• A Bruxelles, le couvre-feu appliqué jusqu’ à 22 heures expire à minuit vendredi : « Une blague belge ! »

    A Bruxelles, le couvre-feu sera en vigueur ce vendredi de 22 heures à minuit. Or il expirera ensuite pour toute la Belgique, ce qui signifie que les Bruxellois, après ces deux heures passées à l’intérieur, seront à nouveau autorisés à sortir après minuit. « Incompréhensible », juge le parlementaire bruxellois Gilles Verstraeten (N-VA). « Mon seuil de tolérance pour de telles absurdités a maintenant atteint ses limites. »

    A partir de ce samedi 8 mai, le couvre-feu sera remplacé par l’interdiction des rassemblements de plus de trois personnes n’appartenant pas au même foyer à partir de minuit et ce jusqu’à 5h du matin.

    Contrairement à la Flandre et à la Wallonie, où ce couvre-feu s’applique à partir de minuit, à Bruxelles il s’applique à partir de 22 heures.

    Cela signifie donc que ce vendredi, alors que le couvre-feu est toujours en vigueur, les Bruxellois devront être rentrés chez eux avant 22 heures, mais pourront ressortir ensuite à partir de minuit après la levée du couvre-feu.

    « C’est une nouvelle blague belge, et même pas une bonne », a déclaré le parlementaire bruxellois Gilles Verstraeten (N-VA) dans « De Ochtend » (VRT). « Mon seuil de tolérance pour de telles absurdités a maintenant atteint ses limites. Expliquez-moi à quoi ça rime. »

    « S’il y a une certaine logique administrative, certainement pas de logique humaine », ajoute Gilles Verstraeten. C’est vraiment ce qu’il faut faire pour faire douter toute une population de l’ensemble des mesures."

    « En plus de cela, ce couvre-feu n’a jamais été correctement appliqué », ajoute le parlementaire. « Il y avait encore beaucoup de gens dans les rues après 22 heures. J’ai également entendu de nombreux cas de personnes qui étaient encore dans les rues après le couvre-feu, qui ont rencontré des policiers mais n’ont pas eu d’amende. »

    Source : https://www.vrt.be/vrtnws/fr/2021/05/06/a-bruxelles-le-couvre-feu-applique-jusqu-a-22-h-expire-a-minuit
    #covid-19 #coronavirus #santé #surveillance #confinement #covid #pandémie #bêtise #Bruxelles

  • A Lille, des locataires essuient les plâtres d’un bailleur public 100 % Internet Nicolas Lee - mediacites

    La révolution numérique vire parfois au cauchemar. Dans un immeuble neuf mais truffé de défauts, des locataires de CDC Habitat sont confrontés à un service client entièrement dématérialisé capable de rester plusieurs semaines aux abonnés absents.

    Moisissures sur les murs, dégâts des eaux, prises électriques défectueuses, système de ventilation inopérant… le bâtiment B du 291 boulevard Victor Hugo à Lille a beau être flambant neuf, les problèmes n’ont cessé de s’accumuler depuis son inauguration en décembre 2020. « On ne pensait pas avoir autant de soucis », souffle Fostine, jeune salariée en communication arrivée avec son compagnon parmi les premiers locataires.


    Depuis le boulevard Victor Hugo à Lille, le bâtiment flambant neuf de CDC Habitat. Photo : Nicolas Lee

    Sur les 32 logements de l’immeuble, au moins 10 occupants rapportent des imperfections et des défaillances dans leur foyer. Ce n’est pas la seule galère qu’ils partagent. Tous sont confrontés au même dialogue impossible avec leur bailleur : la Caisse des Dépôts et Consignations Habitat (CDC Habitat). Et à l’obligation de passer par un service client 100 % web.

    « Sans faille côté client »
    
Cela fait maintenant trois ans, en 2017, que l’entreprise publique, plus gros bailleur de France, a pris le tournant de la dématérialisation totale de ses relations avec les locataires. Une décision qui concerne quelque 500 000 logements.« Sans faille côté client », assure Tristant d’Inguimbert, le directeur délégué du service client. De l’entretien qui évalue l’éligibilité à la location jusqu’à la signature du bail sur une tablette numérique, en passant par la communication avec le bailleur après l’emménagement : tout se passe par internet.

    Fostine a trouvé la procédure de location dématérialisée plutôt efficace : « Là-dessus, j’ai rien à redire », reconnaît-elle. Mais les ennuis commencent lorsqu’elle remarque une fuite d’eau importante dans la salle de bain. La jeune locataire contacte alors le bailleur sur l’application « CDC Habitat et moi ». Quelques jours sont nécessaires . . .

    La suite payante : https://www.mediacites.fr/decryptage/lille/2021/04/30/a-lille-des-locataires-essuient-les-platres-dun-bailleur-public-100-inter

     #ia #algorithme #révolution_numérique #intelligence_artificielle #technologisme #bigdata #bêtise #CDC_Habitat #cauchemar #immobilier #dématérialisation #sevice_client #locataire #logement #internet #Lille #PS

  • À quel monde nous lions-nous ? Quelques remarques sur la participation de Paul B. Preciado à une publicité Gucci
    http://trounoir.org/?A-quel-monde-nous-lions-nous-Quelques-remarques-sur-la-participation-de-P

    Nous publions ce texte qui nous est parvenu cette semaine dans la boite de Trou Noir. L’auteure revient sur la participation du philosophe Paul B. Preciado à une publicité Gucci, co-réalisée par Gus Van Sant et Alessandro Michele, en interrogeant le refus de la pureté politique qu’utilise Preciado pour se défendre. Source : Trou noir

  • « Que les décideurs politiques ouvrent le débat sur l’effondrement de la société pour que nous puissions commencer à nous y préparer »
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/12/10/que-les-decideurs-politiques-ouvrent-le-debat-sur-l-effondrement-de-la-socie

    « 
    Un débat public sur cette menace de l’effondrement est indispensable afin de pouvoir en réduire la probabilité, la rapidité, la gravité et les dommages infligés aux plus vulnérables comme à la nature, relève dans une tribune au « Monde » un collectif de plus de 400 scientifiques d’une vingtaine de pays.

    –---

    Nous sommes des scientifiques et universitaires de plus de vingt pays et nous appelons les décideurs politiques à s’engager ouvertement face au risque de bouleversements, voire d’effondrement, de nos sociétés. Cinq ans après l’accord de Paris de 2015 sur le climat, nous n’avons pas réussi à réduire nos émissions de carbone, et nous devons maintenant faire face aux conséquences.

    S’il est essentiel d’agir avec courage et équité pour réduire les émissions et réabsorber naturellement du carbone, nombreux sont les chercheurs qui considèrent désormais l’effondrement de la société au cours de ce siècle comme un scénario crédible. Les avis diffèrent sur le lieu, l’étendue, la date, la durée et la cause de ces bouleversements ; mais la manière dont les sociétés modernes exploitent les hommes et la nature est une préoccupation commune à tous.

    [...]

    #effondrement #tribune #paywall #collapsologie

    • On parle d’un effondrement à venir, comme si la dégradation des conditions de la vie sur Terre n’était pas déjà en route depuis un moment. Pas un mot sur les mouvements de résistance qui existent déjà, et qu’il faudrait encourager et soutenir.

      Cet appel s’adresse aux dirigeants de la part de « scientifiques » qui se veulent les conseillers d’un Prince Eclairé et Charmant (l’Etat, sa Police, son Armée) qui est sensé défendre le bien public alors qu’il est évident qu’il défend « la liberté du commerce et de l’industrie », et donc les intérêts des classes dominantes. En Marche vers la #technocratie collapsologique. On y retrouve bien sûr #Pabo_Servigne et sa #bêtise_politique insondable...

      Texte complet et en français de la tribune : https://framaforms.org/appel400scientifiques-1607524970

  • Fabian Scheidler, La fin de la mégamachine , 2020

    « La mégamachine se précipite dans le mur et ses pilotes jouent à l’aveuglette sur divers régulateurs, ce qui ne fait finalement qu’empirer la situation. Car les seuls outils qui pourraient maintenant nous être d’une aide quelconque n’ont jamais été prévus : un frein et une marche arrière . »
    La Fin de la mégamachine , p. 439.

    Contrairement à ce que le titre peut suggérer, il ne s’agit pas d’un livre de « collapsologie » (science de l’effondrement incarnée en France par Pablo Servigne, auteur du best-seller Comment tout peut s’effondrer , 2015). Les collapsologues agrègent des études dites scientifiques montrant que notre système économique et notre mode de vie ne sont pas soutenables (en raison de leurs impacts sur le tissu de la vie sur Terre, ainsi que de la finitude des ressources). En bref, ils font de la prospective catastrophique, sans toujours s’intéresser aux causes sociales et politiques structurelles de cette dynamique désastreuse qui est en cours depuis longtemps (au moins depuis la Seconde Guerre mondiale, qui constitue le début de la « grande accélération » dans les déprédations écologiques, voire depuis la Révolution industrielle ou l’apparition des premiers Empires). Scheidler fait exactement l’inverse : il revient sur l’histoire longue du système économique et politique dans lequel nous vivons (qu’on l’appelle société industrielle, capitalisme, modernité ou civilisation occidentale) pour mettre en lumière les causes sociopolitiques de l’effondrement en cours, causes qui sont ultimement liées à la quête de puissance, de pouvoir et de domination – qui se traduisent aujourd’hui par l’accumulation du capital, la croissance économique et l’innovation technologique – qui gouverne nos sociétés inégalitaires et hiérarchisées.

    Le livre de Scheidler constitue un antidote à la #bêtise_politique d’un Servigne !

    #Fabian_Scheidler, #mégamachine, #histoire_politique, #domination, #capitalisme, etc.

    https://sniadecki.wordpress.com/2020/11/11/scheidler-megamachine

    https://www.seuil.com/ouvrage/la-fin-de-la-megamachine-fabian-scheidler/9782021445602

    www.megamachine.fr

  • Je suis prof. Seize brèves réflexions contre la terreur et l’obscurantisme, en #hommage à #Samuel_Paty

    Les lignes qui suivent ont été inspirées par la nouvelle atroce de la mise à mort de mon collègue, Samuel Paty, et par la difficile semaine qui s’en est suivie. En hommage à un #enseignant qui croyait en l’#éducation, en la #raison_humaine et en la #liberté_d’expression, elles proposent une quinzaine de réflexions appelant, malgré l’émotion, à penser le présent, et en débattre, avec raison. Ces réflexions ne prétendent évidemment pas incarner la pensée de Samuel Paty, mais elles sont écrites pour lui, au sens où l’effort de pensée, de discernement, de nuances, de raison, a été fait en pensant à lui, et pour lui rendre hommage. Continuer de penser librement, d’exprimer, d’échanger les arguments, me parait le meilleur des hommages.

    1. Il y a d’abord eu, en apprenant la nouvelle, l’#horreur, la #tristesse, la #peur, devant le #crime commis, et des pensées pour les proches de Samuel Paty, ses collègues, ses élèves, toutes les communautés scolaires de France et, au-delà, toute la communauté des humains bouleversés par ce crime. Puis s’y est mêlée une #rage causée par tous ceux qui, d’une manière ou d’une autre, et avant même d’en savoir plus sur les tenants et aboutissants qui avaient mené au pire, se sont empressés de dégainer des kits théoriques tendant à minimiser l’#atrocité du crime ou à dissoudre toute la #responsabilité de l’assassin (ou possiblement des assassins) dans des entités excessivement extensibles (que ce soit « l’#islamisation » ou « l’#islamophobie ») – sans compter ceux qui instrumentalisent l’horreur pour des agendas qu’on connait trop bien : rétablissement de la peine de mort, chasse aux immigré.e.s, chasse aux musulman.e.s.

    2. Il y a ensuite eu une peur, ou des peurs, en voyant repartir tellement vite, et à la puissance dix, une forme de réaction gouvernementale qui a de longue date fait les preuves de son #inefficacité (contre la #violence_terroriste) et de sa #nocivité (pour l’état du vivre-ensemble et des droits humains) : au lieu d’augmenter comme il faut les moyens policiers pour enquêter plus et mieux qu’on ne le fait déjà, pour surveiller, remonter des filières bien ciblées et les démanteler, mais aussi assurer en temps réel la protection des personnes qui la demandent, au moment où elles la demandent, on fait du spectacle avec des boucs émissaires.

    Une sourde appréhension s’est donc mêlée à la peine, face au déferlement d’injures, de menaces et d’attaques islamophobes, anti-immigrés et anti-tchétchènes qui a tout de suite commencé, mais aussi face à l’éventualité d’autres attentats qui pourraient advenir dans le futur, sur la prévention desquels, c’est le moins que je puisse dire, toutes les énergies gouvernementales ne me semblent pas concentrées.

    3. Puis, au fil des lectures, une #gêne s’est installée, concernant ce que, sur les #réseaux_sociaux, je pouvais lire, « dans mon camp » cette fois-ci – c’est-à-dire principalement chez des gens dont je partage plus ou moins une certaine conception du combat antiraciste. Ce qui tout d’abord m’a gêné fut le fait d’énoncer tout de suite des analyses explicatives alors qu’au fond on ne savait à peu près rien sur le détail des faits : quel comportement avait eu précisément Samuel Paty, en montrant quels dessins, quelles interactions avaient eu lieu après-coup avec les élèves, avec les parents, qui avait protesté et en quels termes, sous quelles forme, qui avait envenimé le contentieux et comment s’était produit l’embrasement des réseaux sociaux, et enfin quel était le profil de l’assassin, quel était son vécu russe, tchétchène, français – son vécu dans toutes ses dimensions (familiale, socio-économique, scolaire, médicale), sa sociabilité et ses accointances (ou absences d’accointances) religieuses, politiques, délinquantes, terroristes ?

    J’étais gêné par exemple par le fait que soit souvent validée a priori, dès les premières heures qui suivirent le crime, l’hypothèse que Samuel Paty avait « déconné », alors qu’on n’était même pas certain par exemple que c’était le dessin dégoutant du prophète cul nu (j’y reviendrai) qui avait été montré en classe (puisqu’on lisait aussi que le professeur avait déposé plainte « pour diffamation » suite aux accusations proférées contre lui), et qu’on ne savait rien des conditions et de la manière dont il avait agencé son cours.

    4. Par ailleurs, dans l’hypothèse (qui a fini par se confirmer) que c’était bien ce dessin, effectivement problématique (j’y reviendrai), qui avait servi de déclencheur ou de prétexte pour la campagne contre Samuel Paty, autre chose me gênait. D’abord cet oubli : montrer un #dessin, aussi problématique soit-il, obscène, grossier, de mauvais goût, ou même raciste, peut très bien s’intégrer dans une #démarche_pédagogique, particulièrement en cours d’histoire – après tout, nous montrons bien des #caricatures anti-juives ignobles quand nous étudions la montée de l’antisémitisme, me confiait un collègue historien, et cela ne constitue évidemment pas en soi une pure et simple perpétuation de l’#offense_raciste. Les deux cas sont différents par bien des aspects, mais dans tous les cas tout se joue dans la manière dont les documents sont présentés et ensuite collectivement commentés, analysés, critiqués. Or, sur ladite manière, en l’occurrence, nous sommes restés longtemps sans savoir ce qui exactement s’était passé, et ce que nous avons fini par appendre est que Samuel Paty n’avait pas eu d’intention maligne : il s’agissait vraiment de discuter de la liberté d’expression, autour d’un cas particulièrement litigieux.

    5. En outre, s’il s’est avéré ensuite, dans les récits qui ont pu être reconstitués (notamment dans Libération), que Samuel Paty n’avait fait aucun usage malveillant de ces caricatures, et que les parents d’élèves qui s’étaient au départ inquiétés l’avaient assez rapidement et facilement compris après discussion, s’il s’est avéré aussi qu’au-delà de cet épisode particulier, Samuel Paty était un professeur très impliqué et apprécié, chaleureux, blagueur, il est dommageable que d’emblée, il n’ait pas été martelé ceci, aussi bien par les inconditionnels de l’ « esprit Charlie » que par les personnes légitimement choquées par certaines des caricatures : que même dans le cas contraire, même si le professeur avait « déconné », que ce soit un peu ou beaucoup, que même s’il avait manqué de précautions pédagogiques, que même s’il avait intentionnellement cherché à blesser, bref : que même s’il avait été un « mauvais prof », hautain, fumiste, ou même raciste, rien, absolument rien ne justifiait ce qui a été commis.

    Je me doute bien que, dans la plupart des réactions à chaud, cela allait sans dire, mais je pense que, dans le monde où l’on vit, et où se passent ces horreurs, tout désormais en la matière (je veux dire : en matière de mise à distance de l’hyper-violence) doit être dit, partout, même ce qui va sans dire.

    En d’autres termes, même si l’on juge nécessaire de rappeler, à l’occasion de ce crime et des discussions qu’il relance, qu’il est bon que tout ne soit pas permis en matière de liberté d’expression, cela n’est selon moi tenable que si l’on y adjoint un autre rappel : qu’il est bon aussi que tout ne soit pas permis dans la manière de limiter la liberté d’expression, dans la manière de réagir aux discours offensants, et plus précisément que doit être absolument proscrit le recours à la #violence_physique, a fortiori au #meurtre. Nous sommes malheureusement en un temps, je le répète, où cela ne va plus sans dire.

