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    Sur la route migratoire entre l’Algérie et l’Espagne, une hausse effrayante des naufrages
    Par Marlène Panara Publié le : 31/12/2024 Dernière modification : 02/01/2025
    D’après l’ONG espagnole Caminando Fronteras, plus de 500 personnes sont mortes en 2024 sur la route migratoire menant de l’Algérie à la péninsule ibérique ou à l’archipel des Baléares. Des chiffres qui font de ce passage en mer Méditerranée la deuxième route la plus meurtrière pour l’Espagne, derrière celle des Canaries.
    Youssef* connaissait bien la mer. Le jeune Algérien de 26 ans a plusieurs fois été pêcheur, et était bon nageur. Il a aussi été saisonnier sur le littoral algérien. Cette nuit de fin novembre, lorsqu’il a embarqué avec 12 autres personnes dans un petit bateau à moteur sur une plage d’Alger pour gagner l’Espagne, « il avait conscience des risques qu’il prenait », assure sa cousine qui préfère garder l’anonymat. « Mais il avait tellement de copains qui étaient partis comme ça et qui avaient réussi … » Mais Youssef n’arrivera jamais à Alicante, sa destination. Après cinq kilomètres seulement en mer, son embarcation prend l’eau. S’ensuit une altercation avec le conducteur du bateau, qui finit par se renverser. « Tout le monde est tombé à l’eau, y compris une famille avec une enfant de 6 ans et un bébé », raconte sa cousine. Les gardes-côtes algériens sont prévenus, mais la localisation du naufrage n’est pas la bonne. Les naufragés, qui n’ont pas de gilet de sauvetage, attendent près de six heures en pleine mer. Youssef fait grimper la petite fille sur un bidon d’essence. Lorsqu’un groupe de jeunes, prévenus de leur départ, parvient finalement à les retrouver, il est trop tard. Le bébé et sa mère sont retrouvés morts. Youssef et deux autres passagers sont portés disparus.
    Ce naufrage est loin d’être un cas isolé. Sur cette route migratoire qui relie l’Algérie à l’Espagne, les drames sont « de plus en plus fréquents », et « des cadavres apparaissent sur la côte [espagnole] plusieurs jours après [...] que les secours ont été alertés », indique la Garde civile dans un document consulté par le média Levante. D’après le dernier rapport de l’ONG Caminando Fronteras publié le 26 décembre, au moins 517 personnes sont mortes sur cette voie en 2024. Elles étaient 464 en 2022, et 191 en 2021.
    Cette année aussi, 26 embarcations ont « totalement disparu » en mer, avec tous leurs passagers. Des chiffres qui font de ce passage en Méditerranée la deuxième route la plus meurtrière pour l’Espagne, derrière celle des Canaries. Empruntée depuis plusieurs années par les candidats à l’exil, cette voie s’est réellement consolidée depuis 2021, affirme Caminando Fronteras. Les passagers déboursent entre 2 000 et 4 000 euros, parfois plus, pour effectuer ce trajet à bord de petits bateaux à moteurs de 60 à 140 chevaux, totalement inadaptés à ce type de traversées en pleine mer. En 2024, 13 952 migrants ont été comptabilisés sur cette voie.
    Les candidats au départ embarquent depuis Oran, Mostaganem, Tipaza ou Alger et naviguent en direction du sud de la péninsule ibérique. Ils sont parfois secourus au large d’Almeria, Carthagène, Murcie ou Alicante. Mais depuis 2022, la route algérienne se déplace de plus en plus à l’est, en direction des îles Baléares, une zone moins surveillée. Le 29 décembre, 18 personnes ont atteint l’île de Formentera, et ont été rejointes par 74 migrants arrivés dans trois embarcations distinctes quelques heures plus tard. Depuis le 1er janvier 2024, 5 793 personnes au total ont débarqué aux Baléares, soit 154,3 % de plus que les 2 278 exilés arrivés dans l’archipel en 2023, d’après les chiffres de l’agence de presse espagnole EFE.
    Cet itinéraire, moins couvert par les secours, est tout aussi « périlleux », prévient Caminando Fronteras. « Les dangers de cette traversée sont même plus importants en raison des distances plus longues, mais aussi parce qu’il existe un risque élevé de perdre le cap et de se retrouver dans les zones les plus hostiles de la mer Méditerranée ».
    Sur cette voie, les profils des « harragas », littéralement « brûleurs de frontières », sont aussi plus vulnérables. Le rapport constate la présence régulière « d’adolescents qui voyagent seuls », et qui cherchent à rejoindre de la famille en Europe. « Pour beaucoup, en France », précise-t-on. Ces mineurs sont habituellement originaires d’Algérie, mais de plus en plus de jeunes subsahariens, syriens, ou palestiniens embarquent, eux aussi, depuis les côtes algériennes. D’après l’ONG espagnole, « près de 40 % des personnes qui s’engagent sur cette route maritime des Baléares proviennent désormais de pays autres que l’Algérie ».
    Les jeunes enfants accompagnés de leurs mères sont également de plus en plus nombreux. « Beaucoup d’entre eux étaient précédemment passés par la Libye et la Tunisie avant d’être refoulés dans le désert », précise l’association. Ces dernières années, les embarcations de fortune parties d’Algérie se remplissent souvent de familles entières. En octobre 2021, Saïd Salhi, vice-président de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’Homme (LADDH) décrivait ce phénomène comme « une ’harga [migration en français]’ familiale inédite », qui trouve racine dans la morosité économique plombant le pays depuis 2014 et la chute du cours du pétrole.
    « En Algérie, il n’y a pas la guerre. Mais le chômage des jeunes, même diplômés, poussent la plupart à partir. Dans ce pays, si vous ne connaissez personne pour vous pistonner, vous n’avez pas d’avenir », explique la cousine de Youssef. « Et quand vous voyez que la plupart des gens que vous connaissez ont quitté le pays, sont heureux ailleurs et que vous, vous continuez à galérer malgré les années, partir devient votre seul objectif ». « Ici, même les jeunes avec un diplôme ne trouvent pas de travail, et ils s’ennuient », avait également confié en mai dernier Kenza, dont le frère originaire de Tizi Ouzou avait disparu en mer. « Hamza disait que la vie en Algérie, c’était fatigant. Alors quand il est entré à l’université de sociologie, il a rapidement fait des demandes de visa étudiant. À chaque fois, elles ont été refusées ». Youssef avait lui aussi d’abord envisagé de partir de chez lui « dans les règles », sur les conseils de sa famille. Le jeune homme avait fait des demandes de visa pour l’Union européenne, le Canada et le Royaume-Uni. Mais, comme Hamza, aucune ne lui a été accordée. Aujourd’hui, la mère de Youssef « pense qu’il est en prison en Espagne ». « On ne lui a pas dit ce qu’il s’était vraiment passé, car elle a une santé très fragile », confie sa cousine. Tous les jeunes du quartier, en revanche, ont appris la mort de Youssef et des autres passagers. « Le lendemain du drame, beaucoup embarquaient à leur tour dans un bateau ».

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  • Sur la route migratoire entre l’#Algérie et l’#Espagne, une hausse effrayante des #naufrages

    D’après l’ONG espagnole #Caminando_Fronteras, plus de 500 personnes sont mortes en 2024 sur la route migratoire menant de l’Algérie à la péninsule ibérique ou à l’archipel des #Baléares. Des chiffres qui font de ce passage en mer Méditerranée la deuxième route la plus meurtrière pour l’Espagne, derrière celle des Canaries.

    Youssef* connaissait bien la mer. Le jeune Algérien de 26 ans a plusieurs fois été pêcheur, et était bon nageur. Il a aussi été saisonnier sur le littoral algérien. Cette nuit de fin novembre, lorsqu’il a embarqué avec 12 autres personnes dans un petit bateau à moteur sur une plage d’Alger pour gagner l’Espagne, « il avait conscience des risques qu’il prenait », assure sa cousine qui préfère garder l’anonymat. « Mais il avait tellement de copains qui étaient partis comme ça et qui avaient réussi … »

    Mais Youssef n’arrivera jamais à Alicante, sa destination. Après cinq kilomètres seulement en mer, son embarcation prend l’eau. S’ensuit une altercation avec le conducteur du bateau, qui finit par se renverser. « Tout le monde est tombé à l’eau, y compris une famille avec une enfant de 6 ans et un bébé », raconte sa cousine. Les gardes-côtes algériens sont prévenus, mais la localisation du naufrage n’est pas la bonne. Les naufragés, qui n’ont pas de gilet de sauvetage, attendent près de six heures en pleine mer. Youssef fait grimper la petite fille sur un bidon d’essence.

    Lorsqu’un groupe de jeunes, prévenus de leur départ, parvient finalement à les retrouver, il est trop tard. Le bébé et sa mère sont retrouvés morts. Youssef et deux autres passagers sont portés disparus.

    Ce naufrage est loin d’être un cas isolé. Sur cette route migratoire qui relie l’Algérie à l’Espagne, les drames sont « de plus en plus fréquents », et « des cadavres apparaissent sur la côte [espagnole] plusieurs jours après [...] que les secours ont été alertés », indique la Garde civile dans un document consulté par le média Levante. D’après le dernier rapport de l’ONG Caminando Fronteras publié le 26 décembre, au moins 517 personnes sont mortes sur cette voie en 2024. Elles étaient 464 en 2022, et 191 en 2021.

    Cette année aussi, 26 embarcations ont « totalement disparu » en mer, avec tous leurs passagers. Des chiffres qui font de ce passage en Méditerranée la deuxième route la plus meurtrière pour l’Espagne, derrière celle des Canaries.
    La route des Baléares de plus en plus privilégiée

    Empruntée depuis plusieurs années par les candidats à l’exil, cette voie s’est réellement consolidée depuis 2021, affirme Caminando Fronteras. Les passagers déboursent entre 2 000 et 4 000 euros, parfois plus, pour effectuer ce trajet à bord de petits bateaux à moteurs de 60 à 140 chevaux, totalement inadaptés à ce type de traversées en pleine mer. En 2024, 13 952 migrants ont été comptabilisés sur cette voie.

    Les candidats au départ embarquent depuis Oran, Mostaganem, Tipaza ou Alger et naviguent en direction du sud de la péninsule ibérique. Ils sont parfois secourus au large d’Almeria, Carthagène, Murcie ou Alicante.

