• Nous sommes des autoproducteurs. Qu’est-ce que ça veut dire ?

    Commençons par définir le terme. L’autoproduction est la production d’objets ou de services, par des agents qui n’ont normalement pas vocation à produire ces objets ou services. Tout est dans le « normalement ». L’autoproduction ne peut pas se comprendre sans un regard sur les normes sociales. Autoproduire est idéalement un acte incongru voire de révolte dans tel ou tel domaine, quand la majorité des gens font appel à des professionnels pour les domaines en question. A l’inverse, une production dans un domaine où la norme n’est pas de recourir à des professionnels n’est pas de l’autoproduction. Par exemple, le fait pour des parents de s’occuper de leurs enfants n’est pas de l’autoproduction car c’est normal de le faire (contrairement par exemple au type de société décrit dans le roman Le meilleur des mondes).

    Parce qu’elle est relative à des normes, l’autoproduction contient un potentiel de subversion des normes sociales touchant à la production, à l’économie. Mais dans une société marchande, ce potentiel est en permanence annulé. Ainsi, tout un pan d’une certaine « économie domestique » est pleinement articulée à l’économie marchande : cuisine, jardinage, bricolage... « L’autoproduction est l’avenir » est par exemple le slogan d’une chaîne de magasins de jardinage. Les magasins de bricolage et de jardinage sont des secteurs économiques à part entière alimentant des formes d’autoproduction, dont le potentiel subversif de la société marchande est largement neutralisé.

    Dans chaque domaine, l’autoproduction est donc tolérée par la société marchande à la condition qu’elle reste dans certaines limites.

    Une limite essentielle à percevoir est la suivante : elle conduit à réduire l’autoproduction au simple fait de faire soi-même et pour soi-même, ou pour ses proches. Tant que l’autoproduction est ainsi réduite à de l’autoconsommation, on comprend que l’acte même d’autoproduire est socialement isolé, séparé. Et c’est par cette séparation que l’autoproduction peut tout bonnement alimenter l’économie marchande la plus classique, destinée à équiper des foyers de consommation isolés les uns des autres, pour rendre possible la production par des non-professionnels à l’échelon individuel ou micro-domestique. Ces équipements non-professionnels sont dimensionnés pour correspondre à cet échelon et pour se loger dans un espace domestique de taille réduite. Car produire pour soi-même c’est nécessairement produire en petites quantités. Et donc aussi très inefficacement par rapport au même domaine quand il est pris en charge par des professionnels.

    Dans cette autoproduction réduite à de l’autoconsommation, c’est le rapport social général de la société marchande qui demeure fondamentalement inchangé, puisque c’est toujours le travail et l’argent qui restent le fondement de l’organisation matérielle. Cette autoproduction consiste à assembler, en bout de chaîne, les éléments produits par l’économie, pour obtenir à la fin un produit fini directement consommable.

    Dans une optique de critique des affres du capitalisme et de volonté d’en sortir, cette mécompréhension du rapport social aboutit à la stratégie de s’extraire de la société à une toute petite échelle (une ou quelques familles), comme s’il s’agissait de retourner à l’ancienne « économie domestique » paysanne et préindustrielle consistant à dépendre le moins possible de l’extérieur de l’espace domestique. Le foyer moderne, unité de consommation marchande équipée de diverses machines, est ainsi vu comme l’équivalent du foyer paysan de l’époque préindustrielle, sans tenir compte du fait qu’historiquement celui-ci n’a pas pu résister au déploiement du capitalisme. La vision d’une société de producteurs-autoconsommateurs indépendants, et donc séparés, n’est pas le bon levier pour imaginer comment sortir du capitalisme.

    Pour récupérer le potentiel subversif de l’autoproduction, il y a une stratégie sociale consciente à réfléchir et à construire, qui s’inspirerait de la robustesse des réalisations matérielles de l’ancienne économie domestique paysanne tout en les dégageant de l’illusion conservatrice que les formes sociales préindustrielles (ou plus, modestement, antérieures à l’époque contemporaine) peuvent servir de point d’appui pour renverser le rapport social capitaliste.

    Par exemple, une production à petite échelle et en petite quantité, tournée vers l’autoconsommation dans un cercle social restreint (la famille, le clan), ne peut pas servir de point d’appui pour contrer la marchandise. Le minimum que nous puissions faire pour subvertir l’autoproduction marchande, le do it yourself bourgeois, c’est d’autoproduire pour les autres plutôt que pour nous-mêmes. Tout en conservant bien entendu la dimension non-monétaire de l’autoproduction, puisque le paiement en argent viendrait réintroduire la logique sociale marchande, la monnaie étant « l’expression de la totalité sociale » (« Monnaie, séparation marchande et rapport salarial », André Orléan (1)) d’un monde fait de producteurs séparés.