    6. La remarque qui précède est, me semble-t-il, le grand non-dit qui manque le plus dans tout le débat public tel qu’il se polarise depuis des années entre les « Charlie », inconditionnels de « la liberté d’expression », et les « pas Charlie », soucieux de poser des « #limites » à la « #liberté_d’offenser » : ni la liberté d’expression ni sa nécessaire #limitation ne doivent en fait être posées comme l’impératif catégorique et fondamental. Les deux sont plaidables, mais dans un #espace_de_parole soumis à une autre loi fondamentale, sur laquelle tout le monde pourrait et devrait se mettre d’accord au préalable, et qui est le refus absolu de la violence physique.

    Moyennant quoi, dès lors que cette loi fondamentale est respectée, et expressément rappelée, la liberté d’expression, à laquelle Samuel Paty était si attaché, peut et doit impliquer aussi le droit de dire qu’on juge certaines caricatures de Charlie Hebdo odieuses :

    – celles par exemple qui amalgament le prophète des musulmans (et donc – par une inévitable association d’idées – l’ensemble des fidèles qui le vénèrent) à un terroriste, en le figurant par exemple surarmé, le nez crochu, le regard exorbité, la mine patibulaire, ou coiffé d’un turban en forme de bombe ;

    – celle également qui blesse gratuitement les croyants (et les croyants lambda, tolérants, non-violents, tout autant voire davantage que des « djihadistes » avides de prétextes à faire couler le sang), en représentant leur prophète cul nul, testicules à l’air, une étoile musulmane à la place de l’anus ;

    – celle qui animalise une syndicaliste musulmane voilée en l’affublant d’un faciès de singe ;

    – celle qui annonce « une roumaine » (la joueuse Simona Halep), gagnante de Roland-Garros, et la représente en rom au physique disgracieux, brandissant la coupe et criant « ferraille ! ferraille ! » ;

    – celle qui nous demande d’imaginer « le petit Aylan », enfant de migrants kurdes retrouvé mort en méditerranée, « s’il avait survécu », et nous le montre devenu « tripoteur de fesses en Allemagne » (suite à une série de viols commis à Francfort) ;

    – celle qui représente les esclaves sexuelles de Boko Haram, voilées et enceintes, en train de gueuler après leurs « allocs » ;

    – celle qui fantasme une invasion ou une « islamisation » en forme de « grand remplacement », par exemple en nous montrant un musulman barbu dont la barbe démesurée envahit toute la page de Une, malgré un minuscule Macron luttant « contre le séparatisme », armé de ciseaux, mais ne parvenant qu’à en couper que quelques poils ;

    – celle qui alimente le même fantasme d’invasion en figurant un Macron, déclarant que le port du foulard par des femmes musulmanes « ne le regarde pas » en tant que président, tandis que le reste de la page n’est occupé que par des femmes voilées, avec une légende digne d’un tract d’extrême droite : « La République islamique en marche ».

    Sur chacun de ces dessins, publiés en Une pour la plupart, je pourrais argumenter en détail, pour expliquer en quoi je les juge odieux, et souvent racistes. Bien d’autres exemples pourraient d’ailleurs être évoqués, comme une couverture publiée à l’occasion d’un attentat meurtrier commis à Bruxelles en mars 2016 et revendiqué par Daesh (ayant entraîné la mort de 32 personnes et fait 340 blessés), et figurant de manière pour le moins choquante le chanteur Stromae, orphelin du génocide rwandais, en train de chanter « Papaoutai » tandis que voltigent autour de lui des morceaux de jambes et de bras déchiquetés ou d’oeil exorbité. La liste n’est pas exhaustive, d’autres unes pourraient être évoquées – celles notamment qui nous invitent à rigoler (on est tenté de dire ricaner) sur le sort des femmes violées, des enfants abusés, ou des peuples qui meurent de faim.

    On a le droit de détester cet #humour, on a le droit de considérer que certaines de ces caricatures incitent au #mépris ou à la #haine_raciste ou sexiste, entre autres griefs possibles, et on a le droit de le dire. On a le droit de l’écrire, on a le droit d’aller le dire en justice, et même en manifestation. Mais – cela allait sans dire, l’attentat de janvier 2015 oblige désormais à l’énoncer expressément – quel que soit tout le mal qu’on peut penser de ces dessins, de leur #brutalité, de leur #indélicatesse, de leur méchanceté gratuite envers des gens souvent démunis, de leur #racisme parfois, la #violence_symbolique qu’il exercent est sans commune mesure avec la violence physique extrême que constitue l’#homicide, et elle ne saurait donc lui apporter le moindre commencement de #justification.

    On a en somme le droit de dénoncer avec la plus grande vigueur la violence symbolique des caricatures quand on la juge illégitime et nocive, car elle peut l’être, à condition toutefois de dire désormais ce qui, je le répète, aurait dû continuer d’aller sans dire mais va beaucoup mieux, désormais, en le disant : qu’aucune violence symbolique ne justifie l’hyper-violence physique. Cela vaut pour les pires dessins de Charlie comme pour les pires répliques d’un Zemmour ou d’un Dieudonné, comme pour tout ce qui nous offense – du plutôt #douteux au parfaitement #abject.

    Que reste-t-il en effet de la liberté d’expression si l’on défend le #droit_à_la_caricature mais pas le droit à la #critique des caricatures ? Que devient le #débat_démocratique si toute critique radicale de #Charlie aujourd’hui, et qui sait de de Zemmour demain, de Macron après-demain, est d’office assimilée à une #incitation_à_la_violence, donc à de la complicité de terrorisme, donc proscrite ?

    Mais inversement, que devient cet espace démocratique si la dénonciation de l’intolérable et l’appel à le faire cesser ne sont pas précédés et tempérés par le rappel clair et explicite de l’interdit fondamental du meurtre ?

    7. Autre chose m’a gêné dans certaines analyses : l’interrogation sur les « #vrais_responsables », formulation qui laisse entendre que « derrière » un responsable « apparent » (l’assassin) il y aurait « les vrais responsables », qui seraient d’autres que lui. Or s’il me parait bien sûr nécessaire d’envisager dans toute sa force et toute sa complexité l’impact des #déterminismes_sociaux, il est problématique de dissoudre dans ces déterminismes toute la #responsabilité_individuelle de ce jeune de 18 ans – ce que la sociologie ne fait pas, contrairement à ce que prétendent certains polémistes, mais que certains discours peuvent parfois faire.

    Que chacun s’interroge toujours sur sa possible responsabilité est plutôt une bonne chose à mes yeux, si toutefois on ne pousse pas le zèle jusqu’à un « on est tous coupables » qui dissout toute #culpabilité réelle et arrange les affaires des principaux coupables. Ce qui m’a gêné est l’enchaînement de questions qui, en réponse à la question « qui a tué ? », met comme en concurrence, à égalité, d’une part celui qui a effectivement commis le crime, et d’autre part d’autres personnes ou groupes sociaux (la direction de l’école, la police, le père d’élève ayant lancé la campagne publique contre Samuel Paty sur Youtube, sa fille qui semble l’avoir induit en erreur sur le déroulement de ses cours) qui, quel que soit leur niveau de responsabilité, n’ont en aucun cas « tué » – la distinction peut paraitre simple, voire simpliste, mais me parait, pour ma part, cruciale à maintenir.

    8. Ce qui m’a gêné, aussi, et même écoeuré lorsque l’oubli était assumé, et que « le système » néolibéral et islamophobe devenait « le principal responsable », voire « l’ennemi qu’il nous faut combattre », au singulier, ce fut une absence, dans la liste des personnes ou des groupes sociaux pouvant, au-delà de l’individu #Abdoullakh_Abouyezidovitch, se partager une part de responsabilité. Ce qui me gêna fut l’oubli ou la minoration du rôle de l’entourage plus ou moins immédiat du tueur – qu’il s’agisse d’un groupe terroriste organisé ou d’un groupe plus informel de proches ou de moins proches (via les réseaux sociaux), sans oublier, bien entendu, l’acolyte de l’irresponsable « père en colère » : un certain #Abdelhakim_Sefrioui, entrepreneur de haine pourtant bien connu, démasqué et ostracisé de longue date dans les milieux militants, à commencer par les milieux pro-palestiniens et la militance anti-islamophobie.

    Je connais les travaux sociologiques qui critiquent à juste titre l’approche mainstream, focalisée exclusivement les techniques de propagande des organisations terroristes, et qui déplacent la focale sur l’étude des conditions sociales rendant audible et « efficace » lesdites techniques de #propagande. Mais justement, on ne peut prendre en compte ces conditions sociales sans observer aussi comment elles pèsent d’une façon singulière sur les individus, dont la responsabilité n’est pas évacuée. Et l’on ne peut pas écarter, notamment, la responsabilité des individus ou des groupes d’ « engraineurs », surtout si l’on pose la question en ces termes : « qui a tué ? ».

    9. Le temps du #choc, du #deuil et de l’#amertume « contre mon propre camp » fut cela dit parasité assez vite par un vacarme médiatique assourdissant, charriant son lot d’#infamie dans des proportions autrement plus terrifiantes. #Samuel_Gontier, fidèle « au poste », en a donné un aperçu glaçant :

    – des panels politiques dans lesquels « l’équilibre » invoqué par le présentateur (Pascal Praud) consiste en un trio droite, droite extrême et extrême droite (LREM, Les Républicains, Rassemblement national), et où les différentes familles de la gauche (Verts, PS, PCF, France insoumise, sans même parler de l’extrême gauche) sont tout simplement exclues ;

    – des « débats » où sont mis sérieusement à l’agenda l’interdiction du #voile dans tout l’espace public, l’expulsion de toutes les femmes portant le #foulard, la #déchéance_de_nationalité pour celles qui seraient françaises, la réouverture des « #bagnes » « dans îles Kerguelen », le rétablissement de la #peine_de_mort, et enfin la « #criminalisation » de toutes les idéologies musulmanes conservatrices, « pas seulement le #djihadisme mais aussi l’#islamisme » (un peu comme si, à la suite des attentats des Brigades Rouges, de la Fraction Armée Rouge ou d’Action Directe, on avait voulu criminaliser, donc interdire et dissoudre toute la gauche socialiste, communiste, écologiste ou radicale, sous prétexte qu’elle partageait avec les groupes terroristes « l’opposition au capitalisme ») ;

    – des « plateaux » sur lesquels un #Manuel_Valls peut appeler en toute conscience et en toute tranquillité, sans causer de scandale, à piétiner la Convention Européenne des Droits Humains : « S’il nous faut, dans un moment exceptionnel, s’éloigner du #droit_européen, faire évoluer notre #Constitution, il faut le faire. », « Je l’ai dit en 2015, nous sommes en #guerre. Si nous sommes en guerre, donc il faut agir, frapper. ».

    10. Puis, très vite, il y a eu cette offensive du ministre de l’Intérieur #Gérald_Darmanin contre le #CCIF (#Collectif_Contre_l’Islamophobie_en_France), dénuée de tout fondement du point de vue de la #lutte_anti-terroriste – puisque l’association n’a évidemment pris aucune part dans le crime du 17 octobre 2020, ni même dans la campagne publique (sur Youtube et Twitter) qui y a conduit.

    Cette dénonciation – proprement calomnieuse, donc – s’est autorisée en fait d’une montée en généralité, en abstraction et même en « nébulosité », et d’un grossier sophisme : le meurtre de Samuel Paty est une atteinte aux « #valeurs » et aux « institutions » de « la #République », que justement le CCIF « combat » aussi – moyennant quoi le CCIF a « quelque chose à voir » avec ce crime et il doit donc être dissous, CQFD. L’accusation n’en demeure pas moins fantaisiste autant qu’infamante, puisque le « combat » de l’association, loin de viser les principes et les institutions républicaines en tant que telles, vise tout au contraire leur manque d’effectivité : toute l’activité du CCIF (c’est vérifiable, sur le site de l’association aussi bien que dans les rapports des journalistes, au fil de l’actualité, depuis des années) consiste à combattre la #discrimination en raison de l’appartenance ou de la pratique réelle ou supposée d’une religion, donc à faire appliquer une loi de la république. Le CCIF réalise ce travail par les moyens les plus républicains qui soient, en rappelant l’état du Droit, en proposant des médiations ou en portant devant la #Justice, institution républicaine s’il en est, des cas d’atteinte au principe d’#égalité, principe républicain s’il en est.

    Ce travail fait donc du CCIF une institution précieuse (en tout cas dans une république démocratique) qu’on appelle un « #contre-pouvoir » : en d’autres termes, un ennemi de l’arbitraire d’État et non de la « République ». Son travail d’#alerte contribue même à sauver ladite République, d’elle-même pourrait-on dire, ou plutôt de ses serviteurs défaillants et de ses démons que sont le racisme et la discrimination.

    Il s’est rapidement avéré, du coup, que cette offensive sans rapport réel avec la lutte anti-terroriste s’inscrivait en fait dans un tout autre agenda, dont on avait connu les prémisses dès le début de mandat d’Emmanuel Macron, dans les injures violentes et les tentatives d’interdiction de Jean-Michel #Blanquer contre le syndicat #Sud_éducation_93, ou plus récemment dans l’acharnement haineux du député #Robin_Réda, censé diriger une audition parlementaire antiraciste, contre les associations de soutien aux immigrés, et notamment le #GISTI (Groupe d’Information et de Soutien aux Immigrés). Cet agenda est ni plus ni moins que la mise hors-jeu des « corps intermédiaires » de la société civile, et en premier lieu des #contre-pouvoirs que sont les associations antiracistes et de défense des droits humains, ainsi que les #syndicats, en attendant le tour des partis politiques – confère, déjà, la brutalisation du débat politique, et notamment les attaques tout à fait inouïes, contraires pour le coup à la tradition républicaine, de #Gérald_Darmanin contre les écologistes (#Julien_Bayou, #Sandra_Regol et #Esther_Benbassa) puis contre la #France_insoumise et son supposé « #islamo-gauchisme qui a détruit la république », ces dernières semaines, avant donc le meurtre de Samuel Paty.

    Un agenda dans lequel figure aussi, on vient de l’apprendre, un combat judiciaire contre le site d’information #Mediapart.

    11. Il y a eu ensuite l’annonce de ces « actions coup de poing » contre des associations et des lieux de culte musulmans, dont le ministre de l’Intérieur lui-même a admis qu’elles n’avaient aucun lien avec l’enquête sur le meurtre de Samuel Paty, mais qu’elles servaient avant tout à « #adresser_un_message », afin que « la #sidération change de camp ». L’aveu est terrible : l’heure n’est pas à la défense d’un modèle (démocratique, libéral, fondé sur l’État de Droit et ouvert à la pluralité des opinions) contre un autre (obscurantiste, fascisant, fondé sur la terreur), mais à une #rivalité_mimétique. À la #terreur on répond par la terreur, sans même prétendre, comme le fit naguère un Charles Pasqua, qu’on va « terroriser les terroristes » : ceux que l’on va terroriser ne sont pas les terroristes, on le sait, on le dit, on s’en contrefout et on répond au meurtre par la #bêtise et la #brutalité, à l’#obscurantisme « religieux » par l’obscurantisme « civil », au #chaos de l’#hyper-violence par le chaos de l’#arbitraire d’État.

    12. On cible donc des #mosquées alors même qu’on apprend (notamment dans la remarquable enquête de Jean-Baptiste Naudet, dans L’Obs) que le tueur ne fréquentait aucune mosquée – ce qui était le cas, déjà, de bien d’autres tueurs lors des précédents attentats.

    On s’attaque au « #séparatisme » et au « #repli_communautaire » alors même qu’on apprend (dans la même enquête) que le tueur n’avait aucune attache ou sociabilité dans sa communauté – ce qui là encore a souvent été le cas dans le passé.

    On préconise des cours intensifs de #catéchisme_laïque dans les #écoles, des formations intensives sur la liberté d’expression, avec distribution de « caricatures » dans tous les lycées, alors que le tueur était déscolarisé depuis un moment et n’avait commencé à se « radicaliser » qu’en dehors de l’#école (et là encore se rejoue un schéma déjà connu : il se trouve qu’un des tueurs du Bataclan fut élève dans l’établissement où j’exerce, un élève dont tous les professeurs se souviennent comme d’un élève sans histoires, et dont la famille n’a pu observer des manifestations de « #radicalisation » qu’après son bac et son passage à l’université, une fois qu’il était entré dans la vie professionnelle).

