• Var : un homme tue son voisin tunisien par balles et diffuse des vidéos racistes
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2025/06/01/var-un-homme-tue-son-voisin-tunisien-par-balles-et-diffuse-des-videos-racist

    Le mis en cause a également blessé, samedi soir, un autre voisin, de nationalité turque. Il a « diffusé avant et après son passage à l’acte deux vidéos sur son compte d’un réseau social au contenu raciste et haineux », a fait savoir le procureur.

    Dans Var matin :

    Samedi soir, un habitant de Puget-sur-Argens a tué un voisin par balle avant d’en blesser un autre. Traqué par le GIGN, il s’est rendu dimanche matin. Le crime pourrait avoir été motivé par la haine des étrangers.

    https://archive.ph/SZlO7

    Le tir sportif, c’est le culte des #armes_à_feu. C’est l’exutoire du #virilisme.
    #assassinats_racistes

  • “Les pilotes de drones voient très bien la personne qu’ils vont tuer, jusqu’au dernier moment”
    https://www.nouvelobs.com/monde/20250409.OBS102519/les-pilotes-de-drones-voient-tres-bien-la-personne-qu-ils-vont-tuer-jusqu

    Série Après avoir raconté le conflit en Ukraine du point de vue des drones, Isabelle Dufour, directrice des études stratégiques à Eurocrise, explique, dans cette deuxième partie du grand entretien qu’elle a accordé au « Nouvel Obs », comment ces appareils volant sans pilote changent la mécanique de la guerre.

    Pour aller plus loin
    La une du 29 mai 2025

    Edition de la semaine Ukraine : la guerre des drones

    Ils ont changé la face des combats entre Kiev et Moscou. Depuis le début de l’invasion russe à grande échelle de l’Ukraine en février 2022, les drones, jusqu’alors marginaux dans les conflits, se sont imposés comme une arme majeure. Au point de constituer une « révolution », comme l’observe Isabelle Dufour, directrice des études stratégiques à Eurocrise, dans la première partie du grand entretien qu’elle a accordé au « Nouvel Obs ». Une révolution dont on peine encore à imaginer l’ampleur et les conséquences sur la conduite de la guerre, sur les soldats eux-mêmes et sur l’avenir de l’armement. Dans ce deuxième volet de « Drones de guerre », l’experte raconte comment ces appareils volant sans pilote bouleversent l’art de la guerre.
    Que changent les drones à la manière de faire la guerre ?

    Isabelle Dufour Enormément de choses, parce qu’ils ont investi tous les secteurs du combat, ce qui n’était jamais arrivé auparavant. Usage par usage, on peut certes trouver des filiations : en Syrie en 2014, l’organisation Etat islamique utilisait de petits drones pour larguer des grenades, dans le Haut-Karabakh en 2023, lors de la guerre opposant l’Arménie à l’Azerbaïdjan, on voyait des [Bayraktar] TB2 turcs effectuer des missions semblables à celles pour lesquelles les Ukrainiens les utilisaient au début de l’invasion russe. Et, si on remonte plus loin, on se souvient des drones américains pilotés depuis les Etats-Unis et effectuant des frappes en Afghanistan. Mais, pour la première fois en Ukraine, non seulement les drones sont utilisés de façon massive et systématique, mais tous les usages sont explorés en même temps et dans une évolution constante. C’est donc la guerre dans son ensemble qui est affectée.

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    Commençons alors par le combat terrestre.

    Les fantassins sont aujourd’hui sous la menace constante des petits drones FPV (First Person View) qui les traquent jusqu’à une vingtaine de kilomètres derrière la ligne de front. Même si beaucoup de ces missions sont kamikazes, un drone à 400 dollars contre un soldat russe, ça reste une bonne affaire… La conséquence est l’obligation faite aux fantassins de s’enterrer. Bien sûr, l’artillerie obligeait déjà à se cacher, mais on pouvait espérer, sous un couvert ou dans une zone rocailleuse, passer inaperçu. Aujourd’hui, c’est impossible. Il faut donc creuser des abris et en protéger les ouvertures pour éviter que les drones entrent dans le tunnel. Même chose dans les bâtiments : comme on l’a vu aussi avec les Israéliens à Gaza, un petit FPV entre facilement dans un hangar ou une maison. Cela complique énormément la vie des fantassins, même entre deux offensives.

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    Présentation du drone Bayraktar TB2, lors de célébration de l’indépendance de l’Ukraine, le 24 août 2021, à Kiev.

    Récit Le drone de combat turc Bayraktar : les ailes militaires d’Erdogan

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    Et qu’en est-il de l’artillerie ?

    Là, l’apport des drones est surtout la reconnaissance. L’artillerie n’a pas toujours une vision très précise de ce qu’elle peut viser comme cible. Je rappelle juste qu’un Caesar français par exemple – un camion équipé d’un canon de 155 mm – peut tirer jusqu’à 40 kilomètres, ce qui n’est pas tout près, et doit souvent le faire sur la base de renseignements qui peuvent être flous et rarement en temps réel. Les drones Orlan, côté russe, font très bien ce travail de reconnaissance : ils ne sont pas très grands, volent à une hauteur qui les rend accessibles seulement à des systèmes de défense à longue portée très coûteux (alors que l’appareil vaut autour de 100 000 dollars). Ils permettent d’identifier des cibles, mais aussi, ce qui est très utile pour l’artillerie, de voir si le tir a tapé là où il fallait, s’il y a les dégâts voulus ou s’il faut rectifier le tir ou changer les munitions. Tout cela est très précieux et renforce l’efficacité.
    Qu’en est-il du combat mécanisé, des chars, etc. ?

    Les chars sont devenus très vulnérables. Et d’ailleurs, cela a donné lieu à des spectacles assez cocasses, si j’ose dire. On a vu les Russes recouvrir leurs véhicules de plaques de métal blindé. Outre que cela les faisait ressembler à des tortues, les chars étaient alourdis, parfois gênés dans leur liberté de tir à cause d’une tourelle limitée dans ses mouvements. On a aussi vu des filets de pêche montés sur le char grâce à des tiges en métal pour éviter la projection de drones kamikazes. Inutile de dire que ces parades ne fonctionnent qu’un temps…
    Et l’aviation ? Parce qu’à vous entendre, on se dit qu’il n’y a plus besoin d’avions pilotés. Ne serait-ce que parce qu’ils coûtent extraordinairement cher, même par rapport au drone le plus coûteux…

    Un avion coûte très cher, en effet, et on peut le perdre. Les pilotes coûtent très cher aussi à former. Et il est vrai que certains secteurs du combat aérien risquent d’être remplacés un jour par les drones. Par exemple, ce qu’on appelle le Close Air Support, le soutien aérien rapproché, où les aéronefs interviennent juste au-dessus des troupes au sol. Ce sont des missions très risquées car se déroulant dans des zones couvertes par de nombreux systèmes de surveillance. Dans ces situations, les drones pourraient être très intéressants.

    Néanmoins, les avions pilotés ont encore des avantages : la vitesse et la capacité à délivrer de grosses quantités d’explosifs. Lâcher une bombe de 800 kilos avec effet de blast fait plus de dégâts que des FPV qui portent une charge de 15 kilos, et qui, même si plusieurs interviennent en même temps, laissent le temps aux soldats de se disperser. Les Russes préfèrent encore les avions pilotés qui tirent des missiles à longue distance pour viser les villes et infrastructures ukrainiennes. Les drones ne peuvent pas encore lancer les missiles au design spécial qui permettent par exemple de pénétrer un bunker grâce à une double charge – la première qui explose pour percer le mur et la deuxième à l’intérieur.
    Photo, extraite d’une vidéo diffusée par le service de presse du ministère russe de la Défense le 2 avril 2025, montrant des soldats russes avant le lancement d’un drone vers des positions ukrainiennes.

    Photo, extraite d’une vidéo diffusée par le service de presse du ministère russe de la Défense le 2 avril 2025, montrant des soldats russes avant le lancement d’un drone vers des positions ukrainiennes. RUSSIAN DEFENSE MINISTRY PRESS SERVICE VIA AP/SIPA
    Mais pourquoi y a-t-il encore besoin de pilotes dans ces avions ? Pourquoi ne pas les manier à distance ou ne pas laisser faire une intelligence artificielle (IA) qui travaille en autonomie ?

    Pour ce qui est du pilotage à distance, se pose le problème du temps de latence. Si vous utilisez une liaison satellitaire, ce qui est nécessaire au-delà d’une centaine de kilomètres, il faut compter 1 à 2 secondes de latence, le temps que le signal monte jusqu’au satellite et redescende. C’est énorme car quand on pilote un avion de combat, il faut réagir très vite : la cible peut apparaître au dernier moment, il est nécessaire de pouvoir effectuer une manœuvre évasive en un dixième de seconde.

    Pour ce qui est d’un pilotage par l’IA, se pose un autre problème : la complexité de l’environnement. Même si, dans le Rafale chargé de la dissuasion nucléaire par exemple, il existe un radar de suivi de terrain qui peut vous faire voler à moins de 100 mètres de hauteur, en suivant le relief, sans que vous n’ayez à faire quoi que ce soit, il y a tout le reste à prendre en compte : le surgissement d’une menace impromptue et la nécessité d’adapter la mission au dernier moment. Là, le pilote demeure le meilleur recours : il est une sorte de multi-capteurs, capable de prendre en compte un nombre de paramètres encore inaccessible à l’informatique. Face à de l’imprévu – une forêt défeuillée par exemple –, le pilote va se poser des questions que la machine ne peut pas se poser : est-ce normal ? Pourquoi ces traces d’incendie au sol ? Cela suggère-t-il un départ fréquent de tir d’artillerie ? Aujourd’hui, plus qu’à l’IA à proprement parler – c’est-à-dire de modèles auto-apprenants et capables de décisions autonomes –, les systèmes existants ont recours à des algorithmes très complexes qui permettent déjà plein de choses : identifier une cible, aller seuls vers une cible programmée (donc ne plus émettre ni recevoir de données, ce qui les rend beaucoup moins détectables)…
    Dans la marine, il semble aussi que l’usage des drones soit de plus en fréquent…

    Oui, ce sont vraiment tous les secteurs de la guerre qui sont affectés, c’est pourquoi je parle de « révolution ». Dans le domaine maritime – un milieu complexe à maîtriser –, il existe deux types de drones : des drones sous-marins (qu’on appelle des UUV : Unmanned Underwater Vehicles) et des drones de surface (USV : Unmanned Surface Vehicles). Dans ce conflit, ce sont surtout les seconds qui sont utilisés. Ils servent essentiellement, pour les Ukrainiens, à harceler la flotte russe : un tiers de la flotte russe en mer Noire aurait été touchée par un de ces engins. Dans cette zone, la Russie a dû réarticuler son dispositif pour s’adapter à cette menace, et ce, dès l’automne 2022.
    Si toutes les armées sont concernées par les drones, que cela change-t-il à la guerre globalement ?

    J’aimerais bien le savoir… Trop de changements se produisent à des niveaux tactiques pour savoir ce qui changera vraiment aux niveaux opératif et stratégique. Mais il s’agit d’un changement majeur, qui impactera la façon dont on conçoit les opérations. Plusieurs armées ont déjà créé, à différents niveaux, des branches dédiées spécifiquement aux drones.

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    Pavlo Matyusha à Kiev, en juin 2023.

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    Alors, sérions les questions. Pour commencer, diriez-vous que les drones permettent de faire plus de victimes ?

    C’est très difficile à dire. Les tapis de bombes de la Première Guerre mondiale et de la Seconde Guerre mondiale étaient une boucherie : les drones permettent-ils de les éviter ? Peut-être… Mais on pourrait tout aussi bien soutenir que ce qu’on voit en Ukraine, en termes de morts et de blessés, est inédit depuis 1945 et que les drones y sont pour quelque chose. Disons simplement qu’il est dans la nature de la guerre de faire beaucoup de victimes. Si vous n’infligez pas beaucoup de pertes à votre ennemi, c’est que vous échouez.
    Autre manière d’aborder la question : voit-on apparaître avec les drones de nouveaux traumas, tant pour ceux qui en sont les victimes que pour ceux qui les pilotent (on se souvient des soldats américains qui supportaient très mal de tuer depuis le Nouveau-Mexique, et par écran et joystick interposés, des combattants en Afghanistan) ?

    Encore une fois, c’est difficile à dire tant les syndromes de stress post-traumatique sont répandus parmi les soldats ukrainiens, comme la plupart du temps dans les guerres d’ailleurs. Néanmoins, on observe des troubles particuliers chez les pilotes de drones qui n’utilisent plus des écrans mais des casques immersifs et se projettent presque littéralement sur l’ennemi. Ils voient très bien la personne qu’ils vont tuer, jusqu’au dernier moment, et elle-même regarde souvent la caméra. Dans le cas d’explosif lâché, il arrive souvent que, une fois la charge lancée, quand il n’est plus possible de rien faire, le soldat visé crie, lève ou joigne les mains. Il a beau être un ennemi, quand vous voyez cela vingt fois, cela produit des effets. Là où le tireur d’élite – et encore moins l’opérateur d’artillerie – ne voit rien et où le fantassin qui tire au fusil de plus près peut décider au dernier moment d’épargner sa cible, ce qui arrive assez souvent.

    Il faut ajouter à cela que les opérateurs de drones FPV sont eux-mêmes particulièrement ciblés par l’adversaire. Les Russes se sont fait une spécialité de détecter les émissions d’ondes électromagnétiques émises par la liaison entre l’opérateur et son drone, ce qui leur permet de le localiser et de le cibler par l’artillerie ou en envoyant un drone ou des snipers.

    Quant aux fantassins, le fait de vivre sous la menace permanente des drones, même loin derrière la ligne de front, même dans un milieu censément protecteur, produit un stress nouveau et extrême. D’autant que le fait d’être poursuivi par un drone est une situation cauchemardesque. Par ailleurs, il faut noter que l’explosion n’est pas la seule menace : depuis un an, des drones dits « Dragon » dispersent par exemple de la thermite qui brûle les positions, notamment sous couvert forestier. Et puis les soldats ne sont pas les seuls visés : depuis l’automne 2024, les Russes « chassent », comme ils disent, les civils, notamment du côté de Kherson.
    Autre changement : la multiplication des drones nécessite-t-elle de nouvelles compétences dans les armées ?