    Mais depuis 2022, la route algérienne se déplace de plus en plus à l’est, en direction des îles Baléares, une zone moins surveillée. Le 29 décembre, 18 personnes ont atteint l’île de Formentera, et ont été rejointes par 74 migrants arrivés dans trois embarcations distinctes quelques heures plus tard. Depuis le 1er janvier 2024, 5 793 personnes au total ont débarqué aux Baléares, soit 154,3 % de plus que les 2 278 exilés arrivés dans l’archipel en 2023, d’après les chiffres de l’agence de presse espagnole EFE.

    Cet itinéraire, moins couvert par les secours, est tout aussi « périlleux », prévient Caminando Fronteras. « Les dangers de cette traversée sont même plus importants en raison des distances plus longues, mais aussi parce qu’il existe un risque élevé de perdre le cap et de se retrouver dans les zones les plus hostiles de la mer Méditerranée ».

    Sur cette voie, les profils des « harragas », littéralement « brûleurs de frontières », sont aussi plus vulnérables. Le rapport constate la présence régulière « d’adolescents qui voyagent seuls », et qui cherchent à rejoindre de la famille en Europe. « Pour beaucoup, en France », précise-t-on. Ces mineurs sont habituellement originaires d’Algérie, mais de plus en plus de jeunes subsahariens, syriens, ou palestiniens embarquent, eux aussi, depuis les côtes algériennes. D’après l’ONG espagnole, « près de 40 % des personnes qui s’engagent sur cette route maritime des Baléares proviennent désormais de pays autres que l’Algérie ».

    Les jeunes enfants accompagnés de leurs mères sont également de plus en plus nombreux. « Beaucoup d’entre eux étaient précédemment passés par la Libye et la Tunisie avant d’être refoulés dans le désert », précise l’association.
    « Pas d’avenir »

    Ces dernières années, les embarcations de fortune parties d’Algérie se remplissent souvent de familles entières. En octobre 2021, Saïd Salhi, vice-président de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’Homme (LADDH) décrivait ce phénomène comme « une ’harga [migration en français]’ familiale inédite », qui trouve racine dans la morosité économique plombant le pays depuis 2014 et la chute du cours du pétrole.

    « En Algérie, il n’y a pas la guerre. Mais le chômage des jeunes, même diplômés, poussent la plupart à partir. Dans ce pays, si vous ne connaissez personne pour vous pistonner, vous n’avez pas d’avenir », explique la cousine de Youssef. « Et quand vous voyez que la plupart des gens que vous connaissez ont quitté le pays, sont heureux ailleurs et que vous, vous continuez à galérer malgré les années, partir devient votre seul objectif ».

    « Ici, même les jeunes avec un diplôme ne trouvent pas de travail, et ils s’ennuient », avait également confié en mai dernier Kenza, dont le frère originaire de Tizi Ouzou avait disparu en mer. « Hamza disait que la vie en Algérie, c’était fatigant. Alors quand il est entré à l’université de sociologie, il a rapidement fait des demandes de visa étudiant. À chaque fois, elles ont été refusées ».

    Youssef avait lui aussi d’abord envisagé de partir de chez lui « dans les règles », sur les conseils de sa famille. Le jeune homme avait fait des demandes de visa pour l’Union européenne, le Canada et le Royaume-Uni. Mais, comme Hamza, aucune ne lui a été accordée.

    Aujourd’hui, la mère de Youssef « pense qu’il est en prison en Espagne ». « On ne lui a pas dit ce qu’il s’était vraiment passé, car elle a une santé très fragile », confie sa cousine. Tous les jeunes du quartier, en revanche, ont appris la mort de Youssef et des autres passagers. « Le lendemain du drame, beaucoup embarquaient à leur tour dans un bateau ».

    https://www.infomigrants.net/fr/post/61991/sur-la-route-migratoire-entre-lalgerie-et-lespagne-une-hausse-effrayan
    #mourir_en_mer #morts_en_mer #migrations #réfugiés #frontières #mourir_aux_frontières

    voir aussi :
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  • Espagne : près de 100 migrants atteignent l’archipel des Baléares en une journée - InfoMigrants
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    Espagne : près de 100 migrants atteignent l’archipel des Baléares en une journée
    Par La rédaction Publié le : 02/01/2025
    Quatre embarcations avec 98 exilés à bord ont rejoint les côtes d’Ibiza, Formentera et Majorque mercredi 1er janvier. En tout, près de 6 000 migrants sont arrivés aux Baléares en 2024, près de trois fois plus que l’an passé. Une route migratoire de plus en plus empruntée. Mercredi 1er janvier, 98 migrants à bord de quatre canots différents ont débarqué sur les îles Baléares, à l’est de la péninsule ibérique. Vers midi, la Garde civile locale a intercepté 20 personnes d’Afrique subsaharienne et une personne d’origine maghrébine qui arrivaient en bateau sur la plage de La Xanga, sur l’île d’Ibiza, rapporte la presse espagnole.
    Deux heures plus tard, une embarcation transportant 21 exilés d’origine maghrébine a été localisée dans la zone de Pilar de la Mola, au sud de Formentera. Un troisième bateau, avec à son bord 31 personnes d’origine nord-africaine, a lui aussi été intercepté au cours de la journée par la Garde civile dans la même zone.
    Dans la soirée, les secours maritimes espagnols sont venus en aide à 25 autres ressortissants d’Afrique subsaharienne, à bord d’un quatrième canot repéré à une vingtaine de kilomètres de Santa Ponça, au sud-ouest de Majorque.
    Depuis 2022, la route migratoire algérienne qui relie l’Algérie à l’Espagne se déplace de plus en plus à l’est, en direction des îles Baléares, une zone moins surveillée. Les arrivées y sont de plus en plus fréquentes. Le 29 décembre déjà, 18 personnes ont atteint l’île de Formentera, et ont été rejointes par 74 migrants arrivés dans trois embarcations distinctes quelques heures plus tard.
    Selon le décompte de l’agence de presse espagnole EFE, au cours de l’année 2024, au moins 5 924 exilés ont débarqué aux Baléares, contre 2 278 l’an passé, soit presque trois fois plus.
    Fin novembre, après l’arrivée de près de 300 personnes dans l’archipel, la police nationale, en charge de l’enregistrement des nouveaux arrivants dans les Baléares, s’était dite « débordée », rapportait le média Cronica Balear. L’augmentation des arrivées sur ces îles a d’ailleurs fait l’objet d’un débat au Sénat espagnol à la mi-novembre. « Au cours des sept derniers jours, près de 1 000 migrants ont atteint les côtes des îles Baléares, parmi lesquels des jeunes, des enfants et des femmes enceintes », avait alors déclaré le sénateur de l’archipel Miquel Jerez. « Les administrations locales ont atteint leurs limites, et sont seules et abandonnées », avait-il ajouté. En réponse, le ministre de l’Intérieur Fernando Grande-Marlaska avait assuré devant les parlementaires que cette route migratoire « ne s’était pas consolidée » cette année.
    Cet itinéraire, moins couvert par les secours, est cependant tout aussi « périlleux », prévient l’ONG Caminando Fronteras dans son dernier rapport publié le 26 décembre. « Les dangers de cette traversée sont même plus importants en raison des distances plus longues, mais aussi parce qu’il existe un risque élevé de perdre le cap et de se retrouver dans les zones les plus hostiles de la mer Méditerranée », précise l’association.
    D’après Caminando Fronteras, au moins 517 personnes sont décédées en 2024 sur la route algérienne, qui conduit aux Baléares et au sud de l’Espagne. Elles étaient 464 en 2022, et 191 en 2021. Cette année aussi, 26 embarcations ont « totalement disparu » en mer, avec tous leurs passagers. Des chiffres qui font de ce passage en Méditerranée la deuxième route la plus meurtrière pour l’Espagne, derrière celle des Canaries. Le rapport de Caminando Fronteras constate également la présence régulière « d’adolescents qui voyagent seuls », et qui cherchent à rejoindre de la famille en Europe. « Quand vous voyez que la plupart des gens que vous connaissez ont quitté le pays, sont heureux ailleurs et que vous, vous continuez à galérer malgré les années, partir devient votre seul objectif », a par exemple relaté auprès d’InfoMigrants la cousine de Youssef*, un jeune algérien de 26 ans porté disparu fin novembre, après le naufrage du canot sur lequel il avait pris place pour rejoindre l’Espagne depuis Alger. Ces mineurs sont habituellement originaires d’Algérie, mais de plus en plus de jeunes subsahariens, syriens, ou palestiniens embarquent, eux aussi, depuis les côtes algériennes. D’après l’ONG espagnole, « près de 40 % des personnes qui s’engagent sur cette route maritime des Baléares proviennent désormais de pays autres que l’Algérie ».

    #Covid-19#migration#migrant#routemigratoire#migrationirreguliere#algerie#espagne#baleares#mineur#subsaharien#syrie#palestinien#sante

  • Suivi du #droit_à_la_vie – Année #2024

    En 2024, 10 457 personnes sont mortes à la frontière occidentale euro-africaine.

    Notre rapport “Droit à la vie 2024” fait état de la période la plus meurtrière jamais enregistrée, avec des chiffres dévastateurs de 30 morts par jour en moyenne. Parmi les victimes figurent 421 femmes et 1 538 enfants et adolescents.

    La route de l’Atlantique, avec 9 757 morts, reste la plus meurtrière au monde. Les tragédies ont particulièrement augmenté sur la route mauritanienne, consolidant ce pays comme le principal point de départ vers les îles Canaries. La route algérienne, en mer Méditerranée, est la deuxième plus meurtrière selon nos registres, avec 517 victimes. Le #détroit_de_Gibraltar a coûté la vie à 110 personnes et 73 autres ont perdu la vie sur la #route_d’Alboran. En outre, 131 bateaux ont été perdus avec toutes les personnes à bord.

    L’omission du devoir de sauvetage et l’#externalisation des frontières et du sauvetage sont parmi les principales causes de l’augmentation du nombre de décès aux frontières de l’État espagnol

    Outre ces chiffres, le rapport Droit à la Vie 2024 dénonce les principales causes de cette augmentation des naufrages et des victimes. Parmi les causes principales, nous soulignons l’omission du devoir d’assistance, la priorisation du contrôle migratoire sur le droit à la vie, l’externalisation des frontières dans des pays sans ressources adéquates, l’inaction et l’arbitraire dans les sauvetages, la criminalisation des organisations sociales et des familles, ainsi que les situations d’extrême vulnérabilité qui poussent les migrants à se jeter à la mer dans des conditions très précaires.

