• Le lecteur absent
    http://www.zeroseconde.com/2016/02/le-lecteur-absent

    Depuis la montée du mobile, les contenus en lignes, comme les blogues et autres contenus « artisanaux », ont vu une perte (ou au mieux une stagnation) de leur lectorat. InternetActu, qui offre à tous une réflexion de haut niveau sur les impacts du numérique, a vu son auditoire fléchir. Le constat d’Hubert Guillaud est sans appel : […]

    #Culture

  • The collaboration curse
    http://www.economist.com/news/business/21688872-fashion-making-employees-collaborate-has-gone-too-far-collaborat

    A growing body of academic evidence demonstrates just how serious the problem is. Gloria Mark of the University of California, Irvine, discovered that interruptions, even short ones, increase the total time required to complete a task by a significant amount. A succession of studies have shown that multitasking reduces the quality of work as well as dragging it out. Sophie Leroy, formerly of the University of Minnesota (now at the University of Washington Bothell) has added an interesting twist to this argument: jumping rapidly from one task to another also reduces efficiency because of something she calls “attention residue”. The mind continues to think about the old task even as it jumps to a new one.

    A second objection is that, whereas managers may notice the benefits of collaboration, they fail to measure its costs. Rob Cross and Peter Gray of the University of Virginia’s business school estimate that knowledge workers spend 70-85% of their time attending meetings (virtual or face-to-face), dealing with e-mail, talking on the phone or otherwise dealing with an avalanche of requests for input or advice. Many employees are spending so much time interacting that they have to do much of their work when they get home at night. Tom Cochran, a former chief technology officer of Atlantic Media, calculated that the midsized firm was spending more than $1m a year on processing e-mails, with each one costing on average around 95 cents in labour costs. “A free and frictionless method of communication,” he notes, has “soft costs equivalent to procuring a small company Learjet.”

    Mark Bolino of the University of Oklahoma points to a hidden cost of collaboration. Some employees are such enthusiastic collaborators that they are asked to weigh in on every issue. But it does not take long for top collaborators to become bottlenecks: nothing happens until they have had their say—and they have their say on lots of subjects that are outside their competence.

    The biggest problem with collaboration is that it makes what Mr Newport calls “deep work” difficult, if not impossible. Deep work is the killer app of the knowledge economy: it is only by concentrating intensely that you can master a difficult discipline or solve a demanding problem. Many of the most productive knowledge workers go out of their way to avoid meetings and unplug electronic distractions. Peter Drucker, a management thinker, argued that you can do real work or go to meetings but you cannot do both. Jonathan Franzen, an author, unplugs from the internet when he is writing. Donald Knuth, a computer scientist, refuses to use e-mail on the ground that his job is to be “on the bottom of things” rather than “on top of things”. Richard Feynman, a legendary physicist, extolled the virtues of “active irresponsibility” when it came to taking part in academic meetings.

  • Les poèmes de la misère | Le Devoir
    http://www.ledevoir.com/international/actualites-internationales/459027/les-poemes-de-la-misere

    « La perte de toute vie / Est la disparition d’un autre moi/Une autre vis s’est desserrée / Un autre frère du travail migrant se jette du bâtiment / Tu meurs à ma place / J’écris des poèmes à ta place ». Ces vers sont de Zhou Qizao, ouvrier dans une méga-usine du groupe Foxconn à Shenzhen, en Chine. Zhou les a composés le 1er octobre 2014, après avoir appris le suicide de son jeune collègue Xu Lizhi, lui aussi poète entre deux quarts de travail sur la chaîne d’assemblage.

    #productivisme (délocalisé) #capitalisme (débridé) #Chine #suicide #attention_danger_travail #dumping_social

  • Accro au smartphone ? C’est une question de design - Rue89 - L’Obs
    http://rue89.nouvelobs.com/2015/12/08/accro-smartphone-cest-question-design-262401

    Si vous avez le sentiment d’être absorbé par votre écran, de passer beaucoup plus de temps que vous le souhaitez sur vos applications, ce n’est pas parce que vous avez la volonté d’une amibe, mais parce que des ingénieurs travaillent d’arrache-pied à ce que ce soit le cas.

    L’addiction à un site est une question de design, rappelle la journaliste américaine Natasha Singer dans le New York Times. Les ingénieurs et designers cherchent à maximiser le temps passé sur leurs sites ou leurs applications. Ainsi, comme le dit un ancien ingénieur d’Instagram à la journaliste :

    « Une fois que les gens arrivent, un effet réseau se met en place [phénomène par lequel l’utilité ou la valeur d’un service dépend de la quantité de ses utilisateurs, ndlr] et il y a alors une surabondance de contenu.

    Les gens cliquent un peu partout – il y a toujours un nouveau hashtag sur lequel cliquer. Et petit à petit, le service prend une vie propre, comme un organisme, et c’est alors que les gens peuvent devenir obsessionnels. »

    De l’autoplay de Netflix ou YouTube, qui lance automatiquement la vidéo suivante, au fil d’actualité de Facebook ou de Twitter, qui ne s’arrête jamais, ce sont des fonctionnalités de design précises qui facilitent l’absorption continue sur les écrans. Singer explique :

    « Il existe même un terme pour les experts qui travaillent continuellement à ajuster les applications et les sites pour mieux accrocher les consommateurs, s’assurer qu’ils reviennent et les persuader de rester encore plus longtemps. Ce sont les “growth hackers”. »

    Ces « experts » travaillent à capter et retenir votre attention par tous les moyens possibles.

    Un article à lire et à méditer la prochaine fois que vous vous flagellerez pour avoir encore perdu trois heures sur Facebook au lieu de faire quelque chose de votre vie.

    Car, comme le dit un designer également « philosophe produit » (« product philosopher », en anglais, même si on serait bien en peine de savoir ce que ça veut dire, concrètement) chez Google :

    « Quand on dit “je n’ai pas assez de volonté”, on oublie le fait qu’il y a 1 000 personnes, de l’autre côté de votre écran, dont le boulot est précisément de réduire à néant vos régulations personnelles. »

    #attention #volonté #design

  • Lettre à mon poisson rouge (par Frédéric Wolff) | Le Partage
    http://partage-le.com/2015/12/lettre-a-mon-poisson-rouge-par-frederic-wolff

    Pourquoi je te raconte tout ça, cher poisson rouge ? Pour essayer de comprendre, peut-être, comment il est possible de ne pas basculer, dans ce monde où nous sommes, toi et moi.

    Souvent, je me suis demandé par quel miracle tu pouvais vivre sans compagne, sans compagnon à tes côtés, sans autre horizon qu’une paroi de verre où s’arrête ta vie.

    Ce matin, je crois tenir une explication. Ta capacité de concentration serait de neuf secondes. Neuf secondes pour passer à autre chose et ne pas devenir fou à force de tourner en rond tout seul, toujours.