    Bien sûr. Il faut former des pilotes. Aux Etats-Unis, le premier réflexe a été de recruter des gamers. S’ils avaient les aptitudes, on s’est vite aperçu qu’on ne pouvait pas se passer d’une formation militaire plus globale : faire la guerre, ce n’est pas jouer. Beaucoup de programmes ont donc été développés en Ukraine, et de nombreux centres de formation créés. Quant aux Russes, on sait qu’ils ont recruté une ancienne championne de tir pour former les fantassins et leur apprendre à tirer sur les drones au fusil.
    Isabelle Dufour, directrice des études stratégiques à Eurocrise, sur le plateau de Public Sénat, le 18 mars 2025.

    Isabelle Dufour, directrice des études stratégiques à Eurocrise, sur le plateau de Public Sénat, le 18 mars 2025. CAPTURE ÉCRAN PUBLIC SÉNAT
    Et pour la fabrication de ces drones. Hormis ceux qui sont importés, est-ce qu’il a fallu créer une filière industrielle ?

    Dès le début de la guerre, la société civile ukrainienne s’est organisée, par des systèmes de collecte et de sponsoring, pour fournir ses forces armées en nourriture, matériel etc. C’est valable aussi pour les drones : des levées de fonds sont régulièrement organisées pour acheter des pièces ou des appareils.

    Pour ce qui est de la fabrication, l’Ukraine avait les compétences industrielles nécessaires, notamment dans les secteurs aéronautique et mécanique ; il ne faut jamais oublier que les chars soviétiques étaient fabriqués à Kharkiv. Il y a en Ukraine des ingénieurs qui savent concevoir et fabriquer, des ouvriers qui savent souder, qui peuvent bidouiller un réservoir à partir d’une bouteille en plastique ou profiter d’une imprimante 3D pour produire des composants. Cette qualité humaine de base – qui nous manque terriblement en France, soit dit en passant – leur a permis de produire des drones en quantité. Cette continuité entre le civil et le militaire explique aussi l’extraordinaire rapidité avec laquelle évoluent les drones et les systèmes qui permettent de s’en protéger. On a vu des gens fabriquer des brouilleurs en récupérant des systèmes électroniques à droite à gauche. Cette guerre est une guerre de l’adaptation permanente, les armées innovent et s’adaptent en continu, parfois à l’échelle de quelques semaines et très localement, eu égard à l’autonomie dont bénéficient les régiments ukrainiens qui ont souvent leur propre réseau d’entreprises qui les alimentent en matériel.

    Cela a une conséquence inédite : si les différents modèles de drones ont un design commun, les variations sont innombrables. On peut y voir un avantage : l’innovation est constante, adaptée au terrain et aux usages. Mais cela rend compliquée la mise à l’échelle et, plus embêtant, une planification globale à la fois matérielle et stratégique.
    On pourrait parler, du côté ukrainien, de « start-upisation » de la guerre ?

    On peut le dire comme ça. Mais demeure la question de savoir si c’est efficace. On peut se contenter de constater que, jusqu’à maintenant, ils ont tenu avec cette organisation très décentralisée et agile, et peut-être grâce à elle. Mais c’était face à une armée russe qui, pendant longtemps, a été très mauvaise. Aujourd’hui que l’armée russe s’est beaucoup améliorée, je me demande où en est l’armée ukrainienne. Elle a perdu beaucoup de cadres intermédiaires très bien formés, et, de ce fait, les états-majors ne se sont pas renouvelés. Ce qui a sans doute affaibli leur capacité à planifier des campagnes opératives, contrairement aux Russes.

    L’autonomie des unités empêche parfois les Ukrainiens d’avancer ensemble, de manière coordonnée. On a vu des unités quitter des positions de leur propre chef, contre l’avis de leur commandement, parce qu’un officier estimait que c’était la bonne à chose à faire. Quant aux drones, ils aident les Ukrainiens à tenir, c’est manifeste, mais ils participent aussi à cette fragmentation : à peu de frais, une unité peut trouver le moyen de faire quelque chose, alors pourquoi ne le ferait-elle pas ? Si on peut faire reculer l’ennemi de 2 kilomètres, pourquoi ne pas le faire ? Du point de vue de l’efficacité tactique, le système ukrainien fonctionne, mais sur plan stratégique, c’est plus contestable.
    Dernier changement apporté par le drone à l’art de la guerre : ils permettent de produire des images qui, semble-t-il, sont très utiles à la propagande…

    Là encore, cet usage n’est pas réellement nouveau : certaines wilayas (« provinces ») de l’organisation Etat Islamique, par exemple, avaient déjà des équipes dédiées au recueil d’images par drones. Le conflit russo-ukrainien a repris cet usage, à une échelle bien plus vaste, mais il n’y a pas là de rupture à proprement parler. Les vidéos, souvent captées par les combattants eux-mêmes et diffusées via des canaux spécialisés (en général sur Telegram), sont innombrables, des deux côtés.

    #Guerre #Drones #Ukraine

    • Dans ma jenuesse je les ai encore rencontré, les tueurs allemands du front de l’Est et les GIs de Vietnam en mission de repos à Berlin, tous des hommes fort déagréables qui ont exercé une influence négative sur leur environnement, leurs familles et toute la société.

      Thomas Harlan a tourné à Paris le portrait d’un tueur nazi, Alfred FIlbert de qui émanait le même stream of consciouness ou plutôt l’inconscient omniprésent dans les familles.

      Wundkanal / Notre nazi
      http://www.thomasharlan.com/filme/wundkanal-notre-nazi

      L’Ukraine et la Russie souffriront encore pendant plusieurs générations de cet héritage obscure qui pourrit la vie de gens. Cela est vrai pour toutes les sociétés dont la politique se sert des guerres pour atteindre ses objectifs. Ainsi l’État d’Israel ne ressemblera plus jamais à l’image du refuge paisible pour les juifs du monde que ses propagandistes on réussi à communiquer pendant longtemps.

      Le problème est connu chez les assassins professionnels mais personne n’y a encore trouvé de solution.

      On trouve ces observation dans le manuel du tueur officiel de Dave Grossmann qui en a fait une belle affaire.

      On Killing
      https://en.wikipedia.org/wiki/Dave_Grossman_(author)

      Grossman’s first book, On Killing: The Psychological Cost of Learning to Kill in War and Society , is an analysis of the psychological processes involved with killing another human being. In it, he claims that most people have a phobia-level response to violence, and that soldiers have to be specifically trained to kill. He details some of the physical effects that violent stresses produce on humans, ranging from tunnel vision, changes in sonic perception, and post-traumatic stress disorder. Robert Engen, in a paper for the Canadian Military Journal critiquing On Killing, criticized Grossman’s works, saying that “although On Killing and On Combat form an excellent starting point, there are too many problems with their interpretation for them to be considered the final word on the subject.” Grossman’s response to Engen, printed in the same journal, attempted to address the criticisms by arguing that SLA Marshall’s findings that man is not by nature a killer, even after having doubt cast on their methodology, have borne out in further scientific studies and real world experience, and furthermore, “have been the cornerstone of military and police training for over a half century.” "On Killing" has been cited over 3300 times, noted by Google Scholar.

      In Stop Teaching Our Kids to Kill : A Call to Action Against TV, Movie and Video Game Violence, Grossman argues that the techniques used by armies to train soldiers to kill are mirrored in certain types of video games. He claims that playing violent video games, particularly light gun shooters of the first-person shooter-variety (where the player holds a weapon-like game controller), train children in the use of weapons and, more importantly, harden them emotionally to the task of murder by simulating the killing of hundreds or thousands of opponents in a single typical video game. He has repeatedly used the term “murder simulator” to describe first-person shooter games.

      His third non-fiction book, On Combat: The Psychology and Physiology of Deadly Conflict in War and in Peace , is an extension of his first, listing coping strategies for dealing with the physiological and psychological effects of violence for people who kill people in their line of work (soldiers and police officers).

      #assassins #génocide #pédagogie #forces_armées

  • Israeli Occupation Forces Assassinate Journalist, His wife and Daughter in Deir al-Balah
    April 24, 2025 | Palestinian Centre for Human Rights
    https://pchrgaza.org/israeli-occupation-forces-assassinate-journalist-his-wife-and-daughter-in-

    (...) According to PCHR’s documentation, on Wednesday, 23 April 2025, an Israeli warplane fired a missile at journalist Sa’id Amin Abu Hasanein (42) , targeting and killing him, his wife, Asmaa’ Jihad Abu Hasanein and their 15-year-old daughter, Sarah, while they were walking on al-Bee’ah Street, central Deir al-Balah. Hasanein worked in sound engineering and audio mixing at Al-Aqsa Voice Radio in Gaza.

    With this crime, the number of journalists killed by IOF since 07 October 2023 has risen to 212, according to Gaza’s Government Media Office. This war has taken a record toll since the recording of journalist fatalities started in 1992. Among those killed were 13 female journalists. Meanwhile, the majority of journalists were killed in Israeli warplane and drone airstrikes, and the remaining were shot dead by Israeli snipers. Most journalists were killed alongside their families in targeted attacks on their homes, while others were killed in indiscriminate bombings throughout the ongoing genocide. Some journalists were directly targeted and killed while others were killed on duty. Additionally, 194 journalists have been injured under various circumstances during the aggression. Moreover, a large number of social media activists have been targeted by the IOF, who systematically incite against them and threaten to kill them if they do not remain silent. (...)

    #Génocide

  • Humanitarian agencies reject IDF claim Gaza medic killings caused by ‘professional failures’

    The Guardian
    https://www.theguardian.com/world/2025/apr/21/humanitarian-agencies-reject-idf-claim-gaza-medic-killings-caused-by-pr

    Humanitarian agencies reject IDF claim Gaza medic killings caused by ‘professional failures’

    UN, Palestinian Red Crescent and civil defence service condemn lack of accountability after Israeli investigation
    Bethan McKernan in Jerusalem
    Mon 21 Apr 2025

    The UN’s humanitarian agency, the Palestine Red Crescent Society (PRCS) and Gaza’s civil defence service have rejected the findings of an Israeli military investigation that concluded the killings of 15 Palestinian medics and rescue workers in Rafah last month were caused by “professional failures”.

    Eight PRCS paramedics, six members of the civil defence rescue agency and one employee of Unrwa, the UN agency for Palestinian refugees, were carrying out two rescue missions when they were shot and killed by Israeli troops in southern Gaza in the early hours of 23 March.

    #Gaza
    #Palestine
    #meurtres
    #Israël

  • Un #syndicaliste de la #Confédération_paysanne #assassiné en #Corse
    https://reporterre.net/Un-syndicaliste-de-la-Confederation-paysanne-assassine-en-Corse

    Le 17 mars, un paysan syndicaliste a été assassiné sur sa ferme, près d’Ajaccio. Âgé de 55 ans, Pierre Alessandri défendait corps et âme la paysannerie, en tant que secrétaire général de la Via Campagnola, ou Confédération paysanne corse. Il s’était par ailleurs illustré comme « lanceur d’alerte dans l’affaire des fraudes aux subventions [agricoles] européennes » sur l’île de Beauté, précise l’association de lutte contre la corruption Anticor.

    « Plusieurs pistes sont exploitées […] pour déterminer le mobile de [cet] acte criminel qui a manifestement fait l’objet d’actes préparatoires », a déclaré le procureur de la République d’Ajaccio, qui évoque « trois coups de feu tirés dans le dos ». En avril 2019 déjà, la distillerie de ce fabricant d’huiles essentielles avait été détruite dans un incendie criminel. Une enquête pour « assassinat » a été confiée à la gendarmerie.

    Dans un communiqué, l’association Anticor déplore une « tragédie » s’inscrivant « dans un climat de pratiques mafieuses et corruptives qui gangrènent le territoire corse ». La Confédération paysanne s’est quant à elle dite « sous le choc, empreinte d’une immense tristesse » : « Nous sommes dans l’incompréhension et la colère. Les paysan·nes et responsables syndicaux ne peuvent être ainsi pris pour cible. »

  • Un agriculteur tué par balles à Sarrola-Carcopino
    https://france3-regions.francetvinfo.fr/corse/corse-du-sud/un-agriculteur-tue-par-balles-a-sarrola-carcopino-31240
    https://france3-regions.francetvinfo.fr/image/v4E6GtJjT70Pv_2lpZv3wdInuoc/930x620/regions/2025/03/18/u-activite-agricole-mandriolu-00-00-26-15-67d94a5b7d4a8

    Grièvement blessé par balles aux environs de 19h, ce lundi 17 mars, sur la commune de Sarrola-Carcopino, le décès de Pierre Alessandri a été prononcé dans la soirée au centre hospitalier d’Ajaccio.

    Âgé de 55 ans, l’homme se trouvait sur son exploitation, située dans le hameau d’U Mandriolu, lorsqu’il a été atteint « d’au moins un tir certain porté dans [son] dos » indique le procureur de la République d’Ajaccio, Nicolas Septe. Une communication du parquet hier, peu de temps après les faits, parlait de « possiblement trois coups de feu tirés dans [son] dos ».
    (...)
    Producteur d’huiles essentielles depuis 1993 sur ses terres du Mandriolu, au pied du Mont Gozzi, Pierre Alessandri était membre depuis plus de 20 ans du syndicat agricole Via Campagnola. Entre 2007 et 2013, il avait même siégé aux côtés de la majorité à la chambre d’agriculture de Corse-du-Sud.

    Jeudi 13 mars, il était présent à la dernière assemblée générale de Via Campagnola. Sur ses réseaux sociaux, ce mardi 18 mars, le syndicat arbore désormais un carré noir en guise de photo de profil et de bannière, signe de deuil.

