• Jeux de dupes en Seine – suite robindesbois.org

    Les épreuves du triathlon paralympique sont programmées dimanche 1er septembre en partie dans une Seine souillée par les bactéries fécales et les polluants chimiques. La World Triathlon qui n’hésite pas à plonger ses affiliés dans un des fleuves les plus pollués de l’Union européenne est une société à but non lucratif basée à Lausanne en Suisse. Elle est aussi turbide et opaque que les eaux de la Seine. Quelques bulles émergent de son bilan financier de 2022 : au titre des dépenses, 200.000 US$ pour la présidente, 211.000 US$ pour les 8 membres du Conseil d’Administration, 2 millions d’US$ pour 20 à 30 salariés, 188.000 US$ de dépenses administratives dont les voyages… Au titre des recettes, 1,4 million d’US$ de la part des sponsors et 1,85 million d’US$ pour les droits de retransmission des réseaux télé. La World Triathlon vit sur un grand pied comme la World Aquatics, l’autre société à but non lucratif basée à Lausanne et organisatrice des épreuves internationales de natation, de waterpolo, de plongeon, de nage artistique et de marathon en eaux libres.
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    Les deux fédérations internationales ont trouvé dans la Directive européenne concernant la gestion des eaux de baignade du 15 février 2006 une aide inespérée. Seules 2 bactéries fécales sont soumises à des seuils. Dans les eaux côtières, pour accéder à une qualité dite “suffisante”, les entérocoques intestinaux ne doivent pas dépasser 185 ufc (unité formant colonie) et les Escherichia coli 500 ufc par 100 ml d’eau tandis que dans les eaux intérieures les seuils sont de 330 et de 900, quasiment le double. Cette discrimination n’a aucune justification sanitaire. Elle témoigne de la capitulation des pays membres de l’Union européenne face aux polluants bactériologiques et pathogènes des fleuves, des rivières, des lacs et des canaux. Dire que les eaux de la Seine à Paris et en aval de Paris sont saines relève de la manipulation. Paris n’est pas la seule à masquer la vérité. A Deauville, en baie de Seine, les baignades ont été interdites les 22 et 23 août à cause des dépassements en entérocoques et en Escherichia coli et la mairie a justifié cette interdiction par la présence inopinée d’une “nappe de sable” mélangée à la colonne d’eau.

    Décidément les athlètes, qu’ils soient olympiques ou paralympiques, et les baigneurs de juillet-août sur les côtes normandes sont bien des “marionnettes” comme l’a dit un triathlète belge début août après un report d’entrainement dans la Seine, des marionnettes du business.

    #fric #argent #business #pollution #bactéries #seine #athlètes #world_triathlon #world_aquatics #waterpolo #JO #jeux_olympiques #santé

    Source : https://robindesbois.org/jeux-de-dupes-en-seine-suite

  • « La phagothérapie, une thérapeutique de rupture à ne pas manquer »
    https://www.lemonde.fr/sciences/article/2024/08/27/la-phagotherapie-une-therapeutique-de-rupture-a-ne-pas-manquer_6296754_16506

    Les situations d’impasse thérapeutique dans le cadre d’infections bactériennes sont de plus en plus fréquentes à cause de l’inefficacité des #antibiotiques disponibles face à des germes résistants. Parallèlement, l’industrie pharmaceutique peine à trouver de nouvelles molécules. L’exemple de M. Y, hospitalisé au CHU de Lille, en décembre 2023, pour une énième récidive d’infection de sa prothèse de genou, est révélateur. Pour ce patient, la guérison complète passe par le retrait de la prothèse et l’amputation. Toutefois une alternative lui a été proposée : la phagothérapie.

    Découverte par Félix d’Hérelle en 1915, alors qu’il travaillait à l’Institut Pasteur, la phagothérapie consiste à utiliser des virus particuliers, les #bactériophages, qui sont naturellement présents dans l’environnement et détruisent de façon ciblée les bactéries sans avoir d’effets délétères sur les cellules humaines. Malheureusement, cette thérapeutique a été délaissée en Occident au profit des antibiotiques, au spectre d’action beaucoup plus large, alors que dans certains pays comme la Géorgie, la phagothérapie a continué d’être utilisée. Mais l’absence d’études cliniques prospectives prouvant formellement l’efficacité de la phagothérapie reste actuellement un obstacle à son adoption par la communauté médicale. Cependant, la situation est en train de changer.
    En 2016, interpellée par des médecins, des industriels et des associations de patients, l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) convoque le premier comité scientifique spécialisé temporaire (CSST) consacré à la phagothérapie. Les experts ouvrent la voie à une « stratégie de mise à disposition précoce de bactériophages pour des situations compassionnelles, en impasse thérapeutique, avec un cadre d’utilisation défini ».

    Accès difficile

    Durant les deux années suivantes, quarante-cinq demandes de phagothérapie sont adressées à l’ANSM et seulement une douzaine de patients bénéficient de l’administration de bactériophages, issus majoritairement de la société Phaxiam, l’unique fournisseur français. En 2019, un nouveau CSST constate que l’effectif de patients traités au regard du nombre de situations éligibles demeure faible, notamment à cause de la quasi-indisponibilité de bactériophages validés. Il se conclut sur la nécessité de créer une « plate-forme nationale d’orientation et de validation du recours aux bactériophages (…) qui pourrait à terme travailler à la mise en œuvre d’une production académique ».
    Puis, en 2021, l’Agence nationale de la recherche finance le projet Phag-One, à hauteur de 2,8 millions d’euros sur six ans, porté par les Hospices civils de Lyon. Ce projet vise à collecter, à produire puis à tester l’efficacité et la tolérance de bactériophages chez l’humain. Dernière avancée, depuis juin 2022, dans le cadre d’un essai clinique (PhagoDAIR I), l’ANSM autorise l’accès à deux bactériophages anti-Staphylococcus aureus, produits par Phaxiam, pour les patients présentant des infections ostéo-articulaires graves.

    Malgré ces avancées, les progrès dans l’accès à la #phagothérapie en France restent ténus. L’absence de bactériophages disposant d’une autorisation européenne de mise sur le marché demeure un frein majeur. En revanche, la Belgique a adopté une stratégie plus pragmatique. Les bactériophages produits par une structure publique sont considérés comme des matières premières à usage pharmaceutique pour réaliser des préparations magistrales, sous la responsabilité d’un pharmacien hospitalier.
    Comme toute thérapeutique de rupture, la phagothérapie doit s’appuyer sur trois piliers : la recherche, une production pharmaceutique autorisée par l’ANSM, une prescription par des médecins formés. Le manque de coordination nationale entre ces trois piliers rend l’accès à la phagothérapie complexe en France et s’apparente à un parcours du combattant.

    Tourisme médical

    Cet état de fait amène certains patients à un tourisme médical vers la Géorgie, où la production des bactériophages ne répond pas aux normes des autorités de santé françaises et européennes. Alternativement, certains cliniciens font tester à l’étranger les bactéries de patients français pour identifier un bactériophage actif, qui devra alors être produit, puis importé et finalement soumis à des contrôles qualité. Ces démarches peuvent générer des coûts de plusieurs milliers d’euros. C’est le cas de M. Y, qui n’a toujours pas reçu le bactériophage identifié aux Etats-Unis depuis le mois de janvier.

    Face à ce besoin médical non couvert, il est urgent de mettre sur pied une structure publique nationale pérenne dont les missions seraient l’isolement et la caractérisation de bactériophages pour constituer et enrichir une collection nationale, l’évaluation de leur activité sur les souches bactériennes cliniques et enfin la production publique, puis la distribution de ces bactériophages aux patients. A l’heure où certains antibiotiques sont indisponibles, cette structure garantirait le maintien d’une certaine indépendance stratégique sur des traitements antibactériens innovants, tout en s’inscrivant dans le réseau naissant de ses homologues européens. Que ce soient pour les patients, les chercheurs ou les médecins, le temps presse pour ne pas manquer ce prochain rendez-vous avec la phagothérapie.

    Les rédacteurs : Laurent Debarbieux, chercheur, institut Pasteur, à Paris ; Raphaëlle Delattre, réanimateur, centre hospitalier de Dignes-les-Bains ; Nicolas Dufour, réanimateur, hôpital Novo, à Pontoise ; Baptiste Gaborieau, réanimateur, hôpital Louis-Mourier, à Colombes ; Marie Titecat, bactériologiste, CHU de Lille.
    Les cosignataires : Laurence Armand-Lefevre, bactériologiste, CHU Bichat-Claude-Bernard, à Paris ; Alexandre Bleibtreu, infectiologue, hôpital la Pitié-Salpêtrière, à Paris ; Stéphane Bonacorsi, microbiologiste, hôpital Robert-Debré, à Paris ; Sylvain Diamantis, infectiologue, centre hospitalier de Melun ; Alain Dublanchet, médecin, biologiste honoraire des hôpitaux ; Catherine Eckert, bactériologiste, hôpital Saint-Antoine, à Paris ; Frédéric Laurent, microbiologiste, Hospices civils de Lyon ; Jean-Philippe Lavigne, microbiologiste, CHU de Nîmes ; Henri Migaud, chirurgien, CHU de Lille ; Anthia Monribot, pharmacienne, hôpital privé Francheville à Périgueux ; Sophie Putman, chirurgien orthopédiste, CHU de Lille ; Jean-Damien Ricard, réanimateur, hôpital Louis-Mourier à Colombes ; Éric Senneville, infectiologue, centre hospitalier de Tourcoing.

    edit un article plus détaillé publié en 2023 par le même journal
    Face aux infections multirésistantes, le retour des phages, ces virus tueurs de bactéries
    https://justpaste.it/c0szf

    #antiobiorésistance #médicament

    • Les phages, c’est un truc de communissss, c’est pas sérieux (comme le dit l’article, c’est l’espace soviétique qui a étudié ce sujet, mais ça n’arrive pas chez nous, parce que chez nous, on fait pas comme les russes (ou les géorgiens, apparemment, ça passe mieux de parler des géorgiens, apparemment, ils sont plus occidentaux-compatibles).

      Quelques références sur ST en suivant le terme #phages

    • Malgré les vieilles occurrences sur ST je n’ai découvert ça qu’en 2020 avec les textes et interviews de l’anthropologue latourienne Charlotte Brives, dont la pub pour son sujet de recherche s’est alors faite sur le mode de la relativisation de la dangerosité des virus (ils ne sont pas tous pareils, attention aux récits simplistes ou « guerriers »), de l’appel à cohabiter avec eux et à ne pas établir de frontières corporelles ou étatiques contre ces petites bêtes (car ça reproduirait un Grand Partage et une volonté de dominer la nature). Enfin vous voyez.

  • Alla ricerca di litio nei pozzi della #valle_di_Baccano

    I vecchi siti geotermici individuati da #Enel nel #Lazio potrebbero contenere importanti quantità del materiale critico fondamentale per la transizione. Due aziende australiane hanno già ottenuto i permessi di ricerca nonostante lo status di area protetta della zona. Promettendo un’estrazione a zero emissioni e impatti. Ma i dubbi sulla sostenibilità ambientale ed economica del progetto rimangono

    “Ecco, qui siamo al centro della valle. L’acqua non è presente, ma se facciamo una buca a neanche due metri troviamo la prima falda”, racconta Alessandro Mecali, geologo consulente del Parco di Bracciano-Martignano nel Lazio, facendo strada a piedi tra la vegetazione della valle di Baccano, chiusa a cerchio dalle colline.

    Siamo nel punto più basso di una conca che nasconde una potenziale miniera, un vecchio cratere vulcanico che fino al XIX secolo ospitava un lago, prosciugato dalla famiglia Chigi nel 1838. L’area è compresa nel Comune di Campagnano, 20 chilometri a Nord dal Grande Raccordo Anulare. L’intera valle è soggetta a vincolo paesaggistico ed è compresa tra due parchi regionali protetti: il Parco di Veio e quello di Bracciano-Martignano, appunto.

    Avanziamo tra le sterpaglie alla ricerca di qualche vecchio pozzo geotermico. Dopo un’ora di cammino, riusciamo a individuare quello che il ministero dell’Ambiente e sicurezza energetica denomina “Pozzo Cesano 8″. Mecali è raggiante: “Non avevo mai visto questi pozzi perché, quando sono stati realizzati, ero piccolissimo”. Un quadrato in cemento, quattro metri per quattro, immerso tra canne e arbusti secchi. Un pozzo anonimo, ma che potrebbe nascondere un tesoro.

    Negli anni Settanta del Novecento, l’Enel qui era impegnata con ricerche sull’energia geotermica. Gli studi rivelarono una forte concentrazione di litio in serbatoi d’acqua ad alte temperature sepolti nelle viscere della valle. Il progetto fu abbandonato, il litio geotermico ritenuto non troppo degno di nota e i vecchi pozzi furono cementati in attesa del domani. Quel domani è arrivato.

    Oggi il litio è chiamato “oro bianco”. È elencato tra le 34 materie critiche fondamentali alla transizione ed è uno dei materiali più ricercati al mondo poiché serve, tra altre cose, a immagazzinare energia nelle batterie delle auto elettriche. Basti pensare che nel 2022 è stato venduto per oltre 80mila dollari alla tonnellata.

    Proprio nel 2022 uno studio dell’Istituto di geoscienze e georisorse di Pisa (Igg) ha elencato le aree più promettenti per il litio geotermico in Italia. “Questo argomento è diventato molto attuale -spiega Andrea Dini, primo ricercatore dell’Igg-. Il nostro è un inventario. Non di miniere, perché quelle vengono aperte quando si sa che c’è un giacimento, ma delle zone più promettenti per il litio”.

    Il luogo che stiamo visitando, la caldera di Baccano, è appunto tra queste. “Siamo usciti con questo studio che ha smosso un po’ le acque. Ma l’argomento era già nell’aria”, commenta Dini. Tanto che questa valle ha attirato attenzione su di sé persino da oltreoceano.

    Due gruppi estrattivi australiani, la Vulcan Energy e l’Altamin, hanno ottenuto tra il 2021 e il 2022 permessi di ricerca di litio geotermico nella valle di Baccano. In particolare, la Vulcan ha già siglato contratti di fornitura con gruppi automobilistici e avviato una collaborazione con Enel green power, che detiene i dati delle vecchie ricerche ed è leader globale nella geotermia. Le società richiedenti stanno valutando i dati d’archivio senza esplorazioni geofisiche.

    Nel Lazio sono state approvate licenze di ricerca anche in altre località. “Nella richiesta presentata all’Ente parco, c’era una planimetria con una vasta area che andava da Sutri, Monterosi, Nepi, Campagnano, Formello e arrivava fino a Cesano”, racconta Marsilio Gregori, geometra del Parco di Veio. Lo incontriamo nella sede di Sacrofano, uno dei luoghi per i quali è stato chiesto un permesso di ricerca.

    Permessi che a volte suscitano dubbi. Nella valle di Baccano, in particolare, la Regione Lazio ha concesso due licenze contigue, stabilendo che non comportano interferenze con l’ambiente. Eppure, sono in molti a non fidarsi. “Non siamo per niente contenti di questa storia”. “Siamo contrari. Dovranno pur fare un sondaggio tra la popolazione”. “Da quanto ho capito, se vogliono espropriano”. “Io abito qui dietro. Non possiamo nemmeno collegarci alla rete del gas, perché siamo in area vincolata, e quelli pensano alla miniera di litio”. Sono gli umori raccolti tra i residenti della valle mentre, seduti al bar “Il Baccanale”, prendiamo un caffè prima di incamminarci. Ma il timore è fondato?

