• Lutte contre l’immigration irrégulière : 361 candidats, dont 29 femmes et 51 mineurs interpellés en 2 jours
    https://www.dakaractu.com/Lutte-contre-l-immigration-irreguliere-361-candidats-dont-29-femmes-et-51

    Lutte contre l’immigration irrégulière : 361 candidats, dont 29 femmes et 51 mineurs interpellés en 2 jours
    La Marine nationale a intercepté, les 20 et 21 octobre 2023, trois pirogues transportant au total 361 candidats à l’émigration irrégulière dont 29 femmes et 51 mineurs. Les migrants ont été débarqués à la BNAFG et remis aux services compétents de l’État.

    #Covid-19#migrant#migration#senegal#migrationirreguliere#emigration#routemigratoire#atlantique#traversee#controle#frontiere#politiquemigratoire

  • En Espagne, 280 migrants arrivent à bord d’une embarcation aux Canaries
    https://www.lemonde.fr/international/article/2023/10/04/en-espagne-280-migrants-arrivent-a-bord-d-une-embarcation-aux-canaries_61922

    En Espagne, 280 migrants arrivent à bord d’une embarcation aux Canaries
    Il s’agit du plus grand nombre de passagers jamais arrivés sur un seul bateau, en empruntant l’une des routes migratoires les plus dangereuses au monde.
    Le Monde avec AFP
    Publié le 04 octobre 2023 à 03h10, modifié le 04 octobre 2023 à 07h15
    Deux cent quatre-vingts migrants, tous vivants, sont arrivés, mardi 3 octobre, à bord d’un seul et même bateau sur une île de l’archipel espagnol des Canaries, ont fait savoir, à l’Agence France-Presse (AFP), les secours en mer. Parmi ces personnes, 278 étaient des hommes et dix étaient des mineurs, ont-ils précisé. Il s’agit du plus grand nombre de passagers jamais arrivés sur une seule embarcation.
    Les migrants, d’origine « subsaharienne » selon les sauveteurs en mer, ont été pris en charge à leur arrivée alors que leur bateau était proche du port de La Restinga, sur l’île d’El Hierro.Pour la seule journée de mardi, El Hierro a vu un demi-millier d’arrivées, un chiffre rare pour cette petite île, la plus à l’ouest des Canaries. Les services d’urgence évoquent un autre bateau secouru avec 127 personnes à bord, ainsi qu’une autre embarcation avec 79 migrants. L’Espagne, et tout particulièrement l’archipel des Canaries, au large des côtes africaines, est l’une des principales portes d’entrée des migrants clandestins en Europe. Les Canaries ont vu arriver 14 976 migrants entre le 1er janvier et le 30 septembre, soit une hausse de 19,8 % par rapport à la même période de 2022, d’après les derniers chiffres du ministère de l’intérieur espagnol.
    Depuis quelques années, la route migratoire vers les Canaries est particulièrement empruntée en raison du durcissement des contrôles en Méditerranée. Les naufrages y sont fréquents, la traversée étant particulièrement dangereuse. Des ONG font régulièrement état de naufrages meurtriers – dont les bilans non officiels se chiffrent, selon elles, en dizaines, sinon centaines de morts – dans les eaux marocaines, espagnoles ou internationales. Depuis le début de 2023, 140 migrants sont morts ou ont disparu dans cette traversée, selon des données de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) reçues début septembre. L’ONG espagnole Caminando Fronteras, qui, à la différence de l’OIM, s’appuie sur des appels d’urgence avec les clandestins en mer ou leurs proches, estime que 778 migrants sont morts ou ont disparu sur cette route migratoire au premier semestre.

    #Covid-19#migrant#migration#espagne#canaries#routemigratoire#atlantique#maroc#migrationirreguliere#ue#oim#mediterranee#afriquesubsaharienne

  • Au Maroc, « la #montagne a été trop longtemps marginalisée »

    La géographe marocaine #Fatima_Gebrati, spécialiste du Haut Atlas de Marrakech, souligne l’insuffisance de l’#aménagement_du_territoire dans les zones les plus violemment frappées par le #séisme. Une #marginalisation qui commence dès la période coloniale.

    Autour d’elle, le décor est apocalyptique. Lundi 11 septembre, la géographe marocaine Fatima Gebrati roule en direction de Talat N’Yacoub, une commune de la province d’#El-Haouz, pulvérisée par le séisme – même les bâtiments construits aux normes antisismiques. Elle y achemine de l’aide humanitaire aux victimes livrées à elles-mêmes.

    Elle est aussi l’autrice d’une thèse sur la mobilisation territoriale des acteurs du développement local dans le Haut Atlas de Marrakech, soutenue en 2004. Un travail qu’elle a poursuivi depuis, à l’université Cadi Ayyad. Dans un entretien à Mediapart, elle déplore les efforts insuffisants de l’État marocain pour aménager les territoires de montagne, particulièrement meurtris par le séisme.

    Mediapart : Quelles leçons tirez-vous du séisme survenu vendredi 8 septembre ?

    Fatima Gebrati : Il faut revoir l’aménagement du territoire au #Maroc principalement dans les #zones_de_montagne. L’État a fourni des efforts qui restent insuffisants. Ce séisme nous l’apprend encore de manière dramatique. J’espère qu’il va y avoir une prise de conscience et une vraie volonté au sein du gouvernement pour repenser les politiques publiques et l’aménagement du territoire.

    La montagne a été trop longtemps marginalisée en matière d’aménagements du territoire. Les raisons sont multiples et la première a à voir avec la #colonisation du Maroc par la #France. Bien avant l’indépendance, dès la colonisation, l’État a concentré ses efforts de développements dans les plaines. Comme la Tunisie ou l’Algérie, le Maroc a constitué un laboratoire d’#expérimentations. Des #barrages ont été créés pour alimenter la France, « le territoire mère », en matière agricole, industrielle, pas pour les beaux yeux des Marocains.

    Seul le « #Maroc_utile » et non « l’inutile » comptait pour la France, comme l’affirmait le maréchal #Lyautey [le grand artisan de la #colonisation_française – ndlr]. Ce Maroc « inutile », c’était la montagne, la #marge qui a une connotation politique. C’est dans les montagnes que la lutte contre la colonisation a été la plus farouche.

    Après l’indépendance, l’État a fait des efforts dans plusieurs domaines mais les sédiments hérités de la colonisation demeurent très lourds, jusqu’à aujourd’hui. Malgré les nombreux programmes dédiés, on n’a pas réussi à combler le vide et les failles qui existent sur ces territoires.

    Le plus grand déficit demeure l’aménagement du territoire. L’état des routes est catastrophique, il n’y a pas assez de routes, pas assez de connexions. Il faut renforcer le tissu routier, construire d’autres routes, désenclaver. Au niveau du bâti, les politiques ne sont pas à la hauteur. Des villages entiers se sont effondrés comme des châteaux de cartes.

    On ne s’est jamais posé la question au Maroc de savoir comment construire les maisons en montagne. Faut-il le faire en béton et autres matériaux modernes ou inventer un modèle qui préserve la spécificité des zones montagneuses et les protège des catastrophes naturelles ? C’est d’autant plus invraisemblable que les montagnes du Haut #Atlas de Marrakech sont un berceau de la civilisation marocaine à l’époque des Almoravides et des Almohades.

    Comment expliquez-vous que ce soit la société civile qui pallie depuis des années au Maroc, tout particulièrement dans les zones les plus marginalisées, les défaillances de l’État jusqu’à l’électrification ou l’aménagement des routes ?

    À la fin des années 1990, alors qu’émergeait la notion de développement durable, on a assisté à une certaine effervescence de la société civile, d’associations locales, et à une forte mobilisation d’ONG nationales et internationales. Elles ont commencé à intervenir dans le #Haut_Atlas. Dans certaines vallées, des développements touristiques ont vu le jour comme dans la vallée de Rheraya dans la province d’El-Haouz. Des microprojets locaux ont permis de ramener l’électricité avec un groupe électrogène, puis d’électrifier un douar [village – ndlr], comme Tachdirt, bien avant l’électrification menée par l’État.

    De nombreuses études ont été réalisées pour comprendre la réalité de la montagne et orienter l’État. Malheureusement, les universitaires marocains n’ont pas l’oreille du gouvernement. Nos travaux de recherche sont restés dans les tiroirs de nos universités. Deux programmes essentiels ont été investis par l’État à partir des années 1990 – l’électrification du monde rural et l’accès à l’eau potable, deux nécessités vitales –, puis dans un autre temps, la scolarisation. Des efforts colossaux ont été réalisés mais ils restent insuffisants.

    Ces régions rurales et montagneuses sont-elles marginalisées parce qu’elles sont #berbères ou plutôt #amazighes – « berbère » étant un terme colonial ?

    C’est très difficile de vous répondre. Je considère que la marginalisation de ces territoires est plus économique que politique. Après l’indépendance, le Maroc s’est retrouvé considérablement affaibli. L’État colonial a tout pompé, volé, les caisses étaient vides.

    Le Maroc s’est retrouvé sans ressources financières ou humaines puisque de nombreux hommes ont donné leur sang pour libérer le pays. Il fallait orienter l’#économie du Maroc. Le choix s’est porté sur l’#industrie et l’#agriculture. Ce fut un échec. Puis le Maroc a ciblé l’essor économique par le #tourisme. À la fin des années 60, les premières infrastructures ont été construites, des hôtels, des aéroports, des personnels ont été formés.

    Mais ces piliers restent fragiles, l’agriculture, par exemple, est soumise aux précipitations. Si une saison est sèche, le Maroc souffre. Quant au tourisme, on a vu la fragilité du secteur avec le tourisme quand, notamment, Marrakech est devenue une ville fantôme pendant la pandémie de Covid-19. Il faut créer d’autres pôles économiques aux alentours des pôles régionaux, créer de l’infrastructure de base, renforcer le tissu économique pour limiter le taux de chômage, insérer les jeunes. Le tourisme en fait partie mais il ne doit pas être tout.

    https://www.mediapart.fr/journal/international/110923/au-maroc-la-montagne-ete-trop-longtemps-marginalisee

    • Séisme. Maroc : le silence gênant de Mohammed VI
      https://www.courrierinternational.com/article/seisme-maroc-le-silence-genant-de-mohammed-vi

      Depuis Paris, où il séjournait, Mohammed VI a tardé à s’exprimer après le terrible tremblement de terre qui a frappé son pays, s’étonne la presse internationale.

      Depuis la France, où il séjournait, le monarque marocain s’est exprimé le 9 septembre au soir, à travers une déclaration officielle dans laquelle il décrétait trois jours de deuil et ordonnait le déploiement d’un programme d’urgence pour venir en aide aux victimes.

      Mais jusqu’à la publication, détaille l’hebdomadaire espagnol, le royal silence a contraint toutes les autres autorités marocaines à adopter la même attitude. Ni le chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, pourtant originaire de la région touchée, ni le ministre de l’Intérieur, Abdelouafi Laftit, ne se sont exprimés ni ne se sont rendus dans les endroits les plus durement touchés par le tremblement de terre. À l’échelon local, même absence de réaction et attentisme des autorités.
      Le seul membre de la famille royale à avoir dérogé à cette réserve du roi a été le prince Moulay Hicham, son cousin germain. Le “Prince rouge”, son surnom en raison de ses positions réformatrices sur la monarchie, a exprimé sa solidarité avec le peuple marocain depuis sa résidence de Boston.