    Une deuxième information m’a permis d’y voir plus clair sur un autre mystère : comment nous, les humains, pouvons tenir encore debout dans une époque aussi peu digne d’humanité. Il y a bien des manières de se protéger, parmi lesquelles le déni, le travail, le jeu, l’absence à soi, la consommation, la drogue, les écrans… Mais ces parades ne durent qu’un temps. Très vite, il faut de nouvelles défenses qui nous exposent un peu plus encore, sitôt passée l’illusion d’un réconfort.

  • Faites-vous porter pâle : c’est un petit acte de rébellion contre l’esclavage salarial - echoes.over-blog.com
    http://echoes.over-blog.com/2015/10/faites-vous-porter-pale-c-est-un-petit-acte-de-rebellion-contre-l-

    « Se faire porter pâle est un acte révolutionnaire ». J’adorais ce slogan. Comme tant d’autres choses bénéfiques, il me parvint de Housmans, le libraire d’extrême-gauche du quartier de King’s Cross. On vous laissait y farfouiller parmi toutes sortes de pamphlets anarchistes, et j’y découvris, au début des années 80, un épatant petit magazine : Processed World. Pour dire les choses simplement : il vous expliquait comment foutre la merde sur votre lieu de travail. C’était futé, bourré de petites initiatives de subversion aléatoire. À bien des égards, il était en avance sur son temps : il provenait de San Francisco, et préfigurait de la Silicon Valley. Il prévoyait l’arrivée des machines. D’une futilité intrinsèque, les emplois devenaient de plus en plus ennuyeux. Les travailleurs se transformaient en « esclaves des données », employés par IBM (« Machines Intensément Barbantes »).

    Traduction d’un article du Guardian signé Suzanne Moore.

    Original de l’article en anglais :

    http://www.theguardian.com/commentisfree/2015/oct/21/phone-in-sick-its-a-small-act-of-rebellion-against-wage-slavery

    #esclavage #Attention_danger_travail

  • Footballeur : joue et ferme ta gueule
    http://akram-belkaid.blogspot.fr/2015/11/footballeur-joue-et-ferme-ta-gueule.html

    Extraits d’un entretien accordé par Emmanuel Petit, qui vient de publier Franc-tireur, éditions Solar, 232 pages, 18,90 euros à l’hebdomadaire France Football le 16 septembre 2015.

    Emmanuel Petit : (…) quand on ne veut pas entendre quelqu’un, on le marginalise pour le décrédibiliser. Au pire, c’est un malade, au mieux, un écorché vif. De façon générale on n’accepte pas que des joueurs représentatifs puissent avoir une réflexion. On veut qu’ils soient cantonnés à leur valeur marchande, à leur image marketing. Et s’ils peuvent servir d’exemple aux gamins, c’est tout bénéf. Mais qu’un sportif s’exprime sur un fait de société, qu’il donne son avis, qu’il sorte de son pré carré, et il se fait allumer. Regardez Lilian (Thuram), ce qu’il se prend sur les réseaux sociaux ! La génération actuelle a compris ça. Ils ont compris que l’image est l’élément essentiel de leur carrière. En parlant, ils ont peur que cette image soit écornée. Les sportifs sont considérés comme des gueux, des gens avec deux neurones. C’est vrai que certains font tout pour que les préjugés aient la vie dure. Mais si Beckham est une telle icône marketing, c’est parce qu’il ne dit rien sur rien, parce qu’il est lisse. Cette obsession de l’image, cet égoïsme, nuit à l’équipe de France.

    France Football : C’est-à-dire ?

    C’est-à-dire que quand on joue en équipe nationale, on doit être un ambassadeur de son pays. On doit oublier le marketing, l’image, parce que la sélection a une dimension presque citoyenne. Or toutes les normes du milieu pro vous poussent à ne pas penser à cela. Il faut sans cesse rappeler cette priorité. Mais la sélection est devenue un passage obligé pour valoriser son image.

    France Football : Vous dites cela parce que vous avez quelques années de plus, mais étiez-vous conscient de ce rôle lorsque vous étiez en bleu ?

    J’avais ce recul. Et mes coéquipiers également. On avait des discussions sur tout. On n’était pas d’accord, on avait des avis différents sur plein de sujets mais on se respectait parce qu’on assumait quand il s’agissait de défendre son avis. Aujourd’hui, on fait signer des chartes aux joueurs pour leur demander de ne pas évoquer les sujets politiques, religieux. On les cantonne au foot, au cul et à la bagnole. Comme ça, il n’y a pas de risque.

    #football #attention (mutilée) ; surtout plus jamais de Sócrates !

  • Mondes sociaux | La « crise des migrants » et sa médiatisation
    http://www.asile.ch/vivre-ensemble/2015/10/18/mondes-sociaux-la-crise-des-migrants-et-sa-mediatisation

    Calais, Lampedusa, Kos, Lesbos, Vintimille, Budapest… ces lieux frontaliers et de transit pour les migrants sont au centre de l’actualité médiatique. Politique ou symbolique, perméable ou contrôlée, la frontière de l’Europe du XXIème siècle est porteuse d’un paradoxe : au sein d’une société qui se veut circulatoire et toujours plus connectée à l’échelle planétaire via des réseaux transnationaux en tout genre, la mobilité humaine s’accompagne d’un ensemble d’instruments de contrôle et de fermeture des frontières qui visent à sélectionner et à hiérarchiser les individus candidats à l’immigration.

    #Documentation #Publications_-_Analyses_récentes

  • Pédiatres, psys ou enseignants, ils appellent à « éloigner les tablettes des enfants » (Lemonde.fr)
    http://www.lemonde.fr/sciences/article/2015/09/14/les-tablettes-a-eloigner-des-enfants_4756882_1650684.html

    En janvier 2013, l’Académie des sciences, dans son rapport «  L’enfant et les écrans  », exprimait un avis favorable concernant l’utilisation des tablettes par les jeunes enfants. Plus de soixante chercheurs avaient vivement réagi.

    Malgré leurs protestations, force est de constater que cet objet dont les effets mériteraient d’être soigneusement étudiés se retrouve de plus en plus fréquemment dans les mains des bambins, que ce soit dans la sphère privée ou publique (crèche, école maternelle).

    […]

    Aujourd’hui, nous, psychologues, orthophonistes, psychiatres, pédiatres, enseignants, bibliothécaires, infirmières scolaires, chercheurs et parents, faisons le même constat que celui qui a été fait pour la télévision  : la tablette cause de sérieux troubles chez l’enfant lorsqu’elle devient le principal outil de stimulation.

    Nous observons que l’usage intensif de la tablette  :

    1 - augmente les troubles de l’attention  ;
    2 - retarde l’émergence du langage  ;
    3 - entrave la construction du principe de causalité et des premières notions de temps  ;
    4 - altère le développement de la motricité fine et globale  ;
    5 - nuit à une socialisation adaptée.

    #éducation #NTIC #tablettes

    • La suite ici :

      Ce constat, nous l’avons fait en comparant de nombreux enfants avec d’autres moins exposés, ou en étudiant des enfants dont la consommation a été réduite à la suite des limitations que nous prescrivons.

