#auto-gestion

  • Coop ou pas coop de trouver une alternative à la grande distribution ?

    Un #magasin sans client, sans salarié, sans marge, sans contrôle, sans espace de pouvoir où la confiance règne vous y croyez ? Difficile, tant le modèle et les valeurs de la grande distribution, et plus largement capitalistes et bourgeoises ont façonnés nos habitus. Néanmoins, parmi nous certains cherchent l’alternative : supermarchés coopératifs, collaboratifs, épiceries participatives, citoyennes, etc. Des alternatives qui pourtant reprennent nombre des promesses de la grande distribution et de ses valeurs. Les épiceries “autogérées”, “libres” ou encore en “gestion directe” tranchent dans ce paysage. Lieux d’apprentissage de nouvelles habitudes, de remise en cause frontale du pouvoir pyramidal et pseudo-horizontal. Ce modèle sera évidemment à dépasser après la révolution, mais d’ici-là il fait figure de favori pour une #émancipation collective et individuelle.

    Le supermarché : une #utopie_capitaliste désirable pour les tenants de la croyance au mérite

    Le supermarché est le modèle hégémonique de #distribution_alimentaire. #Modèle apparu seulement en 1961 en région parisienne il s’est imposé en quelques décennies en colonisant nos vies, nos corps, nos désirs et nos paysages. Cette utopie capitaliste est devenue réalité à coup de #propagande mais également d’adhésion résonnant toujours avec les promesses de l’époque : travaille, obéis, consomme ; triptyque infernal où le 3e pilier permet l’acceptation voire l’adhésion aux deux autres à la mesure du mérite individuel fantasmé.

    Malgré le succès et l’hégémonie de ce modèle, il a parallèlement toujours suscité du rejet : son ambiance aseptisée et criarde, industrielle et déshumanisante, la relation de prédation sur les fournisseurs et les délocalisations qui en découlent, sa privatisation par les bourgeois, la volonté de manipuler pour faire acheter plus ou plus différenciant et cher, le greenwashing (le fait de servir de l’écologie de manière opportuniste pour des raisons commerciales), etc., tout ceci alimente les critiques et le rejet chez une frange de la population pour qui la recherche d’alternative devient motrice.

    C’est donc contre ce modèle que se (re)créent des #alternatives se réclamant d’une démarche plus démocratique, plus inclusive, ou de réappropriation par le citoyen… Or, ces alternatives se réalisent en partant du #modèle_dominant, jouent sur son terrain selon ses règles et finalement tendent à reproduire souvent coûte que coûte, parfois inconsciemment, les promesses et les côtés désirables du supermarché.
    Comme le dit Alain Accardo dans De Notre Servitude Involontaire “ce qu’il faut se résoudre à remettre en question – et c’est sans doute la pire difficulté dans la lutte contre le système capitaliste -, c’est l’#art_de_vivre qu’il a rendu possible et désirable aux yeux du plus grand nombre.”
    Le supermarché “coopératif”, l’épicerie participative : des pseudo alternatives au discours trompeur

    Un supermarché dit “coopératif” est… un supermarché ! Le projet est de reproduire la promesse mais en supprimant la part dévolue habituellement aux bourgeois : l’appellation “coopératif” fait référence à la structure juridique où les #salariés ont le #pouvoir et ne reversent pas de dividende à des actionnaires. Mais les salariés ont tendance à se comporter collectivement comme un bourgeois propriétaire d’un “moyen de production” et le recrutement est souvent affinitaire : un bourgeois à plusieurs. La valeur captée sur le #travail_bénévole est redistribuée essentiellement à quelques salariés. Dans ce type de supermarché, les consommateurs doivent être sociétaires et “donner” du temps pour faire tourner la boutique, en plus du travail salarié qui y a lieu. Cette “#coopération” ou “#participation” ou “#collaboration” c’est 3h de travail obligatoire tous les mois sous peine de sanctions (contrôles à l’entrée du magasin pour éventuellement vous en interdire l’accès). Ces heures obligatoires sont cyniquement là pour créer un attachement des #bénévoles au supermarché, comme l’explique aux futurs lanceurs de projet le fondateur de Park Slope Food le supermarché New-Yorkais qui a inspiré tous les autres. Dans le documentaire FoodCoop réalisé par le fondateur de la Louve pour promouvoir ce modèle :”Si vous demandez à quelqu’un l’une des choses les plus précieuses de sa vie, c’est-à-dire un peu de son temps sur terre (…), la connexion est établie.”

    L’autre spécificité de ce modèle est l’#assemblée_générale annuelle pour la #démocratie, guère mobilisatrice et non propice à la délibération collective. Pour information, La Louve en 2021 obtient, par voie électronique 449 participations à son AG pour plus de 4000 membres, soit 11%. Presque trois fois moins avant la mise en place de cette solution, en 2019 : 188 présents et représentés soit 4,7%. À Scopeli l’AG se tiendra en 2022 avec 208 sur 2600 membres, soit 8% et enfin à la Cagette sur 3200 membres actifs il y aura 143 présents et 119 représentés soit 8,2%

    Pour le reste, vous ne serez pas dépaysés, votre parcours ressemblera à celui dans un supermarché traditionnel. Bien loin des promesses de solidarité, de convivialité, de résistance qui n’ont su aboutir. Les militants voient de plus en plus clairement les impasses de ce modèle mais il fleurit néanmoins dans de nouvelles grandes villes, souvent récupéré comme plan de carrière par des entrepreneurs de l’#ESS qui y voient l’occasion de se créer un poste à terme ou de développer un business model autour de la vente de logiciel de gestion d’épicerie en utilisant ce souhait de milliers de gens de trouver une alternative à la grande distribution.

    #La_Louve, le premier supermarché de ce genre, a ouvert à Paris en 2016. Plus de 4000 membres, pour plus d’1,5 million d’euros d’investissement au départ, 3 années de lancement et 7,7 millions de chiffre d’affaires en 2021. À la création il revendiquait des produits moins chers, de fonctionner ensemble autrement, ne pas verser de dividende et de choisir ses produits. Cette dernière est toujours mise en avant sur la page d’accueil de leur site web : “Nous n’étions pas satisfaits de l’offre alimentaire qui nous était proposée, alors nous avons décidé de créer notre propre supermarché.” L’ambition est faible et le bilan moins flatteur encore : vous retrouverez la plupart des produits présents dans les grandes enseignes (loin derrière la spécificité d’une Biocoop, c’est pour dire…), à des #prix toujours relativement élevés (application d’un taux de 20% de marge).

    À plus petite échelle existent les épiceries “participatives”. La filiation avec le #supermarché_collaboratif est directe, avec d’une cinquantaine à quelques centaines de personnes. Elles ne peuvent généralement pas soutenir de #salariat et amènent des relations moins impersonnelles grâce à leur taille “plus humaine”. Pour autant, certaines épiceries sont des tremplins vers le modèle de supermarché et de création d’emploi pour les initiateurs. Il en existe donc avec salariés. Les marges, selon la motivation à la croissance varient entre 0 et 30%.

    #MonEpi, startup et marque leader sur un segment de marché qu’ils s’efforcent de créer, souhaite faire tourner son “modèle économique” en margeant sur les producteurs (marges arrières de 3% sur les producteurs qui font annuellement plus de 10 000 euros via la plateforme). Ce modèle très conforme aux idées du moment est largement subventionné et soutenu par des collectivités rurales ou d’autres acteurs de l’ESS et de la start-up nation comme Bouge ton Coq qui propose de partager vos données avec Airbnb lorsque vous souhaitez en savoir plus sur les épiceries, surfant sur la “transition” ou la “résilience”.

    Pour attirer le citoyen dynamique, on utilise un discours confus voire trompeur. Le fondateur de MonEpi vante volontiers un modèle “autogéré”, sans #hiérarchie, sans chef : “On a enlevé le pouvoir et le profit” . L’informatique serait, en plus d’être incontournable (“pour faire ce que l’on ne saurait pas faire autrement”), salvatrice car elle réduit les espaces de pouvoir en prenant les décisions complexes à la place des humains. Pourtant cette gestion informatisée met toutes les fonctions dans les mains de quelques sachant, le tout centralisé par la SAS MonEpi. De surcroit, ces épiceries se dotent généralement (et sont incitées à le faire via les modèles de statut fournis par MonEpi) d’une #organisation pyramidale où le simple membre “participe” obligatoirement à 2-3h de travail par mois tandis que la plupart des décisions sont prises par un bureau ou autre “comité de pilotage”, secondé par des commissions permanentes sur des sujets précis (hygiène, choix des produits, accès au local, etc.). Dans certains collectifs, le fait de participer à ces prises de décision dispense du travail obligatoire d’intendance qui incombe aux simples membres…

    Pour finir, nous pouvons nous demander si ces initiatives ne produisent pas des effets plus insidieux encore, comme la possibilité pour la sous-bourgeoisie qui se pense de gauche de se différencier à bon compte : un lieu d’entre-soi privilégié où on te vend, en plus de tes produits, de l’engagement citoyen bas de gamme, une sorte d’ubérisation de la BA citoyenne, où beaucoup semblent se satisfaire d’un énième avatar de la consom’action en se persuadant de lutter contre la grande distribution. De plus, bien que cela soit inconscient ou de bonne foi chez certains, nous observons dans les discours de nombre de ces initiatives ce que l’on pourrait appeler de l’#autogestion-washing, où les #inégalités_de_pouvoir sont masqués derrière des mots-clés et des slogans (Cf. “Le test de l’Autogestion” en fin d’article).

    L’enfer est souvent pavé de bonnes intentions. Et on pourrait s’en contenter et même y adhérer faute de mieux. Mais ne peut-on pas s’interroger sur les raisons de poursuivre dans des voies qui ont clairement démontré leurs limites alors même qu’un modèle semble apporter des réponses ?

    L’épicerie autogérée et autogouvernée / libre : une #utopie_libertaire qui a fait ses preuves

    Parfois nommé épicerie autogérée, #coopérative_alimentaire_autogérée, #épicerie_libre ou encore #épicerie_en_gestion_directe, ce modèle de #commun rompt nettement avec nombre des logiques décrites précédemment. Il est hélas largement invisibilisé par la communication des modèles sus-nommés et paradoxalement par son caractère incroyable au sens premier du terme : ça n’est pas croyable, ça remet en question trop de pratiques culturelles, il est difficile d’en tirer un bénéfice personnel, c’est trop beau pour être vrai…Car de loin, cela ressemble à une épicerie, il y a bien des produits en rayon mais ce n’est pas un commerce, c’est un commun basé sur l’#égalité et la #confiance. L’autogestion dont il est question ici se rapproche de sa définition : la suppression de toute distinction entre dirigeants et dirigés.

    Mais commençons par du concret ? À #Cocoricoop , épicerie autogérée à Villers-Cotterêts (02), toute personne qui le souhaite peut devenir membre, moyennant une participation libre aux frais annuels (en moyenne 45€ par foyer couvrant loyer, assurance, banque, électricité) et le pré-paiement de ses futures courses (le 1er versement est en général compris entre 50€ et 150€, montant qui est reporté au crédit d’une fiche individuelle de compte). À partir de là, chacun.e a accès aux clés, au local 24h/24 et 7 jours/7, à la trésorerie et peut passer commande seul ou à plusieurs. Les 120 foyers membres actuels peuvent venir faire leurs courses pendant et hors des permanences. Ces permanences sont tenues par d’autres membres, bénévolement, sans obligation. Sur place, des étagères de diverses formes et tailles, de récup ou construites sur place sont alignées contre les murs et plus ou moins généreusement remplies de produits. On y fait ses courses, pèse ses aliments si besoin puis on se dirige vers la caisse… Pour constater qu’il n’y en a pas. Il faut sortir une calculatrice et calculer soi-même le montant de ses courses. Puis, ouvrir le classeur contenant sa fiche personnelle de suivi et déduire ce montant de son solde (somme des pré-paiements moins somme des achats). Personne ne surveille par dessus son épaule, la confiance règne.

    Côté “courses”, c’est aussi simple que cela, mais on peut y ajouter tout un tas d’étapes, comme discuter, accueillir un nouveau membre, récupérer une débroussailleuse, participer à un atelier banderoles pour la prochaine manif (etc.). Qu’en est-il de l’organisation et l’approvisionnement ?

    Ce modèle de #commun dont la forme épicerie est le prétexte, cherche avant tout, à instituer fondamentalement et structurellement au sein d’un collectif les règles établissant une égalité politique réelle. Toutes les personnes ont le droit de décider et prendre toutes les initiatives qu’elles souhaitent. “#Chez_Louise” dans le Périgord (Les Salles-Lavauguyon, 87) ou encore à #Dionycoop (St-Denis, 93), comme dans toutes les épiceries libres, tout le monde peut, sans consultation ou délibération, décider d’une permanence, réorganiser le local, organiser une soirée, etc. Mieux encore, toute personne est de la même manière légitime pour passer commande au nom du collectif en engageant les fonds disponibles dans la trésorerie commune auprès de tout fournisseur ou distributeur de son choix. La trésorerie est constituée de la somme des dépôts de chaque membre. Les membres sont incités à laisser immobilisé sur leur fiche individuelle une partie de leurs dépôts. Au #Champ_Libre (Preuilly-Sur-Claise, 37), 85 membres disposent de dépôts moyens de 40-50€ permettant de remplir les étagères de 3500€ selon l’adage, “les dépôts font les stocks”. La personne qui passe la commande s’assure que les produits arrivent à bon port et peut faire appel pour cela au collectif.

    D’une manière générale, les décisions n’ont pas à être prises collectivement mais chacun.e peut solliciter des avis.

    Côté finances, à #Haricocoop (Soissons, 02), quelques règles de bonne gestion ont été instituées. Une #créditomancienne (personne qui lit dans les comptes bancaires) vérifie que le compte est toujours en positif et un “arroseur” paye les factures. La “crédito” n’a aucun droit de regard sur les prises de décision individuelle, elle peut seulement mettre en attente une commande si la trésorerie est insuffisante. Il n’y a pas de bon ou de mauvais arroseur : il voit une facture, il paye. Une autre personne enfin vérifie que chacun a payé une participation annuelle aux frais, sans juger du montant. Ces rôles et d’une manière générale, toute tâche, tournent, par tirage au sort, tous les ans afin d’éviter l’effet “fonction” et impliquer de nouvelles personnes.

    Tout repose donc sur les libres initiatives des membres, sans obligations : “ce qui sera fait sera fait, ce qui ne sera pas fait ne sera pas fait”. Ainsi, si des besoins apparaissent, toute personne peut se saisir de la chose et tenter d’y apporter une réponse. Le corolaire étant que si personne ne décide d’agir alors rien ne sera fait et les rayons pourraient être vides, le local fermé, les produits dans les cartons, (etc.). Il devient naturel d’accepter ces ‘manques’ s’il se produisent, comme conséquence de notre inaction collective et individuelle ou l’émanation de notre niveau d’exigence du moment.

    Toute personne peut décider et faire, mais… osera-t-elle ? L’épicerie libre ne cherche pas à proposer de beaux rayons, tous les produits, un maximum de membres et de chiffre d’affaires, contrairement à ce qui peut être mis en avant par d’autres initiatives. Certes cela peut se produire mais comme une simple conséquence, si la gestion directe et le commun sont bien institués ou que cela correspond au niveau d’exigence du groupe. C’est à l’aune du sentiment de #légitimité, que chacun s’empare du pouvoir de décider, de faire, d’expérimenter ou non, que se mesure selon nous, le succès d’une épicerie de ce type. La pierre angulaire de ces initiatives d’épiceries libres et autogouvernées repose sur la conscience et la volonté d’instituer un commun en le soulageant de tous les espaces de pouvoir que l’on rencontre habituellement, sans lequel l’émancipation s’avèrera mensongère ou élitiste. Une méfiance vis-à-vis de certains de nos réflexes culturels est de mise afin de “s’affranchir de deux fléaux également abominables : l’habitude d’obéir et le désir de commander.” (Manuel Gonzáles Prada) .

