• GRR contre GPT : l’auteur de Game of Thrones attaque OpenAI
    https://actualitte.com/article/113522/droit-justice/grr-contre-gpt-l-auteur-de-game-of-thrones-attaque-openai

    De l’autre côté de l’Atlantique, l’intelligence artificielle ne fait pas vraiment rêver les auteurs. Ou, plutôt, la manière dont sont conçus les outils d’OpenAI ou de Meta les interroge : entraînés à l’aide de textes, ils s’appuient aussi sur leurs œuvres, sans autorisation ni compensation. Une action collective en justice s’organise contre OpenAI (ChatGPT), avec quelques grands noms, dont G.R.R. Martin, Jodi Picoult, John Grisham ou encore Jonathan Franzen.

    Dans un communiqué, l’Authors Guild assure que, « sans les œuvres des plaignants, [OpenAI] proposerait des produits très différents », selon les termes de l’avocate Rachel Geman. « Le choix de copier les œuvres des plaignants, sans leur autorisation et sans verser de compensation, constitue une menace pour les auteurs et leurs revenus. »

    Les intelligences artificielles derrière les outils comme ChatGPT sont entrainées à l’aide d’un volume massif de données, et notamment des textes accessibles en ligne. Ces derniers sont « lus » et traités par les algorithmes, afin d’en améliorer la vélocité, la compréhension des requêtes, mais aussi la cohérence des réponses fournies.

    L’utilisation de textes couverts par le copyright par les sociétés de développement des intelligences artificielles a soulevé de nombreuses questions ces derniers mois. D’autant plus que l’accès à ces textes pourrait avoir été réalisé via des plateformes pirates, dont Library Genesis, Z-Library, Sci-Hub ou encore Bibliotik... Un moyen d’accéder à des réservoirs massifs de textes, sans alourdir la facture.

    Par ailleurs, les auteurs reprochent aux créateurs d’IA de s’être passés de leur autorisation, mais aussi d’avoir omis de verser une compensation et d’avoir oublié toute notion de mention des sources.

    En juillet, l’Authors Guild avait publié une lettre ouverte, cosignée par plus de 10.000 auteurs américains, réclamant plusieurs promesses des sociétés visées. Elles devaient, pour satisfaire l’organisation, s’engager « à obtenir le consentement, à créditer et à rémunérer équitablement les auteurs pour l’utilisation d’écrits protégés par le droit d’auteur à des fins d’entrainement de l’intelligence artificielle ». Visiblement, les discussions ne se sont pas déroulées comme prévu...

    Enfin, l’Authors Guild assure que l’entrainement de ChatGPT par des créations littéraires permet à cette intelligence artificielle d’imiter le style de leurs auteurs, menaçant l’intégrité de leur œuvre et leur identité.

    GPT est déjà utilisé pour générer des livres qui singent les travaux d’auteurs humains, comme la tentative récente de générer les volumes 6 et 7 de la saga Le Trône de fer de George R.R. Martin le montre, ainsi que d’autres ouvrages de l’IA postés sur Amazon pour essayer d’usurper l’identité et la réputation d’auteurs humains.

    – L’Authors Guild

    #Intelligence_artificielle #Auteurs #Plainte #Author_Guild

  • GRR contre GPT : l’auteur de Game of Thrones attaque OpenAI
    https://actualitte.com/article/113522/droit-justice/grr-contre-gpt-l-auteur-de-game-of-thrones-attaque-openai

    Les actions en justice se suivent et se ressemblent, aux États-Unis, contre les sociétés qui développent des intelligences artificielles et les outils qui vont avec. OpenAI, filiale de Microsoft qui porte notamment le médiatique ChatGPT, est ainsi visée par plusieurs plaintes d’auteurs qui dénoncent une utilisation non autorisée de leurs œuvres, sans aucune compensation.

    Trois procédures ont déjà été ouvertes en 2023, le 28 juin, le 7 juillet et début septembre, par des auteurs et deux avocats, Joseph Saveri et Matthew Butterick, qui entendent mener la fronde.

    La dernière charge contre OpenAI est collective : des auteurs s’estimant lésés peuvent la rejoindre, pour obtenir des compensations en cas de victoire devant la cour. Elle implique l’Authors Guild, organisation qui représente les écrivains américains, et plusieurs grands noms du secteur, de George R.R. Martin à Jodi Picoult, en passant par Jonathan Franzen ou David Baldacci.
    Une « menace pour les auteurs »

    Dans un communiqué, l’Authors Guild assure que, « sans les œuvres des plaignants, [OpenAI] proposerait des produits très différents », selon les termes de l’avocate Rachel Geman. « Le choix de copier les œuvres des plaignants, sans leur autorisation et sans verser de compensation, constitue une menace pour les auteurs et leurs revenus. »

    Les intelligences artificielles derrière les outils comme ChatGPT sont entrainées à l’aide d’un volume massif de données, et notamment des textes accessibles en ligne. Ces derniers sont « lus » et traités par les algorithmes, afin d’en améliorer la vélocité, la compréhension des requêtes, mais aussi la cohérence des réponses fournies.

    L’utilisation de textes couverts par le copyright par les sociétés de développement des intelligences artificielles a soulevé de nombreuses questions ces derniers mois. D’autant plus que l’accès à ces textes pourrait avoir été réalisé via des plateformes pirates, dont Library Genesis, Z-Library, Sci-Hub ou encore Bibliotik... Un moyen d’accéder à des réservoirs massifs de textes, sans alourdir la facture.

    Par ailleurs, les auteurs reprochent aux créateurs d’IA de s’être passés de leur autorisation, mais aussi d’avoir omis de verser une compensation et d’avoir oublié toute notion de mention des sources.

    En juillet, l’Authors Guild avait publié une lettre ouverte, cosignée par plus de 10.000 auteurs américains, réclamant plusieurs promesses des sociétés visées. Elles devaient, pour satisfaire l’organisation, s’engager « à obtenir le consentement, à créditer et à rémunérer équitablement les auteurs pour l’utilisation d’écrits protégés par le droit d’auteur à des fins d’entrainement de l’intelligence artificielle ». Visiblement, les discussions ne se sont pas déroulées comme prévu...
    Copyright et fair use

    La plainte de l’Authors Guild s’appuie sur plusieurs violations du copyright qu’auraient réalisées les entreprises. Dans l’accès aux textes, pour commencer, puisque l’organisation reprend l’hypothèse selon laquelle « les livres des plaignants ont été téléchargés depuis des répertoires pirates puis intégrés dans les rouages de GPT 3.5 et GPT 4, qui sont à la source de ChatGPT, utilisé par des milliers d’entreprises et d’applications, et grâce auquel OpenAI espère engranger des milliards ».

    Une autre violation surviendrait par l’exploitation sans autorisation des œuvres des auteurs, qui ne peuvent pas, par ailleurs, s’opposer à celle-ci.

    Enfin, l’Authors Guild assure que l’entrainement de ChatGPT par des créations littéraires permet à cette intelligence artificielle d’imiter le style de leurs auteurs, menaçant l’intégrité de leur œuvre et leur identité.

    GPT est déjà utilisé pour générer des livres qui singent les travaux d’auteurs humains, comme la tentative récente de générer les volumes 6 et 7 de la saga Le Trône de fer de George R.R. Martin le montre, ainsi que d’autres ouvrages de l’IA postés sur Amazon pour essayer d’usurper l’identité et la réputation d’auteurs humains.

    – L’Authors Guild

    « Il est impératif de mettre un coup d’arrêt à ce vol à grande échelle », martèle Mary Rasenberger, PDG de l’Authors Guild, dans un communiqué.

    À LIRE - Livres écrits avec l’IA : Amazon joue la transparence

    Se profile au tribunal un énième affrontement entre le copyright et le fair use, une sorte d’exception au premier, qui s’applique dans certains cas uniquement, notamment la recherche ou l’intérêt pédagogique. OpenAI et Meta (visé pour son IA LLaMA) ont tous deux mis en avant des usages permis par le fair use, pour se défendre des accusations de violations du copyright à leur égard.

    Aux États-Unis, la question de l’utilisation de contenus sous droits à des fins d’entrainement des IA est loin d’être tranchée. Fin juillet, Joe Biden assurait que plusieurs sociétés technologiques avaient accepté, sur le principe, d’appliquer des « garde-fous » proposés par la Maison-Blanche, comme le fait d’intégrer des filigranes aux productions, pour faciliter la distinction entre une œuvre générée et une œuvre originale.

    Mais aucune nouvelle d’un système de compensation, si ce n’est une vague promesse de Sam Altman, PDG d’OpenAI, quant à un système permettant de rémunérer les créateurs dès lors qu’une intelligence artificielle « s’appuie sur [leur] style » pour générer un texte.

    À LIRE - Des députés entendent "encadrer l’IA par le droit d’auteur"

    L’Union européenne, pour sa part, travaille à un IA Act, qui intégrerait quelques mesures relatives au droit d’auteur, notamment une relative transparence quant aux données utilisées pour l’entrainement des IA et une information claire sur l’aspect artificiel d’une œuvre générée. Le Conseil des écrivains européens a appelé de ses vœux un meilleur encadrement des usages des textes, en imposant le recours à une licence aux sociétés — et donc le versement d’une compensation.

    #Intelligence_artificielle #Copyright #fair_use #apprentissage #Auteurs

  • Point d’étape pour l’écriture à deux mains de « L’amour en Commun »
    https://framablog.org/2023/04/25/point-detape-pour-lecriture-a-deux-mains-de-lamour-en-commun

    Prouver par l’exemple qu’il est possible de faire autrement, tel est souvent le moteur des projets de Framasoft. Il en va ainsi pour #Des_Livres_en_Communs, qui propose un autre modèle d’édition : une bourse aux autrices et auteurs en … Lire la suite­­

    #Communs_culturels #Amour #auteur #autrice #communs #DLeC #écriture #édition #essai #livres #poésie

  • Comment déclarer aux #impôts ses revenus d’ #artiste #auteurice ? - #CAAP
    http://caap.asso.fr/spip.php?article1056

    Malgré le prélèvement à source, vous devez continuer à faire votre déclaration chaque année, car l’administration fiscale ne dispose pas toujours de tous vos éléments actualisés.
    Les déclarations doivent être faites par voie dématérialisée selon le calendrier de l’administration fiscale. Connectez-vous à votre espace en ligne https://www.impots.gouv.fr/accueil

    Après avoir effectué votre déclaration en ligne, vous pouvez encore la modifier si vous le souhaitez, jusqu’à la date limite de déclaration.
    Après réception de votre avis d’impôt, vous pourrez encore utiliser « Corriger ma déclaration en ligne » dans votre espace particulier, dès l’ouverture du service et jusqu’à mi-décembre.

