#b&w


  • la vie d’O’Haru femme galante, Kenji Mizoguchi, 1952

    Bon voilà, c’est exactement ce que je disais à propos du fameux néoréalisme italien. On n’a jamais parlé de néoréalisme japonais, et pourtant regardez celui-là et vous verrez que filmer le réel et de laisser s’exprimer et ben c’est exactement ce qu’il y a dans ce film.
    En fait tout est une affaire de critiques qui savent trouver les bons mots aux bons moments et inventer des mouvements, des écoles alors que les pauv’ filmes, au départ y z’ont rien demandé.
    Le destin d’O’Haru est terrible et puis ça dure 2h10 histoire qu’on voit bien à quel point il est terrible. Et rien n’est un hasard, ce n’est pas une destinée, c’est la condition des femmes au Japon à cette époque là que je sais même pas quelle époque c’est. Vendue par son père à un empereur dont la femme est stérile pour faire un héritier. Jetée par l’empereur après avoir eu son héritier. Du coup retour chez la famille alors déshonorée qu’a la bonne idée de la vendre à une maison de passe etc. Et ça continue comme ça jusqu’à la fin avec une cerise sur le gâteau que je décide de ne pas raconter en espérant que certaines et certains d’entre vous trouvent ce film facile sur un site de streaming quelconque.
    Et c’est aussi exactement tout ce qu’on peut reprocher aux films de Kazan critiqué il y a deux semaines. Enfin bref, à côté Dancer in the dark c’est du pipi de chat.

    https://www.youtube.com/watch?v=k0_9Fz8E26g


    #critique_a_2_balles #la_vie_d'o'haru_femme_galante #Kenji_mizoguchi #1952 #cinéma #b&w #japon #mélo_qu'on_pleure_a_la_fin

    • C’est marrant que tu critique celui là, je l’ai vu il y a moins de deux semaines. Quel melo en effet, mais tellement que j’ai pas pleuré alors que je suis du genre à avoir la larme facile.
      Dans la foulé j’ai vu « la rue de la honte » que j’ai trouvé moins bien même si c’était interessant et plus léger. Et dans ma liste de films à voir j’ai « Les Contes de la lune vague après la pluie » qui m’attendent. J’avais trouvé ce réalisateur conseillé dans les films féministes sur le forum du site « le cinema est politique » http://www.lecinemaestpolitique.fr/forums/topic/films-series-et-autres-feministes

      Et en regardant la très longue filmographie de Mizoguchi
      il y a plein de films que j’ai envie de voire en particulier celui ci : « Les femmes sont fortes »
      et les titres sont très souvent centré sur des personnages féminins.
      https://fr.wikipedia.org/wiki/Kenji_Mizoguchi

      Merci pour ta critique

    • La pluie qui mouille je l’ai vu il y a quelques mois, il est très bien mais rien ne me touchait particulièrement à propos du féminisme. En y réfléchissant deux minutes je me dis que l’on va un petit peu vite à traiter des réalisateurs de féministes... Un peu rapide et un peu facile (surtout pour ce fameux site qui dit souvent n’importe quoi).
      Pour prendre des grands airs d’intellectuel prout prout, je dirais que l’aspect socio politique du cinéma est toujours à prendre en second lieu, ou même troisième. Analyser un message en fonction des représentations que délivre un film et en tirer des conclusions politiques comme le fait ce site ne mène pas à grand chose si on ne prend pas la peine de faire comme fait Marc Ferro et d’autres c’est-à-dire de mettre en lien avec un contexte historique et culturel pour en tirer des preuves de théorie plus vastes. Je ne me sens pas très clair, il est 10h26 et je viens de me lever après m’être tordu la cheville droite hier après-midi, mais j’essaie d’être plus précis.

      Lars Von Trier a été longtemps mon cinéaste préféré. Il est à peu près clair qu’à chacun de ses films Lars sacrifie une femme au sens parfois le plus barbare possible. Évidemment on peut dire très rapidement qu’il est un véritable salopard. Oui... Non... Peut-être que oui peut-être que non, moi je m’en fou. En revanche on peut tout à fait étudier l’importance de la figure féminine dans ses films. Ce qu’elle dit du monde et de l’aspiration créatrice de Lars. Il y a quelque chose qui passe par là chez lui.
      On peut faire ça aussi pour Tarantino et bien d’autres.
      Tout ceci n’empêche pas évidemment de toujours noter l’extraordinaire inégalité qu’il y a dans le milieu du cinéma où les nanas se retrouvent toujours à être scriptgirl et autres boulots très délimités. Pas de créatrice, pas d’auteure, pas de réalisatrice ou si peu.
      Heureusement pour le documentaire l’inégalité semble se réduire...

