• Il faut arrêter de dire que “#liberté” c’est moins fort que “#droit à l’#IVG

    Il faut arrêter de dire que “liberté” c’est moins fort que “droit à l’IVG”, ou que cette constitutionnalisation ne sert à rien… C’est faux, et c’est pas très stratégique parce que c’est exactement ce que les anti-IVG attendent de vous. Explications.

    Commençons par pourquoi c’est faux. D’où vient ce débat sur la différence entre "liberté" et "droit" ? Ca vient du parcours législatif de l’un des textes qui a précédé la réforme constit, la proposition de loi de la Nupes qui a commencé en parlant de “droit à l’IVG“ https://twitter.com/malopedia/status/1765154782837166190/photo/1

    Après son examen et son adoption par l’Assemblée nationale, le texte était formulé différemment, mais parlait toujours de “droit à l’IVG”
    https://twitter.com/malopedia/status/1765155094515875893

    Puis le texte est arrivé au Sénat. Quelques données à avoir en tête pour comprendre la suite :

    1) Le Sénat est une chambre à la légitimité très contestable, parce que son mode de scrutin fait qu’elle est quasiment tout le temps acquise à la droite (62 ans sur 65).

    Du coup, beaucoup au Sénat boivent ses paroles comme s’il était Portalis et Vedel réincarnés, alors que… ben non. C’est un politique malin et fourbe : il n’hésite pas à faire dire au droit ce qui l’arrange, même si parfois, c’est sciemment n’importe quoi.

    Pour ma part, j’ai toujours trouvé injustifiée cette réputation de grand juriste qu’a Philippe Bas, cf par exemple 2 anciens tweets de 2022 et 2019 :
    https://twitter.com/malopedia/status/1765157045160771783

    Le vrai objet de son amendement, c’était d’avoir un texte pas identique au mot près, et donc de retarder le texte, voire l’enterrer. La droite sénatoriale avait déjà réussi à plomber une précédente réforme constit en faisant exactement pareil : https://twitter.com/malopedia/status/1762165117372752272

    Mais ça, Philippe Bas ne pouvait pas le dire. Quand on est au théâtre, on joue la pièce. Donc au lieu d’avouer franco, il a sorti la flûte et l’aura de grand juriste. Ses arguments, c’était 1) qu’il y avait une faute de syntaxe… 🙄
    https://twitter.com/malopedia/status/1765157902191300855

    Et surtout, 2) ce gloubiboulga, je vous laisse lire, on va expliquer ensuite en quoi c’est du grand n’importe quoi.
    https://twitter.com/malopedia/status/1765158556301476248

    Il dit en substance qu’en parlant de “liberté”, alors la loi pourra opérer un équilibre entre l’IVG et les autres impératifs constitutionnels, alors que si on parle de “droit ”, alors ça serait au-dessus de tout et on pourrait plus rien changer à l’IVG par rapport à aujourd’hui.

    C’est complètement stupide. Désolé, il n’y pas d’autre manière de le dire. Deux exemples.

    Le préambule de 1946 (qui a valeur constitutionnelle) dispose que “chacun a le droit d’obtenir un emploi”. Allez vous pointer dans n’importe quel bâtiment de l’Etat pour exiger votre “droit à l’emploi”, pour voir si c’est au-dessus de tout, et dites moi comment ça s’est passé.

    Second exemple (qui va surtout permettre de développer l’évidence) : la DDHC (qui a valeur constitutionnelle) dispose que les droits de l’Homme “sont la liberté, la propriété, la sûreté, et la résistance à l’oppression”.

    Il est assez évident que liberté et propriété sont deux principes qui, pris absolument, ne peuvent être conciliés. Si je suis totalement libre, je suis libre de voler vos trucs, et du coup la propriété ne peut être garantie.

    Idem pour liberté et résistance à l’oppression. Si je suis totalement libre, je suis libre de vous taper dessus, et donc de vous opprimer. Légère incompatibilité là aussi.

    Alors comment on fait ? Ben on fait la solution évidente :

    Le Conseil constitutionnel a toujours considéré qu’il n’y a pas de hiérarchie entre les droits garantis par la Constitution, et donc que le législateur doit chercher un équilibre raisonnable permettant de tous les garantir convenablement.

    Je suis libre, mais pas jusqu’à avoir le droit de violer votre propriété, ou le droit de vous opprimer. Assez logique.

    C’est d’ailleurs littéralement ce que dit l’article 4 de la DDHC : les droits garantis par la Constitution doivent être conciliés entre eux.

    https://twitter.com/malopedia/status/1765160296493011296

    Et qu’est-ce qui s’assure de la conciliation des différentes exigences constitutionnelles ? La loi, en aménageant ces équilibres, sous le contrôle du Conseil constitutionnel. Exemples :

    https://twitter.com/malopedia/status/1765160979095048645

    Et avec un “droit à l’IVG”, il en aurait été de même... tout autant qu’il en sera de même avec la “liberté garantie d’avoir recours à l’IVG”.

    C’est par exemple le rôle de la clause de conscience, qui existe (notamment) dans la loi, accompagnée de l’obligation d’indiquer à la patiente un médecin qui pratique l’IVG : ça permet de concilier droit à l’IVG, et liberté de conscience qui découle de ces textes là :
    https://twitter.com/malopedia/status/1765161441525481505

    D’un côté, les médecins qui le veulent peuvent exercer leur liberté de conscience, et ce, sans empêcher que, de l’autre, les femmes puissent avoir accès à l’IVG.

    (Je rentre pas dans le débat sur la clause spécifique, pas le sujet ici.)

    Bref, un “droit constitutionnel” n’est pas différent d’une “liberté constitutionnelle”, l’un n’est pas au-dessus de l’autre ou de tout le reste. En vérité, relisez la DDHC, l’équivalence entre liberté et droit apparaît à plusieurs reprises…

    https://twitter.com/malopedia/status/1765162239361687729

    Et certains articles par contre, ne disent pas si un principe est un droit ou une liberté, parce que c’est pareil : de l’article 10 on tire la liberté de conscience, de l’article 9 on tire le droit à la présomption d’innocence, des articles 7 et 8 les droits de la défense. https://t.co/KisFqj8Ivt

    https://twitter.com/malopedia/status/1765162800714821932

    Pour viser large (avec les "principes fondamentaux reconnus par les lois de la République", les "objectifs à valeur constitutionnelle", les "principes à valeur constitutionnelle", etc etc), le Conseil constitutionnel parle “d’exigences constitutionnelles”.

    https://twitter.com/malopedia/status/1765163466300473412

    Et je sais qu’il en restera pour ergoter que une liberté, c’est moins fort qu’un droit, parce que l’un des deux serait mieux garanti que l’autre, nanana, avec de la sémantique qui est peut être pertinente ailleurs, mais pas en droit. Parce qu’en droit, c’est faux :

    Qu’on parle de l’un ou de l’autre, le Conseil constit répond toujours la même chose : la loi ne peut pas priver de garanties légales les exigences constitutionnelles. Qu’on parle de "droits constitutionnels”, de “libertés constitutionnelles” ou de d’autres exigences constit’

    https://twitter.com/malopedia/status/1765164540382093332

    Bref, ce que dit Philippe Bas est donc faux et malhonnête (et il le sait très bien hein). Mais c’est Philippe Bas, il impressionne, il fait douter tout le monde. Mais continuons à nous intéresser au parcours du texte, parce que vous allez voir, ça vaut le coup.

    Donc l’amendement Bas est adopté : quoi qu’il arrive, le texte Sénat ne sera pas identique au texte AN. Le Sénat pouvait donc tranquillement voter pour cette nouvelle rédaction, se faire passer pour pas trop rétrograde… tout en empêchant dans les faits la constitutionnalisation.

    Pas de bol pour les sénateurs, en face, c’est-à-dire chez les défenseuses et défenseurs de l’IVG, ça répond “chiche”. Ou pour être plus exact : “même si le mot liberté est moins bien que droit (ce qui reste à prouver, on va y venir), c’est déjà ça de pris, donc ok, on tope”.

    Et le Sénat a été pris à son propre piège.

    Là, il faut introduire une autre donnée importante : si les deux chambres adoptaient un texte identique (donc si l’AN adoptait le même texte que celui sorti du Sénat), le texte devait ensuite être soumis à un référendum par Macron.

    (Il y a débat sur est-ce que le PR y aurait été obligé, on considère en général que oui, mais qu’il n’y a rien pour l’y contraindre à part… la destitution. Bref, passons.)

    Si l’AN adoptait le même texte, paf, référendum sur l’IVG. Pour tout plein de raisons, personne n’en voulait, et notamment pas Macron.

    Donc Macron a déposé un projet (et pas une proposition) de loi constitutionnelle, reprenant quasi mot à mot le texte du Sénat. Et il se trouve que quand c’est un projet de loi (donc déposé par l’exécutif et pas par un parlementaire), il y a deux différences :

    1) On peut passer par le Congrès du Parlement plutôt que par un référendum (et en l’occurrence, c’était plus simple)
    Et surtout, 2) le Conseil d’Etat donne obligatoirement son avis sur le texte. Et c’est là que c’est beau, vous allez voir.

    Consulté sur la question “droit” vs “liberté”, vous savez ce que dit le Conseil d’Etat ? Que c’est pareil. CQFD. Philippe Bas, conseiller d’Etat, réfuté par le Conseil d’Etat. Cébo.

    https://twitter.com/malopedia/status/1765167443905814921

    Une fois les doutes insidieux plantés par Philippe Bas dissipés, ça a convaincu le Planning familial par exemple (par la voix d’Albane Gaillot, autrice de la loi qui a fait passer l’IVG de 12 à 14 semaines).
    https://twitter.com/malopedia/status/1765168269743227324

    https://piaille.fr/@malauss/112045700158164671

    #constitutionnalisation #constitution #France #avortement #droit_à_l'avortement

  • #Stanislas : face aux #mensonges de la direction, de nouveaux témoignages

    Homophobie, sexisme, absence d’éducation à la sexualité ou cours religieux obligatoires... Depuis la publication du rapport d’inspection, le directeur de cet établissement privé conteste toute dérive. D’anciens élèves rencontrés par Mediapart répondent.

    https://www.mediapart.fr/journal/france/270124/stanislas-face-aux-mensonges-de-la-direction-de-nouveaux-temoignages
    #lycée #sexisme #homophobie #témoignages #Amélie_Oudéa-Castéra #non-mixité #Frédéric_Gauthier #autoritarisme #catéchisme #rapport #rapport_d'inspection #Philippe_Ariño #homosexualité #manif_pour_tous #thérapie_de_conversion #avortement #anti-avortement #catholicisme #préjugés_sexistes #éducation_à_la_sexualité #contraception #catéchèse #prosélytisme

  • Emmanuel Macron annonce un congé de naissance et un plan contre l’infertilité en vue du « réarmement démographique » du pays
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2024/01/17/emmanuel-macron-annonce-un-conge-de-naissance-et-un-plan-contre-l-infertilit

    M. Macron a esquissé rapidement les contours du futur congé de naissance, « qui viendra remplacer le congé parental actuel ». Ce dernier sera « mieux rémunéré », plus court que l’actuel congé parental et « permettra aux deux parents d’être auprès de leur enfant pendant six mois s’ils le souhaitent ».