  • https://www.lemonde.fr/idees/article/2022/12/09/les-auteurs-reclament-la-transposition-de-leur-droit-a-une-remuneration-appr

    « Les auteurs réclament la transposition de leur droit à une rémunération appropriée ! »
    Tribune

    Collectif

    Un collectif rassemblant plusieurs organisations professionnelles représentatives des artistes-auteurs demande, dans une tribune au « Monde », au Parlement de transcrire dans le droit français l’obligation européenne d’instaurer le principe d’une juste rémunération de la création.

    De nombreux rapports et missions ministériels témoignent de la paupérisation grandissante, voire dramatique, des artistes-auteurs et autrices, et pointent un vrai problème de répartition de la valeur.

    C’est dans ce contexte qu’en 2019 une directive de l’Union européenne (UE) portant sur le droit d’auteur exigeait des Etats membres l’instauration du principe d’une rémunération « appropriée et proportionnelle » (article 18) ; une avancée considérable dans la mesure où le législateur européen consacrait pour la première fois un droit à une rémunération juste et équitable !

    Débordé par la crise liée au Covid-19, le Parlement a alors confié au gouvernement le soin de transposer cette directive par voie d’ordonnance. Le ministère de la culture a signé cette ordonnance, le 12 mai 2021, omettant ostensiblement de faire figurer le terme « approprié » et faisant ainsi disparaître l’esprit même du texte européen, au détriment des artistes-auteurs et autrices.
    Lire aussi La très controversée réforme européenne du droit d’auteur finalement adoptée

    Deux organisations syndicales d’artistes-auteurs et autrices (le Comité pluridisciplinaire des artistes-auteurs et artistes-autrices et la Ligue des auteurs professionnels) ont donc formé un recours pour excès de pouvoir contre le ministère de la culture et obtenu du Conseil d’Etat gain de cause dans une décision du 15 novembre.
    Obligation européenne

    L’ordonnance est donc en partie annulée et notre droit à une rémunération appropriée doit maintenant faire l’objet d’une transposition législative.

    Les organisations professionnelles représentant les intérêts des artistes-auteurs et autrices de tous les domaines de la création demandent au Parlement de s’emparer de ce sujet et de transposer à la lettre, dans le droit français, cette obligation européenne, afin de renforcer la protection des artistes-auteurs et autrices.
    Lire la chronique : Article réservé à nos abonnés « Jusqu’ici, Google, Apple, Facebook et Amazon s’en sortent plutôt bien »

    Nous demandons la reconnaissance en droit français de notre droit à une rémunération appropriée, pour que puisse désormais être établi, dans tous les domaines de la création :

    #paywall #auteur #autrice #travail

    • Nous demandons la reconnaissance en droit français de notre droit à une rémunération appropriée, pour que puisse désormais être établi, dans tous les domaines de la création :
      – qu’il n’est pas approprié de ne pas prévoir de versement de droits d’auteur ou de prévoir des pourcentages de rémunération proportionnelle ridiculement bas ;
      – que le caractère approprié de nos rémunérations doit s’apprécier au regard de l’étendue et de la durée de cession de nos droits, trop souvent imposées par les exploitants de nos œuvres.

      Un réel débat

      Dans les domaines pour lesquels il est d’usage de commander la création d’une œuvre préalablement à la décision de l’exploiter :
      – qu’il n’est pas approprié, dans le cadre d’une commande, de ne pas payer le travail de conception de l’œuvre (autrement que par une avance amortissable) et de demander aux artistes-auteurs et autrices de rembourser les sommes qui leur ont été versées pour le travail de création intellectuelle d’une œuvre ;
      – qu’il n’est pas approprié que des exploitants de nos œuvres puissent nous imposer une cession gratuite via des règlements ou d’autres formes de contrats d’adhésion ;
      – qu’il n’est pas approprié que, dans les appels d’offres publics, il soit demandé aux candidats de fournir un travail gratuit.

      Maintenant que la crise liée au Covid-19 est passée, nous comptons sur un réel débat entre nos parlementaires afin de transposer de manière ambitieuse cette avancée voulue par l’Union européenne.
      Il y va de l’avenir de l’accès aux métiers de la création, de la défense de la diversité culturelle ainsi que du rayonnement de notre pays dans toutes ses composantes sociales.

      Les signataires de cette tribune sont : Denis Bajram, administrateur de la Ligue des auteurs professionnels ; Romain Bourreau, président du Syndicat national des photographes ; Béatrice Egémar, coprésidente de la Charte des auteurs et illustrateurs jeunesse ; Christophe Le François, président du Comité pluridisciplinaire des artistes-auteurs et artistes-autrices (CAAP) ; Katerine Louineau, administratrice du CAAP ; Valérie Mangin, membre des Etats généraux de la bande dessinée (EGBD) ; Christian Mattiucci, secrétaire de l’Association des auteurs de bande dessinée (adaBD) ; Frédéric Maupomé, président de la Ligue des auteurs professionnels ; Benoît Peeters, président des Etats généraux de la bande dessinée ; Hélène Vignal, coprésidente de la Charte des auteurs et illustrateurs jeunesse.

      Collectif

  • Godard et la mort de l’auteur
    https://laviedesidees.fr/Godard-et-la-mort-de-l-auteur.html

    « Un auteur n’a pas de droits, il n’a que des devoirs ». Après avoir participé à la « Politique des auteurs », Godard fut à partir de 68 un #critique virulent de la propriété des films, ce qu’il mit en pratique dans son travail de cinéaste et de médiateur entre les #Arts et la politique.

    #cinéma #droit #maoïsme #propriété_intellectuelle
    https://laviedesidees.fr/IMG/pdf/20220923_godard-2.pdf
    https://laviedesidees.fr/IMG/docx/20220923_godard-2.docx

    • Après que nombre d’entre eux participèrent aux États généraux, les réalisateurs s’en désolidarisèrent en créant la Société des réalisateurs de films (SRF). Sa revendication fondatrice était la défense du statut d’auteur et de propriétaire reconnu aux réalisateurs par la loi du 11 mars 1957, auquel l’organisation reprochait toutefois de ne pas reconnaître la primauté du réalisateur sur ses coauteurs (les scénaristes, les compositeurs et les auteurs des œuvres adaptées). Les fondateurs de la SRF allaient même jusqu’à placer « avant toute autre chose, avant toute autre discussion, avant toute autre réflexion, l’affirmation de leur totale propriété artistique sur leur œuvre ». Ce droit de propriété, la SRF le fondait sur la « responsabilité du réalisateur » qui devait « comporter obligatoirement le contrôle de la fabrication de l’œuvre à tous les stades, et particulièrement, le contrôle du montage et de la finition ». Parmi ces défenseurs de la propriété du réalisateur en 1968, on trouvait nombre de collaborateurs des Cahiers du cinéma et cinéastes de la Nouvelle Vague (Jacques Doniol-Valcroze, Rozier, Rohmer, Resnais, etc.), mais aussi de grands noms de générations précédentes (Robert Bresson), d’anciens dirigeants de syndicats professionnels (Jean-Paul Le Chanois) et des réalisateurs « grand public » comme Henri Verneuil (dont La Vache et le prisonnier avait attiré en 1959 vingt fois plus de spectateurs que Les 400 coups).

      À ces fondateurs de la SRF, Godard reprocha de « faire leur révolution bourgeoise » avec deux cents ans de retard sur les événements. Tandis que les premiers fondaient le droit de propriété du réalisateur sur son autorité et son ascendant sur les autres professions, il dénonçait le statut d’auteur en tant que position « patronale », en appelant au renversement des rapports de pouvoir entre le réalisateur et ses collaborateurs (que ces derniers soient devant ou derrière la caméra). Pareil dépassement du statut d’auteur, Godard en faisait une condition d’un cinéma au service des luttes politiques des opprimés :

      « Pour filmer d’une manière politiquement juste, il faut se lier aux gens dont on pense qu’ils sont politiquement justes. C’est-à-dire ceux qui sont opprimés, qui subissent la répression et qui combattent cette répression. Et se mettre à leur service. Apprendre en même temps que leur apprendre. Abandonner l’idée de faire des films. Abandonner la notion d’auteur, telle qu’elle était. C’est là qu’on voit la trahison, le révisionnisme intégral. La notion d’auteur est une notion complètement réactionnaire. Elle ne l’était peut-être pas à des moments où il y avait un certain progressisme des auteurs par rapport à des patrons féodaux. Mais à partir du moment où l’écrivain ou le cinéaste dit : moi je veux être le patron parce que je suis le poète et que je sais, alors là c’est complètement réactionnaire. Dans le Paradis socialiste, celui qui voudra être cinéaste ne le sera pas forcément. Il le sera si c’est bon pour tous. Moi, ça ne me fait rien. »

      (...) Avant même que paraisse en 1967 le fameux article de Barthes sur « La mort de l’auteur », la propriété artistique et la notion d’artiste étaient en effet attaquées par des plasticiens comme Duchamp, Elaine Sturtevant et Andy Warhol, des collectifs d’artistes comme Fluxus ou USCO, des musiciens comme John Cage et la troupe du Living Theatre.