      Cela dit ce qu’il faut absolument voir de l’ami Zoguchi c’est ses films en couleur, une explosion incroyable. Un rouge... Non de Dieu, un rouge alala, et puis c’est rien à côté du jaune. Ah le jaune de Mizoguchi.
      #féministe #machisme #cinéma #Lars_von_Trier #Quentin_Tarantino #Marc_Ferro #analyse_filmique #le_cinéma_est_politique #j'ai_mal_au_pied

    • Désolé pour ton pied, j’espère pour toi qu’il va vite se détordre et surtout te laisser tranquille niveau douleur.

      Pour ce qui est du contexte socio-historique, je ne partage pas ton avis ni celui de ce Marc Ferro. Le cinéma existe depuis un peu plus d’un siècle, le féminisme historique depuis un peu plus de deux siècles, alors je ne voie aucun contexte socio-historique qui puisse excusé ou adoucir le sexisme d’un film. Et de toute façon je ne suis pas une universitaire qui fait une thèse et je ne m’intéresse pas à l’art pour lui même mais pour ce qu’il veux dire. Si je voie du sexisme dans un film même de 1895, c’est quant même moi qui regarde en 2016 qui suis attaqué en tant que femme et ca me blesse, ici et maintenant, quelque soit le contexte socio-historique dans lequel le film à été fait. Ca veux pas dire que je refuse de voire le film ou que je le trouverais fatalement mauvais, mais juste que le sexisme dans ce film je l’ai remarqué et je le mentionne au passage parce que pour moi c’est important de pas garder ca en moi dans le silence.

      Pour le site « le cinéma est politique » c’est pas vraiment le cinéma qui les interessent. Pour moi sur ce site le cinéma est un prétexte pour parler des discriminations (sexisme, ou hétéro centrisme, validisme, racisme, transphobie, grossophobie...) avec des exemple concrets connu par la plus part des gens. Parceque l’art et surtout l’art dominant, y compris le ciné, c’est de la propagande. La plus part des films critiqué sur le site n’ont pas un grand intérêt stylistique. Ca aurais pu être « la littérature est politique » ou la « BD est politique » ou « la pub est politique » pour moi ca n’aurais pas fait de grande difference. C’est ce qui dérange souvent les cinéphiles qui passent sur ce site. Le site cherche plutot à mettre en évidence des stéréotypes pour mieux les combattre. C’est d’ailleurs il me semble ce que tu as fait pour ta critique de Hasta la Vista. J’ai pas souvenir d’une analyse sur la forme, mais plutot un démontage du paternalisme validiste et du sexisme libéral qui suinte du film.

      En tout cas j’irais voire les films en couleur de Mizoguchi sur ton conseil. Bonne journée à toi, bonne remise en place de ton pied et vivement ta prochaine critique.

    • @mad_meg
      Je crois que ce débat est infini mais bon, comme c’est aussi assez passionnant et potentiellement une de mes raisons de vivre allons-y. Au moins un peu.
      Surtout sur ton premier paragraphe.
      Je ne parle pas d’"excuser", encore moins d’"adoucir". Je pense qu’il s’agit de voir d’abord qu’un film est fait par une certaine production, c’est-à-dire un pays ou une institution, un studio et que c’est dans ce contexte qu’un film utilise des représentations. Et parfois en effet et peut-être même toujours on peut parler, comme tu le fais, de "propagande".
      Je crois que l’éternelle question est : est-ce qu’on peut dire que le film est sexiste ou que le film est militant, bref que le film, en lui-même, a une opinion. Ca c’est vraiment très compliqué je crois qu’à priori la réponse est toujours non. Si un film est sexiste c’est toujours par et pour le système qui l’a vu naître. Je me rappelle du film Cruising qui a sa sortie a été un exemple odieux de films homophobes et qui petit à petit a été revendiqué par le milieu gay. Et des exemples il y en a pleins.
      C’est pour cela que je pense que le fait que la matière du cinéma soit le réel, je veux dire les choses qui se passent en vrai, rend un peu plus complexe la simple réduction à des phrases.
      Bref, on en cause.

