• GRR contre GPT : l’auteur de Game of Thrones attaque OpenAI
    https://actualitte.com/article/113522/droit-justice/grr-contre-gpt-l-auteur-de-game-of-thrones-attaque-openai

    De l’autre côté de l’Atlantique, l’intelligence artificielle ne fait pas vraiment rêver les auteurs. Ou, plutôt, la manière dont sont conçus les outils d’OpenAI ou de Meta les interroge : entraînés à l’aide de textes, ils s’appuient aussi sur leurs œuvres, sans autorisation ni compensation. Une action collective en justice s’organise contre OpenAI (ChatGPT), avec quelques grands noms, dont G.R.R. Martin, Jodi Picoult, John Grisham ou encore Jonathan Franzen.

    Dans un communiqué, l’Authors Guild assure que, « sans les œuvres des plaignants, [OpenAI] proposerait des produits très différents », selon les termes de l’avocate Rachel Geman. « Le choix de copier les œuvres des plaignants, sans leur autorisation et sans verser de compensation, constitue une menace pour les auteurs et leurs revenus. »

    Les intelligences artificielles derrière les outils comme ChatGPT sont entrainées à l’aide d’un volume massif de données, et notamment des textes accessibles en ligne. Ces derniers sont « lus » et traités par les algorithmes, afin d’en améliorer la vélocité, la compréhension des requêtes, mais aussi la cohérence des réponses fournies.

    L’utilisation de textes couverts par le copyright par les sociétés de développement des intelligences artificielles a soulevé de nombreuses questions ces derniers mois. D’autant plus que l’accès à ces textes pourrait avoir été réalisé via des plateformes pirates, dont Library Genesis, Z-Library, Sci-Hub ou encore Bibliotik... Un moyen d’accéder à des réservoirs massifs de textes, sans alourdir la facture.

    Par ailleurs, les auteurs reprochent aux créateurs d’IA de s’être passés de leur autorisation, mais aussi d’avoir omis de verser une compensation et d’avoir oublié toute notion de mention des sources.

    En juillet, l’Authors Guild avait publié une lettre ouverte, cosignée par plus de 10.000 auteurs américains, réclamant plusieurs promesses des sociétés visées. Elles devaient, pour satisfaire l’organisation, s’engager « à obtenir le consentement, à créditer et à rémunérer équitablement les auteurs pour l’utilisation d’écrits protégés par le droit d’auteur à des fins d’entrainement de l’intelligence artificielle ». Visiblement, les discussions ne se sont pas déroulées comme prévu...

    Enfin, l’Authors Guild assure que l’entrainement de ChatGPT par des créations littéraires permet à cette intelligence artificielle d’imiter le style de leurs auteurs, menaçant l’intégrité de leur œuvre et leur identité.

    GPT est déjà utilisé pour générer des livres qui singent les travaux d’auteurs humains, comme la tentative récente de générer les volumes 6 et 7 de la saga Le Trône de fer de George R.R. Martin le montre, ainsi que d’autres ouvrages de l’IA postés sur Amazon pour essayer d’usurper l’identité et la réputation d’auteurs humains.

    – L’Authors Guild

    #Intelligence_artificielle #Auteurs #Plainte #Author_Guild

  • GRR contre GPT : l’auteur de Game of Thrones attaque OpenAI
    https://actualitte.com/article/113522/droit-justice/grr-contre-gpt-l-auteur-de-game-of-thrones-attaque-openai

    Les actions en justice se suivent et se ressemblent, aux États-Unis, contre les sociétés qui développent des intelligences artificielles et les outils qui vont avec. OpenAI, filiale de Microsoft qui porte notamment le médiatique ChatGPT, est ainsi visée par plusieurs plaintes d’auteurs qui dénoncent une utilisation non autorisée de leurs œuvres, sans aucune compensation.

    Trois procédures ont déjà été ouvertes en 2023, le 28 juin, le 7 juillet et début septembre, par des auteurs et deux avocats, Joseph Saveri et Matthew Butterick, qui entendent mener la fronde.

    La dernière charge contre OpenAI est collective : des auteurs s’estimant lésés peuvent la rejoindre, pour obtenir des compensations en cas de victoire devant la cour. Elle implique l’Authors Guild, organisation qui représente les écrivains américains, et plusieurs grands noms du secteur, de George R.R. Martin à Jodi Picoult, en passant par Jonathan Franzen ou David Baldacci.
    Une « menace pour les auteurs »

    Dans un communiqué, l’Authors Guild assure que, « sans les œuvres des plaignants, [OpenAI] proposerait des produits très différents », selon les termes de l’avocate Rachel Geman. « Le choix de copier les œuvres des plaignants, sans leur autorisation et sans verser de compensation, constitue une menace pour les auteurs et leurs revenus. »

    Les intelligences artificielles derrière les outils comme ChatGPT sont entrainées à l’aide d’un volume massif de données, et notamment des textes accessibles en ligne. Ces derniers sont « lus » et traités par les algorithmes, afin d’en améliorer la vélocité, la compréhension des requêtes, mais aussi la cohérence des réponses fournies.

    L’utilisation de textes couverts par le copyright par les sociétés de développement des intelligences artificielles a soulevé de nombreuses questions ces derniers mois. D’autant plus que l’accès à ces textes pourrait avoir été réalisé via des plateformes pirates, dont Library Genesis, Z-Library, Sci-Hub ou encore Bibliotik... Un moyen d’accéder à des réservoirs massifs de textes, sans alourdir la facture.

    Par ailleurs, les auteurs reprochent aux créateurs d’IA de s’être passés de leur autorisation, mais aussi d’avoir omis de verser une compensation et d’avoir oublié toute notion de mention des sources.

    En juillet, l’Authors Guild avait publié une lettre ouverte, cosignée par plus de 10.000 auteurs américains, réclamant plusieurs promesses des sociétés visées. Elles devaient, pour satisfaire l’organisation, s’engager « à obtenir le consentement, à créditer et à rémunérer équitablement les auteurs pour l’utilisation d’écrits protégés par le droit d’auteur à des fins d’entrainement de l’intelligence artificielle ». Visiblement, les discussions ne se sont pas déroulées comme prévu...
    Copyright et fair use

    La plainte de l’Authors Guild s’appuie sur plusieurs violations du copyright qu’auraient réalisées les entreprises. Dans l’accès aux textes, pour commencer, puisque l’organisation reprend l’hypothèse selon laquelle « les livres des plaignants ont été téléchargés depuis des répertoires pirates puis intégrés dans les rouages de GPT 3.5 et GPT 4, qui sont à la source de ChatGPT, utilisé par des milliers d’entreprises et d’applications, et grâce auquel OpenAI espère engranger des milliards ».

    Une autre violation surviendrait par l’exploitation sans autorisation des œuvres des auteurs, qui ne peuvent pas, par ailleurs, s’opposer à celle-ci.

    Enfin, l’Authors Guild assure que l’entrainement de ChatGPT par des créations littéraires permet à cette intelligence artificielle d’imiter le style de leurs auteurs, menaçant l’intégrité de leur œuvre et leur identité.

    GPT est déjà utilisé pour générer des livres qui singent les travaux d’auteurs humains, comme la tentative récente de générer les volumes 6 et 7 de la saga Le Trône de fer de George R.R. Martin le montre, ainsi que d’autres ouvrages de l’IA postés sur Amazon pour essayer d’usurper l’identité et la réputation d’auteurs humains.

    – L’Authors Guild

    « Il est impératif de mettre un coup d’arrêt à ce vol à grande échelle », martèle Mary Rasenberger, PDG de l’Authors Guild, dans un communiqué.

    À LIRE - Livres écrits avec l’IA : Amazon joue la transparence

    Se profile au tribunal un énième affrontement entre le copyright et le fair use, une sorte d’exception au premier, qui s’applique dans certains cas uniquement, notamment la recherche ou l’intérêt pédagogique. OpenAI et Meta (visé pour son IA LLaMA) ont tous deux mis en avant des usages permis par le fair use, pour se défendre des accusations de violations du copyright à leur égard.

    Aux États-Unis, la question de l’utilisation de contenus sous droits à des fins d’entrainement des IA est loin d’être tranchée. Fin juillet, Joe Biden assurait que plusieurs sociétés technologiques avaient accepté, sur le principe, d’appliquer des « garde-fous » proposés par la Maison-Blanche, comme le fait d’intégrer des filigranes aux productions, pour faciliter la distinction entre une œuvre générée et une œuvre originale.

    Mais aucune nouvelle d’un système de compensation, si ce n’est une vague promesse de Sam Altman, PDG d’OpenAI, quant à un système permettant de rémunérer les créateurs dès lors qu’une intelligence artificielle « s’appuie sur [leur] style » pour générer un texte.

    À LIRE - Des députés entendent "encadrer l’IA par le droit d’auteur"

    L’Union européenne, pour sa part, travaille à un IA Act, qui intégrerait quelques mesures relatives au droit d’auteur, notamment une relative transparence quant aux données utilisées pour l’entrainement des IA et une information claire sur l’aspect artificiel d’une œuvre générée. Le Conseil des écrivains européens a appelé de ses vœux un meilleur encadrement des usages des textes, en imposant le recours à une licence aux sociétés — et donc le versement d’une compensation.

