étaient tellement fatigués qu’ils se sont effondrés au sol », avait expliqué le jeune Africain qui travaillait depuis deux ans en Algérie avant d’être arrêté. Face à l’intensification des violentes opérations de refoulements de Subsahariens par les autorités algériennes, la junte au pouvoir au Niger a convoqué, le 3 avril, l’ambassadeur algérien dans le pays.
    Le secrétaire général adjoint du ministère nigérien des Affaires étrangères, Oumar Ibrahim Sidi, qui a reçu le diplomate algérien, « a formellement exprimé les protestations des plus hautes autorités nigériennes contre le caractère violent du mode opératoire utilisé par les services de sécurité algériens pour mener ces opérations ». Il « a demandé » au diplomate algérien « d’intercéder » auprès des autorités de son pays, afin que les refoulements s’opèrent notamment « dans le respect de la dignité de l’intégrité physique et morale » des migrants.

    #Covid-19#migrant#migration#niger#tunisie#algerie#afriquesubsaharienne#refoulement#deserttenere#agadez#assamaka#arlit#niamey#morbite#mortalite#sante#santementale

  • Algérie : près de 2 000 migrants expulsés vers le « Point zéro » au Niger en deux semaines - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/54862/algerie--pres-de-2-000-migrants-expulses-vers-le-point-zero-au-niger-e

    Actualités
    Algérie : près de 2 000 migrants expulsés vers le « Point zéro » au Niger en deux semaines
    Par Charlotte Boitiaux Publié le : 30/01/2024
    Entre le 1er et le 17 janvier, 1 939 migrants ont été expulsés par l’Algérie dans le Sahara à la frontière nigérienne, une zone appelée « Point zéro ». Du jamais vu, selon le collectif Alarme Phone Sahara qui a effectué le recensement. Parmi les exilés expulsés, se trouvent majoritairement des Subsahariens et des Africains de l’Ouest. Certains habitaient en Algérie, d’autres avaient déjà été expulsés des pays frontaliers comme la Tunisie, la Libye ou le Maroc.
    « L’année 2024 a commencé avec des expulsions au Niger », a tweeté le collectif Alarme Phone Sahara sur les réseaux sociaux. Et les chiffres sont « alarmants », selon Azizou Chehou, le coordinateur du collectif, contacté par InfoMigrants : 1 939 migrants ont été renvoyés illégalement d’Algérie dans le désert nigérien en un peu plus de deux semaines. « Du jamais vu », affirme-t-il.
    C’est en plein Sahara aux portes du désert du Ténéré que sont envoyés les exilés. La zone frontalière est aussi appelée au « Point zéro ». Selon les équipes d’Alarme Phone Sahara - basées à Agadez, Assamaka, Arlit, Niamey, dans la région de Kawar (sur la route vers la Libye) - les migrants expulsés ces deux dernières semaines viennent du Sahel et d’Afrique de l’Ouest principalement.
    « Les mesures de l’UE pour retenir les migrants sur le continent africain sont en grande partie responsables de la situation », juge Azizou Chehou, d’Alarme Phone en évoquant les partenariats migratoires signés entre Bruxelles et le Maroc, la Tunisie, la Libye. « Ils font tout pour que les pays africains empêchent les départs, donc les migrants sont bloqués puis renvoyés plus au sud ».
    Alarme Phone Sahara évoque aussi la reprise des rafles par les autorités algériennes dans les villes du pays. « Ces arrestations arbitraires ont toujours existé mais leur fréquence varie. Aujourd’hui, on arrête les Noirs dans leur appartement, dans la rue, sur leur lieu de travail, sur les terrains de sport et puis on les envoie vers Point zéro », explique-t-il.
    Il existe aussi des renvois transfrontaliers. Depuis des mois, par exemple, la Tunisie expulse illégalement des Subsahariens vers l’Algérie. « Quand les autorités algériennes constatent que des Noirs ont traversé la frontière, ils les arrêtent ». Les migrants qui viennent de Tunisie « se reposent généralement quelques jours » puis « sont expulsés à leur tour », détaille Azizou Chehou. Ces renvois sont loin d’être nouveaux. Entre les mois de juillet et octobre 2023, environ 5 000 migrants avaient été expulsés vers « Point Zéro ». En 2021 déjà, de nombreuses expulsions avaient eu lieu. Et les dangers sont réels. Les exilés sont généralement abandonnés à la tombée de la nuit. Lorsqu’ils sont lâchés, ils sont livrés à eux-mêmes. Sans eau ni nourriture, ils doivent parcourir 15 kilomètres à pied pour rejoindre le village nigérien le plus proche, Assamaka. C’est là que se trouve le centre de transit de l’Organisation internationale des migrations (OIM), le bras de l’ONU qui assiste les retours volontaires des migrants vers leur pays d’origine. Chaque année, de nombreux exilés disparaissent aussi sans laisser de trace dans le Sahara. Ils peuvent se perdre, mourir de déshydratation, ou être victimes de groupes mafieux. Amadou, un migrant contacté par InfoMigrants en juillet 2020, racontait avoir vu trois personnes mourir sous ses yeux dans le désert. « Ils étaient tellement fatigués qu’ils se sont effondrés au sol », avait expliqué le jeune Africain qui travaillait depuis deux ans en Algérie avant d’être arrêté

    #Covid-19#migrant#migration#niger#algerie#assamaka#sahara#routemigratoire#OIM#frontiere#expulsion#libye#agadez#arlit#niamey#sante

  • En #Algérie, l’#errance des migrants subsahariens menacés d’expulsion

    Ni le rejet violent dont ils sont victimes en #Tunisie ni le #racisme qu’ils subissent de la part des Algériens ne les dissuadent de transiter par le pays pour rallier l’Europe.

    Assis au milieu d’un amas de tissus, le visage d’Osman Issa brille de sueur. Un ventilateur rafraîchit à peine son atelier de 8 mètres carrés en cette journée d’été étouffante du mois de juillet. De sa table de couture, un karakou (tenue algéroise traditionnelle) au-dessus de la tête, Osman se remémore sa traversée du désert pour venir en Algérie voilà vingt-six ans. « J’ai décidé de quitter le Niger sous les encouragements de mon frère qui avait fait la traversée avant moi », raconte-t-il dans un dialecte algérien presque parfait. A son arrivée en 1997, Osman, brodeur de qualité, s’était lancé avec un certain succès dans le commerce de tenues traditionnelles. Désormais, il possède cet atelier de couture dans un quartier populaire d’Alger.

    Alors que le débat sur la place des migrants subsahariens dans les pays nord-africains a été relancé par les événements en Tunisie et les opérations de refoulement à la frontière des autorités algériennes, lui affirme avoir trouvé sa place. « En trois décennies, je n’ai pas été victime d’un acte raciste qui m’a fait regretter d’être venu », promet-il. Comme la plupart des migrants subsahariens, Osman ne considérait pas l’Algérie comme un point d’ancrage, mais un lieu de transit vers l’Europe. « J’ai tenté de traverser à trois reprises, mais j’ai échoué. » Désormais marié à une Algérienne et père de trois enfants, il bénéficie d’une carte de résidence et n’envisage plus de partir vers l’Europe ou de rentrer au Niger, sauf pour les visites familiales.

    « J’avoue qu’il m’a été très difficile de régulariser ma situation, même après mon mariage. Je me compare souvent à mon frère qui est parti en Belgique bien après moi. Il a déjà sa nationalité. Moi, je sais que je ne l’aurai pas. La nationalité algérienne ? Il ne faut pas demander l’impossible », reconnaît-il, sans nier le racisme ambiant. Quand il n’en est pas témoin lui-même, des récits lui arrivent des migrants qu’il emploie : « Ils ont pour but de partir en Europe. Les passeurs demandent jusqu’à 3 000 euros. Ce qui représente trois ans de travail acharné pour un migrant. D’autres préfèrent rentrer dans leur pays avec cette somme et tenter le visa pour l’Europe. Dans les deux cas, cet argent ne peut être amassé qu’en Algérie. C’est ici qu’il y a du travail. »

    « Pour l’amour de Dieu ! »

    A la sortie de l’atelier d’Osman, le wagon climatisé du tramway offre une échappatoire à la canicule. « Une aumône pour l’amour de Dieu ! », supplie une jeune migrante subsaharienne depuis le fond du train. Alors que l’enfant fraie son chemin, certains passagers piochent dans leurs poches pour lui tendre quelques sous, d’autres ne masquent pas leur exaspération. La scène fait désormais partie du quotidien algérois. Les migrants sont d’ailleurs désormais qualifiés par les locaux de sadaka (aumône).

    A #Alger, la vie des #migrants_subsahariens n’a pas été perturbée par les événements récents en Tunisie. Depuis le 3 juillet, après la mort à Sfax d’un Tunisien dans une bagarre avec des migrants, des autochtones ont fait la chasse aux Subsahariens et les autorités en ont expulsé par centaines de la ville où le drame a eu lieu. Même ceux en situation régulière ne sont pas épargnés. Depuis plusieurs semaines, de nombreux Sfaxiens manifestaient contre l’augmentation du nombre de candidats à l’exil vers l’Europe arrivés d’Algérie.

    Ceux-ci franchissaient majoritairement la frontière au niveau de la région montagneuse de #Kasserine, dans le centre ouest de la Tunisie. Un trajet périlleux : neuf migrants y ont perdu la vie à la mi-mai, « morts de soif et de froid », selon la justice tunisienne.

    C’est dans cette même zone que 150 à 200 personnes ont été refoulées par les autorités tunisiennes, selon les estimations de Human Rights Watch (HRW), en plus des 500 à 700 migrants abandonnés dans la zone frontalière avec la Libye. « Ce sont des estimations que nous avons établies après être entrés en contact avec les migrants et après avoir identifié leur localisation, explique Salsabil Chellali, la directrice de HRW pour la Tunisie. Les migrants expulsés du côté algérien se sont dispersés après avoir été contraints à marcher pendant plusieurs kilomètres. »

    « Propos racistes »

    Ces groupes de migrants comptent des enfants et des femmes enceintes. L’une d’elles a accouché aux portes de l’Algérie, comme en atteste une vidéo reçue par Le Monde. D’après HRW, un groupe de migrants, refoulés à la frontière libyenne, a été secouru et pris en charge dans des villes du sud tunisien. D’autres, aux frontières libyennes et algériennes, errent encore dans le #désert, attendant aide et assistance.

    Les propos du président tunisien Kaïs Saïed en février, dénonçant des « hordes de migrants clandestins », source de « violence, de crimes et d’actes inacceptables », ont eu un effet désinhibant, notamment sur des influenceurs et des artistes populaires en Algérie. La
    chanteuse de raï Cheba Warda a ainsi dit soutenir le plan d’expulsion du président Tebboune alors qu’aucun discours n’avait été tenu par ce dernier.

    En juin, l’influenceuse algérienne Baraka Meraia, suivie par plus de 275 000 personnes, a dénoncé le racisme anti-Noirs dont elle a aussi été victime. Originaire d’In Salah, à plus de mille kilomètres au sud d’Alger, la jeune femme a dit avoir été prise à plusieurs reprises pour une migrante subsaharienne. Dans une vidéo, elle est apparue en larmes pour raconter le comportement d’un contrôleur de tramway algérois. « Ce n’est pas la première fois que j’entends des propos racistes, relatait-elle. Parmi toutes les personnes qui ont assisté à la scène, aucune n’a réagi. »

    « Ils errent dans le désert »

    En plus des actes et des propos racistes auxquels ils sont exposés, les migrants vivent sous la menace des opérations d’expulsion. Selon l’ONG Alarm Phone Sahara, qui leur vient en aide, l’Algérie a renvoyé plus de 11 000 personnes vers le #Niger entre janvier et avril 2023. Les opérations sont toujours en cours, d’après la même source, et s’opèrent au rythme minimum d’un convoi par semaine depuis 2018. « Ces expulsions s’opèrent sur la base d’un accord avec le Niger. Toutefois, l’Algérie ne prend pas en considération la nationalité des migrants qu’elle refoule », raconte Moctar Dan Yayé, le responsable de communication d’Alarm Phone Sahara.

    Selon lui, les migrants sont acheminés jusqu’à #Tamanrasset, à l’extrême sud algérien, puis à la frontière avec le Niger. De ce no man’s land, les refoulés doivent marcher environ 15 km pour atteindre le village d’#Assamaka, où l’opération de tri commence. « Nous sommes tombés sur des Yéménites et même sur un migrant du Costa Rica. Ceux-là, comme les autres Africains, ne sont pas pris en charge par le Niger. Parfois, l’Organisation mondiale des migrations (OIM) se charge de les renvoyer chez eux. Dans le cas contraire, ils errent dans le désert en essayant de rentrer en Algérie », rapporte Moctar Dan Yayé. Selon Alarm Phone Sahara, plus de 7 500 migrants expulsés restent bloqués à Assamaka.

    Malgré cette menace de reconduite et les discours incendiaires du président tunisien, ceux-ci gardent les yeux rivés sur la Méditerranée, comme ces deux jeunes Sénégalais, Aliou et Demba*, rencontrés en avril à Tamanrasset. Après avoir traversé le Mali et le Niger, leur errance les a amenés dans cet îlot urbain, planté en plein désert, où ils n’ont trouvé que quelques labeurs sur des chantiers, payés tout juste 1 000 dinars la journée, à peine 7 euros. Demba espérait alors rejoindre la Tunisie, sans crainte que les propos de son dirigeant n’affecte son ambition. Il y a seulement trois mois, il était persuadé que les migrants ne risquaient pas l’expulsion de la Tunisie, contrairement à l’Algérie. Le seul problème qui se posait alors à ses yeux et à ceux de son ami était de trouver l’argent pour payer les passeurs.

    *Les prénoms ont été changés à la demande des interviewés.

    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2023/07/12/en-algerie-l-errance-des-migrants-subsahariens-menaces-d-expulsion_6181703_3
    #migrations #réfugiés #refoulements #push-backs

    ping @_kg_ @rhoumour

  • Algérie : près de 3 000 migrants renvoyés dans le désert en 10 jours

    Les autorités algériennes ont expulsé 2 852 migrants entre le 23 février et le 5 mars. Les exilés ont été abandonnés en plein désert, à plusieurs kilomètres de la frontière nigérienne, sans eau ni nourriture. Parmi eux, des femmes et des enfants.