    L’autogestion, l’#autogouvernement, la gestion directe, est une pratique humaine qui a l’air utopique parce que marginalisée ou réprimée dans notre société : nous apprenons pendant toute notre vie à fonctionner de manière autoritaire, individualiste et capitaliste. Aussi, l’autogestion de l’épicerie ne pourra que bénéficier d’une vigilance de chaque instant de chacun et chacune et d’une modestie vis-à-vis de cette pratique collective et individuelle. Autrement, parce que les habitudes culturelles de domination/soumission reviennent au galop, le modèle risque de basculer vers l’épicerie participative par exemple. Il convient donc de se poser la question de “qu’est-ce qui en moi/nous a déjà été “acheté”, approprié par le système, et fait de moi/nous un complice qui s’ignore ?” ^9 (ACCARDO) et qui pourrait mettre à mal ce bien commun.

    S’affranchir de nos habitus capitalistes ne vient pas sans effort. Ce modèle-là ne fait pas mine de les ignorer, ni d’ignorer le pouvoir qu’ont les structures et les institutions pour conditionner nos comportements. C’est ainsi qu’il institue des “règles du jeu” particulières pour nous soutenir dans notre quête de #confiance_mutuelle et d’#égalité_politique. Elles se résument ainsi :

    Ce modèle d’épicerie libre diffère ainsi très largement des modèles que nous avons pu voir plus tôt. Là où la Louve cherche l’attachement via la contrainte, les épiceries autogérées cherchent l’#appropriation et l’émancipation par ses membres en leur donnant toutes les cartes. Nous soulignons ci-dessous quelques unes de ces différences majeures :

    Peut-on trouver une alternative vraiment anticapitaliste de distribution alimentaire ?

    Reste que quelque soit le modèle, il s’insère parfaitement dans la #société_de_consommation, parlementant avec les distributeurs et fournisseurs. Il ne remet pas en cause frontalement la logique de l’#économie_libérale qui a crée une séparation entre #consommateur et #producteur, qui donne une valeur comptable aux personnes et justifie les inégalités d’accès aux ressources sur l’échelle de la croyance au mérite. Il ne règle pas non plus par magie les oppressions systémiques.

    Ainsi, tout libertaire qu’il soit, ce modèle d’épicerie libre pourrait quand même n’être qu’un énième moyen de distinction sociale petit-bourgeois et ce, même si une épicerie de ce type a ouvert dans un des quartiers les plus défavorisés du département de l’Aisne (réservée aux personnes du quartier qui s’autogouvernent) et que ce modèle génère très peu de barrière à l’entrée (peu d’administratif, peu d’informatique,…).

    On pourrait aussi légitimement se poser la question de la priorité à créer ce type d’épicerie par rapport à toutes les choses militantes que l’on a besoin de mettre en place ou des luttes quotidiennes à mener. Mais nous avons besoin de lieux d’émancipation qui ne recréent pas sans cesse notre soumission aux logiques bourgeoises et à leurs intérêts et institutions. Une telle épicerie permet d’apprendre à mieux s’organiser collectivement en diminuant notre dépendance aux magasins capitalistes pour s’approvisionner (y compris sur le non alimentaire). C’est d’autant plus valable en période de grève puisqu’on a tendance à enrichir le supermarché à chaque barbecue ou pour approvisionner nos cantines et nos moyens de lutte.

    Au-delà de l’intérêt organisationnel, c’est un modèle de commun qui remet en question concrètement et quotidiennement les promesses et les croyances liées à la grande distribution. C’est très simple et très rapide à monter. Aucune raison de s’en priver d’ici la révolution !
    Le Test de l’Autogestion : un outil rapide et puissant pour tester les organisations qui s’en réclament

    À la manière du test de Bechdel qui permet en trois critères de mettre en lumière la sous-représentation des femmes et la sur-représentation des hommes dans des films, nous vous proposons un nouvel outil pour dénicher les embuscades tendues par l’autogestion-washing, en toute simplicité : “le test de l’Autogestion” :

    Les critères sont :

    - Pas d’AGs ;

    - Pas de salarié ;

    - Pas de gestion informatisée.

    Ces 3 critères ne sont pas respectés ? Le collectif ou l’organisme n’est pas autogéré.

    Il les coche tous ? C’est prometteur, vous tenez peut être là une initiative sans donneur d’ordre individuel ni collectif, humain comme machine ! Attention, le test de l’autogestion permet d’éliminer la plupart des faux prétendants au titre, mais il n’est pas une garantie à 100% d’un modèle autogéré, il faudra pousser l’analyse plus loin. Comme le test de Bechdel ne vous garantit pas un film respectant l’égalité femme-homme.

    Il faut parfois adapter les termes, peut être le collectif testé n’a pas d’Assemblée Générale mais est doté de Réunions de pilotage, n’a pas de salarié mais des services civiques, n’a pas de bureau mais des commissions/groupe de travail permanents, n’a pas de logiciel informatique de gestion mais les documents de gestion ne sont pas accessibles sur place ?
    Pour aller plus loin :

    Le collectif Cooplib fait un travail de documentation de ce modèle de commun et d’autogestion. Ses membres accompagnent de manière militante les personnes ou collectifs qui veulent se lancer (= gratuit).

    Sur Cooplib.fr, vous trouverez des informations et des documents plus détaillés :

    – La brochure Cocoricoop

    – Un modèle de Statuts associatif adapté à l’autogestion

    – La carte des épiceries autogérées

    – Le Référentiel (règles du jeu détaillées)

    – Le manuel d’autogestion appliqué aux épiceries est en cours d’édition et en précommande sur Hello Asso

    Ces outils sont adaptés à la situation particulière des épiceries mais ils sont transposables au moins en partie à la plupart de nos autres projets militants qui se voudraient vraiment autogérés (bar, librairie, laverie, cantine, camping,…). Pour des expérimentations plus techniques (ex : garage, ferme, festival,…), une montée en compétence des membres semble nécessaire.

    D’autres ressources :

    – Quelques capsules vidéos : http://fede-coop.org/faq-en-videos

    – “Les consommateurs ouvrent leur épiceries, quel modèle choisir pour votre ville ou votre village ?”, les éditions libertaires.

    https://www.frustrationmagazine.fr/coop-grande-distribution
    #alternative #grande_distribution #supermarchés #capitalisme #épiceries #auto-gestion #autogestion #gestion_directe #distribution_alimentaire

    sur seenthis :
    https://seenthis.net/messages/1014023

  • Le fabbriche agli operai, un’utopia possibile?
    https://www.balcanicaucaso.org/aree/Kosovo/Le-fabbriche-agli-operai-un-utopia-possibile-220634

    «Le fabbriche agli operai» è il titolo del documentario del regista croato Srđan Kovačević, vincitore al Dokufest di Prizren del premio per il miglior documentario nei Balcani. Il film ripercorre la storica battaglia degli operai per l’autogestione della fabbrica ITAS, fino alla attuale difficile sopravvivenza della fabbrica stessa

  • Prison N°5

    À travers le récit de son #emprisonnement en #Turquie, #Zehra_Dogan, journaliste et artiste, parle de l’histoire et de l’oppression du peuple kurde, mais aussi de solidarité et de résistance de toutes ces femmes enfermées.
    Ce livre est le fruit d’une détermination, transformant un emprisonnement en une résistance. Zehra Dogan, artiste kurde condamnée pour un dessin et une information qu’elle a relayés, fut jetée dans la prison n°5 de Diyarbakir, en Turquie. Elle nous immerge dans son quotidien carcéral. Découvrir le passé de ce haut lieu de persécutions et de résistances, c’est connaître la lutte du peuple kurde.

    https://www.editions-delcourt.fr/bd/series/serie-prison-n-5/album-prison-n-5
    #BD #bande_dessinée #livre

    #Kurdes #résistance #auto-gestion #syndrome_de_Nusaybin #Kurdistan_turc #guerre #violence #armée_turque #couvre-feu #destruction #Sur #massacres #Cizre #Silopi #villes #PKK #Öcalan #révolte_de_Dersim #révolte_de_Kocgiri #révolte_de_Koçgiri #Cheikh_Saïd #torture #terrorisme #Kenan_Evren #Esat_Oktay_Yildray #assimilation #quartier_35 #Osman_Aydin #résistance #uniforme #tenue_unique #Sakine_Causiz #impunité #discriminations #exil_forcé #IDPs #déplacées_internes #identité #langue #exploitation #enlèvements #enlèvements #Hasan_Ocak #Mères_du_Samedi #montagne #guérilla #Kurdistan #Mères_de_la_paix #paix #violences_policières #ring_bleu #prison_de_Tarse #enfants #femmes

    (BD très très dure, mais un document historique incroyable)

  • En Grèce, l’usine de savons écolos grandit sans patron
    https://reporterre.net/En-Grece-l-usine-de-savons-ecolos-grandit-sans-patron

    « Il y a de la feta, de l’ouzo, du pain… Mangez avec nous ! » Il est 13 h 30 à Thessalonique, dans le nord de la Grèce, et c’est la fin de la journée de travail pour les ouvrières et ouvriers de l’usine VioMe [1]. Comme tous les jours, ils se retrouvent autour d’une grande table devant l’usine, discutent, boivent et mangent avant de rentrer chez eux. Leur histoire est un conte anticapitaliste que les milieux militants grecs aiment à raconter et qui inspire de nombreuses luttes.

    #travail #auto-gestion #grèce #thessalonique #écologie # savon

  • A #Gap, l’ambition d’un lieu de vie autogéré avec des migrants

    Après l’expulsion de la maison #Cezanne en 2018, puis du #Cesai en aout dernier, le lieu « 3Chez_Roger » est ouvert à la fin de l’été. Ici à Gap, à quelques dizaines de kilomètres de Briançon et de la frontière italienne, on est sur la route de l’exil, une des dernières étapes avant Marseille ou Paris. Et pourtant ils sont quelques uns, venant principalement d’Afrique de l’Ouest, à s’arrêter ici dans la préfecture des Hautes Alpes.

    https://radioparleur.net/2020/12/14/chez-roger-gap-route-exil-migrants-solidarite
    #auto-gestion #autogestion #asile #migrations #réfugiés #solidarité #Hautes-Alpes #frontière_sud-alpine #France #Alpes #hébergement #logement

    ping @isskein @karine4

  • #Pikpa... la mort annoncée d’une #utopie

    Ce n’est pas un lundi ordinaire en Grèce. Alors que tous les médias sont braqués sur l’annonce des peines encourues par les membres de l’Aube Dorée, PIKPA, le dernier #camp_ouvert pour l’accueil des migrants ferme ses portes, forcé par le gouvernement. Et ses quelques cent résidents du moment seront envoyés à Moria, ou à ce qu’il en reste. Pourquoi Pikpa dérange tant ?

    Le taxi me dépose sur la route côtière à mi-chemin entre Mytilène et l’aéroport, en face d’un hôtel désaffecté. J’avance sur un petit chemin qui s’enfonce dans la forêt de pin et suis rapidement devant le portail de Pikpa. Nous sommes fin juin 2014 et il fait déjà bien chaud à Lesvos. Je cherche #Efi_Latsoudi, l’une des responsables de Pikpa qu’on m’a recommandé de voir à Athènes. Quelqu’un me montre une femme d’une quarantaine d’années du doigt, mais il me faudra presque une heure avant de pouvoir lui parler, tellement elle est sollicitée. Adultes, enfants, volontaires, migrants, tout le monde à quelque chose à lui demander et Efi réponde patiemment à toutes les questions. Je lui explique mon projet de film pour lequel je fais des repérages et elle me pose des questions. A peine a-t-elle appris que je suis iranienne qu’elle me demande si je veux bien aller parler à O. un jeune iranien, qu’elle a réussi à sauver de l’enfer de #Moria. Parce qu’il s’agit de ça. Chaque migrant accueilli à Pikpa est un de moins dans l’enfer de Moria. O. est tellement traumatisé qu’il se méfie de tout, au point même de refuser de parler le persan. C’est un jeune homme grand et fin, avec une étrange allure : mi barbu, mi rasé, mi brun, mi blond, au regard vif et fuyant. Tout en lui est un cri pour affirmer sa différence. Il m’a fallu du temps avant de gagner sa confiance et basculer peu à peu de l’anglais vers le persan. A Pikpa, on avait réussi à lui offrir des cours d’Anglais, de dessin et un suivi psychologique. C’était le premier d’une longue liste de migrants, fragiles et remarquables, que j’ai rencontré à Pikpa à mesure de mes visites.

    La fois d’après, quelques mois plus tard, lorsque je franchis le portail, je trouve tout le monde en larmes. La raison : l’émoi d’une femme syrienne dont le fils de vingt ans alors à Damas, devait être opéré d’urgence, mais bloquée par manque de fonds. Pendant quelques heures, on a remué ciel et terre pour trouver les quelques centaines d’euros manquant et les envoyer par Western Union. Je me souviendrai toujours du visage d’Efi, du traducteur palestinien et des autres membres du bureau de Pikpa qui ayant reçu la nouvelle de la réussite de l’opération, éclatent de nouveau en larmes. Ça n’est jamais fini, disent-ils, jamais... Et c’est vrai. Les malheurs des migrants qui arrivent chaque jour semble ne jamais tarir.

    Une autre fois, ce sera un jeune afghan mutique qui retient mon attention. Il a l’air différent des autres résidents de Pikpa, semble appartenir à un autre espace-temps. J’engage la conversation et j’apprends qu’il vit à Paris depuis dix ans a déjà obtenu l’asile politique en France, mais qu’il reste à Pikpa le temps que le résultat de son test ADN arrive. Lequel prouverait son lien de parenté avec son jeune frère, noyé pendant la traversée. Je dois ramener son corps en Afghanistan, pour que ma mère puisse accepter sa mort.

    L’un des derniers miraculés de Pikpa : A. un petit afghan de cinq ans, ayant arrêté de parler après les traumatismes subis pendant la traversée, puis à Moria. Lorsque je rencontre sa mère en août 2020, ils sont à Moria depuis un mois et le petit ne communique qu’en produisant des sons inintelligibles. Je les revois mi-septembre, quand je retourne à Mytilène après l’incendie de Moria. Le petit a commencé une thérapie depuis peu et prononce déjà quelques mots en me montrant fièrement le sac à dos que tous les enfants de Pikpa ont reçu pour la rentrée des classes.

    Les petites cabanes en bois, les murs des bâtiments communs couverts de peinture d’enfant et les petits maraîchers cultivés par les réfugiés, le terrain de jeu des enfants entouré de pins, le lieu aspire un tel calme qu’on a juste envie d’y rester.

    Combien de personnes y ont retrouvé le sommeil et le calme perdus à Moria ou sur les routes sinueuses d’une migration hasardeuse vers l’Europe ?

    Ancienne #colonie_de_vacances pour enfants handicapés transformée en lieu d’accueil destinés aux migrants fragiles, Pikpa fonctionne avec des dons privés et l’aide des volontaires. Pikpa a accueilli, malgré sa petite taille, plus de 30000 personnes depuis sa création.

