• « Nous assistons à une escalade de la #prédation_minière »

    Une nouvelle #ruée_minière a commencé et touche aussi la #France. Au nom de la lutte contre la crise climatique, il faudrait extraire de plus en plus de #métaux. Celia Izoard dénonce l’impasse de cette « #transition » extractiviste. Entretien.

    Basta/Observatoire des multinationales : Il est beaucoup question aujourd’hui de renouveau minier en raison notamment des besoins de la transition énergétique, avec la perspective d’ouvrir de nouvelles mines en Europe et même en France. Vous défendez dans votre #livre qu’il ne s’agit pas du tout d’un renouveau, mais d’une trajectoire de continuité. Pourquoi ?

    #Celia_Izoard : Les volumes de #métaux extraits dans le monde aujourd’hui augmentent massivement, et n’ont jamais cessé d’augmenter. Ce qui est parfaitement logique puisqu’on ne cesse de produire de nouveaux objets et de nouveaux équipements dans nos pays riches, notamment avec la #numérisation et aujourd’hui l’#intelligence_artificielle, et qu’en plus de cela le reste du monde s’industrialise.

    En conséquence, on consomme de plus en plus de métaux, et des métaux de plus en plus variés – aussi bien des métaux de base comme le #cuivre et l’#aluminium que des métaux de spécialité comme les #terres_rares. Ces derniers sont utilisés en très petite quantité mais dans des objets qui sont partout, comme les #smartphones, et de façon trop dispersive pour permettre le #recyclage.

    Et la production de tous ces métaux devrait continuer à augmenter ?

    Oui, car rien ne freine cette production, d’autant plus qu’on y ajoute aujourd’hui une nouvelle demande qui est un véritable gouffre : celle de métaux pour le projet très technocratique de la transition. « Transition », dans l’esprit de nos élites, cela signifie le remplacement des #énergies_fossiles par l’#énergie_électrique – donc avec des #énergies_renouvelables et des #batteries – avec un modèle de société inchangé. Mais, par exemple, la batterie d’une #voiture_électrique représente souvent à elle seule 500 kg de métaux (contre moins de 3 kg pour un #vélo_électrique).

    Simon Michaux, professeur à l’Institut géologique de Finlande, a essayé d’évaluer le volume total de métaux à extraire si on voulait vraiment électrifier ne serait-ce que la #mobilité. Pour le #lithium ou le #cobalt, cela représenterait plusieurs décennies de la production métallique actuelle. On est dans un scénario complètement absurde où même pour électrifier la flotte automobile d’un seul pays, par exemple l’Angleterre ou la France, il faut déjà plus que la totalité de la production mondiale. Ce projet n’a aucun sens, même pour lutter contre le #réchauffement_climatique.

    Vous soulignez dans votre livre que l’#industrie_minière devient de plus en plus extrême à la fois dans ses techniques de plus en plus destructrices, et dans les #nouvelles_frontières qu’elle cherche à ouvrir, jusqu’au fond des #océans et dans l’#espace

    Oui, c’est le grand paradoxe. Les élites politiques et industrielles répètent que la mine n’a jamais été aussi propre, qu’elle a surmonté les problèmes qu’elle créait auparavant. Mais si l’on regarde comment fonctionne réellement le #secteur_minier, c’est exactement l’inverse que l’on constate. La mine n’a jamais été aussi énergivore, aussi polluante et aussi radicale dans ses pratiques, qui peuvent consister à décapiter des #montagnes ou à faire disparaître des #vallées sous des #déchets_toxiques.

    C’est lié au fait que les teneurs auxquelles on va chercher les métaux sont de plus en plus basses. Si on doit exploiter du cuivre avec un #filon à 0,4%, cela signifie que 99,6% de la matière extraite est du #déchet. Qui plus est, ce sont des #déchets_dangereux, qui vont le rester pour des siècles : des déchets qui peuvent acidifier les eaux, charrier des contaminants un peu partout.