    Le président de la République confirme ainsi que cette réforme, annoncée par Aurore Bergé dès son arrivée au ministère des solidarités, à l’été 2023, verra bien le jour. Une concertation avait débuté à la rentrée de septembre avec les partenaires sociaux pour proposer un dispositif plus attractif pour les familles, en partant du constat de la faible attractivité du congé parental tel qu’il existe aujourd’hui. En novembre, la ministre avait annoncé l’entrée en vigueur de ce « nouveau droit » en 2025. A l’époque, il était question qu’il coexiste avec le congé parental actuel, ce qui ne semble donc plus être à l’ordre du jour.

    Perplexité. Est ce que c’est vraiment la raison de la baisse des naissances ? N’a t elle pas plus à voir avec des raisons plus fondamentales, telles que l’incertitude face à l’avenir ou plus précisément la certitude que le monde de demain ne vaudra pas la peine d’être infligé aux enfants à venir, pour des raisons tant écologiques que politiques, à savoir une société de la précarité, des inégalités, de la vacuité de sens, notamment au travail. Et par ailleurs, le recul de l’âge des femmes à la naissance traduit peut être aussi une aspiration à vivre sa vie pleinement, sans les lourdes contraintes de la maternité surtout lorsque la parentalité n’est pas égalitaire. Un congé maternité mieux rémunéré répond il à cela, lorsqu’on apprend par ailleurs que ce sont précisément les retours de congés maternité qui dévalorisent les femmes en entreprise, où on ne les considère plus comme assez disponibles pour leur tâche, où on les placardise. Autrement dit, c’est plutôt sur les relations d’emploi qu’il faudrait mettre l’accent.
    Enfin, dernier point, est-ce si mal que le rythme d’accroissement démographique se réduise ? Il faut imaginer un meilleur système de prise en charge des retraites, en ponctionnant les riches retraités en particulier...

    • Complément, avec un tout petit peu de cynisme à l’intérieur :

      – Les pays du sud global n’ont pas (encore) désarmé leur natalité et pourtant, eux aussi auraient des raisons de...

      – Argumenter que les pays riches ont une natalité désarmée, alors qu’on a de plus en plus de pauvres dans nos pays du nord pourrait donc poser question

      – Le doute face à l’avenir est tout aussi vrai dans les pays du sud global, les effets du réchauffement climatique sont au moins aussi fort que chez nous ; et pourtant, donc, pas de désarmement chez eux

      – Si j’osais, j’émettrais l’hypothèse que la raison supplémentaire qui fait que le désarmement est plus effectif dans le nord global, ce serait que les femmes y sont (encore) éduquées, et en mesure (encore) d’user de leurs droits à la contraception.

      – Un réarmement de la natalité dans un tel contexte devrait donc soit en passer par une dés-éducation (à la Stanislas, comme on dit maintenant), ou par une réduction des droits à la contraception.

      Compagnon de la Renaissance, choisis ton camp !

    • En fait, c’est pas degaule mais naboléon matiné pétin que monarc copie. Naboléon avait fait en sorte d’augmenter les abandons de nouveaux nés pour alimenter ses armées de chair fraiche. (ça colle bien avec le réarmement et le SNU) Reste plus qu’à rétablir l’esclavage pour le réarmement de france travail.

      Ces boîtes où on déposait les bébés au XIXème siècle : les tours d’abandon – On n’Est Pas des Lumières
      https://compediart.com/index.php/2019/04/01/ces-boites-ou-on-deposait-les-bebes-au-xixeme-siecle-les-tours-dabandon

      En effet, l’Empereur a instauré une législation familiale pour le moins sévère : d’une part le Code civil de 1804 interdit toute recherche de paternité, ce qui fait peser la charge des enfants illégitimes uniquement sur les femmes, et d’autre part, en 1810, l’avortement est considéré comme un délit criminel passible d’une peine de prison. Ainsi, la prise en charge des abandons d’enfants sous le Ier Empire apparaît d’autant plus nécessaires que ces deux mesures ont pour conséquence une multiplication de ces-derniers, notamment pour celles qu’on appelle alors les filles-mères, condamnées à une vie de mépris social et qui ne peuvent ni avorter, ni exiger une reconnaissance paternelle de leur enfant. Napoléon Ier instaure donc différentes mesures qui renforcent l’action du gouvernement dans la prise en charge de ces enfants : il créé au sein de chaque préfecture un service des enfants abandonnés et trouvés, et créé le statut de « pupille de l’État » pour les enfants trouvés, dont la tutelle est de nouveau confiée aux hospices, mais avec des financements départementaux et municipaux jusqu’à leur douze ans.

    • Camille Froidevaux-Metterie : « Affirmer la nécessité d’une politique nataliste, c’est relancer un programme d’un autre âge »

      https://www.lemonde.fr/idees/article/2024/01/20/camille-froidevaux-metterie-affirmer-la-necessite-d-une-politique-nataliste-

      Lorsque le président de la République déplore que les femmes ne fassent pas davantage d’enfants, il occulte les raisons pour lesquelles le projet parental fait aujourd’hui réfléchir. Le cadre d’ensemble de la fondation des familles a de quoi décourager. Crise environnementale, inflation, insécurité internationale : les motifs de renoncer à devenir parents ne manquent pas. Mais ce sont surtout les conditions dans lesquelles les femmes deviennent mères qu’il faut interroger. L’enquête que j’ai menée auprès d’une trentaine d’entre elles (Un si gros ventre. Expériences vécues du corps enceint, Stock, 2023) révèle l’intensité des logiques de dépossession par lesquelles les femmes se trouvent réduites à leur si gros ventre et, littéralement, désubjectivées, c’est-à-dire privées de toute réflexivité et de toute agentivité durant leur grossesse et au-delà.

      Lire aussi (2017) : Les inégalités femmes-hommes en 12 chiffres et 6 graphiques

      Ajouter à vos sélections
      Les enquêtes montrent par ailleurs que les nouvelles mères sont discriminées dans le monde du travail. Dans le baromètre 2022 sur la perception des discriminations dans l’emploi, la Défenseure des droits, Claire Hédon, écrit ainsi : « Nous rendons encore un nombre trop important de décisions où des femmes ne sont pas embauchées en raison de leur état de grossesse ; ne retrouvent pas leur poste au retour de leur congé maternité ; ou dont la période d’essai est rompue, car elles sont enceintes. C’est sidérant et illégal. Les discriminations sont considérables. » La création d’un « congé de naissance » partagé entre les deux parents et mieux rémunéré ne suffira pas à remédier à ce fait massif : les femmes perdent dans la maternité certains des attributs de leur autonomie.

      Droits fondamentaux
      Alors que l’Assemblée nationale se prépare à discuter le projet de loi visant à inscrire le droit à l’avortement dans la Constitution, il est bon de rappeler que procréer est un choix et que les droits reproductifs sont des droits fondamentaux. N’en déplaise aux nostalgiques des familles nombreuses, le non-désir d’enfant constitue une option procréative aussi légitime que les autres. Aucune injonction, aussi officielle soit-elle, ne doit nous priver de cette liberté démocratique que constitue la maîtrise de nos corps.

    • Et il ajoute aussi, avant qu’on le pende …

      M. Larcher, rappelant « qu’on a fermé en plus de dix ans 130 centres » qui se consacraient à l’IVG.

      Voila voila où le droit des femmes à avorter a sombré, c’est beau les lois et les inscriptions au fronton de la constitution mais en réalité c’est du pipeau, un vrai foutage de gueule parce que derrière les lieux d’avortement ferment. Et il y a un peu plus de dix ans, j’avortais au RU dans… une maternité et dans… une chambre d’accouchement, flippant. A 100km de chez moi (A/R dans la journée) sur les conseils du planning familial de Narbonne (qui a fermé depuis) et il m’a fallut subir les remarques culpabilisantes de la gynéco, les nouveaux nés, et aucune prévenance ni suivi. Genre tu gênes. J’imagine même pas ce que ça doit être aujourd’hui.

  • #Chowra_Makaremi : « Le #viol devient le paradigme de la loi du plus fort dans les #relations_internationales »

    En #Ukraine, Poutine revendique de faire la guerre au nom du genre. En #Iran, le régime réprime implacablement la révolution féministe. Dans d’autres pays, des populistes virilistes prennent le pouvoir. Une réalité que décrypte l’anthropologue Chowra Makaremi.

    IranIran, Afghanistan, invasion russe en Ukraine, mais aussi les discours des anciens présidents Donald Trump ou Jair Bolsonaro ou du chef de l’État turc, Recep Tayyip Erdogan : tous ont en commun de s’en prendre aux #femmes, comme l’explique l’anthropologue Chowra Makaremi.

    L’autrice de Femme ! Vie ! Liberté ! Échos du soulèvement en Iran (La Découverte, 2023) fait partie des chercheuses sollicitées par Mediapart pour #MeToo, le combat continue, l’ouvrage collectif publié récemment aux éditions du Seuil et consacré à la révolution féministe qui agite le monde depuis l’automne 2017 et le lancement du fameux mot-clé sur les réseaux sociaux. Depuis, toutes les sociétés ont été traversées de débats, de controverses et de prises de conscience nouvelles. Entretien.

    Mediapart : « Que ça te plaise ou non, ma jolie, il va falloir supporter. » Cette phrase a été prononcée le 7 février 2022 par le président russe, #Vladimir_Poutine, devant Emmanuel Macron. Elle était adressée à l’Ukraine et à son président, Volodymyr Zelensky, qui venait de critiquer les accords de Minsk, signés en 2015 pour mettre fin à la guerre dans le Donbass. Quelle lecture en faites-vous ?