    En avril 2019, la distillerie de Pierre Alessandri, alors secrétaire général de Via Campagnola, avait été la cible d’un incendie. L’intégralité du hangar agricole avait été ravagé par les flammes, détruisant plusieurs engins et le matériel de distillation d’huiles essentielles de l’agriculteur. La piste privilégiée était alors « celle d’une réaction violente » liée à ses positions syndicales, indiquait l’alors procureur de la République d’Ajaccio, Eric Bouillard. (...)

    • Un agriculteur corse abattu sur son exploitation : combattre pour l’intérêt général ne devrait pas couter la vie aux lanceurs d’alerte - Anticor
      https://www.anticor.org/2025/03/18/un-agriculteur-corse-abattu-sur-son-exploitation-combattre-pour-linteret-ge

      Le 17 mars 2025, #Pierre_Alessandri, agriculteur corse, a été tué par trois balles dans le dos alors qu’il se trouvait sur son exploitation, à Sarrola-Carcopino. Il était l’un des lanceurs d’alerte dans l’affaire des fraudes aux subventions européennes en #Corse.

      Dès 2016, #Anticor avait signalé de possibles détournements des #subventions_européennes aux exploitations agricoles, ce qui avait déclenché l’ouverture d’une enquête.

      Une ordonnance de renvoi concernant plusieurs hauts fonctionnaires pour détournement de fonds publics et recel de cette infraction a été rendue dans cette affaire le 24 septembre 2024 dernier et une audience correctionnelle devrait se tenir prochainement.

      Ces faits potentiels, d’une extrême gravité, ont pu être mis en lumière grâce au courage de lanceurs d’alerte, parmi lesquels Pierre Alessandri.

      Si l’enquête pour déterminer les contours de la mort de Pierre Alessandri est toujours en cours, l’agriculteur avait déjà fait l’objet de menaces en raison de son engagement pour l’intérêt général et le bien commun.

      En 2019, il avait déjà été victime d’un incendie volontaire sur l’un de ses hangars de stockage.

    • En avril 2019 :

      Le scandale des fraudes agricoles s’étend en Corse | Mediapart | 28 avril 2019
      https://www.mediapart.fr/journal/france/280419/le-scandale-des-fraudes-agricoles-s-etend-en-corse

      Le scandale des fraudes aux aides agricoles européennes est en train de prendre un tour dramatique en Corse. Dans la nuit du vendredi 26 avril au samedi, un incendie a détruit la distillerie d’huiles essentielles exploitée par Pierre Alessandri, le responsable du syndicat agricole #Via_Campagnola (#Confédération_paysanne), à Sarrola-Carcopino, au nord d’Ajaccio.

      Le procureur de la République d’Ajaccio a ouvert une enquête judiciaire pour incendie criminel commis en réunion, confiée à la gendarmerie. Cet incendie trouve vraisemblablement son origine dans les positions prises par Via Campagnola lors de la récente campagne électorale pour les élections des chambres d’agriculture. Ce syndicat minoritaire a en effet dénoncé les fraudes aux aides européennes avec fermeté, comme Mediapart s’en était déjà fait l’écho.

      https://justpaste.it/fq5q9

    • Communiqué de Via Campagnola sur la qualification de « lanceur d’alerte » (notamment par Anticor cité plus-haut)
      https://www.facebook.com/syndicat.viacampagnola/posts/9617607304985941

      Via Campagnola

      CUMUNICATU
      Aiacciu, u 4 di aprile di u 2025

      "NON" Pierre Alessandri n’était pas un "lanceur d’alerte”, occurrence répétée dans les journaux et médias.

      [ ] Le 13 octobre 2004, Pierre Alessandri fonde le syndicat Via Campagnola Corse-du-Sud et en devient le secrétaire général (président). Trois ans plus tard, en 2007, il en devient également le porte-parole. Depuis cette date, chaque fois que Pierre Alessandri a pris la parole, il l’a fait a titre syndical, conformément à nos statuts, qui exigent de défendre les intérêts des agriculteurs corses.

      La défense des agriculteurs est un travail ardu, mais si notre syndicat s’est souvent élevé contre certaines dérives inhérentes a notre métier, ni notre président ni notre syndicat n’ont JAMAIS dénoncé des individus nommément. Un syndicat d’agriculteurs digne de ce nom n’est pas CONTRE ceux qu’il est censé défendre.

      Des agriculteurs, il en reste peu.. très peu. Que nous ayons, sur des problématiques précises et variées, des points de vue différents de ceux d’autres syndicats agricoles : c’est un fait. Que nous puissions être "contre" des agriculteurs : JAMAIS. Nous sommes bien trop peu nombreux pour nous permettre ce luxe et bien trop respectueux, depuis toujours, des autres pour agir de la sorte.

      Depuis plusieurs années, notre syndicat, et plus particulièrement notre représentant Pierre Alessandri, avons été trainé dans la boue en sous-entendant que des exploitants avaient été directement mis en cause dans certaines affaires. Ceci est faux. D’autres l’ont peut-être fait, mais pas nous.

      L’État et son administration n’ont jamais eu besoin de quiconque pour connaitre les dérives qu’ils orchestrent avec talent depuis des décennies et les conséquences qui en découlent pour les Corses.

      Nous n’avons jamais souhaité réagir a ces allégations mensongères, car nous pensions naïvement que ceux-là mêmes qui les colportent finiraient par comprendre leur erreur. Nous pensions naïvement que de telles énormités ne pouvaient être ni répétées ni même crues.

      Mais plus c’est gros, plus ça passe !

      Pierre était un homme courageux, mais son courage ne doit pas servir a ceux qui n’en ont pas a masquer leur lâcheté, leurs errances, leurs incompétences ou leur soif de "gros titre". En Corse, plus qu’ailleurs, les mots ont un sens et la perversion des mots : des conséquences...

      Non, Pierre n’était pas un lanceur d‘alerte. Un lanceur d’alerte est une personne qui dénonce les dérives d’un système auquel elle appartient ! Pierre n’a jamais fait partie d’aucune administration qui lui aurait permis de connaitre les « dossiers » des agriculteurs, mais surtout, Pierre a pu s’opposer, mais n’a jamais en aucun cas dénoncé quiconque !

      Nous demandons donc instamment aux médias (qui pervertissent la vérité pour la rendre plus appétissante), aux imbéciles de tout bord et de tout genre, aux naïfs qui pensent savoir... de se taire définitivement et de permettre a Pierre, a ses amis, a ses compagnons de lutte syndicale, mais surtout a sa famille, d’avoir la paix.

      Pour le bureau - Présidence de Haute-Corse
      Laetitia SIMEONI

  • Italie : peut-on faire #justice sur les #crimes contre les migrants ?

    Les #procès contre les #passeurs de migrants se sont récemment multipliés en Italie. Mais les suspects ne sont souvent accusés que d’être des passeurs. Les charges d’#enlèvement, d’#assassinat, d’#extorsion ou de #violence_sexuelle ne s’appliquent pratiquement jamais. Les principaux trafiquants ne sont généralement pas arrêtés, ni inculpés. Ceux qui le sont relèvent du « menu fretin ». Que révèlent ces procès sur les crimes commis contre les migrants entre l’Afrique et l’Europe ?

    En octobre 2022, #Ghebremedin_Temeschen_Ghebru, un ressortissant érythréen aujourd’hui âgé de 37 ans, a été arrêté par #Interpol à l’aéroport international d’Addis-Abeba, alors qu’il embarquait sur un vol à destination de l’Australie. Il a été extradé vers l’Italie, accusé d’être un membre d’une organisation criminelle de #trafic_de_migrants. Il a été notamment accusé d’être un « #hawaladar ». Le #hawala est un système de transfert d’argent informel et non tracé, par lequel, dans ce cas, les paiements effectués par les parents des personnes kidnappées sont envoyés aux trafiquants, puis à leurs divers intermédiaires tout au long du voyage vers l’Europe.

    Cette affaire et celle d’un autre trafiquant présumé originaire d’Érythrée, connu sous le nom de #Welid, extradé aux Pays-Bas une semaine seulement avant Ghebru, ont été résolues grâce à une équipe conjointe de coopération internationale, mise en place en 2018 et impliquant les autorités judiciaires et policières d’Italie et des Pays-Bas, ainsi que celles du Royaume-Uni, de l’Espagne, d’#Europol et, depuis 2022, de la #Cour_pénale_internationale (#CPI). L’équipe se concentre sur la lutte contre la traite des êtres humains et les crimes contre les migrants en #Libye.

    Le procès de Ghebru a débuté en 2023 et se déroule devant la Cour d’assises de Catane, où les premières victimes de son réseau organisé présumé ont été débarquées. L’accusé a été libéré de prison après le premier ré-interrogatoire, qui n’a trouvé aucun motif pour le #crime_d’association, à savoir la participation à une association, organisation ou bande criminelle, sur lesquels les mesures préventives étaient basées. Ghebru est donc retourné en Australie, où il vit et travaille, explique son avocat Michele Calantropo à Justice Info.

    Au cours des deux dernières années, le tribunal a entendu deux témoins à charge. Le prévenu devait comparaîtra ce 3 mars mais, n’ayant pu obtenir de visa, l’audience a été reportée. La défense prévoit de faire comparaître une dizaine de témoins. Calantropo estime que le procès se terminera en 2025. Le bureau du procureur a refusé de commenter ce dossier.

    « Il n’est pas coupable de tous les crimes », assure Calantropo. En 2017, au moment des écoutes téléphoniques sur lesquelles se base l’affaire, l’accusé a séjourné à Dubaï pendant quatre mois, où il « travaillait comme consultant et comptable pour une société d’import-export, discutant avec des clients et des fournisseurs sur les paiements de fournitures, il n’y a pas un seul contact avec les trafiquants », affirme l’avocat. Calantropo ajoute qu’il a déposé tous les documents de la chambre de commerce de Dubaï concernant la société pour laquelle travaillait Ghebru et que nombre de ses témoins témoigneront également à ce sujet.

    Une série d’affaires : les opérations « #Glauco »

    Le procès en cours n’est que le dernier d’une opération beaucoup plus vaste, connue sous le nom de « Glauco ». Tout a commencé avec le tragique naufrage de 2013 lors duquel 300 migrants ont trouvé la mort au large de l’île italienne de Lampedusa. L’enquête criminelle qui en a résulté a abouti à la condamnation de six passeurs et à l’émission de mandats d’arrêt européens et internationaux à l’encontre d’autres membres du réseau criminel qui opérait en Érythrée, en Éthiopie, en Libye et dans de nombreux pays européens. Dirigée par l’équipe de la direction antimafia du parquet de Palerme, cette opération a donné lieu à trois autres séries d’#arrestations au cours des années suivantes. La dernière en date a été l’opération « Glauco 4 », en 2020, au cours de laquelle une douzaine d’autres personnes ont été appréhendées dans plusieurs villes d’Italie.

    Les hommes arrêtés ont été accusés de traite et de trafic de migrants depuis des pays africains vers des centres de détention libyens, puis vers l’Italie et leur destination finale. Les migrants souhaitent rarement rester en Italie et espèrent se rendre dans des pays d’Europe du Nord, comme la Suède, les Pays-Bas et le Royaume-Uni. Les hommes sont soupçonnés d’avoir géré des #transferts_d’argent vers des comptes à Dubaï dans le cadre du système hawala, par le biais de Postepay, Moneygram ou Western Union.

    Dans les documents officiels, Ghebru est également mentionné comme faisant partie, et soupçonné de diriger, le même réseau international, mais au moment des arrestations, il était toujours en fuite. Le procureur qui travaille sur cette enquête a confirmé les faits lors d’une précédente interview avec Justice Info, mais a préféré ne pas faire de commentaires à ce stade : avec d’autres membres de l’équipe antimafia de Palerme, il a été placé sous protection policière depuis l’automne dernier, après avoir reçu des milliers de menaces pour avoir inculpé l’actuel vice-Premier ministre italien, Matteo Salvini, d’enlèvement et de manquement à son devoir pour son refus de laisser accoster en Italie un bateau de sauvetage de migrants de l’ONG Open Arms, avec 147 personnes à bord, en 2019. Salvini, qui était ministre de l’Intérieur au moment des faits, a été acquitté en décembre 2024.

    À ses débuts, le procès des personnes arrêtées lors de l’opération « Glauco » a semblé présager des grandes lignes de celui de Ghebru. Le premier ré-interrogatoire n’a trouvé aucun motif pour le crime de participation à une association criminelle, et la plupart des hommes ont pu être libérés pendant que la procédure se poursuivait devant la cour d’assises de Catane. Sur les 14 personnes arrêtées, selon les médias italiens à l’époque, deux ont fait l’objet d’une procédure distincte. Ils ont opté pour un procès abrégé, procédure où il n’y a pas de présentation de preuves mais où le juge étudie le dossier et prononce une peine plus rapide et réduite.

    Parmi les 12 personnes restantes, il y avait dix Erythréens, un Ethiopien et un Soudanais. Le 5 décembre 2023, les juges ont déclaré sept hommes coupables en première instance et ont acquitté les trois autres. Les peines ont été fortement réduites, passant de plusieurs années requises par l’accusation, à une fourchette de 10 à 18 mois. Selon le verdict, trois d’entre eux ont été condamnés uniquement pour les délits liés à l’hawala, deux pour délits financiers et trafic et deux autres pour trafic. Les avocats de la défense ont fait appel et le verdict en appel est attendu pour le 6 mars 2025. Il n’y a pas de victimes dans cette affaire.

