• Arrestation de responsables de la CSTB

    Nos camarades du Syndicat national des travailleurs des services de la santé humaine (SYNTRASESH), membre du Réseau syndical international de solidarité et de luttes, nous transmettent ce comuniqué de la Confédération syndicale des travailleurs du Bénin :

    A propos de l’arrestation arbitraire des responsables de la CSTB

    Je salue le rejet collectif qu’ont affiché tous les travailleurs contre cet acte barbare du commissaire DDPR André Dah-Lokonon

    Le 1er mai 2025, les travailleurs du Bénin sous la direction la CSTB ont célébré l’évènement dans la rue comme d’habitude avant de se retrouver à la bourse du travail pour le traditionnel meeting marquant la fin de la commémoration. C’est sur les lieux que la police sous les ordres du Directeur Départemental de la Police Républicaine (DDPR) du Littoral monsieur André DAH-LOKONON a fait irruption avec sa troupe dans la cour de la bourse pour interrompre la poursuite des manifestations et disperser les participants avec des propos menaçants et provocateurs. Face à la protestation des manifestants, le directeur a donné l’ordre à ces agents d’entrer dans le bâtiment et d’aller jusque dans les bureaux de la confédération syndicale pour arrêter le Secrétaire Général de force ce que ses camarades n’ont pas accepté. Alors les agents de police sont entrés de force dans les bureaux en violentant et en blessant des travailleurs pour finalement arrêter des responsables syndicaux y compris le Secrétaire Général Nagnini KASSA MAMPO et son Adjoint. Au total 8 personnes ont été arrêtées et déportées à la brigade criminelle d’AGBLANGANDAN à AKPAKPA.

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2024/08/11/lancement-du-processus-dorganisation-du-forum-social-mondial-2026-au-benin/#comment-66768

    #international #benin

  • #Biens_culturels en voie de #restitution

    Alors que sort en salle le #film_documentaire « #Dahomey », qui suit la restitution par la #France de vingt-six œuvres d’art au #Bénin, différentes équipes de recherche travaillent sur le retour des biens culturels africains à leurs communautés d’origine.

    Du fond de sa caisse en bois, dans laquelle les manutentionnaires aux gants blancs du musée du quai Branly-Jacques Chirac viennent de l’enfermer, la voix caverneuse de la statue anthropomorphe du roi Béhanzin, mi-homme mi-requin, s’interroge elle-même en langue fongbé, la langue du Bénin : « Reconnaîtrai-je quelque chose, me reconnaîtra-t-on ? » Aujourd’hui cette statue est un numéro, parmi les vingt-six œuvres que la France renvoie cette année-là (2021) par avion-cargo au pays qu’elle a colonisé de 1894 à 1958. La réalisatrice Mati Diop, née dans une famille franco-sénégalaise, est présente pour filmer cette première restitution officielle et accompagner les œuvres jusqu’au palais présidentiel de Cotonou, la capitale économique du pays, où des milliers de Béninois vont venir les découvrir, après cent trente ans d’absence.

    Le pillage a eu lieu en fait avant même la colonisation : de 1890 à 1892, des batailles font rage entre l’armée française et les troupes du roi Béhanzin, composées d’un tiers de combattantes, les « Agodjié », que les Français nomment « les Amazones ». Le 17 novembre 1892, sous les ordres du colonel Dodds, les Français entrent à Abomey, capitale de l’ancien royaume du Dahomey (actuel Bénin) où les palais royaux sont en feu : Béhanzin a déclenché l’incendie avant de prendre le maquis. Les militaires saisissent un grand nombre d’objets, dont trois grandes statues royales et quatre portes que Béhanzin et ses fidèles avaient enfouies dans le sol. Une petite partie sera donnée six mois plus tard, en 1893, au musée d’ethnographie du Trocadéro par le colonel Dodds, devenu général. Le reste sera écoulé sur le marché de l’art.
    Des appels à restitution depuis la fin du XIXe siècle

    La question de la restitution des œuvres aux pays africains, mais aussi aux autres anciennes colonies (Océanie notamment), n’est pas nouvelle. Les réclamations sont presque aussi anciennes que les spoliations elles-mêmes. L’une des premières demandes officielles émane sans doute de l’empereur Yohannes IV d’Éthiopie, lorsqu’il exige en 1880 la restitution de collections royales arrachées dans la forteresse de Maqdala en avril 1868. Ce joyau composé d’une coupole ornée des représentations des Apôtres et des quatre autres évangélistes, dérobé par un soldat britannique lors de l’attaque de la forteresse, trône toujours… au Victoria and Albert Museum, à Londres.

    Les appels à la restitution d’objets deviennent plus explicites au moment des indépendances, dans les années 1960. En 1970, l’Unesco adopte une convention qui établit notamment la légitimité du retour des biens culturels. En 1973, l’Assemblée générale des Nations unies adopte une résolution sur la restitution « prompte et gratuite » des œuvres d’art aux pays victimes d’expropriation, qui « autant qu’elle constitue une juste réparation du préjudice commis, est de nature à renforcer la coopération internationale ». Mais cette résolution est adoptée avec l’abstention des anciennes puissances coloniales… En 1978, le directeur général de l’Unesco lance un appel « pour le retour à ceux qui l’ont créé d’un patrimoine culturel irremplaçable » où il affirme avec force que « cette revendication est légitime ».

    « Mais, sur le terrain du droit, la colonisation a été qualifiée de “mission sacrée de civilisation” par le pacte de la Société des Nations en 1919 et aujourd’hui encore ne relève pas d’un fait internationalement illicite, en conséquence duquel pourrait être fixé un principe de réparation, rappelle le juriste Vincent Négri, à l’Institut des sciences sociales du politique1. La légalité internationale est ancrée sur une règle de non réactivité des traités internationaux, et aucune des conventions adoptées ne peut atteindre dans les rebours du temps les actes de dépossession des peuples pendant la période coloniale. »

    En France, c’est donc toujours le droit du patrimoine qui prévaut. En 2016, au gouvernement du Bénin qui réclamait la restitution, notamment du fait que « nos parents, nos enfants n’ont jamais vu ces biens culturels, ce qui constitue un handicap à une transmission transgénérationnelle harmonieuse de notre mémoire collective », le ministre des Affaires étrangères français adresse une fin de non-recevoir dans un pur langage administratif : « Les biens que vous évoquez sont inscrits parfois depuis plus d’un siècle au domaine public mobilier de l’État français, ils sont donc soumis aux principes d’inaliénabilité, d’imprescriptibilité et d’insaisissabilité. En conséquence leur restitution n’est pas possible ».

    Aux revendications argumentées sur l’histoire, l’identité, la reconstitution des patrimoines, la mémoire, est donc opposé un argument asymétrique fondé sur le droit des collections publiques, déplore Vincent Négri. Un argument qui jusqu’ici n’a été levé que dans trois cas : pour les biens spoliés aux familles juives pendant la Seconde Guerre mondiale, pour les restes humains quand ils peuvent être identifiés et pour les biens culturels ayant fait l’objet de trafics illicites.

    Dans ce contexte, le discours prononcé à Ouagadougou, capitale du Burkina Faso, par le président français Emmanuel Macron le 28 novembre 2017 fait date. En affirmant vouloir la « restitution temporaire ou définitive du patrimoine africain d’ici cinq ans », il introduit au sommet de l’État une parole dissonante. S’ensuit la commande d’un rapport aux universitaires Bénédicte Savoy, historienne de l’art française et Felwine Sarr, économiste sénégalais, qui dressent un état des lieux des spoliations et proposent un agenda de restitution, affirmant que plusieurs types de biens culturels africains peuvent nécessiter une restitution légitime : « Les butins de guerre et missions punitives ; les collectes des missions ethnologiques et “raids” scientifiques financés par des institutions publiques ; les objets issus de telles opérations, passés en mains privées et donnés à des musées par des héritiers d’officiers ou de fonctionnaires coloniaux ; enfin les objets issus de trafics illicites après les indépendances » .
    Vingt-six biens restitués : le premier petit pas de la France

    Les marchands d’art et certains conservateurs de musées tremblent, le débat est réanimé (et houleux) dans tous les pays européens, mais la France, après ce grand pas en avant, fait marche arrière. Elle ne s’engage pas dans une loi-cadre mais vote, en 2020, une « loi d’exception » pour restituer vingt-six biens culturels à la République du Bénin (choisis par la France) et un unique bien à la République du Sénégal (le sabre dit « d’El Hadj Omar Tall », du nom du chef de guerre toucouleur disparu en 1864). Vingt-six seulement, sur les milliers conservés en France, c’est peu ! D’autant que les Béninois n’ont pas eu leur mot à dire sur le choix des objets restitués, malgré leurs demandes répétées de voir notamment revenir le dieu Gou, exposé au pavillon des Sessions, au Louvre. « Pour passer de la “légitimité du retour” à un principe universel de “légalité des restitutions”, il faudra encore attendre », commente Vincent Négri… Mais les mentalités évoluent et de nombreux programmes de recherche et réseaux émergent pour identifier, cartographier ou documenter les biens culturels africains détenus dans les musées occidentaux. En France, Claire Bosc-Tiessé, directrice de recherches au CNRS, historienne de l’art africain et spécialiste de l’Éthiopie chrétienne entre le XIIIe et le XVIIIe siècle, avait devancé le mouvement et demandé dès 2017 à être détachée à l’Institut national d’histoire de l’art pour se lancer dans un inventaire des collections africaines conservées dans les musées français.