    Les #résidus_miniers vont s’entasser derrière des #barrages qui peuvent provoquer de très graves #accidents, qui sont sources de #pollution, et qui sont difficilement contrôlables sur le long terme. Nous assistons aujourd’hui à une véritable #escalade_technologique qui est aussi une escalade de la #prédation_minière. La mine est aujourd’hui une des pointes avancées de ce qu’on a pu appeler le #capitalisme_par_dépossession.

    Comment expliquer, au regard de cette puissance destructrice, que les populations occidentales aient presque totalement oublié ce qu’est la mine ?

    Il y a un #déni spectaculaire, qui repose sur deux facteurs. Le premier est la religion de la #technologie, l’une des #idéologies dominantes du monde capitaliste. Nos dirigeants et certains intellectuels ont entretenu l’idée qu’on avait, à partir des années 1970, dépassé le #capitalisme_industriel, qui avait été tellement contesté pendant la décennie précédente, et qu’on était entré dans une nouvelle ère grâce à la technologie. Le #capitalisme_post-industriel était désormais avant tout une affaire de brevets, d’idées, d’innovations et de services.

    Les mines, comme le reste de la production d’ailleurs, avaient disparu de ce paysage idéologique. Le #mythe de l’#économie_immatérielle a permis de réenchanter le #capitalisme après l’ébranlement des mouvements de 1968. Le second facteur est #géopolitique. Aux grandes heures du #néo-libéralisme, le déni de la mine était un pur produit de notre mode de vie impérial. Les puissances occidentales avaient la possibilité de s’approvisionner à bas coût, que ce soit par l’#ingérence_politique, en soutenant des dictatures, ou par le chantage à la dette et les politiques d’#ajustement_structurel. Ce sont ces politiques qui ont permis d’avoir par exemple du cuivre du #Chili, de #Zambie ou d’#Indonésie si bon marché.

    Les besoins en métaux pour la #transition_climatique, si souvent invoqués aujourd’hui, ne sont-ils donc qu’une excuse commode ?

    Invoquer la nécessité de créer des mines « pour la transition » est en effet hypocrite : c’est l’ensemble des industries européennes qui a besoin de sécuriser ses approvisionnements en métaux. La récente loi européenne sur les métaux critiques répond aux besoins des grosses entreprises européennes, que ce soit pour l’#automobile, l’#aéronautique, l’#aérospatiale, les #drones, des #data_centers.

    L’argument d’une ruée minière pour produire des énergies renouvelables permet de verdir instantanément toute mine de cuivre, de cobalt, de lithium, de #nickel ou de terres rares. Il permet de justifier les #coûts_politiques de la #diplomatie des #matières_premières : c’est-à-dire les #conflits liés aux rivalités entre grandes puissances pour accéder aux #gisements. Mais par ailleurs, cette transition fondée sur la technologie et le maintien de la #croissance est bel et bien un gouffre pour la #production_minière.

    Ce discours de réenchantement et de relégitimation de la mine auprès des populations européennes vous semble-t-il efficace ?

    On est en train de créer un #régime_d’exception minier, avec un abaissement des garde-fous réglementaires et des formes d’extractivisme de plus en plus désinhibées, et en parallèle on culpabilise les gens. La #culpabilisation est un ressort psychologique très puissant, on l’a vu durant le Covid. On dit aux gens : « Si vous n’acceptez pas des mines sur notre territoire, alors on va les faire ailleurs, aux dépens d’autres populations, dans des conditions bien pires. » Or c’est faux. D’abord, la #mine_propre n’existe pas.

    Ensuite, la #loi européenne sur les #métaux_critiques elle prévoit qu’au mieux 10% de la production minière soit relocalisée en Europe. Aujourd’hui, on en est à 3%. Ce n’est rien du tout. On va de toute façon continuer à ouvrir des mines ailleurs, dans les pays pauvres, pour répondre aux besoins des industriels européens. Si l’on voulait vraiment relocaliser la production minière en Europe, il faudrait réduire drastiquement nos besoins et prioriser les usages les plus importants des métaux.

    Peut-on imaginer qu’un jour il existe une mine propre ?