      Des effets sur l’attention La tablette capte fortement l’attention involontaire  : l’image, attrayante visuellement, rapidement changeante et accompagnée de sons, fascine l’enfant. Elle est une source d’excitation. La machine encourage constamment des pseudo-réussites, y compris dans les actions violentes. En captant l’attention de l’enfant, la tablette retarde l’émergence de compétences capitales telles qu’un langage riche, une sociabilité adaptée, une motricité harmonieuse. Elle vole le temps aux activités nécessaires à leur ­développement.

      Des effets sur le langage De plus en plus d’enfants consultent pour des retards de langage. Et parmi eux, beaucoup ont l’écran comme principale source de stimulation. Cela procure une certaine tranquillité aux parents, mais c’est au détriment de l’interaction verbale, cruciale dans cette période de la vie et indispensable à l’acquisition du langage. Les programmes prétendument «  interactifs  » ne permettent pas l’échange propre à la communication humaine. Aucune machine ne permet de contact visuel ou de langage adressé à l’enfant. Or c’est l’attention qui lui est portée qui permettra à l’enfant de découvrir qu’il est quelqu’un. «  J’ai appris à dire “Je” parce que l’on m’a dit “Tu”  ».

      Des effets sur la constitution de la notion de temps et de causalité Par son action répétée sur des objets réels, l’enfant extrait des lois physiques essentielles à l’intégration du concept de causalité. Le ballon roule si je donne un coup de pied dedans. Cette expérimentation est impossible via l’écran et peut même être biaisée  : le carré peut rouler, l’œuf tomber sans se casser… Par l’observation des objets réels, l’enfant découvre la notion de temporalité  : les feuilles des arbres jaunissent en automne, le jouet jeté se casse et ne se répare pas, les hommes meurent. Le virtuel de l’écran entrave cette découverte essentielle. Enfin, la tablette, par l’illusion de satisfaction immédiate qu’elle procure, évince l’expérience psychique cruciale de la contrainte. L’immédiateté de la réponse fournie par la tablette nuit aux apprentissages nécessitant la planification, la stratégie, le détour, c’est-à-dire l’acceptation d’une frustration momentanée, d’un plaisir retardé.

      Des effets sur la motricité fine et globale Face à une tablette en continu, le bébé ne peut développer sa motricité globale. D’une part, il reste assis sans pouvoir explorer son environnement  ; d’autre part, face à toute surface plane, il a l’illusion d’être devant une tablette en tapotant dessus  ! Devant des objets «  réels  », il est souvent désemparé, limité et étonnamment maladroit.

      Enfin, l’école signale de plus en plus de difficultés de graphisme Les cabinets de psychomotricité ne désemplissent pas. Entre feutres et ­tablette, pas d’hésitation  : l’enfant choisit ce qui scintille, brille et bouge  ! Or, les activités graphiques sur tablette ne sont pas substituables à l’entraînement papier-crayon. L’ajustement tonico-postural exigé par le maintien du crayon, le souci de ne pas déborder de la feuille, d’adapter la force du tracé… constituent autant de contraintes structurantes, inexistantes avec la tablette, qui rectifie d’elle-même les erreurs.

      Nous faisons ces constats auprès de nos patients, de nos élèves, de nos propres enfants. Nous tirons ces conclusions de nos observations quotidiennes de terrain.

      L’observation majeure est que la tablette, comme tout écran, crée un phénomène d’emprise de l’enfant par la captation de son attention. Il se trouve alors coupé de ses expériences sensorielles, essentielles pour appréhender le monde qui l’entoure, coupé de la relation langagière, cruciale pour apprendre à parler et à penser par soi-même, amputé de la nécessaire mise à distance entre soi et les objets, utile au développement de l’imaginaire, de la capacité à être seul et de la conscience de soi.

      Des dangers des objets numériques, les créateurs tel Steve Jobs en avaient une très nette conscience. Le patron d’Apple reconnaissait imposer une limitation drastique pour ses propres enfants, et bien d’autres géants du numérique ont fait le choix d’écoles déconnectées pour leur progéniture.

      Combien de temps faudra-t-il attendre pour que nous adoptions les mêmes recommandations de limitation pour tous les enfants  ?

      Sabine Duflo, psychologue en centre médico-psychologique (CMP) pour enfants et adolescents. Jacques Brodeur, enseignant, fondateur d’Edupax. Janine Busson, enseignante, fondatrice d’Enfance-télé : danger ?, initiatrice de la Semaine sans écran en France. Emmanuelle Deschamps, orthophoniste en CMP enfants. Bruno Harlé, pédopsychiatre. Erik Osika, pédiatre, référent de « J’élève mon enfant », de Laurence Pernoud. Anne Pinault, enseignante en RASED.

    • Bah. Est-ce que les enfants concernés auraient eu un meilleur développement sans les tablettes. Pas si sure. Pour stimuler les gamins, faut pouvoir passer du temps avec eux, et c’est pas en subissant les horaires décalés, par exemple, ou les boulots physiques épuisants qu’on peut être disponible et plein d’entrain. #class_war

    • @supergeante cela s’ajoute aux problèmes de temps disponibles pour ses enfants, à mon avis. Ce n’est pas un remplacement. Les problèmes évoqués ici adviennent aussi chez les enfants des classes aisées, financièrement et/ou culturellement. Quoique je supputerais (sans preuve aucune) que pour les classes aisées culturellement ce sont justement celles qui font gaffe à limiter les temps d’écran et à passer du temps avec les gosses (comme d’hab ya des exceptions dans tout mais je suppose une tendance comme ça).

      Quand il y a des gros changements techno, ça s’applique à la société entière, même s’il y a des disparités suivant les classes. Quand bien même tu ferais attention chez toi, les gosses vont par exemple être obligé d’utiliser les tablettes dès la primaire, pour des résultats à venir plus que douteux. C’est comme pour les problèmes de sexisme : ça infuse toute la société, et tu as beau faire de ton mieux dans le foyer, il y a toutes les influences extérieures (amis, familles, écoles, médias, publicités, etc).

      #critique_techno d’ailleurs, au fait.

  • Une Toile pleine d’imagination..., par Pascal Lardellier (septembre 2006)
    http://www.monde-diplomatique.fr/2006/09/LARDELLIER/13952

    Le Net est un outil formidablement décomplexant. Chaque internaute est acteur du débat (souvent anonymement, ceci a aussi son importance) ; et surtout acteur de l’#information « en train de se faire ». Bien sûr, certains peuvent être tentés par un peu de zèle dans la recherche de la « vérité ». Comme on peut facilement emprunter des raccourcis en interprétant des données numériques sans domiciliation fixe, ou considérer la Toile comme un déversoir à ciel ouvert, l’adjuvant cathartique est propice à l’expression de toutes les rancœurs.

    Plus d’intermédiaires, une liberté de parole totale, un accès instantané à tous types d’informations, via quelques mots-clefs... En regard d’une méfiance de plus en plus marquée vis-à-vis des #médias traditionnels, prompts à perpétuer le système et à asseoir ses tenants, le Net – « utopie démocratique et citoyenne », selon l’expression consacrée – est devenu l’agora providentielle des anonymes, mais aussi des « déviants » et des méfiants.