      #corporatismes #artistes #auteur #cinéma_d'auteur

  • DÉFENDRE NOS SPECIFICITÉS
    DANS LE FUTUR SYSTÈME DE RETRAITE

    #rions_un_peu

    reperes227mars2019.pdf
    https://ligue.auteurs.pro/wp-content/uploads/2019/03/reperes227mars2019.pdf

    Caisse nationale de retraite complémentaire des artistes-auteurs
    Défendre nos spécificités professionnelles dans le futur système de retraite8 |#2
    REPÈRES# est une publication gérée par le bureau des publications
    et de la communication de l’IRCEC. Ce numéro a été finalisé le 27 mars 2019.
    Reproduction autorisée sous réserve de la mention des sources.

    Les augmentations de charges sociales pesant sur les artistes- auteurs ne se répercuteront pas de la même manière dans le secteur culturel que dans d’autres marchés concurrentiels, par exemple ceux qui dépendent des professions indépendantes. Le risque, en appliquant le même taux de cotisation sur leurs revenus que sur ceux des salariés ou des indépendants, est d’entraîner la paupérisation d’une grande partie des artistes-auteurs qui ne pourront pas répercuter cette augmentation sur les « clients finaux » ou les sociétés de production, diffuseur ou éditeurs. Cette situation irait à l’encontre de l’objectif de la loi du 31 décembre 1975 qui rattachait les artistes-auteurs au régime général pour leur retraite de base, pour leur assurer un niveau de couverture sociale convenable. L’exonération pour leur retraite de base, de l’équivalent d’une part patronale sans diminution des droits à la retraite devait permettre, « dans le cadre d’une juste répartition des charges, d’assurer à un groupe peu nombreux mais essentiel au rayonnement de notre pays, une protection sociale élargie et unifiée, et d’éviter que des règles administratives conçues pour d’autres professions n’aboutissent à entraver ou à écraser l’action de la création (Loi n° 75-1348) ». L’adoption d’un régime universel aveugle aux spécificités professionnelles de ce secteur d’activité risque de remettre en cause l’équilibre auquel était parvenu la loi de 1975. Ce système n’avait pourtant plus jamais été discuté. Les accords de l’Organisation mondiale du commerce eux-mêmes reconnaissent à la culture une place spécifique dans l’économie. La culture n’étant pas une « marchandise comme les autres », elle se trouve exclue des accords commerciaux internationaux, au titre de « l’exception culturelle ». Si, à l’échelle mondiale, chaque pays reste libre d’appliquer des règles autonomes pour gérer ce secteur économique particulier, constitutif de sa propre identité, sans avoir à se plier aux accords internationaux régulant tous les autres types d’échanges, il semble possible de mettre en place un système de retraite adapté aux artistes-auteurs en France, se distinguant pour certains aspects du système applicable à l’ensemble des salariés. Nous attendons une décision politique forte, visant à maintenir la création et la diversité culturelle dans notre pays.

    #auteurs #IRCEC #retraite #ubérisation #paupérisation #macron #arnaque

  • Bonnes feuilles : « Ils voulaient refroidir la Terre »
    https://theconversation.com/bonnes-feuilles-ils-voulaient-refroidir-la-terre-160317

    Nous publions un extrait du polar que l’économiste Christian de Perthuis vient de faire paraître aux éditions Librinova. « Ils voulaient refroidir la Terre » aborde la thématique de la géo-ingénierie, ce terme qui désigne l’ensemble des technologies, plus ou moins étonnantes, promettant de contrer le dérèglement climatique. Une manière fictionnelle et originale d’évoquer un sujet scientifique très débattu. Dans ce passage, extrait du chapitre 13, le héros évoque son parcours et les recherches du Professeur Dubbo retrouvé mort.

    #climat #hubris #géo-ingénierie #auteur·rices #édition #fiction #littérature

  • Ligue.auteurs.pro | Le contrat d’édition équitable recommandé par la Ligue
    https://ligue.auteurs.pro/2020/06/10/le-contrat-dedition-equitable-recommande-par-la-ligue

    Ce #contrat d’#édition équitable est le fruit du travail d’une vingtaine d’avocats, juristes et universitaires spécialisés en droit de la propriété intellectuelle et en droit du travail dans le cadre du Hackathon 2020. Cet événement était co-organisé avec la Charte des #auteurs et illustrateurs jeunesse, les États Généraux de la Bande Dessinée, la Guilde Française des scénaristes, l’Institut des Sciences Sociales du Travail de l’Ouest et les Jeunes Universitaires Spécialisés en Propriété Intellectuelle. L’ensemble du groupe de travail a étudié de nombreux contrats d’édition type et a jugé que ces derniers étaient très majoritairement déséquilibrés, quand certaines clauses n’étaient pas tout simplement illégales. Faute d’accords-cadres réellement protecteurs pour l’heure, nous mettons à disposition cet outil pour soutenir les auteurs et autrices individuellement dans la négociation avec les maisons d’édition.

  • Les revenus des auteurs touchés par la crise due au coronavirus
    https://www.lemonde.fr/livres/article/2020/04/21/le-covid-19-rabote-les-revenus-des-auteurs_6037329_3260.html

    Avec les reports de parution des livres, un tiers des auteurs voient disparaître en moyenne 3 065 euros de revenus prévus dans les trois mois à venir, et près de 80 % déclarent souffrir de l’annulation des salons et rencontres.

  • L’Agessa a amputé la retraite de dizaines de milliers d’auteurs
    https://www.lemonde.fr/culture/article/2020/02/15/l-agessa-a-ampute-la-retraite-de-186-000-auteurs_6029652_3246.html


    AUREL

    La publication du rapport Racine a remis un coup de projecteur sur les dysfonctionnements de cet organisme de gestion de la sécurité sociale des #auteurs pendant quarante ans.
    Par Nicole Vulser

    Glaçante surprise. Sophie Chauveau, auteure de plus de vingt-cinq essais, biographies, romans et livres d’art, a pris sa retraite le 1er janvier 2020. Elle s’attendait à une petite #retraite, mais a franchement déchanté en constatant que, faute de validation de ses trimestres, elle ne touche que 320 euros de retraite mensuelle… « J’ai travaillé sans discontinuer, à peu près gagné ma vie, sans jamais un seul jour de maladie ni de chômage », explique-t-elle au Monde. Sophie Chauveau n’a pas versé un centime pour ses vieux jours sans savoir que c’était à elle de cotiser directement à l’Agessa (Association pour la gestion de la sécurité sociale des auteurs). « Jamais on ne m’a envoyé une lettre pour me demander de payer pour la retraite, dit-elle. Et au moment de la prendre, à l’Agessa, on m’a juste dit que tout est de ma faute et de celle de l’Etat ! » Elle devra donc demander l’allocation de solidarité aux personnes âgées.

    « On m’a proposé de débourser 200 000 euros pour racheter les trimestres manquants. Je ne les ai pas, explique l’auteure du Journal de grossesse de la Vierge Marie (Télémaque). Pour des raisons similaires, beaucoup d’ami(e)s ont dû quitter Paris, ajoute-t-elle. Faute de mari riche ou de fortune de famille. Et moi, dans dix ans, je ne pourrai même plus vivre », lance-t-elle, agacée que Franck Riester, le ministre de la culture, n’ait jamais répondu à sa lettre ouverte.

    Auteure de soixante ouvrages publiés chez Hachette, Casterman, Pocket…, Sophie Dieuaide s’est aperçue qu’elle n’a pas cotisé pendant six ans. « Pourtant, l’Agessa aurait dû me contacter pour que je sois affiliée, je vendais des livres à plus de 70 000 exemplaires », dit-elle. L’illustrateur Henri Fellner déplore, lui, avoir perdu neuf années de cotisations retraite. L’auteure Yaël Hassan, retraitée depuis un an, ne touche, elle, pas un centime pour ses vingt-trois ans d’écriture. « Il faut que j’écrive jusqu’à ma mort », constate-t-elle. Sa consœur Nelly Blumenthal a vu cinq ans volatilisés pour sa retraite future. « Si j’avais su, j’aurais payé, mais je n’étais pas au courant. C’est une injustice incroyable, une escroquerie », lance-t-elle. Comme elle, le documentariste Nicolas Philibert assure : « Pendant des années, je n’ai pas su qu’il fallait cotiser. »

    Violation du code de la Sécurité sociale
    Les cas sont légion. Ils illustrent les graves dysfonctionnement de l’Agessa pendant quarante ans, qui pourraient pénaliser jusqu’à 186 000 auteurs. Des écrivains, compositeurs, réalisateurs, dramaturges, scénaristes, photographes, traducteurs, illustrateurs, graphistes ou même chorégraphes risquent de se voir amputer d’une partie de leur retraite. Tous étaient « assujettis » – donc n’atteignaient pas le seuil des 8 892 euros requis en 2018 pour faire partie des « affiliés ». Ces derniers, au nombre de 17 000 en 2018, paient d’office leurs cotisations retraite.

    La publication du rapport Racine a remis un coup de projecteur sur cette aberration. « Les artistes-auteurs anciennement assujettis à l’Agessa n’ont jamais été prélevés de cotisations à l’assurance-vieillesse depuis la création de ce régime », explique l’auteur. C’était à eux d’effectuer les démarches – ce qui n’existe dans aucun autre régime en France. Fort peu l’ont fait. En violation du code de la Sécurité sociale, l’Agessa s’exonérait donc de sa mission légale de recensement et d’identification de ces artistes-auteurs et n’a jamais appelé de cotisation vieillesse de base entre 1978 et fin 2018. Depuis le 1er janvier 2019, les assujettis ne sont plus lésés puisque cette cotisation de 6,90 % s’applique automatiquement à tous les revenus d’auteurs.
    Thierry Dumas, directeur de l’Agessa, renvoie la responsabilité de ce fiasco à sa double tutelle (les ministères de la culture et des affaires sociales)
    Thierry Dumas, le directeur de l’Agessa depuis 2004 et également de la Maison des artistes (MDA) depuis 2011 – qui, elle, a effectué normalement son travail de recouvrement –, a été bien obligé de constater dans le « 20 heures » de France 2, jeudi 30 janvier, que « l’Agessa n’a pas fait son travail pendant quarante ans ». En plein débat sur les retraites, il se justifie au Monde : « L’Agessa a été conçue dès le début pour gérer uniquement les auteurs vivant de leur création, donc quelques milliers d’affiliés. Elle s’est trouvée sous-dimensionnée pour identifier une partie des artistes-auteurs et recouvrer la cotisation vieillesse. » Jusqu’en 2007, l’Agessa n’arrivait même pas à savoir combien elle comptait d’assujettis…

    M. Dumas affirme avoir demandé en vain le financement d’importants investissements informatiques. Un courrier a été envoyé à partir de 2011 aux assujettis qui auraient pu s’affilier, dit-il. S’il admet que « l’Agessa aurait dû appeler les cotisations », il renvoie la responsabilité de ce fiasco à sa double tutelle (les ministères de la culture et des affaires sociales). Il assure que bon nombre d’auteurs préféraient ne pas cotiser parce qu’ils occupaient un autre emploi – d’enseignant, journaliste ou autre – et n’avaient pas envie de payer deux fois. Il fait valoir par ailleurs que « la situation était dénoncée depuis des années par le conseil d’administration », mais qu’il devait aussi faire face à « des impossibilités juridiques et structurelles pour collecter les cotisations vieillesse ».