    Chowra Makaremi : Le viol devient le paradigme de la #loi_du_plus_fort dans les relations internationales. La philosophe #Simone_Weil souligne dans un texte combien la #guerre relève de la logique du viol, puisque sa matrice est la #force qui, plus que de tuer, a le pouvoir de changer l’être humain en « une #chose » : « Il est vivant, il a une âme ; il est pourtant une chose. [L’âme] n’est pas faite pour habiter une chose ; quand elle y est contrainte, il n’est plus rien en elle qui ne souffre violence », écrit-elle.

    Cette comptine vulgaire de malfrats que cite #Poutine dit la culture criminelle qui imprègne sa politique. Elle me fait penser à ce que l’anthropologue Veena Das nomme la dimension voyou de la souveraineté étatique : la #truanderie comme n’étant pas seulement un débordement illégitime du pouvoir mais, historiquement, une composante de la #souveraineté, une de ses modalités.

    On le voit avec le pouvoir de Poutine mais aussi avec ceux de #Narendra_Modi en #Inde (dont parle Veena Das), de #Donald_Trump aux #États-Unis, de #Jair_Bolsonaro au #Brésil, de #Recep_Tayyip_Erdogan en #Turquie. Quand Poutine a dit sa comptine, personne n’a quitté la salle, ni Emmanuel Macron ni la presse, qui a cherché, au contraire, à faire parler la symbolique de cette « remarque ». Tout le réseau de sens et de connexions qui permet à cette cruelle boutade de tenir lieu de discours guerrier intuitivement compréhensible et audible montre que le type d’#outrage dont elle relève est une #transgression qui appartient, à la marge, à l’#ordre.

    On parle de la #masculinité_hégémonique au pouvoir avec Poutine, mais elle fait écho à celle de nombreux autres chefs d’État que vous venez de citer. Quelles sont les correspondances entre leurs conceptions de domination ?

    Il n’y a pas, d’un côté, les théocraties comme l’Iran et l’Afghanistan, et, de l’autre, les populismes virilistes de Trump, Erdogan, Bolsonaro, qui s’appuient sur des « #paniques_morales » créées par la remise en cause des rôles traditionnels de #genre, pour s’adresser à un électorat dans l’insécurité. Bolsonaro, très lié à l’armée et à l’Église, s’est appuyé sur je ne sais combien de prêcheurs pour mener sa campagne. Dimension religieuse que l’on retrouve chez Poutine, Modi, Erdogan.

    La #religion est un des éléments fondamentaux d’un #pouvoir_patriarcal très sensible à ce qui peut remettre en question sa #légitimité_symbolique, sa #domination_idéologique, et dont la #puissance est de ne pas paraître comme une #idéologie justement. Cette bataille est menée partout. Il y a un même nerf.

    Quand l’anthropologue Dorothée Dussy parle de l’inceste et de sa « fonction sociale » de reproduction de la domination patriarcale, son analyse est inaudible pour beaucoup. C’est ainsi que fonctionne l’#hégémonie : elle est sans pitié, sans tolérance pour ce qui peut en menacer les ressorts – et du même coup, en cartographier le pouvoir en indiquant que c’est là que se situent les boulons puisque, précisément, la puissance de l’hégémonie est dans l’invisibilité de ses boulons.

    Si on prend le #droit_de_disposer_de_son_corps, en Occident, il s’articule autour de la question de la #santé_contraceptive et du #droit_à_l’avortement et dans les mondes musulmans, autour de la question du #voile. De façon troublante, une chose est commune aux deux situations : c’est le viol comme la vérité des rapports entre genres qui organise et justifie la #contrainte sur les femmes à travers leur #corps.

    En Occident, le viol est le cas limite qui encadre juridiquement et oriente les discussions morales sur l’#avortement. Dans les sociétés musulmanes, la protection des femmes – et de leur famille, dont elles sont censées porter l’honneur – contre l’#agression_masculine est la justification principale pour l’obligation du voile. Il y a de part et d’autre, toujours, cet impensé du #désir_masculin_prédateur : un état de nature des rapports entre genres.

    C’est ce qu’assènent tous les romans de Michel Houellebecq et la plupart des écrits du grand Léon Tolstoï… « L’homme est un loup pour l’homme, et surtout pour la femme », dit un personnage du film Dirty Dancing. Cette population définie par ces rapports et ces #pulsions, il s’agit de la gouverner à travers l’#ordre_patriarcal, dont la domination est posée dès lors comme protectrice.

    L’Iran et l’#Afghanistan figurent parmi les pays les plus répressifs à l’encontre des femmes, les régimes au pouvoir y menant un « #apartheid_de_genre ». Concernant l’Afghanistan, l’ONU parle même de « #crime_contre_l’humanité fondé sur la #persécution_de_genre ». Êtes-vous d’accord avec cette qualification ?

    Parler pour la persécution de genre en Afghanistan de « crime contre l’humanité » me semble une avancée nécessaire car elle mobilise les armes du #droit pour désigner les #violences_de_masse faites aux femmes et résister contre, collectivement et transnationalement.

    Mais il me paraît tout aussi important de libérer la pensée autour de la #ségrégation_de_genre. À la frontière entre l’Iran et l’Afghanistan, au #Baloutchistan, après la mort de Jina Mahsa Amini en septembre 2022, les femmes sont sorties dans la rue au cri de « Femme, vie, liberté », « Avec ou sans le voile, on va vers la révolution ». Dans cette région, leur place dans l’espace public n’est pas un acquis – alors qu’il l’est à Téhéran – et elles se trouvent au croisement de plusieurs dominations de genre : celle d’un patriarcat traditionnel, lui-même dominé par la puissance étatique centrale, iranienne, chiite.

    Or, en participant au soulèvement révolutionnaire qui traversait le pays, elles ont également renégocié leur place à l’intérieur de ces #dominations_croisées, chantant en persan, avec une intelligence politique remarquable, le slogan des activistes chiliennes : « Le pervers, c’est toi, le salopard, c’est toi, la femme libérée, c’est moi. »

    C’est en écoutant les femmes nommer, en situation, la #ségrégation qu’on saisit le fonctionnement complexe de ces #pouvoirs_féminicides : en saisissant cette complexité, on comprend que ce n’est pas seulement en changeant des lois qu’on les démantèlera. On se trouve ici aux antipodes des #normes_juridiques, lesquelles, au contraire, ressaisissent le réel dans leurs catégories génériques. Les deux mouvements sont nécessaires : l’observation en situation et le #combat_juridique. Ils doivent fonctionner ensemble.

    https://www.mediapart.fr/journal/international/040124/chowra-makaremi-le-viol-devient-le-paradigme-de-la-loi-du-plus-fort-dans-l

  • Bon, d’accord, le nouveau taré argentin a l’air sévèrement taré. Mais est-ce quelqu’un aurait des articles avec un peu de fond qui analysent pourquoi ce nouvel étron bolsonaro-trumpiste est parvenu à se faire élire ? (Culture-war réactionnaire ? Nullité du camp d’en face ? Gauche qui aurait abandonné les pauvres ? Classes moyennes barbarisées ?)

    • Notamment cette partie je pense :
      "Le discours de M. Milei touche surtout les jeunes, particulièrement exposés aux réseaux sociaux et aux conséquences économiques et sociales de la crise sanitaire. « Jamais, depuis la fin de la dictature, la droite radicale n’a eu une résonance aussi puissante auprès des jeunes », constate Ariel Goldstein, chercheur au Conseil national de la recherche scientifique et technique (Conicet) à Buenos Aires. Selon un sondage du cabinet de conseil Synopis (9), la moitié des militants de M. Milei, majoritairement des hommes issus des classes moyenne et populaire urbaines, ont moins de 29 ans. Pendant la pandémie, « l’État est devenu leur ennemi », explique Sergio Morresi, politiste de l’université nationale du Littoral. « À leurs yeux, le discours progressiste selon lequel l’État est celui qui prend soin de nous, nous protège, nous aide, n’a pas de sens. Leur seule expérience est celle d’un État qui ne fonctionne pas. »"

    • taux de participation de 76 %

      Ils veulent apparemment le changement, quel qu’il soit.

      De mon côté, suivi de loin, je me souviens :
      – accusations de corruption contre les dirigeants de gauche
      – arrivée au pouvoir de la droite corrompue, marasme économique
      – retour d’une certaine gauche, mais sans retour à la normale
      – tensions sur la monnaie, historique lourd de ce point de vue, marchés internationaux peu amicaux
      – inflation incontrôlable

    • une salve de « vive la liberté, bordel ! », son slogan préféré, crié d’une voix rocailleuse de rockeur.

      « On peut s’attendre à un scénario de grande conflictualité sociale », estime Lara Goyburu, politiste à l’université de Buenos Aires, avec la probable mobilisation des syndicats et des organisations sociales. A moins, ajoute-t-elle, que Javier Milei n’opte pour la répression afin d’imposer ses réformes.
      Le président élu ne dispose pas de majorité au Congrès, ni de gouverneur provincial ou de maire appartenant à sa coalition : les doutes sur sa capacité à gouverner restent entiers. « Cela peut provoquer une paralysie institutionnelle. Car même en comptant sur les députés d’une partie de la droite, il n’aura pas de majorité qualifiée, observe la politiste. Aussi, il ne pourra peut-être pas retirer l’avortement légal ou dollariser l’économie, mais il va pouvoir couper de nombreuses dépenses publiques en gouvernant par décret. »

      dans Le Monde
      https://archive.ph/YfWEQ

      edit vu l’ampleur de la #pauvreté et le taux d’#inflation, on voit mal comme un ministre de l’économie aurait pu contrer ce sale type

      #Argentine

    • à propos de Milei un seen de @deun, " extrême droite et misère de position"
      https://seenthis.net/messages/1019616

      cite DES INSURRECTIONS SANS LUMIÈRES
      https://lundi.am/Des-insurrections-sans-lumieres

