• LE MEURTRIER PRÉSUMÉ DE M. TRAMONI EST ARRÊTÉ
      https://www.lemonde.fr/archives/article/1977/12/06/le-meurtrier-presume-de-m-tramoni-est-arrete_2855506_1819218.html

      En Allemagne comme en France ou Japon les tentatives maoïstes d’appliquer les stratégies du grand timonier dans un milieu citadin moderne ont tragiquement échoué. Il faut leur reprocher comme aux groupes armés autonomes et anarchistes que leurs actions ont permis à la droite de justifier l’introduction de mesures de surveillance et d’articles du code pénal qui visent encore aujourd’hui les militants et symdicalistes pacifiques. Cette histoire de violence est aussi un bon exemple pour expliquer pourquoi les justifications morales contrairement à l’analyse scientifique sont un leurre. Ce n’est pas parce que tu es révolté par l’injustice que ton sentiment romantique sera partagé par qui que ce soit.

      M. Christian Harbulot, recherché depuis le meurtre, le 23 mars, à Limeil-Brévannes (Val-de-Marne), de Jean-Antoine Tramoni (qui avait lui-même tué, le 25 février 1972, un jeune militant maoïste, Pierre Overney), a été arrêté samedi 3 décembre à Paris dans un café du troisième arrondissement.

      Cinq ans après avoir tué, par balles, le 25 février 1972, devant la porte Zola des usines Renault, à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine) Pierre Overney, son meurtrier, Jean-Antoine Tramoni, ancien employé des services de surveillance de la régie Renault, était tué de cinq balles de 11,43.

      Condamné le 13 janvier 1973 à quatre ans de prison par la cour d’assises de Paris, J.-A. Tramoni avait bénéficié le 29 octobre 1974 d’une libération conditionnelle et trouvé un emploi dans une autoécole.

      Trois suspects ont été arrêtés le 31 mars. MM. Henri Savouillan, Maurice Marais et Egbert Slaghuis ont été inculpés de complicité d’assassinat. L’un d’eux est accusé d’avoir fourni l’arme qui a tué Jean-Antoine Tramoni, les deux autres, les projectiles (le Monde du 5 avril).

      Trois autres personnes arrêtées le 13 mai portant des armes qui avaient servi à plusieurs attentats mortels, dont le meurtre de Jean-Antoine Tramoni, sont aussi détenues dans cette affaire ; il s’agit de MM. Michel Lapeyre, Frédéric Oriach et Jean-Paul Gérard (le Monde des 28 mai et 6 octobre).

      Le meurtre de Tramoni était bientôt revendiqué par l’organisation dite Noyaux armés pour l’autonomie populaire . Les soupçons de la police se portaient aussi sur M. Christian Harbulot, car une carte d’identité portant son nom avait été trouvée, trois semaines avant la mort de Tramoni, ainsi que des armes, dans une automobile. Cette voiture stationnait devant le domicile de J.-A. Tramoni, à Alfortville. Poursuivi par la police, le conducteur avait tiré sur les policiers avant de s’enfuir.

      #souvenir_de_luttes #noyaux_armés_pour_l_autonomie_populaire

    • https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Pierre_Overney

      Grâce à Wikipedia on découvre que la police a fait publier dans Le Monde les noms de militants qui n’ont pas été impliqués dans l’assassinat. Ce genre de sale coup a beaucoup nuit aux mouvement contestataires.

      Le 23 mars 1977, vers 19 heures, Jean-Antoine Tramoni est assassiné à Limeil-Brévannes par deux tueurs à moto. Le crime est revendiqué par les NAPAP (Noyaux armés pour l’autonomie populaire), composés pour partie d’anciens militants de la Gauche prolétarienne. Les assassins ne seront jamais retrouvés.

      On a eu droit à la reprise du terme #terrorisme qui a d’abord servi à l’occupant allemand pour dénoncer les actes de résistance en France. Désormais tu risquais d’être poursuivi en justice pour avoir soutenu des #terroristes dès qu’on te répérait au sein d’une manifestation sous attaque des forces de l’ordre. On fît taire les moins courageux en les accusant de terrorisme pour leur critique écrite du capitalisme. En Allemagne les associations kurdes sont sytématiquement objets de ce procédé.

      https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Noyaux_arm%C3%A9s_pour_l%27autonomie_populaire

      Les Noyaux armés pour l’autonomie populaire (NAPAP) sont un groupuscule armé français maoïste, qui apparaît en France en décembre 1976.

      Ils sont issus de l’organisation légale des Brigades internationales, Vaincre et vivre. D’obédience marxiste-léniniste, l’un des principaux dirigeants et idéologues des NAPAP fut Frédéric Oriach, un proche de Pierre Carette, membre-fondateur des Cellules communistes combattantes belges. Frédéric Oriach des NAPAP influença idéologiquement les CCC. Le chef présumé des NAPAP, selon la police, fut Christian Harbulot.

    • 25 février 1972 : assassinat de Pierre Overney (#Renault_Billancourt) | #archiveLO (7 mars 1972)
      – Malgré la désertion du #PCF & de la #CGT, une foule immense avec #Pierre_Overney (28 février)
      – Ce qui compte le plus : la liberté !
      – La direction réagit en licenciant les témoins du meurtre

  • Enseignante tuée à Saint-Jean-de-Luz : quatre questions sur l’expertise psychiatrique et la responsabilité pén
    https://www.francetvinfo.fr/faits-divers/professeure-poignardee-par-un-eleve-a-saint-jean-de-luz/enseignante-tuee-a-saint-jean-de-luz-quatre-questions-sur-l-expertise-p

    Qu’est-ce la folie ? Le destin d’un jeune assassin de 16 ans dépend entièrement de l’appréciation des psychiatres.

    L’adolescent mis en examen dit qu’une voix qui lui a suggéré d’assassiner sa professeure. Le procureur estime malgré tout qu’il pourrait être responsable de ses actes, en vertu notamment d’une expertise psychiatrique, contestée par son avocat.

    Pourquoi un élève a-t-il poignardé mortellement sa professeure d’espagnol, Agnès Lassalle, en plein cours dans un lycée de Saint-Jean-de-Luz (Pyrénées-Atlantiques), mercredi 22 février ? Le mystère de son geste reste entier, mais l’élève a été mis en examen pour « assassinat » et placé en détention provisoire vendredi. Le procureur de Bayonne, Jérôme Bourrier, avait requis la veille cette mise en examen, en évoquant les résultats d’une expertise psychiatrique menée en garde à vue : le suspect « apparaît accessible à une responsabilité pénale ».

    L’avocat de l’adolescent, Thierry Sagardoytho, conteste cette appréciation et reproche à l’expert d’avoir négligé certains éléments. Son client « ne reconnaît pas être l’auteur conscient et lucide de ce drame », a rappelé le conseil, samedi sur franceinfo. L’état psychologique de l’adolescent devrait être la clé de ce dossier.
    Que sait-on de l’état psychologique de l’adolescent ?

    Les éléments de l’enquête dévoilés par le procureur, jeudi, décrivent un passage à l’acte méthodique : l’adolescent a verrouillé la porte de la salle de classe avant de frapper mortellement l’enseignante d’un unique coup « fluide » avec un couteau qu’il avait dissimulé dans un rouleau d’essuie-tout. Décrit comme « sidéré », il s’est ensuite rendu dans une salle de classe voisine, où deux autres enseignants l’ont convaincu de déposer son arme. C’est là qu’il aurait affirmé, selon les propos rapportés par Jérôme Bourrier, que « quelqu’un aurait pris possession de son corps » et déclaré : « J’ai ruiné ma vie, tout est fini. »

    En garde à vue, cet élève de seconde a expliqué entendre « une petite voix » : « un être qu’il décrit comme égoïste, manipulateur, égocentrique, qui l’incite à faire le mal et qui lui aurait suggéré la veille de commettre un assassinat », a détaillé le procureur. Son avocat, de son côté, affirme que le jeune garçon parle de lui-même « à la troisième personne ». « Lorsqu’il raconte les faits, à mon sens, ce n’est pas lui qui agit. (...) Je m’interroge sur une possible dissociation de personnalité », a expliqué Thierry Sagardoytho à la sortie du tribunal, vendredi. Sur franceinfo samedi, il soulignait un autre point éloquent à ses yeux : son client « a perçu des indices de dangerosité sur sa personne à travers des regards, à travers des choses anodines ».

    Un examen psychiatrique a été mené par un médecin lors de sa garde à vue. L’expert a observé « une forme d’anxiété réactionnelle pouvant perturber son discernement » mais « aucune maladie mentale de type schizophrénie, état maniaque, mélancolie », aucun « retard mental, ni aucune décompensation psychiatrique aigüe ».

    Des éléments de contexte complexifient encore le tableau psychologique du mis en cause. L’adolescent avait tenté de se suicider à l’aide de médicaments en octobre dernier, a révélé le procureur. Depuis, il était suivi par un psychiatre et traité avec des antidépresseurs. Il avait été « beaucoup affecté » par des faits de harcèlement dans son précédent établissement. Aux enquêteurs, il a aussi dit s’être disputé avec un camarade la veille des faits. Selon « des propos un peu fluctuants » tenus au médecin auteur de l’expertise, il « aurait voulu commettre les faits en la présence de ce garçon (...), comme pour le punir » a relaté le procureur. Mais il a aussi reconnu « une forme d’animosité » envers sa victime, possiblement liée à de mauvais résultats dans sa matière.
    Quels sont les critères importants pour évaluer la responsabilité ?

    Une personne « atteinte, au moment des faits, d’un trouble psychique ou neuropsychique ayant aboli son discernement ou le contrôle de ses actes » n’est pas « pénalement responsable » de ceux-ci, détaille l’article 122-1 du Code pénal. C’est en vertu de ce principe que la question de l’état psychiatrique de l’adolescent se pose et peut déterminer l’avenir judiciaire de cette affaire. Une personne n’est jugée que si elle aurait pu ne pas commettre les actes qui lui sont reprochés, résume à franceinfo la psychiatre Magali Bodon-Bruzel, experte près la Cour d’appel de Paris. Elle rappelle que le discernement peut aussi être considéré comme « altéré », auquel cas le mis en cause est bien jugé, mais « la justice doit en tenir compte et adoucir la peine ».

    Pour un expert chargé d’évaluer le discernement d’un mis en cause, il s’agit avant tout de déterminer s’il présente une « perte de la réalité », s’il « fait des choses en lien avec sa propre réalité intérieure, qui n’est pas la réalité extérieure », explique cette médecin. Lors de l’examen, le mis en cause est interrogé de manière à rechercher « son état mental au moment des faits » et y étudier d’éventuels « signes cliniques » d’une pathologie. « Il n’y a pas que les déclarations », ajoute Magali Bodon-Bruzel : chez les malades, on observe également des signes dans le comportement, tels que « des troubles du cours de la pensée ». C’est la raison pour laquelle il n’existe qu’un risque très faible, selon elle, qu’un mis en cause réussisse à se faire passer pour atteint d’une maladie psychiatrique : « Je ne dis pas que ça n’existe pas, mais c’est exceptionnel. »
    Est-il habituel d’évaluer cette question si tôt ?

    Après la mise en examen de l’adolescent, vendredi, son avocat Thierry Sagardoytho a vivement critiqué l’examen psychiatrique à ses yeux « sommaire » et « vraiment pas sérieux » dont les résultats avaient été évoqués la veille par le procureur : « Dans une affaire de cette gravité, quand on n’est pas certain ou quand on ne sait pas, on se tait. »

    Mais il n’est pas inhabituel qu’un procureur demande une expertise psychiatrique avant une mise en examen, « pour déblayer le terrain », explique à franceinfo Magali Bodon-Bruzel. Et cette évaluation se fait rarement sur le long terme : « On peut voir la personne plusieurs fois si on estime que c’est nécessaire, mais, en principe, en une heure, le psychiatre a réussi à établir si elle présente une maladie, des symptômes et quelle est la prise en charge nécessaire. »

    Les constatations faites lors de cet entretien ont, par ailleurs, davantage de poids que les éléments de l’enquête que la justice peut choisir de communiquer à un expert, ajoute la psychiatre. Ce que semble déplorer l’avocat du mis en cause de Saint-Jean-de-Luz, qui affirme que l’expert a rendu son rapport « sans consultation du dossier psychiatrique antérieur, sans considération des médicaments que ce gamin prenait et sans considération de ce qu’il a pu déclarer aux policiers. »
    L’appréciation de sa responsabilité peut-elle évoluer ?

    « Les vérités d’aujourd’hui risquent fort de ne pas être celles de demain », a ajouté l’avocat de l’élève mis en examen. Le procureur a reconnu cette possibilité au moment où il évoquait, jeudi, les conclusions du premier examen : « L’adolescent apparaît accessible à une responsabilité pénale », mais « sous réserve des expertises qui devront être ordonnées et d’une possible altération de son discernement », a-t-il immédiatement ajouté.

    D’autant que, si le procureur requiert la mise en examen, c’est à un juge d’instruction que revient la décision de renvoyer ou non le mis en cause en procès. Celui-ci pourra demander d’autres expertises. De même, « les parties ont le droit de contester les rapports » et de demander au juge d’instruction une contre-expertise, ajoute Magali Bodon-Bruzel. Il arrive que les conclusions de plusieurs experts divergent, forçant le juge à trancher sur la tenue ou non d’un procès.

    Dans l’affaire de Saint-Jean-de-Luz, le procureur a mis en examen l’adolescent pour assassinat, ce qui implique la préméditation du geste. Mais, sans se prononcer sur ce dossier précis, Magali Bodon-Bruzel rappelle qu’une préméditation n’exclut pas la possibilité d’être déclaré pénalement irresponsable. Certaines pathologies abolissent le discernement du malade sans lui retirer sa capacité à planifier ses actes : « Un paranoïaque délirant, par exemple, est quelqu’un qui raisonne juste, mais en partant d’un faux postulat. »

    Enseignante tuée à Saint-Jean-de-Luz : l’élève mis en examen pour assassinat et placé en détention provisoire
    https://www.lefigaro.fr/faits-divers/enseignante-tuee-a-saint-jean-de-luz-l-eleve-mis-en-examen-pour-assassinat-

    Publié le 24/02/2023

    En garde à vue, l’élève de seconde qui a poignardé sa professeure avec un couteau de cuisine « a mis en avant une petite voix qui lui parle », avait déclaré jeudi le procureur de la République.

