4 Refus des traitements d’aide à la fertilité et adoption
Les droits reproductifs ne sont pas seulement les droits à décider de faire ou de ne pas faire un enfant. Ils s’étendent aussi aux droits égaux pour chacun-e à être aidé dans sa fertilité afin de concevoir.
Malheureusement, ces droits sont aussi souvent refusés aux gros-ses.
Plusieurs pays, comme le Royaume Uni, l’Australie, ont des limites de poids informelles liées à la capacité à adopter à l’intérieur du pays. La Chine et la Corée ont des limites de poids pour les parents adoptifs venant d’autres pays. Trop gros pour adopter.
Pourquoi ne pas laisser les personnes grosses adopter ?
La plupart des raisons données pour refuser l’adoption aux personnes grosses sont fausses, par exemple l’idée que les gros-ses vivent moins longtemps que les minces, ou que le gras est le signe que quelqu’un-e est en mauvais santé. D’autres raisons invoquées sont carrément haineuses et insultantes ; comme par exemple la notion que le corps gros est une indication claire d’un psychisme défaillant ou de maladie mentale, ce qui est à la fois grossophobe et psychophobe.
Il semble que les gens ont peur que des parents gros puissent d’une manière ou d’une autre apprendre à leurs enfants adoptifs à être gros, ce qui n’existe pas.
Des personnes préfèrent voire des enfants dans le système des foyers et familles d’accueil plutôt que de les laisser intégrer le foyer aimant de personnes grosses. Malheureusement, ces personnes sont en charge de décider qui peut adopter ou non.
Dans plusieurs pays, il y a des poids limites pour accéder aux traitements à la fertilité : Royaume Uni, Nouvelle Zélande, Chine, malgré toutes les études qui prouvent qu’il n’y a pas de liens entre le poids et le nombre de naissances par FIV. Il y a un taux plus élevé de complications, c’est vrai, mais sans impact sur le nombre de naissances. En France, la plupart des centres de PMA refusent toutes les personnes qui ont un BMI supérieur à 30.
Dans la plupart des pays qui refusent la FIV aux personnes grosses, il n’y a pas d’âge limite pour ce traitement. Alors que l’âge est un facteur documenté d’échec pour la FIV.
Quand les personnes grosses sont enceintes et accouchent, ils-elles sont souvent traité-es de manière ignoble par les professionnel-les de santé, et on les oblige à faire des césariennes. 32% des accouchements aux USA se font par césarienne, alors que 50% des personnes grosses aux USA subissent une césarienne.
Et ne parlons même pas du désastre des enfants retirés de leurs foyers à cause d’un état grossophobe. Un enfant qui présente un surpoids alerte les services sociaux, qui peuvent dans certains pays, choisir de retirer l’enfant à ses parents, s’ils ont eux-mêmes gros-ses.
Il semble que les gens soient prêts à tout pour être sûr que les gros ne se reproduisent pas, même en séparant des familles et en traumatisant des enfants.
L’adoption et les traitements de la fertilité sont déjà des procédures longues et compliquées, mais les personnes grosses doivent affronter des obstacles encore plus importants que les personnes minces dans ce parcours.
Placer ces obstacles n’est pas fait par hasard : c’est une façon pour la société de punir et d’humilier les parents gros-ses, de les rendre invisibles et de limiter leurs droits, afin de « mettre fin au problème de l’obésité » ou autre rhétorique grossophobe.
Le féminisme a un rôle à jouer : il doit s’assurer que chacun-e peut mettre en œuvre ses droits à porter et à élever des enfants. Quand les droits des personnes grosses sont bafoués, nos droits essentiels le sont aussi.