    Les #femmes confrontées à la #violence_structurelle à la frontière

    Le rapport analyse également la situation des femmes lors des traversées migratoires, qui se font principalement dans des embarcations pneumatiques entre #Agadir et #Dakhla. En transit, ces femmes subissent des violences, des #discriminations, du #racisme, des #expulsions et des #violences_sexuelles, et sont contraintes de survivre dans des conditions extrêmes qui les poussent à la #mendicité, à la #prostitution et à des #emplois_précaires, tout en risquant d’être recrutées par des réseaux de trafiquants d’êtres humains.

    Un nombre croissant de femmes migrantes se déplacent en #pirogue depuis le #Sénégal, la #Gambie et la #Mauritanie pour échapper aux conflits et à l’impact du #changement_climatique dans les régions appauvries. On observe également une présence croissante de femmes sur la route des #Baléares en provenance d’Afrique centrale et occidentale, traversant la Libye et la Tunisie et subissant des violences, de l’#esclavage, des #féminicides raciaux et des #déplacements_forcés vers l’#Algérie.

    Le manque de protection des #enfants sur les routes migratoires

    Notre rapport fait état d’une augmentation du nombre d’enfants et d’adolescents sur les principales routes migratoires vers l’Espagne, qui continuent de souffrir d’un manque de protection et de garanties de la part des autorités. Ces mineurs sont traités comme des migrants plutôt que comme des enfants, et sont donc exposés au marketing politique et sont la cible de discours de haine, ce qui les expose à des situations dans lesquelles leurs droits sont violés.

    La situation est particulièrement critique aux #îles_Canaries, où des enfants non identifiés comme tels vivent avec des adultes dans des centres d’accueil, une réalité qui les expose à de graves dangers.

    Il reste difficile pour les familles de dénoncer et de rechercher leurs #enfants_disparus le long des routes migratoires

    Un autre aspect analysé dans le rapport Droit à la vie 2024 est la réalité des familles qui recherchent leurs proches #disparus à la frontière occidentale euro-africaine. Malgré quelques progrès dans la réception des plaintes et des exemples de bonnes pratiques, les obstacles à l’exercice de leurs droits restent nombreux, et les difficultés à prélever des échantillons d’ADN ou à déposer des plaintes sont particulièrement choquantes. Ces familles sont ainsi re-victimisées par un système qui les stigmatise et considère leurs proches comme des victimes de seconde zone. En l’absence de garanties pour l’exercice de leurs droits, les familles courent le risque de tomber entre les mains de bandes d’extorqueurs.

    Face à ces situations difficiles, les familles s’organisent en réseaux communautaires et se tournent vers la famille élargie pour surmonter les obstacles qui les empêchent de retrouver leurs proches. Chaque année, les familles à la recherche de leurs proches sont confrontées à un système de mort systématique aux frontières qui fait des milliers de victimes comme celles décrites dans ce rapport.

    https://caminandofronteras.org/fr/monitoreo/suivi-du-droit-a-la-vie-annee-2024
    #caminando_fronteras #rapport #route_Atlantique #Espagne #statistiques #chiffres #mourir_aux_frontières #morts_aux_frontières #migrations #réfugiés #identification #disparitions #missing

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  • Espagne : près de 300 migrants secourus aux Baléares, en trois jours - InfoMigrants
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    Espagne : près de 300 migrants secourus aux Baléares, en trois jours
    Par La rédaction Publié le : 29/11/2024
    Entre mercredi 27 et vendredi 29 novembre, 299 personnes, dont deux bébés, ont débarqué sur les îles Baléares. L’augmentation des passages sur cette route cette année alimente la colère des autorités locales, qui se disent « abandonnées » par Madrid.
    En cette fin d’année, les arrivées ne désemplissent pas aux Baléares. En trois jours, entre mercredi 27 et vendredi 29 novembre, 299 personnes ont débarqué sur ses îles. Très tôt ce matin, trois groupes de 8, 17 et 36 passagers, ont été secourus à Ibiza, Formentera et Cabrera. Parmi eux figurent trois enfants en bas âge, dont deux nourrissons. Ces sauvetages s’ajoutent aux 110 personnes débarquées dans l’archipel pour la seule journée de jeudi 28 novembre. Ces migrants sont arrivés par les îles de Cabrera, Formentera et Majorque. La veille encore, 128 exilés répartis dans six embarcations ont été secourus par les autorités espagnoles.
    Depuis le début de l’année, 5 165 migrants sont arrivés aux Baléares, contre 2 278 l’an passé, d’après un décompte de l’agence de presse EFE. La police nationale, en charge de l’enregistrement des nouveaux arrivants dans l’archipel, se dit « débordée », rapporte le média Cronica Balear. Le Conseil d’administration du Parc national de Cabrera a également partagé ses inquiétudes quant à ce qu’il définit comme « une arrivée massive de migrants » sur cette île.
    L’augmentation des arrivées aux Baléares a fait l’objet d’un débat la semaine dernière au Sénat. « Au cours des sept derniers jours, près de 1 000 migrants ont atteint les côtes des îles Baléares, parmi lesquels des jeunes, des enfants et des femmes enceintes », a déclaré le sénateur de l’archipel Miquel Jerez. « Les administrations locales ont atteint leurs limites, et sont seules et abandonnées », a-t-il ajouté.
    En réponse, le ministre de l’Intérieur Fernando Grande-Marlaska a assuré devant les parlementaires que cette route migratoire « ne s’était pas consolidée » cette année. D’après lui, les démantèlements de réseaux de passeurs par les autorités espagnoles – en collaboration avec l’Algérie notamment – ont même permis de réduire les traversées potentielles de 40%. La grande majorité des migrants qui empruntent cette route migratoire sont algériens. Des Marocains, des Syriens et des Subsahariens embarquent de temps à autre à leurs côtés dans les petits bateaux à moteur utilisés pour cette traversée, dont les points de départ se situent le long de la côte algérienne.
    Beaucoup fuient le manque d’opportunités professionnelles. « Ici, même les jeunes avec un diplôme ne trouvent pas de travail, et ils s’ennuient », avait confié à InfoMigrants Kenza, dont le frère originaire de Tizi Ouzou a disparu en mer. « Hamza disait que la vie en Algérie, c’était fatigant. Alors quand il est entré à l’université de sociologie, il a rapidement fait des demandes de visa étudiant. À chaque fois, elles ont été refusées ». Mais cette traversée en mer Méditerranée reste très dangereuse. Les naufrages sont réguliers. Avec les tempêtes, les moteurs qui cassent et les naufrages, on estime aussi que 500 migrants perdent la vie sur cette route chaque année.

    #Covid-19#migrant#migration#espagne#baleares#routemigratoire#migrationirreguliere#sante#mortalite#algerie

  • Espagne : deux corps de migrants retrouvés sur une plage près d’Almeria - InfoMigrants
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    Espagne : deux corps de migrants retrouvés sur une plage près d’Almeria
    Par La rédaction Publié le : 19/11/2024
    Les services de secours d’Andalousie ont indiqué avoir été contactés lundi par un homme qui avait retrouvé deux corps de migrants sur la plage d’El Ejido, à une quarantaine de kilomètres à l’ouest d’Almeria, dans le sud de l’Espagne.
    Alors que les arrivées de migrants sont toujours nombreuses sur les côtes espagnoles, les drames migratoires se multiplient aussi. Lundi 18 novembre, deux nouveaux corps de migrants ont été découverts sur une plage d’El Ejido, à l’ouest d’Almeria, dans le sud du pays.
    C’est un passant qui a trouvé les dépouilles et a contacté les services de secours. Une enquête a été ouverte. Selon des sources proches de l’enquête citées par l’agence de presse EFE, les corps auraient passé plusieurs jours en mer avant d’être découverts. Il s’agirait d’exilés arrivés en Espagne en bateau.
    Lundi, les services de secours ont également signalé l’arrivée d’au moins deux bateaux dans la province d’Almeria, dont l’un comportant des blessés. La Croix rouge d’Almeria a également indiqué à EFE être intervenue pour assister trois groupes de 6,11 et 17 migrants à leur arrivées sur les côtes espagnoles.
    Près de 5 000 personnes arrivées aux Baléares. Les îles Baléares ont également connu des nombreuses arrivées ces derniers jours. Lundi, 129 migrants ont été interceptés à bord de sept bateaux qui se trouvaient à proximité ou qui étaient arrivés sur les îles d’Ibiza, Formentera et Cabrera.Ces sept embarcations et leurs passagers font grimper le bilan des arrivées depuis le début de l’année dans l’archipel des Baléares à 4 851 personnes arrivées à bord de 292 bateaux, selon le décompte de l’agence EFE.
    Ces chiffres ne doivent pas cacher la dangerosité de la traversée depuis les côtes d’Afrique du nord, notamment via la route dite « algérienne ». Des naufrages peuvent faire de nombreux morts mais certains exilés perdent aussi la vie en cours de traversée. Le 13 octobre dernier, trois corps ont été retrouvés dans un canot au large d’Almeria. Vingt neuf autres personnes se trouvaient à bord.
    Des sources policières estiment qu’environ la moitié des migrants arrivent à leur fin incognito sur cette route. L’autre moitié est recueillie en mer ou bien meurt noyée, car ce point de passage est dangereux. Mais avec les tempêtes, les moteurs qui cassent, les naufrages, on estime aussi que 500 migrants perdent la vie sur cette route chaque année.