    Si l’on considère la réalité des mines aujourd’hui, les procédés utilisés, leur gigantisme, leur pouvoir de destruction, on voit bien qu’une mine est intrinsèquement problématique, intrinsèquement prédatrice : ce n’est pas qu’une question de décisions politiques ou d’#investissements. L’idée de « #mine_responsable » n’est autre qu’une tentative de faire accepter l’industrie minière à des populations en prétendant que « tout a changé.

    Ce qui m’a frappé dans les enquêtes que j’ai menées, c’est que les industriels et parfois les dirigeants politiques ne cessent d’invoquer certains concepts, par exemple la #mine_décarbonée ou le réemploi des #déchets_miniers pour produire du #ciment, comme de choses qui existent et qui sont déjà mises en pratique. À chaque fois que j’ai regardé de plus près, le constat était le même : cela n’existe pas encore. Ce ne sont que des #promesses.

    Sur le site de la nouvelle mine d’#Atalaya à #Rio_Tinto en #Espagne, on voir des panneaux publicitaires alignant des #panneaux_photovoltaïques avec des slogans du type « Rio Tinto, la première mine d’autoconsommation solaire ». Cela donne à penser que la mine est autonome énergétiquement, mais pas du tout. Il y a seulement une centrale photovoltaïque qui alimentera une fraction de ses besoins. Tout est comme ça.

    Le constat n’est-il pas le même en ce qui concerne le recyclage des métaux ?

    Il y a un effet purement incantatoire, qui consiste à se rassurer en se disant qu’un jour tout ira bien parce que l’on pourra simplement recycler les métaux dont on aura besoin. Déjà, il n’en est rien parce que les quantités colossales de métaux dont l’utilisation est planifiée pour les années à venir, ne serait-ce que pour produire des #batteries pour #véhicules_électriques, n’ont même pas encore été extraites.

    On ne peut donc pas les recycler. Il faut d’abord les produire, avec pour conséquence la #destruction de #nouveaux_territoires un peu partout sur la planète. Ensuite, le recyclage des métaux n’est pas une opération du saint-Esprit ; il repose sur la #métallurgie, il implique des usines, des besoins en énergie, et des pollutions assez semblables à celles des mines elles-mêmes.

    L’accent mis sur le besoin de métaux pour la transition ne reflète-t-il pas le fait que les #multinationales ont réussi à s’approprier ce terme même de « transition », pour lui faire signifier en réalité la poursuite du modèle actuel ?

    Le concept de transition n’a rien de nouveau, il était déjà employé au XIXe siècle. À cette époque, la transition sert à freiner les ardeurs révolutionnaires : on accepte qu’il faut des changements, mais on ajoute qu’il ne faut pas aller trop vite. Il y a donc une dimension un peu réactionnaire dans l’idée même de transition.

    Dans son dernier livre, l’historien des sciences #Jean-Baptiste_Fressoz [Sans transition - Une nouvelle histoire de l’énergie, Seuil, 2024] montre que la #transition_énergétique tel qu’on l’entend aujourd’hui est une invention des #pro-nucléaires des États-Unis dans les années 1950 pour justifier des #investissements publics colossaux dans l’#atome. Ils ont tracé des belles courbes qui montraient qu’après l’épuisement des énergies fossiles, il y aurait besoin d’une #solution_énergétique comme le #nucléaire, et qu’il fallait donc investir maintenant pour rendre le passage des unes à l’autre moins brutal.

    La transition aujourd’hui, c’est avant tout du temps gagné pour le capital et pour les grandes entreprises. Les rendez-vous qu’ils nous promettent pour 2050 et leurs promesses de #zéro_carbone sont évidemment intenables. Les technologies et l’#approvisionnement nécessaire en métaux n’existent pas, et s’ils existaient, cela nous maintiendrait sur la même trajectoire de réchauffement climatique.