    Il sindaco di Campagnano, Alessio Nisi, dice che “per come viene descritto il modello di estrazione del litio in Italia e Germania, si tratta di una tecnica sostenibile che non impatta sull’ambiente”. Il progetto Zero carbon lithium si basa su una metodologia sperimentale, la Direct lithium extraction, e cioè la produzione di litio da acque geotermiche. Rispetto ai metodi tradizionali, ha un basso impatto ambientale e non produce emissioni. Quando si parla di estrazione di litio, viene in mente l’estensione delle cave australiane o le distese desertiche cilene. Un impatto inaccettabile in una zona come questa, con ampie aree protette.

    Per Dini, il ricercatore dell’Igg, non è così: “È un metodo molto meno impattante rispetto a quanto si vede nel deserto di Atacama, in Cile. Lì, l’impatto è enorme. Basta andare su Google Earth e ci si rende conto”. Qui si tratterebbe invece di individuare il giacimento in profondità e portare l’acqua ricca di litio in superficie con pozzi profondi a circuito chiuso. “L’acqua calda si fa passare attraverso un impianto industriale dove si estrae il litio in maniera selettiva. Rimane un fluido esausto che non viene rilasciato nell’ambiente, ma reimmesso in profondità nel giacimento per ricaricare il sistema”, conclude Dini.

    Il geologo Alessandro Mecali aggiunge una considerazione: “Quando si fa sperimentazione è fondamentale il monitoraggio continuo e verificare se ci sono abbassamenti del terreno. Altro discorso è l’impianto. Devono essere adottate tecniche innovative anche lì, visto che siamo dentro a un parco”. In teoria, la ricerca scientifica sembra escludere effetti negativi nell’uso di questa tecnica. Ma resta ancora tutto da vedere.

    “A oggi, si parla solo di ricerca, non di nuovi fori -riprende il geometra del Parco di Veio durante la nostra visita a Sacrofano-, c’è un vincolo di interesse paesistico nella valle di Baccano, ma con parere speciale delle autorità è aggirabile. In più, siamo tra due parchi. Secondo l’articolo 8, legge regionale 29/97, nelle aree protette è vietata l’estrazione”. Cerchiamo di capire che cosa potrebbe succedere se si dovesse passare a una fase estrattiva in zone protette. Per ragioni di pubblica utilità, la giunta regionale può autorizzare deroghe alle misure di salvaguardia, prescrivendo le modalità per tutelare i luoghi. La giunta potrebbe, cioè, approvare, a condizione che vengano rispettati limitazioni e controlli a spese del proponente. Ma il decreto legge sulle materie prime critiche del 25 giugno 2024, che adegua la normativa nazionale alle disposizioni europee, supera queste considerazioni: dalla data in cui la Commissione europea li riconosce come strategici, i progetti assumono la qualità di pubblico interesse nazionale e gli interventi necessari alla realizzazione sono “indifferibili e urgenti”.

    Il sindaco di Campagnano propone di individuare soluzioni a lungo termine, in un quadro di partenariato pubblico-privato, così da coinvolgere i Comuni interessati. “Che impatti positivi si vogliono immaginare per Campagnano? Se un’area ha una data risorsa, facciamo in modo di utilizzarla coinvolgendo il territorio in un percorso virtuoso”. Già perché la domanda latente sulla bocca di tutti è sempre la stessa: chi beneficerà di questa risorsa? Sarà equo il corrispettivo previsto a favore delle comunità locali? O forse le società minerarie dovranno ricorrere a incentivi pubblici per far fronte alla concorrenza globale? Ma, soprattutto, quanto litio si può estrarre da qui? Su questo risponde Alessandro Mecali di ritorno dall’escursione: “Dipende dalle dimensioni del serbatoio. Ci sono stratigrafie, i dati dell’Enel, si può calcolare”. Quindi occorre considerare costi-benefici e la durata operativa dell’impianto. “È quanto stanno valutando queste società”, conclude.

    Restano ancora molti nodi da sciogliere prima di vedere se l’oro della valle luccicherà davvero. Non ultima la questione del prezzo. Il formidabile crollo dei prezzi nel 2023 (circa -80%), e il protrarsi del ribasso nel 2024, è forse indicativo di una tendenza? L’offerta del minerale è stata così alta da aver superato la domanda. Si parlerà ancora di oro bianco?

    https://altreconomia.it/alla-ricerca-di-litio-nei-pozzi-della-valle-di-baccano
    #lithium #matières_premières #extractivisme #Italie #Baccano #Critical_raw_material_act (#Crma) #terres_rares #Latium #transition_énergétique #Parco_di_Veio #Parco_di_Bracciano-Martignano #Pozzo_Cesano_8 #caldera_di_Baccano #Vulcan_Energy #Altamin #Enel_green_power #licences #Alessio_Nisi #Campagnano #Direct_lithium_extraction #Zero_carbon_lithium #environnement #géothermie

  • « Ce ne sont pas les #bassines qui ont sauvé les nappes, mais les règles de gestion plus strictes »

    Alors qu’une nouvelle journée de mobilisation contre ces retenues très gourmandes en eau se tient ce samedi dans le Sud-Ouest et l’Ouest, l’hydroclimatologue #Florence_Habets fait le point sur ce que la science en dit.

    « La guerre de l’eau a commencé » : le titre était bien trouvé. Samedi 13 juillet, l’hydroclimatologue Florence Habets s’est glissée parmi le public du Festival international de journalisme de Couthures-sur-Garonne (Lot-et-Garonne) pour assister à un débat entre l’activiste Julien Le Guet, porte-parole du collectif Bassines Non Merci, et l’agriculteur Patrick Franken, vice-président de la chambre d’agriculture départementale. Le débat n’a pas vraiment eu lieu, tant les positions étaient inconciliables, regrette la directrice de recherche au CNRS et professeure attachée à l’Ecole normale supérieure de Paris.

    Ce vendredi 19 juillet, les écologistes, rassemblés depuis mardi et ce week-end non loin du chantier de la bassine controversée de #Sainte-Soline (#Deux-Sèvres), ont manifesté près du site où doit être construit un autre ouvrage du même genre, à Saint-Sauvant (Vienne). De leur côté, une centaine d’agriculteurs hostiles à la contestation se sont pressés à Melle (Deux-Sèvres). « Opposée à toute violence » mais acculée à soutenir la « désobéissance civile » au nom de la science, Florence Habets constate tristement que seul le vacarme militant a permis de questionner l’#irrigation intensive. Pour nourrir les « échanges » qu’elle rêverait apaisés, la chercheuse passe en revue quelques publications récentes consacrées aux bassines et autres retenues d’eau.

    Qu’est-ce qu’une bassine, selon la science ?

    On ne trouve pas trace de ce mot dans la littérature scientifique ; les Anglo-Saxons parlent de « reservoir » ou de dam (« barrage »). Une bassine, c’est une #retenue_artificielle_d’eau, creusée sur plusieurs mètres de profondeur avec des #digues sur les quatre côtés, rendue étanche au moyen d’une #bâche. Une sorte de version extra-large des petits #bassins_de_rétention au bord des autoroutes. Une bassine ne se remplit pas de façon naturelle mais par #pompage, dans une nappe ou une rivière. C’est ce qui la distingue d’une retenue plus classique, « collinaire » (alimentée par l’écoulement venu des collines et par le captage de sources), ou posée sur un cours d’eau (barrage).

    A partir de quand les retenues d’eau artificielles se sont-elles multipliées ?

    L’irrigation massive a commencé dans les années 70-80, surtout après la sécheresse historique de 1976. Des agriculteurs ont construit de petites #retenues_collinaires dans leurs champs. C’était rentable : ils ne payaient pas les volumes qu’ils prélevaient. Aujourd’hui, l’irrigation continue de croître, notamment dans le Nord.

    Combien y a-t-il de bassines et autres réserves artificielles d’eau en France ?

    On connaît mal l’ensemble des retenues en France. Certaines ont été déclarées, lorsqu’il y avait des aides de l’Etat ou de la Politique agricole commune européenne, mais pas toutes. Aujourd’hui, alors que leur construction est soumise à autorisation, beaucoup restent méconnues, voire illégales. Un rapport présenté en avril par France Stratégie a estimé le nombre des retenues artificielles à 670 000 grâce à des données satellitaires. C’est beaucoup, une par kilomètre carré, 1 % de la surface du pays. L’opération a été bien plus délicate que le comptage des piscines, car la végétation ou les algues peuvent masquer leur surface. Le volume stocké dans ces réserves artificielles serait de 18 milliards de m³.

    Quel volume total est consacré à l’irrigation en France ?

    En 2020, plus de 3 milliards de m³, soit 11 % des prélèvements d’eau. Mais comme il n’y a pas de compteurs, il ne s’agit que d’une estimation.

    Les détracteurs des bassines leur reprochent de favoriser l’#évaporation de l’eau. Quel volume ce #gaspillage représente-t-il ?

    D’après le rapport de France Stratégie, environ un milliard de m³ s’évapore chaque année sur 18 milliards. Le chiffre demande à être affiné en fonction des types de retenues. L’hypothèse la plus vraisemblable est qu’il y a davantage d’évaporation dans les bassines où l’eau est stockée sans mouvement ni renouvellement pendant des mois.

    Vous avez encadré une étude de master sur la situation hydrologique dans le bassin des #Autizes, en #Vendée, lieu d’implantation des premières bassines françaises à partir de 2006. Quelles sont ses conclusions ?

    Ce travail raconte que les premières bassines sont des pansements sur des plaies. A l’époque, dans cette partie du Marais poitevin où les #cultures_intensives se sont développées sur d’anciennes prairies à coups d’irrigation massive, les agriculteurs pompaient tellement dans les nappes phréatiques, l’été, que des cours d’eau se trouvaient à sec. Parfois, le sens du courant changeait car, dans ce coin, les rivières sont souvent connectées avec les réserves souterraines. Et le niveau de certaines nappes descendait si bas, au-dessous du niveau de la mer, que de l’eau salée menaçait de faire intrusion et de les polluer. Pour donner un fondement scientifique à leurs craintes, les bénévoles des associations environnementales ont fait des mesures et produit des données. Les résultats étaient alarmants.

    Comment l’Etat a-t-il réagi à cette alerte ?

    Ce milieu naturel emblématique est protégé au niveau européen, donc l’Etat a dû trouver une solution pour limiter les atteintes écologiques. Au lieu de réduire fortement l’irrigation, il a choisi de faire construire ces fameuses premières bassines tout en les finançant. En parallèle, la gestion des prélèvements a été confiée à l’#Etablissement_public_du_Marais_poitevin, qui a des missions de protection de l’eau et de la biodiversité. Les seuils en deçà desquels les prélèvements dans les nappes sont impossibles ont aussi évolué, ce qui a permis de préserver ces réserves. Le tout s’est fait dans la concertation, avec des échanges entre irrigants, l’accord des associations écologistes, et sous la supervision de l’Etablissement public du Marais poitevin.

    Les promoteurs des bassines disent qu’après la construction de ces ouvrages en Vendée, le niveau des nappes est remonté durant l’hiver.

    Ce ne sont pas les bassines qui ont sauvé les nappes, mais les règles de gestion plus strictes qui ont mis un terme aux pratiques agricoles malmenant le milieu ; elles ont aussi rendu les contraintes environnementales acceptables. Mais tout n’est pas parfait. Le projet controversé de la #Coop_79 [#coopérative_des_Deux-Sèvres, ndlr] dont fait partie la bassine de Sainte-Soline, est, lui, porté par un groupement d’irrigants, sans le contrôle d’une structure chargée de préserver l’eau et la #biodiversité. Les engagements environnementaux sont assez limités.

    Le plan d’adaptation de la France au changement climatique dort dans les tiroirs du ministère de la Transition écologique. Un futur texte éclairé par la science devrait-il prôner un moratoire sur les bassines ?

    Les 10 % d’économies d’eau prévues par le #plan_Eau, présenté l’an dernier, font malheureusement l’impasse sur l’#agriculture : les seules économies demandées portent sur l’#eau_potable. En mai, après la crise agricole, beaucoup de décisions défavorables à l’eau et à la biodiversité ont été prises ; un décret a même limité les possibilités de recours contre les bassines. L’urgence serait plutôt d’aider ceux qui se tournent vers une irrigation raisonnée et raisonnable. Aujourd’hui, beaucoup d’agriculteurs se trouvent coincés dans un système qui leur impose de produire plus pour rentabiliser des outils de production et d’irrigation chers. Les bassines sont coûteuses à construire (une bâche immense est plus onéreuse qu’un simple petit lit d’argile), à faire fonctionner (le prix de l’électricité pour pomper l’eau s’envole), et elles ont une durée de vie limitée (les bâches ne sont pas éternelles). Les premières ont été vues comme des objets de transition, non pérennes. Ce ne sont pas des moyens d’adaptation au changement climatique. On a affaire, ici, à un problème de #politique_publique stupide, pas d’agriculteurs.

    https://www.liberation.fr/environnement/agriculture/ce-ne-sont-pas-les-bassines-qui-ont-sauve-les-nappes-mais-les-regles-de-g
    #nappes_phréatiques #méga-bassines #eau

  • Scandale des eaux en bouteille : la fraude de #Nestlé s’élève à plus de 3 milliards en 15 ans

    Dans le cadre de l’#enquête_judiciaire visant Nestlé sur les traitements interdits des #eaux_minérales naturelles, de nouvelles investigations révèlent que la multinationale trompe les consommateurs depuis plus de quinze ans.

    L’ampleur de la #fraude est inédite. Par sa durée : plus de quinze ans, et par son montant : plus de 3 milliards d’euros au minimum. C’est ce que révèle un nouveau rapport d’enquête, que Mediapart a pu consulter, sur le traitement frauduleux des eaux minérales par Nestlé.

    Depuis 2005, la #multinationale a vendu plus de 18 milliards de bouteilles d’eau sous les marques #Contrex, #Hépar ou #Vittel, dont la #qualité équivalait à celle de l’#eau_du_robinet. Mais à un #prix près de cent fois supérieur.

    « Au vu de la durée des pratiques et du nombre de directeurs qui ont pu se succéder sur cette période », le caractère systémique de cette fraude conduit les enquêteurs à retenir principalement la #responsabilité du groupe Nestlé davantage que des responsabilités individuelles. Contacté, le groupe Nestlé nous a renvoyés vers son site, où sont publiées des réponses types.

    Tout a commencé en novembre 2020, lorsqu’un salarié du groupe #Alma (qui commercialise les eaux de la marque #Cristaline) signale auprès de la direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) des #traitements non conformes des eaux commercialisées comme « #eaux_minérales_naturelles ». Cette alerte déclenche un premier rapport du Service national d’enquête (SNE) de la DGCCRF, et un deuxième de l’Inspection générale des affaires sociales (Igas), comme l’avaient révélé Mediacités puis Le Monde et Radio France,

    Ces enquêtes concluent que près de 30 % des marques françaises, dont celles du groupe Nestlé, ont recours à des techniques de #purification des eaux classées comme « minérales naturelles » interdites, traitements utilisés notamment contre des #contaminations bactériennes ou chimiques.