    Pour sortir de sa dimension marchande, l’autoproduction a également intérêt à se « désembourgeoiser », dans la mesure où le fait d’autoproduire dans une société marchande relève d’un privilège, puisque cela nécessite des ressources en temps, en argent, en savoir-faire inégalement distribuées. Selon le PADES (« Autoproduction accompagnée, innovation sociale et sociétale », Guy Roustang, mars 2012(2)), ce ne sont ainsi pas les classes les plus populaires qui ont le plus recours à l’autoproduction, alors que le manque de ressources financières pourrait être une motivation à y avoir recours.

    Dans le contexte actuel où il y a des raisons de s’inquiéter de la pérennité des approvisionnements marchands en produits alimentaires ou en énergie (comme alimentant nos moyens de nous chauffer, de nous déplacer), les solutions techniques et sociétales qui se présentent spontanément vont malheureusement dans le sens d’un repli sur l’individu et la petite échelle sociale.

    On fantasme ainsi un effondrement de certaines réalisations matérielles du capitalisme, alors que son rapport social, lui, ne tend pas à s’effondrer puisqu’il n’est même pas pensé, et encore moins critiqué. Face à cela il y aurait du sens à ce que des collectifs d’autoproducteurs naissent et affirment leurs interdépendance à l’intérieur de chaque collectif et entre collectifs, échangent au minimum sur leurs expériences respectives, et dans le meilleur des cas cherchant à boucler leurs productions les unes sur les autres, à les rendre complémentaires, par delà les ancrages locaux par ailleurs évidemment nécessaires, et pour ainsi former un seul grand collectif ou une fédération partageant un même contrat social et universel (on pourrait s’inspirer du SILA de Bolo’bolo(3)).

    Pour qu’une autoproduction anticapitaliste s’épanouisse, bien des ressources sont indispensables : de grands espaces en ville, des grands terrains à cultiver, des moyens de se déplacer entre les deux, du temps libéré des contraintes au travail marchand. Elles sont plus que la société marchande peut nous donner spontanément et gentiment. Elles sont pourtant une priorité puisqu’elles conditionnent le démarrage d’une autoproduction solidaire (qui dépasse l’échelle de l’autoconsommation domestique), et donc aussi le passage d’un capitalisme qui fait semblant de s’effondrer à une autre forme de société. A défaut de produire beaucoup, faisons circuler nos productions hors de l’échelle locale et sans monnaie, afin d’expérimenter ou d’amorcer un rapport social général alternatif à la société marchande.

    Notons aussi que, aujourd’hui, la motivation à autoproduire ne rencontre évidemment pas forcément des motifs politiques, dans le sens d’une transformation sociale d’ampleur. L’autoproduction n’est pas nécessairement subversive, et cette ambivalence fait aussi son intérêt. Le fait de « faire soi-même » peut répondre à un besoin profond de confiance en soi comme de reprendre pied, dans un monde incertain, où le sens de la production à l’intérieur des professions perd de son caractère d’évidence, et où un vif sentiment d’impuissance envahit lentement l’ensemble du corps social.

    Cette recherche de sens peut évidemment prendre une forme qui la rend totalement compatible avec la société marchande, spécialement par la tendance à la sophistication et à l’excellence technique, qui sont la condition pour « vivre de sa passion », c’est-à-dire atteindre une clientèle argentée seule capable de valider économiquement des productions artisanales à faible productivité. Face à cette tendance, il sera utile d’évoquer publiquement la nature du désastre capitaliste en cours, et les consensus que l’on peut espérer voir se dégager, concernant les domaines prioritaires où nous avons le plus intérêt à développer l’autoproduction d’aujourd’hui.

    (1) http://www.touteconomie.org/sites/default/doc_bib_eco/45_272.pdf
    (2) http://www.padesautoproduction.net/Documents/APA-innovation%20societale.pdf
    (3) http://www.lyber-eclat.net/lyber/bolo/sila.html

    #autoproduction #critique_de_la_société_marchande

  • CRATer - Calculateur pour la Résilience Alimentaire des TERritoires
    https://crater.resiliencealimentaire.org


    https://resiliencealimentaire.org/wp-content/uploads/2021/01/VersLaResilienceAlimentaire-DigitaleVersion-HD-1.pdf

    via @sombre, merci.

    QU’EST-CE QUE LA RESILIENCE ALIMENTAIRE ?
    Changement climatique, effondrement de la biodiversité, dégradation et artificialisation des sols, épuisement des ressources énergétiques et minières, instabilités économiques et politiques : la situation actuelle est alarmante à bien des égards.

    Ces crises sont liées les unes aux autres et sont la conséquence d’un modèle de développement incompatible avec les limites de notre planète. Le décalage croissant entre consommation et finitude des ressources, ainsi que la dégradation accélérée des écosystèmes, sont à l’origine de perturbations qui vont s’aggraver au cours du XXIe siècle.