    #Covid-19#migration#migrant#espagne#almeria#migrationirreguliere#routemigratoire#mortalite#sante#baleares#ibiza#formentera#cabrera#algerie

  • Espagne : les îles Baléares également concernées par l’afflux de migrants, plus de 580 personnes arrivées en 72 heures - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/59660/espagne--les-iles-baleares-egalement-concernees-par-lafflux-de-migrant

    Espagne : les îles Baléares également concernées par l’afflux de migrants, plus de 580 personnes arrivées en 72 heures
    Par Julia Dumont Publié le : 05/09/2024
    Comme les Canaries, les îles espagnoles des Baléares connaissent de fortes arrivées de migrants en cette fin d’été. Début septembre, plus de 580 personnes sont arrivées dans l’archipel en seulement trois jours. Mardi, un bateau a notamment accosté à Ibiza avec plus de 100 personnes à son bord, une première aux Baléares.
    L’été 2024 aura été marqué par une forte fréquentation des routes migratoires vers l’Espagne. Outre les Canaries qui connaissent des records d’arrivées, les Baléares ont également vu un nombre inédit de migrants débarquer sur les îles de cet archipel de Méditerranée ces dernières semaines.
    Début septembre, plus de 580 personnes sont arrivées à bord de 30 embarcations en seulement trois jours. Parmi ces arrivées, plus de 100 migrants sont notamment arrivés mardi sur un même bateau. Tous les exilés à bord étaient maghrébins, selon les médias locaux. Parmi eux se trouvaient deux femmes et un bébé.Une telle arrivée sur un même bateau est inédite aux Baléares. La précédente arrivée la plus importante avant celle-ci remonte au début du mois d’août, lorsqu’un bateau avec 58 personnes à bord avait été intercepté au large de l’île de Formeventura, indique El Mundo.
    Mercredi 4 août, ce sont neuf bateaux qui ont été comptabilisés au large des Baléares, comprenant 144 personnes en tout.
    « Jusqu’à présent, en 2024, au moins 3 203 immigrants sont arrivés aux îles Baléares à bord de 189 bateaux », a totalisé la Cronica Balear, notant que ce nombre « dépasse de loin les chiffres de l’année dernière ». « En 2023, 128 bateaux transportant 2 278 immigrants [avaient] atteint les îles », détaille le média local.
    Bien moins empruntée que la route des Canaries, la traversée en mer qui mène aux Baléares reste tout de même une option choisie par des milliers de migrants pour entrer dans l’Union européenne (UE). La grande majorité des migrants qui arrivent dans cet archipel sont algériens, suivis des Subsahariens.
    En 2023 déjà, ce passage en Méditerranée avait connu une augmentation de 46,7% des arrivées par rapport à la même période l’année précédente. La situation avait poussé les autorités à installer un centre d’accueil provisoire à Palma, à Majorque, d’une capacité de 300 places. Les arrivées actuelles mettent une nouvelle fois sous pression les structures d’accueil de l’archipel. Dès le mois d’août, un abri appartenant à l’Évêché de Majorque avait dû être ouvert pour accueillir des mineurs. En juillet, un étage d’une maison de retraite avait aussi été réquisitionné pour accueillir une quarantaine de nouveaux arrivants.
    À Majorque, si les autorités poussent les murs, elles déplorent dans le même temps le manque de soutien du gouvernement central. Le 16 juillet, l’Institut des Affaires sociales de Majorque (IMAS) a lancé un appel à Madrid pour pallier le manque de places. Laissée sans réponse, elle a été réitérée le 3 août dernier : en plus de places supplémentaires pour les mineurs, l’IMAS exige davantage de moyens financiers pour leur hébergement, et une réforme de la politique migratoire espagnole.
    « Il est essentiel que le gouvernement assume ses responsabilités et agisse de manière décisive, abonde un éditorial du média local Mallorca Diario. Il faut une stratégie globale qui comprend le renforcement des ressources de sauvetage et d’accueil sur toutes les îles, et l’amélioration des infrastructures d’accueil […] Ce n’est qu’ainsi que nous pourrons faire face à cette crise humanitaire et garantir les droits et la dignité des migrants ».Les autorités des Baléares sont chargées de gérer l’hébergement des mineurs. Mais, dans cette région autonome, comme à Ceuta ou aux Canaries, les autorités ne parviennent plus à faire face au nombre d’arrivées.
    « Nous ne pouvons plus continuer à accueillir ces enfants dans des conditions décentes », a déclaré lors d’une conférence de presse jeudi la présidente du gouvernement des Baléares, Marga Prohens, à propos de l’accueil des mineurs étrangers non accompagnés.
    La dirigeante a indiqué que les structures d’accueil pour mineurs des Baléares présentaient un taux de suroccupation de 850 %, a rapporté le Mallorca Diario. « Formentera envoie déjà des mineurs vers d’autres îles et le Conseil de Majorque a déjà dû se tourner vers l’Évêché. Il n’y a pas non plus assez de professionnels pour ouvrir des espaces d’accueil dans des conditions de dignité », a-t-elle déclaré.
    Pour faire face à cette situation, le gouvernement des Baléares a appelé Madrid à l’aide. Le gouvernement central a proposé une réforme de la loi sur l’immigration qui obligerait les 17 régions qui composent l’Espagne à accepter une répartition obligatoire des mineurs. Mais la situation reste pour le moment bloquée car le parti conservateur espagnol PP et le parti d’extrême-droite Vox s’y opposent.

    #Covid-19#migrant#migration#espagne#baleares#routemigratoire#migrationirreguliere#mineur#sante

  • Espagne : des jeunes migrants se déclarant mineurs incarcérés pour avoir conduit des canots - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/55997/espagne--des-jeunes-migrants-se-declarant-mineurs-incarceres-pour-avoi

    Espagne : des jeunes migrants se déclarant mineurs incarcérés pour avoir conduit des canots
    Par Leslie Carretero Publié le : 22/03/2024
    En Espagne, les cas de jeunes migrants se disant mineurs enfermés dans les prisons du pays pour avoir piloté des canots se multiplient, à mesure que les arrivées irrégulières augmentent. Les adultes, eux aussi, subissent le même sort. Comme en Grèce et au Royaume-Uni, deux États qui incarcèrent également des exilés vus à la barre d’un canot, les associations et les militants espagnols estiment que le gouvernement se trompe de cible.
    B.C. a quitté la prison de Las Palmas, sur l’île de Grande Canarie, jeudi 14 mars. Le jeune Sénégalais de 17 ans, accusé par la justice d’être un passeur pour avoir conduit un canot de migrants, était incarcéré dans ce centre pour adultes depuis presque trois mois.
    Quelques heures plus tôt, le tribunal avait ordonné sa libération en raison de son âge. « Les conclusions [de l’examen] médico-légal » effectué sur B.C. ne permettent pas d’affirmer avec « certitude que le sujet est majeur », avait estimé le juge. Depuis son incarcération le 21 décembre 2023, le Sénégalais répétait inlassablement qu’il n’avait que 17 ans. Une photocopie de son acte de naissance transmis à l’administration n’avait pas suffi à mettre fin à son emprisonnement. Ni même un test médical qui avait conclu que « l’âge estimé du mineur présumé est compatible avec l’âge qu’il a mentionné ».
    L’ONU s’était emparé du sujet et avait exhorté le 11 mars les autorités espagnoles à libérer l’adolescent et à le traiter conformément à la Convention internationale des droits de l’enfant. L’organisation avait rappelé qu’en cas de doute sur l’âge d’une personne se déclarant mineure, elle doit être prise en charge en tant qu’enfant.Après la décision du tribunal de Las Palmas, B.C. a été transféré dans un centre fermé pour mineurs sur l’île de Ténérife en attendant son procès. Comme ce garçon originaire du Sénégal, d’autres Subsahariens connaissent le même sort : arrivés aux Canaries à bord d’une pirogue surchargée, ils ont été accusés de piloter le canot, et n’ont pas été considérés comme des mineurs. Depuis, ils croupissent dans les prisons canariennes.
    (...) On peut aussi citer l’histoire d’A.G., emprisonné avec B.C. alors qu’il n’avait que 15 ans. Ce Sénégalais a passé un mois et demi derrière les barreaux avant qu’un juge de surveillance pénitentiaire ordonne son transfert vers un centre fermé pour mineurs et que des tests prouvent sa minorité. Alors, les jeunes étrangers seraient-ils de plus en plus nombreux à remplir les prisons espagnoles ? Difficile à affirmer en raison du manque de données sur le sujet, l’enfermement des mineurs étant interdit par la loi. Mais pour Daniel Arencibia, avocat en droit des étrangers, les affaires de ce type se multiplient. Il dit observer ces derniers mois une hausse des cas et regrette « beaucoup d’erreurs pour déterminer l’âge » d’un migrant. Cette recrudescence des emprisonnements s’explique, selon lui, par l’augmentation du nombre de mineurs débarqués en Espagne. « En 2020, il y avait moins de 400 mineurs aux Canaries. Aujourd’hui, ils sont plus de 5 000 », précise l’avocat. Un chiffre qui coïncide avec la hausse des débarquements en Espagne : on comptait en 2023, plus de 56 000 arrivées de migrants dans le pays, soit un bond de 82% par rapport à 2022. Parmi eux, près de 40 000 ont été enregistrés aux Canaries, une hausse de 154% par rapport à l’année précédente.
    Des peines différentes selon les provinces espagnoles Les jeunes ne sont pas les seuls à subir le même sort. Les migrants adultes aussi se voient désigner comme passeurs, pour avoir piloté leur embarcation. Et selon le lieu de leur arrestation, les peines diffèrent de plusieurs années, révèle une étude de Daniel Arencibia. Ce dernier a analysé plus de 200 condamnations portées contre des exilés dans les provinces espagnoles – sur les îles et sur la péninsule – les plus touchées par les arrivées irrégulières, du 1er janvier 2021 à aujourd’hui. Et le constat est sans appel : les migrants jugés aux Canaries écopent de peines plus lourdes pour les mêmes chefs d’accusation que dans les autres régions du pays. « Aux Baléares, ils sont condamnés à deux ans de prison, et aux Canaries à trois voire cinq ans », affirme l’avocat dans une interview accordée au média local Diario de Canarias. Pour avoir conduit une pirogue, et être poursuivi en tant que passeur, les exilés encourent jusqu’à huit ans de prison en Espagne. Une circulaire stipule cependant que dans le cas où la personne cherche également à obtenir une protection, une circonstance atténuante peut être appliquée et permet de réduire la peine. Daniel Arencibia a également découvert que le jugement pouvait être plus clément si le migrant renonce à son procès et se déclare donc coupable : dans ce cas, le Parquet réclame trois années de prison, en vertu de la circulaire évoquée précédemment. Dans le cas inverse, il demande sept ans d’emprisonnement. « Dans la province de Las Palmas [sur l’île de Grande Canarie, ndlr], 91% des accusés ont signé le document et accepte la peine de trois ans », renonçant à faire reconnaitre leur innocence. Rien d’étonnant pour l’avocat car, selon lui, les exilés n’ont d’autres choix : « Le migrant ne comprend pas la langue, a peur et on lui dit : ‘Si vous ne signez pas ce papier, vous ferez sept ans de prison au lieu de trois’ », résume-t-il. Comme en Grèce et au Royaume-Uni, deux États qui incarcèrent aussi des exilés vus à la barre d’un canot, les associations et les militants espagnols estiment que le gouvernement se trompe de cible. Les migrants emprisonnés « n’appartiennent pas à des mafias, ce sont de pauvres pêcheurs pour la plupart. Nous dépensons des millions pour mettre en prison des pêcheurs mais nous n’avons pas le budget nécessaire pour poursuivre ceux qui deviennent réellement millionnaires, au Maroc ou en Mauritanie », déplore l’avocat.