      à quoi ont ajouter la parution aujourd’hui de
      QUI EST JAVIER MILEI LE NOUVEAU PRÉSIDENT ARGENTIN LIBERTARIEN ? (D’après Pablo Stefanoni, La rébellion est-elle passée à droite ?)
      https://lundi.am/Qui-est-Javier-Milei-le-nouveau-president-argentin-libertarien

      une ode punk a icelui

      https://www.youtube.com/watch?v=6-g2OjuuNCs

      « Allez vous faire foutre, salauds d’empresaurios[empresario (entrepreneur) et dinosaurio (dinosaure) ] / Allez vous faire foutre, sodomites du capital / On en a marre des ordures keynésiennes / Le moment libéral est arrivé / Nous avons un leader, et c’est un référent majeur / Qui arrive toujours à incommoder l’État / Javier Milei, notre futur président / Javier Milei le dernier des punks / Toujours mobilisé contre la pression fiscale / Toujours mobilisé contre l’étatisme prédateur / Luttant pour une Argentine libertarienne / Et pour la liberté du peuple travailleur. »

      un résumé vidéo du Monde via @sandburg
      https://www.lemonde.fr/comprendre-en-3-minutes/article/2023/11/19/qu-est-ce-que-la-figure-de-javier-milei-nous-dit-des-crises-que-traverse-l-a

      #extrême_droite #paléolibertarianisme #libertariens

    • Argentine : Javier Milei n’est ni Trump ni Bolsonaro, il est pire,
      Ludovic Lamant
      https://www.mediapart.fr/journal/international/201123/argentine-javier-milei-n-est-ni-trump-ni-bolsonaro-il-est-pire

      L’Argentin Javier Milei est le dernier avatar d’un mouvement de fond des droites extrêmes « anti-système » qui s’épanouissent dans les failles et insuffisances des démocraties actuelles. Mais les rapprochements avec Donald Trump ou Jair Bolsonaro échouent à saisir la spécificité du phénomène.
      Le « saut dans le vide » tant redouté par les gauches argentines s’est produit : le #libertarien Javier Milei a été élu dimanche 19 novembre, avec un score sans appel et bien supérieur à ce qu’annonçaient des instituts de sondage décidément très peu fiables pour prendre le pouls du malaise qui traverse ce pays.
      Milei a devancé de plus de onze points son adversaire péroniste, le ministre de l’économie sortant, Sergio Massa, rassemblant pas moins de 14,5 millions de voix (sur 36 millions d’inscrit·es) . Sa formation, La liberté avance, s’est imposée dans 21 des 24 provinces du pays. Il a profité d’un report massif des voix des candidat·es arrivé·es en troisième et quatrième places au premier tour.

      Sans surprise, Donald Trump est l’un des premiers à avoir félicité sur X le vainqueur : « Je suis très fier de toi. Tu transformeras ton pays et lui redonneras de nouveau sa grandeur ! » Lors du premier tour, le 22 octobre, le fils de l’ancien président brésilien Jair Bolsonaro, Eduardo Bolsonaro, député à Brasilia, avait fait le déplacement à Buenos Aires pour soutenir Milei : « Javier incarne l’espoir que les choses changent », avait-il dit, alors qu’il arborait ce jour-là une pince à cravate en forme de pistolet devenue virale sur les réseaux.
      Dès le mois d’août dernier, à l’approche des primaires dont Milei était déjà sorti vainqueur, Jair Bolsonaro en personne s’était fendu d’une vidéo de soutien : « [Milei et moi] partageons beaucoup de choses en commun. [...] Nous défendons la famille, la #propriété_privée, le #libre_marché, la liberté d’expression, le droit à se défendre. »

      Le énième avatar d’une « internationale national-populiste » ?

      Le triomphe de l’outsider Milei s’inscrit dans ce mouvement de montée en puissance des #droites les plus extrêmes, engagées dans une #guerre_culturelle contre les gauches progressistes. Milei tempête contre « la caste » comme Trump l’a fait contre « l’establishment » de Washington. Milei s’est fait connaître en tant qu’expert des plateaux de télévision à partir de 2015, comme Trump est passé par la télé-réalité dans les années 2000 pour accroître sa notoriété.
      En plus de leur style agressif, extravagant et télégénique, les trois – avec Jair Bolsonaro – tonnent contre « le communisme » et/ou « le socialisme » et défendent - sur des registres à peine différents - le droit de chaque citoyen à porter une arme pour se défendre. Trump, Milei ou encore Boris Johnson du temps du Brexit se sont nourris d’une explosion des inégalités dans leur pays, capitalisant sur le mal-être d’une classe moyenne appauvrie.

      « Des petits commerçants, des indépendants, qui gagnent peu, sont très remontés contre le #péronisme, et voient qu’ils gagnent quasiment la même chose que des chômeurs qui bénéficient de plans sociaux, expliquait à Mediapart le sociologue Gabriel Vommaro, du centre de recherche argentin Conicet et de l’EHESS à Paris. C’est une vieille histoire en sociologie politique, qui se répète : celle du jeune Blanc aux États-Unis, ou du Brexiter en Angleterre. »
      Interrogé par le site en espagnol de CNN, le patron de la version argentine du Monde diplomatique, José Natanson, identifie un autre point commun : tous ont profité, avant leur victoire, d’une « sous-estimation » : « Il y a l’idée qu’ici, cela ne peut pas arriver, qu’un personnage pareil ne peut pas devenir président de l’Argentine, du Brésil, de l’Uruguay... Jusqu’à ce que cela arrive. »
      Mais le jeu des échos et comparaisons s’arrête là, au sein de cette « internationale national-populiste ». Les raccourcis qui présentent Milei comme un « Trump argentin » ne suffisent pas à comprendre ce qui se joue à Buenos Aires. L’ascension de Milei s’inscrit d’abord dans un contexte de dégradation du système politique argentin. Et beaucoup de ses caractéristiques sont très spécifiques.

      Un homme sans parti

      Aux États-Unis, Donald Trump s’est imposé aux primaires du parti républicain. Au Royaume-Uni, les partisans du Brexit ont pris d’assaut le parti conservateur (Tories). À Buenos Aires, Milei a construit son ascension sans ancrage national. Son pseudo-parti, La liberté avance, a enchaîné les mauvais scores aux différentes élections régionales qui ont ponctué l’année 2023, preuve que cette entité peine à exister si Milei ne se présente pas.
      Cela signifie d’abord que Milei a les mains libres pour fixer sa ligne radicale, en toute indépendance, avec quelques personnes clés de son entourage. À commencer par son énigmatique sœur cadette, Karina, qu’il surnomme, au masculin, « El jefe » (le chef), ou encore « Le messie », et qui fut la stratège en chef de sa campagne victorieuse.
      Revers de la médaille : à ce stade, son parti est loin de détenir les clés de la Chambre des député·es. Milei ne détiendra que 38 élu·es à la chambre basse (contre trois sur le mandat précédent). La majorité absolue est à 129. Il devra donc convaincre des député·es de la droite plus traditionnelle, par exemple au sein du PRO de Patricia Bullrich et Mauricio Macri.
      D’où les analyses de certains observateurs, qui font déjà de l’ancien président #Mauricio_Macri (2015-2019), le premier à avoir soutenu Milei durant l’entre-deux-tours, le « parrain » de la présidence Milei à venir.

      Une ascension éclair

      Au Chili, le candidat néo-pinochetiste José Antonio Kast, qui a failli l’emporter face à Gabriel Boric en 2021, est élu pour la première fois député en 2002. Au Salvador, Nayib Bukele, devenu l’une des figures les plus inquiétantes de l’extrême droite au pouvoir dans les Amériques après son élection à la présidence en 2019, a démarré sa carrière politique en 2012, depuis la gauche.
      Là encore, Milei tranche avec ce type de parcours. Il a été élu député national pour la première fois en décembre 2021. L’ascension éclair de ce novice en politique, dénué a priori de toute capacité de négociation politique, s’explique en grande partie par un contexte très local : le bilan calamiteux de la présidence péroniste d’Alberto Fernández depuis 2019. En particulier sur le front économique : une inflation de 648 % sur la période, des dévaluations du peso à répétition, et un taux de pauvreté en hausse, à 40,1 % de la population (18,5 millions d’Argentin·es).

      Un candidat « mono-thématique »

      Milei a longtemps été le candidat d’une seule proposition, la dollarisation de l’économie argentine face à l’inflation galopante (et son pendant, la fermeture de la Banque centrale), qu’il a martelée sur les plateaux télé. « Trump parlait d’économie mais de beaucoup d’autres choses, notamment d’international. Milei est davantage mono-thématique : il critique la caste et parle d’économie », relève le sociologue Gabriel Vommaro.
      Carlos Pagni, l’éditorialiste du quotidien La Nación l’explique autrement à Mediapart : « Milei n’est pas Bolsonaro, il serait plutôt comme la fusion de Bolsonaro et [Paulo] Guedes dans la même personne », en référence au conseiller économique ultralibéral de la présidence Bolsonaro.
      Si l’attention des médias, surtout à l’étranger, s’est fixée sur la personne extravagante de Milei, le triomphe électoral de dimanche est bien le fruit d’un binôme. Son choix de s’entourer de Victoria Villaruel comme candidate à la vice-présidence, a été un coup de maître.
      Il lui a permis de se faire entendre sur d’autres sujets que l’économie (critique des féminismes, opposition au droit à l’#avortement, dénonciation de la politique mémorielle sur la dictature menée par les Kirchner, etc.). Villaruel a permis à Milei à se relier à cette internationale ultra-conservatrice, de Giorgia Meloni en Italie à Santiago Abascal en Espagne, pour laquelle le libertarien n’avait jusqu’alors montré que peu d’intérêt.

      Un programme encore plus extrême

      Milei se dit « libéral libertarien » ou encore « anarcho-capitaliste ». Au-delà du vertige des étiquettes, son programme semble aller encore plus loin que ceux de Bolsonaro, Trump ou Kast. L’économiste portègne veut tout à la fois supprimer les ministères de l’environnement et de l’éducation, privatiser les médias publics et les compagnies énergétiques. « Tout ce qui peut se retrouver aux mains du secteur privé, sera remis aux mains du secteur privé », a-t-il déclaré lundi 20 novembre, lors de son premier entretien post-élection.
      Il veut encore libéraliser les ventes d’organes, faciliter le port d’armes et abroger le #droit_à_l’avortement. Il est revenu en fin de campagne sur ses promesses de privatiser l’école et l’éducation, reconnaissant lundi qu’il s’agit d’une compétence des provinces... Victoria Villaruel a de son côté encore électrisé la fin de campagne en promettant de fermer le musée ouvert depuis 2015 dans l’un des principaux centres de torture de la dictature argentine (1976-1983) à Buenos Aires, l’ESMA.
      À ce stade, celles et ceux qui pariaient sur un assouplissement de Milei une fois élu, contraint à des compromis avec des partis traditionnels pour former des majorités au sein de la Chambre, comme l’anticipait durant la campagne Guillermo Francos, annoncé comme son futur ministre de l’intérieur, en sont pour leurs frais. L’économiste de 53 ans, qui préfère « la mafia à l’État », a prévenu dès dimanche soir : « Il n’y a pas de place pour le gradualisme, la tiédeur ou les demi-mesures. »

      Un autre rapport à la religion ?