    Nos sociétés industrielles sont aujourd’hui très fragiles face à ces menaces.

    L’alimentation est un domaine particulièrement critique puisqu’elle conditionne la stabilité sociale et, tout simplement, notre capacité à rester en vie. Il est donc urgent de repenser l’organisation des systèmes alimentaires et de construire de nouveaux modèles moins vulnérables et donc plus résilients.
    POURQUOI CRATer ?
    L’ambition du projet CRATer est de proposer un outil numérique de sensibilisation et d’aide au diagnostic de la résilience alimentaire des territoires.

  • Expulsion de la ZAP et destructions du vergers et des cultures

    https://mars-infos.org/communique-de-presse-de-la-zap-6445

    Je m’interroge sur la signification politique des plantations qui ont été faites sur la ZAP (verger, blé, etc), sachant qu’on voit aussi ce genre d’initiative dans d’autres occupations en défense des terres agricoles menacées de bétonisation.

    S’agit-il simplement de défendre ces terres agricoles pour faire ensuite de l’agriculture dans le cadre d’un rapport social inchangé (produire pour vendre) ? Ou bien s’agit-il d’une initiative des occupants squatteurs, pas seulement symbolique de l’occupation mais relevant d’une autoproduction (i.e. mener une activité de subsistance sans être professionnel de cette activité ), non relayée politiquement et assortie d’aucun discours , qui n’entre manifestement pas dans le cadre des revendications simplement écologistes de la coalition des associations de défense de l’environnement ?

    Dans le 1er cas, comme avec la Zad de Nndl, une fois que les autorités ont abandonné le projet de bétonisation, l’occupation, et avec elle toutes les expérimentations porteuse d’une autre rapport social , qui ne consiste pas à défendre des terres agricoles ou protéger l’environnement, peut légitimement être détruite par les autorités, sans que la coalition d’associations environnementales n’ait grand chose à redire puisque ses revendications ont été satisfaites. Il ne restera ensuite qu’à normaliser les usages de ces terres en les faisant entrer dans un cadre professionnel et économique. Ce qui contraste singulièrement avec la façon dont une vie matérielle s’était déployée pendant l’occupation, par des gens éloignés de l’emploi - mais qui n’avait fait l’objet d’aucun discours politique, celui-ci étant dominé par la vision finalement très conservatrice des coalitions militantes seniors où rien de ce qui fait la société marchande n’est jamais critiqué.

    Ainsi, le communiqué de presse suite à l’expulsion de la ZAP n’est pas tout à fait exact :

    Peut-être parce qu’elles [les destructions du verger et des cultures] sont le signe le plus visible de la violence d’un état policier déterminé à raser tout ce qui lui oppose résistance, fut-ce aussi symbolique que des arbres fruitiers.

    Il aurait fallu écrire :

    Peut-être parce qu’elles [les destructions du verger et des cultures] sont le signe le plus visible de l’insuffisance des luttes écologistes, lesquelles ne revendiquent que la préservation des ressources naturelles et humaines, dans le cadre marchand qu’elles partagent avec les autorités auxquelles elles prétendent s’opposer

    #zap #écologie #zad #luttes #autoproduction #subsistance

    • Je ne comprend pas trop pourquoi l’autoproduction ainsi définie (sans sens juxtaposé, sans vocation à la revente) peut être exempte de la critique que tu fais — ne caractérise-t-elle pas en effet l’ensemble de la production, auto ou pas ? C’est quoi la limite ? Le rapport ou non à la totalité sociale ?

    • Oui, j’autoproduction en elle-même ne porte pas tellement de dépassement du capitalisme. Surtout que la plupart du temps elle est confondue avec l’autoconsommation (ce qui est un contresens). Par exemple dans cet extrait émanant d’une association soutenant les occupants :

      De quel droit et à quel titre peut-on expulser des jeunes qui veulent tout simplement vivre dignement et se nourrir sainement.

      https://zappertuis.noblogs.org/post/2022/07/01/communique-de-sos-durance

      Il y a quand même la reconnaissance de quelque chose d’autre qui se joue, mais ça reste tellement vague :

      De jeunes humains inquiets pour leur avenir, occupent des maisons, s’organisent, inventent de nouvelle forme de vie collective et plantent de quoi se nourrir sur des terres fertiles et irriguées.

      Pour avoir quelques éléments sur l’autoproduction, tu peux lire l’article de Wikipedia :

      https://fr.wikipedia.org/wiki/Autoproduction

      A mon sens l’autoproduction, peut être une pratique intéressante, comme remise en cause du rapport social capitaliste, à condition que ses produits circulent au delà du cercle des autoproducteurs.

      #autoproduction

  • "Je travaille et je ne veux pas être payé pour cela..."

    Texte écrit peu avant mon boulot de merde de distributeur de prospectus...

