• 2018, année de l’appropriation culturelle, que ça vous plaise ou non
    Rebecca Makonnen, Radio Canada, le 19 décembre 2018

    Il faut avoir vécu sous une roche pour ne pas avoir entendu parler du concept d’appropriation culturelle cette année. Le débat a fait rage au #Québec avec #SLAV et #Kanata, et il sera sans doute au cœur de plusieurs partys de famille pendant le temps des Fêtes. Le rappeur mi’kmaq Quentin Condo, alias Q052, ainsi que l’enseignante innue en sciences des religions #Caroline_Nepton_Hotte font un bilan de la réceptivité à l’égard de cette notion, qui rend visibles certains rapports de domination au sein des sociétés occidentales.

    #Q052 - Cultural In-appropriation

    Cultural appropriation, it’s not acceptable
    Misrepresentation for your spectacle
    Encouraging the stereotypical projectable
    Of Indigenous Nations perpetual
    Propagating the idea that it’s okay to
    Benefit from a Nation’s patrimonial
    Art of the oppressive Colonial
    Mentality, must change, it’s intolerable
    Truth and Reconciliation
    Land acknowledgements
    Federal Prime Minister’s apologies
    Unfulfilled promises and imposed dominance
    And this Just In!
    It ain’t Tru-deau
    Tax payer’s dollars for a pipeline
    My People arrested on the front line
    Sit on the throne like things are just fine...
    But it’s not!
    Our Culture not to be sold
    It’s our history, our future, our stories to be told!
    We won’t back down or retreat, we won’t fold!
    Get educated, improve your comprehension
    Cultural in-appropriation

    A propos du rappeur Q052, son disque Rez Life :
    https://q052.bandcamp.com

    Sa chanson Comes Back Again :
    https://www.youtube.com/watch?v=j8wYXVJDbNs

    Sur le même sujet :
    https://seenthis.net/messages/706476
    https://seenthis.net/messages/717781
    https://seenthis.net/messages/747168
    https://seenthis.net/messages/748321

    #slam #rap #musique #musique_et_politique #Robert_Lepage #autochtones #appropriation_culturelle #racisme #invisibilisation #Canada

  • Homo domesticus. Une histoire profonde des premiers États

    Ernest London

    https://lavoiedujaguar.net/Homo-domesticus-Une-histoire-profonde-des-premiers-Etats

    À la recherche de l’origine des États antiques, James C. Scott, professeur de science politique et d’anthropologie, bouleverse les grands récits civilisationnels. Contrairement à bien des idées reçues, la domestication des plantes et des animaux n’a pas entraîné la fin du nomadisme ni engendré l’agriculture sédentaire. Et jusqu’il y a environ quatre siècles un tiers du globe était occupé par des chasseurs-cueilleurs tandis que la majorité de la population mondiale vivait « hors d’atteinte des entités étatiques et de leur appareil fiscal ».

    La première domestication, celle du feu, est responsable de la première concentration de population. La construction de niche de biodiversité par le biais d’une horticulture assistée par le feu a permis de relocaliser la faune et la flore désirables à l’intérieur d’un cercle restreint autour des campements. La cuisson des aliments a externalisé une partie du processus de digestion. Entre 8000 et 6000 avant notre ère, Homo sapiens a commencé à planter toute la gamme des céréales et des légumineuses, à domestiquer des chèvres, des moutons, des porcs, des bovins, c’est-à-dire bien avant l’émergence de sociétés étatiques de type agraire. (...)

    #James_C._Scott #histoire #anthropologie #Homo_sapiens #chasseurs-cueilleurs #agriculture #Mésopotamie #esclavage #État #empires_fantômes

    • Contre le blé, contre l’Etat, Joseph Confavreux

      L’anthropologue anarchiste James C. Scott publie un ouvrage détonnant qui, à l’appui des récentes découvertes de l’archéologie, remet en cause le grand récit civilisationnel fondé sur l’agriculture céréalière, la sédentarité et l’État.

      James C. Scott est éleveur de moutons et dit se sentir « personnellement offensé chaque fois qu’on cite les moutons comme synonyme de comportement conformiste de masse, de pusillanimité et d’absence d’individualité », alors que cela fait 8 000 ans que l’homme a sélectionné les moutons précisément pour les domestiquer et les rendre toujours plus dociles.

      James C. Scott est aussi un des anthropologues les plus singuliers du monde, auteur d’un travail au long cours sur les comportements infrapolitiques (Petit éloge de l’anarchisme), les logiques du pouvoir de l’État moderne (Seeing like a State) ou les peuples sans État, notamment ceux d’Asie du Sud (Zomia ou l’art de ne pas être gouverné).

      homo-domesticusSon dernier livre, que viennent de traduire les éditions La Découverte, s’intitule Homo Domestiscus. Une histoire profonde des premiers États, et combine ce qu’il a pu personnellement observer en matière de domestication des animaux ou des hommes avec des décennies de travail sur les rapports entre les marges et les centres, les nomades et les États, les gouvernés et les gouvernants, les prétendus barbares et les soi-disant civilisés.
      Il se nourrit, aussi et surtout, des récentes avancées de l’archéologie qui, grâce notamment à de nouvelles techniques de recherche, viennent de plus en plus souvent bousculer les savoirs solidifiés dans les livres scolaires et appris par des générations d’écoliers. La récente et impressionnante Histoire des civilisations, sous-titrée Comment l’archéologie bouleverse nos connaissances, également publiée par les éditions La Découverte et codirigée par l’archéologue Jean-Paul Demoule, s’inscrivait aussi dans ce moment singulier où l’archéologie change notre regard sur le passé, et peut-être ainsi sur le présent.

      Homo domesticus assume d’être une synthèse, voire parfois une forme de braconnage sur des territoires qui ne sont pas ceux de l’anthropologue. Scott définit d’ailleurs lui-même son ouvrage comme le « rapport d’exploration d’un intrus ». Mais son sens du récit et son érudition tout-terrain rendent sa thèse principale très convaincante, tout en permettant au lecteur d’apprendre, au passage, pourquoi les chimpanzés ont un intestin trois fois plus grand que le nôtre, quel est le métabolisme du blé sauvage ou comment lire l’épopée de Gilgamesh…

      Cette thèse consiste à démonter le grand récit civilisationnel de la révolution néolithique et de l’essor de l’humanité, selon lequel « l’agriculture venait se substituer au monde barbare, sauvage, primitif, brutal et sans loi des chasseurs-cueilleurs et des nomades ». Pour l’anthropologue, même si l’on a longtemps supposé que « l’agriculture avait été un grand pas en avant pour l’humanité en termes de bien-être, de nutrition et de temps libre », initialement, « c’est plutôt le contraire qui est vrai ».

      L’hypothèse implicite que la récolte d’une culture plantée serait plus fiable que le rendement des espèces sauvages serait ainsi fausse, « dans la mesure où les espèces sauvages, par définition, ne sont présentes que sur des sites où elles peuvent prospérer ». Celles et ceux qui voient dans l’agriculture sédentaire un pas majeur dans l’avancée de la civilisation négligent en plus les « risques de crise de subsistance impliqués par un mode de vie sédentaire et par la nécessité concomitante de planter, de soigner et de protéger des espèces cultivées ».

      Les avancées récentes de l’archéologie révèlent que les chasseurs-cueilleurs n’avaient rien « de ces populations désemparées, mal nourries, toujours au bord de la famine, qu’imagine l’ethnologie populaire ». Et permettent de mieux comprendre que la « sécurité alimentaire des chasseurs-cueilleurs reposait précisément sur la mobilité et sur la diversité des ressources auxquelles ils avaient accès ».

      À partir du moment où l’on remet en question l’hypothèse fondamentale de la supériorité et de la plus grande attractivité de l’agriculture sédentaire par rapport à toutes les formes de subsistance antérieures, il devient clair, pour le chercheur, « que ladite hypothèse repose elle-même sur un présupposé plus profond et plus enraciné qui n’est, lui, pratiquement jamais remis en cause : à savoir que l’existence sédentaire serait elle-même supérieure et plus attrayante que les formes de subsistance fondées sur la mobilité ».