    La date de fermeture annoncée par le ministre grec de l’asile et de l’immigration, M. Mitarakis : fixée au 30 octobre initialement, a été avancée au 15, puis au 12 octobre. C’est donc aujourd’hui que Pikpa fermera ses portes et ses habitants seront renvoyés à Moria.

    Étrangement, c’est aussi le jour tant attendu de l’annonce des verdicts du procès de l’Aube Dorée sur laquelle tous les médias grecs sont braqués pour des raisons évidentes.

    Les résidents de Pikpa ont déjà ramassé le peu de bien qu’ils possèdent depuis vendredi. Les adultes tentent de garder leur calme mais les enfants ne peuvent pas cacher leur désespoir. K. une femme afghane, mère de deux enfants, me dit que son fils de neuf ans Omid (prénom qui signifie espoir en persan) lui a dit hier, plutôt mourir que de retourner à Moria.

    Au-delà du sort des résidents de Pikpa, pour qui le retour potentiel à Moria représente le cauchemar absolu, reste à savoir si c’est l’existence même d’un lieu d’accueil utopique des migrants, alors qu’on en manque si cruellement, n’est pas ce qui dérange le plus le gouvernement grec.

    Sauvons la dignité des migrants, sauvons Pikpa !

    #SAVEDIGNITY #SAVEPIKPA

    PS. Deux jours de sursis ont été accordés à Pikpa qui prend fin demain. L’équipe se bat comme elle peut. A suivre...

    https://blogs.mediapart.fr/moineau-persan/blog/121020/pikpa-la-mort-annoncee-dune-utopie
    #réfugiés #asile #migrations #camps #Grèce #accueil #Lesbos

    • Grèce : les autorités évacuent le PIKPA, centre pour réfugiés vulnérables à Lesbos

      Les autorités grecques ont commencé jeudi 29 octobre à évacuer le PIKPA, qui a accueilli plus de 30 000 réfugiés vulnérables depuis 2012. Les ONG s’inquiètent de la décision du gouvernement conservateur de regrouper tous les migrants dans une même structure semi-fermée aux conditions de vie difficiles.

      Le PIKPA était un « havre de paix » à Lesbos, dans un environnement de plus en plus hostile aux demandeurs d’asile. Située à 7 km de la capitale de l’île, cette ancienne colonie de vacances transformée en centre d’accueil pour les réfugiés les plus vulnérables en 2012 avait depuis reçu plus de 30 000 réfugiés, des femmes seules, des enfants, des personnes à mobilité réduite, des personnes LGBT et des mineurs non-accompagnés.

      Début octobre, les autorités grecques ont déclaré vouloir fermer ce centre pour satisfaire la municipalité de Mytilène et les associations d’hôteliers et de résidents en colère qui ne veulent plus accueillir de réfugiés sur l’île. Jeudi matin, l’opération d’évacuation a démarré de manière inattendue avec le déploiement de deux véhicules de police et d’un camion de l’armée pour transporter les plus de 70 demandeurs d’asile (dont 21 mineurs non-accompagnés) du PIKPA vers le camp municipal de Karatepe, à une dizaine de kilomètres, près du port de Mytilène.

      Dans une vidéo partagée sur les réseaux sociaux, la fondatrice du centre, Efi Latsoudi, s’est indignée de l’opération d’évacuation qui n’est « ni décente ni humaine » : « Nous avons demandé aux autorités un peu de temps pour informer les gens, dont de nombreux enfants, qui vivent ici depuis des mois ou des années. Mais ils ont débarqué avec la police et l’armée ». Stephan Oberreit, chef de mission de MSF en Grèce, a dénoncé aussi une « décision absurde » : « La priorité du gouvernement devrait être de mettre en sécurité les personnes les plus vulnérables. C’est tristement ironique que 74 personnes vulnérables reçoivent l’ordre de quitter PIKPA, lieu sûr et digne, alors que des enfants atteints de maladies chroniques restent dans l’horrible Moria 2.0 », le surnom donné au nouveau camp.
      Durcissement de la politique d’accueil des réfugiés

      « PIKPA est un domaine public qui depuis des années était squatté et qui fonctionnait sans aucun contrôle », a déclaré le ministère des Migrations pour justifier sa décision.

      Après les incendies, début septembre, qui ont détruit le camp surpeuplé et insalubre de Moria, les autorités grecques ne sont pas revenues sur leur projet de créer des centres fermés pour les réfugiés et d’accélérer les retours de personnes déboutées de l’asile. Le durcissement de la politique d’accueil des réfugiés s’est poursuivi avec l’annonce du recrutement de nouveaux gardes-frontières, la signature d’un accord de retours volontaires avec l’Afghanistan et le lancement d’une enquête contre des ONG dénonçant les refoulements de migrants vers la Turquie.

      Au mois de septembre, un nouveau camp a été construit en quelques jours pour remplacer le camp de Moria, mais déjà début octobre, les premières pluies ont inondé les tentes, tandis que les sanitaires et les douches restent insuffisants pour la population de près de 8000 personnes. Le Haut-Commissariat aux Réfugiés de l’ONU (HCR) a averti dès le début du mois de la nécessité d’« améliorer les conditions de vie » dans le camp en vue de l’hiver et des pluies : des « travaux d’évacuation des eaux » sont nécessaires et de « meilleures solutions d’hébergement pour les familles et les personnes vulnérables » doivent être trouvées.

      https://www.courrierdesbalkans.fr/Grece-les-autorites-evacuent-le-PIKPA-centre-pour-refugies-vulner
      #évacuation

    • À Lesbos, le camp emblématique de Pikpa pour migrants vulnérables contraint de fermer ses portes

      Les autorités grecques ont commencé à évacuer vendredi le camp auto-géré par des bénévoles « Lesvos Solidarity-Pikpa » où vivaient des dizaines de personnes vulnérables, en majorité des femmes et des enfants. La gérante du camp dénonce une action « inhumaine ».
      C’était un havre de paix et de stabilité sur une île devenue célèbre pour les conditions de vie déplorables des demandeurs d’asile. Le camp auto-géré « Lesvos Solidarity-Pikpa » a commencé à être évacué tôt dans la matinée, vendredi 30 octobre. Pour justifier leur action, les autorités ont dénoncé l’occupation illégale des lieux.

      « Le terrain est public et a été occupé ces dernières années par l’ONG qui fonctionne sans aucun contrôle », selon un communiqué du ministère des Migrations publié jeudi. Ce dernier a demandé aux bénévoles de « coopérer ».
      https://twitter.com/teammareliberum/status/1322088994944000000
      Un cordon policier a été formé autour du camp alors que les 74 personnes qui y étaient hébergées doivent été transférées dans un camp municipal près du port de Mytilène, chef-lieu de Lesbos.

      Pour les bénévoles qui avaient créé en 2012 ce camp et pour Efi Latsoudi, la gérante du lieu, ce démantèlement est une « action inhumaine ».

      « Nous n’avons pas été informés (...) nous avons demandé aux autorités un peu de temps pour informer les gens dont de nombreux enfants qui vivent ici depuis des mois ou des années », a déploré cette figure emblématique de l’aide humanitaire à Lesbos dans une vidéo publiée sur la page facebook de l’ONG.

      Vendredi matin, l’évacuation des résidents du camp se déroulait sans que la presse, des interprètes ou l’équipe psycho-sociale du camp ne soient autorisés à entrer en contact avec les migrants, ont rapporté plusieurs associations et des journalistes sur les réseaux sociaux.

      https://twitter.com/CollavoAC/status/1322083055583068160

      Depuis 2012, le camp bénévole et auto-géré de « Lesvos Solidarity-Pikpa » héberge personnes et familles vulnérables, handicapés ou femmes enceintes. Il a joué un rôle important durant la crise migratoire de 2015, Lesbos étant alors devenue la principale porte d’entrée en Europe de centaines de milliers de demandeurs d’asile. Pour son action, Efi Latsoudi a reçu en 2016 le prix Hansen décerné par le Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR).

      Le gouvernement de droite de Kyriákos Mitsotákis a décidé, contre l’avis des ONG et de la population de Lesbos, de créer un camp fermé « d’ici l’été 2021 » pour remplacer celui de Moria. Selon le milieu associatif, la fermeture du camp de Solidarity Lesbos-Pikpa était réclamée par certaines autorités ou habitants de l’île, une manière de tolérer le nouveau camp fermé.

      https://www.infomigrants.net/fr/post/28224/a-lesbos-le-camp-emblematique-de-pikpa-pour-migrants-vulnerables-contr
      #auto-gestion

    • Commentaire de Vicky Skoumbi via la mailing-list Migreurop, le 01.11.2020 :

      Le comble de l’affaire est que le journal pro-gouvernemental Kathimerini, censément sérieux, prétend que la décision du Ministre grec de la politique migratoire Mytarakis fut prise car il y a eu un cas de contamination parmi le personnel du camp de PIKPA. Or c’est exactement le contraire qui est vrai, non seulement il y a eu aucun cas testés positifs ni parmi les volontaires et les solidaires ni parmi les habitants de camp, mais par contre, il y a bien eu le 29 octobre un cas détecté parmi le personnel dans l’ancien camp de Kara Tepe -voir en grec https://www.stonisi.gr/post/12529/o-koronoios-mphke-ston-palio-kara-tepe- où les familles et les enfants isolés du PIKPA ont été transférés de force -voir le dernier paragraphe de l’article
      https://www.ekathimerini.com/258630/article/ekathimerini/news/ngo-condemns-evacuation-of-refugees-from-lesvos-pikpa-camp
      L’intox ne connaît plus de limites......

    • À la Cantine des pyrénées, c’est pas sûr qu’il y ait besoin de monde pour aider en ce moment, la disponibilité est grande et les précautions sanitaires adoptées contraignantes. À moins peut-être de s’occuper des nombreuses récup de bouffe (commerce divers, amaps, Rungis) qui alimentant la confection de repas, à la Cantine des pyrénées et ailleurs). À voir avec eux. En tout cas ça vaut le coup de passer, c’est une expérience politique superbe. Ils ont, par exemple, organisé dès le début de l’épidémie la distribution de milliers de masques aux soignants de Tenon qui ’en avaient pas.

      En revanche, pour qui aurait trois sous disponibles, il y a un appel à soutien financier
      https://seenthis.net/messages/837667

      Pour mémoire, avant d’être expulsée, la #cantine fut d’abord dans un immeuble occupé
      https://seenthis.net/messages/294140

      Un #livre : La Cantine des Pyrénées en lutte
      http://editionsrepas.free.fr/editions-repas-livre-la-cantine-des-pyrenees-en-lutte.html

      #Cantine_des_Pyrénées #auto-organisation #luttes #solidarité #militance #Brigades_de_solidarité_populaire

    • Premier bilan de la Cantine des Pyrénées pendant le confinement

      Bonjour à toutes et à tous,

      Il y a trois semaines nous avons lancé un appel à dons, voici un premier retour sur l’action de la Cantine depuis le confinement, ou encore : voilà où passe votre argent.

      La fermeture de l’atelier Cantine le 14 mars, en même temps que les autres lieux de restauration, a été une décision lourde à prendre. Nous avons pris du recul pour réfléchir à une réouverture avec une organisation différente exposant le moins possible les personnes qui font vivre le lieu.

      Face à une situation exceptionnelle : nous avons donc opté pour un format de distribution gratuite et inconditionnelle de produits alimentaires et d’hygiène de première nécessité, 7 jours sur 7, en fonctionnant avec des équipes réduites.
      La question du financement est centrale en ce moment. Nous n’avons plus aucune des rentrées d’argent habituelles. Nous avons demandé une suspension de loyer à notre bailleur afin de dégager de la trésorerie pour les achats les plus urgents.

      Nous avons décidé d’appeler à la solidarité du plus grand nombre.

      Nous avons choisi de privilégier les dons monétaires plutôt que matériels afin de centraliser les achats, et de ne pas provoquer plus de déplacement que nécessaire, dans l’idée de ne pas mettre en danger celles et ceux désirant nous aider.
      La réponse à cet appel est d’une ampleur qui nous surprend encore et nous donne encore plus de forces chaque jour pour continuer notre action. Preuve que la solidarité est vivante et en bonne santé malgré tout.

      Au moment où nous écrivons ces quelques lignes, nous avons reçu 22 000 euros de dons, que cela soit directement sur notre compte en banque, via la plateforme Helloasso (lien en bas du mail) ou la plateforme Kisskissbankbank. Cette solidarité, incroyable pour nous, est à la hauteur des besoins que nous rencontrons chaque jour. Nous avons pour l’heure, sur les 4 semaines d’ouverture, dépensé 10000 euros en denrées alimentaires, contenants à distribuer aux personnes qui en ont besoin, produits d’hygiène, essence pour le camion, Ces dépenses continuent d’augmenter …. Nous pouvons compter sur l’aide précieuse, entre autres, des cuisiniers et des bénévoles de la protection civile qui fournit chaque jour de 80 à 120 sacs repas que nous pouvons distribuer à la soixantaine de personnes (des sans-domiciles, des sans-papiers, des personnes âgées, des personnes avec des pépins de santé, des familles, des gens qui bossaient sans être déclaré) qui se présente chaque jour à la Cantine. Ce nombre est malheureusement en constante augmentation.
      Nous nous préparons à ce que cette crise ne s’arrête pas au déconfinement et plus que jamais nous avons besoin de votre soutien pour continuer ce que nous avons entrepris ici : répondre collectivement à l’urgence que vivent de plus en plus de personnes.

      Merci à vous toutes et tous qui avez participé, à toutes celles et ceux qui nous soutiennent sans pouvoir participer financièrement mais nous soutiennent par leurs encouragements, par leurs prêt de voiture, les lavages de torchons, les bouches à oreilles, et ci-dessous un merci particulier aux restaurateur·ices, associations, …….

      Nous attendons avec une immense impatience de réouvrir dans des conditions plus habituelles afin de partager un bon repas avec vous. Prenez soin de vous !

      Merci à toutes les personnes qui se sont proposées pour assurer les distributions et la logistique. Merci à l’Atelier Fratelli, au salarié·e·s et bénévoles de la Protection Civile, aux AMAP des Hauts de Belleville et Gambetta , à l’Association Autremonde pour le camion et l’accès au local, à Vaisselle Vintages-Options pour le prêt de camion, La Mutinerie, Le Faitout et Rond pour la proposition de prêt de chambre froide, au personnel soignant de l’Hôpital Trousseau AP-HP, à l’Agence du Don en Nature, aux Brigades de Solidarité Populaire de Place des Fêtes et celle du 20ème, à l’équipe du Carrefour City de la rue des Pyrénées, le bistrot Quartier Rouge, le Le Dorothy, BMG Cycles sport, les Marmoulins, la ferme les jardins de l’oppidum à Grizy, La Tete dans les Masques, toutes celles qui nous ont apporté des masques maison. A toutes et tous les donateur·ices des différentes cagnottes, et une pensée et des mercis par milliers pour Le Zorba.

      Si vous souhaitez soutenir financièrement nos activités pendant le confinement :
      - https://www.helloasso.com…/les-pieds-…/formulaires/4/widget
      - notre IBAN (le plus rapide pour nous)
      titulaire du compte : les pieds sur la table
      IBAN FR76 1027 8060 4900 0206 6220 111
      BIC : CMCIFR2A

  • « C’est fou à quel point ces #murs et ces #grilles sont hautes. On côtoie ces murs en permanence.
    Ils limitent notre quotidien. Ils sont l’affirmation de la négation de l’autre.
    Mais on les a intégrés, leur #violence a été assimilée. On accepte sans le percevoir le #pouvoir de contrainte, la #dépossession de l’#espace qu’ils représentent »

    #géographie_urbaine #villes #urban_matter #barrières

    Source : une #BD de #Margot_Gustaedt dont le titre est "Les renards sans pelage" , qui n’a pas été publiée. C’est son travail de diplôme.