    « Et toi tu fais quoi ? »... Cette question revient sans cesse quand une personne inconnue me rencontre, et quand elle me demande « ce que je fais », c’est qu’elle veut savoir quel est mon travail. Je suis toujours gêné de répondre, car je n’ai pas de travail au sens de la société marchande où je suis né, mais dont je suis un dissident. Seul un flux d’argent vient valider socialement une activité. Sans cela, ce n’est pas du travail, mais une simple occupation ou un loisir, et non un rôle social reconnu, une contribution légitime, un service rendu à la société.

    Donc au sens strict, je n’ai pas de travail. Mais pourtant, je suis actif, je prends au sérieux mon activité, j’y mets un grand soin. Ce n’est pas une activité solitaire, elle demande au contraire de coopérer avec autrui, des moments d’organisation et de planification. C’est une activité reconnue comme utile, des personnes me remercient. Elle a aussi une dimension matérielle, elle relève de l’autoproduction, au sens où d’ordinaire ce sont des professionnels dûment rémunérés qui s’en chargent. Au sens économique ce n’est pas du travail, donc, mais elle possède bien des dimensions qui peuvent faire penser à du travail. 

    Je pourrais donc peut-être répondre à mon interlocuteur que je travaille, mais naturellement ce serait l’induire en erreur. Pour être plus précis, je pourrais lui répondre que je travaille mais que je ne reçois pas d’argent pour cela. Dans ce cas, il pourrait simplement penser que je suis bénévole dans une association, et que je reçois une rémunération par ailleurs pour subvenir à mes besoins. Cependant, être bénévole reste une activité dont le statut est inférieur à celle d’un professionnel. Un bénévole est souvent moins bien formé et, dans beaucoup d’associations, il ne fait que passer, à l’inverse d’un salarié attaché à des horaires de travail et à une organisation contraignante. En outre, un bénévole donne de son temps pour autrui, il agit généralement dans un but caritatif pour des bénéficiaires composant un public dit « en difficulté ». Ce n’est pas comme cela que je situe mon activité. Certes, je donne de mon temps, mais je reçois aussi des autres, mon activité combinée à celle des autres répond à une partie de mes besoins, matériellement et socialement.

    Maintenant, après ces réflexions, j’aurais envie de répondre que « je travaille mais que je ne veux pas être payé pour cela ». Pour quelles raisons ? D’abord parce que je mot « travail » me situe sur le terrain d’une utilité sociale et matérielle, celui normalement occupé par les activités marchandes, menées par des professionnels rémunérés. Et, précisément parce que je revendique par ailleurs le souhait de ne pas être payé en retour, je fais entendre une voie différente, antagoniste. Oui ce serait plus confortable « socialement » de chercher un travail rémunéré le moins pénible et le plus épanouissant possible. J’entends par là qu’une telle démarche est vivement encouragée par la société, c’est une norme, et c’est le propre des normes de ne pas être perçue tant qu’on n’entre pas en contradiction avec elles. Il est par conséquent « naturel » de chercher un travail épanouissant, et cela exige radicalement moins d’efforts que la démarche inverse, qui se heurte systématiquement à l’hostilité, la moquerie ou l’incompréhension. C’est pour cela que revendiquer pour moi de faire un « travail » est une façon d’alléger le pouvoir de coercition de cette norme. Et, revendiquer de faire un travail et à la fois de ne pas être payé pour cela, c’est une façon d’entrer dans la lutte contre ce pouvoir sous de meilleures augures, mieux armée pour mettre en question l’évidence que tout ce qui est utile et efficace, et reconnu socialement comme tel, serait du côté du travail rémunéré.

    « Je ne veux pas être payé pour cela... ». Le risque évidemment est d’être compris comme relevant d’une posture aristocratique, de quelqu’un qui a une richesse ou un privilège quelconque qui lui permet d’avoir de l’argent par ailleurs. Cela reste cependant une supposition de l’interlocuteur. Face à ce soupçon, je peux peut-être préciser dans un deuxième temps que j’ai un petit boulot par ailleurs pour gagner de l’argent. En faisant cela, j’inverse l’ordre de préséance des activités : c’est l’activité rémunérée qui vient en second dans ma présentation de moi. Par ailleurs, j’affirme aussi en creux que mon moyen de gagner de l’argent est différent de mon rôle social, et que mon revenu en argent est décorrélé de ce rôle.