    Giuseppina Massaiu s’occupe de la défense de trois de ces hommes. Elle explique à Justice Info que ses clients ne sont pas coupables et qu’ils ont toujours rejeté le chef d’accusation de trafic de migrants : « Ils le considèrent comme diffamatoire », ajoute-t-elle. Selon elle, l’accusation n’a pas pris en compte le fait que toute aide, pour entrer en Italie ou pour transférer de l’argent, peut être apportée par solidarité, « la solidarité envers un parent, une connaissance, quelqu’un de la même région ». « Ce devoir social est culturellement très présent dans leur communauté. Par exemple, il y a des cas de migrants qui arrivent en Italie sans papiers ni argent et qui ont besoin de recevoir des virements de leur famille. Et dans le cas des migrants enlevés et détenus par des trafiquants libyens, ce sont les membres de la famille qui paient car, sinon, leurs proches resteraient indéfiniment dans les centres de détention libyens. » L’enquête qui a conduit aux arrestations de « Glauco 4 », puis à l’#extradition de Ghebru, s’est appuyée sur des écoutes téléphoniques, ce que les deux avocats de la défense ont contesté. « De cette manière, les accusations restent assez superficielles », affirme Massaiu.

    Poursuivre du « menu fretin » ?

    Au cours de la dernière décennie, l’Italie a connu peu de procès pour des #crimes contre les migrants qualifiés de #traite_d’êtres humains, d’enlèvements, de violence et extorsion dans les prisons libyennes. Le plus célèbre est le verdict prononcé en 2017 à l’encontre d’#Osman_Matammud, un ressortissant somalien reconnu coupable d’enlèvement à des fins d’#extorsion, de #meurtres et de #violences_sexuelles commises lors de la gestion de « camps de transit » en Libye. Mais la grande majorité des personnes jugées sont accusées du seul trafic de migrants.

    « La tendance est que les trafiquants les plus importants ne sont pas ciblés, ce qui amène les autorités à s’en prendre aux plus petits, car il est difficile de mener des enquêtes dans d’autres pays », note Stefano Zirulia, professeur de droit pénal à l’université de Milan. « Pour montrer au public qu’elles font quelque chose, et parce qu’elles se concentrent principalement sur le territoire et les eaux italiens, les autorités appliquent les lois italiennes, qui sont très strictes et peuvent même être appliquées à ces individus qui n’ont rien fait ou presque. » Zirulia explique que s’il existe un crime distinct de traite d’êtres humains, qui est plus complexe et exige un objectif d’exploitation, en Italie le trafic de migrants est codifié dans l’article 12 de la loi consolidée sur l’immigration, qui « exige seulement de commettre des actes visant à faciliter l’entrée d’un étranger sans papiers ».

    À la suite de l’adoption par l’Union européenne, en 2002, du « #Pacte_sur_les_facilitateurs », à la suite des attentats du 11 septembre 2001, rappelle Zirulia, tous les pays européens ont dû « criminaliser toute forme d’aide à l’entrée irrégulière ». Depuis lors, l’Italie a vu les gouvernements se succéder pour alourdir les peines afin de donner l’impression de s’attaquer aux trafiquants, ce qui a conduit le pays à avoir certaines des peines les plus sévères pour le trafic, selon Zirulia, qui peuvent aller jusqu’à plus de 20 ans de prison. Selon Zirulia, « la #criminalisation généralisée du trafic, telle qu’elle est pratiquée, risque de mettre en péril les #droits_fondamentaux des migrants : le #droit_à_la_vie lorsqu’ils sont en danger et doivent être secourus, et le droit de demander l’asile ».

    Un large éventail d’actes peut tomber sous le coup de cette loi. « Tout ce qui se passe en Libye peut également entrer dans cette définition et, d’autre part, les personnes qui sont elles-mêmes victimes d’un trafic illicite tombent également sous le coup de cette loi. Parfois, ce sont les migrants qui dirigent le bateau dans la dernière ligne droite parce que, tout simplement, ils ont été placés là et qu’il n’y a personne d’autre qui sache le faire, ou ils utilisent un GPS », explique Maria Crippa, chercheuse postdoctorale au département de droit “Cesare Beccaria” de l’université de Milan. La procédure habituelle, explique-t-elle, consiste pour la police à recueillir les déclarations des migrants lors de leur débarquement et à leur demander qui les a amenés là. « Ce n’est pas toujours facile de comprendre si les personnes qu’ils désignent sont affiliées à une organisation ou si elles sont aussi des victimes. »

    Selon un rapport compilé par le collectif Arci Porco Rosso, en 2024, 106 migrants ont été arrêtés pour trafic, soit un pour 600 arrivées. La majorité a été arrêtée juste après le débarquement. Plusieurs ONG qui assistent les migrants en mer ont également été accusées de trafic au fil des ans.

    « En Italie, nous n’avons pas de pouvoir discrétionnaire : si le procureur dispose d’informations, il doit engager des poursuites. Mais dans la pratique, il est possible de choisir les chefs d’accusation à retenir », note Crippa, ajoutant que la grande majorité des affaires vont devant la justice pour trafic de migrants et pour crime d’association, à savoir la participation à organisation criminelle. Ces principes permettent aux autorités d’appliquer plus facilement les lois italiennes à des actes commis à l’étranger et, en cas de verdict de culpabilité, ils peuvent également montrer la dimension plus large du crime.

    Toutefois, cette stratégie d’application de l’article sur le trafic « a des conséquences sur les personnes inculpées, c’est-à-dire le menu fretin ou les victimes elles-mêmes, et sur les faits qui leur sont reprochés », souligne Crippa. « Par conséquent, les condamnations sont, dans la majorité des cas, prononcées pour complicité, et tout l’aspect lié à la traite des êtres humains et aux crimes contre la personne est perdu. » Alors que la traite des êtres humains est un crime contre la personne, le trafic est légalement considéré comme un crime contre l’intégrité des frontières du pays, rappelle Crippa.

    Pour Stella Arena, avocate de l’Association italienne pour les études juridiques sur l’immigration, avec cette #loi, « le procès pénal est devenu un moyen de contrôler les flux migratoires ».

    Pas de coopération avec la Libye

    En Italie, aucune condamnation n’a encore été prononcée à l’encontre de ressortissants libyens pour des crimes commis contre des migrants. « Il y a un problème de responsabilité pour ceux qui sont au sommet du système, qui sont typiquement libyens », explique Crippa. Elle ajoute que le problème est que les autorités italiennes ne peuvent pas se rendre physiquement à Tripoli pour arrêter ces personnes, leur seul moyen étant d’émettre un mandat d’arrêt international et de compter sur les Libyens pour faire le reste. « Tant que cette situation politique se poursuit en Libye, il est clair qu’un accord, ne serait-ce que pour rassembler des preuves, n’est pas possible, alors imaginez pour une demande d’extradition. » Une option serait d’arrêter un suspect dans un pays tiers qui l’extraderait, mais aucune information publique ne permet de savoir si l’Italie a émis des mandats d’arrêt internationaux contre des Libyens.

    Le débat national sur les crimes contre les migrants s’est intensifié après qu’Osama Najim, un criminel de guerre libyen présumé recherché par la CPI, a été arrêté par la police italienne le 19 janvier 2025, avant d’être relâché et renvoyé à Tripoli deux jours plus tard par le gouvernement, en violation de son obligation de coopérer avec la Cour basée à La Haye. Son arrestation et sa libération ont également suscité un débat sur les liens étroits entre Rome et Tripoli. « Nous l’avons vu avec l’affaire Najim, il n’y a pas de réelle volonté d’agir pour stopper les réseaux d’exploitation de la migration », estime Zirulia. Selon lui, les réseaux de trafic de migrants, contrairement à l’organisation verticale de la mafia, sont le plus souvent organisés horizontalement et peuvent être étroitement liés aux appareils d’État. « C’est donc très difficile de réfléchir à la manière de démanteler sa direction. Ce n’est peut-être pas la bonne question, mais nous devons certainement nous demander ce que nous pouvons faire pour cibler les individus qui ont un pouvoir de décision. »

    Au manque de volonté politique et à la difficile coopération avec la Libye s’ajoute un autre obstacle : une vieille lacune de la loi italienne en matière de crimes internationaux. Rome n’a toujours pas intégré l’ensemble des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité dans son code pénal et ne peut donc pas exercer de compétence universelle. En conséquence, « elle perd tout l’aspect des crimes contre l’humanité, de sorte que l’interrelation concernant l’utilisation des migrants comme ressource économique par les milices, comme marchandises à échanger, comme ressource pour maintenir le pouvoir militaire, n’est plus prise en compte », déplore Crippa.

    Omer Shatz, directeur juridique de l’ONG Front-Lex, affirme que la responsabilité des crimes commis contre les migrants ne devrait pas concerner uniquement les trafiquants et les autorités libyennes. Depuis des décennies, les gouvernements italiens ont signé des accords avec leurs homologues de Tripoli, qui incluent le contrôle libyen des flux migratoires. Shatz affirme que les autorités italiennes et européennes, y compris l’agence européenne des frontières Frontex, sont également responsables de l’interception de plus en plus fréquente des bateaux de migrants par des gardes libyens ou tunisiens, et donc de « l’alimentation du commerce du viol, de la torture, de l’extorsion et de la rançon que les familles paient » pour libérer leurs proches des centres de détention en Libye.

    L’avocat international critique le fait que la CPI ait rejoint l’équipe conjointe en 2022, laissant apparemment les poursuites de ces crimes aux mêmes autorités nationales, y compris italiennes, qui n’ont pas les moyens d’aller plus haut dans la chaîne de décision. Alors que la CPI a inclus les crimes contre les migrants dans son enquête sur la Libye, Shatz pense que les autorités italiennes et européennes devraient également faire l’objet d’une enquête en tant que coauteurs des crimes. « Ce sont les acteurs les plus responsables, et c’est pour eux que la CPI a été créée. »

    https://www.justiceinfo.net/fr/142227-italie-peut-on-faire-justice-crimes-contre-migrants.html
    #migrations #réfugiés #3_octobre_2013 #opération_Glauco

  • … les parents de la fillette ont dénoncé aussi bien l’inertie de l’éducation nationale – contre laquelle il n’y aura aucune poursuite pénale à la suite d’une indemnisation – que le manque d’investigations des autorités, une première plainte ayant été classée alors qu’Evaëlle était encore vivante. « On a alerté tous ceux qu’on pouvait en tant que parents d’élèves », a souligné la mère.

    #déshumanisation #harcèlement #enfance #suicide #souffrance_a_l'école #déni_politique #laches #assassins #sadisme_éducatif #violences #france_2025
    #systémisme

    Je l’écris avec d’autant plus de tristesse et de rage que toujours rien ne bouge. Car je me suis moi même heurtée au mur de déni de l’institution lorsque, parent, j’ai dénoncé les humiliations et violences physiques sur des petits dont j’avais été témoin. C’était une prof de maternelle en fin de carrière, qui laissée seule avec 25 gamins avait sombré méchante et acariâtre, sa spirale de violence happait les unes et les autres autant durant les siestes que les sorties, frappant, insultant, et toute l’institution l’a alors protégé.

    Envie d’un contrepoint de tags salvateurs

    #courage #empathie #réhumaniser #douceur #apprendre_les_autres #s'entraider #politique_du_vivre_ensemble #reconnaitre_ses_émotions #consolation

  • « Le capitalisme libéral est devenu mafieux » : notre émission spéciale avec #Roberto_Saviano

    Dans « #Giovanni_Falcone », l’écrivain documente le « courage » du juge assassiné par la mafia en 1992. Invité d’« À l’air libre », il évoque l’ampleur du narcotrafic et juge qu’il faut « légaliser » les drogues. Il alerte : en France, l’extrême droite aussi peut arriver au pouvoir.

    https://www.mediapart.fr/journal/international/070225/le-capitalisme-liberal-est-devenu-mafieux-notre-emission-speciale-avec-rob

    #interview #solitude #Italie #crime_organisé #capitalisme #bitcoin #capitalisme_criminel #capitalisme_financiarisé #blanchissement_d'argent #banques #capitalisme_libéral #mafia #drogue #cocaïne #économie #Europe #France #épidémie_de_cocaïne #Corse #argent #grande_distribution #légalisation_de_la_drogue #corruption #juges #magistrature #séparation_des_pouvoirs #Giorgia_Meloni

    A partir de la minute 14’00 : question sur la présence mafieuse en France... Saviano dit ne pas comprendre comment ça se fait qu’alors qu’en France sont présentes les plus grandes mafias du monde, on en parle pas...

  • Viols sur mineurs à Bétharram : les mensonges de Bayrou pour défendre une institution catholique | Mediapart
    https://www.mediapart.fr/journal/france/050225/viols-sur-mineurs-betharram-les-mensonges-de-bayrou-pour-defendre-une-inst

    Des prêtres et des surveillants du pensionnat Notre-Dame-de-Bétharram, près de Pau, sont visés par une centaine de plaintes. Malgré l’ampleur du scandale, François Bayrou, qui y a scolarisé ses enfants, jure qu’il ignorait tout. Plusieurs documents et témoignages recueillis par Mediapart prouvent le contraire.

    David Perrotin et Antton Rouget

    5 février 2025

  • Affaire Pélicot : les #zones_d’ombre du #procès

    Le #verdict est tombé jeudi 19 décembre après trois mois et 17 jours d’un procès aussi médiatisé qu’insoutenable. L’ensemble des 51 prévenus de l’affaire tentaculaire des viols de Mazan a été reconnu coupable. Les peines de prison vont de 3 à 20 ans, la plus lourde étant pour #Dominique_Pélicot, qui avait commis et supervisé tous les viols de #Gisèle_Pélicot, sous l’#emprise de #produits_chimiques qui plongeaient la victime dans un #état_comateux. Pourtant, il reste de nombreuses zones d’ombre dans cette affaire, qui sont loin d’être résolues. Des questions auxquelles le procès n’a pas donné de réponse.

    Dominique Pélicot, prédateur depuis les années 1990

    Dominique Pélicot s’est présenté durant toute l’#audience comme un paisible retraité qui aurait « dérapé » sur ses vieux jours. L’homme est pourtant mis en cause pour le #viol et l’#assassinat d’une femme, et dans plusieurs autres affaires de viols et d’#agressions_sexuelles depuis les années 1990. Dans ces affaires, qui ne sont pas toutes formellement attribuées à Pélicot, le mode opératoire est identique : l’agresseur a pris rendez-vous auprès d’#agences_immobilières sous un #faux_nom et il est passé à l’acte dans l’agence ou dans un appartement.