    Les procédés auxquels ont recours les entreprises, tels que l’utilisation d’#UV, de #filtres_à_charbon_actif ou de #microfiltres (en deçà de 0,8 µm) sont seulement autorisés pour l’eau du robinet ou les « eaux rendues potables par traitements ». Ils sont strictement interdits pour les « eaux minérales naturelles » et les « #eaux_de_source », qui ne doivent pas subir d’opérations modifiant leur composition.

    Saisi en octobre 2022 par l’agence régionale de santé (ARS) Grand Est, chargée du contrôle de plusieurs sites du groupe Nestlé, le parquet d’Épinal (Vosges) a ouvert une enquête préliminaire, visant le groupe pour « #tromperie par personne morale sur la nature, la qualité, l’origine ou la quantité d’une marchandise ».

    C’est dans ce contexte que le service enquête de la DGCCRF a de nouveau été missionné et ce sont ses conclusions, rendues en avril, que Mediapart a pu consulter. Les investigations ont porté sur les eaux du groupe, embouteillées dans les #Vosges : Contrex, Hépar et Vittel. Leur enquête révèle que pour ces trois eaux minérales, Nestlé a recours à des traitements interdits depuis au moins 2005, voire 1993 pour certaines, et cela de façon permanente, en raison, notamment, de #contaminations_bactériennes fréquentes. À partir de ces éléments d’investigation, le procureur va décider de l’orientation des poursuites.

    Des contaminations fréquentes

    Selon les résultats de contrôles réalisés par Nestlé, de janvier 2020 à mars 2022, plusieurs sources d’eau sont contaminées « de #pathogènes et de #bactéries hétérotropes au-dessus de la limite légale », parfois même jusqu’à 85 % supérieurs. Et ce problème n’est pas récent. Pour y remédier, Nestlé a recours à des traitements par UV, supprimant les micro-organismes, des « process qui ne sont pas conformes avec la réglementation française », signale une note interne à l’entreprise.

    Lors de leur audition, plusieurs responsables reconnaissent ces pratiques interdites. L’ancien directeur de l’usine Nestlé dans les Vosges (en poste de 2019 à 2023) explique que ces appareils étaient utilisés « sur des captages qui avaient des dérives microbiologiques ».

    Dans un courrier adressé à l’ARS, l’entreprise précise que « ces traitements ont été mis en place depuis plusieurs décennies » et cela sur plusieurs captages d’eau des groupes Contrex et Hépar. Pour justifier de telles pratiques, la multinationale attribue la présence de ces dérives bactériennes « au #changement_climatique », provoquant la diminution des nappes d’eau et favorisant les contaminations des sols versants.

    Autre facteur potentiel de contamination, la surexploitation des ressources en eau par Nestlé n’est, en revanche, par abordée. Pas un mot non plus sur le signalement de ces bactéries que le groupe aurait dû faire auprès des autorités, et notamment de l’agence sanitaire de santé (ARS). Rien, non plus, sur la fermeture du site qui aurait dû être envisagée, ou encore sur le changement de #classification de l’eau commercialisée, de « minérale naturelle » à « rendue potable par traitements ».

    C’est en toute connaissance de cause que Nestlé a choisi d’avoir recours de façon intensive aux traitements par UV, ainsi que le constatent les enquêteurs. En épluchant les factures des différentes entreprises spécialisées dans ces installations, on découvre que de septembre 2005 à novembre 2022 (dates du début de l’enquête judiciaire et de l’arrêt de ces traitements), Nestlé a acheté plusieurs appareils à UV, dont quatre utilisés pour les eaux minérales naturelles. Les enquêteurs notent également que le « changement systématique des lampes UV une fois par an », par Nestlé, révèle une utilisation continuelle de cette technique.

    Mais manifestement, cela ne suffit pas à endiguer les contaminations et concernant plusieurs sources, Nestlé installe également des microfiltres (de membrane inférieure à 8 micromètres – µm), permettant de désinfecter l’eau en filtrant les bactéries. Cependant, non seulement ces installations peuvent elles-mêmes être factrices d’infections mais elles ne permettent pas de retenir certains virus ou bactéries.

    Sans se prononcer sur les #pollutions_bactériennes fréquentes des sources ni sur les risques de telles pratiques, les enquêteurs relèvent « une utilisation de filtres non autorisés par les arrêtés préfectoraux à différents niveaux de filtration allant de 0,2 µm à 10 µm depuis au moins 2010 », et cela pour les trois eaux minérales exploitées dans les Vosges.

    Nestlé date certains traitements de 1993

    Certains traitements ne répondent nullement à des « besoins de sécurité sanitaire ». L’utilisation de filtres à charbon actif, là encore interdite, permet de retenir « d’éventuelles traces de résidus de pesticides » dans les eaux. Mais, lors de son audition par les enquêteurs, l’ancien directeur des usines du groupe dans les Vosges explique que cette technique visait surtout à « la protection de la réputation de la marque [Vittel, en l’occurrence – ndlr]. Il était possible de détecter des traces d’herbicides en très faible quantité ».

    Cette stratégie est confirmée par le groupe dans un courrier envoyé à l’ARS en 2022 : « Ce type de #filtration a été mis en place afin d’éviter toutes traces de #pesticides et de #métabolites qui pourraient être mal perçus par les consommateurs et ainsi protéger l’#image de #marque et plus généralement de l’industrie des minéraliers, face à un risque réputationnel important. »

    Les enquêteurs n’ont étonnamment pas retenu cette année-là, mais datent de 2010 la mise en place de ce traitement interdit, qui correspond à l’année de prise de poste du responsable ressource en eaux (REE) auditionné.

    Ils ne retiennent pas non plus la responsabilité de l’ARS, qui est pourtant mise en cause par les déclarations de l’ancien directeur de l’usine. Interrogé sur l’utilisation de #CO2, traitement interdit mais mis en place par Nestlé, il affirme aux enquêteurs : « J’étais au courant pour l’ajout de CO2 pour Vittel. Nous l’avons montré à l’ARS lors des visites mais ils n’ont jamais considéré cela comme un point important. »

    Le garant de la sécurité sanitaire, l’ARS, n’en a pas tenu rigueur à l’exploitant, ce qui soulève de facto la responsabilité de l’État dans les pratiques trompeuses de Nestlé. Interrogée sur ce point par Mediapart, l’ARS n’a pas souhaité répondre.

    La longévité de la fraude interroge également sur l’efficacité des contrôles effectués par l’ARS. Certes, Nestlé a sciemment dissimulé les installations permettant les traitements des eaux illégaux : dans des armoires, dans des bâtiments isolés, voire dans « une pièce souterraine », ainsi que le constatent les enquêteurs. Par ailleurs, les points de prélèvement pour les contrôles de la qualité de l’eau brute étaient sciemment positionnés après les différentes techniques frauduleuses. Pourtant, l’ARS connaissait au moins l’un des traitements interdits et a fait le choix, malgré tout, de fermer les yeux.

    Caractère systémique de la fraude

    Les enquêteurs n’iront pas plus loin sur la responsabilité de l’État dans cette fraude. Concernant la multinationale, c’est le caractère systémique de la fraude qui est soulevé. En effet, dans leurs conclusions, les inspecteurs déplorent que l’expertise des responsables du groupe Nestlé « [soit] cependant utilisée de manière dévoyée, au regard de leur volonté de tromper les consommateurs et l’administration ».

    « L’installation des traitements semble ancienne et pourrait être antérieure au rachat, en 1992, par le groupe Netslé des deux usines » de Vittel et #Contrexéville. Mais ces pratiques ont perduré « non par négligence mais bien [du fait] d’un réel #choix de l’entreprise de maintenir ces traitements en place ».

    Par ailleurs, « au vu de la durée des pratiques et du nombre de directeurs qui ont pu se succéder sur cette période, ayant agi pour le compte et au bénéfice de la société […], la #responsabilité_morale de Nestlé doit être retenue à titre principal ».

    De fait, les enquêteurs établissent qu’il s’agit d’une fraude organisée, qui a duré plusieurs décennies, relevant davantage d’une stratégie du groupe que d’une initiative individuelle.

    La commercialisation d’au moins 18 milliards de bouteilles, selon les estimations des enquêteurs, « à destination finale des consommateurs, sous la dénomination “eau minérale naturelle” alors que ces eaux ne pouvaient prétendre à cette qualité, constitue l’élément matériel du #délit_de_tromperie sur les qualités substantielles et la composition des marchandises ».

    La tromperie est renforcée par la #publicité_mensongère présentant ces eaux comme « pures » et exemptes de tout traitement.

    Ce délit est passible d’une peine de trois ans d’emprisonnement et d’une amende pouvant être portée à 10 % du chiffre d’affaires moyen annuel, soit 20 millions d’euros dans le cas de Nestlé, une somme qui peut paraître dérisoire comparée aux 3 milliards d’euros acquis par l’entreprise grâce à cette fraude (d’après les calculs faits dans le cadre des investigations).

    En effet, selon les enquêteurs, « la différence de chiffre d’affaires réalisée en vendant ces produits en eau minérale naturelle au lieu d’eau rendue potable par traitement est estimée à 3 132 463 297 euros pour les différentes marques et périodes infractionnelles correspondantes ».

    Mais le préjudice pour l’environnement induit par la #surexploitation des ressources en eau par Nestlé n’est quant à lui pas chiffré. Les risques sanitaires ne font pas non plus à ce stade l’objet d’investigations. Ainsi que le concluent les inspecteurs, « le maintien des traitements a permis la continuité de l’exploitation de l’ensemble des sources. Le retrait des traitements UV a entraîné un arrêt de l’exploitation de certains captages qui étaient contaminés microbiologiquement ».

    https://www.mediapart.fr/journal/france/180724/scandale-des-eaux-en-bouteille-la-fraude-de-nestle-s-eleve-plus-de-3-milli
    #réputation

  • Goldman Sachs says AI is too expensive and unreliable — firm asks if ’overhyped’ AI processing will ever pay off massive investments | Tom’s Hardware
    https://www.tomshardware.com/tech-industry/artificial-intelligence/goldman-sachs-says-ai-is-too-expensive-and-unreliable

    Corporations and investors have been spending billions of dollars on building AI. The current LLM models we use today, like GPT-4o, already cost hundreds of millions of dollars to train, and the next-generation models are already underway, going up to a billion dollars. However, Goldman Sachs, one of the leading global financial institutions, is asking whether these investments will ever pay off.

    Sequoia Capital, a venture capital firm, recently examined AI investments and computed that the entire industry needs to make $600 billion annually just to break even on its initial expenditure. So, as massive corporations like Nvidia, Microsoft, and Amazon are spending huge amounts of money to gain a leg up in the AI race, Goldman Sachs interviewed several experts to ask whether investments in AI will actually pay off.

    The expert opinions in the Goldman Sachs report are currently divided into two groups: one group is skeptical about its group, saying that AI will only deliver limited returns to the American economy and that it won’t solve complex problems more economically than current technologies. On the other hand, the opposing view says that the capital expenditure cycle on AI technologies seems promising and is similar to what prior technologies went through.

    “This capex (capital expenditure) cycle seems more promising than even previous capex cycles because incumbents — rather than upstarts — are leading it, which lowers the risk that technology doesn’t become mainstream,” Sheridan added. “Incumbents [like Microsoft and Google] have access to deep pools of capital, an extremely low cost of capital, and massive distribution networks and customer bases, which allows them to experiment with how the capital dollars could eventually earn a return.”

    However, data center power consumption is now the primary limiting factor, especially as AI GPUs are increasingly power-hungry. A single modern AI GPU could use up to 3.7 MWh of power annually, with all the GPUs sold just last year consuming enough electricity to power more than 1.3 million average American households. Major corporations have even now started looking at modular nuclear power plants just to ensure that their massive AI data centers can get the power they require.

    #Intelligence_artificielle #Backslash

  • What if the A.I. Boosters Are Wrong? - The New York Times
    https://www.nytimes.com/2024/07/13/business/dealbook/ai-productivity.html?te=1&nl=today%27s-headlines&emc=edit_th_20240714

    Despite the advent of personal computers, the internet and other high-tech innovations, much of the industrialized world is stuck in an economic growth slump, with O.E.C.D. countries expected to expand on aggregate just 1.7 percent this year. Economists sometimes call this phenomenon the productivity paradox.

    The big new hope is that artificial intelligence will snap this mediocrity streak — but doubts are creeping in. And one especially skeptical paper by Daron Acemoglu, a labor economist at M.I.T., has triggered a heated debate.

    Acemoglu concluded that A.I. would contribute only “modest” improvement to worker productivity, and that it would add no more than 1 percent to U.S. economic output over the next decade. That pales in comparison to estimates by Goldman Sachs economists, who predicted last year that generative A.I. could raise global G.D.P. by 7 percent over the same period.

    Acemoglu’s downbeat view is perhaps not surprising. He has been writing for decades about the good and ill effects of technology’s influence on the job market and the economy, and has warned that the Big Tech arms race to dominate A.I. could have a destabilizing effect on society.

    And he’s not alone in questioning the A.I. hype. David Cahn, a partner at the V.C. giant Sequoia, and analysts at Barclays and Goldman Sachs have warned recently that the billions of dollars companies are pouring into A.I. could create a speculative bubble. (That said, Sequoia just led a funding round for the start-up Fireworks AI.)

    #Intelligence_artificielle #Impact_entreprises #Backlash

  • #CSS #Pattern : Fancy #backgrounds with CSS #gradients
    https://css-pattern.com

    The biggest collection of background Patterns

    Explore 144 CSS-only patterns made with CSS gradients and optimized with CSS variables.

    You can also surprise yourself with a random CSS Pattern! https://random.css-pattern.com

    Toujours par l’auteur de https://css-tip.com dont on causait ici https://seenthis.net/messages/1001462

  • « SDAT is the question »
    https://expansive.info/SDAT-is-the-question-4587

    On est en plein gros backlash après l’affaire Tarnac. Ya eu une grosse affaire avec des gros soutiens et une "victoire" après 10 ans. Mais ensuite toutes les affaires suivantes sont maintenant durement réprimés avec les outils (en gens, en arme et en droit) de l’anti-terrorisme et là ya plus forcément autant de soutien (médiatique et matériel) que pour Tarnac. Et même quand il y a, comme c’est pour 5, 10, 15 affaires en même temps ça se dilue.

    Mais après avoir longuement délibéré, les 3 juges décidèrent de condamner les prévenus à des peines allant de 7500 euros à 15000 euros, soit le maximum légal encouru en terme d’amende. On saura apprécier l’exercice de multiplication qu’il leur a fallu faire pour gonfler le réquisitoire du procureur : 37,5 fois supérieur !
    Après avoir plus qu’ouvertement décrié le droit au silence des prévenus, au prétexte de leur supposée ’contestation systématique de toute forme d’autorité’, ils appuyèrent leur décision par l’implication de la SDAT dans les arrestations et la tenue des mesures de garde à vue sur la commune de Levallois. Envoûtement ou raison, si la SDAT est dans le coup, ce ne doit pas être pour rien !