    #Intelligence_artificielle #Copyright #fair_use #apprentissage #Auteurs

  • DÉFENDRE NOS SPECIFICITÉS
    DANS LE FUTUR SYSTÈME DE RETRAITE

    #rions_un_peu

    reperes227mars2019.pdf
    https://ligue.auteurs.pro/wp-content/uploads/2019/03/reperes227mars2019.pdf

    Caisse nationale de retraite complémentaire des artistes-auteurs
    Défendre nos spécificités professionnelles dans le futur système de retraite8 |#2
    REPÈRES# est une publication gérée par le bureau des publications
    et de la communication de l’IRCEC. Ce numéro a été finalisé le 27 mars 2019.
    Reproduction autorisée sous réserve de la mention des sources.

    Les augmentations de charges sociales pesant sur les artistes- auteurs ne se répercuteront pas de la même manière dans le secteur culturel que dans d’autres marchés concurrentiels, par exemple ceux qui dépendent des professions indépendantes. Le risque, en appliquant le même taux de cotisation sur leurs revenus que sur ceux des salariés ou des indépendants, est d’entraîner la paupérisation d’une grande partie des artistes-auteurs qui ne pourront pas répercuter cette augmentation sur les « clients finaux » ou les sociétés de production, diffuseur ou éditeurs. Cette situation irait à l’encontre de l’objectif de la loi du 31 décembre 1975 qui rattachait les artistes-auteurs au régime général pour leur retraite de base, pour leur assurer un niveau de couverture sociale convenable. L’exonération pour leur retraite de base, de l’équivalent d’une part patronale sans diminution des droits à la retraite devait permettre, « dans le cadre d’une juste répartition des charges, d’assurer à un groupe peu nombreux mais essentiel au rayonnement de notre pays, une protection sociale élargie et unifiée, et d’éviter que des règles administratives conçues pour d’autres professions n’aboutissent à entraver ou à écraser l’action de la création (Loi n° 75-1348) ». L’adoption d’un régime universel aveugle aux spécificités professionnelles de ce secteur d’activité risque de remettre en cause l’équilibre auquel était parvenu la loi de 1975. Ce système n’avait pourtant plus jamais été discuté. Les accords de l’Organisation mondiale du commerce eux-mêmes reconnaissent à la culture une place spécifique dans l’économie. La culture n’étant pas une « marchandise comme les autres », elle se trouve exclue des accords commerciaux internationaux, au titre de « l’exception culturelle ». Si, à l’échelle mondiale, chaque pays reste libre d’appliquer des règles autonomes pour gérer ce secteur économique particulier, constitutif de sa propre identité, sans avoir à se plier aux accords internationaux régulant tous les autres types d’échanges, il semble possible de mettre en place un système de retraite adapté aux artistes-auteurs en France, se distinguant pour certains aspects du système applicable à l’ensemble des salariés. Nous attendons une décision politique forte, visant à maintenir la création et la diversité culturelle dans notre pays.

    #auteurs #IRCEC #retraite #ubérisation #paupérisation #macron #arnaque

  • Ligue.auteurs.pro | Le contrat d’édition équitable recommandé par la Ligue
    https://ligue.auteurs.pro/2020/06/10/le-contrat-dedition-equitable-recommande-par-la-ligue

    Ce #contrat d’#édition équitable est le fruit du travail d’une vingtaine d’avocats, juristes et universitaires spécialisés en droit de la propriété intellectuelle et en droit du travail dans le cadre du Hackathon 2020. Cet événement était co-organisé avec la Charte des #auteurs et illustrateurs jeunesse, les États Généraux de la Bande Dessinée, la Guilde Française des scénaristes, l’Institut des Sciences Sociales du Travail de l’Ouest et les Jeunes Universitaires Spécialisés en Propriété Intellectuelle. L’ensemble du groupe de travail a étudié de nombreux contrats d’édition type et a jugé que ces derniers étaient très majoritairement déséquilibrés, quand certaines clauses n’étaient pas tout simplement illégales. Faute d’accords-cadres réellement protecteurs pour l’heure, nous mettons à disposition cet outil pour soutenir les auteurs et autrices individuellement dans la négociation avec les maisons d’édition.

  • Les revenus des auteurs touchés par la crise due au coronavirus
    https://www.lemonde.fr/livres/article/2020/04/21/le-covid-19-rabote-les-revenus-des-auteurs_6037329_3260.html

    Avec les reports de parution des livres, un tiers des auteurs voient disparaître en moyenne 3 065 euros de revenus prévus dans les trois mois à venir, et près de 80 % déclarent souffrir de l’annulation des salons et rencontres.

  • L’Agessa a amputé la retraite de dizaines de milliers d’auteurs
    https://www.lemonde.fr/culture/article/2020/02/15/l-agessa-a-ampute-la-retraite-de-186-000-auteurs_6029652_3246.html


    AUREL

    La publication du rapport Racine a remis un coup de projecteur sur les dysfonctionnements de cet organisme de gestion de la sécurité sociale des #auteurs pendant quarante ans.
    Par Nicole Vulser

    Glaçante surprise. Sophie Chauveau, auteure de plus de vingt-cinq essais, biographies, romans et livres d’art, a pris sa retraite le 1er janvier 2020. Elle s’attendait à une petite #retraite, mais a franchement déchanté en constatant que, faute de validation de ses trimestres, elle ne touche que 320 euros de retraite mensuelle… « J’ai travaillé sans discontinuer, à peu près gagné ma vie, sans jamais un seul jour de maladie ni de chômage », explique-t-elle au Monde. Sophie Chauveau n’a pas versé un centime pour ses vieux jours sans savoir que c’était à elle de cotiser directement à l’Agessa (Association pour la gestion de la sécurité sociale des auteurs). « Jamais on ne m’a envoyé une lettre pour me demander de payer pour la retraite, dit-elle. Et au moment de la prendre, à l’Agessa, on m’a juste dit que tout est de ma faute et de celle de l’Etat ! » Elle devra donc demander l’allocation de solidarité aux personnes âgées.

    « On m’a proposé de débourser 200 000 euros pour racheter les trimestres manquants. Je ne les ai pas, explique l’auteure du Journal de grossesse de la Vierge Marie (Télémaque). Pour des raisons similaires, beaucoup d’ami(e)s ont dû quitter Paris, ajoute-t-elle. Faute de mari riche ou de fortune de famille. Et moi, dans dix ans, je ne pourrai même plus vivre », lance-t-elle, agacée que Franck Riester, le ministre de la culture, n’ait jamais répondu à sa lettre ouverte.

    Auteure de soixante ouvrages publiés chez Hachette, Casterman, Pocket…, Sophie Dieuaide s’est aperçue qu’elle n’a pas cotisé pendant six ans. « Pourtant, l’Agessa aurait dû me contacter pour que je sois affiliée, je vendais des livres à plus de 70 000 exemplaires », dit-elle. L’illustrateur Henri Fellner déplore, lui, avoir perdu neuf années de cotisations retraite. L’auteure Yaël Hassan, retraitée depuis un an, ne touche, elle, pas un centime pour ses vingt-trois ans d’écriture. « Il faut que j’écrive jusqu’à ma mort », constate-t-elle. Sa consœur Nelly Blumenthal a vu cinq ans volatilisés pour sa retraite future. « Si j’avais su, j’aurais payé, mais je n’étais pas au courant. C’est une injustice incroyable, une escroquerie », lance-t-elle. Comme elle, le documentariste Nicolas Philibert assure : « Pendant des années, je n’ai pas su qu’il fallait cotiser. »

    Violation du code de la Sécurité sociale
    Les cas sont légion. Ils illustrent les graves dysfonctionnement de l’Agessa pendant quarante ans, qui pourraient pénaliser jusqu’à 186 000 auteurs. Des écrivains, compositeurs, réalisateurs, dramaturges, scénaristes, photographes, traducteurs, illustrateurs, graphistes ou même chorégraphes risquent de se voir amputer d’une partie de leur retraite. Tous étaient « assujettis » – donc n’atteignaient pas le seuil des 8 892 euros requis en 2018 pour faire partie des « affiliés ». Ces derniers, au nombre de 17 000 en 2018, paient d’office leurs cotisations retraite.

