• Luigi Mangione droht die Todesstrafe – nach Schüssen auf CEO in Manhattan
    https://www.berliner-zeitung.de/news/luigi-mangione-droht-die-todesstrafe-li.2317758

    18.4.2025 von Katerina Alexandridi - Luigi Mangione wird beschuldigt, den CEO von UnitedHealthcare, Brian Thompson, getötet zu haben. Auf Druck des Justizministeriums droht ihm nun die Todesstrafe.

    Ein Bundesgericht in New York hat am Donnerstag Anklage in vier Punkten gegen den mutmaßlichen Mörder Luigi Mangione erhoben, unter anderem wegen Mordes mit einer Schusswaffe. Im Falle einer Verurteilung droht ihm nun die Todesstrafe. Mangione wird beschuldigt, dem CEO von United Healthcare, Brian Thompson, am 4. Dezember 2024 heimlich vor dem Hilton in Midtown Manhattan gefolgt zu sein und ihn anschließend erschossen zu haben.

    US-Justizministerin Pamela Bondi hatte sich bereits für die Todesstrafe gegen den mutmaßlichen Täter ausgesprochen. Anfang des Monats wies Bondi die Staatsanwaltschaft in Washington an, im Prozess gegen den Angeklagten Luigi Mangione die Kapitalstrafe zu fordern. Die Ministerin sprach von einem „geplanten, kaltblütigen Mord, der Amerika schockiert hat“.

    Luigi Mangione: Wie der CEO-Mörder im Internet zum Helden wird
    Mangiones Anwältin wirft der Trump-Regierung vor, den Prozess zu beeinträchtigen

    Mangione ist sowohl auf US-Bundesebene als auch auf Ebene des Bundesstaates New York angeklagt, am 4. Dezember in Manhattan den Chef des Krankenversicherungskonzerns UnitedHealthcare, Brian Thompson, auf offener Straße erschossen zu haben. Justizministerin Bondi nannte Thompson einen „unschuldigen Mann und Vater von zwei jungen Kindern“. Der 26-jährige Mangione hatte die Vorwürfe zurückgewiesen und auf nicht schuldig plädiert.

    Die Tötung Thompsons sorgte in den USA für Entsetzen. Allerdings gab es im Internet auch eine Serie hasserfüllter Kommentare über US-Krankenversicherer. Den Konzernen wurde vorgeworfen, sich auf Kosten der Patienten zu bereichern. Die Ermittler fanden nach eigenen Angaben Hinweise darauf, dass Mangione aus Hass auf das US-Gesundheitssystem gehandelt haben könnte.

    Mangiones Verteidigerin, Karen Friedman Agnifilo, argumentierte in einem in der vergangenen Woche eingereichten Antrag, dass die vor der Anklageerhebung gegen ihren Mandanten abgegebene Erklärung von Bondi unangemessen gewesen sei und das Verfahren beeinträchtigt habe. Zudem forderte sie das Gericht auf, die Staatsanwaltschaft daran zu hindern, die Todesstrafe zu beantragen. (mit AFP)

    #USA #assurances #iatrocratie #attentat #patients

  • La droite imite Trump et attaque l’#ESS

    Si jusqu’à présent seul le Rassemblement national constituait une menace pour l’économie sociale et solidaire (ESS), le consensus républicain l’entourant semble s’éroder depuis la dissolution de l’Assemblée nationale.

    En région #Auvergne-Rhône-Alpes, le précédent président et actuel président du groupe dit de « La Droite républicaine » à l’Assemblée nationale, #Laurent_Wauquiez s’était surtout illustré par l’affaire du « Dîner des Sommets » à 180 000 euros, des déjeuners coûteux et des sondages en série.

    Il a ouvert le feu en début d’année en supprimant la totalité de sa #subvention à la #Chambre_régionale_de_l’ESS (#Cress), soit 230 000 euros et un quart de son #budget. Et ce au mépris de la #loi qui prévoit que la région, en partenariat avec l’Etat, doit conclure une #convention_d’agrément avec celle-ci afin qu’elle puisse mettre en œuvre les missions qui lui sont confiées.

    C’est une atteinte plus grave encore aux #libertés_associatives que sept députés Les Républicains (LR) viennent de commettre en proposant la triple #suppression du #Conseil_supérieur_de_l’ESS, une instance consultative placée auprès de Bercy dont les membres sont bénévoles, les Cress dont le budget alloué par l’Etat n’est en moyenne que de 80 000 euros, et ESS France qui représente l’ensemble des mouvements de l’ESS dont la subvention de 500 000 euros pèse bien peu en comparaison des soutiens de l’Etat à hauteur de 600 millions d’euros pour les Chambres de commerce et d’industrie (CCI) et de 250 millions d’euros pour les Chambres des métiers et de l’artisanat (CMA).

    Une atteinte aux libertés associatives

    La suppression des Cress comme d’#ESS_France n’est par ailleurs pas du ressort de l’Assemblée nationale car, si leurs missions sont organisées par la loi, elles sont constituées en associations. Leur suppression par la loi serait donc une #répression de la #société_civile sans équivalent depuis la guerre.

    Ces #amendements, déposés dans le cadre de l’examen du #projet_de_loi de #simplification_de_la_vie_économique, ont heureusement été rejetés en commission. Ils ont cependant de quoi étonner, tant parce qu’ils peuvent difficilement prétendre à la résorption des déficits de l’Etat au regard des montants engagés, que parce qu’ils se font sans considération de la ministre en charge de l’ESS, Véronique Louwagie, pourtant issue du groupe de La Droite républicaine.

    Excès de zèle ? Simple cafouillage ? Ou début de fronde chez Les Républicains ? Le président d’ESS France, Benoit Hamon, pointe à juste titre que cette initiative relève de la « #post-vérité » digne de Donald Trump ou d’Elon Musk puisque le chiffre avancé d’un #coût de fonctionnement de 15,6 millions d’euros d’ESS France est totalement faux et grotesque. Son budget n’est que de 2 millions d’euros.

    Certes l’ESS a le plus souvent été soutenue par des gouvernements de gauche depuis son institutionnalisation par Michel Rocard en 1981 (création d’une délégation interministérielle et d’un Institut de développement de l’économie sociale, intégration au Plan, adoption d’une loi, etc.). Mais jusqu’à présent elle a toujours fait l’objet d’un consensus transpartisan en raison de sa participation à l’#intérêt_général.

    La IIIe République elle-même, pour renforcer sa légitimité sociale après avoir éloigné le risque d’une restauration monarchique, s’est beaucoup reposée sur l’économie sociale dans la conception et la mise en œuvre de ses politiques de solidarité.

    Le 3 mars dernier, la ministre Véronique Louwagie, annonçant devant le Conseil supérieur l’élaboration d’une stratégie nationale de l’ESS, soulignait que celle-ci ne devait pas être celle « d’un gouvernement ou d’un camp politique : elle doit être celle de notre pays ».

    L’ESS : un enjeu européen

    Cette stratégie est en effet exigée par l’Europe. Chaque Etat membre doit s’en doter d’ici la fin de l’année. Alors que la France et les pays latins sont souvent apparus isolés en matière d’ESS sur le vieux continent, cette politique bénéficie aujourd’hui d’une assise plus large grâce au soutien en particulier de l’Allemagne et de la Pologne.

    Cette orientation résiste à la vague conservatrice des dernières élections européennes, puisqu’il y a toujours une commissaire qui doit appliquer le plan d’action en faveur de l’économie sociale, la roumaine Roxana Minzatu, ainsi qu’un intergroupe dédié au Parlement européen.