      En revanche, ma mère par exemple ne supporte pas des scènes de viole. Et je sais qu’il n’y a pas que ma mère. Comme tu le dis, un film fait parfois du mal, je veux dire on le voit et on a mal. Et je ne trouve absolument rien d’illégitime à reprocher à ce film des images qui nous font du mal. Et ce même si on reconnait le talent d’un ou d’une cinéaste ou même la qualité du film. En partant de cette facilité du cinéma (toujours ce cinéma fait par des hommes) à mettre en scènes des viols on peut bien sûr noter et reprocher de prendre à la légère et sous l’argument de la soi-disant indépendance de l’art des scènes qui ont comme référents directs des actes injustes et fréquemment commis. Du genre le viol.
      Au sujet du site du cinéma qu’est politique, je ne le lis pas régulièrement mais il me semble que plusieurs critiques se trompent, même en s’interrogeant sur les représentations. En écrivant la critique d’ Hasta la vista j’ai vraiment pris grand soin d’expliquer ce que je reprochais au film, à savoir une manière de dire : “la réalité est comme ça”. En occurrence c’est un peu facile d’analyser ce film car, justement il y a relativement peu de films avec des handis. Il est donc simple d’accuser le film de faire des règles.
      Toujours le même problème : dans un film, un personnage fait des choses horribles, est-ce le personnage qui est facho ou est-ce le film ? On en finit pas.

      #cinéma #cinéma_et_signification

    • Pour les représentation de viol au cinéma, c’est pas une question de prendre à la légère, ca va plus loin que cela. Les films diffusent, propagent et maintiennent la #culture_du_viol de manière industrielle.
      Ces films ont un impacte sur les personnes qui les regardent et leur transmettent des valeurs morales. Ces films valident (ou pas selon les films) un ensemble de stéréotypes nocifs pour les femmes et les personnes victimes de viol.

      Que certains films très sexistes, ou très homophobes ou très racistes soient récupérés ou détournés par les femmes ou personnes homosexuelles ou les personnes racisées ne change absolument pas le fait que ces films restent racistes, sexistes ou homophobes. « L’attaque de la femme de 50 pieds » est toujours un film misogyne, même si les féministes l’ont détourné pour montrer le ridicule des masculinistes.

      Pour ton exemple de personnage facho, je veux bien que certains cas (très rare) soient difficiles à définir, mais généralement il y a des indicateurs qui permettent de savoir si le film est à la gloire de ce personnage fasciste ou si il le désapprouve.

    • Oui bien sûr @mad_meg , une semaine après ta réponse j’ai encore envie d’en discuter. Après ton message je repensais aux films de Gaspar Noé. Et évidemment en particulier à irréversible ... et je me demandais ce que tu en disais. La scène de viol est longue et absolument insupportable. Gaspar cherche à la rendre insupportable pour tout le monde. Au cinéma, je voyais des dizaines de personne sortir et d’autres vomir. Je devais avoir 19 ans et je me rappelle me sentir coupable de n’être pas sorti. Ce n’est que plus tard que j’ai assumé mon plein plaisir a voir des films indéfendables mais c’est une autre histoire puisque ce film là est défendable.
      Je me disais : qu’est-ce qui est le plus paternaliste et réactionnaire, qu’est-ce qui est le plus immoral (toujours au sens de la moral saine) ? mettre une scène de viol dans son film comme il le fait, insupportable et en plein coeur du sujet de son film, ou bien comme très très très souvent utiliser l’acte de viol comme un élément scénaristique anodin, comme élément déclencheur de la quête du héros ou opposant à sa destiné mais toujours en ne s’y intéressant qu’à peine, ni à cet acte ni à la victime. En tout cas pour moi, c’est ça qui m’énerve le plus.

    • J’ai pas vu The Victim, je vais voir si je le trouve.