    La publication du rapport Racine a remis un coup de projecteur sur cette aberration. « Les artistes-auteurs anciennement assujettis à l’Agessa n’ont jamais été prélevés de cotisations à l’assurance-vieillesse depuis la création de ce régime », explique l’auteur. C’était à eux d’effectuer les démarches – ce qui n’existe dans aucun autre régime en France. Fort peu l’ont fait. En violation du code de la Sécurité sociale, l’Agessa s’exonérait donc de sa mission légale de recensement et d’identification de ces artistes-auteurs et n’a jamais appelé de cotisation vieillesse de base entre 1978 et fin 2018. Depuis le 1er janvier 2019, les assujettis ne sont plus lésés puisque cette cotisation de 6,90 % s’applique automatiquement à tous les revenus d’auteurs.
    Thierry Dumas, directeur de l’Agessa, renvoie la responsabilité de ce fiasco à sa double tutelle (les ministères de la culture et des affaires sociales)
    Thierry Dumas, le directeur de l’Agessa depuis 2004 et également de la Maison des artistes (MDA) depuis 2011 – qui, elle, a effectué normalement son travail de recouvrement –, a été bien obligé de constater dans le « 20 heures » de France 2, jeudi 30 janvier, que « l’Agessa n’a pas fait son travail pendant quarante ans ». En plein débat sur les retraites, il se justifie au Monde : « L’Agessa a été conçue dès le début pour gérer uniquement les auteurs vivant de leur création, donc quelques milliers d’affiliés. Elle s’est trouvée sous-dimensionnée pour identifier une partie des artistes-auteurs et recouvrer la cotisation vieillesse. » Jusqu’en 2007, l’Agessa n’arrivait même pas à savoir combien elle comptait d’assujettis…

    M. Dumas affirme avoir demandé en vain le financement d’importants investissements informatiques. Un courrier a été envoyé à partir de 2011 aux assujettis qui auraient pu s’affilier, dit-il. S’il admet que « l’Agessa aurait dû appeler les cotisations », il renvoie la responsabilité de ce fiasco à sa double tutelle (les ministères de la culture et des affaires sociales). Il assure que bon nombre d’auteurs préféraient ne pas cotiser parce qu’ils occupaient un autre emploi – d’enseignant, journaliste ou autre – et n’avaient pas envie de payer deux fois. Il fait valoir par ailleurs que « la situation était dénoncée depuis des années par le conseil d’administration », mais qu’il devait aussi faire face à « des impossibilités juridiques et structurelles pour collecter les cotisations vieillesse ».

    Rapports virulents
    L’alerte avait pourtant été donnée à plusieurs reprises, avec la publication de rapports virulents, en 2005 puis en 2013. La possibilité de payer a posteriori des cotisations n’a été mise en place qu’en 2016. « Seules 200 personnes l’ont demandé », dit M. Dumas. L’étude des dossiers prend plusieurs années et les prix de rachats s’avèrent souvent prohibitifs. Le « dispositif très favorable » vanté par le cabinet de Laurent Pietraszewski, secrétaire d’Etat chargé des retraites, ne convainc pas.
    Les droits d’auteur constituent une bonne aubaine pour les employeurs, qui ne paient que 1,1 % de cotisations patronales
    Selon le Comité pluridisciplinaire des artistes-auteurs (CAAP), « l’Agessa marche sur la tête depuis sa création. Elle a été fondée par le Syndicat national de l’édition (SNE), l’Union des producteurs de cinéma (UPC) et trois organismes de gestion collective : la Société des auteurs et compositeurs dramatiques (SACD), la Société des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique (Sacem) et la Société des gens de lettres (SGDL). Le pouvoir a donc été octroyé non pas aux auteurs, mais bien à ceux qui diffusent leurs œuvres ». D’ailleurs, les droits d’auteur constituent une aubaine pour les employeurs, qui ne paient que 1,1 % de cotisations patronales.
    Aujourd’hui, les langues se délient. Pour Katerine Louineau, qui a dénoncé la première les pratiques illégales de l’Agessa à l’Assemblée nationale dès 2012, « le directeur de l’Agessa porte évidemment une très lourde responsabilité ». A ses yeux, détaille-t-elle dans le magazine professionnel ActuaLitté du 10 février, « certains membres du conseil d’administration préconisaient des entorses à la loi. Enfin, les ministères de tutelle ont sciemment fermé les yeux ». Dix-huit organisations professionnelles d’auteurs, artistes et photographes ont réclamé, mardi 11 février, aux deux ministres de tutelle de l’Agessa, Agnès Buzyn, ministre de la santé, et Franck Riester, ministre de la culture, « une solution d’urgence » pour régler « ce passif » qui lèse des milliers d’auteurs.
    En plus de ce tollé, Thierry Dumas doit faire face à une autre difficulté depuis le 1er janvier : le chaotique transfert du régime social des artistes et auteurs à l’Urssaf.

    Les dysfonctionnements de l’Agessa
    Des comptes non certifiés
    Quand, pour la première fois en 2012, l’Agessa a fait appel à un commissaire aux comptes, Tuillet Audit, celui-ci a refusé de les certifier puisque les cotisations vieillesse des assujettis n’étaient pas appelées. Malgré cette même réserve, qui a perduré avec les années, les comptes ont ensuite été certifiés.
    Un conseil d’administration inexistant depuis 2014 
    Faute de l’élection d’un nouveau conseil d’administration, le ministère des affaires sociales a nommé, par un arrêté du 29 décembre 2014, un administrateur provisoire – Bernard Billon – à la tête de l’Agessa et de la Maison des artistes (MDA). Depuis le 29 mars 2018, Anne-Marie Le Guével lui a succédé.

    • Oui… j’étais à Paris au début du mois pour la question des formations des artistes auteurs (on cotise 1,1% depuis 2014, donc, on a des droits ouverts) et j’ai pu voir que Katerine Louineau est aussi redoutable qu’elle en a l’air. D’ailleurs, il semble qu’à la SACD, ils ont une poupée vaudoue à son effigie…

      En tout cas, les sociétés de diffuseurs sont à la manœuvre pour préserver leur main-mise sur le gâteau de notre travail.

      Pour en revenir à l’AGESSA, cela fait bien depuis une dizaine d’années que le CAAP, à travers Katerine, exhorte l’AGESSA à respecter la loi et qu’ils font la sourde oreille… parce que ça ne s’arrête pas aux retraites.

      Les auteurs au réel étaient prélevés de force du précompte… sur leur CA et non pas sur leur bénéfices + 15%, comme la loi l’exige. Grosse différence… très difficile à faire valoir et récupérer. Du coup, j’ai sous-facturé mes travaux en écriture pour rester à la MDA et ne pas basculer à l’AGESSA.

  • Rematérialisez ce pays ! – Microlinux
    https://www.microlinux.fr/rematerialisez-ce-pays

    Ce matin j’ai voulu faire ma déclaration trimestrielle à l’URSSAF. L’ancien site Net Entreprises fonctionnait très bien, mais l’URSSAF reste fidèle à la célèbre devise selon laquelle le mieux est l’ennemi du bien. C’est donc désormais le Portail des Autoentrepreneurs de l’URSSAF que je dois utiliser. Voici en gros le résumé des deux dernières heures.

    Je saisis mon login et mon mot de passe pour me connecter.
    La connexion échoue.
    Je demande l’envoi d’un mot de passe temporaire pour me connecter.
    La connexion avec ce nouveau mot de passe échoue.
    Je redemande l’envoi d’un mot de passe temporaire.
    La connexion échoue encore.
    Je réessaie une troisième fois.
    La troisième tentative de connexion échoue, et l’interface m’informe que mon compte restera bloqué pendant 15 minutes suite à un nombre trop élevé de tentatives de connexion.
    J’attends 15 minutes.
    Je me rends sur la page de connexion alternative qui propose de se connecter avec les anciens identifiants de Net Entreprises.
    La connexion réussit. Je me rends dans la rubrique Déclaration de Ressources.
    La déclaration échoue et l’interface m’informe que je dois être connecté pour faire ma déclaration.
    J’appelle le 0811 011 637 pour une assistance téléphonique.
    La dame au 0811 011 637 réussit à me débloquer mon compte.
    Je me connecte avec mes identifiants provisoires.
    Je modifie mon mot de passe, et l’interface m’informe qu’il ne doit pas dépasser huit caractères.
    Je m’apprête à faire ma déclaration, mais le site est saturé.

    (...)

    J’ai une proposition très simple à faire : arrêtez le délire et rematérialisez ce pays !

    Vous pensez que ma proposition est rétrograde et ne s’inscrit pas dans le progrès ? Dans ce cas, prenons le seul exemple des documents papier vs. la version dématérialisée.

    Le papier est une technologie pérenne qui a fait ses preuves depuis plusieurs millénaires.
    Il est exempt de bugs.
    Il ne connaît pas de problèmes de téléchargement.
    Aucun souci de compatibilité et d’interopérabilité.
    Il ne me propose pas d’installer la version Windows d’Adobe Reader sur ma station de travail Linux.
    Etc.

    À mon humble avis, ma proposition pourrait s’inscrire dans le cadre d’une véritable réhumanisation du pays, au sens propre du terme.

    Réinstaurer la possibilité d’avoir des formulaires papier dans les administrations.
    Rouvrir les guichets dans les gares, avec des vrais humains qui vous donnent des infos et vous vendent des billets.
    Virer les douchettes Scan’Lib et réembaucher les caissières qui vous parlent et vous font des vrais sourires.
    Etc.

    Dans l’état actuel des choses, la dématérialisation n’a absolument rien à voir avec le progrès. C’est juste un amalgame extrêmement déplaisant de bordel et de rigueur, qui nous pourrit la vie au quotidien.