    #Covid-19#migrant#migration#espagne#canaries#baleares#mineur#prison#CIDE#droit#senegal#sante#grce#royaumeuni#pirogue

  • Les #baleines_à_bosse victimes des #vagues_de_chaleur_marine dans le Pacifique Nord
    https://www.lemonde.fr/planete/article/2024/02/29/les-baleines-a-bosse-victimes-des-vagues-de-chaleur-marines-dans-le-pacifiqu

    Cette étude, bien que focalisée sur une espèce, donne des indices sur l’état de santé des #océans. « La #baleine est un bon indicateur de l’état de son #écosystème, explique Olivier Adam. Tout ce qui est en profondeur est difficile à observer, mais les cétacés sont faciles à comptabiliser, car ils sont obligés de remonter à la surface pour respirer. » Et si l’on en croit les résultats de l’étude, l’océan #Pacifique_Nord va mal. « Au rythme où ça va, il n’y a aucune raison qu’il reste des cétacés dans les océans d’ici quarante à cinquante ans, alerte le chercheur français. On assiste à l’#effondrement des océans en direct. »

    Pour les deux scientifiques, les conclusions à tirer sont claires : « Il est impératif de changer notre façon de gérer les océans. » Selon l’Australien, les mesures les plus efficaces seraient de « diminuer au maximum le réchauffement climatique, d’adapter le transport maritime là où les routes chevauchent l’habitat des baleines afin de réduire les collisions avec les navires, et de mieux réguler la pêche, en particulier la pêche au casier, pour éviter que les animaux ne s’empêtrent dans les lignes ». Pour le chercheur, il est impératif d’agir, car « notre survie dépend d’océans sains et productifs ».

  • Colonial Entanglements in Basel
    https://visionscarto.net/colonial-entanglements-in-basel

    Never having had direct colonies itself, Switzerland is not generally associated with colonialism. Yet with an increasing global mobilization around the issues of racial injustice and colonial systems of power, there is a renewed sense of urgency in analysing complicities in colonialism and slavery which go far beyond engaging in direct political and military imperialism. This interactive map shows how the history of Basel is interwoven with the history of colonialism. by Claske Dijkema (...) #Articles

  • #rappel La fête de LO pendant le week-end de la Pentecôte, à Presles (95)

    La fête se déroule à Presles le samedi 27 mai de 11 h à 23 h, puis sans interruption du dimanche 28 mai à 9 h au lundi 29 mai à 20 h.

    La carte est valable pendant les trois jours de la fête. Elle coûte 20 euros en prévente jusqu’au 24 mai au soir, 25 euros ensuite et sur place. L’entrée est gratuite pour les enfants de moins de 14 ans accompagnés.

    Pour obtenir à l’avance 20 % de réduction sur vos dépenses, des bons d’achat sont disponibles. Payés 4 euros, ils valent 5 euros pendant la fête.

    Cartes et bons d’achat sont disponibles auprès de nos militants et ici : https://fete.lutte-ouvriere.org/billetterie

    Train : gare de Presles-Courcelles (ligne H depuis la gare du Nord) – départ toutes les heures à partir de 6 h 34 – 38 minutes de trajet.

    Cars gratuits depuis le métro Saint-Denis-Université (ligne 13) : samedi 10 h à 17 h – dimanche 8 h à 17 h – lundi 8 h à 14 h. Retour : jusqu’à 23 h le samedi, 1 h 50 le dimanche, 20 h le lundi.

    Renseignements, programme, vente de cartes et bons : https://fete.lutte-ouvriere.org

    • Les présentations de livres à la fête cette année :

      – Guillaume Fondu, préfacier et traducteur, et Éric Sevault, éditeur : Les Carnets de la Révolution russe, de #Nikolaï_Soukhanov
      – Marc Plocki : pour la réédition des livres de #Maurice_Rajsfus, historien-militant
      – Marion Leclair et Alexia Blin : Les articles du New-York Daily Tribune de #Marx et #Engels
      – Rémi Adam : Vendus contre des obus, d’Alexeï Kozlov
      – Lucien Détroit, préfacier : Sur les piquets de grève, les femmes dans la grande grève des mines de l’Arizona de 1983, de #Barbara_Kingsolver
      – Henri Marnier, préfacier : Seuls les fous n’ont pas peur, de Georg Scheuer

      Au chapiteau des sciences :

      Samedi
      – Valérie Delattre : les grandes #épidémies de peste
      – Patrick Berche : les #pandémies virales contemporaines
      – Claire Mathieu : #ChatGPT
      – Paul Verdu : la diversité des couleurs de peau
      – Pierre-Olivier Lagage : le télescope spatial James Webb

      Dimanche
      – Vincent Mourre : les outils en pierre de nos ancêtres
      – Patrizia D’Ettorre : les #fourmis et leur monde d’odeurs
      – Olivier Lambert : quand les #baleines marchaient sur la terre ferme
      – François Desset : faire revivre les langues anciennes
      – Dalila Bovet : l’#intelligence des #oiseaux
      – Antoine Balzeau : une brève histoire des origines de l’humanité #préhistoire
      – Bahia Guellai : les enfants face aux #écrans

      Lundi
      – Roland Salesse : le cerveau cuisinier
      – Edwin Roubanovitch : la #musique à la #Préhistoire
      – Alain Riazuelo : l’aventure de la Terre
      #Étienne_Klein : la démarche scientifique
      – Michel Viso : les défis pour aller sur Mars

    • dans une campagne publicitaire lancée au début du mois. Sur l’une des photos, un sac réalisé avec Adidas est posé sur des documents. Certains internautes avisés avaient déchiffré les paragraphes de ces documents et y avaient retrouvé des similitudes avec un avis de la Cour suprême dans une affaire de pédopornographie. Une ultime provocation qui dépasse le stade du mauvais goût.

      WTF ! et là impossible de chez impossible de dire que c’était pas fait exprès, encore pire que l’ours si c’est bien le cas

  • Accusée d’abus, la directrice de l’école de ballet du Théâtre de Bâle est suspendue

    Après l’Académie de danse de Zurich, c’est au tour de l’Ecole de ballet de Bâle de se retrouver dans la tourmente. D’anciens élèves dénoncent les abus qu’ils y ont subis durant plusieurs années. Une enquête indépendante va être menée.

    La décision de suspendre la directrice a été prise par le comité directeur de l’école. « Suite aux accusations de harcèlement et d’insultes relayées par les médias, une enquête sera lancée afin de faire toute la lumière sur cette affaire », a indiqué mardi le comité directeur.

    Selon la NZZ am Sonntag et le média en ligne bâlois Bajour, plus de 30 anciennes élèves ont évoqué des humiliations et des insultes régulières lors de répétitions. Parfois à visage découvert, elles racontent les pressions et les humiliations systématiques subies durant leur formation.

    Dans certains cas, un comportement insultant de la part d’enseignants a aussi été rapporté : « Tu es trop grosse pour danser » ou « Je peux voir la graisse qui pend de tes collants ». Une élève a aussi témoigné : « Je pleurais régulièrement, j’espérais que l’on nous aiderait, mais personne ne s’engageait pour nous ».

    Troubles alimentaires, absence de règles, hospitalisation
    Des pressions excessives sur les performances auraient eu pour conséquence des fractures de fatigue et des troubles alimentaires. Des nombreuses jeunes femmes n’auraient plus eu leurs règles pendant leur formation. Une élève aurait même dû être hospitalisée, complètement amaigrie.

    L’école de ballet du Théâtre de Bâle est l’une des deux institutions en Suisse à proposer un apprentissage professionnel de danseuse et danseur classique avec certificat fédéral de capacité. L’autre est l’Académie de danse de Zurich, qui est également confrontée à des reproches similaires. La direction s’est depuis retirée et une enquête a été ouverte.

    Le canton de Bâle-Ville, qui a un devoir de surveillance envers les entreprises formatrices, déplore cette situation. Ulrich Maier, directeur de la formation professionnelle, s’en explique dans le 19h30 : « Nous n’avons pas eu connaissance des reproches, sinon nous aurions réagi plus tôt. »

    A ce jour, la directrice suspendue de l’Ecole de ballet de Bâle conteste les faits reprochés.

    Il faut repenser l’apprentissage de la danse
    Du côté de l’association suisse des professionnels de la danse, on admet que quelque chose doit changer dans cette formation. « La danse est un art de la scène, mais aussi un sport d’élite. Ces deux domaines sont concernés par la pression », explique Cyril Tissot, directeur de Danse Suisse. Pour lui toutefois, la performance et l’apprentissage sont deux domaines compatibles. « Ces méthodes doivent changer en allant vers le mieux et c’est possible », car l’apprentissage peut être une belle chose, conclut-il.

    Le Ballet de Berne est aussi confronté à des accusations d’abus. Plusieurs médias ont rapporté que des harcèlements sexuels s’y sont produits l’année dernière. Un collaborateur du ballet a été licencié. La direction des scènes bernoises a ouvert une enquête après avoir relativisé les reproches. Les résultats devraient être présentés mercredi.

    Source : https://www.rts.ch/info/suisse/13492523-accusee-dabus-la-directrice-de-lecole-de-ballet-du-theatre-de-bale-est-

    #violence #danse #harcèlement #Pressions #humiliations #ballet

    • Ecole de ballet de Bâle : « Ce qu’il me reste de plus fort de ces deux ans et demi, c’est la peur » Clément Bürge/Julie Conti/ Pierrik Jordan - RTS

      De graves abus ont été dénoncés cette semaine au sein de l’école de ballet du Théâtre de Bâle. Après avoir intégré l’école en 2011, Angèle en a été victime durant deux ans et demi. Face aux caméras de la RTS, elle raconte un enfer fait de violence, d’humiliations et de mise en danger de sa santé.

      Les scandales liés à des mauvais traitements n’en finissent plus dans le monde de la danse en Suisse. Après le Béjart Ballet Lausanne et l’Académie de danse de Zurich, la parole s’est libérée également cette semaine à Bâle, où 33 anciens et anciennes élèves de la Ballettschule Theater Basel (BTB) ont dénoncé les graves abus subis durant des années.
      C’est le cas d’Angèle, entrée à la BTB en 2011, et d’Ines, entrée en 2014, toutes deux à l’âge de 15 ans. Elles ont accepté de témoigner face aux caméras de la RTS des mauvais traitements qu’elles et leurs camarades subissaient au quotidien de la part des professeurs. Elles racontent aussi toute la pression mise sur le poids des danseuses, en particulier par la directrice.