    L’élève qui a poignardé à mort sa professeure d’espagnol mercredi dernier à Saint-Jean-de-Luz a été mis en examen ce vendredi pour assassinat et placé en détention provisoire mais son avocat s’interroge sur son degré de responsabilité pénale.

    Les « motivations personnelles » de l’adolescent de 16 ans, inconnu des services judiciaires, « ont besoin d’être sondées, appréciées, testées par des psychiatres », afin de déterminer si son discernement était « entier », ou « au contraire aboli, ou éventuellement altéré », a déclaré à la presse Me Thierry Sagardoytho à la sortie du tribunal judiciaire de Bayonne.

    Examens psychiatriques

    En garde à vue, l’élève de seconde qui a poignardé sa professeure Agnès Lassalle, 52 ans, avec un couteau de cuisine caché dans un rouleau de papier essuie-tout, « a mis en avant une petite voix qui lui parle », avait déclaré jeudi le procureur de la République à Bayonne, Jérôme Bourrier.

    Selon les premières déclarations de l’adolescent, qui a été placé en détention dans un établissement pénitentiaire pour mineurs selon un communiqué du parquet, elle « l’incite à faire le mal et lui aurait suggéré la veille de commettre un assassinat », avait ajouté le magistrat.

    Jérôme Bourrier avait également indiqué qu’un premier examen de l’élève en garde à vue avait révélé « une forme d’anxiété réactionnelle pouvant perturber son discernement » et « des éléments de dépression évoluant depuis une année », mais « aucune maladie mentale de type schizophrénie, état maniaque, mélancolie ou retard mental, ni décompensation psychiatrique aiguë ».

    « L’adolescent apparaît accessible à une responsabilité pénale sous réserve des expertises qui devront être ordonnées et d’une possible altération de son discernement », avait ajouté le procureur.

    « Ravagé » par son geste

    Pour l’avocat, cette expertise « fait totalement l’impasse sur la tentative de suicide » de l’adolescent en octobre 2022, évoquée par le procureur, « et les prescriptions médicales dont il était l’objet ». Cette tentative de suicide « questionne considérablement au regard de ce qui lui est aujourd’hui reproché », a-t-il poursuivi. « La prise en charge était-elle adaptée ? Des signes avant-coureurs ont-ils été décelés ? Visiblement non. »

    « Lorsqu’il raconte les faits, à mon sens ce n’est pas lui qui agit. Lorsqu’on parle à la troisième personne de soi-même, je m’interroge sur une possible dissociation de personnalité », ajoute Me Sagardoytho. L’adolescent « est évidemment ravagé par le geste qu’il a commis et qui lui est reproché », a également souligné l’avocat dressant le portrait d’un « garçon brillant dans les disciplines scientifiques, visiblement moins à l’aise dans la langue espagnole ». Selon le procureur, l’adolescent a admis en garde à vue « une forme d’animosité à l’égard de sa professeure » mais aussi évoqué des « faits de harcèlement » subis dans son précédent établissement, un collège public de la ville, et « une dispute » la veille avec un autre élève.

    Une de ses ex-camarades de troisième l’a décrit comme « un garçon timide » qui avait « deux ou trois amis mais pas beaucoup plus ». « Parfois arrogant » ou « colérique », il n’aimait « pas trop se faire reprendre par les professeurs en classe », selon elle. Jeudi après-midi dans les collèges et lycées qui ne sont pas en vacances, une minute de silence a été observée en hommage à l’enseignante, décrite comme « très dévouée » par le ministre de l’Éducation Pap Ndiaye, « très gentille » et « à l’écoute » par un de ses élèves. Elle « adorait ses élèves, aimait son boulot », a de son côté témoigné Stéphane, le compagnon de Mme Lassalle au micro de France Inter. « Et elle était adorée d’eux. »
    « Reprendre une vie normale »

    Sa mort a bouleversé la communauté éducative, un peu plus de deux ans après l’assassinat de Samuel Paty, professeur d’histoire-géographie décapité par un jeune islamiste radicalisé. Vendredi matin, à 08h00, les élèves du collège-lycée Saint-Thomas d’Aquin, établissement catholique privé réputé pour son calme et ses résultats scolaires, ont à nouveau afflué à l’heure de l’ouverture du portail, sous les yeux de trois policiers postés à l’entrée. De rares élèves avaient une fleur à la main.

    « Tous les élèves reviennent aujourd’hui, dans une ambiance toujours très recueillie et un soutien toujours en place, avec la médecine scolaire et les psychologues de l’Éducation nationale. La cellule d’urgence d’aide psychologique se tient aussi à disposition, pour revenir si besoin », a fait savoir Vincent Destais, directeur diocésain de l’enseignement catholique de Bayonne. « On essaie de reprendre une vie normale et des enseignements dans la mesure du possible avec les élèves », a-t-il également déclaré à une correspondante de l’AFP. Les agressions contre des professeurs sont fréquentes en France mais l’AFP a recensé moins d’une dizaine de meurtres sur les quatre dernières décennies.

    #folie #iatrocratie #assassinat #adolescence #école #catholicisme #éducation #suicide

  • 21 février 1965 : l’assassinat de Malcolm X
    https://journal.lutte-ouvriere.org/2010/02/24/etats-unis-21-fevrier-1965-lassassinat-de-malcolm-x_21794.ht (#archiveLO, 24 février 2010)

    Le 21 février 1965, #Malcolm_X prenait la parole dans un meeting à New York lorsque trois #Afro-Américains tirèrent sur lui. On soupçonna les Black Muslims, l’organisation politico-religieuse dont il avait été le porte-parole le plus en vue avant sa rupture un an avant. Mais les #Musulmans_noirs n’étaient pas les seuls en conflit avec lui. Différentes branches de l’appareil d’État américain, des politiciens, le #FBI, la #CIA, des organisations d’#extrême_droite ne pouvaient que souhaiter réduire au silence la voix qui exprimait alors le plus fortement la radicalisation en cours des #Noirs_américains.

    Malcolm X, né Malcolm Little, mort ainsi assassiné à 39 ans, venait de loin. Son père avait été tué par des racistes du #Ku_Klux_Klan quand il avait cinq ans. Ce fut ensuite la maison de correction, les petits boulots, la drogue, l’alcool, le jeu, les cambriolages et la #prison. C’est là qu’il découvrit les Black Muslims, un mouvement en plein développement qui l’aida à rompre avec l’individualisme acquis dans les bas-fonds et qui, comme l’avaient fait d’autres mouvements nationalistes noirs du passé des États-Unis, allait lui faire entrevoir la possibilité d’une lutte collective pour la libération des Noirs d’Amérique.

    Malcolm devint, douze ans de suite, l’un des principaux orateurs de ce mouvement sous le nom de Malcolm X. À son nom d’esclave de Little, il préférait désormais « X », le nom inconnu de la famille africaine dont il était issu. Mais après sa rupture avec les #Black_Muslims en 1964, ses idées continuèrent d’évoluer. Prenant conscience que les idées prônées par les Muslims étaient devenues un frein à la lutte des Noirs américains, il rompit avec leur orientation religieuse pour se rapprocher d’un islam plus traditionnel, mais surtout il sépara désormais ses activités religieuses et politiques, fondant d’un côté une mosquée et de l’autre une organisation politique à caractère tiers-mondiste, l’Unité afro-américaine.

    S’opposant à la non-violence prônée par #Martin_Luther_King, Malcolm X proposait aux Noirs américains de rendre coup pour coup à la violence raciste. Cela coïncidait avec l’évolution du mouvement noir depuis 1963. De plus en plus de Noirs manifestaient leur volonté de ne plus tendre l’autre joue comme le proposait l’aile modérée animée par des congrégations religieuses chrétiennes. Par exemple, à Monroe, des militants noirs mirent sur pied des groupes de défense armés pour se protéger des Blancs racistes.

    Malcolm X avait été formé dans une #organisation_nationaliste qui affirmait à la fois que seul le Noir comptait et qu’il fallait rompre tout lien avec les Blancs. Il commença cependant à envisager non seulement de relier, dans un esprit tiers-mondiste, la lutte des Noirs américains à celle des autres peuples du monde, mais aussi de travailler avec des organisations d’extrême gauche, pourtant majoritairement blanches. À la tête d’une minuscule organisation qu’il avait du mal à faire vivre, Malcolm X allait rester, jusqu’à sa mort, le porte-voix des Noirs américains les plus combatifs, ceux qui à partir de l’été 1964 allaient se soulever dans les ghettos, affrontant, chaque été jusqu’en 1968, la police et parfois l’armée.

    L’assassinat de Malcom X ne suffit pas à stopper la radicalisation du mouvement noir. Son exemple et ses écrits inspirèrent d’abord les partisans du #Pouvoir_Noir, un groupe animé par #Stokely_Carmichael et #Rap_Brown, qui dénonçaient eux aussi le pacifisme de Martin Luther King et mettaient en avant la nécessité de la violence pour imposer les exigences du « pouvoir noir ». Malcolm X fut aussi revendiqué par le Parti des #Panthères_Noires de #Bobby_Seale, #Huey_Newton et #Eldridge_Cleaver qui, dans les années soixante-dix, franchirent une nouvelle étape en mettant sur pied leurs groupes armés destinés à protéger la population noire des ghettos des exactions de la police raciste ; un mouvement que l’État américain allait frapper avec la plus extrême violence, y compris en assassinant ses militants comme ses dirigeants.

    Malgré un #radicalisme réel, Malcolm X conserva jusqu’à la fin, à côté de préjugés religieux, des illusions sur ce que représentaient les dirigeants des pays ayant acquis récemment leur indépendance notamment en Afrique. Et aux États-Unis, il se cantonna sur le terrain de la lutte pour les #droits_démocratiques.

    Pendant vingt ans, de 1955 à 1975, la révolte des Noirs américains représenta une immense force émancipatrice. Dans le Nord des États-Unis, la majorité d’entre eux appartenaient au monde ouvrier, pourtant aucune des organisations noires importantes, aucune personnalité marquante, et Malcolm X comme les autres, ne chercha sérieusement à placer la lutte des opprimés noirs sur le terrain du prolétariat et de la lutte pour renverser le monde capitaliste.

    C’était pourtant la seule perspective qui aurait pu permettre que ce mouvement ne débouche finalement que sur l’accès aux responsabilités d’une partie de la petite et moyenne bourgeoisie noire, mais qu’il ouvre la voie à la libération de toutes les classes opprimées, non seulement aux États-Unis mais dans le monde entier.

    #assassinat #États-Unis #racisme #éphéméride

  • 20 février 1938 : « Léon Sédov, le fils – l’ami – le militant — dédié à la jeunesse prolétarienne » (Léon Trotsky)

    A l’instant où j’écris ces lignes, à côté de la mère de Léon Sédov, des télégrammes me parviennent de divers pays, m’apportant l’expression de condoléances. Et chacun de ces télégrammes suscite la même et insupportable question :

    « Ainsi tous nos amis de France, de Hollande, d’Angleterre, des Etats-Unis et du Canada et d’ici, au Mexique, considèrent comme définitif le fait que Sédov ne soit plus ? »
    Chaque télégramme est une preuve nouvelle de sa mort. Et pourtant, nous ne pouvons encore y croire. Et non pas seulement parce qu’il est notre fils, fidèle, dévoué, aimant. Mais avant tout, parce que plus que quiconque au monde, il est entré dans notre vie, s’y est lié avec ses racines, comme camarade d’idées, comme collaborateur, comme gardien, comme conseiller, comme ami.

    De cette génération aînée, dans les rangs de laquelle nous sommes entrés à la fin du siècle dernier, sur la route de la Révolution, tous, sans exception, ont été balayés de la scène. Ce que n’ont pu faire les bagnes du tsar, la déportation rigoureuse, les besoins des années d’émigration, la guerre civile et les maladies, Staline l’a fait au cours des dernières années, comme le fléau le plus malfaisant de la révolution. Après la génération aînée, a été anéantie la meilleure partie de la génération moyenne, c’est-à-dire celle qu’a suscitée 1917 et qui a reçu sa formation dans les 24 armées du front révolutionnaire. Piétinée sans traces la meilleure partie de la jeunesse, de la génération de Léon. Lui-même n’y a échappé que par miracle : grâce au fait qu’il nous a accompagnés en déportation et ensuite en Turquie. Au cours des années de notre dernière émigration, nous avons acquis de nombreux amis, et quelques-uns d’entre eux sont entrés étroitement dans la vie de notre famille, jusqu’à pouvoir être considérés comme ses membres. Mais tous nous ont approchés pour la première fois seulement dans ces dernières années, quand nous avons atteint le seuil de la vieillesse. Seul Léon nous a connu jeunes, et a participé à notre existence depuis le temps, où il a pris conscience de lui-même. Demeuré jeune, il fut comme de notre génération.

    Il a traversé avec nous notre deuxième émigration : Vienne, Zurich, Paris, Barcelone, New Amherst (le camp de concentration canadien) et, finalement, Pétrograd.

    Encore tout enfant – il allait sur ses douze ans – il avait à sa manière assimilé consciemment le passage de la révolution de février à celle d’octobre. Son adolescence s’est passée sous une haute pression. Il s’est ajouté une année pour entrer plus vite aux Jeunesses Communistes, qui brûlaient alors de toutes les ardeurs d’une jeunesse éveillée. Les jeunes boulangers, au milieu desquels il menait sa propagande, le gratifiaient d’un petit pain frais, et il le rapportait joyeusement sous le pan déchiré de sa veste. Ce furent des années brûlantes et froides, grandioses et affamées.