    Des craintes existent aujourd’hui au niveau européen de ne considérer l’ESS que comme une économie réparatrice, cantonnée aux politiques de l’emploi alors qu’elle est parvenue ces dernières années à être reconnue par la Commission européenne comme l’un des quatorze écosystèmes industriels européens.

    A l’heure où la #souveraineté_industrielle est mise à l’agenda, elle pourrait prétendre à une place plus importante en Europe. N’obéissant pas aux diktats financiers, les emplois de l’ESS sont le plus souvent des emplois non délocalisables. Les entreprises détenues par leurs salariés, à l’image des sociétés #coopératives et participatives (#Scop), survivent par ailleurs plus longtemps et ont une meilleure #productivité.

    L’ESS pourrait même contribuer à réconcilier l’exigence de #compétitivité avec la #transition_écologique. C’est ce que démontre un rapport d’experts européens sur les clusters d’innovation sociale et écologique (https://www.lelabo-ess.org/system/files/inline-files/ET0621205FRN.fr%20%282%29.pdf) qui, à l’instar des #pôles_territoriaux_de_coopération_économique (#PTCE) en France, regroupent une diversité de parties prenantes (ESS, entreprises, société civile, pouvoirs publics, enseignement et recherche) pour « améliorer la prospérité et la régénération économique, écologique et sociétale locale en facilitant la coopération, la mise en commun des ressources et le renforcement des capacités d’innovation ».

    Ainsi, plutôt que de chercher à détruire l’écosystème de l’ESS sous couvert de #simplification, les représentants de la nation devraient au contraire le renforcer. Une solution simple et sans surcoût serait de réorienter vers les Cress une part de la taxe parafiscale1 attribuée aux CCI et aux CMA correspondant aux contributions des organisations de l’ESS. Aux élus de retrouver leur boussole républicaine.

    https://www.alternatives-economiques.fr/timothee-duverger/imite-trump-attaque-less/00114509
    #économie_sociale_et_solidaire #France #attaque

  • L’#IA va-t-elle nous rendre crétins ?

    Les effets du recours à l’#intelligence_artificielle sur les individus suscitent l’inquiétude d’un grand nombre de scientifiques. Ils expriment la crainte qu’elle affaiblisse la capacité de chacun à #penser par soi-même.

    En nous connectant à des contenus de piètre qualité ou en les générant à notre place, l’IA affaiblit notre #esprit_critique.

    Baisse des résultats des tests Pisa, évaluations alarmantes des #capacités_cognitives et effondrement de la #lecture. Ces jours-ci encore, ce constat du déclin de l’#intelligence des jeunes et des adultes alarme le Financial Times. L’état de tutelle des consciences par les écrans où président des IA n’est pas étranger à l’épidémie de #solitude grandissante, affectant aussi nos facultés émotionnelles et sociales. Quel est le rôle de l’IA dans tout cela ?

    L’#IA_prédictive, d’abord, optimise sans cesse nos interfaces numériques afin de nous rendre #accros. L’#économie_de_l’attention repose sur cette absorption du #temps conscient pour extraire des données et influencer les #comportements. L’ingénieur Andrej Karpathy, acteur de la Vallée du silicium, le dit sans détour : « Tiktok, c’est du crack digital qui a attaqué mon cerveau ! » L’#addiction est un fait générationnel. La moitié des adolescents aux États-Unis sont presque constamment connectés. Connectés à quoi ? La « #pourriture_cérébrale » ! Soit des contenus de piètre qualité qui détériorent les #capacités_mentales.

    D’ailleurs, l’expression a été élue mot de l’année par le dictionnaire d’Oxford. Gageons qu’elle rejoigne celle de « #crétin_digital » forgée par Michel Desmurget pour caractériser la surexposition aux écrans. L’IA générative, ensuite, crée du contenu sans #effort. Dans les années 1980, le philosophe Ellul écrivait que si « vous mettez un appareil entre les mains d’un imbécile, il ne deviendra pas intelligent pour cela ». L’actualité continue de lui donner raison. Même les consultants de McKinsey sont trompés par des résultats erronés de ChatGPT. Plus ils y recourent et moins ils sont moins performants et créatifs. Allant dans le même sens, une étude de Microsoft et de l’université Carnegie démontre que l’usage des IA génératives au travail diminue l’esprit critique.

    L’IA interactive, enfin, crée une relation avec l’utilisateur. L’université de Cambridge alerte sur l’essor de ces compagnons IA ouvrant la voie à la capture et la #manipulation de nos intentions. Ce n’est plus seulement l’#attention, mais l’#intention qui est l’objet de la machinerie algorithmique. Même les choix les plus ordinaires (quel film regarder ? quel cadeau offrir ?) sont délégués et toute faculté que l’on n’exerce plus finit par s’atrophier. Ces études ne sont pas anecdotiques, puisque le MIT a recensé pas moins de 777 #risques documentés scientifiquement de l’IA répartis en 23 catégories, dont la #dépendance_affective et la #perte_d’autonomie.

    Le « #capitalisme_numérique colonise tous les lieux que nous dés-habitons », écrit la philosophe Rouvroy. Il en est de même de nos esprits. Le temps d’écran est la continuation du temps de travail. La destruction de nos intelligences est le corollaire de la production au sein de ce #capitalisme. Pour nous maintenir dans un défilement morbide de pourriture cérébrale devant un écran, il faut d’abord nous transformer. La fainéantise d’Oblomov a remplacé le puissant Stakhanov.

    Alerte ! Après la télévision, les jeux vidéo, le rap, les réseaux sociaux numériques, voici la nouvelle innovation qui menace l’intelligence de l’humanité tout entière : l’IA. Les prophéties alarmistes réitérées à chaque nouveauté technologique, fleurissent sur la #crétinisation annoncée des masses, et encore plus sur celle d’une jeunesse déjà régulièrement qualifiée de crétine (digitale).

    Selon plusieurs études récentes, l’IA séduirait la population, fascinée par les #performances de l’outil. Beaucoup de bruit pour une banale évidence : l’absence ou la fragile #éducation – ici, au numérique – nuit gravement à l’exercice d’un esprit critique. Immense boîte noire, nourrie par d’innombrables corpus de textes et d’images, bien souvent sans le consentement de leurs auteurs, l’usage de l’IA générative nous pousse à interroger notre rapport aux #sources, à l’#information, à la #propriété_intellectuelle. Elle nous rappelle combien l’éducation est la clé d’un regard distancié et critique, d’un pouvoir d’agir informé sur le monde. Mais l’IA ne porte aucune responsabilité. Aucune.

    Ont une #responsabilité les professionnels de l’information qui jouent aux apprentis sorciers, se pâmant devant une IA « trop forte », s’émerveillant de ses #performances comme s’ils assistaient à une démonstration de magie. Ont une responsabilité ceux qui s’évertuent à pointer les « erreurs » commises par une IA, surpris qu’un programme conçu pour générer du contenu à partir de #modèles_statistiques « se trompe », et lui reprochant de nous attirer dans les limbes des approximations, méprises et autres faussetés. Dans les deux cas est alimenté le fantasme d’une IA autonome, quasi divine, que nous utilisons, impuissants.

    Prenons le temps. Ne nous jetons pas à corps et esprits perdus dans les multiples potentialités et/ou affres de l’IA. Le procès en crétinisme évite le vrai procès, citoyen celui-ci : de quelle IA voulons-nous ? De celle qui récupère des données que nous cédons sur le Web à des industries sans éthique ? De celle qui, à l’empreinte écologique colossale, condamne un peu plus (vite) l’avenir de notre planète ? De celle à laquelle nous déléguons jusqu’à notre créativité singulière au profit de l’hégémonie d’un savoir standardisé, aseptisé et parfois, pour ne pas dire bien souvent, biaisé ? De celle que l’on utilise pour contribuer à cette accélération dénoncée par Hartmut Rosa qui nous asservit chaque jour davantage aux dogmes les plus avilissants qui soient ?