    Rapports virulents
    L’alerte avait pourtant été donnée à plusieurs reprises, avec la publication de rapports virulents, en 2005 puis en 2013. La possibilité de payer a posteriori des cotisations n’a été mise en place qu’en 2016. « Seules 200 personnes l’ont demandé », dit M. Dumas. L’étude des dossiers prend plusieurs années et les prix de rachats s’avèrent souvent prohibitifs. Le « dispositif très favorable » vanté par le cabinet de Laurent Pietraszewski, secrétaire d’Etat chargé des retraites, ne convainc pas.
    Les droits d’auteur constituent une bonne aubaine pour les employeurs, qui ne paient que 1,1 % de cotisations patronales
    Selon le Comité pluridisciplinaire des artistes-auteurs (CAAP), « l’Agessa marche sur la tête depuis sa création. Elle a été fondée par le Syndicat national de l’édition (SNE), l’Union des producteurs de cinéma (UPC) et trois organismes de gestion collective : la Société des auteurs et compositeurs dramatiques (SACD), la Société des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique (Sacem) et la Société des gens de lettres (SGDL). Le pouvoir a donc été octroyé non pas aux auteurs, mais bien à ceux qui diffusent leurs œuvres ». D’ailleurs, les droits d’auteur constituent une aubaine pour les employeurs, qui ne paient que 1,1 % de cotisations patronales.
    Aujourd’hui, les langues se délient. Pour Katerine Louineau, qui a dénoncé la première les pratiques illégales de l’Agessa à l’Assemblée nationale dès 2012, « le directeur de l’Agessa porte évidemment une très lourde responsabilité ». A ses yeux, détaille-t-elle dans le magazine professionnel ActuaLitté du 10 février, « certains membres du conseil d’administration préconisaient des entorses à la loi. Enfin, les ministères de tutelle ont sciemment fermé les yeux ». Dix-huit organisations professionnelles d’auteurs, artistes et photographes ont réclamé, mardi 11 février, aux deux ministres de tutelle de l’Agessa, Agnès Buzyn, ministre de la santé, et Franck Riester, ministre de la culture, « une solution d’urgence » pour régler « ce passif » qui lèse des milliers d’auteurs.
    En plus de ce tollé, Thierry Dumas doit faire face à une autre difficulté depuis le 1er janvier : le chaotique transfert du régime social des artistes et auteurs à l’Urssaf.

    Les dysfonctionnements de l’Agessa
    Des comptes non certifiés
    Quand, pour la première fois en 2012, l’Agessa a fait appel à un commissaire aux comptes, Tuillet Audit, celui-ci a refusé de les certifier puisque les cotisations vieillesse des assujettis n’étaient pas appelées. Malgré cette même réserve, qui a perduré avec les années, les comptes ont ensuite été certifiés.
    Un conseil d’administration inexistant depuis 2014 
    Faute de l’élection d’un nouveau conseil d’administration, le ministère des affaires sociales a nommé, par un arrêté du 29 décembre 2014, un administrateur provisoire – Bernard Billon – à la tête de l’Agessa et de la Maison des artistes (MDA). Depuis le 29 mars 2018, Anne-Marie Le Guével lui a succédé.

    • Oui… j’étais à Paris au début du mois pour la question des formations des artistes auteurs (on cotise 1,1% depuis 2014, donc, on a des droits ouverts) et j’ai pu voir que Katerine Louineau est aussi redoutable qu’elle en a l’air. D’ailleurs, il semble qu’à la SACD, ils ont une poupée vaudoue à son effigie…

      En tout cas, les sociétés de diffuseurs sont à la manœuvre pour préserver leur main-mise sur le gâteau de notre travail.

      Pour en revenir à l’AGESSA, cela fait bien depuis une dizaine d’années que le CAAP, à travers Katerine, exhorte l’AGESSA à respecter la loi et qu’ils font la sourde oreille… parce que ça ne s’arrête pas aux retraites.

      Les auteurs au réel étaient prélevés de force du précompte… sur leur CA et non pas sur leur bénéfices + 15%, comme la loi l’exige. Grosse différence… très difficile à faire valoir et récupérer. Du coup, j’ai sous-facturé mes travaux en écriture pour rester à la MDA et ne pas basculer à l’AGESSA.

  • Rematérialisez ce pays ! – Microlinux
    https://www.microlinux.fr/rematerialisez-ce-pays

    Ce matin j’ai voulu faire ma déclaration trimestrielle à l’URSSAF. L’ancien site Net Entreprises fonctionnait très bien, mais l’URSSAF reste fidèle à la célèbre devise selon laquelle le mieux est l’ennemi du bien. C’est donc désormais le Portail des Autoentrepreneurs de l’URSSAF que je dois utiliser. Voici en gros le résumé des deux dernières heures.

    Je saisis mon login et mon mot de passe pour me connecter.
    La connexion échoue.
    Je demande l’envoi d’un mot de passe temporaire pour me connecter.
    La connexion avec ce nouveau mot de passe échoue.
    Je redemande l’envoi d’un mot de passe temporaire.
    La connexion échoue encore.
    Je réessaie une troisième fois.
    La troisième tentative de connexion échoue, et l’interface m’informe que mon compte restera bloqué pendant 15 minutes suite à un nombre trop élevé de tentatives de connexion.
    J’attends 15 minutes.
    Je me rends sur la page de connexion alternative qui propose de se connecter avec les anciens identifiants de Net Entreprises.
    La connexion réussit. Je me rends dans la rubrique Déclaration de Ressources.
    La déclaration échoue et l’interface m’informe que je dois être connecté pour faire ma déclaration.
    J’appelle le 0811 011 637 pour une assistance téléphonique.
    La dame au 0811 011 637 réussit à me débloquer mon compte.
    Je me connecte avec mes identifiants provisoires.
    Je modifie mon mot de passe, et l’interface m’informe qu’il ne doit pas dépasser huit caractères.
    Je m’apprête à faire ma déclaration, mais le site est saturé.

    (...)

    J’ai une proposition très simple à faire : arrêtez le délire et rematérialisez ce pays !

    Vous pensez que ma proposition est rétrograde et ne s’inscrit pas dans le progrès ? Dans ce cas, prenons le seul exemple des documents papier vs. la version dématérialisée.

    Le papier est une technologie pérenne qui a fait ses preuves depuis plusieurs millénaires.
    Il est exempt de bugs.
    Il ne connaît pas de problèmes de téléchargement.
    Aucun souci de compatibilité et d’interopérabilité.
    Il ne me propose pas d’installer la version Windows d’Adobe Reader sur ma station de travail Linux.
    Etc.

    À mon humble avis, ma proposition pourrait s’inscrire dans le cadre d’une véritable réhumanisation du pays, au sens propre du terme.

    Réinstaurer la possibilité d’avoir des formulaires papier dans les administrations.
    Rouvrir les guichets dans les gares, avec des vrais humains qui vous donnent des infos et vous vendent des billets.
    Virer les douchettes Scan’Lib et réembaucher les caissières qui vous parlent et vous font des vrais sourires.
    Etc.

    Dans l’état actuel des choses, la dématérialisation n’a absolument rien à voir avec le progrès. C’est juste un amalgame extrêmement déplaisant de bordel et de rigueur, qui nous pourrit la vie au quotidien.

    • De mon coté j’ai meme pas recu le code d’activation du coup on va multiplié mes charges par 4 sans aucune raison et sans que je puisse rien y faire et je vais avoir une pénalité de retard par dessus car je peu meme pas me connecté pour payé.

    • @mad_meg : Si tu n’as pas reçu tes codes, demande à l’adresse mail suivante artiste-auteur.limousin@ursaaf.fr
      Tu peux aussi demander la modulation de tes COTISATIONS (merci de ne pas reprendre le langage de l’ennemi) en donnant une estimation de tes revenus 2020.
      Tu as toutes les infos sur le site du syndicat http://caap.asso.fr/spip.php?article780

      Suite à une bataille de courriers et arguant du fait que la majorité des AA n’ont même pas reçu leur code, la date de paiement a été reportée au 31 janvier.

      Mais comme on est encore loin du compte, on sait déjà que l’URSSAF va annoncer un report au 29 février.

      De toute manière, l’outil de paiement n’est toujours pas activé…

    • Merci @monolecte je les ai appelé et effectivement il y a un report et ils ont bien recu ma demande de codes il y a plus d’un mois. Bonne nouvelle pour le report à fevrier. Mais l’autre souci c’est que je ne peu plus me connecté sur mon compte mda pour avoir certains documents dont j’ai besoin pour prendre une mutuelle santé. Pour les avoir il me faut ce code Ursaff que j’ai pas. J’ai essayé aussi mon compte amelie, bloqué (j’ai oublié mon mot de passe) il’n y a plus de demande possible de mot de passe en ligne. Je passe donc par la poste - la poste qui dysfonctionne aussi gravement et perd beaucoup de courriers.

    • A y est, c’est officiel!