    • De mon coté j’ai meme pas recu le code d’activation du coup on va multiplié mes charges par 4 sans aucune raison et sans que je puisse rien y faire et je vais avoir une pénalité de retard par dessus car je peu meme pas me connecté pour payé.

    • @mad_meg : Si tu n’as pas reçu tes codes, demande à l’adresse mail suivante artiste-auteur.limousin@ursaaf.fr
      Tu peux aussi demander la modulation de tes COTISATIONS (merci de ne pas reprendre le langage de l’ennemi) en donnant une estimation de tes revenus 2020.
      Tu as toutes les infos sur le site du syndicat http://caap.asso.fr/spip.php?article780

      Suite à une bataille de courriers et arguant du fait que la majorité des AA n’ont même pas reçu leur code, la date de paiement a été reportée au 31 janvier.

      Mais comme on est encore loin du compte, on sait déjà que l’URSSAF va annoncer un report au 29 février.

      De toute manière, l’outil de paiement n’est toujours pas activé…

    • Merci @monolecte je les ai appelé et effectivement il y a un report et ils ont bien recu ma demande de codes il y a plus d’un mois. Bonne nouvelle pour le report à fevrier. Mais l’autre souci c’est que je ne peu plus me connecté sur mon compte mda pour avoir certains documents dont j’ai besoin pour prendre une mutuelle santé. Pour les avoir il me faut ce code Ursaff que j’ai pas. J’ai essayé aussi mon compte amelie, bloqué (j’ai oublié mon mot de passe) il’n y a plus de demande possible de mot de passe en ligne. Je passe donc par la poste - la poste qui dysfonctionne aussi gravement et perd beaucoup de courriers.

    • A y est, c’est officiel!

      INFO PRO : COMMUNIQUÉ URSSAF, LA 1ère ÉCHÉANCE EST REPORTÉE AU 29 FÉVRIER 2020 COMME DEMANDÉ PAR LES SYNDICATS D’ARTISTES-AUTEURS
      « Afin de donner aux artistes-auteurs davantage de temps pour s’approprier ces changements et procéder notamment aux demandes de modulation de leurs cotisations provisionnelles 2020, les artistes-auteurs pourront, à titre exceptionnel, procéder jusqu’au 29 février 2020 au paiement de leurs cotisations dues pour la première échéance trimestrielle 2020 initialement fixée au 15 janvier.
      En cas de question ou de difficulté, les artistes-auteurs sont invités à contacter l’Urssaf du Limousin :
      • via la messagerie sécurisée de leur compte en ligne
      • par mail à l’adresse : artiste-auteur.limousin@urssaf.fr
      • par courrier à l’adresse suivante Urssaf Limousin – Pôle artistes-auteurs – TSA 70009 – 93 517 MONTREUIL CEDEX
      • par téléphone au 0 806 804 208 (prix d’un appel local).

      Enfin, l’Urssaf mettra en œuvre dans les prochains jours une communication régulière auprès d’un comité de suivi constitué par le ministère de la Culture en lien avec les organisations représentatives des artistes-auteurs. Ce comité sera ainsi pleinement informé de l’avancement de la transition et du traitement des signalements éventuels. »

    • Petit témoignage de bricolage administratif :
      J’ai bien reçu mon identifiant URSSAF (par courrier papier) pour créer mon espace sur le nouveau site mais je ne parviens pas à créer un mot de passe valide.
      J’appelle :
      La personne qui me répond me dit : dans les caractères spéciaux, il semblerait que certains ne fonctionnent pas, quel carractère spécial avez-vous choisi ?
      Je réponds « @ ».
      Elle me dit choississez « + », celui-ci fonctionne.
      Et en effet, ça fonctionne !
      Ensuite, je lui demande si je vais pouvoir récupérer les infos du précédent site (coordonnées de mes diffuseurs), eh bien non, tout est effacé, mais ce n’est pas grave, me dit-elle puisque désormais, c’est aux diffuseurs de déclarer...
      Je précise que certains oublient de la faire, (il faut dire, déclarer 1,10 % de petites factures... bref).
      Sa réponse est, dans ce cas, vous devrez vérifier.

    • J’ai reçu mes codes d’activation, je m’y suis reprise à trois ou quatre fois pour créer un mot de passe. J’ai aussi reçu un courrier avec un calendrier de mes paiements trimestriels où l’on me précise que je recevrais chaque trimestre un avis d’appel... et pas encore reçu le premier.

    • Bonjour l’efficacité des mots de passe si les « caractères spéciaux » sont en réalité limité à un seul (+), le même pour tout le monde donc !!!

    • J’ai bien reçu la demande de cotisation trimestrielle URSSAF mais pas un mot sur le code à activer. Merci pour les infos, j’ai heureusement tout sauvegarder du racket de l’Agessa.

      Avec ce sentiment omniprésent d’impasse ou de piège par la dématérialisation, tout à fait matériel au demeurant, au service des arnaqueurs publics ou privés (par exemple sur free ou orange, pas de contrat papier = pas de moyens de pression) qui sert les intérêts uniques des racketteurs, j’ai juste envie de cesser toute activité déclarée. Je suppose ce genre de résultat politiquement visé avec un tel mépris des personnes.

      Et merci @monolecte j’ai adhéré le mois dernier, sauf que je refuse d’aller sur FB :)

      #auteurs

  • Bien se faire indemniser quand on est à la MDA

    La Maison des Artistes et ses méandres, cauchemar pour un remboursement efficace ? Voyons voir.

    Les artistes-auteur affiliés à la MDA, bien qu’indépendants, dépendent du régime général comme les salariés. Ils partagent donc les mêmes droits aux remboursements et aux indemnités, qui leur sont versés par la CPAM. Cela inclut notamment les indemnités d’arrêt de travail (par exemple en cas de maladie, d’accident ou de congé maternité/paternité).

    http://kitdesurvie.metiers-graphiques.fr/articles/bien-se-faire-indemniser-quand-on-est-a-la-mda

    La procédure

    La procédure de demande d’indemnités d’arrêt de travail lorsque l’on est auteur MDA est la suivante. Suivez-la à la lettre pour maximiser vos chances d’être rapidement indemnisé.

    Obtenez de votre médecin (traitant ou spécialiste) votre avis d’arrêt de travail. Cet avis peut-être initial (si c’est le premier de la période d’arrêt) ou prolongatoire.

    Complétez-le si nécessaire et envoyez-le sans délai à la CPAM dont vous dépendez2. Attention ceci doit être fait sous 48 heures, sous peine de voir vos indemnités réduites (sauf cas de force majeure, type accident avec hospitalisation)
.

    La CPAM reviendra vers vous par courrier, vous expliquant qu’elle a besoin de vos fiches de paie ou autre attestation patronale pour calculer vos indemnités. Dès lors que vous recevez ce courrier (ou si vous n’avez aucune nouvelle au bout de trois semaines), appelez la CPAM au 36 46 pour leur expliquer que la procédure est différente parce que vous êtes auteur indépendant MDA, et que vous bénéficiez à ce titre du régime général sans avoir pour autant de fiche de paye à produire.

    La CPAM doit alors envoyer un courrier à la MDA, lui demandant d’attester que vous êtes à jour de vos cotisations et à combien s’élèvent vos revenus. Cette demande de renseignements est parfois appelé « courrier navette ».

    Par retour de courrier, la MDA enverra sa réponse à la CPAM sous forme d’une attestation (il peut arriver que la MDA vous envoie ce courrier directement, auquel cas vous devrez le transmettre à la CPAM vous-même).


    Attention, de toute évidence la MDA n’attestera que vous êtes à jour de vos cotisations que si c’est effectivement le cas ! Dans le cas contraire, sa réponse sera négative et la procédure sera à recommencer depuis le début, une fois votre situation régularisée… Avant d’entamer une démarche de demande d’indemnisation, veillez donc à vous assurer que vous n’avez aucun retard de cotisations.
    Une fois la réponse reçue, la CPAM calculera vos indemnités et procédera rapidement au paiement.

    Les démarches et documents que nous évoquons ici représentent l’ensemble exclusif de ce qui vous sera vraiment utile pour un remboursement efficace. Si votre interlocuteur vous demande autre chose, c’est qu’il ne sait pas de quoi il parle (ça arrive plus souvent qu’on ne le croit, les personnels étant parfois recrutés dans l’urgence et formés à la sulfateuse). En conséquence, armez-vous de patience et de pédagogie, vous en aurez besoin.

    Notons également que si l’indemnité d’un salarié sera calculée sur les trois derniers salaires mensuels précédant son arrêt de travail, l’artiste-auteur MDA sera indemnisé selon son dernier avis d’imposition (sur lequel se base le calcul des cotisations), c’est-à-dire sur la base de ses revenus de l’année N-2. À garder en tête au moment de faire ses petites additions car ça peut expliquer des écarts assez conséquents.