      51bn3kwdvel-sx329-bo1-204-203-200Dans ce livre, dont le titre original est Against the Grain : A Deep History of the Earliest States, Scott avance donc l’hypothèse du lien étroit entre les céréales et la constitution d’États jugés coercitifs par l’anarchiste qu’il est depuis des décennies. Pour lui, « seules les céréales sont vraiment adaptées à la concentration de la production, au prélèvement fiscal, à l’appropriation, aux registres cadastraux, au stockage et au rationnement ». Ce qui explique pourquoi l’économie de tous les États antiques reposait sur les céréales et pourquoi « l’histoire n’a pas gardé trace de l’existence d’États du manioc, du sagou, de l’igname, du taro, du plantain, de l’arbre à pain ou de la patate douce ».
      Il s’ensuit pour Scott que « l’émergence de l’État ne devient possible que lorsqu’il n’existe guère d’autres options qu’un régime alimentaire dominé par les céréales domestiquées ». La « clé du lien » entre l’État et les céréales serait donc le fait que « seules ces dernières peuvent servir de base à l’impôt, de par leur visibilité, leur divisibilité, leur “évaluabilité”, leur “stockabilité”, leur transportabilité. »

      « Myopie historique »

      À partir de là, James C. Scott juge donc qu’on surestime très largement la révolution néolithique qui « a entraîné un appauvrissement de la sensibilité et du savoir pratique de notre espèce face au monde naturel, un appauvrissement de son régime alimentaire, une contraction de son espace vital et aussi, sans doute, de la richesse de son existence rituelle ».

      arton2238-a8443Une surévaluation intimement liée à la manière dont les progrès de la civilisation ont été « codifiés par les premiers grands royaumes agraires ». Comme dans Zomia, l’anthropologue juge nécessaire de se départir de la « téléologie de l’État » et d’une « histoire stato-centrée ». Une histoire « impartiale » supposerait, selon lui, qu’on accorde à l’État « un rôle beaucoup plus modeste que celui qu’on lui attribue normalement », même s’il n’est pas étonnant que l’État ait fini par dominer les grands récits archéologiques et historiques.
      En effet, outre l’hégémonie de la forme État dans le monde actuel, « la majeure partie des recherches archéologiques et historiques dans le monde sont parrainées par l’État, ce qui en fait souvent une sorte d’autoportrait narcissique », écrit Scott, en notant qu’on a toujours privilégié l’excavation des grandes ruines historiques sur des indices plus faibles d’installation humaine, que les dernières techniques archéologiques permettent de mieux repérer.

      De plus, les « documents écrits sont invariablement produits par et pour l’État ». Même si bon nombre de peuples nomades connaissaient l’écriture, « ils écrivaient généralement sur des matériaux périssables (écorce, feuille, bambou, roseau) et pour des raisons étrangères aux préoccupations d’un État (comme mémoriser des sortilèges ou des poèmes d’amour) ».

      Décentrer ainsi l’Histoire pour éclairer les zones oubliées par les récits officiels permet notamment de montrer que l’émergence de l’État apparaît en réalité très longtemps après la naissance de l’agriculture sédentaire et ne lui est pas liée, même si cette forme d’organisation sociale demeure, en général, réticente aux zones humides, désertiques ou montagneuses.

      Scott rappelle à ce sujet que les premiers établissements sédentaires de l’histoire de l’humanité sont apparus dans des zones humides, dont le rôle a été largement sous-estimé, pour au moins trois raisons. D’abord en raison de « l’association presque irrésistible entre l’idée de civilisation et les principales céréales : blé, orge, riz et maïs ». Ensuite, parce qu’il s’agissait de cultures largement orales n’ayant laissé derrière elles aucun témoignage écrit. Enfin, parce que cette myopie historique vis-à-vis des sociétés des zones humides pourrait être liée à leur « incompatibilité écologique avec la centralisation administrative et le contrôle par le haut. Ces sociétés reposaient en effet sur ce qu’on appelle aujourd’hui des biens collectifs ou des communs – plantes, animaux et espèces aquatiques sauvages auxquelles toute la communauté avait accès. Il n’existait aucune ressource dominante unique susceptible d’être monopolisée ou contrôlée et encore moins taxée par un centre politique ».

      Décentrer l’histoire permet aussi de comprendre que les premiers États étaient, en réalité, non seulement très fragiles, mais éphémères et réversibles. « Dans la plupart des cas, les périodes d’interrègne, de fragmentation et de décadence étaient plus fréquentes que les phases de domination efficace et stable. » En outre, explique Scott, « dans une grande partie du monde, l’État, même lorsqu’il était robuste, n’était qu’une institution saisonnière. Récemment encore, en Asie du Sud-Est, pendant les averses annuelles de la mousson, il n’était guère capable de projeter sa puissance au-delà des murs du palais royal ».

      Pour l’anthropologue, il a existé plusieurs lignes de faille, « sous-produits de l’émergence de l’État lui-même », liées aux conséquences épidémiologiques de la concentration sans précédent des espaces cultivés, des humains et du bétail, ainsi que des parasites et agents pathogènes, liées également aux effets écologiques plus insidieux de l’urbanisme ou encore aux répercussions d’une agriculture reposant sur l’irrigation intensive et entraînant une déforestation et une salinisation des sols.

      Rompre ainsi l’hypnose provoquée par les récits « narrant la fondation d’une dynastie ou exaltant sa période classique, alors que les périodes de désintégration et de désordre ne laissent que peu ou pas de trace », permet notamment de saisir les nombreux « mouvements de fuite des territoires contrôlés par les premiers États en direction de leur périphérie ». Mouvements dont les traces, « dans la mesure où ils contredisent le récit qui met en scène l’État en tant que porteur de civilisation et bienfaiteur de ses sujets », sont « confinées dans d’obscurs documents juridiques ».

      La Grande Muraille sur le site de Mutianyu
      La Grande Muraille sur le site de Mutianyu
      Le lecteur apprend ainsi que la Grande Muraille de Chine servait tout autant à retenir les paysans Han et les contribuables qu’à faire obstacle aux incursions barbares. Ce fait que les premiers États n’aient pas réussi à retenir leur population est, pour Scott, le signe que « c’est seulement par le biais de diverses formes de servitude que les premiers États ont réussi à capturer et à fixer une bonne partie de leurs populations ».
      « Homo sapiens n’a-t-il pas lui-même été domestiqué ? »

      La mise en cause du récit traditionnel de la civilisation par James Scott n’est pas seulement, pour lui, un moyen de rendre justice à un passé moins linéaire que la vision que nous en avons d’habitude. Elle est aussi une façon de repenser le présent, et notamment le fait que nous acceptons comme quelque chose d’inévitable, voire de normal, de vivre dans des États inégalitaires et dont les premières fondations reposent sur la coercition et l’exploitation de leurs populations.

      41wndayie2l-sx303-bo1-204-203-200L’anthropologue réexamine ainsi « la conception de l’État chère à des théoriciens du contrat social tels que Hobbes et Locke, celle d’un pôle d’attraction irrésistible reposant sur la paix civile, l’ordre social et la sécurité personnelle ». Alors que, pour lui, la « formation des premiers États est pour une bonne part une entreprise coercitive », appuyée sur l’usage « extensif d’une main-d’œuvre servile » : prisonniers de guerre, semi-servage, esclaves, même si celui-ci était présent dans nombre de sociétés pré-étatiques.
      James C. Scott tient à réhabiliter des modes de vie classés comme « barbares » simplement parce qu’il refusaient les rets de l’État, et en particulier l’impôt, que le chercheur n’hésite pas à qualifier de « fléau » pour les populations intégrées aux premiers États, en évoquant les collectes en nature prélevées par l’État sous forme de céréales, de main-d’œuvre et de conscription.

      Il fait ainsi voler en éclats la ligne de démarcation censée passer entre les mondes dits barbares et les mondes prétendument civilisés, c’est-à-dire étatisés, notamment parce que les populations assujetties à l’État et les peuples sans État étaient en réalité des partenaires commerciaux naturels et fréquents, dont le négoce des peaux de castor des Amérindiens a été l’un des plus emblématiques. « Une telle symbiose engendrait une hybridité culturelle beaucoup plus intense que ce que la typique dichotomie “barbare-civilisé” pourrait laisser croire », écrit Scott.

      Pour lui, les « barbares » doivent davantage être compris comme les « jumeaux cachés de la civilisation », comme l’atteste notamment le fait qu’il est arrivé que ces derniers conquièrent l’État, comme ce fut le cas deux fois dans l’histoire de la Chine, avec la dynastie mongole des Yuan et la dynastie mandchoue des Qing, ainsi que dans celui d’Osman, le fondateur de l’Empire ottoman. Pour Scott, l’existence dite barbare a donc « été souvent plus facile, plus libre et plus saine que celle des membres des sociétés civilisées – du moins de ceux qui ne faisaient pas partie de l’élite ».

      À lire l’anthropologue, on peut même aller jusqu’à désigner « la longue période historique qui vit se côtoyer des États agraires relativement faibles et de nombreux peuples sans État, généralement équestres », comme un « âge d’or » des barbares, comparable à un moment où « le mouvement d’enclosure politique représenté par l’État-nation n’existait pas encore ». Pour lui, ces « barbares » étaient « presque à tous égards plus libres que les petits fermiers anglais de la fin du Moyen Âge et du début de l’ère moderne, dont on a tant vanté l’indépendance ».

      Ce détour par la proto-histoire est aussi, pour Scott, un moyen de réfléchir à la notion de domestication, et à la façon dont elle résonne aujourd’hui. Il rappelle en effet que le terme domestiquer est normalement considéré comme un verbe actif impliquant un complément d’objet direct. Mais, interroge-t-il, Homo sapiens n’a-t-il « pas lui-même été domestiqué, attelé au cycle interminable du labourage, du plantage, du désherbage, de la récolte, du battage, du broyage » ? Pour Scott, l’homme est quasiment devenu esclave des céréales, et a été domestiqué par son confinement, une plus forte densité démographique et de nouveaux modèles d’activité physique et d’organisation sociale…

      Ce qui interroge quand on sait que, par rapport à leurs ancêtres sauvages, les moutons ont connu une réduction de 24 % de la taille de leur cerveau au cours des 10 000 ans d’histoire de leur domestication ou que les furets ont des cerveaux 30 % plus petits que ceux des putois… « La réduction de la taille du cerveau et ses conséquences possibles semblent décisives pour rendre compte de la docilité des animaux domestiques en général », écrit James Scott, en se plaisant sans doute à imaginer ce que serait le cerveau d’un homme sauvage, en liberté et sans État.

