Des lignes qui ne mènent nulle part, des lumières sur le rien
Avec les voix, les dessins racontent la violence arbitraire et clandestine d’un État qui disparaît. Dans un camp de rétention de migrants sur Manus, une des îles de l’Amirauté en Papouasie-Nouvelle-Guinée, jadis visitée par l’anthropologue Margaret Mead, aujourd’hui 43 000 habitants malgré sa végétation dense entre jungle et forêt tropicale, deux iraniens narrent leur histoire par téléphone. Les dessins illustrent ces évocations de la vie des corps et de l’esprit. Par réflexe, je peux me garder des illustrations qui viendraient s’ajouter au récit comme pour le rendre plus vrai, mais pourraient aussi bien soit mentir soit noyer les mots. On peut aussi espérer des voix qu’elles incarnent toute de présence et de chair le récit. Dans Au bout du fil, (Nowhere Line : Voices from Manus Island), les voix sont enregistrées par téléphone, de chair il n’en reste presque pas. Une ligne venue de nulle part, un téléphone qui grésille et des dessins donc, qui pourraient n’être que des illustrations.
►http://www.vacarme.org/article2930.html
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