    Et si je ne veux pas être payé pour ce rôle, c’est que je veux pas entrer dans une relation d’échange, c’est je ne veux pas être un acteur marchand. Je ne veux pas de cette puissance acquiescement qui est celle de l’argent. Je ne veux pas de ce confort qui se paie au prix fort d’une dépossession collective de notre puissance d’agir correctement dans ce monde. Je ne veux pas courir après un fétiche qui me fait croire que ce je suis est validé socialement, pour découvrir finalement que cela est au prix de tous les renoncements puisque, manifestement, cette société marchande qui me valide a produit le désastre qu’est notre monde aujourd’hui où, produite pour être vendue, notre subsistance nous rend malades et ravage partout le vivant humain comme non-humain. Je ne veux pas être validé par un fétiche autour duquel la société marchande s’agrège, et qui est la seule chose qui importe finalement et avant tout autre critère. Je ne veux pas corriger la société marchande de ses excès parce que, au fond de moi, je ne suis pas un producteur-échangiste séparé-relié avec tous les autres par l’argent. Je ne sais pas ce que je suis d’ailleurs, je sais simplement que cette société marchande n’a pas d’avenir, et qu’il ne sera pas possible de la refonder sur d’autres bases, en corrigeant ses outrances, ses inégalités, ses absurdités et toute l’impuissance politique que nous ressentons tous quand il s’agit d’orienter, ne serait-ce que de façon un peu moins destructrice, nos destinées collectives.

    Mener une activité d’autoproduction collective et solidaire, dans un collectif ouvert structuré par le don et le partage, est donc en soi une lutte, parce qu’elle se confronte à tout moment à ce que nos comportements les plus anodins doivent à notre socialisation dans une société marchande depuis la naissance. Aujourd’hui, nos collectifs sont imprégnés des habitudes contractées sous l’égide de la norme du travail rémunéré, comme seul horizon existentiel possible, depuis l’enfance et l’école, en passant par le sas plus ou moins long des études, pour terminer dans les changements de tafs, les burn-out, les formations et les tentatives de reconversions à la recherche du Graal du travail-qui-a-du-sens et qui en plus serait payé correctement, le tout se déroulant de bout en bout dans un environnement concurrentiel, où seuls les meilleurs obtiennent ce qui à la fin ne les satisfont même pas. Ces habitudes tenaces sont le fait de principes de vision et de division du monde, hiérarchisant les activités, pour faire de la productivité le critère d’élection des tâches les plus estimées, tandis que toutes les autres sont une charge pour la société, bien qu’elles en dépendent tout autant et même bien plus. Un autre principe de division est celui distinguant la liberté totale du consommateur -d’autant plus qu’il dispose d’argent- et la soumission tout aussi totale du salarié ou du travailleur à la stricte organisation de son travail et à la concurrence permanente. C’est peut-être cette socialisation qui nous fait considérer nos petites associations comme de simple boutiques où il est possible d’entrer et de sortir, à y rester tant que ce n’est pas trop prise de tête, en attendant de retourner bosser ou de se construire une existence sociale plus assurée par un rôle professionnel, qui prendra tout aussi la tête, mais au moins qui sera mieux à même de répondre sans effort à l’innocente question « Et toi tu fais quoi ? ». Et nos collectifs demeureront faibles, fragiles, marginaux et conflictuels, de peu d’ambitions et de puissance d’agir, tant qu’il nous manquera une culture de l’insoumission au travail rémunéré.

    #anti-travail #autoproduction #bénévolat #résistance_à_la_société_marchande

  • PORTFOLIOS En Italie, la coopérative des migrants

    Non loin de Rome, en #Italie, des immigrés d’Afrique subsaharienne ont créé en 2012 leur propre coopérative afin de subvenir à leurs besoins. Ils étaient #migrants sans papiers, exploités dans des coopératives agricoles, notamment près de Rosarno où en 2010 éclata une révolte de ces ouvriers après l’agression raciste contre l’un d’eux. Aujourd’hui, la #coopérative #Barikama produit des yaourts et légumes bio. La vente permet à chaque coopérateur de recevoir un salaire.

    https://www.mediapart.fr/studio/portfolios/en-italie-la-cooperative-des-migrants

    #autoproduction #centre_social #Rome

  • Petit Flocon - YouTube
    https://www.youtube.com/watch?v=Meg_p9dtto4


    http://cinemabrut.com/brutopedie
    http://cinemabrut.com/2017/le-palmares-2017

    Depuis 2006, le #Cinémabrut est l’ambassadeur du film auto-produit.
    De plus en plus nombreux du fait de l’accessibilité croissante aux moyens personnels de production, ces films existent, sont de plus en plus qualitatifs, et rien n’est prévu dans le circuit de distribution pour qu’ils puissent trouver leur public.

    #film #autoproduction
    source : le cirque electrique
    http://cirque-electrique.fr

  • Participez au tour de France des alternatives en tandem et sans dopage
    http://www.bastamag.net/Preparons-des-maintenant-une

    4000 kilomètres en tandem pour mobiliser autour du #Climat ! Après Alternatiba, le grand rassemblement qui a eu lieu à Bayonne en octobre 2013, c’est un tour de France des alternatives qui se prépare pour l’été 2015, quelques mois avant la conférence sur le climat. A chaque étape, l’objectif de ce tour en tandem est de rassembler divers acteurs autour d’un événement commun. Un appel est lancé pour trouver des référents locaux. Un tour en tandem Alternatiba parcourra 4000 kilomètres pendant l’été 2015, (...)