    Prenons le temps. Celui de mesurer des choix, vertigineux mais aussi passionnants, qui nous reviennent. Celui de prendre nos responsabilités, individuelles et collectives, en décidant de la place que nous souhaitons accorder à une #innovation qui n’est en aucun cas toute-puissante. Celui de faire société, en exerçant notre capacité à « penser d’après nous-mêmes » selon l’intemporelle pensée de Condorcet. L’IA n’a ni cerveau ni valeurs. Nous si. À nous de jouer. Sérieusement.

    https://www.humanite.fr/en-debat/citoyennete/lia-va-t-elle-nous-rendre-cretins

    via @freakonometrics

  • Movimenti globali non occidentali
    https://scomodo.org/movimenti-globali-non-occidentali

    Introduzione Africa Asia Orientale Sud America Puoi trovare questo #Nucleo nel numero 63 a pagina 59 del giornale. Introduzione Il contributo che state leggendo è frutto di due mesi di lavoro che ci ha portato a confrontarci con attiviste e attivisti Under 30 africani, asiatici e sudamericani. Nei sessanta giorni durante i quali questo pezzo ha […] L’articolo Movimenti globali non occidentali proviene da Scomodo.

    #Nucleo_Territori #attivismo #movimenti_politici #under30

  • Semaine de #Formation et d’ateliers autour du #Podcast de création
    https://radioparleur.net/2025/03/31/semaine-de-formation-et-dateliers-autour-du-podcast-de-creation

    L’équipe de #Radio_Parleur vous invite à une semaine d’ateliers autour du podcast de création. Ces ateliers sont proposés à prix libre et auront lieu les 14, 15 et 16 mai 2025 Trois jours de formation et d’échanges de savoirs pour appréhender les outils de création #Sonore pour le podcast ! Du 14 au […] L’article Semaine de formation et d’ateliers autour du podcast de création est apparu en premier sur Radio Parleur.

    #Carousel_1 #Vie_de_la_rédaction #Atelier

  • #Daniel_Veron : « Le #rejet social des #travailleurs_migrants renforce leur attrait économique »

    Les travailleurs migrants sont souvent perçus comme indispensables pour l’économie de leur pays d’accueil, tout en étant stigmatisés et désignés comme indésirables. Cette apparente contradiction n’en est pas une, explique le sociologue Daniel Veron, maître de conférences à l’université de Caen et auteur de Le travail migrant, l’autre délocalisation (La Dispute, 2024).

    C’est justement parce que ces travailleurs étrangers sont stigmatisés qu’ils sont corvéables à merci et que leur embauche est si intéressante pour les employeurs, rappelle-t-il en soulignant notamment qu’avec l’intérim et l’ubérisation, les travailleurs sans papiers sont toujours les premières victimes de la précarisation du travail. Ils en sont même les cobayes, avant extension à l’ensemble des travailleurs.

    Le chercheur, qui voit dans le travail migrant une forme de « délocalisation sur place » et discute la notion de « métiers en tension », propose quelques pistes pour lutter contre le dumping social et améliorer le sort de ces travailleurs.

    Vous avez étudié l’exploitation moderne du travail des étrangers dans plusieurs pays (Argentine, France et Canada). Quand est-elle apparue et pourquoi ?

    Daniel Veron : L’histoire du recours à des déplacements de populations pour exploiter leur travail est très ancienne, on pourrait la faire remonter à l’esclavage. Mais dans sa forme moderne, cela se joue entre le XIXe et le XXe siècle, concomitamment au développement des Etats-nations et des balbutiements de la protection sociale. Les premières lois organisant la migration de travail apparaissent en même temps que les premières règles protégeant les droits des travailleurs, afin justement de commencer à contourner ces régulations, en faisant en sorte soit qu’elles ne s’appliquent pas aux étrangers, soit que le statut infériorisé de ces popula­tions justifie qu’on les paye – et les traite – mal.

    En France, comment se sont construites les politiques d’immigration qui font des travailleurs migrants des « indésirables mais indispensables » ?

    D. V. : L’édifice des politiques migratoires commence à se structurer au moment de la Première Guerre mondiale. Dès cette période, il oscille entre deux pôles. D’une part, la nécessité économique : des secteurs ont besoin de cette main-d’œuvre étrangère. D’autre part, ces mêmes personnes sont rejetées et pointées du doigt : on dénonce leur caractère inassimilable, en particulier si elles sont originaires des colonies françaises.

    On retrouve cette double logique dans d’autres pays, au Canada par exemple, où, à la fin du XIXe siècle, la migration chinoise est perçue à la fois comme une menace pour l’ordre social et racial, et comme indispensable, pour la construction des chemins de fer notamment.

    Ce qui apparaît comme une contradiction n’en est pourtant pas une. C’est précisément parce que ces hommes et ces femmes sont stigmatisés qu’ils sont désirables, d’un point de vue économique. Face à la dégradation de leurs conditions de vie, ils n’ont d’autre choix que d’accepter des conditions de travail au rabais et des salaires moindres. Leur relégation comme citoyens de seconde zone justifie ce traitement. Le rejet social renforce donc l’attrait économique.

    Dans votre livre, vous défendez l’idée que le travail migrant est une forme de « délocalisation sur place » des activités économiques non délocalisables ­physiquement. Pouvez-vous expliquer ?

    « Pour un certain nombre de secteurs dont la production n’est pas délocalisable, une opération équivalente est à l’œuvre, avec l’embauche des travailleurs sans papiers »

    D. V. : J’emprunte cette expression à l’anthropologue Emmanuel Terray 1, qui l’a forgée dès les années 1990 à propos, déjà, des travailleurs sans papiers. Pour un certain nombre de secteurs dont la production n’est pas délocalisable (le bâtiment, le nettoyage, l’aide à la personne, etc.), une opération équivalente est à l’œuvre, avec l’embauche de ces employés. Ils n’ont ainsi pas accès aux acquis et avantages sociaux dont bénéficie la main-d’œuvre locale en pleine possession de ses droits.

    Il existe en outre des formes légales de contournement, comme le travail détaché dans l’Union européenne. Ce dispositif permet d’asseoir une partie de la relation de travail sur la législation d’un autre pays et, in fine, de baisser le prix de certains segments de main-d’œuvre. Ce sont les faces légale et illégale d’une même pièce. Dans le premier cas, l’absence de droits permet de payer moins cher certains travailleurs, tandis que dans le second, c’est un montage légitime.

    Cette logique de délocalisation sur place est au cœur des métiers dits « en tension », dont le gouvernement est en train d’actualiser la liste et qui servira de base de référence pour accorder des titres de séjour aux travailleurs en situation irrégulière…

    D. V. : Tout à fait. Mais il y a un écueil important autour de la définition des secteurs dits en tension. On peut tout d’abord se demander si ce leitmotiv de la pénurie de main-d’œuvre ne relève pas d’une dimension plus qualitative que quantitative, une façon de dire que celles et ceux qui occupent ces emplois de facto ne seraient pas assez compétents, ce qui justifie de les payer moins cher.

    Et de fait, les présences et absences sur ces listes interrogent. Certains secteurs ne font pas face à des pénuries de main-d’œuvre, justement parce qu’ils recrutent beaucoup de salariés sans papiers. Ils ne sont donc pas sur la liste, voire n’y ont pas intérêt. Pour d’autres au contraire, cela facilite les recrutements de main-d’œuvre étrangère. Enfin, d’autres n’y sont pas parce que cela déboucherait sans doute, aux yeux du gouvernement, sur « trop » de régularisations.