    Ces promesses ne tiennent pas debout, mais elles permettent de repousser à 2050 l’heure de rendre des comptes. Ce sont plusieurs décennies de gagnées. Par ailleurs, le terme de transition est de plus en plus utilisé comme étendard pour justifier une #croisade, une politique de plus en plus agressive pour avoir accès aux gisements. Les pays européens et nord-américains ont signé un partenariat en ce sens en 2022, en prétendant que certes ils veulent des métaux, mais pour des raisons louables. La transition sert de figure de proue à ces politiques impériales.

    Vous avez mentionné que l’une des industries les plus intéressées par la sécurisation de l’#accès aux métaux est celle de l’#armement. Vous semblez suggérer que c’est l’une des dimensions négligées de la guerre en Ukraine…

    Peu de gens savent qu’en 2021, la Commission européenne a signé avec l’#Ukraine un accord de partenariat visant à faire de ce pays une sorte de paradis minier pour l’Europe. L’Ukraine possède de fait énormément de ressources convoitées par les industriels, qu’ils soient russes, européens et américains. Cela a joué un rôle dans le déclenchement de la #guerre. On voit bien que pour, pour accéder aux gisements, on va engendrer des conflits, militariser encore plus les #relations_internationales, ce qui va nécessiter de produire des #armes de plus en plus sophistiquées, et donc d’extraire de plus en plus de métaux, et donc sécuriser l’accès aux gisements, et ainsi de suite.

    C’est un #cercle_vicieux que l’on peut résumer ainsi : la ruée sur les métaux militarise les rapports entre les nations, alimentant la ruée sur les métaux pour produire des armes afin de disposer des moyens de s’emparer des métaux. Il y a un risque d’escalade dans les années à venir. On évoque trop peu la dimension matérialiste des conflits armés souvent dissimulés derrière des enjeux « ethniques ».

    Faut-il sortir des métaux tout comme il faut sortir des énergies fossiles ?

    On a besoin de sortir de l’extractivisme au sens large. Extraire du pétrole, du charbon, du gaz ou des métaux, c’est le même modèle. D’ailleurs, d’un point de vue administratif, tout ceci correspond strictement à de l’activité minière, encadrée par des #permis_miniers. Il faut cesser de traiter le #sous-sol comme un magasin, de faire primer l’exploitation du sous-sol sur tout le reste, et en particulier sur les territoires et le vivant.

    Concrètement, qu’est ce qu’on peut faire ? Pour commencer, les deux tiers des mines sur la planète devraient fermer – les #mines_métalliques comme les #mines_de_charbon. Ça paraît utopique de dire cela, mais cela répond à un problème urgent et vital : deux tiers des mines sont situées dans des zones menacées de #sécheresse, et on n’aura pas assez d’#eau pour les faire fonctionner à moins d’assoiffer les populations. En plus de cela, elles émettent du #CO2, elles détruisent des territoires, elles déplacent des populations, elles nuisent à la #démocratie. Il faut donc faire avec une quantité de métaux restreinte, et recycler ce que l’on peut recycler.

    Vous soulignez pourtant que nous n’avons pas cessé, ces dernières années, d’ajouter de nouvelles technologies et de nouveaux objets dans notre quotidien, notamment du fait de l’envahissement du numérique. Réduire notre consommation de métaux implique-t-il de renoncer à ces équipements ?

    Oui, mais au préalable, quand on dit que « nous n’avons pas cessé d’ajouter des nouvelles technologies polluantes », il faut analyser un peu ce « nous ». « Nous » n’avons pas choisi de déployer des #caméras_de_vidéosurveillance et des #écrans_publicitaires partout. Nous n’avons pas choisi le déploiement de la #5G, qui a été au contraire contesté à cause de sa consommation d’énergie.

    La plupart d’entre nous subit plutôt qu’elle ne choisit la #numérisation des #services_publics, instrument privilégié de leur démantèlement et de leur privatisation : l’usage de #Pronote à l’école, #Doctissimo et la télémédecine dont la popularité est due à l’absence de médecins, etc. Dans le secteur automobile, la responsabilité des industriels est écrasante. Depuis des décennies, ils ne cessent de bourrer les véhicules d’électronique pour augmenter leur valeur ajoutée.