  • Près de 170 migrants secourus renvoyés au Sénégal après le refus de la Mauritanie de les accueillir
    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2023/08/31/senegal-pres-de-170-migrants-secourus-renvoyes-apres-le-refus-de-la-mauritan

    Près de 170 migrants secourus renvoyés au Sénégal après le refus de la Mauritanie de les accueillir
    Depuis le jeudi 24 août, les migrants étaient bloqués à bord d’un navire de la garde civile espagnole près des côtes mauritaniennes.
    Le Monde avec AP
    Près de 170 migrants sont rentrés au Sénégal mercredi 30 août après avoir passé près d’une semaine dans un bateau de sauvetage espagnol. Le maire adjoint Lamine Ndiaye a confirmé que 168 migrants avaient été transférés en toute sécurité d’un navire espagnol aux autorités sénégalaises. Ils devaient arriver à Dakar par voie maritime mercredi soir. Depuis jeudi, les migrants étaient bloqués à bord d’un navire de la garde civile espagnole près de la Mauritanie, après que les autorités de ce pays ont refusé de les laisser débarquer, selon les médias espagnols. La garde civile est l’une des deux forces de police nationales en Espagne. Depuis des années, elle collabore avec les autorités locales de Mauritanie et du Sénégal pour tenter d’empêcher les migrants d’essayer d’atteindre les îles Canaries, un archipel de l’océan Atlantique situé au large de la côte nord-ouest de l’Afrique.
    L’équipage du bateau espagnol a passé des jours en mer avec les survivants et, à plusieurs reprises, a tiré des coups de feu en l’air pour réprimer les tentatives d’émeute, selon un message partagé par le compte du syndicat représentant les membres de la garde civile sur X (anciennement Twitter).
    Ces derniers mois, on a assisté à un afflux de migrants en provenance du Sénégal, qui doivent naviguer vers le nord en passant par la Mauritanie pour atteindre les Canaries. Les autorités mauritaniennes ont refusé de commenter les raisons pour lesquelles les migrants ont été empêchés de débarquer sur ses côtes. Le droit maritime international prévoit que toute personne en détresse en mer doit être secourue et ramenée au port le plus proche.

    #Covid-19#migrant#migration#senegal#mauritanie#canaries#routemigratoire#atlantique#retour

  • Au Sénégal, Fass Boye, port d’embarquement clandestin pour les Canaries
    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2023/08/29/au-senegal-fass-boye-port-d-embarquement-clandestin-pour-les-canaries_618699

    Au Sénégal, Fass Boye, port d’embarquement clandestin pour les Canaries
    Plus de 1 500 km séparent le village de pêcheurs du territoire espagnol. Malgré la grande dangerosité de cette route migratoire, les jeunes, désœuvrés, sans espoir, continuent de partir.
    Par Théa Ollivier(Fass Boye, Sénégal, envoyée spéciale)
    A l’abri sous une paillote de fortune sur la plage de sable blanc, Babacar Dièye regarde quelques pêcheurs sortir deux maigres caisses de poissons de leur pirogue colorée. Des gestes répétés à maintes reprises avec son frère de 37 ans qui a disparu dans le bateau secouru le 15 août au large du Cap-Vert, qui avait pour objectif de rejoindre clandestinement les îles espagnoles des Canaries. « Je suis encore sous le choc… Nous n’avons pas de corps, ni personne pour nous expliquer les raisons de son décès, c’est trop dur », se lamente le pêcheur, qui a pris en charge la veuve et les quatre enfants du disparu.Selon un communiqué du ministère des affaires étrangères, l’embarcation avait quitté le 10 juillet la localité de Fass Boye, à 150 km au nord de Dakar, avec officiellement 101 passagers à bord – autour de 150 selon les habitants du village. Sur les 38 rescapés, tous originaires de Fass Boye, 37 ont été rapatriés mardi 22 août au Sénégal par un avion militaire. Sept corps ont été retrouvés mais ils ont été enterrés au Cap-Vert faute de pouvoir les transporter.
    Galam Boye, habitant du village, a fait partie de la délégation qui est allée reconnaître les corps et chercher les rescapés. « Les jeunes avaient tous très peur, criaient et ne voulaient parler à personne. Ils étaient traumatisés psychologiquement par le voyage. J’ai pleuré, ils étaient très maigres et perdaient la mémoire », témoigne en espagnol ce père de famille qui a habité plusieurs années en Espagne, après avoir réussi en 2006 à rejoindre les îles Canaries par la mer.Mais cette fois-ci, le trajet ne s’est pas déroulé comme prévu. Le regard dans le vague, Galam Boye répète les récits rapportés par les jeunes qu’il a rencontrés. « Au bout de dix jours en mer, le carburant était terminé, ils sont partis à la dérive. Cinq jours plus tard, ils ont épuisé les réserves d’eau et de nourriture. Ils jetaient quotidiennement à la mer le corps de ceux qui étaient décédés », relate-t-il sans respirer. Les rescapés ont finalement été sauvés au bout de trente-six jours de mer. « Deux d’entre eux avaient des blessures autour du cou, on m’a raconté qu’ils devenaient fous et voulaient sauter de la pirogue… Ils les ont donc attachés avec une corde », continue Galam Boye.
    Mais au village, impossible de rencontrer les survivants. Tous ont été confiés aux hôpitaux pour soigner leurs blessures physiques et psychologiques. Allongé sur une natte sur la plage, Ahmed Diop Mbaye a du mal à imaginer l’horreur qu’a traversée son fils, Ali Mbaye, pêcheur de 30 ans, qui est encore hospitalisé dans une clinique privée de Mboro, à moins de 30 km de là. « Il est malade car la nourriture manquait sur le bateau. Il n’a pas mangé pendant plusieurs jours et il a bu l’eau de la mer, ses pieds et ses yeux sont gonflés », témoigne le père de famille, qui remercie Dieu de lui avoir rendu son fils.
    Abdou Karim Sarr, une cinquantaine d’années, n’a pas eu cette chance : cinq membres de sa famille ont disparu, dont son fils. Dans la grande concession familiale, les femmes assises à l’ombre sur des nattes, égrènent leur kurus, le chapelet musulman, et refusent de parler de peur de pleurer. Même s’il n’était pas au courant de leur départ, M. Sarr comprend le désespoir des plus jeunes. « Ils ont voulu aller en Europe pour espérer une vie meilleure car ici nous n’avons pas les moyens de nous nourrir. Le poisson manque : il y a quelques années, nous pouvions ramener deux ou trois tonnes par sortie, mais maintenant nous avons du mal à avoir 500 kg », témoigne-t-il tout en plaidant pour « une diminution du nombre de licences de pêche accordées aux bateaux étrangers. ».
    En 2006, Galam Boye avait quitté le village pour les mêmes raisons. « Nous ne vivions pas bien de la pêche. Aujourd’hui, rien n’a changé. Des bateaux étrangers viennent toujours pêcher dans notre mer et épuiser nos ressources », alerte-t-il, assurant qu’en six mois les pêcheurs de sa famille n’arrivent pas à gagner un million de francs CFA (environ 1 500 euros). Mais le risque est trop élevé de voyager par la mer, prévient Galam Boye. Lui avait été arrêté en 2006 à son arrivée aux Canaries et a été incarcéré pendant trois ans, accusé d’être le capitaine du bateau, avant d’être expulsé quelques années plus tard. « J’avais un travail en prison, je gagnais 500 euros par mois et je pouvais aider ma famille. Moi, je préfère retourner en prison en Espagne que vivre ici », témoigne le pêcheur.
    Les premières pirogues clandestines ont commencé à partir en 2006 puis se sont arrêtées autour de 2014 avant de reprendre aujourd’hui. Plus de 800 milles nautiques (1 500 km) séparent Fass Boye des Canaries qui rendent cette route migratoire particulièrement longue et dangereuse. Dans ce village de pêcheurs, la rareté des ressources halieutiques s’amplifie avec le réchauffement climatique et l’installation d’usines de farine de poisson dans la région.
    Mais ce regain de départs à Fass Boye, devenu une plaque tournante de l’émigration clandestine, ne peut pas s’expliquer par cette unique raison alors que la deuxième activité économique est le maraîchage. « Les prix de vente ne sont pas bons, car les cultivateurs sont trop nombreux et nous vendons tous notre production en même temps car nous n’avons aucun moyen de stockage », constate Ibrahima Diop, 42 ans, qui a perdu plusieurs amis en mer. « Je sais que l’Etat ne peut pas nous donner du travail, mais il peut nous aider à investir, comme dans l’achat d’un frigo, car nous n’avons pas les moyens », propose-t-il.
    Dans ce village isolé, accessible par une seule route abîmée, l’autre enjeu de taille est l’accès au foncier pour les jeunes générations alors que plus aucun terrain n’est disponible, ni pour habiter ni pour cultiver. « Nous faisons face à un boom démographique : les jeunes se marient tôt et font rapidement des enfants mais ils ne peuvent pas se projeter dans les dix prochaines années », explique Moustapha Gueye, un membre de la société civile. Ils rêvent donc d’Europe alors que ceux qui sont revenus d’Espagne ont réussi à construire leur maison.« Ceux qui sont partis en pirogue développent le village. Moi aussi je veux réussir dans la vie, avoir un travail, des femmes et des enfants », prévient un jeune commerçant de 17 ans, qui préfère taire son nom, mais se dit prêt à risquer le voyage vers l’Espagne dès qu’il aura réuni la somme nécessaire.
    Si les motivations de départ sont avant tout économiques, certains pointent égalmeent des raisons politiques. A six mois de l’élection présidentielle prévue en février 2024, Alexandre Gubert Lette, directeur exécutif de l’association Teranga Lab, pointe ainsi du doigt l’instabilité politique qui encourage les départs. « L’avènement de l’opposant Ousmane Sonko qui est maintenant derrière les barreaux a un impact clair sur les jeunes populations, alors que les manifestations sont étouffées et réprimées. Cela accentue le sentiment d’être dans un pays où la justice n’est pas impartiale et contribue à alimenter le désespoir des jeunes qui veulent partir », observe-t-il.
    La recrudescence de départs vers les îles Canaries touche tout le nord de la côte ouest-africaine. Selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), 126 personnes sont mortes ou ont disparu entre le continent et les îles espagnoles au premier semestre 2023. Mais, d’après l’association Caminando Fronteras, le bilan est bien plus lourd. L’ONG qui défend les droits des migrants a recensé jusque-là 778 victimes. A Dakhla, ville du Sahara occidental, des milliers de ressortissants sénégalais, dont certains originaires de Fass Boye, ont été interceptés par les autorités marocaines puis rapatriés. Pour faire face, le gouvernement sénégalais a présenté fin juillet une stratégie nationale de lutte contre la migration irrégulière qui vise à « réduire drastiquement le phénomène à l’horizon 2033 », selon le ministre de l’intérieur Antoine Félix Diome.
    Dans l’attente de sa mise en œuvre, ce sont les autorités locales qui tentent de dissuader les jeunes de partir. Vendredi, jour de grande prière, le prêche de l’imam les conseillant de rester travailler au village résonne dans les rues de Fass Boye. Entouré d’une foule venue prier pour les morts du dernier drame, le religieux n’a que peu de chances d’être entendu, dès lors il demande à Dieu « d’accueillir les victimes au paradis ».
    Théa Ollivier(Fass Boye, Sénégal, envoyée spéciale)

    #Covid-19#migrant#migration#senegal#immigrationirreguliere#routemigratoire#mortalite#traversee#atlantique#sante#santementale#fassboye#OIM#dakhla#rapatriement#politiquemigratoire

  • Îles Canaries : Deux convois de 156 migrants dont une femme et un bébé, partis du Sénégal débarquent à Ténérife et à El Hierro
    https://www.dakaractu.com/Iles-Canaries-Deux-convois-de-156-migrants-dont-une-femme-et-un-bebe-part

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    Îles Canaries : Deux convois de 156 migrants dont une femme et un bébé, partis du Sénégal débarquent à Ténérife et à El Hierro
    Les migrants sub-sahariens continuent de rallier les îles Canaries.
    Selon les dernières nouvelles, une première embarcation sortie du Sénégal, est arrivée ce matin à l’île d’El Hierro. Elle avait à son bord 88 personnes dont une femme et un bébé. La pirogue a été aperçue par un bâteau de pêche près de l’ile d’El Hierro avant d’être escortée par le navire Salvamar Adhara jusqu’au port de la Restinga. Un autre convoi de 68 personnes parti du Sénégal a été également intercepté à Ténérife. Lui aussi avait quitté le Sénégal afin de tenter la traversée pour l’Europe...