    Et enfin, ultime protection : Gérald Darmanin songe à réorganiser les rayons des #supermarchés ! Il y aurait matière à rire s’il n’y avait pas péril en la demeure. On pourrait s’amuser d’une telle #absurdité, d’une telle incompétence, d’une telle disjonction entre la fin et les moyens, si l’enjeu n’était pas si grave. On pourrait sourire devant les gesticulations martiales d’un ministre qui avoue lui-même tirer « à côté » des véritables coupables et complices, lorsque par exemple il ordonne des opérations contre des #institutions_musulmanes « sans lien avec l’enquête ». On pourrait sourire s’il ne venait pas de se produire une attaque meurtrière atroce, qui advient après plusieurs autres, et s’il n’y avait pas lieu d’être sérieux, raisonnable, concentré sur quelques objectifs bien définis : mieux surveiller, repérer, voir venir, mieux prévenir, mieux intervenir dans l’urgence, mieux protéger. On pourrait se payer le luxe de se disperser et de discuter des #tenues_vestimentaires ou des #rayons_de_supermarché s’il n’y avait pas des vies humaines en jeu – certes pas la vie de nos dirigeants, surprotégés par une garde rapprochée, mais celles, notamment, des professeurs et des élèves.

    13. Cette #futilité, cette #frivolité, cette bêtise serait moins coupable s’il n’y avait pas aussi un gros soubassement de #violence_islamophobe. Cette bêtise serait innocente, elle ne porterait pas à conséquence si les mises en débat du #vêtement ou de l’#alimentation des diverses « communautés religieuses » n’étaient pas surdéterminées, depuis de longues années, par de très lourds et violents #stéréotypes racistes. On pourrait causer lingerie et régime alimentaire si les us et coutumes religieux n’étaient pas des #stigmates sur-exploités par les racistes de tout poil, si le refus du #porc ou de l’#alcool par exemple, ou bien le port d’un foulard, n’étaient pas depuis des années des motifs récurrents d’#injure, d’#agression, de discrimination dans les études ou dans l’emploi.

    Il y a donc une bêtise insondable dans cette mise en cause absolument hors-sujet des commerces ou des rayons d’ « #alimentation_communautaire » qui, dixit Darmanin, « flatteraient » les « plus bas instincts », alors que (confère toujours l’excellente enquête de Jean-Baptiste Naudet dans L’Obs) l’homme qui a tué Samuel Paty (comme l’ensemble des précédents auteurs d’attentats meurtriers) n’avait précisément pas d’ancrage dans une « communauté » – ni dans l’immigration tchétchène, ni dans une communauté religieuse localisée, puisqu’il ne fréquentait aucune mosquée.

    Et il y a dans cette bêtise une #méchanceté tout aussi insondable : un racisme sordide, à l’encontre des #musulmans bien sûr, mais pas seulement. Il y a aussi un mépris, une injure, un piétinement de la mémoire des morts #juifs – puisque parmi les victimes récentes des tueries terroristes, il y a précisément des clients d’un commerce communautaire, l’#Hyper_Cacher, choisis pour cible et tués précisément en tant que tels.

    Telle est la vérité, cruelle, qui vient d’emblée s’opposer aux élucubrations de Gérald Darmanin : en incriminant les modes de vie « communautaires », et plus précisément la fréquentation de lieux de culte ou de commerces « communautaires », le ministre stigmatise non pas les coupables de la violence terroriste (qui se caractérisent au contraire par la #solitude, l’#isolement, le surf sur #internet, l’absence d’#attaches_communautaires et de pratique religieuse assidue, l’absence en tout cas de fréquentation de #lieux_de_cultes) mais bien certaines de ses victimes (des fidèles attaqués sur leur lieu de culte, ou de courses).

    14. Puis, quelques jours à peine après l’effroyable attentat, sans aucune concertation sur le terrain, auprès de la profession concernée, est tombée par voie de presse (comme d’habitude) une stupéfiante nouvelle : l’ensemble des Conseils régionaux de France a décidé de faire distribuer un « #recueil_de_caricatures » (on ne sait pas lesquelles) dans tous les lycées. S’il faut donner son sang, allez donner le vôtre, disait la chanson. Qu’ils aillent donc, ces élus, distribuer eux-mêmes leurs petites bibles républicaines, sur les marchés. Mais non : c’est notre sang à nous, petits profs de merde, méprisés, sous-payés, insultés depuis des années, qui doit couler, a-t-il été décidé en haut lieu. Et possiblement aussi celui de nos élèves.

    Car il faut se rendre à l’évidence : si cette information est confirmée, et si nous acceptons ce rôle de héros et martyrs d’un pouvoir qui joue aux petits soldats de plomb avec des profs et des élèves de chair et d’os, nous devenons officiellement la cible privilégiée des groupes terroristes. À un ennemi qui ne fonctionne, dans ses choix de cibles et dans sa communication politique, qu’au défi, au symbole et à l’invocation de l’honneur du Prophète, nos dirigeants répondent en toute #irresponsabilité par le #défi, le #symbole, et la remise en jeu de l’image du Prophète. À quoi doit-on s’attendre ? Y sommes-nous prêts ? Moi non.

    15. Comme si tout cela ne suffisait pas, voici enfin que le leader de l’opposition de gauche, celui dont on pouvait espérer, au vu de ses engagements récents, quelques mises en garde élémentaires mais salutaires contre les #amalgames et la #stigmatisation haineuse des musulmans, n’en finit pas de nous surprendre ou plutôt de nous consterner, de nous horrifier, puisqu’il s’oppose effectivement à la chasse aux musulmans, mais pour nous inviter aussitôt à une autre chasse : la #chasse_aux_Tchétchènes :

    « Moi, je pense qu’il y a un problème avec la #communauté_tchétchène en France ».

    Il suffit donc de deux crimes, commis tous les deux par une personne d’origine tchétchène, ces dernières années (l’attentat de l’Opéra en 2018, et celui de Conflans en 2020), plus une méga-rixe à Dijon cet été impliquant quelques dizaines de #Tchétchènes, pour que notre homme de gauche infère tranquillement un « #problème_tchétchène », impliquant toute une « communauté » de plusieurs dizaines de milliers de personnes vivant en France.

    « Ils sont arrivés en France car le gouvernement français, qui était très hostile à Vladimir Poutine, les accueillait à bras ouverts », nous explique Jean-Luc #Mélenchon. « À bras ouverts », donc, comme dans un discours de Le Pen – le père ou la fille. Et l’on a bien entendu : le motif de l’#asile est une inexplicable « hostilité » de la France contre le pauvre Poutine – et certainement pas une persécution sanglante commise par ledit Poutine, se déclarant prêt à aller « buter » lesdits Tchétchènes « jusque dans les chiottes ».

    « Il y a sans doute de très bonnes personnes dans cette communauté » finit-il par concéder à son intervieweur interloqué. On a bien lu, là encore : « sans doute ». Ce n’est donc même pas sûr. Et « de très bonnes personnes », ce qui veut dire en bon français : quelques-unes, pas des masses.

    « Mais c’est notre #devoir_national de s’en assurer », s’empresse-t-il d’ajouter – donc même le « sans doute » n’aura pas fait long feu. Et pour finir en apothéose :

    « Il faut reprendre un par un tous les dossiers des Tchétchènes présents en France et tous ceux qui ont une activité sur les réseaux sociaux, comme c’était le cas de l’assassin ou d’autres qui ont des activités dans l’#islamisme_politique (...), doivent être capturés et expulsés ».

    Là encore, on a bien lu : « tous les dossiers des Tchétchènes présents en France », « un par un » ! Quant aux suspects, ils ne seront pas « interpellés », ni « arrêtés », mais « capturés » : le vocabulaire est celui de la #chasse, du #safari. Voici donc où nous emmène le chef du principal parti d’opposition de gauche.

    16. Enfin, quand on écrira l’histoire de ces temps obscurs, il faudra aussi raconter cela : comment, à l’heure où la nation était invitée à s’unir dans le deuil, dans la défense d’un modèle démocratique, dans le refus de la violence, une violente campagne de presse et de tweet fut menée pour que soient purement et simplement virés et remplacés les responsables de l’#Observatoire_de_la_laïcité, #Nicolas_Cadène et #Jean-Louis_Bianco, pourtant restés toujours fidèles à l’esprit et à la lettre des lois laïques, et que les deux hommes furent à cette fin accusés d’avoir « désarmé » la République et de s’être « mis au service » des « ennemis » de ladite #laïcité et de ladite république – en somme d’être les complices d’un tueur de prof, puisque c’est de cet ennemi-là qu’il était question.

    Il faudra raconter que des universitaires absolument irréprochables sur ces questions, comme #Mame_Fatou_Niang et #Éric_Fassin, furent mis en cause violemment par des tweeters, l’une en recevant d’abjectes vidéos de décapitation, l’autre en recevant des #menaces de subir la même chose, avec dans les deux cas l’accusation d’être responsables de la mort de Samuel Paty.

    Il faudra se souvenir qu’un intellectuel renommé, invité sur tous les plateaux, proféra tranquillement, là encore sans être recadré par les animateurs, le même type d’accusations à l’encontre de la journaliste et chroniqueuse #Rokhaya_Diallo : en critiquant #Charlie_Hebdo, elle aurait « poussé à armer les bras des tueurs », et « entrainé » la mort des douze de Charlie hebdo.

    Il faudra se souvenir qu’au sommet de l’État, enfin, en ces temps de deuil, de concorde nationale et de combat contre l’obscurantisme, le ministre de l’Éducation nationale lui-même attisa ce genre de mauvaise querelle et de #mauvais_procès – c’est un euphémisme – en déclarant notamment ceci :

    « Ce qu’on appelle l’#islamo-gauchisme fait des ravages, il fait des ravages à l’#université. Il fait des ravages quand l’#UNEF cède à ce type de chose, il fait des ravages quand dans les rangs de la France Insoumise, vous avez des gens qui sont de ce courant-là et s’affichent comme tels. Ces gens-là favorisent une idéologie qui ensuite, de loin en loin, mène au pire. »

    Il faudra raconter ce que ces sophismes et ces purs et simples mensonges ont construit ou tenté de construire : un « #consensus_national » fondé sur une rage aveugle plutôt que sur un deuil partagé et un « plus jamais ça » sincère et réfléchi. Un « consensus » singulièrement diviseur en vérité, excluant de manière radicale et brutale tous les contre-pouvoirs humanistes et progressistes qui pourraient tempérer la violence de l’arbitraire d’État, et apporter leur contribution à l’élaboration d’une riposte anti-terroriste pertinente et efficace : le mouvement antiraciste, l’opposition de gauche, la #sociologie_critique... Et incluant en revanche, sans le moindre état d’âme, une droite républicaine radicalisée comme jamais, ainsi que l’#extrême_droite lepéniste.

    Je ne sais comment conclure, sinon en redisant mon accablement, ma tristesse, mon désarroi, ma peur – pourquoi le cacher ? – et mon sentiment d’#impuissance face à une #brutalisation en marche. La brutalisation de la #vie_politique s’était certes enclenchée bien avant ce crime atroce – l’évolution du #maintien_de l’ordre pendant tous les derniers mouvements sociaux en témoigne, et les noms de Lallement et de Benalla en sont deux bons emblèmes. Mais cet attentat, comme les précédents, nous fait évidemment franchir un cap dans l’#horreur. Quant à la réponse à cette horreur, elle s’annonce désastreuse et, loin d’opposer efficacement la force à la force (ce qui peut se faire mais suppose le discernement), elle rajoute de la violence aveugle à de la violence aveugle – tout en nous exposant et en nous fragilisant comme jamais. Naïvement, avec sans doute un peu de cet idéalisme qui animait Samuel Paty, j’en appelle au #sursaut_collectif, et à la #raison.

    Pour reprendre un mot d’ordre apparu suite à ce crime atroce, #je_suis_prof. Je suis prof au sens où je me sens solidaire de Samuel Paty, où sa mort me bouleverse et me terrifie, mais je suis prof aussi parce que c’est tout simplement le métier que j’exerce. Je suis prof et je crois donc en la raison, en l’#éducation, en la #discussion. Depuis vingt-cinq ans, j’enseigne avec passion la philosophie et je m’efforce de transmettre le goût de la pensée, de la liberté de penser, de l’échange d’arguments, du débat contradictoire. Je suis prof et je m’efforce de transmettre ces belles valeurs complémentaires que sont la #tolérance, la #capacité_d’indignation face à l’intolérable, et la #non-violence dans l’#indignation et le combat pour ses idées.

    Je suis prof et depuis vingt-cinq ans je m’efforce de promouvoir le #respect et l’#égalité_de_traitement, contre tous les racismes, tous les sexismes, toutes les homophobies, tous les systèmes inégalitaires. Et je refuse d’aller mourir au front pour une croisade faussement « républicaine », menée par un ministre de l’Intérieur qui a commencé sa carrière politique, entre 2004 et 2008, dans le girons de l’extrême droite monarchiste (auprès de #Christian_Vanneste et de #Politique_magazine, l’organe de l’#Action_française). Je suis prof et je refuse de sacrifier tout ce en quoi je crois pour la carrière d’un ministre qui en 2012, encore, militait avec acharnement, aux côtés de « La manif pour tous », pour que les homosexuels n’aient pas les mêmes droits que les autres – sans parler de son rapport aux femmes, pour le moins problématique, et de ce que notre grand républicain appelle, en un délicat euphémisme, sa « vie de jeune homme ».

    Je suis prof et j’enseigne la laïcité, la vraie, celle qui s’est incarnée dans de belles lois en 1881, 1882, 1886 et 1905, et qui n’est rien d’autre qu’une machine à produire plus de #liberté, d’#égalité et de #fraternité. Mais ce n’est pas cette laïcité, loin s’en faut, qui se donne à voir ces jours-ci, moins que jamais, quand bien même le mot est répété à l’infini. C’est au contraire une politique liberticide, discriminatoire donc inégalitaire, suspicieuse ou haineuse plutôt que fraternelle, que je vois se mettre en place, sans même l’excuse de l’efficacité face au terrorisme.

    Je suis prof, et cette #vraie_laïcité, ce goût de la pensée et de la #parole_libre, je souhaite continuer de les promouvoir. Et je souhaite pour cela rester en vie. Et je souhaite pour cela rester libre, maître de mes #choix_pédagogiques, dans des conditions matérielles qui permettent de travailler. Et je refuse donc de devenir l’otage d’un costume de héros ou de martyr taillé pour moi par des aventuriers sans jugeote, sans cœur et sans principes – ces faux amis qui ne savent qu’encenser des profs morts et mépriser les profs vivants.

    https://lmsi.net/Je-suis-prof

    #Pierre_Tevanian

    –—

    –-> déjà signalé sur seenthis :
    https://seenthis.net/messages/882390
    https://seenthis.net/messages/882583
    ... mais je voulais mettre le texte complet.

  • #Trump est-il un #cancre ?, par Alain Garrigou (Les blogs du Diplo, 8 septembre 2020)
    https://blog.mondediplo.net/trump-est-il-un-cancre

    Est-ce donc seulement une affaire de « cancre » ? On peut imaginer qu’il y a quelque #jouissance à pouvoir dire publiquement n’importe quoi. La #honte habituelle du cancre pris en flagrant délit procède du jugement social, mais si l’énormité est celle d’un puissant, qui oserait se moquer ?

    Donald Trump ne s’est-il pas souvent vanté d’être un génie ? La « #cancrétude », alternant grande vanité et autodérision (cancre ou génie), serait une nouvelle façon de jouir du #pouvoir. Toujours prêts à fournir des explications rationnelles, selon une propension rationaliste et quelque peu providentialiste d’expert, on est tenté de conclure que Trump est président bien qu’il soit cancre. Et de ne pas se demander s’il est président parce qu’il est cancre. Après tout ne l’a-t-il pas suggéré lui-même en en affirmant qu’il serait élu même s’il tuait quelqu’un en plein jour sur la Ve avenue ?

    La campagne de 2016 en a donné une démonstration directe quand sa rivale Hillary Clinton laissa échapper un cri du cœur devant la #bêtise des fans républicains : « #deplorable ». Disant tout haut ce que beaucoup de gens pensaient, elle s’attira une réponse radicale de ces mêmes fans arborant des t-shirts avec l’inscription « deplorable ». Ils s’emparaient classiquement de l’insulte pour la revendiquer. Ce n’est toutefois pas si fréquent de se revendiquer #stupide dans une société qui s’en moque.

  • Décidément (mais est-ce vraiment une surprise ?) LREM est plein de gens charmants.

    Laetitia Avia, la députée LREM qui horrifie ses assistants - Page 4 | Mediapart
    https://www.mediapart.fr/journal/france/120520/laetitia-avia-la-deputee-lrem-qui-horrifie-ses-assistants?page_article=4

    Alors que Laetitia Avia présente mercredi 13 mai en dernière lecture à l’Assemblée nationale sa proposition de loi de lutte contre la haine sur Internet, cinq ex-assistants parlementaires de la députée LREM dénoncent, preuves à l’appui, des humiliations à répétition au travail, ainsi que des propos à connotation sexiste, homophobe et raciste. L’élue « conteste ces allégations mensongères ».