    #Internet #conspirationnisme

    • Il y a aussi ceci, par un certain @fil : « Si c’est écrit… » (@mdiplo, novembre 2001) https://www.monde-diplomatique.fr/2001/11/RIVIERE/8153

      Tous les internautes ont vu passer ces informations : une prophétie de Nostradamus annonçait les attentats du 11 septembre ; les images de Palestiniens se réjouissant des attentats, diffusées par CNN, datent en réalité de 1991 ; voici la dernière photographie prise depuis le toit du World Trade Center, au moment où l’avion vient le percuter ; prévenus par le Mossad, quatre mille Israéliens employés sur le site se sont abstenus de venir travailler ce matin-là ; un café de la ville de New York demanda 130 dollars à un médecin pour l’eau dont il avait besoin pour soigner les victimes. Faut-il préciser que - à l’exception du dernier - tous ces renseignements sont faux ?

      Internet comprendrait, selon certaines études, plus de deux milliards et demi de pages consultables publiquement sur la Toile, auxquelles viennent s’ajouter quotidiennement pas moins de sept millions de documents. Les courriers électroniques s’échangeraient, pour leur part, par centaines de millions chaque jour. Régulièrement, de cette soupe primitive, émergent des éléments qui croissent et se multiplient, se répandent, se répercutent de site en site, de courriers en messageries instantanées. Tel Superman, ils effectuent alors leur tour du monde à une vitesse de plus en plus vertigineuse, jusqu’à obtenir le statut de « rumeur planétaire ». Au-delà de leur pertinence, au-delà de leur véracité, ils se distinguent avant tout par leur capacité à se propager plus vite que les autres.

      Grand biologiste néodarwinien, Richard Dawkins nomme « #mèmes » ces fragments d’idées ou de discours dotés, à l’instar des gènes de la biologie, d’une faculté de reproduction. Pour les théoriciens modernes de l’évolution des espèces, les êtres vivants ne sont que des véhicules pour les gènes, conduisant ceux-ci d’une génération à la suivante. Les gènes montés à bord d’un « bon » véhicule - soit par chance, soit par leur implication directe dans la conduite de ce véhicule - seront, de génération en génération, plus nombreux, et sortiront gagnants de l’évolution.

      Dans le #cyberespace (la partie numérique du monde dans lequel évoluent les mèmes) et la noosphère (l’ensemble des pensées humaines, selon une expression trouvant son origine chez Teilhard de Chardin), un mème sort gagnant s’il est capable de monter rapidement à bord d’un grand nombre de « bons véhicules ». Spécialistes de ce type d’infection sans intervention humaine, les « vers » et autres virus informatiques exploitent les failles des logiciels les plus répandus, s’exécutent sur la machine cible qui les répercute vers des centaines de nouvelles cibles, dans une boucle exponentielle.

      « Plus vieux média du monde », la #rumeur, elle, ne doit pas seulement se transmettre de machine en machine : il lui faut s’introduire dans les cerveaux. Plus que ses qualités propres - fiabilité et pertinence -, c’est son adéquation au milieu dans lequel elle évolue qui, d’une divagation, peut faire une information puissamment relayée. « Face à la perte de confiance vis-à-vis des médias traditionnels, l’opinion publique a fini par se persuader que la vérité lui est cachée, explique - par courrier électronique - Guillaume Brossard, qui recense ces rumeurs avec l’équipe du site HoaxBuster. Pourquoi la vérité ne serait-elle pas là, dans nos e-mails, qui eux sont totalement libres de diffusion ? De plus, en chacun de nous sommeille un « héros » à l’affût du moindre scoop ou de l’info exclusive. Il semble qu’il y ait une véritable jouissance à détenir, avant tout le monde, l’information, et à la relayer. Et puis « On ne sait jamais, si c’était vrai ? », nous écrivent de nombreux internautes. »

      Ainsi, aux vecteurs classiques de diffusion des pensées - l’instruction, les médias de masse, la culture, les discussions -, l’interconnexion entre le cyberespace et la noosphère ajoute un canal supplémentaire aux caractéristiques inédites : immédiateté, décentralisation, dimension planétaire. Propriétés particulières dont découlent quelques effets :

      – un total découplage entre vérité et diffusion : qu’elle soit « vraie » ou « fausse » n’entrave ni ne facilite la marche d’une rumeur ;

      – un irrépressible jaillissement d’« informations » douées pour la reproduction mentale, et la nécessité pour les autres canaux d’« information » de les analyser, de les valider, de les critiquer ;

      – l’impossibilité de faire parcourir à un « démenti » les mêmes chemins qu’à l’« information » initiale ; le « démenti » ne pourra qu’emprunter un autre chemin (tribunaux, campagnes publicitaires dans la presse, informations télévisées, école...) ;

      – le sentiment d’hébétude qui saisit notre contemporain face au déluge informationnel.

      Il faudra un siècle pour absorber, dans toutes leurs incidences culturelles, ces outils de communication, pour construire de nouveaux modes d’information à la fois fiables et décentralisés, responsables et démocratiques. Un siècle durant lequel prospéreront marchands de rumeurs, agences de publicité exaltant le « marketing viral », arnaqueurs et officines de propagande. Assommés et blasés, nous apprendrons progressivement à soupeser la valeur de nos « infos exclusives » avant d’appuyer sur la touche « envoi ». Et, sans remords, nous enfoncerons la touche « effacer ». Mais la rumeur, malgré notre #attention, trouvera l’occasion de redémarrer, car elle est la créature la plus apte à survivre dans la société de la communication immédiate.

  • Attached to Technology and Paying a Price - NYTimes.com
    http://www.nytimes.com/2010/06/07/technology/07brain.html

    For better or worse, the consumption of media, as varied as e-mail and TV, has exploded. In 2008, people consumed three times as much information each day as they did in 1960. And they are constantly shifting their attention. Computer users at work change windows or check e-mail or other programs nearly 37 times an hour, new research shows.

    The nonstop interactivity is one of the most significant shifts ever in the human environment, said Adam Gazzaley, a neuroscientist at the University of California, San Francisco.

    “We are exposing our brains to an environment and asking them to do things we weren’t necessarily evolved to do,” he said. “We know already there are consequences.”

    #technologie #cerveau

  • Économie de l’attention : comment résister à l’accaparement de nos cerveaux par les entreprises - Observatoire des multinationales
    http://multinationales.org/Economie-de-l-attention-comment-les-entreprises-cherchent-a-s-accap
    http://multinationales.org/IMG/arton655.jpg?1433753815

    Yves Citton, professeur de littérature à l’université de Grenoble, a coordonné le premier et écrit le second. « Un modèle économique comme celui de Google repose essentiellement sur le fait de vendre notre attention à des annonceurs. Et quand Patrick Le Lay disait que le travail de TF1 était de vendre du temps de cerveau disponible, c’était la même chose. Notre attention est une ressource rare. Il y a toute une économie qui s’est constituée pour la vendre. Globalement, comme le dit Georg Franck (économiste et urbaniste), les mass media offrent de l’information pour moissonner de l’attention. Un média comme Google offre une information apparemment gratuite, mais en fait il s’agit pour lui de récolter et packager l’attention afin de la revendre ensuite à des annonceurs », explique-t-il.