      INFO PRO : COMMUNIQUÉ URSSAF, LA 1ère ÉCHÉANCE EST REPORTÉE AU 29 FÉVRIER 2020 COMME DEMANDÉ PAR LES SYNDICATS D’ARTISTES-AUTEURS
      « Afin de donner aux artistes-auteurs davantage de temps pour s’approprier ces changements et procéder notamment aux demandes de modulation de leurs cotisations provisionnelles 2020, les artistes-auteurs pourront, à titre exceptionnel, procéder jusqu’au 29 février 2020 au paiement de leurs cotisations dues pour la première échéance trimestrielle 2020 initialement fixée au 15 janvier.
      En cas de question ou de difficulté, les artistes-auteurs sont invités à contacter l’Urssaf du Limousin :
      • via la messagerie sécurisée de leur compte en ligne
      • par mail à l’adresse : artiste-auteur.limousin@urssaf.fr
      • par courrier à l’adresse suivante Urssaf Limousin – Pôle artistes-auteurs – TSA 70009 – 93 517 MONTREUIL CEDEX
      • par téléphone au 0 806 804 208 (prix d’un appel local).

      Enfin, l’Urssaf mettra en œuvre dans les prochains jours une communication régulière auprès d’un comité de suivi constitué par le ministère de la Culture en lien avec les organisations représentatives des artistes-auteurs. Ce comité sera ainsi pleinement informé de l’avancement de la transition et du traitement des signalements éventuels. »

    • Petit témoignage de bricolage administratif :
      J’ai bien reçu mon identifiant URSSAF (par courrier papier) pour créer mon espace sur le nouveau site mais je ne parviens pas à créer un mot de passe valide.
      J’appelle :
      La personne qui me répond me dit : dans les caractères spéciaux, il semblerait que certains ne fonctionnent pas, quel carractère spécial avez-vous choisi ?
      Je réponds « @ ».
      Elle me dit choississez « + », celui-ci fonctionne.
      Et en effet, ça fonctionne !
      Ensuite, je lui demande si je vais pouvoir récupérer les infos du précédent site (coordonnées de mes diffuseurs), eh bien non, tout est effacé, mais ce n’est pas grave, me dit-elle puisque désormais, c’est aux diffuseurs de déclarer...
      Je précise que certains oublient de la faire, (il faut dire, déclarer 1,10 % de petites factures... bref).
      Sa réponse est, dans ce cas, vous devrez vérifier.

    • J’ai reçu mes codes d’activation, je m’y suis reprise à trois ou quatre fois pour créer un mot de passe. J’ai aussi reçu un courrier avec un calendrier de mes paiements trimestriels où l’on me précise que je recevrais chaque trimestre un avis d’appel... et pas encore reçu le premier.

    • Bonjour l’efficacité des mots de passe si les « caractères spéciaux » sont en réalité limité à un seul (+), le même pour tout le monde donc !!!

    • J’ai bien reçu la demande de cotisation trimestrielle URSSAF mais pas un mot sur le code à activer. Merci pour les infos, j’ai heureusement tout sauvegarder du racket de l’Agessa.

      Avec ce sentiment omniprésent d’impasse ou de piège par la dématérialisation, tout à fait matériel au demeurant, au service des arnaqueurs publics ou privés (par exemple sur free ou orange, pas de contrat papier = pas de moyens de pression) qui sert les intérêts uniques des racketteurs, j’ai juste envie de cesser toute activité déclarée. Je suppose ce genre de résultat politiquement visé avec un tel mépris des personnes.

      Et merci @monolecte j’ai adhéré le mois dernier, sauf que je refuse d’aller sur FB :)

      #auteurs

  • Bien se faire indemniser quand on est à la MDA

    La Maison des Artistes et ses méandres, cauchemar pour un remboursement efficace ? Voyons voir.

    Les artistes-auteur affiliés à la MDA, bien qu’indépendants, dépendent du régime général comme les salariés. Ils partagent donc les mêmes droits aux remboursements et aux indemnités, qui leur sont versés par la CPAM. Cela inclut notamment les indemnités d’arrêt de travail (par exemple en cas de maladie, d’accident ou de congé maternité/paternité).

    http://kitdesurvie.metiers-graphiques.fr/articles/bien-se-faire-indemniser-quand-on-est-a-la-mda

    La procédure

    La procédure de demande d’indemnités d’arrêt de travail lorsque l’on est auteur MDA est la suivante. Suivez-la à la lettre pour maximiser vos chances d’être rapidement indemnisé.

    Obtenez de votre médecin (traitant ou spécialiste) votre avis d’arrêt de travail. Cet avis peut-être initial (si c’est le premier de la période d’arrêt) ou prolongatoire.

    Complétez-le si nécessaire et envoyez-le sans délai à la CPAM dont vous dépendez2. Attention ceci doit être fait sous 48 heures, sous peine de voir vos indemnités réduites (sauf cas de force majeure, type accident avec hospitalisation)
.

    La CPAM reviendra vers vous par courrier, vous expliquant qu’elle a besoin de vos fiches de paie ou autre attestation patronale pour calculer vos indemnités. Dès lors que vous recevez ce courrier (ou si vous n’avez aucune nouvelle au bout de trois semaines), appelez la CPAM au 36 46 pour leur expliquer que la procédure est différente parce que vous êtes auteur indépendant MDA, et que vous bénéficiez à ce titre du régime général sans avoir pour autant de fiche de paye à produire.

    La CPAM doit alors envoyer un courrier à la MDA, lui demandant d’attester que vous êtes à jour de vos cotisations et à combien s’élèvent vos revenus. Cette demande de renseignements est parfois appelé « courrier navette ».

    Par retour de courrier, la MDA enverra sa réponse à la CPAM sous forme d’une attestation (il peut arriver que la MDA vous envoie ce courrier directement, auquel cas vous devrez le transmettre à la CPAM vous-même).


    Attention, de toute évidence la MDA n’attestera que vous êtes à jour de vos cotisations que si c’est effectivement le cas ! Dans le cas contraire, sa réponse sera négative et la procédure sera à recommencer depuis le début, une fois votre situation régularisée… Avant d’entamer une démarche de demande d’indemnisation, veillez donc à vous assurer que vous n’avez aucun retard de cotisations.
    Une fois la réponse reçue, la CPAM calculera vos indemnités et procédera rapidement au paiement.

    Les démarches et documents que nous évoquons ici représentent l’ensemble exclusif de ce qui vous sera vraiment utile pour un remboursement efficace. Si votre interlocuteur vous demande autre chose, c’est qu’il ne sait pas de quoi il parle (ça arrive plus souvent qu’on ne le croit, les personnels étant parfois recrutés dans l’urgence et formés à la sulfateuse). En conséquence, armez-vous de patience et de pédagogie, vous en aurez besoin.

    Notons également que si l’indemnité d’un salarié sera calculée sur les trois derniers salaires mensuels précédant son arrêt de travail, l’artiste-auteur MDA sera indemnisé selon son dernier avis d’imposition (sur lequel se base le calcul des cotisations), c’est-à-dire sur la base de ses revenus de l’année N-2. À garder en tête au moment de faire ses petites additions car ça peut expliquer des écarts assez conséquents.

    #survie #droits #mda #sécu

    • L’arrêt de travail chez les auteurs, ou Tchoupi à la CPAM...
      https://www.actualitte.com/article/tribunes/l-arret-de-travail-chez-les-auteurs-ou-tchoupi-a-la-cpam/93172

      Vos revenus 2017 : 58 686 € ÷ 365 jours = 160,78 € ÷ 2 (car 50 % d’indemnité prise en charge par la sécurité sociale) = 80,39 € journalier. Vous ne pouvez pas percevoir le montant journalier de 80,39 €, car il y a un plafond maximum à ne pas dépasser défini par la sécurité sociale qui est de 44,34 €. Compte tenu de ce qui précède, votre indemnité calculée est donc bien de 620,76 € (soit 14 jours x 44,34 €).

    • Dans le cas ou votre interlocuteur à la CPAM ne connait pas les particularités du statut « artiste-auteur » (90% des cas) il faut lui préciser que vous dépendez du « régime 170 » .
      Avec ce sésame vous serez orienté vers LA personne qui connait vos droits spécifiques.

    • Merci @vazi j’etais en train de me dire que ca serait encore des droits que je ne pourrais pas faire valoir. Je vais essayé quand même et je mettrais « régime 170 » sur tous mes documents histoire de prévenir les dégâts.

    • Attention à la « période de référence » … même si le pdf date de 2012 c’est toujours valable http://www.caap.asso.fr/IMG/pdf/rru_artistes-auteurs_aout_2012-2.pdf

      la dernière année civile connue de la caisse (ou période de référence) est celle qui permet l’ouverture des droits c’est-à-dire celle qui précède la période s’étendant du 1er juillet au 30 juin de l’année suivante. Ainsi, pour un arrêt de travail situé pendant la période allant du 1er juillet 2011 ou 30 juin 2012, la période de référence est l’année 2010.

      J’ai été en arrêt maladie pour ALD un peu plus de 6 mois à partir d’aout 2017, ce sont donc mes revenus de 2016 qui ont été pris en compte.
      Ouf, j’ai eu du mal à considérer que j’avais droit à l’arrêt maladie avec un cancer déclaré en juin, car si j’avais demandé à ce moment là mes indemnités, elles auraient été calculées sur mes revenus de 2015 qui n’étaient pas mirobolants.
      Mais à l’Agessa, pour n’avoir pas avoir eu assez de revenus en 2017 (ah ben oui dommage, j’étais en arrêt maladie) j’ai été privée de droits aux indemnités journalières en conservant cependant celui d’être affilée et de payer une blinde le forfait de la sécurité sociale …

      #indépendants #auteurs #artistes

      RÉGIME SOCIAL DES ARTISTES-AUTEURS : 2019, L’ANNÉE DE TOUS LES DANGERS ?