      LIRE AUSSI
      De l’importance de traverser hors des clous
      PAR JOSEPH CONFAVREUX
      Cette plongée dans la profondeur de l’histoire est, enfin, un moyen pour Scott de reprendre à nouveaux frais une notion à la mode, qui a pu être féconde pour alerter sur notre destinée civilisationnelle, mais s’avère également sidérante, voire paralysante : celle d’effondrement. Pour Scott, « dans son usage non réfléchi, la notion d’effondrement désigne une tragédie civilisationnelle affectant un grand royaume antique et ses réalisations culturelles ». Elle pourrait pourtant signifier « simplement un retour à la fragmentation de leurs parties constitutives, quitte à ce qu’elles se fédèrent de nouveau ultérieurement ».
      À lire l’anthropologue, une bonne partie de ce qui, dans l’histoire, est passé pour un effondrement n’était en réalité qu’une désagrégation au sens propre du terme : la réduction d’entités politiques de grande taille mais fragiles, à leurs composantes plus modestes et souvent plus stables, mais aussi souvent plus justes politiquement et socialement.

      Scott va jusqu’à effectuer alors un curieux, mais osé, « plaidoyer pour l’effondrement », en faisant l’hypothèse que ce qu’on désigne encore comme des siècles obscurs, des périodes intermédiaires ou des âges sombres a « en fait suscité un net gain de liberté pour de nombreux sujets des États antiques et une amélioration général du bien-être humain ». Une histoire à méditer pour les collapsologues ou les déclinistes contemporains…

    • Je connais mal cette littérature, mais je suppose que ces théories ont été confrontées et confirmées par les récits qu’on a des sociétés de #chasseurs-cueilleurs plus récentes, comme par exemple les sociétés #autochtones nord-américaines ? On a des témoignages du 17ème siècle de colons européens, par exemple :

      Un Français au « Royaume des bestes sauvages »
      #Paul_Lejeune, Lux, le 8 janvier 2009
      https://www.luxediteur.com/catalogue/un-francais-au-royaume-bestes-sauvages

      #Canada #Lux @lux_editeur

  • J’aimerais revenir sur la polémique #Kanata / #Robert_Lepage qui n’a finalement presque pas été abordée sur Seenthis, et donc peut-être pas assez en France (pourtant ça rappelle une polémique en France, avec #Exhibit_B.), sauf ici :
    https://seenthis.net/messages/717781
    https://seenthis.net/messages/747168

    Robert Lepage a décidé dans cette dernière pièce de traiter de l’histoire du Canada, et donc des #autochtones, sans actrices ou acteurs autochtones, mais même sans consulter la ou le moindre autochtone pendant la genèse de la pièce.

    Alors, laissons d’abord la parole à Maya Cousineau-Mollen :

    Kanata : Maya Cousineau-Mollen, entre espoir et tristesse
    Radio Canada, le 17 décembre 2018
    https://ici.radio-canada.ca/espaces-autochtones/1142422/kanata-maya-cousineau-mollen-theatre-autochtone

    Elle s’explique aussi ici en vidéo sur Le Média, le 23 décembre 2018 :
    https://www.youtube.com/watch?v=lG5ptrcijdI

    Mais, avant de revenir là dessus, rajoutons le contexte qui manque un peu. Alors qu’il annonce la sortie de cette pièce à Montréal en été 2018, il vient de subir une autre controverse avec sa pièce #Slav, consacrée aux chants d’esclaves #noirs, avec aucun.e chanteu.se.r noir ni aucun.e noir.e consultée pendant la génèse de la pièce. Présentée pendant le Festival de Jazz de Montréal, un tonnerre de protestation a conduit le Festival à annuler la pièce après les quelques premières représentations. J’en avais un peu parlé ici :
    https://seenthis.net/messages/706476

    Peu de gens s’en souviennent, mais en 2001, Robert Lepage avait présenté sa pièce #Zulu_Time où des personnes de nombreuses origines sont représentées, mais où là encore, neuf des dix membres de la troupe étaient des Québécois blancs, le dixième étant d’origine péruvienne. De plus, les représentations étaient stéréotypées, en position d’infériorité par rapport aux personnages blancs. Des femmes provenant apparemment du Moyen-Orient ou du sous-continent indien étaient placés dans des rôles de servitude et d’assujettissement. Enfin, la seule représentation d’un homme noir, jouée par un comédien blanc, arborait un maquillage corporel noir, portant le costume traditionnel d’un guerrier zoulou, avec couvre-chef, torse nu, lance et bouclier, et dont la pièce établissait un parallèle avec le personnage du singe, joué par l’acteur d’origine péruvienne.

    Bref, pour en revenir à Kanata et à 2018, comme le rappelle Maya Cousineau-Mollen, bien qu’il y ait des critiques, il n’y a pas d’appel à l’annulation ou à la censure. Ce sont les producteurs de la pièce qui se retirent, ne voulant pas être mêlés à une telle controverse.

    C’est alors que dans sa grande mansuétude, qui démontre aussi à quel point le débat est en retard en #France sur ces questions, qu’ #Ariane_Mnouchkine décide d’offrir son #Théâtre_du_Soleil de la #Cartoucherie de Vincennes à Robert Lepage pour qu’il y monte une versions légèrement modifiée de sa pièce, et donc tout aussi critiquable. On en est là.

    #appropriation_culturelle #racisme #invisibilisation #Spectacle #Théâtre #Canada

  • Why is Canada denying its indigenous peoples clean water? - The Globe and Mail
    https://www.theglobeandmail.com/opinion/why-is-canada-denying-its-indigenous-peoples-clean-water/article31599791

    Amanda Klasing, a senior researcher at Human Rights Watch, specializes in the right to clean water.

    “She likes to take a bath, but [the water] irritates her skin,” Susan said of her active two-year-old daughter. When the little girl was 18 months old, Susan started to notice rashes all over her daughter’s legs. “I thought it was something from the grass,” she said. Instead, a doctor informed her that the baby’s rash was probably from her water. Susan can’t bathe her daughter at home now; she takes her to a daycare centre or relative’s house.

    Susan lives in Grassy Narrows First Nation in Ontario, where I spoke to her and other families in February to learn about living under a “do not consume” water advisory.

    #canada #eau #premières_nations

  • Les enterrés vivants Jean-François Nadeau - 9 Octobre 2018 - Le Devoir
    https://www.ledevoir.com/opinion/chroniques/538605/les-enterres-vivants

    Ornée de son pourpoint de velours, de son étole mitée en fourrure d’écureuil et de sa perruque de père Noël, la Justice a beau garder la tête haute, surtout lorsqu’elle regarde le monde d’en bas, elle semble parfois, ne lui en déplaise, avoir le coeur passablement érodé.

    En 2015, Jerry est condamné à 39 mois de prison. Il n’a pas payé les quelque 35 000 $ de contraventions que lui réclame l’État. Qu’a-t-il donc fait, Jerry, pour mériter cela ? Flânage, itinérance, état d’ébriété, désordre sur la voie publique.

    Jerry Anichinapéo est un Autochtone. La semaine dernière, lors des travaux de la commission Viens, on a pu apprendre que Jerry vit à Val-d’Or. Mais ce n’est pas tout à fait vrai. Comme d’autres Autochtones, Jerry vit moins qu’il ne survit. L’avalanche de contraventions qui s’est abattue sur lui avait d’ailleurs pour but, a-t-on compris, de l’enterrer vivant au plus sacrant.

    À Val-d’Or, 75 % de ces contraventions crachées en rafale l’ont été à l’encontre d’Autochtones, alors que ceux-ci représentent à peine 3 % de la population. La police avait même donné un nom à cette façon de faire mortifère : l’opération Centre-Ville.

    C’était en 2015. Les temps ont-ils changé depuis ? La police affirme que oui. À sa défense, elle indique que les contraventions de ce type ont diminué de 81 %. Qu’est-ce que cela veut dire en pratique ? Dans le cas de Jerry, cette réduction de l’intensité du pilonnage par contraventions voudrait dire qu’on lui aurait enjoint de payer seulement 6500 $ plutôt que 35 000 $. Mais quand on n’a pas un sou, que ce soit 6000$ ou 600 000 $ de dettes, cela reste impossible. En gros, au lieu de l’écraser avec un tank on se contente de prendre un autobus. La misère des personnes emprisonnées pour cause de pauvreté révèle bien la pauvreté de notre pensée à leur égard.

    Taxer la misère d’une charge supplémentaire demeure pourtant monnaie courante. Pas seulement pour les Autochtones. Des cas semblables ont suscité l’indignation à Québec et à Sherbrooke ce printemps encore. Mais combien d’autres cas du genre échappent aux radars de l’actualité ?