    La BD porte sur les #violences_policières et sur l’affaire du #lycée_Arago

    D’autres travaux de Margot, que j’ai rencontrée en Grèce lors d’une summer school à Athènes sur les villes-refuge, car elle travaillait à une nouvelle BD avec une étudiante qui suivait la summer school :
    https://margotgustaedt.tumblr.com

    ping @reka @davduf @isskein

    • Ne pas mourir comme des chiens

      Les luttes se croisent et se ressemblent, comme celles des Kurdes et des gilets jaunes. Le même combat pour la liberté et l’égalité sociale rencontre la même répression. La dessinatrice Mamoste Dîn nous fait découvrir le camp autogéré d’exilé·es kurdes de Lavrio en Grèce. Dans un subtil va-et-vient entre la Grèce et la France, entre les histoires personnelles et les combats politiques des activistes kurdes et de la jeune Judith, venue documenter leur quotidien, nous partageons un moment de la vie du camp et apprenons à connaître et à aimer ses habitant·es.


      https://seenthis.net/messages/845470

      #BD #bande_dessinée

    • GRECIA : IN CORSO LO SGOMBERO DEL CAMPO PROFUGHI DI LAVRIO, AUTORGANIZZATO SECONDO I PRINCIPI DEL CONFEDERALISMO DEMOCRATICO

      Raid della polizia greca al campo profughi autogestito di Lavrio, vicino Atene, abitato da rifugiati curdi, siriani e turchi che dal 2017 controllano e organizzano la struttura – sorta negli anni ’80 – secondo i princìpi del confederalismo democratico e senza la presenza, all’interno, di autorità e istituzioni dello stato greco.

      La polizia ellenica ha fatto irruzione nel campo di Lavrio intorno alle 03:00 di oggi, mercoledì 5 luglio, iniziando a deportare gli abitanti in altre strutture, chiuse e controllate dalle autorità, a 200 km di distanza.

      Il ministero greco per la migrazione e l’asilo ha comunicato “la chiusura graduale del campo profughi, perchè non adatto ad ospitare rifugiati”. In realtà l’attacco al campo di Lavrio è politico, e risponde alle pressioni del governo turco. Ankara, e in particolare il regime di Erdogan, Akp e Mhp, preme su Atene per lo smantellamento. Per lo stato turco Lavrio “ospita membri del Partito dei Lavoratori del Kurdistan (Pkk) e di altri gruppi fuorilegge della sinistra turca”, con Erdogan che ha definito Lavrio un “campo di addestramento per terroristi”.

      https://www.radiondadurto.org/2023/07/05/grecia-in-corso-lo-sgombero-del-campo-profughi-di-lavrio-autorganizza

    • In Lavrio, a self-governed camp of Kurdish exiles

      A reportage from Lavrio, approximately 60 km to the southeast of Athens, done in December 2017, during a long halt in a self-governed camp of Kurdish exiles.

      High on the mast, a flag of the PKK1floats above a group of two-storey buildings reminiscent of a disaffected high school. Built some sixty years ago one hour south of Athens in the harbor town of Lavrio in order to shelter refugees fleeing the Soviet Union, and located in the heart of the town a few steps away from the harbour, for the past 35 years the camp has mostly sheltered Kurdish and Turkish political exiles, mainly members or sympathizers of the PKK but also of the MLKP and of the MKP2. For the past 3 years they have been joined by Kurdish families fleeing the war in Syria. The first camp was insufficient to greet them all, a second camp was opened on a vacant lot on the outskirts of town, at the foot of hills covered in Mediterranean vegetation; this second camp is made up of refurbished containers better suited to sheltering families than the shared rooms in the main camp.
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      Up until July 31 2017, the Greek government provided daily aid to the exiles through the Greek Red Cross. But under pressure from Turkey, it abruptly ceased all contacts with the camp and its occupants, and has left the premises and completely withdrawn from all aid. A vague justification for closing down the camp was provided for “non-compliance with Greek and European laws”, notably as pertains to “entrances and exits”. If this kind of pressure exerted by Turkey is nothing new since regime opponents are in the camp, the inhabitants can now only rely on the solidarity of the locals and of organizations such as the Greek church which brings food parcels to the occupants every week. This, despite the fact the influx of exiles has not dwindled.

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      A self-governed camp

      The camp occupants’ refusal to abandon their self-governance served as an excuse for the Greek State’s withdrawal.

      “There’s an organization in the camp. A committee is elected by the occupants, of which I’m the spokesperson,” Sedat, a man in his forties, explains. “We organize daily life within the camp, we manage communications with the associations who come in, with the Greek government. We must also manage hygiene and life in general. Within this committe, there is also a youth committee subdivided into several sub-committees: culture, art…We must manage the circulation of people, the budget, it’s difficult but with so many refugees, it’s important work. The occupants choose their representatives and we manage as best we can until we leave. Then, they hold new elections.”

      “350 people live here. Women, men, in all kinds of situations. They can stay between a year to two and a half years. Most stay between 5 to 6 months. There is no governmental aid nor aid from international organizations. We must organize and cover all our expenses. We hope the Greek government won’t use any kind of force against us, but we think the Greek people will be on our side, the camp has existed for over 35 years. The PKK is well known locally, and so are the Kurds. The Turkish government has exerted pressure on the Greek government in an attempt to destroy this camp. We make a local contribution to the Greek economy by buying from the local bakery, and from the local shops. The Greeks are also suffering from a financial crisis, but we try to link up with the local people. We try not to be too much of a bother. We know we are in their country, that we are guests here.”

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      “We’re not here for the fun of it.”

      He continues: “We’re not here for the fun of it. If there is war in our country, it is because of international powers, but we don’t judge the peoples of Europe. We would also love to be living in our country. The biggest need is for an official recognition of this camp, there are people from all four parts of Kurdistan here. We would wish to obtain the status of a refugee camp despite the attacks from the Turkish State. We do not wish to live in camps with people who joined ISIS. Three of our activists were murdered by the Turkish State in the heart of Paris, we don’t want to see that happening here. They still have a list of people they want killed, our occupants are afraid. And we want to protect them. This is why we want this official status. Refugees have rights, we ask international organizations to recognize us. The people here are not children of wealthy ones but we try to live in dignity. If they imagine they will make us back down by starving us to death, they are mistaken I don’t want to go into the details of our insufficiency of funds. As is the case for every woman, man, child, baby and young person, the people here have the same needs. Food, hygiene, everything you need to live with dignity, do we have all that? Of course not, but we try to live with minimal conditions. I have been here for 5 months. In Kurdistan, I was responsible for the BDP in Bitlis3. They wanted to jail me, I had to flee. Perhaps we were not brave enough to fight,” he concludes with a bitter smile.

      We find many elected members of the HDP or of the BDP like Sedat in the camp. The story of each of the occupants in the camp in worthy of a novel. We meet several young people who had to leave Kurdistan because they were threatened with several years in jail for having upheld the use of the Kurdish language, for having participated in demonstrations, others for their political, cultural and social involvement.

      As a whole, the families from Rojava are less politically aware. They have fled from war, and have often lost members of their family. The camp is also a refuge for several women who had to flee alone with their children. For all of them the road was hazardous.

      Mohammed relates : “We fled from Damascus. We arrived in Cizire,4then in Qamislo5for work. Then we passed over into South Kurdistan in Duhok, then into Turkey. We walked for over 9 hours. Once in Turkey, they asked us for 900 Turkey lira to take us to Istanbul? We stayed over 15 days over there. We went to Edirne,6my children had nothing left to eat. The police saw us and told us to to away, to go away from there. All they wanted was to get rid of us. We stayed with someone for two nights, and crossed the river to the other side around 7PM. We went through the forest. You have to be quick or else you never get through. We walked for a for long time. We have been here for 3 months. I don’t know when we will leave. When we will get out of here. The Assad government sentenced me to 6 years in jail, if only they told me I wouldn’t be sentenced, I would go straight back to Qamislo.”
      Self-governance and daily management

      Even more than the precarious living conditions, the hardest for the refugees is dealing with the waiting and the boredom that settles over them along with the feeling of no longer having any grip over the course of events. Despite the days that stretch out, all of them hang on to the hope of rapidly finding a way to reach the country of their destination.

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      For them, Greece is nothing but a transit station. Uncertainty about the future keeps them from investing fully in the present moment. Starting an activity in the camp, learning Greek, launching a project with an objective in the middle term, would be acknowledging that the wait may be long, thus pushing further into the future the goal they gave themselves when they took the hard decision to leave – a choice that was no such thing when the alternative was either prison or death; an expensive choice also, smugglers demanding several thousand euros at each stage of the journey, eliminating by the same token the ones who can’t afford to leave. Far from family and friends, the exiles’ morale gets eroded as the months go by, even if friendships are born in the camp between people sharing common histories and cultures. Reunions also, on occasion, with old companions from the struggle or from university.

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      Every week, the occupants of each room meet to criticize and self-criticize, and to discuss ways to improve the organization. This is also the time for resolving any tensions that may have cropped up: so-and-so did not wash the dishes when it was his turn to do so, another stayed in bed past noon… Or to express one’s unhappiness, as did G. who talks about the depressing time at New Year’s, far from his family, after spending six months waiting, and seeing no end to it. Each room then designates a representative to the camp’s general assembly which chooses the elected committee for the overall organization. This system is based on that of democratic confederalism, the PKK’s political paradigm since 2005, which aims at organizing society in assemblies, from the lowest rung, known as the commune, to the largest. Within the camp, each room thus corresponds to a commune.

      The youth committee also attempts to organize activities. Discussion sessions and debates are held four days a week. The passing months see different celebrations or commemorations. In December, for instance, a ceremony was organized to honor the martyrs of Roboski and, a few days later, a large section of the camp got involved in organizing the New Year celebration, a rare moment of collective relaxation.

      The rest of the time, the exiles relieve the boredom from morning till night by walking around the camp or by seaside and by drinking tea or coffee in the vicinity. Some go fishing early in the morning, others go to Athens for a few days to settle administrative formalities, to walk around or to visit acquaintances who have chosen to live there in one of the many self-administered squats in town. The Kurdish movement participated in the opening of City Plaza, notably, one of the most developed reception centers for exiles.

      A lot of discussions occur in the camp, around everything and nothing, over news from Kurdistan, but mostly about ways to leave. Upon arriving in Greece, the exiles spend a few days in custody, after which they are given a paper informing them they must make an appointment to file a request for asylum. This official request often takes over a year to be processed, and the ones making the request are mostly political cadres to whom the Party forbids clandestine passages. The others seek clandestine means for leaving Greece and filing their request in another country. The Dublin III Rule stipulates that the asylum request must be processed in the country where it is first registered, a way for France and Germany to avoid dealing with exiles who arrived through other countries. However, none of the exiles wish to stay in Greece.

      Since smugglers are forbidden access to the camp, the exiles contact them by phone. The smugglers send them photos of dozens of IDs from all European countries. Everyone then tries to find one with a face resembling his own. These are sold several thousand euros, with uncertain outcomes; several have tried to get through the controls with them, only to get caught. Others think to leave on foot, with or without smugglers, but failures are even greater that way. End of 2017, the situation became even harder with reinforced border controls. Siyar, who has been in the camp for 3 months, puts at only fifteen people or so the number of those who have managed to get through.

      The exiles head where their family ties are or, failing those, where they have friends. Germany, Switzerland and Sweden are the destinations of choice. For many, France has maintained an image of sympathy towards the Kurds, but it has been largely tarnished by the conditions it has reserved to migrants these last years. Moreover, learning the language is complicated. For the younger ones hope to master the language of their host country as soon as possible in order to pick up their studies or their professional activity.

      If the search for better living conditions spurs on most of the exiles, many also see it as a way to continue their political struggle sheltered from repression.

      As is the case in the cultural sector, for Hassan, a young literature professor who had to run out of his classroom to avoid arrest for upholding the use of the Kurdish tongue. The young man hopes to go on working for the recognition and development of the zaza dialect. In pedagogy, as for Dilek* who was destined for teaching until the police tried to force her into becoming an informer, threatening her with heavy jail sentences when she refused. Or to make known the PKK’s struggle, as for Fırat* : “I’ve been here for 3 months. I want to continue my activities in Europe. After living the Kurdish reality, it is essential to talk about it, to share our project. This is a moral duty for every Kurd. We must tell our story to the world. We must explain what is going on, we must tell of the sufferings, widen the struggle. (…) Democratic confederalism must not only take root only in Rojava, it must spread to the whole world. It may evolve in Rojava, but it must go on improving. It must not be limited to that area, but must spread to the four corners of Kurdistan. It is thus my duty to explain why I am here, it is my responsibility as a Kurd. We must fight for our people, for democratic confederalism.”

      https://www.kedistan.net/wp-content/uploads/2018/03/DSC04008-photo-loez-lavrio.jpg
      https://www.kedistan.net/2018/03/07/lavrio-self-governed-camp-kurdish-exiles

  • « Avec les #magasins_participatifs, changeons de système, pas de climat !« 
    conférence qui a eu lieu le 02.09.2019 à Genève

    Intervenant·e ; Benoît Molineaux et Reto Cadosch, #La_Fève. Johann Zoller, #le_Nid. Annie Benjamin, #Le_Bocal_Local. Organisation : La Fève- #SPP [#Super_marché_participatif_paysan].
    http://libradio.org/?p=6939
    Pour écouter la conférence :
    http://libradio.org/wp-content/uploads/2019/09/Alt_C6_Feve_Master-1.mp3

    #audio #podcast #conférence #supermarché #courses #Genève #Suisse

  • A #Lavrio, un camp d’exilé.e.s kurdes auto-géré

    Un reportage effectué à Lavrio, à 60 km environ au sud-est d’Athènes, en décembre 2017, lors d’une longue halte dans un camp d’exilé.e.s kurdes auto-géré.

    Planté haut sur un mât, le drapeau du PKK1flotte au vent au dessus d’un corps de bâtiments hauts de deux étages évoquant un vieux lycée désaffecté. Bâti il y a une soixantaine d’années à 1h au sud d’Athènes dans la ville portuaire de Lavrio pour accueillir les réfugié.e.s fuyant l’Union Soviétique et implanté en pleine ville, à deux pas du port, le camp accueille depuis 35 ans principalement des exilé.e.s politiques Kurdes et Turcs, membres ou sympathisants du PKK principalement, mais aussi du MLKP, du MKP.2Depuis 3 ans, des familles kurdes fuyant la guerre en Syrie les ont rejoints. Le premier camp ne suffisant plus pour les accueillir, un deuxième camp a été ouvert en lisière de la ville sur un terrain vague au pied de collines à la végétation méditerranéenne avec des containers aménagés permettent d’abriter plus facilement des familles que les dortoirs du camp principal.