    #survie #droits #mda #sécu

    • L’arrêt de travail chez les auteurs, ou Tchoupi à la CPAM...
      https://www.actualitte.com/article/tribunes/l-arret-de-travail-chez-les-auteurs-ou-tchoupi-a-la-cpam/93172

      Vos revenus 2017 : 58 686 € ÷ 365 jours = 160,78 € ÷ 2 (car 50 % d’indemnité prise en charge par la sécurité sociale) = 80,39 € journalier. Vous ne pouvez pas percevoir le montant journalier de 80,39 €, car il y a un plafond maximum à ne pas dépasser défini par la sécurité sociale qui est de 44,34 €. Compte tenu de ce qui précède, votre indemnité calculée est donc bien de 620,76 € (soit 14 jours x 44,34 €).

    • Dans le cas ou votre interlocuteur à la CPAM ne connait pas les particularités du statut « artiste-auteur » (90% des cas) il faut lui préciser que vous dépendez du « régime 170 » .
      Avec ce sésame vous serez orienté vers LA personne qui connait vos droits spécifiques.

    • Merci @vazi j’etais en train de me dire que ca serait encore des droits que je ne pourrais pas faire valoir. Je vais essayé quand même et je mettrais « régime 170 » sur tous mes documents histoire de prévenir les dégâts.

    • Attention à la « période de référence » … même si le pdf date de 2012 c’est toujours valable http://www.caap.asso.fr/IMG/pdf/rru_artistes-auteurs_aout_2012-2.pdf

      la dernière année civile connue de la caisse (ou période de référence) est celle qui permet l’ouverture des droits c’est-à-dire celle qui précède la période s’étendant du 1er juillet au 30 juin de l’année suivante. Ainsi, pour un arrêt de travail situé pendant la période allant du 1er juillet 2011 ou 30 juin 2012, la période de référence est l’année 2010.

      J’ai été en arrêt maladie pour ALD un peu plus de 6 mois à partir d’aout 2017, ce sont donc mes revenus de 2016 qui ont été pris en compte.
      Ouf, j’ai eu du mal à considérer que j’avais droit à l’arrêt maladie avec un cancer déclaré en juin, car si j’avais demandé à ce moment là mes indemnités, elles auraient été calculées sur mes revenus de 2015 qui n’étaient pas mirobolants.
      Mais à l’Agessa, pour n’avoir pas avoir eu assez de revenus en 2017 (ah ben oui dommage, j’étais en arrêt maladie) j’ai été privée de droits aux indemnités journalières en conservant cependant celui d’être affilée et de payer une blinde le forfait de la sécurité sociale …

      #indépendants #auteurs #artistes

      RÉGIME SOCIAL DES ARTISTES-AUTEURS : 2019, L’ANNÉE DE TOUS LES DANGERS ?

      1/ UNE INCURIE COUPABLE DES MINISTÈRES DE TUTELLE
      De l’incurie au mépris, le ministère de la santé porte une très lourde responsabilité dans la mauvaise gestion du régime de protection sociale des artistes-auteurs et dans son évolution. Non seulement son refus du dialogue social est récurrent mais il a sciemment laissé l’Agessa violer le code de la sécurité sociale depuis plus de 40 ans au détriment des artistes-auteurs non affiliés, et ce, alors qu’il est en charge du contrôle de l’égalité des deux organismes sociaux des artistes-auteurs, l’Agessa et Mda-sécurité sociale (voir notre article).

      http://www.caap.asso.fr/spip.php?article597

    • Anecdote : Le « régime 170 » c’est ce qui a permis à @jacotte de faire valoir ses droits alors que sa première interlocutrice lui avait répondu très sûre d’elle : « Non madame avec votre statut vous ne pouvez pas prétendre au congé maternité » !

    • @vazy c’est pas le régime 170, mais le « régime 160 »- celui des artistes à la MDA, m’a dit l’agent de la CPAM que je viens d’avoir au tel.

      2.7. Codification du régime d’affiliation des artistes auteurs
      160 Artistes auteurs avec prestations en nature et en espèces des assurances maladie, maternité, invalidité, décès
      620 Artistes auteurs avec pension d’invalidité
      630 Artistes auteurs avec pension vieillesse

      http://caap.asso.fr/IMG/pdf/rru_artistes-auteurs_aout_2012-2.pdf

  • Aimer son père
    https://tcrouzet.com/2019/11/12/aimer-son-pere

    Nous autres #auteurs sommes d’éternels insatisfaits. Qu’on ne parle pas de nos #livres et nous nous morfondons, qu’on en parle et nous nous estimons incompris. Je me range dans les deux camps. Si certains lecteurs on saisit Mon père, ce tueur avec une lucidité bouleversante, d’autres se sont arrêtés au titre, parlant d’un père ultraviolent qui terrorisait sa famille.

    La vérité n’est pas si simple. Le paradoxe : j’ai vécu une enfance heureuse, malgré les coups de folie de mon père et la pression psychologique qu’ils exerçaient sur nous. Pour mettre les points sur les i, voici une collection de réponses, parfois redondantes, à quelques questions récurrentes qui m’ont été posées depuis la sortie du livre.

  • Prélèvement à la source : le grand casse-tête pour les #intermittents, #artistes et #auteurs - Le monde bouge - Télérama.fr
    https://www.telerama.fr/monde/prelevement-a-la-source-le-grand-casse-tete-pour-les-artistes-et-les-auteur

    Avec la nouvelle année arrivent les étrennes, les bonnes résolutions… et le nouveau système de prélèvement fiscal. Depuis ce 1er janvier 2019, tous les contribuables français sont logés à la même enseigne : leur #impôt est désormais prélevé à la source – à savoir directement sur leur revenu. Ce mode de recouvrement supprime le décalage d’un an entre la perception des revenus et leur imposition, s’adaptant aux ressources « réelles » du contribuable. Or c’est là que le bât blesse pour certains, car le dispositif est nettement moins ancré dans la réalité quand les émoluments sont irréguliers, instables et inégaux. Trois caractéristiques qui s’appliquent, justement, à beaucoup des revenus de la culture.

    Pas étonnant, donc, que les professionnels du secteur soient vent debout contre son déploiement. « L’administration fiscale se désolidarise de notre régime social, qui ne ressemble à aucun autre et va se trouver à nouveau fragilisé », déplore Samantha Bailly, présidente de la Ligue des auteurs professionnels. Pour le Syndicat national des auteurs et compositeurs (Snac) et son délégué général Emmanuel de Rengerve, « le système tel qu’il est appliqué à partir de 2019 n’est pas adapté ». Même son de cloche chez les intermittents, qui risquent de « se retrouver pénalisés chaque mois », redoute Denis Gravouil, de la CGT Spectacle. Pourquoi tant de craintes ?

  • « La thèse du ruissellement, selon laquelle plus l’offre culturelle sera riche, plus elle sera partagée par tous est illusoire »
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2018/10/26/la-these-du-ruissellement-selon-laquelle-plus-l-offre-culturelle-sera-riche-

    Les milliards investis dans les équipement de l’Etat ou l’offre numérique croissante n’y font rien : ce sont surtout les milieux aisés et cultivés qui en profitent.
    LE MONDE | 26.10.2018 à 06h37 • Mis à jour le 26.10.2018 à 09h47 | Par Michel Guerrin (rédacteur en chef au « Monde »)

    Chronique. Olivier Donnat est sociologue au ministère de la #culture. Il est un loup dans la bergerie, l’ennemi de l’intérieur, le gars qui casse le moral, fait tomber les illusions. Et les deux études qu’il vient de publier, sur le livre et la musique, ne vont pas arranger sa réputation. Le problème est que ce qu’il écrit depuis trente ans est exact. Ce qu’il a prophétisé s’est vérifié. Ce qu’il annonce est inquiétant.
    En spécialiste des pratiques culturelles, il a montré que les milliards investis par l’Etat pour construire musées, opéras, théâtres, salles de spectacle ou bibliothèques, n’ont servi qu’à un Français sur deux – aisé, diplômé, Parisien, issu d’un milieu cultivé. Ceux qui restent à la porte, souvent aux revenus modestes, s’en fichent ou pensent que cette culture axée sur les traditionnels « beaux-arts » est déconnectée de leurs envies.
    « L’excellence conduit à privilégier des créations exigeantes auxquelles les personnes les plus éloignées de la culture ne sont pas préparées »
    Ce constat, on le lit dans l’enquête sur les pratiques culturelles des Français que le ministère publie tous les dix ans. Olivier Donnat a piloté celles de 1989, 1997 et 2008. La prochaine est pour 2019, qui se fera sans lui – il part à la retraite dans deux mois.

    Le fossé se creuse
    Elle devrait être tout autant déprimante. Car ce qu’a montré notre sociologue, c’est que le fossé se creuse. La construction frénétique de musées ou de théâtres en trente ans a provoqué une forte augmentation de la fréquentation, mais ce sont les aficionados qui y vont plusieurs fois, tandis que les ouvriers et les jeunes de banlieue y vont moins.
    C’est dur à entendre, car l’Etat culturel s’est construit sur l’illusoire thèse du ruissellement : plus l’offre culturelle sera riche, plus elle sera partagée par tous. Aussi le ministère et les créateurs ont longtemps nié cette étude. « Il y a eu des tensions, se souvient Olivier Donnat. J’ai été vu comme un rabat-joie, on me disait que j’avais tort. »
    Aujourd’hui, cette dure réalité est acceptée puisque les cinq derniers ministres de la culture ont fait du combat pour la diversité des publics leur priorité. Mais Olivier Donnat a montré que dans les faits, rien n’a bougé. D’abord parce que ça se joue ailleurs, dans la cellule familiale, à l’école aussi – deux foyers d’inégalités. Mais un obstacle se trouve aussi au sein même du ministère de la culture, armé pour soutenir son offre prestigieuse, très peu pour capter un public modeste.