    #répression #SLT #désarmement #justice #SDAT #anti-terrorisme #backlash

  • Vous avez suivi l’histoire avec la librairie #XZ ?
    C’est Mission Impossible IRL (ou le poisson d’avril le plus dingue de l’histoire des poissons d’avril)

    Rémy sur Mastodon

    Ça fait deux jours que je suis fasciné par ce qui se passe dans le monde de la sécurité informatique, autour de la backdoor XZ. Je vais essayer de vous l’expliquer, ça va être technique, mais c’est important.

    Pour Internet, c’est l’équivalent d’un gros astéroïde qui serait passé à 5000km de la Terre. Pas d’impact, pas de dégâts directs, mais on aurait pu tous y passer et personne ne l’a vu venir.

    Je vais chercher à vulgariser un maximum, tout en donnant des liens vers les sources directes, qui sont souvent très techniques et en anglais.

    Le fil complet :
    https://mamot.fr/@rusty@piaille.fr/112190942190403821

    #cybersecurité #hacking #InfoSec #backdoor #OpenSSH

  • République du Bachkortostan : la nouvelle cible des répressions du Kremlin

    Située dans l’est de la partie européenne de la Russie, cette région a fait la une dans le monde entier à cause des manifestations civiles violemment réprimées par le gouvernement de Poutine ce janvier.

    Le 15 janvier, des milliers de citoyens se sont rassemblés devant le tribunal de la ville de Baïmak pour soutenir le militant local et éco-activiste Faïl Alsynov. Il est connu pour la défense de la langue régionale et du mont Kouchtau de l’exploitation minière massive, ainsi que pour sa position anti-guerre.

    Le 17 janvier, Faïl Alsynov a été condamné à 4 ans de prison dans une affaire fabriquée contre lui et les manifestations sont devenues plus intenses.

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2024/02/04/republique-du-bachkortostan-la-nouvelle-cible-

    #international #russie #bachkortostan

  • L’autre menace pour Gaza : sols et air pollués, eau contaminée
    https://www.lemonde.fr/international/article/2024/02/01/sols-pollues-armes-au-phosphore-eau-contaminee-a-gaza-la-crise-sanitaire-pou

    L’autre menace pour Gaza : sols et air pollués, eau contaminée
    Si les attaques israéliennes ont déjà provoqué plus de 25 000 morts dans la bande de Gaza, leurs conséquences sur l’environnement des habitants les exposent à des risques tout aussi fatals.
    [...]

    Les bombardements israéliens sur Gaza, menés en représailles de l’attaque du Hamas le 7 octobre 2023, tuent des centaines de Palestiniens chaque jour. Selon le Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA), plus de 25 000 personnes ont été tuées par les offensives successives d’Israël depuis quatre mois, et 85 % des 2,1 millions d’habitants de l’enclave palestinienne ont été déplacés. Mais ces attaques pourraient avoir d’autres conséquences fatales pour les Gazaouis.

    « Les opérations militaires israéliennes à Gaza ont des conséquences désastreuses, notamment à cause d’une pollution carbone énorme, que ce soit dans l’air, l’eau, les sols, exposant les Palestiniens à un large panel de substances toxiques », explique au Monde le Canadien David R. Boyd, rapporteur spécial des Nations unies sur les droits humains et l’environnement. En octobre 2023, l’organisation Human Rights Watch avait révélé que du phosphore blanc, une substance toxique inflammable à l’apparence jaunâtre, pouvant brûler jusqu’à une température de 800 °C, avait été utilisé par Israël à Gaza et dans le sud du Liban.

    L’ONG a analysé des séries d’images, concluant à l’emploi de « projectiles d’artillerie au phosphore blanc de 155 mm ». Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), une personne rentrant directement en contact avec du phosphore blanc risque des nausées, des vomissements et des diarrhées, des douleurs abdominales sévères, des sensations de brûlure. « La mort peut advenir sous vingt-quatre à quarante-huit heures à cause d’un collapsus cardiovasculaire », complète l’agence fédérale américaine de santé publique. L’utilisation de cette substance par Israël sur Gaza est « une grave violation du droit international », ajoute M. Boyd.

    En 2009, Israël avait admis avoir « utilisé des munitions contenant du phosphore blanc » pendant son offensive militaire contre Gaza, entre décembre 2008 et janvier 2009, précisant qu’elles « ne visaient pas directement les zones civiles ».

    Destruction de terrains agricoles
    Plus de 25 000 tonnes de bombes auraient été larguées sur la bande de Gaza entre le 7 octobre et le début du mois de novembre 2023, estime l’ONG Euromed Droits, qui accuse l’armée israélienne d’avoir utilisé des « armes à sous-munitions ». Selon le service de lutte contre les mines des Nations unies, ce sont des « munitions classiques conçues pour disperser ou libérer des sous-munitions explosives dont chacune pèse moins de 20 kilos ». L’usage de ce type d’artillerie a été déclaré illégal, car particulièrement meurtrier, par 119 Etats signataires de la convention d’Oslo de 2008, dont l’Etat hébreu n’est pas partie prenante. De plus, selon la Croix-Rouge internationale, « un grand nombre de ces sous-munitions n’éclatent pas comme prévu, leur présence rend l’agriculture dangereuse et entrave les reconstructions ». Israël a déjà utilisé ce type d’armes, notamment au Liban en 2006.

    La dégradation, voire la destruction, des terres représente un autre enjeu. « Des images satellites montrent que des terres agricoles sont détruites de manière délibérée », affirme Omar Shakir, directeur Israël-Palestine de Human Rights Watch. Il fait notamment référence à la zone de Beit Hanoun, dans le Nord, tapissée par les bombes pour, selon l’armée israélienne, atteindre des tunnels et des cibles du Hamas et où des bulldozers frayent de nouvelles routes aux véhicules militaires. « Nous avons pu constater qu’approximativement 30 % des terres agricoles ont été endommagées », explique He Yin, chercheur en géographie à l’université d’Etat de Kent (Ohio), qui a contribué à concevoir des cartes satellites permettant d’observer les destructions de terres à Gaza.

    Créé par deux universitaires américains, Jamon Van Den Hoek (université de l’Oregon) et Corey Scher (université de New York), pour visualiser, grâce à des images satellites, les dégâts provoqués par le conflit, l’outil Conflict Damage révèle que, au 17 janvier, « 49,7 % à 61,5 % des bâtiments de Gaza ont probablement été endommagés ou détruits ». Or, lorsque les édifices, infrastructures ou résidences explosent, d’énormes quantités de poussières et de débris sont rejetées dans l’environnement. En 2021, un rapport de la Banque mondiale portant sur la campagne militaire israélienne cette année-là à Gaza estimait que « 30 000 tonnes de déchets dangereux, y compris amiante, pesticides, engrais, (…) tuyaux en amiante-ciment » avaient contaminé le territoire.

    Un scénario aujourd’hui décuplé par l’ampleur de l’offensive israélienne. « Nous souffrons d’un air pollué à cause des bombes. De plus en plus de gens tombent malades », témoigne par message Adam, un jeune homme originaire de Jabaliya, dans le nord de la bande, et actuellement réfugié à Rafah, dans le Sud.

    Accès à l’eau potable préoccupant
    Auteur d’un rapport pour l’ONG néerlandaise Pax for Peace portant sur les risques environnementaux et sanitaires de la guerre à Gaza, l’expert en désarmement Wim Zwijnenburg explique que les substances contenues dans ce type de débris ont été analysées dans des conflits précédents, comme en Syrie, ou lors de catastrophes naturelles, comme le séisme de février 2023 dans le sud de la Turquie, et « peuvent provoquer de graves maladies ».

    A cet air difficilement respirable vient s’ajouter un accès à l’eau potable devenu extrêmement rare. Cette difficulté n’est pas nouvelle. Dès 2012, un rapport des Nations unies estimait que 90 % du volume disponible était impropre à la consommation. Dix jours après le début de l’offensive israélienne d’octobre 2023, les capacités de pompage des nappes phréatiques étaient tombées à 5 % par rapport à leur niveau habituel, selon l’Unicef.

    D’après le Wall Street Journal, Israël aurait commencé début décembre à inonder des tunnels de Gaza d’eau de mer afin d’en déloger le Hamas. L’armée israélienne a confirmé mardi 30 janvier avoir procédé à l’inondation de certains tunnels. « Des rapports, non corroborés, affirment que des hydrocarbures et autres substances sont présentes dans ces tunnels. Si c’est le cas, elles pourront donc affecter le sol et s’infiltrer dans l’aquifère », souligne Wim Zwijnenburg.

    L’OCHA ajoute qu’une vingtaine d’infrastructures liées à l’eau, à l’assainissement ou à l’hygiène auraient été détruites par des attaques. « Les gens passent la plus grande partie de leur journée à essayer de trouver de l’eau pour boire », affirme Omar Shakir, de Human Rights Watch.

    Zones inhabitables
    Les eaux usées se déversent dans les lieux de vie. Le 4 janvier, une vidéo diffusée sur WhatsApp et consultée par Le Monde montrait un journaliste palestinien se filmant en train d’avancer au milieu d’une inondation d’eaux usées dans l’école servant de camp de réfugiés à Jabaliya. Ces déchets liquides peuvent également être déversés dans la mer, constituant un danger pour la santé humaine et la biodiversité. Un rapport du Programme pour l’environnement de l’ONU en 2020 affirmait avoir « trouvé des preuves substantielles de changements environnementaux et d’une dégradation du territoire palestinien ». Sur les soixante-cinq stations d’épuration d’eau que compte Gaza, la plupart seraient actuellement hors service, selon l’ONG Oxfam.

    La présence de certaines bactéries dans l’eau accroît de plus la résistance aux antibiotiques. Une étude publiée dans The Lancet, le 25 novembre 2023, rappelle l’urgence de la situation. « Sans une action rapide, cette guerre menace de redéfinir l’épidémiologie de la résistance aux antimicrobiens à Gaza et au-delà », peut-on lire. Selon un rapport de l’ONU du 2 janvier 2024, on comptait à Gaza 179 000 cas d’infections respiratoires aiguës, 136 400 cas de diarrhée chez les enfants de moins de 5 ans, 55 400 cas de gale et de poux et 4 600 cas de jaunisse.

    « Nous verrons plus de gens mourir de maladies que nous n’en voyons tués par les bombardements si nous ne pouvons pas remettre en place un système de santé », alertait Margaret Harris, porte-parole de l’OMS, à Genève, le 28 novembre 2023. Pour Wim Zwijnenburg, certaines parties de la bande de Gaza peuvent déjà être considérées comme inhabitables. « Les gens ne pourront pas retourner dans ces endroits. Il n’y a rien pour espérer rebâtir une société humaine », conclut-il.

    #gaza #sols #eau #pollution #risques #maladies

  • The Complex But Awesome CSS border-image Property
    https://www.smashingmagazine.com/2024/01/css-border-image-property

    #css #border-image

    Did you know border-image property was such a powerful — and flexible — CSS property? Despite the challenge it takes to understand the syntax, there are ways to keep the code clean and simple. Plus, there is often more than one “right” way to get the same result. It’s a complicated and robust CSS feature.

    via la-grange.net

  • Elections professionnelles à EDF : trop de femmes sur une liste CGT, selon la CFDT qui attaque
    https://www.connaissancedesenergies.org/afp/elections-professionnelles-edf-trop-de-femmes-sur-une-liste

    AFP parue le 16 janv. 2024 - 15h23

    Une élue CGT d’EDF et la fédération CGT de l’énergie sont convoquées en justice car la CFDT les accuse d’avoir présenté une liste de candidats aux élections professionnelles comportant trop de femmes, a-t-on appris mardi de sources concordantes.

    « Notre camarade Laurence Bourgoin, qui est la seule élue femme cadre à la CGT - dans ce collège cadres +moyens centraux+ du site d’EDF Cap Ampère (Seine-Saint-Denis NDLR)- est convoquée au tribunal, ainsi que notre fédération, parce que nous avons présenté un ratio de 60% de femmes sur la liste cadres, alors qu’il n’y a que 40% de femmes dans les effectifs », a déclaré à l’AFP Simon Franco-Ramos, de la CGT EDF-Cap Ampère, confirmant une information de France Inter.

    (...)

    « Il est apparu que la liste de candidats présentée par la CGT sur le 3e collège +cadre+ titulaire ne respectait pas les dispositions légales relatives à la représentation équilibrée entre femmes et hommes », estime la CFDT, qui demande au tribunal « d’annuler l’élection de Madame Laurence Bourgoin », selon cette convocation.

    (...)

    #backlash #jaune #cfdt #cgt

  • Course-poursuite à Chelles : le deuxième adolescent, conducteur du scooter, est mort
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2023/12/10/course-poursuite-a-chelles-le-deuxieme-adolescent-conducteur-du-scooter-est-

    Deux jeunes ont été tués vendredi soir en Seine-et-Marne dans un accident à vive allure après ce qui est qualifié par la police de « refus d’obtempérer ».

    #police #BAC #refus_d'obtempérer

  • Émigration clandestine : Plus d’une dizaine d’étudiants et bacheliers en langue arabe engloutis par la mer
    https://www.dakaractu.com/Emigration-clandestine-Plus-d-une-dizaine-d-etudiants-et-bacheliers-en-la

    Émigration clandestine : Plus d’une dizaine d’étudiants et bacheliers en langue arabe engloutis par la mer
    Face à la presse ce week-end, le Mouvement des arabophones du Sénégal (Mas) en prélude aux travaux préparatoires de leur congrès prévu les 29 et 30 décembre 2023, a fait de fracassantes révélations. En effet, Souleymane Gadiaga, le président du mouvement d’informer que plus d’une dizaine de bacheliers et étudiants en langue Arabe sont restés dans l’Océan.
    D’après ses propos, le bilan pourrait s’alourdir au terme des investigations qui sont menées par le Mas. Mouhamadou Mbacké Diouf, professeur d’Arabe à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis, venu participer aux travaux, de renchérir que ces étudiants et bacheliers en langue Arabe qui sont morts dans le naufrage des pirogues, tentaient de rejoindre l’Europe pour échapper à la stigmatisation et à la marginalisation, dont les diplômés en langue Arabe sont victimes. « Au Sénégal, on pense que le diplômé en langue Arabe n’est bon que pour enseigner ou diriger les prières à la mosquée. Cette vision est fausse, car ils ont les compétences pour travailler dans toutes les structures au même titre que les diplômés en langue française », a-t-il dénoncé. « Un drame qui pouvait être évité, si au même titre que leurs collègues diplômés en Français, l’accès aux projets dans l’agriculture et aux financements octroyés par la Der, la 3Fpt... leur était ouvert, sans compter les niches d’emplois que constitue la finance islamique », finit-il de fustiger.
    En réalité, chaque année, le Sénégal enregistre plus de trois mille (3.000) nouveaux bacheliers en langue Arabe, tous orientés à l’Université Cheikh Anta Diop ou dans les trois départements de Langues étrangères appliquées (Lea) répartis entre Saint-Louis, Ziguinchor et Thiès. Pour ralentir ce rush, des étudiants et bacheliers en langue Arabe se sont tournés vers l’émigration clandestine.
    Fort de ce constat, le mouvement des arabophones estime que l’ouverture de Départements en langue Arabe doit être élargie à toutes les Universités publiques du Sénégal, en plus d’une ouverture de l’Université virtuelle Cheikh Hamidou Kane aux arabophones, à défaut de créer une Université Arabo-islamique. « C’était d’ailleurs une promesse de campagne du candidat Macky Sall avant qu’il n’accède à la magistrature suprême », a rappelé Imam Hassan Seck, professeur d’Arabe au Lycée Diamniadio et porte-parole du Mas. Ce dernier invite également le Président Macky Sall à rendre pérennes les quatorze mesures adoptées par l’État du Sénégal dans le cadre du vaste programme de modernisation des Daara.