      « Ma première année, je devais faire 1m68, et je suis tombée à 36 kilos sans vraiment le vouloir. C’était juste que j’étais très stressée, et j’avais perdu l’appétit », témoigne Inès dans le 19h30.

      Au théâtre « avec une boule dans le ventre »
      La peur et l’anxiété, c’est aussi ce qui a principalement marqué Angèle lors de son passage à la BTB. « Je me revois arriver au théâtre avec une boule dans le ventre. Parce qu’on savait qu’on pouvait se faire soit crier dessus et insulter, soit ridiculiser et humilier. Et il y avait cet espèce de harcèlement sur le poids pour certaines. C’était invivable. »

      Très souvent, elle excluait les gens des spectacles, parfois une semaine avant, quelqu’un qui avait travaillé dur pour répéter un rôle. Elle disait : je peux ne pas te mettre sur scène dans cet état physique, tu es horrible

      Cette peur pousse alors l’adolescente à ne plus s’alimenter, alors qu’elle est déjà très mince. « C’est une période où j’ai perdu 10 kilos en deux mois. Ils le voyaient forcément, j’étais en justaucorps toute la journée devant eux », expose-t-elle.

      « Deux camarades se sont inquiétées pour moi », se remémore-t-elle. Elles alertent une professeure, qui prévient la directrice. « J’ai eu un rendez-vous avec les deux. » Leurs conseils : « Mange quand même quelque chose le soir, mais juste un fruit ou un yogourt. Et mange devant tes camarades, parce qu’il ne faudrait pas les inquiéter. »

      Anorexie valorisée et récompensée
      Loin d’inquiéter ses enseignantes et ses enseignants, cette perte de poids ouvre au contraire des portes à la jeune danseuse. « J’ai eu des rôles, j’ai été récompensée pour ça. »

      La directrice va même jusqu’à l’inscrire au prestigieux Prix de Lausanne. Le concours se targue pourtant d’une politique exemplaire en matière de santé des artistes, avec des règles strictes pour lutter contre l’anorexie. Le comble : à cette époque, la directrice du BTB était également à la tête... du Prix de Lausanne.

      « Elle a tout organisé. Elle m’a fait voir un médecin pour signer un certificat médical pour l’inscription. J’étais déjà trop maigre, et le médecin a menti sans vergogne pour mettre un IMC plus haut, pour que ça passe. C’était juste avant que je quitte l’école », poursuit Angèle.

      L’école, elle la quitte pour l’hôpital, pour soigner son anorexie. « Ça m’a impacté pendant des années. J’ai eu un suivi pour le trouble alimentaire, mais ce n’est pas quelque chose qui se guérit rapidement ». Elle évoque également de la boulimie et de la dépression. « Finalement, les conséquences ont été presque plus longues que le temps passé là-bas... dans cet enfer. »

      Ines a terminé son cursus à #Bâle. C’est après être sortie de l’école qu’elle a pris conscience des maltraitances qu’elle a subies. Quant à Angèle, elle a quitté la #BTB et terminé sa formation en France. Toutes deux sont désormais danseuses professionnelles. Et elles ne veulent plus se taire.

      Emprise perverse des professeurs
      De la part de certains professeurs, Angèle évoque des « insultes très régulières » et des « corrections à coup de claques sur les cuisses, les fesses ou le dos ».

      Une fois, il m’a dit : « Tu es trop stupide pour danser, je vais te renvoyer chez tes parents, mais même eux ne voudront pas de toi »

      Elle décrit l’emprise particulièrement perverse de certains professeurs : « Il disait toujours : ’Je vous aime, et si je vous corrige, c’est que je crois en vous, sinon je ne perdrais pas mon temps’. D’un côté, je commençais à trouver trop dur, mais je me forçais à penser que j’avais de la chance parce que je me faisais corriger. »

      Source : https://www.rts.ch/info/regions/autres-cantons/13500484-ecole-de-ballet-de-bale-ce-quil-me-reste-de-plus-fort-de-ces-deux-ans-e

      #perversité #anorexie #boulimie #maltraitances #Suisse

  • Voices from an Archived silence

    A research exhibition on Basel’s colonial entanglements

    Although Switzerland did not have its own colonies, it was nevertheless involved in colonialism. University research in particular benefited from the imperial endeavours of the European colonial powers. In the service of science, the two Basel naturalists Fritz and Paul Sarasin brought exotic animals and plants, ethnological and archaeological objects as well as skulls and skeletons to Basel. The foundation was laid for one of the largest ethnological collections in German-speaking Europe.
    Vera Ryser and Sally Schonfeldt, based on Bernhard Schär‘s “Tropenliebe” study, searched the Basel archives for the legacy of the two naturalists and invited artists from Sri Lanka and Indonesia to examine the archive material from their perspective. The result is various independent artistic works, all of which activate voices that were not previously available in the archives. Deneth Piumakshi traveled to Sri Lanka after doing research in the Basel Archives and interviewed people in the villages where the Sarasins had researched over 136 years ago. Rahmat Arham, Julia Sarisetiati, Jimged Ary Sendy Trisdiarto and Angela Wittwer deal with resistance stories during the Indonesian colonial period. The duo Ryser+Schonfeldt asked themselves what the objects from Sri Lanka and Indonesia in the Basel collections convey about themselves and the different colonial contexts in which they are involved, if they could tell us their own story. Together, the total of ten artistic works create a visual world that shows the colonial connections between Sri Lanka, Switzerland and Indonesia around 1900 and negotiate in a contemporary way.
    The content of the exhibition corresponded to the premiere of the theatre Play „Wiederauferstehung der Vögel“ (Resurrection of the Birds) by the in-house author Thiemo Strutzenberger and was shown in parallel to the exhibition in Basel Theater. In addition, a public programme consisting of discussions with experts, artists and scientists examined the possibilities for dealing responsibly with the past from our present, focused specifically on Switzerland.

    https://denethpiumakshi.com/?page_id=122

    #exposition #Suisse #colonialisme #colonisation #Suisse_coloniale #colonialisme_suisse #art #art_et_politique #exotisme #Fritz_Sarasin #Paul_Sarasin #Sarasin #Bâle #Sulawesi #Sri_Lanka

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    ajouté à la métaliste sur le colonialisme suisse :
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  • Extractive Zones
    /en/theme/amazonia-2021/extractive-zones

    An exhibition at the Museum der Kulturen in Basel during the Culturescapes festival 2021. Curated by Alexander Brust and Liliana Gómez

    Human-environment relations are radically changing through the interventions of extractive industries and knowledge technologies. Against this background, the exhibition tests the critical dialogue between contemporary art and museum artifacts.

    Ecocides are shaping our current world and the end of the Anthropocene way of thinking in which humans were central. The exhibited works bring together both local and embodied knowledge of human and non-human relationships. The aim is to make the multi-layered knowledge history of the objects visible in order to encourage reflection—guided by a de-colonial understanding – and to uncover a vast area of alternative historiography.

    “Extractive Zones” is about social ecologies and the—often Indigenous—spaces that are characterized on the one hand, by a high degree of biodiversity, and on the other, by a long history of the extraction of resources, (neo)colonial relationships, and extractivism. The exhibited works highlight the importance of ignored knowledge practices and systems, as well as alternative designs of the world that reach beyond simply thinking about progress. Contemporary art and ethnographic objects reflect extractive practices and the potential for regeneration in very different ways. In dialogue with one another, they reveal alternative perspectives of agency and possible forms of coexistence in a new way.

    Abel Rodriguez’s sensitive work is a powerful voice for the preservation of the Colombian rainforest. Claudia Salamanca traces the ethnobotanical knowledge production about the Amazon and documents knowledge gaps and politics of resource transfer. Maria Thereza Alves examines the contaminated landscape in Minas Gerais, Brazil and gives testimony to the mining disaster in Mariana through the medium of colonial cartography. The documents of ethnologists Felix Speiser and Manfred Rauschert invite a critical review of the actors and conflicts over landscapes associated with the surveying of the world. As a community-based work in southern Africa, Uriel Orlow highlights alternative cultivation techniques and healing practices, as well as addresses the inequality of global and (neo)colonial pharmacological production. Ritual figures of the Ocaina and Witoto point to the consequences of the ongoing extraction in Amazonia which began with the rubber boom. They also address the demands of Indigenous societies to process and re-write their history. Carolina Caycedo portrays water as an agent of its own. As a form of self-healing, she lets the Cauca River in Colombia tell its own story, threatened by the mega-project of the Hidroituango Dam.

    With numerous special tours, artist talks, and events: Museum der Kulturen.
    Credits

    Curated by Alexander Brust and Liliana Gómez.

    Project management: Liliana Gómez, in cooperation with the University of Zurich, University of Kassel and the Documenta Institute, supported by the Swiss National Science Foundation (SNSF).

    With Maria Thereza Alves, Carolina Caycedo, Uriel Orlow, Abel Rodríguez, Claudia Salamanca.

    #Bâle #Amazonie #Basel #extraction #décolonial #colonialism

  • Basel Kolonial. City Tour: The Role of Global Basel in South America and the Colonized World - CULTURESCAPES

    /en/theme/amazonia-2021/stadtrundgang-verstrickungen-des-globalen-basels-mit-suedamerika-und-der-kolonialisierten-welt

    ❝ In recent years, the active role played by the “neutral nation without colonies” in the colonization of the Global South has been increasingly in the spotlight in Switzerland. In particular, the country’s direct joint responsibility through private initiatives and businesses as well as participation in the cultural production of colonial images came to attention. Yet another important question that needs to be explored is the influence of colonial knowledge and wealth on Switzerland and especially major Swiss cities like Basel.

    CULTURESCAPES along with the “Basel Kolonial” network came up with a two-part tour uncovering traces of the city’s role in past and current colonial practices involving, but not limited to, Amazonia. Part one traces the evidence of the cultural and economic histories of old Basel families and missionary societies in the old town of Grossbasel. The second part predominantly offers an insight into both the past and present of Basel-based chemical and pharmaceutical industries, their sites in the north of the city, and their role in global economic systems.