    Pour éradiquer la pauvreté, faire la guerre aux pauvres est une stratégie qui ne date pas d’hier. De grandes campagnes d’enfermement des pauvres ont eu lieu au royaume de France en 1724, en 1750 et en 1764. Et dans la France d’aujourd’hui, le président Macron vient de s’établir en génie au registre d’un pareil mépris pour la vie : la solution générale à la misère du pays, a-t-il laissé entendre, ce serait tout bonnement d’apprendre à ne pas s’en plaindre ! Les conditions sociales ne changent pourtant pas du seul fait qu’on décrète que leurs effets doivent être abolis.

    Quelle stratégie le nouveau gouvernement de François Legault entend-il adopter pour contrer le problème criant de la pauvreté ?

    On sait que le nouveau premier ministre est opposé à l’augmentation du salaire minimum. Pour lui, insistait-il lors du débat des chefs, la situation précaire de près d’un million de Québécois s’améliorera lorsque d’autres qu’eux seront encore mieux. En un mot, François Legault croit que l’argent des possédants finit par ruisseler jusqu’aux dépossédés.

    Vieil habitué des caméras de TVA, le député caquiste François Paradis, jusqu’ici porte-parole du parti en matière de services sociaux, avait beaucoup fait jaser en 2016 pour avoir fait de la pauvreté dans sa circonscription un marchepied pour sa modeste personne. Dans une vidéo, sur fond de violon et de piano mélancoliques, le député mettait en scène deux femmes éprouvées avant de se présenter auprès d’elles dans un rôle de père Noël de composition. Le voilà offrant une journée chez le coiffeur et une dinde Butterball, puis levant son verre à leur santé à la veille des célébrations de fin d’année. Voulait-il, par ce procédé grossier, souligner aux électeurs l’importance de revoir les politiques publiques pour que des situations aussi navrantes soient chose du passé ? Nenni. Le député concluait plutôt en recommandant à ses concitoyens de donner aux banques alimentaires ! En somme, la charité privée comme solution à un problème public.

    Depuis longtemps, les banques alimentaires ne suffisent plus en ce demi-pays. Au cours des neuf dernières années, le nombre de gens forcés d’y avoir recours a augmenté de 33,7 %. Un tiers des bénéficiaires sont des enfants. De ceux qui fréquentent ces lieux, 11 % sont des gens qui touchent des revenus d’emplois. De ceux qui doivent ainsi mendigoter à manger, 8 % sont des vieillards.

    Mais le grand spectacle de la charité privée demeure plus populaire que jamais. Il sert de chambre de compensation sociale à des gens fortunés, qui s’assurent ainsi qu’on leur prête des lettres de noblesse, ce qui ajoute paradoxalement à leur capital.

    La semaine dernière encore, de puissantes entreprises s’affichaient d’un air faraud dans le cadre de leur participation prochaine à « Une nuit dans la rue », une activité de financement d’un organisme voué à lutter contre les effets d’une pauvreté qui n’est pourtant pas tombée du ciel. Ces géants du rendement croissant que sont la Financière Sun Life, Ivanhoé Cambridge, Power Corporation et autres Pfizer invitaient même la population à prendre exemple sur leur générosité autoproclamée. Pareille générosité de façade n’engage évidemment aucune réforme substantielle d’un ordre social qui préside au problème croissant de la dépossession.

     #peuples_autochtones #terres #canada #nations_premières #peuples_premiers #autochtones #guerre_aux_pauvres #violence #contraventions #pauvreté #discrimination #Centre-Ville

    • 39 mois de prison, disons à 3000 euros ou dollars par mois, ça fait 117 000 dollars ou euros + les frais administratifs et de justice.
      Quand la justice s’occupe des pauvres, ça coute un pognon dingue.

      3000 euros le mois de prison, est une estimation qui reviens souvent sur le web, je la prends, mais personnellement je penses que c’est sous estimé.

  • « Pour saisir la situation, il faut voir les photos d’enfants enfermés dans des cages, recouverts de couvertures de survie posées sur des matelas à même le sol. »

    La glaciation Romain Dumont - 23 Juin 2018 - Le Devoir
    https://www.ledevoir.com/opinion/libre-opinion/531024/la-glaciation

    C’est tristement drôle comment les abréviations d’initiales sont parfois longues de symbolisme ; aujourd’hui, les trois lettres de #ICE, l’agence américaine pour « l’#Immigration and Customs Enforcement », sont devenues l’étendard d’une milice au coeur, justement, de glace. D’une bande de red-necks qui exécute de sang-froid des lois néroniennes. Pour saisir la situation, il faut voir les photos d’enfants enfermés dans des #cages, recouverts de couvertures de survie posées sur des matelas à même le sol. Leur sommeil laissé entre les mains de ce que la démocratie électorale a de plus dégueulasse ; les politiques démagogues. L’indignation est tellement généralisée que même l’ancien directeur du ICE en est venu à déclarer que ce genre de politiques pourrait créer des milliers d’enfants orphelins.

    Le terme « créer » est important, car ce sont des orphelins artificiels. Ils ne sont pas issus de la fatalité d’un monde, mais de la #cruauté volontaire des hommes. Le message qu’ils veulent passer, est que si vous essayez de passer la frontière vous risquez de perdre vos enfants. Je suis contre ces camps, je suis contre l’argumentaire des sans-dessein, ils ne sont rien d’autre que répulsif, on ne sépare pas les familles, point, mais nous pouvons gueuler aussi fort que nous le voulons, une chose qui semble évidente à travers ce gouvernement c’est qu’il se fout éperdument de la pression internationale et que ça ne le fera pas changer d’un poil. Bien sûr, ce n’est pas une raison pour se taire, il faut s’indigner, annuler ses vacances mêmes, c’est magnifique comme sentiment et ça rend libre, mais il faut surtout être libre de penser et de savoir comment notre indignation peut être utilisée de manière opérante, sinon ce n’est que pure fantaisie et pure flatterie d’intellos qui aiment s’autoproclamer humanistes. Je suis convaincu que le devoir de s’insurger vient avec celui de le rendre le plus efficace possible.

    Ici, on parle des pensionnats #autochtones comme le symbole de nos #barbaries ancestrales, mais dans la même phrase on se rassure : « Nous, contrairement à nos voisins américains, nous avons évolué. » Peut-être, mais pas assez pour se réjouir. Dire que cela n’existe plus est insuffisant. Les statistiques parlent pour elles-mêmes ; la moitié des enfants placés par les services de protection de la jeunesse sont issus de la communauté autochtone ou #inuite. C’est une crise humanitaire. J’ai relu le récit de Xavier Moushoom, un Algonquin de Lac-Simon, et je vous assure, on n’est pas beaucoup plus humains qu’à l’époque des pensionnats. Certes, c’est une oeuvre plus précise, plus propre, mais ça garde l’aspect de blanchissement industriel et de mécanisme bien huilé de déracinement définitif. Ils ne sont peut-être pas en cage, mais on cadenasse tout de même leur culture et leur langue. Après, ils deviennent adultes et on les laisse là, étrangers de tous, le cul entre deux chaises. Tributaires d’une histoire qu’ils ne savent pas raconter puisqu’on ne leur a jamais lue. Il faut en parler de ça aussi si c’est par humanité, l’humanisme est englobant et ne doit pas seulement être dicté par l’actualité journalistique.

    Je ne suis pas venu dire ce dont on devrait ou l’on ne devrait pas parler, je suis convaincu qu’il faut hurler sur tous les toits du monde le désespoir de ces #enfants arrachés à leur famille rendus coupables d’avoir rêvé à l’Amérique, mais dans cette même phrase, dans ce même pénible hurlement de révolte, il faut aussi pointer du doigt ce qui se passe chez nous. Sinon, cela n’est qu’hypocrisie théâtrale visant à blâmer tout le monde sauf nous-mêmes. L’#hypocrisie, elle, se soigne par la pertinence de mots les plus éclairés, informatifs et précis possible. Il y a des dizaines de mots pour désigner la glace en inuktitut, par exemple ; sikuaq, qui signifie « petite glace », ou bien igalaujait pour décrire « les glaçons minces qui s’accrochent aux herbes et aux végétaux ». À bien y penser, il en faudrait peut-être un nouveau, en anglais cette fois, pour décrire l’ICE with humanity.

    #usa #vomir #trump

  • Barrette accusé de nourrir les préjugés anti-autochtones
    Lisa-Marie Gervais, Le Devoir, le 21 juin 2018
    https://www.ledevoir.com/societe/530813/autochtones-barrette-accuse-de-nourrir-les-prejuges

    Ellen Gabriel, leader de la communauté mohawk, n’a pas mâché ses mots, qualifiant de « racistes » les propos de M. Barrette. « C’est du racisme et du colonialisme à son meilleur, a-t-elle lancé. Et [jeudi] c’est la Journée nationale des peuples autochtones. Ça montre ses vraies couleurs et son niveau d’ignorance du sujet. »

    Des chefs autochtones accusent Barrette d’entretenir les préjugés
    Radio Canada, le 21 juin 2018
    https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1108394/avions-ambulances-ministre-barrette-prejuges-autochtones

    Tunu Napartuk demande la démission de Gaétan Barrette, estimant qu’un ministre « ne devrait pas dire ce genre de choses, ni même les penser ».