    #Covid-19#migrant#migration#senegal#canaries#atlantique#routemigratoire#traversee#migrationirreguliere#postcovid

  • Mbour : Une pirogue avec 59 personnes pour l’immigration clandestine hante le sommeil des parents depuis 15 jours...
    https://www.dakaractu.com/Mbour-Une-pirogue-avec-59-personnes-pour-l-immigration-clandestine-hante-

    Mbour : Une pirogue avec 59 personnes pour l’immigration clandestine hante le sommeil des parents depuis 15 jours...
    L’immigration clandestine est loin d’être résolue au Sénégal...Les populations du quartier Tefess à Mbour ne nous demantirons pas...Une pirogue transportant des jeunes au nombre 59 personnes y a pris le départ pour l’immigration clandestine...Selon les recoupements de Dakaractu Mbour, le problème serait qu’ aucune information depuis 15 jours n’a filtré ni auprès des services compétents ni chez les parents... « Je peux vous confirmer que l’information est belle et bien fondée... il s’agit d’une pirogue contenant 59 personnes... Depuis 15 jours, il n’y a aucune information sur cette pirogue...Je parlais à un parent dont 07 membres de sa famille ont embarqué dans cette pirogue » nous confie Moustapha Senghor coordonnateur Clpa Mbour... Du côté des familles le stress a commencé à les gagner... Affaire à suivre.

    #Covid-19#migrant#migration#senegal#routemigratoire#atlantique#mbour#migrationirreguliere#postcovid#traversee#postcovid

  • Le Sénégal rapatrie les survivants d’une tentative meurtrière de rallier l’Europe
    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2023/08/22/le-senegal-rapatrie-les-survivants-d-une-tentative-meurtriere-de-rallier-l-e

    LeSénégal rapatrie les survivants d’une tentative meurtrière de rallier l’Europe
    L’embarcation avait été repérée le 14 août au large de l’archipel du Cap-Vert, avec officiellement trente-huit rescapés à bord.
    Le Monde avec AFP
    Publié aujourd’hui à 10h31
    Le Sénégal a rapatrié lundi 21 août du Cap-Vert une quarantaine de ressortissants ayant survécu à une traversée qui devait les mener en Europe et qui a coûté la vie à une soixantaine de migrants, ont constaté des journalistes de l’AFP. Les rescapés, tous des hommes, jeunes pour la majorité et secourus la semaine passée à bord d’une pirogue au large du Cap-Vert, ont été ramenés au pays par un avion militaire sénégalais qui s’est posé en fin d’après-midi sur une base aérienne dans le centre de Dakar. Ils faisaient partie des cent Sénégalais et un Bissau-Guinéen qui se sont embarqués le 10 juillet dans la localité de pêcheurs de Fass Boye (ouest) pour essayer de gagner l’Europe par l’océan Atlantique en longeant les côtes africaines. Leur embarcation a été repérée le 14 août au large de l’archipel cap-verdien, avec officiellement trente-huit rescapés. Les secours ont récupéré sept dépouilles. Celles-ci seront inhumées au Cap-Vert, a indiqué la ministre déléguée des Sénégalais de l’extérieur, Annette Seck Ndiaye. La décision a été prise en concertation avec les familles, a précisé devant des journalistes la ministre déléguée, revenue du Cap-Vert avec ses compatriotes.Des proches des survivants sont venus les accueillir à leur arrivée. L’un des rescapés est resté au Cap-Vert et y est soigné « parce que son état de santé ne lui permettait pas de faire le voyage », a indiqué la ministre déléguée. Des milliers d’Africains fuyant la pauvreté ou la guerre ou espérant une vie meilleure empruntent chaque année cette même route maritime pour tenter de gagner l’Europe, malgré la dangerosité du périple qui tue des centaines d’entre eux. Ils voyagent à bord de modestes bateaux ou pirogues à moteur fournis par des passeurs monnayant le voyage. Beaucoup accostent aux Canaries, archipel espagnol et porte d’entrée de l’Europe.

    #Covid-19#migrant#migration#senegal#captvert#atlantique#routemigratoire#rapatriement#traversee#mortalite#sante#canaries#espagne

  • Pirogue de Fass-Boye échouée au Cap Vert : 37 rescapés rapatriés à Dakar, 7 corps inhumés sur place – le soleil
    https://lesoleil.sn/pirogue-de-fass-boye-echouee-au-cap-vert-37-rescapes-rapatries-a-dakar-7-co

    Pirogue de Fass-Boye échouée au Cap Vert : 37 rescapés rapatriés à Dakar, 7 corps inhumés sur place
    22 août 2023
    Trente-sept rescapés de la pirogue de migrants sénégalais récemment secourue au large du Cap-Vert, après l’échec de leur tentative de se rendre en Espagne, sont arrivés lundi soir à Dakar, à bord d’un avion de l’armée de l’air sénégalaise. Les rapatriés sont rentrés en compagnie de la ministre des Sénégalais de l’extérieur, Annette Seck, et de quelques proches qui étaient au Cap-Vert depuis dimanche pour organiser leur retour au bercail.
    Peu avant le départ des rapatriés, le délégué à la Santé de l’île de Sal, José Rui Moreira, a rassuré sur l’état de santé des migrants sénégalais, soulignant qu’ils sont « bien rétablis et, donc, capables de voyager« .
    Le processus de rapatriement s’est « très bien passé« , a souligné de son côté le représentant de la communauté sénégalaise du Cap-Vert, Médoune Ndiaye. Un migrant souffrant de problèmes rénaux, a toutefois été évacué vers l’hôpital Agostinho Neto de Praia pour hémodialyse. Il sera rapatrié plus tard dès que son état le permettra.
    A noter également que les sept corps sans vie sont inhumés sur place. Ce, après concertations avec des membres de leurs familles qui ont fait le déplacement en compagnie de la délégation officielle du ministre des Sénégalais de l’extérieur. Alertée par un navire espagnol, la police maritime du Cap-Vert avait secouru le 15 août dernier au large de l’île de Sal une pirogue à bord de laquelle se trouvaient 46 migrants dont huit avaient perdu la vie. Selon les informations recueillies auprès des autorités cap-verdiennes, la pirogue transportait à son départ du Sénégal deux Bissau-Guinéens et 99 Sénégalais, dont un enfant de 12 ans et trois adolescents âgés entre 15 et 16 ans.

    #Covid-19#migrant#migration#senegal#afrique#traversee#capvert#atlantique#routemigratoire#mortalite#rapatriement#sante#guineebissau#mineur#postcovid

  • Aqueduct | Using cutting-edge data to identify and evaluate water risks around the world
    https://www.wri.org/aqueduct?uniqueIdentifier=3DDB6081-677E-4357-A5C7-870C3EE3CB2A

    https://www.wri.org/applications/aqueduct/water-risk-atlas/#/?advanced=false&basemap=hydro&indicator=w_awr_def_tot_cat&lat=30&lng=-80&mapMod

    L’humanité souffre de plus en plus du manque d’eau. C’est ce qui ressort des travaux du #World_Resources_Institute (#WRI), qui vient de mettre à jour son #Atlas des risques liés à l’eau, nommé Aqueduct. Selon les nouvelles données du think tank américain, 25 pays sont actuellement exposés à un #stress_hydrique extrêmement élevé, soit le niveau le plus haut. Le stress hydrique correspond à une situation dans laquelle la demande en eau dépasse les #ressources disponibles. Le WRI classe un pays en risque extrêmement haut lorsque celui-ci utilise 80 % de tout l’or bleu dont il dispose, ce qui peut mener à des pénuries. Les pays dans ce cas abritent au total un quart de la population mondiale, soit 2 milliards de personnes, selon le think tank. « Le monde est confronté à une #crise_de_l’eau sans précédent, exacerbée par le changement climatique », alerte le WRI. Un avertissement d’actualité alors que plusieurs pays, dont la France, souffrent d’une canicule intense, qui aggrave la sécheresse. Si l’Hexagone n’est pas pour l’heure identifié par le WRI comme faisant partie des zones du monde les plus durement frappées, « plus de 86 communes » en connaissent un avant-goût et subissent actuellement des difficultés d’approvisionnement en eau potable, indiquait vendredi 18 août la secrétaire d’Etat chargée de la Biodiversité, Sarah El Haïry. Laquelle doit se rendre lundi dans l’Ain avec son collègue Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique, pour présenter « la liste des quinze sites industriels pour lesquels les efforts en consommation d’eau sont les plus facilement réalisables dans un objectif de sobriété hydrique ». Histoire, peut-être, de ne pas suivre le chemin de la Belgique. Car notre voisin figure de façon surprenante parmi les huit pays, dont trois de l’Union européenne (avec Chypre et la Grèce), qui ont intégré le triste club de ceux classés en risque extrêmement haut par le WRI depuis la précédente version d’Aqueduct en 2019. « La demande industrielle, qui représente près de 90 % de tous les besoins en eau en Belgique, en est la principale cause », précise Samantha Kuzma, responsable des données d’Aqueduct. […]

    Un manque d’eau plus ponctuel, au moins un mois par an, concerne environ 4 milliards de personnes dans le monde actuellement. D’ici 2050, ce chiffre pourrait se rapprocher de 6 milliards, avertit le WRI. […]

    (Libération)

  • Maroc : plus de 70 migrants sénégalais interceptés au large du Sahara occidental
    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2023/08/18/maroc-plus-de-70-migrants-senegalais-interceptes-au-large-du-sahara-occident

    Maroc : plus de 70 migrants sénégalais interceptés au large du Sahara occidental
    La route migratoire des Canaries, porte d’entrée vers l’Europe dans l’océan Atlantique, connaît ces dernières semaines un net regain d’activités.
    Le Monde avec AFP
    Publié aujourd’hui à 16h50
    La marine marocaine a intercepté 75 migrants sénégalais à bord d’une embarcation au large de Dakhla, au Sahara occidental, a indiqué vendredi 18 août une source militaire. Leur embarcation de fortune était partie le 12 août des côtes sénégalaises vers les îles Canaries en Espagne, a précisé la source militaire, citée par l’agence de presse marocaine MAP. Les migrants, secourus jeudi, « ont reçu les premiers soins, avant d’être remis à la gendarmerie royale afin d’effectuer les démarches administratives en vigueur », a ajouté la même source.
    Cette opération porte à au moins 328 le nombre de candidats à l’émigration irrégulière originaires d’Afrique subsaharienne ramenés sur les côtes marocaines depuis le 8 août, selon un bilan de l’AFP établi à partir de sources militaires marocaines.
    Mercredi, l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) a annoncé que plus de 60 migrants sénégalais étaient présumés morts à bord d’une pirogue partie des côtes sénégalaises début juillet et retrouvée lundi au large du Cap-Vert. Une unité de surveillance du littoral marocain avait intercepté samedi une embarcation transportant 130 migrants sénégalais qui s’était échouée au niveau de Dakhla.Par ailleurs, les garde-côtes marocains ont annoncé le 7 août avoir repêché 5 cadavres de Sénégalais au large de Guerguerat, au Sahara occidental, et porté secours à 189 autres migrants dont l’embarcation avait chaviré. Les migrants sont généralement rapatriés au Sénégal.Au moins 13 Sénégalais ont péri à la mi-juillet dans le naufrage de leur pirogue au large des côtes marocaines, selon les autorités locales sénégalaises. La route migratoire des Canaries, porte d’entrée vers l’Europe dans l’océan Atlantique, connaît ces dernières semaines un net regain d’activités, notamment depuis les côtes du Maroc et du Sahara occidental. Des ONG font régulièrement état de naufrages meurtriers – dont les bilans non officiels se chiffrent selon elles en dizaines, sinon en centaines de morts – dans les eaux marocaines, espagnoles ou internationales.