    Vous écrivez que « le travail migrant est en première ligne des stratégies contemporaines du capital pour fissurer les institutions salariales ». Comment ?

    D. V. : A partir des années 1970, on assiste en France à deux mutations concomitantes. D’un côté, la désindustrialisation et la transformation de l’appareil productif accélèrent les phénomènes de sous-traitance et le développement de l’intérim. L’emploi se précarise et les étrangers sont les premiers touchés : ils ont supporté près de la moitié des suppressions d’effectifs dans l’industrie automobile entre 1975 et 1990. Ils subissent également de plein fouet l’expulsion du marché primaire du salariat, c’est-à-dire de l’emploi protégé par le contrat en CDI, vers le marché dit secondaire, avec des statuts plus précaires.

    « Depuis les années 1970, les travailleurs sans papiers subissent les premiers le mouvement de précarisation du monde du travail »

    De l’autre côté, les étrangers sont vulnérabilisés administrativement puisque la France met fin à l’immigration de travail en 1974 et instaure des politiques plus restrictives, qui produisent de l’illégalisation. Ainsi, depuis les années 1970, les travailleurs sans papiers subissent les premiers le mouvement de précarisation du monde du travail. Intérim structurel, travail au noir ou à temps partiel et multi-emploi pour les femmes dans le secteur domestique notamment, ubérisation aujourd’hui : ils sont systématiquement en première ligne face aux nouvelles formes d’emploi précaire. Ces innovations se diffusent bien sûr à d’autres franges du salariat et viennent fragiliser la protection du travail en général ainsi que les institutions salariales dans leur ensemble.

    Face à ces assauts contre les droits des travailleurs sans papiers, que faire ?

    D. V. : A chaque fois, l’exploitation du travail migrant repose sur la production d’un différentiel de traitement et donc de prix entre deux segments de main-d’œuvre. Ce qui crée, par répercussion, un effet de pression à la baisse sur les salaires et les conditions de travail de tous les travailleurs.

    Si l’on veut lutter contre ces effets de dumping social, il faut donc remédier à tout ce qui crée un différentiel de prix du travail, qu’il soit justifié par des formes légales (comme le travail détaché), par l’absence de droit (comme pour les sans-papiers), mais aussi parfois par des logiques racistes ou sexistes. Il est donc totalement contre-productif, pour qui défend les droits des salariés, de rendre la vie impossible aux personnes clandestines, à qui on refuse le droit au séjour.

    La remise en cause de l’aide médicale de l’Etat (AME), une proposition récurrente, réduirait les possibilités d’un arrêt de travail en cas de soucis de santé par exemple, renforçant l’effet d’emprisonnement dans le travail. La suppression de l’AME favoriserait au final ce différentiel de traitement. Pour améliorer les conditions salariales et de travail de toutes et tous, il faut donc exiger l’égalité pleine et entière pour les sans-papiers.

    https://www.alternatives-economiques.fr/daniel-veron-rejet-social-travailleurs-migrants-renforce-attra/00114504
    #migrations #économie #travail #travailleurs_étrangers #stigmatisation #corvéables #interim #ubérisation #précarisation #conditions_de_travail #sans-papiers #travailleurs_sans-papiers #cobayes #délocalisation_sur_place #métiers_en_tension #dumping #exploitation #déplacements_de_populations #esclavage #migration_de_travail #régulations #droits_des_travailleurs #indésirables #main-d'oeuvre_étrangère #menace #indispensabilité #désirabilité #attrait_économique #droits #travail_détaché #détachement #titres_de_séjour #régularisations #immigration_de_travail #illégalisation #emploi_précaire #salaires #dumping_social

    ping @karine4

    • Le travail migrant, l’autre délocalisation

      Alors que les lois anti-immigration s’empilent, durcissant chaque fois un peu plus les conditions des travailleur·ses migrant·es, la main-d’œuvre étrangère s’avère pourtant toujours aussi indispensable dans de nombreux secteurs (BTP, restauration, nettoyage, travail à domicile, etc.). Le recours à ce « travail migrant » se fait au travers d’une variété de statuts, légaux ou non, qui permettent la mise au travail des personnes migrantes dans des conditions moins favorables et plus intensives que celles qui ont cours sur le marché du travail français. Travailleurs et travailleuses « sans-papiers », « temporaires » ou « détaché·es » : le recours au travail migrant apparaît bien comme une modalité particulière de mise en œuvre d’une forme de « délocalisation », à ceci près qu’elle s’exerce « sur place ».

      Daniel Veron montre comment cette surexploitation des travailleur·ses migrant·es s’affirme comme l’un des outils cruciaux d’une dégradation générale des conditions de travail. Dès lors, le seul horizon pour déjouer la pression à la baisse sur les salaires et les conditions de travail ne peut passer que par la lutte pour l’égalité des droits de toutes et tous.

      https://ladispute.fr/catalogue/le-travail-migrant-lautre-delocalisation
      #livre #travail_migrant #délocalisation

  • #A69 : Atosca a menti. Signalement au parquet de Paris.

    https://www.mediapart.fr/journal/ecologie/220325/les-materiaux-perdus-de-l-autoroute-a69-anatomie-d-un-mensonge

    Pour la députée Arrighi, ce constat change totalement la donne. « Atosca a menti. Ils n’ont pas valorisé le coût de ces matériaux financièrement et environnementalement. Si cela avait été le cas, leur offre aurait été plus chère et l’État ne l’aurait peut‐être pas choisie. C’est du saucissonnage de procédure. Cela invalide le contrat », assure‐t‐elle.

    Signalement au parquet de Paris

    L’État a‑t‐il été trompé ? En a‑t‐il même conscience ? La question reste en suspens à ce stade. Interrogés, ni Atosca ni la préfecture d’Occitanie n’ont répondu aux questions de Mediacités.

    Christine Arrighi a, quant à elle, décidé de saisir la justice. Dans un signalement adressé au parquet de Paris, la députée alerte « sur la sincérité de la démarche des différentes parties prenantes au contrat » et sur « les manœuvres dolosives de la part du soumissionnaire Atosca ».

    Elle dénonce surtout « des faits susceptibles de constituer une infraction pénale », en l’occurrence « les déclarations mensongères éventuelles » de Martial Gerlinger devant une commission d’enquête parlementaire. Une infraction passible de trois ans d’emprisonnement et de 45 000 euros d’amende.