      Pour Gaspard Noé j’avais été très choqué par le visionnage de Carne et Seul contre tous qui m’ont beaucoup marqué et pour Irréversible je me souviens assez mal du film. Je l’ai pas vu au cinéma et j’ai probablement du passé la scène du viol (ce que je fait parfois si je suis trop mal à cause de ce type de scène). J’ai pas vu d’autres films de Gaspard Noé pas que j’aime pas ses films (je sais pas si j’aime ou pas à vrai dire) mais c’est que je suis pas souvent d’attaque pour me faire malmené comme il le fait de son publique. Ca me fait pensé à « La venus noire » d’Abdellatif Kechiche qui m’a laissé ce souvenir de vouloir poussé le publique à la nausée. Ce film m’avais pas mal fait m’interroger sur plein de sujets mais personne que je connais ne l’a vu et du coup j’ai personne pour en discuter :) Il dure 3h et il est éprouvant, répétitif, long, je ne le conseil pas.

      Ensuite par rapport à ta question sur la morale, comme tu le présente je suis d’accord avec toi. Mais je suis pas sur que le viol soit au cœur du sujet du film de Gaspard Noé. Dans mon souvenir il a un point de vue machiste (androcentré et viriliste) qui tourne autour de la notion d’honneur masculin bafoué et de vengeances entre mâles sérieusement testostéronés. Et puis voire un viol pendant 10 minutes de plan séquence n’apprend rien sur le viol, peut être que ca parle de plan-séquence au final. En plus il cumule pas mal de clichés sur « le viol parfait », cad parking la nuit, viol avec violence et une arme. Je pense que Irréversible ne sort pas de la catégorie des films qui ont « utiliser l’acte de viol comme un élément scénaristique anodin, comme élément déclencheur de la quête du héros ou opposant à sa destiné mais toujours en ne s’y intéressant qu’à peine, ni à cet acte ni à la victime. »

      Je dit pas qu’il ne faut pas voire Gaspard Noé, ou ne pas l’apprécié. Il y a des films parfaitement misogynes que j’arrive pourtant à apprécié. C’est comme d’apprécié une chose pour certains aspects et pas d’autres. Je ne suis pas cinéphile comme tu l’es @unvalide dans le sens que je m’intéresse assez peu à la forme, au contexte, même si j’apprécie quant c’est bien fait. Je prend le cinéma comme si on me racontais une histoire et j’ai toujours bien aimé commenter d’un point de vue politique les histoires qu’on me raconte. C’est aussi un bon outils pour comprendre les stéréotype dans lesquels on baigne. Et puis d’autre part il y a les problèmes de récurrence du point de vue dominant.
      J’arrête là pour ce soir mais le sujet n’est pas clos !

      ps- ce matin sur le site cinémaestpolitique il y a ce commentaire auquel j’adhere et qui explique pas mal les enjeux d’une analyse politique des films : http://www.lecinemaestpolitique.fr/sexisme-et-images-une-etude-d-observation/#comment-266307


  • Le lys de Brooklyn, Elia Kazan, 1945
    Alors bon bin... Bon. Tu en veux du classicisme hollywoodien, tu en veux des studios maîtres. Bim tu vas en avoir... Premier film d’Elia qui était plutôt célèbre à Broadway, qui est embauché par la fox et à qui il faut dire que dans une caméra il y a une œilleton pour voir ce qu’on filme. Je veux bien qu’Elia fut un grand mais pas franchement pour ce film. Il n’a rien décidé ni le scénar ni les décors ni le casting. Le bouquin d’origine était acheté par la fox bien avant que Kazan fut choisi. Alors bon, on regarde plutôt un état de ce que faisait les studios en 1945...
    Et c’est vrai que c’est assez chiant le classicisme... Heureusement qu’en Italie ils inventaient le cinéma... Je parle de l’Italie parce qu’il y a quand même une volonté de dresser le portrait de la pauvreté d’après guerre à Brooklyn. Mais c’est fait avec tellement de recettes, et tellement grossièrement (le même genre de recettes qui feront que peu importe le thème on pourra toujours prétendre à des oscars) qu’on dirait du Mickey Mouse chez les pauvres. C’est sur, Rosselini fera ça mieux.
    Mais non mais, très concrètement. Il y a des aspirations à faire du réalisme, et puis du méga mélo. Parce que le papa très gentil mais alcoolique, et la mère très très stricte qui n’accorde aucune liberté à ses gosses. Et puis le père il meurt et tout le monde pleure. Et puis comme c’est du bestseller en moins d’un quart d’heure tout fini bien. IL y a même le flic de quartier, vous vous rendez compte, le flic, il demande la mère en mariage. Et voilà tout le monde est pauvre mais tout le monde est content.
    Parce que la mauvaise foi n’est pas toujours la reine, il faut dire que l’actrice qui joue la gosse est assez incroyable. Je crois qu’elle s’appelle Peggy Ann Garner.
    #Le_lys_de_Brooklyn #Elia_Kazan #1945 #cinéma #B&W #Peggy_Ann_Garner #critique_a_2_balles