  • Yves Citton, l’écologie de l’attention - Culture Mobile
    http://alireailleurs.tumblr.com/post/120675862023

    Ariel Kyrou pour CultureMobile livre un très long entretien (il faut lire le PDF qui fait quelques 51 pages : un véritable petit livre !) avec Yves Citton qui a publié en 2014 deux livres sur le sujet dont Pour une écologie de l’attention. Celui-ci rappelle combien l’attention est toujours lié à une relation. Qu’il est un phénomène plus collectif qu’individuel. Et que les systèmes techniques homogénéisent des types d’attention très hétérogènes, tout en leur donnant une valeur opérationnelle. Ils créent une “attention appareillée, machinisée, désubjectivée, collective, parfaitement inédite”. Pour Yves Citton, l’enjeu de l’écologie de l’attention c’est de construire “une nouvelle empathie, à la fois intuitive et appareillée, à la fois sensuelle et algorithmique, articulée à une nouvelle sollicitude et à de nouveaux (...)

    #attention #économie_de_l'attention

  • Moins de concentration que les poissons rouges à cause des #écrans
    http://www.franceinfo.fr/emission/nouveau-monde/2014-2015/moins-concentres-qu-un-poisson-rouge-cause-des-ecrans-18-05-2015-06-50

    Pour arriver à cette conclusion, les chercheurs ont interrogé 2000 personnes au Canada sur leurs pratiques en matière de nouvelles technologies et étudié les électroencéphalogrammes de 112 volontaires. Ils en concluent que si l’on se concentre moins longtemps c’est que l’on est plus avide d’informations et que l’on est plus apte à faire le tri entre ce qui nous intéresse et ce qui ne nous intéresse pas.

    #information #attention #selon_une_étude_récente (bon bien sûr, toute la question reste de savoir ce qui reste de cette dispersion… Du point de vue de la #mémoire, nous gardons un peu d’avance sur les poissons rouges, pas de panique)

  • Our attention span is now less than that of a goldfish, Microsoft study finds
    http://www.independent.co.uk/news/science/our-attention-span-is-now-less-than-that-of-a-goldfish-microsoft-stud

    Goldfische haben bereits eine längere Aufmerksamkeitsspanne als Menschen | Telepolis
    http://m.heise.de/tp/artikel/44/44935/1.html

    Unterschieden werden drei Arten der Aufmerksamkeit. Meist wird Aufmerksamkeit als Konzentration verstanden, also Fähigkeit, an einer Sache zu bleiben und sich nicht ablenken zu lassen. Die längere Fokussierung ist aber tatsächlich nur ein Modus. Eine andere Variante ist, trotz ablenkender Reize die Aufmerksamkeit nicht abschweifen zu lassen, was als selektive Aufmerksamkeit bezeichnet wird. Und eine dritte Form der Aufmerksamkeit ist das Multitasking, also schnell und höchst konzentriert zwischen verschiedenen Aufgaben hin- und herschalten zu können. In der Studie wird dies „alternierende Aufmerksamkeit“ genannt.

    Unabhängig von der Ausrichtung der Studie sind die Ergebnisse interessant. Für die Studie wurden 2000 kanadische Menschen befragt und getestet - und um sie bei der Stange zu halten, geschah dies gamifiziert. Bei weiteren 112 Kanadiern wurde die Aufmerksamkeitsspanne bei verschiedenen Tätigkeiten mit unterschiedlichen Medien mit dem EEG erfasst und gefilmt.

    ...

    Angeblich sei die durchschnittliche Aufmerksamkeitsspanne im Jahr 2000 noch bei 12 Sekunden gewesen, jetzt kann sie gerade noch einmal 8 Sekunden aufrechterhalten werden, bevor ein Wechsel eintreten muss.

    So würden Kanadier, die einen digitalen Lebensstil pflegen, zunehmend unfähig, sich vor allem in nichtdigitalen bzw. nicht-interaktiven „Umgebungen“ aufzuhalten, in denen eine längere fokussierte Aufmerksamkeit erforderlich ist, auch wenn die Fähigkeit konstant geblieben sei, die Aufmerksamkeit auf das „Wichtige“ zu richten. Gleichwohl sei die Aufmerksamkeitsspanne geringer als die von Goldfischen, die immerhin neun Sekunden durchhalten. „Kanadier“, so der Bericht, „verlieren ihr Interesse schnell.“

  • Percer le #secret sans le #complot, grâce à la #veille

    Plutôt que de considérer l’#attention partielle continue comme un problème ou un défaut, nous pouvons la réenvisager comme une compétence de survie numérique. Le plus souvent, notre attention est continue et partielle jusqu’à ce que nous soyons si puissamment saisis par quelque chose que nous devons nous fermer à tout le reste. Ces épisodes bénis d’absorption continue, concentrée et dénuée de toute distraction sont délicieux — et dangereux. C’est dans ces moments que nous ratons le gorille [cf. expérience du gorille de Daniel Simons] — et tout le reste.

    La leçon à tirer de la cécité attentionnelle, c’est que l’attention unique, concentrée, directe, centralisée sur une seule tâche — qui fournissait l’idéal de la productivité industrielle au XXe siècle — est certes efficace pour la tâche visée, mais qu’elle nous aveugle sur d’autres choses importantes que nous avons également besoin de prendre en considération.

    Dans notre monde global, divers, interactif, où tout semble avoir une face cachée, l’attention partielle continue pourrait bien être non seulement une condition de vie, mais aussi un précieux instrument de navigation au sein de ce monde complexe. Cela sera d’autant plus vrai que nous parviendrons à compenser notre propre attention partielle en collaborant avec d’autres personnes capables de voir ce que nous ratons. C’est à cette condition que nous pourrons augmenter nos chances de réussite et espérer voir la face cachée des choses — ainsi que la face cachée de cette face cachée elle-même.

    Source : Cathy Davidson, Now You See It, p. 287, cité (et traduit) par Yves Citton, Pour une écologie de l’attention, p. 268.

    • La chercheuse Jocelyne Porcher, elle, va plus loin. « Je ne défends pas l’élevage parce qu’il fait partie de nos traditions, explique-t-elle. Je le défends parce que les animaux font partie de nos sociétés humaines. Le but de l’élevage est de créer une relation aux animaux qui ait un sens. Si on n’a plus d’animaux, on mourra de leur absence. »

      #tautologie « (nos traditions »/"nos sociétés humaines")
      #raisonnement_circulaire
      #déni et #foutage_de_gueule_carabiné ("le but de l’élevage")
      #rationnalisation_a_posteriori
      #spécimen_de_spécisme
      #oeillères
      #chantage ("sauver la planète")
      #surenchère_de_chantage ("on mourra de leur absence" : on va tous crever bis )
      #raisonnement_au_chausse-pied
      #etc.