    Suite de l’affaire de la séparation des enfants Inuits de leurs parents lors de leur évacuation médicale par avion :
    https://seenthis.net/messages/662802
    https://seenthis.net/messages/695159

    #Canada #Québec #Médecine #Soins #avion-hôpital #Autochtones #Inuit #Enfants #Discriminations #Racisme #Colonialisme #ça_continue... #TiensMaMain

  • #Meghan_Murphy : L’extrême gauche doit cesser de dénigrer les femmes qui ont recours au système de justice lors de situations d’agression
    https://tradfem.wordpress.com/2018/06/15/lextreme-gauche-doit-cesser-de-denigrer-les-femmes-qui-ont-recour


    (...) À la lumière du mouvement #MeToo, bien des gens ont appelé à des méthodes alternatives pour contrer la violence sexuelle. Lors de la cérémonie des Golden Globes 2018, Laura Dern a utilisé son temps de parole pour réclamer une « justice réparatrice » ; en effet, le propos habituel en matière de solutions de rechange au système policier est cette notion de « modèles de justice réparatrice ». Même si les femmes devraient certainement avoir accès à toute forme de justice où elles trouveront un sentiment de sécurité et de confort, la situation n’est pas tranchée au point que la justice pénale est le Mal et la justice réparatrice, le Bien. En effet, les choses se compliquent lorsque nous tenons compte des déséquilibres de pouvoir et des agressions.

    Même si plusieurs défenseurs blancs des modèles de justice réparatrice attribuent souvent leurs origines à des cultures autochtones, c’est en fait de communautés chrétiennes comme les quakers et les mennonites que nous viennent ces modèles. Selon un rapport publié en 2001 par AWAN, de telles mesures ont été promues par le gouvernement de la Colombie-Britannique comme un modèle de justice plus « culturellement sensible » à l’intention des communautés autochtones, et aussi comme un moyen de répondre aux « préoccupations concernant le nombre croissant de personnes autochtones incarcérées ». Le document cite Emma Larocque, professeure au Département des études autochtones de l’Université du Manitoba, qui conclut, dans son article intitulé « Réétudier les modèles culturellement appropriés dans les applications de la justice pénale », que « le concept collectif de ces réformes relève plus d’un a priori socialiste erroné découlant d’idées occidentales, libérales et coloniales, que d’une quelconque tradition autochtone ».

    Fay Blaney, une femme Xwemalhkwu de la nation salish de la Côte, lui fait écho en me disant : « Ce modèle de justice réparatrice ne vient pas de nous. Nous aimons le croire, mais ce n’est pas le cas. »

    Traduction : #Tradfem
    Version originale : https://www.feministcurrent.com/2018/05/26/leftists-need-stop-shaming-women-engaging-criminal-justice-system-s
    #Feminist_current #justice_réparatrice #Autochtones #extrême_gauche #police #agressions_masculines

  • Empoisonnés au mercure
    Jean-François Ducharme, Actualités UQAM, le 24 mai 2018
    https://www.actualites.uqam.ca/2018/autochtones-ontario-empoisonnement-mercure-grassy-narrows

    Maladies chroniques, troubles neuropsychologiques, taux de suicide élevé, insécurité alimentaire, problèmes de vision, pauvreté, échec scolaire : voilà les conséquences de cinq décennies de consommation de poisson contaminé au mercure avec lesquelles doivent vivre les habitants de la communauté autochtone de #Grassy_Narrows, dans le nord de l’#Ontario .

    Après l’Amérique du Sud, #Donna_Mergler s’intéresse à la #pollution au #mercure des communautés #autochtones au #Canada, via celle de l’#eau et des #poissons

    Mercury impact in Grassy detailed
    Mike Aiken, Kenora Online, le 25 mai 2018
    https://www.kenoraonline.com/local/mercury-impact-in-grassy-detailed

    Un lien vers le rapport en pdf se trouve ici :
    https://www.kenoraonline.com/images/stories/newsphotos/2018/May/ANA%20Community%20Health%20Assessment%20Report%20(May,%202018).pdf

    Je remarque à ce sujet que l’article en français prétend que c’est une recherche faite par 3 chercheuses blanches (Donna Mergler, Aline Philibert et Myriam Fillion), alors que l’article en anglais ne les cite que comme « soutien scientifique », l’étude ayant été conduite par une quinzaine d’autochtones...

    En Guyane :
    https://seenthis.net/messages/662297

  • Separating sick Inuit kids and parents is medical colonialism all over again
    Samir Shaheen-Hussain, The Guardian, le 17 mai 2018
    https://www.theguardian.com/world/commentisfree/2018/may/17/separating-sick-inuit-kids-from-their-parents-is-medical-colonialism-al

    In Quebec, air ambulances continue the incomprehensible practice of separating children and parents – despite no written policy demanding it

    The result of all this? Intergenerational traumas and deep-rooted mistrust among indigenous communities when seeking healthcare. We need a definitive end to separating Inuit kids from their families when requiring emergency medical care. The status quo perpetuates the colonial paradigm.

    Déjà là:

    Enfants autochtones : une pratique d’évacuation « barbare »
    Gabrielle Duchaine, Philippe Teisceira-Lessard, La Presse, le 24 janvier 2018
    https://seenthis.net/messages/662802

    #Canada #Médecine #Soins #Samir_Shaheen-Hussain #Autochtones #Inuit #Enfants #Discriminations #Racisme #Colonialisme #ça_continue... #TiensMaMain

  • Carte mondiale d’accessibilité des villes
    https://visionscarto.net/carte-accessibilite

    par Philippe Rivière Cette carte représente l’« accessibilité » des villes, c’est-à-dire le temps de trajet vers la ville la plus proche depuis tout point de la surface de la Terre. Elle est restituée sur une projection conçue par John Paul Goode en 1923, en empruntant les codes topographiques. L’œil y lit de façon naturelle la pente plus ou moins élevée qu’il faut « gravir » ou non pour atteindre chaque point. Les zones urbaines forment les plaines, de couleur vert foncé, et les régions désertiques ou (...)

    #Billets

  • On parle souvent du colonialisme canadien en minimisant le rôle des Québecois. Cet article remet un peu les pendules à l’heure :

    Colonialisme : « Évitons de trop romancer la rencontre franco-autochtone »
    Jean-Pierre Dubé, Francopresse, le 8 février 2018
    https://www.francopresse.ca/2018/02/08/colonialisme-%E2%80%89evitons-de-trop-romancer-la-rencontre-franco-auto

    L’enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées, récemment de passage à Yellowknife, révèle en toile de fond l’oppression d’un colonialisme historique encore vivant. Les Premières Nations auraient été dépossédées de leurs terres avec l’arrivée de colons dans l’Ouest canadien, l’Ontario et le Québec. Quel rôle les Canadiens français ont-ils joué dans ces migrations ?

    #colonialisme #Canada #Québec #Autochtones

  • Je croyais que j’avais déjà posté ça ici :

    D’Australie, A.B. Original est un duo de deux rappeurs autochtones (aborigènes). Leur dernier titre, January 26, explique à quel point ce jour de la fête nationale australienne est une insulte pour eux, puisque c’est le jour où leur terre a été envahie par les colons et leur sort voué à la misère... Ils ont au moins obtenu que le Triple J Hottest 100, émission de radio nationale où les 100 meilleures chansons de l’année sont choisies par plus de deux millions d’auditeurs, ne se déroule dorénavant plus ce jour ci :
    https://www.youtube.com/watch?&v=tZ9qeX4gUeo

    En lien avec l’article cité par @reka :

    Massacres and protest : Australia Day’s undeniable history
    Calla Wahlquist, The Guardian, le 23 janvier 2018
    https://seenthis.net/messages/662725

    L’histoire de cette chanson n’y est pas mentionnée, mais elle est racontée ici :

    ‘A mic drop on the nation’ : how AB Original’s January 26 galvanised a movement
    Andrew Stafford, The Guardian, le 29 novembre 2017
    https://www.theguardian.com/australia-news/2017/nov/29/a-mic-drop-on-the-nation-how-ab-originals-january-26-galvanised-a-movem

    #A.B._Original #Australie #Musique #Musique_et_politique #autochtones #aborigènes #rap

  • Enfants autochtones : une pratique d’évacuation « barbare »
    Gabrielle Duchaine, Philippe Teisceira-Lessard, La Presse, le 24 janvier 2018
    http://www.lapresse.ca/actualites/sante/201801/24/01-5151227-enfants-autochtones-une-pratique-devacuation-barbare.php

    Des médecins québécois montent au créneau et dénoncent le fait que des dizaines de jeunes Inuits sont séparés de leurs parents au moment le plus critique de leur existence : lors de l’évacuation médicale qui vise à leur sauver la vie.