    #Covid-19#migrant#migration#senegal#emigration#migrationirreguliere#daarabophone#etudiant#bachelier#sante#mortalite

  • #lxqt 1.4 Now Available in Lubuntu #backports PPA
    https://www.omgubuntu.co.uk/2023/11/install-lxqt-1-4-lubuntu-backports-ppa

    If you use Lubuntu 22.04 and want to upgrade to LXQt 1.4, the latest version of the Qt-based desktop, you can now do so using the Lubuntu Backports PPA. Like the Kubuntu Backports PPA, which brings newer versions of KDE Plasma to those using long-term support editions, the Lubuntu Backports PPA brings newer versions of the LXQt desktop. Devs say this approach provides the “perfect middle ground between stability and new features that users of all experience levels will be able to enjoy”. Lubuntu 22.04 shipped with LXQt 0.17.0, and this PPA has been providing users with packages for subsequent […] This post, LXQt 1.4 Now Available in Lubuntu Backports PPA is from OMG! Ubuntu. Do not reproduce elsewhere without (...)

    #News

  • La #révolution et le #djihad. #Syrie, #France, #Belgique

    Après le soulèvement de la population syrienne contre la dictature de #Bachar_al-Assad en 2011, sa répression sanglante a conduit nombre de révolutionnaires à s’engager dans la #lutte_armée. L’intervention de groupes se réclamant de l’#islam_politique et les ingérences étrangères ont ensuite rendu le #conflit singulièrement opaque. Jusqu’à l’émergence en 2014 de l’#État_islamique, qui a fait de la #religion le noyau d’une #politique_de_la_terreur. Ce qui a conduit une petite minorité dévoyée des jeunes Européens ayant rejoint la révolution à perpétrer, en France et en Belgique, de terribles #attentats-suicides en 2015 et 2016.
    Pour tenter d’éclairer ces enchaînements tragiques, les interprétations idéologiques centrées sur la « #radicalisation » de l’islam politique ont trop souvent prévalu. D’où l’importance de ce livre, qui s’appuie à l’inverse sur les #témoignages des acteurs – ; révolutionnaires syriens et « #migrants_du_djihad » – ; recueillis par l’auteur entre 2015 et 2023 au Moyen-Orient et en Europe. On y découvrira comment des gens ordinaires ont vécu leurs #engagements, marqués par le dépassement des organisations partisanes et le rapprochement improbable entre islamistes et gauches. Ces témoignages mettent en récit le sens de leurs actions, de la mobilisation pacifique initiale à la guerre révolutionnaire. Ils éclairent le rôle du #symbolisme_religieux dans la #révolution_syrienne et dans les motivations des quelque 2 500 jeunes Français et Belges issus de l’#immigration_postcoloniale, nouveaux « internationalistes » l’ayant rejointe à la faveur des #printemps_arabes. Au total, un regard sans équivalent sur la confrontation singulière, dans la lutte contre la #dictature, de deux forces utopiques antagoniques, celle positive de soutien à la cause révolutionnaire, et celle négative animant le #fascisme d’un #Etat_théocratique.

    https://www.editionsladecouverte.fr/la_revolution_et_le_djihad-9782348078316
    #livre #internationnalisme

    • La mosaïque éclatée ; une histoire du mouvement national palestinien (coédition Institut des Etudes Palestiniennes), Nicolas Dot-Pouillard, Actes Sud, 256pp, 2016.


      https://www.actes-sud.fr/node/56808

      Les accords d’Oslo signés par Arafat et Rabin en septembre 1993 constituent un tournant décisif dans l’histoire du mouvement national palestinien : l’OLP s’installe en Cisjordanie et dans la bande de Gaza. Or ces accords laissent en suspens toutes les questions de fond (l’avenir de Jérusalem, le droit au retour des réfugiés, les frontières du futur État palestinien, etc.), et les gouvernements israéliens successifs ne vont pas manquer d’en tirer profit pour accélérer la judaïsation de Jérusalem et la colonisation de la Cisjordanie.

      Dès lors, le mouvement national palestinien se divise sur la faisabilité de l’option dite des deux États, mais aussi sur le bilan de l’Autorité nationale, la restructuration de l’OLP, les formes de résistance, armée ou non violente, et les alliances régionales à établir, avec l’Iran ou avec les pays du Golfe. Il connaît en conséquence bien des recompositions idéologiques, entre nationalisme et islamisme.

      Nicolas Dot-Pouillard insiste dans ce livre solidement documenté sur les principaux débats stratégiques et tactiques qui agitent la scène politique palestinienne dans sa diversité géographique, éclairant les positions des différentes forces en présence, du Fatah au Hamas, en passant par le Jihad islamique et la gauche.

  • Luttes féministes à travers le monde. Revendiquer l’égalité de genre depuis 1995

    Les #femmes, les filles, les minorités et diversités de genre du monde entier continuent à subir en 2021 des violations de leurs #droits_humains, et ce tout au long de leur vie. En dépit d’objectifs ambitieux que se sont fixés les États pour parvenir à l’#égalité_de_genre, leur réalisation n’a à ce jour jamais été réellement prioritaire.

    Les progrès réalisés au cours des dernières décennies l’ont essentiellement été grâce aux #mouvements_féministes, aux militant.es et aux penseur.ses. Aujourd’hui, la nouvelle génération de féministes innove et donne l’espoir de faire bouger les lignes par son inclusivité et la convergence des luttes qu’elle prône.

    Cet ouvrage intergénérationnel propose un aperçu pédagogique à la thématique de l’égalité de genre, des #luttes_féministes et des #droits_des_femmes, dans une perspective historique, pluridisciplinaire et transnationale. Ses objectifs sont multiples : informer et sensibiliser, puisque l’#égalité n’est pas acquise et que les retours en arrière sont possibles, et mobiliser en faisant comprendre que l’égalité est l’affaire de tous et de toutes.

    https://www.uga-editions.com/menu-principal/nos-collections-et-revues/nos-collections/carrefours-des-idees-/luttes-feministes-a-travers-le-monde-1161285.kjsp

    Quatrième conférence mondiale sur les femmes


    https://fr.wikipedia.org/wiki/Quatri%C3%A8me_conf%C3%A9rence_mondiale_sur_les_femmes

    #féminisme #féminismes #livre #résistance #luttes #Pékin #Quatrième_conférence_mondiale_sur_les_femmes (#1995) #ONU #diplomatie_féministe #monde #socialisation_genrée #normes #stéréotypes_de_genre #économie #pouvoir #prise_de_décision #intersectionnalité #backlash #fondamentalisme #anti-genre #Génération_égalité #queer #LGBTI #féminisme_décolonial #écoféminisme #masculinité #PMA #GPA #travail_du_sexe #prostitution #trafic_d'êtres_humains #religion #transidentité #non-mixité #espace_public #rue #corps #écriture_inclusive #viols #culture_du_viol

  • il existe désormais un test pour détecter la prise d’une pilule abortive
    https://www.neonmag.fr/societe-politique/avortement-il-existe-desormais-un-test-pour-detecter-la-prise-dune-pilule-ab

    En Pologne, où l’avortement est interdit, un test de laboratoire permet de détecter si une personne a pris ou non une pilule abortive, rapporte le New York Times. Le test aurait déjà été utilisé dans quelques enquêtes. Et il pourrait s’exporter dans d’autres pays, comme les États-Unis.

    il pourrait s’exporter aussi en france si macron décide de lutter contre la baisse de la natalité à sa facon « démocratique » et la grosse marine ou le nabot zemmour et son mâitre Bolloré seront bien partant pour imposer ce test.
    #IVG #backlash #avortement

  • La géolocalisation entre pairs à l’adolescence
    https://metropolitiques.eu/La-geolocalisation-entre-pairs-a-l-adolescence.html

    Les pratiques de #géolocalisation entre #adolescents revêtent un caractère ambivalent, associant jeu et #surveillance. Yann Bruna s’est intéressé aux usages de la SnapMap, qui exposent en particulier les filles à de nouvelles formes de vulnérabilité en ligne et dans l’espace urbain. Qu’elle intervienne dans le monde professionnel, au sein des familles ou dans les relations sentimentales, la surveillance par géolocalisation représente une modalité de suivi des activités de l’autre de plus en plus utilisée #Terrains

    / surveillance, #NTIC, géolocalisation, #jeunes, adolescents

    https://metropolitiques.eu/IMG/pdf/met-bruna.pdf

  • Je stock ca ici au cas ou ca disparaisse avec ce défenseur de l’agression sexuel des femmes sur leur lieu de travail.

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    Lieux commun post ca ;

    Un livre à lire...
    https://collectiflieuxcommuns.fr/?413-Un-livre-a-lire

    Le Mirage #Metoo

    Sabine Prokhoris

    Le Cherche Midi, 2021

    Conseils pour commander
    en librairie
    *
    D’autres livres à lire...

    @lieuxcommuns CC BY-NC-ND
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    @mad_meg
    mad meg il y a 3 semaines

    J’ai été cherché le resumé,

    Une critique féministe et argumentée du mouvement #MeToo et de ses déclinaisons. La révolution #MeToo est-elle une bonne nouvelle pour le féminisme, et pour la société toute entière ? La propagation immédiatement virale du hashtag, en ses diverses déclinaisons, est-elle le signe que cette « libération de la parole » n’avait que trop tardé ? Ne faut-il pas se réjouir que les violences faites aux femmes, et l’arrogance odieusement sexiste de certains comportements inacceptables, se voient de cette façon publiquement dénoncées ? Ce « moi aussi » ne porte-t-il pas un espoir neuf ?Tous ou presque ont d’emblée passionnément voulu le croire, concédant tout au plus quelques regrettables excès. Portée par les #MeToo, #BalanceTonPorc, et autres piloris virtuels, la parole des victimes sexuelles auto-proclamées est alors apparue comme exclusive source de vérité. Et le mot d’ordre « On vous croit ! » a fermé tout questionnement sur le bien-fondé du mouvement #MeToo, comme sur la nature de ses promesses.En prenant appui sur l’analyse du cas français, durablement marqué par le « moment Adèle Haenel », ce livre ouvre le débat interdit. Il entreprend de décrire, et de discuter précisément les croyances théoriques qui cimentent le hashtag désormais sacré. Et il démontre combien les conséquences en sont en réalité funestes, pour les femmes et pour tous.

    –—
    Je suis d’accord pour le titre, #metoo en tant que survivante de l’inceste ca m’a fait plus de mal que de bien et au niveau collectif il y a moins de condamnation des auteurs de violences sexuelles après metoo qu’avant et une aggravation du sexisme. Metoo me fait souffrir car je n’ai pas attendu metoo pour « m’auto-proclamé victime » et ca m’a plutot attiré du mépris que de la compassion. Voire la terre entière simuler la « découverte » du fait que les femmes subissent des violences sexuelles au travail était bien amère car ils le savent tous très bien que les femmes subissent des agressions sexuelles et font mine de découvrir. Ca me fait pareil lorsque les mecs font les étonnés lorsqu’on leur « apprend » qu’il y a du harcelement dans la rue aussi ... et ne parlons pas du foyer et des violences commises par les pères, les freres et conjoints. Metoo n’est absolument pas la liberation de la parole des victimes, dire cela c’est n’avoir rien compris à #metoo et prendre le parti de celles et ceux qui fond les sourds. Metoo c’est l’étalage de l’hypocrisie des masses qui ne peuvent plus rester dans le déni aussi confortablement que d’habitude, et font les indignés en attendant impatiemment que le silence retombe sur les violences sexuelles faites aux femmes et aux enfants.

    Dans le résumé il y a ceci : « la parole des victimes sexuelles auto-proclamées » - l’expression m’interroge. je connais des gens qui fraudent aux assurances, si une victime de cambriolage « s’auto-proclame » cambriolée on part du principe qu’elle est victime réellement même si la personne a pu dissimulé des objets elles même et brisée sa porte pour faire croire à une infraction. Il y a des victimes « auto-proclamées » et des accusations calomnieuses mais comment prouvé les violences sexuelles ?
    Car ce sont les preuves du refu de consentement qui sont biaisées. En vrai dans le patriarcat la seule vrai preuve du refus de consentement qu’une femme victime de violences sexuelles puisse auto-proclamée, c’est d’avoir lutter pour son honneur jusqu’à la mort . C’est la mort de la femme qui est la preuve de son refu, tout autre comportement de la victime est non satisfaisant du point de vue de la preuve. Une survivante du viol est forcement suspecte vu qu’elle a survécu à l’agression et n’a plus de valeur sur le marché reproductif des hommes, si elle n’est pas morte c’est donc qu’elle le voulait bien un peu. Toute survivante d’une violence sexuelle est suspecté de s’auto-proclamé indument vu qu’elle est pas morte.

    Le résumé montre plutot que Sabine Prokhoris est pas mal au service du statu quo patriarcat, et comme elle a pas compris les enjeux de metoo sur le travail (metoo c’est la révolte des travailleuses contre le droit de cuissage des patrons, un angle qu’on bien fait attention de ne surtout pas voire à gauche). Sabine Prokhoris nous parle des pauvre innocents (hommes) qui sont mis au pilori par des prétendues victimes sacrées auto-proclamées dont la parole serait jamais remise en cause... sauf par Sabine Prokhoris qui nous vend un super bloubiboulga de lieux communs féministe mais pas féministe car le féminisme va trop loin...
    Un point de vue qui semble fort compatible avec celui d’Elizabeth Lévi, qui parle aussi de féminisme au singulier, de pilori, de parole sacrée, de sujet interdit, de victimes auto-proclamée...
    @mad_meg CC BY
    @mad_meg
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    mad meg il y a 3 semaines
    @lieuxcommuns

    Je me demande pourquoi tu recommande cette lecture @lieuxcommuns - Est-ce que tu pourrais expliquer pourquoi ca te semble interessant à lire stp ? Je dit pas ca pour te faire un procès, mais pour comprendre ce qui distingue le discours de Sabine Prokhoris de celui d’Elizabeth Lévi car le résumé ne me permet pas cette distinction. Metoo c’est une révolte des travailleuses contre les patrons et leur « droit de cuissage ». Aborder #metoo sous l’angle de la mise au pilori d’innocents par des auto-déclarations c’est un point de vue très à droite sur le sujet. Tu conseille de lire ce bouquin, ca serait bien de dire pourquoi on devrait le faire.
    @mad_meg CC BY
    @lieuxcommuns
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    LieuxCommuns il y a 3 semaines

    Est-ce que tu pourrais expliquer pourquoi ca te semble interessant à lire stp ?

    Parce que l’enjeu est de se donner les moyens de comprendre.