    Jusqu’au 31 juillet 2017, à travers la présence dans le camp de la croix rouge hellène, le gouvernement grec apportait une aide quotidienne aux exilé.e.s. Mais sous la pression de la Turquie, celui-ci a décidé de couper tous ses liens avec le camp et ses habitants et s’est complètement désengagé du jour au lendemain, stoppant toute aide et abandonnant ses locaux. La fermeture du camp a été justifiée de manière floue par un “non respect des lois grecques et européennes”, notamment en ce qui concerne “les entrées et sorties”. Si ce genre de pression de la Turquie n’est pas chose nouvelle depuis que des opposants au régime turc occupent le camp, celui-ci ne peut désormais plus compter que sur la solidarité des habitants et des organisations solidaires, notamment de l’église grecque qui amène chaque semaine des colis alimentaires aux occupants. Ceci, alors que l’afflux d’exilé.e.s ne tarit pas.

    Un camp auto-géré

    Le refus des habitants du camp d’abandonner leur auto-gestion a servi de prétexte au désengagement de l’état grec.

    “Il y a une organisation dans le camp. Un comité est élu par les habitants du camp dont je suis le porte parole.” explique Sedat, la quarantaine. “Nous organisons l’ensemble de la vie du camp, nous gérons la communication avec les associations qui viennent, le gouvernement grec. Nous devons également gérer l’hygiène et la vie en générale. Dans ce comité, il y a également le comité de la jeunesse divisé en plusieurs commissions : culture, art… Il faut gérer la circulation des humains, le budget, c’est difficile mais en tant que réfugié c’est un travail important. Les habitants d’ici choisissent leurs représentants et nous gérons comme nous pouvons jusqu’à notre départ. Ensuite, ils font les élections à nouveau.”

    Il y a 350 personnes qui vivent ici. Des femmes, des hommes, et tout type de situation. Ils peuvent rester entre 1 an et 2 ans et demi. La majorité reste entre 5 et 6 mois. Il n y a aucune aide de la part du gouvernement, ni des organisations internationales. C’est nous qui nous organisons, qui payons l’ensemble de nos charges. Nous espérons que le gouvernement grec n’usera pas d’une quelconque force à notre égard, mais nous pensons que le peuple grec nous soutiendra car cela fait plus de 35 ans que ce camp existe. Le PKK est donc bien connu localement, les Kurdes aussi. La pression de l’Etat turc sur le gouvernement grec a tenté de détruire ce camp. Nous contribuons localement à l’économie grec en faisant nos achats à la boulangerie, dans les magasins. Les Grecs aussi sont dans une crise économique, mais nous tentons de nouer des liens avec les habitants. Nous essayons de ne pas trop les déranger. Nous savons que nous sommes dans leur pays, et que nous sommes invités ici.“

    “Nous ne sommes pas ici par plaisir.”

    “Nous ne sommes pas ici par plaisir.” reprend-il. “Si dans notre pays il y a la guerre c’est à cause des forces internationales, mais nous ne jugeons pas les peuples d’Europe. Nous aussi nous aimerions vivre dans notre pays. Le besoin majeur est une reconnaissance officielle de ce camp, il y a des personnes des quatre parties du Kurdistan ici. Nous souhaiterions avoir le statut de camp de réfugié malgré les attaques de l’Etat turc. Nous ne voulons pas vivre dans des camps avec des gens qui ont rejoint Daesh. L’état turc a tué en plein cœur de Paris nos trois militantes, nous ne voulons pas que ça se répète ici. Ils ont encore une liste de gens à tuer, nos habitants ont encore peur. Et nous voulons les protéger. C’est pourquoi nous voulons ce statut. Le réfugié a un droit, nous demandons aux organisations internationales de nous reconnaitre. Les gens qui sont ici ne sont pas des enfants de riche, mais nous tentons tout de même de vivre avec dignité. S’ils pensent que c’est en nous laissant mourir de faim que nous ferons marche arrière, ils se trompent. Je ne veux pas rentrer dans les détails du manque de moyen. Comme toute femme, homme, enfant, bébé, jeune, ceux d’ici ont les mêmes besoins. La nourriture, l’hygiène, et tout ce qu’il faut vivre dignement, est-ce que nous avons tout le nécessaire ? Bien sûr que non, mais nous ne voulons pas dramatiser alors qu’il y a la guerre chez nous, que le peuple kurde vit une tragédie. Mettez-vous à notre place, comme chaque citoyen, nous avons le besoin de manger de la viande, de boire du lait. Mais nous essayons de vivre dans des conditions minimales. Je suis ici depuis 5 mois. Au Kurdistan, j’étais responsable du BDP3à Bitlis. Ils ont voulu m’emprisonner, et j’ai dû m’enfuir. Peut-être nous ne sommes pas assez courageux pour combattre.” conclut-il avec un sourire amer.

    A l’instar de Sedat, on trouve de nombreux élus du HDP ou du BDP dans le camp. L’histoire de chaque habitant.e est digne d’un roman. On croise nombre de jeunes ayant du quitter le Kurdistan, menacé.e.s de plusieurs années d’emprisonnement qui pour avoir défendu la langue kurde, qui pour avoir participé à une manifestation, d’autres pour leur engagement politique, culturel, social.

    Les familles du Rojava sont dans l’ensemble moins politisées. Elles ont fui la guerre, souvent après avoir perdu des proches. Le camp est un également un refuge pour plusieurs femmes ayant du fuir seules avec leurs enfants. Pour tou.te.s, la route est périlleuse.

    Mohammed raconte : “Nous avons fui Damas. On est arrivé à Cizire4, ensuite à Qamislo pour le travail. Par la suite on est passé au Kurdistan Sud5à Duhok et ensuite en Turquie. On a marché plus de 9 heures. Arrivé en Turquie, ils nous ont demandé 900 TL pour nous déposer à Istanbul. On est restés plus de 15 jours là-bas. On est allé à Edirne,6mes enfants n’avaient plus rien à manger. La police nous a vu, ils nous ont dit partez, partez d’ici. Ils voulaient juste se débarrasser de nous. Pendant deux nuits, nous sommes restés chez quelqu’un, vers 19h on a passé un fleuve pour traverser de l’autre côté. On est passé ensuite par la forêt. Il faut que tu sois vif, si tu ne l’es pas tu ne pourras jamais passer. On a beaucoup marché. On est arrivés ici depuis 3 mois. Je ne sais pas où nous allons partir. Tant que nous sortons d’ici. Le gouvernement d’Assad m’a condamné à 6 ans d’emprisonnement, si seulement ils me disaient qu’ils ne me condamnaient pas, je retournerai tout de suite à Qamislo.”
    S’auto-gérer et s’occuper au quotidien

    Plus que les conditions de vie précaire, le plus dur pour les réfugié.e.s est de subir l’attente et lutter contre l’ennui qui s’installe et le sentiment de ne pas maîtriser le cours des événements. Malgré les jours qui s’étirent, tous s’accrochent à l’espoir de trouver rapidement un moyen de rejoindre leur pays de destination.

    La Grèce n’est pour eux qu’un point de passage, un pays de transit. L’incertitude du lendemain les empêche de s’investir pleinement dans le moment présent. Mettre en place une activité dans le camp, apprendre le grec, se lancer dans un projet de moyen terme, ce serait reconnaître que l’attente risque d’être longue, éloigner l’accomplissement du but qu’ils se sont fixés en prenant la décision difficile de partir – un choix qui souvent n’en était pas un quand l’autre alternative était la prison ou la mort ; un choix coûteux aussi, les passeurs demandant à chaque étape plusieurs milliers d’euros, excluant de fait les plus précaires qui eux n’ont pas les moyens de partir. Loin de leur famille et de leurs amis, le moral des exilé.e.s s’érode peu à peu au fil des mois qui passent, même si des amitiés se nouent dans le camp entre personnes partageant des histoires et une culture commune. Des retrouvailles aussi parfois, avec d’anciens camarades de lutte ou d’université.

    Pour combattre l’ennui, une discipline quotidienne est nécessaire. Le camp principal compte une trentaine de pièces à vivre. Quelques unes sont occupées par des familles entières, les autres le sont par des personnes individuelles, certaines étant réservées aux femmes. Chaque chambrée s’auto-organise. L’argent nécessaire à l’alimentation est mis en commun au bon soin du « commis » désigné, et toutes les semaines, le groupe va faire des courses collectives au marché, qui permet de s’approvisionner à pas cher. Le ménage quotidien, la cuisine se font à tour de rôle.

    Toutes les semaines, les occupants de chaque chambre tiennent une réunion au cours de laquelle ils peuvent faire une critique / auto-critique, et discuter des moyens d’améliorer leur organisation. C’est le moment où régler les tensions qui peuvent apparaître : un tel ne fait pas son tour de vaisselle, un autre reste au lit jusqu’à midi passé… Ou d’exprimer son mal-être, comme G. qui raconte le passage déprimant du jour de l’an, loin de sa famille, après six mois d’attente dont il ne voit pas le bout. Chaque chambrée désigne ensuite un représentant qui participe à l’Assemblée générale du camp qui décide avec le comité élu de l’organisation générale. Ce système est inspiré du confédéralisme démocratique, paradigme politique du PKK depuis 2005, qui vise à organiser la société sous forme d’assemblées, de la plus petite échelle, appelée la commune, à la plus grande. Dans le camp, les chambrées correspondent donc aux communes.

    Le comité jeunesse tente également d’organiser des activités. Des sessions de discussions/débats autour de textes politiques sont organisées quatre jours par semaine. Les mois qui passent sont rythmés par les différentes célébrations ou commémorations. En décembre par exemple, une cérémonie est organisée en hommage aux martyrs de Roboski, et quelques jours plus tard, une bonne partie du camp met la main à la pâte pour organiser une fête du nouvel an, rare moment de détente collective.

    Le reste du temps, les exilé.e.s trompent l’ennui du matin au soir en se promenant autour du camp, en bord de mer et en allant boire thés ou cafés aux alentours. Certain.e.s vont pêcher tôt le matin, d’autres partent quelques jours pour Athènes régler des formalités administratives, se promener, visiter des connaissances qui ont choisi d’habiter là-bas, par exemple dans un des nombreux squat autogérés ouverts dans la ville. Le mouvement kurde a notamment participé à l’ouverture du City Plaza, l’un des lieux d’accueil les plus développés pour les exilé.e.s.

    Dans le camp, on discute beaucoup, de tout et de rien, des nouvelles du Kurdistan, mais surtout des moyens de partir. A l’arrivée en Grèce, les exilé.e.s passent quelques jours en garde à vue, à la suite de quoi on leur remet un papier disant qu’ils doivent prendre rendez-vous pour déposer leur demande d’asile. Le dépôt d’une demande officielle d’asile prend souvent plus d’un an à être traitée, et ce sont principalement les cadres politiques à qui le parti interdit les routes clandestines qui font la déposent. Les autres cherchent un moyen de quitter clandestinement la Grèce pour déposer leur demande dans un autre pays. Le règlement Dublin III7stipule en effet quand c’est le pays dans lequel a été fait la demande d’asile qui doit la traiter, manière pour la France, l’Allemagne, de se défausser de leurs responsabilités sur les Etats où rentrent les exilé.e.s. Or, aucun des exilé.e.s ne souhaite rester en Grèce.

    Les passeurs sont interdits dans le camp, les exilé.e.s sont en contact avec eux par téléphone. Ils leur envoient les photos de dizaines de cartes d’identité de tous les pays européens. Ce sera alors à qui trouvera une carte dont la photo lui ressemble. Celle-ci sera vendue plusieurs milliers d’euros, pour un résultat incertain : nombreux sont ceux qui ont essayé de franchir ainsi les contrôles et se sont faits pincés. D’autres songent à partir à pieds, guidés ou pas par un passeur, mais là aussi les échecs sont nombreux. Fin 2017, la situation s’était encore durcie davantage avec des contrôles aux frontières renforcés. Siyar, dans le camp depuis 3 mois, évalue à une quinzaine de personnes seulement ceux qui ont pu partir.

    Les exilé.e.s se dirigent là où ils ont des attaches, familiales ou à défaut amicales. Allemagne, Suisse et Suède sont les destinations de prédilection. La France a gardé pour beaucoup l’image d’une sympathie envers les Kurdes, mais celle-ci a été largement ternie par les conditions d’accueil réservées aux migrant.e.s ces dernières années. De plus, l’apprentissage de la langue est compliquée. En effet, les jeunes espèrent pouvoir rapidement maîtriser la langue de leur futur pays d’accueil afin de reprendre des études et une activité professionnelle.

    Si la quête de meilleures conditions de vie anime la plupart des exilé.e.s, nombreux sont ceux qui y voient aussi un moyen de continuer leur combat politique à l’abri de la répression.

    Que ce soit dans le domaine culturel, comme Hassan, jeune professeur de littérature qui à du quitter sa classe en courant pour échapper à une arrestation parce qu’il défendait l’usage de la langue kurde. Le jeune homme souhaite continuer à travailler sur la reconnaissance et le développement du dialecte zaza. Dans la pédagogie, comme Dilek* qui se destinait à l’enseignement avant que la police ne cherche à la forcer à devenir informatrice, la menaçant de lourdes peines de prison devant son refus. Ou pour faire connaître le combat du PKK, comme Fırat* : “Cela fait 3 mois que je suis là. Je veux continuer mes activités en Europe. Après avoir vécu la réalité kurde, il est primordial d’en parler, et d’exposer notre projet. C’est le devoir moral de chaque Kurde. Il faut le raconter à tout le monde. Nous avons besoin d’expliquer ce qu’il se passe, il faut raconter les souffrances, agrandir la lutte. (…) Le confédéralisme démocratique ne doit pas prendre âme uniquement au Rojava, mais dans le monde entier. Il évolue peut-être au Rojava, mais il doit encore s’améliorer. Il ne doit pas se limiter à là-bas, mais doit se répandre aux quatre parties du Kurdistan. C’est donc mon devoir de l’expliquer là où je suis, c’est ma responsabilité en tant que Kurde. Il faut lutter pour son peuple, pour le confédéralisme démocratique.”

    http://www.kedistan.net/2018/03/02/lavrio-camp-exile-e-s-kurdes-auto-gere
    #camp #asile #migrations #réfugiés #camps_de_réfugiés #PKK #Kurdes #auto-gestion #autogestion #confédéralisme_démocratique #Grèce

    • oh, désolé @biggrizzly si j’ai ralenti le serveur à cause de cela. Quoi faire donc ? Pas mettre de lien j’imagine. Et peut-être sauvegardé sur imgur ou autres les images et copier depuis imgur les URL. Mais c’est un peu laborieux et ça prend pas mal de temps...

    • Et en effet, maintenant je ne vois plus sur le post des petits carrés noirs et gris qui clignotent au lieu des images, mais un lien URL... mais pas encore l’image, du coup.
      Est-ce que l’astuce d’ajouter #.jpg à la fin marche (j’ose pas essayer pour ne pas causer de nouveaux problèmes) ?

    • Les camps de réfugiés kurdes de Lavrio à l’heure du #coronavirus

      Le militant français, Jacques Leleu est actuellement auprès des réfugiés kurdes de Lavrio, en Grèce. Il dresse un tableau sombre des camps des misères menacés par l’épidémie du coronavirus et les mesures que les militants ont prises pour protéger les réfugiés…

      « Préambule : nous ne pouvons pas nous rendre compte de ce qu’est la vie dans des camps surpeuplés. Les restrictions imposées à ces camps rendent la vie encore plus difficile (invivable). Le danger que représente l’entrée du virus dans les deux camps de Lavrio est un enjeu de vie et de mort, encore plus angoissant que dans les quartiers Lavrio.

      350 enfants et adultes vivent (dans le camp principal) dans un espace restreint ou chacun croise à chaque seconde un colocataire. La distance de prévention d’un mètre est impossible à respecter. La prévention et la protection des habitants des camps est irréaliste malgré les mesures que je vais exposer ci-dessous.