    ça bouge !

    / Climat, #Alternatives_concrètes

    #ça_bouge_ !

    • A chaque étape, l’objectif de ce tour en tandem est de rassembler divers acteurs autour d’un événement commun. Un appel est lancé pour trouver des référents locaux.

      Un tour en tandem Alternatiba parcourra 4000 kilomètres pendant l’été 2015, pour mobiliser des dizaines de milliers de personnes autour des « vraies alternatives » au changement climatique dans la perspective de la COP21, le sommet international sur le climat qui aura lieu à Paris en décembre 2015.

      Ce road-movie climatique passera par 90 territoires de l’hexagone et des pays frontaliers, et pourra associer sur le terrain toutes les associations et antennes locales des diverses organisations environnementales, sociales et syndicales, mais aussi de nombreux autres types de collectifs : des clubs de sport, des groupes de lycéens, des collectifs de pompiers, des groupes du musique, de danse, etc., qui seront tous invités à participer à un événement commun à l’occasion du passage du tandem dans leur territoire.

      Nous visons ainsi à faire de ce tour un processus participatif où chacun pourra trouver sa place, bien au-delà des cercles des militants convaincus. Annoncé un an à l’avance, ce tour "en route vers la COP21" vise à mobiliser des dizaines de milliers de personnes tout au long de son parcours, et sera complété par une centaine de réunions publiques.

      Il s’agira également de faire de ce tandem un objet médiatique, favorisant l’intérêt des médias pour ce type de message sur les alternatives, le climat et la COP21, en une période estivale où il y a moins de sujets à traiter dans l’actualité.

      Parallèlement à la trentaine de nouveaux villages des alternatives Alternatiba qui sont en cours de préparation à Paris, Bruxelles, Genève, Toulouse, Strasbourg, Bordeaux, etc., nous sommes dès aujourd’hui en train de préparer ce tour en tandem 4 places, qui partira de Bayonne le 5 juin 2015, journée mondiale de l’environnement, et arrivera à Paris le 26 septembre 2015, date d’Alternatiba Îlde-de-France.

      Nous appelons toutes les associations et les citoyens concernés par le changement climatique et qui voudraient participer à une étape de ce tour en tandem à nous contacter à tourtandem@alternatiba.eu : nous sommes notamment à la recherche de référents locaux pour chacune des 90 étapes.

      Un kit méthodologique pour l’organisation d’une étape du tour en tandem Alternatiba sera bientôt disponible.

      Vous pouvez retrouver en ligne les informations du tour en tandem ici, et les informations sur les villages des alternatives Alternatiba qui s’organisent sur tout le territoire là.

      La carte ci-dessous est une première version du tracé du tour, qui est en cours d’évolution en fonction des retours que nous recevons de personnes des différents territoires concernés.

      En espérant vous croiser sur la route d’Alternatiba dans les prochains mois, recevez nos salutations amicales, écologistes et solidaires !

      #alternatiba

  • Une des présentations les plus inspirantes et importantes que j’ai vues, par Eric Toensmeier. Son but est de combattre le dérèglement climatique et l’#injustice_climatique par l’#agriculture. La première partie évoque différents types d’agricultures qui stockent du #carbone dans le #sol, et dans la seconde partie il évoque certaines stratégies pour essayer d’en faire un gagne pain.

    Eric Toensmeier - Regenerative Farming - YouTube
    https://www.youtube.com/watch?v=dCzobbV7g5c

    La Regenerative Agriculture (ou farming) est une agriculture qui permet d’améliorer la santé écologique des systèmes cultivés, au lieu de la dégrader comme c’est le cas actuellement. Je n’ai pas trouvé de bonne traduction en français (comme souvent). Peut être agriculture aggradatrice mais c’est plutôt moche. En tout cas c’est ce que j’ai l’intention de faire à petite échelle sur le terrain pour notre consommation perso, et peut être à plus grande échelle, un jour ...

    Article lié :
    http://www.perennialsolutions.org/carbon-sequestering-agriculture-global-warming-solution-piece-re

    #permaculture #jardinage #climat

    • Un des points importants c’est la limitation de la marge de manœuvre pour le choix des espèces à faire pousser à cause de la commercialisation (qui va acheter des choses bizarres inhabituelles) ou l’équipement. Les solutions à ce problème sont l’#autoproduction à petite échelle, et l’élevage à grande échelle (les animaux mangeant les espèces bizarres intéressantes d’un point de vue agro/éco/nutritionnel). Et sûrement des solutions intermédiaires comme les #AMAP où les maricher⋅e⋅s ont plus de latitude sur l’aspect du produit, mais pas forcément tellement de marge au niveau espèces bizarres.

    • Moi je trouve que c’est du foutage de gueule. Si y a besoin d’un site pour donner ses surplus de fruits, il doit y avoir un souci quelque part.