    Ils ont été abandonnés en plein milieu du désert, sous un soleil de plomb, sans eau ni nourriture. En seulement 10 jours, 2 852 personnes originaires d’Afrique subsaharienne ont été expulsées d’Algérie vers la frontière nigérienne. Selon Alarme Phone Sahara, qui vient en aide aux exilés dans la région, 993 migrants ont été renvoyés le 23 février, 1 180 le 3 mars et 679 le 5 mars. Parmi eux se trouvaient des femmes et des enfants. L’Organisation internationale pour les migrations (OIM), jointe par InfoMigrants, n’a pas été en mesure de confirmer ces chiffres.

    Ces opérations sont appelées sobrement des « reconduites à la frontière » par les autorités algériennes. Interpellés dans différentes villes du nord de l’Algérie, dans leur appartement, leur travail ou dans la rue, les migrants sont ensuite entassés dans des camions puis déportés vers le centre de refoulement de Tamanrasset, à 1 900 kilomètres de route au sud d’Alger. Là, beaucoup affirment être dépouillés de leurs affaires par les policiers : argent liquide, bijoux, téléphones portables, passeports…

    Ensuite, les exilés sont abandonnés dans le désert, au lieu-dit du Point-Zéro, qui marque la frontière avec le Niger, en plein Sahara.
    Les migrants « ne reçoivent ni nourriture ni d’endroit pour dormir »

    Livrés à eux-mêmes, les exilés doivent marcher des heures pour atteindre le premier village nigérien, Assamaka, à 15km du Point-Zéro. C’est là que se trouve le centre de transit de l’OIM, le bras de l’ONU qui assiste les retours volontaires des migrants vers leur pays d’origine.

    « Elles [les autorités algériennes, ndlr] nous ont abandonnés en plein désert, au milieu de la nuit. Il était environ 3h du matin quand on s’est mis en marche vers les lumières qui scintillaient. Je portais ma fille Maryam, ma femme portait Aminata, et un frère portait mes bagages », avait raconté en novembre dernier à InfoMigrants Burlaye, un père de famille malien de 25 ans qui travaillait comme boulanger en Algérie avant son expulsion.

    Lui et ses proches n’ont pas pu être accueilli dans le camp de l’agence onusienne, qui affichait ce jour-là complet. Burlaye, sa femme et ses enfants ont passé plusieurs nuits dehors.

    C’est aussi le cas des migrants renvoyés par l’Algérie ces dernières semaines. D’après Alarme Phone Sahara, nombre d’entre eux ont dû rester à l’extérieur, faute de places dans le centre de l’OIM. Ils « ne reçoivent ni nourriture, ni d’endroit pour dormir. Ils sont contraints de vivre dans la rue », a déclaré le 10 mars l’organisation sur sa page Twitter.
    « Abandon » de milliers de migrants

    Dans un communiqué publié jeudi 16 mars, Médecins sans frontières (MSF) a dénoncé « l’abandon » de milliers de migrants présents à Assamaka. L’ONG médicale parle même d’une « situation sans précédent ».

    Le Centre de santé intégré (CSI) d’Assamaka, dans lequel MSF « distribue des articles non alimentaires » et propose des « consultations gratuites » de santé, est « débordé ». « La majorité des personnes récemment arrivées se sont installées dans l’enceinte du CSI, en raison du manque d’espace dans le centre de transit », affirme une coordinatrice de MSF à Agadez, Schemssa Kimana, citée dans le communiqué.

    MSF ajoute que des personnes « cherchent à s’abriter de la chaleur » qui peut « atteindre 48°C » à Assamaka, jusqu’à dormir dans des « tentes de fortune », « devant la maternité, sur le toit ou dans la zone de déchets ». Dans les endroits « peu hygiéniques », ces personnes sont exposées « à des risques sanitaires tels que les maladies contagieuses et les infections cutanées », indique l’ONG.

    Les expulsions opérées par les autorités algériennes sont fréquentes dans la région. Le 12 février déjà, 899 personnes avaient été renvoyées à la frontière nigérienne, dans les mêmes conditions. Selon les chiffres de MSF, entre le 11 janvier et le 3 mars 2023, près de 5 000 migrants ont connu le même sort. Et pour certains, l’issue peut être fatale. Nombre d’exilés, livrés à eux-mêmes dans le désert, sans carte ni moyen de localisation, se perdent et errent plusieurs jours à la recherche d’un village. En 2020 et 2021, 38 corps ont été retrouvés dans la zone, à quelques kilomètres d’Assamaka.

    https://www.infomigrants.net/fr/post/47523/algerie--pres-de-3-000-migrants-renvoyes-dans-le-desert-en-10-jours

    #asile #migrations #réfugiés #abandon #expulsions #renvois #déportation #désert #Algérie #Niger #Sahara #désert_du_Sahara
    –---

    Ajouté à la métaliste des « #left-to-die in the Sahara desert »
    https://seenthis.net/messages/796051

    • MSF condemns appalling conditions for migrants abandoned in #Assamaka

      Thousands of migrants deported from Algeria and abandoned in the desert of northern Niger are stranded without access to shelter, healthcare, protection, or basic necessities, Médecins Sans Frontières (MSF) said today.

      Between 11 January and 3 March 2023, 4,677 migrants arrived into Assamaka – a town in northern Niger’s Agadez region – on foot after being deported from Algeria and stranded in the desert. Fewer than 15 per cent of them were able to access shelter or protection when they arrived.

      MSF calls on the Economic Community of West African States (ECOWAS) to immediately provide protection for the people abandoned in extremely precarious conditions in Assamaka.

      The Integrated Health Centre (IHC) in Assamaka supported by MSF is overwhelmed as thousands of migrants are seeking shelter in the facility. “The situation is worrying,” says Schemssa Kimana, MSF project coordinator for Agadez.

      “Today, the health centre that we support in Assamaka is overflowing. The majority of people who have recently arrived in Assamaka have settled in the IHC compound, due to a lack of space in the transit centre,” says Kimana.

      According to Kimana, there are people sleeping in every corner of the facility. Some have set up makeshift tents at the entrance or in the courtyard. Others are camping in front of the maternity ward, on the roof, or in the waste area. MSF staff say the situation is unprecedented.

      Temperatures in Assamaka – an arid town – can reach 48 degrees Celsius, so people seek refuge from the heat wherever they can find it. This has led people to sleep in very unhygienic places, such as waste areas, which can expose them to health risks including contagious diseases and skin infections.

      The lack of available shelter forcing people to sleep in these conditions is appalling. This situation is now an emergency – it is untenable for anyone to remain living in these conditions.

      “We are worried because no one gives us an answer as to when we will return back to our country of origin,” says a migrant from Cameroon taking shelter at the IHC.

      “We don’t know when we will leave Assamaka. It’s like being in an open-air prison. For meals, all that we receive is very badly prepared. There is more sand in it than food. It makes us sick and gives us diarrhoea and stomach aches,” she says.

      “The rations are so minimal that we don’t eat enough. We live at the IHC in sheds that were built for COVID-19 patients. At night, the police patrol the village to catch migrants who have scattered and send them back to the IHC.”

      “This is an unparalleled situation that requires an urgent humanitarian response from the ECOWAS, from where the majority of these people are from,” says Jamal Mrrouch, MSF Head of Mission in Niger.

      “As a medical humanitarian organisation, it is our duty to highlight the visible gap in assistance for people – including children – who are in a precarious situation in the Assamaka desert, and the risks to their health.”

      https://www.msf.org/niger-msf-denounces-appalling-conditions-migrants-abandoned-assamaka

    • Entre 30/03 et 01/04/23, 776 personnes étaient expulsées

      #Expulsions de l‘#Algerie : Aussi le mars termine et l’avril commence avec la continuation des expulsions à #Assamaka… Entre 30/03 et 01/04/23, 776 personnes étaient expulsées !

      Voilà les détails d’arrivé des 297 piétons avec des convois non-officiels du 30/03/23 :
      G/Conakry : 158
      G/Bissau : 3
      Mali : 43
      Nigeria : 1
      RCI : 2

      Un autre convoi est arrivé au #PointZero le 31/03/23 avec 386 migrant.e.s des nationalités suivantes :
      Bénin : 1
      Cameroun : 3
      G/Conakry : 181
      Gambie : 50
      Libéria : 1
      Mali : 42
      Sénégal : 22
      S/Léone : 19
      Syrie : 1
      RCI : 59

      Finalement, on était informé d’un autre arrivé d’un convoi officiel avec 93 ressortissant.e.s http://nigérien.ne.s le 01/04/23.

      La situation humanitaire à #Assamaka s’aggrave jour par jour. La communauté internationale doit agir !!

      https://twitter.com/AlarmephoneS/status/1644053251527004161

    • Expulsion du 11 avril 2023 :

      Expulsions from the #Algerian side continue😡
      On 11/4/23 around 11pm (so during the night when it is more dangerous and difficult to orientate oneself in the desert!!) 487 migrants of different nationalities were chased from the trucks at #PointZero to walk 15km to #Assamaka


      They are nationals of the following laya:
      Burkina Faso: 3
      Cameroon: 2
      Central Africa: 1
      RCI: 33
      Gambia: 20
      G/Conakry: 249
      G/Bissau: 3
      Liberia: 1
      Mali: 121
      Niger: 5
      Senegal: 21
      Sierra Leone: 14
      Togo: 1

      https://twitter.com/AlarmephoneS/status/1647857635104792577

  • "On nous a abandonnés dans le désert à 2h du matin" : le calvaire des migrants refoulés de l’Algérie vers le Niger

    Chaque année, l’Algérie expulse des milliers d’Africains subsahariens vers le Niger, abandonnant les migrants non-nigériens au lieu dit Point-Zéro, qui marque la frontière entre les deux pays en plein Sahara. Le village nigérien d’#Assamaka, à plusieurs heures de #marche au sud, est aujourd’hui débordé par ces vagues de refoulements successives. Reportage.

    Quinze kilomètres de marche dans le Sahara avec un pied cassé. Les efforts pour soulever les béquilles qui s’enfoncent trop profondément lors des franchissements de dune, tandis que les grains de sable s’infiltrent dans les pansements à chaque pas, pendant des heures et des heures. C’est ce qu’ont enduré Alpha Mohamed et Houssain Ba début novembre lorsque ces deux jeunes Guinéens ont été abandonnés au #Point-Zéro, qui marque la frontière entre l’Algérie et le Niger.

    Un lieu inhospitalier avec du sable à perte de vue, où les autorités algériennes ont refoulé des dizaines de milliers d’Africains subsahariens ces dernières années.

    « On nous a abandonnés à Point-Zéro à 2h du matin et nous avons dû marcher avec nos béquilles pendant des heures. Nous ne sommes arrivés à Assamaka qu’à 11h du matin », confie Alpha Mohamed à InfoMigrants.

    Les deux amis de 18 ans sont alors loin d’être seuls. Autour d’eux, plus de 600 Maliens, Guinéens, Ivoiriens, Soudanais, Nigérians et Sénégalais errent hagards, la peau du visage recouverte par la poussière ocre du Sahara, les yeux plissés vers les quelques lumières scintillant à 15 kilomètres un peu plus au sud.

     Une armée de l’ombre composée d’ouvriers, de serveurs, de boulangers - les petites mains qui contribuent à faire tourner l’économie algérienne. Certains ont encore les bottes de chantier qu’ils portaient lorsque les autorités les ont arrêtés sur leur lieu de travail. Tous ont été brutalement arrachés à leur quotidien, alors qu’ils étaient chez eux au réveil, dans un restaurant pendant un repas, lors d’une quelconque sortie en ville, ou au travail.

    C’est le cas de Alpha et Houssain, qui ont été arrêtés sur le chantier d’un immeuble à Oran, où ils travaillaient comme manoeuvres. « Les policiers sont arrivés à 9h du matin et tous les ouvriers noirs se sont aussitôt enfuis. Nous, on a essayé de partir en montant dans les étages mais un policier nous a rattrapés. Il nous a bousculés exprès et nous sommes tombés : c’est comme ça qu’on s’est cassé le pied », se remémore Alpha.

    Après un passage express dans un hôpital oranais, les deux jeunes Guinéens sont déportés vers le centre de refoulement de #Tamanrasset, à 1 900 kilomètres de route au sud d’Alger. Les migrants qui s’y trouvent ont été complètement dépouillés de leurs maigres biens : téléphones portables, argent liquide, passeports, bijoux... Entassés dans des bétaillères, les migrants sont ensuite abandonnés au Point-Zéro. Pour Alger, c’est la fin de l’opération appelée sobrement « #reconduite_à_la_frontière ».

    Pour Alpha et Houssain, c’est juste le début du calvaire. Après des heures de marche dans le sable, balayé sans répit par l’Harmattan - un vent du Sahara en provenance du Nord-Est qui vous glace les os pendant la nuit - les deux jeunes passent à proximité du lieu-dit La Dune. Situé à trois kilomètres au nord d’Assamaka, c’est le premier endroit où certains des migrants les plus fatigués décident de passer la nuit, dans un décor post-apocalyptique. Le soleil levant découpe les silhouettes des carcasses de voitures, des pneus à demi-enterrés, et des vieux bidons de gasoil utilisés pour délimiter les territoires des cabanes des mécaniciens et commerçants de carburants qui peuplent les lieux.

    Les Guinéens ont eux continué directement leur chemin jusqu’au centre d’enregistrement des autorités nigériennes, avant de se présenter au #centre_de_transit de l’Organisation internationale des migrations (#OIM), le bras de l’ONU qui assiste les retours volontaires des migrants vers leur pays d’origine.

    Des autorités débordées par l’afflux des expulsés

    L’arrivée à Assamaka marque pour les refoulés d’Algérie le début d’une longue attente. La multiplication des vagues d’expulsion conjuguée au ralentissement des #rapatriements a fait gonfler le nombre de migrants sur place à près de 3 000 individus - plus du double de la population initiale d’Assamaka. Alpha et Houssain ont pu s’installer à l’intérieur du camp de transit de l’OIM - dont la capacité maximale est de 1 000 personnes - mais la grande majorité des migrants dort à la belle étoile, s’abritant comme ils peuvent dans des hangars ouverts. Leur patience est mise à rude épreuve.

    « Cela fait deux mois qu’on nous dit qu’on va partir bientôt ! », s’exclame Seyni Diallo, un jeune Sénégalais expulsé après un séjour de six mois en Algérie. « On manque de nourriture et de couvertures, c’est vraiment dur de dormir dehors ici, les nuits sont très fraîches », renchérit Sagma Kaboré, originaire du Burkina Faso.