    #Canada #Médecine #Soins #Autochtones #Inuit #Discriminations #Racisme #ça_continue... #TiensMaMain

  • 312 défenseurs de l’environnement et des droits humains ont été assassinés en 2017
    https://reporterre.net/312-defenseurs-de-l-environnement-et-des-droits-humains-ont-ete-assassin

    D’après le dernier rapport de #Front_Line_Defenders sorti début janvier 2018, 312 défenseurs des #droits_humains et environnementaux (DDHE) ont été tués en 2017, dans 27 pays. Plus des deux tiers d’entre eux défendaient les #droits_fonciers, environnementaux et #autochtones, presque toujours dans le contexte de #mégaprojets, d’#industries_extractives et de grandes entreprises. Malgré cette violence, ils sont plus nombreux que jamais à se battre, sur des thèmes de plus en plus variés, dans de plus en plus de pays. 80 % des meurtres ont eu lieu dans quatre pays seulement : le #Brésil, la #Colombie, le #Mexique et les #Philippines.

    Rapport à télécharger
    https://www.frontlinedefenders.org/fr/node/4104

  • RDC : le lobbying européen de Jean-François Mombia Atuku, le défenseur des droits des Pygmées – JeuneAfrique.com
    http://www.jeuneafrique.com/501472/societe/rdc-le-lobbying-europeen-de-jean-francois-mombia-atuku-le-defenseur-de

    En #Belgique, en #Allemagne et en #France, il se compare volontiers à un autre célèbre militant des droits de l’homme, Floribert Chebeya, retrouvé mort dans sa voiture en 2010. Du 21 novembre au 2 décembre dernier, Jean-François Mombia Atuku était aux sièges européens de plusieurs banques de développement, pour plaider la cause dont il s’est fait le héraut depuis une décennie : le sort des populations de #Pygmées #autochtones.

    Parfois appelés les plus vieux nomades du monde, les Pygmées sont entre 250 000 et 600 000 en RDC. Régulièrement discriminés et violentés par les autres ethnies du pays, notamment les Bantous, leur pauvreté et leur isolement ont fait l’objet d’alertes récurrentes de la part des Nations unies.
    Feronia, le groupe canadien dans sa ligne de mire

    De leur sort, Jean-François Mombia Atuku en a fait son cheval de bataille. Et plus spécifiquement des 100 000 personnes – dont un grand nombre sont des Pygmées – qui dépendent directement (9 000 salariés permanents ou journaliers) et indirectement (leurs familles) du groupe canadien #Feronia, actif dans la production d’#huile_de_palme au nord de la #RDC.

  • Les Anuak condamnent les efforts visant à reporter le départ d’Éthiopie de Karuturi
    https://www.farmlandgrab.org/post/view/27732-les-anuak-condamnent-les-efforts-visant-a-reporter-le-depart-det

    L’Anywaa Survival Organisation, l’Ethiopian Anuak Development Foundation et l’Anuak Community Association in North America, forts du soutien de la société civile internationale et des leaders de la communauté anuak du monde entier, exhortent les gouvernements éthiopien et indien à arrêter leurs négociations avec #Karuturi Global Ltd et à faire en sorte que l’entreprise quitte définitivement #Gambela et les autres régions d’Éthiopie. Les gouvernements de ces deux pays doivent demander des comptes à l’entreprise pour avoir détruit les moyens de subsistance, l’environnement, la biodiversité et l’écosystème de la population locale. Nous insistons sur l’importance pour les populations #autochtones de la terre et de l’#environnement, qui sont pour elles synonymes de subsistance, de sécurité et de souveraineté alimentaires, de source de #terres agricoles, de #pâture, de #pêche, de #chasse et de #médicaments_traditionnels.

    En 2009-2010, Karuturi Global a obtenu l’allocation de 300 000 ha à Gambela et ailleurs en Éthiopie pour des projets agricoles. L’investisseur n’a jamais cultivé plus de quelques milliers d’hectares. Dans le pays voisin, au #Kenya, la ferme de production de fleurs de l’entreprise a été déclarée en faillite et les permis ont été résiliés comme il se doit. En septembre 2017, Karuturi a reconnu sa défaite et annoncé son départ imminent, mais il tente maintenant de pousser le gouvernement indien à tenter de convaincre les autorités éthiopiennes de lui donner une seconde chance.

    #insécurité_alimentaire #Éthiopie #Inde

  • Sanaaq de Mitiarjuk Nappaaluk – Le bal des absentes
    https://lebaldesabsentes.wordpress.com/2017/04/19/sanaaq-de-mitiarjuk-nappaaluk

    Si la parole des Amérindiens et des Inuits est souvent ignorée, les opportunités pour l’entendre ne manquent pourtant pas. Pour comble d’insulte, le désintérêt des québécois francophones à l’endroit des nations autochtones est joint à une litanie de préjugés qui témoignent d’une ignorance si terrible que je n’ai pas le coeur de les énoncer. En lisant le roman Sanaaq de l’autrice inuite Mitiarjuk Nappaaluk qui a grandi dans le village nordique de Kangiqsujuaq au Québec, près du détroit d’Hudson, je me suis demandé comment il était possible que ce livre ne fasse pas déjà partie des classiques de la littérature québécoise. Pourquoi lit-on Agaguk (1958) d’Yves Thériault et non Sanaaq ? Du temps de mes études universitaires, j’ai entendu dans un cours consacré à la littérature québécoise un professeur nous sensibiliser à la question de l’intégration des oeuvres québécoises écrites en anglais ou en yiddish dans le canon de la province. Je ne me souviens plus si nous avions aussi discuté des oeuvres en inuktitut comme Sanaaq ainsi que celles en langues algonquiennes ou iroquoiennes. Il apparait toutefois bien évident qu’une place de choix devrait leur revenir.

    Une première version de Sanaaq est parue dans sa langue originale en 1984, et une autre en français en 2002 chez Stanké. L’auteure a toutefois travaillé sur le texte bien avant ces parutions, soit entre 1965 et 1969. (Je reviendrai sur le contexte particulier de rédaction.) Pour ma part, j’ai découvert le livre grâce à sa sortie en anglais en 2014 à University of Manitoba Press. Le roman raconte l’histoire de Sanaaq, une femme inuite, qui vient d’un temps qui correspond à l’enfance de Nappaaluk, quelque part dans les années trente. Les Inuits et les Blancs en sont alors à leurs premiers contacts. Sanaaq met en scène une réalité plus près de celle du documentaire controversé Nanook of the North (1922) que du magnifique film Si le temps le permet (2003) d’Elisapie Isaac qui se déroule, comme le roman, à Kangiqsujuaq. Nappaaluk évoque la vie d’Inuits qui pratiquent encore le nomadisme et qui construisent des igloos. Nous sommes donc très loin de la réalité contemporaine des villages nordiques, racontée par exemple dans Nirliit (2015) de Juliana Léveillé-Trudel.

    Dès le début du récit, Sanaaq nous est présentée comme une femme qui doit prendre des décisions importantes pour son avenir. Un homme, qu’elle considère trop vieux pour elle, la convoite et elle rejette sans détour sa proposition : « Je ne me contenterai pas de n’importe quel minable ». (p. 32) Elle prend aussi cette décision en pensant au bien-être de sa fille, Qumaq : il lui faut trouver un conjoint qui ne maltraitera pas son enfant. Ayant des doutes concernant ce prétendant, elle le refuse. Le destin lui paraît alors favorable puisqu’elle fait la rencontre de Qalingu qui lui plaît bien davantage. Malheureusement ce dernier se révélera violent à l’égard de Sanaaq vers la fin du texte, celle-ci ne sera pas laissée seule avec ses malheurs. Toute la communauté sera toutefois avec elle pour expliquer à Qalingu que sa femme n’est pas un objet sur lequel il peut se décharger de sa tristesse. À l’évidence, Nappaaluk voulait faire de son roman une oeuvre féministe apte à rendre compte de la condition particulière de ses consoeurs. Son héroïne, Sanaaq, élève sa fille en lui enseignant que le monde lui appartient et qu’elle n’a pas à se plier à la volonté d’un mari ou d’un Blanc.

    #femmes #historicisation #littérature #autochtone #inuites

    • @simplicissimus Je fais appel à toi car je voudrais faire le portrait de Mitiarjuk Nappaaluk pour mes athéniennes. Je vais essayé de trouver Sanaaq en Inuk et en Français mais pour l’Inuk je sais pas trop comment m’y prendre. Peut etre qu’il faut que j’aille a l’institut culturel canadien ou que je branche aussi @sinehebdo sur cette affaire.
      L’Inuk à dessiné ca va etre fantastique :)
      J’ai l’impression que Mitiarjuk Nappaaluk s’écrit ᒥᑎᐊᕐᔪᒃ ᓇᑉᐹᓗᒃ mais j’en suis pas vraiment certaine, mon niveau en Inuk étant au dessous de zero. Le babelfish de google ne connais pas l’Inuk non plus.