    Dès 1991, #Sophie_Narme, âgée de 23 ans, est retrouvée nue, tuée après avoir été violée dans l’appartement qu’elle devait faire visiter à un client. Autre affaire en février 1994 à Vannes : Danielle H., 28 ans, agente immobilière, est bâillonnée, ligotée et violée. Quelques jours plus tard à Valenciennes, Céline L. âgée de 26 ans et agente immobilière est violée par un client.

    En septembre 1995, Céline D. est violée à Rambouillet, dans les Yvelines. Puis, c’est à Berre-l’Etang, dans les Bouches-du-Rhône, que Christine G. est retrouvée morte, dans son agence, en mai 2000. Enfin, en mars 2004, l’agression de Françoise L., également dans son agence, est interrompue par un témoin.

    En 1999, E. B., agente immobilière de 19 ans subit une tentative de viol très violente de la part de Dominique Pélicot, qui l’a droguée avec de l’#éther et menacée avec une arme. La victime parvient à s’échapper. Un ADN a été relevé dans le cadre de cette affaire. Il matche en 2010 : Dominique Pélicot !

    L’information est alors transmise au tribunal judiciaire de Meaux, où rien ne se passe. Plus aucun juge n’est saisi de cette enquête, un #non-lieu avait été rendu en 2001. Malgré la concordance de l’ADN, l’enquête n’est pas relancée, alors qu’elle aurait pu mettre un terme aux agissement de Pélicot.

    Le dossier sera finalement rouvert après l’affaire de Mazan. Lors d’une confrontation réalisée plus de 20 ans après les faits, Pélicot évoque une « chamaillerie » avec la victime. Il euphémise, mais reconnaît tout de même les faits. Il aura fallu attendre deux décennies et la médiatisation de Mazan pour que la justice enquête sérieusement…

    Le 30 juillet 2010, Pélicot est interpellé dans un centre commercial de Seine-et-Marne

    Il a été surpris en train de filmer sous les jupes des clientes, avec une caméra miniature cachée dans un stylo. C’est exactement pour les mêmes faits qu’il tombera en septembre 2020. Pourtant, en 2010, l’enquête n’est pas poussée plus loin. Il écope seulement d’une amende de 100 € dans le cadre d’une composition pénale. Une sanction légère et discrète, qui lui permet de tout cacher à son épouse. « Si j’avais été au courant, peut-être que j’aurais gagné 10 ans de ma vie », a regretté Gisèle Pelicot.

    Pendant le procès des viols de Mazan, le juge a refusé catégoriquement que ces différentes affaires passées et que les enquêtes toujours en cours soient évoquées, alors qu’elles sont cruciales pour aborder la personnalité de Pélicot, qui a donné à la Cour l’image d’un retraité sans antécédents.

    De nombreux auteurs de viols filmés restent dans la nature

    Les vidéos et écrits retrouvés par les enquêteurs indiquent que, au minimum, entre 70 et 80 hommes ont abusé de Gisèle Pelicot. Seuls 50 ont été jugés et condamnés. Pire, des éléments laissent à penser que tout n’a pas été filmé et que d’autres viols auraient pu être commis ailleurs, en-dehors du domicile conjugal, comme sur des aires d’autoroute. Cela veut dire que plus de 30 suspects n’ont pas été identifiés, et ont donc échappé à la justice. Qui sont-ils ? Pourquoi n’ont-ils pas été retrouvés ?

    Le #site_internet cité dans le dossier est crucial

    Il a servi de vivier de recrutement, et se nommait #Coco.gg. C’est sur ce site qu’un forum entier baptisé « #À_son_insu » comportait des propositions de viols sous #sédation, de la part de Pélicot mais pas uniquement.

    Ce site a été créé en 2003, et la justice le considère comme un repaire pour les pédophiles et les prédateurs sexuels sur internet. Les accusés, qui prétendaient au procès avoir été piégés par Pélicot, ont menti : personne n’arrivait sur Coco.gg par hasard.

    Le site d’informations judiciaires « Le club des juristes » lie le site à des faits de « pédocriminalité, de proxénétisme, de prostitution, de viols, de vente de stupéfiants, de guet-apens, voire d’homicides » et évoque de très nombreuses plaintes liées à ce site, concernant au total plus de 23.000 faits, au préjudice de 480 victimes entre le 1er janvier 2021 et le 7 mai 2024. En trois ans seulement.

    Une enquête internationale a finalement abouti à la fermeture de Coco.gg le 25 juin 2024, à la demande de la juridiction nationale en charge de la lutte contre la criminalité organisée du parquet de Paris. Juste avant le procès de Dominique Pélicot. Ce site était une mine d’information, et il est aujourd’hui clôturé. Les administrateurs du site n’ont pas répondu aux demandes de la juge dans l’affaire de Mazan. Des données sont-elles conservées quelque part ? Pourquoi la justice ne va-t-elle pas les chercher ?

    Des complicités médicales ?

    Pélicot n’a jamais expliqué comment il s’était procuré une telle quantité de #somnifères très puissants, sur une durée aussi longue, pour droguer son épouse. Il fallait pourtant des #ordonnances régulières pendant une décennie et hors normes en terme de quantité. Le #médecin du mis en cause a refusé d’être entendu par la juge, et n’a pas été poursuivi.

    Par ailleurs, pendant 10 ans, Gisèle Pélicot a fait état de pertes de mémoire, d’angoisses, d’inflammations gynécologiques… Ses proches la trouvaient perdue et épuisée, elle avait maigri de 10 kilos. Elle a passé de nombreux examens, sans que personne, jamais, ne soupçonne son calvaire. Comment est-ce possible ? S’agit-il d’une #négligence totale ou de #complicités dans le #corps_médical ? Au moins un des condamnés exerçait comme infirmier, et les enquêteurs ont retrouvé dans ses recherches en ligne les mots clés : « inceste », « soumission » et « young ».

    Des victimes non identifiées

    Non seulement tous les auteurs n’ont pas été retrouvés, mais toutes les victimes non plus. Parmi les 20.000 photos exhumées, d’autres femmes apparaissent, inconscientes et droguées. « Faute de moyens et de temps », l’enquête s’est arrêtée là selon la justice. Pourtant, Dominique Pélicot a pu se vanter d’avoir violé d’autres femmes auprès de ses coaccusés.

    Parmi les victimes identifiées, la fille de l’accusé Caroline, qui apparaît endormie dans des sous-vêtements inconnus, parties intimes apparentes, lumière allumée. A-t-elle été sédatée, violée ? Dominique Pélicot a nié durant le procès, alors qu’il avait par le passé demandé à ses petites-filles de soulever leur robe contre des bonbons, et que son petit-fils a depuis déposé plainte pour agressions sexuelles. Dans le cas de Caroline comme pour d’autres, la justice n’est pas allée chercher plus loin.

    Un réseau ?

    La plupart des accusés ont prétendu avoir rencontré Pélicot par hasard, en surfant sur le site #Coco, et ne pas le connaître, ni se connaître entre eux. La vraie nature des liens entre accusés n’a pas été réellement interrogée. Pourtant, plusieurs condamnés ont échangé par téléphone. Pourquoi ? Une chose est sûre, pendant le procès, plusieurs accusés se retrouvaient, discutaient et mangeaient ensemble pendant les pauses.

    Dans les années 1980 dans l’Yonne, l’affaire Dunand, concernant un vaste réseau de criminels séquestrant et torturant des jeunes filles de l’aide sociale à l’enfance, avait été clôturé de façon troublante par la justice. Le principal responsable, Claude Dunand, avait purgé une peine relativement clémente et était mort en 2021, emportant tous ses secrets dans sa tombe. Le procureur d’Auxerre avait déclaré que l’affaire avait « été sabotée ».

    https://contre-attaque.net/2024/12/28/affaire-pelicot-les-zones-dombre-du-proces
    #justice
    #procès_de_Mazan

  • The brutal truth behind Italy’s migrant reduction : beatings and rape by EU-funded forces in Tunisia | Global development | The Guardian
    https://www.theguardian.com/global-development/2024/sep/19/italy-migrant-reduction-investigation-rape-killing-tunisia-eu-money-kei
    Reportage à Sfax

    “nine in 10” of all African female migrants arrested around Sfax had experienced sexual violence or “torture” by security forces.

    Il y a 100.000 migrants bloqués à Sfax, espérant passer en Europe. L’article indique que Kaïs es Saïd, tout en les vouant aux gémonies et donc en lachant sa police sur eux, cultive ce nombre comme une menace pour forcer l’Europe à payer

    Using patrol boats provided by Europe, Tunisia’s maritime national guard has prevented more than 50,000 people crossing the Med this year, prompting the steep fall in numbers reaching Italy that so piqued Starmer’s interest this week. “Tunisia is being paid to become Europe’s coastguard,” says Amami.

    It is a well-remunerated role, seemingly for its president too. It is claimed that £127m as part of a wider migration and development deal was transferred directly to Saied. Asked for clarification, the European Commission says the payment followed Tunisia meeting “mutually agreed conditions”.

    There are also questions about why no EU human rights impact assessment into Tunisia was commissioned before the pact was announced. Similarly, why it has avoided parliamentary oversight.

    Emily O’Reilly, the EU ombudsman, says it is inconceivable the EU had no idea the police were repeatedly abusing migrants. “They would not be unaware of the situation in Tunisia.”

    Even so, no apparent attempt has been made to suspend payments to Tunis.

    Next month O’Reilly publishes the result of her inquiry into the agreement, findings likely to raise fresh questions over its integrity.

    A European Commission spokesperson says about reports of abuses by the national guard: “The EU remains engaged to improve the situation on the ground.”

    A person walking through the desert
    View image in fullscreen
    A figure walks through the Tunisian desert in Nefta, near the Algerian border. Long journeys by migrants are often ended in squalid camps. Photograph: Stefanos Paikos
    Documents indicate payments have already been made to the national guard. Circulated last December, an action plan indicates that £21m has been “delivered” for patrol vessels, training and equipment for the maritime national guard.

    Reports suggest the EU is already planning to extend funding up to £139m over the next three years to Tunisia’s security forces.

    The Tunisian authorities have rejected the Guardian’s allegations as “false and groundless”, saying that their security forces operate with “professionalism to uphold the rule of law on our territory, while fully observing international principles and standards”.

    A statement says Tunisian authorities “spared no efforts” to meet migrants’ basic needs, combat criminal networks that “exploit vulnerability” and tackle irregular migration by complying with international human rights law.

    #Tunisie #viols #migrants #migrantes #assassinats

    • Les méchants, ce ne seraient pas ceux qui proposent de l’argent contre la mise en place de camps de rétention. Les méchants, seraient ceux qui appliquent ces plans, et dont on dit qu’ils demandent de l’argent pour continuer à appliquer ces plans, parce qu’en fait, les camps sont toujours plus grands et toujours plus inhumains, et que les maintenir coûte toujours plus cher.

      Ceux qui pensent que des camps en lisière de l’Europe pourront résoudre quoi que ce soit sont des criminels. On le sait. On a mis les mots qui conviennent à l’encontre d’un des directeurs de Frontex. Et il faudrait le faire pour tous les directeurs de Frontex. Que plus personne n’ose prendre la tête de cette institution odieuse.

    • Lyra McKee was an investigative journalist from Belfast. She was killed whilst observing a riot in Derry, Northern Ireland in April 2019. She was 29. In her 2017 TED talk she spoke movingly of the moment she came out to her mum. ‘Don’t tell me there’s no hope,’ she said. Her family are still campaigning for #Justice4Lyra. The first three lines are taken from the traditional song The Croppy Boy.


      https://en.wikipedia.org/wiki/Lyra_McKee

      –-

      Was early, early in the spring
      When all the birds did sweetly sing
      They changed their notes from tree to tree*
      And sang their song like they were free

      Last night beneath a rising moon
      Orpheus sang and played his tune
      The sirens sank without a scream
      And there was peace in my dream
      But like a wren caught in a thorn
      I woke crying in the morn
      I knew I’d never hear the like
      Of the song he sang in the night

      There was a girl who lived in shame
      She thought that she was all to blame
      Prayed for her sin to be undone
      Until one night she told someone
      And like a sparrow in a storm
      She came flying in the morn
      She filled her lungs and her voice rang
      And there was peace where’er she sang

      Once upon a tiny screen
      In a place we’ve never been
      A siren screams, a bullet sounds
      A sparrow falls to the ground
      Once there was an open heart
      Now there is a broken heart
      Once there was a raging storm
      Soon a hatchling will be born

      Was early, early in the spring
      All the birds did sweetly sing
      They changed their notes from tree to tree
      And they sang for Lyra McKee

      #chanson #musique #Lyra_McKee #assassinat #journaliste #musique_et_politique #Irlande_du_Nord #The_Young'uns

  • #Massacre_de_Thiaroye et la mention « #Mort_pour_la_France »

    Depuis quelques jours, nous assistons à une tempête médiatique suite à l’octroi de la mention « Mort pour la France » pour six ex-#prisonniers_de_guerre assassinés à Thiaroye par l’armée française. Un décryptage me paraît indispensable.

    J’ai souvent regretté que les médias ne s’emparent pas de ce fait historique ou donnent la parole à des personnalités qui n’y connaissaient pas grand chose. Avec l’octroi de la mention "Mort pour la France" pour seulement six hommes et une dépêche AFP, ce fut l’emballement dont j’aurais pu me réjouir si son contenu n’avait pas véhiculé des inexactitudes. En premier lieu, évoquer l’attribution de la mention "Mort pour la France à titre posthume" est un regrettable #pléonasme. Avez-vous vu des vivants réclamer cette mention ?