    La #promiscuité de 3 000 migrants dans ces conditions donne des sueurs froides à plusieurs ONG. « On craint une véritable crise humanitaire à Assamaka si cette situation se prolonge. Une épidémie d’ampleur peut se déclarer très rapidement si une personne a la rougeole, la méningite ou le covid, », affirme Diabry Talaré, coordinatrice de Médecins sans frontières (MSF) à Agadez. L’isolement géographique d’Assamaka renforce les difficultés, à la fois pour la logistique humanitaire et pour la vie quotidienne des migrants qui y sont bloqués.

    Assamaka, un îlot surpeuplé isolé dans le désert

    Assamaka est une bourgade si isolée qu’elle donne l’impression d’un îlot surpeuplé perdu au milieu d’une mer de sable. Les pistes défoncées qui mènent à Arlit puis Agadez pullulent de bandits coupeurs de route. De simples voyageurs sont régulièrement braqués par ces pirates des sables - un 4x4 utilisé comme ambulance a même été intercepté et volé sur la route menant d’Assamaka à Arlit.

     L’#isolement est également marquant sur le plan des télécommunications. La plupart des réseaux téléphoniques nigériens ne fonctionnent pas à Assamaka. Au centre du village, on remarque ainsi quelques échoppes avec de drôles d’antennes improvisées - de longues tiges de bois d’environ six mètres de haut, d’où pendouille une demi-bouteille en plastique contenant un téléphone avec une carte SIM algérienne. C’est le principal moyen de se connecter à Internet.

    Mais pour beaucoup de migrants expulsés d’Algérie sans argent ni téléphone, il est quasiment impossible de contacter leurs proches durant leurs longues semaines d’attente.

    « Certains migrants ont passé deux ou trois mois sans nouvelles de leur famille, c’est une inquiétude permanente qui a un impact sur la santé mentale », explique Mahamadou Toidou, chargé des consultations psychologiques pour MSF à Assamaka. « Il y a des cas comme ce jeune Guinéen, qui a été arrêté dans la rue par les policiers algériens, alors que sa femme enceinte de deux mois et demi était à la maison. Depuis son expulsion il n’a pas pu la contacter, il s’isole dans son coin et pense tout le temps à ça... Il souffre énormément dès qu’il voit une femme avec son enfant », ajoute le psychologue.

    Opérations de « #ratissage » dans le désert

    Le fait que les autorités algériennes procèdent à ces #refoulements sans aucune coordination avec les autorités nigériennes a parfois des conséquences dramatiques. Une trentaine de corps sans vie ont été retrouvés au nord d’Assamaka depuis 2020. Pour éviter que des migrants se perdent et s’épuisent dans le désert, des équipes de l’OIM et de MSF lancent des opérations de ratissage lorsqu’un « #convoi_piéton » est signalé. Des 4x4 s’élancent alors vers le Point-Zéro à la recherche de personnes perdues ou trop fatiguées pour avancer.

    Ils sont rejoints depuis juillet dernier par une équipe d’Alarme Phone Sahara (APS), une organisation humanitaire nigérienne qui dispose d’un tricycle tout-terrain pour aller porter secours aux migrants égarés.

    « Je ne pouvais plus supporter de voir ces pauvres gens dans cette situation », confie Ibrahim François, un membre de l’équipe d’APS qui participe régulièrement aux opérations de ratissage. « Maintenant que les nuits sont froides, les Algériens refoulent toujours les migrants vers 2 ou 3h du matin. C’est fait exprès pour qu’ils se mettent en route pour chercher un abri, et qu’ils ne restent pas sur place », affirme t-il.

    L’éprouvante marche forcée dans le désert vécue par les deux jeunes Guinéens blessés reste marquée au fer rouge dans leur esprit. « On nous a traités comme des animaux en Algérie, on ne veut plus jamais y retourner », affirme Houssain Ba. « Maintenant on veut enfin pouvoir quitter Assamaka et rentrer chez nous. »

    L’expression « convois piétons » au Niger fait référence aux personnes refoulées d’Algérie qui sont non-nigériennes et que les autorités algériennes abandonnent au Point-Zero, à 15 km d’Assamaka. Les migrants nigériens sont refoulés lors de « convois officiels » qui ont fait l’objet d’un accord entre l’Algérie et le Niger en 2014. Les camions des convois officiels sont opérés par le Croissant Rouge algérien, qui transportent directement les expulsés jusqu’à la ville d’Agadez. Pour donner un ordre de grandeur, le « convoi piéton » du 1er novembre comptait 634 individus tandis que le « convoi officiel » du 3 novembre comptait 840 personnes (dont quelques non-Nigériens). Les 3 000 migrants actuellement à Assamaka sont les reliquats des vagues successives de « convois piétons ».

    #asile #migrations #réfugiés #abandon #expulsions #renvois #déportation #désert #Algérie #Niger #Sahara #désert_du_Sahara
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  • Expulsions from Algeria 🇩🇿 to Niger 🇳🇪 continue.😡 Between 16-21/10/22 366 people from various countries were forced out of trucks by law enforcement 🇩🇿 at #PointZero & walk 15km (!!!) to #Assamaka (‘unofficial convoys’) or have been deported to #Assamaka with ‘official convoys’.

    On 19/19/2022 the 121 deportees of the unofficial convoy are of the following nationalities:
    Benin: 12
    Burkina: 3
    Cameroon: 5
    Gabon: 1
    Gambie: 1
    G/Bissau: 1
    G/Conakry: 37
    RCI: 6
    Libéria:3
    Mali: 33
    Niger: 3
    Nigeria: 4
    Senegal: 5
    Sierra Leone: 2
    –-
    In addition, on 16/10/2022 an official convoy with 97 deportees of Nigerian nationality arrived. The Algerian law enforcement agencies expelled
    52 men
    9 women
    17 boys
    19 girls

    On 21/10/2022 another convoy deported 148 Nigerien citizens:
    84 men
    9 women
    25 boys
    30 girls

    #expulsions #migrations #réfugiés #frontières #désert #déportations #abandon #Sahara #désert_du_Sahara
    #Algérie #Niger

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  • Le #Niger voit l’arrivée d’une nouvelle vague de plus de 600 migrants refoulés d’#Algérie

    Le 6 septembre, déjà, 847 personnes originaires d’Afrique subsaharienne étaient arrivées à #Agadez en provenance du pays voisin.

    Plus de 600 migrants, originaires d’une dizaine de pays africains, sont arrivés dans le nord du Niger après avoir été refoulés d’Algérie, a appris l’AFP, mardi 20 septembre, auprès des autorités locales.

    Six cent soixante-neuf personnes – dont quatorze femmes et cinq mineurs – sont arrivées « à pied » le 17 septembre à #Assamaka, ville nigérienne la plus proche de la frontière, après avoir été refoulées d’Algérie, ont indiqué à l’AFP les autorités locales. Parmi elles, 286 Maliens, 166 Guinéens, 37 Burkinabés, 27 Sénégalais, 25 Béninois, 22 Ivoiriens, 21 Gambiens, 21 Soudanais, 19 Nigérians, 14 Camerounais et 14 Sierra-Léonais, mais aussi deux Nigériens et des ressortissants du Tchad, de Mauritanie, de Guinée-Bissau, du Liberia et du Togo.

    L’Organisation internationale pour les migrations (OIM) a « confirmé » à l’AFP « l’arrivée de la vague de migrants » d’Algérie, sans toutefois avancer de nombre. « Nous sommes disposés à leur apporter une assistance. Les migrants qui souhaitent intégrer notre programme d’aide au retour volontaire peuvent être admis au niveau de notre centre de transit d’Assamaka », a assuré l’OIM.
    Des « traitements inhumains »

    Le 6 septembre, 847 migrants, en majorité des Nigériens et parmi lesquels 40 femmes et 74 enfants non accompagnés, étaient arrivés à Agadez après avoir été refoulés d’Algérie, avait indiqué à l’AFP la municipalité de cette grande ville du nord du Niger. Début juillet, l’OIM avait annoncé avoir secouru 50 migrants ouest-africains, dont des femmes et des enfants, « bloqués » dans le nord désertique du Niger, près de la frontière avec la Libye.

    Considéré comme un eldorado et un point de transit vers l’Europe, l’Algérie a expulsé depuis 2014 des dizaines de milliers de migrants irréguliers originaires d’Afrique subsaharienne, selon les Nations unies. Certains de ces migrants tentent de survivre en Algérie, souvent en mendiant, mais un grand nombre cherche surtout à gagner l’Europe.

    En juin, l’organisation Médecins sans frontières (MSF) avait dénoncé « les traitements inhumains » infligés à des migrants ouest-africains cherchant à gagner l’Europe, dont « environ 2 000 » sont « en moyenne mensuellement » refoulés d’Algérie et de Libye vers le Niger voisin. L’Algérie, qui n’a pas de législation en matière d’asile, a souvent démenti ces accusations, dénonçant une « campagne malveillante ».

    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2022/09/21/le-niger-voit-l-arrivee-d-une-nouvelle-vague-de-plus-de-600-migrants-refoule

    #expulsions #migrations #réfugiés #frontières #désert #déportations #abandon #Sahara #désert_du_Sahara

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    • Une nouvelle vague de plus de 600 migrants refoulés d’Algérie arrive au Niger

      Plus de 600 migrants, originaires d’une dizaine de pays subsahariens, sont arrivés dans le nord du Niger après avoir été refoulés d’Algérie, ont appris à l’AFP les autorités de Niamey. L’information a été confirmée par l’Organisation internationale des migrations, qui n’a cependant pas donné de chiffres. C’est la deuxième fois ce mois-ci qu’un tel afflux de migrants africains sont refoulés d’Algérie.

      Selon les autorités nigériennes, ils sont arrivés à pied il y a trois jours, à Assamaka, la ville du Niger la plus proche de la frontière algérienne : 669 migrants d’Afrique de l’Ouest et d’Afrique centrale refoulés d’Algérie. Parmi eux, surtout des hommes, mais également 14 femmes et cinq mineurs. Pour la plupart originaires du Mali et de Guinée, mais aussi du Burkina Faso, du Sénégal, de Côte d’Ivoire, de Gambie, du Soudan... Une dizaine de nationalités d’Afrique subsaharienne.

      L’Organisation internationale des migrations (OIM) a confirmé « l’arrivée de cette vague de migrants », sans préciser leur nombre. Elle a proposé de leur apporter une assistance, en particulier d’admettre, au centre de transit d’Assamaka, les candidats au retour volontaire.

      Ce n’est pas la première fois que l’Algérie, qui n’a pas de procédure d’asile, refoule des migrants. Mais c’est le deuxième afflux de cette ampleur en moins d’un mois au Niger. En juin dernier, l’ONG humanitaire Médecins sans frontières avait dénoncé « les traitements inhumains » infligés en Algérie à des migrants ouest-africains qui cherchaient à gagner l’Europe.

      https://www.infomigrants.net/fr/post/43462/une-nouvelle-vague-de-plus-de-600-migrants-refoules-dalgerie-arrive-au

  • #Algérie - #Niger : la réouverture de la frontière fait craindre davantage d’expulsions

    Après un an de fermeture, le passage entre les deux pays est de nouveau autorisé. Ce qui pourrait augmenter, encore un peu plus, le nombre d’expulsions illégales de migrants d’Algérie vers le Niger.

    Après plus d’un an de fermeture pour cause de coronavirus, la frontière entre l’Algérie et le Niger est de nouveau ouverte. L’annonce a été faite par le président algérien Abdelmadjid Tebboune lors d’un point de presse conjoint avec son homologue nigérien Mohamed Bazoum, en visite à Alger. Selon le chef d’état algérien, cette réouverture autorise "l’exportation des produits algériens vers le Niger et l’importation des produits nigériens".

    Mais force est de constater qu’elle remet aussi en lumière la question des migrants. Car l’endroit voit aussi passer, quotidiennement, de nombreux exilés expulsés illégalement d’Algérie. Selon les Nations unies, le pays - qui ne dispose pas de législation en matière d’asile malgré son attachement à la Convention de Genève sur le statut de réfugié - a depuis 2014, renvoyé des dizaines de milliers de migrants en situation irrégulière de l’autre côté de sa frontière.
    "Toujours autant de camions" pendant la pandémie

    Sa fermeture, actée le 17 mars 2020, n’y a rien fait : "le #refoulement systématique des migrants depuis l’Algérie vers le Niger n’a pas cessé", déplore Médecins sans frontières (MSF) dans un communiqué. Entre janvier et avril 2021, près de 4 370 personnes ont été emmenées par les forces de l’ordre algériennes jusqu’au "Point Zéro", en plein désert, à proximité de la région nigérienne d’Agadez.

    "Pendant la crise sanitaire, les ONG présentes sur place ont vu toujours autant de camions traverser la frontière en direction du Niger, chargés de migrants expulsés. Des hommes, des femmes, mais aussi des mineurs, de toute origine, ", confirme Lauren Seibert, chercheuse spécialiste des migrants et des réfugiés au sein de Human Rights Watch (HRW).

    Sans aucun moyen de localisation ni personne pour les guider, les migrants sont abandonnés là par les autorités algériennes et doivent parcourir, à pied et souvent la nuit, les 15 kilomètres qui les séparent de la petite ville nigérienne d’#Assamaka. Avec pour certains, une issue fatale.

    Abdul, originaire de Sirerra Leone, a eu, lui, la chance d’arriver sain et sauf. "Ils nous ont emmenés dans le désert et nous ont laissés là en nous disant ‘la route vers le Niger, c’est cette direction’ », raconte-t-il à HRW. "Je n’avais pas de chaussures. J’ai marché pieds nus. Ça nous a pris cinq à six heures [pour arriver au Niger]."

    Selon un recensement effectué par MSF, en 2020, plus de 23 175 migrants sont arrivés à Assamaka, qui compte un millier d’habitants permanents.