    Contradiction
    Olivier Donnat pointe aussi une contradiction. « Nos grands lieux culturels visent logiquement l’excellence. Sauf que l’excellence conduit à privilégier des créations exigeantes auxquelles les personnes les plus éloignées de la culture ne sont pas préparées. Parler à ces personnes est très compliqué. La Philharmonie de Paris y parvient en décloisonnant les genres musicaux. »
    Prenons le contre-pied. La France se doit d’avoir les meilleurs musées, opéras ou théâtres, tant mieux pour ceux qui aiment, et tant pis pour les autres. On ne va pas fermer ces lieux qui contribuent au prestige de la nation et dopent le tourisme. Et puis sans ces équipements, la situation serait sans doute pire. Enfin, pourquoi vouloir qu’une pièce novatrice, un film expérimental et un art contemporain pointu plaisent à tous ?
    Sauf que cette offre est financée avec de l’argent public et qu’au moment où les fractures sociales n’ont jamais été aussi fortes, une telle posture est jugée élitiste et a du mal à passer. Ajoutons qu’il existait, dans les années 1960 à 1980, un riche tissu culturel local (MJC, associations) qui, en trente ans, a été broyé sans que l’Etat bouge le petit doigt au motif qu’il n’est pas de son ressort, alors qu’en fait il le méprise. Ce réseau avait pourtant l’avantage d’offrir aux jeunes un premier contact avec la culture.
    Pour Olivier Donnat, l’avenir s’annonce noir pour le théâtre classique ou contemporain, les films français d’auteurs ou la lecture de romans
    En pot de départ, Olivier Donnat nous confie que le pire est à venir. Car les plus gros consommateurs de notre culture d’Etat sont les baby-boomers – ils ont du temps, de l’argent, lisent beaucoup, vont intensément au spectacle. Sauf qu’ils ont 60 ans et plus. « Dans dix ou vingt ans, ils ne seront plus là, et nos études montrent qu’ils ne seront pas remplacés », dit Olivier Donnat, qui annonce un avenir noir pour le #théâtre classique ou contemporain, les films français d’#auteurs ou la lecture de romans.
    Le numérique, dont les jeunes sont familiers, peut-il favoriser la #démocratisation culturelle ? Eh bien non, répond Olivier Donnat avec ses ultimes études sur « l’évolution de la diversité consommée » dans le livre et la musique (à télécharger sur le site du ministère de la culture ou sur cairn.info).
    « Le numérique produit les mêmes effets »
    L’offre en livres et en musiques a pourtant considérablement augmenté en vingt-cinq ans. Mais les ventes baissent. Et puis, qui en profite ? « Le numérique, porté par les algorithmes et les réseaux sociaux, ouvre le goût de ceux qui ont une appétence à la culture, mais ferme le goût des autres, qui, par exemple, ne regardent que des films blockbusters », explique Olivier Donnat, qui en conclut : « Le numérique produit les mêmes effets que les équipements proposés par l’Etat : ce sont les milieux aisés et cultivés qui en profitent. »
    Olivier Donnat prolonge la déprime en décryptant les ventes de livres et de musiques. Tout en haut, les heureux élus sont moins nombreux et à la qualité incertaine – best-sellers pour les livres, compilations pour les CD. Tout en bas, et c’est récent, le sociologue constate une hausse phénoménale de #livres et musiques pointus, vendus à moins de cent exemplaires ou à moins de dix exemplaires.
    Et au milieu, il y a quoi ? Des paquets d’œuvres souvent de qualité, dont les ventes sont également en baisse, noyées dans la #surproduction. Ces œuvres du « milieu » font penser aux films « du milieu », ainsi nommés quand ils étaient fragilisés, coincés entre les blockbusters et les films marginaux. Les œuvres du milieu, qui définissent une « qualité française », forment justement le cœur de cible du ministère de la culture. Elles seront demain les plus menacées. Déprimant, on vous dit.

  • Les #artistes et les #auteurs pénalisés par la hausse de la #CSG
    https://www.francemusique.fr/actualite-musicale/les-artistes-et-les-auteurs-s-inquietent-de-la-hausse-de-la-csg-37578

    La réforme de la CSG ne prend pas en compte la situation des artistes qui sont rémunérés par les droits d’auteur. Dans leur cas, l’augmentation de ce prélèvement ne pourra pas être compensée par la diminution des cotisations d’assurance chômage et leurs revenus seront diminués.

  • Authorship attribution for music: developments and challenges

    It has been a while now that the two authors of this particular academic blog have been interested in computational methods applied to authorship attribution. Until now our research has focused on texts, mostly from the Middle Ages and the XVIIth century. Given our shared scientific interest for digital musicology, one question arised: can our methods designed for textual sources apply to scores ? Finding which compositor wrote a specific piece of music seems even more tricky than finding the author of text.
    http://graal.hypotheses.org/932

    Are improvisations signatures ?
    #copyright #auteurs

  • The Ink Link | The Ink Link
    http://www.theinklink.org/fr/ink-link

    L’association The Ink Link est un réseau d’auteurs de bande dessinée engagés, souhaitant proposer leurs savoir-faire au service de causes qui leur tiennent à cœur.

    Nous pensons que le dessin, en plus d’être un outil de plaidoyer et de communication fort, peut aussi servir d’outil de dialogue communautaire.

    The Ink Link propose d’accompagner les associations et institutions à développer des documents illustrés spécialement adaptés au public ciblé. Pour cela, nous regroupons dans tous nos projets scénaristes, dessinateurs et experts avec une méthodologie adaptée.

    #bande_dessinée #auteurs #causes #associations #communication

  • Manifeste pour une écriture libre dans la lignée des Nuits Debout.
    http://www.psychee.org/blog/manifeste-pour-une-ecriture-libre-dans-la-lignee-des-nuits-debout

    Pour une majorité d’entre nous — auteurs et autrices —, le modèle proposé par les industries culturelles ne fonctionne plus. Pire, ce système censé nous protéger n’a fait qu’aggraver la situation. Prenant acte de celle-ci, il est temps de poser les bases d’une alliance et d’inventer des solutions qu’aucune institution, parti, gouvernement ou industrie ne nous apportera. Car sans une refonte complète, ce n’est pas seulement ce système qui court à sa perte : c’est la création tout entière, et avec elle celles et ceux qui la rendent possible.

    #auteurs #autrices #création

    • Si je partage l’idé(ologi)e explicite du manifeste, je m’inquiète de son incarnation. En effet il n’est fait référence aux plate-formes que dans ce cas :

      création et/ou utilisation de plateformes de crowdfunding et de mécénat (pour une œuvre seule et/ou pour soutenir un.e artiste sur la durée)

      La plate-forme n’aurait-elle que pour fonction la recherche de financement pour une marchandise particulière (création ou créatriceur). Il me semble pourtant que le but devrait être la démarchandisation de la création. Pour aller dans ce sens, je planche depuis près d’un an sur la création d’une plate-forme associative alliant des #autriceurs_latino-américain(e)s, des #traductriceurs et des #lectriceurs -je me suis même inscrit sur un mooc pour « maitriser » sql et php :-). L’idée étant de dissocier le revenu des créatriceurs de leur production - en distribuant à parts égales les revenus générés par les cotisations des lectriceurs pour accéder à l’ensemble des oeuvres - tandis que les décisions éditoriales sont prises par l’ensemble des membres (autriceurs, traductriceurs et lectriceurs) de l’association à but non-lucratif propriétaire de la plate-forme.
      Je mets beaucoup d’espoir dans ce modèle, qui me semble adapté pour toute sorte de création, bien que je ne pense pas qu’il permette à qui que ce soit de vivre de son seul clavier... du moins dans un premier temps.

      P.S : Si vous avez quoi que ce soit permettant de créer cette plate-forme (modèle de code pour la créer, idée de contrat ou de conditions d’usage pour formaliser les relations entre les membres et l’association, textes originaux latino-américains et/ou leur traduction, des idées ou des envies pour ce type d’organisation, etc.) je suis preneur.

  • #Whistleblower on Medical Research Fraud: ’Positive Results Are Better for Your Career’
    http://www.spiegel.de/international/zeitgeist/spiegel-interview-with-whistleblower-doctor-peter-wilmshurst-a-1052159.html

    SPIEGEL : In your early years as a researcher, a pharmaceutical company offered you a bribe equivalent to two years of your salary: They wanted to prevent you from publishing negative study results. Were you disappointed that you weren’t worth more?

    Peter Wilmshurst : (laughs) I was just a bit surprised to be offered any money, really. I was a very junior researcher and doctor, only 33 years old, so I didn’t know that sort of thing happened. I didn’t know that you could be offered money to conceal data.