    #Covid-19#migrant#migration#senegal#OIM#capvert#atlantique#maroc#espagne#traversee#mortalite#routemigratoire#politiquemigratoire#sante#postcovid

  • Au large du Cap-Vert, 63 migrants sont morts dans le naufrage d’une pirogue
    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2023/08/16/au-large-du-cap-vert-63-migrants-sont-morts-dans-le-naufrage-d-une-pirogue_6

    Au large du Cap-Vert, 63 migrants sont morts dans le naufrage d’une pirogue
    L’embarcation avait quitté la côte sénégalaise, le 10 juillet avec 101 passagers à son bord. 38 personnes, dont quatre enfants de douze à seize ans, ont pu être sauvées.
    Le Monde avec AFP
    Publié le 16 août 2023 à 21h05
    Plus de 60 migrants auraient perdu la vie à bord d’une pirogue partie des côtes sénégalaises au début de juillet et retrouvée lundi au large du Cap-Vert, a fait savoir mercredi 16 août l’Organisation internationale pour les migrations (OIM). Le nombre de personnes mortes est estimé à 63, celui des survivants étant de 38, dont 4 enfants de 12 à 16 ans, ajoute une porte-parole de l’OIM, Safa Msehli. L’embarcation a été repérée lundi dans l’Atlantique à environ 150 milles nautiques (277 kilomètres) de l’île cap-verdienne de Sal par un navire de pêche espagnol qui a alerté les autorités cap-verdiennes, a détaillé la police de l’archipel, distant d’environ 600 kilomètres des côtes sénégalaises. En dehors des 38 rescapés, les secours ont trouvé les dépouilles de 7 personnes, a rapporté la porte-parole.
    Selon les témoignages des rescapés cités par le ministère des affaires étrangères sénégalais et d’autres sources, l’embarcation avait quitté la localité de Fass Boye (Ouest), sur la côte sénégalaise, le 10 juillet avec 101 passagers à son bord. Ainsi 56 personnes sont portées disparues et donc « présumées décédés », a précisé la porte-parole.

    #Covid-19#migrant#migration#senegal#atlantique#capvert#OIM#traversee#naufrage#routemigratoire#migrationirreguliere#mortalite#sante#postcovid

  • Remote Atlantic Ocean rock could host migrants, UK says

    The UK is threatening to deport irregular migrants to Ascension Island if its plan to send people to Rwanda fails, amid another lethal shipwreck in the Mediterranean.

    British officials briefed national press anonymously on the Ascension Island idea on Sunday (6 August).

    “It’s pragmatic to consider all options and it makes sense to draw up proposals to stop the boats that could work alongside our Rwanda policy,” a “senior government source” told The Sunday Times.

    “We’re still confident that our Rwanda scheme is lawful, but having alternative proposals on the table would provide us with a back-up if we’re frustrated legally,” the source said.

    “All options were on the table”, British home secretary Suella Braverman also told the Mail on Sunday.

    Ascension Island is part of the Saint Helena, Ascension and Tristan da Cunha British overseas territory in the South Atlantic Ocean.

    The volcanic outcrop is just 88 km squared and located 6,000 km away from Europe.

    Braverman had planned to start deporting people to Rwanda on flights in January to act as a deterrent.

    But this was ruled illegal by the Court of Appeal in June over deficiencies in Rwanda’s asylum system, with a final verdict due by the Supreme Court in late autumn.

    Other “Plan B” locations alongside Ascension Island included Alderney in the Channel islands, a British military base in Cyprus, Ghana, Nigeria, Namibia, and Morocco, the Sunday Times reported.

    Niger had been on the list, but a coup in Niamey in July now threatened to see military intervention by neighbouring states, making the region a source of even higher numbers of refugees.

    The Falkland Islands had also been considered, but were deemed too sensitive due to the 1982 Falklands War between Britain and Argentina.

    And British officials cited Australia’s policy of processing asylum claims on Nauru in the South Pacific as a model for their far-flung schemes.

    The Rwanda Plan A has been pasted by human-rights groups as demonisation of vulnerable people by Britain’s ruling Conservative Party, which trails in polls ahead of elections likely in 2024.

    About 15,000 have crossed to the UK on small boats from France so far this year, down 15 percent on the same period in 2022.

    But arrivals to Europe are on the rise, via dangerous Mediterranean crossings and Turkey.

    Over 127,300 people came in the first seven months of this year compared to 189,600 in all of last year, according to the International Organisation for Migration, a UN limb.

    More than 2,330 people lost their lives or went missing, compared to 2,965 in 2022.

    Another woman and child died and 30 were still missing after two boats capsized near the Italian island of Lampedusa on Sunday, Italian authorities said.

    The coastguard saved 57 people so far.

    They also airlifted 34 others, including two pregnant women and a child, who had been clinging to a cliff face on Lampedusa since Friday following a previous shipwreck.
    Unwelcoming mood

    The right-wing government of Italian prime minister Giorgia Meloni has been accused of complicating rescues by forcing charity ships to disembark at far-away ports, echoing the UK approach.

    And migration is likely to feature heavily in the European Parliament elections next year, just as in post-Brexit Britain.

    Germany’s far-right AfD party declared the EU a “failed project” and promised to crack down on migrants in its programme for next June’s vote, unveiled on Sunday.

    It called for the EU to reform as a “federation of European nations” that protected “different identities” in Europe.

    It also spoke of a “Europe of fatherlands, a European community of sovereign, democratic states”.

    The AfD is poles apart from the old German spirit under former conservative chancellor Angela Merkel, who welcomed refugees in 2015.

    But the far-right party is now polling at 19 to 22 percent, making it the second strongest political force in the EU’s largest member state.

    https://euobserver.com/world/157327

    #UK #Atlantique #Angleterre #île #île_de_l'ascension #externalisation #modèle_australien #asile #migrations #réfugiés #océan_atlantique

    L’île de l’Ascension après d’autres magnifiques idées :
    – le Rwanda : https://seenthis.net/messages/966443
    – la Bibby Stockholm : https://seenthis.net/tag/bibby_stockholm

    Et ça rappelle farouchement ce que les Australiens ont mis en place (la #Pacific_solution) sur l’île de #Nauru : https://seenthis.net/tag/nauru

    D’ailleurs, je découvre grâce aux archives seenthis (#merci @seenthis) qu’en 2020, la #Grande-Bretagne avait déjà imaginé d’envoyer les demandeurs d’asile sur une autre île au milieu de l’Atlantique qui leur appartient : l’île de #Saint-Hélène : https://seenthis.net/messages/881888

    –—

    ajouté à la métaliste autour des #îles qui sont utilisées (ou dont il a été question d’imaginer de le faire) pour y envoyer des #réfugiés :
    https://seenthis.net/messages/881889

    • L’ultima idea di Londra per i richiedenti asilo: «spedirli» su un’isola in mezzo all’Atlantico

      All’Ascensione, territorio dipendente da Sant’Elena. Intanto da ieri decine spostati su una chiatta a Portland

      La buona notizia è che, causa golpe, è tramontata definitivamente l’ipotesi di spostare i migranti in Niger. La cattiva notizia? Tutto il resto.

      Gli arrivi record nel Regno Unito stanno mettendo a durissima prova il governo Sunak, anche se tra i presunti vantaggi di Brexit c’era proprio quello di «riprendere il controllo dei confini britannici» sottraendoli agli odiati burocrati di Bruxelles.

      Così l’ultima ipotesi è quella di portare migliaia di persone — in attesa di verdetto sulla richiesta d’asilo — su un’isola sperduta tra costa africana (1.600 chilometri) e costa sudamericana (2.300 chilometri), l’Isola dell’Ascensione, nell’amministrazione di Sant’Elena di napoleonica memoria. Charles Darwin, che durante il suo viaggio con il veliero Beagle la visitò nel 1836, la definì «orribile».

      L’esilio agli antipodi dei migranti non è neanche il problema più urgente di Sunak, che peraltro è in vacanza negli Stati Uniti con la famiglia, sadicamente pedinato dai tabloid inglesi anche alla lezione di spinning in una palestra di lusso a Santa Monica con accompagnamento musicale di Taylor Swift.

      È cominciato infatti ieri pomeriggio il trasferimento di alcune decine di migranti su una chiatta, la Bibby Stockholm, ancorata nel porto di Portland . Arrivano da alberghi di Oxford, Bristol, Torbay e Bournemouth: proprio il problema degli hotel è quello più urgente. Il governo paga infatti sei milioni di sterline al giorno (sette milioni di euro) per ospitare in albergo migliaia di migranti. L’idea della chiatta è venuta, semplicemente, per risparmiare mentre le lista d’attesa per le richieste d’asilo si allungano spaventosamente.

      Neanche i tabloid stanno facendo sconti al governo: due mesi fa campeggiava sulle loro prime pagine la protesta dei migranti iraniani che rifiutavano la sistemazione in un albergo londinese di Pimlico (centralissimo, 175 euro a notte) perché pretendevano camere singole, e per questo si erano accampati in strada.

      La capacità ricettiva dell’apparato dello Stato britannico pare uscita da un vecchio sketch dei Monty Python, e sarebbe un brutto gesto, oggi, quello di rinfacciare alla fazione pro-Brexit le vecchie critiche alle (effettive) falle nell’accoglienza ai migranti targata Ue. Ma certo è che il «piano B» è una priorità del governo Sunak: s’intende l’idea di trasferire fuori dai confini nazionali i migranti finché non sarà definito l’esito delle loro richieste d’asilo. Soltanto quattordici mesi fa, quando il governo Johnson ormai al capolinea ipotizzò di utilizzare il Ruanda come parcheggio per i migranti desiderosi di vivere nel Regno Unito stringendo con Kigali un accordo di cooperazione da 160 milioni di euro, l’allora principe Carlo con una clamorosa e inedita violazione della tradizionale neutralità politica della Corona — sempre silente sulle scelte governative — lasciò trapelare di essere rimasto «allibito».

      Un trasferimento di seimila chilometri nel territorio britannico d’oltremare nell’Atlantico meridionale provocherebbe, al netto di ogni altra considerazione politica e umanitaria, una serie di complessi problemi organizzativi, dato che l’isola di 88 chilometri quadrati ha soltanto ottocento abitanti e non è ovviamente attrezzata per diventare un campo profughi. Perfino il Daily Mail, giornale per nulla favorevole all’apertura delle frontiere, la definiva ieri «una pietra vulcanica in mezzo al nulla».

      Al momento il piano di collaborazione con Kigali è stato bloccato da un tribunale, ma il governo aspetta il pronunciamento definitivo della Corte suprema in ottobre.

      https://www.corriere.it/esteri/23_agosto_07/ultima-idea-londra-richiedenti-asilo-spedirli-un-isola-mezzo-all-atlantico-

  • Atlas der Abwesenheit
    Kameruns Kulturerbe in Deutschland

    Une somme énorme de savoir sur les pillages allemands, les cruelles expéditions punitives et les « butins », etc...

    Le livre en format livre est enfin arrivé en Norvège, 520 pages en format 25 x 25. C’est en Allemand, et je sais qu’il y a des germanophones ici qui seront peut-être intéressés, j’en ai deux copies en plus que j’offre très volontiers à celles et ceux qui le demanderont ! (les premièr·es arrivés seront les premiers servis) !

  • #Cartographie. #Al-Zaatari, le #camp_de_réfugiés devenu la douzième ville de #Jordanie

    Il y a onze ans, près de la frontière syrienne, ce camp commençait à accueillir des réfugiés syriens. Aujourd’hui, il compte toujours plus de 80 000 habitants, dont près de 60 % ont moins de 18 ans. Voici le #plan de cette véritable ville, avec ses écoles et ses marchés. Un plan à retrouver dans notre hors-série “L’Atlas des migrations”, en vente chez votre marchand de journaux.

    https://www.courrierinternational.com/grand-format/cartographie-al-zaatari-le-camp-de-refugies-devenu-la-douziem

    #réfugiés #migrations #asile #villes #urban_refugees #camps_de_réfugiés #visualisation

  • Un naufrage de migrants marocains fait au moins cinq morts au large du Sahara occidental
    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2023/07/26/un-naufrage-de-migrants-marocains-fait-au-moins-cinq-morts-au-large-du-sahar

    Un naufrage de migrants marocains fait au moins cinq morts au large du Sahara occidental
    Selon l’Association marocaine des droits humains, le bilan pourrait s’alourdir car plusieurs personnes présentes à bord de l’embarcation sont portées disparues.
    Cinq jeunes Marocains ont trouvé la mort dans un nouveau naufrage de migrants au large du Sahara occidental et le bilan pourrait s’alourdir, a indiqué une ONG locale de défense des droits humains, mardi 25 juillet. « Le naufrage a eu lieu [lundi] près de Dakhla, d’après des témoignages de rescapés qui nous sont parvenus », a déclaré à l’AFP Mohamed Zendour, un membre de l’Association marocaine des droits humains (AMDH).