    Avec la participation du musée d’Angoulême, la cartographie « Le monde en musée. Collections des objets d’Afrique et d’Océanie dans les musées français » est désormais accessible en ligne2. Outre l’inventaire, elle rassemble aussi « des éléments pour des recherches futures sur la constitution des collections et les processus d’acquisition, en indiquant les archives afférentes (inventaires anciens, carnets de voyage des acquéreurs, etc.) et en répertoriant, quand c’est possible, donateurs et vendeurs, explique Claire Bosc-Tiessé. En 2021, nous avons recensé près de 230 musées en France qui possèdent des objets africains et 129 des objets océaniens. Par exemple, on trouve des biens culturels du Bénin au musée du quai Branly, mais il y en a également dans soixante autres musées français ! »

    Au total, Claire Bosc-Tiessé estime à environ 150 000 le nombre de biens culturels africains dans les musées de France (à comparer aux 121 millions d’objets qu’ils détiennent), dont 70 000 sont au musée du quai Branly. Il suffit de glisser sa souris sur la carte de France pour tomber sur des trésors conservés , dans des lieux tout à fait confidentiels.

    Ces biens ne sont parfois même plus exposés, comme ceux conservés dans ce petit musée du Jura, à Poligny, (4 000 habitants), depuis longtemps fermé au public : pagaies de Polynésie, petit sac en filet de Nouvelle-Calédonie, collier en dents de mammifère marin des îles Marquises, ornement d’oreille masculin en ivoire (de cachalot ?, s’interroge la notice), lampe à huile à six becs d’Algérie, sont bien référencés sur le site internet de ces salles devenues virtuelles. Et ici comme ailleurs, c’est un véritable inventaire à la Prévert qui s’égrène, d’objets dont on ne sait s’ils ont été achetés ou volés, mais qui se retrouvent éparpillés aux quatre coins de la France.

    « Reconstituer l’histoire de ces objets, c’est raconter à la fois la colonisation et celle de la constitution des musées en France à la fin du XIXe siècle, explique Claire Bosc-Tiessé. Le musée d’ethnographie du Trocadéro (aujourd’hui musée de l’Homme) a envoyé dans les musées de province beaucoup de pièces qu’il possédait en double. Par ailleurs, les particuliers étaient souvent heureux, notamment à la fin de leur vie, de faire don au musée de leur ville natale des objets qu’ils avaient achetés, volés ou reçus en cadeau dans le cadre de leur vie professionnelle, qu’ils aient été missionnaires, médecins, enseignants, fonctionnaires ou militaires dans les colonies.

    À Allex, village de 2 500 habitants dans la Drôme, ce sont ainsi les missionnaires de la congrégation du Saint-Esprit qui, au XIXe siècle, ont rapporté de leurs campagnes d’évangélisation du Gabon, du Congo-Brazzaville et du Congo-Kinshasa quantité d’objets : amulettes ou effigies gardiennes de reliquaire du peuple fang au Gabon, statuettes anthropomorphes du peuple bembé au Congo, couvercle à proverbes du peuple hoyo en Angola… Tous ces biens culturels témoins de la vie quotidienne, des traditions et des croyances des populations africaines viennent de trouver place dans un musée local flambant neuf, ouvert en 2018. « Alors que le principe de la restitution semble faire l’unanimité en Afrique, la question du retour concret des biens suscite parfois des réticences dans les pays concernés », explique Saskia Cousin, anthropologue, responsable des programmes de recherche pluridisciplinaires ReTours3 et Matrimoines/Rematriation4, constitué chacun d’une vingtaine de chercheurs, artistes et opérateurs culturels internationaux.
    De la « restitution » au « retour »

    « La première réticence, alimentée par les marchands et les conservateurs occidentaux, consiste à dire que l’Afrique ne dispose pas d’institutions capables de conserver ses collections et de lutter contre le trafic illicite ». L’ouverture et la construction de musées un peu partout sur le continent sont autant de réponses à ces critiques. Rien qu’au Bénin, quatre musées sont en construction ! « Le deuxième problème soulevé est celui des coûts de ce retour, poursuit Saskia Cousin. Effectivement, la construction de musées se fait au moyen d’emprunts, contractés notamment auprès de la France. C’est la raison pour laquelle les pays concernés souhaitent développer le tourisme notamment de leurs diasporas. Le troisième problème est celui du devenir des biens. En bref, doivent-ils revenir au temple ou au musée ? C’est une question de souveraineté qui concernent les pays du retour, et surtout, les choses sont un peu plus compliquées que le laissent entendre les polémiques françaises ».

    D’une part, le retour aux espaces sacrés ne signifie pas l’interdiction au public ; d’autre part, la vision française d’un musée devant être vidé de toute vitalité et de toute sacralité est loin d’être universelle. « Ainsi, souligne Saskia Cousin, si les vingt-six objets restitués au Bénin l’ont été sous le titre de “Trésors royaux du Bénin”, expression empruntée au marché de l’art, et exposés sous vitrines, selon des critères bien occidentaux, de nombreux Béninois et notamment les princesses d’Abomey sont venus les honorer aux moyens de gestes et de chants ».

    Dans le film Dahomey, on voit l’artiste Didier Donatien Alihonou – sur l’affiche du film – converser avec le roi ancêtre Gbéhanzin. Pour lui, comme pour beaucoup, ces statues ne sont pas seulement des biens matériels, elles incarnent un héritage revenu, une force de retour, avec lesquelles il est enfin possible de se reconnecter. « Il faudrait cesser de penser cette question des retours seulement comme un arbitrage entre des pays qui formulent une demande de restitution et des États qui y répondent favorablement ou non, estime Claire Bosc-Tiessé. Il est d’ailleurs symptomatique que ce sujet au niveau gouvernemental soit confié au ministère de la Culture et à celui des Affaires étrangères, tandis que la recherche et l’enseignement sont laissés en dehors d’un débat rarement appréhendé sous l’angle scientifique. Il serait pourtant souhaitable de solliciter les chercheurs, afin de faire le récit de la façon dont ces œuvres sont arrivées sur le territoire, de la violence des captures peu prise en compte jusqu’ici, et donc écrire cette histoire occultée de la colonisation, et de le faire dans toute sa complexité. »

    Il serait temps aussi de déplacer la question de la « restitution » à celle du « retour », en prenant en compte le point de vue des populations et des États d’origine, complète Saskia Cousin. « Dans le cadre des programmes ReTours et Matrimoines/Rematriations, nous travaillons donc avec des chercheurs du Bénin, du Cameroun, du Mali, du Togo, du Sénégal et leurs diasporas, selon les méthodes inspirées de l’anthropologie collaborative. Par exemple dans le cas du Bénin, les mémoires sont essentiellement transmises par les “héritières”, des femmes qui héritent des savoirs, explique l’anthropologue. Nous les rencontrons et nous leurs présentons des photos ou des dessins de statues ou d’amulettes dont elles connaissent les noms, les usages et les panégyriques (discours à la louange de certaines personnes) associés. Dans les mondes féminins non francophones, cette mémoire est restée extrêmement vivante ».

    Dans le cadre du programme ReTours, une charte5 a été élaborée qui vise à considérer les musées et les espaces de conservation traditionnels comme complémentaires, légitimes et non exclusifs. L’enjeu est à la fois de faire reconnaître l’expertise des héritières et de faciliter l’accès des collègues du Sud aux ressources nécessaires à leurs enquêtes, y compris dans les pays du Nord : biens exposés, réserves, inventaires, dossiers d’œuvres, sources orales, etc. « Les musées belges, néerlandais et allemands sont très ouverts à l’accueil et à l’intégration des diasporas, des chercheurs et des héritiers concernés, c’est beaucoup plus compliqué en France où les musées veulent contrôler les récits relatifs à leurs collections », remarque Saskia Cousin.
    Un débat européen

    Outre la France, la question de la restitution anime tous les pays européens. Si en Angleterre le British Museum est le plus réticent, les musées universitaires de Cambridge, Oxford et Manchester ont rendu ou s’apprêtent à rendre des œuvres. En Belgique, un inventaire complet des objets d’art originaires du Congo, détenus par le musée de l’Afrique de Tervuren, a été réalisé. Et les Allemands ont largement entamé ce mouvement. Felicity Bodenstein, chercheuse en histoire de l’art au Centre André Chastel6, est à l’initiative du projet numérique « Digital Benin7 », qui documente les œuvres pillées dans l’ancien royaume du Bénin (actuel Nigeria, à ne pas confondre avec l’actuel Bénin, ancien Dahomey).

    À l’origine, ces œuvres ont été saisies par l’armée britannique lors d’une expédition punitive menée par 1 800 hommes en février 1897. À l’époque, les soldats prennent la capitale, Edo (aujourd’hui Benin City), au prix de lourdes pertes et mettent la main, de façon organisée ou individuelle, sur le trésor de l’Oba (le souverain).