    Ces dernières années, ils ont massivement vendu d’énormes voitures électriques parce qu’ils savaient que le premier marché de la voiture électrique, c’était d’abord la bourgeoisie, et que les bourgeois achèteraient des #SUV et des grosses berlines. Donc quand je dis que nous devons réduire notre #consommation de métaux, j’entends surtout par-là dénoncer les industries qui inondent le marché de produits insoutenables sur le plan des métaux (entre autres).

    Mais il est vrai que nous – et là c’est un vrai « nous » - devons réfléchir ensemble aux moyens de sortir de l’#emprise_numérique. Du point de vue des métaux, le #smartphone n’est pas viable : sa sophistication et son caractère ultra-mondialisé en font un concentré d’#exploitation et d’#intoxication, des mines aux usines d’assemblage chinoises ou indiennes.

    Et bien sûr il a des impacts socialement désastreux, des addictions à la #surveillance, en passant par la « #surmarchandisation » du quotidien qu’il induit, à chaque instant de la vie. Là-dessus, il faut agir rapidement, collectivement, ne serait-ce que pour se protéger.

    https://basta.media/nous-assistons-a-une-escalade-de-la-predation-miniere
    #extractivisme #minières #électrification #acidification #contamination #hypocrisie #relocalisation #prédation #guerre_en_Ukraine #militarisation #déplacement_de_populations #dématérialisation #industrie_automobile

  • RTS : L’inquiétude de la population qui vit sur le tracé du futur collisionneur du CERN

    À Genève et en France voisine, le projet gigantesque du nouvel accélérateur de particules du CERN, prévu pour 2045, fait débat. Actuellement à l’étude, son impact environnemental suscite déjà des craintes auprès de la population.

    La petite commune française de Charvonnex, située à 35 kilomètres au sud de Genève, est un lieu encore préservé : une route et, tout autour, des forêts et des champs.


    Ce tableau champêtre n’existera bientôt plus. La commune se situe en effet sur le tracé du futur collisionneur circulaire du CERN (FCC). C’est à cet endroit précis que prendra place l’un des huit sites de surface du FCC, d’une superficie de cinq hectares. Le tunnel, lui, sera creusé à 200 mètres de profondeur et mesurera 91 kilomètres.

    Une aberration écologique
    « C’est un territoire qui est déjà saturé par les travaux, la bétonnisation. On sent que les habitants en ont déjà marre, j’ai peur que le projet du CERN par dessus provoque une rébellion », peste Benjamin Joyeux, originaire de la commune de Fillinges, en Haute-Savoie.

    Alors qu’on demande aux habitants de faire un effort pour baisser leurs émissions de gaz à effet de serre, le projet du CERN vient ajouter des tonnes et des tonnes d’émissions de CO2
    Benjamin Joyeux, conseiller régional Auvergne-Rhône-Alpes 

    Le conseiller régional Auvergne-Rhône-Alpes craint les répercussions locales du projet, mais pas seulement. Membre du parti Les Écologistes, il estime que la consommation d’énergie et les émissions de CO2 qui découlent du futur FCC sont une aberration : « Alors qu’on demande aux habitants de faire un effort pour baisser leurs émissions de gaz à effet de serre, le projet du CERN vient ajouter des tonnes et des tonnes d’émissions de CO2. »

    Un projet à plusieurs tonnes de CO2
    La suite : https://www.rts.ch/info/regions/geneve/2024/article/l-inquietude-de-la-population-qui-vit-sur-le-trace-du-futur-collisionneur-du-cer

    #béton #cern #scientifiques #co2 #artificialisation des #sols #destruction #atomes #suisse #recherche

  • # Le gouvernement veut délaisser les #énergies #renouvelables électriques au profit du #nucléaire