    Le « mirage #MeToo » selon Sabine #Prokhoris
    https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/le-grand-face-a-face/le-grand-face-a-face-du-samedi-16-octobre-2021-2663023

    Sabine Prokhoris : "Quand le #MeTooféminisme dissout le réel"
    https://www.marianne.net/agora/tribunes-libres/sabine-prokhoris-quand-le-metoofeminisme-dissout-le-reel

    Sabine Prokhoris : « Le féminisme #MeToo s’apparente au fanatisme religieux »
    https://revuecommune.fr/2022/10/07/sabine-prokhoris-le-feminisme-metoo-sapparente-au-fanatisme-religieux

    Sabine Prokhoris : « Me Too, c’est rendre la justice en violant la loi »
    https://tv.marianne.net/rencontres/sabine-prokhoris-me-too-c-est-rendre-la-ju

    Sabine Prokhoris : "#MeToo, une illusion de libération et un vrai terrorisme intellectuel"
    https://www.lexpress.fr/idees-et-debats/sabine-prokhoris-metoo-une-illusion-de-liberation-et-un-vrai-terrorisme-int

    Entretien avec Sabine Prokhoris. Le mirage Metoo : « La violence verbale des néo-féministes est un appel direct à la haine. »
    http://marcalpozzo.blogspirit.com/archive/2022/07/16/entretien-avec-sabine-prokhoris-le-mirage-metoo-un-moralisme

    Sabine Prokhoris - Libération
    https://www.liberation.fr/auteur/sabine-prokhoris

    Sabine Prokhoris, Auteur à Revue Des Deux Mondes
    https://www.revuedesdeuxmondes.fr/auteur/sprokhoris

    Sabine Prokhoris, auteur sur Mezetulle
    https://www.mezetulle.fr/author/sapro
    @lieuxcommuns CC BY-NC-ND
    –------------

    @touti
    vide il y a 3 semaines

    Parce que l’enjeu est de se donner les moyens de comprendre.

    Uhuh, typique de la manipulation, c’est trop facile de faire croire aux autres qu’ils sont ignorants ou que tu es là pour leurs offrir les moyens de comprendre, quand il n’y a vraiment que peu à comprendre, sans préciser ce qui te motive toi, histoire de ne pas te mouiller. Tu ne listes ici que des articles de Prokhoris, sans aucune critique. A part prouver qu’une célébrité qui parle d’elle à la troisième personne du singulier a sut étendre son influence sur différentes plateformes médiatiques. Peut-être bien simplement n’est-ce qu’une psychanalyste qui peut radoter ces âneries sexistes aux médias contents d’avoir enfin une femme pour casser metoo. Ta finalité est précisément de faire la publicité de ce bouquin que l’on retrouve en une sur ton site.

    #confusionniste
    #gardiennes_de_la_patriarchie
    #antiféminisme
    @touti
    @mad_meg
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    mad meg il y a 3 semaines
    @touti @lieuxcommuns

    merci @touti et @lieuxcommuns pour vos réponses mais justement @lieuxcommuns tu ne me donne pas les moyens de comprendre pourquoi tu conseil la lecture de ce livre. Les copié collé d’article promotionnel de cette Sabine Prokhoris ne m’apprenne rien et c’est à toi que je demande pourquoi toi tu trouve ce livre recommandable puisque c’est toi qui en fait la promo ici et en une de ton site.

    J’aimerais bien savoir ce que cette lecture t’as apporté comme moyen de comprendre la dénonciation des violences sexuelles faites aux femmes sur leur lieu de travail, sincèrement. Comme je t’ai dit le discours de cette Sabine Prokhoris me semble proche de celui d’Elizabeth Levi ou C.Deneuve sur la liberté d’importuné. Peut etre que je me trompe et c’est pour ca que je t’ai demandé des precisions, mais les articles que tu ajoute confirment mon intuition sur l’antiféminisme de cette personne. Ne partant pas du principe que tu es un ou une masculiniste je me suis dit qu’il devait y avoir des trucs interessant sur S.Prokhoris que tu va me dire.

    Enfin puisque tu as l’air d’avoir compris des trucs sur #metto que j’aurais pas compris, aurais tu l’amabilité stp de me dire de quoi il s’agit vu que j’aimerais vraiment comprendre. Ce sujet est important au point que tu en fasse la une de ton site alors pourquoi ne discuterions nous pas de cela ici ensemble ?

    Bonne journée en tous les cas
    @mad_meg CC BY
    @mad_meg
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    mad meg il y a 3 semaines

    Par rapport aux articles ajouté ici, je met ici quelques notes des fois que je trouve du féminisme chez cette psychanalyste.

    https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/le-grand-face-a-face/le-grand-face-a-face-du-samedi-16-octobre-2021-2663023

    "Dans son dernier ouvrage, elle dénonce les illusions et la « dérive totalitaire » du mouvement féministe."
    (ca commence reelement vers 25 minutes)
    "le féminisme est devenu un terrorisme intellectuel"
    Elle dit avoir quelques reserves sur la tribune Deneuve mais ne dira pas lesquelles et trouve que les femmes (les femmes de metoo) ont pas été gentilles avec d’autres femmes (celles de la liberté d’importuné) et que les débats étaient trop violents (uniquement entre femmes pour l’instant la violence des hommes et leur manière de débattre n’est pas en cause jusqu’ici et les mots "violences sexuelles" n’ont pas été prononcés . Pour l’instant elle dit elle même etre proche de Deneuve/Lévi comme je l’avis senti.
    Le présentateur souligne que les femmes de metoo dénoncent des violences physiques et la psy rétorque que les slogan vus en manifs féministe (le kerozen c’est pas pour les avions mais pour les violeurs) qui sont eux la vrai violence. Il y aurais eu des "têtes" car des féministes ont dit "il faut que des têtes tombent"...

    Polony rappel que le livre part du témoignage de Adel Haenel chez Médiapart en disant que Metoo chercherait plutot à "faire emergé un autre point de vue" plutot que "la vérité". Elle judiciarise le mot victime prétendant qu’on ne peu utilisé ce mot hors d’un tribunal. Elle y a réfléchi 2 ans souligne t-elle
    Elle dit que "la france entière a été hypnotisée" par l’émission de médiapart (qu’elle a pas vu mais étudié sur transcription) même Brigitte Macron était hypnotisée dit elle !

    Pour Prokhoris metoo est "un mouvement de panique sexuelle" ....
    Elle dit qu’elle etait " un peu embarassée par Metoo car les femmes subissent des atteintes et comme dit Catherine Kingsley Atteindre une femme, c’est toute la nation qui est atteinte... pas seulement les femmes, mais la nation entière... car elles sont pas attaqué entant que femmes mais sujet humain et citoyen "

    Pour elle metoo n’est pas "une grande révolution avec des degats collatéraux à la marge", c’est l’inverse, elle le voit grâce à son experience de psychanalyste (au secours !! ). Elle dit " Pour moi c’est un mouvement structurellement vicié avec un double projet qui serait de fabriqué un meilleur des mondes féministe et un rapport avec les faits et la vérité qui est quand même animé par des logiques qui est véritablement frauduleuse. "
    Pour elle c’est pas " une liberation de la parole mais un enrégimentement de la parole", une "illusion de liberation ". Car metoo ne distingue pas les differentes formes de violences. Quand on dit l’ampleur, on nous donne des chiffres mais tout cela est construit à partir d’un postulat qui serait qu’on serait dans la culture du viol qu’elle récuse. Car dans un livre sur le sujet il y a un argument faible. Mais pour elle un regard mal placé serait mis au meme niveau qu’un viol... car une de ses patiente a mal vecu de voire les deux assimilé dans un article de press... ce qui l’aurais traumatisée en entrainé dans une grave faille temporelle...

    Et là Sabine Prokhosis dénonce la " shoahtisation des victimes " (wahoo j’étais pas prète ! ) cad qu’elle pointe ici l’usage d’une espèce de vocabulaire parallèle entre les violences sexuelles et la Shoah par exemple selon elle un théoricien parle de "génocide individuel" et des féministes parlent de "survivantes". L’expression viens de Finkelkraut qui parlait de "Shoahisation de la main au cul" et qu’elle trouve judicieuse et à utilisé comme titre d’un de ses chapitres...

    Le mot de survivante qu’elle voit partout la choque car elle a lu des recits de prisonnières de Bachar Al Assad qui n’utilisent pas une seule fois le mot victime - cherchez l’erreur souligne S.Prokhoris - Un article qu’elle commente compare le témoignage d’Adel Haenel à celui de Primo Levi (c’est le même auteur qui avais parlé du viol comme d’un génocide individuel - je chercherais la ref de ce monsieur)
    SP dénonce le fait que Adrien Taquet (secrétaire d’etat à l’aide à l’enfance de l’époque) a repris l’expression "crime sans cadavre" dans un tweet, expression qui est aussi utilisé parfois pour la Shoah. Pour elle ce tweet est revelateur du fait que Metoo a un rapport distant avec la vérité... car elle s’est interessé au cas Polansky qui as un rapport avec cette shoahtisation mais ou les choses s’inversent puisque Polansky = Hitler ... la fois d’avant il devait être gazé... . Dans son quartier il y avait des pochoir au sol "polansky bois mes règles" ce qui pour elle est en rapport avec l’antisémitisme....

    Le mot "victime" doit etre remplacé par "plaignantes" car il faut que les femmes aient le courage de porter plainte ou se taire.
    Le mot "emprise" est mauvais car les femmes sont selon SP sont reduites au statu de victime et ce mot "emprise" est une sorte d’échappatoire. Elle dit qu’a 14-15 ans on est pas enfant et V Springora est ambigue dans ses sentiments.

    Et elle fini par dire que Zemmour est une émanation de Metoo une consequence de metoo. (là je lui donne pas tord, le succès de Zemmour est liée à la misogynie et au desir de maintenir la violences sexuelles sur les femmes à son point le plus fort possible cf - #backlash ).
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    https://www.marianne.net/agora/tribunes-libres/sabine-prokhoris-quand-le-metoofeminisme-dissout-le-reel
    tribune écrite pas Prokhoris elle même ;

    Inspirée de « spécialistes » en « victimologie traumatique » auto-proclamés, la doctrine « psy » militante qui règne aujourd’hui en matière de dénonciations d’abus sexuels soutient ceci : le choc d’un traumatisme – un abus sexuel notamment – provoquerait mécaniquement une amnésie, parfois très longue. Une fois cette amnésie levée comme par miracle, les scènes traumatiques ressurgiraient, inaltérées. Voilà pourquoi les « victimes » « révéleraient » si tardivement les abus et sévices qu’elles auraient endurés. Leurs « souvenirs » équivaudraient ainsi à des preuves matérielles. Mais l’épisode du syndrome des faux souvenirs d’inceste aux USA dans les années 1990 – en réalité suggérés – incite à la plus grande prudence face à des théories douteuses, qui méconnaissent plusieurs points s’agissant des dynamiques complexes de la vie psychique.

    Les victimologues (je pense qu’elle cible ici Muriel Salmona qu’elle a attaqué nommément dans l’émission France inter ci dessus) ne disent pas que l’amnésie traumatique est automatique mais que ca arrive parfois. Ce n’est pas non plus la seule explication apporté à la faible quantité de dépôt de plainte ou le dépassement des prescriptions par les victimologues et les féministes radicales (dans les violences sexuelles les agresseurs sont des proches, conjoints, collegues, amis il y a beaucoup d’autres raisons que l’amnesie qui expliquent qu’on ne porte pas plainte).
    Pour les faux souvenirs je ne conteste pas leur existance
    et le nombre de fausses accusations est difficile à évalué mais ca rend l’argument inutilisable par les deux parties mais je suis d’accord pour la prudence.

    Pour le vocabulaire Prokhoris parle beaucoup d’un besoin de précisions judiciaire dont manque les féministes et qui est la cause de toutes les dérives et se permet de parlé "d’abus sexuels" ce qui n’est pas un terme juridique mais un euphemisme utilisé par la press pour qualifier les "agressions sexuelles" qui est le terme adéquat.

    Ensuite, pour la psychanalyse, les souhaits et fantasmes inconscients, sexuels en particulier, sont en eux-mêmes traumatiques, en raison de l’intensité pulsionnelle qui les habite. Le refoulement, au sens freudien, vise à les bannir loin de « soi », mais ne les supprime pas. Intimement conflictuelle donc, cette intensité confuse est une source d’angoisses souvent insupportables, d’affects douloureux et ambivalents. Conjuguée à la frustration inévitable, la panique face à ses propres vœux inavouables peut alors donner lieu à diverses projections, accusatrices et vengeresses autant parfois que rageusement énamourées, sur une figure persécutrice qui cristallise ces fantasmes, et apparaît aux yeux du sujet envahi par ses propres pulsions et déchirements ingérables comme la cause de tous ses maux. Mais la réalité indubitable d’une souffrance ne saurait attester la justesse objective des convictions par lesquelles la personne qui l’éprouve explique son mal-être.

    Ici le discours freudiste habituel de culpabilisation des victimes qui sont en fait "rageusement enamourées" et "ambivalentes" et accusent faussement pour cela.

    Jadis, les hommes, les femmes, les enfants pouvaient mentir – ou affabuler. Dans le monde qui vient, sous la pression continue d’un #MeTooféminisme « d’atmosphère » à l’impressionnant pouvoir de suggestion, c’est la croyance collective, dûment guidée par l’orthopensée dont se nourrissent ces « nouveaux récits », qui fait la vérité. Alors les mots perdent leur sens, le réel se dissout, la confusion règne.

    Je ne sais pas qui prétend que les hommes, les femmes et les enfants d’aujourd’hui ne peuvent plus mentir. Les statistiques post-metoo montrent plutot une baisse des condamnations pour les violences sexuelles.
    Ca viens de TF1, source qu’on ne pourra pas soupconné d’être vendu au néo-féminisme -
    https://www.tf1info.fr/societe/5-ans-de-metoo-seulement-1-des-viols-condamnes-en-france-2220984.html

    le nombre de condamnations pour viols a baissé de 31% entre 2019 et 2020, souligne le gouvernement, sans pour autant renvoyer au Covid-19 qui a ralenti le fonctionnement des tribunaux. Mais ce taux de condamnations des viols est aussi plus faible qu’en 2016, lorsque la pandémie était encore loin. Cette année-là, la proportion des viols condamnés s’approchait des 1% (0,9% précisément), toujours selon cette source, avec 108.000 viols déclarés et seuls 1012 condamnations prononcées.

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    Sur le Néo-féminisme, le féminisme radicale, le féminisme intersectionnel et le féminisme de Bigitte Macron, Prokhoris est pas claire. A un moment elle se dit contre les néo-féministes (expressions utilisé par les antiféministes et pas par des féminisites dont elle se revendique pourtant) et en même temps ces sois disant néo-fémnistes sont aussi assimilées au féministes radicales, qui n’ont pourtant rien de "Néo" et son utilisation du mot "intersectionnel" montre qu’elle a pas du tout compris, elle le dit elle même et enfin que viens faire B.Macron ou Adrien Tachet dans Metoo .... c’est très confus. Elle se dit féministe mais lorsqu’on lui demande quel est son agenda positif du féminisme (cad pas dans une attaque d’autres féministes mais dans un effort constructif pour les femmes), elle dit qu’elle n’est que dans la lutte contre des féministes et rien d’autre ce qui fait d’elle une antiféministe assumée.
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    https://revuecommune.fr/2022/10/07/sabine-prokhoris-le-feminisme-metoo-sapparente-au-fanatisme-religieux

    Prokhoris s’en prend au mot "féminicide" et prend le cas de J.Sauvage

    Prenons l’exemple de Jacqueline Sauvage [condamnée pour le meurtre de son mari violent, puis graciée par François Hollande et devenue un modèle pour le mouvement féministe, NDLA] : personne n’a jamais parlé de masculinicide. Pourtant, ce n’était pas de la légitime défense, c’était un meurtre commis de sang-froid. Cette femme avait parfaitement les moyens de quitter son mari, puisque c’est elle qui avait le pouvoir économique. Condamnée aux assises, avec les circonstances atténuantes, elle a été graciée par François Hollande, puis est devenue le symbole des violences conjugales. La presse lui a rendu hommage lors de sa mort, comme à Gisèle Halimi décédée à peu près en même temps ! C’est aberrant.