    Avec la réouverture officielle de la frontière, le nombre d’expulsions pourrait "augmenter drastiquement dans les mois à venir", s’inquiète Lauren Seibert. Malgré un an de pandémie, et les nombreuses critiques dont elle est la cible, "l’Algérie n’a jusqu’à maintenant fait aucun effort pour remédier à cette situation". Et ce, "malgré la pression internationale et celle de la société civile, déplore-t-elle. On s’attend donc à ce que la situation soit encore pire maintenant".

    https://www.youtube.com/watch?v=msZtXPeCIP0&feature=emb_logo

    Des pratiques illégales

    Pourtant, en agissant ainsi, l’Algérie trahit ses engagements légaux. Car le pays est "signataire des conventions des Nations unies et de l’Afrique sur les réfugiés et de la convention contre la torture", rappelle un rapport de HRW. Les autorités sont donc tenues "de respecter le principe de non-refoulement, qui interdit le retour forcé de toute personne vers des pays où elle pourrait être soumise à la torture ou à des menaces contre sa vie ou sa liberté".

    L’article 12 de la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples, que l’Algérie a ratifié, lui interdit également toute expulsion visant des groupes nationaux, raciaux, ethniques ou religieux.

    Des dispositions renforcées par la loi nationale N 08-11, validée en 2008. Si la mesure admet que l’expulsion peut être prononcée contre les étrangers irréguliers, elle les autorise, aussi, à contester la décision devant un juge. "Au regard des faits, force est de constater le non-respect de ces dispositions", admet Boubakar A. Mahamadou dans un article publié par Alarm Phone Sahara : https://alarmephonesahara.info/fr/blog/posts/expulsions-massives-de-migrants-par-l-algerie-vers-le-niger-que-

    Pour le juriste nigérien, "les états ont le droit de restreindre la liberté de circulation des personnes. Mais il n’en demeure pas moins que cela doit s’effectuer dans le respect des règles établies". L’Algérie ne semble pas, jusqu’ici, en avoir pris conscience.

    https://www.infomigrants.net/fr/post/33753/algerie-niger-la-reouverture-de-la-frontiere-fait-craindre-davantage-d

    #frontières #asile #migrations #réfugiés #expulsions #renvois #ouverture_des_frontières

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  • Près de 5,000 migrants expulsés du régime frontalier algérien en un mois

    Ces derniers jours, nous avons reçu de nouveau l’information des dénonciateurs de l’Alarme Phone Sahara concernant deux autres déportations massives de l’Algérie vers le Niger : Une expulsion massive officielle et une non-officielle ont eu lieu. Le dimanche 21 mars, 601 migrant.e.s originaires de plusieurs pays d’Afrique sub-saharienne ont été déporté.e.s et abandonné.e.s dans la zone frontalière entre l’Algérie et le Niger, en plein désert, et forcés de marcher 15 à 20 kilomètres jusqu’au poste frontière d’Assamaka, comme cela arrive habituellement aux personnes déportées dans des convois non officiels.
    Deux jours plus tard, le mardi 23 mars, un autre convoi est arrivé d’Algérie avec des personnes déportées de force. Cette fois, la plupart des migrant.e.s étaient des Nigérien.ne.s, dont 917 hommes, 66 femmes et 87 mineurs, ainsi que d’autres migrant.e.s d’Afrique subsaharienne. Une fois de plus, un total de 1,211 personnes a été expulsées violemment et contre leur gré par les autorités sécuritaires algériennes.
    Tous ces événements doivent être replacés dans le contexte des derniers jours et des dernières semaines et doivent être scandalisés ! Les 5 et 11 mars, au moins 1,054 personnes ont été expulsées. De plus, 2,098 autres personnes sont arrivées au poste frontière d’Assamaka les 14 et 16 mars après avoir été déportées d’Algérie, selon les dénonciateurs d’Alarme Phone Sahara. De plus, des sources de Gao au Mali rapportent également l’arrivée de 125 migrants déportés venant de la frontière algéro-malienne et nigéro-malienne entre le 18 et le 20 mars.
    Nous voulons souligner et crier à nouveau certaines de nos demandes pour arrêter ces politiques frontalières antihumaines, racistes et meurtrières :
    o Alarme Phone Sahara demande l’arrêt immédiat des déportations et des refoulements de réfugié.e.s et de migrant.e.s de l’Algérie vers le Niger - pas de guerre aux réfugié.e.s et aux migrant.e.s !
    o Alarme Phone Sahara appelle à la fin des actes de vol et de violence des forces de sécurité algériennes contre les migrant.e.s et les réfugié.e.s !
    o Alarme Phone Sahara appelle à la fin de l’externalisation des frontières européennes sur le sol africain !

    https://www.facebook.com/1643705359272714/posts/2549686525341255

    #Algérie #expulsions #migrations #réfugiés #frontières #Niger #désert #Assamaka #déportations #abandon #Mali #Sahara #désert_du_Sahara

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    • Algérie - Niger : des migrants violentés et expulsés en plein milieu du désert

      Malgré la fermeture des frontières terrestres, due à la pandémie de Covid-19, le refoulement systématique des migrants depuis l’Algérie vers le Niger n’a pas cessé. Ainsi, depuis le début de l’année, près de 4 370 personnes ont été emmenées par les forces de l’ordre algériennes jusqu’au « point zéro », en plein désert, à proximité de la région nigérienne d’Agadez. Nombre de ces personnes en migration ont témoigné, auprès des équipes MSF, des violences qu’elles ont subies.

      Safi Keita, enceinte de quatre mois, résidait en Algérie où elle était vendeuse d’épices. Elle avait laissé ses deux enfants à leur grand-mère au Mali, son pays d’origine. Un jour, les forces de l’ordre ont débarqué à son domicile pour l’arrêter : « Les gendarmes algériens ont défoncé la porte. Ils ont tout emporté, argent et téléphones. Ensuite, ils m’ont conduite au poste », raconte la jeune femme.

      Le lendemain, Safi est emmenée de force dans un centre de détention, « Ils nous ont fait monter dans des camions bondés, nous étions très serrés et nous n’avions pas de masque. » Une fois arrivée au centre, on lui a demandé de sauter du camion : « Comme j’étais enceinte, cela m’a provoqué des douleurs au ventre », raconte Safi.

      Dans le centre de détention, où elle a passé quatre jours, Safi doit faire face à des conditions d’hygiène déplorables et des repas uniquement composés de pain. « J’étais enceinte, mais je n’ai bénéficié d’aucun traitement de faveur. Les gardes n’ont éprouvé aucune compassion envers moi. » Les détenus ont ensuite été transportés à la frontière entre l’Algérie et le Niger, dans le désert.

      Au milieu de nulle part

      Selon le recensement effectué par les équipes de Médecins Sans Frontières, en 2020, plus de 23 175 personnes migrantes sont arrivées dans la petite ville désertique d’Assamaka, près de la frontière entre le Niger et l’Algérie. C’est un peu moins que les 29 888 expulsions recensées par les équipes de MSF en 2019, mais c’est un nombre qui, malgré la fermeture des frontières du Niger depuis mars 2020 en raison de la Covid-19, reste pourtant élevé.

      Les équipes MSF d’Agadez ont recueilli des centaines de témoignages de ces personnes migrantes aidées ou secourues par l’association après avoir été expulsées d’Algérie. Plus de 989 migrants ont été victimes de violences en 2020, et 21 ont témoigné avoir été torturés. Plus de 1 900 personnes migrantes ont aussi été soignées pour des problèmes de santé mentale.

      Les migrants ont témoigné avoir été arrêtés puis placés dans des centres de détention pendant des jours, des semaines, voire des mois et ensuite entassés dans des bus ou des camions par les forces de sécurité algériennes afin d’être déposés à la frontière entre l’Algérie et le Niger, dans un lieu appelé le « Point Zero ». Dans le désert, au milieu de nulle part, souvent en pleine nuit.

      Livrés à eux-mêmes, sans rien, les personnes expulsées d’Algérie doivent effectuer, sans aucune carte ou moyen de localisation, une marche d’environ 15 km pour rejoindre le village d’Assamaka, au Niger. Certains se perdent et ne sont jamais retrouvés.

      En provenance d’Afrique de l’Ouest, du Moyen-Orient ou d’Asie du Sud, ces hommes, femmes, enfants et personnes âgées résidaient, pour certains, en Algérie depuis des années avant d’être expulsés. D’autres traversaient le pays pour atteindre l’Europe.
      Dépouillés et volés

      Traoré Ya Madou, originaire du Mali, a travaillé pendant six ans en tant que peintre en Algérie avant d’être arrêté par les forces de l’ordre. « Nous habitions sur le chantier où nous travaillions. Ce matin-là, la police algérienne a débarqué. Généralement, nous leur donnions de l’argent ou nous résistions, et les agents partaient. Mais cette fois-là, ils étaient nombreux, environ une vingtaine, ils ont cassé la porte et sont entrés. Une fois à l’intérieur, ils nous ont menottés et transportés à la gendarmerie. J’y suis resté 24 heures sans manger. Là-bas, nous avons été minutieusement fouillés. Durant la fouille, ils retirent même vos sous-vêtements… Nous avons subi un traitement inhumain. J’avais 2 500 euros sur moi, ils m’ont tout pris. Ils m’ont aussi sauvagement battu et j’ai dû être transporté à l’hôpital », détaille-t-il. Pour avoir résisté aux policiers algériens, Traoré a été puni. Il a été déposé encore plus loin d’Assamaka que les autres, et a dû marcher près de quatre heures pour rejoindre la petite ville.

      Les histoires de Safi et Traoré ne sont qu’un court aperçu de ce qui se passe à la frontière entre l’Algérie et le Niger.

      En 2015, au Sommet de la Valette sur la migration, les pays européens et africains ont davantage renforcé le système de contrôle aux frontières et facilité le renvoi, volontaire ou non, des migrants qualifiés d’illégaux. C’est ainsi que des personnes en migration ont continué d’être arrêtées arbitrairement, soumises à de mauvais traitements ou renvoyées vers un pays où elles risquent d’être persécutées.

      Ces politiques mises en œuvre pour freiner les flux de migrants n’ont pas empêché ces personnes de rechercher un endroit sûr ou une vie meilleure. Au contraire, cela n’a abouti qu’à davantage de criminalisation et de violences envers les personnes en migration.

      « Les conditions d’arrestation, de détention, et d’expulsion orchestrées par le gouvernement algérien ne respectent pas le principe fondamental de non-refoulement et sont des pratiques contraires aux droits de l’homme et au droit international des réfugiés, explique Jamal Mrrouch, chef de mission de MSF au Niger. Il est primordial de commencer à réajuster ces politiques et de garantir une assistance humanitaire et une protection aux personnes migrantes, en veillant à ce que les structures locales dans les pays de transit, comme le Niger, puissent répondre aux besoins de tous. »

      https://www.msf.fr/actualites/algerie-niger-des-migrants-violentes-et-expulses-en-plein-milieu-du-desert

    • Algérie : le « #point_zéro », cet endroit au milieu de nulle part où sont abandonnés les migrants

      Depuis le début de l’année, plus de 4 000 personnes ont été emmenées par les forces de l’ordre algériennes jusqu’à la frontière du Niger, en plein désert, dans un endroit appelé « point zéro ». Abandonnés là, sans repères, certains se perdent et ne sont jamais retrouvés. Dans un rapport, MSF dénonce une nouvelle fois ces renvois illégaux malgré la fermeture des frontières.

      « Les gendarmes algériens ont défoncé la porte. Ils ont tout emporté, argent et téléphones. Ensuite, ils m’ont conduite au poste […] J’étais enceinte, mais je n’ai bénéficié d’aucun traitement de faveur. Les gardes n’ont éprouvé aucune compassion envers moi. » Safi, une Malienne enceinte de quatre mois, fait partie de ces migrants récemment « raflés » par les autorités algériennes puis emmenés de force dans le désert, à quelques kilomètres seulement du Niger, au « point zéro ». C’est là, au milieu de nulle part, que les migrants sont abandonnés.

      Ils doivent, par leurs propres moyens et souvent sans GPS, trouver un chemin pour rejoindre le Niger. La frontière est pourtant fermée depuis le mois de mars 2020 en raison de la pandémie de coronavirus. Qu’importe : les refoulements n’ont jamais cessé. Depuis le début de l’année, près de 4 370 personnes ont ainsi été conduites à ce « point zéro ».

      Les migrants sont abandonnés « souvent en pleine nuit », écrit Médecins sans frontières (MSF) dans un rapport publié mercredi 21 avril. Le processus d’expulsion est souvent le même : après leur arrestation, les migrants - qui sont parfois installés en Algérie depuis plusieurs années - sont envoyés dans des centres de détention pendant quelques jours ou quelques semaines, puis entassés dans des bus et emmenés dans le désert.
      « Certains se perdent et ne sont jamais retrouvés »

      Sur l’ensemble de l’année 2020, plus de 23 000 migrants ont traversé le désert, selon les chiffres de MSF.

      « Livrés à eux-mêmes, sans rien, les personnes expulsées d’Algérie doivent effectuer, sans aucune carte ou moyen de localisation, une marche d’environ 15 km pour rejoindre le village d’#Assamaka, au Niger. Certains se perdent et ne sont jamais retrouvés », écrit encore MSF.

      Ces renvois ne sont pas inédits. Depuis des années, l’Algérie renvoie illégalement des migrants en les relâchant dans le désert. La rédaction d’InfoMigrants a recensé de nombreux témoignages de migrants victimes de ces expulsions illégales. Beaucoup parlent de la peur de se perdre, du manque de repères, du soleil qui assomme ou des nuits froides, de la soif qui les saisit.

      « On nous a déposé à environ 15 kilomètres de la frontière. Le reste, on a dû le faire à pied. Cette nuit-là, entre 2h et 6h, on a marché vers le Niger, on était environ 400 personnes », expliquait en janvier à InfoMigrants Falikou, un Ivoirien de 28 ans.

      Lorsqu’ils parviennent à atteindre la frontière nigérienne, les migrants sont pris en charge par l’Organisation internationale des migrations (OIM) qui dispose de plusieurs centres dans le pays. Certains décident de rentrer chez eux, d’autres en revanche tentent de retourner en Algérie, ou essayent de rejoindre l’Europe via les côtes marocaines ou libyennes.

      https://www.infomigrants.net/fr/post/31694/algerie-le-point-zero-cet-endroit-au-milieu-de-nulle-part-ou-sont-aban

  • With @ItalyMFA support; IOM has built a new police border post at the Assamaka border, equipped with the Migration Information and Data Analysis System (MIDAS). This project aims to reinforce the operational capacities of the Government of Niger on border management.

    https://twitter.com/OIM_Niger/status/1326033475514855424
    #IOM #Niger #contrôles_frontaliers #externalisation #asile #migrations #réfugiés #frontières #OIM #Assamaka #MIDAS #Migration_Information_and_Data_Analysis_System #poste-frontière

    Localisation de Assamaka :

    via @rhoumour (twitter)

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    • IOM Supports Safe Migration with New Police Post at Niger’s Border with Algeria

      Situated in the heart of the Sahara at only 15 km from Niger’s border with Algeria, the town of Assamaka is a major migratory hub, as the main point of entry for migrants returning from Algeria, and the last place of transit for migrants coming from Niger on their way to Algeria.