      Donald Trump et surtout Jair Bolsonaro ont pu compter sur le soutien des évangéliques. Milei confère lui aussi une place centrale au religieux, mais cela s’est surtout traduit, durant sa campagne, par une série de vives critiques à l’encontre du pape argentin François, accusé par des pans de la droite d’être trop progressiste (et de soutenir la campagne des péronistes). Bousculé sur le sujet par Sergio Massa durant le premier débat télévisé début octobre, Milei avait dû faire en partie marche arrière.
      Surtout, Milei assume une forme de mysticisme, qui transparaît dans les entretiens qu’il a donnés sur un registre plus personnel. Lorsqu’il était un peu moins connu, Milei a par exemple expliqué que la Banque centrale était « le malin », et que le socialisme avait été inventé par « le diable ». Son biographe, le journaliste Juan Luis González, auteur d’El Loco (Le fou, Planeta, 2023), décrit un « leader messianique », qui compare ses actions à des passages des textes sacrés, mais se compare aussi lui-même à des figures de la Bible, comme Moïse.
      Milei est persuadé que Dieu, non seulement existe et qu’il est libertarien, mais aussi qu’il lui est arrivé d’échanger avec lui. Il a déjà expliqué très sérieusement qu’il parlait à Dieu à travers son chien, Conan, mort en 2017, et dont il avait fait réaliser, peu de temps avant sa mort, six clones aux États-Unis.
      L’économiste reprend aussi souvent à son compte une citation de l’Ancien Testament, devenue très populaire sur les réseaux : « À la guerre, la victoire ne dépend pas du nombre de soldats, mais des forces du ciel. » L’un de ses autres slogans durant les meetings – « Je suis venu pour réveiller les lions », en référence à ses électeurs –, porte aussi cette couleur messianique, dont on peine à savoir, à ce stade, comment elle jouera sur sa manière de présider l’Argentine.

      #messianisme (de bazar)

    • #Milei_fou_furieux Après le #narco_capitalisme, l’#anarcho_capitalisme (en tant que dernier avatar du #capitalisme_de_désastre)

      L’économiste reprend aussi souvent à son compte une citation de l’Ancien Testament, devenue très populaire sur les réseaux : « À la guerre, la victoire ne dépend pas du nombre de soldats, mais des forces du ciel. » L’un de ses autres slogans durant les meetings – « Je suis venu pour réveiller les lions », en référence à ses électeurs –, porte aussi cette couleur messianique, dont on peine à savoir, à ce stade, comment elle jouera sur sa manière de présider l’Argentine.

      Pour ce dernier point, c’est pourtant assez facile à imaginer ...

    • En Argentine, la naissance du fascisme religieux de marché
      https://legrandcontinent.eu/fr/2023/08/21/en-argentine-la-naissance-du-fascisme-religieux-de-marche

      On pourrait nommer « fascisme religieux de marché » ou « autoritarisme technocratique » le type de régime que les libertariens et les nationalistes conservateurs entendent fonder en Argentine. Une pareille formule a déjà existé dans l’histoire de l’Amérique latine : dans le Chili de Pinochet, dans l’Argentine de Videla, dans le Pérou de Fujimori et dans le Brésil de Bolsonaro. Elle combine des réformes néolibérales avec l’autoritarisme politique, qui s’est exprimé dans les régimes dictatoriaux des années 1970 en Amérique latine et au Brésil ces dernières années. Une différence avec le phénomène Bolsonaro pourrait être que ce dernier bénéficiait d’un fort soutien de la part des militaires et des évangélistes, ce qui ne serait pas si évident à réaliser pour Milei.

      " La victoire de Milei aux primaires montre qu’une partie importante de la société considère que la voie de la recomposition sociale par le biais d’une proposition conflictuelle et autoritaire est plus appropriée. "
      Ariel Goldstein

      Le libéralisme de Milei et la démocratie libérale ne sont pas compatibles. Aucune société démocratique ne peut supporter ces réformes d’ajustement sans autoritarisme. Ce qui est intéressant, c’est la façon dont son langage combine les appels religieux avec la doctrine économique néolibérale. Il utilise des versets bibliques pour justifier ses positions économiques de réduction des dépenses publiques, telles que « tu gagneras ton pain à la sueur de ton front » (Genèse 3 : 19).

      Une phrase revient souvent dans La révolution libérale, un documentaire de Santiago Oría qui défend l’héritage de Milei, ainsi que dans sa campagne : « la guerre la victoire ne va pas aux plus nombreux, car c’est du Ciel que vient la force » (Maccabées 3 : 19).

      Milei est l’instrument de la revanche d’une partie de la société contre une classe politique perçue comme inutile, parasitaire et uniquement tournée vers ses propres intérêts. L’adhésion à un leader désigné comme celui qui punira un ennemi explique la montée en puissance de Milei, comme tous les phénomènes de droite radicale16.

      « Ceux qui jettent des pierres, je vais les mettre en prison et s’ils encerclent la Casa Rosada, ils devront me sortir mort » a-t-il déclaré lors de l’une de ses dernières apparitions télévisées. Milei mise ainsi sur une violence rédemptrice qui le montre, dans cette vision guerrière et religieuse, comme le grand illuminé. Il semble, en ce sens, avoir un profil plus fondamentaliste que Trump et Bolsonaro, qui dérive peut-être du fait qu’il a moins d’expérience politique que ces derniers.

      Ce que nous vivons est une nouvelle destruction de la composante rationaliste du libéralisme par un autoritarisme et un fondamentalisme religieux qui se l’approprient. Il appartient à la gauche, aux sociaux-démocrates, aux progressistes et aux libéraux de s’unir pour défendre cet ensemble d’idées et de valeurs afin de préserver la démocratie. En effet, le processus de normalisation, sous Milei, a été extraordinairement rapide. Aucun cordon sanitaire n’a été formé comme en Europe.

      Milei semble avoir un profil plus fondamentaliste que Trump et Bolsonaro, en raison de sa moindre expérience politique.

      Il a une vision fanatique de la réalité dans laquelle il fait une distinction entre les personnes « pures » et « impures ». Par exemple, cette réflexion adressée à la dirigeante de l’opposition, Elisa Carrió : « Chacun est gouverné par la morale et l’éthique, les gris disparaissent et les tièdes deviennent de parfaits complices des criminels (ils ne diffèrent que par les formes) ». Dans ce type de réflexion, il défend une croisade morale contre les « impurs », qui est évidemment dangereuse pour la pérennité du système démocratique. Dans cette vision complotiste, ceux qui ne sont pas d’accord avec lui sont transformés en ennemis qui représentent un danger pour son existence.

    • L’ouragan Milei. Les sept clés de l’élection argentine
      https://www.contretemps.eu/argentine-milei-libertarien-extreme-droite-macri

      Cette victoire d‘un économiste qui se définit comme « anarcho-capitaliste » – et qui appartient plus précisément au courant « paléolibertarien » analysé notamment par Pablo Stefanoni – ouvre en tout cas un scénario inédit et imprévisible. Comment comprendre ce basculement politique qui a porté au pouvoir un homme sans expérience politique ni véritable mouvement structuré derrière lui, mais appartenant à une nouvelle extrême droite globale ?

    • « La victoire de Javier Milei en Argentine s’inscrit dans un contexte mondial de consolidation des droites radicales », Olivier Compagnon, Historien, David Copello, Politiste
      https://archive.ph/p1Uu3

      Une fois que l’on s’est accoutumé au spectacle de foules saccageant le Capitole à Washington, comme cela s’est produit le 6 janvier 2021, ou le palais du Planalto à Brasilia, le 8 janvier 2023, on se formalise moins qu’un nouveau venu, étranger à la scène politique il y a encore trois ans, fasse campagne, tronçonneuse à la main et insultes aux lèvres, en promettant de libéraliser le port d’armes et le commerce d’organes.
      La victoire de Milei s’inscrit donc dans un contexte régional – mais aussi global – de consolidation de droites radicales qui ne cherchent plus à masquer les aspects les plus extrêmes de leur programme, mais les mettent en scène pour en faire des produits d’appel. (...) l’essentiel réside désormais dans l’hubris, la démesure, la provocation, voire la bouffonnerie.

      Ces droites ont des phobies communes, du nord au sud de l’Amérique et de part et d’autre de l’Atlantique – l’avortement, la « théorie du genre » [terme employé pour marquer un rejet des études de genre], les communautés LGBTQIA+, le « marxisme culturel » [une théorie conspirationniste mettant en cause les élites intellectuelles], les migrants, etc. Elles désignent à la vindicte populaire leurs nouveaux ennemis de l’intérieur, qui se sont substitués aux communistes depuis la fin de la guerre froide. Se présentant sous les atours de la nouveauté, leur discours de rejet de la « caste » politique ne s’en accommode pas moins du recyclage de barons de la politique locale, changeant d’étiquettes partisanes au gré des occasions, ou de vieilles gloires des années passées.

      (...) Seize années de kirchnérisme (2003-2015 et 2019-2023), entrecoupées par le mandat du libéral Mauricio Macri (qui n’a pas hésité une seconde avant d’apporter son soutien à Milei), n’ont pas permis de réenchanter durablement le politique, de stabiliser une économie minée par la dette et les crises cycliques ni de mettre en place des politiques de redistribution pérennes.
      Epuisés par l’un des confinements les plus stricts du monde au plus fort de la pandémie de Covid-19, asphyxiés par une inflation qui pourrait atteindre, selon la Banque centrale du pays, plus de 180 % fin 2023, lassés des scandales de corruption, les Argentins ont voté en majorité pour une altérité radicale, bien que celle-ci ne présage pas vraiment de jours meilleurs.
      Le suffrage des plus jeunes, particulièrement prononcé en faveur de Milei, attire l’attention. Celles et ceux qui, nés en 2007, ont voté pour la première fois lors de ces élections n’ont connu, leur vie durant, que des taux d’inflation et des indices de pauvreté supérieurs à 20 %. Face à la misère, la relativisation des crimes passés de la dictature par Milei et sa vice-présidente, Victoria Villarruel, ainsi que leur dénigrement du travail de mémoire ne suscitent guère que l’indifférence.