    De sa propre volonté, Léon quitta le Kremlin pour le logis en commun des étudiants prolétariens, afin de ne pas se distinguer des autres. Il refusait de s’asseoir avec nous dans l’auto, afin de ne pas jouir des privilèges des bureaucrates. En revanche, il prenait jalousement sa part dans tous les « samedis communistes » et autres « mobilisations de travail », il nettoyait la neige dans les rues de Moscou, « liquidait » l’analphabétisme, déchargeait le pain et le bois des wagons, et ensuite, en qualité d’élève polytechnicien, réparait les locomotives. Il ne s’est pas trouvé sur le front des opérations, c’est seulement parce que l’addition de deux et même trois années supplémentaires n’aurait pu l’aider : la guerre civile s’est terminée quand il avait seulement quinze ans. Mais plusieurs fois, il m’avait accompagné sur le front, s’imprégnant d’impressions sévères (rudes), et connaissait fermement le pourquoi de cette lutte sanglante.

    Les derniers télégrammes d’agence ont appris que Sédov vivait à Paris « dans les conditions les plus modestes ». Ajoutons, beaucoup plus modestes que celles des ouvriers qualifiés. Mais à Moscou, dons ces années où son père et sa mère occupaient de hautes fonctions, il ne vivait guère mieux que ces derniers temps à Paris, plutôt moins bien. Etait-ce une règle parmi la jeunesse bureaucratique ? Non, alors déjà, c’était une exception.

    Dans ce garçon, et plus tard dans l’adolescent, et dans le jeune homme, le sentiment du devoir et du sacrifice s’est éveillé de bonne heure.

    En 1923, Léon s’est brusquement et entièrement plongé dans le travail de l’opposition. II serait injuste de voir là seulement l’influence de ses parents. II avait quitté le bel appartement du Kremlin pour le logement en commun, froid, sale et sans pain, non seulement sans intervention de notre part, mais contre notre volonté.

    Son orientation politique a été déterminée par ce même instinct qui l’incitait à préférer les tramways surchargés de monde aux limousines du Kremlin. La plate-forme de l’Opposition a seulement donné une expression politique aux traits organiques de son caractère. Léon rompait inflexiblement avec les étudiants amis, que leurs pères bureaucrates arrachaient à coups de griffes du « trotskysme », et retrouvait le chemin de ses amis boulangers.

    Ainsi, à 17 ans, a commencé sa vie pleinement consciente de révolutionnaire. Il a vite assimilé l’art de la conspiration, des réunions illégales, de la presse secrète et de la diffusion des écrits oppositionnels.

    Le Komsomol a rapidement formé les cadres de ses chefs oppositionnels.

    Léon se distinguait par des qualités remarquables de mathématicien. Il venait infatigablement en aide aux étudiants prolétariens, n’ayant pas fait d’études secondaires. Et, dans ce travail, il mettait toute son ardeur, corrigeait, poussait en avant, grondant les paresseux. II considérait son jeune enseignement comme un service consacré à sa classe. Ses propres études à l’Institut technique supérieur se poursuivaient avec succès. Mais elles ne prenaient qu’une partie de sa journée de travail. La plus grande partie de son temps, il la donnait avec ses forces et son âme, à la cause de la révolution.

    En hiver 1927, quand commença la destruction politique de l’Opposition, Léon achevait sa vingt-deuxième année. Il avait déjà un enfant qu’il venait nous montrer avec fierté au Kremlin. Sons une minute d’hésitation, il s’est arraché à sa jeune famille et à son école, pour partager notre sort en Asie Centrale. II agissait non seulement comme un fils mais, avant tout, comme un camarade d’idées ; il fallait avant tout assurer notre liaison avec Moscou.

    Son travail à Alma-Ata, pendant toute une année, fut, en toute sincérité, incomparable. Nous le nommâmes ministre des Affaires étrangères, ministre de la police, ministre des P.T.T. Et, dans toutes ces fonctions, il fut obligé de s’appuyer sur un appareil illégal. Sur les instructions du Centre Oppositionnel de Moscou, le camarade X..., très dévoué et très sûr, avait acquis une voiture et une troïka de chevaux et travaillait en qualité de cocher indépendant entre Alma-Ata et Frounzé (Pichpek) alors station terminale de la ligne de chemin de fer.

    Le travail qui lui était dévolu était de nous apporter, toutes les deux semaines, le courrier secret de Moscou et de rapporter nos lettres et manuscrits à Frounzé où l’attendait le courrier de Moscou. Parfois, des courriers spéciaux nous arrivaient de Moscou. Les rencontrer n’était pas une chose facile à faire.

    Nous étions logés dans une maison de tous côtés entourée d’organisations de la Guépéou et des appartements de ses agents. Les rapports extérieurs reposaient sur Léon. Il quittait le logis par les nuits profondes, pluvieuses ou neigeuses, ou, trompant la vigilance des espions, il s’échappait dans la journée de la bibliothèque, retrouvant les agents de liaison à l’établissement des bains publics, ou dans les fourrés profonds, aux environs de la ville, ou encore au marché oriental où les Kirghizes grouillaient en foule, avec les chevaux, les ânes et les marchandises.

    Chaque fois, il revenait frémissant et heureux, avec une flamme guerrière dans les yeux et avec des acquisitions précieuses cachées sous le linge. Ainsi, pendant une année, il fut imprenable à l’adversaire.

    Et mieux que cela, il entretenait avec ces ennemis, « camarades » d’hier, les rapports les plus « corrects », presque « amicaux », montrant un self-contrôle et un tact constant et nous protégeant soigneusement de tout conflit avec l’extérieur.

    La vie idéologique de l’opposition était alors à son apogée. C’était l’année du 6º Congrès du Komintern. Dans les colis de Moscou arrivaient des dizaines de lettres, articles, thèses de célébrités et d’inconnus.

    Dans les premiers mois, jusqu’au changement brutal de la politique de la guépéou, de nombreuses lettres arrivaient aussi par la poste officielle des différents lieux de déportation.

    Dans ce matériel varié, il fallait opérer une soigneuse discrimination. Et là, je ne me convainquais qu’avec étonnement comment, d’une manière pour moi imperceptible, cet enfant avait eu le temps de mûrir, comme il savait bien choisir parmi les hommes, il connaissait une quantité beaucoup supérieure d’oppositionnels que moi. Combien sûr était son instinct révolutionnaire, lui permettant de distinguer sans hésitation le vrai du faux, le réel du superficiel. Les yeux de sa mère, qui connaissait davantage son fils, s’illuminaient de fierté à nos entretiens.

    D’avril à octobre, il nous arriva près de 1000 lettres politiques et documents et près de 700 télégrammes. Nous avons expédié, pour la même période, 800 lettres politiques, et, dans cette quantité, une série de travaux considérables comme la critique du programme du Komintern, etc. Sans mon fils, je n’aurais pu accomplir la moitié du travail.

    Une aussi étroite collaboration ne signifiait pas, toutefois, que des frictions ne s’élevaient pas entre nous, et parfois des différents aigus.

    Mes rapports avec Léon, pas plus à ce moment-là que plus tard, dans l’émigration, ne se distinguaient particulièrement – loin de là – par un caractère égal ni dépourvu d’aspérités.

    Je ne m’élevais pas seulement contre ses appréciations catégoriques à l’égard de certains « vieux » de l’opposition par des rectifications et des semonces énergiques, mais encore, je laissais apparaître, dans mes rapports avec lui, l’exigence et le formalisme qui me sont inhérents dans les questions pratiques.

    Ces traits peut-être utiles et même indispensables pour un travail de grande envergure, mais assez insupportables dans les relations privées, ont rendu la tâche difficile aux êtres qui me furent le plus proche. Et comme le plus proche d’entre tous les jeunes était mon fils, il a eu ordinairement plus à supporter que tous les autres. A un oeil superficiel, il pouvait même sembler que nos rapports étaient empreints de sévérité ou d’indifférence. Mais sous cette apparence existait un profond attachement réciproque, fondé sur quelque chose d’incomparablement plus grand que la communauté du sang : la communauté de vues et des jugements, les sympathies et les haines, les joies et les souffrances vécues ensemble, et les mêmes et grandes espérances. Et cet attachement mutuel s’illumina de temps à autre de flammes tellement vives, qu’elles récompensaient nos trois destins de la médiocre usure du quotidien.

    Ainsi nous vécûmes à 4000 Kms de Moscou, à 250 Kms de la voie ferrée, une année difficile et inoubliable, qui est restée toute entière sous le signe de Léon, ou plus exactement de « Lévik » ou de « Levoussetki », comme nous l’appelions.

    En janvier 1929, le bureau politique décréta mon bannissement « au-delà des limites de l’#URSS » et, comme il s’est avéré, en Turquie.

    Aux membres de ma famille fut laissé le droit de m’accompagner. De nouveau sans hésitation, Léon décida de nous suivre en exil, se séparant à jamais de sa femme et de son fils qu’il aimait beaucoup.

    Dans notre vie s’ouvrit un nouveau chapitre, avec une page presque vierge : relations, amitiés, liaisons, il fallut nouer tout cela à nouveau. Et de nouveau notre fils devint pour nous tous l’intermédiaire dans les rapports avec le monde extérieur, le gardien, le collaborateur, le secrétaire, comme à #Alma-Ata, mais sur un plan de beaucoup plus vaste. Les langues étrangères qu’il possédait, étant enfant, mieux que le russe, se trouvèrent presque oubliées dans la fièvre des années révolutionnaires.

    II fallut les étudier à nouveau. On commença un travail littéraire approprié. Les archives et la bibliothèque étaient entièrement dans les mains de Léon. Il connaissait bien les oeuvres de Marx, d’Engels et de #Lénine, il connaissait à merveille mes livres et manuscrits, l’histoire du parti et de la révolution, l’histoire des falsifications thermidoriennes. Dans le chaos même de la bibliothèque publique d’Alma-Ata, il avait étudié les collections de la Pravda des années soviétiques et avait tiré d’elles, avec un esprit d’investigation sans faille, les citations et les extraits indispensables. Sans cette documentation précieuse et sans les recherches ultérieures faites par Léon dans les archives et les bibliothèques, d’abord en #Turquie, ensuite à Berlin, finalement à Paris, pas un des travaux que j’ai écrits au cours de ces dix dernières années n’eut été possible, et en partie L’Histoire de la Révolution Russe. Sa collaboration, incalculable par sa quantité, n’avait pourtant pas qu’un caractère « technique ». Le choix personnel des faits, des citations, des caractéristiques, prédéterminait ma méthode de développement, ainsi que les conclusions. Dans #la_Révolution_Trahie, il y a pas mal de pages écrites par moi sur les données de quelques lignes extraites des lettres de mon fils et des illustrations tirées par lui des journaux soviétiques qui m’étaient inaccessibles. Encore plus de matériaux m’ont été fournis par lui pour la biographie de Lénine. Une telle collaboration était seulement possible parce que notre solidarité idéologique était entrée dans le sang et dons les nerfs. Presque tous mes livres à partir de l’année 1928 devraient en toute justice porter le nom de mon fils à côté du mien.

    A Moscou, il restait à Léon une année et demie jusqu’à l’achèvement de sa formation d’ingénieur. Nous insistions avec sa mère pour qu’il revint à l’étranger aux études abandonnées. Une nouvelle équipe de jeunes collaborateurs de tous les pays avait eu entre temps le loisir de se former à Prinkipo, en étroite collaboration avec mon fils. Léon ne consentit au départ que sous la pression du fait que, en Allemagne, il pouvait rendre d’inappréciables services à l’#Opposition_de_gauche internationale

    Ayant repris à Berlin ses occupations estudiantines (il fallut repartir au commencement), Léon en même temps s’était consacré tout entier au travail révolutionnaire. Bientôt il entra au Secrétariat International en qualité de représentant de la section russe. Ses lettres d’alors à sa mère démontrent avec quelle rapidité il s’était assimilé à l’atmosphère politique de l’Allemagne et de l’Europe Occidentale, comme il savait bien distinguer parmi les hommes et discerner parmi leurs divergences et les nombreux conflits de cette période infantile de notre mouvement. Son instinct révolutionnaire, enrichi déjà d’une sérieuse expérience, l’aidait à trouver la voie juste dans presque tous les cas, d’une manière indépendante. Comme nous nous réjouissions de trouver dans ses lettres fraîchement décachetées, les mêmes raisonnements et conclusions que je recommandais la veille à son attention. Et combien, passionnément et sobrement, se réjouissait-il de telles rencontres dans nos idées. Le recueil des lettres de Léon constituera indubitablement une des sources les plus précieuses pour l’étude de la préhistoire intérieure de la Quatrième Internationale.

    Mais les affaires russes demeuraient au centre de ses préoccupations. Encore à Prinkipo, il devint l’éditeur effectif du Bulletin de l’Opposition russe dès son apparition (mi-1929 et avait complètement pris en charge ce travail dans ses mains depuis son départ à Berlin ( début 1931 ), d’où le Bulletin fut transféré à sa suite à Paris. La dernière lettre de Léon que nous avons reçue, écrite le 4 Février 1938, douze jours avant sa mort, commence par ces mots :

    « Je vous envoie les épreuves du Bulletin, car le prochain bateau ne partira pas de sitôt, et le Bulletin ne sera prêt que demain matin. »
    La sortie de chaque numéro fut un petit événement dans sa vie – petit événement qui coûtait de grands efforts –. La composition du Bulletin, la finition des matériaux bruts, la rédaction des articles, une correction minutieuse, l’expédition, la correspondance avec les amis et les correspondants et ce qui ne vient pas à la dernière place, ce qui n’était pas le moins important la recherche des moyens financiers. En revanche, comme il s’enorgueillissait de chaque numéro « réussi ». Dans les premières années de l’émigration, il entretenait une correspondance considérable avec les oppositionnels en U.R.S.S. Mais en 1932, la Guépéou rompit presque tous nos liens.

    II fallut chercher des informations fraîches par des voies détournées.