    • Je test l’Inuk sur seenthis pour voir si la traduction donne quelquechose

      ᓴᓈᖅ (version française)

      ᐊᑎᕆᔭᐅᓐᖑᐊᑎᑕᐅᑦᓱᓂ ᐱᓯᑎᒻᒪᕆᒻᒧᑦ ᑕᕝᕙᓂ ᐊᑐᐊᒐᕐᒥ, ᓴᓈᖅ, ᓲᖑᔪᒻᒪᕆᐅᕗᖅ ᐃᓱᒪᖃᑦᓯᐊᓱᓂᓗ ᐊᕐᓇᐅᓱᓂ ᐆᒻᒪᑎᒥᒍᑦ ᐊᑦᑐᑕᐅᒍᐊᕐᑑᓱᓂ ᓂᑲᓀᑦᑐᒪᕆᐅᑦᓱᓂᓗ. ᓇᐅᓘᓐᓃᑦ ᖃᓪᓗᓈᖅ ᐊᑐᐊᒐᓕᐅᕐᑎ ᐅᕝᕙᓘᓐᓃᑦ ᐃᓅᖃᑎᒌᑦᑐᓂᒃ ᓱᑯᐃᔦᔨ ᐊᓪᓚᒍᓐᓇᖃᑦᑕᓯᒪᑦᔭᖏᓪᓚᖅ ᓱᓕᑦᓱᓂ ᐃᓄᑐᐃᓐᓇᐅᑉ ᐊᓂᕐᕋᓯᒪᔫᑉ ᐃᓅᒍᓯᖓᓂᒃ, ᐃᓚᐅᑎᓪᓗᒋᑦ ᐊᑦᓱᐃᑐᒻᒪᕇᑦ ᖃᐅᔨᒪᔭᐅᓪᓗᑯᒋᐊᓖᑦ ᖃᐅᑕᒫᑦ ᐃᓅᒍᓯᖓᓂ ᐃᓅᑉ ᓄᓇᑐᐃᓐᓇᒥᐅᒍᑦᓱᓂ, ᖃᓪᓗᓈᑦ ᐊᖓᔪᕐᖃᐅᑏᑦ ᓄᑦᑎᑎᕆᓚᐅᕐᑎᓇᒋᑦ ᐃᓄᓐᓂᒃ ᓄᓇᓕᒻᒥᐅᒍᓯᑎᓪᓗᒋᑦ. ᒥᑎᐊᕐᔪᒃ ᐊᓯᖃᑦᔭᖏᑦᑐᖅ ᐊᓪᓚᑐᕕᓂᑦᓯᐊᒍᑦᓱᓂ ᐃᓅᓯᖓᓂᒃ ᐊᕐᓇᐅᑉ ᐱᕈᕐᓴᑐᕕᓂᐅᑦᓱᓂ ᐃᓚᒥᓐᓂ ᐊᑦᑕᕈᓱᓐᖏᑐᒻᒪᕆᒻᒥ ᓄᓇᒥ ᐅᑭᐅᕐᑕᑐᒥ ᓯᐊᕉᓕᕐᒪᓗ ᐱᐅᓯᖃᕐᕕᖃᒋᐊᖃᖃᑦᑕᑐᕕᓂᐅᑦᓱᓂ ᐊᓯᑦᔨᐸᓪᓕᐊᔪᓄᑦ ᑎᑭᑎᑕᕕᓂᐅᑦᓱᑎᒃ ᖃᓪᓗᓈᓄᑦ ᐊᒻᒪᓗ ᐃᓱᖃᓐᖏᑑᔮᕐᑐᓄᑦ ᐱᓂᐊᕐᓂᐅᓕᕐᑐᓄᑦ, ᐱᐅᔫᒐᓗᐊᕐᐸᑕ ᐱᐅᓐᖏᑑᒐᓗᐊᕐᐸᑕᓗ, ᓵᓐᖓᓲᖏᓐᓂᒃ ᐊᕐᓇᐅᑉ ᐊᓂᕐᕋᒥᓐᓂ ᐃᓅᖃᑎᒌᑦᑐᓃᑦᓱᓂᓗ.

      ᐊᑐᐊᒐᓕᐅᕐᑐᕕᓂᐅᑉ ᒥᑦᓵᓄᑦ
      ᒥᑎᐊᕐᔪᒃ ᓇᑉᐹᓗᒃ, ᑌᒫᑐᐃᓐᓇᒐᓛᒐᓂ ᐃᓄᑐᐃᓐᓇᖅ ᐃᓕᓐᓂᐊᑎᑦᓯᔨᐅᑦᓱᓂ ᐊᑐᐊᒐᓕᐅᕐᑎᐅᓱᓂᓗ, ᐃᓅᓕᕐᑐᕕᓂᐅᕗᖅ 1931-ᒥ ᑲᖏᕐᓱᔪᐊᕐᒥ ᐅᓪᓗᒥ ᓄᓇᕕᐅᓂᕋᕐᑕᐅᓕᕐᑐᒥ. ᐃᓕᓐᓂᐊᕕᐅᑉ ᐃᓗᐊᓂ ᐃᓕᓐᓂᐊᓚᐅᕐᓯᒪᓐᖏᑲᓗᐊᕐᓱᓂ, ᓇᑉᐹᓗᒃ ᐅᖃᐅᓯᕐᒥᓂᒃ ᐃᓕᓐᓂᐊᑎᑦᓯᕙᑦᑐᕕᓂᖅ ᐊᔪᕿᕐᑐᐃᔨᓂᒃ ᐃᓕᑦᓯᔪᕕᓂᐅᑦᓱᓂᓗ ᐃᓄᒃᑎᑐᑦ ᐊᓪᓚᒍᓯᕐᒥᒃ ᐊᔪᕿᕐᑐᐃᔨᓄᑦ ᐃᓂᕆᐊᓐᖓᓚᐅᕐᑕᕕᓂᖓᓂᒃ. ᐊᑐᐊᒐᓕᐅᕐᑐᕕᓂᖅ ᓴᓈᕐᒥᒃ, ᑖᓐᓇ ᓯᕗᓪᓕᐹᑦᓯᐊᖅ ᐊᑐᐊᒐᖅ ᐃᓄᐃᑦ ᒥᑦᓵᓅᓕᖓᑦᓱᓂ 1950-ᐄᑦ 1960-ᐄᓪᓗ ᐊᕐᕌᒍᖏᓐᓂ. ᐊᑐᐊᒐᓐᖑᑎᑕᕕᓂᐅᑦᓱᓂ ᐃᓄᒃᑎᑑᕐᑎᓗᒍ 1983-ᒥ, ᐊᑐᐊᒐᓕᐊᕕᓂᖅ ᖃᐅᔨᔭᐅᓚᐅᕐᓂᔭᖏᑦᑐᖅ ᑭᓇᓕᒫᓄᑦ 2002-ᓐᖑᕋᕐᑎᓗᒍ ᖃᐅᔨᔭᐅᓪᓚᕆᑦᑐᕕᓂᐅᑦᓱᓂ ᐊᑐᐊᒐᓐᖑᑎᑕᐅᒋᐊᓪᓚᕋᒥ ᑭᓯᐊᓂ ᐅᐃᒍᐃᑎᑑᓕᕐᑎᓗᒍ. 1999-ᒥ, ᐃᓕᑕᕆᔭᐅᓂᕐᒥᓄᑦ ᐊᔪᐃᓐᓇᑐᕕᓂᐅᓂᖓᓄᑦ ᓄᓇᓕᒻᒥᓂ, ᒥᑎᐊᕐᔪᒃ ᐁᑦᑐᑕᐅᓚᐅᕐᓯᒪᔪᖅ National Aboriginal Achievement Award-ᒥᒃ (ᑲᓇᑕᓕᒫᒥ ᓄᓇᖃᕐᖄᓯᒪᔪᓂᒃ ᐱᕙᓪᓖᓕᐅᒥᓂᕐᒥᓄᑦ ᐃᓕᑕᕆᔭᐅᒍᑎᒃ) ᐊᒻᒪᓗ 2000-ᒥ ᐃᓕᓐᓂᐊᕕᕐᔪᐊᒥᑦ ᐃᓕᓐᓂᐊᑎᑦᓯᒍᓐᓇᐅᑎᒥᒃ ᐁᑦᑐᑕᐅᑦᓱᓂ ᐃᓕᓐᓂᐊᓂᓕᕆᔨᖏᓐᓄᑦ ᒪᑭᓪ ᐃᓕᓐᓂᐊᕕᕐᔪᐊᖓᓐᓂᑦ ᐊᖏᔪᒻᒪᕆᐊᓗᒻᒥᒃ ᐃᑲᔪᕐᓯᓯᒪᓂᑯᖓᓄᑦ ᑲᑎᕕᒃ ᐃᓕᓐᓂᐊᓂᓕᕆᔨᒃᑯᓂᒃ ᐃᓕᓐᓂᐊᓂᐅᑉ ᐱᐅᓯᑐᖃᐅᓪᓗ ᐃᓗᐊᓂ. 2004-ᒥ ᐃᓚᒋᓕᐅᑎᑎᑕᐅᓯᒪᒻᒥᔪᖅ Order of Canada-ᒧᑦ.
      ᑐᓵᔨᒋᑦᓱᓂᐅᒃ ᐱᖃᓐᓈᕆᑦᓱᒍᓗ, ᐱᕐᓈ ᐊᕐᕕᑕᕐᓯᒪᕗᖅ ᐅᑭᐅᕐᑕᑐᓕᒫᑲᓵᒥ 1950-ᐄᑦ ᐊᕐᕌᒍᖏᑦᑕ ᕿᑎᖓᓂᓂᑦ. ᐃᓅᓕᕐᑐᕕᓂᐅᑦᓱᓂ ᕝᕌᓐᔅ-ᒥ, ᐅᐃᒍᐃᑦ ᓄᓇᖓᓐᓂ, ᐃᓕᓐᓂᐊᕇᒍᑎᑖᓚᐅᕐᑐᕕᓂᖅ ᐃᓅᖃᑎᒌᑦᑐᓂᒃ ᓱᑯᐃᔦᔨᐅᓯᑎᓪᓗᒍ ᐃᓕᓐᓂᐊᕇᒍᑎᑖᕐᓱᓂ ᒧᓐᑐᔨᐊᑉ ᐃᓕᓐᓂᐊᕕᕐᔪᐊᖓᓐᓂᑦ ᐊᒻᒪᓗ ᐃᓕᓐᓂᐊᕇᒍᑎᑖᕐᑐᕕᓂᐅᒻᒥᓱᓂ Ecole Pratique des Hautes Etudes-ᒥᑦ, ᐅᐃᒍᐃᑦ ᓄᓇᖓᓐᓂ, ᑖᕙᓂ ᐱᓇᓱᐊᕐᑐᕕᓂᐅᒐᒥ ᐊᖓᔪᕐᖄᖃᕐᓱᓂ ᒃᓘᑦ ᓖᕕ-ᔅᑦᔭᐅᔅ-ᒥᒃ. ᐃᓕᓐᓂᐊᑎᑦᓯᔪᕕᓂᖅ ᐃᓅᖃᑎᒌᑦᑐᓂᒃ ᓱᑯᐃᔦᓂᕐᒥᒃ ᓚᕚᓪ ᐃᓕᓐᓂᐊᕕᕐᔪᐊᖓᓐᓂ 30-ᓂ ᐊᕐᕌᒍᕐᓂ. ᐱᒋᐊᕐᑎᓯᔪᕕᓂᖅ ᑲᑐᑦᔨᖃᑎᒌᒥᒃ ᐃᓄᒃᓯᐅᑏᑦ ᑲᑎᒪᔩᑦ-ᒥᒃ ᐊᒻᒪᓗ ᐃᓄᐃᑦ ᕿᒥᕐᕈᐊᖏᓐᓂᒃ, ᑖᓐᓇ ᐊᕐᕌᒍᓕᒫᖅ ᒪᕐᕈᕕᓲᕕᓂᖅ ᕿᒥᕐᕈᐊᓕᐊᒍᕙᑦᓱᓂ ᐃᓄᓐᓂᒃ ᖃᐅᔨᓴᕐᓂᕕᓂᖏᓐᓄᑦ ᐊᒻᒪᓗ Groupe d’Etudes Inuit et Circumpolaires-ᒥᒃ (GETIC). 2001-ᒥ ᐁᑦᑐᑕᐅᔪᕕᓂᖅ ᑲᓇᑕᐅᑉ ᑕᕐᕋᒐᓂᒃ ᓱᑯᐃᔦᓂᕕᓂᖓᓄᑦ ᐃᓕᑕᕆᔭᐅᒍᑎᒥᒃ. ᐊᒥᓱᐊᓗᓐᓂᒃ ᐊᑐᐊᒐᓕᐅᕐᓯᒪᓕᕐᓱᓂ ᓱᑯᐃᔦᓂᑎᒍᓪᓗ ᖃᐅᔨᒪᔭᐅᒋᐊᓕᓐᓂᒃ ᐊᓪᓚᓯᒪᑦᓱᓂ, 2002-ᒥ ᐊᑐᐊᒐᓕᐅᕐᑐᕕᓂᖅ ᐅᑯᓂᖓ : Au pays des Inuit, un peuple, un film, une légende (Atanarjuat, la légende de l’homme rapide).