    La dépêche, reprise par je ne sais combien de médias, évoque une "révolte" alors qu’ils ont réclamé leur dû avant de quitter le camp de Thiaroye et ce chiffre de 1300 rapatriés (chiffre officiel) alors qu’ils étaient plus de 1600. Puis "des #troupes_coloniales et des gendarmes français avaient tiré sur ordre d’officiers de l’#armée_française sur des tirailleurs rapatriés qui réclamaient leurs arriérés de solde". Les archives consultables sont très claires. Les tirailleurs "sénégalais" du service d’ordre n’ont pas pu tirer puisque leurs fusils n’étaient pas chargés et les gendarmes ont eu un rôle mineur. Le massacre a été perpétré par des armes automatiques dont des automitrailleuses commandées par des officiers. L’#ordre_de_tirer a été donné par le lieutenant-colonel #Le_Berre. Ce dernier a été sanctionné. Amnistié en 1947 comme les condamnés, le motif de sa sanction a été caviardé à tort. En avril 2023, le ministère m’a autorisée à me rendre au SHD, avec un laboratoire spécialisé, pour tenter de lire les lettres. Au prétexte d’une instruction complémentaire, le RDV programmé a été annulé et finalement, en avril 2024, le cabinet de la Secrétaire d’État m’a annoncé que je n’étais pas autorisée à faire cette opération de "désoccultation" alors que le rapporteur public du Conseil d’État, Alexandre Lallet, a suggéré dans ses conclusions du 4 octobre 2019 : "Par conséquent, la description des faits reprochés au lieutenant-colonel A, si elle n’avait pas été occultée, aurait été à notre avis communicable et l’administration pourrait accepter que soit déployé un dispositif technique de révélation des mentions originales, sans qu’on puisse l’y contraindre juridiquement".
    J’y vois là une nouvelle tentative d’#obstruction à la manifestation de la #vérité sur un #crime_colonial commis. Cet officier a peut-être outrepassé les ordres en faisant venir des automitrailleuses qui n’ont rien à voir avec une opération de maintien de l’ordre.

    La genèse de la liste des six

    En 2013, ne parvenant pas à trouver des documents et notamment des circulaires afin de connaître les droits de ces rapatriés, j’ai alerté le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, lorientais comme moi, qui a sollicité le SHD (service historique de la Défense). Le 22 novembre 2013, j’ai reçu une réponse du ministre avec, dans une note de bas de page cette indication "quelques dossiers individuels conservés à Caen par la division des archives des victimes des conflits contemporains qui ont pu être identifiés comme concernant des victimes des événements de Thiaroye". C’est ainsi que j’ai pu obtenir les six dossiers. Ne possédant pas les noms de ces victimes, je n’aurais jamais pu les trouver sans cette intervention. Quelque temps plus tard, j’ai reçu la circulaire du 4 décembre 1944 qui fait croire que les rapatriés avaient perçu l’intégralité des soldes.

    Le contenu des dossiers

    Contrairement à ce que prétend le ministère des armées comme indiqué dans Le Monde Afrique Le massacre de Thiaroye, enjeu politique entre le Sénégal et la France (lemonde.fr), "dont les dossiers, en possession du Service historique de la défense, mentionnent qu’ils sont décédés à la suite du massacre de Thiaroye", il n’y a aucune mention du massacre. Bien au contraire. Dans le dossier #N'Gour_N'Dour, on trouve un courrier daté du 26 mai 1952 avec : "décédé le 1er décembre 1944 à Thiaroye (Dakar) au cours d’une rébellion du détachement, n’est pas Mort pour la France". Sur des dossiers de décès est effectivement estampillé "N’a pas droit à la mention Mort pour la France".

    Dans un autre courrier daté du 31 août 1951, le commandement supérieur des forces terrestres d’AOF écrit au Gouverneur du Sénégal que "le tirailleur N’Gour N’Dour est décédé au camp de Tiaroye, le 1er décembre 1944, jour de la #répression dans ce camp d’une mutinerie fomentée par les tirailleurs rapatriés de France". Il arrive de découvrir des propos ubuesques comme ce rapport provenant du DIC (Dépôt des Isolés coloniaux) de Dakar : "Aucun décès n’étant survenu parmi les militaires du service d’ordre, la mort du soldat de 2e classe #Ibrahima_N'Diaye ne peut donc être considérée comme survenue en service commandé". C’est un argumentaire incompréhensible et un non sens.

    Récemment j’ai saisi la justice administrative pour obtenir les archives du DIC de Dakar et le ministère invariablement répond que ces archives n’existent pas ou plus. Pourtant on en trouve mais que pour montrer le fait de rébellion et de mutinerie.

    Ces six dossiers existent au SHD vraisemblablement parce que les familles ou l’administration ont réclamé des explications.

    Dans le dossier de #M'Bap_Senghor, le plus volumineux avec les courriers de son fils Biram que j’ai pu ainsi retrouver, on trouve une demande d’enquête par le ministre Hernu et son chef de cabinet Serge Daël (que j’ai rencontré alors qu’il était président de la CADA). Il n’y a pas eu d’enquête car le département de la Défense a prétendu qu’il n’y avait pas de dossier.

    Thiaroye n’est qu’une succession de #mensonges pour camoufler l’#ignominie.

    L’octroi de la mention "Mort pour la France"

    Le dernier courrier de Biram Senghor demandant la mention "Mort pour la France" à l’ONaCVG date de janvier 2023, il n’a eu aucune réponse et il s’apprêtait à saisir le tribunal judiciaire, seul compétent et non la justice administrative. Mais le 18 avril 2023, les conseillers de la secrétaire d’État Patricia Mirallès, m’annoncent que le gouvernement réfléchit à une loi mémorielle et que les victimes de Thiaroye sont reconnues "Mort pour la France", c’est acquis. Ils m’ont demandé les cotes des dossiers. J’ai tout de suite informé Biram Senghor mais il n’a reçu aucun courrier, RIEN. J’ai évidemment demandé des explications à cette annonce non suivie d’effet. Pour moi, il y avait urgence. Il a fallu attendre le 8 juillet 2024, lendemain des législatives, pour recevoir enfin de l’ONaCVG, un courriel avec l’octroi de la mention pour cinq des victimes et avec une précision importante, la signature de la décision collective. J’ai réclamé la liste des cinq noms et cette décision collective. Je n’ai reçu que la liste non pas de cinq mais de six noms. J’ai signalé que le SHD possède un feuillet nominatif de contrôle (FNC) au nom de #Fara_Gomis qui prouve qu’il est décédé le 1er décembre 1944 et j’ai adressé un acte de décès d’un autre rapatrié. J’ai mentionné également que les trois condamnés morts durant leur détention doivent obtenir la mention "MPF". Ils sont bien décédés des suites de la guerre et n’ont pas été amnistiés. En parallèle, depuis des années je réclame au ministère, la liste des rapatriés et des victimes avec les archives du DIC de Dakar.

    Je dois comprendre que l’annonce officielle a été retardée pour l’inscrire dans un chemin mémoriel, une communication voulue par l’Elysée. Mais ont-ils pensé au seul descendant d’une victime âgé de 86 ans ? Cela donne un goût amer.

    Les conséquences de la mention "Mort pour la France" dans le cas du massacre de Thiaroye

    Je ne connais pas de situation similaire dans l’histoire militaire contemporaine avec la mention "Mort pour la France" attribuée par l’État français suite à une #exécution_extrajudiciaire commise par ce même État.

    En octobre 2023, j’ai été reçue par la direction des Affaires criminelles et des grâces comme en 2014. Les conseillères du Garde des Sceaux ont clairement indiqué qu’en cas d’officialisation de la mention "#MPF", le ministre pourra saisir la commission d’instruction de la Cour de cassation afin de faire aboutir le procès en révision pour les 34 condamnés. Cette mention "MPF" peut être considérée comme un élément nouveau.

    Le ministère pourra t-il et osera t-il refuser une #indemnisation à Biram Senghor dont le père a bien été assassiné et qui, du fait du #mensonge_d'Etat, a perdu tous ses droits. Comment évaluer un tel préjudice ?

    M’Bap Senghor désormais reconnu "Mort pour la France" repose dans une #fosse_commune. Je me demande si l’État français n’a pas obligation à faire des test ADN pour identifier son corps afin qu’il repose dans une sépulture individuelle à son nom.

    En tant qu’historienne qui avait, dès 2014, transmis au ministère et au président Hollande la synthèse de mes travaux faisant état du massacre prémédité, je veux comprendre comment la DMPA (Direction de la mémoire du patrimoine et des archives) a pu mettre en place trois panneaux réitérant le mensonge d’État alors que le ministère possédait les mêmes documents qu’en 2024.

    La décision d’attribuer la mention "Mort pour la France" n’a pu se faire qu’avec des documents qui prouvent qu’ils ne sont pas des mutins alors que les archives consultables montrent la rébellion armée, la #mutinerie, les revendications illégitimes. Le ministère ne peut plus prétendre que ces #archives n’existent pas ou plus ou ont été perdues ou détruites. Une enquête interne s’impose afin de voir au plus près l’origine de ces dysfonctionnements.

    Il va falloir procéder à la fouille des fosses communes et des tombes du cimetière. Le Sénégal a tout pouvoir pour le décider. Le ministère des armées a mentionné, pour un rapport de l’assemblée nationale, que des #tombes in mémoriam avaient été construites sur trois fosses communes, information gravée dans le marbre de notre République. Pour la DMPA (devenue DPMA puis DMCA), l’Islam interdit d’exhumer des corps. C’est leur credo, tout faire pour ne pas connaître l’étendue du massacre.

    L’octroi de la mention "MPF" est une petite avancée dans une étendue de renoncements, de manque de courage politique et de #racisme. Il n’y aurait pas eu d’#affaire_Thiaroye - qui rappelle l’affaire Dreyfus - si ces soldats avaient été des métropolitains blancs.

    Puisque le 15 août le président Macron ne pourra donc pas annoncer l’octroi de la mention "Mort pour la France", il peut annoncer que le Garde des Sceaux (qui est toujours ministre) a saisi la Cour de Cassation, qu’il y aura réparation et que le ministère des Armées a versé au SHD toutes les archives sans exception et que je pourrais lire les lettres du motif de la sanction. Ces décisions sont du ressort de l’État français.

    Je signale par ailleurs que le ministère des Armées et l’ONaCVG, par un jugement du 24 juin ont injonction à me transmettre dans les deux mois les documents qui prouvent que les disparus nommés sur les plaques du "#Tata " de #Chasselay inaugurées en janvier 2022 par Geneviève Darrieussecq, devenue vice-présidente de la Commission défense, sont bien inhumés dans cette nécropole militaire. Le ministère a d’abord fait croire à des recherches génétiques. Thiaroye c’est un massacre commis par l’armée française avec l’impossibilité de nommer les victimes (sauf 6) et à Chasselay c’est un massacre commis par l’ennemi allemand. Si je ne reçois pas ces documents, nous serons confrontés à une #imposture_mémorielle.

    https://blogs.mediapart.fr/armelle-mabon/blog/010824/massacre-de-thiaroye-et-la-mention-mort-pour-la-france
    #Thiaroye #assassinat #massacre #massacre_de_Tiaroye #Sénégal #France #mémoire #histoire

  • List of United States presidential assassination attempts and plots
    https://en.m.wikipedia.org/wiki/List_of_United_States_presidential_assassination_attempts_and_plots

    Après tout il y en a moins que je pensais.

    Presidents assassinated
    Abraham Lincoln
    James A. Garfield
    William McKinley
    John F. Kennedy

    Presidents wounded
    Theodore Roosevelt
    Ronald Reagan
    Donald Trump

    A propos de l’attentat de John Warnock Hinckley, Jr. contre R.R.

    Hinckley was immediately arrested, and later said he had wanted to kill Reagan to impress actress Jodie Foster.

    Taxi Driver a fait des émules.

    Nos amis américains sont fascinés par les attentats.

    How many Roman Emperors were Assassinated
    https://rome.us/roman-emperors/how-many-roman-emperors-were-assassinated.html

    Il y a eu 36 empereurs assassinés en 439 ans à Rome contre seulement 4 présidents en 98 ans aux USA, 8 contre 4 en cent ans. Si on prend la fréquence des attentats réussis comme indice pour la stabilité de l’état on peut conclure que la fin de l’empire états-unien n’est pas aussi proche comme certains aimeraient bien ;-)

    Emperor, Year of Death, Duration on the Throne, Age at Death, Type of Assassination, Succeeded by
    Emperor

    Gaius (Caligula) 41 AD 4 years 28 Assassinated Claudius
    Claudius 54 AD 13 years 63 Likely poisoned Nero
    Galba 69 AD <1 year 70 Assassinated Otho
    Vitellius 69 AD <1 year 54 Executed Vespasian
    Domitian 96 AD 15 years 44 Assassinated Nerva
    Commodus 192 AD 15 years 31 Assassinated Pertinax
    Pertinax 193 AD 86 days 66 Assassinated Didius Julianus
    Didius Julianus 193 AD 66 days 61 Assassinated Septimius Severus
    Geta 211 AD 3 years 22 Assassinated by Caracalla -
    Caracalla 217 AD 19 years 29 Assassinated Macrinus
    Macrinus 218 AD 1 year 55 Executed Elagabalus
    Elagabalus 222 AD 4 years 18 Assassinated Alexander Severus
    Alexander Severus 235 AD 13 years 26 Assassinated Maximinus Thrax
    Maximinus Thrax 238 AD 3 years 65 Assassinated Gordian I & II
    Pupienus and Balbinus 238 AD <1 year 70 and 60 Joint rule Gordian III
    Gordian III 244 AD 6 years 19 Murdered Philip the Arab
    Gallienus 268 AD 15 years 50 Assassinated Claudius Gothicus
    Aurelian 275 AD 5 years 60 Assassinated Tacitus
    Tacitus 276 AD 1 year 75 Likely assassinated Florianus
    Florianus 276 AD <1 year uncertain Assassinated Probus
    Probus 282 AD 6 years 38 Assassinated Carus
    Carinus 285 AD 2 years 29 Assassinated Diocletian
    Numerianus 284 AD 1 year uncertain Likely assassinated -
    Licinius 324 AD 16 years 60 Executed -
    Severus II 307 AD <1 year uncertain Likely assassinated -
    Constans I 350 AD 13 years 27 Assassinated -
    Gratian 383 AD 16 years 24 Assassinated Magnus Maximus
    Valentinian II 392 AD 17 years 21 Likely assassinated -
    Eugenius 394 AD 2 years uncertain Executed Theodosius I
    John the Illicit 425 AD 2 years uncertain Executed Theodosius II
    Valentinian III 455 AD 30 years 35 Assassinated Petronius Maximus
    Petronius Maximus 455 AD <1 year 57 Stoned by mob Avitus
    Avitus 456 AD 1 year uncertain Likely forced suicide Maiorianus
    Maiorianus 461 AD 4 years 44 Beheaded Libius Severus
    Anthemius 472 AD 5 years 56 Beheaded Olybrius
    Nepos 480 AD 5 years uncertain Assassinated Romulus Augustulus

    Catégorie:Empereur romain assassiné
    https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Cat%C3%A9gorie:Empereur_romain_assassin%C3%A9

    Après il n’y a eu plus que Romulus Augustulus qui n’a pas été assassiné.
    https://en.m.wikipedia.org/wiki/Romulus_Augustulus

    Romulus Augustus (c. 465 – after 511[b]), nicknamed Augustulus, was Roman emperor of the West from 31 October 475 until 4 September 476. Romulus was placed on the imperial throne while still a minor by his father Orestes, the magister militum, for whom he served as little more than a figurehead. After a rule of ten months, the barbarian general Odoacer defeated and killed Orestes and deposed Romulus. As Odoacer did not proclaim any successor, Romulus is typically regarded as the last Western Roman emperor, his deposition marking the end of the Western Roman Empire as a political entity. The deposition of Romulus Augustulus is also sometimes used by historians to mark the transition from antiquity to the medieval period.