    • Bon, je ne vois pas beaucoup de réponses à ta question dans les commentaires, donc en voici une réponse largement pompé de cet article :
      https://www.humanite.fr/monde/argentine/argentine-javier-milei-la-victoire-du-fmi

      1ere raison : le fond de crise

      C’est bien la droite de Mauricio Macri, président de 2015 à 2019, qui a créé les conditions de l’arrivée de Milei à la Casa Rosada (maison rose), avec l’aide de l’organisme financier siégeant à Washington.

      En doublant le poids de la dette publique extérieure (69 % du PIB) et en signant, fin 2018, le prêt le plus important jamais accordé par le FMI à un pays (56 milliards de dollars), le gouvernement Macri s’est plié aux recettes du FMI et a plongé l’économie dans une spirale récessionniste. En effet, la stratégie de « l’austérité expansionniste » promue par le programme de réajustement du FMI n’a en rien fonctionné.

      Ce que prédisaient déjà à l’époque nombre de détracteurs de l’accord. « Si le gouvernement s’en tient aux objectifs de ce programme, des millions d’Argentins connaîtront des souffrances et des difficultés accrues à mesure que le chômage et la pauvreté augmenteront avec la récession », prévenaient, fin 2018, les économistes Mark Weisbrot et Lara Merling.

      Ainsi, avec son couteau placé sous la gorge de la banque centrale argentine, le FMI n’a fait qu’accentuer ses difficultés macroéconomiques. Fuite de capitaux, dépréciation du peso, hausse du poids des devises étrangères dans la dette, croissance du déficit de la balance courante…

      L’« assainissement budgétaire » et le resserrement monétaire, appliqué à la lettre par le gouvernement de droite, ont piégé le pays dans le bourbier d’une dette ingérable, alimentée par une spirale inflationniste et dépréciative au coût humain catastrophique.

      Au terme du mandat de Macri, la pauvreté a augmenté de 50 % et l’inflation atteint les 54 %. Seuls vrais gagnants de ce désastre économique : les fonds vautours états-uniens, véritables charognards des marchés financiers, n’hésitant pas à traîner le pays devant les tribunaux américains pour empocher des milliards de dollars, après avoir racheté pour une bouchée de pain des parts de la dette extérieure de Buenos Aires.

      2eme raison : une gauche pas à la hauteur

      Fin 2019, la gauche péroniste reprend les rênes du pays. Mais, dans ces conditions, il est bien difficile pour le président Alberto Fernandez (centre gauche) de redresser la barre. Avec son ministre de l’Économie, Sergio Massa, il hérite d’une situation exécrable et la renégociation d’une partie du prêt du FMI, ramené à « seulement » 44 milliards, n’y changera rien, bien au contraire.

      Contrairement à Néstor Kirchner (2003-2007) et à Cristina Fernandez de Kirchner (2007-1015), qui avaient réussi à relever le pays après la terrible crise de 1998-2002 qui avait poussé 65 % des Argentins en dessous du seuil de pauvreté, lui est pieds et poings liés par un FMI qui se retrouve en position de force, accentuée par un défaut de paiement dès mai 2020.

      Le Fonds continue ainsi d’imposer des coupes à la hache dans les dépenses publiques et sociales. Le contexte mondial ne joue pas en la faveur de l’Argentine, avec d’abord les conséquences économiques de la pandémie de Covid, puis une sécheresse exceptionnelle qui a diminué de 20 % les recettes du secteur des exportations agro-industrielles, pilier de l’économie nationale.

      4,9 milliards d’euros d’« aide » ont été de nouveau débloqués, en avril dernier. En échange de ces crédits, le FMI impose baisse du déficit budgétaire et politique de contrôle des dépenses, avec, par exemple, une suspension des subventions sur l’énergie. « Ce sont des usuriers, ils nous asphyxient avec les intérêts de l’argent qu’ils nous ont prêté », dénoncera plus tard le président Fernandez, conspuant des positions aussi inflexibles qu’« idéologiques ». Le pays est alors traversé par des mouvements sociaux contre l’austérité et l’inflation qui conspuent autant le FMI et sa dette « illégitime » que le gouvernement qui met en place ses exigences.

      Finalement, avec des taux d’inflation frôlant tous les records, les classes populaires subissent une précarisation accélérée et le bilan des années Fernandez est – forcément – mauvais. C’est dans ce contexte que surgit Javier Milei. Quoi de plus simple pour lui que de s’en prendre à l’« establishment », de surfer sur le mécontentement populaire et, au final, de remporter la mise, avec le soutien de la droite qui lui aura préparé le terrain.

      3eme raison : le soutien de la droite traditionnelle entre les 2 tours

      Avec des mesures d’austérité que la gauche n’a pas été en mesure de résilier, la droite a en effet ouvert la porte à l’arrivée de l’extrême droite, ce qui s’est d’ailleurs confirmé après le premier tour. En effet, entre le maintien au pouvoir du centre gauche et l’arrivée d’un néofasciste, celle-ci n’a pas longtemps hésité à se prononcer en faveur de Milei.

      Après sa qualification pour le second tour, celui-ci a en effet reçu le soutien de Patricia Bullrich (22 % au premier tour), candidate malheureuse de la droite traditionnelle, ainsi que de l’ancien président Mauricio Macri en personne.

      4eme raison, en finir avec le Péronisme

      Particularité de ce tribun facho : Il avait en face de lui les héritiers du péronisme, (donc de la dictature, des escadrons de la mort, etc.) . Il ne pouvait donc pas se réclamer du soutien de l’armée comme Bolonaro. Voilà pourquoi son camp a communiqué sur son pseudo « anarchisme de droite » (avec plein de guillemets, hein ? parce que l’anarchie, ça ne peut pas être de droite). Parce qu’il a connoté dans sa campagne, le dépassement de toute forme d’autoritarisme (c’est un comble, mais ça a fonctionné).

      C’est bien résumé ici :
      https://www.ina.fr/ina-eclaire-actu/peron-peronismo-argentine-election-politique-javier-milei

  • Avortement : les mobilisations peuvent faire bouger les lignes !

    C’est ce que nous venons de voir ces dernières années en Irlande, en Argentine, au Mexique et, nous l’espérons en Pologne. Le Collectif « Avortement en Europe, les femmes décident » se réjouit de toutes ces avancées !

    Mais il sait aussi que le droit à l’avortement est un droit fragile comme l’atteste la situation des États Unis ou de la Hongrie. C’est pour cela qu’il faut le protéger en l’incluant dans la Constitution française et dans la Charte européenne des droits fondamentaux.

    Inscrire le droit à l’avortement dans la Constitution française
    Actuellement en France, une proposition de loi a été déposée par Mathilde Panot (LFI), avec l’appui de tous les groupes parlementaires de gauche et effectivement votée le 24 novembre 2022. Elle ajoute un alinéa 2 à l’article 66 de la Constitution qui stipule : « la loi garantit l’effectivité et l’égal accès au droit à l’interruption volontaire de grossesse ».

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2023/10/31/avortement-les-mobilisations-peuvent-faire-bou

    #féminisme #avortement #droit

  • Pétiton : Justice pour Justyna, condamnée pour avoir aidé une femme à avorter en Pologne !. – Amnesty.fr
    Justyna Wydrzyńska milite pour le droit à l’avortement en Pologne. Co-fondatrice du collectif « Abortion Dream Team », elle fournit des informations médicales aux personnes souhaitant avorter et défend le droit à un avortement sûr et légal en Pologne. Voici son histoire.

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2021/02/08/lavortement-en-pologne/#comment-59239

    #pologne #avortement

  • Communiqué de presse du Collectif Avortement Europe : les femmes décident suite à l’intervention du président sur la constitution

    Le président de la République, Emmanuel Macron, vient d’annoncer qu’il va présenter un projet de loi concernant plusieurs articles de la Constitution, certains portant sur le droit à l’IVG. Il reprend ainsi les propos qu’il avait tenus le 8 mars 2023 lors de l’hommage à Gisèle Halimi, sans que ceux- ci soient suivis d’effet.

    Dans son discours il s’engage ainsi à inscrire dans la Constitution « la liberté des femmes de pouvoir recourir à l’interruption volontaire de grossesse ». Il reprend ainsi les termes dans lesquels le Sénat a voté en février 2023 l’amendement proposé par le sénateur républicain Philippe Bas. Emmanuel Macron rejette ainsi de fait la formulation, beaucoup plus protectrice du droit à l’IVG, votée par l’Assemblée Nationale en novembre 2022, qui vise à garantir le droit à l’IVG, son accessibilité et son effectivité.

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2023/10/09/communique-de-presse-du-collectif-avortement-e

    #droit #avortement

  • Communiqué de presse du collectif #Avortement Europe les $femmes décident suite à l’intervention du président sur la constitution | Solidaires
    https://solidaires.org/sinformer-et-agir/actualites-et-mobilisations/nationales/communique-de-presse-du-collectif-avortement-europe-les-femmes-decident-

    Le président de la République, Emmanuel Macron, vient d’annoncer qu’il va présenter un projet de loi concernant plusieurs articles de la Constitution, certains portant sur le $droit à l’IVG. Il reprend ainsi les propos qu’il avait tenus le 8 mars 2023 lors de l’hommage à Gisèle Halimi, sans que ceux- ci soient suivis d’effet.

    Dans son discours il s’engage ainsi à inscrire dans la Constitution « la liberté des femmes de pouvoir recourir à l’interruption volontaire de grossesse ». Il reprend ainsi les termes dans lesquels le Sénat a voté en février 2023 l’amendement proposé par le sénateur républicain Philippe Bas. Emmanuel Macron rejette ainsi de fait la formulation, beaucoup plus protectrice du droit à l’IVG, votée par l’Assemblée Nationale en novembre 2022, qui vise à garantir le droit à l’IVG, son accessibilité et son effectivité.