    Ce texte est une véritable bombe à plusieurs niveaux

    1-On dit clairement au monde : on s’en fout du climat, tout ce qu’on veut c’est relancer le nucléaire. C’est bien juste après la clôture de la cop28.
    2-RTE a dit plusieurs fois récemment que la relance du nucléaire c’était presque trop tard pour stopper le réchauffement climatique, faut surtout, dans l’urgence actuelle, tenter de sécuriser le parc nucléaire existant pour développer les ENR à côté (https://www.rte-france.com/actualites/bilan-previsionnel-transformation-systeme-electrique-2023-2035).
    RTE c’est un peu le corps d’ingénieure de l’état le plus respecté dans le monde de l’énergie par la qualité de son expertise et la pertinence de ses prévisions. Donc là on chie sur ce qu’ils ont pondu, on sent les bonnes habitudes prises pendant le covid (vous inquiétez pas, ça va passer)
    3- On vire TOUS les objectifs : réduction de CO2, production d’ENR...sauf qu’on s’est engagé au niveau européen (il me semble, j’en suis pas 100% sûr). Je n’imagine même pas le merdier politico-diplomatique que ça va foutre à l’échelle européenne.

    Je suis totalement estomaqué

    https://www.liberation.fr/environnement/climat/le-gouvernement-veut-delaisser-les-energies-renouvelables-electriques-au-
    https://www.liberation.fr/resizer/LDMXyje8ds9FsOqnL_jubsH88tc=/1200x630/filters:format(jpg):quality(70):focal(3045x2605:3055x2615)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/liberation/GW2BSH7FU5EVNA53OKKVV4S6DQ.jpg

    Sans doute peu confiant dans la capacité de l’#atome à diminuer la dépendance du pays aux hydrocarbures, l’exécutif affaiblit aussi l’objectif de réduction des émissions de gaz à effet de serre inscrit dans le code de l’énergie : il ne s’agirait désormais plus de « réduire » mais de « tendre vers une réduction de » ces émissions. Soit une vague obligation de moyens et non de résultats.

  • # A l’ombre des centrales nucléaires

    Documentaire de France culture extremement bien fait et interessant :

    1/4
    L’aventure de l’ #atome, un avenir radieux
    https://t.co/Tplc0tpTIc

    2/4
    Vivre et travailler à l’ombre d’un réacteur #nucléaire
    https://t.co/vpckamrbY7

    3/4
    De #Tchernobyl à #Fukushima : Les leçons pour la #France
    https://t.co/9d1VOjepE9

    4/4
    Des poubelles radioactives pour l’éternité
    https://t.co/whKR94Xd1C

    #nucleaire

  • Photo of an atom: A scientist captured an incredible photograph — Quartz
    https://qz.com/1205279/photo-of-an-atom-a-scientist-captured-an-incredible-photograph
    https://qzprod.files.wordpress.com/2018/02/single-atom-in-ion-overall-winner-and-1st-equipment-and-faci

    Using long exposure, PhD candidate David Nadlinger took a photo of a glowing atom in an intricate web of laboratory machinery. In it, the single strontium atom is illuminated by a laser while suspended in the air by two electrodes. For a sense of scale, those two electrodes on each side of the tiny dot are only two millimeters apart.

    #photographie #atome #strontium #wow

  • Je me souviens le dernier Premier mai transparent et opaque, transparent comme les radiations, comme le vent au soleil, comme le vent à sécher les vêtements au soleil, transparent comme le printemps, opaque comme le Château, comme l’Agence atomique, opaque et transparent comme perestroïka et secret nucléaire. Je me souviens le dernier Premier mai : les papillons, les fleurs et les slogans au crayon feutre et la Gloire au Travail et les portraits des dirigeants, clairs dans l’avenir, et ceux des cosmonautes souriant à nous d’un autre espace et les colombes de bois blanc et les bombes atomiques barrées de noir pour la Paix et les drapeaux, les Républiques de la Fédération rouges, tous rouges, et l’orchestre militaire, le son de la grosse caisse dans le cœur et le crépitement du tambour, pluie de paille, et les enfants, ballons de 10 kopecks, ballons de 5 kopecks, sachets de papier et de cellophane gris à 25 kopecks la pièce et les ballons multicolores lâchés dans le ciel clair et les étoiles en hélium à la devanture des magasins de jouets et la figure des héros et l’emblème des travailleurs de la métallurgie et les petits fanions brillants en tissu synthétique et les mains des enfants serrées sur le bois frêle à bout de bras, là-haut, et les chansons, Le Soleil brillera toujours , Nous habitons la Terre et les accordéons pour remonter le temps et les panneaux écrits, « Nous approuvons les décisions du congrès du parti communiste de l’Union soviétique ! » et les couleurs et les sourires et les rides bienveillantes sur les visages d’autrefois