      #pink_floyd , aussi

      Quant aux raisons moins grandiloquentes ("sauver la planète", fichtre !) de porter un regard critique sur notre rapport aux animaux comme sur notre culture alimentaire, elles ne manquent pas, mais sont ici complètement absentes, opportunément évacuées par l’approche proposée par l’article.

    • @Koldobika
      c’est la première fois que j’entends (façon de) parler de cette dame, et que je lis sa prose.
      Du coup, j’ai googlé son nom, et j’ai cru comprendre qu’elle s’en était justement fait depuis longtemps un avec (cette même prose) :

      Elle cherche simplement à montrer que l’élevage est un métier qui rend heureux, les humains et les animaux.

      http://www.agrobiosciences.org/article.php3?id_article=2527

      Porcher reconnaît toutefois que les animaux finissent tous tués dans les mêmes abattoirs, dans des conditions peu enviables. Mais rapidement, elle nous rassure quant aux “vrais” éleveurs : “ils y pensent plusieurs jours en avance, parfois ça les empêche de dormir”.

      http://asso-sentience.net/jocelyne-porcher-une-manipulatrice

      (je ne connaissais pas non plus asso-sentience)

      Les éleveurs disent d’ailleurs qu’ils doivent beaucoup aux animaux : nous donnons aux animaux, ils nous redonnent, nous leur redonnons... Or, les vegan, au nom de la justice et de la morale, ne veulent rien des animaux, ne rien leur donner, ni ne rien leur devoir. C’est une aporie. Ce système de pensée sort les animaux du lien social, et conduit in fine à rompre complètement avec les animaux. La dynamique de leur action mène à la rupture de la domestication. Les vegan ne se rendent pas compte de l’impact politique de leurs théories qui les lie aux multinationales agroalimentaires. Et qui conduit à achever le processus d’industrialisation de la production alimentaire

      (http://www.bastamag.net/Et-si-le-but-ultime-de-l-industrie)
      Ecrit justement cette même militante en faveur de l’élevage ; je ne m’avancerai à parler à la place d’aucun vegan, mais pour ce que je sais par exemple de la critique du spécisme, cette conclusion dont prétend s’autoriser madame Porcher pour en faire une lubie inepte au service de l’industrialisation est a minima fantaisiste.
      En fait, dans le genre « je m’empresse de te caricaturer et je te fais passer pour un bouffon délirant ou un idiot utile et grotesque afin de mieux éviter les questions qui pourraient peut-être bien me gêner aux entournures », sa méthode me rappelle un peu trop visiblement celle employée par certains contre le mauvais genre sous le considérable prétexte de « lutte contre l’artificialisation de l’humain ».

      Ces gens ne disputent pas, ils font la guerre.

      (et pour couper court dès à présent à quelques uns des arguments déplacés qui pourraient maladroitement être invoqués par d’autres contre mon propos, j’ai grandi à la campagne, en mangeant les quelques lapins et les poules que je côtoyais tous les jours ou presque dans la cour, dans un contexte d’élevage on ne peu plus artisanal et quasi-bio. Ah oui, ces animaux n’y étaient pas seulement nourris et choyés, ils y étaient aussi gentiment occis, avant de figurer joyeusement au menu. )

    • Pour avoir vu le film dont l’affiche suit (et que je trouve pas sur internet), où Porcher intervient, je crois que cet entretien dans Reporterre ne sert pas forcément le/son propos, centré sur la #relation humains/animaux. Ce n’est pas « tautologique » de parler de « traditions » et de « sociétés » puisqu’en l’occurrence il s’agit de ne pas nécessairement se revendiquer des premières pour réfléchir/transformer les secondes, dont ce film aborde de façon critique le « scientisme » (devenu"traditionnel" lui aussi) supposé rationnel utilisé pour (tout ?) rationnaliser....

      Des cochons (et des hommes). De l’objectivation scientifique de leur bien-être et autres petits concepts, film de Bruno Thomé, 2003, 129 minutes.

      « La chenille devient papillon, le cochon devient saucisson, telle est la loi de la nature. »
      De la maternité au supermarché, 3 expériences sur le bien-être des cochons d’élevage discutées par 2 biologistes, 1 philosophe, 1 animalier, et 2 stagiaires de la station de recherche porcine de l’Institut national de la recherche agronomique de Saint-Gilles en Bretagne.
      Entre documentaire scientifique et pamphlet journalistique, une vision subjective des pratiques de l’objectivation scientifique dans une institution française.

    • @Colporteur

      Je suis occupé à découvrir la propagande de madame Porcher, et je crains que dans son cas cela le soit, puisqu’elle présente l’élevage et semble faire de la gestion de la mort des animaux la condition sine qua non de notre humanité, menacée, dans cette sanglante perspective, par des vegans et autres critiques du spécisme complices de l’industrialisation.

      La relation aux animaux domestiques qu’ils défendent, c’est notre vie tout entière avec les animaux. Après l’exclusion de la vache, viendra celle de votre chien, remplacé par un robot supposé tout aussi capable d’exprimer des émotions et de ressentir les vôtres. Après l’exclusion de la vache et du chien, viendra la nôtre. Et cette exclusion-là est également déjà bien avancée.

      http://www.huffingtonpost.fr/jocelyne-porcher/eleveurs-animaux-delevage_b_5062481.html

      Dans notre monde radicalement artificialisé, seuls les animaux, en nous rappelant ce qu’a été la nature, nous permettront peut-être de nous souvenir de notre propre humanité. Mais saurons-nous vivre avec eux ?

      http://www.cairn.info/vivre-avec-les-animaux--9782707169006.htm

      Ce que nous essayons de mettre en évidence dans notre ouvrage Livre blanc pour une mort digne des animaux, c’est une troisième voie. Tuer les animaux n’est pas une évidence et ne fait plaisir à aucun éleveur, mais pourquoi le fait-on ? Que ferait-on si l’on ne faisait pas ça ? Pourquoi le fait-on depuis si longtemps ? Et pourquoi vaut-il mieux continuer à le faire car les alternatives proposées par l’industrie agroalimentaire sont encore plus tragiques que le fait de tuer les animaux ? La voie que nous préconisons se situe entre le déni et l’abolition. Ce que veulent les éleveurs, ce sont simplement des alternatives à l’abattage industriel, sous forme par exemple de petit abattoir à la ferme ou d’abattoir local géré par les éleveurs. Se réapproprier la mort des animaux, la maitriser, la décider, l’organiser, c’est aussi pouvoir l’assumer.

      http://www.bastamag.net/Et-si-le-but-ultime-de-l-industrie

      Pour ma part, la gestion de la mort, le droit et la capacité de l’administrer, je tiens que cela porte un nom déjà ancien, cela s’appelle le #Pouvoir. (Il y a une sacrée différence entre « remettre la mort à sa place dans la vie » et organiser son mode de vie autour de mises à mort d’animaux présentée qui plus est comme une fatalité )

      Et je trouve chez elle une indécente exhibition d’inintelligence des critiques du spécisme qui n’est pas sans évoquer la très laborieuse et très ostentatoire réception des critiques des rapports de genre dont ont fait montre il y a peu d’autres anti-industriels...