    Laetitia Avia doit concrétiser mercredi à l’Assemblée un combat mené de longue date : le vote final de sa loi contre la haine en ligne. Avocate de formation et militante En marche de la première heure, elle a rapidement gravi les échelons, jusqu’à devenir députée de Paris en 2017, puis porte-parole du mouvement. Lors de son discours général, le premier ministre a même rendu un hommage appuyé à cette élue qui incarne le combat contre toutes les discriminations. Mais d’anciens assistants parlementaires de la députée livrent une version bien plus nuancée. Avec de nombreux documents à l’appui, ils ont accepté de parler, de raconter les coulisses et les méthodes de la porte-parole d’En marche. William, Sophie, Charlotte, Nicolas et Benoît (voir notre Boîte noire), la trentaine pour la plupart, reprochent à Laetitia Avia des humiliations au quotidien. Ils révèlent aussi d’importantes contradictions entre le discours public de l’élue et ses pratiques au travail.

    Aucun de ces assistants parlementaires n’a entrepris de démarche judiciaire. Au départ, d’ailleurs, Sophie ne voulait pas témoigner des pratiques de son ancienne cheffe, pour qui elle a travaillé plus d’un an en 2018. « J’ai tenté de passer à autre chose et il m’a fallu du temps pour me reconstruire, explique-t-elle. Mais de voir qu’elle va faire voter sa loi sur la cyberhaine, qu’elle se positionne sur tous les sujets anti-discrimination, j’ai dû mal à le supporter. » D’après elle, il y aurait « un fossé entre les valeurs qu’elle défend publiquement et ce [qu’elle a] constaté en travaillant à ses côtés ». Les cinq ex-collaborateurs rapportent tous avoir été témoins de propos à connotation sexiste, raciste et homophobe de la part de la députée. Leurs différentes alertes en interne étant restées lettre morte, ils se sont résolus à parler à Mediapart.

    Contactée, la députée nie d’emblée. « Il y a un élément sur lequel vraiment je suis sans appel, c’est le racisme, l’homophobie et le sexisme. Je ne les tolère pas. Je ne les tolère nulle part, y compris dans les cadres privés, y compris pour ce qui est considéré comme étant des blagues, qui ne participent en réalité qu’au racisme ordinaire » (voir notre Boîte noire). De nombreux documents obtenus par Mediapart montrent pourtant l’inverse.

    Selon ses anciens assistants, un ex-salarié d’origine asiatique, qui n’a pas souhaité livrer de commentaires, en faisait régulièrement les frais. « C’était son bouc émissaire, elle l’appelait parfois “le Chinois” ou reprenait des clichés racistes pour parler de lui », se souvient Sophie. Ainsi, en avril 2018, elle cherche à savoir qui a encaissé un chèque et l’accuse sur la messagerie cryptée Telegram, en confiant à un autre collaborateur : « Ça sent le Chinois. »

    Dans un autre message envoyé dans la boucle de toute l’équipe, elle écrit : « Tu es un faux Chinois, tu ne maîtrises pas Mac », par référence au cliché raciste qui veut que les personnes asiatiques soient plus compétentes en informatique.

    Juste avant de partir en vacances, le 12 août 2017, elle envoie une note vocale à toute l’équipe dans laquelle elle reproche notamment à ce salarié de ne pas avoir créé son site internet ni nettoyé son image. Laetitia Avia met en effet beaucoup d’énergie à faire oublier un article du Canard enchaîné révélant qu’elle avait mordu un chauffeur de taxi. Dans ce document sonore que Mediapart a pu écouter, elle demande très sérieusement : « Alexandre* étant vraiment, malgré ses origines, pas le meilleur sur les sujets informatiques, je vais transférer ces sujets-là à Nathalie*. Donc Nathalie*, maintenant, c’est vraiment une de tes priorités de ta rentrée, c’est ma e-réputation. […] Le site internet, je veux qu’on avance. Et Wikipédia. Wikipédia, il y a plusieurs choses à faire. Il faut prendre le contrôle sur cette page. Il ne suffit pas juste de supprimer le paragraphe sur Le Canard enchaîné, il faut le réécrire de toute façon et le sourcer quand on le réécrit. »

    En public, la députée mène aussi un travail en faveur des droits LGBT et rencontre régulièrement de nombreuses associations pour évoquer ce sujet. « Très honorée de porter haut et fort notre combat contre le racisme, l’antisémitisme, l’homophobie sur Internet : en mai, je déposerai une proposition de loi contre la cyberhaine », rappelait-elle sur Twitter. En privé, ce serait une autre histoire. « Régulièrement, elle se permet des sorties très déplacées sur l’orientation sexuelle d’un collègue homosexuel. »

    Parfois, la députée se lâche même à l’écrit, comme en avril 2018, juste après avoir voté un amendement en faveur des réfugiés LGBT. « On a voté l’amendement des PD », se félicite-t-elle, sans le moindre smiley pour nuancer son propos.

    Autre exemple resté dans la mémoire des assistants : le 6 juin 2018, devant son équipe, elle liste un à un, en commentant, les membres du gouvernement de l’époque. Et critique la communication d’une ex-ministre d’Édouard Philippe, d’après des documents que nous avons pu consulter : « C’est ma copine [mais] elle communique très mal sur ce qu’elle fait. C’est ce qu’il se passe quand tu mets un gay à la com’. »

    Aussi très active dans la lutte contre le sexisme – elle a notamment corédigé un rapport sur le harcèlement de rue –, Laetitia Avia publie de nombreuses interviews ou tweets sur le sujet. « Dans le monde politique aussi il faut combattre le sexisme du quotidien, les remarques déplacées ou le paternalisme », dit-elle en octobre 2018. Et d’ajouter : « Je suis fière d’être parmi ces dix femmes qui montent au front contre le sexisme… » Pourtant, devant son équipe, les propos sexistes fuseraient, selon ses ex-collaborateurs. « Elle insulte souvent les députées qu’elle n’aime pas de “pute”. Elle se moque aussi beaucoup de leur physique », révèle Nicolas, qui a gardé plusieurs messages pour le prouver. En janvier par exemple, elle envoie une photo de sa collègue et députée Aurore Berger pour la comparer au Pingouin dans Batman, le défi.

    En février, elle envoie une photo de la même députée pour commenter sa tenue.

    « Parfois, elle se moque du physique de certaines militantes de sa circonscription, mais aussi de membres de l’équipe quand ils ne sont pas là. L’un est trop gros, l’autre s’habille mal, se souvient Benoît. Avia, c’est une gamine de 4e B au collège qui n’a pas grandi et pour qui la vie est une cour de récré. Mais ça peut faire très mal quand c’est vous qui êtes ciblé. Et ce n’est pas digne, ni d’une supérieure hiérarchique, ni d’une représentante de la nation. »

    Trois anciens salariés évoquent aussi la fois où un conseiller de Paris et militant LREM a envoyé une photo de son sexe par erreur dans une boucle Telegram de députés. « Elle a fait une capture d’écran très rapidement et depuis montre cette photo à qui veut la voir, ainsi qu’à des députés. Même après l’affaire Griveaux, quand il apparaissait évident que cela participait à une forme de harcèlement, elle continuait d’exhiber cette photo pour se moquer de lui », raconte Sophie. Un témoignage corroboré par trois autres assistants parlementaires.

    « Parfois, on se demandait pourquoi elle avait voulu représenter LREM et faire de la politique », témoigne Benoît, qui estime que la députée « méprise ses électeurs ». Laetitia Avia délèguerait en effet la majorité de ces rendez-vous en circonscription. « Les rares fois où elle vient à sa permanence, elle fait tout pour ne pas répondre à ses administrés. »

    Les cinq anciens assistants parlementaires dénoncent également les méthodes de travail de la députée. « Avia, c’est un système qui vous broie », analyse aujourd’hui William, qui a travaillé avec la députée pendant plus d’un an. Selon lui, le turn-over de son cabinet donne déjà un indice : en à peine trois ans, six personnes ont déjà quitté son équipe et une autre s’apprête à le faire. Au sein de son bureau, Laetitia Avia s’entoure de trois collaborateurs, l’un qui gère sa circonscription du XIIe arrondissement de Paris, le deuxième qui s’occupe de sa communication et le dernier qui travaille les sujets législatifs.

    En 2017, comme les années suivantes, les reproches sont les mêmes : des conditions de travail intenables et une surveillance permanente de leur activité. Charlotte se souvient : « Travailler pour elle, c’était être sollicitée de 7 heures à 1 heure du matin. Même le week-end. » Tous disent avoir été « noyés » par le travail. « Si on lui disait que c’était trop ou qu’on n’avait pas dormi de la nuit, elle se fichait de notre état », dit Sophie.

    Progressivement, l’équipe accuse le coup et alerte quand elle le peut les nouveaux stagiaires qu’ils ont intérêt à « se blinder ». « Au début, j’essayais de me protéger mais, comme d’autres, j’ai été vite démunie. Il y avait un paradoxe insupportable : elle était capable de piquer de grosses colères ou de nous infantiliser en permanence, mais pouvait devenir tout à fait adorable ou s’excuser quand elle allait trop loin. Psychologiquement, c’est très dur à gérer et ça maintenait une emprise », explique William. « Je pensais constamment à vouloir démissionner sans y parvenir », ajoute Sophie.

    Parmi tous les assistants parlementaires que nous avons contactés, cinq ont donc accepté de raconter ce qu’ils avaient vécu. Les autres n’ont pas voulu répondre, à part une d’entre elles qui nous a expliqué : « Globalement, les députés sont exigeants. Pour ma part, j’ai travaillé avec elle pendant la campagne, avant qu’elle soit députée. Elle m’a donné ma chance et ça se passait globalement bien. Puis j’ai travaillé deux mois pour elle il y a deux ans lors d’un turn-over dans son équipe. Ça s’est bien passé. Elle ne m’a pas traumatisée. »

    Pour communiquer avec son équipe, Laetitia Avia passe principalement par un groupe sur l’application Telegram. C’est là qu’elle sollicite untel pour publier un tweet, un autre pour avoir une fiche de synthèse ou un compte rendu d’audition. « Elle avait l’habitude de critiquer notre travail ou de nous réprimander devant nos collègues, c’était très humiliant et cela maintenait une concurrence malsaine entre nous », relate Benoît. Dans un échange avec ses collaborateurs, elle-même reconnaît : « Je ne peux pas passer mon temps à vous taper dessus, à vous gueuler dessus. Ça m’épuise. »

    Le 31 janvier, elle va jusqu’à créer une conversation baptisée “Biiiiitch Talking” illustrée par une image d’un tableau à craie sur lequel est écrit « GOOD BYE ! » pour se moquer d’un de ses salariés dont elle venait se séparer. Elle y poste notamment un gif la représentant lui donner un violent coup de pied aux fesses.

    Le 26 février, et une fois la rupture conventionnelle signée, elle précise que ce salarié est maintenant son « ennemi » et se vante : « Bon, je viens de faire pleurer Alexandre*. Mais il m’a saoulée. Il a signé. » Le tout sans prendre en compte le fait qu’un collaborateur fasse preuve de compassion à l’égard d’Alexandre. « Moi, j’avais honte de participer à ces méchancetés mais je m’y sentais obligé pour avoir la paix », regrette William.

    « Je suis une députée exigeante envers mes collaborateurs, car ils sont bien payés mais je suis hyper souple sur les horaires. Je suis très peu présente au bureau, donc oui nous échangeons beaucoup par Telegram », concède seulement la députée qui dément avoir déjà humilié son équipe ou usé de « méthodes brutales » : « Dès qu’il me reste de l’argent sur mon enveloppe, je leur verse des primes. Je valorise leur travail. »

    Cependant, Laetitia Avia n’hésiterait pas non plus à exiger de son équipe qu’elle remplisse des tâches sans lien manifeste avec le travail parlementaire. « Elle nous demandait de gérer ses rendez-vous personnels comme de prendre rendez-vous chez le notaire ou de réserver une place pour son mari à Roland-Garros », raconte Nicolas. « Elle avait aussi prévenu l’équipe qu’elle ne supportait pas la chaleur et m’avait demandé d’avoir une bouteille d’eau et un brumisateur toujours sur moi pour elle lorsqu’il faisait chaud. En juin 2018 par exemple, j’ai dû brumiser ses jambes à plusieurs reprises », se souvient Sophie.

    D’après des échanges écrits consultés par Mediapart, la députée, qui donne parfois des cours à Sciences-Po, charge même l’un de ses collaborateurs de corriger ses copies de droit des sociétés. « J’ai accepté car à l’époque je voulais faire bonne figure et elle me l’avait demandé gentiment », se remémore William. « Mais j’ai rapidement déchanté car ce jour-là, je voulais l’accompagner au Congrès des maires. Elle savait que j’y tenais, mais elle a conditionné ma venue au fait que je termine ses corrections. Je les ai terminées trop tard et je n’ai donc pas pu y aller. »

    C’est aussi William qui s’occupe d’harmoniser les notes globales de ses étudiants « à la louche ». « Mets 1,5 en plus », demande la députée : « Avec 12,5 de moyenne on me laissera tranquille. » Manque de chance pour elle, un étudiant de la prestigieuse école se plaint quelques mois plus tard de sa note et cherche à « avoir des informations sur (sa) copie, notamment sur les points faibles ». « On lui dit la vérité ? », s’amuse Laetitia Avia incapable de justifier la note de l’étudiant.

    Auprès de Mediapart, Laetitia Avia insiste sur l’attention qu’elle porterait à ses collaborateurs : « Je leur offre des cadeaux, des soins, plein de trucs sur mes deniers personnels. Je les ai emmenés en week-end dans ma maison de campagne... » À propos de ce week-end justement, l’équipe ne semble pas en avoir le même souvenir qu’elle. En avril 2018, la députée décide d’organiser un team building pour renforcer les liens de l’équipe et améliorer l’efficacité de chacun.

    Le séjour a lieu dans sa maison de campagne dans le Morvan. Une fois sur place, les collaborateurs découvrent qu’ils vont devoir dormir dans des chambres avec une intimité tout à fait relative. « C’était encore en travaux, seul un rideau faisait office de porte. Avec des amis, pas de problème, mais avec sa boss... », raconte Sophie. Et rien ne se passe comme prévu. Un soir, l’équipe joue à un jeu de société, mais Laetitia Avia perd une partie. « Elle ne l’a pas supporté et a engueulé l’une de mes collègues en l’accusant d’avoir perdu à cause d’elle. Puis elle a fait le lien avec le boulot en lui disant qu’elle manquait de rigueur, au travail comme pour les jeux de société. »

    À l’issue de ce séjour, elle envoie un bilan à son équipe. « Il s’agissait d’un plan de carrière hypothétique avec des vrais objectifs et des choses plus fantaisistes », explique William. « Écrire une PPL, mener une réflexion Grand Paris, écouter de la musique actuelle et des séries », retient-elle dans la rubrique « Actions ». « Devenir ministre de la justice, entrer au gouvernement, publier une tribune dans Le Monde, que plus personne ne cite le nom de Sandrine Mazetier [l’ancienne députée de sa circonscription et sur la même liste que Laetitia Avia pour les municipales à Paris – ndlr] – jamais – que je devienne la référence », résume-t-elle dans la rubrique « Objectifs ».

    Après ce séjour, les salariés envoient tous un message de remerciement à la députée. Ils racontent d’ailleurs volontiers qu’à d’autres moments aussi, par peur de perdre leur emploi ou parce qu’ils ne voulaient pas fâcher leur employeur, ils ont pu envoyer des messages sympathiques souvent agrémentés de smileys.

    Il n’empêche : c’est après ce passage dans le Morvan que certains ex-salariés disent avoir pris conscience des conséquences psychologiques « dramatiques » selon leur récit, du comportement de la députée. Deux ont d’ailleurs été l’objet d’un arrêt maladie. « On a commencé à se protéger mutuellement, et prendre progressivement conscience de l’emprise qu’elle avait sur nous. » En juin 2018, la psychologue d’un des employés en question rapporte dans un certificat intitulé « Signes d’alerte d’une souffrance au travail » le récit qu’elle a recueilli. La psychologue y fait notamment part de son « inquiétude concernant des signes alarmants » : « “Boule au ventre” en se levant le matin à l’idée de se rendre sur le lieu de travail, persistante, maintenant, tout au long de la journée, vécu d’humiliations et de menace, doubles injonctions rendant impossible un travail évalué positivement… »

    Le comportement de la députée semble par ailleurs parfois éloigné du droit du travail. Sophie par exemple, a été officiellement embauchée en février 2018 mais assure avoir commencé à travailler un mois avant sans être rémunérée. En août de la même année, la députée a aussi, au moins dans un premier temps, refusé de payer des congés à une autre salariée qui avait travaillé pour elle quelques mois en CDD. L’employée en question s’en plaint à l’époque à sa collègue : « Elle est tellement méchante, elle ne veut pas me verser mes congés. Elle veut que je prenne trois jours de congé et que je vienne quand même travailler parce qu’elle n’a pas les moyens. »

    Le 23 janvier 2019, Laetitia Avia se dispute avec l’une de ses collaboratrices. La députée accepte une rupture conventionnelle mais ne respecte pas les formalités requises en demandant notamment à ce qu’elle quitte l’équipe immédiatement. Elle exige qu’elle pose ses congés pour ne pas avoir à les lui payer. Patrice Petriarte, représentant syndical chez Solidaires se déplace alors dans son bureau pour lui rappeler ses obligations légales. « Je fais très souvent ce genre de rendez-vous, mais c’est la première fois que cela se passe aussi mal. Elle était menaçante en répétant sans cesse qu’elle était avocate. Je suis resté impassible en lui rappelant que j’étais conseiller de la salariée. Mais j’ai vu une équipe terrorisée par leur cheffe », explique-t-il auprès de Mediapart.