    #Tchernobyl #radiation #nucléaire #évacuation #exil #réfugiés #Ukraine #1986 #URSS #Premier_mai #AIEA #atome

    http://www.vacarme.org/article2923.html

  • http://www.b-a-m.org/2016/05/o-s-tchernobyl-30-ans

    Tchernobyl : 30 ans (émission du 13 mai 2015)

    L’émission « Offensive Sonore » est diffusée un vendredi sur deux sur Radio Libertaire de 21h à 22h30 (89,4 Mhz) en alternance avec « Les amis d’Orwel »

    Le 26 avril 1986, un incendie à la central de Tchernobyl. C’était il y a 30 ans le nuage radioactif « inoffensif » était repoussé subtilement par la propagande d’État. Depuis la ville Pripyat est abandonné, les victimes et autres liquidateurs oubliés. Et même après Fukushima (au moins en France) rien n’a changé et on continue de construire d’autres centrales. Voici trois document sonores : 1) L’interview du Collectif Contre l’Atome (Radio Nuit Debout Avril dernier), 2) un reportage d’Arte Radio sur Tchernobyl en France : » En avril-mai 86, le nuage radioactif de Tchernobyl survole la France. Aucune mesure ne protège la population. 20 ans plus tard, des malades de la thyroïde portaient plainte. Echos et témoignages de la première catastrophe nucléaire civile, toujours mystérieuse. » 3) Et enfin une rediffusion d’une partie d’une entrevue de 2014 avec Zesin Topçu, où l’on évoque les études et « retour d’experience » ou comment les nucléocrates préparent déjà l’après-catastrophe.

    #Tchernobyl #Fukushima #Nuit_Debout #Cezin_Topçu #Nucléarie #Atome #Radioactivité #Cancer

  • Peut-on bande-dessiner le monde quantique ?
    http://www.franceculture.fr/emissions/la-conversation-scientifique/peut-bande-dessiner-le-monde-quantique

    L’éloignement de la #physique_quantique hors du visuel et de l’intuitif en rend l’appropriation particulièrement délicate et risquée. En la matière, une bonne bande dessinée pourrait-elle rendre des services ?

    Effet Aharonov-Bohm • Crédits : wikipedia
    La physique quantique est la physique qui vaut pour les #particules_élémentaires, pour l’#atome, en gros pour tout ce qui n’est pas gros.Elle a ceci d’original qu’elle ne se fonde pas seulement sur un formalisme, c’est-à-dire sur un ensemble de concepts #mathématiques et d’#équations. Elle requiert également une interprétation. Dès 1927, alors qu’elle venait tout juste d’apparaître, les physiciens tentèrent de comprendre en quoi elle consiste, discutèrent les règles selon lesquelles il convient de l’utilise, et s’interrogèrent sur le type de discours concernant la réalité physique qu’elle autorise ou interdit. Ce point-là est tout à fait singulier : jamais une autre discipline #scientifique n’avait à ce point exigé que soit également mis en œuvre un travail d’#interprétation pour pouvoir être comprise et appliquée. De par sa structure même, la physique quantique interroge la relation entre le monde physique et sa représentation mathématique, et elle fait apparaître, à la couture de la physique et de la #philosophie, des questions fascinantes.