      #catastrophisme
      #malhonnêteté_intellectuelle
      #nécrophilie aussi
      #mythe_de_la_Nature

    • Hum... je connais que ce film qui a plus de 10 ans, là ça craint effectivement.

      Mais par ailleurs, je sais pas si il faut monter en généralité à ce point sur le « pouvoir d’administrer la mort ». Pour en rester aux seuls animaux humains, un cas concret où c’est plutôt le monopole du « faire mourir » qui pose une question de pouvoir : j’ai souvenir de ne pas avoir pu aider à mourir (faire mourir) quelqu’un de très proche qui me le demandait instamment après et pendant des hospitalisation répétées et qui dû finir en se démerdant en solo et à l’arrache. La « solitudes des mourants » (Élias) est constitutive, la contrer a donné lieu à diverses ruses humaines (veiller, soulager, abréger).

      J’admets ne pas avoir travaillé sur la question et ignorer bien des approches à ce sujet mais les animaux d’élevage sont proches de nous dans cette mesure où ils ne vivraient tout simplement pas sans la société que nous constituons (notre domesticité propre se lit dans la banalité de la névrose). Qu’est-ce qu’on fout de cette diversité des formes de vie là parmi lesquelles il faut compter du non humain ? Et quelles relations entre formes de vie ? C’est sous cet angle que le film mentionné m’avait intéressé. Il me semble que l’on va pas cesser d’y revenir et pour longtemps.

    • Pour en rester aux seuls animaux humains, un cas concret où c’est plutôt le monopole du « faire mourir » qui pose une question de pouvoir : j’ai souvenir de ne pas avoir pu aider à mourir (faire mourir) quelqu’un de très proche qui me le demandait instamment après et pendant des hospitalisation répétées et qui dû finir en se démerdant en solo et à l’arrache. La « solitudes des mourants » (Élias) est constitutive, la contrer a donné lieu à diverses ruses humaines (veiller, soulager, abréger).

      En fait, je ne vois pas de rapport entre,
      –d’une part, aider un(e) proche et pair(e) à mettre fin à ses jours à sa demande (ou selon ses voeux), ou l’accompagner dans ses derniers moments,
      –et de l’autre mettre à mort (même avec quelques cruels... états d’âme : le Pouvoir est un sacerdoce, et celleux qui doivent bien l’exercer sont bien malheureux !) des êtres vivants sentients considérés de fait comme des moyens (et même, cerise sur le gâteau qui leur fait certainement une belle guibolle, des moyens dont l’exploitation et la mise à mort seraient indispensables à "notre humanité" , selon le credo de madame Porcher et ses ami-e-s).

      Pour dire les choses autrement, il me semble être plutôt en accord sur un point avec madame Porcher : l’exploitation des animaux non-humains est probablement indispensable à l’idéologie spéciste, celle qui constitue justement l’Humanité en espèce supérieure et investie d’un Pouvoir légitime sur toutes les autres.
      Sauf que certain-e-s humain-e-s questionnent depuis longtemps l’innocence, le caractère prétendument indiscutable, inéluctable, de cette « Humanité » là. (je n’ai pas dit essentiel - ah ben en fait si, ça y est, je viens de l’écrire)
      Il me semble aussi que l’on peut aisément faire le parallèle avec d’autres formes d’oppression et d’autres systèmes d’inégalités.

      A moins que j’ai manqué quelque chose en route ?

    • @martin5 non, t’as rien loupé, c’est moi qui sais pas où je veux en venir et choisis des cas qui excèdent ou sortent de la question telle qu’elle est posée car celle-ci me semble surdéterminer les réponses possibles. Mon rapprochement visait à dire qu’on en a pas fini avec la mort, son administration. La sacralisation de la vie (humaine, cf les rites funéraires) a beaucoup perdu de terrain avec le capitalisme moderne, mais elle ne nous avait que fort mal protégé des boucheries internes à l’espèce, individuelles, de masse ou d’état.
      Sinon, quand même ! avec ou sans animaux, la légitimité d’un pouvoir (de mort ou de vie) ne saurait évidemment qu’être discutable.

      J’aggrave mon cas : l’antispécisme me parait #relever en partie d’un égalitarisme #refuge là où (quand) les pratiques, les théories et combats #égalitaires propres à l’espèce humaine paraissent hors jeu au plus grand nombre et où des minorités nouvelles ont à se former(il faut bien fabriquer quelque chose plutôt que rien dans ce reflux, j’en suis d’accord, mais quoi et comment). Point d’honneur et retrait, ensemble. Merci de pas vouer aux gémonies mes propos pour ne pas être capable d’en dire davantage et moins mal de suite.

      En plus, j’ai reçu un mel qui me dit que Porcher n’est pas dans le film dont je croyais me souvenir... C’est pas sérieux.

      #attention_fragile

      Ces échanges peuvent renvoyer à Réflexion sur la relation aux animaux
      http://seenthis.net/messages/358218

    • @colporteur

      Merci de pas vouer aux gémonies mes propos pour ne pas être capable d’en dire davantage et moins mal de suite.

      Pas de soucis, je n’ai pas forcément l’esprit de cet escalier là.

      J’aggrave mon cas : l’antispécisme me parait #relever en partie d’un égalitarisme #refuge là où (quand) les pratiques, les théories et combats #égalitaires propres à l’espèce humaine paraissent hors jeu au plus grand nombre

      Cela a longtemps été mon cas aussi, jusqu’à ce que je me penche un peu plus sérieusement sur le contenu théorique élaboré par les Olivier, Reus, Bonnardel et Cie. et que j’en vienne à les lire à penser qu’il y avait là une réflexion bien plus profonde et exigeante quand à la critique de toutes les hiérarchies et du Pouvoir que je ne l’avais imaginé au départ.
      Pour faire vraiment très court et sommaire, je ne pense pas prendre un très grand risque intellectuel en soutenant ici que la distinction humain/non humain peut être conçue a minima comme une matrice employée par les dominants au service de toutes les exclusions et infériorisations inter-humaines - sexisme, racisme, classes sociales, et j’en passe... les infériorisé-e-s se voient ainsi tou-te-s tôt ou tard animalisé-e-s (je ne pense pas qu’il me soit nécessaire d’illustrer cet fait) par qui entend justifier et renforcer sa domination sur elleux.