    « L’embarcation, qui comptait près d’une soixantaine de migrants, a chaviré non loin de la côte à cause des vagues, a expliqué M. Zendour. Certains ont pu nager jusqu’au rivage, d’autres ont perdu la vie. Cinq à notre connaissance, mais le bilan pourrait s’alourdir car d’autres migrants sont portés disparus. » Il n’a pas été possible d’obtenir confirmation auprès des autorités marocaines.Les victimes étaient originaires du village de Tighassaline, situé dans une région rurale déshéritée du Moyen-Atlas, près de la ville de Khenifra. « L’entière responsabilité de ce drame revient aux élus et aux autorités locales, et à travers eux à l’Etat marocain », a estimé M. Zendour, président de la section de l’AMDH à Khenifra, en réclamant l’ouverture d’une enquête et l’arrestation des passeurs dans tout le Maroc.
    Les tentatives de migration clandestine au départ du nord-ouest de l’Afrique et des côtes du Maroc et du Sahara occidental à destination de l’Europe se multiplient depuis début juin. En fin de semaine dernière, six candidats à l’émigration sont morts noyés lors d’une tentative de traversée vers l’Espagne au large de la province de Nador (nord du Maroc), selon les autorités locales. Une cinquantaine de rescapés avaient pu regagner le littoral à la nage. Selon l’AMDH à Nador, les six migrants décédés étaient marocains.La marine marocaine a annoncé avoir porté secours à près de 900 migrants irréguliers durant la période allant du 10 au 17 juillet, en majorité d’origine subsaharienne. Des ONG font régulièrement état de naufrages meurtriers – dont les bilans non officiels se chiffrent selon elles en dizaines voire en centaines de morts – dans les eaux marocaines, espagnoles ou internationales. Les autorités marocaines disent avoir déjoué 26 000 tentatives d’émigration irrégulière durant les cinq premiers mois de l’année.

    #Covid-19#migrant#migration#maroc#routemigratoire#atlantique#mortalite#migrationirreguliere#afriquesubsaharienne#postcovid

  • Près de 900 migrants secourus par la marine marocaine, un mort noyé
    https://www.dakaractu.com/Pres-de-900-migrants-secourus-par-la-marine-marocaine-un-mort-noye_a23586

    Près de 900 migrants secourus par la marine marocaine, un mort noyé
    Près de 900 migrants secourus par la marine marocaine, un mort noyé
    La marine marocaine a porté secours ces derniers jours à près de 900 migrants irréguliers, la plupart d’Afrique subsaharienne, dont 400 dans les eaux territoriales, selon une source militaire, tandis que se multiplient les tentatives de traversée vers l’Espagne. Durant ces opérations de secours, un cadavre a été repêché, a précisé mardi la source marocaine. « Des unités de la Marine royale ont porté secours, durant la période allant du 10 au 17 juillet, à 845 candidats à la migration irrégulière de différentes nationalités, en majorité des Subsahariens, dont près de 400 personnes secourues au niveau des eaux sous juridiction nationale du sud du royaume », a-t-elle détaillé. Selon la même source, les candidats à la migration ont pris la mer à bord d’embarcations de fortune, de kayaks, de pirogues, de jet-skis et même à la nage.Les personnes secourues ont été assistées à bord des navires de la marine militaire avant d’être ramenées à terre pour leur identification.Depuis le durcissement des contrôles en Méditerranée, la route migratoire des Canaries, porte d’entrée vers l’Europe dans l’océan Atlantique, connaît un net regain d’activité au départ des côtes du nord-ouest de l’Afrique.D’autres tentatives de traversées, aussi périlleuses, s’élancent des côtes du Maroc et du Sahara occidental.Des ONG font régulièrement état de naufrages meurtriers — dont les bilans non officiels se chiffrent selon elles en dizaines, sinon centaines de morts — dans les eaux marocaines, espagnoles ou internationales.Mardi, dans un tweet, le réseau d’entraide Alarmphone a indiqué que 24 personnes avaient trouvé la mort lorsque leur embarcation, qui en transportait 61, a chaviré il y a deux jours au large du Sahara occidental.Cette information n’a pas été confirmée côté marocain. Les autorités marocaines affirment avoir déjoué 26.000 tentatives d’émigration irrégulière durant les cinq premiers mois de l’année 2023. En 2022, environ 71.000 tentatives avaient été avortées, selon le ministère de l’Intérieur.

    #Covid-19#migrant#migration#maroc#routemigratoire#traversee#canaries#atlantique#mortalite#migrationirreguliere#frontiere#ong#postcovid#politiquemigratoire

  • Au Maroc, le deuil impossible des proches des disparus d’El Attaouia
    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2023/07/17/au-maroc-le-deuil-impossible-des-proches-des-disparus-d-el-attaouia_6182357_

    u Maroc, le deuil impossible des proches des disparus d’El Attaouia
    Des jeunes de cette ville comptaient rejoindre par la mer les îles Canaries, en juin. Le plus jeune avait 14 ans, le plus âgé 40. Ils n’ont plus donné signe de vie depuis.
    Par Aurélie Collas(El Attaouia, Maroc, envoyée spéciale)
    Publié le 17 juillet 2023 à 18h00, modifié hier à 09h21
    Sous un soleil de plomb, El Attaouia est silencieuse. Les modestes habitations aux teintes ocre sont fermées. Une brise poussiéreuse venue des terres balaie les rues désertes. En cette journée de juillet, où la température culmine à 46 °C, cette commune de quelques milliers d’habitants, située à 75 kilomètres à l’est de Marrakech, semble accablée. A l’image du chagrin éprouvé après la disparition de cinquante et un de ses enfants qui tentaient de rallier clandestinement l’Espagne à bord d’une embarcation.
    Ceux-ci ont quitté leurs familles il y a un peu plus d’un mois. Le plus jeune avait 14 ans, le plus âgé 40. Le dernier message reçu par leurs proches remonte à samedi 10 juin, vers 23 heures. Ils se trouvent alors dans un hôtel près d’Agadir et s’apprêtent à monter dans le minibus qui doit les conduire sur la plage où un bateau les attend. Ils doivent prendre le large le dimanche à l’aube pour une traversée de trois jours vers les îles Canaries. Depuis, plus de nouvelles. On ignore s’ils comptent parmi les victimes de la longue série de naufrages recensés depuis juin entre les côtes marocaines et l’archipel espagnol. Une route migratoire qui, « si elle est empruntée depuis plus de vingt ans, semble de nouveau être un chemin de départ vers l’Espagne en raison du durcissement des contrôles en Méditerranée », observe Mehdi Lahlou, professeur de sciences économiques à Rabat et spécialiste des questions migratoires.
    La route de l’Atlantique est aussi considérée comme l’une des plus meurtrières. Pour la seule année 2022, 1 784 personnes y auraient péri, et 778 au cours des six premiers mois de 2023, selon l’ONG espagnole Caminando Fronteras. Elle est également très chère. A El Attaouia, chaque famille a déboursé entre 3 000 et 4 500 euros pour la traversée. Certains ont liquidé leur héritage, vendu leurs terres. D’autres se sont endettés jusqu’à hypothéquer leur maison pour payer les trois passeurs qui opèrent dans la commune depuis trois à cinq ans, selon les témoignages recueillis.
    Une larme discrète coule le long de la joue d’Abbas Baghigou, père de Nabil, 18 ans, dont il brandit la photo d’identité. « Les passeurs, on les avait même accueillis chez nous avant le départ. Ils nous avaient assuré que nos enfants arriveraient sains et saufs et qu’ils reviendraient célébrer avec nous leur nouvelle vie en Espagne », raconte cet agriculteur qui a vendu sa seule terre de seize oliviers pour « sauver [son] fils de la pauvreté ». « Ils avaient déjà fait partir beaucoup de gens et il n’y avait jamais eu de problème. On leur faisait confiance. Ils nous ont trahis ! »
    Un mois après la disparition de leurs enfants, les habitants se raccrochent à l’espoir qu’ils sont encore en vie quelque part au Maroc, enfermés ou cachés. « Nous n’avons aucune preuve qu’ils ont pris la mer. En général, pendant la traversée, les jeunes envoient des photos depuis le bateau. Nous n’avons rien reçu », veut espérer Abbas Baghigou. « Rien n’a été retrouvé, ni affaires ni gilets de sauvetage. Peut-être qu’ils ont été kidnappés par ce réseau criminel, veut croire Noureddine Assime, frère d’un des disparus. Ce qui est certain, c’est qu’ils ne sont pas en Espagne. Les autorités et les associations là-bas nous ont dit qu’aucun bateau n’avait accosté le jour où ils étaient censés arriver. » Assise sur la banquette de son salon, Fatima Elbaz pleure son fils Mouad, 19 ans. Elle ne dort plus en attendant d’hypothétiques nouvelles. (...) Tous les récits racontent la même histoire. Celle de jeunes déscolarisés très tôt, qui vivent comme une mort lente l’alternance d’inactivité et de petits boulots à moins de 5 euros ou 10 euros par jour. (...) C’est l’histoire du « Maroc profond », résume Mehdi Lahlou : « L’Etat est absent, les jeunes sont laissés à la merci des trafiquants. La province vit principalement de la culture et de l’extraction d’huile d’olive, mais les derniers espoirs d’emplois se sont évaporés avec la sécheresse. » Le drame du 11 juin n’est pas inédit dans la province, selon Abderrazzak El Moujayara, président de la section locale de l’Association marocaine des droits humains : « Un réseau de trafiquants y est très actif et de nombreuses familles ont été meurtries. » « Consterné » par la hausse de l’émigration irrégulière dans la région, le Parti socialiste unifié a appelé à « mettre fin à la marginalisation, l’exclusion et l’appauvrissement, source de ces drames ». Le désir obstiné de ceux qu’on appelle les harraga (littéralement « brûleurs » de frontières) de poursuivre leur rêve européen au péril de leur vie s’alimente aussi de l’illusion de la « belle vie » sur l’autre rive de la Méditerranée. « Mon frère et ses quatre copains partis avec lui s’imaginaient qu’ils allaient devenir riches, très riches », rapporte Youssef Aghroud, 23 ans. Lui a pris le chemin de l’université, à Marrakech. « Ils regardaient des vidéos sur les réseaux sociaux de Marocains de là-bas qui affichent leur belle voiture, leur belle maison… Bien sûr, il y a aussi des vidéos qui montrent l’inverse, mais ils ne regardaient que ce qu’ils voulaient voir. Réussir, pour eux, c’était partir. » La réussite sociale s’incarne aussi dans une certaine image des émigrés marocains qui reviennent chaque été les bras chargés de cadeaux et construisent des maisons secondaires. A El Attaouia, on dit qu’ils ont les plus belles demeures. « Cette figure de l’émigré de retour au pays pendant ses vacances apparaît souvent comme l’exemple à suivre pour les jeunes, parfois dès l’enfance », corrobore Mohamed Khachani, secrétaire général de l’Association marocaine d’études et de recherches sur les migrations : « Elle est déterminante dans l’aventure migratoire, tout comme l’existence d’une demande de travail non satisfaite par la population locale dans les pays d’accueil, qui exerce un effet d’appel sur ces jeunes. » Ces dernières semaines, les familles des disparus d’El Attaouia ont manifesté à plusieurs reprises pour connaître la vérité et exiger des poursuites contre les passeurs, contre lesquels elles ont porté plainte. Selon le site d’informations Le360, « cinq présumés organisateurs » ont été identifiés par la police de Marrakech. Deux d’entre eux ont été présentés à la justice, tandis que les trois autres font l’objet de mandats d’arrêt.