    Léon était toujours sur le « qui-vive », cherchant avidement des tuyaux de Russie, s’emparant des touristes revenus d’U.R.S.S., des étudiants soviétiques en mission et des fonctionnaires sympathisants des Représentations à l’étranger. Il parcourait Berlin pendant des heures entières et ensuite Paris, pour semer les agents de la Guépéou à sa poursuite et ne pas compromettre ses informateurs. Pendant toutes ces années, il n’y eut pas un cas où quelqu’un eût à souffrir de son manque de vigilance, de son inattention ou de son manque de discernement.

    Sur les rapports de la #Guépéou, il figurait sous le sobriquet de « fiston », ainsi que nous en informait l’infortuné Reiss ; on a dit plus d’une fois à la Lublianka :

    "Le « Fiston » travaille habilement, le « Vieux » l’aurait dure sans lui."
    C’était la vérité. La tâche n’eût pas été facile sans lui ! Justement pour cette raison, les agents de la Guépéou, pénétrant aussi dans les organisations de l’Opposition, entouraient Léon d’un filet épais d’observations, d’intrigues, de pièges. Dans les procès de Moscou, son nom figurait invariablement à côté du mien. Moscou cherchait le moyen d’en finir à tout prix avec lui.

    Après l’arrivée de Hitler au pouvoir, le Bulletin de l’Opposition fut immédiatement interdit. Léon passa en Allemagne encore quelques semaines, menant un travail illégal et se cachant de la Gestapo dans les appartements étrangers. Nous sonnâmes l’alarme avec sa mère, insistant sur un départ immédiat de l’Allemagne. Au printemps 1933, Léon se décida enfin à abandonner un pays qu’il avait eu le temps de connaître et d’aimer et se logea à Paris où le suivit le Bulletin. Ici, Léon recommença ses études à nouveau : il fallut passer un examen dans une école française d’enseignement secondaire, ensuite, pour la troisième fois, recommencer en Sorbonne, depuis le début, ses études de Physique et de Mathématiques à la Faculté des Sciences. Il vivait à Paris dans des conditions difficiles, dans le besoin, s’occupant par à-coups de ses études universitaires, mais, grâce à des dispositions remarquables, il put mener ses études à bonne fin, c’est-à-dire jusqu’au diplôme.

    Ses principaux efforts, à Paris, étaient consacrés, encore plus qu’à Berlin à la #révolution et à une collaboration littéraire avec moi. Dans les dernières années, Léon commença à écrire lui-même plus systématiquement pour la presse de la Quatrième Internationale. A des signes divers, notamment à la rédaction de ses mémoires, pour mon autobiographie, j’ai commencé à soupçonner en lui, encore à Prinkipo, des dispositions littéraires. Mais il était surchargé par toutes sortes d’autres travaux, et, comme les idées et les thèmes nous étaient communs, il me consacrait toujours son activité d’écrivain.

    En Turquie, il écrivit, à ce qu’il m’en souvient, seulement un article de dimensions plus importantes : « Staline et l’Armée Rouge ou comment on écrit l’histoire », sous la signature de Markine, matelot révolutionnaire, auquel l’unissait, dans ses années d’enfance, une amitié colorée d’une véritable adoration. Ce travail entra dans mon livre « Les crimes de Staline ». Ultérieurement, ses articles ont paru toujours plus fréquemment, dans les pages du Bulletin et autres publications de la Quatrième Internationale, chaque fois sous la pression des nécessités. Léon écrivit seulement quand il avait quelque chose à dire et qu’il savait que nul autre ne pourrait l’exprimer mieux. Dans la période norvégienne de notre vie, je recevais de divers côtés des lettres me demandant d’analyser le mouvement stakhanoviste, qui atteignit, dans une certaine mesure, notre mouvement à l’improviste. Quand il apparut que le prolongement de ma maladie ne pourrait me permettre de faire face à ce problème, Léon me fit parvenir le projet de son article sur le stakhanovisme avec une lettre d’introduction très modeste. Le travail me parut, par son sérieux et par sa pénétration, embrasser la question sous tous ses aspects, plein de concision et de relief dans l’argumentation.

    Je me souviens quelle joie causa mon approbation chaleureuse à Léon. L’article fut imprimé en plusieurs langues et établit immédiatement un point de vue juste sur l’édification socialiste sous le fouet de la bureaucratie. Des dizaines d’articles ultérieurs n’ont rien ajouté de concret à cette analyse.

    Le principal ouvrage littéraire de Léon fut toutefois son livre « Le Procès de Moscou », consacré au procès des seize (Zinoviev, Kamenev et autres) et publié en français et en allemand. Nous nous trouvions alors, avec ma femme, dans la prison norvégienne, pieds et mains liés, sous les coups de la plus monstrueuse des calomnies. A certains degrés de la paralysie, les êtres voient, entendent et comprennent tout, mais sont incapables de remuer le petit doigt pour écarter un danger mortel.

    Le gouvernement « socialiste » norvégien nous contraignit à cette paralysie politique. Dans ces conditions, le livre de Léon fut pour nous un présent inappréciable, première et cinglante réplique aux falsifications du Kremlin. Je me souviens que les premières pages m’en parurent plutôt pâles ; ceci parce qu’elles répétaient une appréciation politique de l’ensemble de la situation en U.R.S.S. déjà faite précédemment.

    Mais à partir du moment où l’auteur a abordé l’analyse personnelle du procès lui-même, je me suis senti tout à fait entraîné. Chaque nouveau chapitre me paraissait meilleur que le précédent. « Bravo, Levoussetka, » nous disions nous avec ma femme. « Nous avons un défenseur ! » Comme ses yeux devaient briller joyeusement en lisant nos louanges chaleureuses !

    Dans certains journaux, et en partie dans l’organe central de la social-démocratie danoise, on émettait la conviction que, malgré les conditions rigoureuses de l’internement, j’avais visiblement trouvé le moyen de prendre part à l’ouvrage paru sous le nom de Sédov. « On sent la main de Trotsky ». Tout cela, inventions ! Dans le livre, il n’y a pas une ligne de moi.

    Beaucoup de camarades qui étaient enclins à considérer Sédov seulement comme le fils de Trotsky – comme en Karl Liebknecht, on n’a vu pendant longtemps que le fils de Wilhelm Liebknecht – ont eu la possibilité de se convaincre, ne fut-ce QUE PAR ce livre, qu’il représentait une personnalité indépendante, mais une personnalité d’envergure.

    Léon écrivait comme il faisait tout le reste, c’est-à-dire consciencieusement : il étudiait, réfléchissait, vérifiait. La gloire littéraire lui était étrangère. Les déclamations de propagande ne le séduisaient guère. En même temps, chaque ligne écrite par lui est illuminée par une flamme vivante dont la source était son rare tempérament révolutionnaire.

    Les événements de sa vie privée et familiale de notre époque, ont formé son caractère et l’ont trempé. En 1905, sa mère attendait sa naissance dans une prison de Pétersbourg.

    Le vent de libéralisme l’en a fait sortir en automne. l’enfant est venu au monde en février de l’année suivante. A ce moment-là, j’étais déjà en prison. Voir mon fils pour la première fois ne me fut possible que treize mois après, lors de l’évasion de Sibérie. Ses toutes premières impressions furent imprégnées du souffle de la première révolution russe, dont la défaite nous jeta en Autriche. La guerre frappa la conscience de ce garçon de huit ans, en nous rejetant en Suisse. Mon expulsion fut la seconde de ses grandes leçons.

    Sur le paquebot, il tenait des conversations révolutionnaires mimées avec le chauffeur catalan. La révolution signifiait pour lui tous les biens et, avant tout, le retour en Russie. Sur la route du retour d’Amérique, à Halifax, Lévik, âgé de douze ans, avait frappé du poing un officier britannique. II savait qui frapper : non les matelots qui m’emportaient du navire, mais l’officier qui commandait. Au Canada, au moment de mon internement au camp de concentration Léon apprit à dissimuler et à jeter furtivement à la boite les lettres non contrôlées par la police. A Pétrograd, il fut brusquement plongé dans une atmosphère de poursuite anti-bolchévique.

    A l’école bourgeoise où il se trouva d’abord, les fils de libéraux et des S.R. le battaient parce que fils de Trotsky.

    Il vint un jour au Syndicat des ouvriers du bois où travaillait sa mère, avec la main ensanglantée ; c’était le résultat d’une explication politique avec les fils des kérenskystes. Il se joignait dans la rue à toutes les manifestations et se cachait dans les portes cochères des forces armées du Front Populaire de l’époque (coalition des cadets, des S.R. et des menchéviks). Après les journées de juillet, amaigri et pâle il me rendait visite dans la prison de Kérenski et de Tséretelli. Dans la famille d’un colonel ami, au cours d’un déjeuner, Léon et Serge se jetèrent armés de couteaux sur un officier qui avait déclaré que les bolchéviks étaient des agents du Kaiser. Ils répondirent d’une manière à peu près analogue à l’ingénieur Sérébrowsky, plus tard membre du C.C. stalinien qui essaya de les persuader que Lénine était un espion allemand.

    Lévik apprit tôt à faire grincer ses jeunes dents à la lecture de la calomnie des journaux. Il passa les journées d’Octobre avec le matelot Markine qui, à ses heures de loisir, lui enseignait l’art du tir, dans la cave.

    Ainsi s’est formé le futur militant. La révolution n’était pas pour lui une abstraction, oh, non ! Elle le pénétrait par les pores de sa peau. C’est pourquoi il agissait sérieusement avec le devoir révolutionnaire commençant par les volontaires des samedis communistes et finissant par les traînards. C’est pourquoi plus tard, il est entré si ardemment dans la lutte contre la bureaucratie. En automne 1927, Léon accomplissait un voyage oppositionnel à travers l’Oural, en compagnie de Mratchkowsky et de Deloborodov. Au retour tous deux parlaient avec un enthousiasme sincère de la conduite de Léon, au cours d’une lutte aiguë et sans espoir, de ses interventions sans compromis aux réunions de la jeunesse, de son courage physique devant les bandes d’apaches suscitées par la bureaucratie, de sa virilité morale, lui permettant de subir la défaite en portant haut sa jeune tête. Quand il revint de l’Oural, devenu homme en six semaines, j’étais déjà exclu. II fallait s’apprêter pour la déportation.

    Il n’y avait en lui aucun manque de discernement, ni aucune forfanterie, loin de là. Mais il savait que le danger était l’essence de la révolution comme de la guerre. Il savait, quand il le fallait, et il le fallait souvent, aller au devant du danger. Sa vie, en France, où la Guépéou a des amis à tous les étages de l’édifice étatique, était une chaîne ininterrompue de dangers. Des assassins professionnels étaient sans relâche à ses trousses. Ils vivaient à côté de son appartement. Ils volaient ses lettres, ses archives et écoutaient ses conversations téléphoniques. Quand après sa maladie, il passa deux semaines sur les bords de la Méditerranée, son seul repos au cours de longues années, les agents du Guépéou prirent pension au même hôtel. Quand il se prépara à partir pour Mulhouse afin de rencontrer l’avocat suisse, à propos de l’affaire des calomnies staliniennes dans la presse, toute une bande de la Guépéou l’attendait à la gare de Mulhouse, celle-là même qui, plus tard assassina Ignace REISS. Léon échappa à une perte certaine, seulement grâce à ce que, tombé malade la veille, il ne pouvait quitter Paris avec une température de 40º. Tous ces faits sont établis par les autorités judiciaires de France et de Suisse. Et combien de secrets restent-ils non encore dévoilés ? Ses amis les plus proches nous écrivaient il y a trois mois, qu’à Paris, il courait un trop grand danger, et insistaient pour son départ pour le Mexique. Léon répondait que le danger était certain à Paris, mais que c’était un poste de combat trop important et que l’abandonner serait criminel. II ne restait qu’à s’incliner devant cette raison.

    Quand, à l’automne de l’année dernière, commença une série de rupture entre les agents soviétiques à l’étranger, le Kremlin et la Guépéou, Léon se trouva au centre de ces événements. Certains amis protestaient contre ses relations avec ces nouveaux alliés non encore « éprouvés » : une provocation était possible. Léon répliquait : le risque est indéniable, mais impossible de développer ce mouvement important en restant à l’écart. Il fallait prendre Léon, cette fois encore, tel que l’avaient fait la nature et les circonstances politiques. Comme un vrai révolutionnaire, il appréciait la vie seulement dans la mesure où elle servait la lutte libératrice du prolétariat.

    Le 16 février, les journaux mexicains du soir imprimèrent un court télégramme annonçant la mort de Léon Sédov à la suite d’une intervention chirurgicale. Pris par un travail urgent, je n’avais pas vu ces journaux. Diégo Rivera contrôla par radio de sa propre initiative et vint m’apporter la terrible nouvelle. Au bout d’une heure, j’ai appris la mort de notre fils à Natalia – dans ce même mois de février où, 32 ans plus tôt, elle m’avait appris en prison sa naissance. Ainsi s’acheva ce 16 février, la journée la plus noire de notre vie privée.

    Nous nous attendions à beaucoup, presque à tout, mais pas à cela. C’est que très peu de temps avant, Léon nous avait fait part de son intention d’entrer comme ouvrier dans une usine. En même temps, il exprimait l’espoir d’écrire, pour un centre d’études, l’histoire de l’opposition russe. II était rempli de projet. Seulement deux jours avant que la nouvelle de sa mort ne nous parvint, nous reçûmes de lui une lettre énergique et pleine de vie, datée du 4 février. Elle est devant moi. « Nous nous préparons au procès en Suisse ; l’affaire concerne la mise en jugement des participants à l’assassinat d’Ignace Reiss, écrivait-il l’atmosphère y est très favorable en ce qui concerne l’opinion publique et aussi l’attitude des autorités. » Il énumérait une série d’autres faits et symptômes favorables. « En somme, nous marquons des points. » La lettre respirait la confiance dans l’avenir. D’où provenait donc ce mal et cette mort fulgurante au bout de 12 jours ?