  • Routes des Canaries : sept corps retrouvés dans un canot à la dérive - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/63493/routes-des-canaries--sept-corps-retrouves-dans-un-canot-a-la-derive

    Routes des Canaries : sept corps retrouvés dans un canot à la dérive
    Par La rédaction Publié le : 19/03/2025
    Selon l’association Caminando Fronteras, une pirogue avec sept corps à l’intérieur a été retrouvée par les autorités marocaines ce week-end dans l’océan Atlantique. L’embarcation partie de Mauritanie tentait de rejoindre les Canaries espagnoles.
    Une embarcation partie de Mauritanie le 7 mars a été secourue ce week-end par les autorités marocaines après avoir passé neuf jours dans l’océan Atlantique, a indiqué Helena Maleno de l’association Caminando Fronteras à InfoMigrants. Sept corps se trouvaient à bord parmi les quelque 180 passagers.
    « Je ne sais pas de quoi sont mortes ces personnes », a ajouté la militante en contact avec les familles des victimes. « Peut-être de soif, de maladies... C’est tellement dur de passer neuf jours en mer ». La pirogue prenait la route des Canaries, à plus de 1 000 km de là. Elle a été localisée par les autorités espagnoles - contactées par Caminando Fronteras - qui ont ensuite délégué son sauvetage au royaume chérifien. Parmi les survivants se trouvaient « des femmes et des petits enfants ». Ils ont été ramenés à Dakhla, au sud du Maroc dans le Sahara occidental. Certains ont été transportés à l’hôpital.
    Les tragédies s’enchaînent depuis le début de l’année dans l’Atlantique. La semaine dernière, Helena Maleno évoquait déjà la disparition d’au moins 70 migrants dans la même zone. « Des pêcheurs marocains ont vu un canot en détresse loin de la côte, au beau milieu de l’Atlantique. Ils ont secouru 13 personnes, sous la supervision du MRCC (centre de sauvetage maritime) marocain », rapportait la militante. Les 13 rescapés - sur les 85 personnes initialement à bord - ont été déposés à Dakhla. Tous les exilés ont été hospitalisés « dans un état grave ».
    Deux mois avant, une cinquantaine de personnes, dont de nombreux Pakistanais, s’étaient déjà noyées après le naufrage de leur embarcation à la mi-janvier. La pirogue avait quitté la Mauritanie le 2 janvier avec 86 personnes à bord, selon la presse espagnole, avant de dériver plusieurs jours dans l’océan Atlantique. « Treize jours de traversée angoissée se sont écoulés sans que personne ne soit secouru », avait écrit l’activiste Helena Maleno, sur son profil X.
    D’autres bateaux dérivent encore plus loin, à des milliers de kilomètres des rives africaines. Le 30 janvier, un canot avec à l’intérieur 19 corps en état de décomposition avancée avait été retrouvé par les autorités de Saint-Kitts-et-Nevis, le plus petit État des Caraïbes. Certains victimes étaient originaires du Mali, d’après les documents d’identification retrouvés à bord, ce qui laisse penser que l’embarcation avait quitté les côtes ouest-africaines dans le but de rejoindre les Canaries espagnoles.
    En 2024, près de 10 000 personnes ont ainsi perdu la vie ou ont disparu en mer en essayant de gagner les îles espagnoles, contre 6 000 en 2023, selon un rapport publié fin décembre par Caminando Fronteras. Pour l’association, la route des Canaries est ainsi devenue « la plus meurtrière au monde ».Il faut compter au moins une semaine, plusieurs parfois, en haute mer, pour rejoindre les rives espagnoles des Canaries, distantes de 1 000 à 2 000 km depuis le Sénégal ou la Mauritanie.Beaucoup de pirogues se perdent dans l’immensité de l’océan. Les vents violents et les forts courants rendent la traversée très risquée, et peut faire dériver les canots surchargés et en mauvais état. De nombreux témoignages rapportent des voyages cauchemardesques soumis aux aléas météorologiques, aux avaries de moteur, à la soif et à la faim.

    #Covid-19#migrant#migration#maroc#mauritanie#canaries#atlantique#routemigratoire#mortalite#sante#migrationirreguliere

  • La guerre à l’#accès_aux_droits des étrangers

    Pour les avocats spécialisés en #droit_des_étrangers, la tâche est ardue. Ils occupent une position dominée dans leur champ, les lois évoluent très vite, et une nouvelle forme de #violence se fait jour, y compris contre les magistrats : des campagnes diffamatoires par des médias d’extrême droite – jusqu’à rendre publics les noms des « coupables de l’invasion migratoire ».
    Le gouvernement Bayrou, dans une continuité incrémentale avec l’orientation répressive déjà actée par les gouvernements Attal puis Barnier, est entré dans une #guerre ouverte contre les étrangers.

    L’arsenal lexical et juridique déployé en témoigne : de la #rhétorique de la « #submersion » à l’enterrement du #droit_du_sol à #Mayotte, en passant par la restriction drastique des conditions pour l’#admission_exceptionnelle_auséjour, l’attitude belliqueuse de l’exécutif et de ses alliés dans l’hémicycle n’a de cesse de s’affirmer et de s’assumer, quitte à remettre en cause l’#État_de_droit qui, selon Bruno Retailleau, ne serait désormais ni « intangible, ni sacré ».

    Il faut dire aussi que le vent xénophobe qui souffle sur l’Europe ne fait qu’encourager ces choix nationaux décomplexés : le Nouveau Pacte européen sur l’asile et l’immigration, adopté au printemps 2024 et dont le Plan français de mise en œuvre n’a pas été rendu public malgré les diverses sollicitations associatives, a déjà entériné le renforcement des contrôles aux frontières extérieures, la banalisation de l’#enfermement et du #fichage des étrangers[1],dans un souci de résister « aux situations de #crise et de #force_majeure ».

    C’est donc dans ce contexte politique hostile, caractérisé entre autres par une effervescence législative remarquable qui les oblige à se former constamment, que les avocats exercent leur métier. Ainsi, défendre les droits des personnes étrangères est difficile, d’abord et avant tout parce qu’ils en ont de moins en moins.

    Deuxièmement, les conditions pour exercer le métier afin de défendre ce qui reste de ces #droits peuvent être difficiles, notamment à cause des contraintes multiples d’ordre économique, symbolique ou encore procédural. Tout d’abord, ces professionnels savent qu’ils pratiquent un droit doublement « des pauvres » : d’une part, cette matière est plutôt dépréciée par une grande partie des collègues et magistrats, car souvent perçue comme un droit politique et de second rang, donnant lieu à des contentieux « de masse » répétitifs et donc inintéressants (on aurait plutôt envie de dire « déshumanisants ») ; d’autre part, ces mêmes clients ont souvent réellement des difficultés financières, ce qui explique que la rémunération de leur avocat passe fréquemment par l’#Aide_Juridictionnelle (AJ), dont le montant est loin d’évoluer suivant le taux d’inflation.

    Concernant les obstacles d’ordre procédural, la liste est longue. Que ce soit pour contester une décision d’éloignement du territoire ou une expulsion de terrain devenu lieu de vie informel, le travail de l’avocat doit se faire vite. Souvent, il ne peut être réalisé dans les temps que grâce aux collaborations avec des bénévoles associatifs déjà débordés et à bout de souffle, mais proches des situations de terrain, et donc seuls à même de collecter les nombreuses pièces à déposer pour la demande de l’AJ ou encore pour apporter les preuves des violences subies par les justiciables lors d’évacuations ou d’interpellations musclées. Pour gagner ? Pas autant de fois qu’espéré : les décisions de #justice décevantes sont légion, soit parce qu’elles interviennent ex post, lorsque la #réparation du tort n’est plus possible, soit parce qu’elles entérinent l’#impunité des responsables d’abus, soit parce que, même lorsqu’elles donnent raison aux plaignants, elles ne sont pas exécutées par les préfectures, ou encore elles ont peu de pouvoir dissuasif sur des pratiques policières ou administratives récidivantes.

    Enfin, même lorsque des droits des étrangers existent toujours sur le papier, en faire jouir les titulaires est un parcours du combattant : l’exemple de la #dématérialisation des services publics est un exemple flagrant. Assurément, Franz Kafka en aurait été très inspiré : toutes les démarches liées au #droit_au_séjour des étrangers doivent désormais se faire en ligne, alors que dans certaines préfectures l’impossibilité de prendre un rendez-vous en des temps compatibles avec le renouvellement du #titre_de_séjour fait plonger dans l’#irrégularité beaucoup de personnes parfois durablement installées et insérées professionnellement en France.