      C’est pourquoi je vais essayer de tenir (ponctuellement) une chronique sur le vécu des camps.

      _______________________________________________

      Athènes est une ville morte. Tous les camps de réfugiés sont fermés. Interdiction d’entrer et de sortir. La question du #ravitaillement n’est pas résolue.

      Les deux camps de Lavrio sont pour le moment une exception. La police demande aux kurdes de ne pas sortir des camps. Pour autant ils ne sont pas fermés. Nous pouvons craindre que la mesure de fermeture totale soit aussi appliquée à Lavrio

      C’est pourquoi nous avons décidé d’agir rapidement pour fournir 45 jours de nourriture de base aux 500 réfugiés des deux camps.

      Comment faire pour que le « convoi solidaire » achète de la nourriture et du matériel ? Les 39 précédents achats et livraisons étaient faits par les militants du « convoi ».

      La solution, donner rendez vous à nos amis kurdes sur un parking en respectant les bonnes distances de contact.

      C’est pourquoi , pour la première fois en 4 ans, vous ne pourrez pas voir des photos d’illustration des achats et de la livraison.

      Nos amis kurdes nous ont communiqué la liste des achats effectués :

      – 300 kg de riz, 200 kg lentilles, 150 kg haricots ….
      – 30 kg de thé, 40 kg de sucre,
      – 80 litres de savon liquide
      – 160 litres d’eau de javel,
      – 60 litres de liquide vaisselle,
      – 60 kg de lessive en poudre
      – 600 gants en latex
      – 240 litres d’huile

      Il reste 1 tonne de pâtes de notre dernière livraison de décembre

      Pour assurer la prévention fasse au virus nous devons renouveler les achats de produits d’hygiène : eau de javel, savon liquide, gants ….. Il nous faut trouver rapidement 1000 euros pour ces achats de base.

      Des amis pneumologues ont établi un plan de prévention en 7 points pour « tenter » d’éviter l’entrée du virus dans les deux camps :

      1 – laver les mains avec du savon à minima 10 fois par jour
      2 – désinfecter , plusieurs fois par jour, à l’eau de javel les poignées de portes, les sanitaires, les douches, les chambres, les rambardes d’escalier, la cafétéria, les réfrigérateurs, les cuisinières ….
      3 – installer à l’entrée du camp une table avec du savon liquide. Tout entrant doit obligatoirement se laver les mains,
      4 – aérer toutes les chambres
      5 – ne pas rester confiné dans les chambres sans toutefois faire sortir en même temps l’ensemble des résidents. Il a été décidé que les occupants des chambres sortiront à tour de rôle
      6 – Prévoir une chambre d’isolement pour les malades
      7 – dans la cuisine collective il a été décidé que des groupes seront spécialisés : cuisiniers, serveurs ….. afin que les contacts soient limités . ils porteront des gants . Il n’y a pas de masques
      8 – aucun visiteur étranger aux camps ne peut entrer dans les bâtiments et dans la cour.

      Il est clair que ces mesures ne pourront pas être appliquées avec toute la rigueur indispensable pour faire barrage. Il y a dans le camp principal 80 enfants qui ont besoin de bouger. Comment les « obliger » à se laver les mains 10 fois par jour.

      Merci à tous les bénévoles du collectif le « convoi solidaire » pour leur soutien actif( Entraide Internationale, SECOL, les amis de Bretagne, les comités d’entreprise d’ EDF GDF de Loire Atlantique, du 93, 94 ,91 , du val d’ Oise, la fédération du secours populaire du val d’ Oise, la CGT EDF GDF du Val d’ oise, (désolé pour ceux que j’oublie)

      Plus que jamais la solidarité est l’arme des peuples

      La suite dans les jours à venir … »

      https://kurdistan-au-feminin.fr/2020/03/17/grece-les-camps-de-refugies-kurdes-de-lavrio-a-lheure-du-corona

  • #Nul_homme_n'est_une_île

    ...« chaque homme est un morceau du continent, une partie de l’ensemble. » Nul Homme n’est une île est un voyage en Europe, de la Méditerranée aux Alpes, où l’on découvre des hommes et des femmes qui travaillent à faire vivre localement l’esprit de la #démocratie et à produire le #paysage du #bon_gouvernement. Des agriculteurs de la #coopérative le Galline Felici en Sicile aux architectes, artisans et élus des #Alpes suisses et du #Voralberg en #Autriche, tous font de la politique à partir de leur travail et se pensent un destin commun. Le #local serait-il le dernier territoire de l’#utopie ?


    http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=260888.html
    #agriculture #alternative #agriculture_biologique #Sicile #Italie #agrumes #Galline_felici #localisme #Suisse #commons #communs #film #documentaire #Vorarlberg #Autriche #Alpes #architecture #dignité #coopérative #aménagement_du_territoire #prix_équitable #vente_directe #exode_rural #artisanat #économie_solidaire #EES #pizzo #auto-gestion #mafia #réseau_européen #réseau #Grisons #Bregenzerwald #conscience_européenne #fierté #participation_citoyenne #fête #utopie #Bureau_des_questions_du_futur (1’18’00)

    –—

    #Zwischenwasser (#Bregenzerwald) : Nel comune hanno costruito una scuola in cui hanno aiutato benevolmente gli abitanti e richiedenti asilo
    min. 1’12’15
    #asile #réfugiés

    • “Dalla Sicilia ripartirà tutto”. #Roberto_Li_Calzi: da “Le Galline felici” agli Sbarchi Gas

      “Prodotti bio e naturali a casa vostra. Coltiviamo rispettando la natura, vendiamo rispettando la gente. Creiamo occasioni di occupazione gioiosa rispettando la dignità del lavoro. Promuoviamo lo sviluppo armonico del territorio. Sosteniamo la crescita della concorrenza perché per noi ‘concorrere’ significa correre assieme”. È questa la filosofia che anima il consorzio Le Galline Felici, ideato da Roberto Li Calzi, conosciuto e intervistato da Daniel Tarozzi a Siracusa, tra le ultime tappe del suo viaggio nell’Italia che cambia.

      Dopo diversi anni trascorsi all’estero, Roberto è tornato in Sicilia ed ha iniziato ad acquistare dagli allevamenti intensivi le galline, restituendo loro condizioni di vita dignitose. Da qui il nome “Le Galline felici”, nato ufficialmente nel settembre 2007.

      Il consorzio, che oggi mette insieme più di 15 realtà economiche, riunisce siciliani innamorati della propria terra e determinati ad agire per cambiare. Si tratta di agricoltori dediti all’agricoltura biologica, che lavorano per un’agricoltura rispettosa degli equilibri naturali e da molti anni servono numerosi Gas al centro-nord.

      Roberto Li Calzi racconta che tutto è iniziato una decina di anni fa, proprio quando è entrato in contatto con il mondo dei Gas. “Ho chiesto a mio fratello di insegnarmi ad usare il computer e ho scritto a tutti i gruppi di acquisto presenti in rete offrendo i miei prodotti, principalmente agrumi. Immediatamente hanno cominciato ad arrivare richieste dal Centro-nord. Per qualche anno ho fatto da ponte anche per i prodotti agricoli di altre aziende. Li compravo e li rivendevo senza chiedere commissioni. Ad un certo punto, quindi, creare il consorzio e sistematizzare questo processo è stato quasi naturale” (da “Io faccio così”, pag. 335).

      Da “Le Galline felici” all’associazione culturale Siqillyàh (dall’antico nome arabo della Sicilia), creata da Roberto e altri tra il 2009 ed il 2010 per sperimentare e proporre altri modi di vivere e consumare e divenuta poi una delle più importanti Reti di economia solidale nel sud Italia.

      Tra persone, Gas e altre associazioni, l’Arcipelago Siqillyàh conta oggi circa 600, soci, il 40% dei quali non è in Sicilia. Tra gli obiettivi vi è la valorizzazione dei produttori locali e delle coltivazioni tipiche siciliane. In questi anni Siqillyàh ha inoltre favorito uno scambio nord-sud: i produttori biologici ed etici siciliani creano rapporti commerciali e culturali con i Gas del centro-nord .

      Proprio in quest’ambito si colloca un’altra importante iniziativa ispirata dal lavoro di Roberto Li Calzi: gli Sbarchi Gas, un nuovo modo di vivere gli incontri nazionali di tutti i rappresentanti dei gruppi di acquisto solidale. Il primo Sbarco (il nome si deve proprio a Roberto e si riferisce all’idea di una nave di gasisti che sbarcasse proprio sulle coste siciliane) è stato nel giugno del 2009 a Petralia Sottana, in provincia di Palermo. Tre giorni di festa con concerti, balli, campeggi ed esposizioni che hanno fatto sì che l’incontro venisse ricordato come una piccola Woodstock dei Gas.

      A questo primo Sbarco Gas hanno quindi fatto seguito gli Sbarchi in Piazza e si è contribuito alla creazione della Ressud, rete di economia solidale volta a rafforzare i legami tra i soggetti solidali del Sud nell’ottica di un percorso evolutivo di tutto il movimento nazionale dell’economia solidale.

      Gli obiettivi degli Sbarchi in piazza sono molteplici:
      – dimostrare che l’economia solidale offre risposte per i problemi prodotti dalla globalizzazione e dall’esasperazione del mercato;
      – diffondere questa consapevolezza e le sue pratiche tra la gente “comune” ed in particolare a quelle fasce “contigue” al mondo dell’Economia Solidale (associazioni, ecc.)
      – accrescere il numero dei consumatori consapevoli ed allargare quindi il consumo di beni provenienti da reti di produttori solidali;
      – consentire l’accesso a questo mercato a tutti quei produttori (con le caratteristiche adeguate) finora esclusi da questo mercato;
      – favorire la riconversione colturale (verso il bio) e culturale (verso la solidarietà) dei produttori;
      – stimolare i produttori ad operare in reti e agevolare la costruzione della rete sud sud;
      – favorire il ritorno alla terra di molti giovani (e non solo) disoccupati o insoddisfatti della qualità della propria vita;
      – uscire dalla testimonianza e cominciare a fare statistica;
      – raggiungere quei numeri, quella massa critica che permetta di concretizzare quelli che finora vengono considerate utopie.

      Una molteplicità di obiettivi, dunque, riconducibili ad un unico importante valore: l’importanza della rete, nella consapevolezza che ‘concorrere’ vuol dire correre insieme.

      “Non ci interessano i singoli – afferma Roberto Li Calzi – non cerchiamo gli eroi, ci interessa la rete. Siamo un mosaico, tutti insieme formiamo un quadro, ognuno è fondamentale, ma preso da solo non ha molto significato. Noi stiamo cercando di ribaltare i paradigmi, dimostrare che con le proprie energie si può sostenere la concorrenza e guadagnarci tutti. Sono convinto che dalla Sicilia ripartirà tutto”.

      http://www.italiachecambia.org/2014/01/io-faccio-cosi-10-dalla-sicilia-ripartira-tutto-roberto-li-calzi-da

  • #Quilombos. Communautés d’esclaves insoumis au #Brésil

    Au Brésil, dès le XVIe siècle, des esclaves noirs se libèrent et fondent des #communautés_marronnes, appelées quilombos. Ces #républiques_libres et auto-organisées repoussent les nombreuses attaques des colons et deviennent, pour plusieurs siècles, le symbole de la #résistance aux régimes esclavagistes.
    Loin d’être isolés, les quilombos conservent des liens forts avec les esclaves restés prisonniers, mais aussi avec les paysans, les taverniers ou les colporteurs. Malgré leurs différences de taille – celui de #Palmares a compté des milliers de membres –, de mode d’organisation, d’origine ethnique – on y trouve aussi des Indiens, des métis, des Européens en rupture de ban… –, de pratiques culturelles et de système économique, ils constituent tous des territoires autonomes au mode de #vie_communautaire.
    Ce livre, écrit par l’un des meilleurs spécialistes brésiliens, retrace l’histoire des quilombos. En décrivant les conditions de leur naissance et de leur multiplication dans de nombreuses régions du Brésil, la vie de leurs habitants et leurs combats, il nous permet de comprendre leur résistance au temps et la persistance de leurs descendants à lutter pour leurs droits, encore aujourd’hui.


    https://www.lechappee.org/collections/dans-le-feu-de-l-action/quilombos
    #esclavage #colonialisme #esclaves_insoumis #livre #histoire #auto-gestion #auto-organisation #esclavagisme #autonomie

  • Migreurop | City Plaza Hôtel : un exemple emblématique de la solidarité à Athènes
    https://asile.ch/2017/12/28/migreurop-city-plaza-hotel-exemple-emblematique-de-solidarite-a-athenes

    Dès la fermeture du « corridor migratoire » (printemps 2016), la capitale grecque a vu ses rues se peupler de plus de 25’000 de personnes sans abri. Les squats, ouverts par des collectifs militants locaux s’opposent à la « politique d’encampement » appliquée par le gouvernement grec. Ces modes d’accueil alternatifs font écho à d’autres mobilisations organisées par des […]

    • « City Plaza Hotel will become your home in Athens » / Entre lieu de vie et espace politique, les enjeux d’appropriation d’un squat athénien

      « Que vous soyez à Athènes pour affaires ou pour votre loisir, vous serez comme chez vous au City Plaza. »1 Cet extrait du site internet de l’hôtel City Plaza d’Athènes, non actualisé depuis sa fermeture en 2010, est une présentation à l’attention des touristes qui s’apprêtent à y séjourner quelques jours. Rénové grâce à des fonds de l’État octroyés à l’occasion des Jeux Olympiques de 2004 puis fermé après sa faillite sans indemnisation de ses employés, cet hôtel trois étoiles fait figure de symbole de la crise grecque. Huit ans plus tard, c’est un « chez-soi » (home) dénué de toute valeur marchande que le Refugee Accommodation and Solidarity Space City Plaza, propose à ses nouveaux habitants. Le 22 avril 2016, une centaine de militants grecs et un groupe de réfugiés2 squattent le bâtiment pour fournir sur sept étages un logement à environ 350 réfugiés. Leur objectif est de montrer par un exemple concret et de grande envergure qu’une politique d’accueil solidaire au centre d’Athènes est possible. Ils placent en effet au cœur de leurs actions la critique « en pratique » (expression d’un local) de la politique migratoire de l’Union Européenne et du gouvernement grec, des conditions de vie dans les camps et des hotspots3. Pour cela, ils proposent en miroir un modèle incarné par l’appropriation d’un lieu commun et autogéré.

      http://www.revue-urbanites.fr/city-plaza-athenes-squat

    • Greece’s Tower of Babel: An unusual place

      City Plaza functions collectively with refugees and activists cooking, cleaning, and making decisions together.

      From the outside, City Plaza Hotel might not look like much, just another shabby building in the Greek capital of Athens, neglected during the years of the economic crisis. Step inside its doors to find a unique space for hundreds of people from all over the world: refugees.

      Their plan was never to stay in Greece. They had hopes of reaching northern Europe. But, once the “Balkan Route” closed in March 2016, those who had made the dangerous trip in rubber dinghies from Turkey had nowhere else to go.

      That’s when activists in Athens intervened and occupied spaces such as City Plaza, a hotel that had been abandoned years earlier, to prevent the weary travellers from sleeping in overcrowded camps or, even worse, in the streets of Athens, as many who could not find shelter were forced to do.