    S.Prokhoris contestait le mot "emprise" dans sa tribune sur Marianne, voici la mise en pratique de son besoin de recadrage linguistique des féministes et des victimes de violences sexuelles. L’emprise n’existe pas vraiment pour elle à la limite pour les enfants mais à 14-15ans elle a bien dit sur france inter qu’on est plus des enfants et que l’emprise n’est plus valable. Comme SP est lâche la journaliste (Polony je crois) lui dit que tant qu’on est mineur on considère qu’il y a emprise - SP concède alors un "oui oui" et passe à la suite.

    J’ajouterai que lors des disputes furieuses qui éclatent au sein d’un couple, chacun faisant également monter la scène de ménage en puissance, ou bien s’agissant des dynamiques de harcèlement, humiliations, pressions de toute sorte, y compris sexuelles, les femmes sont largement à égalité avec les hommes, voire peuvent les dépasser.

    L’expérience ordinaire, et la clinique psychanalytique, montrent que la conflictualité dans une relation de couple – cela tout autant d’ailleurs au sein des couples gays ou lesbiens –, qui peut dégénérer en destructivité ravageuse, procède non du genre/sexe des partenaires du couple, mais de la dynamique de la relation telle qu’elle s’est nouée entre deux personnes. Et comme l’écrit la romancière américaine Nancy Crampton Brophy, auteur d’un essai intitulé Comment tuer son mari – récemment reconnue coupable du meurtre de son conjoint –, « la chose à savoir avec le meurtre, c’est que chacun en est capable si on le pousse suffisamment. » Sans en arriver à ces extrémités « l’effort pour rendre l’autre fou », à coup d’injonctions contradictoires et autres comportements persécuteurs, est une tentation dont nul, homme ou femme, ne peut se croire à l’abri.

    A chaque fois je me dit que SP ne peu pas me surprendre mais non elle est très forte ! C’est un bel inventaire de l’antiféminisme, tout y passe. Ici elle lance des affirmations universelles sur la foie de ses observations personnelles en consultation et se sert d’une romancière criminelle pour montrer que tout le monde peut tué et nier qu’il y a des différences entre les comportements masculins et féminins et fini par l’affirmation qu’on peu être poussé à bout par son mais surtout sa conjointe vu les statistiques. J’entend bien le "c’est elle m’a poussé à bout" dans les mots de SP, ca doit être bien doux à entendre pour les agresseurs.

    C. : Dans les partis de gauche, on parle désormais des « violences sexistes et sexuelles ». C’est une expression-slogan, mais plus encore c’est devenu un acronyme dans le jargon militant : les VSS. Est-on sûr que ce sigle est pertinent du point de vue même des batailles féministes ?

    S. P. : Déjà comme c’est un acronyme, on sait encore moins de quoi on parle. De plus, sexiste et sexuel, ce n’est pas pareil. Le terme de violence, de plus, est chargé d’une dimension émotionnelle, il vise à susciter l’empathie et l’indignation. Je préfère parler d’infraction. C’est un terme juridique. Il peut y avoir des infractions sans violence, d’autres avec violence. Mais il faut distinguer. À force d’accoler d’emblée le terme de « violence » à ce qui est « sexiste » et « sexuel », on a l’impression qu’on pourrait écrire l’expression en un seul mot, les violencessexistesetsexuelles. Ce pseudo-concept a une fonction de propagande, et ainsi fabrique une réalité. Il s’appuie sur un des éléments principaux de l’idéologie #MeToo : le continuum (des VSS). Quand on parle d’un regard appuyé, d’un baiser volé, d’une gifle occasionnelle, ou de frapper son conjoint tous les jours, ce ne sont pas les mêmes actes, mais le continuum permet de mettre tout ça dans le grand sac des « VSS ». Cela renforce la sérialité du mouvement #MeToo. Pour la quête de la messe #MeToo, les piécettes sont autant bienvenues que les gros billets…

    On retrouve sa lubie pour le juridique avec cette fois l’affirmation que c’est le coté euphemisme qui est recherché par SP. Si je met en pratique ce qu’elle dit les féministes ne devraient plus dénoncer les "violences sexuelles" mais "les infractions sexuelles" car selon elle ca permettrais de mieux distingué les mains au fesses, des viols avec torture ou les assassinats, des propos sexistes... mais personnellement le mot "infractions" ne me permet pas de faire cette distinction non plus et il efface le caractère violent de l’agression pour le convertir en un simple délit civil (car on ne parle pas d’infractions pour un crime dans le vocabulaire juridique. Alors puisque le mot qu’elle propose ne permet pas de nuance mais seulement un euphémisme c’est que c’est l’atténuation de la dénomination des actes qui est recherché par SP.

    Je souligne ici son usage habituel du vocabulaire religieux, sectaire, dogmatique. Ici "la quete de la messe #metoo" mais elle fait ca tout le temps.
    De la part d’une psychanalyste freudienne c’est assez cocasse.

    C. : Est-ce que vous connaissez le « violentomètre » ? C’est un outil mis en place notamment par la Ville de Paris, dans lequel la jalousie du conjoint est le degré zéro d’une échelle qui semble conduire au féminicide.

    S. P. : Le continuum commence même au regard. En Australie, vous avez ainsi des « gilets roses » dans les boîtes de nuit, décrits dans un article du magazine Traxx : ces types ont pour tâche de vérifier s’il y a durant la soirée des regards trop insistants et « non-consentis ». Si c’est le cas, les auteurs sont dégagés, afin que la boîte demeure un safe space.

    Le "Violentomètre" SP ne connais manifestement pas. Personnellement il m’a bien été utile pour prendre conscience que je subissait des violences il y a pas si longtemps. Le violentomètre m’as permis de voire que les actes qu’une personne commettais contre moi n’etaient pas normaux ni acceptable et étaient dans le rouge de cette échelle des degrès de violence. L’echelle m’as permis de comprendre que ce que je subissait etait des violences et d’en comprendre l’empleur et la gravité à sa juste mesure. Car justement ici nous sommes dans un domaine que Prokhoris réclame pourtant de la part des féministes soit DE LA NUANCE. Le violentomètre c’est cette échelle des nuances qui met certains comportement de "jalousie du conjoint" dans le vert, jaune ou l’orange et le féminicide dans le rouge voire le noir car quand tu as été feminicidé tu t’en fiche bien du violentomètre. Prokhoris reproche aux féministes de ne pas apporter de nuances et lorsqu’on lui montre un de ces exemples de nuance, elle montre qu’elle ne connais pas le violentomètre (elle ne répond pas là dessus) et parle d’un continum qu’elle récuse.

    C. : Dans Le mirage #MeToo, vous parlez à propos du vocable de « culture du viol » de « causalisme simpliste ». Avec la notion de « culture du viol », on peut expliquer à peu près tout. Or quand on peut tout expliquer c’est qu’on n’explique rien.

    S. P. : Exactement, mais par contre, on produit de la croyance. « Culture du viol », c’est assez conspirationniste d’ailleurs. La « culture » inciterait en somme à pratiquer le viol. Sur une affiche des activistes, représentant Éric Dupond-Moretti, on lit « Mon ministre de la justice pratique la culture du viol ». Franchement grotesque. C’est un slogan creux, qui n’explique rien, mais qui fabrique une réalité alternative. Et plus c’est simpliste, plus ça fonctionne. Notez que cette idée de « culture de … » est réservée au sexe : lorsqu’un crime de sang est commis, avez-vous jamais entendu parler de « culture du meurtre » ?

    Pauvre Aquittator les slogans qui le dénoncent en une phrase sont trop simplistes. C’est pas gentil !
    Pour son idée de "culture du meurtre" on peu avoir dénoncé les meurtres racistes ou coloniaux aussi comme étant de nature culturelle ou sinon ca s’appel "la guerre". Même que les féministes appellent cette culture du meurtre "la virilité toxique" ou le "virilisme" mais si elle l’apprenait elle en avalerais son dentier alors ne lui dites pas svp.

    C. : Diriez-vous que #MeToo révèle chez certaines une peur du sexe ?

    S. P. : Ce que j’observe c’est une détestation du sexe, devenant alors pure obscénité, et lieu du « monstrueux ». Voyez les César 2021, scaltologiques à souhait, l’actrice Corinne Masiero dénudée avec le manteau de Peau d’Ane (inceste, pédophilie), tampax aux oreilles.

    C’est vraiment de pire en pire. Je sais pas trop ce qui est scatologique dans l’inceste, la pédophilie ou les tampax aux oreilles. Elle demande qu’on utilise les mots pour leur sens précis mais ne le fait pas elle même. J’arrete la lecture des liens que tu propose. Je croi avoir fait un effort pour comprendre et avoir mis des arguments et des sources pour soutenir mes propos qui sont je crois resté courtois et respectueux.

    J’ai pas résisté à mettre la fin, c’est tellement typique du discours misogyne des psychanalystes.

    C. : Dans votre livre vous relatez aussi l’anecdote amusante d’une suffragette qui s’est jetée sur Churchill.

    S. P. : Oui, et on peut la comprendre ! Mais qu’on ne vienne pas nous raconter que les femmes sont des êtres suaves dépourvus de violence, car la violence (forcément « prédatrice ») serait d’essence patriarcale. Ça n’a aucun sens.

    C. : Ou les renvoyer du seul côté de la douceur, de la maternité.

    S. P. : Mais la maternité, c’est violent. Et à propos de relations d’emprise, il y en a de sacrément puissantes dans les relations mère/enfant. La maternité n’est pas toute douceur. Winnicott, qui a construit le concept de « mère suffisamment bonne » [good enough mother], énumère les dix-sept raisons qu’a une mère de détester son enfant. Eh oui, et c’est normal, c’est humain. L’enfant, il vous bouffe, il vous prend votre temps, il vous fait mal quand il tète, parfois vous avez envie de le jeter par la fenêtre. La maternité, ce n’est pas oblativité, douceur, etc., et rien d’autre. D’ailleurs, cette image fausse fait énormément de mal. C’est très culpabilisant pour les jeunes femmes, qui se rendent compte qu’elles mettent parfois du temps à aimer leur nourrisson, qu’il arrive qu’elles soient dégoûtées quand il naît, ou qu’elles puissent ressentir des affects négatifs envers lui. La maternité, c’est ambivalent. Nier cette ambivalence, c’est une façon d’abraser les choses, c’est déréalisant. Le féminisme #MeToo est déréalisant. Il évacue la complexité de la réalité pour lui substituer un récit simpliste de type « révolution culturelle », qui est très brutalement – et stupidement tant ses slogans sont de la bouillie – destructeur. Parce que c’est un discours épurateur.

    La vrai violence c’est pas les viols par paquets de 100.000 dont 96% des victimes sont des femmes et 98% des auteurs des hommes, mais la maternité qui est la seul vrai emprise. Avec SP nous sommes dans un discours très antiféministe et assumé à l’extrême droite (les ref que valide SP sont Deneuve, Levi, Finkenkraut, Madzneff... ).

    –-------

    L’écoute du premier lien que tu partage me questionne encore plus sur ton choix de recommandation mais il confirme le rapprochement que j’avais fait entre Elizabeth Levi et elle. Dès le début Prokhoris se dit plus proche des pétitionnaires de la liberté d’importuné que des féministes et utilisatrices du tag #metoo
    Tu dit que cette lecture est utile "Parce que l’enjeu est de se donner les moyens de comprendre." ce qui me semble interessant à moi aussi. Est ce que tu pourrais m’expliqué en quoi le chapitre sur la "Shoahtisation des mains aux cul" t’as aidé à comprendre #metoo stp et ce que tu as compris. Là encore c’est pas dans l’idée de te tombé dessus, mais je comprend pas comment ce discours peut trouver audiance et j’aimerais savoir quels sont les arguments de cette psychanalyste qui te semblent bons et dont on pourrait discuter.

    Il reste encore 8 liens que tu as fournis j’éditerais ce message pour complété les propos de Prokhoris si il y a matière.

  • Des journalistes de « Libération » convoqués par la PJ : communiqué de la SJPL et de la direction de la rédaction – Libération (all together)
    https://www.liberation.fr/plus/communiques/des-journalistes-de-liberation-convoques-par-la-pj-communique-de-la-sjpl-
    https://www.liberation.fr/resizer/Y9z1u88OI4CdG20-1gktXECoh48=/1200x630/filters:format(jpg):quality(70)/cloudfront-eu-central-

    Les trois journalistes étaient convoqués par la police judiciaire après une série d’articles sur la mort d’Amine Leknoun, tué par un policier.

    Ce jeudi 21 septembre, les journalistes de Libération Ismaël Halissat, Fabien Leboucq et Antoine Schirer étaient convoqués pour être entendus en tant que suspects sous le régime de l’audition libre par la brigade criminelle de la police judiciaire de Lille.

    Les motifs d’infractions de « violation du secret de l’instruction », « recel de violation du secret de l’instruction » et « diffamation publique à raison de la fonction ou de la qualité de dépositaire de l’autorité publique » retenus par le parquet visent la publication d’une série d’articles sur la mort d’Amine Leknoun, tué par un policier de la BAC, à Neuville-en-Ferrain (Nord).

    Dans leur enquête, les journalistes de Libération soulignent les manquements de l’IGPN et de la juge d’instruction dans la conduite des investigations concernant la mort d’Amine Leknoun.

    Parce qu’elle constitue un gaspillage des ressources de la police et de la justice, et, surtout, dans la foulée de la perquisition et de la garde à vue de trente-neuf heures infligées à notre consœur de Disclose Ariane Lavrilleux, une nouvelle tentative d’intimidation de journalistes, la Société des journalistes et du personnel (SJPL) et la direction de Libération dénoncent une procédure inadmissible et indigne d’un pays démocratique où la liberté de presse ne doit en aucun cas être entravée.

    Mort d’Amine Leknoun : dans le Nord, un tir policier suspect et une enquête à l’arrêt, par Ismaël Halissat, envoyé spécial dans le Nord, Fabien Leboucq et Antoine Schirer, 22 juin 2023
    https://www.liberation.fr/societe/police-justice/homicide-policier-dans-le-nord-un-tir-suspect-et-une-enquete-a-larret-202

    Fin août 2022, le Roubaisien de 23 ans a été tué au volant d’une voiture par le tir d’un agent de la #BAC de Tourcoing. Dix mois après, la frêle enquête judiciaire semble avoir été délaissée par l’#IGPN et la juge d’instruction.

    https://www.liberation.fr/resizer/ubYH-rBAV5wUYwTXcnZLDG7C5Ys=/768x0/filters:format(jpg):quality(70)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/liberation/T3D2SJOAQVB43PHNKRYJRT36QQ.jpg

    Amine Leknoun est mort il y a dix mois à la suite d’un tir policier. En 2022, 11 autres personnes sont mortes dans des circonstances similaires en France. (Stéphane Dubromel/Hans Lucas pour Libération)

    Quelques heures d’investigations pour un #homicide_policier et, dix mois plus tard, une enquête à l’arrêt. Dans la nuit du 29 au 30 août 2022, Amine Leknoun, 23 ans, est tué au volant d’une voiture, à Neuville-en-Ferrain (Nord), par le tir d’un agent de la brigade anticriminalité (BAC) de Tourcoing. Au cours de l’année 2022, onze autres personnes sont mortes sous les balles de policiers dans des circonstances similaires, comme conducteur ou passager d’un véhicule. Une explosion des tirs mortels, presque aussi nombreux cette année-là qu’au cours de l’intégralité des cinq précédentes, qu’il est possible d’expliquer, selon des premiers résultats de chercheurs, par le vote d’une loi en 2017 assouplissant les règles d’usage des armes par les policiers.