    Même la Défenseure des droits, dans un rapport rendu public le 11 décembre 2024, a épinglé l’#Administration_numérique_des_étrangers_en_France (#ANEF) en pointant du doigt sa #responsabilité en matière d’« #atteintes_massives » aux droits des usagers. Parmi ces derniers, les étrangers sont de plus en plus nombreux à faire appel à des avocats censés demander justice en cas de risque ou de perte du droit au séjour à la suite des couacs divers en #préfecture, dans sa version numérique ou non, comme dans le cas des « #refus_de_guichet ». Et encore une fois, pour les avocats il s’agit d’intenter des #procédures_d’urgence (les #référés), qui engorgent la #justice_administrative à cause de dysfonctionnements généralisés dont les responsables sont pourtant les guichets de ce qui reste du #service_public.

    Ces dysfonctionnements sont au cœur d’une stratégie sournoise et très efficace de #fabrication_de_sans-papiers, et les craintes des personnes étrangères sont d’ailleurs bien fondées : avec l’entrée en vigueur de la nouvelle #loi_immigration, dite Darmanin, les refus ou pertes de titre de séjours sont assorties d’obligations de quitter le territoire français (#OQTF), avec, à la clé, le risque d’enfermement en #Centre_de_Rétention_Administrative (#CRA) et d’#éloignement_du_territoire.

    Au vu du nombre grandissant d’étrangers déjà en situation irrégulière ou craignant de le devenir, des nouvelles entreprises privées y ont vu un marché lucratif : elles vendent en effet à ces clients potentiels des démarches censées faciliter leur #régularisation ou encore l’accès à la nationalité française. À coup de pubs sur les réseaux sociaux et dans le métro, puis de slogans aguicheurs (« Devenez citoyen français et démarrez une nouvelle vie ! ») et de visuels bleu-blanc-rouges, ces entreprises facturent des prestations de préparation de dossier à plusieurs centaines voire milliers d’euros, sans toutefois vérifier systématiquement l’éligibilité de la personne au titre demandé et donc sans même garantir le dépôt effectif du dossier[2].Qui sont donc ces magiciens autoproclamés des procédures, qui se font payer à prix d’or ? Les équipes sont présentées sur les sites de ces entreprises comme étant composées d’« experts spécialisés en démarches administratives », et encore de « conseillers dévoués ». Si l’accompagnement d’un avocat est nécessaire ou souhaité, mieux vaut aller voir ailleurs avant d’avoir signé le premier chèque…

    Les temps sont donc troubles. Et ils le sont aussi parce que les vrais professionnels du droit, celles et ceux qui ne cessent de se mettre à jour des derniers changements législatifs ou procéduraux, et de travailler en essayant de tenir les délais de plus en plus serrés de la justice (au rabais) des étrangers, sont ouvertement menacés.

    Le cas du hors-série n° 1 du magazine Frontières est exemplaire d’une attitude fascisante et décomplexée, déterminée à jeter le discrédit sur les avocats, les #magistrats et les #auxiliaires_de_justice (accompagnés bien sûr des ONG, associations, et universitaires « woke »), coupables de défendre les droits de celles et ceux que la fachosphère voudrait bien rayer de la catégorie de justiciables : les #étrangers. Discrédit qui devient #menace et #mise_en_danger, lorsque les noms, les prénoms, la fonction et le lieu d’exercice de ces maîtres à abattre sont rendus publics : en effet, ces supposés coupables du « #chaos_migratoire » sont explicitement identifiés dans ces pages. Plus précisément, plusieurs dizaines d’« #avocats_militants », profitant des dossiers de l’aide juridictionnelle pour « passer des vacances au soleil toute l’année », sont nommément pris à parti. Les magistrats ne sont pas épargnés dans cette cabale, et le magazine les épingle également.

    Plusieurs sonnettes d’alarme ont été tirées, du Conseil des barreaux européens (CCBE) au Conseil supérieur des tribunaux administratifs et des cours administratives d’appel (CSTA) : cette dernière instance relevant du Conseil d’État, généralement très discrète, s’est exprimée publiquement le 11 février dernier pour dénoncer sans ambiguïté les injures et menaces proférées nominativement à l’encontre d’avocats et #juges, ainsi que la mise en cause de l’#indépendance et de l’#impartialité de la justice administrative, estimant que « toutes les suites pénales susceptibles d’être engagées doivent l’être ». La matière pour le faire ne semble pas manquer, et des #plaintes avec constitution de partie civile ont déjà été déposées par le passé par des magistrats, donnant lieu à des contentieux pénaux dont certains sont encore en cours. Mais face à la montée des récriminations violentes contre les juges « rouges », plusieurs juridictions s’organisent pour attribuer la #protection_fonctionnelle à leur personnel.
    Et ce n’est pas bon signe.

    Malgré le soutien de #Gérald_Darmanin aux magistrats menacés, dans ses nouvelles fonctions de Ministre de la Justice, son homologue de l’Intérieur a repris un vieux cheval de bataille qui revient à fustiger la supposée « #confiscation_du_pouvoir_normatif » par les juridictions européennes ou nationales : en défendant la légitimité du #non-respect_du_droit lorsqu’il est considéré incompatible avec les principes nationaux, une brèche de plus a été ouverte par #Bruno_Retailleau pour qui « on doit changer la loi. Aujourd’hui, on a quantité de règles juridiques qui ne protègent pas la société française ».

    En réalité, Gérald Darmanin doit en partager le raisonnement, puisque, lorsqu’il était lui-même à l’Intérieur, il avait osé autoriser l’expulsion d’un ressortissant Ouzbèke soupçonné de radicalisation malgré la décision contraire de la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH), pour ensuite être débouté par le juge des référés du Conseil d’État qui avait enjoint sa réadmission. Ce #contrôle_juridictionnel est considéré par un nombre croissant d’élus, et d’internautes violents, comme excessif et nuisible à l’efficacité du maintien de l’ordre. De là à traiter les avocats et magistrats « fautifs » de trop brider les ambitions sécuritaires du gouvernement comme des ennemis intérieurs, il n’y a qu’un pas.

    Les plus optimistes pourront toujours considérer le #Conseil_Constitutionnel comme le dernier rempart vis-à-vis des risques d’ingérence de l’exécutif sur le judiciaire. Mais que peut-on attendre de cette institution et de son #impartialité, lorsque l’on sait que les « Sages » sont souvent d’anciens professionnels de la politique, peu ou pas formés au droit, dont #Richard_Ferrand, à peine nommé, est un exemple parfait ?

    L’histoire nous le dira. En attendant, il serait opportun de penser à faire front.

    https://aoc.media/analyse/2025/03/16/la-guerre-a-lacces-aux-droits-des-etrangers
    #mots #vocabulaire #terminologie #Etat_de_droit #xénophobie #contrôles_frontaliers #avocats #juges_rouges
    ping @reka @isskein @karine4

  • Mutares, fonds vautours, toute cette finance qui détruit le tissu productif plus vite que de nature.
    Faut vraiment faire un truc, c’est eux les ennemis de classe.

    (perso, je suis pour envoyer les tanks quand une usine risque de fermer, confiscation, nationalisation)

    Mutares, ce fonds adoubé par Macron qui coule l’industrie française
    https://www.mediapart.fr/journal/economie-et-social/110325/mutares-ce-fonds-adoube-par-macron-qui-coule-l-industrie-francaise

    Méconnu du grand public, le fonds d’investissement allemand ferme usine sur usine en France ces dernières semaines. Pourtant, contre toute attente, il a récemment reçu un courrier de félicitations du président de la République.