      ᐃᑲᔪᕐᑎᖃᕐᓱᑕ Bernard Saladin D’Anglure-ᒥᒃ (ᐱᕐᓈ)

      Bon ca donne rien mais je le laisse c’est une trop belle écriture.

    • Je cherche à voir ce que donne l’écriture manuscrite de l’inuktitut. Ça me parait très proche de l’imprimé. Il ne me semble pas qu’il en existe une forme cursive. Cela nécessiterait un nombre nettement plus importants de scripteurs et scripteuses.


      https://lachoseimprimee.com/05-6

      et sur le même site

      Histoire et pratiques de l’écriture inuite | La chose imprimée
      https://lachoseimprimee.com/2013/03/29/histoire-et-pratiques-de-lecriture-inuite

      George Filotas, professeur d’inuktitut, est venu nous parler de sa longue expérience du Nord. Dans les années 70, il est envoyé à Puvirnituq pour contribuer à la création d’une radio communautaire, la première dans tout l’Arctique canadien.

      Pour la traduction, c’est gg qui s’en occupe ici, donc si ça ne marche pas dans gg:translate, ça ne marchera pas ici…

  • Rediffusion ce soir à la télé en France :

    17 octobre à 20h30 sur la Chaine Parlementaire : UN AUTRE REVE AMERICAIN - INDIENS DU DAKOTA, de Simon Brook
    http://television.telerama.fr/tele/programmes-tv/indiens-du-dakota,108754677.php

    Si « nous n’héritons pas de la terre de nos ancêtres, [mais] l’empruntons à nos enfants » , comme le suggère une voix d’outre-tombe au tout début de ce documentaire, que dire de la cession de terrains, par des Indiens, aux adeptes de la fracturation hydraulique ? En abandonnant à l’industrie pétrolière le droit d’exploiter les sous-sols de leur réserve au risque de la polluer, certains membres de la nation MHA (Mandan, Hidasta et Arikara) accèdent à de meilleures conditions de vie ; mais pour combien de temps et de générations ? Ces tribus risquent-elles de perdre ce qu’elles sont dans ce qui paraît être, vu d’Europe, un pacte avec le diable ? Ces questions et quelques autres se font jour au fil du film qu’a tourné Simon Brook dans un Midwest évoquant par moments l’univers de Fargo . Loin des enquêtes passablement manichéennes auxquelles donnent souvent lieu les sujets environnementaux, son film accorde une large place au point de vue du spectateur, en mettant en avant quelques Indiens hauts en couleur dans des paysages dominés par les monstres d’acier qui pompent l’or noir du Dakota du Nord. On n’oubliera pas de sitôt Biron Baker, médecin philosophe dont la mélancolie se teinte d’un léger sourire en évoquant le faible poids de la culture de ses ancêtres face à l’absurde cupidité de ses contemporains.

    #USA #Dakota_du_Nord #Autochtones #Pétrole #Pipeline

  • Les documents sur les pensionnats autochtones pourront être détruits Le Devoir - La Presse Candienne - 6 octobre 2017
    http://www.ledevoir.com/societe/justice/509839/les-documents-sur-les-pensionnats-autochtones-pourront-etre-detruits

    Ottawa — La Cour suprême du Canada affirme que les documents détaillant les agressions subies par d’anciens élèves des pensionnats autochtones pourront être détruits.https://cdn.thinglink.me/api/image/664831189957214209/1240/10/scaletowidth
     
    La décision unanime du plus haut tribunal du pays clarifie cet enjeu qui opposait le droit à la vie privée des victimes à l’importance de documenter ce chapitre sombre des relations entre le Canada et les peuples autochtones.
     
    D’anciens élèves ont témoigné des agressions physiques, sexuelles et psychologiques dans le cadre d’une évaluation indépendante visant à leur verser une indemnisation.
     
    La Cour suprême a confirmé le jugement d’un tribunal inférieur indiquant que le matériel devrait être détruit après 15 ans. Des individus peuvent toutefois accepter de préserver leur histoire au Centre national pour la vérité et réconciliation à Winnipeg.
     
    Le gouvernement fédéral n’a donc pas réussi à convaincre les juges que les documents devaient être entièrement préservés afin de s’assurer que ce qui s’est produit dans les pensionnats autochtones ne sera jamais oublié.
     
    Il affirmait que les lois fédérales gouvernant l’accès à l’information, le droit à la vie privée et les archives offraient l’équilibre nécessaire pour conserver les documents ayant une valeur historique tout en protégeant la vie privée et la confidentialité.

    #extermination #déportation #canada #autochtones #agression #pédophilie #Histoire #Archives #destruction #Canada

  • The FBI’s New U.S. Terrorist Threat : ‘Black Identity Extremists’ – Foreign Policy
    http://foreignpolicy.com/2017/10/06/the-fbi-has-identified-a-new-domestic-terrorist-threat-and-its-black-

    As white supremacists prepared to descend on Charlottesville, Virginia, in August, the FBI warned about a new movement that was violent, growing, and racially motivated. Only it wasn’t white supremacists; it was “black identity extremists.”

    Amid a rancorous debate over whether the Trump administration has downplayed the threat posed by white supremacist groups, the FBI’s counterterrorism division has declared that black identity extremists pose a growing threat of premeditated violence against law enforcement.

    #Etats-Unis #sans_vergogne #terrorisme