    Online tour at www.culturescapes.ch

    Colonial Grossbasel 03.10.2021
    Colonial Kleinbasel 31.10.2021

    #balade_décoloniale #colonialism #Basel #colonialité #Amazonie

  • Critical Urban Walk – Towards a more egalitarian Basel – depatriarchise design
    https://depatriarchisedesign.com/2020/10/24/critical-urban-walk-towards-a-more-egalitarian-basel

    Critical Urban Walk – Towards a more egalitarian Basel
    with Ornella Galvani

    10–17h

    Participation is free of charge. Please sign up until 21 October 2020 via depatriarchisedesign@gmail.com

    The Garage
    Klingelbergstrasse 11
    4056 Basel

    Public spaces – that surround us – often disadvantage populations that do not fit the able-bodied, young, wealthy white male standard. During this workshop, we will go for an exploratory walk around Basel, using a set of tools to observe, collect data, analyse and critically reflect upon public spaces. Afterwards, we will engage in a collective map-production imagining new spatial futures for a more egalitarian Basel.

    Design of the visual identity: Corin Gisel and Nina Paim (common-interest)
    Typeface: Gabriella Heavy by Fernanda Cozzi

    depatriarchise design !Labs! is generously supported by the Culture Department of Basel-City

    #Basel #balade #espace_public #racisme

  • Balearic islands likely to move to England’s travel amber list | Coronavirus | The Guardian
    http://www.theguardian.com/world/2021/jul/14/balearic-islands-spain-likely-move-england-travel-amber-list-covid
    https://i.guim.co.uk/img/media/1b8e9770642c0ecafe3d4acb3827abdc296c9bfc/0_197_3000_1800/master/3000.jpg?width=1200&height=630&quality=85&auto=format&fit=crop&overlay-ali

    Balearic islands likely to move to England’s travel amber list. Some holidaymakers returning from Spanish islands will need to quarantine when change enforced. Spain’s Balearic islands are likely to be moved from England’s travel green watchlist to amber, meaning some passengers returning from the popular holiday destinations will have to quarantine on their return. Multiple sources told the Guardian that the switch, which will affect those heading home from Ibiza, Mallorca, Menorca and Formentera, is expected to be discussed by ministers on Wednesday afternoon and come into force from early next week.There has been no official confirmation from the government and last-minute decisions are sometimes made not to move countries up and down the traffic light system.The move would make little difference to those who have had both Covid vaccines, given that from Monday 19 July, travellers returning to England from amber-list countries will not have to isolate if they have been double-jabbed. Those who have not been fully inoculated will need to isolate at home for up to 10 days – though they can use the “test to release” system from day five to leave quarantine early.The isolation measure is thought to disproportionately impact young people, who have mostly only had their first dose of the coronavirus vaccine and must wait at least eight weeks to get a second.
    Several countries are expected to be added to the red list, meaning most travel from them will be banned, with the exception of arrivals of British citizens and nationals who will have to stay in a hotel for 10 days to avoid the importation of Covid variants.Meanwhile, the transport secretary, Grant Shapps, has voiced concern over a report in the Daily Telegraph that Britons who have had two AstraZeneca vaccines including one manufactured in India were turned away from a flight from Manchester to Malta.
    The news came despite Boris Johnson saying he was “very confident” that the non European-approved vaccines would not cause problems for travellers.Shapps said on Wednesday that the UK’s medicines regulator had “been very clear that it doesn’t matter whether the AstraZeneca you have is made here or the Serum Institute in India, it is absolutely the same product, it provides exactly the same levels of protection from the virus”.
    He added: “So we will certainly speak to our Maltese colleagues to point all this out. Obviously it is up to them what they do. But we will be making the scientific point in the strongest possible terms there is no difference, we don’t recognise any difference.”Luke Evans, a Tory MP who has been working in the NHS helping vaccinate people, said at the start of July he had one of the India-made vaccines and had vaccinated “many people” with it. He urged the health secretary, Sajid Javid, to explain how he planned to resolve the problem and said he hoped it was “purely a bureaucratic issue”.
    Javid did not explain what conversations were ongoing with the EU about recognising the vaccines but said “all doses used in the UK have been subject to very rigorous safety and quality checks, including individual batch testing and physical site inspections”

    #Covid-19#migrant#migration#grandebretagne#espagne#baleares#sante#vaccination#retour#quarantaine#vaccination#UE#paysarisque

  • Britons will need negative Covid test or both jabs to travel to Balearics | Spain | The Guardian
    http://www.theguardian.com/world/2021/jun/28/britons-will-need-negative-covid-test-or-both-jabs-to-travel-to-baleari
    https://i.guim.co.uk/img/media/3521f88e93d8ddf5ec762dffd28a8225c8035012/0_532_7939_4763/master/7939.jpg?width=1200&height=630&quality=85&auto=format&fit=crop&overlay-ali

    Britons will need negative Covid test or both jabs to travel to Balearics
    Britons travelling to the Balearic islands will need to show either a negative PCR test or proof they have been fully vaccinated against the coronavirus, Spain’s prime minister, Pedro Sánchez, said on Monday.The rules – which come into effect on Friday – were announced two days before the Balearics are due to move on to the UK’s green list for quarantine-free travel, and amid growing concerns over what Sánchez called “the negative evolution” of the virus in the UK.Spain had planned initially to let British visitors enter the country without the need for a negative PCR test, but pressure has been mounting on the central government following rising case numbers in the UK and clusters of cases in Spain that were traced back to an end-of-year school trip to Mallorca.
    “We’ve been seeing a negative evolution of the accumulated incidence in the UK over recent weeks,” Sánchez told Cadena Ser radio. The number of cases per 100,000 people over the past week stands at 123 in the UK and 46 in Spain.“We’re going to apply the same requirements for British tourists in the Balearics that we apply to those from the rest of Europe,” the prime minister added.“They will need to be fully vaccinated or have a negative PCR test to travel to the Balearics. This will take effect in 72 hours so that tour operators and British tourists can adapt to this new rule.”
    Spain’s foreign minister, Arancha González Laya, later explained that the entry requirements would be published in the official state gazette on Tuesday, and come into force three days later. She also suggested the new rules would apply to the whole of Spain and not just the Balearic islands.
    The regional government of the Balearic islands – the only part of Spain to be included on the green list – had expressed concerns over rising case numbers in the UK and called for “strict and safer entry controls” for UK visitors.Although Spain is gearing up for the summer season and recently revoked its rules on wearing masks outdoors, the more contagious Delta variant and the 600 new cases traced back to the school trip have set alarm bells ringing.Spain has logged a total of 3,782,463 Covid cases and registered 80,779 deaths. More than half of the country’s 47 million people have received a single dose of the vaccine, while about a third – 15.9 million – have received both doses.On Sunday, the Portuguese government announced that British visitors would have to quarantine for two weeks on arrival if they were not fully vaccinated against Covid. The rule – which will remain in place until at least 11 July – stipulates that Britons arriving by land, air or sea must show evidence they are fully vaccinated or self-isolate for 14 days at “home or at a place indicated by health authorities”.
    The move came as case numbers in Portugal continued to surge, putting the number of new daily infections back to February levels, when the country of just over 10 million was still under a strict lockdown. Health authorities have blamed the Delta variant, which was first identified in India but is now spreading rapidly in Britain, for the recent rise in infections. More than 70% of Covid-19 cases in the Lisbon area are from the Delta variant.

    #Covid-19#migrant#migration#espagne#portugal#baleares#grandebretagne#sante#tourisme#variant#circulation#frontiere#vccination#quarantaine

  • Sperm whales in 19th century shared ship attack information | Whales | The Guardian

    http://www.theguardian.com/environment/2021/mar/17/sperm-whales-in-19th-century-shared-ship-attack-information

    A remarkable new study on how whales behaved when attacked by humans in the 19th century has implications for the way they react to changes wreaked by humans in the 21st century.

    The paper, published by the Royal Society on Wednesday, is authored by Hal Whitehead and Luke Rendell, pre-eminent scientists working with cetaceans, and Tim D Smith, a data scientist, and their research addresses an age-old question: if whales are so smart, why did they hang around to be killed? The answer? They didn’t.

    #baleine #biodivesité #chasse #pêche #adaptation

  • #Evelop / #Barceló_Group : deportation planes from Spain

    The Barceló Group is a leading Spanish travel and hotel company whose airline Evelop is an eager deportation profiteer. Evelop is currently the Spanish government’s main charter deportation partner, running all the country’s mass expulsion flights through a two-year contract, while carrying out deportations from several other European countries as well.

    This profile has been written in response to requests from anti-deportation campaigners. We look at how:

    - The Barceló Group’s airline Evelop has a €9.9m, 18-month deportation contract with the Spanish government. The contract is up for renewal and Barceló is bidding again.
    - Primary beneficiaries of the contract alternate every few years between Evelop and Globalia’s Air Europa.
    – Evelop also carried out deportations from the UK last year to Jamaica, Ghana and Nigeria.
    – The Barceló Group is run and owned by the Barceló family. It is currently co-chaired by the Barceló cousins, Simón Barceló Tous and Simón Pedro Barceló Vadell. Former senator Simón Pedro Barceló Vadell, of the conservative Partido Popular (PP) party, takes the more public-facing role.
    – The company is Spain’s second biggest hotel company, although the coronavirus pandemic appears to have significantly impacted this aspect of its work.

    What’s the business?

    The Barceló Group (‘#Barceló_Corporación_Empresarial, S.A.’) is made up of the #Barceló_Hotel_Group, Spain’s second largest hotel company, and a travel agency and tour operator division known as #Ávoris. Ávoris runs two airlines: the Portuguese brand #Orbest, which anti-deportation campaigners report have also carried out charter deportations, and the Spanish company, #Evelop, founded in 2013.

    The Barceló Group is based in Palma, #Mallorca. It was founded by the Mallorca-based Barceló family in 1931 as #Autocares_Barceló, which specialised in the transportation of people and goods, and has been managed by the family for three generations. The Barceló Group has a stock of over 250 hotels in 22 countries and claims to employ over 33,000 people globally, though we don’t know if this figure has been affected by the coronavirus pandemic, which has caused massive job losses in the tourism industry.

    The Hotel division has four brands: #Royal_Hideaway_Luxury_Hotels & Resorts; #Barceló_Hotels & Resorts; #Occidental_Hotels & Resorts; and #Allegro_Hotels. The company owns, manages and rents hotels worldwide, mostly in Spain, Mexico and the US. It works in the United States through its subsidiary, Crestline Hotels & Resorts, which manages third-party hotels, including for big brands like Marriott and Hilton.

    Ávoris, the travel division, runs twelve tour brands, all platforms promoting package holidays.