    C’est ainsi que sont dispersés et en partie perdus plus de 5 000 « Bronzes du Bénin », dont des plaques en laiton fabriquées entre le milieu du XVIe et le milieu du XVIIe siècle. Représentant des individus, des symboles, des scènes de la cour, elles se retrouvent sur le marché de l’art puis en grande partie dispersées dans 136 musées de vingt pays, principalement en Angleterre et en Allemagne.

    À l’époque, contrairement à la France qui n’y consacrait que peu d’argent, les Allemands et les Anglais avaient une véritable politique d’achat de ce type d’objets pour leurs musées, explique Felicity Bodenstein. De plus, à la fin du XIXe siècle, chaque ville un peu importante en Allemagne créait son propre musée d’ethnographie, pour se montrer cosmopolite et ouverte sur le monde, notamment dans l’espoir de se voir désigner comme capitale de ce pays8. C’est ainsi que l’Allemagne s’est retrouvée avec dix fois plus d’objets africains que la France, qui fut pourtant présente bien plus longtemps sur ce continent avec ses colonies ». Le but du site web Digital Benin, réalisé par une équipe d’une douzaine de personnes, financé en partenariat avec le musée des Cultures et des Arts du monde de Hambourg et la fondation Siemens, est de relier les données de plus de 5 000 objets dont il fait l’inventaire et de les resituer dans une culture locale, de façon vivante, en mêlant archives visuelles et sonores, fixes et animées. Une partie du site, notamment la classification des objets, est en langue Edo, la langue vernaculaire du royaume dans lequel ils ont été élaborés puis pillés.

    Au-delà de ce site exemplaire, qu’en est-il de la politique de restitution des œuvres en Allemagne ? « La façon de procéder des Allemands est très différente de celle des français », explique Felicity Bodenstein, qui a commencé sa carrière de chercheuse dans ce pays, aux côtés de Bénédicte Savoy, à l’université technique de Berlin. « L’importance des collections qu’ils possèdent, mais aussi les questions très sensibles de mémoire liées à la Seconde Guerre mondiale font que le sujet des provenances est bien plus politique et inflammable en Allemagne qu’ailleurs en Europe ». En 2021, un accord national de restitution a donc été trouvé avec le Nigeria, à chaque musée ensuite d’élaborer son propre accord suivant les principes de l’État fédéral. Plusieurs centaines d’œuvres ont déjà été physiquement renvoyées par les musées au Nigeria.

    « Mais toutes les communautés d’origine, c’est du moins le cas pour le Bénin, ne souhaitent pas forcément récupérer toutes leurs œuvres, souligne l’anthropologue. Ils veulent surtout en retrouver la propriété et être associés au discours culturel et politique qui accompagne leur patrimoine. » Ainsi, lors des discussions pour l’ouverture au centre de la ville de Berlin du Humboldt Forum, immense musée qui prévoyait d’exposer une partie importante de cette collection de bronzes du Bénin, un débat très vif a permis de poser les bases d’une nouvelle façon de faire. L’espace d’exposition de ces objets est aujourd’hui cogéré avec les chercheurs et muséographes de Bénin City. Toutes les œuvres de Bénin City qui ont été identifiées ont d’abord été officiellement rendues au Nigeria qui les prête désormais à l’Allemagne, un écusson témoignant de ce processus étant apposé sur les vitrines d’exposition.

    En Allemagne toujours, une grande enquête collective, menée conjointement par l’université de Dschang et l’université technique de Berlin entre 2020 et 2023, intitulée « Provenances inversées9 », fait le point sur l’état du patrimoine camerounais pillé pendant la période coloniale : 40 000 objets qui font de l’Allemagne le premier pays détenteur d’œuvres camerounaises au monde ! « Il existe dans l’Allemagne contemporaine un “Cameroun fantôme” – pour reprendre le titre du célèbre ouvrage anticolonial de Michel Leiris, L’Afrique fantôme (1934) –, expliquent les auteurs de cette enquête, parmi lesquels Bénédicte Savoy. Malgré leur présence invisible (en Allemagne) et leur absence oubliée (au Cameroun), ces collections, qui sont aussi, du point de vue qualitatif, les plus anciennes et les plus variées au monde, continuent d’agir sur les sociétés qui les gardent ou les ont perdues ». L’objectif de l’enquête fut donc d’analyser et de publier les sources inédites permettant de confirmer cette présence massive. Et parallèlement d’aller à la rencontre, au Cameroun, des communautés privées de pièces matérielles importantes de leurs cultures respectives et de cerner, autant que faire se peut, les effets produits par cette absence patrimoniale prolongée.

    Le film Dahomey se termine par un débat organisé par la réalisatrice entre étudiants béninois, discutant de cette première rétrocession française. Premier pas ou insulte à leur peuple devant le peu d’objets revenus ? "Il était nécessaire de créer un espace qui permette à cette jeunesse de s’emparer de cette restitution comme de sa propre histoire, de se la réapproprier explique Mati Diop. Comment vivre le retour de ces ancêtres dans un pays qui a dû se construire et composer avec leur absence ? Comment mesurer la perte de ce dont on n’a pas conscience d’avoir perdu ?
    Dans l’attente d’une loi en France sans cesse reportée, les protagonistes de Dahomey soulignent l’urgence d’apporter une réponse à cette demande de restitution portée par tout un continent.

    https://lejournal.cnrs.fr/articles/biens-culturels-en-voie-de-restitution

    #oeuvres_d'art #art #décolonial #film #documentaire #Afrique #pillage #musées #colonisation #droit_du_patrimoine #patrimoine #identité #mémoire #visualisation #cartographie #retour

    ping @cede @reka

    • Le monde en musée. Cartographie des collections d’objets d’Afrique et d’Océanie en France

      Cette cartographie propose de faire mieux connaître les collections d’objets d’Afrique et d’Océanie en France afin de faciliter leur étude. Elle signale les fonds ouverts au public qu’ils soient publics ou privés, elle décrit rapidement l’histoire de la collection et donne quelques éléments sur son contenu. Elle indique l’état des connaissances et donne les informations pour aller plus loin.

      https://monde-en-musee.inha.fr

    • #ReTours (programme de recherche)

      Résumé du programme de recherche collaboratif financé par l’Agence Nationale de la Recherche / 15 chercheurs, 7 pays. (in english below) – présentation du projet ici

      Alors que la question de la restitution des collections africaines fait polémique en France et en Europe, le programme comparatif, diachronique et multiscalaire ReTours vise à déplacer l’enquête 1) de l’Occident aux pays africains concernés, 2) des questions de restitution aux problématiques du retour, 3) de la vision muséo-centrée aux rôles des diasporas et du tourisme, 4) des instances et autorités officielles du patrimoine aux lieux, récits et transmissions considérés comme marginaux, secondaires ou officieux.

      ReTours est un programme novateur tant dans ses objectifs de recherche critiques que par ses méthodes d’enquêtes et ses collaborations culturelles. Constitué d’un consortium international et pluridisciplinaire de 15 chercheurs, ReTours travaillera à partir du Bénin, du Cameroun, du Mali et du Sénégal et sur leurs diasporas.

      L’objectif du programme est de saisir les enjeux politiques, les rôles économiques, les usages sociaux du retour. Il s’organise à partir de trois axes qui sont autant de manières de désigner les biens culturels : 1) Géopolitique du patrimoine, autour des mobilisations pour ou contre la restitution des “oeuvres”, 2) Économies du retour et imaginaires du tourisme, à propos des dispositifs d’accueil notamment touristiques des “pièces muséales” ; 3) Appropriations et resocialisations autour des mémoires sociales, de l’agency des “choses” revenues, des transformations des significations et des créations contemporaines.

      https://retours.hypotheses.org

  • Digital Benin
    https://digitalbenin.org

    Administré par le MARKK (Museum am Rotherdaum. Kulturen und Künste der Welt) à Hambourg, le projet associe des historiens, des historiens de l’art, et des spécialistes des humanités numériques, pour reconstituer virtuellement le trésor royal du Bénin, pillé par les Britanniques lors de leur “expédition punitive” de 1897, soit plusieurs milliers de pièces actuellement dispersés dans plus de 130 institutions dans une vingtaine de pays, quasi exclusivement entre l’Europe et l’Amérique du Nord.
    Le site Internet propose également du matériel pédagogique, un répertoire de vocabulaire des désignations des types d’objets dans leur langue d’origine (typologie qui diffère parfois de celle des muséographies occidentales), et une collection d’enregistrements audio et vidéo d’histoire orale, dans une volonté de reconnecter cet ensemble numérique inédit avec la culture historique et vivante de Benin City.

    #musée_virtuel #webdoc #Bénin #colonisation #histoire_orale

  • Transatlantic slavery continued for years after 1867, historian finds

    Exclusive: Evidence found by Hannah Durkin includes ships landing in Cuba in 1872, and people held in Benin in 1873

    Historians have generally assumed that the transatlantic slave trade ended in #1867, but it actually continued into the following decade, according to new research.