    #USA #président #politique #histoire #assassinat

  • Balle dans la tête, photos… Révélations sur le meurtre d’un SDF par un policier à Bobigny
    https://www.20minutes.fr/faits_divers/4099784-20240704-balle-tete-photos-revelations-meurtre-sdf-policier-bobign
    https://img.20mn.fr/_LYgUW-QS1Wp5BxL7Y_LqCk/1444x920_un-agent-de-police-ici-a-bordeaux-le-9-fevrier-2024-illustration

    Sept balles, dont deux dans le dos, et une dans la tête. Selon nos informations, l’autopsie du corps d’Amar, SDF de 32 ans tué samedi dernier à Bobigny (Seine-Saint-Denis), témoigne d’un véritable acharnement de la part du policier qui a tiré avec son arme de service. Des révélations qui viennent mettre à mal les explications du fonctionnaire de 27 ans, affecté à la direction de l’ordre public et de la circulation, qui a assuré en garde à vue avoir agi en état de légitime défense.

    Contacté par 20 Minutes, Me Yassine Bouzrou, l’avocat qui représente la famille du vendeur à la sauvette de cigarettes, « privilégie l’hypothèse d’un crime raciste, notamment compte tenu des termes qu’il a employés pour qualifier la victime durant ses auditions devant les enquêteurs ».

  • French businesses court Marine Le Pen after taking fright at left’s policies
    https://www.ft.com/content/e28f9753-1770-4c8c-91d8-e7bb7ed44feb

    France’s corporate bosses are racing to build contacts with Marine Le Pen’s far right after recoiling from the radical tax-and-spend agenda of the rival leftwing alliance in the country’s snap parliamentary elections.

    Four senior executives and bankers told the Financial Times that the left — which polls suggest is the strongest bloc vying with Le Pen — would be even worse for business than the Rassemblement National’s unfunded tax cuts and anti-immigration policies.

    “The RN’s economic policies are more of a blank slate that business thinks they can help push in the right direction,” a Cac 40 corporate leader said of Le Pen’s party, which is ahead of other groupings in the run-up to the two-round vote on June 30 and July 7. “The left is not likely to water down its hardline anti-capitalist agenda.”

    Another major business leader and investor in France added: “If you had told me two weeks ago that the business world would be rooting for the RN and counting [President Emmanuel] Macron out, I would not have believed it.”

  • Tir mortel à Cherbourg : la mère de Sulivan porte plainte, la policière mise en examen pour homicide volontaire

    INFO LE PARISIEN. Le jeune chaudronnier de 19 ans a succombé au tir d’une fonctionnaire de police alors qu’il tentait de s’échapper à pied d’une voiture volée après le refus d’obtempérer du conducteur, dimanche à Cherbourg (Manche). Me Yassine Bouzrou a porté plainte pour homicide volontaire ce mardi 11 juin au nom de la mère de la victime. La policière, elle, a été mise en examen.

    Par Jean-Michel Décugis et Geoffroy Tomasovitch
    Le 11 juin 2024 à 18h57, modifié le 12 juin 2024 à 07h09 - Le Parisien
    https://www.leparisien.fr/faits-divers/tir-mortel-dune-policiere-a-cherbourg-la-mere-de-sulivan-19-ans-porte-pla
    https://www.leparisien.fr/resizer/LSQCpw_fauVO9i-B1qvrzWAElLk=/932x582/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/leparisien/6LJVDLD3S5EPFJCQBV4GVC5NUM.jpg

    Pourquoi avoir ouvert le feu ? Cette question obsède Nathalie, dévastée depuis ce dimanche soir tragique où son fils âgé de 19 ans a succombé au tir d’une policière lors d’une intervention déclenchée au départ par un refus d’obtempérer à Cherbourg-en-Cotentin (Manche). Selon nos informations, la mère de Sulivan S., 19 ans, a par l’intermédiaire de son avocat, Me Yassine Bouzrou, porté plainte contre la policière pour « homicide volontaire » ce mardi 11 juin en début d’après-midi auprès du procureur de la République de Cherbourg. La fonctionnaire de police en question a été mise en examen pour « homicide volontaire » ce mardi soir et placée sous contrôle judiciaire.

    « La fonctionnaire de police a tiré à très courte distance sur Sulivan et la balle l’a atteint au niveau de la poitrine. Lorsque la policière a tiré, elle avait nécessairement conscience que le tir par arme à feu en direction d’une zone vitale telle que la poitrine pourrait entraîner la mort de ce dernier », expose principalement dans sa plainte le pénaliste parisien, traduisant l’incompréhension totale des proches de ce jeune salarié en chaudronnerie qui s’interrogent sur la justification de ce tir alors que Sulivan, passager qui tentait de s’enfuir à pied, n’était pas armé et ne présentait a priori pas de danger pour les forces de l’ordre. Selon une source policière, le jeune homme se serait retourné vers la policière après avoir percuté un autre agent pour forcer le passage, le tout dans une rue plutôt mal éclairée. Les conditions de cette ouverture du feu seront l’un des points centraux à examiner par l’IGPN, chargée de l’affaire qui a été transmise au pôle criminel du tribunal judiciaire de Coutances (Manche). (...)

    #Violences_policières

  • ONU : Le journaliste tué parmée israélienne par l’armée israélienne au Liban le 13 octobre était « clairement identifiable » AFP, Reuters et Times of israel

    Selon les Casques bleus, aucun tir n’a eu lieu dans l’heure qui a précédé les tirs du char ; l’armée israélienne assure avoir riposté à l’attaque du Hezbollah sur une communauté du Nord

    Une enquête de l’ONU, consultée jeudi par l’AFP, indique qu’il n’y avait pas d’échanges de tirs à la frontière israélo-libanaise au moment où un char israélien a fait feu le 13 octobre, tuant un reporter de l’agence Reuters et blessant six autres journalistes, dont deux de l’AFP.


    Selon les conclusions de l’enquête de la Force intérimaire des Nations unies au Liban, remise aux autorités libanaises et israéliennes, « l’armée israélienne a tiré deux obus de 120 mm de char Merkava » ce jour-là en direction des journalistes.

    Elle souligne qu’il « n’y avait pas d’échanges de tirs à travers la Ligne bleue », qui marque la frontière entre le Liban et Israël, à ce moment-là, estimant que la raison des frappes visant les journalistes n’est pas connue.

    « Les tirs contre des civils, en l’occurrence des journalistes clairement identifiables, constituent une violation de la résolution 1701 [du Conseil de sécurité de l’ONU, votée en 2006 et appelant à un cessez-le-feu permanent entre Israël et le Liban, NDLR] et du droit international », selon le rapport.

    L’enquête indique que des échanges de tirs de part et d’autre de la Ligne bleue ont été signalés avant la frappe contre les journalistes.

    Les reporters étaient partis couvrir dans le sud du Liban les affrontements transfrontaliers quotidiens depuis le 8 octobre entre l’armée israélienne d’une part et le mouvement islamiste libanais Hezbollah et d’autres groupes armés d’autre part.
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    Des membres de la Défense civile enlèvent le corps du vidéaste de Reuters, Issam Abdallah, tué par un bombardement, dans le village frontalier d’Alma al-Shaab avec Israël, au sud du Liban, le 13 octobre 2023. (Crédit : AP Photo/Hassan Ammar, Dossier)
    Dans le cadre de leur mission, les soldats de l’ONU enregistrent les violations du cessez-le-feu et enquêtent sur les cas les plus flagrants.

    En plus de la mort d’Abdallah, les deux tirs de char ont blessé six journalistes présents.
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    Interrogée par l’AFP sur le rapport de la FINUL, l’armée israélienne a renvoyé à un communiqué publié vendredi dernier selon lequel des chars et canons d’artillerie israéliens ont ouvert le feu, le 13 octobre, en riposte à des tirs de missiles antichars, de roquettes et de mortier de la part du Hezbollah, qui se pose en alliée du Hamas, « afin d’éliminer la menace ».

    Le texte « déplore tout préjudice causé à des parties non impliquées » et ajoute que l’armée israélienne « n’ouvre pas le feu délibérément sur des civils, particulièrement quand il s’agit de journalistes ».
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    Les conclusions de la FINUL confortent celles de l’enquête de Reuters, publiée le 7 décembre dernier, établissant que sept journalistes de l’Agence France-Presse, d’Al Jazeera et de Reuters avaient été touchés par deux obus de 120 mm tirés par un char à 1,34 kilomètre de là, en Israël.
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    Source : https://fr.timesofisrael.com/onu-le-journaliste-tue-par-tsahal-au-liban-le-13-octobre-etait-cla

    #assassinat de #journalistes entre autres #israel #tsahal #guerre #civils

  • La pollution des générateurs provoque une forte hausse des cancers du poumon au Liban - L’Orient-Le Jour
    https://www.lorientlejour.com/article/1370477/la-pollution-des-generateurs-provoque-une-forte-hausse-des-cancers-du


    La pollution bien visible au-dessus de Beyrouth, comme une chape de plomb. Photo d’archives João Sousa

    Une étude bientôt publiée par des chercheurs de l’Université américaine de Beyrouth (AUB) a révélé que « le taux de polluants carcinogènes dans l’atmosphère », résultant de la dépendance généralisée aux générateurs électriques privés alimentés au diesel, « a doublé depuis 2017 », selon la députée et scientifique Najat Saliba, qui a dirigé la recherche. Et les conséquences sur la santé pourraient être dévastatrices. Alors que le ministère de la Santé estime une augmentation des taux de cancer de 10 à 15 % depuis 2016, les chefs de département d’oncologie des hôpitaux ont estimé pour L’Orient Today une hausse beaucoup plus élevée, de 30 % ces dernières années.
    Les oncologues ajoutent que le cancer du poumon représente le plus grand nombre de cas. À l’instar des chercheurs de l’AUB, ils accusent les polluants atmosphériques toxiques provenant des générateurs électriques qui fonctionnent souvent 24h/24 pour pallier le manque d’électricité publique fournie par l’État en raison de la crise financière qui sévit dans le pays depuis 2019. Largement répandus au Liban, ces générateurs sont installés sur les places publiques, dans les parkings, montés sur des camions, sur les toits, dans les quartiers résidentiels, dans les cours des hôpitaux et devant les magasins. Une étude de 2006 avait révélé que 370 000 générateurs au diesel fonctionnaient alors à travers le Liban, émettant plus de 40 substances toxiques – comme le dioxyde d’azote et le dioxyde de soufre. Un nombre qui a très probablement augmenté depuis.

    Patients plus jeunes, cancers plus agressifs

    Le Liban se classe au premier rang des pays d’Asie occidentale en termes d’incidence du cancer dans la population, avec un taux de 242 cas pour 100 000 habitants en 2018, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Il a ainsi enregistré 28 764 cas de cancer au cours des cinq dernières années, dont 11 600 cas rien qu’en 2020, selon un rapport de l’OMS publié en 2021.

    Il n’y a pas de cause unique pour le cancer, selon le Dr Kanaan. Bien que des facteurs comme le « tabagisme, l’alcool et l’obésité » puissent conduire au cancer, ils sont aggravés par la pollution qui « non seulement augmente les taux de cancer, mais les rend également plus agressifs, avec des patients se présentant devant leur médecin au troisième voire même quatrième stade » de la maladie, la rendant plus difficile à traiter.

    Le Dr Maroun Sadik, chef du service d’oncologie à l’hôpital Geitaoui à Beyrouth, affirme lui que le nombre de patients se rendant dans ses cliniques d’oncologie a augmenté d’au moins 30 % par rapport à la période pré-2020. Depuis, le taux d’occupation des patients subissant des séances de chimiothérapie à l’hôpital a augmenté jusqu’à 40 %. L’oncologue ajoute qu’environ 30 à 40 % de ces cas ont été diagnostiqués avec un cancer du poumon, certains malades ayant moins de 50 ans.

    « La moyenne d’âge des patients qui nous ont consultés au cours des trois dernières années a diminué : nous avons commencé à voir des personnes de moins de 50 et 40 ans dans nos cliniques », ajoute le Dr Fadi Nasr, chef du service d’oncologie à l’hôpital Hôtel-Dieu de Beyrouth. Celui-ci observe également que 30 à 40 % de ces patients ont été diagnostiqués avec un cancer du poumon. Cette pathologie se classe au troisième rang en termes de prévalence au Liban, après le cancer de la vessie et le cancer du sein, selon des chiffres de 2020 publiés par l’OMS.