    Their airlines are small, primarily focused on taking people to sun and sand-filled holidays. In total the Barceló Group airlines have a fleet of just nine aircraft, with one on order, according to the Planespotters website. However, three of these have been acquired in the past two years and a fourth is due to be delivered. Half are leased from Irish airplane lessor Avolon. Evelop serves only a few routes, mainly between the Caribbean and the Iberian peninsula, as well as the UK.

    Major changes are afoot as Ávoris is due to merge with #Halcón_Viajes_and_Travelplan, both subsidiaries of fellow Mallorcan travel giant #Globalia. The combined entity will become the largest group of travel agencies in Spain, employing around 6,000 people. The Barceló Group is due to have the majority stake in the new business.

    Barceló has also recently announced the merger of Evelop with its other airline Orbest, leading to a new airline called Iberojet (the name of a travel agency already operated by Ávoris).

    The new airline is starting to sell scheduled flights in addition to charter operations. Evelop had already announced a reduction in its charter service, at a time when its scheduled airline competitors, such as #Air_Europa, have had to be bailed out to avoid pandemic-induced bankruptcy. Its first scheduled flights will be mainly to destinations in Central and South America, notably Cuba and the Domican Republic, though they are also offering flights to Tunisia, the Maldives and Mauritius.

    Deportation dealers

    Evelop currently holds the contract to carry out the Spanish government’s mass deportation flights, through an agreement made with the Spanish Interior Ministry in December 2019. Another company, Air Nostrum, which operates the Iberia Regional franchise, transports detainees within Spain, notably to Madrid, from where they are deported by Evelop. The total value of the contract for the two airlines is €9.9m, and lasts 18 months.

    This is the latest in a long series of such contracts. Over the years, the beneficiaries have alternated between the Evelop- #Air_Nostrum partnership, and another partnership comprising Globalia’s #Air_Europa, and #Swiftair (with the former taking the equivalent role to that of Evelop). So far, the Evelop partnership has been awarded the job twice, while its Air Europa rival has won the bidding three times.

    However, the current deal will end in spring 2021, and a new tender for a contract of the same value has been launched. The two bidders are: Evelop-Air Nostrum; and Air Europa in partnership with #Aeronova, another Globalia subsidiary. A third operator, #Canary_Fly, has been excluded from the bidding for failing to produce all the required documentation. So yet again, the contract will be awarded to companies either owned by the Barceló Group or Globalia.

    On 10 November 2020, Evelop carried out the first charter deportations from Spain since the restrictions on travel brought about by the cCOVID-19 pandemic. On board were 22 migrants, mostly Senegalese, who had travelled by boat to the Canary Islands. Evelop and the Spanish government dumped them in Mauritania, under an agreement with the country to accept any migrants arriving on the shores of the Islands. According to El País newspaper, the number of actual Mauritanians deported to that country is a significant minority of all deportees. Anti-deportation campaigners state that since the easing up of travel restrictions, Evelop has also deported people to Georgia, Albania, Colombia and the Dominican Republic.

    Evelop is not only eager to cash in on deportations in Spain. Here in the UK, Evelop carried out at least two charter deportations last year: one to Ghana and Nigeria from Stansted on 30 January 2020; and one to Jamaica from Doncaster airport on 11 February in the same year. These deportations took place during a period of mobile network outages across Harmondsworth and Colnbrook detention centres, which interfered with detainees’ ability to access legal advice to challenge their expulsion, or speak to loved ones.

    According to campaigners, the company reportedly operates most of Austria and Germany’s deportations to Nigeria and Ghana, including a recent joint flight on 19 January. It also has operated deportations from Germany to Pakistan and Bangladesh.

    Evelop is not the only company profiting from Spain’s deportation machine. The Spanish government also regularly deports people on commercial flights operated by airlines such as Air Maroc, Air Senegal, and Iberia, as well as mass deportations by ferry to Morocco and Algeria through the companies #Transmediterránea, #Baleària and #Algérie_Ferries. #Ferry deportations are currently on hold due to the pandemic, but Air Maroc reportedly still carry out regular deportations on commercial flights to Moroccan-occupied Western Sahara.

    Where’s the money?

    The financial outlook for the Barceló Group as a whole at the end of 2019 seemed strong, having made a net profit of €135 million.

    Before the pandemic, the company president said that he had planned to prioritise its hotels division over its tour operator segment, which includes its airlines. Fast forward a couple of years and its hotels are struggling to attract custom, while one of its airlines has secured a multimillion-euro deportation contract.

    Unsurprisingly, the coronavirus pandemic has had a huge impact on the Barceló Group’s operations. The company had to close nearly all of its hotels in Europe, the Middle East and Africa during the first wave of the pandemic, with revenue down 99%. In the Caribbean, the hotel group saw a 95% drop in revenue in May, April and June. They fared slightly better in the US, which saw far fewer COVID-19 restrictions, yet revenue there still declined 89%. By early October, between 20-60% of their hotels in Europe, the Middle East and the Caribbean had reopened across the regions, but with occupancy at only 20-60%.

    The company has been negotiating payments with hotels and aircraft lessors in light of reduced demand. It claims that it has not however had to cut jobs, since the Spanish government’s COVID-19 temporary redundancy plans enable some workers to be furloughed and prevent employers from firing them in that time.

    Despite these difficulties, the company may be saved, like other tourism multinationals, by a big bailout from the state. Barceló’s Ávoris division is set to share a €320 million bailout from the Spanish government as part of the merger with Globalia’s subsidiaries. Is not known if the Barceló Group’s hotel lines will benefit from state funds.

    Key people

    The eight members of the executive board are unsurprisingly, male, pale and frail; as are all ten members of the Ávoris management team.

    The company is co-chaired by cousins with confusingly similar names: #Simón_Barceló_Tous and #Simón_Pedro_Barceló_Vadell. We’ll call them #Barceló_Tous and #Pedro_Barceló from here. The family are from Felanitx, Mallorca.

    Barceló Tous is the much more low-key of the two, and there is little public information about him. Largely based in the Dominican Republic, he takes care of the Central & Latin American segment of the business.

    His cousin, Pedro Barceló, runs the European and North American division. Son of Group co-founder #Gabriel_Barceló_Oliver, Pedro Barceló is a law graduate who has been described as ‘reserved’ and ‘elusive’. He is the company’s executive president. Yet despite his apparent shyness, he was once the youngest senator in Spanish history, entering the upper house at age 23 as a representative for the conservative party with links to the Francoist past, #Partido_Popular. For a period he was also a member of the board of directors of Globalia, Aena and #First_Choice_Holidays.

    The CEO of Evelop is #Antonio_Mota_Sandoval, formerly the company’s technical and maintenance director. He’s very found of #drones and is CEO and founder of a company called #Aerosolutions. The latter describes itself as ‘Engineering, Consulting and Training Services for conventional and unmanned aviation.’ Mota appears to live in Alcalá de Henares, a town just outside Madrid. He is on Twitter and Facebook.

    The Barceló Foundation

    As is so often the case with large businesses engaging in unethical practises, the family set up a charitable arm, the #Barceló_Foundation. It manages a pot of €32 million, of which it spent €2m in 2019 on a broad range of charitable activities in Africa, South America and Mallorca. Headed by Antonio Monjo Tomás, it’s run from a prestigious building in Palma known as #Casa_del_Marqués_de_Reguer-Rullán, owned by the Barceló family. The foundation also runs the #Felanitx_Art & Culture Center, reportedly based at the Barceló’s family home. The foundation partners with many Catholic missions and sponsors the #Capella_Mallorquina, a local choir. The foundation is on Twitter and Facebook.

    The Barceló Group’s vulnerabilities

    Like other tourism businesses, the group is struggling with the industry-wide downturn due to COVID-19 travel measures. In this context, government contracts provide a rare reliable source of steady income — and the Barcelós will be loathe to give up deportation work. In Spain, perhaps even more than elsewhere, the tourism industry and its leading dynasties has very close ties with government and politicians. Airlines are getting heavy bailouts from the Spanish state, and their bosses will want to keep up good relations.

    But the deportation business could become less attractive for the group if campaigners keep up the pressure — particularly outside Spain, where reputational damage may outweigh the profits from occasional flights. Having carried out a charter deportation to Jamaica from the UK earlier in the year, the company became a target of a social media campaign in December 2020 ahead of the Jamaica 50 flight, after which they reportedly said that they were not involved. A lesser-known Spanish airline, Privilege Style, did the job instead.

    https://corporatewatch.org/evelop-barcelo-group-deportation-planes-from-spain
    #Espagne #business #compagnies_aériennes #complexe_militaro-industriel #renvois #expulsions #migrations #réfugiés #asile #tourisme #charter #Maurtianie #îles_Canaries #Canaries #Géorgie #Albanie #Colombie #République_dominicaine #Ghana #Nigeria #Allemagne #Standsted #UK #Angleterre #Pakistan #Bangladesh #Air_Maroc #Air_Senegal #Iberia #Maroc #Algérie #ferrys #Sahara_occidental #covid-19 #pandémie #coronavirus #hôtels #fondation #philanthrocapitalisme

    ping @isskein @karine4

  • Afrika in Basel - an urban safari

    A tour of the city Basel developed in 2007 and updated in 2018 after some criticism, notably around the term “safari”

    A presentation can be found here (pdf): https://africanhistory.ch/Dokumente/Pressemappe_2008_05_05.pdf

    africanhistory.ch - Stadtsafari - Afrika in Basel
    https://www.africanhistory.ch/citytour.htm

    Stadtsafari - Afrika in Basel

    Dieser Stadtrundgang wurde 2008 vom Zentrum für Afrikastudien Basel (ZASB) in Zusammenarbeit mit dem Verein Frauenstadtrundgang Basel in einer zweisemestrigen Lehrveranstaltung ausgearbeiteit und ist seither mehrfach überarbeitet worden.

    Ob Völkerschauen, Jazz oder Afroshops: Die Stadt Basel besitzt eine lange Tradition von vielfältigen und spannenden Beziehungen mit dem afrikanischen Kontinent. Diese jahrhundertealten Verflechtungen wirtschaftlicher, politischer, kultureller und wissenschaftlicher Art haben die Entwicklung Basels beeinflusst und Spuren hinterlassen, denen wir auf dem Rundgang folgen werden. Zeitgenössische Briefe, Fotografien oder Plakate illustrieren dabei vielfältige Aspekte eines „afrikanischen“ Basels.

    Die Stadtsafari wird von Studentinnen und Studenten der Universität Basel geführt und kann auf Wunsch in englischer Sprache gebucht werden.

    #Balade_décoloniale #Basel #Bâle #racisme #colonialisme