  • Charulata ; Satyajit Ray ; 1964
    Oulala j’ai visé un peu haut pour la reprise des critiques à 2 balles. Pas très malin.
    On a beau aimé le cinéma et le défendre, je veux dire tous les cinémas, il y a quand même des codes et des habitudes. Il faut bien comprendre que pendant deux mois, ma plus proche amie a été la TNT...c’est dire les dégâts.
    Enfin bon ça fait quand même un bien fou de voir un aussi beau visage filmé longtemps et calmement surement d’ailleurs à la taille de la fiction de Satyajit.
    Alors voilà disons que c’est un petit peu « au début elle est froide mais après elle est bonne ». Donc au début c’était plutôt difficile de m’adapter et de rentrer dedans. Charulata est mariée elle est riche et elle s’ennuie. Elle regarde le monde autour d’elle mais disons qu’elle a tellement de charme que le spectateur est embarqué calmement et est épanoui dans son univers d’ennui. Et puis aussi elle chante vachement bien. Ca fait du bien de voir des films indiens qui ne gigotent pas dans tous les sens en chantant des morceaux qu’on imagine bien débile.
    Et au bout d’1h30 tu la vois la force du cinéma dans ta gueule, Charulata est triste, et elle pleure et mon dieu tu sais pas vraiment pourquoi mais toi tu pleures aussi...

    #cinéma #Charulata #Satyajit_Ray #1964 #B&W #Inde #critique_a_2_balles
    https://www.youtube.com/watch?v=EtpivRiw1W8

  • http://storage.canoe.ca/v1/dynamic_resize/id/32455230/?size=350x650&site=nstein_elephant-prod&authtoken=9e2729ce3537b0f6d6bd
    Les mains nettes, Claude Jutra, 1958
    Un OVNI, un OVNI dans ma tête tant je connais mal ce cinéma français là. C’est sans doute ce que l’ami Truffaut appelait la certaine tendance du cinéma français, voulait-il dire cinéma qui s’occupe d’analyser les affres du système capitaliste ?
    Je le reconnais, je n’ai pas tous les bagages pour parler de ce film. Un nouveau chef arrive dans la branche secrétariat d’une société. Secrétariat ou comptable ou je n’sais quoi mais que des mains « nettes ». Il travaille tout bien comme Mathieu Gallet donc il trouve direct une femme qui pourra lui donner toutes les infos nécessaires pour en faire son assistante et virer gentiment tous les éléments gênants.
    Et puis je ne le cache pas, j’ai pas été très attentif sur la fin. C’est que j’ai bien l’impression que de fin il n’en a pas trop. Je veux dire, pas de morale très claire, une espèce de quiproquo et de happy end un peu pourrie.
    https://www.youtube.com/watch?v=HEKRQGk8S9I


    #critique_a_2_balles #les_mains_nettes #claude_jutra #1958 #lutte_des_classes #B&W


  • La Passion De Jeanne D’Arc, Carl Théodor Dreyer, 1928

    Quand je regarde un film muet, je me force toujours un peu, je ne meurs pas d’excitation, je m’attends même à plutôt me faire chier mais je sais que quelques heures plus tard, j’irai me coucher, satisfait, avec l’impression de m’être nourri.
    Et quelle nourriture ! Cette nana ne m’a jamais vraiment intéressé. Et Dreyer arrive à transmettre son analyse brute : Jeanne a été assassinée brulée vive parce qu’elle remettait en cause le patriarcat de son temps. Si elle a été punie, c’est simplement pour avoir affirmé qu’une femme pouvait diriger toute une armée. C’est aussi pour avoir remis en question le genre. Jeanne est un peu la première trans de l’histoire. La première FTM. 
    Et les choix de Dreyer sont formidables. Les vilains moines dégueux et voraces face à cette gamine de 19 ans ... et le doute qui perce leur visage en se rendant compte progressivement que cette enfant terrasse leur foi.
    1h40 de visages, un film éprouvant. Je ne me suis pas fait chier, ça m’a épuisé.
    https://www.youtube.com/watch?v=IQAchMdy__8