    Le ministère de la Santé a cessé d’analyser et de publier des données sur les taux de cancer en 2016. Ghada Gebran, conseillère du ministre sortant de la Santé Firas Abiad, indique que le ministère est en train de reprendre la collecte de données et de publier les résultats. Selon elle, les médecins du ministère estiment que l’augmentation des taux de cancer depuis 2016 jusqu’à présent se situe entre 10 et 15 %, moins que l’augmentation de 30 % estimée par les oncologues des hôpitaux de Beyrouth.

    Une raison potentielle à cet écart : plusieurs oncologues de divers hôpitaux nous ont affirmé qu’un grand nombre de patients cancéreux qu’ils rencontrent ne sont pas enregistrés sur la plateforme de suivi du cancer du ministère de la Santé. Cela est dû à des pénuries généralisées des médicaments que la plateforme est censée fournir gratuitement aux patients atteints de cancer.

    #cancer #pollution #générateurs #électricité #Liban #Beyrouth

  • Céréales, légumes... Les Français surexposés au cadmium
    https://reporterre.net/Cereales-legumes-Les-Francais-surexposes-au-cadmium

    Ça continue

    Or, les Français sont surexposés au #cadmium, avertit #Santé Environnement France. L’association s’appuie sur deux études de Santé publique France, la première réalisée en 2006-2007 et l’autre entre 2014 et 2016. L’agence nationale démontre qu’entre les deux, l’imprégnation moyenne au cadmium a bondi de 75 % chez les adultes français. Cette surimprégnation concerne près d’1 adulte sur 2, selon l’association. Plus inquiétant encore, 18 % des enfants dépassent les seuils définis par l’Agence nationale de sécurité sanitaire et alimentaire nationale (Anses), notamment ceux qui mangent des céréales au petit-déjeuner.

    Pour réduire les conséquences sur notre santé, le ministère de l’Agriculture a proposé fin novembre de réduire la teneur en cadmium de 60 à 40 mg par kilo dans les #engrais. Toutefois, cette baisse reste insuffisante pour les autorités sanitaires, qui recommandent pas plus de 20 mg par kilo.

    #agro-industrie

  • Tödliche Staatsgewalt : »Sie werden oft nicht als Teil der Gesellschaft gesehen« 
    https://www.jungewelt.de/artikel/466788.t%C3%B6dliche-staatsgewalt-sie-werden-oft-nicht-als-teil-der-gesell

    Le patient pique une crise, le médecin appelle la police, la police tue le patient. Ce n’est pas extraordinaire. Dans le cas présent le patient se rend tout seul à la police pour demader de l’aide car son médecin l’a trahi. La police le tue quand même. Sans l’intervention du médecin dans la vie du patient il serait encore vivant. On ne les remarque pas souvent, mais les médecins y sont toujours pour quelque chose quand les patients meurent.

    Exposition en ligne : https://initiative-2mai.de/ichwilleinenrichter/Onlineausstellung-ichwilleinenrichter-2023.09.09.html

    16.1.2024 von Kristian Stemmler - Psychisch Erkrankter stirbt in Mannheim bei Polizeieinsatz. Prozessauftakt gegen Beamte. Ein Gespräch mit Chana Dischereit

    Prozessbeginn gegen zwei Polizisten, die Ante P. auf dem Gewissen haben (Mannheim, 12.1.2023)

    Gegen die beiden Polizeibeamten, die am 2. Mai 2022 im Zentrum von Mannheim einen psychisch erkrankten Mann so brutal traktierten, dass er starb, hat am Freitag der Prozess begonnen. Wie kam es damals zu der Situation?

    Unser Wissensstand aktuell ist: Ante P. erschien zum vereinbarten Termin bei seinem behandelnden Arzt; er sollte in die Psychiatrie eingewiesen werden. Entgegen dem Rat des Arztes, bei dem er sich eigentlich gut behandelt wusste, wollte er sich dann doch nicht einweisen lassen und suchte eine Polizeistation auf, die in dem sehr belebten Viertel rund um den Marktplatz liegt. Er ging dort aber auch wieder weg. Der Arzt rief dann zwei Polizisten hinzu. Etwa 70 Zeugen sahen, wie die Polizei Ante mit Pfefferspray attackierte, ihm die Arme auf den Rücken band, ihn auf den Boden drückte und ins Gesicht schlug. Er bekam keine Luft mehr. Auf den Videos ist zu hören, wie Ante mehrfach nach einem Richter ruft, ein Richter, der ihn vor einer Zwangseinweisung hätte bewahren können. Das waren seine letzten Worte.

    Wie bewerten Sie das Verhalten der Beamten?

    In dem Viertel kam es in der Vergangenheit oft zu Racial Profiling (rassistisch motivierte Polizeikontrollen, jW) und brutalem Polizeivorgehen. Es kann sein, dass Ante migrantisch gelesen wurde. Es kann auch sein, dass auf Menschen wie Ante eine prinzipiell »gefährliche« Schablone gestülpt wird, wie jemand, der beseitigt werden müsse. Menschen mit psychischen Erkrankungen werden oft nicht als Teil der Gesellschaft gesehen, das hat leider Kontinuität. Die deutsche Gesellschaft beschäftigte sich in der Nazizeit explizit mit »Euthanasie«, mit der Ausrottung der psychisch Kranken. Es war von vornherein zu erkennen, dass es sich hier um einen Schutzbefohlenen handelte. Statt dessen handelte die Polizei, als habe sie einen Schwerverbrecher mit Waffe vor sich. Das Vorgehen der Beamten ist nicht zu entschuldigen.

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    Was wissen Sie über die persönliche Lebenssituation von Ante P. ?

    In unserer digitalen Ausstellung »Ich will einen Richter« haben wir versucht, Ante kennenzulernen. Er war ruhig, rauchte in den Arbeitspausen gerne Zigaretten. Seine Freunde und Arbeitskollegen beschreiben ihn als extrem hilfsbereit. Er wohnte im vierten Stock, pflanzte Erdbeeren, hörte dabei vielleicht die Band »Queen«. Er träumte davon, Kroatien zu besuchen. Mit seiner Krankheit hat sich Ante schon seit seinem vierzehnten Lebensjahr auseinandergesetzt. Er wuchs mit seiner Schwester zusammen bei seiner Mutter auf. Und er führte über Jahrzehnte ein selbstständiges Leben, trotz seiner Erkrankung. Es gibt ein Foto mit ihm und dem Bürgermeister von Mannheim bei seiner Einbürgerung.

    Laut Statistik gibt es nach derartigen Einsätzen nur selten Verurteilungen von Polizisten. Hoffen Sie, dass es diesmal anders kommt?

    Wir haben uns nunmehr fast zwei Jahre lang darum bemüht, dass Ante nicht in Vergessenheit gerät und es zu einem Prozess gegen die Polizeibeamten kommt. Es gab 2022 einen Toten unter ähnlichen Umständen in Mannheim – Untersuchung eingestellt – und nun vor wenigen Wochen wieder. Es ist vor allem den Zeugen zu verdanken, dass es zur Anklage gekommen ist. Wir hoffen, dass dieses Verfahren zu einer breiten öffentlichen Debatte führt, die weitreichende Konsequenzen in Bezug auf die Behandlung solcher Menschen wie Ante durch die Polizei hat. Das wünscht sich auch seine Schwester.

    Wie begleitet die »Initiative 2. Mai« den Prozess?

    Während der Dauer des Verfahrens rufen wir zu Mahnwachen auf. Symbolisch möchten wir durch unsere Anwesenheit der Familie und den Zeugen Trost spenden. Es wird gebeten, einen Gedenkort am Marktplatz, an dem Platz, an dem Ante starb, entstehen zu lassen und Blumen niederzulegen. Im Gerichtssaal werden wir mit vielen Ehrenamtlichen den Prozess kritisch begleiten und auswerten.

    #patients #police #iatrocratie #assassinat #euthanasie

  • Les féminicides ont-ils vraiment baissé de 20 % en 2023 ?

    Le 2 janvier, le garde des Sceaux Eric Dupont-Moretti a affirmé au Figaro que le nombre de #meurtres de #femmes par leur conjoint ou ex-conjoint était en baisse en 2023, et atteignait 94, contre 118 en 2022, soit une diminution de 20 %.

    « Nous savons que lutter contre ce fléau prend du temps (…). Mais l’engagement de la justice française pour endiguer les féminicides porte tout de même ses premiers fruits », a-t-il commenté. Ces chiffres ont rapidement été contestés par plusieurs associations et collectifs féministes. Qu’en est-il ?

    Premier sujet d’étonnement : en évoquant les 118 féminicides de 2022, le #garde_des_Sceaux fait référence aux chiffres de la #Délégation_aux_victimes (#DAV) du #ministère_de_l’Intérieur, « l’étude nationale sur les morts violentes au sein du couple », publiée chaque année depuis 2006. Or pour l’année 2023, la DAV n’a publié aucun chiffre et indique qu’aucun bilan provisoire ne sera disponible avant le 31 janvier 2024.

    Le chiffre avancé par Eric Dupont-Moretti correspond, selon Franceinfo, aux remontées des parquets, et pourrait être corrigé ultérieurement, même si ce sera vraisemblablement à la marge. Reste une question : pourquoi le garde des Sceaux ouvre-t-il l’année en communiquant sur le sujet au mépris du calendrier retenu par le ministère de l’Intérieur ?

    Des écarts avec les associations féministes

    Deuxième sujet d’étonnement : les associations et collectifs féministes qui ont contribué depuis plusieurs années à mettre le sujet des féminicides sur le devant de la scène obtiennent des chiffres plus élevés, à partir de la veille qu’elles font de la presse nationale et de la presse quotidienne régionale.

    Le #collectif_des_féminicides par compagnon ou ex, qui mène ce travail depuis 2016, en est ainsi à 102 féminicides conjugaux en 2023 et souligne que plusieurs enquêtes pour mort suspecte sont toujours en cours. De son côté, l’#Inter-Orga_Féminicides (#IOF), constituée en 2021, recense 134 féminicides en 2023, dont 72 % conjugaux, soit 97.

    Précisons que les écarts entre les chiffres associatifs sont aisés à expliquer : le travail est entièrement réalisé par des bénévoles et repose sur les articles de presse. Il peut donc y avoir des « trous dans la raquette ».

    A l’inverse, les chiffres du ministère de l’Intérieur reposent sur les déclarations des causes d’#homicides par les services de police et de gendarmerie, complétées par une vérification auprès des parquets afin de préciser la qualification pénale. Sachant que le #droit français ne reconnaît pas la notion de féminicide – le #meurtre d’une femme en raison de son #genre –, mais distingue le meurtre, l’#assassinat (meurtre avec préméditation) et les violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner.

    Une #définition institutionnelle trop restreinte

    Si les chiffres avancés par le ministre font réagir, c’est aussi que la définition du féminicide retenue par les institutions françaises est très restreinte : elle ne tient compte que des #féminicides_conjugaux et laisse de côté d’autres féminicides, les meurtres de mères par leurs fils, celui de femmes par des collègues ou un inconnu, ou encore les meurtres par des clients ou d’autres personnes sur des femmes exerçant le travail du sexe.

    Si la notion de féminicide fait l’objet de discussions dans les milieux féministes depuis de longues années, c’est avec la publication en 1992 du livre des chercheuses Diana Russel et Jill Radford Femicide : the politics of women killing qu’il gagne en popularité, rappelle la journaliste Laurène Daycard dans Nos Absentes. A l’origine des féminicides (Seuil, 2023).

    Les institutions internationales retiennent elles aussi une définition plus large que celle de la France. Les #Nations_unies distinguent depuis 2012 les #féminicides_intimes, commis par des proches, qu’ils soient conjoints ou parents de la victime, des #féminicides_non_intimes, ceux commis contre les professions stigmatisées comme la #prostitution, et les #féminicides_sexuels_systémiques où il n’y a pas de lien préalable entre la victime et son meurtrier, comme les massacres de femmes parce qu’elles sont des femmes.

    D’autres typologies sont possibles. En Espagne, comme le rapporte Le Monde, cinq types de féminicides sont comptabilisés : conjugaux, familiaux, sociaux (exécuté par un inconnu, un collègue de travail, un ami), sexuels (lié à la violence ou à l’exploitation sexuelle ainsi qu’au travail du sexe, mariage forcé ou mutilation génitale), et enfin, les féminicides par procuration, soit l’assassinat d’une personne (proches, enfants) pour nuire à une femme.

    En France, si le #collectif_Féminicides_par_compagnon_ou_ex recense les féminicides conjugaux, l’Inter-Orga Féminicides retient une définition plus extensive. Elle distingue les féminicides conjugaux, familiaux (commis par un enfant ou un parent) et sociaux.

    Au-delà des féminicides ?

    Au-delà de la définition même du féminicide, d’autres phénomènes s’inscrivent dans le continuum des #violences_de_genre qui structurent encore les sociétés contemporaines et doivent être a minima pris en compte.

    C’est le cas des #suicides_forcés, reconnus dans le Code pénal depuis 2020, et définis comme des suicides ou tentatives de suicides provoquées à la suite de #harcèlement dans le cadre de #violences_conjugales.

    Certains plaident pour leur intégration dans la définition du féminicide. En 2022, les services du ministère de l’Intérieur en ont recensé 759, presque exclusivement des femmes. Cela correspond à une multiplication par 3,3 depuis 2020, qui dit aussi une meilleure appréhension du phénomène.

    A cela s’ajoutent les #tentatives_de_féminicides, qui, si elles n’aboutissent pas à la mort de la victime, ont pourtant des conséquences destructrices. Le ministère de l’Intérieur recense ainsi 366 tentatives d’homicides au sein du couple en 2022, dont 267 contre des femmes. Cela, sans compter les infanticides commis dans le cadre de violences conjugales, ou les traumatismes d’enfants survivants d’un féminicide. Bref, pas de quoi pavoiser.

    https://www.alternatives-economiques.fr/feminicides-ont-vraiment-baisse-de-20-2023/00109303
    #féminicides #statistiques #chiffres #France #typologie

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