    Première et essentielle supposition : le poison. Trouver accès auprès de Léon, de ses vêtements, de sa nourriture n’offrait guère de difficultés aux agents de Staline. Est-ce qu’une enquête judiciaire, même libérée des raisons diplomatiques peut, à cet égard, parvenir à la pleine lumière ? En relation avec la guerre, la chimie et l’art de l’empoisonnement ont atteint, ces temps derniers, un développement tout particulier. Les secrets de cet art sont à vrai dire inaccessibles aux simples mortels. Mais aux empoisonneurs de la Guépéou tout est accessible. Il est tout à fait possible d’admettre qu’un tel poison, ne laissant pas de traces après le décès, même à la plus minutieuse des analyses. Et où sont les garanties de la minutie ?

    Ou bien l’ont-ils tué sans le secours de la chimie ? Il a fallu trop supporter à ce jeune être, très sensible et très tendre, dans les profondeurs de sa nature. Une campagne de plusieurs années déjà contre son père et les meilleurs de ses camarades aînés, que Léon s’est habitué dès l’enfance à respecter et à aimer, avait profondément secoué son organisme moral. Une longue suite de capitulations des participants de l’opposition ne lui a pas porté un coup moins rude. Ensuite suivit le suicide à Berlin de Zina, ma fille aînée, que Staline avait traîtreusement, par pure vengeance, arrachée de ses enfants, de sa famille, de son milieu. Léon se trouva sur les bras le cadavre de sa soeur aînée et un enfant de 6 ans. Il résolut d’essayer d’obtenir une communication téléphonique avec son frère cadet, Serge, à Moscou. Est-ce que la Guépéou avait perdu la tête devant le suicide de Zina, ou espérait-elle surprendre quelque secret, le fait est que la communication fut établie, contre toute attente, et Léon réussit à communiquer de vive voix la nouvelle tragique à Moscou. Telle fut l’ultime conversation des deux frères, condamnés déjà, sur le corps encore chaud de leur soeur. Les communications de Léon à Prinkipo sur ce qu’il venait de vivre furent courtes, avares, mesurées. Il nous épargnait trop. Mais sous chaque ligne se sentait l’insupportable tension morale.

    Les difficultés matérielles et les privations, Léon les supportait facilement, comme un vrai prolétaire, en plaisantant mais elles aussi, naturellement, laissèrent leur trace. Infiniment plus destructives furent les épreuves morales ultérieures. Le procès des seize à Moscou, le caractère monstrueux de l’accusation, les dépositions hallucinantes des accusés, et dans ce monde Smirnov et Mratchkowsky, que Léon connaissait bien et aimait, l’internement inattendu de son père et de sa mère en Norvège, quatre mois sans nouvelles, le vol des archives, notre déportation secrète avec ma femme au Mexique, le deuxième procès de Moscou, avec des accusations et des aveux encore plus délirants, la disparition de son frère Serge, sous l’accusation « d’empoisonnement d’ouvriers », les innombrables exécutions d’hommes qui furent autrefois des amis proches ou qui le restèrent jusqu’au bout, les poursuites et lès attentats de la Guépéou en France, l’assassinat de Reiss en Suisse, le mensonge, la bassesse, la trahison et les pièges – non, le « stalinisme » – était pour Léon autre chose qu’un phénomène politique abstrait, mais une série ininterrompue de coups moraux et de défaites psychiques. Fallut-il aux spécialistes moscovites recourir à la chimie afin de parachever leur oeuvre, ou suffisait-il de tout ce qu’ils avaient fomenté auparavant, le résultat demeure le même : ILS L’ONT ASSASSINÉ. Et la nouvelle de sa mort fut marqué comme un grand triomphe au calendrier thermidorien.

    Avant de le tuer, ils firent tout pour calomnier et noircir notre fils aux yeux des contemporains et des générations à venir. Caïn-Djougachvili et ses acolytes essayèrent de transformer Léon en agent du fascisme et en partisan secret d’une restauration capitaliste en URSS, en organisateur de catastrophes de chemin de fer et en assassin d’ouvriers. Grands furent les efforts de ces crapules ! Des tonnes de boue thermidorienne tombent sur sa jeune image sans y laisser une seule tâche. Léon était essentiellement un être humain d’une propreté et d’une honnêteté transparentes. II pouvait raconter sa vie à n’importe quelle assemblée ouvrière, sa vie brève par ses jours comme court est mon récit.

    II n’avait rien à se reprocher, rien à sceller. L’honnêteté morale était le fil conducteur de son caractère. II servait sans fléchir la cause des opprimés et, en cela, il restait fidèle à lui-même. Des mains de la nature et de l’histoire, il est issu homme d’une trempe héroïque. Les grands et terribles événements qui s’approchent de nous auront besoin de tels êtres. Si Léon avait vécu jusqu’à ces événements, il aurait montré sa vraie mesure. Mais il ne les a pas atteints. Notre Léon n’est plus, notre enfant, notre fils et militant héroïque !

    Avec sa mère, qui fut pour lui l’être le plus proche en ce monde, nous vivons ces heures terribles, évoquant son image, trait pour trait, ne pouvant croire qu’il n’est plus, et pleurons car il n’est plus possible de ne pas le croire.

    Comment nous habituer à cette idée qu’est disparu, sur l’étendue terrestre, le lumineux point humain, qui nous fut lié par les fils indestructibles des souvenirs communs, de la compréhension mutuelle et d’un tendre attachement. Personne ne nous connaissait ni ne nous connaît comme lui, avec nos côtés forts et nos côtés faibles. II était une part, la part jeune de nous deux. Pour cent raisons, nos pensées et nos sentiments allaient chaque jour vers lui, à Paris. Avec notre garçon est mort tout ce qui demeurait en nous de jeune.

    Adieu, Léon ! Adieu, cher et incomparable ami ! Nous ne pensions pas, avec ta mère, nous ne nous attendions pas à ce que le sort nous chargeât de cette terrible tâche : écrire ta nécrologie. Nous vivions avec la ferme certitude que longtemps après nous encore, tu serais le continuateur de l’oeuvre commune. Mais nous n’avons pas su te protéger. Adieu Léon ! Nous léguons ta pure mémoire à la jeune génération ouvrière de ce monde. Tu auras droit de cité dans les oeuvres de ceux qui travaillent, souffrent et luttent pour un monde meilleur.

    JEUNESSE RÉVOLUTIONNAIRE DE TOUS LES PAYS, PRENDS NOUS LE SOUVENIR DE NOTRE LÉON, ADOPTE LE, IL LE MÉRITE ET QUE, DÉSORMAIS, IL PARTICIPE INVISIBLE A TES LUTTES, PUISQUE LE SORT LUI A REFUSÉ LE BONHEUR DE PRENDRE PART A LA VICTOIRE FINALE.

    LÉON TROTSKY
    20 février 1938 – COYOACAN (Mexique)

    #Léon_Sédov #Léon_Trotsky #assassinat #Staline #stalinisme #jeunesse_révolutionnaire #révolution _sociale #procès_de_moscou

  • “Berta Soy Yo”: il film sulle lotte di #Berta_Cáceres e sull’Honduras degli ultimi 13 anni

    Intervista a #Katia_Lara, regista del documentario sulla leader indigena assassinata nel Paese nel marzo 2016 per la sua battaglia contro un progetto idroelettrico che avrebbe devastato il #Río_Blanco. Uno sguardo sulla fine della democrazia. L’opera è uscita in estate e ha riscosso successo nonostante i tentativi di boicottarla

    https://altreconomia.it/berta-soy-yo-il-film-sulle-lotte-di-berta-caceres-e-sullhonduras-degli-
    #film #Honduras #documentaire #film_documentaire #résistance #assassinat #barrage_hydroélectrique #peuples_autochtones #eau #électricité

  • Assassinat de Shinzo Abe : le studio de jeux vidéo Kojima Productions condamne les « fausses informations » accusant son président
    https://www.francetvinfo.fr/monde/japon/assassinat-de-shinzo-abe-le-studio-de-jeux-video-kojima-productions-con

    Après l’assassinat de l’ancien Premier ministre japonais Shinzo Abe, plusieurs fausses informations ont circulé. L’une d’elles identifiait l’auteur des tirs comme Hideo Kojima, célèbre créateur de jeux vidéo comme Metal Gear Solid ou encore Death Stranding. Elle a notamment été reprise par Damien Rieu, ex-candidat du parti d’extrême droite Reconquête ! aux élections législatives, vendredi 8 juillet.

    Dans un tweet désormais supprimé, Damien Rieu a répondu à la députée LFI Clémentine Autain, qui réagissait à la mort de Shinzo Abe. "L’extrême gauche tue", avait écrit Damien Rieu, avec des photos de Hideo Kojima posant avec des photos du Che Guevara. L’élue insoumise a alors estimé qu’il était « en roue libre » et en « plein délire raciste ».

    Hideo Kojima Misidentified As Shinzo Abe Assassin By News Media
    https://kotaku.com/shinzo-abe-assassin-killer-kojima-greek-news-confusion-1849157839

    Earlier today, former Japanese Prime Minister Shinzo Abe was shockingly assassinated. Then the internet did its usual shitty thing of making bad jokes out of current events, and that eventually led to a news station in Greece misidentifying famous game developer Hideo Kojima as the assassin.

    Shortly after today’s assassination, some shitty people in a dank corner of the internet joked that Abe’s suspected killer looked like Kojima. Eventually, this reached Twitter, where far-right French politician Damien Rieu—perhaps not understanding that it was a joke—retweeted images of Kojima with a comment that translates to “The extreme left kills,” helping spread it more. While Rieu did eventually delete the tweets, it seems the damage was already done and might have helped mislead at least one news station in Greece that covered the assassination.

    KOJIMA PRODUCTIONS (Eng) sur Twitter :
    https://twitter.com/KojiPro2015_EN/status/1545751079685484544

    #KojimaProductions strongly condemns the spread of fake news and rumors that convey false information. We do not tolerate such libel and will consider taking legal action in some cases.

    #jeu_vidéo #jeux_vidéo #faitsdivers #assassinat #shinzo_abe #japon #tetsuya_yamagami #désinformaton #mésinformation #fausses_informations #fake_news #mauvaise_blague #mdr #blague #confusion #kojima_productions #hideo_kojima #damien_rieu #jeu_vidéo_metal_gear_solid #jeu_vidéo_death_stranding #france #grèce #extrême_gauche #extrême_droite #politique #télévision #justice

  • The Missing Link in a UN Cold Case? A French Death Warrant Against Dag #Hammarskjold Comes to Light
    https://www.passblue.com/2022/04/14/the-missing-link-in-a-un-cold-case-a-french-death-warrant-against-dag-hamm

    Six decades after the unexplained death of United Nations Secretary-General Dag Hammarskjold and 15 other people in a plane crash in Central Africa, a new discovery in French government archives may bring researchers closer to the truth and answer a famous Cold War riddle: Who killed Hammarskjold?

    The discovery of an important clue happened in November 2021, following yearslong research into the death of the secretary-general. It began with a yellow folder, whose cover was marked with an “H” in blue and the words “TRÈS SECRET” written across the top in a red stamp. “H” stood for Dag Hammarskjold, it turned out. The file from the French intelligence service (SDECE), dated July 1961 and destined for French Prime Minister Michel Debré, was kept in the French National Archives. It contained a typewritten death warrant against UN Secretary-General Dag Hammarskjold, issued by a mysterious “executive committee” that had “gathered to examine . . . the behaviour of Mister Hammarskjoeld in Tunisia,” where French forces were besieged by Tunisian militias in the coastal town of Bizerte and the secretary-general tried to intervene on July 26, 1961.

    Asserting that Hammarskjold’s “angst of the Russians” made him “change his mind and decide to support them in the Congo,” another serious crisis facing the UN at the time, the warrant concluded that it was “high time to put an end to his harmful intrusion [sic]” and ordered “this sentence common to justice and fairness to be carried out, as soon as possible.”

    The “angst of the Russians” openly referred in the letter to the UN presence in Congo and the oversize influence of Afro-Asian countries in the peacekeeping mission there.

    The warrant had no signature. Just three letters and a notorious acronym: OAS (Organisation Armée Secrète, or Secret Armed Organization), a far-right French dissident paramilitary group opposing Algerian independence and the the Gaullist regime. The clandestine movement, which was mostly operational from 1961 to 1962, even tried to murder President Charles de Gaulle on Aug. 22, 1962. It killed 1,700 to 2,200 people, mostly French and Algerian civilians, French soldiers, police officers, politicians and civil servants, during its brief existence.

    Somehow, the death warrant — a facsimile that seemed to be a transcription of an original letter — ended up in the personal files of a legendary man from the shadows and chief adviser to President de Gaulle on African affairs and mastermind of the “Françafrique” networks, Jacques Foccart (who lived from 1913 to 1997). The document appears to be authentic, given the fact that it was found in Foccart’s confidential files preserved by the French National Archives.

    The text itself mentions the Bizerte crisis and Hammarskjold’s intervention in Tunisia, which puts the letter sometime between July 26 and 31, 1961, as the date cannot be fully read on the envelope. A 2019 investigation by the French government into the cause of Hammarskjold’s death makes no reference to link the OAS to the 1961 crash of the Albertina plane carrying the secretary-general and others.

    Was the original letter intercepted before it reached New York City and Hammarskjold himself?

    It is impossible to know.

    Did the UN ever see it?

    Probably not, considering there are no traces of it in the UN archives or in Brian Urquhart’s personal notes on Hammarskjold, who was originally a Swedish diplomat. As a former UN under secretary-general for special political affairs, Urquhart, who was British, wrote a biography of his boss.

    Six weeks after the approximate date on the letter, Hammarskjold was dead. On Sept. 18, 1961, he was killed along with his party of 15 other UN officials and air crew in a plane crash that night near Ndola, in Northern Rhodesia (now Zambia), while trying to stop hostilities in Katanga, a breakaway province in the newly independent Congo.

    Their deaths were ruled an accident by a North Rhodesian official investigation, while a subsequent UN investigation refrained from reaching such a conclusion, given the many outstanding questions regarding the crash. The UN investigation was reopened in 2016 by then-Secretary-General Ban Ki-moon, following newly uncovered testimonies of African eyewitnesses and renewed suspicions that there had been another plane in the air that night.