    Après cet entretien, Laetitia Avia est très agacée : « Elle est malade là, je vais l’exploser. (Quand) elle revient au bureau, vous lui mettez une chaise et elle reste là jusqu’à la fin de la journée », dit-elle au reste de l’équipe. Elle réfléchit alors à annuler la rupture conventionnelle pour la licencier à la place. Pour cela, elle demande à une partie de l’équipe de témoigner pour faire comme si la dispute avec la salariée avait eu lieu bien plus tôt et ainsi avoir des raisons légales de la licencier : « Je vais avoir besoin de vous. J’ai besoin d’une attestation, parce que comme je ne lui ai pas notifié sa mise à pied à titre conservatoire, il faut que je puisse attester qu’au début, les choses… ce qu’il s’est passé la semaine dernière. » Elle n’ira finalement pas jusqu’au bout, la salariée en question ayant alerté la déontologue et une rupture conventionnelle sera signée en mars.

    Si la plupart de ces salariés passés par l’équipe d’Avia acceptent de témoigner aujourd’hui, c’est aussi parce qu’ils disent avoir frappé à toutes les portes. D’après nos informations, la déontologue de l’Assemblée nationale a été saisie au moins six fois sur le cas de la députée.

    Le cabinet du patron des députés LREM, Gilles Le Gendre, et celui du président de l’Assemblée nationale Richard Ferrand ont également été avisés d’importants « dysfonctionnements ». Richard Ferrand n’a pas plus répondu à Mediapart qu’aux assistants parlementaires. Quant à Gilles Le Gendre, son cabinet nous a expliqué que cela n’était pas de son ressort.

    Plus récemment, la cellule anti-harcèlement de l’Assemblée a également été saisie. Mais pour l’heure, aucune de ces instances n’est intervenue. Charlotte par exemple a saisi la déontologue à plusieurs reprises. Une fois notamment après un déjeuner où la députée « était allée très loin en lui disant qu’elle était sans doute borderline et qu’elle devrait se faire diagnostiquer par un psychiatre ». Contactée, Agnès Roblot-Troizier, déontologue de l’Assemblée, n’a pas souhaité réagir.

    Et rien ne semble s’arranger. En mars dernier, selon les éléments recueillis par Mediapart, la députée de Paris a demandé à sa collaboratrice atteinte d’une maladie grave, d’interrompre son confinement pour revenir télétravailler à Paris. Lorsque Mediapart s’apprêtait à publier un nouvel article pour évoquer le courrier de la salariée en question alertant la présidence de l’Assemblée, Laetitia Avia a fait pression sur elle pour qu’elle intervienne auprès de Mediapart. Elle voulait d’abord que la salariée publie un communiqué public pour démentir les informations, ce qu’elle a refusé. La députée a ensuite rédigé un SMS à sa place et lui a demandé de l’envoyer à Mediapart pour vider l’article de son contenu. « Si tu veux m’envoyer tes captures après », avait-elle demandé pour s’assurer que le message avait bien été envoyé.

    Seule la cellule anti-harcèlement a pour la première fois pris attache avec elle après les révélations dans la presse. Nicolas interprète gravement ce silence : « L’institution, le règlement et l’administration de l’Assemblée ont une grosse part de responsabilité voire de complicité ». Pour Nicolas, il y a donc « un problème de fond, car lorsqu’un collaborateur est victime de son député, il ne bénéficie d’aucune protection ». « À l’époque, on nous a seulement proposé un rendez-vous avec la déontologue et Laetitia Avia… À quoi bon, elle nous l’aurait fait payer derrière, pense William. On a aussi songé à saisir le procureur de la République, mais on n’a jamais eu le courage de le faire. » Ce qui explique qu’aucune procédure judiciaire ne soit aujourd’hui engagée.

    #LREM #sexisme #homophobie #vulgarité #bêtise_crasse #manipulation #harcèlement

    • Tu comprends à quel point il est nécessaire d’imposer une loi de contrôle de l’internet, quand tu as des considérations du genre :

      « Et Wikipédia. Wikipédia, il y a plusieurs choses à faire. Il faut prendre le contrôle sur cette page. Il ne suffit pas juste de supprimer le paragraphe sur Le Canard enchaîné, il faut le réécrire de toute façon et le sourcer quand on le réécrit. »

    • Merci pour le partage complet ! Super intéressant. Hier je n’avais vu passer « que » les discriminations sexistes, racistes et homophobes mais l’histoire complète est hallucinante : harcèlement moral, abus de biens sociaux (mais ça doit se dire autrement pour le public ?), abus de pouvoir, silence complice des instances de l’Assemblée (déontologue (sic), commission harcèlement), etc. Sans compter le rapport aux administré·es, à la vérité et à la liberté d’informer !

      Et c’est ça qui prétend policer les échanges en ligne, rendre responsables les gens pour des actes par ailleurs déjà interdits (harcèlement, insultes publiques, diffamation, appel à à la haine n’ont pas besoin d’une loi de plus mais d’être mise en œuvre sérieusement et sans deux poids, deux mesures) ?

      Le seul truc qui me fait marrer, c’est que les Baupin et autres se font toujours allumer pour avoir eu l’#indécence de trop, le besoin d’apparaître comme des gens bien.
      #hypocrisie #inflation_législative

    • Égocentriques, puériles, obsédés par leur image, sans structure philosophique ou politique, ce nouveau monde a été le tremplin des « Anges de l’Assemblée Nationale ». Être député, c’est penser aux autres, pas à sa petite entreprise.

      https://www.lesnumeriques.com/vie-du-net/comment-laetitia-avia-a-tente-de-caviarder-sa-fiche-wikipedia-n150287

      L’historique de la page laisse entrevoir, comme souvent, les guerres d’édition menées dans le monde de Wikipedia, mais certains commentaires dévoilent une situation assez tendue. Dans un résumé de modification datant du 13 septembre 2018, un certain Celette enrage : “Je remets le paragraphe tel qu’il était pendant plus d’un an et supprimé en loucedé par un CAOU (compte à usage unique, ndlr) le 5 septembre à 16h22 dans le cadre d’une modif de masse (donc pas vraiment visible). On peut en débattre […] mais hors de question que ça passe aussi facilement à la trappe, en particulier si on juge la façon dont ça a été retiré”, s’insurge-t-il.

      Enfouie dans le pas toujours très accessible onglet Historique de Wikipedia, se jouait donc une bataille politique qui fera parler d’elle des années plus tard. Depuis les révélations de Mediapart, et au moment de l’écriture de ces lignes, plus d’une quarantaine de modifications ont été apportées à la page de la députée, la plupart pour synthétiser les révélations faites par le site d’information. On ne caviarde pas Wikipedia si facilement.

    • Les Anges de l’Assemblée Nationale
      https://www.lemondemoderne.media/les-anges-de-lassemblee-nationale

      Les mésaventures de Laetitia Avia ne sont que le enième avatar d’un constat triste et sévère : le nouveau monde promis par le parti d’Emmanuel Macron est un naufrage démocratique.

      Mais bientôt, porter ce constat sera sans doute qualifiable de « discours de haine » grâce à la loi liberticide portée par Mme Avia. De même que critiquer à juste titre la gestion catastrophique de la crise sanitaire sera aussi marqué du sceau de l’infamie. On ne pourra sans doute plus dire « cette réforme des retraites est inutile », « cette gestion fut lamentable », « ce sont des menteurs ». Fini, la critique. Fini.

      Dorénavant, poussant encore un peu plus loin le moment orwellien, nous serons des citoyens dépossédés de la parole critique faute d’être dépossédés d’esprit critique. Pourtant Emmanuel Macron nous enjoignait dès sa prise de pouvoir, depuis Versailles, devant les députés et les sénateurs, à « faire taire le cynique en nous ». Encore raté.

      La loi Avia, faussement cachée sous des valeurs de respect, de tolérance et de bienveillance est une loi de censure politique

      Selon la Quadrature du Net, cette loi, devenue une loi antiterroriste en Janvier, fait tomber davantage la séparation des pouvoirs et donne des pouvoirs de justice à la police du net.

      Selon l’article 1, paragraphe 1, la loi exige que tous les sites Web censurent en 1h et non pas dans un délais de 24h les contenus signalés par la police comme relevant du « terrorisme ». Sans censure de la part du site dans l’heure, la police peut exiger son blocage partout en France par les fournisseurs d’accès à Internet.

      Voilà donc une loi de censure politique portée par une députée inexpérimentée qui a rejeté avec force et caricature, toutes les critiques constructives qui ont été faites par les experts.

      Les Anges de LREM

      Les révélations de Médiapart sur le comportement de la députée face à ses collaborateurs confirment qu’une équipe de narcissiques puériles, obsédés par leur image et leur petite entreprise a pris le pouvoir.

      Ainsi, Madame Avia a eu pour priorité de modifier sa fiche biographique sur Wikipedia, depuis l’Assemblée Nationale.

      Mais rappelons aussi l’épisode ou Mme Schiappa, Secrétaire d’État, a fait la promotion de son dernier livre via une mailing-list du ministère : “une maladresse qui ne se reproduira plus” selon son cabinet.

      Pour comprendre comment cela a été possible, il faut se rappeler que ce fut le très regretté Jean-Paul Delevoye qui fit le casting, « façon the Voice » selon ses propres dires.

      Le niveau des accusations dans l’article de Médiapart montre une assemblée de jeunes inexpérimentés, intriguant, à l’humour douteux, jouer entre eux, plutôt que de travailler pour le bien commun.
      C’est là toute l’ampleur du désastre.

      En choisissant à la façon d’un casting de téléréalité ceux qui allaient représenter son parti surgit du néant, Emmanuel Macron a fait entrer un génération d’amateurs fiers, communicants narcissiques et carriéristes, incapables de faire passer le bien commun avant leur intérêt personnel.

      Que de conflits d’intérêt, que de profils excentriques, que de « je m’en foutisme » des valeurs de la République ! Mais plutôt que de gagner en sagesse et en indépendance, plutôt que d’habiter cet habit imposant, les dilettantes de la Républiques se sont vus félicités par leur chef, confortés dans leur amateurisme catastrophique.

      Peu importe la personnalité de la députée qui porte la loi de censure des réseaux sociaux. Ce qui doit inquiéter, c’est l’obsession liberticide de toute la majorité.

      L’épisode En Marche aura fait plus de mal à l’image des politiques que l’ancien monde. La société civile portée par les profils sélectionnés par Emmanuel Macron et Jean-Paul Delevoye a dévoyé la représentation nationale en un fan club du banquier candidat, enfermant les institutions dans une caricature startupienne où l’image et la communication des lobbies remplacent le travail effectif au service de la communauté.

      Si cette loi venait à passer aujourd’hui, notre pays fera un pas de plus vers la société du contrôle total, dans le rire et sous les applaudissements des Anges de l’Assemblée Nationale.

      https://twitter.com/AllanBARTE/status/1260515878669516800

    • Comme je ne regarde pas la télé et que je traîne peu sur les sites d’info, je viens de découvrir un petit truc sur Lætitia Avia, c’est qu’elle est jeune, noire et de milieu populaire, avec des parents togolais dans le 93. Elle a pu entrer à Sciences po dans le cadre de la politique de discrimination positive.

      Laetitia Avia — Wikipédia
      https://fr.wikipedia.org/wiki/Laetitia_Avia

      Avocate spécialisée en droit des marchés, elle rejoint dès sa création en avril 2016 le mouvement politique lancé par Emmanuel Macron, « En marche ! », devenu par la suite « La République en marche » (LREM) et y exerce plusieurs fonctions, dont celles de porte-parole et de membre du bureau exécutif depuis novembre 2017.

      Je vous avoue que ça a été un petit choc, de se retrouver à hurler avec les loups contre une jeune femme noire par ailleurs plus grosse que ce que les standards de beauté considèrent acceptable. Même chose avec Sibeth Ndiaye... Bon, Sibeth Ndiaye on peut se dire qu’elle a été choisie pour faire le fusible, diriger la haine des gens de droite vers le personnage (horreur, elle est noire !) et empêcher les gens de gauche comme moi de la critiquer trop fort (ben oui, on se sent comme une merde à critiquer une femme dans l’espace public, a fortiori jeune, noire et grosse), on peut se dire que ses différences ont été bien instrumentalisées. Mais Avia n’est pas recrutée et salariée, elle est un petit soldat de LREM mais avec un peu d’indépendance. N’empêche, j’avais envie de partager ici mon malaise sur le fait que LREM brouille les cartes en faisant accéder au mérite des meufs et des minorités de droite à des positions plus ou moins larbinesques mais prestigieuses.

    • je suis assez de l’avis d’@antonin1

      • je sens toujours le côté, c’est une parvenue (pas comme #nous), elle ne sait pas se comporter avec son personnel

      • par ailleurs, la droite sait employer les #petits_choses (cf. Rachida Dati), alors que la « gauche » sait fort bien les laisser à leur place

      et l’important est aussi celles (et ceux !?) que l’on désigne à la vindicte populaire ; il n’y a pas toujours de hasard et c’est aussi un #signe_des_temps
      (il y a une vingtaine d’année, les mots-dièse n’existaient pas, ce syntagme abondait dans les pages du Monde, avec des copains, on s’en était fait un jeu de les relever et de payer l’apéro du jour)

    • « La preuve de la stupidité de la plupart des dévots du Roy c’est de n’avoir toujours pas compris qu’un journaliste dévoilant un scandale garde toujours des munitions pour répondre au démenti. Des amateurs ! »
      https://twitter.com/davidperrotin/status/1260823609368592384

      Mediapart révèle de nouveaux documents qui contredisent la défense de la députée LREM Laetitia Avia.
      Un enregistrement sonore par exemple, qui montre que certains de ses propos à connotation raciste ne sont ni des blagues, ni proférés dans un cadre privé. De nombreuses alertes avaient par ailleurs été lancées par ses assistants parlementaires.

      Nier en bloc. C’est la défense adoptée par la députée LREM Laetitia Avia après les révélations de Mediapart sur les conditions de travail de cinq de ses anciens assistants parlementaires. Documents à l’appui, ils dénonçaient des humiliations à répétition au travail, ainsi que des propos à connotation sexiste, homophobe et raciste.

      https://www.mediapart.fr/journal/france/140520/la-defense-de-laetitia-avia-fait-pschitt

    • @marclaime, oui, dans une société idéale. Mais dans la nôtre, les femmes, les personnes racisées et grosses en prennent beaucoup plus dans la gueule à faits égaux.

      Un gouvernement qui met une El Khomri (une femme issue de l’immigration maghrébine) au pilotage de SA réforme du quinquennat ne propose-t-il pas une cible facile à la vindicte populaire ?

      Un gouvernement qui prend comme porte-parole une Ndiaye le fait par refus du racisme et des préjugés sexistes et sur les personnes grosses (incapables de se re-tenir) et par sens aigu du mérite républicain ou exploite-t-il dans les deux sens l’image qu’elle donne, lui permettant d’être un fusible parfait ? Parce qu’en plus de faire ce qu’elle fait, elle est par essence illégitime donc la virer permet de retourner à la normale.

      Après, comme je disais, Avia n’est porte-parole de personne, elle a plus de responsabilités, elle est comptable de tous ses actes. Perso quand je l’ai incendiée sur Twitter je pensais que c’était une quadra blanche bourgeoise, Lyons Club et compagnie, avec une ascendance italienne ou espagnole lointaine (peut-être pas elle mais son mari). Je me trompais !

      Je pense qu’aucune des personnes qui savaient que c’était une jeune Noire grosse n’a réagi comme elle l’aurait fait si elle avait été blanche d’ascendance bourgeoise. Et que les réactions sont majoritairement plus hostiles pour les personnes minorisées, qu’il s’agisse de race, classe ou genre.

      On paye tou·tes nos actes mais pas pas le même prix.
      (Et quelle horreur, cette personne...)

    • Là dessus je suis affreusement basique-réac : un salopard est un salopard, et je me contrefous que ce soit un esquimeau juif, borgne et malentendant. A vous suivre on va lui trouver toutes les excuses du monde, et là vous tombez exactement où l’ennemi veut vous conduire, et ça marche...

    • @antonin1 on a tout·es une culture raciste et c’est bien d’en avoir conscience pour en éviter les pièges. Je suis aussi d’accord que l’addition actuelle de LREM est horrible car ça retourne systématiquement /femme/noire/grosse = pas finaude et que ces personnes se trouvent placées dans des rôles d’incompétentes mises en avant pour servir de fusibles.