    Dr Hannah Durkin, an historian and former Newcastle University lecturer, has unearthed evidence that two slave ships landed in #Cuba in 1872. One vessel, flying the Portuguese flag, had 200 captives aged from 10 to 40, and the second is believed to have been a US ship with 630 prisoners packed into its hold.

    Durkin said she found references in US newspapers from that year to the landings of these ships. “It shows how recently the slave trade ended. The thefts of people’s lives have been written out of history and haven’t been recorded.”

    Other newly discovered evidence includes an 1872 Hansard parliamentary record of a British politician challenging “assurances of the Spanish government that there had been no importation of slaves into Cuba of late years”.

    Durkin said that, while Spain officially ended its slave trade in 1867, she had come across an account by the explorer Sir Henry Morton Stanley, who had travelled to Benin and visited the slave port of Ouidah in 1873. He wrote of seeing 300 people locked in a barracoon, a slave pen, and noted that two slave ships had recently sailed from that port.

    Ouidah was the second-most important slave port in the whole of Africa, behind only Luanda, in Angola, Durkin said. “The region bore the European nickname ‘Slave coast’ for the vast numbers of people that were forcibly displaced from there between the mid-17th and mid-19th centuries. Almost 2 million people, around one in six of all enslaved people sent to the Americas, are estimated to have been transported from the Bight of Benin.”

    Although Stanley’s account had appeared in the New York Herald at the time, Durkin said it was another overlooked key piece of evidence that she unearthed. There had been rumours of later trade but this evidence supported findings by Cuban historians that trafficking continued into the 1870s.

    Recently digitised newspapers of the 19th century had been particularly revealing, she said: “Historians haven’t easily been able to consult those sources before, which is one reason why I was able to find so much.”

    The research will feature in her forthcoming book, Survivors: The Lost Stories of the Last Captives of the Atlantic Slave Trade. Drawing on previously unseen archival material, it tells the story of the #Clotilda, the last US ship of the Atlantic slave trade.

    She has identified most of the Clotilda’s 110 captives for the first time and tracked down their descendants. One of them had a previously unpublished 1984 interview with the grandson of Amey Greenwood Phillips that her family had kept. She had been a teenager when she was enslaved and put to work on an Alabama plantation.

    Durkin said: “Amey’s enslaver was a man named Greenwood. According to her grandson Percy Phillip Marino, Amey’s enslaver was a ‘good man’, but he hired out Amey to unidentified enslavers in another state who beat her. He retrieved Amey when he learned of the abuse, but the scars on her legs never healed.”

    Others told Durkin of the sexual violence to which their ancestors had been subjected. She found an account of a woman who had been enslaved at the age of 13. The horrors she endured included being made to sleep with African-American and Native American men so that she would have children – who could also be enslaved.

    Durkin said: “There’s a lot of evidence of a system in which the enslavers wanted to produce small enslaved children because that would make them richer.

    “Whether it’s sugar plantations of Cuba or the cotton plantations of the US south, wherever slavery took place, it was a barbaric system that completely dehumanised people.”

    Durkin’s research found that almost all the Clotilda survivors were Yoruba speakers from the same town in present-day south-west Nigeria, challenging previous conclusions that they were from a variety of locations in Benin and Nigeria.

    https://www.theguardian.com/world/2024/jan/04/transatlantic-slavery-continued-for-years-after-1867-historian-finds
    #esclavage #esclavage_transatlantique #histoire #Bénin

    ping @reka

    • Survivors: The Lost Stories of the Last Captives of the Atlantic Slave Trade

      This is an immersive and revelatory history of the survivors of the Clotilda, the last ship of the Atlantic slave trade, whose lives diverged and intersected in profound ways.

      The Clotilda docked in Mobile Bay, Alabama, in July 1860 – more than half a century after the passage of a federal law banning the importation of captive Africans, and nine months before the beginning of the Civil War. The last of its survivors lived well into the twentieth century. They were the last witnesses to the final act of a terrible and significant period in world history.

      In this epic work, Dr. Hannah Durkin tells the stories of the Clotilda’s 110 captives, drawing on her intensive archival, historical, and sociological research. Survivors follows their lives from their kidnappings in what is modern-day Nigeria through a terrifying 45-day journey across the Middle Passage; from the subsequent sale of the ship’s 103 surviving children and young people into slavery across Alabama to the dawn of the Civil Rights movement in Selma; from the foundation of an all-Black African Town (later Africatown) in Northern Mobile – an inspiration for writers of the Harlem Renaissance, including Zora Neale Hurston – to the foundation of the quilting community of Gee’s Bend – a Black artistic circle whose cultural influence remains enormous.

      An astonishing, deeply compelling tapestry of history, biography and social commentary, Survivors is a tour de force that deepens our knowledge and understanding of the Atlantic slave trade and its far-reaching influence on life today.

      https://harpercollins.co.uk/products/survivors-the-lost-stories-of-the-last-captives-of-the-atlantic-sla

      #livre

  • Rwanda announces visa-free travel for all Africans

    Rwanda announced Thursday that it will allow Africans to travel visa-free to the country, becoming the latest nation on the continent to announce such a measure aimed at boosting free movement of people and trade to rival Europe’s Schengen zone.

    President Paul Kagame made the announcement in the Rwandan capital, Kigali, where he pitched the potential of Africa as “a unified tourism destination” for a continent that still relies on 60% of its tourists from outside Africa, according to data from the United Nations Economic Commission for Africa.

    “Any African, can get on a plane to Rwanda whenever they wish and they will not pay a thing to enter our country” said Kagame during the 23rd Global Summit of the World Travel and Tourism Council.

    “We should not lose sight of our own continental market," he said. “Africans are the future of global tourism as our middle class continues to grow at a fast pace in the decades to come.”

    Once implemented, Rwanda will become the fourth African country to remove travel restrictions for Africans. Other countries that have waived visas to African nationals are Gambia, Benin and #Seychelles.

    Kenya’s President William Ruto announced Monday plans to allow all Africans to travel to the East African nation #visa-free by December 31.

    “Visa restrictions amongst ourselves is working against us. When people cannot travel, business people cannot travel, entrepreneurs cannot travel we all become net losers” said Ruto at an international summit in Congo Brazzaville.

    The African Union in 2016 launched an African passport with much fanfare, saying it would rival the European Union model in “unleashing the potential of the continent.” However, only diplomats and AU officials have been issued the travel document so far.

    The African Passport and free movement of people is "aimed at removing restrictions on Africans ability to travel, work and live within their own continent,” The AU says on its website.

    AU also launched the African Continental Free Trade Area, a continent-wide free trade area estimated to be worth $3.4 trillion, which aims to create a single unified market for the continent’s 1.3 billion people and to boost economic development.

    https://www.africanews.com/2023/11/03/rwanda-announces-visa-free-travel-for-all-africans

    #Afrique #Afrique_sub-saharienne #libre_circulation #Rwanda #migrations #liberté_de_circulation #Afrique #Gambie #Bénin

  • Les Bas-Reliefs des Bâtiments royaux d’Abomey
    https://www.fondation-zinsou.org/post/les-bas-reliefs-des-b%C3%A2timents-royaux-d-abomey

    Une des plus belles productions artistiques des peuples de la Côté occidentale d’Afrique est sans nul doute les bas – reliefs polychromes ornant les bâtiments de l’ancienne résidence royale du Dahomey à Abomey.

    Véritables monuments historiques, ces bas – reliefs rappellent les faits marquants de l’évolution des Fons ou plutôt Fon-nou (-nou, gens) qui, confinés au début sur le plateau d’Abomey, avaient étendu progressivement, à compter du règne d’Agadja, leur domination sur la majeure partie des territoires qui constituent la région méridionale de notre colonie du Dahomey.

    Sans entreprendre la réédition des traditions connues sur le formation et l’existence de l’ancienne royaume du Dahomey, il est utile, pour la meilleure compréhension de l’interprétation des bas – reliefs, de les résumer." Découvrez la suite en cliquant sur le lien du PDF

    #abomey #bénin

  • Plus de 90 Maliens rentrent chez eux en toute sécurité à bord d’un vol en provenance du Tchad | Organisation internationale pour les migrations
    https://www.iom.int/fr/news/plus-de-90-maliens-rentrent-chez-eux-en-toute-securite-bord-dun-vol-en-provenan
    https://www.iom.int/sites/default/files/styles/highlights/public/press_release/media/sekou_coulibaly_0.jpg?itok=cIXLa-SH