    After six years and two interim reports, Mohamed Chande Othman, a former Tanzanian chief justice who has been leading the independent inquiry for the UN on Hammarskjold’s death, is expected to hand his conclusions to UN Secretary-General António Guterres in September 2022. Since 2016, Othman had tirelessly been asking member states to “conduct a thorough review of their records and archives, particularly from their intelligence agencies,” as part of the inquiry’s mandate. Despite having gathered a “significant amount of evidence,” Othman, known as a UN “eminent person,” is at pains to “conclusively establish” the exact circumstances of the crash, Othman’s latest report says.

    Several major countries have been openly reluctant to cooperate, in particular the United States, Britain, South Africa and, to a lesser extent, France.

    Indeed, in 2018, the French government finally named a historian, Maurice Vaïsse, to respond to Othman’s request. The result was disappointing. The report of Vaïsse, confidentially released in 2019, established that after an exhaustive search marred by bureaucratic and regulatory hurdles, there was no groundbreaking document to be found by the French regarding Hammarskjold’s death.

    As to why the OAS, the far-right French paramilitary group, would have threatened the secretary-general may be manifold: the Swedish diplomat was loathed within French military circles for his intervention in the Suez crisis in 1956, when he tried to broker a cease-fire; for his repeated attempts to take the issue of the Algerian war to the Security Council; and for his controversial intervention in Bizerte, where he again tried to broker a cease-fire, this time unsuccessfully.

    The OAS, however, never claimed responsibility for Hammarskjold’s death. In Paris, the group was known as “OAS Metro” and was led by a fugitive Foreign Legion captain, Pierre Sergent, under the distant command of Gen. Raoul Salan, who was hiding in Algeria.

    “If this is the work of OAS Metro, this could only have been done by Pierre Sergent himself, since it was a very military organization, in a hierarchic sense,” claims French historian Rémi Kauffer. “No subordinate would have dared author such a letter.”

    Other experts, such as Olivier Dard, a French historian at Paris La Sorbonne University, and an expert on the history of the OAS, nevertheless “doubt” it could have been penned by Sergent, a prolific writer who became a right-wing politician and died in 1992. While use of harsh language was an OAS trademark, the style of writing in the letter, improper and trivial, tends to exonerate Sergent, who remained at large until an amnesty law was approved in 1968.

    If the death warrant reached would-be assassins in Katanga, another question remains: Who could have carried out the killing? Until now, no OAS presence in Katanga has ever been established. Yet a trove of previously disconnected documents found in declassified French, Belgian, British and Swedish national archives that I thoroughly examined while researching Hammarskjold’s death gives credence to a potential OAS plot against the secretary-general.

    Surely, there were OAS sympathizers among the two dozen French officers who had been sent to fight under the Katangese flag, including Yves de La Bourdonnaye, a paratrooper and expert on psychological warfare, and Léon Egé, a seasoned clandestine radio operator who would later be identified as the man who threatened a Norwegian officer with a knife on July 14, 1961, according to an archived UN document. The Norwegian officer, Lt.Col. Bjorn Egge, turned out to head the UN Military Information Branch in Katanga and was in charge of tracking and expelling all foreign mercenaries hired by the separatist regime.

    Egé described Katanga as “the last bastion of white influence in Africa,” contending that “every white man in the UN is a traitor to his race.” On Sept. 20, 1961, Egé wrote to a Katangese official, in a letter found in Belgian archives: “H is dead. Peace upon his soul and good riddance. He bears a heavy responsibility in this bitter and sad adventure.”

    In 1967, Egé was named by Le Monde as an OAS recruiter in Portugal. A third man, Edgard Tupët-Thomé, a former Special Air Service (or SAS, a British special forces unit) and French commando, also had a brief stint in Katanga. He is mentioned by French historian Georges Fleury in a book about OAS as being a member of OAS Metro.

    Before leaving Katanga, Tupët-Thomé, a demolition specialist, had been heard boasting, according to the UN representative in Katanga at the time, Conor Cruise O’Brien: “The UN? No problem. 20 kilos of plastic and I will take care of it!” Plastic, a soft and hand-moldable solid form of explosive material, was the weapon of choice among OAS operatives.

    On Aug. 30, 1961, O’Brien, who was also a former Irish diplomat and politician as well as a writer, warned his superiors in Léopoldville (now called Kinshasa) and New York City that his deputy, Michel Tombelaine, had been threatened by members of OAS: “The following message arrived in an envelope with the Elisabethville postmark. ’28 August 1961 — Tombelaine UNO Elisabethville. 48 hours ultimatum departure from Katanga or else. O.A.S. / Katanga,’” according to UN archives.

    On Sept. 6, the UN discovered that a guerrilla warfare group led by a French mercenary officer, Maj. Roger Faulques, who used to be Sergent’s direct superior in the Foreign Legion, was planning to “use plastic bombs against UN buildings” and had set up a “liquidation” list against UN civilian and military leaders, according to another UN archived document.

    When the Albertina carrying Hammarskjold and the 15 others crashed on Sept.18, a South African witness in the area, Wren Mast-Ingle, walked to the site and stumbled upon a group of white mercenaries wearing combat fatigues, before they ordered him to leave at gunpoint. When shown different types of camouflage outfits much later, Mast-Ingle pointed at a leopard-like scheme and “funny caps, with a flap,” he recalled, identical to the type of cap worn by French paratroopers in Algeria.

    Another witness, a Belgian named Victor Rosez, would later identify the same kind of fatigues discarded by a group of mercenaries wearing civilian clothes in Ndola, near the crash site.

    In the decades since the crash, a string of testimonies has also mentioned a small outfit of French mercenaries spotted near Ndola around the time of the tragedy. The testimonies seem to originate from a UN Swedish officer in Katanga, Col. Jonas Waern, who shared his views with Hammarskjold’s nephew, Knut Hammarskjold, who would later become director-general of IATA (International Air Transport Association) and died in 2012.

    On April 5, 1962, a former UN director of public information and close confidant of Hammarskjold, George Ivan Smith, wrote to Conor Cruise O’Brien, in a letter found at the Bodleian Library at Oxford University: “I am more and more convinced of a direct OAS link.” In December 1962, the Scotsman newspaper reported that “O’Brien still thinks it possible that Hammarskjöld and his party were murdered by French OAS men.”

    “I now understand that during all this time a psychological warfare commando, led by famous French ‘Colonel’ Faulques [sic], was stationed in Ndola,” Knut Hammarskjold wrote to Smith on Feb. 5, 1963.

    Could such a group have carried out the death warrant apparently issued by the OAS?

    To answer this question, the UN investigation led by Othman — who is likely to conclude his work by September — must first and foremost clarify these points:

    • If the original warrant stills exists, where is it and can it be authenticated?

    • Did the French government in 1961 notify the UN and Hammarskjold of a threat to his life?

    The family members of the 16 people killed in the Ndola crash deserve to know, at long last, the truth. Only then will the UN come closer to solving one of the last great mysteries of the Cold War: How did Dag Hammarskjold die?

    Maurin Picard is a French journalist and the author of a book on Dag Hammarskjold, “Ils ont tué Monsieur H?” ("Who Killed ’Monsieur H.?’ "), Seuil, 2019.

  • Neuruppiner Staatsanwaltschaft ermittelt noch gegen drei mutmaßliche NS-Täter
    https://www.rbb24.de/politik/beitrag/2022/01/ns-taeter-ermittlungen-ss-kz-sachsenhausen-.html

    31.01.2022 von Lisa Steger - Massenmorde in Konzentrationslagern - Neuruppiner Staatsanwaltschaft ermittelt noch gegen drei mutmaßliche NS-Täter

    Seit Monaten läuft in Brandenburg ein Prozess gegen einen 101-Jährigen, der SS-Wachmann in Sachsenhausen gewesen sein soll. Die Staatsanwaltschaft in Neuruppin ermittelt derweil gegen drei weitere noch lebende mutmaßliche SS-Leute.

    Im Zusammenhang mit den Massenmorden in Konzentrationslagern ermitteln die Behörden zurzeit gegen drei Beschuldigte - zwei Männer und eine Frau.

    Das hat der Oberstaatsanwalt Cyrill Klement von der Staatsanwaltschaft Neuruppin (Ostprignitz-Ruppin) am Montag Antenne Brandenburg vom rbb mitgeteilt. Eine Anklage gebe es noch in keinem der drei Fälle.

    In Brandenburg/Havel steht seit Monaten ein 101-Jähriger vor Gericht, der SS-Wachmann in Sachsenhausen gewesen sein soll. Der historische Gutachter ist überzeugt, dass der Richtige auf der Anklagebank sitzt - und dass er sich hätte entziehen können. Von Lisa Steger.

    Alle gehen auf die 100 Jahre zu

    Den Angaben zufolge wird ein 97 Jahre alter Mann beschuldigt, SS-Wachmann im Konzentrationslager Sachsenhausen (Oberhavel) gewesen zu sein. Ein gleichaltriger Mann soll bei der SS in Ravensbrück (Oberhavel) gedient haben. Dort sei auch die weit über 90 Jahre alte Frau tätig gewesen, die ebenfalls im Visier der Staatsanwaltschaft ist. Sie habe als Aufseherin zum SS-Gefolge gezählt.

    Die drei Hochbetagten wohnen über Deutschland verstreut. Wenn es zu Anklagen kommt und ein Landgericht die Verfahren zulässt, werden sie nicht zwingend in Brandenburg stattfinden. Offen sei zudem noch, ob die Beschuldigten transport- und verhandlungsfähig sind, so Klement.

    Das Verfahren gegen einen mutmaßlichen Wachmann des KZ Sachsenhausen in Brandenburg an der Havel gilt als der wohl letzte große Nazi-Prozess. Ein Recherche-Gespräch mit Gerichtsreporterin Lisa Steger über Schuld, Reue, Verdrängung und Traumata.

    Prozess für die Geschichtsbücher

    In Brandenburg (Havel) läuft seit Monaten ein Prozess gegen einen heute 101-jährigen Angeklagten, der als Wachmann im Konzentrationslager Sachsenhausen tätig gewesen sein soll. Josef S. wird Beihilfe zum Mord in mindestens 3.518 Fällen vorgeworfen.

    Der Prozess gilt als einer für die Geschichtsbücher, weil S. als bislang ältester und einer der letzten lebenden möglichen Beteiligten angeklagt ist. In den bisher mehr als 20 Verhandlungstagen seit Oktober 2021 hat S. eine Beteiligung an den Morden in Sachsenhausen bestritten.

    Allerdings belegen Personalakten seine Mitgliedschaft in verschiedenen SS-Totenkopfwachbataillons zwischen Oktober 1941 und Februar 1945. Zudem zeigen laut Historikern unter anderem Aussagen von Vorgesetzen des Angeklagten die Teilnahme der SS-Wachkompanien an Erschießungen von Gefangenen. Am 17. Februar wird der Prozess fortgesetzt. Ende März soll nach bisheriger Planung ein Urteil verkündet werden.

    Im KZ Sachsenhausen waren zwischen 1936 und 1945 nach Angaben der dortigen Gedenkstätte mehr als 200.000 Menschen inhaftiert. Zehntausende Häftlinge kamen dort durch Hunger, Krankheiten, Zwangsarbeit, medizinische Versuche und Misshandlungen um oder wurden Opfer systematischer Vernichtungsaktionen.

    #nazis #histoire #justice #camp_de_concentration #assassinat

  • Greek Immigrant in Germany Giorgos Zantiotis Dies in Police Custody
    https://athens-news.gr/greek-immigrant-in-germany-giorgos-zantiotis-dies-in-police-custody

    L’événement n’a pas éte reporté par la presse et les autres grands médias allemands. Seule exception le journal TAZ / Die Tageszeitung :
    https://duckduckgo.com/?q=site%3Ataz.de+Giorgos+Zantiotis&t=ffab&atb=v214-1&ia=web

    Les faits : A Wuppertal un jeune immigré grec ayant subi peu avant une intervention chirurgicale pour réduire son obésité est arrêté dans une situation conflictuelle. Malgré les indications de sa soeur sur sa situation médicale auprès de la police les fonctionnaires l’emmènent dans une cellule d’arrestation au lieu de le conduire à l’hôpital. L’homme de 25 ans y meurt peu de temps après avoir subi une prise de sang forcée.

    Commentaire : Wuppertal est une ville dont les administrations pratiquent une sorte de loi informelle à la limite de la légalité appellée « Wuppertaler Landrecht ». Il s’agit de décisions administratives systématiquement sans fondé dans les textes de loi. Ceci se pratique toujours dans le but d’empêcher l’accès aux soutiens et allocations par les pauvres.
    cf. https://tacheles-sozialhilfe.de/website-suche.html?keywords=Landrecht

    Dans ce contexte il n’est pas étonnant de voir des conséquences meurtrières lors d’interventions du bras armé des administrations. Le mépris du pauvre et de l’étranger a l’air de constituer le bruit de fond qu’on sous-entend à chaque acte officiel dans cette ville.

    Greek Immigrant in Germany Giorgos Zantiotis Dies in Police Custody
    Greek immigrant in Germany Giorgos Zantiotis died while in police custody in Wuppertal, Germany. Credit: Henning Schlottmann/Wikimedia Commons/CC BY-SA 4.0

    Greeks in Germany are searching for answers after the death of immigrant Giorgos Zantiotis while in police custody in the city of Wuppertal, in western Germany.

    The cause of death for the man, who was only 25 years of age, is not yet known, and the mystery surrounding his death has caused the hashtag #GiorgouZantioti to trend on Twitter amongst Greeks, particularity those living in Germany.

    The man’s body has not yet been handed over to his family in the full week since his death on November 2, and the coroner has not yet released any report containing the details of his passing.

    Zantiotis’ sister, Maria, recently described the experience while speaking on the ALPHA television channel:

    “I’m trying to get some answers and I’m not having any success. For so many days they haven’t even allowed us to see my brother, nor give him a funeral. He’s in a freezer by himself, and we can’t even say our final goodbyes. I feel like my hands are tied. I want to learn what really happened.”

    Cause of Giorgos Zantiotis’ death not yet known

    Zantiotis worked with his mother at a gyro shop in the city of Wuppertal before his death.