      1/ UNE INCURIE COUPABLE DES MINISTÈRES DE TUTELLE
      De l’incurie au mépris, le ministère de la santé porte une très lourde responsabilité dans la mauvaise gestion du régime de protection sociale des artistes-auteurs et dans son évolution. Non seulement son refus du dialogue social est récurrent mais il a sciemment laissé l’Agessa violer le code de la sécurité sociale depuis plus de 40 ans au détriment des artistes-auteurs non affiliés, et ce, alors qu’il est en charge du contrôle de l’égalité des deux organismes sociaux des artistes-auteurs, l’Agessa et Mda-sécurité sociale (voir notre article).

      http://www.caap.asso.fr/spip.php?article597

    • Anecdote : Le « régime 170 » c’est ce qui a permis à @jacotte de faire valoir ses droits alors que sa première interlocutrice lui avait répondu très sûre d’elle : « Non madame avec votre statut vous ne pouvez pas prétendre au congé maternité » !

    • @vazy c’est pas le régime 170, mais le « régime 160 »- celui des artistes à la MDA, m’a dit l’agent de la CPAM que je viens d’avoir au tel.

      2.7. Codification du régime d’affiliation des artistes auteurs
      160 Artistes auteurs avec prestations en nature et en espèces des assurances maladie, maternité, invalidité, décès
      620 Artistes auteurs avec pension d’invalidité
      630 Artistes auteurs avec pension vieillesse

      http://caap.asso.fr/IMG/pdf/rru_artistes-auteurs_aout_2012-2.pdf

  • Aimer son père
    https://tcrouzet.com/2019/11/12/aimer-son-pere

    Nous autres #auteurs sommes d’éternels insatisfaits. Qu’on ne parle pas de nos #livres et nous nous morfondons, qu’on en parle et nous nous estimons incompris. Je me range dans les deux camps. Si certains lecteurs on saisit Mon père, ce tueur avec une lucidité bouleversante, d’autres se sont arrêtés au titre, parlant d’un père ultraviolent qui terrorisait sa famille.

    La vérité n’est pas si simple. Le paradoxe : j’ai vécu une enfance heureuse, malgré les coups de folie de mon père et la pression psychologique qu’ils exerçaient sur nous. Pour mettre les points sur les i, voici une collection de réponses, parfois redondantes, à quelques questions récurrentes qui m’ont été posées depuis la sortie du livre.

  • #Journalisme : une tribune importante mais que je n’ai pas pu signer, je m’en explique à la fin :

    "Nous assistons à une volonté délibérée de nous empêcher de travailler" : plus de 350 #médias, #journalistes, #photographes, #vidéastes, indépendants ou appartenant à des rédactions dénoncent, dans une tribune publiée sur franceinfo.fr, les violences policières subies par leur profession depuis le début du mouvement. Ils alertent sur la précarisation de leurs conditions de travail et les agressions physiques et psychologiques vécues sur le terrain. Ils revendiquent leur droit à informer et la liberté de la presse.

    https://www.francetvinfo.fr/economie/transports/gilets-jaunes/tribune-nous-assistons-a-une-volonte-deliberee-de-nous-empecher-de-trav


    photo : Niclas Messyasz

    Cette tribune est doublement importante. Évidemment elle l’est car elle dénonce enfin, clairement et massivement, la volonté flagrante de mutiler les témoins de la répression.

    Il n’y a pas eu de manifestations ou de rassemblements ces derniers mois sans qu’un·e journaliste n’ait été violenté·e physiquement et ou verbalement par les forces de l’ordre.

    Par violence, nous entendons : mépris, tutoiement quasi systématique, intimidations, menaces, insultes. Mais également : tentatives de destruction ou de saisie du matériel, effacement des cartes mémoires, coups de matraque, gazages volontaires et ciblés, tirs tendus de lacrymogènes, tirs de LBD, jets de grenades de désencerclement, etc. En amont des manifestations, il arrive même que l’on nous confisque notre matériel de protection (masque, casque, lunettes) en dépit du fait que nous déclinions notre identité professionnelle.

    Toutes ces formes de violences ont des conséquences physiques (blessures), psychiques (psychotraumatismes) ou financières (matériel cassé ou confisqué). Nous sommes personnellement et professionnellement dénigré·e·s et criminalisé·e·s.

    Plus récemment, un cap répressif a été franchi. Plusieurs confrères ont été interpellés et placés en garde à vue pour « participation à un groupement en vue de commettre des violences ou des dégradations », alors même que nous nous déclarons comme journalistes. Par ces faits, la police et la justice ne nous laissent ainsi que deux options :
    – venir et subir une répression physique et ou judiciaire ;
    – ne plus venir et ainsi renoncer à la liberté d’information.

    Cela fait des années qu’on le sait, qu’on le dit, un premier acte de solidarité avait été avorté en 2014 suite à la manif pour la #zad de Notre-Dame-des-Landes du 22 février à Nantes, suite à laquelle #Yves_Monteil et #Gaspard_Glanz avaient porté plainte, en vain, dans un silence assourdissant face au rouleau compresseur de la communication parlant uniquement d’une ville « dévastée » (image faussée à laquelle, ironie du sort, ce dernier avait contribué en parlant de guerre). Voir l’article de @bastamag à l’époque : Silence médiatique sur les dizaines de manifestants et de journalistes blessés à Nantes : https://www.bastamag.net/Silence-mediatique-sur-les

    Depuis, ça n’a fait que s’aggraver, forçant certain-e-s à bosser groupé-e-s sans être libres de suivre leur inspiration, forçant les autres à prendre de gros risques. Et pour témoigner de manière indépendante il ne reste que deux solutions : la première consiste à ne jamais aller au front, ce qui était mon cas, mais désormais le front est partout et des traumatismes en 2018 m’ont fait définitivement quitter le terrain des manifs. L’autre consiste à s’infiltrer dans le black-bloc, voire à faire du « #gonzo », au risque de devenir aussi la cible de celles et ceux qui, légitimement, veillent à l’anonymat des personnes présentes. De très nombreuses images de ces angles différents ayant permis aux flics de faire des « triangulations » et mettre en taule un paquet de militant-e-s, souvent avec des preuves très bancales et la complicité de la justice...

    Cette tribune est aussi importante car elle souligne, en ce #1er_mai, la précarité de la profession, allant jusqu’à entraîner parfois un asservissement volontaire et souvent des distorsions cognitives chez les candidat-e-s aux métiers du journalisme. C’est difficile sur le terrain mais c’est aussi difficile ensuite. Après le dérushage et le travail / indexage des images, il faut se battre pour vendre. A des tarifs de misère particulièrement en photo. 15€ en PQR, 150€ en presse nationale... Ça ne permet que rarement de vivre et d’avoir les moyens de continuer. Et, à quelques exceptions près, l’esprit de concurrence prime sur tout. Écouter les interviews croisées de #NnoMan_Cadoret, #Adèle_Löffler, #Martin_Noda et #Maxime_Reynié qui n’ont pas tou-te-s de carte de presse délivrée par la Commission de la Carte d’Identité des Journalistes Professionnels. Et qui, pourtant, font vraiment le métier de journalistes...
    https://radioparleur.net/2019/04/30/photojournalistes-independants-violences-policieres

    J’en viens à la raison qui m’a empêchée de signer cette tribune.
    D’une part je ne me considère pas comme journaliste, mais comme photographe-illustratrice , ou photographe #auteure, comme on dit. Pour ça, je ne dois pas viser le fait de vendre, mais de faire, d’œuvrer. Être oeuvrière comme le dit justement Lubat. Faire sens. Et donc de ne pas quitter le chemin de ce qui m’inspire, de refuser beaucoup de compromis et n’accepter que ce qui va dans le sens de ce que je fais. Évidemment, être payée pour illustrer articles et livres est une joie et j’espère le faire de plus en plus ... et pour être franche, mon matériel photo en a grave besoin ! Même si franchement, la méconnaissance de ce travail et les contrôles incessants de la CAF ne motivent pas... Mais le #bénévolat est logique pour illustrer les #médias_libres et les luttes auxquelles je participe ; à contrario la recherche de vente à tout prix tait / tue mon travail. Être considéré-e comme professionnel-le est certes beaucoup trop inféodé à l’argent et pas suffisamment à la pratique mais cette tribune ne parle hélas pas des autres professions de l’information, de l’illustration, ni du bénévolat. J’ai donc posé la question de l’exclusion des autres photographes, craignant que nous nous retrouvions à définir une nouvelle norme qui allait de toute façon en laisser beaucoup sur le carreau.

    Je sais pas trop comment exprimer ça mais s’engouffrer dans ce truc de carte de presse je le perçois comme le même piège que la signature des conventions pour la zad : c’est déléguer sur [nous] la norme et le tri alors que le problème n’est pas là. Quid des hors-normes ?
    Le véritable problème c’est la répression, les violences policières et judiciaires, le mépris d’un Castaner accompagné d’une « christalisation » dangereuse autour de Gaspard Glanz dont lui-même ne veut pas, qui tendrait à faire croire qu’il existe un modèle de « bavure » inacceptable
    Macron base toute sa politique sur une communication orwellienne. Tout le monde le sait, même, et surtout, son fan club mediatique, qui se mord les lèvres entre hilarité face à l’insolence et désir de lui ressembler. Refuser et contrer cette stratégie est un devoir.
    Je me garderai bien d’évoquer une solution car pour moi seule la diversité des réponses ALLIÉES peut faire effet. Et on est loin du compte, surtout si face à chaque attaque nous choisissons ce qui nous trie et nous affaibli...
    https://twitter.com/ValKphotos/status/1121714579350929408

    Autre questionnement, encore plus important à mes yeux : quid de tou-te-s les autres témoins ? De toutes les personnes qui, enfin, légitimement, et souvent en tremblant, lèvent leurs smartphones face aux violences policières ? N’exiger le respect de l’acte de « reporter » que pour les « professionnel-le-s » et pas pour tout-e-s, n’est-ce pas la brèche qu’attendent les censeurs pour revenir sur le décret qui permet à toute personne de témoigner et l’usage qui permet à bien des personnes d’être journalistes bénévoles ou à temps choisi ?