    #attac

  • Il balance tout sur la #corruption et les magouilles des politiques

    https://www.youtube.com/watch?v=eqNpAVgoLsc

    Délinquance financière : la commission d’enquête du Sénat lance ses travaux

    La commission d’enquête constituée aux fins d’évaluer les outils de la #lutte contre la délinquance financière, la #criminalité_organisée et le contournement des #sanctions_internationales, en France et en Europe, et de proposer des mesures face aux nouveaux défis, créée à l’initiative du groupe Union Centriste, s’est réunie le 29 janvier 2025 pour constituer son bureau et lancer ses travaux.

    La prise de conscience de la réalité de l’emprise de la criminalité organisée en France est récente. Elle l’est plus encore s’agissant de l’ampleur des masses financières liées aux activités criminelles et à l’impact de ces sommes sur l’économie et la société. Des sujets aussi variés que la traite des êtres humains, la contrefaçon, le recours aux cryptomonnaies et la vente d’or se trouvent liés par le recours aux réseaux financiers criminels.

    La commission d’enquête se penchera sur la question du blanchiment et du financement de la criminalité organisée. Quels en sont les instruments ? Quels sont les moyens de prévention et d’entrave dont dispose la France ? Quelle est leur efficacité ? Comment s’articulent luttes au niveau national et au niveau international ? Tels sont les thèmes sur lesquels se penchera la commission d’enquête dans les mois à venir, dans le prolongement des travaux récents du Sénat.

    La commission d’enquête engagera ses auditions dès le 6 février 2025 et achèvera ses travaux au plus tard le 18 juin 2025.

    Elle a composé son bureau comme suit :

    Président :

    – Raphaël Daubet (Rassemblement Démocratique et Social Européen)

    Rapporteur :

    – Nathalie Goulet (Union Centriste)

    Vice-présidents :

    - Marc-Philippe Daubresse (Les Républicains)
    - Nadine Bellurot (Les Républicains)
    - André Reichardt (Les Républicains)
    - Hussein Bourgi (Socialiste, Écologiste et Républicain)
    - Patrice Joly (Socialiste, Écologiste et Républicain)
    - Sylvie Vermeillet (Union Centriste)
    - Dominique Theophile (Rassemblement des démocrates, progressistes et indépendants)
    - Pascal Savoldelli (Communiste Républicain Citoyen et Écologiste - Kanaky)
    - Dany Wattebled (Les Indépendants – République et Territoires)
    - Grégory Blanc (Écologiste – Solidarité et Territoires)

    https://www.senat.fr/salle-de-presse/communiques-de-presse/presse/29-01-2025/delinquance-financiere-la-commission-denquete-du-senat-lance-ses-travaux.html

    #Fabrice_Arfi #condamnations #France #politiques #pouvoir #justice #commission_d'enquête #délinquance_financière #cour_de_justice_de_la_République #tribunal_d'exception #argent #médias #procès_de_la_justice #détournement_de_fonds_publics #République_des_juges #sentiment_d'impunité #fraudes_fiscales #crime_financier #délit_financier #atteintes_à_la_probité #justice_financière #criminalité_financière #paradis_fiscaux #syndrome_des_silos #hybridation #mafia #narcotrafic

  • Crise de l’UE : Chute ou Sortie ? – Jacques Nikonoff

    L’Union européenne traverse une crise sans précédent, isolée sur la scène internationale et confrontée à des défis économiques et politiques majeurs.

    Les négociations directes entre Donald Trump et Vladimir Poutine pour imposer la paix en Ukraine, ainsi que les victoires des partis patriotes au sein de l’UE, illustrent une dynamique de fragmentation qui menace l’unité européenne.

    https://www.youtube.com/watch?v=E-3l_EFuKl8

    Jacques Nikonoff, membre fondateur de la Fondation Marc-Bloch et de l’association Attac.

    #attac #analyse #france #politique #oligarchie #ue #néolibéralisme #climat #otan #capitalisme #international #écologie #économie #altermondialisme #finance #dette #Roumanie #afd

  • #algorithms are breaking how we think
    https://www.youtube.com/watch?v=QEJpZjg8GuA

    Ce podcast explore le concept de la "complaisance algorithmique", défini par l’orateur comme une tendance croissante à laisser les algorithmes des plateformes numériques, en particulier les réseaux sociaux et les moteurs de recherche, déterminer ce que les utilisateurs voient et consomment en ligne, au détriment de leur propre curiosité, de leur pensée critique et de leur capacité à rechercher activement l’information. L’orateur introduit le sujet en démontrant la facilité avec laquelle on peut trouver des informations détaillées sur un objet ancien (une radio vintage) en utilisant des techniques de recherche en ligne basiques et l’observation attentive. Il utilise cet exemple pour contraster avec ce qu’il perçoit comme une perte de cette capacité et de cette volonté chez de nombreux (...)

    #decisionmaking #choice #attention #focus #intention #cognition #algorithmiccomplacency #automation #agency #delegation #rant #control #recommendation #curation #curiosity #imagination #relationship #socialmedia #contextcollapse #context #conversation #respect #polarization #introspection #thinking #criticalthinking #ACS #influence #artificialintelligence #bestof

  • Contre l’#obscurantisme d’extrême-droite, aux États-Unis comme ailleurs, nous défendons une #science inclusive, au service du bien commun

    Scientifiques en rébellion affirme sa #solidarité avec la campagne « #Stand_Up_for_Science » lancée aux USA et condamne les violentes #attaques contre les universitaires et chercheur·euses et contre plusieurs agences fédérales scientifiques, médicales, humanitaires et environnementales menée par le tandem Donald Trump – Elon Musk aux États-Unis. L’histoire nous rappelle que l’obscurantisme est un outil stratégique des régimes d’extrême-droite, qui muselle l’expression de l’esprit critique et bride l’autonomie des communautés scientifiques et intellectuelles (journalisme, enseignement, art, militantisme, syndicalisme…). C’est le danger que représentent ces régimes qui avait déjà amené notre collectif à se mobiliser lors de la campagne des législatives de 2024 en France.

    Aux États-Unis, le pouvoir en place montre sa volonté de faire disparaître des pans entiers de savoirs, de museler certains domaines scientifiques et de dénaturer les faits jusqu’à les ré-écrire. Cela passe par l’effacement de données, un lexique de termes proscrits pour toute demande de financement de projets de recherche, l’interdiction pour les collègues d’accéder à leurs bureaux et de communiquer avec des collaborateur·rices d’autres pays et avec les media, ou encore l’incitation à la dénonciation des collègues qui ne se plient pas aux diktats. En bref, la mise au pas d’instituts de recherche, d’enseignement, de santé et autres organismes publics. En France, les offensives contre les chercheur·euses et les institutions scientifiques, souvent alimentées par le gouvernement lui-même, se multiplient. Elles sont à ce stade moins spectaculaires mais procèdent d’une logique similaire et se déploient avec une violence d’autant plus déstabilisante qu’elle est plus sournoise : menaces sur l’Office français de la biodiversité (OFB) et l’Agence nationale de la sécurité sanitaire de l’alimentation (ANSES) pour ne citer qu’eux, reculs multiples sur les normes environnementales et de santé, disqualification des universités, interdiction d’évènements académiques destinés à éclairer le contexte de la guerre à Gaza... Comme toutes les formes de violences, ces attaques nous éloignent d’une société apaisée et lucide, apte à débattre de manière constructive et éclairée, et capable de se mobiliser pour relever les défis qui permettront de maintenir une planète vivable pour toutes et tous.