      Since late 2017, over 30,000 migrants have arrived in Assamaka from Algeria, mostly from West African countries of origins.

      On Wednesday (14/10), the Government of Niger and the International Organization for Migration (IOM) inaugurated the first fixed border police post in Assamaka, built and equipped with funding from the Italian Ministry of Foreign Affairs and International Cooperation.

      This extensive, impoverished and sparsely populated area has long been exploited by criminal and smuggling networks. Nowadays, these ancestral trade and migration routes between Niger and Algeria are often used for smuggling illicit goods and migrants.

      In recent years, border management and border security have become top priorities for the Sahel and for Niger in particular. The Government of Niger strives to reduce illicit cross-border activities, including human smuggling and trafficking, and to prevent the entry of members of violent extremism organizations through the country’s borders.

      In addition to a sharp rise in crime in the border town, Assamaka also faces increasingly high migration flows, due to its position on the trans-Saharan migration route. These are proving difficult to manage to the detriment of the town’s 1,000 or so permanent inhabitants.

      Watch video: New Police Border Post in Assamaka

      Up to now, migrant registration had always been done manually or through IOM’s Mobile Border Post, temporarily deployed by the Government of Niger to the Agadez region. This truck-borne mobile police post was adapted specifically for meeting the challenges in remote desert locations. But it cannot replace a fixed police station.

      The newly constructed border post and its facilities will allow the police to be compliant with national and international norms and fulfill the required security and safety standards.

      The border post is part of a larger project whose objective is to strengthen the capacities of Niger’s immigration service – the Directorate for Territorial Surveillance (DST). The project also aims to reinforce the cooperation between Nigerien and Algerian law enforcement agencies, as well as the coordination between Nigerien security forces, local authorities and relevant technical services, such as the Regional Directorate of Public Health in the Agadez region.

      Through this new border post, eight workstations are equipped with the Migration Information and Data Analysis System (MIDAS), developed by IOM. These will allow authorities to digitally register people transiting the border. The data collected can be transmitted in real time to a central server, allowing authorities to better track and manage migration flows in and out of Niger.

      “We hope that this new infrastructure will alleviate some of the current challenges faced by local authorities and will improve cross-border cooperation,” said Barbara Rijks, IOM’s Chief of Mission in Niger. “Ultimately, this border post aims to contribute to the improvement of the security and stability in Assamaka and its surroundings.”


      https://www.iom.int/news/iom-supports-safe-migration-new-police-post-nigers-border-algeria

      Autres photos sur twitter:


      https://twitter.com/OIM_Niger/status/1317040811536715778

  • Migrants : les échecs d’un #programme_de_retour_volontaire financé par l’#UE

    Alors qu’il embarque sur un vol de la Libye vers le Nigeria à la fin 2018, James a déjà survécu à un naufrage en Méditerranée, traversé une demi-douzaine d’États africains, été la cible de coups de feu et passé deux ans à être maltraité et torturé dans les centres de détention libyens connus pour la brutalité qui y règne.

    En 2020, de retour dans sa ville de Benin City (Etat d’Edo au Nigéria), James se retrouve expulsé de sa maison après n’avoir pas pu payer son loyer. Il dort désormais à même le sol de son salon de coiffure.

    Sa famille et ses amis l’ont tous rejeté parce qu’il n’a pas réussi à rejoindre l’Europe.

    « Le fait que tu sois de retour n’est source de bonheur pour personne ici. Personne ne semble se soucier de toi [...]. Tu es revenu les #mains_vides », raconte-t-il à Euronews.

    James est l’un des quelque 81 000 migrants africains qui sont rentrés dans leur pays d’origine avec l’aide de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) des Nations unies et le #soutien_financier de l’Union européenne, dans le cadre d’une initiative conjointe de 357 millions d’euros (https://migrationjointinitiative.org). Outre une place sur un vol au départ de la Libye ou de plusieurs autres pays de transit, les migrants se voient promettre de l’argent, un #soutien et des #conseils pour leur permettre de se réintégrer dans leur pays d’origine une fois rentrés chez eux.

    Mais une enquête d’Euronews menée dans sept pays africains a révélé des lacunes importantes dans ce programme, considéré comme la réponse phare de l’UE pour empêcher les migrants d’essayer de se rendre en Europe.

    Des dizaines de migrants ayant participé au programme ont déclaré à Euronews qu’une fois rentrés chez eux, ils ne recevaient aucune aide. Et ceux qui ont reçu une aide financière, comme James, ont déclaré qu’elle était insuffisante.

    Nombreux sont ceux qui envisagent de tenter à nouveau de se rendre en Europe dès que l’occasion se présente.

    « Je ne me sens pas à ma place ici », confie James. « Si l’occasion se présente, je quitte le pays ».

    Sur les 81 000 migrants qui ont été rapatriés depuis 2017, près de 33 000 ont été renvoyés de Libye par avion. Parmi eux, beaucoup ont été victimes de détention, d’abus et de violences de la part de passeurs, de milices et de bandes criminelles. Les conditions sont si mauvaises dans le pays d’Afrique du Nord que le programme est appelé « retour humanitaire volontaire » (VHR), plutôt que programme de « retour volontaire assisté » (AVR) comme ailleurs en Afrique.

    Après trois ans passés en Libye, Mohi, 24 ans, a accepté l’offre d’un vol de retour en 2019. Mais, une fois de retour dans son pays, son programme de réintégration ne s’est jamais concrétisé. « Rien ne nous a été fourni ; ils continuent à nous dire ’demain’ », raconte-t-il à Euronews depuis le nord du Darfour, au Soudan.

    Mohi n’est pas seul. Les propres statistiques de l’OIM sur les rapatriés au Soudan révèlent que seuls 766 personnes sur plus de 2 600 ont reçu un soutien économique. L’OIM attribue cette situation à des taux d’inflation élevés et à une pénurie de biens et d’argent sur place.

    Mais M. Kwaku Arhin-Sam, spécialiste des projets de développement et directeur de l’Institut d’évaluation Friedensau, estime de manière plus générale que la moitié des programmes de réintégration de l’OIM échouent.

    « La plupart des gens sont perdus au bout de quelques jours », explique-t-il.
    Deux tiers des migrants ne terminent pas les programmes de réintégration

    L’OIM elle-même revoit cette estimation à la baisse : l’agence des Nations unies a déclaré à Euronews que jusqu’à présent, seul un tiers des migrants qui ont commencé à bénéficier d’une aide à la réintégration sont allés au bout du processus. Un porte-parole a déclaré que l’initiative conjointe OIM/EU étant un processus volontaire, « les migrants peuvent décider de se désister à tout moment, ou de ne pas s’engager du tout ».

    Un porte-parole de l’OIM ajoute que la réintégration des migrants une fois qu’ils sont rentrés chez eux va bien au-delà du mandat de l’organisation, et « nécessite un leadership fort de la part des autorités nationales », ainsi que « des contributions actives à tous les niveaux de la société ».

    Entre mai 2017 et février 2019, l’OIM a aidé plus de 12 000 personnes à rentrer au Nigeria. Parmi elles, 9 000 étaient « joignables » lorsqu’elles sont rentrées chez elles, 5 000 ont reçu une formation professionnelle et 4 300 ont bénéficié d’une « aide à la réintégration ». Si l’on inclut l’accès aux services de conseil ou de santé, selon l’OIM Nigéria, un total de 7 000 sur 12 000 rapatriés – soit 58 % – ont reçu une aide à la réintégration.

    Mais le nombre de personnes classées comme ayant terminé le programme d’aide à la réintégration n’était que de 1 289. De plus, les recherches de Jill Alpes, experte en migration et chercheuse associée au Centre de recherche sur les frontières de Nimègue, ont révélé que des enquêtes visant à vérifier l’efficacité de ces programmes n’ont été menées qu’auprès de 136 rapatriés.

    Parallèlement, une étude de Harvard sur les Nigérians de retour de Libye (https://cdn1.sph.harvard.edu/wp-content/uploads/sites/2464/2019/11/Harvard-FXB-Center-Returning-Home-FINAL.pdf) estime que 61,3 % des personnes interrogées ne travaillaient pas après leur retour, et que quelque 16,8 % supplémentaires ne travaillaient que pendant une courte période, pas assez longue pour générer une source de revenus stable. À leur retour, la grande majorité des rapatriés, 98,3 %, ne suivaient aucune forme d’enseignement régulier.

    La commissaire européenne aux affaires intérieures, Ylva Johansson, a admis à Euronews que « c’est un domaine dans lequel nous avons besoin d’améliorations ». Mme Johansson a déclaré qu’il était trop tôt pour dire quelles pourraient être ces améliorations, mais a maintenu que l’UE avait de bonnes relations avec l’OIM.

    Sandrine, Rachel et Berline, originaires du Cameroun, ont elles accepté de prendre un vol de l’OIM de Misrata, en Libye, à Yaoundé, la capitale camerounaise, en septembre 2018.

    En Libye, elles disent avoir subi des violences, des abus sexuels et avoir déjà risqué leur vie en tentant de traverser la Méditerranée. À cette occasion, elles ont été interceptées par les garde-côtes libyens et renvoyées en Libye.

    Une fois rentrées au Cameroun, Berline et Rachel disent n’avoir reçu ni argent ni soutien de l’OIM. Sandrine a reçu environ 900 000 fcfa (1 373,20 euros) pour payer l’éducation de ses enfants et lancer une petite entreprise – mais cela n’a pas duré longtemps.

    « Je vendais du poulet au bord de la route à Yaoundé, mais le projet ne s’est pas bien déroulé et je l’ai abandonné », confie-t-elle.

    Elle se souvient aussi d’avoir accouché dans un centre de détention de Tripoli avec des fusillades comme fond sonore.

    Toutes les trois ont affirmé qu’au moment de leur départ pour le Cameroun, elles n’avaient aucune idée de l’endroit où elles allaient dormir une fois arrivées et qu’elles n’avaient même pas d’argent pour appeler leur famille afin de les informer de leur retour.

    « Nous avons quitté le pays, et quand nous y sommes revenues, nous avons trouvé la même situation, parfois même pire. C’est pourquoi les gens décident de repartir », explique Berline.

    En novembre 2019, moins de la moitié des 3 514 migrants camerounais qui ont reçu une forme ou une autre de soutien de la part de l’OIM étaient considérés comme « véritablement intégrés » (https://reliefweb.int/sites/reliefweb.int/files/resources/ENG_Press%20release%20COPIL_EUTF%20UE_IOM_Cameroon.pdf).

    Seydou, un rapatrié malien, a reçu de l’argent de l’OIM pour payer son loyer pendant trois mois et les factures médicales de sa femme malade. Il a également reçu une formation commerciale et un moto-taxi.

    Mais au Mali, il gagne environ 15 euros par jour, alors qu’en Algérie, où il travaillait illégalement, il avait été capable de renvoyer chez lui plus de 1 300 euros au total, ce qui a permis de financer la construction d’une maison pour son frère dans leur village.

    Il tente actuellement d’obtenir un visa qui lui permettrait de rejoindre un autre de ses frères en France.

    Seydou est cependant l’un des rares Maliens chanceux. Les recherches de Jill Alpes, publiées par Brot für die Welt et Medico (l’agence humanitaire des Églises protestantes en Allemagne), ont révélé que seuls 10 % des migrants retournés au Mali jusqu’en janvier 2019 avaient reçu un soutien quelconque de l’OIM.

    L’OIM, quant à elle, affirme que 14 879 Maliens ont entamé le processus de réintégration – mais ce chiffre ne révèle pas combien de personnes l’ont achevé.
    Les stigmates du retour

    Dans certains cas, l’argent que les migrants reçoivent est utilisé pour financer une nouvelle tentative pour rejoindre l’Europe.

    Dans un des cas, une douzaine de personnes qui avaient atteint l’Europe et avaient été renvoyées chez elles ont été découvertes parmi les survivants du naufrage d’un bateau en 2019 (https://www.infomigrants.net/en/post/21407/mauritanian-coast-guard-intercepts-boat-carrying-around-190-migrants-i se dirigeait vers les îles Canaries. « Ils étaient revenus et ils avaient décidé de reprendre la route », a déclaré Laura Lungarotti, chef de la mission de l’OIM en Mauritanie.

    Safa Msehli, porte-parole de l’OIM, a déclaré à Euronews que l’organisation ne pouvait pas empêcher des personnes de tenter de repartir vers l’Europe une fois revenues.

    « C’est aux gens de décider s’ils veulent ou non émigrer et dans aucun de ses différents programmes, l’OIM ne prévoit pas d’empêcher les gens de repartir », a-t-elle expliqué.

    Qu’est-ce que l’OIM ?

    A partir de 2016, l’OIM s’est redéfinie comme agence des Nations unies pour les migrations, et en parallèle son budget a augmenté rapidement (https://governingbodies.iom.int/system/files/en/council/110/C-110-10%20-%20Director%20General%27s%20report%20to%20the%20110). Il est passé de 242,2 millions de dollars US (213 millions d’euros) en 1998 à plus de 2 milliards de dollars US (1,7 milliard d’euros) à l’automne 2019, soit une multiplication par huit. Bien qu’elle ne fasse pas partie des Nations unies, l’OIM est désormais une « organisation apparentée », avec un statut similaire à celui d’un prestataire privé.

    L’UE et ses États membres sont collectivement les principaux contributeurs au budget de l’OIM (https://governingbodies.iom.int/system/files/en/council/110/Statements/EU%20coordinated%20statement%20-%20Point%2013%20-%20final%20IOM), leurs dons représentant près de la moitié de son financement opérationnel.

    De son côté, l’OIM tient à mettre en évidence sur son site web les cas où son programme de retour volontaire a été couronné de succès, notamment celui de Khadeejah Shaeban, une rapatriée soudanaise revenue de Libye qui a pu monter un atelier de couture.