    Plus de 90 Maliens rentrent chez eux en toute sécurité à bord d’un vol en provenance du Tchad. N’Djamena - L’Organisation internationale pour les migrations (OIM) a aidé 95 Maliens, dont 72 femmes et enfants, à rentrer chez eux depuis le Tchad, en coordination avec les gouvernements du Tchad et du Mali. Les migrants ont embarqué le 1er juin à bord d’un vol spécialement affrété dans le cadre du programme d’aide au retour volontaire de l’OIM. Parmi les personnes qui ont bénéficié de l’aide au retour volontaire se trouvaient des personnes qui ont quitté le Mali dans l’espoir de rejoindre l’Europe mais qui se sont retrouvées bloquées au Tchad, ainsi que d’autres qui ont été plongées dans la précarité socioéconomique en raison de la COVID-19.Le Tchad est une importante plaque tournante de la migration africaine qui attire des centaines de milliers de personnes de tout le continent. Plus particulièrement dans le nord, des milliers de migrants se déplacent pour travailler dans les mines d’or artisanales ou traversent les frontières soit vers la Libye dans l’espoir de rejoindre l’Europe, soit depuis la Libye pour échapper à des expériences traumatisantes.
    Un récent rapport de l’OIM montre qu’entre août 2019 et septembre 2020, plus de 9 700 migrants se rendant en Libye depuis le Tchad ont été observés aux points de contrôle des flux dans le nord. Au cours de la même période, quelque 11 700 autres ont été observés se rendant vers le Tchad depuis la Libye.« Ces périples migratoires peuvent être très risqués car les itinéraires ne sont pas toujours sûrs et les migrants sont vulnérables aux mauvais traitements, notamment à l’exploitation du travail et à l’exploitation sexuelle », explique Jean-Claude Bashirahishize, responsable du programme de protection et d’aide aux migrants de l’OIM au Tchad.
    Confronté à un revenu de plus en plus faible et à des perspectives limitées, Sekou a décidé de vendre son équipement et de quitter le Mali dans l’espoir de rejoindre l’Europe.« J’ai des amis qui avaient fait le voyage et qui m’ont dit comment procéder. Je suis parti du Mali pour rejoindre le Niger, puis l’Algérie et enfin la Libye », raconte-t-il. « En Libye, j’ai payé 300 euros à un « coxeur » [passeur] qui m’a fait monter sur un bateau pneumatique. Mais le bateau s’est crevé en mer et les garde-côtes nous ont ramenés. Je me suis enfui à Benghazi où j’ai travaillé pendant quelques mois pour gagner un peu d’argent. Ensuite, je me suis rendu à Kufra, puis à Faya [nord du Tchad] et enfin à N’Djamena par la route. Quand je suis arrivé à N’Djamena, je n’avais plus rien ». Sekou a été orienté vers l’OIM par l’Ambassade du Mali au Tchad. L’OIM travaille en étroite collaboration avec le gouvernement tchadien depuis 2019 et les missions diplomatiques au Tchad pour élaborer un mécanisme d’orientation par lequel les migrants vulnérables peuvent être rapidement orientés vers des mécanismes de protection appropriés.
    « Les activités de protection et d’aide aux migrants de l’OIM, y compris l’aide au retour volontaire, garantissent que les migrants bloqués et vulnérables ont accès à des moyens sûrs et dignes pour rentrer chez eux s’ils le souhaitent, et pour retrouver leur famille », poursuit M. Bashirahishize. Le vol charter a été rendu possible grâce au Programme régional de développement et de protection en Afrique du Nord (RDPP-NA), un programme phare mis en œuvre en Afrique du Nord pour renforcer la protection des migrants vulnérables, et fournir une aide immédiate et directe telle que le retour volontaire et la réintégration.
    Le programme a aidé plus de 300 migrants bloqués au Tchad à rentrer chez eux en toute sécurité dans plus de 9 pays, dont le Bénin, le Burkina Faso, le Cameroun, la République démocratique du Congo, le Mali, le Niger, le Nigeria, le Sénégal et la Sierra Leone, depuis son lancement en 2019.
    À leur retour, les migrants éligibles peuvent bénéficier d’une aide à la réintégration qui peut comprendre un soutien psychosocial, des formations qualifiantes, une orientation ou une aide en nature pour monter des projets socioéconomiques individuels, collectifs ou communautaires.

    #covid-19#migrant#migration#tchad#benin#RDC#mali#niger#nigeria#senegal#sierraleone#OIM#retour#reintegration#protection#sante#psychosocial

  • En #Afrique, le retour des présidents à vie, par Tierno Monénembo (Le Monde diplomatique, décembre 2015)
    http://www.monde-diplomatique.fr/2015/12/MONENEMBO/54360

    Le Bénin carbure à la contrebande, par Sabine Cessou (Le Monde diplomatique, janvier 2016)
    http://www.monde-diplomatique.fr/2016/01/CESSOU/54506
    #Bénin #Togo #Nigéria #Pétrole #Energies
    #Afrique #Relations_Internationales

    Croissance sans réconciliation en Côte d’Ivoire, par Vladimir Cagnolari (Le Monde diplomatique, octobre 2015)
    http://www.monde-diplomatique.fr/2015/10/CAGNOLARI/53965

    Le Tchad, puissance de circonstance, par Delphine Lecoutre (Le Monde diplomatique, juin 2016)
    http://www.monde-diplomatique.fr/2016/06/LECOUTRE/55774

    Au Burundi, les racines de la colère, par Pierre Benetti (Le Monde diplomatique, juin 2015)
    http://www.monde-diplomatique.fr/2015/06/BENETTI/53067

    L’Afrique du Sud lassée de ses libérateurs, par Sabine Cessou (Le Monde diplomatique, juin 2017)
    http://www.monde-diplomatique.fr/2017/06/CESSOU/57568

    Métamorphoses de la dette africaine, par Sanou Mbaye (Le Monde diplomatique, mai 2015)
    https://www.monde-diplomatique.fr/2015/05/MBAYE/52950
    #Dette #Dette_publique

    L’Afrique francophone piégée par sa monnaie unique, par Sanou Mbaye (Le Monde diplomatique, novembre 2014)
    http://www.monde-diplomatique.fr/2014/11/MBAYE/50931

    #DataGueule S5E7 - Le Franc CFA : une monnaie de plomb IRL
    http://irl.nouvelles-ecritures.francetv.fr/datagueule-S5E7-1.html

    Une croissance économique inégale en Afrique de l’Ouest, par Cécile Marin (Le Monde diplomatique, novembre 2014)
    http://www.monde-diplomatique.fr/cartes/afrique-francophone


    #Monnaie

    Choc pétrolier : les finances des producteurs africains dans le rouge. Par Martin Mateso
    http://geopolis.francetvinfo.fr/choc-petrolier-les-finances-des-producteurs-africains-dans-le-

    L’Angola au secours du Portugal, par Augusta Conchiglia (Le Monde diplomatique, mai 2012)
    http://www.monde-diplomatique.fr/2012/05/CONCHIGLIA/47660
    #Cemac #Tchad #Angola #Portugal

    Cocktail meurtrier en Afrique centrale, par Gérard Prunier (Le Monde diplomatique, février 2016)
    https://www.monde-diplomatique.fr/2016/02/PRUNIER/54746

    La Corne de l’Afrique dans l’orbite de la guerre au Yémen, par Gérard Prunier (Le Monde diplomatique, septembre 2016)
    http://www.monde-diplomatique.fr/2016/09/PRUNIER/56229
    http://www.monde-diplomatique.fr/2016/09/PRUNIER/56230

    Transition à haut risque en République démocratique du Congo, par Sabine Cessou (Le Monde diplomatique, décembre 2016)
    http://www.monde-diplomatique.fr/2016/12/CESSOU/56889

    "pour de nombreux observateurs congolais, la « communauté internationale » pratique une diplomatie à géométrie variable. « Du point de vue de Joseph Kabila, ces pressions relèvent d’une profonde injustice, dans la mesure où la plupart de ses voisins s’éternisent au pouvoir dans une relative impunité », relève une source diplomatique africaine (5).

    Le secrétaire d’État américain John Kerry a maintes fois mis en garde Kinshasa. Pour Washington, il s’agit de préserver des intérêts stratégiques et de ne pas se couper des jeunes Africains, à la fois nombreux (327 millions de 15-24 ans, 32 % de la population totale) et impatients. En août 2014, en marge du premier sommet États-Unis - Afrique à Washington, le chef de la diplomatie américaine a reçu M. Kabila et trois autres présidents en tête-à-tête pour évoquer la nécessité de respecter la limitation du nombre de mandats. Trois mois plus tard, le Burkinabé Blaise Compaoré était chassé du pouvoir par la rue après vingt-sept ans de présidence. En revanche, le Burundais Pierre Nkurunziza s’est fait réélire en juillet 2015 pour un troisième mandat, sans même changer la Constitution, en recourant à une répression massive. De son côté, M. Denis Sassou-Nguesso, au Congo-Brazzaville, a organisé en octobre 2015 un référendum constitutionnel, suivi en mars dernier de sa réélection, avec un score officiel de 60 % des voix. Contesté par l’opposition, le scrutin a été suivi d’une vague de répression."