    Il faut dire qu’à l’échelle microscopique, la réalité des choses ne va plus sans dire, de sorte que l’esprit humain a dû se battre pour appréhender le sens de ce qu’il avait lui-même construit. Les objets quantiques ont des comportements étranges qu’aucune chose habituelle n’est capable de reproduire. Pour les comprendre, il convient de renoncer aux modes de représentation ordinaire. Par exemple, il est impossible de dessiner un atome : d’abord, son noyau vibrionnant ne ressemble en rien à l’espèce de framboise statique et bicolore par laquelle on le représente souvent dans les manuels scolaires (avec les protons en rouge et les neutrons en bleu) ; ensuite, ses électrons n’ont pas les trajectoires que les dessins leur accordent trop souvent ; ils ne ressemblent pas non plus aux nuages diffus par lesquels certains autres manuels tentent, au contraire, de faire sentir qu’ils n’ont pas vraiment de trajectoire. Car les électrons ne sont pas des ectoplasmes délocalisés !

    Mais alors, que veut dire comprendre quand il n’y a plus d’images justes ? La dissolution des poissons-pilote de l’intelligibilité que sont les images, les illustrations ou les schémas engendre une frustration sceptique chez ceux qui ont besoin de voir pour croire. Mais c’est au contraire de la fascination qu’elle fait naître chez ceux qui s’émerveillent de ce que l’intellect soit capable de démentir puis de dépasser ce que les images indiquent ou traduisent.Reste que l’éloignement de la physique quantique hors du visuel et de l’intuitif en rend l’appropriation particulièrement délicate et risquée. En la matière, une bonne #bande_dessinée pourrait-elle rendre des services ?

    #art #sciences #représentations

  • Le Moine Bleu : Escape from Manchette
    http://lemoinebleu.blogspot.fr/2014/02/escape-from-manchette_24.html

    La circonscription « géométrique et rythmique » supposée ici à l’œuvre de Carpenter nous pose problème. Certes, #Carpenter met en jeu des monades, autrement dit des #atomes, des unités premières fondamentalement distinctes, séparées les unes des autres par une extériorité, un abîme infranchissable. Telle est à strictement parler sa radicalité et (comme parfaitement vu par #Manchette) son « #abstraction ». Notons en passant que dès ce stade, cette conception est autant comportementaliste au plan formel que #politique. Or, Manchette ne le signale pas. L’aura-t-il seulement relevé ? La détestation du « gauchisme mou » pour Carpenter trouve pourtant là sa source essentielle. Ce que peint Carpenter, soit la désespérance d’un univers où ces monades ne cohabitent pas mais subsistent, se déplacent, migrent aveuglément dans un même espace vide jusqu’à s’y heurter, finalement, et s’y volatiliser en une explosion de violence objective, semble-t-il (pour le « #gauchisme mou ») complètement dénuée de sens (de « culture »), est au contraire suprêmement porteur de sens politique et historique. Le #Capital est montré en son fonctionnement essentiellement séparateur, d’apartheid sanglant, qu’il s’agisse du monde pragmatiquement carcéralisé d’Escape from New York, ou de l’apparent (et terrifiant) illogisme fanatique des voyous d’Assaut se déplaçant de manière automatique, comme au ralenti, sans une parole, en quelque sorte zombifiés.

    #cinéma

  • A boy and his atom : the world smallest video
    http://youtu.be/oSCX78-8-q0

    http://korben.info/ibm-atomes-stop-motion.html

    Les chercheurs d’IBM qui travaillent depuis longtemps maintenant sur de nouvelles formes de stockage de données ont mis en ligne une vidéo plutôt impressionnante pour illustrer leurs progrès technologiques en matière de déplacement d’atomes.

    Pour cela, ils ont réalisé un film en stop motion où un petit garçon fait d’atomes, joue avec son copain l’atome.

    [...]

    Pour réaliser cette vidéo, IBM a utilisé 2 microscopes géants pesant chacun 2 tonnes et permettant de travailler à l’échelle atomique à une température de -268°c et de filmer les atomes avec un zoom x 100 millions. Le film a nécessité le déplacement de plus de 5 000 molécules de monoxyde de carbone, ce qui représente 180 heures de traitement pour chaque frame. Et il y en a 242 dans ce stop motion.

    #atomes #ibm #stop-motion #animation