    #pharma #corruption #corrompus #recherche #études #auteurs #fraude #carrière #médecine #médecins

  • #AuteursEnDanger : foin du débat, il faut du buzz - Les univers du livre
    https://www.actualitte.com/article/lecture-numerique/europe-contre-la-reforme-du-droit-d-auteur-l-edition-vent-debout/60491

    En somme, le SNE ne cherche pas l’information, mais le buzz, avec des recettes bien connues sur le net : provocation, messages truffés de semi-vérités, et tout ce qui peut amener les internautes à réagir – plus particulièrement ceux qui sont sensibilisés aux questions. Chose qui explique mieux des formules à l’emporte-pièce, comme de rapprocher l’eurodéputée qui fut en charge du dossier, Julia Reda, à Pablo Escobar, trafiquant de drogue colombien, qui doit avoir des milliers de morts, directes et indirectes, sur les mains. Outre le miroir aux alouettes que représente cette campagne, on peut définitivement en conclure qu’elle ne s’appuie que sur de bonnes intentions. Celles dont on a pavé l’enfer. Quant aux messages préconisés, certes, la répétition est la base de la pédagogie, mais elle peut aussi (...)

  • « Et t’as essayé de te faire éditer ? »
    http://ex-retis.com/blog/ex-retis/et-tas-essaye-de-te-faire-editer

    C’est toujours pareil. T’es en soirée, ou avec des potes à un bar, et tu rencontres un humain. Comme t’es poli, t’échange des données entre gens, histoire de se connaître et tout. Forcément, comme écrire c’est à peu près le seul truc dont t’es capable dans ta vie, ya toujours cette question qui débarque.

    « Et t’as essayé de te faire éditer ? »

    (Sous-entendu par une vraie maison d’édition, hein, genre Gallimard ou autres, pas un truc de prolo à 100 exemplaires, ça existe pas ça.)
    Summon ze dico

    Je crois qu’il faut revenir en arrière. Kessidi le Larousse à ce sujet ?

    Éditer
    Choisir, reproduire et mettre en vente l’œuvre d’un écrivain, d’un artiste (musicien, peintre, photographe, chanteur, etc.)
    Fabriquer quelque chose et s’occuper de sa diffusion

    Ce qui est marrant quand on nous pose cette question, c’est que la polysémie passe toujours à la trappe. On « se fait éditer », on « édite » jamais. La personne qui pose la question, à vrai dire, n’a pas la moindre idée de ce que peut être « éditer un texte ». Après des décennies de pratiques éditoriales, éditer est un synonyme direct de « mettre en vente un bouquin à la fnac ». Dans l’imaginaire collectif, nulles traces du long travail de mise en page, de correction, de graphisme et de diffusion nécessaire pour transformer un texte en livre. Toutes ces étapes restent dans la cuisine secrète de l’éditeur, dans le sanctuaire où il mène ses opérations mystérieuses qui feront de vous un de ces êtres d’exception, supérieur aux mortels, un Auteur.

    En gros, quand un gens me pose cette question, je traduis par « Est-ce que tu as essayé de vendre ton âme pour obtenir des super-pouvoirs ? »
    Ouais mais bon

    En général c’est à ce moment là que je suis emmerdé.

    Faut bien comprendre que pour l’humain en face de moi, être édité, c’est devenir un putain de dieu vivant. L’égal de Victor Hugo et tout. Même s’il n’a pas lu un bouquin depuis le lycée, on lui a appris à craindre et respecter les livres. Et il n’y a pas de livres sans éditeurs.

    Peu importe que les éditeurs cannibalisent l’essentiel des revenus du livre pour ne laisser à l’auteur que des miettes.

    Peu importe qu’ils impriment cent exemplaires d’un livre juste pour dire et ensuite gardent les droits dans un coin pour plus tard, empêchant l’auteur d’essayer de se trouver un nouveau moyen de diffusion. Voir même prennent des options sur l’univers et les prochains livres, empêchant donc l’auteur d’écrire quoi que ce soit à l’avenir.

    Peu importe qu’ils ne donnent jamais de nouvelles à leurs auteurs, et que certains attendent toujours de savoir combien de livres ont été vendus.

    Peu importe qu’ils utilisent le nom des auteurs pour sauvegarder leur business au détriment des auteurs eux-mêmes et des lecteurs. Et faire passer en force des législations à leur seul profit.

    Peu importe qu’ils appliquent aux livres des DRM invasifs et restrictifs qui gâchent ou rendent impossible le fait même de lire.

    Non, l’éditeur est dieu et le bouquin en rayon est son prophète. Pour le commun des mortels, il n’y a pas de possibilité d’exister dans la création littéraire sans passer par un éditeur (Et d’ailleurs, pour les responsables politiques non plus). Et comment leur reprocher ces pratiques, après tout ? L’industrie éditoriale détient un monopole (pour l’instant) à la fois économique et intellectuel, ils auraient tort de se priver.

    • Donner en lien dans cet article un étude de la scam sur les relations entre auteur·e·s et éditeur·e·s ;
      http://www.scam.fr/fr/Actualit%C3%A9s/lesdossiers/relationsauteursediteurs/Jetaimemoinonplus/tabid/363519/Default.aspx

      • Si 60 % des auteurs se déclarent satisfaits des relations avec leurs éditeurs… 40 % se disent insatisfaits, parmi eux 9% déclarent même ces relations, conflictuelles. La reddition des comptes et le versement des droits d’auteur sont souvent la raison des litiges entre les auteurs et leur(s) éditeur(s).
      • La moitié des auteurs ayant répondu témoigne de la difficulté à obtenir la reddition des comptes : 35 % ne la reçoivent qu’occasionnellement ; 16 % ne la reçoivent jamais ! Alors que l’article L. 132-13 du Code la propriété intellectuelle oblige l’éditeur à produire au moins une fois par an un état mentionnant le nombre des exemplaires vendus par l’éditeur, celui des exemplaires inutilisables ou détruits par cas fortuit ou force majeure, ainsi que le montant des redevances dues ou versées à l’auteur.
      • Quand la reddition des comptes est effective, elle n’est accompagnée qu’une fois sur deux du règlement des droits.
      • Par ailleurs, pour 38 % des auteurs, ce versement intervient entre trois et cinq mois après l’arrêté des comptes ; 37 % les obtiennent plus de six mois après. Les comptes doivent être rendus à l’auteur une fois par an. La plupart des contrats fixent la date de l’arrêté des comptes (le plus souvent le 31 décembre de chaque année) et un délai qui doit être court pour leur transmission à l’auteur (de un à trois mois). Certains contrats précisent que le règlement des droits dus à l’auteur interviendra« à partir du énième mois » suivant la date de l’arrêté des comptes. Une telle clause est inacceptable puisque l’éditeur ne s’engage pas sur une date précise de paiement. Il faut donc demander que le contrat contienne une clause du type : « Le relevé de compte et le règlement des droits correspondants seront adressés à l’auteur au plus tard le… »
      • Une fois sur deux, l’auteur doit écrire à son éditeur pour obtenir les comptes d’exploitation. Parmi ceux qui réclament : 17 % n’obtiennent cependant jamais de réponse, ou alors avec l’aide d’un avocat dans 5 % des cas. 8 % ont même été amenés à saisir les tribunaux.
      • Et lorsque les relevés de comptes parviennent aux auteurs, ceux-ci sont nombreux à ne pas les trouver clairs (44 %), ni complets (53 %). Il est vrai que 75 % ne pensent pas avoir les moyens de vérifier les informations comptables transmises par les éditeurs. Aussi, les auteurs demandent la mise en place d’un contrôle des comptes par un organisme tiers. Exploitations des oeuvres à l’étranger
      • Enfin, un quart des auteurs ont eu connaissance d’exploitation de leurs livres à l’étranger… mais sans en avoir été informés par leur éditeur.
      • Plus d’un tiers n’a jamais reçu de droits pour ces exploitations à l’étranger, seul un tiers des écrivains déclare recevoir systématiquement ces droits.

  • http://hyperbate.fr/dernier/?p=34352

    J’ai dans l’idée que cet article a déjà été signalé. J’en goûte pas mal l’ironie, moi, qui depuis des lustres et des lustres préférerait que l’on parle des droits d’éditeurs plutôt que des droits d’auteurs. On ferait cela, on serait définitivement débarrassé des éditeurs, comprenant à quel point non seulement ils ne rendent pas de très grands services aux auteurs, pas non plus aux lecteurs, mais surtout à quoi servent-ils ?

    J’aime bien aussi la capture d’écran avec la flèche du player sur la bouche de ce type bouffi de lui-même.

    • Tiens, vole ce lien en cliquant dessus uh uh : #richard_malka

      Si, sur la version anglo-saxonne de Wikipédia on peut voir les affiches des films ou les couvertures des livres, et que celles-ci sont systématiquement absentes de la version francophone de Wikipédia, c’est du fait de cette différence culturelle. En tant qu’enseignant en art, je ne peux pas montrer d’extrait d’un film sur DVD à mes étudiants sauf à faire acquérir par la médiathèque de mon école les droits spéciaux (et très élevés) pour cet usage.