    • @marclaime, je ne trouve aucune excuse à Avia, je l’ai assez allumée comme ça : deux threads sur Twitter, le premier sur ce reportage et le second sur la tribune de Laurent Chemla qui rappelle qu’une des raisons pour lesquelles elle est si attachée à censurer Internet, c’est qu’elle s’en prend plein la gueule sur les réseaux sociaux, notamment parce qu’elle mord les gens, ce qui est un peu inhabituel pour une personne qui n’est pas déficiente mentale. Comme toi, j’essaie de la traiter en mettant mes préjugés (moindres qu’une bonne partie de la population mais je suis un être intégré dans sa société et qui en partage en partie les représentations, lesquelles sont comme dit @touti racistes et sexistes), qu’ils soient positifs (c’est sympa, une femme comme ça à l’Assemblée) ou négatifs (on imagine bien).

      Cela dit, je m’interroge sur la présence de femmes racisées dans l’espace public à des postes souvent non-élus (mais parfois oui... ceci dit, une endive aurait été élue en 2017 dans la moitié des circonscriptions de ce pays à condition de porter le badge EM). D’abord ces femmes cachent les hommes racisés, sur qui pèse le soupçon d’être violents, incontrôlables, inassimilables et qui sont eux gardés en-dehors des circuits de reconnaissance du pouvoir, tandis que les femmes racisées sont louées (encore une fois, c’est un préjugé) pour leur caractère docile, au point que « beurette » est une recherche courante sur les sites porno.

      Mettre une jeune femme noire grosse (l’une apparemment cool et l’autre qui pue la fac de droit) dans ces situations est tout bénef pour le gouvernement : à gauche il a l’air ouvert, ascenseur social, etc. et à droite ça focalise la haine sur elles plutôt que Macron et Philippe, il la lâche comme une merde dès qu’il n’en a plus besoin et ça va calmer ce peuple de droite (qu’il drague éhontément pour finir de mettre à bas les partis qui se sont partagé le pouvoir depuis 1958 (?) pour devenir le parti unique).

      Et non, je ne ferai pas partie des quelques perdu·es qui vont dire que c’est injuste, elles sont formidables, elles n’ont jamais menti ou fait d’abus de pouvoir... Elles auront ce qu’ont les personnes des classes dominées quand on n’a plus besoin d’elles, au revoir, prime de 58 euros et médaille au mieux. Mais je trouve dégueulasse ce jeu avec l’image de ces jeunes femmes (qui sont par ailleurs des sous-merdes, autant que les mecs blancs bourgeois de LREM) parce que c’est aussi un jeu avec le racisme (et le sexisme) très présent dans l’espace public français. Et ce n’est incohérent avec le fait que LREM drague très loin à droite aussi avec ses politiques proto-fascistes.

  • Elon Musk’s New Baby’s Name Is Actually Less Absurd Than His Anti-Democratic, Quasi-Eugenicist Views
    https://jacobinmag.com/2020/5/elon-musk-grimes-baby-population-democracy

    Elon Musk, America’s most online billionaire, recently took a break from spreading coronavirus misinformation and crashing his company’s market value on Twitter to be with his girlfriend, Canadian pop singer Grimes, for the birth of their new baby. But the pair wasn’t content to just enjoy their newborn bliss.

    Musk set off a Twitter and media frenzy when he announced they were calling the baby X Æ A-12 Musk, sparking a debate among cult followers and confused people everywhere about the meaning of the cryptic phrase. Grimes cleared up some of the questions when she tweeted that X stood for the “unknown variable”; Æ for her “elven spelling” of Ai, meaning love or artificial intelligence; and A-12 for a Lockheed stealth aircraft designed for the CIA and code-named Archangel. She explained that it’s the couple’s favorite aircraft because it’s “Great in battle, but non-violent,” even though it played an important role in gathering intel on North Vietnam during the Vietnam War.

    Musk has since appeared to confirm the child’s name is pronounced X Ash A-12 (if it’s even legal), but it should come as no surprise that an uber-wealthy, super-online couple would go out of their way to pick a moniker designed to garner maximum publicity with seemingly little regard for how it will affect their child. (...)

    Musk has long basked in the media glow, his profile and mystique having largely been built up by a press that for years uncritically parroted his outlandish visions of the future. Despite styling himself an innovator, Musk is little more than the hype man for his companies — someone who’s only made progress thanks to massive public funds, public-sector innovations, and the work of those below him.

    (...)

    But the story of X Æ A-12 goes beyond the child’s name. While this is Grimes’s first child, it’s Musk’s seventh — and like many others in his strata of society, he has some repellent views on parenthood, population, and the worth of others.

    Musk has been open in the past about his concern that “smart” people aren’t reproducing quickly enough. Speaking to Ashlee Vance for his 2015 biography, Elon Musk: Tesla, SpaceX, and the Quest for a Fantastic Future, Musk observed that “wealth, education, and being secular are all indicative of a low birth rate,” but that “if each successive generation of smart people has fewer kids, that’s probably bad.” He clarified that he doesn’t want other people to stop having kids; he simply wants “smart” people to have more. But it’s more than a little disturbing to hear a man whose family amassed wealth in apartheid South Africa (Musk’s father was part-owner of an emerald mine) expressing a quasi-eugenic concern that those he deems superior are being further outnumbered by those he deems inferior.

    Musk’s views are not out of step with other tech leaders.

    #eugénisme #bêtise #grand_homme #polygynie #méritocratie

  • Histoires de pneus

    Des pneus pour favoriser l’écosystème marin : la fausse bonne idée
    https://www.actu-environnement.com/ae/news/pneus-favoriser-ecosysteme-marin-fausse-bonne-idee-32075.php4

    Le directeur de l’Agence française pour la biodiversité (AFB), Christophe Aubel, insiste pour remettre l’opération dans son contexte : « À la fin des années 1970, ça s’est vraiment fait partout dans le monde, aux États-Unis comme au Japon, et bien plus que chez nous ».

    À l’époque, pas de filière de recyclage pour les pneus. En faire des récifs artificiels apparaît alors comme une solution idéale pour réutiliser cette matière qui ne cesse de s’accumuler dans les décharges.

    Le problème, malgré les bonnes intentions, c’est que l’opération est un échec cuisant. Non seulement les grappes de pneus sont peu investies par les organismes marins, mais elles menacent aujourd’hui d’endommager la flore marine. Pire, en se dégradant, elles pourraient libérer des substances toxiques.

    Les vaches-poubelles
    http://robindesbois.org/les-vaches-poubelles

    Selon la profession, les pneus hors d’usage sont la première cause de la maladie des déchets qui s’abat sur les bovins. En France, l’Ademe estime qu’il y a environ 800.000 t de pneus hors d’usage dans les élevages, soit environ 80 millions de pneus qui exposent les animaux et pas seulement les bovins à l’ingestion accidentelle de 120.000 t de fils d’acier qui se délitent au fil du temps et sortent de la gomme cuite par l’usure, les pluies et le soleil. Depuis octobre 2015, la couverture des bâches d’ensilage par des pneus hors d’usage n’est plus considérée comme une action de recyclage mais les 800.000 t sont toujours en place.

    #pneus #Bêtise #écologie

  • L’aplatissement de la terre | Leslie Kaplan
    https://lundi.am/L-aplatissement-de-la-terre

    Tout le monde s’en souvient : ce matin-là au réveil la nouvelle tournait en boucle, quelqu’un était tombé en dehors de la Terre. Pas dans un trou, pas dans une crevasse, pas dans un abîme. Non, en dehors, à l’extérieur, au-delà. Et c’était la preuve matérielle, irréfutable, de ce qu’on observait déjà depuis un certain temps : la Terre n’était plus ronde, elle avait été aplatie, l’aplatissement était déjà bien avancé, et on était obligé de se demander jusqu’où ça irait. Source : Lundi matin

    • En Psychologie, théorie de l’emboîtement sexuel (Vous ne comprenez pas ? C’est pourtant clair). On expliquait le mal-être par les tensions inévitables entre l’intérêt bien compris et la passion irrationnelle.

      Il y eut une vague de paralysies qui frappèrent le pays, les femmes surtout. On catalogua les paralysies (paralysie du bras, de la jambe, du cou …), et on appliqua, sur la suggestion d’un professeur émérite, des systèmes de redressement, des corsets.

      Des femmes malades se révoltèrent, exigèrent « Du soin, de l’écoute, du rêve ». Ce mot d’ordre eut un grand succès, même si un médecin biologiste célèbre, connu pour ses comportements sexistes à l’hôpital, les traita partout d’hystériques, dans la presse et sur les ondes, et expliqua avec vaillance et arrogance que le rêve était une inflammation de la cervelle.

      Mais l’époque n’était pas à la polémique. Quelques intellectuels éminents protestèrent, avancèrent qu’on était en pleine régression générale, des articles furent publiés, un appel collectif, peut-être maladroit - il était intitulé « La vérité divise » - fut lancé, mais personne ne s’intéressa vraiment, il tomba à plat.

      Comment ça se termina ? Eh bien, ça ne se termina pas. On y est encore.

      #guerre_des_sexes #misogynie #culture_du_viol #domination_masculine

    • Finalement, « l’effondrement »,c’est vachard parce, sur le coup, tu sais même pas que t’es déjà « effondré » vu qu’il te faudra attendre plusieurs générations pour t’en apercevoir. Impatient je suis de vivre toute cette belle #résilience

      #effondrisme #gloubi-boulga #phobosophes

      On vit une « époque passionnante ». C’est ce que doivent penser tous les gens qui sont à la rue ou coincés dans des camps de fortune aux frontières de la « Forteresse Europe ».

      La #collapsologie : une nouvelle manifestation de l’#indécence ...

      #Gilles_de_la_Tourette

    • Ben je vois pas pourquoi tu le saurais de manière certaine, depuis le tout tout départ ils disent que l’effondrement n’est PAS un événement (genre ça se passe à telle date de telle heure à telle heure) mais un processus, qui prend longtemps et qui est très probablement déjà commencé (y compris quand ils ont commencé avec le premier livre).

      C’est plein de facteurs à la fois, les catastrophes naturelles (sécheresses et inondations bien plus fortes), migrations climatiques, guerres, terrorismes, crises financières, pandémies, etc, etc, qui combinés aboutissent à désorganiser de plus en plus le mode de vie industriel. Mais comme il le rappelle encore là, à aucun moment ça ne signifie la fin obligatoire du capitalisme d’un coup, puisqu’il est lui-même un système extrêmement résilient se nourrissant des chocs répétés. C’est uniquement en s’y préparant et en ayant des actions collectives qu’on peut espérer sortir de certaines dépendances, et uniquement à une échelle plutôt locales (municipales et régionales) d’après lui/eux.

    • L’indécence se trouve dans le ton docte qu’ils adoptent et les pseudo-remèdes qu’ils préconisent pour se « résilier » ou plutôt faire en sorte que nous nous « résignions ». Ils nous font un #storytelling soft et dégoulinant de coolitude et partant, certain·es arriveront à se persuader que ça va passer « crème » sans choc, justement, puisque ça va s’étaler dans un temps plutôt long. J’espère juste pour eux qu’ils pourront ainsi rester longtemps dans le déni. Le seul problème c’est qu’ils aveuglent beaucoup de monde et tous les « adeptes » du récit des collapsologues vont fatalement se trouver à un moment ou à un autre, elles/eux mêmes confronté·es à une tragédie. Présentement, nous sommes en train d’en vivre un épisode brutal. Et sinon, beaucoup de communautés de par le monde l’ont déjà expérimenté cet « effondrement » et malheureusement leurs capacités de « résilience » se sont vite retrouvées « à la rue ».

      Le manifeste des « Damné·es de la Terre » peut en témoigner :

      https://www.redpepper.org.uk/an-open-letter-to-extinction-rebellion

      Quant à savoir si nous serons capables de nous auto-organiser pour faire face ne serait-ce qu’en regard à ce que se passe là, à ce moment présent, et bien c’est pas gagné. Oui, je sais : je suis plutôt d’un naturel pessimiste, ce qui soit dit en passant, serait plutôt un avantage vu que, envisageant le plus souvent le pire, j’ai rarement de « mauvaises » surprises. Sinon, oui, moi aussi je suis choqué par ce qui se passe, je suis désemparé de voir que nos sociétés et les institutions qui seraient censées pouvoir amortir les chocs que nous subissons soient complètement « failed ». Alors, des petites communautés capables de faire face : oui d’accord, la première condition étant qu’elles se donnent en priorité les moyens de préserver l’intégrité physique de leurs propres membres et qu’elles arrivent aussi à se dissimuler un tant soit peu pour éviter de susciter l’appétit d’autres communautés ou plutôt d’organisations moins « cool » d’un point de vue éthique, voire qui adopteront sans aucun état d’âme un comportement ouvertement criminel pour assouvir leurs volontés de domination et de contrôle en mode « hubris ».

  • Pablo Servigne : « Avec les mégafeux, le projet moderne a trouvé plus fort que lui »
    https://reporterre.net/Pablo-Servigne-Avec-les-megafeux-le-projet-moderne-a-trouve-plus-fort-qu

    Le penseur Pablo Servigne, qui a forgé le concept de collapsologie, parle d’un « effondrement de la normalité » et d’un « basculement rapide et massif de l’opinion publique » en Australie, car les mégafeux montrent bien que les catastrophes ne sont ni lointaines ni hypothétiques. Source : Reporterre

  • « Face à l’effondrement, il faut mettre en œuvre une nouvelle organisation sociale et culturelle »

    Par Agnès Sinaï, Pablo Servigne, Yves Cochet

    Le Monde du 23 juillet 2019.

    Vivre avec la fin du monde 1/6.
    Trois membres de l’Institut Momentum appellent à assumer l’effondrement systémique global qui vient pour préparer l’avènement d’une société « résiliente ».