    #critique_a_2_balles #la_passion_de_jeanne_d'arc #1928 #carl_théodor_dreyer #muet #B&W #visage #féminisme #Maria_Falconetti


  • La nuit des forains ; Ingmar Bergman ; 1953

    Plus jeune, j’utilisai son nom pour parler de films de 2h30, mondialement chiants, qui parlent Suèdois.
    Que la jeunesse est triste de bêtise ... Ces films sont merveilleux. Comment nous sommes nous trouvé dans un monde où l’essentiel du cinéma de cette époque ne savait parler que de l’apprentissage des tables de multiplication alors qu’’il n’y a rien de plus beau que la démonstration du théorème de Pythagore ... Je pense aux films Américains de la même époque qui parlaient déjà et uniquement de croissance, de progrès dans des décors en carton.
    En me tapant les films d’Ingmar je découvre des personnages de femme d’une complexité merveilleuse. Pour une fois une femme est très belle et très forte physiquement. Le héros est vieux bourru et plutôt laid et pourtant traversé de milles dilemmes.
    http://www.commeaucinema.com/bandes-annonces/retrospective-ingmar-bergman,244563-video-22864

    #critique_a_2_balles #cinéma #Ingmar_Bergman #1953 #B&W #sexisme #Suède

  • Quelle belle journée ! Jos de Putter 1993

    Il n’y a pas à dire après plusieurs heures sur le web, se voir un documentaire et la campagne des Pays Bas, même si ça dur une heure seulement, et bien ça nous fait être quelqu’un d’autre. On peut bien dire que c’est le public qui fait l’oeuvre, et bien dans certaines conditions c’est bien l’oeuvre qui permet au spectateur de faire l’oeuvre.

    Ca fini par me sembler vain les documentaires sur les paysans qui vieillissent, qui n’ont plus de descendants alors que derrière eux plusieurs générations se sont succédées. Filmer des personnes qui constatent leur mort. La mort de leur métier. La mort de leur terre. La mort en marche. En fait c’est ça le documentaire. Et on comprend pourquoi filmer des paysans de 70 ans et bien c’est presque un exercice de style. C’est cruel de dire ça, mais faire des films, c’est pas cruel ?

    Celui-ci n’est vraiment pas pire. Après une once de raz-le-bol devoir enchaîner ces lieux commun cinématographique du vieux qui plante ses graines à la main, qui se fait tout un champ sous la pluie à ramasser le foin, il se pose enfin et parle au réalisateur qui est son fils. Et la non de Dieu ça prend une autre dimension. Il y a son père qui ne veut pas parler, qui ne parle plus et qui en dit tant et temps aussi. Qu’est-il allé foutre à faire des études de cinéma au lieu de reprendre la terre.
    Et putain de merde, pas moyen de trouver une foutue bande-annonce ou un foutu extrait pour ce film. Youtube ne sert vraiment à rien.

    #critique_a_2_balles #Jos_de_Putter #Pays_Bas #documentaire #paysans #cinéma #1993 #B&W

    http://www.docsurgrandecran.fr/film/quelle-belle-journee

  • Le Visage - Ingmar Bergman - 1958
    J’ai peur, j’ai peur, j’ai peur. Mieux qu’un film d’épouvante angoissant, un film d’épouvante angoissant de 1958. Je défie quiconque de me trouver un film plus mystérieux, angoissant et profond à la fois que Le Visage. C’est finalement les branquignoles, les tarés, les illuminés, les @mesmer qui creusent dans le film pour lui faire atteindre des profondeurs métaphysiques.
    Et la scène du grenier, nom de Dieu, les films japonais, ils peuvent aller se rhabiller et se raconter l’enterrement de mémé au coin du feu avec une lampe torche !
    #critique_à_2_balles #B&W #cinéma #suède #1958
    http://www.premiere.fr/Bandes-annonces/Video/Le-Visage-VOST-Ext