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    Comment fonctionne le processus d’aide à la réintégration ?
    Les migrants embarquent dans un avion de l’OIM sur la base du volontariat et retournent dans leur pays ;
    Ils ont droit à des conseils avant et après le voyage ;
    Chaque « rapatrié » peut bénéficier de l’aide de bureaux locaux, en partenariat avec des ONG locales ;
    L’assistance à l’accueil après l’arrivée peut comprendre l’accueil à l’aéroport, l’hébergement pour la nuit, une allocation en espèces pour les besoins immédiats, une première assistance médicale, une aide pour le voyage suivant, une assistance matérielle ;
    Une fois arrivés, les migrants sont enregistrés et vont dans un centre d’hébergement temporaire où ils restent jusqu’à ce qu’ils puissent participer à des séances de conseil avec le personnel de l’OIM. Des entretiens individuels doivent aider les migrants à identifier leurs besoins. Les migrants en situation vulnérable reçoivent des conseils supplémentaires, adaptés à leur situation spécifique ;
    Cette assistance est généralement non monétaire et consiste en des cours de création d’entreprise, des formations professionnelles (de quelques jours à six mois/un an), des salons de l’emploi, des groupes de discussion ou des séances de conseil ; l’aide à la création de micro-entreprises. Toutefois, pour certains cas vulnérables, une assistance en espèces est fournie pour faire face aux dépenses quotidiennes et aux besoins médicaux ;
    Chaque module comprend des activités de suivi et d’évaluation afin de déterminer l’efficacité des programmes de réintégration.

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    Des migrants d’#Afghanistan et du #Yémen ont été renvoyés dans ces pays dans le cadre de ce programme, ainsi que vers la Somalie, l’Érythrée et le Sud-Soudan, malgré le fait que les pays de l’UE découragent tout voyage dans ces régions.

    En vertu du droit international relatif aux Droits de l’homme, le principe de « #non-refoulement » garantit que nul ne doit être renvoyé dans un pays où il risque d’être torturé, d’être soumis à des traitements cruels, inhumains ou dégradants ou de subir d’autres préjudices irréparables. Ce principe s’applique à tous les migrants, à tout moment et quel que soit leur statut migratoire.

    L’OIM fait valoir que des procédures sont en place pour informer les migrants pendant toutes les phases précédant leur départ, y compris pour ceux qui sont vulnérables, en leur expliquant le soutien que l’organisation peut leur apporter une fois arrivés au pays.

    Mais même lorsque les migrants atterrissent dans des pays qui ne sont pas en proie à des conflits de longue durée, comme le Nigeria, certains risquent d’être confrontés à des dangers et des menaces bien réelles.

    Les principes directeurs du Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) sur la protection internationale considèrent que les femmes ou les mineurs victimes de trafic ont le droit de demander le statut de réfugié. Ces populations vulnérables risquent d’être persécutées à leur retour, y compris au Nigeria, voire même d’être à nouveau victime de traite.
    Forcer la main ?

    Le caractère volontaire contestable des opérations de retour s’étend également au Niger voisin, pays qui compte le plus grand nombre de migrants assistés par l’OIM et qui est présenté comme la nouvelle frontière méridionale de l’Europe.

    En 2015, le Niger s’est montré disposé à lutter contre la migration en échange d’un dédommagement de l’UE, mais des centaines de milliers de migrants continuent de suivre les routes à travers le désert en direction du nord pendant que le business du trafic d’êtres humains est florissant.

    Selon le Conseil européen sur les réfugiés et les exilés, une moyenne de 500 personnes sont expulsées d’Algérie vers le Niger chaque semaine, au mépris du droit international.

    La police algérienne détient, identifie et achemine les migrants vers ce qu’ils appellent le « #point zéro », situé à 15 km de la frontière avec le Niger. De là, les hommes, femmes et enfants sont contraints de marcher dans le désert pendant environ 25 km pour atteindre le campement le plus proche.

    « Ils arrivent à un campement frontalier géré par l’OIM (Assamaka) dans des conditions épouvantables, notamment des femmes enceintes souffrant d’hémorragies et en état de choc complet », a constaté Felipe González Morales, le rapporteur spécial des Nations unies, après sa visite en octobre 2018 (https://www.ohchr.org/EN/NewsEvents/Pages/DisplayNews.aspx?NewsID=23698%26LangID).

    Jill Alpes, au Centre de recherche sur les frontières de Nimègue, estime que ces expulsions sont la raison principale pour laquelle les migrants acceptent d’être renvoyés du Niger. Souvent repérés lors d’opérations de recherche et de sauvetage de l’OIM dans le désert, ces migrants n’ont guère d’autre choix que d’accepter l’aide de l’organisation et l’offre de rapatriement qui s’ensuit.

    Dans ses travaux de recherche, Mme Alpes écrit que « seuls les migrants qui acceptent de rentrer au pays peuvent devenir bénéficiaire du travail humanitaire de l’OIM. Bien que des exceptions existent, l’OIM offre en principe le transport d’Assamakka à Arlit uniquement aux personnes expulsées qui acceptent de retourner dans leur pays d’origine ».

    Les opérations de l’IOM au Niger

    M. Morales, le rapporteur spécial des Nations unies, semble être d’accord (https://www.ohchr.org/EN/NewsEvents/Pages/DisplayNews.aspx?NewsID=23698%26LangID). Il a constaté que « de nombreux migrants qui ont souscrit à l’aide au retour volontaire sont victimes de multiples violations des droits de l’Homme et ont besoin d’une protection fondée sur le droit international », et qu’ils ne devraient donc pas être renvoyés dans leur pays. « Cependant, très peu d’entre eux sont orientés vers une procédure de détermination du statut de réfugié ou d’asile, et les autres cas sont traités en vue de leur retour ».

    « Le fait que le Fonds fiduciaire de l’Union européenne apporte un soutien financier à l’OIM en grande partie pour sensibiliser les migrants et les renvoyer dans leur pays d’origine, même lorsque le caractère volontaire est souvent douteux, compromet son approche de la coopération au développement fondée sur les droits », indique le rapporteur spécial des Nations unies.
    Des contrôles insuffisants

    Loren Landau, professeur spécialiste des migrations et du développement au Département du développement international d’Oxford, affirme que le travail de l’OIM souffre en plus d’un manque de supervision indépendante.

    « Il y a très peu de recherches indépendantes et beaucoup de rapports. Mais ce sont tous des rapports écrits par l’OIM. Ils commandent eux-même leur propre évaluation , et ce, depuis des années », détaille le professeur.

    Dans le même temps, le Dr. Arhin-Sam, spécialiste lui de l’évaluation des programmes de développement, remet en question la responsabilité et la redevabilité de l’ensemble de la structure, arguant que les institutions et agences locales dépendent financièrement de l’OIM.

    « Cela a créé un haut niveau de dépendance pour les agences nationales qui doivent évaluer le travail des agences internationales comme l’OIM : elles ne peuvent pas être critiques envers l’OIM. Alors que font-elles ? Elles continuent à dire dans leurs rapports que l’OIM fonctionne bien. De cette façon, l’OIM peut ensuite se tourner vers l’UE et dire que tout va bien ».

    Selon M. Arhin-Sam, les ONG locales et les agences qui aident les rapatriés « sont dans une compétition très dangereuse entre elles » pour obtenir le plus de travail possible des agences des Nations unies et entrer dans leurs bonnes grâces.

    « Si l’OIM travaille avec une ONG locale, celle-ci ne peut plus travailler avec le HCR. Elle se considère alors chanceuse d’être financée par l’OIM et ne peuvent donc pas la critiquer », affirme-t-il.

    Par ailleurs, l’UE participe en tant qu’observateur aux organes de décision du HCR et de l’OIM, sans droit de vote, et tous les États membres de l’UE sont également membres de l’OIM.

    « Le principal bailleur de fonds de l’OIM est l’UE, et ils doivent se soumettre aux exigences de leur client. Cela rend le partenariat très suspect », souligne M. Arhin-Sam. « [Lorsque les fonctionnaires européens] viennent évaluer les projets, ils vérifient si tout ce qui est écrit dans le contrat a été fourni. Mais que cela corresponde à la volonté des gens et aux complexités de la réalité sur le terrain, c’est une autre histoire ».
    Une relation abusive

    « Les États africains ne sont pas nécessairement eux-mêmes favorables aux migrants », estime le professeur Landau. « L’UE a convaincu ces États avec des accords bilatéraux. S’ils s’opposent à l’UE, ils perdront l’aide internationale dont ils bénéficient aujourd’hui. Malgré le langage du partenariat, il est évident que la relation entre l’UE et les États africains ressemble à une relation abusive, dans laquelle un partenaire est dépendant de l’autre ».

    Les chercheurs soulignent que si les retours de Libye offrent une voie de sortie essentielle pour les migrants en situation d’extrême danger, la question de savoir pourquoi les gens sont allés en Libye en premier lieu n’est jamais abordée.

    Une étude réalisée par l’activiste humanitaire libyenne Amera Markous (https://www.cerahgeneve.ch/files/6115/7235/2489/Amera_Markous_-_MAS_Dissertation_2019.pdf) affirme que les migrants et les réfugiés sont dans l’impossibilité d’évaluer en connaissance de cause s’ils doivent retourner dans leur pays quand ils se trouvent dans une situation de détresse, comme par exemple dans un centre de détention libyen.

    « Comment faites-vous en sorte qu’ils partent parce qu’ils le veulent, ou simplement parce qu’ils sont désespérés et que l’OIM leur offre cette seule alternative ? » souligne la chercheuse.

    En plus des abus, le stress et le manque de soins médicaux peuvent influencer la décision des migrants de rentrer chez eux. Jean-Pierre Gauci, chercheur principal à l’Institut britannique de droit international et comparé, estime, lui, que ceux qui gèrent les centres de détention peuvent faire pression sur un migrant emprisonné pour qu’il s’inscrive au programme.

    « Il existe une situation de pouvoir, perçu ou réel, qui peut entraver le consentement effectif et véritablement libre », explique-t-il.

    En réponse, l’OIM affirme que le programme Retour Humanitaire Volontaire est bien volontaire, que les migrants peuvent changer d’avis avant d’embarquer et décider de rester sur place.

    « Il n’est pas rare que des migrants qui soient prêts à voyager, avec des billets d’avion et des documents de voyage, changent d’avis et restent en Libye », déclare un porte-parole de l’OIM.

    Mais M. Landau affirme que l’initiative UE-OIM n’a pas été conçue dans le but d’améliorer la vie des migrants.

    « L’objectif n’est pas de rendre les migrants heureux ou de les réintégrer réellement, mais de s’en débarrasser d’une manière qui soit acceptable pour les Européens », affirme le chercheur.

    « Si par ’fonctionner’, nous entendons se débarrasser de ces personnes, alors le projet fonctionne pour l’UE. C’est une bonne affaire. Il ne vise pas à résoudre les causes profondes des migrations, mais crée une excuse pour ce genre d’expulsions ».

    https://fr.euronews.com/2020/06/22/migrants-les-echecs-d-un-programme-de-retour-volontaire-finance-par-l-u
    #retour_volontaire #échec #campagne #dissuasion #migrations #asile #réfugiés #IOM #renvois #expulsions #efficacité #réintégration #EU #Union_européenne #Niger #Libye #retour_humanitaire_volontaire (#VHR) #retour_volontaire_assisté (#AVR) #statistiques #chiffres #aide_à_la_réintégration #Nigeria #réfugiés_nigérians #travail #Cameroun #migrerrance #stigmates #stigmatisation #Assamaka #choix #rapatriement #Fonds_fiduciaire_de_l'Union européenne #fonds_fiduciaire #coopération_au_développement #aide_au_développement #HCR #partenariat #pouvoir

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    Ajouté à la métaliste migrations & développement (et plus précisément en lien avec la #conditionnalité_de_l'aide) :
    https://seenthis.net/messages/733358#message768702

    ping @rhoumour @karine4 @isskein @_kg_

  • Hundreds of migrants stuck in #Niger amid coronavirus pandemic

    As countries close borders to curb spread of coronavirus, aid groups in Niger ’overwhelmed’ by requests of support.

    While countries across Africa have been closing their borders as part of efforts to contain the coronavirus pandemic, migrants and people on the move are paying a high price.

    Over the past two weeks, hundreds of women, men and children have been stuck in Niger, a country that represents a traditional corridor of transit for seasonal labourers from West Africa heading to Libya or Algeria, as well as people hoping to move further to Europe across the Mediterranean Sea.

    “We’re being overwhelmed by requests of support,” said Barbara Rijks, Niger director for the International Organization for Migration (IOM).

    Deportations from Algeria to Niger have been a continuing trend since late 2016, with figures decreasing last year only to begin growing again from February onwards. The migrants, who were arrested during police roundups in Algeria’s coastal cities and forced to travel for days in overloaded trucks, were usually offered assistance by the IOM to return to their countries of origin.

    But now amid the pandemic, they are forced to quarantine in tent facilities set up in the military border post of Assamaka, where temperatures touch 50 degrees Celsius (122 degrees Fahrenheit), or in the southern city of Arlit.

    With borders closed all across West Africa, they risk being stuck in Niger much longer than they expected.

    “We’re extremely worried,” said Abderahmane Maouli, the mayor of Arlit, a city that hosts one of the six IOM transit centres in Niger and a new facility for those that end their quarantine in Assamaka.

    “Despite the border closure, we see that movements are continuing: People travel through minor routes to avoid border controls and reach Arlit without going through the quarantine, and this is a major public health issue for our community,” Maouli told Al Jazeera.

    The deportation of more than 8,000 people by Algeria since January this year, he says, had already put local welfare services under strain.

    ’First warning sign’

    An uncommon push-back operation happened also in late March at the border between Niger and Libya, where a convoy of travellers was intercepted and sent back in the middle of the desert, forcing the IOM to organise humanitarian assistance.

    The quarantine of these groups and other travellers - in a makeshift camp set up in record time - fosters worries from both migrants and local communities in a country already standing at the bottom of the United Nations human development index and facing deadly seasonal outbreaks of malaria and measles. Some 1,400 doctors are operational in Niger, according to the government, serving a population of about 22 million.

    “A first warning sign,” Rijks told Al Jazeera, “was the arrival of 767 people, half of which foreigners, at the border between Niger and Algeria, on March 19: From that moment on, we registered continuous arrivals and each one of these people needs to quarantine for 14 days.”