      Y a toute une constellation d’initiatives comme ça qui « encouragent » à zapper ses voisins pour se retrouver dans des cercles de gens similaires à soi (biais écologie / internet), où à faire des choses pour les autres sans les rencontrer.

      La caricature pour moi c’est les Incroyables comestibles,

      Y a plus de place pour facebook que pour les personnes pour qui ils sont censés faire tout ça

    • Je serais pas si catégorique sur cette initiative-là, dans le sens où je ne la vois pas tant « encourager » à zapper son voisinage, plutôt à en chercher un différent. Tout le monde n’a pas un voisinage immédiat avec qui établir ce type d’échanges (exemple : quartier rempli de résidences secondaires, cercle d’amis non intéressées par le chou branchu ou l’Apios americana, etc...).
      Ça peut permettre d’établir des contacts. Après, il y a effectivement le biais internet, mais rien n’empêche de fonctionner en plus low-tech (coller des petites annonces ça et là...)

    • En ce moment, j’ai l’impression que grâce à internet on va pouvoir échanger des cageots de pommes contre.. des cageots de pommes :-)
      Je fais de l’ironie mais globalement je ne fais pas la fine bouche, de toutes façons la télé nous a déjà radicalement éloignés de nos voisins, Cabrel nous avait prévenu en 1979. Ne désespérons pas, peut être qu’internet nous fera à terme retrouver nos voisins !

      LES VOISINS
      Paroles et musique : Francis Cabrel

      Ils vivaient dans de mondes lointains où ils étaient des voisins
      Chacun d’eux sagement replié sur son bout de palier
      Il y a tellement de gens malhonnêtes qu’il faut bien qu’on s’inquiète
      Ils rêvaient à peu près chaque nuit qu’ils seraient des amis

      Ils s’échangeaient des mots sans chaleur dans le même ascenseur
      Ils couraient fermer à tout allure leur quarante serrures
      Puis il s’endormaient dans les filés d’un poste de télé
      En rêvant à peu près chaque nuit qu’il seraient des amis

      Ils avaient lu leur nom sur le dos d’une boîte aux lettres
      Ils pensaient que c’était bien assez se connaître
      Pourtant ils se sentaient sourire
      Et même ils s’entendaient dormir
      Mais ils ne se sont jamais rencontrés ils ont déménagé

      Ils vivaient dans de mondes lointains où ils étaient des voisins
      Mais chacun son côté de cloison et chacun son feuilleton
      Ils fermaient les volets de leur coeur tous les soirs à dix heure
      En rêvant à peu près chaque nuit qu’ils seraient des amis

      Ils avaient lu leur nom sur le dos d’une boîte aux lettres
      Ils pensaient que c’était bien assez se connaître
      Pourtant ils se sentaient sourire
      Et même ils s’entendaient dormir
      Mais ils ne se sont jamais rencontrés puisqu’ils se disaient :

      « C’est pas la peine d’aller leur parler puisqu’on a la télé »
      "C’est pas la peine de se chercher des mots puisqu’on a la radio"
      « C’est pas la peine de se donner du mal puisqu’on a le journal »

      « C’est pas la peine d’aller leur parler puisqu’on a la télé »
      "C’est pas la peine de se chercher des mots puisqu’on a la radio"
      « C’est pas la peine de se donner du mal puisqu’on a le journal »

      « C’est pas la peine d’aller leur parler puisqu’on a la télé »
      "C’est pas la peine de se chercher des mots puisqu’on a la radio"
      « C’est pas la peine de se donner du mal puisqu’on a le journal »

    • Ce qui me choque avec le site d’échange de fruits, c’est que c’est une ressource qui trouve très facilement preneur. Autant des sites comme http://fr.freecycle.org‎ sont un peu plus utiles car des fois c’est difficile ou pénible de trouver des amis qui veulent un grille pain ou une plaque de cuisson.

      Et je rejoins @aude_v sur le côté national, le fait que ce soit national provoquera sans doute la perte de ce site, car il y aura surement trop peu de relais à un endroit précis pour créer un effet de seuil. Il me semble que j’en ai vu des dizaines de sites de ce genre (prête/cherche un jardin par exemple).

      Pour les courgettes, il faut les faire sécher, voir le bouquin de #Carole_deppe ;)

    • Dans mon cas (loin d’être unique) c’est pas la télé qui m’a éloigné de mes voisins, c’est la gentrification/touristification d’anciens espaces ruraux périurbains qui a éloigné de moi ceux qui auraient pu être mes voisins. Ça a un côté pratique pour éviter les pollinisations croisées quand on récolte ses graines de légumes (pas un seul potager aux alentours), mais pour le reste ça lie la mocheté urbaine à l’absence d’échanges humains autres que formels et épisodiques.
      Donc je pense qu’une initiative de ce type, même top-down, reste malgré tout porteuse de potentiels non-récupérables par le top.