    #Covid-19#migrant#migration#maroc#routemigratoire#atlantique#traversee#mortalite#UE#politiquemigratoire#frontiere#migrationirreguliere#postcovid#pauvrete

  • Chavirement à Saint-Louis : 5 nouveaux corps repêchés, le bilan monte à 19 morts
    https://www.senenews.com/actualites/chavirement-a-saint-louis-5-nouveaux-corps-repeches-le-bilan-monte-a-19-mo

    Chavirement à Saint-Louis : 5 nouveaux corps repêchés, le bilan monte à 19 morts
    SeneNews
    Publié le 17/07/2023 à 08:34 - Mis à jour le 17/07/2023
    Par Dado Ba
    Le décompte macabre se poursuit après le chavirement d’une pirogue à Saint-Louis.Une semaine après le naufrage d’une embarcation transportant des candidats à l’émigration clandestine au large de Saint-Louis, quatre autres corps ont été repêchés par la marine nationale. Le bilan macabre passe ainsi de 14 à 19 morts. A signaler que six corps sans vie ont été repêchés, mercredi dernier, à l’issue du chavirement d’une pirogue qui transportait, quelques 56 migrants. Jusque là seuls 4 passagers ont été secourus, le reste de l’équipage est porté disparu.

    #Covid-19#migrant#migration#senegal#migrationirreguliere#routemigratoire#atlantique#mortalite#traversee#politiquemigratoire#postcovid

  • Chavirement d’une pirogue à Saint-Louis : Le bilan macabre s’aggrave et passe à 19… les riverains contraints d’enterrer sur place, les corps démembrés sortis des eaux
    https://www.dakaractu.com/Chavirement-d-une-pirogue-a-Saint-Louis-Le-bilan-macabre-s-aggrave-et-pas

    Chavirement d’une pirogue à Saint-Louis : Le bilan macabre s’aggrave et passe à 19… les riverains contraints d’enterrer sur place, les corps démembrés sortis des eaux. La situation empire après le chavirement d’un bateau en partance en Espagne. C’est regrettable « Barsakh » plutôt que Barça pour ces plusieurs dizaines de jeunes qui ont vu progressivement la mort les guetter. Après le communiqué d’hier du ministère de l’intérieur et de la sécurité publique faisant état de 14 morts au niveau de l’embouchure de Saint-Louis. 5 autres victimes ont été dénombrées mais dans des conditions extrêmement graves. En effet, selon nos sources, les victimes sortent de l’eau sur les côtes Saint Louisienne sans leurs membres. Des victimes rejetées en nombre mais dans un état de décomposition très avancée qui inquiète même les populations environnantes. Ces dernières sont d’ailleurs obligées, d’enterrer les corps dans les environs côtiers.

    #Covid-19#migration#migrant#senegal#routemigratoire#traversee#atlantique#mortalite#espagne#politiquemigratoire#sante#frontiere

  • Route des Canaries : les trois bateaux partis du Sénégal toujours introuvables - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/50296/route-des-canaries--les-trois-bateaux-partis-du-senegal-toujours-intro

    Route des Canaries : les trois bateaux partis du Sénégal toujours introuvables
    Par La rédaction Publié le : 12/07/2023
    Contrairement à ce qui avait été avancé par les secours espagnols, le canot secouru mardi en Atlantique ne correspondait pas à l’un des trois bateaux portés disparus depuis une quinzaine de jours. Les recherches continuent mais les espoirs s’amenuisent de retrouver les passagers vivants.Ils restent introuvables. Les quelque 300 migrants qui ont disparu depuis 15 jours sur la route des Canaries, dans l’océan Atlantique, n’ont toujours pas été localisés. Embarqués à bord de trois embarcations, les exilés avaient quitté le Sénégal pour tenter d’atteindre l’archipel espagnol des Canaries, distante de 1700 km. L’un des bateaux parti le 27 juin de Kafountine, une petite ville côtière du sud du Sénégal, comptait environ 200 personnes à bord.
    Le service espagnol de sauvetage en mer a sollicité l’aide des bateaux commerciaux naviguant dans la zone de recherche et a envoyé l’un de ses avions survoler cette partie de l’océan Atlantique, a indiqué à l’AFP une porte-parole. « L’avion a ratissé la zone et n’a rien trouvé », a-t-elle ajouté, sans être en mesure d’indiquer si les recherches allaient se poursuivre ce mercredi. (...)Une autre embarcation a été secourue hier, mardi 11 juillet, mais elle ne fait pas partie des trois bateaux recherchés, a affirmé pour sa part mardi à l’AFP un porte-parole de l’association Caminando Fronteras. Ce jour-là, les sauveteurs espagnols ont sorti de l’eau 78 migrants - et non 86 comme indiqué initialement - pris en charge par la Croix-Rouge sur l’île de Grande Canarie.Dans un communiqué publié mardi, le ministère des Affaires étrangères sénégalais a écrit avoir « appris avec étonnement, la publication, sur les réseaux sociaux, d’informations faisant état de la disparition en mer d’au moins 300 Sénégalais, candidats à l’émigration, dont les embarcations en provenance de Kafountine faisaient route vers les Iles Canaries »."Il ressort des vérifications qui ont été faites, que ces informations, sont dénuées de tout fondement", a affirmé le ministère.
    De son côté, David Diatta, le maire sénégalais de Kafountine a confirmé à l’AFP la disparition de centaines de personnes. « On a la confirmation que des migrants sont partis. Nous n’avons aucune nouvelle d’eux », a-t-il déclaré. « Ce sont des Sénégalais, des Gambiens, des Guinéens, de la Sierra Leone... La plupart du temps, ce sont des étrangers qui ne viennent pas de la ville, qui n’habitent pas la zone ».Selon les derniers chiffres du ministère espagnol de l’Intérieur, 12 704 migrants sont arrivés illégalement en Espagne au premier semestre dont une majorité (7 213) aux Canaries. Un chiffre en baisse de 11,35 % par rapport à la période correspondante de 2022. Depuis quelques années, la route migratoire vers les Canaries est particulièrement empruntée en raison du durcissement des contrôles en Méditerranée. Les naufrages y sont fréquents, la traversée étant particulièrement dangereuse. Selon l’Organisation internationale des Migrations (OIM), 126 migrants sont morts ou ont disparu dans la traversée vers les Canaries au premier semestre 2023. Caminando Fronteras avance pour sa part le chiffre de 778 morts ou disparus.

    #Covid-19#migrant#migration#canaries#senegal#atlantique#routemigratoire#mortalite#traversee#sante#oim#migrationirreguliere#politiquemigratoire#gambie#guinee#sierraleone#gambie

  • Quatre-vingt-six migrants secourus sur un bateau au large des Canaries
    https://www.lemonde.fr/international/article/2023/07/10/les-sauveteurs-espagnols-recherchent-environ-200-migrants-partis-en-bateau-d

    Quatre-vingt-six migrants secourus sur un bateau au large des Canaries
    Les sauveteurs espagnols recherchent par ailleurs dans l’Atlantique environ 200 migrants partis du Sénégal il y a près de deux semaines.
    Le Monde avec AFP
    Publié le 10 juillet 2023 à 14h09, modifié le 11 juillet 2023 à 08h51
    Un avion envoyé par les sauveteurs avait initialement estimé que le nombre de personnes à bord de cette embarcation pouvait être d’« environ 200 » et qu’elle semblait correspondre à un bateau recherché dans la même zone après qu’il est parti du Sénégal il y a près de deux semaines, mais le service espagnol de sauvetage en mer a ensuite reconnu s’être trompé dans son estimation. « Le chiffre que nous avions donné plus tôt provenait de l’avion [de recherche] Sasemar 101 » qui avait localisé l’embarcation, « mais il est difficile pour un moyen aérien de déterminer le nombre de personnes » exact, s’est justifié la porte-parole. Cette porte-parole n’était pas en mesure de préciser si une autre embarcation était à la dérive dans la même zone avec environ 200 personnes à bord. Les migrants secourus sont 80 hommes et 6 femmes, a-t-elle précisé. Un navire de secours en mer les a ramenés vers l’île de Grande Canarie où ils ont été accueillis par des employés de la Croix-Rouge qui leur ont prodigué des soins médicaux, a constaté un photographe de l’AFP. Selon l’ONG Caminando Fronteras, qui tient ses informations des appels de migrants ou de leurs proches, l’embarcation disparue avec environ 200 personnes à bord est partie de la localité sénégalaise de Kafountine le 27 juin, à environ 1 700 kilomètres des côtes des Canaries. « Les familles nous ont informés de la disparition de l’embarcation dont elles n’avaient pas de nouvelles depuis plusieurs jours », a précisé la fondatrice de cette ONG, Helena Maleno, dans un message audio.Selon l’ONG, deux autres embarcations parties du Sénégal le 23 juin sont également portées disparues, avec environ 120 personnes à bord au total. « Il est encore temps de sauver leurs vies (…). Ils sont dans l’eau depuis de nombreux jours, mais ce sont des embarcations en bois » qui peuvent résister, a assuré Helena Maleno. « On a la confirmation qu’il y a eu des migrants qui sont partis. Nous n’avons aucune nouvelle d’eux », a déclaré David Diatta, le maire de Kafountine, à l’AFP. « Ce sont des Sénégalais, des Gambiens, des Guinéens, de la Sierra Léone… La plupart du temps, ce sont des étrangers qui ne viennent pas de la ville, qui n’habitent pas la zone », a-t-il expliqué. Selon lui, ils partent de Kafountine car la ville est proche de nombreuses îles et de bolongs, des bras de mer qui sont autant de caches pour les prétendants à ce long voyage et leurs passeurs.
    « En tant qu’autorité locale, on a essayé de prendre des mesures de sensibilisation, mais le silence de l’Etat est regrettable. Les gendarmes sur place sont en nombre très réduits et il manque des moyens » pour arrêter les départs de pirogues de migrants, déplore M. Diatta. « Les personnes venues de l’extérieur s’organisent à leur guise » pour partir, « et ce n’est qu’après coup que nous sommes au courant », estime Abdoulaye Demba, coordinateur du conseil local de pêche artisanal de la commune.
    « Aucune des familles touchées ne viendra nous voir directement parce que tout le monde sait que c’est un phénomène criminel. Quiconque aide au départ doit être traduit devant la justice », explique M. Demba.