    Pour justifier son tir, Amaury D., brigadier-chef de 36 ans, assure qu’il était menacé par la voiture que conduisait Amine Leknoun, selon les pièces judiciaires consultées par Libération. L’enquête de flagrance, menée d’abord par la police judiciaire (PJ) puis par la délégation lilloise de l’Inspection générale de la police nationale (IGPN), a duré un peu plus d’un jour. Malgré ses nombreuses lacunes, elle comporte de premiers éléments médico-légaux et balistiques fragilisant l’argument de la légitime défense adopté par le policier. Le parquet de Lille ouvre une information judiciaire le lendemain des faits et la juge d’instruction met en examen, dans la foulée, l’auteur du tir pour « violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner », par personne dépositaire de l’autorité publique.

    Depuis, cette frêle enquête judiciaire semble avoir été délaissée par les enquêteurs de l’IGPN et la juge d’instruction, en dépit des premiers éléments plutôt défavorables pour l’agent qui a fait feu. Celui-ci n’aurait même commis « aucun manquement, et aucune négligence professionnelle », selon les conclusions rendues par l’IGPN, dans le cadre de l’enquête administrative menée sur ces faits. L’avocate du policier, présumé innocent comme tout mis en cause, a par ailleurs contesté sa mise en examen devant la chambre de l’instruction. La décision de cette dernière est attendue en septembre.

    « On a tout de suite reconnu le véhicule de la BAC »

    En cette fin d’été 2022, l’ambiance est « très calme » pour les policiers de la BAC de Tourcoing, raconte Amaury D. aux enquêteurs, lors de l’unique audition de sa garde à vue. Le 29 août, son équipage commence son service à 19h50. Une séance d’entraînement au tir, une interpellation qui se déroule selon lui sans accroc, une pause dîner… Cela mène les trois policiers jusqu’au milieu de la nuit. Peu avant 3 heures, ils reçoivent un tuyau d’un certain « Max », de la brigade de recherche et d’intervention (BRI) de Lille, une unité chargée des missions judiciaires périlleuses. Il les oriente vers un véhicule que son service suit à l’aide d’une balise, « une Renault Mégane, volée », assure à l’IGPN Yann T., chauffeur de l’équipage de la BAC ce soir-là. La BRI leur propose de « procéder à l’interpellation des individus se trouvant à bord pour recel de vol de véhicule », complète Nicolas P., également policier de la BAC et présent cette nuit-là.

    Une affaire a priori facile. Le trio de la brigade anticriminalité est proche du lieu où la Mégane est garée. De nuit, la zone industrielle, isolée, de Neuville-en-Ferrain, à quelques centaines de mètres de la frontière avec la Belgique, est peu éclairée. Yann T. tente une approche discrète, afin de bénéficier de l’effet de surprise. Peine perdue : « On voit que la police arrive sur nous sans feux. On a reconnu [tout] de suite le véhicule de la BAC », relate aux enquêteurs Ramdane B., assis sur le siège avant, à côté d’Amine Leknoun. Ce dernier n’a pas le permis, et fait « l’objet d’un mandat pour écrou de trois mois [application d’une peine de prison ferme, ndlr], lié à la réitération d’infractions commises en non-respect des obligations de confinement Covid », selon un procès-verbal du dossier. Toujours d’après Ramdane B., les deux jeunes hommes prévoyaient de fumer un joint avant l’arrivée de la voiture de la BAC.

    Les fonctionnaires disent avoir allumé leurs feux et gyrophares quelques mètres avant d’arriver au niveau de leur cible. Yann T. place sa voiture de manière à bloquer une éventuelle fuite de la Mégane. Cette dernière est stationnée perpendiculairement à la route, le coffre contre un portail fermé, le long d’un rebord d’une dizaine de centimètres de hauteur, situé à sa gauche. Les policiers qui ne sont pas au volant sortent les premiers. Ils sont habillés en civil et portent un brassard orange. Amaury D. se dirige vers la fenêtre conducteur ; Nicolas P. vers celle du passager. D’après ce policier, son collègue Yann T. se serait placé « à l’avant de la Renault Mégane avec son arme à la main pour tenir en respect le conducteur », après être descendu à son tour. Mais l’intéressé dit s’être positionné « vers l’arrière de [sa] voiture » et avoir braqué son arme « en direction du capot ». De son côté, Ramdane B., interrogé par les enquêteurs à ce sujet, déclare qu’« aucun policier » n’était devant la voiture.

    L’homicide est survenu à deux pas d’une station essence. Contrairement à ce qu’a indiqué l’IGPN, il y avait bien des caméras. (Stéphane Dubromel/Hans Lucas pour Libération)
    « Le petit pan »

    La scène qui se joue alors semble en tout cas très rapide. Bloqué à l’avant par la voiture de la BAC, « le conducteur du véhicule Renault Mégane essaye de monter sur la bordure [sur sa gauche], pour s’échapper », relate Nicolas P. lors de son audition. « A ce moment-là, je crois comprendre que le véhicule cale. » Le fonctionnaire utilise sa matraque télescopique « pour briser la vitre du passager avant [et] procéder à l’interpellation des occupants ». Conséquence d’après lui : son bras « se trouve coincé dans l’habitacle […] avec le montant de la porte ». Aucune blessure n’est constatée dans l’enquête à ce sujet.

    Après le bris de la fenêtre passager, Ramdane B. fait ce récit : « J’entends le bruit du moteur et là je lève les mains de suite. [Notre] véhicule est stoppé. Pour moi, Amine a fait un mètre. » De fait, la Mégane n’est pas allée loin. Selon des mesures effectuées sur la scène par les enquêteurs, le véhicule était arrêté à moins de 10 mètres du portail près duquel il était garé.

    Entre-temps est survenu le tir. Les deux équipiers de Amaury D. ne se souviennent pas l’avoir entendu, Ramdane B. dit avoir perçu « le bruit de la vitre cassée, le petit pan, les cris des policiers et le bruit du moteur ». Tandis que le policier auteur du coup de feu, Amaury D., affirme ceci : « Au début, on avait l’impression [que le véhicule] avançait très lentement, comme s’il avait calé. Et quand j’ai ouvert la portière, j’ai entendu le moteur vrombir. Juste à ce moment, il a engagé sa manœuvre, c’est là que j’ai tiré. »

    « Je ne voyais aucune autre solution »

    Plus en détail, le brigadier-chef raconte qu’il a ouvert la portière, qui n’était pas verrouillée, tenant son arme dans la main droite. Il a alors « le pied droit juste sur la bordure et le pied gauche entre la portière du conducteur et la bordure ». Le policier poursuit, au sujet d’Amine Leknoun : « J’étais vraiment à son contact […]. Mais en me rapprochant, je n’avais pas d’autre choix que de mettre mon deuxième pied entre la voiture et la bordure. » Le policier assure qu’il se retrouve alors coincé à cet endroit : « L’arrière [du véhicule] allait me happer car il me prenait de biais et il avait enclenché sa manœuvre de braquage à gauche et de marche avant. […] J’ai lâché prise et j’ai tiré au moment où je me suis rendu compte que le véhicule allait me percuter car il commençait déjà à me frôler. » Le brigadier-chef perd son arme, qu’il vient d’utiliser presque à bout portant, et dit être tombé en arrière. Pourtant, alors que le véhicule continue sa trajectoire sur quelques mètres et n’est pas immédiatement stoppé, Amaury D. n’a ni été happé ni percuté. Lors de son interrogatoire de première comparution, le fonctionnaire affirme qu’il n’avait « pas le choix » : « Je pense que j’étais dans mon droit, que j’ai agi pour protéger mon intégrité physique et celle de mon collègue [Nicolas P.] que je voyais partir avec le bras, être tiré par le bras par le véhicule en mouvement. Je ne voyais aucune autre solution. » Son avocate, Manon Dugast, appuie : « Les déclarations de mon client n’ont pas changé, elles sont constantes depuis le début. Le dossier en l’état suffit à caractériser l’état de légitime défense, et l’on pourrait déjà clôturer cette information judiciaire. »

    Le tir ne laisse aucune chance à Amine Leknoun : « Lors de son trajet, le projectile est entré au niveau de la neuvième côte gauche, il a perforé le lobe inférieur du poumon gauche, l’aorte, le lobe antérieur du poumon droit, le foie avant de ressortir au niveau de la sixième côte droite », observe le légiste. L’ogive finit sa course dans l’îlot central du véhicule, à proximité du frein à main, preuve de son inclinaison, vers le sol, comme le montre la modélisation 3D du tir réalisée par Libération à partir de l’expertise balistique.

    Amine Leknoun est déclaré mort à 3 h 50, après l’intervention des secours. La garde à vue d’Amaury D. débute à 5h45. D’abord auprès de la police judiciaire, première sur les lieux, et autrice des premiers actes d’enquêtes ; puis auprès de l’IGPN. Le 31 août à 13h35, la délégation lilloise de l’inspection rend un procès-verbal de synthèse, clôturant l’enquête de flagrance. Elle a duré moins de trente-six heures, et laisse de nombreuses questions en suspens, à commencer par la réalité de la menace que représentait le véhicule pour les agents.

    De nombreuses carences dans l’enquête

    Si Amaury D. n’a pas été percuté, il a évoqué, lors d’une audition, « une douleur au niveau de la cheville droite, à l’intérieur de [la] malléole » et une photo prise au cours de la garde à vue par l’IGPN, montre une rougeur à l’arrière de sa cheville gauche. « Cette blessure correspond à l’endroit où mon pied a tapé, sur la bordure, quand je me suis retrouvé déséquilibré par la manœuvre du véhicule », selon Amaury D. Mais, dix mois après les faits, aucune constatation médicale n’atteste de cela dans le dossier judiciaire.

    Le récit d’Amaury D. semble pourtant convaincre le chef de la délégation lilloise de l’IGPN, considérant, à l’issue de l’enquête de flagrance d’un peu plus d’un jour, que le tir est justifié par les dispositions de l’article 435-1 du code de la sécurité intérieure, créé par la loi de 2017. Ce commandant de l’IGPN conclut que la voiture a « [emporté] brièvement les deux agents », alors que seul Nicolas P. dit avoir dû suivre le mouvement du véhicule, après avoir entré son bras dans l’habitacle.

    D’autres carences du dossier interpellent. Les ondes radio ne sont pas exploitées : impossible donc de savoir ce que les fonctionnaires ont déclaré après avoir tiré. En revanche, Amaury D. indique à l’IGPN : « Avec mes collègues de la BAC, on s’est un peu refait le film ensemble avant de partir avec [les enquêteurs de] la PJ. » Une possible concertation qui ne fait l’objet d’aucune question durant les auditions. D’ailleurs, en tout et pour tout, Nicolas P. et Yann T. sont chacun entendus brièvement une fois par la PJ ; puis Amaury D. est auditionné une seule fois par l’IGPN, de même que Ramdane B. Soit quatre auditions succinctes pour un homicide.

    Le téléphone du mis en cause n’est pas non plus analysé par les enquêteurs, alors même qu’il leur raconte avoir « expliqué la situation à la hiérarchie de nuit » très rapidement après les faits, signe qu’il a pu communiquer dans l’intervalle entre le tir et son placement en garde à vue. Les policiers étaient par ailleurs équipés d’une caméra piéton mais celle-ci n’a pas été exploitée par les enquêteurs, au motif que le mis en cause assure qu’il ne l’avait pas allumée – pour des raisons de discrétion et car « cela fait très peu de temps que nous la prenons et nous n’avons pas encore le réflexe ». Aucune expertise technique n’est entreprise pour vérifier la véracité de cette affirmation, et les collègues d’Amaury D. ne font pas l’objet de questions sur le sujet.

    Les manquements les plus importants concernent les caméras de vidéosurveillance. D’abord, il y a celle de la ville de Neuville-en-Ferrain. Contactée par téléphone par l’IGPN, la police municipale répond que « ces caméras sont axées dans le sens de la circulation, elles ne filment pas les trottoirs et les entreprises », rapporte un procès-verbal. Et donc que « l’intervention [de la BAC] n’a pas été filmée, la seule chose qui est visible c’est l’arrivée des véhicules de police ». Les enquêteurs de l’IGPN se contentent de ces déclarations et n’estiment pas nécessaire de visionner ces images par eux-mêmes, et de s’en servir a minima pour établir une chronologie de l’intervention de police et de l’arrivée des secours. En l’absence de réquisitions, elles sont aujourd’hui perdues, la durée légale de conservation des images étant d’un mois maximum.

    Un simple PowerPoint ajouté au dossier

    Il en va de même concernant au moins une autre caméra de surveillance. L’homicide est survenu à deux pas d’une station essence et d’un entrepôt. Le lendemain des faits, les enquêteurs de l’IGPN se rendent sur les lieux et écrivent ceci : « Constatons que la station est une station en libre-service et qu’aucune caméra n’est installée. » Sur place, Libération a pourtant pu constater la présence d’une caméra, montée sur un poteau, filmant en direction du lieu des faits. A-t-elle pu capter des éléments intéressants l’enquête ? Là encore, sans réquisition judiciaire, impossible de le savoir. « Dans cette affaire, tant la juge d’instruction que l’IGPN méprisent l’enquête délibérément », s’emporte Arié Alimi, avocat des parties civiles.

    Depuis l’ouverture de l’information judiciaire, le lendemain des faits, l’enquête n’a pratiquement pas avancé. Dans la commission rogatoire de la juge d’instruction, dix mois après cet homicide policier, seul un procès-verbal de « documentation relative à l’usage des armes » a été rédigé. Il s’agit en fait d’un simple PowerPoint, élaboré par un autre service de l’Inspection générale de la #police, qui illustre des cas pratiques dans lesquels l’article 435-1 du code de la sécurité intérieure peut s’appliquer. Le seul élément nouveau est le retour de l’expertise balistique, déjà évoquée. Contactée à ce sujet, la procureure de la République de Lille, Carole Etienne, n’a pas répondu à nos questions. Enfin, la Mégane conduite ce soir-là par Amine Leknoun, n’a jamais fait l’objet de réelle expertise… Le garage qui l’abritait, ainsi que plusieurs autres véhicules placés sous scellés dans différentes enquêtes judiciaires, a mystérieusement brûlé quelques mois après les faits.

    après un article pareil, encore un article de trop, c’est cool, et assez laxiste, de pas les perquiser durant des heures et de ne pas les mettre en gav, non ?