    La fin de notre monde est proche. Une ou deux décennies, tout au plus. Cette certitude qui nous habite désormais, et qui a bouleversé nos croyances et nos comportements, est le résultat d’observations scientifiques nombreuses et variées sur l’évolution du système Terre, mais aussi de l’expression de caractéristiques banales de l’espèce humaine lorsqu’un événement extraordinaire s’annonce.
    Depuis une trentaine d’années, les études et les rapports scientifiques ne cessent d’augmenter la plausibilité d’un seuil climatique planétaire qui fera basculer le système Terre dans un état inconnu, nanti de températures moyennes plus hautes que depuis un million d’années. La probabilité d’un tel futur proche est aujourd’hui plus élevée que celle de tout autre scénario prospectif.
    Ce n’est plus une question de « si », c’est une question de « quand ». En examinant les centaines de travaux afférents, depuis le premier rapport du Club de Rome – Les Limites à la croissance – en 1972, jusqu’au récent rapport du Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat (GIEC) – « Rapport spécial du GIEC sur les conséquences d’un réchauffement planétaire de 1,5 °C » –, en octobre 2018, on peut estimer la date de passage de ce seuil planétaire entre 2020 et 2040.
    Trajectoire chaotique
    Ce seuil critique global est la conséquence de multiples boucles de rétroaction autorenforçantes entre éléments du système Terre, dévasté par un siècle de libéral-productivisme. Ainsi, pour le seul cycle du carbone, la fonte du permafrost sibérien, l’affaiblissement du pouvoir de séquestration du carbone par les terres et les océans, la déforestation de l’Amazonie et celle des forêts boréales constituent des boucles de rétroaction qui accélèrent le dérèglement climatique.
    Ces rétroactions s’étendent à tous les sous-systèmes de la Terre, intensifiant ainsi l’érosion de la biodiversité, et réciproquement. Cette trajectoire chaotique du système Terre conduit les sociétés humaines vers un effondrement systémique global : passé ce seuil de bascule, le chaos sera tel qu’aucun Etat ne sera plus capable de faire respecter la loi, de contrôler les armes, de lever des impôts.
    Cependant, ce basculement n’est que la composante objective de l’effondrement. Deux caractéristiques cognitives de l’espèce humaine transforment la plausibilité géobiophysique de l’effondrement en une certitude politique. La première s’énonce comme suit : l’immensité (c’est-à-dire l’imminence et l’ampleur) de la catastrophe « éco-anthropologique » est telle qu’elle excède nos capacités de compréhension, aussi bien de perception que d’imagination. Elle est irreprésentable, démesurée, supraliminaire, comme dit le philosophe Günther Anders. La seconde relève de la spécularité des croyances et des comportements : une personne informée de l’effondrement rapproché ne se demande pas si elle veut changer sa vie – c’est-à-dire diminuer drastiquement son empreinte écologique –, mais seulement si elle le ferait au cas où un certain nombre d’autres le feraient aussi.
    Ainsi, l’effondrement est inévitable non parce que la connaissance scientifique de son advenue est trop incertaine, mais parce que la psychologie sociale qui habite les humains ne leur permettra probablement pas de prendre les bonnes décisions, au bon moment. Il existe souvent plusieurs manières de résoudre un problème local ou circonscrit, mais affronter tous les problèmes ensemble et globalement rend le coût d’éventuelles solutions si élevé que seul le déni s’avère être la réponse adaptée. C’est ce déni de masse qui garantit que l’effondrement est certain.
    Stress prétraumatique
    De nombreuses populations subissent déjà les conséquences des catastrophes globales, des dérèglements écosystémiques et des pollutions diverses. Les classes sociales vulnérables et les pays pauvres (et on ne parle même pas des organismes non humains) subissent déjà des traumatismes qui commencent à être connus (stress, dépression, démence, suicides, maladies, etc.) et qui annoncent tout simplement notre avenir psychique à nous, les privilégiés.
    La prédiction même d’une catastrophe peut faire souffrir. On sait que l’annonce de dégradations à venir provoque déjà ce que les psychologues appellent le stress prétraumatique, autrement dit les effets néfastes de la peur du futur. Ainsi sommes-nous confrontés à un dilemme : comment annoncer que la maison brûle — et qu’elle sera détruite — sans faire peur à ses habitants ? Si vous étiez pompiers, que feriez-vous ? Il faut le dire, bien sûr, le crier haut et fort, avec fermeté et bienveillance. Puis, tout en se concentrant sur l’incendie, prendre soin de certains habitants traumatisés, et motiver tout le monde à sauver ce qui doit l’être.
    Prendre soin. Voilà ce qui manque cruellement à notre époque, et cela constitue une bonne partie de la réponse à la question : comment vivre la fin du monde ? Prendre soin de nous-mêmes, des autres, des non-humains. Prendre soin de notre psyché, des émotions que tout ce chaos génère, c’est-à-dire accueillir par l’écoute : tristesse et désespoir, colère et rage, inquiétude et peur. Tous ces affects sont parfaitement normaux. Pire, ils vont s’intensifier ! Il ne s’agit nullement de se complaire dans ces marais émotionnels, mais d’apprendre à les traverser individuellement et collectivement, à les côtoyer, afin de ne pas se laisser emporter, et trouver les ressources pour organiser la suite, pour résister.
    Mais comment résister à la fin du monde ? Ou plutôt, comment faire émerger un autre monde possible à partir de celui-ci ? La première piste est à rechercher du côté de la permaculture en tant que vision du monde et science pragmatique des sols et des paysages. Le néologisme « permaculture » a été forgé en Australie par Bill Mollison et David Holmgren, à partir de la contraction de deux termes : « permanent » et « agriculture », mais aussi « permanent » et « culture ». Depuis la Tasmanie, berceau de leur prise de conscience, ils formulent l’hypothèse d’un effondrement des subsides énergétiques injectés dans le système agro-industriel. Dès lors, la permaculture devient plus qu’une technique agricole : c’est une autre façon de concevoir le monde, un changement philosophique et matériel global. C’est une vision éthique des sociétés futures, qui seront confrontées à l’évolution des régimes énergétique et climatique.
    Aujourd’hui plus que jamais, il s’agit de rejeter les leurres de la croissance verte afin de revenir à une juste mesure en réduisant considérablement notre empreinte sur le monde. Ce qui veut dire mettre en œuvre immédiatement une nouvelle organisation sociale et culturelle, qui valorise la lenteur et enseigne les boucles de rétroactions, les liens de cause à effet, les mutualismes, la complexité. Dans la société permaculturelle, les réseaux ne sont plus invisibilisés, la frontière entre producteur et consommateur s’estompe dans un contexte de simplification progressive des mégasystèmes. Aussi bien par nécessité de résilience (dans la perspective d’un effondrement des sociétés industrielles) que par éthique des ressources, il s’agit de boucler les cycles, de passer d’une économie extractiviste de stocks à une économie renouvelable de flux. Le nouveau paysage permaculturel se veut directement comestible, au plus proche des habitants, qui eux-mêmes deviennent acteurs de ces nouveaux diagrammes alimentaires et énergétiques. Les paysages se déspécialisent, les fonctions se diversifient.
    Il en résulte une deuxième piste d’action, autour de nouvelles formes politiques territoriales ancrées dans le soin des paysages, œuvrant à la résilience des établissements humains face au nouveau régime climatique. Ces nouveaux territoires prennent le nom de « biorégions » et se substituent aux découpages administratifs actuels grâce à un changement général d’échelle et à une politique de décroissance. Les biorégions permettront, avant, pendant et peut-être après l’effondrement, d’organiser des systèmes économiques locaux territoriaux où les habitants, les manufactures et la Terre travailleront en coopération. La dynamique biorégionale stimulera le passage d’un système hyperefficient et centralisé à une organisation forgée par la diminution des besoins de mobilité, la coopération, le ralentissement, composée d’une multitude de dispositifs et de sources d’énergie. La civilisation automobile et l’agriculture intensive n’auront plus leur place dans cette nouvelle configuration. Les biorégions seront les territoires du ressaisissement.
    Des sociétés conviviales et de proximité
    La troisième voie de la résistance est celle d’un imaginaire social libéré des illusions de la croissance verte, du productivisme et de la vitesse, actionnées par les entreprises transnationales. La ville connectée, emblème d’une techno-euphorie totalement hors-sol, laissera la place à des bourgs et des quartiers off the grid (« hors réseau ») autoproducteurs d’énergie. Le nombre de véhicules sera réduit au strict minimum, les flottes seront administrées par les communes (libres !), tandis que les champs redessinés en polyculture pourront être traversés à pied. Des axes végétaux résorberont les infrastructures de la vitesse ainsi que les friches industrielles. Qui dit sociétés résilientes dit sociétés conviviales et de proximité. Aujourd’hui, chaque métropole occidentale requiert pour son fonctionnement une vaste partie de la planète. Demain, il en sera autrement, en raison de l’effondrement inéluctable des grands réseaux et de l’économie mondialisée, sur fond de bouleversements climatiques.
    Voilà trois pistes, mais il y en aura d’autres. Vivre avec la fin du monde passe nécessairement par un constant effort d’imagination pour arriver à dégager de nouveaux horizons, à les inventer, afin de refermer le couvercle du nihilisme, du mal absolu, du « tout est foutu ». Ce chantier politique ne peut être que collectif. Il faut un récit commun pour rester soudés. Certes, le récit de l’effondrement comporte des risques et des écueils, comme tout récit, mais il est puissant et a plusieurs mérites : il évite le catéchisme de la croissance, il réactive une vision cyclique des choses en appelant une renaissance, et surtout il dit que c’est maintenant ou jamais. Il nous rapproche de l’idée de la mort. D’ailleurs, n’est-ce pas ce que la philosophie nous enseigne depuis des siècles ? Apprendre à bien vivre, c’est apprendre à bien mourir, à prendre conscience de notre statut de mortel, radicalement vulnérable, humble, interdépendant des autres êtres vivants et de notre milieu de vie.

    Agnès Sinaï est journaliste environnementale. Chargée de cours à Sciences Po, elle a fondé l’Institut Momentum en 2011, laboratoire d’idées dont elle a dirigé les trois tomes des Politiques de l’anthropocène (parus aux Presses de Sciences Po).

    Pablo Servigne a une formation d’agronome et d’éthologue. Chercheur « in-terre-dépendant », auteur et conférencier, il est coauteur de plusieurs livres, dont Une autre fin du monde est possible (Seuil, 2018).

    Yves Cochet, militant écologiste depuis quarante ans, a été député de 1997 à 2011, ancien ministre de l’aménagement du territoire et de l’environnement (2001-202) puis député européen jusqu’en 2014. Depuis lors, il préside l’Institut Momentum.

    http://www.lemonde.fr/festival/article/2019/07/22/face-a-l-effondrement-il-faut-mettre-en-uvre-une-nouvelle-organisation-socia

    La phrase qui me paraît la plus remarquable est celle-ci :

    "Ainsi, l’effondrement est inévitable non parce que la connaissance scientifique de son advenue est trop incertaine, mais parce que la psychologie sociale qui habite les humains ne leur permettra probablement pas de prendre les bonnes décisions , au bon moment."

    Voilà une belle manière de naturaliser le #capitalisme ! Les structures de pouvoir, l’État, les entreprises, les institutions, les classes sociales, l’économie, l’industrie et la dynamique du marché capitaliste, etc. tout ça n’existe pas pour nos collapsologues. Non, c’est juste la #nature_humaine qui est responsable du désastre. C’est juste les individus qui ne prennent pas les "bonnes décisions".

    Comme le disait Margaret Thatcher : "la société n’existe pas, il n’y a que des individus qui poursuivent leurs intérêts..." (de mémoire).

    A un tel degré de #bêtise_politique, on peut se demander à quoi et à qui vont servir ces crétins et leurs dupes. Une chose est sûre, certainement pas à l’avènement d’une société émancipée des formes de domination dont ils ne veulent pas voir l’existence ni penser le rôle politique dans le maintien du statu quo ...

    Collapso, collabos ?

    #collapsologie, #naturalisation, #essentialisme, #pseudo-critique.

  • L’effondrement, parlons-en... - Les limites de la « collapsologie »

    Une étude de Jérémie Cravatte - avril 2019.

    http://www.barricade.be/publications/analyses-etudes/effondrement-parlons-limites-collapsologie

    Un cycle sur l’effondrement a été organisé à Barricade en novembre/décembre 2018. Il a donné naissance au groupe Les Effondrés ardentes . Je voudrais remercier ces personnes pour avoir, entre autres choses, nourri mes réflexions sur le sujet. [...]
    Cet article n’a donc pas pour objectif de critiquer pour le plaisir de critiquer, ni de s’intéresser à des personnes en particulier, mais bien de proposer des autocritiques pour « effondré·e·s » – de continuer à regarder ensemble plus loin et plus précis.

    #effondrement, #collapsologie, etc. @sinehebdo

    Une excellente et très modérée synthèse des critiques que l’on peut faire sur ce sujet, après une lecture attentive...

    Pour ma part, je serais plus sévère à l’égard de Servigne & Co, ce recueil montrant très bien que nous avons affaire là à une idéologie profondément réactionnaire et démobilisatrice.

    J’ai un texte sur le feu...

    • Le PDF
      http://www.barricade.be/sites/default/files/publications/pdf/2019_etude_l-effondrement-parlons-en_0.pdf

      Et sinon les gens, vous avez essayé de vous parler (et mieux encore, en face à face, pas par écrit) pour dissiper d’éventuels quiproquos, et seulement après quand on a mit au clair les divergences de fond (et qu’on s’en est réellement assuré), là lancer des invectives ? :)
      Je dis ça…

    • Les #collapsos (4) participent à forcer la prise en compte plus que nécessaire de ces constats (5), qui sont largement niés depuis les années 1970 au moins. Malheureusement, leur manière de présenter les choses n’aide pas forcément à être lucide sur la situation et à y réagir en conséquence.

      –--------------------
      (4) Diminutif couramment utilisé pour parler des « collapsologues ». Le terme « collapsonautes » désigne plus largement les personnes qui « naviguent » à travers l’effondrement.

      Je ne sais pas si l’usage du mot est «  courant  », mais le choix du «  diminutif  » m’a bien l’air tout sauf neutre… la suite du paragraphe (et du texte) enfonçant le clou.

    • @rastapopoulos

      Si tu as bien lu ce texte et aussi le dernier article de Tanuro sur le sujet, il devrait être évident que Servigne & Co sont politiquement très confus (je dirais plus crûment font preuve d’une certaine #bêtise_politique) et que manifestement, ils ne veulent pas dissiper cette confusion, ne serait-ce que pour eux-mêmes.

      Une discussion est-elle possible avec de tels confusionnistes ? Pour cela, il faudrait qu’ils commencent par cesser de s’étaler complaisamment dans les médias mainstream . Et manifestent un tant soit peu une volonté de repolitiser leur propos : pour autant que je sache, ce n’est pas en bonne voie (cf. #Yggdrasil), sans compter qu’il est un peu tard aussi.

      Car citer de manière élogieuse des penseurs d’#extrême_droite sans mentionner leur couleur politique devrait, quand même, je crois, amener le lecteur, même complaisant, à se poser quelques questions. Tu ne pense pas ?

      Comme disait Tanuro :

      Après Une autre fin du monde est possible , il n’est pas sûr que ce débat ait encore un sens. L’avenir le dira.

      En attendant, je persiste à penser que la collapsologie est une idéologie profondément réactionnaire et démobilisatrice, et qu’il faut donc lutter contre cette #nuisance.

    • @tranbert oui oui… je suis sûrement trop gentil, et c’est peut-être trop tard… C’est ma foi dans le dialogue… et le regret aussi que justement ce dialogue n’ait pas eu lieu plus tôt (pas par articles critiques interposés mais bien par discussion IRL, interviews critiques, non promo).

      Par exemple quand ya eu des interviews des médias amis sur leur tout premier livre (ballast ou autre), je sais pas, moi j’aurais forcément posé une question sur leur citation de piero san giorgio et assimilé, même pas pour piéger, pour mettre les choses au clair.

      Ya cette question là, après pour la stratégie parfaitement choisie et assumée de faire d’abord des livres grands publics de vulgarisation de méta-analyses, là j’ai moins de critiques à faire, même si je ne suis pas moi-même dans cette stratégie, car je pense que comme pour les manifs, la ZAD ou autre, il faut une multiplicité de stratégies qui se respectent entre elles. On peut ne pas être d’accord et ne pas vouloir agir de la même manière que son voisin, mais respecter ça sans mépris.
      Après quand ce sont des différences vraiment de fond de la pensée, et non pas juste de stratégie, c’est encore autre chose, mais dans ce cas il faut se fixer sur ces points.

    • @rastapopoulos

      Je ne vois pas trop bien où est le « mépris » dans les critiques que j’ai cités ou que je fait. Il y a un problème et il faut le nommer.

      Sur le « fond de la pensée », Servigne se fait passer pour anarchiste, et il n’est rien de tel. La lecture de ses ouvrages montre bien qu’il fait passer l’adaptation et la résilience avant la résistance, la survie avant l’émancipation, l’avenir qu’il prophétise avant le présent qu’il méprise - une attitude typiquement progressiste.

      On peut bien faire passer cela pour une « stratégie parfaitement choisie et assumée de faire d’abord des livres grands publics de vulgarisation », comme le prétend Servigne lui-même. Mais quand les grands thèmes anarchistes comme la liberté, la lutte, l’émancipation, la détestation de toutes les formes de hiérarchie, d’oppression et d’exploitation sont aussi délibérément ABSENTS de ses ouvrages, je dis : faut pas nous prendre pour des imbéciles !

      On ne me fera pas prendre la vessie de la collapsologie pour une lanterne magique !

    • Simplismes de l’écologie catastrophiste | AOC media - Analyse Opinion Critique
      https://aoc.media/opinion/2019/10/21/simplismes-de-lecologie-catastrophiste

      Les « collapsologues », ces militants écologistes qui prophétisent l’effondrement certain de la civilisation industrielle, ont le vent en poupe comme en témoigne le succès populaire de leurs livres. Mais s’il y a effectivement péril en la demeure, ceux qui le clament sont parties prenantes de la panique qui désormais s’installe selon #Jean-Pierre _Dupuy. Le théoricien du « #catastrophisme_éclairé » remet ici les choses au point face à ce qu’il considère comme un flou conceptuel dangereux.

      En résumé :

      « Annoncer que la catastrophe est certaine, c’est contribuer à la rendre telle. Ce qu’il faudrait, c’est annoncer un avenir destinal qui superposerait l’occurrence de la catastrophe, pour qu’elle puisse faire office de dissuasion, et sa non-occurrence, pour préserver l’espoir. »

  • Des bêtises contre la bêtise - En attendant Nadeau

    https://www.en-attendant-nadeau.fr/2018/07/31/betises-contre-betise-stuwwelpeter

    L’éducation germanique n’est pas toute de rigidité : pour preuve, Till l’espiègle, les héros d’Erich Kästner, Max et Moritz ou le Stuwwelpeter, à des époques et des niveaux bien différents, se servent, avec une drôlerie satirique frappante, des bêtises des enfants pour se libérer vigoureusement des conformismes.

    Le mot « bêtise » a un écho bien différent selon qu’on l’emploie avec l’article défini ou avec l’article indéfini : une bêtise (terme souvent utilisé au pluriel), c’est un acte malheureux sans doute, mais qui n’a rien à voir avec la bêtise, qui affecte le comportement ou la manière de penser d’un groupe ou d’une société, et contre laquelle ferraillent depuis longtemps et en tous lieux nombre d’artistes soucieux de provoquer un sursaut de la conscience… Si une bêtise peut être commise par n’importe qui, et pas seulement par les enfants, si elle peut entraîner des suites funestes, elle peut avoir quelquefois des conséquences aussi heureuses qu’inattendues : songeons par exemple que la bévue d’un apprenti pâtissier du Nord de la France nous permet aujourd’hui encore de déguster des « bêtises de Cambrai » ! Définir le mot n’est donc pas facile, puisqu’il renvoie à des notions très différentes, mais il ne désigne en général pas un handicap mental qui frapperait un individu, un « sot ». La bêtise telle que nous l’envisageons n’est pas un défaut d’intelligence, mais un conformisme, une habitude de penser et d’agir que l’éducation tend trop souvent à perpétuer plutôt que d’en faire un objet de réflexion. Quant à traduire le mot dans d’autres langues… au traducteur de veiller soigneusement au contexte dans lequel il est employé.