    Omniprésence des intérêts étrangers en RDC, par Sabine Cessou (Le Monde diplomatique, décembre 2016)
    http://www.monde-diplomatique.fr/2016/12/CESSOU/56890

    « Depuis 2003, plusieurs rapports du groupe d’experts des Nations unies sur les causes économiques du conflit dans l’est de la RDC (2) ont mis en lumière le lien entre les milices armées et l’exploitation, pour le compte de sociétés étrangères, de minerais stratégiques indispensables à la fabrication de certains appareils électroniques comme les téléphones portables. »

    Trafics d’influence en Afrique, par Anne-Cécile Robert (Le Monde diplomatique, janvier 2017)
    http://www.monde-diplomatique.fr/2017/01/ROBERT/56968
    #Asie #Golfe #Mondialisation #Organisations_internationales #Multinationales

    "Le changement majeur pour l’Afrique contemporaine réside dans une diversification inédite de ses partenaires"

    "Multinationales et puissances étrangères, traditionnellement attirées par les matières premières, sont désormais séduites par la multiplication d’alléchants programmes d’investissement"

    "Grâce aux cours élevé des minerais et des produits de base au début du millénaire, l’Afrique a en effet bénéficié d’une manne suffisante pour entamer son désendettement et lancer de spectaculaires projets financés sur les marchés mondiaux"

    " les pays arabes souhaitent diversifier leurs économies, trop dépendantes du pétrole et du gaz [...]. Dans les années 2000, les États du Golfe, notamment l’Arabie saoudite, ont pris part au mouvement d’accaparement des terres dans le but d’assurer leur sécurité alimentaire ou de s’inscrire dans la production d’agrocarburants "

    "si cette nouvelle géoéconomie confère des marges de manœuvre aux capitales africaines, leur fournissant des partenaires et des financements, elle demeure le fruit d’une insertion passive dans le concert mondial."

    "Pékin se voit désormais contraint de déroger à sa règle de non-ingérence dans les affaires intérieures des pays hôtes. Cette réserve, qui contrastait avec le paternalisme des anciens colonisateurs, était plutôt bien perçue. Mais, comme toutes les puissances, la Chine doit protéger ses intérêts et ses expatriés."

    "En 2013, l’opération « Serval », au Mali, a conforté Paris dans son rôle de gendarme du continent. L’ancienne puissance coloniale n’oublie pas les intérêts de groupes tels que celui de M. Vincent Bolloré, souvent sollicité pour assurer la logistique de ses opérations."

    "Les organisations régionales [...] créent des zones de libre-échange sur les bons conseils des institutions financières internationales, mais se révèlent incapables de définir des politiques concertées de développement et une vision des intérêts continentaux. "

    "l’acheminement d’un conteneur du Kenya au Burundi coûte toujours plus cher que de la Belgique ou du Royaume-Uni vers Nairobi "

    Le #Maghreb entre autoritarisme et espérance démocratique, par Hicham Alaoui (Le Monde diplomatique, novembre 2016)
    http://www.monde-diplomatique.fr/2016/11/ALAOUI/56776

    Les entreprises françaises défiées dans leur pré carré, par Olivier Piot (Le Monde diplomatique, avril 2017)
    https://www.monde-diplomatique.fr/2017/04/PIOT/57344
    #Economie_Statistiques #Statistiques #Traités_commerciaux_APE #Multinationales

    "Dans son dernier livre (13), Alain Deneault dissèque les mécanismes de « perversion du droit » utilisés par un fleuron français. Ses armes, selon ce professeur de sciences politiques à l’université de Montréal ? « La fixation des cours du pétrole et le partage des marchés ; la collaboration avec des régimes politiques officiellement racistes ; la corruption de dictateurs et de représentants politiques ; la conquête de territoires à la faveur d’interventions militaires ; la délocalisation d’actifs dans des paradis fiscaux ; la pollution de vastes territoires au point de menacer la santé publique... »"

    Dictature oubliée en #Guinée-Équatoriale. par Jean-Christophe Servant
    https://www.monde-diplomatique.fr/2021/11/SERVANT/64011

  • France : en pleine épidémie de coronavirus, une aide-soignante béninoise menacée d’expulsion - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/28697/france-en-pleine-epidemie-de-coronavirus-une-aide-soignante-beninoise-

    Lydia Veyrat, une aide soignante béninoise employée en CDI dans un Ehpad, a reçu une obligation de quitter le territoire français. Le préfet de Savoie, où elle vit, estime qu’elle n’est pas assez intégrée à la société. Son avocat a déposé un recours hiérarchique devant le ministère de l’Intérieur et dénonce une « situation ubuesque ». A l’heure où les établissements médicaux français manquent cruellement de personnel pour faire face à l’épidémie de Covid-19, une aide-soignante béninoise, employée dans un Ehpad (établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes) d’Isère, est menacée d’expulsion. Lundi 23 novembre, le tribunal administratif de Grenoble a rejeté le recours déposé par son avocat, Me Didier Besson.Lydia Veyrat, 37 ans, a reçu une obligation de quitter le territoire français (OQTF) après avoir lancé les démarches pour faire renouveler son titre de séjour auprès de la préfecture de Savoie, où elle vit.
    La préfecture estime que l’aide-soignante aurait dû déposer son dossier deux mois avant la fin de son titre de séjour. Mais cela n’a pas été possible. « Pour déposer mon dossier de renouvellement de titre de séjour, ça a été une galère. Mon rendez-vous a été annulé à cause de la crise sanitaire », explique Lydia Veyrat à InfoMigrants.
    Mais ce qui choque encore plus son entourage et ses collègues, c’est que le préfet a estimé que la jeune femme n’était « pas bien intégrée » dans la société française. « Il a également avancé que comme elle n’était pas en France depuis longtemps et qu’elle avait un fils de 19 ans au Bénin, le fait de lui refuser le séjour n’aurait pas d’implication sur sa vie de famille », détaille son avocat, joint par InfoMigrants. Mariée à un Français avec qui elle vivait depuis vingt ans au Bénin, Lydia Veyrat travaillait là-bas comme infirmière. En 2019, elle et son mari - alors gravement malade - ont décidé de venir s’installer en France. Mais son mari est mort en mars 2019 avant que le couple n’ait quitté le Bénin."Mme Veyrat a décidé de venir car elle avait la succession de son mari à régler. Elle s’est retrouvée en France avec un titre de séjour d’un an. La succession a pris du temps et du coup elle s’est mise à travailler à l’été 2019", explique Didier Besson.Lydia Veyrat a été rapidement engagée comme aide soignante à l’Ehpad de Pontcharra, en Isère. Elle y a effectué plusieurs CDD avant de signer un CDI en octobre dernier pour un emploi d’aide soignante à plein temps. Elle a donc connu la première vague de Covid dans cet établissement et, à ce titre, elle a reçu la « prime Covid » du gouvernement.

    #Covid-19#migrant#migration#france#benin#sante#personnelsoignant#expulsion#politiquemigratoire

  • Star Feminine Band dévoile un clip de grande classe
    https://pan-african-music.com/star-feminine-band-rew-be-me

    C’est sur le titre « Rew Be Me » que ces jeunes béninoises âgées de 10 à 17 ans ont choisi d’annoncer la sortie de leur premier album éponyme.

    Elles ont entre 10 et 17 ans, et pourtant ce sont déjà de vraies stars à la carrière bientôt internationale ! L’orchestre féminin fondé par André Balaguemon devrait bientôt se produire en Europe, notamment aux Trans Musicales de Rennes. Mais avant toute chose commençons par les présentations. Star Feminine Band est un groupe d’étudiantes qui défient le poids des traditions dans le nord du Bénin, avec un mélange inédit de rock garage, de psychédélisme, de highlife et de rumba congolaise, prouvant ainsi à la société qu’elles savent aussi bien jouer de la musique que les hommes.

    https://www.youtube.com/watch?v=i-zLyQ1vTj4

    Au nord du Bénin, le Star Feminine Band fait école
    https://pan-african-music.com/star-feminine-band-interview

    Un orchestre de femmes, ce n’est pas fréquent en Afrique. Mais quand ce ne sont que des jeunes filles qui tiennent guitare, clavier, basse, batterie, percussions, c’est encore moins fréquent. C’est le pari relevé par le Béninois André Balaguemon, natif de Dassa, vaste commune située au centre-est du pays. Après une longue expérience comme musicien au sein de multiples groupes, celui qui se définit comme homme-orchestre — il a commencé par la trompette, joue de la guitare, des claviers… — a choisi de devenir un médiateur culturel, afin d’utiliser la musique comme un vecteur pour promouvoir le changement des mentalités. En particulier le regard sur femmes, trop souvent astreintes à une condition définie par les canons de la tradition. C’est ainsi qu’après une première expérience, il a créé le Star Féminine Band, dont la fiévreuse et énergétique bande-son a su séduire Born Bad, label spécialisé dans les outsiders de la musique.

    #musique #Bénin #femmes #orchestre #Star_Feminine_Band

  • La #France acte la #restitution définitive d’objets d’art au #Sénégal et au #Bénin

    Le projet de loi dérogera exceptionnellement au principe d’inaliénabilité pour un sabre et 26 objets culturels pillés lors du sac du palais royal d’Abomey en 1892.

    Le Monde avec AFP Publié hier à 10h30, mis à jour hier à 10h45

    Temps de Lecture 2 min.
    A Dakar, le 17 novembre 2019, l’ancien premier ministre français Edouard Philippe remet au président sénégalais, Macky Sall, le sabre dit d’El-Hadj Oumar Tall, pour un prêt de longue durée avant une restitution définitive.