    Le récit obscurantiste d’extrême-droite parvient malheureusement aujourd’hui à séduire à partir d’une recette nauséabonde, déjà éprouvée dans l’histoire : 1. Valorisation de la soumission à un pouvoir autoritaire, 2. Discriminations des minorités et rejet de tous les mouvements d’entraide, de solidarité et d’inclusion, 3. Négationnisme scientifique et criminalisation des lanceur·euses d’alerte – écologistes, scientifiques, féministes, etc., 4. Déni de l’action anthropique dans le changement climatique et l’effondrement de la biodiversité, allié à un techno-solutionnisme dystopique, destiné à préserver les intérêts économiques court-termistes d’une oligarchie.

    Scientifiques en rébellion revendique la nécessité pour nos sociétés de mobiliser des connaissances scientifiques plurielles, pour comprendre et accompagner avec prudence, précaution et humilité les transformations majeures et inédites que nous devons dès maintenant engager. Nous défendons avec force le dialogue entre sciences et société et refusons de nous laisser réduire à la caricature d’une caste de scientifiques arc-boutée sur un privilège symbolique et matériel menacé. Pour cela, en tant que scientifiques, il nous faut interagir plus et mieux avec la société civile, pour allier justice sociale et respect des limites planétaires et du vivant, en nous démarquant résolument des intérêts misanthropiques et écocidaires de quelques milliardaires de la tech, de l’agro-industrie ou du luxe… Ceux-ci ont des noms. Aux États-Unis, on trouve Elon Musk et d’autres patrons des GAFAM rangés derrière Donald Trump. En France, l’ambiance plus feutrée ne saurait dissimuler la menace. Elle est portée par un Vincent Bolloré ou un Pierre-Édouard Stérin, et par leurs soutiens politiques, qu’ils appartiennent à l’extrême-droite d’opposition comme Jordan Bardella, à ce qu’on peut qualifier d’extrême-droite de gouvernement comme Bruno Retailleau, ou encore aux libéraux de droite autoritaire comme Emmanuel Macron.

    Solidaires des scientifiques états-unien·nes et de toutes les personnes attaquées par un ordre néo-fasciste, nous appelons toutes les communautés scientifiques et celles qui les environnent (syndicats, établissements publics scientifiques, etc.) à entrer ensemble en résistance, pour garantir notre capacité à produire des connaissances, pour et en tant que bien commun, et endiguer la peste obscurantiste.

    https://scientifiquesenrebellion.fr/textes/positionnements/contre-l-obscurantisme-d-extreme-droite-aux-etats-unis-comm
    #recherche #scientifiques_en_rébellion #ESR #USA #Etats-Unis #lettre_ouverte

  • Gedenken an Hanau-Anschlag: SPD, CDU und FDP schikanieren Terror-Betroffene
    Yağmur Ekim Çay
    https://taz.de/Gedenken-an-Hanau-Anschlag/!6071189

    Die Mutter des ermordeten Sedat Gürbüz hat die kommunale Koalition in Hanau kritisiert. Nun will diese das Gedenken so nicht mehr zulassen .

    Le racisme des petits provinciaux irresponsables frappe les parents des victimes de l’attentat xénophobe de Hanau

    21.2.2025 von Yağmur Ekim Çay - Hanau, 19. Februar: Emis Gürbüz, Mutter des ermordeten Sedat Gürbüz spricht bei der Gedenkveranstaltung der Stadt   Foto: Patrick Schreiber/imago

    Hanau taz | In Hanau hat die kommunale Koalition aus SPD, CDU und FDP verkündet, künftig nicht mehr wie bisher der Opfer des rassistischen Terroranschlags gedenken zu wollen. Begründet hat sie dies mit der Meinungsäußerung einer Opfermutter. Diese hatte bei einer Gedenkveranstaltung am Mittwoch die Stadt kritisiert.

    „Ich werde bestraft, weil ich mich nicht beuge“, kritisiert Emis Gürbüz, die Mutter, des ermordeten Sedat Gürbüz, die Erklärung der Koalition. Diese hatte sich in einer Pressemitteilung am Freitag gegen die Mutter des Ermordeten gewandt.

    Darin heißt es, Gürbüz habe sich bei der Gedenkveranstaltung „mit schockierenden Äußerungen zu Wort gemeldet“. Tatsächlich hatte sie in ihrer Rede erklärt, dass „die Stadt Hanau die Verantwortung für den 19. Februar 2020“ trage und „schuldig“ sei. Der Täter habe vor seiner Tat Briefe geschrieben, die ignoriert worden seien. Zudem sei gegen die verschlossene Notausgangstür am Tatort nichts unternommen worden.

    „Die Fehler, Versäumnisse und Fahrlässigkeiten der Stadt Hanau haben neun jungen Menschen das Leben gekostet“, hatte Gürbüz am Mittwoch gesagt und eine Verantwortungsübernahme gefordert. „Hätte die Stadt ihre Aufgaben ordnungsgemäß erfüllt, wären diese Kinder heute am Leben.“

    Die Koalition wirft Gürbüz „Agitation“ vor

    Stattdessen schreiben die Hanauer Politiker in der Pressemitteilung, auch mit dem „furchtbaren Tod ihres Sohnes Sedat“ sei „nicht jede Rede von Frau Gürbüz zu rechtfertigen“. Sie werfen ihr vor, das „Gedenken zur politischen Agitation genutzt“ zu haben.

    „Bei allem Verständnis für die Trauer“ verlangte der Vorsitzende der Hanauer FDP-Fraktion, Henrik Statz, „Respekt und Achtung gegenüber Bund, Land, Stadt sowie den anderen Opferfamilien“. Der CDU-Fraktionsvorsitzende Pascal Reddig warf Gürbüz vor, die Gedenkveranstaltung genutzt zu haben, um „rückwärtsgewandt zu spalten und die schreckliche Tat zu instrumentalisieren“. Für die Zukunft stellte die Koalition klar, es werde derlei Gedenkveranstaltung in Hanau nicht mehr geben.

    Falschbehauptung der Koalition über Gürbüz

    Darüber hinaus wirft die Koalition aus SPD, CDU und FDP Emis Gürbüz vor, bei der Premiere des Films „Das Deutsche Volk“ auf der Berlinale gesagt zu haben, dass sie Deutschland, Hanau und den Hanauer Oberbürgermeister hasse. Das wies Gürbüz zurück. Dass eine derartige Aussage nicht gefallen sei, bestätigten auf Nachfrage der taz weitere Premieren-Gäste.

    Gürbüz selbst sagt dazu: „Ich habe mich immer bei allen Deutschen, die mich seit Jahren begleiten, von ganzem Herzen bedankt.“ Es mache sie betroffen, dass man sich weiterhin so mit ihr beschäftige, nach dem ihr Kind ermordet wurde. „Was wollen sie von mir noch?“, fragt sie.
    Vermischung mit Privatangelegenheiten

    Die Koalition merkte an, dass Gürbüz aktuell die deutsche Staatsbürgerschaft beantrage, und stellte die Frage: „Warum sie bei einer derartigen Gefühlslage die deutsche Staatsbürgerschaft beantrage, bleibt wohl ihr Geheimnis.“ Die Betroffene kritisierte, dass ihr privates Anliegen thematisiert werde.

    Die SPD-Fraktionsvorsitzende Ute Schwarzenberger erklärte zudem, sie wünsche „Frau Gürbüz die Kraft, ihren Hass zu überwinden, um sich künftig respektvoll zu äußern“.

    Armin Kurtović, dessen Sohn Hamza Kurtović ebenfalls bei dem Anschlag am 19. Februar 2020 in Hanau ermordet wurde, kritisierte die kommunale Koalition scharf. „Anstatt die Verantwortung für ihr Versagen zu übernehmen, startet der Oberbürgermeister mit dem Magistrat eine Gegenoffensive – wie immer“, sagte Kurtović der taz.

    #Allemagne #Hesse#Hanau #attentat #racisme #xénophobie #politique