      Since it was occupied, City Plaza has become home to some 400 refugees and migrants from Syria, Afghanistan, Iraq, Nigeria, Pakistan, Iran and elsewhere. Unlike most refugee accommodations in Europe, City Plaza affords its guests a level of dignity they wouldn’t find elsewhere.

      People have private rooms and their own bathrooms. It’s an unusual space - where most asylum centres are hierarchical and segregated based on nationality, City Plaza functions collectively, with refugees and activists cooking, cleaning, living and making decisions together.

      In such a diverse space, things can easily get lost in translation. But people find a way to communicate, and when they can’t there are people such as Rabea, himself a refugee from Damascus, to make sure that Greek and international activists can communicate with the refugees and migrants living in City Plaza.


      http://www.migreurop.org/article2852.html

    • City Plaza, la #fin...
      Message reçu le 12.07.2019 de Vicky Skoumbi via la mailing-list de Migreurop:

      Après 39 mois de fonctionnement l’occupation City Plaza, un hôtel athénien transformé en lieu de vie et d’hébergement pour réfugiés a fermé. City Plaza avait accueilli 2.500 réfugiés dans un espace exemplaire, géré collectivement par les solidaires et par les réfugiés eux-mêmes. L’évacuation a été programmée par le collectif Solidarity 2 refugees qui a été à l’origine de l’occupation. La décision de ne plus continuer l’occupation fut prise en mai 2018 et depuis juin de la même année City Plaza n’acceptait plus de nouveaux arrivants. D’après le communiqué mise en ligne sur FB, la décision fut prise pour trois raisons :

      A) le refus de normaliser/légaliser une occupation qui s’est voulue un acte militant tandis que deux ordres successives d’évacuation du procureur restaient en attente.

      B) Un manque grandissant des moyens et de forces vives ; il fallait que chaque nuit un service de sécurité de huit personnes soit de garde afin d’assurer la sécurité des réfugiés qui pouvaient à n’importe quel moment devenir la cible d’une attaque de l’Aube Dorée ou d’autres groupuscules d’extrême droite, la possibilité d’une intrusion de la propriétaire accompagnée de ses sbires étant toujours en ligne de mire.

      C) Les élections et la formation d’un gouvernent de droite qui a déjà annoncé son intention d’y envoyer les CRS pour évacuer de force l’hôtel et en finir avec la soi-disant « anomie » de l’occupation ; ont précipité l’évacuation : il fallait protéger les migrants sans-papiers d’une arrestation qui pourrait être suivi d’un internement et d’une expulsion

      Tous les résidents de City Plaza ont été relogés dans des bonnes conditions, soit à d’autres occupations, soit à des appartements.

      Le collectif remercie tous ceux et celles ont soutenu d’une façon ou d’une autre et leur donne rendez-vous pour des nouveaux combats en commun

      Voir leur communiqué en anglais
      https://www.facebook.com/sol2refugeesen/posts/2117692658523066?__tn__=K-R

      39 months City Plaza: the end of an era, the beginning of a new one. (here is the text in Greek https://urlzs.com/dtFsv)

      Yesterday, on 10th July 2019, the keys of squatted City Plaza were handed back to the former employees of the hotel, to whom the mobile equipment in the building belongs. All refugees living at City Plaza have been moved to safe housing within the city.

      On 22 April 2016, the Economic and Political Refugee Solidarity Initiative squatted the empty City Plaza building with a two-fold goal: to create, on the one hand, a space of safety and dignity in which to house refugees in the centre of the city and, on the other, to create a centre of struggle against racism, borders, and social exclusion. For the freedom of movement and for the right to stay.

      The decision to squat was taken at a critical political juncture. On 18th March 2016, one month before the squat opened, the EU-Turkey deal to restrict the movement of refugees to Europe was signed. It was the deal that marked the end of the “summer of migration” - the period which began in July 2015 when, under pressure from approximately one million people, the European borders “opened”. This was the deal that turned the islands of the Aegean into a sort of prison for migrants, and which turned mainland Greece into a trap for over 60,000 people. The SYRIZA-ANEL government, following its capitulation to the neoliberal management of the economic crisis, took on the the implementation of a policy of control, deterrence and discouragement of migration. With Frontex and NATO patrolling the Aegean, with detention centres such as Moria on the islands, with awful camps as the only policy for housing refugees on the mainland, by punishing solidarity and the struggle of refugees. During that time, the housing issue was very pressing. The refugees who had arrived in Athens were either homeless or were being housed in the awful camps of Elliniko, Malakasa, or the port of Piraeus, while hundreds of people slept in tents or cardboard boxes in city streets and squares.

      It was while these were happening that a discussion began within the Economic and Political Refugee Solidarity Initiative, which led to the decision to squat City Plaza, a hotel on Acharnon street which remained shut for seven years. The decision had certain features of voluntarism, and was not justified by the forces in our disposal, nor by the state of the anti-authoritarian movement at the time. Yet it was a move which addressed the political situation and the great struggle of the refugees who had, over the previous months, opened the borders of Fortress Europe and thus won their right to freedom of movement. It also matched the massive and spontaneous social solidarity movement which developed along the length of the migration route.

      City Plaza as an example of dignified housing, space for social solidarity and cooperation between locals and migrants.

      From its inception, City Plaza was organized around two key goals:
      – to create a space for safe and dignified housing for migrants in the centre of the city, a space of solidarity and cooperation between locals and migrants.
      – to function as a centre of struggle in which political and social demands by migrants and locals will interweave and complement each other.

      CP proved in practice that the state policy of “hospitality” towards refugees is a mixture of harshness, incompetence, and political expediency. Where the solidarity movement, without any funding from formal institutions, without any “experts” or employees, managed to create one of the best housing spaces in the centre of the city, the state continued to abide by the trapping of refugees in makeshift camps and tents in the mainland, and by imposing a regime of refuting the rights of refugees and detaining them in hot spots on the islands, at the threat of deportation.
      This contrast was the key element which led to mass support for CP at the beginning of its operation, by individual activists, organizations/collectives of the left, as well as by people who joined the movement for the first time there. Of course, because of the ownership status of the hotel, there were several attacks “from the left” which, fully aligned with the narrative of the owner and the petty bourgeois rhetoric on the “supreme human right to property”, attempt to belittle the effort, by spreading conspiracy theories (ranging from claims that we’re being funded by Soros, SYRIZA, the German State, to claims that we traffic drugs, firearms, children, and sex workers), slandering the collective and the activists who are part of it.

      City Plaza proved in practice that refugees and locals can live together when, instead of isolation, punishment, and hatred, there is solidarity, struggle, and community. At the opposite pole from the camps, located outside the cities and in awful conditions, CP managed, in a difficult neighbourhood, until recently patrolled by neonazis, to brighten the formerly dark corner between Acharnon and Katrivanou, by giving it the character of security truly valued by those from below: the security of dignified housing, community, solidarity, and vitality of the people selflessly fighting for better lives.

      At the same time, dozens of people showed their solidarity around the world. Through their daily presence, their participation in shifts, positive attitude and a large-scale international campaign for the financial support of the project. Dozens of crates of food and other essentials were sent to Plaza, thousands of people and groups made donations to support the project, which relied solely on donations for its survival.

      City Plaza also served as a centre for struggle. Aiming to internationally denounce the anti-refugee policies of the SYRIZA-ANEL government and the EU, we brought to the fore topics such as criminal responsibility for shipwrecks and loss of human life, the delay or obstruction of sea rescue, the practice of illegal pushbacks in Evros and the Aegean, the conditions of imprisonment in hotspots. City Plaza hosted dozens of open discussions on the border regime, racism, the struggle for rights, often featuring contributions by well-known intellectuals from around the world, such as Judith Butler, Angela Davis, David Harvey, Alain Badiou, Sandro Mezzandra, among others. Yet the goal was not just to highlight issues relating to migrant struggles, but also to link them to the struggles of locals. In the rallies for International Worker’s Day, the Polytechnic Uprising, antifascist and feminist protests, the City Plaza block was present throughout the three years.

      The City Plaza community: Practices, Rights, Cooperation.

      The answer to the question of what City Plaza is is known to the thousands of people who passed through its doors: CP is a project for the realisation of a conception of everyday life which aims to empower those “from below”, in the constitution of a space of freedom, which practically realises an aspect of the society we envision.

      Its mode of operation expressed a politics of everyday life which is in opposition to the dominant model of managing migration, especially to its “NGOisation”. At the core of this voluntary contribution of time, effort, and emotion was not the “provision of services” to “the vulnerable” but the attempt to combat insecurity and fear, to empower and encourage confidence and trust in the collective. Help to refugees was re-politicised - and became solidarity and common struggle. Self-organisation, shared responsibility and decision making were central, as was a constant reflection on the inequalities permeating relations within the project: localisation, class, gender, language, education, etc.

      Despite the inherent contradictions and difficulties, the collective experience of organising everyday life was the foundation for building a strong community of solidarity. At the same time, in this context, and in contrast to dominant victimising narratives, refugees and migrants became dynamic subjects with an active role on social and political life.

      Daily life at CP was based on the principle of participatory organisation and collective decision making and operations, processes particularly complex in a community of 350 people speaking different languages, and with different ethnic, class, and social backgrounds, and different plans for the future. Regular coordination meetings became the space in which equal discussion took place on issues of operation and organisation, while House meetings were - especially in the beginning - a real lesson in how we can and should discuss, operate, and co-implement, as refugees and as locals. The organisation of residents and solidarians into working groups was a component of organising the project but also an essential basis for developing personal and political relationships amongst ourselves. The working groups were: Reception, Education, Children’s Activities, Health Centre, Kitchen, Security, Economics, Cleaning, Communications, as well as a self-organized Women’s Space.

      In its 36 months of operation, City Plaza hosted over 2,500 refugees from 13 different countries. About 100 of the 126 rooms of the hotel hosted 350 refugees at any one time, while the remaining 26 either served as communal spaces (classrooms, women’s space, storage space) or to host solidarians from around the world. It was, after all, City Plaza’s political choice to not serve as a housing space “for” refugees but as a space of cohabitation and shared everyday life.

      Yet we will not provide statistics referring to countries of origin, ages or ‘vulnerable” cases. In contrast, we will provide “statistics” on the enormous amount of resources that the movement was able to mobilise in order to keep City Plaza going:

      812,250 hot meals were prepared by the kitchen team

      74,500 work hours on security shifts

      28,630 hours of shifts at reception

      5,100 hours of language teaching and creative educational activities

      * 69,050 rolls of toilet paper

      However, the most important things cannot be counted. They have to do with human relationships, mutual respect and solidarity, emotions and experiences, optimism born out of common struggle.

      The end of an era, the beginning of a new one

      Such a project demands enormous resources. It is not a political squat which can stay closed for a couple of days in August without any problems. It is a space which demands a daily commitment, responsibility, and presence. Besides, the way we see it, self-organization is not automatic. To the contrary, it requires many hours of work, often endless processes of shared decision making, and interminable difficulties. In other words, self-organization and solidarity are not theory. They are action in the here and now. Action full of contradictions and life’s problems. In a society in which authoritarianism, war, capitalism, and competition between the subjugated is considered normal, while multiple divisions and hierarchies permeate us all, because of our origins, genders, and class backgrounds, self-organisation is not a slogan. It is a struggle.

      Unfortunately, as often happens in many self-organized projects, enthusiasm, commitment, and participation dwindle over time - especially when circumstances are so demanding. The fact that the overwhelming majority of City Plaza residents are in transit made it impossible to hand the operation of the squat completely over to the refugees as most of them, sooner or later, left for Europe. At the same time, the material resources required for a project of such size - for food, hygiene products, medications, building maintenance - became harder to come by, despite the fact that comrades throughout Europe have demonstrated extraordinary commitment.

      On the basis of all of the above, shortly before City Plaza celebrated its two-year anniversary, and following calls to collectives and spaces which supported the project from its inception, there opened a difficult and contradictory discussion on how long City Plaza can carry on, or whether and how it should adapt, given that we did not wish to see the project decline. There was a dilemma on whether we would move towards the direction of “normalising/ legalising” the squat or towards completing the project, while also looking for new ways to keep the community it created alive in a different context.
      The first option was found to be politically undesirable, as it clashes with City Plaza’s character as a political alternative to NGOisation, and leads to a disconnect between the issues of safe housing and collective struggle and rights demands more generally.

      We decided that, despite it being a difficult choice, City Plaza should rightly close the way it began and operated: as a political project, by protecting the central element which turned it into a example, that is organisation from below, safe and dignified living, community of struggle, and addressed to society as a whole.

      During the House meeting of 26th May 2018, we jointly decided on this direction - not without contradictions and disagreements - and there was an extensive discussion about how to implement such a decision. Beginning in June 2018, City Plaza did not accept new residents, while there was a collective commitment that the project would not wind down until every resident had found acceptable accommodation. This commitment was not at all simple to implement. The wider circumstances of dealing with the refugee question - both from the point of view of the SYRIZA-ANEL government and from the point of view of NGOs, did not provide an opportunity to provide institutionally guaranteed housing to residents, while other spaces and squats could not house such a large number of refugees, despite positive attempts to support this.

      One year on, and while the project was winding down, the expected change in the political landscape, with the imminent re-election of New Democracy, made it imperative to once more address the pace at which the project is progressing towards its close, taking into account the fact that, over the past several months, several refugees had gradually moved to safe housing. Plaza has two pending court orders for its evacuation, while high-ranking New Democracy members made daily references to the “destruction of private property” and the “lawlessness” at City Plaza. In this respect, evacuation could be used as a deterrent, while many refugees, especially those with no fixed legal status, could face disproportionate consequences (deportation, detention, etc.). Even though, for some, an evacuation by New Democracy could be seen as a “heroic exit”, for which few political explanations would need to be given, nevertheless most City Plaza residents would be put in danger, especially in view of their already vulnerable and unstable status.

      This reconfirmed the decision to bring City Plaza to a close, on a collective basis and in our own terms. All refugees found safe housing. In the almost eighteen months between the decision to shut down and its implementation, most refugees moved on towards Northern Europe. Out of those who remained at City Plaza, some had the opportunity to rent their own place, as they had since found employment, while others still resorted to collective solutions. Through shared spaces and other housing projects which we have already put in place, along with the impossibly persistent network of all the people who actively participated in the project (refugees and solidarians), the community will continue to exist long after the building has been abandoned.

      City Plaza’s closure is linked to the wider movement’s inability to develop effective forms of organization, mobilisation, and discourse on the refugee questions, which match the demands of the time. It is true that many parts of the wider social movement decided on different degrees of involvement, being unable to support the project and/or develop similar ones, which would galvanise our efforts through a new dynamic. This position is not apportioning blame, but highlights the project as part of a wider social and political process, reflecting the ideological-political and organisational crisis within the movement, with which we will have to deal in the next phase.

      City Plaza was an invaluable political experience for all who took part, but also a political event far greater than the sum of its parts. Without exaggeration, CP was the pan-European symbol which concentrated resistance to the racist and repressive migration regime of the EU, following the closure of the borders after the EU-Turkey deal was signed. Equally, it served as a strong counter-example at a time of pessimism and demobilisation for the left, and a time of resurgence for the far right.