    Later in March, a convoy of pick-up cars carrying 256 people was pushed-back by Libyan militiamen close to Tummo, a military outpost marking the frontier between Niger and Libya, some 900 kilometres (559 miles) northeast of Agadez, where their perilous desert crossing started.

    Blocked in the garrison village of Madama, Nigeriens and migrants mostly from Nigeria, Ghana and Burkina Faso suffered the unmerciful Saharan heat for days before receiving humanitarian assistance by the IOM and Niger’s Civil Protection Department that organised their transfer to Agadez. Their drivers were arrested for breaching anti-smuggling rules.

    In Agadez, a once-coveted tourist destination for Europeans willing to explore Saharan dunes, they were lodged in a tent facility set up by the IOM alongside the main sports arena, where football games have been temporarily suspended due to the coronavirus pandemic.

    “It’s been a huge challenge, we had to boost our activities in less than one week, adopting hygienic measures in our six transit centres, that are already at full capacity, and opening up new structures to lodge people quarantining,” Rijks said.

    Another 44 people were found at Assamaka in the night between April 4-5 and welcomed at IOM’s quarantine site, where Doctors Without Borders (Medecins Sans Frontieres, or MSF) and the International Federation of the Red Cross provide medical and psychosocial assistance.
    ’Humanitarian corridors’

    IOM operations in Niger scaled up after the government enforced anti-smuggling measures in 2015, to prevent migrants from taking dangerous Saharan trails to Libya or Algeria.

    In the span of a few years, the number of crossings reduced, from about 330,000 in 2016 to 100,000 in 2018, while hundreds of “passeurs” - the French word for smugglers and middlemen active in the transportation business - were jailed.

    As a consequence, more and more people ended up being blocked in the country and turned to the organisation’s voluntary return programmes. From 2017 to early 2020, some 32,000 migrants returned home from Niger with IOM assistance.

    “People were usually staying for a few weeks in transit centres, where we arranged travel documents with consulates, before going back to their country of origin, while now they’re stuck in our transit centres and this adds frustrations,” said Rijks.

    She hopes that - despite border closures - governments in West Africa will agree soon on organising “humanitarian corridors to return their citizens from Niger”.

    While Rijks noted that countries are willing to receive back their citizens, the closure of land and air transportation routes, coupled with the need to set up costly quarantine facilities for returnees on arrival, put more strain on an already fragile logistic organisation.

    Currently, 2,371 people - mostly Nigerians, Guineans, Cameroonians and Malians - are lodged in the IOM’s six transit centres, Rijks said, while the size and number of new facilities set up to quarantine migrants are increasing by the day.
    ’Perfect storm’

    Niger has confirmed 342 coronavirus cases and 11 deaths as of Thursday, with the vast majority of cases found in the capital, Niamey. The country has introduced a series of containment measures to slow the spread of COVID-19, the disease caused by the coronavirus, including the closure of international borders, a ban on gatherings and non-essential activities and a night curfew.

    In addition to migrants on the move, humanitarian organisations are particularly concerned about the fate of 420,000 refugees and internally displaced Nigeriens who escaped violence by armed groups along the country’s borders with Nigeria, Chad, Mali and Burkina Faso. These people often live in crowded settlements, where physical distancing is a luxury.

    “On top of displacement caused by jihadists, malnutrition risks and socio-economic vulnerability, COVID-19 represents the perfect storm for Niger,” said Alessandra Morelli, country director for the UN’s refugee agency (UNHCR), pointing also at the interruption of evacuation flights for refugees from Libyan detention centres who are temporarily hosted in Niger while awaiting opportunities to resettle to Europe or North America.

    Morelli said the programme was launched in 2017 to offer “a vital lifeline” for the most vulnerable refugees detained in Libya.

    “We took them out of prisons, brought them here by plane and assisted them in their asylum and resettlement claim.”

    About 3,000 people have been evacuated to Niger so far and more than 2,300 resettled to Canada, Germany, Sweden, Netherlands, France and other countries.

    All operations are currently suspended.

    While the number of coronavirus cases grow by the day, with deepening worries over the effect of a severe outbreak in already fragile countries in the region, some refugees hosted in the reception centre of Hamdallaye started producing soap for local communities.

    “It’s a sign of hope in the midst of this situation,” said Morelli, whose WhatsApp account blinks continuously with information on new displacements and violence along Niger’s sealed borders.

    https://www.aljazeera.com/news/2020/04/hundreds-migrants-stuck-niger-coronavirus-pandemic-200409131745319.html
    #IOM #OIM #immobilité #confinement #fermeture_des_frontières #Assamaka #épidémie #Arlit #Afrique_de_l'Ouest #centre_de_transit #centres_de_transit #renvois #Algérie #refoulement #push-back #quarantaine #migrerrance #frontières #Tummo #Madama #Agadez #passeurs
    ping @ceped_migrinter_afrique @karine4 @isskein

  • Métaliste
    Les « #left-to-die in the Sahara desert »...

    (évidente référence à un rapport de Charles Heller et Lorenzo Pezzani sur le Left-to-die boat : https://forensic-architecture.org/investigation/the-left-to-die-boat)

    Essai de #métaliste sur les expulsions de migrants depuis les pays du #Maghreb (#Tunisie et #Algérie pour le moment) vers leur frontières méridionales, soit en plein #désert...

    #asile #migrations #réfugiés #abandon #expulsions #renvois #déportation

    ping @isskein @_kg_ @visionscarto @pascaline @karine4

    • Algérie, 2021
      Près de 5,000 migrants expulsés du régime frontalier algérien en un mois :
      https://seenthis.net/messages/908723

      Algérie, 2019 :
      Refoulés par l’Algérie vers le Niger, des réfugiés seraient “en #détresse_absolue”, selon la LADDH :
      https://seenthis.net/messages/748393

      Algérie, 2017
      Un millier de migrants nigériens rapatriés d’Algérie :
      https://seenthis.net/messages/627118

      Migrants subsahariens/ Début des expulsions aujourd’hui :
      https://seenthis.net/messages/619668

      EuroMed Droits | A la frontière de l’inhumanité :
      https://seenthis.net/messages/594628

      Algérie, 2016 :
      Des centaines de migrants arrêtés à Alger et conduits dans le sud du pays :
      https://seenthis.net/messages/548367

      Algérie, 2022 :
      Le #Niger voit l’arrivée d’une nouvelle vague de plus de 600 migrants refoulés d’#Algérie
      https://seenthis.net/messages/973793

    • Entre l’Algérie et le Niger, la #prison_à_ciel ouvert d’Assamaka

      Depuis 2014, l’Algérie multiplie les expulsions vers le Niger de migrants subsahariens dans des convois plus ou moins officiels, et sans aucune humanité. Abandonnés dans le désert, ils doivent marcher plusieurs heures pour atteindre le village d’Assamaka, où, livrés à eux-mêmes, ils survivent comme ils peuvent.

      Des files de migrants s’étendent sur une centaine de mètres au milieu du désert nigérien. Ils attendent aux portes du commissariat d’Assamaka. Depuis une dizaine d’années, ce village proche de la frontière entre l’Algérie et le Niger est le réceptacle des migrants d’origine subsaharienne expulsés par l’Algérie. Ces derniers n’ont parfois d’autre choix que d’y rester sans aucune solution et d’errer dans les rues de cette petite localité perdue au milieu du désert. Entre le 1er janvier et le 1er avril 2023, l’ONG Alarme Phone Sahara, qui vient en aide aux migrants dans la zone sahélo-saharienne, a comptabilisé 11 336 personnes expulsées de l’Algérie vers le Niger. Début mai, plus de 5 000 d’entre elles étaient bloquées à Assamaka, selon les autorités nigériennes.

      Depuis 2014, l’Algérie est devenue une machine à expulser
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      . Terre d’immigration pour de nombreux Subsahariens, ce pays a longtemps fermé les yeux sur un phénomène dont tout le monde semblait s’accommoder : ces migrants venaient faire les travaux dont ne voulaient plus les jeunes Algériens. Puis tout a changé après un drame : le 2 octobre 2013, 92 migrants (des Nigériens pour la plupart) sont retrouvés morts dans le désert, à quelques kilomètres de la frontière nigéro-algérienne. Ils faisaient partie d’un convoi de 112 personnes, dont une majorité de femmes et d’enfants venus de la région de Zinder, dans le sud du Niger
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      . Après cette découverte macabre, les deux États ont multiplié les contrôles sur la route et ont passé un accord (tacite) en décembre 2014 permettant à l’Algérie de renvoyer les femmes et les enfants nigériens entrés clandestinement sur son sol.

      « Cet accord devait permettre à l’Algérie de renvoyer vers le Niger les citoyens nigériens se trouvant en situation d’irrégularité », rapporte l’ONG Alarme Phone Sahara. Mais la réalité est aujourd’hui bien différente. Si, durant les premières années qui ont suivi la signature de l’accord, la plupart des rapatriés étaient des femmes et des enfants (dont beaucoup étaient originaires de la région de Zinder), au fil du temps, les cibles de la police algérienne ont changé. Elle a commencé par expulser des hommes nigériens puis, à partir de 2017, des ressortissants d’autres pays que le Niger – des Ouest-Africains pour la plupart, mais aussi des Syriens, des Palestiniens ou encore des Bangladais. Beaucoup sont de jeunes hommes, voire des mineurs
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      , et certains d’entre eux ne devraient pas être expulsés – soit parce qu’ils sont en situation régulière en Algérie, soit parce qu’ils possèdent une attestation de réfugié délivrée par le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés.

      À partir de 2018, on assiste, selon les mots d’un responsable de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) en poste à Niamey à l’époque, à « une véritable chasse à l’homme noir » dans les villes algériennes. Le rapporteur spécial des Nations unies sur les droits de l’homme des migrants, Felipe González Morales, s’en inquiète en octobre 2018. À l’issue d’une mission au Niger, il dénonce le « mode opératoire » choisi par les autorités algériennes. « Ces expulsions collectives de l’Algérie vers le Niger constituent une violation flagrante du droit international, notamment du principe fondamental de non-refoulement et des garanties d’une procédure régulière, et doivent cesser immédiatement », assène-t-il. Sans suite. Les autorités nigériennes ont beau dénoncer la dérive d’Alger, rien n’y fait. En février 2017, l’actuel président, Mohamed Bazoum, alors ministre de l’Intérieur, demande à l’Algérie de cesser ces expulsions. Là aussi sans succès.
      Une politique « raciste »

      Le 12 février 2023, un convoi arrive au « Point zéro », un no man’s land situé à la frontière algéro-nigérienne où les autorités algériennes jettent les migrants, en plein désert. Sur les 899 personnes arrivées ce jour-là, Alarme Phone Sahara a recensé une majorité de Guinéens et de Maliens et une seule personne de nationalité nigérienne. Parmi eux, un grand nombre d’hommes, mais aussi des femmes parfois enceintes, des enfants et des personnes âgées. Certains ont été dépouillés de leurs biens lors de leur arrestation. Isolés au milieu du désert, parfois en pleine nuit, toutes et tous se retrouvent sans eau ni nourriture, et doivent parcourir 15 kilomètres à pied pour rejoindre le village d’Assamaka. Un chemin où l’on peut se perdre. En les abandonnant ainsi, le gouvernement algérien les met en danger de mort.

      Comment expliquer qu’Alger profite de cet accord passé avec Niamey pour expulser tous les ressortissants d’Afrique subsaharienne ? « Même au niveau de l’Union africaine, personne ne fait rien, l’Algérie continue de faire ce qu’elle veut », déplore Moctar Dan Yaye, d’Alarme Phone Sahara. Ce dernier dénonce « une politique raciste » de l’Algérie qui cherche à « se débarrasser des Noirs dans le pays ». Une dynamique d’expulsion qui va en s’accentuant. « Selon les chiffres documentés par les lanceurs d’alerte d’Alarme Phone Sahara à Assamaka, au moins 24 250 personnes ont été expulsées d’Algérie au Niger avec des convois officiels et non officiels pendant l’année 2022 », relate l’ONG.

      Face à cet afflux (+ 35 % de demandes d’assistance en 2022 par rapport à l’année précédente, selon le bureau de coordination des affaires humanitaires des Nations unies au Niger), les organisations d’aide aux migrants sont désemparées. L’OIM semble paralysée. Moctar Dan Yaye rapporte qu’elle a dû fermer ses portes aux nouveaux arrivants le temps de traiter les dossiers des migrants déjà sur place. Or c’est par cette organisation onusienne que doivent passer les rapatriés d’Algérie lorsqu’ils rejoignent Assamaka. Ils ont le choix entre retenter le passage vers l’Algérie (ou vers la Libye), demander l’asile au Niger, ou rentrer dans leur pays d’origine. Lorsqu’ils optent pour cette deuxième voie, ils doivent en faire la demande auprès du centre de l’OIM à Assamaka. Un centre aujourd’hui fermé aux nouvelles demandes car surchargé. « Depuis le début de l’année, nous avons remarqué un ralentissement dans l’organisation de ces convois de rapatriement. Du coup, les anciens qui étaient là sont restés sur place et les migrants continuent d’arriver. C’est ce qui crée le débordement », témoigne Boulama Elhadji Gori, responsable adjoint de programme pour le Niger au sein de l’ONG Médecins sans frontières (MSF). Fin mars, ni l’OIM ni l’État nigérien n’avaient mis en place de moyens afin de leur permettre de quitter le village. Contactés par Afrique XXI, ils n’ont pas donné suite.

      Les migrants ayant rejoint Assamaka sont donc condamnés à errer dans ses rues. Boulama Elhadji Gori estime aujourd’hui la population du village à 6 000 habitants alors qu’il n’en comptait que 1 000 il y a quelques années. Il parle d’une « crise humanitaire ». « Le village déborde, constate-t-il. Les migrants sont généralement installés dans le centre de santé ou aux abords avec des conditions d’hygiène inacceptables parce que le centre n’a jamais été préparé pour ça. » Dans cette zone, les habitants souffraient déjà d’un manque d’accès aux services publics avant l’afflux des exilés. En outre, ajoute Boulama Elhadji Gori, « ces personnes sont en situation de désespoir, elles s’exposent à plusieurs risques tels que l’extorsion, la prostitution, mais aussi à des conditions hygiéniques qui peuvent affecter leur santé ».
      Une crise humanitaire et sociale

      Moctar Dan Yaye est en contact avec des correspondants sur place. Ces derniers rapportent une situation devenue intenable. « Les migrants bloqués à Assamaka n’ont pas d’autre choix que de mendier toute la journée pour survivre, et de dormir dans les rues du village. Les personnes expulsées volent et abattent même des animaux pour se nourrir. Cela crée des tensions et des conflits supplémentaires », indique-t-il.

