#auriergate

  • Affaire Serge Aurier : ici, c’est Paris ? Non, ici, c’est Sevran ! | Slate.fr

    http://www.slate.fr/story/114135/affaire-serge-aurier-paris-sevran

    l aurait pu être pire encore, savez-vous, ce #Auriergate qui pimente l’avant-Chelsea. Vers la trente-neuvième minute de ce Periscope, désormais fameux web-dialogue entre une star du football et ses admirateurs rigolards, un internaute, @hamouarno de son pseudo (on lit mal à mon âge sur les copies d’écran), demande à Serge Aurier de faire une décidace « à Hitler ». Le message passe plusieurs fois. Le footballeur le voit enfin et s’amuse :

    « Franchement toi, chuis un renoi, crari je vais dédicacer à un mec qui s’appelle Hitler ? T’es chelou toi frérot. »

    Et puis il passe à autre chose. « Dédicace à Paul, on est ensemble ! »

    Sauvé poto, tu imagines, sinon ?
    Dewaere version Periscope

    Crari, c’est « genre », chez les jeunes. C’était au coeur de la nuit de son destin, Serge Aurier avait déjà, à ce moment, parlé de « fiotte » à propos d’un coach plus habitué à être surnommé « le Président », et qui embrassait jadis le crâne lisse d’un gardien de but au temps de notre gloire.

    Aurier n’aurait pas du. On était dans un monde suspendu. Il ne le savait pas. Il était bien et tout relâché, il rigolait avec son copain devant la webcam, sans se prendre le chou, tel Dewaere avec Depardieu dans Les Valseuses, décontractés du gland, ils banderaient quand ils auraient envie de bander. Il avait rappé, il montrait le logo de son maillot PSG, « ça bouge pas poto, on est ensemble », il rapperait encore, il allait juste se fâcher contre un autre internaute dont le message s’affichait sur l’écran : « Si tu refais le beau au stade vélodrôme, on TENCULE. » C’était du marseillais. « Oh eh ferme ta gueule toi marseillais de mes couilles, tu vas baiser qui toi ? Tu fais le malin derrière ton écran, tu vas baiser personne cousin, enculé toi ! »

    Cette vulgarité, quand même ! Je parle de la mienne bien sûr, juste un peu plus haut. Là, « bander », « le gland décontracté »... On a noté ? Mais ça passe, n’est-il pas, puisque celle-ci porte nos codes. On bandera quand on aura envie de bander, c’est du Blier, Blier, c’est du cinoche, c’est à nous, ce n’est plus sale. « Fiotte », en revanche, ou « enculé », dans la bouche d’un noir du football, ça vous sonne comme une agression culturelle, une barbarie sémantique, une invasion. On n’est pas loin des théorisations sur l’ennemi qui monte. Elle a déjà du venir, par-ci par-là. Il y avait aussi des « Mach a allah » dans les rires du joueur, et autres musulmaneries... Vous voyez ? L’avantage du milieu du ballon, c’est qu’il élimine par principe les digressions aventureuses. On dit « Aurier a mis en danger l’équipe », on dit « Aurier a déstabilisé le PSG avant un match important », ça réintègre l’affaire dans une compréhension laïque et on évite beaucoup de saloperies.

    #PSG #média #banlieue