    Le chef de l’Etat prétend accorder « les points de vue entre l’Assemblée nationale et le Sénat » sur l’IVG mais il prend effectivement partie pour la rédaction la moins protectrice du droit à l’IVG puisque le “droit”, qui impose des obligations, serait donc escamoté au profit de la “liberté”.

    Nous en avons assez des annonces, des prises de position, non suivies d’effet, quand l’extrême droite se rapproche du pouvoir et qu’elle s’attaquera immanquablement au droit à l’avortement.

    Le collectif « Avortement en Europe : les femmes décident » revendique que le terme « droit à l’avortement, son accessibilité et son effectivité » soit inscrit clairement dans la Constitution. Il revendique aussi que la France se batte pour que ce droit figure dans la Charte européenne des droits fondamentaux comme Emmanuel Macron l’a préconisé lors de la présidence française de l’Union européenne en janvier 2022.

    Paris, le 5 octobre 2023

  • il existe désormais un test pour détecter la prise d’une pilule abortive
    https://www.neonmag.fr/societe-politique/avortement-il-existe-desormais-un-test-pour-detecter-la-prise-dune-pilule-ab

    En Pologne, où l’avortement est interdit, un test de laboratoire permet de détecter si une personne a pris ou non une pilule abortive, rapporte le New York Times. Le test aurait déjà été utilisé dans quelques enquêtes. Et il pourrait s’exporter dans d’autres pays, comme les États-Unis.

    il pourrait s’exporter aussi en france si macron décide de lutter contre la baisse de la natalité à sa facon « démocratique » et la grosse marine ou le nabot zemmour et son mâitre Bolloré seront bien partant pour imposer ce test.
    #IVG #backlash #avortement

  • 🔴 Sorcières et femmes indépendantes, figures honnies du capitalisme patriarcal

    Dans « Une guerre mondiale contre les femmes. Des chasses aux sorcières au féminicide » (éd. La Fabrique), la militante et théoricienne féministe Silvia Federici montre comment, depuis les condamnations pour sorcellerie à la fin du Moyen Âge, les violences contre les femmes et le développement capitaliste sont étroitement liés. Une situation qui perdure de nos jours (...)

    #femmes #féminisme #avortement #obscurantisme #capitalisme #patriarcat #sorcellerie...

    https://reporterre.net/Sorcieres-et-femmes-independantes-figures-honnies-du-capitalisme-patriar

  • 🔴 6 arguments pour convaincre quelqu’un qui est contre le droit à l’avortement - Amnesty International France

    L’avortement est un acte médical qui permet de mettre fin à une grossesse. Il s’agit d’un soin de santé de base pour des millions de femmes, de jeunes filles et d’autres personnes qui peuvent tomber enceintes. Sachant que l’accès à l’avortement est un sujet fortement controversé, il est possible qu’un jour, vous soyez confronté·e à une personne qui le remette en question. Voici 6 arguments basés sur des faits et chiffres que vous pourrez lui donner pour défendre ce droit (...)

    🛑 ♀ #féminisme #avortement #IVG #avortementlesfemmesdécident

    https://www.amnesty.fr/focus/6-arguments-pour-convaincre-quelquun-qui-est-contre-le-droit-a-lavortement

  • COMMUNIQUÉ du Collectif « Avortement, les Femmes décident ! »

    Le 28 septembre, manifestons partout pour défendre le droit à l’avortement

    A Paris
    Rendez-vous plein 28 septembre – Place de la République – 18h30 Avant de partir en manifestation
    Rendez-vous le 30 septembre – salle Henaff – Bourse du travail pour un meeting sur le droit l’avortement !

    Le collectif “Avortement Europe, les femmes décident” appellent à se mobiliser le 28 septembre partout sur le territoire pour la journée internationale pour le droit et l’accès à l’avortement.
    En France, les politiques gouvernementales en matière de santé restreignent les conditions d’accès à l’IVG (fermeture de lits, d’hôpitaux de proximité, etc), tout comme les diminutions de subvention aux associations.

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2023/09/18/pour-defendre-le-droit-a-lavortement-manifestations-le-28-septembre-meeting-a-paris-le-30/#comment-58928

    #féminisme #avortement

  • États-Unis : Les attaques contre le droit à l’avortement sont des attaques contre tous les travailleur·euses

    Entretien avec Sara Nelson, présidente du syndicat des agent·es de bord – CWA

    Au cours de l’année écoulée, les travailleuses ont vu leur vie changer de manière irrévocable. L’arrêt historique Dobbs de la Cour suprême a vidé de sa substance un droit fondamental à l’autonomie corporelle et plongé des millions de personnes dans la crise et l’incertitude. Presque immédiatement, une litanie d’histoires d’horreur a émergé. Des médecins refusant des soins vitaux par crainte de représailles ; des femmes victimes d’agresseurs ou tuées pour avoir eu accès à l’avortement.

    Depuis cet arrêt, 14 États ont interdit totalement l’avortement et plusieurs autres travaillent sans relâche à en restreindre l’accès. Non contents de cette attaque sans précédent contre l’autonomie reproductive, certains Républicains sont rapidement passés à leur prochaine cible : le contrôle des naissances. Il est tout à fait clair que ces attaques se poursuivront sans relâche jusqu’à ce que nous soyons suffisamment forts en tant que mouvement pour les arrêter. Alors, comment diable y parvenir ?

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2023/09/24/etats-unis-les-attaques-contre-le-droit-a-lavo

    #international #avortement #usa

  • 🛑 Droit à l’avortement en Pologne  : où en est-on aujourd’hui  ? - Amnesty International France

    La Pologne a l’une des lois sur l’avortement les plus restrictives d’Europe. Avec Malte, c’est l’un des deux seuls États membres de l’Union européenne (UE) qui n’a pas légalisé l’avortement sur demande ou pour des motifs sociaux élargis. Pourtant au XXème siècle, ce pays a été l’un des premiers à alléger les restrictions d’accès à l’avortement sur le continent (...)

    ★ ♀ #Pologne #féminisme #IVG #avortementlibre #avortementlesfemmesdécident

    ▶️ Lire la suite...

    ▶️ https://www.amnesty.fr/droits-sexuels/actualites/droit-a-lavortement-en-pologne-ou-en-est-on-aujourdhui

  • There Are Now Tests That Can Detect If Someone Took Abortion Pills
    https://jezebel.com/there-are-now-tests-that-can-detect-if-someone-took-abo-1850839647

    The chilling development comes out of Poland, where prosecutors have already used the tests to investigate pregnancy outcomes, reports the New York Times.

    Advocates in the U.S. have told people for years that, if they had to go to the hospital after taking the pills by mouth, medical workers wouldn’t be able to tell because medication abortion essentially causes a miscarriage and there’s no drug test that can detect the meds. Avoiding suspicion is not an idle concern: An If/When/How report from August 2022 found that, in 61 cases where adults were investigated for pregnancy outcomes, 45 percent were reported to law enforcement by care professionals, including doctors, nurses, and social workers.

    News of these drug tests could mean even more people criminalized by the healthcare system, especially without the protections of Roe v. Wade. Hospitals in the U.S. routinely test pregnant women for drugs without their consent, sometimes taking away their newborns and other children as a result. With tests for mifepristone and misoprostol, cops wouldn’t even need to, say, subpoena Meta for someone’s Facebook messages before arresting them for an alleged abortion.

    #femmes #pilule_abortive #avortement #avortement_illégal #interdiction_de_l'avortement #théocratie

  • Lancement du rapport Garantir le droit à l’avortement en renforçant l’accès aux services (Québec)

    Le 7 septembre, la Fédération du Québec pour le planning des naissances lançait un rapport détaillant l’argumentaire en réponse aux intentions annoncées par le gouvernement caquiste d’introduire de nouvelles mesures législatives concernant l’#avortement. Ce rapport a été produit avec les contributions de Véronique Pronovost, de l’Association nationale Femmes et Droit et des membres du Comité de veille stratégique en avortement du Québec. Il est aussi appuyé par de nombreux organismes, dont L’R, le Groupe des 13 et des centres de femmes, entre autres

    7 septembre 2023 – La Fédération pour le planning des naissances (FQPN) lance un rapport détaillant l’argumentaire en réponse aux intentions annoncées par le gouvernement de François Legault d’introduire de nouvelles mesures législatives concernant l’avortement. Ce rapport a été produit avec les contributions de Véronique Pronovost, doctorante en sociologie à l’UQAM, l’Association nationale Femmes et Droit (ANFD) ainsi que les membres du Comité de veille stratégique en avortement du Québec.

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2023/09/14/lancement-du-rapport-garantir-le-droit-a-lavor

    #feminisme #avortement #quebec

  • #Mauvaises_mères

    Le dossier du mois met à l’honneur les #daronnes. Celles auxquelles on reproche d’être trop ceci, pas assez cela, qu’on juge si facilement et qu’on excuse si difficilement, alors qu’elles sont prises en tenaille entre les injonctions du #capitalisme et du #patriarcat. Ici, des voix s’élèvent pour revendiquer d’autres manières d’être femmes et mères, et tracer des lignes émancipatrices pour des #maternités_libérées.


    https://cqfd-journal.org/CQFD-no221-juin-2023

    #maternité #femmes #jugement #émancipation

    ping @_kg_

  • Avortement au Texas : cinq femmes empêchées d’avorter obtiennent gain de cause
    https://www.rfi.fr/fr/am%C3%A9riques/20230805-avortement-au-texas-cinq-femmes-emp%C3%AAch%C3%A9es-d-avorter-obtiennen


    L’avocate Molly Duane, au centre en noir, entourée de plusieurs plaignantes, devant le palais de justice du comté de Travis, le 19 juillet 2023 à Austin, au Texas. AP - Eric Gay

    Rebondissement, après l’interdiction totale de l’avortement dans l’État du Texas, qui a été le premier aux États-Unis à revenir sur ce droit, avant la décision de la Cour suprême, il y a un peu plus d’un an. La justice a penché vendredi 4 août en faveur de cinq femmes qui ont été obligées de poursuivre leur grossesse au risque de leur vie, même si les médecins savaient que le fœtus n’était pas viable.