    La France va officialiser la restitution définitive, avec transfert de propriété, d’un sabre historique au Sénégal et, dans les prochains mois, de 26 objets du trésor des rois d’Abomey au Bénin. Le gouvernement a examiné, mercredi 15 juillet, le premier projet de loi permettant le transfert vers leur pays d’origine d’œuvres culturelles prises pendant la colonisation en Afrique. La volonté d’une refondation du partenariat culturel entre la France et le continent avait été affirmée par le président Emmanuel Macron dans son discours de Ouagadougou, le 28 novembre 2017.
    Lire aussi Au Sénégal, une visite d’Edouard Philippe sous le signe des armes

    Cette restitution définitive « correspond à un engagement très fort pris par le président de la République pour que la jeunesse africaine ait la possibilité d’accéder à son patrimoine, à son histoire, en Afrique », a expliqué le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal à l’issue du conseil des ministres. Elle est « l’un des enjeux essentiels pour une relation d’amitié nouvelle entre la France et l’Afrique ».

    Pour cela, le projet de loi autorise, « par une dérogation limitée au principe essentiel d’inaliénabilité applicable aux collections publiques françaises », le transfert au Bénin de la propriété de 26 objets pillés lors du sac du palais des rois d’Abomey par des troupes coloniales françaises en 1892. Ces totems et spectres, actuellement conservés au Musée du quai Branly-Jacques Chirac à Paris, seront exposés dans un lieu public au Bénin.
    Lire aussi « La première œuvre qui est “restituée” à l’Afrique est un objet européen »

    Au Sénégal, la France restitue formellement un sabre que l’ex-premier ministre français Edouard Philippe avait symboliquement remis en novembre 2019 au président Macky Sall à Dakar.

    Cette arme est historiquement significative puisqu’elle a appartenu à l’entourage d’El-Hadj Oumar Tall, un chef de guerre et érudit musulman qui a conquis au XIXe siècle un immense territoire à cheval sur le Sénégal, la Guinée et le Mali, et a lutté contre l’armée coloniale française. « Dans les deux cas, le projet de loi prévoit un délai maximal d’une année pour la remise, par les autorités françaises, de ces œuvres », précise le gouvernement, qui n’a pas indiqué si de nouvelles œuvres allaient être restituées à d’autres pays, tels que la Côte d’Ivoire ou Madagascar.
    Recherches sur l’origine des œuvres

    Emmanuel Macron avait annoncé ces décisions fin 2018 sur la base d’un rapport des universitaires Bénédicte Savoy, du Collège de France, et Felwine Sarr, de l’Université de Saint-Louis au Sénégal, qui ont recensé 90 000 œuvres africaines dans des musées français.

    Les deux spécialistes y avaient posé les jalons d’une restitution à l’Afrique subsaharienne d’œuvres d’art transférées durant la colonisation, recensant des dizaines de milliers d’artefacts, dont beaucoup ont été pillés.
    Trois statues issues du pillage en 1892 du palais des rois d’Abomey par les troupes coloniales et conservés au Musée du quai Branly, à Paris.

    Mais leurs travaux ont été contestés par d’autres spécialistes et des musées comme le Quai Branly, qui dispose de la plus importante collection d’arts premiers. Leurs détracteurs se sont inquiétés d’une politisation du débat et de l’argument selon lequel toutes les œuvres en dépôt chez eux depuis la colonisation ont été malhonnêtement acquises ou pillées, et doivent être rendues. Ils avancent aussi l’argument de l’inaliénabilité des collections françaises, privilégiant la « circulation » des œuvres entre la France et l’Afrique, plutôt que des restitutions définitives avec transfert de propriété, sauf quand, comme c’est le cas pour les statues du palais royal d’Abomey, le pillage par des soldats français à la fin du XIXe siècle a été flagrant.
    Lire aussi Les dessous du retour manqué de la « couronne » de la reine Ranavalona III à Madagascar

    L’origine de certaines œuvres est inconnue, d’autres ont été achetées ou encore collectées lors de missions ethnologiques et religieuses dans des conditions sujettes à caution en raison des rapports de domination qui régissaient les relations coloniales. Pour en finir avec les incertitudes, les auteurs du rapport plaident pour donner des moyens à la recherche afin de lever le doute sur l’origine de ces œuvres quand c’est possible.

    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2020/07/16/la-france-acte-la-restitution-definitive-d-objets-d-art-au-senegal-et-au-ben

  • Bénin : les propositions complémentaires de Daniel Edah pour prévenir la propagation du Covid19 -

    approcher ses collègues de l’espace CEDEAO pour la prise collective de dispositions de sécurisation des frontières terrestres et maritimes de l’espace en plus des mesures aériennes en vigueur dans une riposte régionale énergique au coronavirus Covid-19

    https://fr.cameroonmagazine.com/actualite-internationale/benin-les-propositions-complementaires-de-daniel-edah-pour-prev
    https://fr.cameroonmagazine.com/wp-content/uploads/2020/03/Daniel-Edah.jpg
    #Covid-19#Migration#Migrant#Frontière#Bénin

  • Fermeture des frontières du #Nigeria : un émissaire de la Cédéao au Bénin

    Depuis le 20 août 2019, le Nigeria a décidé de fermer toutes ses frontières. Une situation qui pèse sur les commerçants béninois. Le président de la Task Force de la Cédéao pour la #libre_circulation, le général Salou Djibo, s’est rendu à la frontière entre les deux pays.

    Depuis le 20 août, le Nigeria, pays membre de la Cédéao qui promeut la libre circulation des personnes et des biens, a décidé de fermer toutes ses frontières, officiellement pour lutter contre l’entrée sur son territoire des produits interdits comme le riz, l’essence de la #contrebande, les voitures d’occasion. Une mesure qui devrait être prolongée jusqu’au 31 janvier 2020 sur décision du chef de l’État nigérian.

    La Cédéao est venue s’informer des conséquences de cette fermeture. Salou Djibo a réuni dans la salle de conférence du poste-frontalier Sèmè-Kraké toute l’administration qui gère le flux des passagers des véhicules : douane, police et les représentants des camionneurs bloqués ici depuis deux mois et demi.

    Salou Djibo et ses accompagnateurs ont posé des questions précises au receveur de la douane et au commissaire de Kraké. Des questions qui avaient l’air d’une petite enquête pour confirmer ou infirmer tout ce que le Nigeria reproche au Bénin.

    Plus qu’un avocat, le receveur de la douane a laissé entendre que le Bénin était irréprochable en matière de respect des réglementations. Salou Djibo a écouté, pris des notes. Puis, il a confié à RFI qu’il allait maintenant faire un rapport et rendre compte à qui de droit.

    Plus de 1 000 camions bloqués

    L’impact sur les recettes de cette fermeture n’a pas encore été officiellement chiffré. Le Bénin n’a publié aucun chiffre. Mais le volume des échanges avec le Nigeria est si important que chacun devine le manque à gagner. La douane à #Kraké, par exemple, n’a prélevé aucune recette depuis deux mois et demi, alors que les recettes mensuelles avoisinent les 300 millions de francs CFA d’habitude.

    Quant aux produits qui viennent du Nigeria et qui sont mis en consommation sur le marché béninois, ces produits augmentent. Pusieurs camionneurs ont d’ailleurs déclaré au président Salou Djibo que la situation n’était plus tenable. Ils n’ont plus de réserves pour se nourrir et se soigner. Certains de leurs apprentis sont en prison pour avoir commis de petits vols pour survivre. « Ça ne va pas, sauvez-nous ! », ont-ils demandé aux émissaires. Salou Djibo leur a répondu de faire preuve d’un peu de patience. Actuellement, plus d’un milliern de camions sont bloqués et immobilisés sur les parcs à la frontière Sèmè-Kraké.

    Comme si son pays subissait une injustice, le ministre béninois des affaires étrangères, Aurélien Agbenonci espère aussi un dénouement rapide. « Notre pays n’a pas changé de posture. Nous n’avons pris aucune mesure qui puisse constituer une entrave à la circulation des personnes, des biens. La main des Béninois reste tendue pour explorer les voies et moyens pour surmonter rapidement cette crise. »

    Les conséquences au Nigeria

    En fermant ses frontières, le Nigeria voulait notamment stimuler la production locale de #riz et réduire ses importations. Mais deux mois plus tard, ces objectifs n’ont pas réellement été atteints. Il faut beaucoup plus qu’une fermeture de frontière pour dynamiser un secteur qui n’est pas très compétitif, estime le professeur de géopolitique et consultant en développement Emmanuel Igah, qui explique que pour le moment, la mesure n’a pas encore produit les effets escomptés.

    Résultat de cette mesure, le prix du riz a augmenté de près de 10% entre début aout et fin septembre. Ainsi que le prix de nombreux autres produits alimentaires, qui ne peuvent plus être importés, explique l’économiste Leopold Ghins.