      EDIT @nicolasm effectivement les fruits ne sont pas parmi les choses les plus difficiles à faire circuler. je pensais plutôt aux potagers en fait.

  • A Bayonne, le succès d’Alternatiba, une mobilisation joyeuse pour la bataille climatique - Reporterre
    http://www.reporterre.net/spip.php?article4804

    #Alternatiba s’est déroulée dimanche 6 octobre à Bayonne. Dans une ville investie par des dizaines de présentations d’alternatives au système économique dominant, plus de quinze mille personnes ont échangé, réfléchi et discuté. Paradoxe : à la gravité du diagnostic sur le changement climatique s’opposait un sentiment joyeux d’alliance dans une lutte vitale.

    #transition #climat #transports #agriculture #autoproduction #concerts #communs #bricole #recyclage #solidarités #économie #paysannerie #théâtre_de_rue #énergies_renouvelables #radicalités_concrètes #éco-constrution #danse #récup #urbanisme #NDDL #enfance #monnaie_locale #marché #vélo #train #souveraineté_alimentaire #banques

    voir également http://www.scoop.it/t/alternatiba2013

    • rohhh... c’est gentils, mais c’est un peu loin pour mes moyens. En plus je ferai des sauts béarnais la veille avec le groupe ver e blu qui vient sur Montpellier.
      Puis la ça fait plusieurs jours que j’enchaîne pantalon, peiroton, la marianne et la crabe par coeur en solitaire pour les ressortir en chant collectif.

  • Entretien avec #Pierre-Carles
    Texte paru dans la revue Tête-à-tête, N° 3, Images du pouvoir, Printemps 2012
    http://www.pierrecarles.org/spip.php?article9

    La partie la plus intéressante est peut-être la dernière, sur l’#autoproduction et la diffusion des œuvres critiques.

    TàT : Ce film ne va donc sortir que sur support DVD ?

    P. C. : Oui, mais on va surtout le diffuser sur internet à partir du 15 avril si tout se passe bien. On va demander aux internautes et aux spectateurs qui l’auront vu sur internet, de le financer après coup, soit en achetant le DVD, soit en faisant un don.

    Ce film n’aurait pas pu voir le jour si, les uns et les autres, nous n’avions pas mis notre travail en participation. La #télévision n’avait aucune envie de le produire, le cinéma ne pouvait pas, donc, si ça vous intéresse, si vous voulez voir d’autres documentaires de ce type, il faudra les financer d’une manière ou d’une autre. C’est la première fois que nous allons mettre un de nos films en #libre-diffusion sur #internet. À terme, l’ensemble de mon travail y sera visible. C’est quelque chose qui est en construction.

    TàT : En quoi la mise à disposition gratuite vous intéresse-t-elle ?

    P. C. : Le principe m’intéresse à condition qu’il génère des ressources pour fabriquer des films. Il ne faut pas croire qu’on peut faire les choses gratuitement, elles ont un prix. Pour l’instant, Sony ne donne pas de caméras, les bancs de montage ne sont pas gratuits, travailler à la réalisation de films est un travail à plein temps qui demande un certain nombre de moyens. On ne peut pas faire ça bénévolement à moins de risquer de faire des films de mauvaise qualité. Le principe du bénévolat peut marcher une fois, mais il n’est pas viable à long terme.

    Mes derniers films n’ont pas marché suffisamment pour générer des recettes ou en tout cas déclencher des financements automatiques de la part du CNC qui permettraient de démarrer d’autres films de manière autonome. Avec C-P Productions, nous sommes dans une situation délicate du fait de l’insuccès des deux derniers films produits par la société, Fin de concession et Squat. Le modèle économique que l’on avait constitué à l’époque de Pas vu pas pris arrive peut-être à son terme.

    TàT : Est-ce qu’un film comme celui-ci a un budget comparable à celui d’un film « classique » ?

    P. C. : C’est du travail, du montage, du tournage, du repérage, de la documentation, mais non, ce n’est pas comparable. Si on voulait le faire correctement, il nous faudrait au moins 70 000 euros. Ça nous permettrait de payer tout le monde. Là, on va le faire à l’arrache, chacun amène ce qu’il peut. Ce genre de films pas vraiment désirés par le système n’a pas d’autre possibilité d’être produit autrement qu’en autoproduction.

    TàT : Ce fonctionnement vous convient-il ou est-ce un choix par défaut ?

    P. C. : Non, ça ne me convient pas. Quand on est en situation fragile, économiquement parlant, on peut difficilement se consacrer à un film. Ce n’est pas une situation idéale.

    TàT : Vous avez suivi la logique inverse, puisque vous vous êtes complétement grillé à la télévision et vous retrouvez dans une situation de plus en plus incertaine…

    P. C. : Oui, c’est le prix à payer.