    #Covid-19#migration#migrant#senegal#atlantique#canaries#routemigratoire#traversee#mortalite#gambie#guinee#kafoutine#ue#politiquemigratoire#emigration

  • Des côtes du Maroc aux îles Canaries, l’autre route mortelle des migrations
    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2023/07/10/des-cotes-du-maroc-aux-iles-canaries-l-autre-route-mortelle-des-migrations_6

    Des côtes du Maroc aux îles Canaries, l’autre route mortelle des migrations
    Par Emma Larbi
    Publié le 10 juillet 2023 à 18h00, modifié le 11 juillet 2023 à 07h55
    Leur naufrage n’est que le dernier d’une nouvelle série de drames. Cinquante et un migrants de nationalité indéterminée, dont trois enfants, sont morts dans les eaux de l’Atlantique, samedi 1er juillet. Ils avaient embarqué dans le sud du Maroc, avec l’espoir d’atteindre l’archipel des Canaries. Finalement, « il ne reste du bateau qui a quitté Tan-Tan que quatre rescapés », rapportait sur Twitter Helena Maleno Garzón, la fondatrice de l’ONG Caminando Fronteras, après la découverte du drame.
    Le 11 juin déjà, 51 Marocains avaient disparu dans des conditions similaires. Ils avaient commencé une traversée au départ de la ville balnéaire d’Agadir, environ 265 km plus au nord. À peine dix jours plus tard, le 21 juin, un autre naufrage est déclaré à 160 km de l’île de Grande Canarie ; deux personnes sont retrouvées mortes lors du sauvetage, 39 autres seraient portées disparues, d’après les renseignements de Caminando Fronteras, une association qui défend les droits des migrants.Si les regards sont aujourd’hui tournés vers la Tunisie – notamment vers la ville portuaire de Sfax, où des violences à l’encontre des migrants ont éclaté –, à l’autre bout du Maghreb, le sud du Maroc et le Sahara occidental, territoire que le royaume chérifien revendique, sont redevenus, eux aussi, des points de départ.
    Sur les îles Canaries, archipel espagnol situé au large des côtes marocaines et destination visée par les migrants, les entrées irrégulières étaient pourtant en baisse de 63 % au premier trimestre 2023 par rapport à la même période en 2022, affirmait le premier ministre espagnol, Pedro Sanchez, en avril. Le résultat d’un accord entre Rabat et Madrid, entré en vigueur en avril 2022, après trois ans de crise diplomatique.Depuis le début de cette nouvelle coopération, les frontières des deux enclaves espagnoles en terre africaine, Ceuta et Melilla, et le détroit de Gibraltar sont davantage surveillés. Les Subsahariens et Marocains qui continuent de tenter d’y pénétrer seraient « les plus désespérés, ceux qui n’ont ni réseaux, ni contacts », indique Mehdi Alioua, enseignant-chercheur spécialiste des migrations à l’Université internationale de Rabat. Il y a un an, le 24 juin 2022, alors qu’environ 2 000 migrants subsahariens tentaient de franchir en force le mur entourant Melilla, la répression policière avait fait 27 morts, selon l’Association marocaine des droits humains (AMDH).
    Le durcissement de la surveillance au nord du Maroc pourrait expliquer l’augmentation des tentatives par le sud, malgré les prix plus élevés des traversées. L’étendue des côtes rend la surveillance plus complexe. « Si l’Atlantique est surveillé, ce n’est pas la priorité sécuritaire, décrit Mehdi Alioua. Les forces marocaines surveillent surtout l’est du territoire », le long de la frontière avec l’Algérie. Cependant, pour le chercheur, les passages empruntés par les migrants n’obéissent pas nécessairement à une logique réfléchie. « Il y a des paramètres qui font bifurquer les routes (…), le bouche-à-oreille ou les réseaux sociaux. » En Espagne, à deux semaines des élections générales, certains analysent la recrudescence des flux migratoires en provenance des côtes marocaines à travers un prisme politique. « A droite particulièrement, certains pensent qu’il peut s’agir d’un avertissement pour le possible successeur de Pedro Sanchez, Alberto Nuñez Feijoo, s’il rectifiait le positionnement espagnol sur le Sahara marocain [nom donné par le Maroc au Sahara occidental] », avance comme possible piste d’explication le journaliste espagnol Ignicio Cembrero. Si l’actuel chef du gouvernement espagnol avait sorti son pays de sa neutralité sur le sujet, en mars 2022, en estimant dans un courrier au roi Mohammed VI que le plan d’autonomie marocain pour le Sahara occidental représentait « la base la plus sérieuse, réaliste et crédible pour la résolution du différend », son rival du Parti populaire semble moins favorable à un tel positionnement.
    Sur le territoire marocain, les autorités tenteraient de limiter les tentatives de traversées par la voie sud, témoignent des associations locales. « En ce moment, il est impossible de voyager sans carte de séjour vers le Sud », raconte Jonas Nsona, responsable à l’Arcom, une association d’aide aux migrantes. « Les contrôles préalables sont plus présents, notamment dans les bus et les transports, on demande davantage de documents administratifs », ajoute Camille Denis, directrice du Groupe antiraciste d’accompagnement et de défense des étrangers et migrants (Gadem).
    Le trajet vers les îles Canaries est considéré comme l’un des itinéraires les plus dangereux par l’Organisation internationale pour les migrations. S’il faut compter 450 km de navigation au départ de Dakhla, au Sahara occidental, certains migrants tentent une traversée encore plus longue et périlleuse. Le 4 juillet, 159 personnes secourues en mer puis débarquées à Tenerife seraient « parties de Mbour, au Sénégal, huit jours plus tôt », indique l’agence de presse espagnole EFE. Lundi 10 juillet, les sauveteurs espagnols ont annoncé avoir localisé une embarcation sur l’Atlantique qui pourrait transporter environ 200 migrants partis du Sénégal. Finalement, ce ne sont que 86 personnes, 80 hommes et 6 femmes, qui ont été sauvées plus tard dans la journée. Un navire de secours en mer les a ramenées vers l’île de Grande Canarie où elles ont été accueillies par des employés de la Croix-Rouge qui leur ont prodigué des soins médicaux. Selon Caminando Fronteras, qui tient ses informations des appels de migrants ou de leurs proches, le navire recherché par les autorités espagnoles est parti le 27 juin de la localité sénégalaise de Kafountine, située à environ 1 700 km des côtes des îles Canaries. L’ONG assure enfin que deux autres bateaux partis du Sénégal le 23 juin sont portés disparus, avec environ 120 personnes à bord au total.

    #Covid-19#migration#migrant#routemigratoire#canarie#oim#ue#afrique#mortalite#traversee#sante#politiquemigratoire#atlantique#postcovid

  • #Canicules_marines : pendant que l’océan se consume…

    Des « #mégafeux » aquatiques et invisibles sévissent notamment du sud de l’Islande jusqu’en Afrique en ce mois de juin. Ces phénomènes extrêmes, prévus dans tous les modèles qui avaient anticipé une hausse de la #température moyenne de l’océan, constituent une bombe à retardement du #réchauffement.

    L’océan brûle. Littéralement, ou presque. Depuis plusieurs semaines, une #canicule_marine inouïe frappe l’#Atlantique_nord, du sud de l’Islande jusqu’en Afrique. Au large de l’Irlande et de l’Ecosse, elle est catégorisée « au-delà de l’#extrême » (soit 5 sur une échelle de 5) par l’administration océanographique américaine (NOAA). Les cartes mondiales affichent aussi une effrayante couleur rouge sang, tendant vers le noir, dans le #Pacifique, le long de l’Amérique centrale et autour du Japon. Et les courbes s’affolent, atteignant de nouveaux sommets jour après jour et faisant craindre des ravages dus à des tempêtes tropicales précoces, telle Bret, qui a frôlé la Martinique ce vendredi.

    Mercredi, la #température des millions de km² de l’#océan_Atlantique nord s’est envolée à 23,3 °C (soit +1,32 °C d’#anomalie). Du jamais-vu pour un mois de juin, de très loin. L’ensemble de l’océan mondial, lui, a également enregistré un nouveau record ce jour-là, avec 20,9 °C de moyenne. Les #données de ce début d’année défient l’entendement : entre mars et mai, la température à la #surface_de_l’océan a atteint un record absolu en 174 ans de mesures, dépassant de 0,83 °C la moyenne du XXe siècle, d’après la NOAA.

    De quoi donner le tournis aux scientifiques. Cette #surchauffe générale émaillée de canicules localisées (là où la température de surface est plus élevée que 90 % du temps pendant plus de cinq jours) arrive « très tôt dans l’année, est très rapide et de très grande ampleur. Ce qui est surprenant, même si nous savons que la tendance est à la hausse de la température de l’océan », pointe Jean-Pierre Gattuso, chercheur du CNRS au laboratoire d’océanographie de Villefranche-sur-Mer (Alpes-Maritimes).

    « L’océan encaisse, encaisse, encaisse »

    Selon le rapport spécial du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec) sur les océans et la cryosphère paru en 2019, l’océan a absorbé plus de 90 % de la chaleur excédentaire émise par l’humanité depuis qu’elle embrase l’atmosphère en y envoyant des gaz à effet de serre (GES), essentiellement à cause de la combustion d’énergies fossiles. Car la capacité de l’eau à capter la chaleur est beaucoup plus forte que celle des continents. Et les climatologues estiment que, d’ici à 2100, l’océan absorbera deux à quatre fois plus de chaleur que pendant la période allant de 1970 à l’heure actuelle si le réchauffement planétaire est limité à 2°C (soit l’objectif affiché par l’accord de Paris de 2015), et jusqu’à cinq à sept fois plus si les émissions sont plus élevées.

    Résultat de cette surchauffe, la fréquence des #vagues_de_chaleur_marines a doublé depuis 1982 et leur intensité augmente. Dans le futur, prévient le Giec, elles seront vingt fois plus fréquentes avec un réchauffement de 2°C, et cinquante fois plus fréquentes si les émissions continuent d’augmenter fortement. Glaçant. « L’océan encaisse, encaisse, encaisse, et forcément les canicules marines s’intensifient, soupire Catherine Jeandel, chercheuse du CNRS au Laboratoire d’études en géophysique et océanographie spatiales. Ce qui est déprimant pour un chercheur, c’est de constater que tout ce qui est prévu dans les #modèles_climatiques depuis trente ans ou quarante ans se réalise. »

    Si les causes précises de la canicule marine inédite qui frappe l’Atlantique nord sont difficiles à établir, la raison de fond réside donc dans l’aggravation du #réchauffement_climatique dû aux activités humaines. Par ailleurs, « certaines conditions favorisent le développement de vagues de chaleur marines : une température de l’air élevée et l’absence de vent et de houle, qui empêche les eaux de surface de se mélanger avec les eaux profondes plus froides », indique Jean-Pierre Gattuso.

    La destruction de la faune et de la flore marines

    Le phénomène naturel #El_Niño, lui, qui se produit en moyenne tous les deux à sept ans pendant neuf à douze mois et fait son retour dans le Pacifique depuis ce printemps, « ne peut pas avoir de lien direct avec ce qui se passe dans l’Atlantique nord, mais en a sans doute avec ce qui se passe dans le Pacifique équatorial », estime l’océanographe et climatologue au CNRS Jean-Baptiste Sallée.

    Impossible de prédire pendant combien de temps vont se prolonger les canicules marines de ces derniers jours. Mais certaines « peuvent durer plusieurs mois », prévient le chercheur, pour qui « cette longévité est ce qui les rend particulièrement inquiétantes et dévastatrices pour les écosystèmes ». A ses yeux, la conséquence « la plus importante et alarmante » de ce que l’on pourrait qualifier d’#incendies_sous-marins est la destruction de la faune et de la flore marines. Ces « mégafeux » aquatiques et invisibles à nos yeux provoquent des mortalités de masse de certaines espèces. Surtout parmi celles qui ne peuvent pas se déplacer, comme les coraux, les herbiers marins ou les forêts de grandes algues brunes accrochées à des supports rocheux.

    En Méditerranée, après chaque canicule marine, notamment celles de l’été 2022 qui y ont été spectaculaires, « on constate des mortalités importantes d’une cinquantaine d’espèces (coraux, gorgones, algues, mollusques, oursins, posidonies…) tandis que celles qui le peuvent fuient », observe Jean-Pierre Gattuso. Par exemple, dans l’Atlantique, les poissons et cétacés se déplacent de la zone équatoriale vers le nord dans l’hémisphère nord et vers le sud dans l’hémisphère sud. « Ce qui est très injuste d’un point de vue éthique et géopolitique, car cette zone équatoriale est bordée essentiellement par des pays en voie de développement qui n’ont pas ou peu de responsabilité dans le changement climatique et qui vont être très affectés sur le plan de la sécurité alimentaire, alors que l’Islande et la Norvège voient arriver une abondance de poissons », poursuit le scientifique. Qui souligne aussi l’impact des vagues de chaleur marines sur le déplacement d’#espèces_invasives, telles que le poisson lapin ou le poisson lion arrivés en Méditerranée depuis la mer Rouge.