    « Le #Ghana exporte beaucoup au Nigeria, de l’huile de palme, du café, du cacao, de la bière, du beurre. Au niveau du Bénin, il y a aussi d’autres céréales exportées au Nigeria, le manioc par exemple. Et au niveau du Niger, ça va plutôt être du bétail, les vaches, les produits laitiers, etc. Tous ces produits vont devenir plus chers sur le marché nigérian. »

    Selon ces chercheurs, le marché nigérian n’était pas préparé à cette fermeture soudaine de la frontière et n’était pas suffisamment approvisionné ce qui a provoqué une forte inflation. Le problème, ajoutent-ils, c’est qu’il faudra beaucoup plus que trois mois supplémentaires pour développer une production locale.

    http://www.rfi.fr/afrique/20191104-fermeture-frontieres-nigeria-emissaire-cedeao-benin-seme-krake
    #frontières #fermeture_des_frontières #Benin

    • Sommet de la Cédéao, 21.12.2019

      La libre circulation des biens et des personnes en panne

      Toujours sur le plan économique, la conférence des Chefs d’Etat de la #CEDEAO s’est penchée sur la situation des échanges commerciaux au niveau de la sous-région. Malgré les efforts, la situation reste encore peu reluisante et la question de la fermeture des frontières terrestres nigérianes s’est invitée à l’ordre du jour de cette 56e session. Les Chefs d’Etat ont appelé au respect des règles et des normes communautaires et, afin de solutionner le problème, un comité composé du Burkina, de la Côte d’ivoire et du Togo, en plus des pays membres concernés (Nigeria, Bénin et Niger), a été chargé d’assurer une sorte de médiation pour permettre la libre circulation des biens et des services dans l’espace communautaire. Il travaillera pour ce faire, avec la Task Force de la Cédéao sur la question, laquelle est dirigée par l’ancien chef d’Etat nigérien Salou Djibo.

      https://www.actuniger.com/politique/15716-sommet-de-la-cedeao-2-milliards-de-dollars-contre-le-terrorisme-une

  • Femmes nigérianes prostituées à #Lyon : « payer l’enfer pour rester en enfer »

    Lors du procès d’un vaste réseau de prostitution de femmes Nigérianes qui a pris fin vendredi 15 novembre à Lyon, aucune des dix-sept victimes n’a témoigné à la barre. Mais lors de leurs plaidoiries, les avocats des parties civiles ont levé le voile sur le parcours de vie de ces femmes. Des récits glaçants, qui les mènent de #Benin_City à la traversée de la Libye et de la Méditerranée, jusqu’aux trottoirs de Lyon.

    Pas une n’aura témoigné à la barre, ou dans la presse. Les dix-sept femmes Nigérianes victimes d’un vaste #réseau_de_prostitution ont été les grandes absentes du procès qui s’est ouvert au tribunal correctionnel de Lyon mercredi 6 novembre et qui doit se terminer vendredi.

    « On préfère qu’elles ne soient pas là, pour les protéger », explique à Infomigrants, Anne Portier, avocate d’Équipes d’action contre le #proxénétisme (EACP), l’une des deux associations qui s’est constituée partie civile aux côtés des victimes. L’avocate évoque ainsi « la #peur » de ces jeunes femmes dont certaines ont d’ailleurs retiré leur #plainte et « les risques de pressions » dans une petite communauté « où l’information circule vite ». De fait, 23 des 24 prévenus poursuivis pour aide au séjour irrégulier, proxénétisme aggravé, traite d’êtres humains, association de malfaiteurs et blanchiment d’argent en bande organisée sont, comme les victimes, originaires du Nigéria.

    Les avocats des parties civiles se sont donc succédé, mercredi 13 novembre, pour retracer par fragments la trajectoire de vie de chacune de ces femmes aujourd’hui âgées de 17 à 38 ans et qui tentent de reconstruire leur vie à l’étranger, en région parisienne ou encore en Isère.

    De Benin City à Lyon, le même piège pour toutes

    De prime abord, leurs parcours se ressemblent jusqu’à se confondre : une jeune femme, originaire de Benin City dans l’État nigérian d’Edo, peu éduquée et parfois en rupture avec ses parents, à qui une connaissance fait miroiter le rêve d’une vie meilleure en Europe. S’ensuit, avant le départ, le rite #vaudou du « #juju » au cours duquel la jeune femme s’engage à rembourser une #dette de plusieurs dizaines de milliers d’euros au titre de sa migration. Un montant dont il est difficile de prendre la mesure, 30.000 nairas nigérians équivalant à environ 80 euros.

    Vient ensuite la traversée de la Libye puis de la Méditerranée et l’arrivée en Europe, souvent en Italie, avant le passage en France et « la prise en charge » par une « mama » proxénète (10 des prévenus sont des femmes). La routine infernale s’enclenche alors avec les passes à 10 ou 30 euros dans une camionnette stationnée dans les quartiers lyonnais de Perrache ou Gerland. Au-delà de la dette de 30.000 ou 50.000 euros à rembourser, les femmes prostituées doivent encore payer un loyer de plusieurs centaines d’euros par mois. Tout est d’ailleurs prétexte pour leur facturer davantage, même la clé perdue de leur camionnette. « Payer l’enfer pour rester en enfer », résumera un des avocats des parties civiles.

    Détails de vie terribles

    Au fil des plaidoiries, la singularité des histoires, des parcours et des personnalités apparaît et des détails terribles surgissent. Il y a E. et M., aujourd’hui âgées de 23 ans, et compagnes de voyage et d’infortune dans leur périple jusqu’en France. L’une travaillait dans un salon de coiffure, l’autre rêvait de devenir couturière en Europe lorsqu’on leur propose de quitter le Nigeria. L’espoir tournera vite au cauchemar en Libye lorsque E. sera violée par trois gardiens sous les yeux de M., après s’être interposée pour défendre cette dernière. « Quand on les rencontre aujourd’hui, elles ont une attitude forte. Mais dès que l’on gratte, ça s’effondre », résume leur avocate.

    Il y a E., 17 ans et demi, la plus jeune victime de cette affaire. Son avocat la décrit comme une jeune fille « sous la coupe de la sorcellerie auquel s’ajoute un lien de famille (la jeune fille a été prostituée par sa propre mère NDLR) qui vient sceller un quasi silence ». Et l’avocat d’insister sur le serment quasi sacré qui la liait du fait du ‘juju’ : « Même longtemps après, dans un lieu de confiance, devant des associatifs, elle n’en parlait jamais. Cela dit bien le poids que cela peut représenter ».

    Il y a C. qui a contracté une dette de 70.000 euros, « à 30 euros la passe, cela représente 2.300 passes », relève son avocate. Frappée lorsqu’elle ose s’opposer à son proxénète, sa situation irrégulière la retiendra longtemps de se présenter aux services de police.

    Il y a J., vierge à son arrivée en France, et violée par son proxénète avant d’être prostituée.

    Il y a E. dont l’avocate raconte qu’un de ses clients lui a, un jour, posé un mouchoir sur le nez et qu’elle ne se souvient pas de ce qui s’est passé ensuite. « Elle a été dépossédée de son corps pendant 5 heures », dit l’avocate.

    Il y aussi Cynthia. Son statut dans cette affaire est particulier : à la fois prévenue et victime, elle a témoigné à la barre vendredi dernier. "Cynthia a été un an la prostituée d’Helen (une des « mamas » proxénètes NDLR) et un an son affranchie", a expliqué son avocate. Alors que les écoutes téléphoniques indiquent qu’une fois « affranchie » après avoir honoré sa dette en 14 mois en « travaillant tous les jours », Cynthia a fait venir, à son tour, une jeune Nigériane pour l’exploiter. « Monter en grade », est souvent la seule issue pour ces femmes qui ne parlent pas français, selon les associations de lutte contre la prostitution.

    « Qui est le propriétaire de X ? »

    « On se passe ces femmes comme des objets, on parle d’elles comme de choses », dénoncera une des avocates des parties civiles en appelant à condamner les passeurs. L’avocate d’Équipes d’action contre le proxénétisme (EACP) citera, elle, dans sa plaidoirie les expressions révélatrices utilisée par les proxénètes sur écoute téléphonique : « qui est le propriétaire de X ? », « dans le lot »…

    Alors que des prévenus sont poursuivis pour « traite d’êtres humains », Anne Portier dénoncera dans sa plaidoirie un #esclavage du 21ème siècle où les bateaux pneumatiques traversant la Méditerranée ont remplacé les navires négriers traversant l’Atlantique et où les champs de coton sont désormais des camionnettes où se succèdent les clients.

    Le ministère public a requis dix ans de prison pour les deux chefs du réseau et diverses peines allant de six à dix ans pour les maillons.

    https://www.infomigrants.net/fr/post/20877/femmes-nigerianes-prostituees-a-lyon-payer-l-enfer-pour-rester-en-enfe
    #prostitution #France #migrations #Nigeria #traite_d'êtres_humains #néo-esclavage #exploitation #esclavage_moderne

  • The all-female farming co-operative in Benin

    These women from the village of #Todjedi in the south-east of Benin wanted to ensure that their traditional knowledge was passed on to the next generation. They also wanted their ancestral seed varieties to be handed to their daughters, to help them navigate the uncertain times to come. So they formed a farming co-operative.


    https://www.positive.news/environment/agriculture/the-all-female-farming-co-operative-in-benin
    #femmes #non-mixité #Bénin #agriculture #connaissance #savoir #transmission_du_savoir #patrimoine (well... #matrimoine du coup!) #semences #graines #agriculture

    ping @odilon