    • Cette fois, on atteint un peu le fond du panier avec Richard Malka, certes scénariste de bande dessinées et avocat de #Charlie_Hebdo, mais qui restera surtout dans l’histoire des libertés publiques comme l’avocat de la société #Clearstream, qu’il a vaillamment défendue contre un seul homme, le journaliste indépendant #Denis_Robert. Il paraît que Malka se désole de la mauvaise publicité que lui a valu, auprès des journalistes, le fait de défendre Goliath contre David.

    • Merci fil, Philippe et Eric ! Le moins qu’on puisse dire c’est que c’est flou, et en fait oui, je crois qu’on peut tout faire, citer longuement si on cite les références, l’auteur le créateur, la source, le lieu. Vu la lourdeur de la justice, Il y a peu de chance que ça se finisse en procès de toutes façons.

      Le texte de Jean-Noël vient à point. Ce que j’aime le plus, c’est en même temps la force de ce qu’il dénonce (et ici je crois qu’on est à peu près tous d’accord) et la mesure de ses mots. C’est très fort de pouvoir dénoncer aussi clairement une imposture sans nécessairement tomber dans les injures grossières (souvent ça nous démange, mais je sais que c’est pas constructif). Donc bravo, moi je n’y arrive pas, surtout quand j’ai la haine. Et pour ce qui concerne Malka et Val, il y a largement de quoi avoir la haine. Et la Rage de voir Le Monde promouvoir Arnaud Leparmentier. Mais bon.

      Cette initiative me fait penser qu’il y a un fort vent de panique dans le monde de l’édition, comme il y a un fort vent de panique dans la presse « établie ». Les premiers attaquent violemment l’Internet libre, la gratuité et l’ouverture, l’accès libre en général, les seconds attaquent aussi Internet, les blogueurs et les sites alternatifs, associatifs, sans même se poser la question de leur propre médiocrité comme possible source de la désaffection des lecteurs (les lecteurs ont trouvé de l’information de meilleure qualité ailleurs, même si ça doit leur demander des effort pour agréger les sources ici et là). Ça ressemble à une tentative désespérée de récupérer le pouvoir (le contrôle ?) sur la diffusion du savoir, de la connaissance, de la littérature, etc... qu’ils sentent glisser doucement mais surement hors de leur contrôle. Je pense (j’espère) qu’ils ont perdu d’avance.

      Je pense (mais je peux me tromper) que le libre, le mouvement ouvert est plus fort et qu’à terme, c’est ce modèle qui sera suivi (j’allais dire « qui va s’imposer » mais moi, je n’ai pas tout envie d’imposer quoique ce quoi que ce soit à qui que ce soit, je souhaite que les gens choisissent ce qu’ils pensent être le mieux pour eux). C’est ce mouvement libre, la mise à disposition gratuite, cette ouverture, qui nous a permis à tous de découvrir des merveilles artistiques, musicales, littéraires, culturelles, poétiques (écouter un concert d’Allain Leprest à deux heures du mat, consulter les carnets de Paul Klee à trois heure du mat). jean-Noël l’évoque dans son billet : Au nom du droit d’auteur, des tas de merveilles ne sont pas visibles, pas disponibles.

      C’est un calcul bizarre... Ce qui nous plait quand nous avons pu lire, couter, consulter, souvent, nous l’achetons ! Il y a quelques années, j’ai rencontré une assistante de Paulo Coelho. On peut penser ce qu’on veut de l’auteur, mais il lui avait demandé de mettre l’essentiel de ses livres en accès gratuit sur Internet. Le temps qu’a duré l’expérience, il avait vendu en moyenne 40 % de plus de bouquins que la moyenne habituelle.

      Pour finir, un petit résumé de notre expérience avec visonscarto.net depuis 2006. Le blog jusqu’en 2014, puis le « vrai » site depuis 2014 a été entièrement gratuit, proposant de nombreuses cartes et analyses gratuitement. On a peut-être un peu perdu, on a peut-être été un peu pillé ici et là. Mais vous savez quoi ? on s’en fout complètement ! :) et vous savez pourquoi ? parce que ce qu’on a gagné avec ce site est infiniment plus que ce qu’on a perdu. On a globalement jamais gagné d’argent directement. Mais grâce au site, on a rencontré des artistes, des cartographes, des gens passionnants, on a tissé un formidable réseau de compétences, on a parfois été choisis pour des projets internationaux, souvent invités à donner des conférences, participer à des ateliers de cartographie dans le monde entier, s’enrichir de nouveaux savoirs, on a pu connaître et rencontrer des groupes d’artistes, débattre, d’activistes, de chercheurs avec lesquels nous échangeons et nous n’aurions jamais connu si nous n’avions pas eu Visions carto, ou pire cauchemar, si Visions carto se trouvait bien protégé derrière un méga super paywall - donc invisible au public ! La vraie valeur de l’ouverture, c’est ça.

      Nous sommes peut-être en train de vivre un tournant important dans les comportements, je pense à la solidarité avec les réfugiés malgré les discours politiques obscènes qui se poursuivent mais qui sont de moins en moins écouté, je pense à la multiplication des initiatives « ouvertes » sur internet. C’est plutôt réjouissant et ça me de donne l’espoir, j’ai envie d’y croire.

    • @reka

      C’est très fort de pouvoir dénoncer aussi clairement une imposture sans nécessairement tomber dans les injures grossières (souvent ça nous démange, mais je sais que c’est pas constructif).

      Pour ma part je trouve que c’est dommage de se priver, j’aurais plutôt tendance à appeler un peigne-cul un peigne-cul (tiens je vais créer un tag, #peigne-cul, celui-là il sera vraiment de moi)

      Pour ce qui est du monde de l’édition, de ses représentants, j’ai eu le sentiment de les croiser de nombreuses fois dans des tabes rondes pour esprits carrés, notamment à la BNF, et chaque fois je suis saisi par leur peur panique et chaque fois ce que j’entends dans les questions qu’ils s’empressent de me poser quand on, descend de l’estrade et que les mircphones sont coupés, me laisse surtout entendre qu’ils sont en train de calculer combien de temps ils vont pouvoir encore survivre et est-ce que cela tiendra jusqu’à leur retraite ?

      Pour le reste je suis un peu surpris par ton bel enthousiasme, que je trouve très aimable, agréable à entendre mais pas très réaliste, quand il me semble au contraire que les directions générales que l’on fait prendre à internet ne sont pas très prometteuses.

    • @philippe_de_jonckheere oui, mais le problème difficile c’est de le faire sans tomber dans la caricature pathétique popularisée à l’époque par le Plan B feu PLPL qui était bien nulle et complètement destructrice. Et ce n’est pas ça que je vise (la destruction) mais plutôt la construction de quelque chose. Et c’est pour ça que je suis optimiste car je suis convaincu qu’on peut s’organiser pour faire quelque chose de beau (et d’ouvert !)...

    • Tiens, pour participer quand même un peu :

      Droit de courte citation — Wikipédia
      https://fr.wikipedia.org/wiki/Droit_de_courte_citation#Cas_des_.C5.93uvres_litt.C3.A9raires

      Le cas de site comme Google ou Amazon est intéressant. Ces sites permettent aux internautes de consulter de courts extraits d’œuvres littéraires. Si ces plateformes exercent le droit de courte citation d’une œuvre dans le but d’informer le public, aucune autorisation de l’auteur n’est nécessaire. En revanche, si le caractère commercial du site fait que la citation relève plus d’une incitation à acheter l’œuvre que d’une information au public, alors une autorisation devra être demandée à l’auteur.

      Il n’y a que moi qui trouve absconse l’idée qu’il faille demander à l’auteur pour inciter le public à acheter son œuvre ? Ou je n’ai rien compris… ?

  • « Seuls, les #auteurs sont comme le grain de blé sous la meule… » | Laure Limongi
    http://laurelimongi.com/2015/03/03/e-grain-de-ble-sous-la-meule

    C’est tout simple : si la vie devient intenable pour les auteurs, eh bien de #livres, il n’y aura plus. Des produits se faisant passer pour tel, peut-être ; mais plus de livres. Ceux qui ne se pensent pas concernés aujourd’hui, bénéficiant de confortables droits d’auteur, le seront de toute façon un jour ou l’autre : dans une #économie dont la base est ainsi attaquée, le sommet finit toujours par vaciller et tomber de très haut…

  • « Ce livre intitulé : "La gratuité, c’est le vol. 2015, la fin du droit d’auteur ?" sera distribué gratuitement dans les librairies le 10 septembre. [...] "Sur les risques que la gratuité débridée fait peser sur la liberté des lecteurs et l’offre culturelle. Il signe une critique documentée et précise de la régression démocratique proposée par l’étonnante association du Parti des Pirates avec les géants du web." »

    http://www.idboox.com/economie-du-livre/un-livre-sur-la-defense-du-droit-dauteur-distribue-gratuitement

    SeenThis, c’est de la « gratuité débridée » ?

    #gratuité #ayants_tous_les_droits #parti_pirate #licences_libres #communs #droit_auteur