    Outre les ravages sur la #biodiversité, les canicules marines ont aussi des conséquences sur les #événements_extrêmes. « Une mer très chaude, c’est de l’eau qui s’évapore davantage, donc des tempêtes, ouragans et cyclones plus probables et plus forts », note ainsi Catherine Jeandel, pour qui la surchauffe de l’océan est « la bombe à retardement du réchauffement climatique ». Ainsi, ce vendredi, deux tempêtes tropicales assez imposantes pour avoir reçu des petits noms charmants, Bret et Cindy, étaient actives sur l’Atlantique, faisant trembler les îles antillaises. Soit une première pour un mois de juin depuis le début des observations en 1968.

    La surchauffe favorise la fonte de la glace de mer

    Par ailleurs, la surchauffe de l’océan, « par exemple dans l’Arctique, favorise la fonte de la glace de mer, ajoute Jean-Pierre Gattuso. Idem en Antarctique, où l’eau chaude érode la #calotte_polaire par en-dessous, ce qui peut complètement la déstabiliser. » Elle perturbe aussi les #courants_marins, car « si l’eau est chaude, elle devient moins dense et a donc moins tendance à plonger en profondeur, ce qui limite les échanges entre la surface et les eaux profondes et réduit l’alimentation en oxygène de ces dernières », ajoute Jean-Pierre Gattuso. Au fur et à mesure qu’on réchauffe l’océan, qui capte un quart du CO2 émis par l’homme, « il perd aussi en efficacité comme puits naturel de carbone », avertit Jean-Baptiste Sallée.

    Comment stopper cette machine infernale ? Comment éteindre les flammes sous la marmite d’eau bouillante qu’est devenue la planète ? Les chercheurs interrogés par Libération sont unanimes : la seule solution « est connue, il s’agit de réduire drastiquement les émissions de gaz à effet de serre ». Donc d’« arrêter de subventionner l’extraction des énergies fossiles, de faire des sports d’hiver dans les Emirats, et au contraire d’enfourcher son vélo au lieu de prendre sa voiture…, énonce Catherine Jeandel. Si vous lisez les rapports du Giec, les solutions, vous les avez. Il faut nous écouter, c’est tout. »

    L’océan a « accumulé la chaleur, elle est là, sa température est déjà déterminée. Même si on n’émet plus de gaz à effet de serre en 2050, on ne reviendra pas aux niveaux de températures océaniques de 1850, c’est impossible, expose Jean-Pierre Gattuso. Mais on peut arrêter son réchauffement : en respectant un scénario d’émissions compatible avec le seuil fixé par l’accord de Paris, l’augmentation de la température est totalement stoppée et reste stable, constante. C’est quand même un message positif. » A condition que les opinions publiques et les responsables politiques sortent enfin du #déni.

    https://www.liberation.fr/environnement/climat/pendant-que-locean-se-consume-20230623_M2PIQOI535BPRCGPITA6THMD44
    #mer #océan #canicule #climat #changement_climatique

    via @isskein

  • La prima analisi globale dell’attivismo delle donne contro l’industria estrattiva

    Una ricerca ha esaminato 104 conflitti estrattivi registrati nell’Atlante della giustizia ambientale con l’obiettivo di identificare nel contesto globale i punti in comune e le differenze della presenza femminile nelle lotte. Dal Perù al Guatemala, dall’India al Sudafrica. Non solo duri impatti ma anche nuove pratiche di resistenza

    Nei conflitti contro progetti estrattivi di materie prime, le donne non sono solo vittime ma prendono parte in maniera attiva alle azioni di protesta, opposizione e denuncia delle conseguenze ambientali e sanitarie di questi progetti. Assumendo un ruolo predominante nell’opposizione all’industria estrattiva, le donne stanno rimodellando le pratiche esistenti, creando nuove possibilità di lotta che rifiutano l’imposizione della cultura dominante e di un’unica narrazione del progresso.

    Una recente pubblicazione, apparsa sulla rivista Journal of Political Ecology, ha analizzato 104 conflitti estrattivi registrati nell’Atlante della giustizia ambientale (Environmental Justice Atlas – EJA) con l’obiettivo di identificare nel contesto globale i punti in comune e le differenze della presenza femminile nelle lotte per la giustizia ambientale. Si tratta della prima analisi globale dell’attivismo delle donne contro l’industria estrattiva. I ricercatori hanno incluso nell’analisi progetti di estrazione di materie prime come oro, argento, rame, ferro, alluminio, piombo, metalli rari per la produzione di prodotti tecnologici, petrolio, ma anche diamanti e miniere di carbone. La mappatura dei conflitti comprende zone da tutto il mondo, in tutti e cinque i continenti.

    L’Atlante è il più grande inventario esistente di conflitti socio-ambientali, con oltre 3.800 casi segnalati a marzo 2023. Circa il 23% di questi (896 casi) identifica le donne come attori importanti nelle proteste. È il risultato di un lavoro collaborativo da parte di accademici, singoli attivisti e organizzazioni che contribuiscono con approfondimenti per ciascun caso. Alle informazioni dell’Atlante i ricercatori hanno aggiunto, quando disponibili, quelle contenute in testi accademici pubblicati su riviste specialistiche, rapporti istituzionali e altre pubblicazioni di organizzazioni internazionali e locali coinvolte. I conflitti legati all’attività estrattiva possono verificarsi come conseguenza degli impatti socio-ambientali sulla terra, sull’acqua e sui mezzi di sussistenza, come reazione all’esclusione delle donne ai processi decisionali e quindi come proteste contro gli ostacoli all’autodeterminazione femminile, oppure a causa di compensazioni giudicate insufficienti.

    I risultati dell’analisi mostrano che le attività estrattive producono sulle donne quattro tipi di impatti diversi: sulla loro salute e sul lavoro di cura che svolgono; sulle attività legate al sostentamento e al reddito; producono inoltre maggiore violenza nei loro confronti e influenzano le relazioni sociali all’interno delle comunità locali. Le quattro categorie di impatti non si escludono a vicenda, ma possono intrecciarsi tra loro. Di tutti i casi analizzati, il 67% indica conseguenze negative visibili o potenziali che riguardano specificamente le donne.

    In molte comunità rurali, infatti, i compiti quotidiani delle donne sono determinati dalla divisione di genere del lavoro. Occupandosi della produzione di cibo e della gestione dell’acqua, le donne sono particolarmente consapevoli degli impatti che le industrie estrattive hanno sul territorio e sull’ambiente, e sono spesso le prime a denunciarne le conseguenze negative. Le conseguenze sulla salute si devono principalmente alle fonti d’acqua contaminate con cui entrano in contatto che determinano malattie della pelle, problemi legati alla salute riproduttiva come perdita di fertilità e malformazioni durante la gravidanza, problemi respiratori dovuti all’inquinamento da polveri fino allo sviluppo di cancro. Impatti dello stesso tipo possono manifestarsi anche sulla salute di figli e di altri componenti della famiglia, aumentando così il carico del lavoro di cura svolto esclusivamente dalle donne.

    L’occupazione dei terreni coltivabili da parte delle industrie riduce inoltre l’accesso alle risorse, fonti tradizionali di reddito per loro. In questo modo la sicurezza economica delle donne diminuisce, mentre aumenta la dipendenza economica dal lavoro salariato degli uomini, alcuni dei quali lavorano proprio nei luoghi di estrazione.

    Attraverso questi meccanismi, la presenza delle industrie estrattive rafforza le dinamiche patriarcali esistenti nei territori, accrescendo il privilegio maschile e rafforzando il dominio degli uomini. Una condizione che porta le donne a perdere lo status economico, sociale e culturale e a subire anche diverse forme di violenza. Sono minacciate fisicamente, uccise per la loro opposizione all’attività mineraria o sopravvissute a tentativi di assassinio. È il caso di Nasreen Hug che stava preparando una causa internazionale contro il progetto minerario di Phulbari in Bangladesh quando è stata assassinata. Diodora Hernández e Yolanda Oqueli sono entrambe sopravvissute a tentativi di omicidio per il loro attivismo contro i progetti Marlin e El Tambor in Guatemala. Inoltre, la violenza sessuale è usata sia da chi lavora nelle compagnie estrattive sia dalle forze di sicurezza.

    Eppure, dai dati raccolti dalla pubblicazione, emerge che le donne non subiscono passivamente, ma partecipano attivamente all’organizzazione dell’opposizione alle industrie. Il documento distingue otto diverse modalità di protesta: azioni dirette come blocchi stradali, proteste e scioperi; organizzazione di eventi pubblici, come mostre o esibizioni artistiche; vigilanza del territorio, anche per monitorare gli impatti ambientali; promozione di campagne di sensibilizzazione e informazione; avvio di procedimenti legali contro le aziende responsabili di inquinamento; creazione di spazi per lo svolgimenti di attività sociali e politiche; pressione politica nei confronti delle autorità locali, del governo e delle stesse industrie per sensibilizzare alla loro causa e per garantire norme ambientali più severe; gestione dei bisogni materiali, sanitari ed emotivi della comunità come la preparazione di cibo durante le azioni di protesta.

    La pubblicazione è ricca di esempi di donne che hanno lottato e continuano a lottare per la difesa dell’ambiente in cui vivono. Alcune attiviste si sono distinte per aver rifiutato di vendere la terra alle aziende e per aver resistito ai tentativi di esproprio, come nel caso dell’opposizione di Maxima Acuña alla compagnia Yanacocha, promotrice del progetto Conga per l’estrazione di oro e rame in Perù. In Guatemala, Estela Reyes ha bloccato da sola l’avanzata di un trattore, scatenando la resistenza alla miniera d’oro di El Tambor. Altre forme di resistenza comprendono le attività portate avanti da Mukta Jhodia, in India, che ha attraversato i villaggi del Kashipur per informare la popolazione dei potenziali effetti negativi che la miniera di Baphlimali avrebbe avuto sui terreni coltivabili, e quelle di Lorraine Kakaza che in Sudafrica ha lanciato una serie di podcast sui costi che l’estrazione del carbone avrebbe avuto sulla vita delle persone nella provincia di Mpumalanga. Alcune attiviste hanno anche deciso di proseguire il loro impegno entrando in politica: Francia Márquez, leader che si opponeva all’estrazione illegale di oro a La Toma, è stata eletta a giugno 2022 vicepresidente della Colombia.

    Le donne svolgono molto più che un semplice ruolo di supporto, ma la loro capacità di impegnarsi nell’opposizione alle attività estrattive è spesso ostacolata. Se devono far fronte a compiti quotidiani che richiedono tempo, come la produzione di cibo, le faccende domestiche e la cura dei figli, hanno meno tempo da dedicare alla protesta. A volte subiscono pressioni da parte di familiari e di componenti della comunità ad abbandonare l’attivismo. L’analisi, infatti, mostra che esistono relazioni patriarcali anche all’interno dei movimenti di resistenza, che contribuiscono a riprodurre la disuguaglianza di genere anche all’interno dei gruppi di protesta. Le donne devono così affrontare sia le compagnie estrattive sia i partner maschili all’interno della comunità che in alcuni casi organizzano azioni di boicottaggio nei confronti dell’attivismo femminile.

    La volontà di affermare la propria voce nei processi decisionali anche all’interno dei movimenti di opposizione, ha spinto molto spesso la formazione di gruppi di protesta formati da sole donne, alleati a livello locale e internazionale con altri movimenti. Per gli autori della pubblicazione, l’attivismo anti-estrattivista delle donne può contribuire a sfidare le tradizionali percezioni di genere all’interno delle comunità e a promuovere cambiamenti collettivi più ampi in alcuni contesti. È il lavoro, per esempio, portato avanti dalle afrocolombiane di La Toma, in Colombia, e dalle boliviane di Huanuni e Corocoro. Il loro attivismo sta recuperando pratiche ancestrali ripensandole attraverso nuove relazioni con il territorio e all’interno delle comunità, affermando la possibilità di una leadership anche femminile.

    https://altreconomia.it/la-prima-analisi-globale-dellattivismo-delle-donne-contro-lindustria-es

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