      City Plaza was a great struggle which, like all great struggles, cannot be counted as a clear victory or a clear defeat. It is a chapter in antiracist and migration struggles and, at the same time, an experiment in social movements, an unexpected mix of different needs, sociopolitical, gendered, and class experiences. This meeting, like every mixture, needs some time for the multiple experiences to settle and leave their trace on our individual and collective consciousness.In this milieu, new forms of resistance, struggle, and relationships of cooperation and solidarity will form - in Athens as well as in the dozens of cities at which City Plaza residents will arrive, as well as in the daily struggles against the barbarism or racism and repressive policies. Σ

      The City Plaza collective was, from the beginning, aware of its contradictory makeup. The alternative it proposed could not but me incomplete, dependent on the circumstances in which it was born and the subjective capacities of the movement and its people, with their brains, hearts, and bodies. Yet it was also restricted, like every struggle for rights and equal participation, which impinges on the power of capitalist exploitation, the imposition and reproduction of nationalist, racist, and gendered hierarchies and divisions.

      City Plaza is a link in a chain of struggles for social emancipation. A peculiar struggle, as it began from the small and the everyday, from how to cook the food and how to clean the building, and extended to resistance to the border regime and to multiple levels of discrimination. For those of us who took part in it, CP was an opportunity to redefine and to reflect on political thought and practice, relations of power, everyday life, cohabitation and its terms, self-organisation and its contradictions. We say goodbye to S(p)iti Plaza with one promise: to transfer this rich experience, to continue to enrich and broaden the ways and the places of common struggle.

      Solidarity will win!

  • En #Catalogne, une communauté écolo et autogérée ouverte sur le monde
    https://reporterre.net/En-Catalogne-une-communaute-ecolo-et-autogeree-ouverte-sur-le-monde

    Esther Cerro vit ici depuis quinze ans. Elle fait partie des résidents historiques qui ont résisté à l’expulsion du site à l’hiver 2001. Au début des années 2000, un groupe de gens appartenant aux mouvements sociaux cherchaient un site pour préparer une rencontre internationale sur le climat. Ils s’installèrent dans cette ancienne léproserie, désaffectée depuis 40 ans. Une occupation qui déplut au propriétaire, l’hôpital de Sant Pau, qui demanda leur expulsion par la police, afin de transformer les bâtiments en résidences privées pour médecins aisés. Mais les habitants résistèrent lors d’un siège de trois jours, soutenu par plusieurs centaines de Barcelonais. L’affaire fut portée devant les tribunaux et le juge déclara alors que « le #droit_à_la _vie est plus important que le droit à la #propriété ». Cependant, l’acharnement judiciaire a continué. En 2005, le tribunal de première instance de #Barcelone estimait que l’hôpital pouvait récupérer l’utilisation du bâtiment tout en reconnaissant la légitimité du projet en cours, exhortant les deux parties à « trouver un accord ».

    #auto-gestion #habitat #partage #jardins_communautaires

  • #Robert_Neuwirth: The power of the informal economy

    Robert Neuwirth spent four years among the chaotic stalls of street markets, talking to pushcart hawkers and gray marketers, to study the remarkable “System D,” the world’s unlicensed economic network. Responsible for some 1.8 billion jobs, it’s an economy of underappreciated power and scope.

    https://www.youtube.com/watch?v=ONM4JupBz_E&index=19&list=PL8968B4B06942DA26


    #économie_informelle #système_D #économie

    • Capitalism hits the fan

      With breathtaking clarity, renowned University of Massachusetts Economics Professor Richard Wolff breaks down the root causes of today’s economic crisis, showing how it was decades in the making and in fact reflects seismic failures within the structures of American-style capitalism itself. Wolff traces the source of the economic crisis to the 1970s, when wages began to stagnate and American workers were forced into a dysfunctional spiral of borrowing and debt that ultimately exploded in the mortgage meltdown. By placing the crisis within this larger historical and systemic frame, Wolff argues convincingly that the proposed government “bailouts,” stimulus packages, and calls for increased market regulation will not be enough to address the real causes of the crisis - in the end suggesting that far more fundamental change will be necessary to avoid future catastrophes. Richly illustrated with motion graphics and charts, this is a superb introduction designed to help ordinary citizens understand, and react to, the unraveling economic crisis.


      http://www.capitalismhitsthefan.com

    • The Story of Solutions

      The Story of Solutions, released in October 2013, explores how we can move our economy in a more sustainable and just direction, starting with orienting ourselves toward a new goal. In the current ‘Game of More’, we’re told to cheer a growing economy – #more roads, more malls, more Stuff! – even though our health indicators are worsening, income inequality is growing and polar icecaps are melting. But what if we changed the point of the game? What if the goal of our economy wasn’t more, but better – better health, better jobs and a better chance to survive on the planet? Shouldn’t that be what winning means?

      http://storyofstuff.org/movies/the-story-of-solutions

    • #Happy

      From the filmmakers who brought you Long Night’s Journey Into Day, Beyond the Call, and the Oscar nominated Genghis Blues, comes a global journey across countries and continents in a search for humanity’s most elusive emotion.

      HAPPY seeks to share the wisdom of traditional cultures and the cutting edge science that is now, for the first time, exploring human happiness. Through powerful interviews, we explore what makes people happy across the world.

      https://vimeo.com/11335940

    • #Off_the_Map

      Somewhere in the back of nowhere, in an adobe house with no lights or running water, a family lives in what could be called freedom or could be called poverty. We’re not sure if they got there because they were 1960s hippies making a lifestyle experiment or were simply deposited there by indifference to conventional life. They grow vegetables and plunder the city dump and get $320 a month in veterans’ benefits, but they are not in need and are apparently content with their lot.

      Now there is a problem. “That was the summer of my father’s depression” the narrator tells us. She is Bo Groden, played in the movie by Valentina de Angelis at about age 12, and heard on the sound track as an adult (Amy Brenneman). “I’m a damn crying machine,” says her dad, Charley (Sam Elliott). He sits at the kitchen table, staring at nothing, and his wife and daughter have learned to live their lives around him.


      http://www.rogerebert.com/reviews/off-the-map-2005

    • #The_take

      In suburban Buenos Aires, thirty unemployed auto-parts workers walk into their idle factory, roll out sleeping mats and refuse to leave. All they want is to re-start the silent machines. But this simple act - The Take - has the power to turn the globalization debate on its head. In the wake of Argentina’s dramatic economic collapse in 2001, Latin America’s most prosperous middle class finds itself in a ghost town of abandoned factories and mass unemployment. The #Forja auto plant lies dormant until its former employees take action. They’re part of a daring new movement of workers who are occupying bankrupt businesses and creating jobs in the ruins of the failed system. But Freddy, the president of the new worker’s co-operative, and Lalo, the political powerhouse from the Movement of Recovered Companies, know that their success is far from secure. Like every workplace occupation, they have to run the gauntlet of courts, cops and politicians who can either give their project legal protection or violently evict them from the factory. The story of the workers’ struggle is set against the dramatic backdrop of a crucial presidential election in Argentina, in which the architect of the economic collapse, Carlos Menem, is the front-runner. His cronies, the former owners, are circling: if he wins, they’ll take back the companies that the movement has worked so hard to revive. Armed only with slingshots and an abiding faith in shop-floor democracy, the workers face off against the bosses, bankers and a whole system that sees their beloved factories as nothing more than scrap metal for sale. With The Take, director Avi Lewis, one of Canada’s most outspoken journalists, and writer Naomi Klein, author of the international bestseller No Logo, champion a radical economic manifesto for the 21st century. But what shines through in the film is the simple drama of workers’ lives and their struggle: the demand for dignity and the searing injustice of dignity denied.

      https://www.youtube.com/watch?v=3-DSu8RPJt8


      #auto-gestion #Argentine

    • #Shift_change

      With the long decline in US manufacturing and today’s economic crisis, millions have been thrown out of work, and many are losing their homes. The usual economic solutions are not working, so some citizens and public officials are ready to think outside of the box, to reinvent our failing economy in order to restore long term community stability and a more egalitarian way of life.

      There is growing interest in firms that are owned and managed by their workers. Such firms tend to be more profitable and innovative, and more committed to the communities where they are based. Yet the public has little knowledge of their success, and the promise they offer for a better life.

      http://shiftchange.org/about

    • Bon, j’avoue ne pas avoir le temps de tout recensé les films qui semblent bien intéressants sur la liste, je continuerai peut-être plus tard dans l’année...

  • http://www.b-a-m.org/2016/05/o-s-desert-de-la-critique-la-jungle-de-calais

    Désert de la critique + La Jungle de Calais (émission du 27 mai 2016)

    L’émission « Offensive Sonore » est diffusée un vendredi sur deux sur Radio Libertaire de 21h à 22h30 (89,4 Mhz) en alternance avec « Les amis d’Orwel ».

    Partie 1 : Désert de la critique, déconstruction et politique.

    Pour cette émission nous recevons Patrick Marcolini qui nous parle d’un livre éditer dans sa collection celui de Renaud Garcia : Désert de la critique. La nature humaine ? Fiction dangereuse. La raison analytique ? Instrument d’uniformisation culturelle. La vérité ? Objet relatif masquant les dispositifs de pouvoir. Le langage ? Geôlier de la créativité. L’universalisme ? Alibi de l’Occident pour dominer le monde. Le corps ? Pâte à modeler au gré des innovations technologiques. Tels sont les lieux, devenus communs, de la pensée de la déconstruction.

    Partie 2 : La Jungle de Calais : Belgium Kitchen (reportage)

    Thomas et Anton, (non-professionnels de la radio, mais amateurs d’expériences) nous parle de leur reportage :

    Pourquoi ce reportage ?

    On avait tous les deux envie d’y aller, de voir, d’écouter, de comprendre… Et peut-être d’y apporter ou d’en rapporter quelque chose qui ne soit pas une vidéo misérabiliste, un discours stigmatisant, un selfie avec un réfugié à poster sur facebook. L’audio nous permettait d’échapper en partie à la sur-médiatisation d’une zone qui semblait, à coups d’objectifs et de reportages express, avoir verrouillé la parole de ses acteurs. Nous avons pris le temps de vivre avec certains d’entre eux, de tisser les liens pour accéder un temps à leurs quotidiens, et tenter d’éclairer un fragment de ce que peut être l’expérience de la Jungle. Mais par quel bout aborder ce babel, ou langues et histoires se confondent, pour en comprendre quelque chose ? Nous avons choisi pour sa transcendance l’entrée de la nourriture et une fois sur place nous avons fait notre nid dans une des cuisines bénévoles et autonomes de la jungle, la Belgian Kitchen. Cette création sonore témoigne des quelques jours que nous avons passé dans cet endroit et de la parole des gens qui le font vivre.

    Qu’est-ce qui vous a marqué lors de cette visite ?

    Un double sentiment très fort et qui a je crois impacté fortement le reportage. La jungle, c’est à la fois un lieu très dur, où l’on sent bien que les gens vivent mal, rencontrent beaucoup de problèmes, ont des histoires terribles, et en même temps c’est un lieu vraiment agréable à vivre, avec une cohabitation extraordinaire entre différentes cultures, qui finalement se passe plutôt bien, avec une solidarité et des rencontres humaines extraordinaires. Je crois qu’on fait un peu ressortir ce paradoxe dans le reportage, la complexité et la difficulté de la situation là-bas, et en même temps ce bonheur de vivre, ce plaisir à être dans ce lieu. On voulait vraiment montrer ça, tout le plaisir et les rires de la jungle, arrêter de stigmatiser le lieu, comme si c’était forcément horrible de vivre là-bas.

    • https://kanal.squat.net/?p=232

      February 22, 2016 - Vor kurzem haben wir ZUERST aus der Presse erfahren müssen, dass der Senat, in Kooperation mit den Bezirken, paradoxerweise eine Liste veröffentlicht hat, mit den Plänen auf dem von uns bewohnten Gelände an der Kiefholzstraße 74, eine sogenannte „MUF“ (Modulare Unterkünfte für Flüchtlinge) zu bauen um uns damit zu verdrängen. Bis jetzt hat keine Kommunikation mit uns stattgefunden.

      http://www.openstreetmap.org/node/2820273600

      C’est vraiment loin de tout, un terrain vague entre des jardins ouvriers, des lignes de chemin de fer et une route dépourvue de maisons habitées.

      Diese rassistische Verdrängungspolitik mit Mieterhöhungen die nur der Gewinnmaximierung dient, möchte sich unserer als selbst-organisierte Struktur entledigen und uns durch staatlich verwaltete Massenlager ersetzen, die nicht zuletzt auch Massenabschiebungen und Privatisierungen zur Folge haben. Wir lassen uns nicht gegeneinander ausspielen. Wir sagen NEIN! Lasst uns gemeinsam und solidarisch gegen strukturellen Rassismus kämpfen und selbst bestimmte Lebensräume verteidigen!

      Gegen Massenlager!

      Gegen Verdrängung!

      Gegen Abschiebung!

      „Radikal Queerer Wagenplatz KANAL“

      Kiefholzstraße 74 12057 Berlin-Neukölln

      ***Bleibt mit uns in Kontakt: www.kanal.squat.net

      ***Schließt euch an und tragt euch in unsere Mailing Liste ein: kanal@squat.net

  • Au #Bangladesh, des ouvrières rescapées du Rana Plaza créent leur propre coopérative #Textile
    http://multinationales.org/Au-Bangladesh-des-ouvrieres-rescapees-du-Rana-Plaza-creent-leur-pro

    Il y a eu les 1135 morts et les milliers de blessés de l’effondrement du Rana Plaza, au Bangladesh. Puis les engagements des multinationales de l’habillement, leurs codes de conduite et leurs chartes éthiques. Enfin, des centaines d’inspections aboutissant à la fermeture de nombreux ateliers textiles aux #conditions_de_travail indignes. Une quarantaine d’ouvrières et d’ouvriers, traumatisés par le drame, ont décidé de ne pas en rester là et de créer leur propre coopérative #Textile : Oporajeo, les (...)

    #Enquêtes

    / Textile, Textile, #Santé_et_sécurité_au_travail, Bangladesh, #Démocratie_économique, #santé_et_sécurité_au_travail, #économie_sociale_et_solidaire, #chaîne_d'approvisionnement, conditions de travail, #femmes, travail (...)

    #travail_digne
    « http://bangladeshaccord.org »
    « http://www.bangladeshworkersafety.org »
    « https://fr-fr.facebook.com/Oporajeo.Oporajeo »
    « http://www.axellederusse.fr »
    « http://oporajeo.com »
    « http://www.dailymotion.com/video/x2jkw93

     »
    « http://www.sante-et-travail.fr/derriere-l-etiquette---enquete-dans-les-usines-textiles-au-banglade »
    « http://www.cleanclothes.org/resources/publications/hm-bangladesh-september-2015.pdf »

  • L’usine grecque qui résiste sans patron et avec des savons écolos
    http://www.reporterre.net/L-usine-grecque-qui-resiste-sans-patron-et-avec-des-savons-ecolos

    L’histoire de Vio Me est un rayon de soleil dans l’hiver sans fin que traverse la Grèce, alors qu’elle élit dimanche 20 septembre sa nouvelle Assemblée législative. Le patron a fermé cette usine de matériaux pour le BTP, mais les ouvriers ont décidé de l’occuper et de relancer une production écolo de manière autogérée grâce à un formidable soutien populaire. Source : Reporterre

  • Petit manuel pour les curieux à tendances révolutionnaires – Finir la #révolution ! La société autogérée pour sortir de la crise d’André Danet suivi d’une réponse de l’auteur
    http://diffractions.info/2014-05-13-petit-manuel-pour-les-curieux-a-tendances-revolutionnaires

    « [...] que le #socialisme n’est rien d’autre que l’organisation consciente par les hommes eux-mêmes de leur vie dans tous les domaines ; qu’il signifie donc la gestion de la production par...

    #philosophie #politique #revue_littéraire #auto-gestion #démocratie #démocratie_directe