      Pourtant, les autorités savent de quoi il ressort. En avril, Elhadj Magagi Maman Dada, le gouverneur de la région d’Agadez, a qualifié la situation de « crise humanitaire et sociale ». Dans le prolongement de ces déclarations, il a invité les chefs des structures institutionnelles et les représentants de la société civile à une réunion au cours de laquelle un groupe de travail a été créé afin de réfléchir à la problématique des conditions de vie des migrants sur place. Le ministre de l’Intérieur du Niger s’est également rendu au centre de l’OIM à Agadez, la grande ville du nord du pays, puis à Assamaka, située à environ 500 km d’Agadez.

      Malgré ces avancées, Alarme Phone Sahara n’a jusque-là pas relevé de changement dans la prise en charge des migrants. Sur place, ces derniers dénoncent le comportement de l’OIM qui continue de ne pas prendre en charge les nouveaux arrivants.

      Moctar Dan Yaye dénonce une volonté de fermer les yeux : « On est surpris par le silence des grandes puissances, alors qu’on tire la sonnette d’alarme depuis des années. » Le 21 mars, MSF a publié un communiqué appelant à protéger les migrants abandonnés dans le désert. L’ONG dénonce une situation sans précédent. « Il faudrait que des sanctions soient mises en place contre l’Algérie pour qu’elle arrête d’agir comme un État outlaw [hors-la-loi] », explique Moctar Dan Yaye. Mais, d’après lui, la mise en place de sanctions internationales paraît pourtant encore lointaine au vu des réactions de l’autre côté de la Méditerranée. Pour lui, la fermeture des frontières européennes n’offre que peu d’espoir quant à une réaction internationale. Il dénonce « la volonté de l’Occident de s’ériger en une forteresse en oubliant que sa propre histoire est faite de migrations ».

      https://afriquexxi.info/Entre-l-Algerie-et-le-Niger-la-prison-a-ciel-ouvert-d-Assamaka

    • Migliaia di persone abbandonate e bloccate nel deserto nigerino dopo i respingimenti dall’Algeria

      Le deportazioni delle autorità algerine continuano. Solo nel 2022 Alarm Phone Sahara ha censito 24.250 persone respinte ad Assamaka, piccolo villaggio nel Nord del Niger. Nel primo trimestre del 2023 sono già oltre 8mila. Intanto l’Asgi denuncia l’assenza di soluzioni per le persone evacuate dalla Libia e bloccate nel Paese

      Ad Assamaka, un piccolo villaggio nel Nord del Niger non lontano dal confine con l’Algeria, si sta consumando da mesi una crisi umanitaria, con migliaia di migranti respinti da Algeri e abbandonati nel deserto senza accesso a cure mediche, protezione, riparo o beni di prima necessità, e una sola forma di prima assistenza offerta dal Centro di salute integrata (Ihc) della stessa Assamaka.

      I respingimenti e le espulsioni dall’Algeria verso il Niger sono iniziati nel 2014 a seguito di un accordo verbale tra i due governi che prevedeva la “riammissione” dei cittadini nigerini “irregolarmente presenti” in Algeria. Da allora le autorità algerine hanno cominciato a deportare i migranti provenienti dall’Africa sub-sahariana, identificati attraverso le loro caratteristiche somatiche, e non si sono più fermate: da settembre 2017 a maggio 2021 sarebbero state espulse almeno 40mila persone (secondo i dati dell’Organizzazione internazionale per le migrazioni, Iom); nel 2022 la Ong Alarm Phone Sahara ha censito 24.250 persone deportate ad Assamaka e nei primi tre mesi del 2023 ne ha contate ben 8.149 provenienti dal Niger ma anche da Benin, Burkina Faso, Camerun, Ciad, Congo, Costa d’Avorio, Costa Rica, Gambia, Ghana, Guinea, Guinea Bissau, Guinea Equatoriale, Liberia, Mali, Nigeria, Pakistan, Senegal, Sierra Leone, Sudan, Sri Lanka, Togo e Yemen.

      Se per i cittadini nigerini sono previsti dei “convogli ufficiali” che li lasciano nei pressi di Assamaka, da dove poi vengono trasferiti ad Agadez o ad Arlit, per tutti gli altri i rimpatri vengono effettuati da “convogli non ufficiali”: avvengono di notte e non c’è alcun contatto con le autorità del Niger, le persone vengono semplicemente abbandonate al cosiddetto “Point zero” e da lì devono raggiungere a piedi, nel deserto, Assamaka. Che dista 15 chilometri. Non a caso, secondo le fonti di Alarm Phone Sahara, nel dicembre dello scorso anno è stata registrata la morte di una persona durante una di queste operazioni, mentre a ottobre è partito un convoglio dall’Algeria con a bordo 1.124 persone e al suo arrivo ad Assamaka solo 818 sono state registrate. Non è chiaro dove siano finite le 306 persone mancanti. Tra il 2020 e il 2021 sono stati identificati 38 corpi senza vita da Medici senza frontiere (Msf) che dal 2018 organizza regolarmente missioni di soccorso per aiutare coloro che si sono persi o sono stati abbandonati nel deserto.

      Msf è attiva ad Assamaka dal 2017, dove effettua consulenze mediche gratuite e trasferimenti dei casi critici alla città di Agadez (distante centinaia di chilometri). Da mesi denuncia che le persone soccorse riportano ferite, alcune anche gravi, hanno subito stupri e violenze, e sono fortemente traumatizzate. Quasi il 70% degli assistiti ha dichiarato di aver patito violenze e trattamenti degradanti da parte delle forze di polizia algerine e libiche. Tra loro ci sono uomini, donne -anche incinte-, bambini e minori. “La gravità degli abusi commessi contro queste persone è indiscutibile -spiega Jamal Mrrouch, capo missione di Msf in Niger-. Le testimonianze dei nostri pazienti e le loro condizioni fisiche e mentali quando arrivano nelle nostre strutture sanitarie dimostrano l’inferno che hanno passato durante la loro espulsione dal territorio algerino e libico”. Basti pensare che nel 2021 l’organizzazione ha svolto oltre 47mila visite mediche, di cui 34.276 dedicate alla salute psicologica.

      A causa di queste vere e proprie deportazioni di massa, la situazione ad Assamaka è diventata insostenibile: il villaggio normalmente conta 1.500 abitanti ma a marzo di quest’anno ospitava il quadruplo delle persone. Secondo quanto riferito da Alarm Phone Sahara, dal dicembre dello scorso anno il centro di accoglienza dell’Iom non registra nuovi migranti e le persone sono accampate ovunque senza nessun tipo di assistenza, una situazione che genera tensioni e insicurezza sociale.

      “Tra l’11 gennaio e il 3 marzo sono arrivati a piedi 4.677 migranti, meno del 15% è riuscito ad avere un riparo o protezione al suo arrivo -dice Schemssa Kimana, responsabile del progetto di Msf ad Agadez-. Le persone dormono in ogni angolo della struttura, alcuni hanno montato tende di fortuna all’ingresso o nel cortile, altri si sono accampati davanti al reparto maternità, sul tetto o nell’area destinata ai rifiuti. Le temperature ad Assamaka possono raggiungere anche i 48 gradi, portando le persone a cercare un riparo dal caldo ovunque riescano a trovarlo. Alcuni dormono in aree insalubri, come le zone di scarico, rischiando malattie e infezioni cutanee”.

      Del resto per i migranti che si trovano intrappolati in Niger le opzioni non sono molte. Spesso giungono nel Paese dopo che la traversata verso l’Europa è fallita, chi è rimpatriato dall’Algeria normalmente viene privato di documenti, denaro e ogni tipo di risorsa, chi riesce a scappare dalla Libia ha subito torture e trattamenti inumani e degradanti. Molti di loro, specie coloro che provengono da Paesi chiaramente instabili, tentano di presentare una domanda di protezione internazionale in Niger, nella speranza di accedere ai programmi di reinsediamento in Europa o in Nord America previsti dall’Alto commissariato Onu per rifugiati (Unhcr).

      Una speranza vana, dal momento che i posti messi a disposizione dai Paesi che dovrebbero accogliere i rifugiati sono pochi e si rivolgono al programma globale di resettlement dell’Unhcr. Anche il programma Etm, il Meccanismo di transito di emergenza rivolto a persone particolarmente vulnerabili evacuate dalla Libia (ne abbiamo scritto su Ae 235), ha mostrato nel tempo tutta la sua debolezza e la sua inefficacia, come è tornata a denunciare in una lettera aperta anche l’Associazione per gli studi giuridici sull’immigrazione (Asgi), che rappresenta una famiglia di quattro persone, di cui due minori e un giovane uomo, tutti provenienti dall’Eritrea e bloccati in Niger da quattro anni. Gli avvocati denunciano che “il procedimento di selezione delle persone che possono essere evacuate è gravato da un elevato livello di discrezionalità e non vi sono garanzie procedurali attivabili dai richiedenti”. Inoltre, “una volta evacuate -come emerge dalla situazione specifica degli assistiti in questione-, non si ha alcuna certezza di essere poi ricollocati, non sussiste infatti un obbligo ad accettare le domande di reinsediamento per i Paesi di destinazione, né di vedersi garantita alcuna forma di protezione in base alla normativa in vigore in Niger”.

      Quello che si osserva è che a seguito dei rigetti della domanda di protezione e dei rifiuti da parte dei Paesi “ricchi” di accettare i resettlement, si va affermando la stabilizzazione di una “soluzione durevole” all’interno del Niger, che da Paese di transito si sta trasformando a Paese di asilo “de facto”, come spiega ancora l’Asgi. Una situazione paradossale dal momento che si tratta di uno dei Paesi più poveri al mondo, ultimo secondo l’Indice di sviluppo umano, dove la criminalizzazione della migrazione –voluta dall’Unione europea– ha fatto crescere esponenzialmente un clima di intolleranza e ostilità verso i migranti.

      A chi si trova nel limbo nigerino resta a questo punto un’ultima opzione: il ritorno “volontario” nel proprio Paese. I programmi di Rimpatrio volontario assistito e alla reintegrazione (Avrr) sono gestiti dall’Iom all’interno del Migration response and resource mechanism (Mrrm), uno strumento attivo nel Paese dal 2015, e co-finanziati dall’Unione europea e dagli Stati membri: tra il 2016 e il luglio 2019 hanno coinvolto nel ritorno al proprio Paese d’origine oltre 50mila persone. Il programma è aperto a tutti i migranti ma, secondo un’indagine sul campo svolta da Asgi nel 2022, un numero consistente delle persone che vi aderiscono è costituito da coloro che sono stati rimpatriati o espulsi dall’Algeria. Ad Assamaka, e in generale nella regione di Agadez dove si trovano le persone che arrivano da Algeria e Libia, dopo le prime 48 ore l’Iom fornirebbe assistenza solo a chi decide di aderire ai programmi di rimpatrio volontario. La questione della “volontarietà” della decisione di rimpatriare era già stata sollevata nel 2019 da Felipe González Morales, Relatore speciale delle Nazioni unite per i diritti delle persone migranti, a seguito della sua missione in Niger.

      Le persone intervistate nei centri di transito dell’Iom ad Agadez e nella capitale Niamey riferivano all’esperto indipendente Onu di aver deciso di tornare nel proprio Paese perché stanche dei soprusi subiti durante il viaggio o perché era l’unica forma di assistenza che era stata loro offerta. È vero che in questi centri lo staff fornisce informazioni sul diritto di chiedere protezione e segnala potenziali richiedenti asilo all’Unhcr, ma dalle informazioni ottenute da Asgi non ci sarebbe “un’obbligazione positiva di referral di persone individuate come potenziali richiedenti asilo o persone che dovrebbero ricevere una particolare tutela rispetto al rischio di refoulement da parte dell’Iom, la quale risponde semplicemente alle segnalazioni delle persone migranti che a seguito di informativa presentano esplicitamente la volontà di chiedere asilo. Grande enfasi è posta infatti sulla volontarietà dell’adesione al programma, che diventa un concetto chiave in relazione al ritorno e alla richiesta di protezione”.

      Questo è particolarmente problematico dal momento che il rimpatrio volontario non contempla il principio di non-refoulement: non è previsto che ci siano Paesi “non sicuri” dove è vietato il rimpatrio dal momento che è volontario. Di nuovo l’Asgi evidenzia quanto questo possa essere rischioso, ad esempio nel caso di persone vittime di tratta: “Lo staff dell’Iom intervistato a Niamey nel corso della missione ha indicato che tra 2020 e il 2021 non è stata riferita all’Unhcr alcuna donna nigeriana vittima di tratta, ma la factsheet dell’Iom pubblicata a dicembre 2021, riporta che nel corso dell’anno 63 vittime di tratta sono state supportate nel fare ritorno nel loro Paese”.

      https://altreconomia.it/migliaia-di-persone-abbandonate-e-bloccate-nel-deserto-nigerino-dopo-i-

    • #Tunisie : l’#enfer des exilés

      Julien Goudichaud et Davide Mattei se sont rendus en Tunisie, en se faisant passer pour des touristes, pour mener une enquête exceptionnelle. Ils ont réussi à prouver ces exactions en parvenant à filmer des bus chargés de migrants et en retrouvant des victimes en plein désert.
      Livrés à eux-mêmes, sans eau ni nourriture ni abri, beaucoup d’entre eux périssent de soif et d’insolation.

      https://seenthis.net/messages/1119630

  • Ce matin, l’Ambassadeur d’Italie au Niger, S.E.M. #Marco_Prencipe, a présidé, la cérémonie d’ouverture de l’Atelier de lancement des projets #SCCAN et #SINA mis en œuvre par @OIM_Niger et financés à hauteur de 3 millions EUR par le Gouvernement italien.


    https://twitter.com/ItalyinNiger/status/1141747201628155905?s=19
    #Italie #Niger #OIM #IOM #externalisation #frontières #asile #migrations #réfugiés
    #Assamaka (à la frontière entre le Niger et l’#Algérie)
    #Nigeria

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