    His family have stated that the young Greek immigrant faced some health problems, and had placed an intragastric balloon in his stomach to aid in weight loss. Some contend that if Zantiotis had been hit or physically attacked, it could have caused his death due to his health issues.

    +EIL: @polizei_nrw_w bestätigt “Todesfall in #Polizeigewahrsam” in #Wuppertal+
    +Dabei könnte es sich um 24-jährigen #GiórgouZantióti (#ΓιώργουΖαντιώτη) handeln+

    Ein Thread: pic.twitter.com/mkbd3ZR3Wk

    — Perspektive Online (@PerspektiveOn) November 7, 2021

    A video of the man’s arrest circulated on Twitter, showing Zantiotis, lying prone on the street, being taken into custody by German police officers while his sister told them to stop because he had recently had surgery.

    The local prosecutor stated that police were called to the scene after a taxi driver called authorities stating that he had seen two siblings arguing and that one was hurt.
    Theories swirl surrounding death of Greek immigrant in Germany

    German police claim that Zantiotis tried to tackle a policewoman to the ground and that he resisted his arrest, injuring two officers in the process. According to the statement provided by local police, forces on the scene had to wait for backup to arrive in order to bring the Greek immigrant into custody.

    Upon taking him to the station, police claimed that they suspected Zantiotis was under the influence of drugs, so they took a blood sample from him. They claim that he then suddenly passed out, and attempts to resuscitate him were unsuccessful.

    Despite this, some theories have circulated amongst local community members, as well as social media users, that Zantiotis, who had recently had surgery, passed away after being subjected to violence in the police station.

    Activists have taken to the streets to demonstrate in solidarity with Zantiotis. They claim that he is the sixth person to die in police custody in Germany this year.

    Maria, the deceased man’s sister, still has many questions regarding her brother’s death.

    “I want to learn what happened to him during those two hours from when they split us up to when he died at the police station…Why did they only tell me that there were no external injuries? Why did the press office only inform the media six days after (his death)? Why did the incident remain hidden for so many days? Why didn’t they take him with me to the hospital? Where are my brother’s pants and shirt?”

    Πορεία πριν λίγο στο Βούπερταλ με κεντρικό σύνθημα: “Δε θα σιωπησουμε: ήταν δολοφονία”
    Για τον θάνατο του νεαρού Έλληνα μετανάστη ενώ βρισκόταν υπό κράτηση από τη Γερμανική αστυνομία#GiorgouZantioti #antireport
    (Via via @PerspektiveOn) pic.twitter.com/BFYZmHgUU3

    — Chris Avramidis (@chris_avramidis) November 7, 2021

    Wuppertal’s authorities deny the allegations of police brutality, and state that his death was likely due to “an underlying health condition combined with the consumption of drugs.”

    The Greek Embassy in Berlin, as well as the Consulate General in Dusseldorf, Germany have stated that they are in contact with Zantiotis’ family and will offer them consular assistance throughout the difficult time.

    “The Greek authorities in Germany are in contact with the appropriate German authorities, and it is expected that they will complete the investigation,” a statement from the Greek Embassy reads.

    Quelques sources supplémentaires

    Wir sind wütend über den Tod von Giorgos Zantiotis ! – 13. November : Demonstration in Wuppertal !
    https://jederbaumzaehlt.noblogs.org/post/2021/11/11/wir-sind-wutend-uber-den-tod-von-giorgos-zantiotis-13-novem

    Greek man dies in custody in Germany | eKathimerini.com
    https://www.ekathimerini.com/news/1171450/greek-man-dies-in-custody-in-germany

    German media reported Giorgos Zantiotis’ death on Sunday, saying that he had been arrested on November 1 after causing a disturbance outside a nightclub, in which he is said to have attacked his sister and a police officer.

    His sister has reportedly published a video on social media showing him being violently subdued by police while calling out for help.

    NRW | The Caravan - Fundraising campaign to support the Zantiotis family in their fight for truth
    http://thecaravan.org/taxonomy/term/46
    https://www.betterplace.org/de/projects/102895

    Greece Demands Answers in Death of Greek Immigrant in Germany - thetimes.gr
    https://thetimes.gr/greece-demands-answers-in-death-of-greek-immigrant-in-germany

    Greece is demanding answers regarding the death of Greek immigrant Giorgos Zantiotis while in police custody in Wuppertal, Germany this week.

    The Greek Foreign Ministry has formally requested that German authorities provide them with a full report of what happened to the Greek citizen before his death.

    Zantiotis died after being taken into police custody on November 2. Since the 25-year-old’s passing, not many details surrounding his death have been released. Many theories regarding his cause of death have circulated, particularly that he had been beaten in the police station.

    The case has been the center of controversy, as his death was reported in the German media five days after it happened. By that time, a video of Zantiotis’ arrest had already begun to circulate on social media.

    #Allemagne #violence_policière #police #assassinat #Wuppertal #Rhénanie-du-Nord-Westphalie #xénophobie #taxi

  • Enquête sur un crash d’avion en Grèce : une victime devait témoigner au procès de Netanyahu RTBF
    https://www.rtbf.be/info/monde/detail_enquete-sur-un-crash-d-avion-en-grece-une-victime-devait-temoigner-au-pr

    La Grèce a annoncé mardi qu’elle allait enquêter sur l’accident d’un avion privé, la veille au soir près de Samos, dans lequel est mort un Israélien qui devait témoigner au procès de l’ex-Premier ministre Benjamin Netanyahu, selon le bureau du procureur israélien.

     » Un pêcheur local a dit qu’il y avait eu une grosse explosion, suivie d’une plus petite", a déclaré à l’AFP Ioannis Kondylis, chef du bureau national d’investigation sur les catastrophes aériennes et sur la sécurité aérienne.


    "L’épave montrera si c’est le cas", a ajouté M. Kondylis, précisant que les débris de l’appareil reposaient pour l’instant par 33 mètres de fond.

    Un couple israélien est mort lundi soir dans le crash en mer de ce monomoteur Cessna C182, non loin de l’aéroport de l’île grecque de Samos.

    Le ministère israélien des Affaires étrangères a identifié les victimes comme Haim et Esther Giron, un couple de 69 ans de Tel Aviv.

    Haim Giron, ex-directeur adjoint au ministère israélien de la Communication, devait témoigner au procès de Benjamin Netanyahu, a indiqué à l’AFP un porte-parole du bureau du procureur en Israël.

    L’ancien Premier ministre est accusé de corruption, fraude et abus de confiance, et d’avoir accordé des faveurs à des magnats des médias en échange d’une couverture médiatique favorable.
    Il est accusé d’avoir "usé de façon illégitime" du pouvoir gouvernemental pour "demander et obtenir des avantages injustifiés de propriétaires de médias en Israël pour faire avancer ses affaires personnelles", selon la procureure principale citée en avril au procès.
     
    #israël #israel #gaza #bds #netanyahu #colonisation #sionisme #occupation #israfrique #racisme #colonialisme_de_peuplement #assassinat #meurtre

    • Soit Netanyahu a le "cul bordé de nouille... soit il a un super service de barbouzes !

      Enquête sur un crash d’avion en Grèce : une victime devait témoigner au procès de Netanyahu meurt lundi soir, dans l’explosion d’un avion qui ls transportait

  • Un évêque américain poussé à la démission après que ses données de localisation ont été exploitées contre lui Par Emma Confrere
    https://www.lefigaro.fr/secteur/high-tech/un-eveque-americain-pousse-a-la-demission-apres-que-ses-donnees-de-localisa

    Un média catholique s’est retrouvé en possession de données personnelles recueillies via l’application de rencontres gay Grindr.

    Des données personnelles ont entraîné la démission d’un haut responsable de l’Église catholique américaine. Si cette affirmation paraît saugrenue, c’est pourtant ce qui est arrivé à Jeffrey Burrill, secrétaire général de la Conférence des évêques catholiques des États-Unis (USCCB). À la suite de la divulgation de ses données personnelles, il s’avérerait être un utilisateur fréquent de l’application de rencontres gay, Grindr. Or, en tant qu’évêque, il doit respecter le célibat sacerdotal, c’est-à-dire ne pas se marier ni avoir d’activité sexuelle.


    L’évêque américain, Jeffrey Burill, aurait utilisé l’application de rencontres gay Grindr, en dépit du célibat sacerdotal imposé par l’Église. IdeaLabProduction / stock.adobe.com

    Un média catholique à l’origine de l’affaire
    Sa démission intervient après des allégations de « comportement inapproprié » portées à l’USCCB par une newsletter catholique, intitulée The Pillar . Le média indique que Jeffrey Burrill aurait visité des bars gays dans plusieurs villes entre 2018 et 2020, tout en utilisant l’application Grindr.

    L’article explique comment The Pillar est arrivé à de telles conclusions. Le média a eu accès aux données de géolocalisation que collecte Grindr sur ses utilisateurs via leurs smartphones, et qui sont ensuite revendues à des data brokers, ou courtiers en données. On ignore comment The Pillar a obtenu ces informations : en les achetant auprès d’un data broker, ou bien en les obtenant de la part d’un tiers ?

    Aux États-Unis, il n’est pas illégal d’acheter de tels fichiers. Aucune loi fédérale de protection des données personnelles, sur le modèle du RGPD européen, n’existe dans ce pays. Cette affaire soulève de brûlantes questions sur le respect de la vie privée et le rôle de mouchard que peut jouer un simple téléphone connecté à Internet.

    Revente des données personnelles
    Les données personnelles revendues aux data brokers sont anonymisées, puis compilées pour créer des profils marketing exploités par les annonceurs afin de cibler leurs campagnes publicitaires.

    Grindr affirme avoir partagé une variété de données personnelles avec des partenaires publicitaires dans le passé, comme des identifiants d’appareil, des données de localisation, des informations de connexion ou encore l’âge et le sexe de l’utilisateur. Mais la société affirme qu’ils ont arrêté de fournir des informations sur l’emplacement, l’âge et le sexe des usagers dès avril 2020, suite à un changement de leurs conditions d’utilisation.

    On ignore comment The Pillar a réussi à faire le lien entre les données anonymisées de Grindr et l’évêque Jeffrey Burrill. Des zones d’ombre persistent donc dans cette affaire. Pour le révérend James Martins, prêtre jésuite et défenseur de l’inclusion des LGBT+ dans l’Église catholique, les prêtres devraient « évidemment tenir leurs promesses de célibat », mais les journalistes catholiques, eux, « ne devraient pas utiliser des moyens immoraux pour les espionner », affirme-t-il auprès de l’agence AP.

  • Colombie | Le danger d’être une femme et une dirigeante sociale en Colombie
    https://asile.ch/2021/05/31/colombie-le-danger-detre-une-femme-et-une-dirigeante-sociale-en-colombie

    Malgré la signature de l’accord de Paix en 2016, la Colombie continue de s’enliser dans la boue fétide de la guerre. Comment oublier le cri déchirant du jeune fils de Maria del Pilar Hurtado, face au corps inerte de sa mère baignant dans le sang devant leur humble maison ? La dirigeante sociale a été tuée […]

  • This Train I Ride

    L’Amérique aujourd’hui. Un #train_de_marchandises traverse le paysage tel un gigantesque serpent de fer. Un jour, Ivy, Karen, Christina ont tout quitté, bravé le danger pour parcourir le pays à bord de ces trains. Elles les attendent, cachées dans des fourrés, dormant sous les ponts des autoroutes. Elles mènent une vie de #hobos (#vagabonds). Dans le fracas de la bête métallique, le réalisateur devient leur compagnon de route. Sur le rail et là où la vie les a menées, leurs trajectoires se croisent et se répondent : une rage de vivre, une quête spirituelle, une éternelle #rébellion. Elles sont plus fortes que la société, elles sont plus fortes que les hommes, elles sont libres.

    http://www.film-documentaire.fr/4DACTION/w_fiche_film/59944_1
    #film #film_documentaire #documentaire
    #nomadisme #solitude #errance #train #femmes #USA #Etats-Unis #Freight_Train_Riders_of_America (#FTRA) #meurtres #assassinats #vagabondage #liberté

  • Doku „The Dissident“ zum Fall Kashoggi - Journalistenmord als Macht...
    https://diasp.eu/p/12760038

    Doku „The Dissident“ zum Fall Kashoggi - Journalistenmord als Machtdemonstration

    Die Dokumentation „The Dissident“ rollt die Ermordung des saudischen Journalisten Jamal Kashoggi auf. Der Film zeigt, wie die Machthaber in Saudi-Arabien die Pressefreiheit unterdrücken – und auch versuchen, die öffentliche Meinung im Ausland zu beei… Doku „The Dissident“ zum Fall Kashoggi - Journalistenmord als Machtdemonstration

  • INFO LA DEPECHE. Tarn : à 93 ans, il meurt du Covid-19 dans son Ehpad après être resté attaché 15 jours à un fauteuil - ladepeche.fr
    https://www.ladepeche.fr/2021/04/09/tarn-la-famille-dun-residant-decede-dans-un-ehpad-a-mazamet-porte-plainte-

    La famille d’un résident, décédé le 30 mars dernier à l’Ehpad La Chevalière à Mazamet dans le Tarn, porte plainte pour homicide involontaire. Positif au Covid-19, l’homme de 93 ans, s’était vu prescrire une ordonnance pour contention physique. Pour ses proches, le lien de causalité est réel entre son décès et la « maltraitance » qu’il a subie durant ses derniers jours.

    « C’est lamentable ce qu’il s’est passé… » Didier Bordes, originaire de Mazamet (Tarn), ne cache pas sa colère. Son père Georges Bordes, est décédé le 30 mars dernier à l’âge de 93 ans. Il était résident à l’Ehpad de La Chevalière à Mazamet depuis le 8 février 2018.