    Et quid des témoins des #violences_policières dans les quartiers et cités ? Il y a deux ans l’arrestation de #Amal_Bentounsi avait d’ailleurs relancé pour la énième fois le sujet de l’autorisation de filmer les forces de l’ordre : https://www.bondyblog.fr/reportages/au-poste/amal-bentounsi-arretee-et-placee-en-garde-a-vue-pour-diffusion-dimages-de- D’ailleurs un policier avait fait une note assez complète sur le sujet : https://blog.francetvinfo.fr/police/2017/06/19/le-policier-et-le-droit-a-son-image.html
    En proie régulièrement aux mêmes problèmes, #Taranis avait fait un dossier très complet dont le 1er chapitre revient sur ce droit que j’espère inaliénable avec un pdf vers la circulaire de police rappelant la loi, ainsi qu’un mémo :

    « Les policiers ne bénéficient pas de protection particulière en matière de droit à l’image, hormis lorsqu’ils sont affectés dans les services d’intervention, de lutte anti-terroriste et de contre-espionnage spécifiquement énumérés dans un arrêté ministériel [comme le GIGN, le GIPN, la BRI …] et hormis les cas de publications d’une diffamation ou d’une injure à raison de leurs fonction ou de leur qualité. ».

    http://taranis.news/2017/04/classic-manuel-de-survie-du-journaliste-reporter

    Lorsque j’ai posé ces deux questions il était, m’a-t-on dit, trop tard pour modifier le texte : il y avait effectivement déjà une centaine de signataires. L’initiateur ne m’a pas répondu mais d’autres ont tenté d’apporter le débat de l’intérieur. Hélas dans le même temps ils ont dû faire face à une levée de boucliers de professionnels inquiets pour leurs privilèges et refusant l’idée d’un plus grand accès à la carte de presse... La question a été posée sur twitter, je vous laisse vous délecter des réponses : https://twitter.com/gchampeau/status/1123485761842626562

    Je sais qu’une partie des signataires sera attentive à ne pas faire de cette tribune la brèche qui permettra de trier qui a le droit ou non de témoigner en image de la répression et plus généralement des dérives actuelles. Mais j’avoue ne pas être optimiste du tout...

    • Je n’avais pas vu ton mot, @aude_v : nous sommes d’accord. Après, pour avoir pas mal discuté avec une des personnes qui ont fait cette tribune, iels n’ont absolument pas anticipé les risques que ça induisait pour les autres. Je crois que ce qui s’est passé avec l’arrestation de Gaspard a été le signal déclencheur d’un trop plein et de la nécessité de se rassembler pour être plus fort-e-s. Et c’est ce qui a fait que j’ai réellement hésité à la signer, moi aussi, jusqu’au dernier moment, car je comprends vraiment le fond.

      L’autre truc ballot c’est de l’avoir sortie au matin du 1er mai alors qu’on savait que d’une manière ou d’une autre ça allait être une grosse journée. Du coup elle a été noyée sous la lacrymo et le reste. En fait c’est aujourd’hui, « _Journée De La #Liberté De La #Presse_ » qu’il aurait fallu sortir cette tribune. Mais quand je vois comment l’intox #Pitié_Salpetrière a été démontée, je suis encore plus convaincue par les raisons que j’ai privilégiées pour ne pas l’avoir signée : ce sont clairement les anonymes qui ont fait le « reportage » et les journalistes sans cartes (comme @davduf ) qui ont fait le job d’alerter tout le monde.

      Je continue à ne pas savoir comment me définir, où me situer là dedans... mais je ne peux appeler ce que je fais comme ici https://seenthis.net/messages/778352, là https://seenthis.net/messages/653494 / https://seenthis.net/messages/744712 ou ce 1er mai ici https://seenthis.net/messages/778352 , ou encore avec @karacole ici ou comme transmission de flux ailleurs, ou pour #demosphere aussi, comme du journalisme. Même si, pourtant, c’est ma motivation journalière, clairement. Faire passer l’info depuis les sources, et parfois mettre en perspective, décrypter, pour que le plus grand nombre ait la possibilité d’un accès direct et se fasse sa propre opinion...
      Vivement qu’on foute les riches dans des camps de redressements et qu’on puise, mondialement, avoir le choix du toit et du couvert, et ne se consacrer qu’à ce qui nous fait vibrer, pour le bien du plus grand nombre !
      :D

  • #Houellebecq a-t-il dit qu’il « tressaillait d’enthousiasme » chaque fois qu’un Palestinien meurt ? - Libération

    https://www.liberation.fr/checknews/2019/04/19/houellebecq-a-t-il-dit-qu-il-tressaillait-d-enthousiasme-chaque-fois-qu-u

    Ce signalement pour engager une réflexion sur la responsabilité et la liberté de l’écrivain, la nature du roman, etc... Peut-on écrire n’importe quoi sous le prétexte que c’est une fiction ? doit-on ou ne doit-on pas (peut-être est-ce plutôt peut-on ou ne peut-on pas) faire la différence entre un auteur et ses personnages fictionnel (en fait il ne fait pas de doute que l’écrivain, l’auteur est libre d’inventer et de mettre en scène des salopards d’enfer, mais alors comment savoir si l’auteur s’identifie à son personnage, ou l’invente pour en dénoncer les comportements ? - cf. Robert Merle dans "la mort est mon métier")

    ’auteur, qui a bien reçu sa Légion d’honneur jeudi des mains d’Emmanuel Macron, n’a jamais écrit cela dans une tribune, ni prononcé ces mots. Elle figure bien, en revanche, dans son roman Plateforme sorti en 2001 et résumé ainsi par son éditeur à l’époque : « Après la mort de son père, Michel, fonctionnaire quadragénaire et blasé, décide de partir en Thaïlande pour goûter aux plaisirs exotiques. Il y rencontre Valérie, cadre dans une grande société de voyages, à qui il soufflera sa théorie sur les vraies motivations des Européens en quête de sensations fortes. Embarqué dans la lutte pour le profit à tout prix, où le corps est plus que jamais une marchandise, Michel jette un regard cynique sur la société occidentale. Il sera peut-être surpris de découvrir que l’être humain est encore capable de sentiments… »
    « Sentiment de vengeance »

    La phrase citée dans le tweet apparaît dans la dernière partie du roman. Elle exprime alors les pensées du personnage principal, Michel, dont la femme vient de mourir dans un attentat islamiste. Voici le paragraphe en question :

    « On peut certainement rester en vie en étant simplement animé par un sentiment de vengeance ; beaucoup de gens ont vécu de cette manière. L’islam avait brisé ma vie, et l’islam était certainement quelque chose que je pouvais haïr ; les jours suivants, je m’appliquais à éprouver de la haine pour les musulmans. J’y réussissais assez bien, et je recommençais à suivre les informations internationales. Chaque fois que j’apprenais qu’un terroriste palestinien, ou un enfant palestinien, ou une femme enceinte palestinienne, avait été abattu par balles dans la bande de Gaza, j’éprouvais un tressaillement d’enthousiasme à la pensée qu’il y avait un musulman de moins. Oui, on pouvait vivre de cette manière. »
    « Racisme chic et tendance »

    La publication de ce roman avait déjà fait polémique à l’époque. Dans Libération, le poète marocain Abdel-Illah Salhi avait dénoncé, après la publication de ce livre, un « racisme chic et tendance » : « Il est bizarre, voire honteux, que les critiques et les chroniqueurs les plus crédibles du milieu littéraire aient salué le dernier roman de Michel Houellebecq, Plateforme, en le couvrant d’éloges, en s’arrêtant longuement sur les thèmes du tourisme sexuel, de l’Occident décadent, de la déprime des cadres, mais en se gardant bien de s’attarder sur la haine raciale et les tonnes d’injures contre les Arabes et les musulmans dont regorge le roman. Les musulmans et leur civilisation y sont la cible d’insultes répétées et font l’objet des amalgames racistes les plus mensongers et les plus dégradants », expliquait-il dans sa tribune.

    #littérature #polémique #auteur #fictions

  • Prélèvement à la source : le grand casse-tête pour les #intermittents, #artistes et #auteurs - Le monde bouge - Télérama.fr
    https://www.telerama.fr/monde/prelevement-a-la-source-le-grand-casse-tete-pour-les-artistes-et-les-auteur

    Avec la nouvelle année arrivent les étrennes, les bonnes résolutions… et le nouveau système de prélèvement fiscal. Depuis ce 1er janvier 2019, tous les contribuables français sont logés à la même enseigne : leur #impôt est désormais prélevé à la source – à savoir directement sur leur revenu. Ce mode de recouvrement supprime le décalage d’un an entre la perception des revenus et leur imposition, s’adaptant aux ressources « réelles » du contribuable. Or c’est là que le bât blesse pour certains, car le dispositif est nettement moins ancré dans la réalité quand les émoluments sont irréguliers, instables et inégaux. Trois caractéristiques qui s’appliquent, justement, à beaucoup des revenus de la culture.

    Pas étonnant, donc, que les professionnels du secteur soient vent debout contre son déploiement. « L’administration fiscale se désolidarise de notre régime social, qui ne ressemble à aucun autre et va se trouver à nouveau fragilisé », déplore Samantha Bailly, présidente de la Ligue des auteurs professionnels. Pour le Syndicat national des auteurs et compositeurs (Snac) et son délégué général Emmanuel de Rengerve, « le système tel qu’il est appliqué à partir de 2019 n’est pas adapté ». Même son de cloche chez les intermittents, qui risquent de « se retrouver pénalisés chaque mois », redoute Denis Gravouil, de la CGT Spectacle. Pourquoi tant de craintes ?