    • @Nicolas

      j’avais déjà lu cet article - en fait, aussi rigoureuse et prudentes soient de telles prospectives, elles ne me semblent pas pouvoir proposer autre chose que des possibles modèles économiques ou des modèles de production agricole vus d’ici - de la société dans laquelle nous vivons aujourd’hui, carniste, industrielle, etc.
      Partant de là, elles comportent plus que vraisemblablement leur part d’angles morts, et surtout contribuent à mon sens à fermer dès à présent la critique et le questionnement, en particulier quant aux rapports que cette même organisation sociale nous mène à avoir avec les autres êtres vivants.
      A tout le moins, elles ne sauraient à mon sens être substituées à cette critique.
      Autrement dit, sans vouloir enlever aucun mérite à ces réflexions,je ne me reconnais pour ma part absolument pas dans cette manière d’aborder me semble-t-il un peu trop par le bout de la lorgnette, par la fin - en mettant la charrue avant les boeufs, et la batteuse avant la charrue, pour le coup - la critique de la société actuelle et de ce que nous y sommes, ici, maintenant.

    • @martin5 L’article répond à l’interrogation initiale. Quand à savoir si c’est mal de tuer des animaux, sous quelles conditions éventuellement, ou de réfléchir sur une société végane, il n’en n’a pas la prétention.

      Pour moi la question de savoir si on peut tuer des animaux ou pas est une question de société, et il faudrait que le débat soit possible. Cependant beaucoup de points du véganisme sont très discutables (comme sur l’écologie), et la vision végane laisse de côté beaucoup de questions ou de conséquences, et c’est aussi sous cet angle qu’on peut lire mes articles sur le véganisme ou l’élevage.

  • En Syrie, « nous nous sommes trompés »
    http://orientxxi.info/magazine/entretien-avec-lakhdar-brahimi,0841

    C. D. — Et si vous êtes rappelé ?

    L. B. — Si on me le demande, je crois que j’ai le droit, maintenant, de dire non.

    Sur Orient XXI, entretien très très intéressant de Lakhdar Brahimi, l’ancien négociateur des Nations-Unies pour la Syrie qui, maintenant qu’il pense avoir le droit de dire "non", dit aussi bien des choses...

    On lit par exemple que "Les Occidentaux avaient une présence superficielle, avec des ambassades à Damas mais pas beaucoup plus, tandis que les Russes sont très bien implantés en Syrie."... Alors qu’on peut être d’accord avec le reste de ce qui est dit, ce passage surprend, du point de vue français du moins, car il existait un très important Centre de recherches, l’IFPO, depuis des années et des années. Sans parler des "grandes oreilles" du type Leverrier, très très bien informées et de toutes sortes de personnes, syriennes notamment, parfaitement capables d’expliquer ce qui se passait vraiment.
    Malheureusement, la réalité est différente, ce que ne peut pas dire le très diplomate Brahimi : la France socialiste a voulu cette politique non seulement stupide mais criminelle, pour des raisons diverses et variées. En vrac : alignement sur la politique US des néo-cons, vengeance contre les avanies subies par la diplomatie française, plus liquidation de la "politique arabe" de la France au profit du sionisme traditionnel de nombre de socialistes, en lien avec un certain lobby libanais proche du 14 mars.

    Bref, on savait que le socialisme à la française, ce n’était pas glorieux au Proche-Orient, mais là, on a atteint des sommets !

  • Can Chartbeat save journalism by changing the metric? - Columbia Journalism Review, 11/03/2015
    http://www.cjr.org/innovations/tony_haile_chartbeat.php

    In the six years since its creation, #Chartbeat has become the arbiter of audience in the digital age. Roughly 80 percent of the top 100 publishers, as measured by traffic, use Chartbeat to track their online readership—places like Al Jazeera, The New York Times, Forbes, Gawker and Gannett. Yet the company’s mission has expanded exponentially beyond tracking Web traffic. Instead of simply monitoring journalism, Chartbeat wants to save it.

    #data #chiffres #métriques #algorithmie #audience #médias

    • #attention

      Chartbeat have been pushing the media establishment to adopt attention, or the amount of time spent on a landing page, as the universal measurement of Web traffic.

      This switch, Haile believes, will increase the value of the kind of content people are actually reading—the kind of content that has taken a beating in recent years. “We’re in crisis because we chose the wrong metrics,” says Haile. “And that has kind of screwed everything.”

  • Un casque pour estomper votre écran quand votre #attention faiblit - FastCoExist
    http://alireailleurs.tumblr.com/post/107299711741

    FastCoExist revient sur un intéressant projet de la designer Kathryn McElroy (@kemcelroy), “Cortex” un casque qui utilise la mesure de l’activité électrique du #cerveau pour tenter de percevoir quand vous arrêtez d’être concentré et estompe votre écran pour vous inviter à vous relaxer. Pour réactiver l’écran, vous devez réveiller votre cerveau. Et pour cela, vous devez faire autre chose… comme aller faire un tour ou vous préparer un thé. Ce prototype entrait dans le cadre du travail de thèse de la designer consacré à la présence. Alors que les technologies modernes sont avant tout conçues pour nous distraire, les outils imaginés par Kathryn McElroy visent à permettre aux utilisateurs de retrouver le contrôle de leur attention. Les casques d’électroencéphalographie (EEG) sont bien sûr loin d’être capables de (...)

    #déconnexion #design #cognition

  • Doherty Threshold - Halt and Catch Fire Wiki
    http://haltandcatchfire.wikia.com/wiki/Doherty_Threshold

    Prior to the publication of the IBM technical paper behind what commonly known today as the Doherty Threshold[1] “... it was thought that a relatively slow response, up to two seconds, was acceptable because the person was thinking about the next task. Research on rapid response time now indicates that this earlier theory is not borne out by the facts: productivity increases in more than direct proportion to a decrease in response time.”[2]

    In 1982 Walter J. Doherty and Ahrvind J. Thadani published, in the IBM Systems Journal, a research paper that set the requirement for computer response time to be 400 milliseconds, not 2,000 (2 seconds) which had been the previous standard.

    When a human being’s command was executed and returned an answer In under 400 milliseconds, it was deemed to exceed the Doherty threshold, and use of such applications were deemed to be “addicting” to users.

    #informatique #temps #tv_show #attention au début de S01E04

  • Message to Self: In 2015, Stop Texting While Walking - NYTimes.com
    http://www.nytimes.com/2014/12/25/fashion/in-2015-resolve-to-stop-texting-while-walking.html

    As a society, we now spend almost half of our waking hours looking at screens, according to numerous reports. People have admitted to using their smartphone in meetings, on the toilet and even during sex. And according to a 2013 research report compiled by Liberty Mutual Insurance, 70 percent of people in the United States admit to texting and walking.

    “So much attention has been paid, and rightly so, to distracted driving that we have ignored the fact that distracted walking and crossing can be just as risky,” David Melton, a driving safety expert with Liberty Mutual, wrote in the report.

    A study published earlier this year in the medical journal PLOS One found that walking and using your smartphone at the same time affects people’s posture and balance, causing them to swerve and walk slower. (In other words, you look like a person who’s had six too many drinks.) As a result, researchers found, texting and walking can cause accidents, “including falls, trips and collisions with obstacles or other individuals.”

    Jack Nasar, an Ohio State University professor, led a study that found the number of people who end up in emergency rooms each year due to cellphone-related injuries more than doubled from 2005 to 2010. Mr. Nasar also found that those most likely to end up harmed are actually the youngest, with people between the ages of 16 and 25 being injured the most.