    Le 15 mars 2021, Georges Bordes est déclaré positif au Covid-19. « Ce jour-là, l’établissement a demandé au médecin de famille de rédiger une ordonnance pour prescrire une contention physique, raconte le fils aîné et tuteur légal de Georges Bordes. Parce qu’on le connaît bien, mon frère Denis et moi, ce médecin nous a contacté pour nous prévenir qu’il allait établir cette ordonnance ‘à contre-coeur’, mais que ‘c’était le protocole’. On a donc su que notre père, pendant huit jours, allait être attaché au fauteuil de sa chambre. À partir de ce jour-là, on ne l’a plus revu… »

    Attaché au fauteuil pendant 15 jours
    « Il est resté durant les quinze jours qui ont précédé son décès, entravé sur ce fauteuil en journée et sous somnifères importants la nuit. Tout cela afin qu’il ne puisse quitter sa chambre et déambuler. C’est ce qu’une infirmière nous a expliqué », ajoute Didier Bordes, qui avec son frère et sa sœur, a décidé de porter plainte, le 1er avril au commissariat de police de Mazamet, contre la direction de l’Ehpad La Chevalière pour homicide involontaire.

    « On a reçu la plainte et une enquête a été ouverte. Des vérifications sont en cours », confirme Cherif Chabbi, procureur de la république de Castres.
    […]
    Du côté de la direction de l’Ehpad La Chevalière, on confirme que Georges Bordes est décédé, au sein de l’établissement, des suites du Covid-19. Il n’était pas vacciné par refus de la famille. « En effet, dès que nous avons un résidant positif, nous faisons appel à son médecin traitant. Et l’établissement a bien suivi, scrupuleusement, les prescriptions et directives du médecin et le protocole de façon générale, protocole commun à tous les établissements de soins et même aux personnes extérieures, explique Sarah Caminade Marty, directrice de l’Ehpad. Quand vous êtes positif, vous devez vous isoler pour protéger les autres. Donc, on rentre bien dans ce cadre, il n’y a pas de soucis de ce côté-là. Et il faut savoir, que nous sommes toujours en lien, lorsque nous avons des cas positifs, avec l’ARS et la plateforme Covid de l’hôpital pour toutes les recommandations et conduites à tenir. »

    Contention physique  : « c’est du cas par cas »
    Sarah Caminade Marty précise également que « la contention n’est pas continue. Ça ne veut pas dire qu’on attache quelqu’un toute la journée et les soignants peuvent aller les faire marcher. C’est plus un contrôle des mouvements. De façon générale, les protocoles d’isolement peuvent aller jusqu’à la contention. Ce n’est pas une obligation, c’est du cas par cas. En tout cas, la contention n’est pas une maltraitance quand elle est évaluée par un médecin. »

    Par rapport au lien de causalité soulevé par Didier Bordes, la direction de la Chevalière se défend également  : « Si le résidant était décédé d’autre chose que du Covid, le médecin nous aurait alertés. »

  • Assassinat de Jamal Khashoggi : « The Dissident », le documentaire choc qui pointe la responsabilité de Mohamed Ben Salmane
    https://www.les-crises.fr/assassinat-de-jamal-khashoggi-the-dissident-le-documentaire-choc-qui-poin

    Source : Francetvinfo Petit focus sur un documentaire remarquable et pourtant absent des plateformes de streaming… Le documentaire de Bryan Fogel est un récit accablant sur l’assassinat du journaliste Jamal Khashoggi en 2018 dans les locaux du consulat d’Arabie saoudite à Istanbul, et une accusation sans équivoque du prince Mohamed Ben Salmane. Privé de sortie […]

  • #Ku_Klux_Klan - Une #histoire américaine. Naissance d’un empire invisible (1/2)

    L’histoire méconnue du plus ancien groupe terroriste et raciste des États-Unis.

    Le Ku Klux Klan, société secrète née en 1865, a traversé les décennies et a toujours su renaître de ses cendres. Son histoire a défrayé la chronique. 150 ans de haine, de racisme et d’horreur. 150 ans d’exclusion, de violence et de fureur.

    Pour retracer en détail les quatre vies successives du Ku Klux Klan, David Korn-Brzoza a rassemblé un impressionnant fonds d’archives, alimenté en partie par celles du mouvement lui-même, et rencontré une dizaine d’interlocuteurs : un membre repenti de l’organisation, des vétérans de la lutte pour les droits civiques, le juge pugnace qui, quatorze ans après l’attentat de Birmingham, a poursuivi et condamné ses auteurs, ainsi que différents chercheurs et analystes. En montrant ainsi combien le mouvement et ses crimes incarnent une histoire et des valeurs collectives, il jette une lumière crue sur cette part d’ombre que l’Amérique blanche peine encore à reconnaître.

    https://boutique.arte.tv/detail/ku-klux-klan-une-histoire-americaine

    #film #documentaire #film_documentaire
    #USA #Etats-Unis #KKK #plantation #esclavage #afro-américains #citoyenneté #Pulaski #société_secrète #violence #White_League #meurtres #lynchages #coups_de_fouet #terrorisme #intimidation #soumission #Nathan_Bedford_Forrest #politicide #assassinats #droits_civiques #Ku-Klux_Bill #loi_martiale #ségrégation #domination_raciale #milices_armées #ordre_social #The_birth_of_a_nation (#Griffith) #William_Joseph_Simmons #Woodrow_Wilson #business #Hiram_Wesley_Evans #Harry_Truman #Truman #Immigration_bill (1924) #The_Fiery_Cross #The_Search_Light #mouvement_social #David_Stephenson #Madge_Oberholtzer #Edward_Young_Clark #Bund #racisme #Stone_Mountain #Samuel_Green #suprématie_blanche #cérémonie_de_naturalisation #superman #Stetson_Kennedy #organisation_subversive #Afro-descendants

  • Sanglier apprivoisé abattu à bout portant : le parquet a classé l’affaire car « le chasseur a eu peur » !
    https://www.leparisien.fr/seine-et-marne-77/sanglier-apprivoise-abattu-a-bout-portant-le-parquet-a-classe-l-affaire-c

    Le parquet de Melun (Seine-et-Marne) explique pourquoi il a classé la plainte d’Alain Martin après la mort d’Hercule, son sanglier apprivoisé tué par un chasseur. Une pétition de 116000 signatures réclame justice.

    L’article est sous #paywall mais une vidéo de l’abattage de ce "terrible sanglier sanguinaire" qui terrifia ce pauvre chasseur sans défense est accessible sur le lien.
    #chasse #virilocarnisme #sadisme #justice

  • BALLAST | Rachida Brahim : « Mettre en lumière les crimes racistes, c’est nettoyer nos maisons »
    https://www.revue-ballast.fr/rachida-brahim-mettre-en-lumiere-les-crimes-racistes-cest-nettoyer-nos

    Durant sept ans, #Rachida_Brahim, doc­teure en socio­lo­gie, a exa­mi­né 731 #crimes_racistes — des attaques ou des meurtres com­mis de 1970 à 1997, en France conti­nen­tale. Ce minu­tieux tra­vail d’en­quête est deve­nu un livre, La Race tue deux fois : il vient de paraître aux édi­tions Syllepse. La notion de « #classe » révèle l’ordre hié­rar­chique socio-éco­no­mique qui archi­tec­ture l’en­semble de la socié­té ; celle de « genre » met au jour les rap­ports sociaux à l’œuvre entre les sexes ; celle de « race » explique, en tant que construc­tion his­to­rique, les #inéga­li­tés, #dis­cri­mi­na­tions et pro­cé­dés déshu­ma­ni­sants qui frappent les groupes mino­ri­taires. Penser la façon dont les trois s’en­tre­lacent porte un nom bien connu dans les mondes mili­tants et aca­dé­miques : l’#in­ter­sec­tion­na­li­té — un nom que le ministre de l’Éducation natio­nale, Jean-Michel Blanquer, a, tout à son intel­li­gence, récem­ment assi­mi­lé aux « inté­rêts des isla­mistes ». Pour com­prendre l’his­toire des crimes racistes et l’im­pu­ni­té dont leurs auteurs conti­nuent de béné­fi­cier, Rachida Brahim est for­melle : il faut ques­tion­ner les logiques raciales propres à notre ordre social. Nous l’a­vons rencontrée.

    #racisme

    • Plein de choses intéressantes dans cet article, mais entre autres à rajouter au dossier sur les #statistiques sur les assassinats policiers, principalement en #France mais aussi dans d’autres pays :
      https://seenthis.net/messages/601177

      #Violence_policière #Violences_policières #brutalité_policière #Assassinats_policiers #racisme #racisme_d_Etat #justice #impunité
      –------------------------------
      Aussi sur le racisme à l’ #Université

      Cette mise en abyme, je l’ai vécue lors de ma soutenance de thèse : mon directeur de thèse et le président du jury m’ont expliqué que j’étais « hors-sujet ». D’après eux, le fait que je sois moi-même d’origine algérienne m’aurait empêchée de prendre de la distance avec le sujet. Car, si j’y étais parvenue, j’aurais compris que toute ces histoires de crimes n’étaient qu’une affaire de classe… Ce qu’on me demandait, en somme, c’était de nier les données d’archives, la parole des enquêtés et ma propre pensée pour demeurer, comme eux, aveugle à la race. Nous serions pourtant un certain nombre à être sincèrement ravis d’apprendre que c’en est vraiment fini de la race… Mais c’est intéressant, parce que ça confirme ce que Bourdieu, Passeron ou Foucault ont démontré il y a bien 50 ans maintenant, à savoir que l’Université, c’est l’École. Et c’est d’abord une institution étatique au même titre que la Police ou la Justice. Elle fait ce que l’État attend d’elle. Son but n’est pas de produire du savoir pour améliorer radicalement la société mais de maintenir une pensée dominante qui profite à l’ordre établi. Ce que l’Université évalue, ce n’est pas votre capacité à penser depuis votre propre densité mais votre capacité à vous soumettre.

      Puisqu’elle en parle, son directeur de thèse était #Laurent_Mucchielli et son jury de thèse en 2017 était composé de #Stéphane_Beaud (président du jury, qui refuse de croire au racisme et pense que ce ne sont que des histoires de classe...), #Françoise_Lorcerie, #Patrick_Simon, #Christian_Rinaudo, #Nacira_Guénif_Souilamas
      https://www.theses.fr/2017AIXM0163

      En France, entre les années 70 et fin 90, alors que la notion de crime raciste occupait fréquemment la sphère militante et médiatique, elle ne constituait pas une catégorie juridique dans la sphère judiciaire. La mésentente concernant le traitement des crimes racistes semble trouver son origine dans le fait que deux conceptions d’une même réalité ont pu coexister pendant une trentaine d’années : la réalité du groupe concerné par ces violences d’une part et celle émanant du droit étatique d’autre part. Alors que pour les premiers, le caractère raciste des violences ne faisait aucun doute, pour les parlementaires l’idée même d’un mobile raciste a régulièrement été rejetée. D’un point de vue législatif, il a fallu attendre l’année 2003 pour que la France adopte une loi permettant de prendre en compte l’intention raciste d’un crime. Depuis cette date, sous certaines conditions, le mobile raciste peut constituer une circonstance aggravante dans les infractions de type criminel. Cette thèse s’intéresse à ces deux vérités et aux circonstances qui ont déterminé leur existence. Elle vise notamment à interroger le rôle joué par le droit étatique dans la production et le maintien des catégories ethnoraciales par delà la politisation des violences qui en résultent. D’un point de vue empirique, l’enquête a consisté à confronter la parole des militants ayant dénoncé une double violence, celle provoquée par les agressions d’une part et celle induite par leur traitement pénal d’autre part, à un ensemble de sources archivistiques émanant des services du ministère de l’Intérieur et du Parlement. D’un point de vue théorique, les apports de la sociologie et de l’histoire de l’immigration ont été complétés en intégrant les réflexions des théories de l’ethnicité et de la Critical Race Theory. En définitive, cette recherche met en évidence le fait que l’universalisme républicain fait partie intégrante du processus de racialisation. En revenant sur les dispositions majeures de la politique d’immigration et sur la figure stigmatique de l’homme arabe, un premier axe s’intéresse à la manière dont le droit étatique a particularisé une catégorie d’individus en participant à la production des catégories ethnoraciales. Un deuxième axe vise à caractériser les crimes racistes qui ont été dénoncés entre les années 70 et fin 90. Un dernier axe enfin étudie la carrière juridique du mobile raciste durant cette même période. Il expose la manière dont la législation antiraciste a invisibilisé la question des crimes racistes et maintenu les catégories ethnoraciales en appliquant des règles universelles à des groupes qui ont auparavant été différenciés.

    • La race tue deux fois

      « De telles listes sont dressées depuis les années 1970. Compilées par plusieurs générations de militants, elles sont enfouies dans les caves des archives associatives et présentent toutes le même format, à la fois sec et funeste. On y trouve la date du crime, le nom de la victime, suivis d’une ou deux phrases laconiques. Elles frappent par leur rudesse, leur longueur et leur nombre. Poser une liste conduit inexorablement à en trouver une autre quelques jours plus tard. Ces listes expriment l’idée d’une #injustice. Elles dénoncent le racisme et l’#impunité du racisme. Elles pointent du doigt les crimes, mais également la grande majorité des #procès qui ont fini par des peines légères avec sursis ou des acquittements, quand ce n’est pas un non-lieu qui est venu clore l’affaire.

      Elles disent en substance que la #racialisation, autrement dit le fait de placer des personnes dans une catégorie raciale afin d’asseoir un #rapport_de_pouvoir et d’en tirer profit, tue deux fois. La première #violence touche à l’#intégrité_physique de la personne. La seconde violence a lieu à l’échelle institutionnelle. Elle est une conséquence du #traitement_pénal qui ignore la nature raciste des crimes jugés. »

      De la grande vague de violence de #1973 dans le sud de la #France aux #crimes_policiers des années 1990 en passant par les crimes racistes jalonnant les années 1980, cet ouvrage, issu d’une #base_de_données de plus de 700 cas, nous invite à prendre la mesure de cette histoire à l’heure où le #racisme_institutionnel et l’action de la #police continuent chaque année à être à l’origine de nombreux #morts.

      https://www.syllepse.net/la-race-tue-deux-fois-_r_65_i_821.html
      #livre #histoire