  • « La thèse du ruissellement, selon laquelle plus l’offre culturelle sera riche, plus elle sera partagée par tous est illusoire »
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2018/10/26/la-these-du-ruissellement-selon-laquelle-plus-l-offre-culturelle-sera-riche-

    Les milliards investis dans les équipement de l’Etat ou l’offre numérique croissante n’y font rien : ce sont surtout les milieux aisés et cultivés qui en profitent.
    LE MONDE | 26.10.2018 à 06h37 • Mis à jour le 26.10.2018 à 09h47 | Par Michel Guerrin (rédacteur en chef au « Monde »)

    Chronique. Olivier Donnat est sociologue au ministère de la #culture. Il est un loup dans la bergerie, l’ennemi de l’intérieur, le gars qui casse le moral, fait tomber les illusions. Et les deux études qu’il vient de publier, sur le livre et la musique, ne vont pas arranger sa réputation. Le problème est que ce qu’il écrit depuis trente ans est exact. Ce qu’il a prophétisé s’est vérifié. Ce qu’il annonce est inquiétant.
    En spécialiste des pratiques culturelles, il a montré que les milliards investis par l’Etat pour construire musées, opéras, théâtres, salles de spectacle ou bibliothèques, n’ont servi qu’à un Français sur deux – aisé, diplômé, Parisien, issu d’un milieu cultivé. Ceux qui restent à la porte, souvent aux revenus modestes, s’en fichent ou pensent que cette culture axée sur les traditionnels « beaux-arts » est déconnectée de leurs envies.
    « L’excellence conduit à privilégier des créations exigeantes auxquelles les personnes les plus éloignées de la culture ne sont pas préparées »
    Ce constat, on le lit dans l’enquête sur les pratiques culturelles des Français que le ministère publie tous les dix ans. Olivier Donnat a piloté celles de 1989, 1997 et 2008. La prochaine est pour 2019, qui se fera sans lui – il part à la retraite dans deux mois.

    Le fossé se creuse
    Elle devrait être tout autant déprimante. Car ce qu’a montré notre sociologue, c’est que le fossé se creuse. La construction frénétique de musées ou de théâtres en trente ans a provoqué une forte augmentation de la fréquentation, mais ce sont les aficionados qui y vont plusieurs fois, tandis que les ouvriers et les jeunes de banlieue y vont moins.
    C’est dur à entendre, car l’Etat culturel s’est construit sur l’illusoire thèse du ruissellement : plus l’offre culturelle sera riche, plus elle sera partagée par tous. Aussi le ministère et les créateurs ont longtemps nié cette étude. « Il y a eu des tensions, se souvient Olivier Donnat. J’ai été vu comme un rabat-joie, on me disait que j’avais tort. »
    Aujourd’hui, cette dure réalité est acceptée puisque les cinq derniers ministres de la culture ont fait du combat pour la diversité des publics leur priorité. Mais Olivier Donnat a montré que dans les faits, rien n’a bougé. D’abord parce que ça se joue ailleurs, dans la cellule familiale, à l’école aussi – deux foyers d’inégalités. Mais un obstacle se trouve aussi au sein même du ministère de la culture, armé pour soutenir son offre prestigieuse, très peu pour capter un public modeste.

    Contradiction
    Olivier Donnat pointe aussi une contradiction. « Nos grands lieux culturels visent logiquement l’excellence. Sauf que l’excellence conduit à privilégier des créations exigeantes auxquelles les personnes les plus éloignées de la culture ne sont pas préparées. Parler à ces personnes est très compliqué. La Philharmonie de Paris y parvient en décloisonnant les genres musicaux. »
    Prenons le contre-pied. La France se doit d’avoir les meilleurs musées, opéras ou théâtres, tant mieux pour ceux qui aiment, et tant pis pour les autres. On ne va pas fermer ces lieux qui contribuent au prestige de la nation et dopent le tourisme. Et puis sans ces équipements, la situation serait sans doute pire. Enfin, pourquoi vouloir qu’une pièce novatrice, un film expérimental et un art contemporain pointu plaisent à tous ?
    Sauf que cette offre est financée avec de l’argent public et qu’au moment où les fractures sociales n’ont jamais été aussi fortes, une telle posture est jugée élitiste et a du mal à passer. Ajoutons qu’il existait, dans les années 1960 à 1980, un riche tissu culturel local (MJC, associations) qui, en trente ans, a été broyé sans que l’Etat bouge le petit doigt au motif qu’il n’est pas de son ressort, alors qu’en fait il le méprise. Ce réseau avait pourtant l’avantage d’offrir aux jeunes un premier contact avec la culture.
    Pour Olivier Donnat, l’avenir s’annonce noir pour le théâtre classique ou contemporain, les films français d’auteurs ou la lecture de romans
    En pot de départ, Olivier Donnat nous confie que le pire est à venir. Car les plus gros consommateurs de notre culture d’Etat sont les baby-boomers – ils ont du temps, de l’argent, lisent beaucoup, vont intensément au spectacle. Sauf qu’ils ont 60 ans et plus. « Dans dix ou vingt ans, ils ne seront plus là, et nos études montrent qu’ils ne seront pas remplacés », dit Olivier Donnat, qui annonce un avenir noir pour le #théâtre classique ou contemporain, les films français d’#auteurs ou la lecture de romans.
    Le numérique, dont les jeunes sont familiers, peut-il favoriser la #démocratisation culturelle ? Eh bien non, répond Olivier Donnat avec ses ultimes études sur « l’évolution de la diversité consommée » dans le livre et la musique (à télécharger sur le site du ministère de la culture ou sur cairn.info).
    « Le numérique produit les mêmes effets »
    L’offre en livres et en musiques a pourtant considérablement augmenté en vingt-cinq ans. Mais les ventes baissent. Et puis, qui en profite ? « Le numérique, porté par les algorithmes et les réseaux sociaux, ouvre le goût de ceux qui ont une appétence à la culture, mais ferme le goût des autres, qui, par exemple, ne regardent que des films blockbusters », explique Olivier Donnat, qui en conclut : « Le numérique produit les mêmes effets que les équipements proposés par l’Etat : ce sont les milieux aisés et cultivés qui en profitent. »
    Olivier Donnat prolonge la déprime en décryptant les ventes de livres et de musiques. Tout en haut, les heureux élus sont moins nombreux et à la qualité incertaine – best-sellers pour les livres, compilations pour les CD. Tout en bas, et c’est récent, le sociologue constate une hausse phénoménale de #livres et musiques pointus, vendus à moins de cent exemplaires ou à moins de dix exemplaires.
    Et au milieu, il y a quoi ? Des paquets d’œuvres souvent de qualité, dont les ventes sont également en baisse, noyées dans la #surproduction. Ces œuvres du « milieu » font penser aux films « du milieu », ainsi nommés quand ils étaient fragilisés, coincés entre les blockbusters et les films marginaux. Les œuvres du milieu, qui définissent une « qualité française », forment justement le cœur de cible du ministère de la culture. Elles seront demain les plus menacées. Déprimant, on vous dit.

  • « Esamība - Existence » par la violoncelliste lettone Madara Fogelmane - [Lettonie-Francija]

    " Esamība - Existence ", Hymne des personnes pleines d’espoir, par la violoncelliste lettone Madara Fogelmane

    Madara Fogelmane fusionne l’art vocal sensuel du chant letton avec celui du violoncelle.

    Cette chanson lettone actuelle, jouée et créée, paroles et musique, par la violoncelliste Madara Fogelmane , est sélectionnée en demi-finale de Supernova 2018, le pré-concours Eurovision en Lettonie. Madara Fogelmane, auteure, compositrice, interprète et violoncelliste réputée de formation classique, est originaire de Jelgava, ville d’art, d’histoire et de culture lettone : "Je veux faire entendre le letton dans le monde, apprendre à nous connaître et connaître nos racines, car le letton est l’une des langues les plus anciennes de la planète" .

    .../...

    https://youtu.be/g2sgvnUUwUo

    Lire la suite avec les paroles traduites : https://www.lettonie-francija.fr/Madara-Fogelmane-Esamiba-Existence-1499

    #supernova, #eurovision, #Lettonie, #chanson, #violoncelliste, #Jelgava, #musicienne_lettone, #auteure_compositrice_interprète, #Madara, #Fogelmane

  • La deuxième mort de l’auteur, Laurent Jeanpierre
    http://next.liberation.fr/livres/2017/10/04/la-deuxieme-mort-de-l-auteur_1600902

    Auteur de la première biographie intellectuelle de Guy Debord en 2001, professeur de littérature et d’histoire des médias en Suisse, Vincent Kaufmann s’interroge sur les effets, pour les écrivains, des transformations rapides de « l’écosystème médiatique » depuis un demi-siècle. Il développe un ensemble de constats sur la « banalisation » et la « spectacularisation » des auteurs, soumis au règne de la télévision et de plus en plus mobilisés par les technologies numériques des réseaux sociaux.

    L’idée centrale de Kaufmann, déployée à l’aide d’une plume alerte et agréable, se résume simplement : alors que la mise en scène publique de soi et la recherche d’une large audience étaient des modalités particulières d’existence dans le champ littéraire jusqu’aux années 70, elles représentent désormais la manière la plus générale d’entrer en littérature et la raison d’être principale des écrivains. Les livres ne servent plus que comme simples « prétextes à apparitions » car, dans le nouvel ordre littéraire, l’autorité des auteurs dérive de l’attention qu’ils ont su capter.

    Scénographie.
    A partir de cette hypothèse, le critique relie de manière originale les développements français de l’autofiction et des écritures de l’intime à la montée d’un « impératif autobiographique » qui se serait installé avec et en même temps qu’Apostrophes, s’étendrait aujourd’hui à travers une identification croissante entre auteur, narrateur et personnage, et culminerait dans une exigence d’authenticité d’où la fiction et l’imagination devraient être bannies, comme l’illustrent, pour Kaufmann, les reproches adressés par Camille Laurens à Marie Darrieussecq lors de la polémique autour de Tom est mort, publié par cette dernière en 2007. Toute une scénographie accompagne ce « stade Canada Dry de l’auteur », à commencer par celle de la comparution et de l’aveu : l’écrivain spectaculaire y apparaît tel un héros sacrifié, mettant à nu sa vie privée quelles que soient les réserves de son entourage, faisant ensuite toute la lumière sur cette mise au jour et ses effets, et se soumettant d’œuvre en œuvre à une interminable injonction de transparence.

    @tintin puisque cet article me permet de penser autrement une réticence que j’attribuais à une pudeur (pudibonderie ?) probablement déplacée face au brillant Deux fois né.

    #auteur #aveu #spectacle #littérature #fabrique_de_la_visibilité #autofiction