    Publié le : 05/08/2023 - 23:07

    Avec notre correspondant au Texas, Thomas Harms

    À la barre, des femmes décrivent le calvaire physique et moral qu’elles ont subi. En sanglot, elles racontent comment elles ont dû attendre une septicémie pour que les médecins acceptent de pratiquer un avortement. Ou comment elles ont dû faire grandir dans leur ventre un fœtus non viable et accoucher d’un bébé mourant avec son premier souffle.

    Trois semaines après ces témoignages, et ceux de médecins, une juge d’Austin, Jessica Mangrum, a considéré vendredi que la formulation de la loi Texane qui interdit l’avortement avec une seule exception était trop vague et donc anticonstitutionnelle. L’exception permettait un avortement « quand une fonction corporelle majeure ou la vie de la mère sont en danger imminent ».

    La juge a donc établi que les médecins texans ne pouvaient pas être poursuivis en justice s’ils « jugeaient en tout bonne foi » que la poursuite de la grossesse posait un risque pour la vie de la mère, pouvait générer une infection, ou quand il était peu probable que le fœtus survive à la grossesse et reste en vie après la naissance.

    Les associations de défense des droits des femmes se sont félicitées du jugement, mais ne crient pas victoire. Les autorités texanes n’ont pas exclu de faire appel, ce qui suspendrait ces autorisations.

    https://seenthis.net/messages/1007127

    Ce jugement permettra peut-être qu’au Texas, on n’empêche plus les avortements à condition qu’une expertise médicale détermine que l’accouchement pourrait entraîner un risque pour la vie de la femme (quel progrès !). On imagine que ces cinq femmes doivent ressentir une forme de sentiment de victoire, après le jugement. Pour autant il me semble quelque peu déplacé d’écrire qu’elles ont « obtenu gain de cause », vu le préjudice subi et surtout parce que l’on sait que le pouvoir patriarcal et religieux n’a pas dit son dernier mot.

  • ★ PATRIARCAT ET TRADITION - Socialisme libertaire

    Dans le monde entier, bien qu’à des échelles différentes et sous des formes très diverses, les femmes vivent une oppression spécifique liée au seul fait d’être femmes. Cette situation résulte d’un système social archaïque et pourtant encore en vigueur qui organise la domination politique, économique, culturelle, sexuelle et sociale des hommes sur les femmes : le patriarcat. Initialement défini comme un régime social dans lequel le pouvoir est transmis de père en fils et où l’autorité du père est prépondérante dans la famille, le patriarcat se manifeste à travers les rapports entre individus d’une société par des pratiques de domination légitimées dont le but est de soumettre les femmes. Le patriarcat est omniprésent, il impose son ordre et ses normes.

    Les actes de violence à l’encontre des femmes sont des conséquences de l’inégalité liée au patriarcat. Ces violences sont multiformes : coups, sévices sexuels, mutilations génitales, mariages forcés, menaces, chantages, violences domestiques, incestes, harcèlements sexuels et moraux, exploitation et marchandisation des corps (publicité, prostitution, pornographie), contraception interdite, inaccessible ou imposée, stérilisations et IVG forcées, meurtres (...)

    #tradition #patriarcat #domination #sexisme #femme #féminisme #anarchisme #religions #obscurantisme #avortement #violence #DroitsdesFemmes...

    ⏩ Lire l’article complet…

    ▶️ https://www.socialisme-libertaire.fr/2023/07/patriarcat-et-tradition.html

  • Foire aux questions : Constitutionnalisation du droit à l’avortement

    Cette foire aux questions n’a pas la prétention de répondre à tous les questionnements d’ordre juridique. Elle vise à apporter quelques réponses quant à la constitutionnalisation du droit à l’avortement, à la proposition de loi présentée par la députée Mathilde Panot devant l’Assemblée nationale, votée en novembre 2022, et son passage devant le Sénat en février 2023 qui a donné lieu au vote d’un autre texte, celui du sénateur Philippe Bas.

    La régression du droit à l’avortement, suite à l’arrêt Dobbs de juin 2022 pris par la Cour Suprême des États-Unis, ou, en amont, en Pologne ou en Hongrie, illustre sa fragilité. En France, nous entendons souvent dire que le droit à l’avortement n’est pas en danger. Si nous examinons l’évolution de la loi n°75-17 du 17 janvier 1975 relative à l’interruption volontaire de grossesse, il est vrai que le droit à l’avortement est légalisé et encadré. Cette loi a évidemment évolué mais elle n’a jamais été à l’abri de la résurgence des conservatismes politiques et religieux pour la remettre en cause, et ce encore 48 ans après.

    A chaque fois, les organisations féministes ont dû redescendre dans la rue, sensibiliser, informer, former, convaincre. Le combat pour le droit à l’avortement est un combat incessant.

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2023/07/04/foire-aux-questions-constitutionnalisation-du-

    #féminisme #avortement

  • Après avoir frôlé la mort, une Américaine s’élève contre les restrictions à l’#avortement
    https://www.lepoint.fr/monde/apres-avoir-frole-la-mort-une-americaine-s-eleve-contre-les-restrictions-a-l

    Amanda Zurawski a failli mourir en attendant un avortement qu’elle ne voulait pas mais dont elle avait désespérément besoin et que des médecins du Texas lui refusaient. « Mon mari et moi avons toujours su que nous voulions des enfants », déclare à l’Agence France-Presse cette Américaine de 36 ans depuis son domicile d’Austin, la capitale texane. « Notre bébé était très, très désiré. » En juin 2022, au moment où la Cour suprême des États-Unis annule le droit constitutionnel à l’avortement, Amanda Zurawski célèbre sa grossesse tant attendue, après dix-huit mois de traitement de fertilité.

    Mais, deux mois plus tard, « tout change », dit-elle. Alors qu’elle était en pleine préparation des célébrations de la naissance à venir, elle remarque un problème. Une fois à l’hôpital, les médecins lui annoncent que son col de l’utérus est dilaté, après seulement dix-huit semaines de grossesse. Elle apprend qu’une fausse couche est « inévitable », le fœtus n’étant pas viable. La seule solution pour éviter les complications : mettre un terme à la grossesse.

    Très affectée, Amanda Zurawski souhaite aller de l’avant. « Je voulais être capable de mettre cela derrière moi, passer par le traumatisme, puis commencer à faire le deuil. » Mais le Texas, comme de nombreux États, interdit les avortements à de rares exceptions près depuis la décision de la Cour suprême. Après six semaines, l’IVG n’est pas autorisée, à moins que la vie de la mère ne soit en danger. « Le cœur du bébé battait toujours » et les soignants n’ont pas le droit de lui fournir la procédure dont elle a tant besoin, se souvient-elle. « J’ai donc dû attendre que ma vie soit en danger. »

    À ce moment-là, « je ne faisais pas seulement le deuil du bébé, j’étais également terrifiée parce que je ne savais pas ce qui allait se passer », affirme-t-elle. Au bout de trois jours, Amanda Zurawski fait un choc septique. Elle passe plusieurs jours en soins intensifs, à combattre l’infection. En plus du traumatisme, elle ne sait pas si elle « pourra tomber de nouveau enceinte ». La septicémie a créé une masse de tissu fibreux dans son utérus et sur l’une de ses trompes de Fallope.

    Le couple a depuis recours à des fécondations in vitro, espérant pouvoir accueillir enfin l’enfant qu’il souhaite tant, en vain jusque-là. En parallèle, Amanda Zurawski a décidé de dédier sa vie à une cause : l’accès à l’avortement.

    Elle en veut aux responsables conservateurs qui ont poussé sans relâche, au Texas comme dans le reste des États-Unis, pour davantage de restrictions au droit à l’avortement. « J’ai failli mourir à cause de vous », s’insurge-t-elle. « Ils disent qu’ils font cela parce qu’ils sont “pro-vie”, mais je ne comprends pas ce qui est “pro-vie” dans tout cela », dit Amanda Zurawski. « Pourquoi ai-je dû passer près de la mort ? Pourquoi mes futurs bébés sont-ils en danger ? »

    Elle a décidé de raconter son expérience douloureuse dans l’espoir de faire reculer certains opposants à l’avortement. Amanda Zurawski, femme blanche, mariée et insérée dans la vie active, pense que son profil met les républicains mal à l’aise. « Ils essaient de dépeindre les personnes ayant besoin d’une IVG comme de jeunes femmes de couleur, célibataires et sans éducation, assène-t-elle. Je n’entre pas dans cette case. Je fais partie de la population qui, selon eux, n’aura jamais besoin d’un avortement. »

    Selon Amanda Zurawski, les restrictions toujours plus fortes sur les droits à l’IVG dans des endroits comme le Texas sont un « retour en arrière » dans l’Histoire, et signifient que davantage de femmes vont souffrir. « Des gens vont en mourir », prédit-elle.

    Tout en continuant d’essayer d’avoir un enfant, Amanda Zurawski travaille sur « le stress post-traumatique » et la « dépression » que cela a provoqués. Mais le drame la hante encore. Et, en pensant à une éventuelle nouvelle grossesse, elle s’inquiète : « Au Texas, rien n’a changé, alors qui me dit que cela ne m’arrivera pas à nouveau ? »

    #patriarcat

  • Les interdictions imposées par le pouvoir en Iran font grimper en flèche le nombre d’avortements illégaux

    La dictature iranienne a renforcé les restrictions sur les avortements médicaux et interdit la distribution gratuite de contraceptifs en 2021, dans un contexte de panique morale liée au taux de natalité. Les femmes iraniennes ont choisi d’avoir moins d’enfants, en partie à cause de la crise économique.

    Cette situation a suscité des inquiétudes en matière de santé publique quant au nombre d’avortements illégaux. Des représentants du gouvernement ont déclaré que chaque année, entre 300 000 et 600 000 avortements sont pratiqués dans le pays, dont plus de 90% sont illégaux. L’accès à la contraception et à l’avortement légal alimente un dangereux marché noir. Jusqu’à récemment, les avortements pouvaient être pratiqués légalement au cours des quatre premiers mois de la grossesse si trois médecins s’accordaient à dire que la grossesse menaçait la vie de la femme ou que le fœtus présentait de graves handicaps susceptibles d’entraîner des difficultés extrêmes pour la mère. Toutefois, en vertu de la loi sur le « rajeunissement de la population et le soutien à la famille » adoptée en novembre 2021, les cas d’avortement sont désormais tranchés par un panel composé d’un juge et de deux professionnels de la santé.

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2023/06/10/les-interdictions-imposees-par-le-pouvoir-en-i

    #iran #feminisme #avortement