    #éducation #bêtises

    • Cholet. Les sapeurs-pompiers sont interdits de piscine et de stade Nathalie HAMON - 29 Janvier 2019 - Ouest France
      https://www.ouest-france.fr/pays-de-la-loire/cholet-49300/cholet-les-pompiers-interdits-de-piscine-et-de-stade-6202112

      Pour dénoncer un manque de moyen, les pompiers de Cholet avaient tourné le dos au président du Service départemental d’incendie et de secours lors d’une cérémonie, le 1er décembre dernier. Depuis, le maire de la ville les prive d’accès au stade et à la piscine municipale.

      Gilles Bourdouleix, maire de Cholet, avait rapidement quitté les lieux en voyant les pompiers lui tourner le dos. | OUEST FRANCE

      Nous avons pu en avoir la confirmation au terme de plusieurs coups de fil. Les sapeurs-pompiers de Cholet n’ont plus de créneau d’entraînement au centre aquatique GlisséO, ainsi qu’au stade omnisports : respectivement une heure le mercredi matin et une heure et demie le vendredi matin. Et cela depuis leur action lors de la cérémonie de la Sainte-Barbe, le 1er décembre 2018.

      Les pompiers choletais s’adaptent
      Ce jour-là, les soldats du feu, professionnels et bénévoles, avaient tourné le dos à leur hiérarchie, afin de dénoncer un manque de moyens et un problème d’effectifs, dans le Maine-et-Loire. Leur action visait le président du Service départemental d’incendie et de secours, Patrice Brault, conseiller départemental également élu au sein de la majorité municipale choletaise.

      Présent, le maire de Cholet, Gilles Bourdouleix, n’avait guère apprécié la plaisanterie : sa colère avait stoppé la cérémonie tout juste commencée.

      Depuis, les pompiers choletais n’ont pas voulu polémiquer sur cette interdiction d’accès à deux équipements choletais. Ils préfèrent se taire. L’un d’eux lâche cependant : « On ne va pas gaspiller notre énergie sur des choses qui nous paraissent tellement invraisemblables ! »

      Quant aux séances de sport, nécessaires à « l’entretien de leurs conditions physiques », ils s’adaptent. Ils ont déjà l’habitude d’aller courir au parc de loisirs de Ribou. Si la caserne est équipée d’un gymnase, elle n’a en revanche pas de bassin.

      #pompiers #désobéissance #élus #autorités #cholet #Gilles_Bourdouleix
      Une illustration de la #bêtise et de la #violence des #élus_locaux

  • Suisse Le projet informatique fédéral FISCAL-IT sous le feu des critiques Camille Degott/ebz - 25 Octobre 2018 - RTS
    https://www.rts.ch/info/suisse/9944429-le-projet-informatique-federal-fiscal-it-sous-le-feu-des-critiques.html

    . . . . .
    Le projet informatique de l’administration fédérale des contributions n’est toujours pas au point. C’est ce que révèle le cinquième audit du Contrôle fédéral des finances publié mercredi.

    Tout d’abord, la nouvelle application DIFAS, qui a remplacé il y a à peu près une année les anciens systèmes de gestion de l’impôt fédéral direct, l’impôt anticipé et les droits de timbre, ne fournit pas encore les performances nécessaires, souligne le Contrôle fédéral des finances. La productivité des employés qui l’utilisent a baissé de près de 60 % dans certains cas.

    . . . . .

    #informatique #ordinateurs #travail #productivité #économie #critique_techno #bêtise #aveuglement

  • La neige recyclée, une solution qui n’a rien de miraculeux pour les stations Cynthia Racine/Alain Arnaud - 21 Octobre 2018 - RTS
    https://www.rts.ch/info/regions/9920786-la-neige-recyclee-une-solution-qui-n-a-rien-de-miraculeux-pour-les-stati

    Développée en Scandinavie, l’idée d’utiliser de la neige recyclée d’une saison à l’autre fait son chemin en Europe. Elle est intéressante, mais n’a rien d’une solution miracle pour les stations.
    Ce concept, baptisé « snow farming » en anglais, consiste à conserver le manteau neigeux sous des copeaux ou des plaques isolantes pendant l’été pour en limiter au maximum la fonte. Cette neige « recyclée » peut ensuite être récupérée au début de la saison suivante.


    L’idée est déjà utilisée à #Davos depuis une dizaine d’années pour une piste de ski de fond et commence à se faire connaître ailleurs en Europe, comme à Kitzbühel et à #Courchevel notamment. La station française a ainsi profité de l’enneigement exceptionnel de l’hiver dernier pour recycler 20’000 m3 d’or blanc et attend désormais de voir ce qu’il en restera à la fin de l’automne.

    Une piste de ski alpin à Adelboden
    La station d’Adelboden, dans l’Oberland bernois, a inauguré jeudi la première piste de ski alpin du pays réalisée selon ce procédé. Au printemps dernier, plusieurs centaines de bénévoles ont amassé quelque 24’000 mètres cube de neige qu’ils ont recouvert de bâches pour qu’elle passe l’été. Malgré la canicule, les trois quarts n’ont pas fondu. Une piste de 500 mètres de long pour 60 de large a été inaugurée, avec l’idée de permettre aux juniors d’Adleboden de s’entraîner près de chez eux.

    Une solution ponctuelle et locale
    Mais cette solution reste cependant limitée, de l’avis de certains spécialistes. « D’avoir du stock de neige qui peut encore éventuellement être mobilisé, légèrement déplacé, étalé sur une piste pour couvrir certains points qui sont plus fragiles, c’est une méthode intéressante », relève ainsi le nivologue Robert Bolognesi. « Malheureusement, on ne peut pas imaginer recouvrir tout un domaine skiable et - arrivé le mois de décembre - tout recouvrir et recommencer le ski. Ce peut être une méthode tout à fait intéressante ponctuellement, localement. »

    Conséquences sur l’environnement
    Le système permet de récupérer jusqu’à 50% de la neige conservée mais le « snow farming » n’est pas forcément plus écologique. « On met de côté une partie de l’eau, sous forme solide, qui ne revient plus dans le cycle hydrologique » relève Rafael Matos Wasem, professeur à la haute école de gestion et de tourisme en Valais. « Du coup, cela va poser des problèmes aussi au niveau de la quantité d’eau qui est charriée par les cours d’eau de montagne. »

    Le paysage est, lui aussi, impacté. « Ce sont des terrains qui ne sont plus dévolus à des pâturages, qui ne sont plus verts en été », poursuit Rafael Matos Wasem. « On se promène dans les régions de montagne et on est confronté tout à coup à des structures artificielles et complètement inesthétiques. »

    Et la simplicité apparente de la méthode n’enlève rien à son coût : la station autrichienne de Kitzbühel dépense par exemple 165’000 francs par saison dans cette « assurance neige ».

    #climat #ski #tourisme #montagne #privilégiés #recyclage #dérisoire #bêtise. Ce ne serait pas #consternant, je dirais #MDR

  • Duc de Saint-Frippon

    De nouveau des parodies plus vraies que nature circulaient pour prêter à des dévots du Roy des déclarations aussi odieuses que stupides.

    Source : https://twitter.com/MFrippon/status/1043810361424654337

    Assemblée nationale : Monsieur Joachim Song-Forget joachim.son-forget@assemblee-nationale.fr

    #homosexualité #Joachim_Song-Forget #LREM #bêtise la plus carsse #Médiocratie

  • Rhinocéros : Leur nouveau sanctuaire n’était qu’un piège mortel L’essentiel/afp - 31 Aout 2018 - L’essentiel
    http://www.lessentiel.lu/fr/news/monde/story/leur-nouveau-sanctuaire-n-etait-qu-un-piege-mortel-11374581

    Onze rhinocéros ont trouvé la mort après avoir été transférés dans un parc naturel. Les autorités et le WWF, à l’origine du projet, se rejettent la faute.

    Le transfert de 11 rhinocéros vers un parc national du sud-est du Kenya ne devait être qu’une formalité. Il s’est transformé en un des plus grands ratés de l’histoire de la protection de la faune sauvage du pays, laissant pantois les défenseurs de l’environnement.

    Selon plusieurs témoignages corroborés par des documents consultés par l’AFP, de nombreuses mises en garde ont été émises, ignorées, voire étouffées, sur la salinité bien trop importante du point d’eau prévu pour les 11 animaux, finalement morts en juillet de déshydratation. L’heure est désormais aux accusations mutuelles.

    Fin juin, c’est en grande pompe que le ministre kényan du Tourisme et de la Faune sauvage Najib Balala et le Fonds mondial pour la nature (WWF) saluent l’aboutissement d’un projet de six ans : les rhinocéros noirs sont emmenés depuis les parcs de Nairobi et Nakuru (centre) vers un nouveau sanctuaire - un immense enclos de 100 km2 - dans le parc de Tsavo Est (sud-est).

    Lente déshydratation
    Mais après ingestion de l’eau pompée plusieurs mètres sous terre pour eux, les rhinocéros meurent les uns après les autres. Ce projet du Service kényan de la Faune (KWS), financé à hauteur d’un million de dollars par le WWF, se transforme en cauchemar. Selon le docteur Benson Kibore, directeur de l’Association kényane des vétérinaires, et qui a participé à l’autopsie des rhinocéros, cette eau était tellement salée qu’elle avait corrodé une grille en métal proche de la pompe.

    L’eau salée a vraisemblablement donné encore plus soif aux rhinocéros, qui en ont donc consommé plus. La lente déshydratation de leur corps s’est notamment traduite par un dessèchement de leurs tissus et un épaississement de leur sang.

    Pourtant, une quinzaine de tests aquifères ont été menés entre février et mai. Leurs résultats, consultés par l’AFP en août, indiquent une salinité dangereuse. Selon le Dr Kibore, ces données n’ont même pas été communiquées aux vétérinaires lorsque les premiers rhinocéros sont tombés malades, leur faisant perdre un temps précieux pour trouver l’origine de la maladie.

    « Interférences » du WWF
    Lorsque le transfert a été confirmé, « j’étais horrifié, j’étais sûr qu’il y aurait un problème », assure de son côté Nehemiah Rotich, un ancien responsable du KWS. Le transfert, imaginé par l’organe exécutif du KWS, avait été refusé à plusieurs reprises par le conseil d’administration du KWS en raison de l’eau et du manque de végétation dans le sanctuaire.

    Brian Heath, un ancien membre du conseil, a dénoncé des pressions du WWF pour que le transfert ait lieu. Devant le Parlement, l’ancien président du conseil d’administration du KWS et célèbre paléoanthropologue Richard Leakey a également fustigé des « interférences » du WWF.

    Le conseil dont faisaient partie MM. Leakey et Heath a finalement approuvé le transfert en octobre 2017 à la condition que le sanctuaire soit amélioré. Leur mandat a pris fin en avril, et trois mois plus tard, le déplacement des rhinocéros a eu lieu, sans qu’un nouveau conseil (pas encore nommé) ne se soit penché sur la question.
    Bras-de-fer
    Les actuels responsables du KWS, dont l’exécutif, ont refusé de répondre à l’AFP, notamment à la question de savoir qui a finalement approuvé le transfert. D’autres éléments suggèrent par ailleurs un bras-de-fer sur la question, comme le compte-rendu d’une réunion de mai 2017 portant sur le projet, et à laquelle ont participé des responsables du KWS et Martin Mulama, expert en rhinocéros pour le WWF. Un premier compte-rendu, vu par l’AFP, ne faisait aucune référence à d’éventuelles préoccupations. Plusieurs participants s’en sont plaints et une deuxième version du compte-rendu indique que « l’habitat dominant ne permet pas qu’un transfert ait lieu ».
    . . . . . .
    La construction récente d’un pont ferroviaire à travers le parc national de Nairobi et d’autres infrastructures dans des zones protégées sont pour elle le signe d’une « époque très très sombre pour le Kenya » et sa faune sauvage.

    #Rhinocéros #Kenya #WWF #ONG #Faune #eau #KWS #Nairobi #écologie #biodiversité #bêtise #Afrique #management

  • H&M croule sous plus de 4 milliards de dollars de vêtements invendus figaro - Antoine Garbay - 28 Mars 2018
    http://www.lefigaro.fr/societes/2018/03/28/20005-20180328ARTFIG00294-hampm-croule-sous-plus-de-4-milliards-de-dollars-

    Le géant suédois du prêt-à-porter Hennes et Mauritz (H&M) semble avoir de plus en plus de mal à écouler ses stocks, devenus pharaoniques.


    H&M entasserait une pile de vêtements invendus de 4,3 milliards de dollars, selon Bloomberg et le New York Times . L’enseigne a de plus en plus de mal à écouler ses stocks, en hausse de 8% en couronnes suédoises entre les premiers trimestres 2017 et 2018, un véritable « casse-tête » qui ne cesse de croître, estime Joakim Bornold, économiste de la banque d’investissement Nordnet.

    Si l’une des explications tient à la météo - « Le volume des soldes, combiné à un hiver exceptionnellement froid, ont eu un effet négatif sur les ventes de la collection printemps », a expliqué le directeur général du groupe, Karl-Johan Persson -, l’autre facteur se trouverait tout simplement dans une mauvaise gestion des stocks. Johanna Kull, analyste d’Avanza, estime que « la chaîne d’approvisionnement du groupe manque de réactivité », ce qui nuit à la compétitivité de la société. « Leur logistique est plus lente que celle de la plupart de leurs concurrents », ajoute-t-elle. « Les stocks sont supérieurs aux prévisions, ce qui conduira à une augmentation des démarquages au deuxième trimestre 2018, par rapport au même trimestre l’année dernière », a de son côté expliqué le PDG d’H&M.

    Le groupe suédois table cependant sur une hausse de 25% de son commerce en ligne pour l’ensemble de l’année en cours, en dépit de la concurrence des géants comme Amazon et Alibaba. « Les ventes en ligne du groupe ont augmenté d’environ 20% » ce trimestre, s’est félicité H&M.

    Pour l’année à venir, le groupe entend ouvrir 220 nouvelles boutiques et s’installer sur deux nouveaux marchés : l’Ukraine et l’Uruguay. H&M reste la marque vedette du groupe et la plupart des nouvelles ouvertures se feront sous sa bannière. Le groupe exploite également les magasins Cos, & Other Stories, Monki, Weekday et Cheap Monday, dont les ventes ne cessent de croître aussi bien en ligne qu’en magasins. 90 nouvelles boutiques sous ces marques devraient ouvrir en 2018.

    #h&m #capitalisme #bêtise #communication financière superficielle

  • White House expands travel ban, restricting visitors from eight countries - The Washington Post

    https://www.washingtonpost.com/world/national-security/trump-administration-changes-travel-ban-countries/2017/09/24/1fef7cfe-a140-11e7-ade1-76d061d56efa_story.html

    Three nations were added to the list of countries whose citizens will face the restrictions: Chad, North Korea and Venezuela — although the restrictions on Venezuela are narrowly crafted, targeting that country’s leadership and their family members.

    One country, Sudan, fell off the travel ban list issued at the beginning of the year. Senior administration officials said a review of Sudan’s cooperation with the U.S. government on national security and information-sharing showed it was appropriate to remove it from the list.

    #trump #états-unis #travel-ban #racisme #islamophobie (mais pas seulement) #racisme #bêtise_crasse

  • Auchan retire de la vente un sac de courses au message sexiste Le Parisien - Anne-Charlotte Dancourt, 22 août 2017
    http://www.leparisien.fr/laparisienne/actualites/societe/auchan-retire-de-la-vente-un-sac-de-course-au-message-sexiste-22-08-2017-

    De nombreux internautes, dont Marlène Schiappa, ont jugé sexiste le message inscrit sur un sac de courses vendu chez Auchan.

    « Hourra ! J’ai la carte de crédit de mon mec » peut-on lire sur un cabas vendu dans les grandes surfaces Auchan. Un message qui n’a pas fait rire certains internautes, dont la secrétaire d’Etat à l’égalité femmes-hommes Marlène Schiappa, jugeant le message sexiste. Sur le cabas rouge, à côté de cette phrase, le dessin d’une femme au look années 50 qui lève les bras en l’air, heureuse de pouvoir dépenser l’argent de son compagnon. 
     http://s1.lprs1.fr/images/2017/08/22/7206768_auchan-sac-sexiste_940x500.PNG
    « Sérieusement ? » a tweeté une internaute mécontente à l’attention d’Auchan en publiant deux photos du sac dans un message partagé plus de 2800 fois. 

    « Les années 1970, c’est fini »
    Des clichés qui ont fait réagir bon nombre d’internautes depuis leur publication lundi soir, qui dénoncent le sexisme du message porté par le cabas : 
    Interpellée, Marlène Schiappa, la secrétaires d’état à l’Egalité femmes-hommes a aussi réagi, rappelant que les femmes mariées pouvaient disposer librement de leur salaire depuis 1907... soit 110 ans. 

    « Les sacs ont été immédiatement retirés »
    Des plaintes qui ne sont pas restées vaines puisque Auchan a répondu sur Twitter ce mardi après-midi, s’excusant pour la « tournure » des évènements et « les émotions suscitées » pas le visuel du sac, annonçant qu’ils avaient « été immédiatement retirés ». 

    #sexisme #bêtise (extréme) #auchan #mulliez L’#argent des autres #vulgarité