• Elections professionnelles à EDF : trop de femmes sur une liste CGT, selon la CFDT qui attaque
    https://www.connaissancedesenergies.org/afp/elections-professionnelles-edf-trop-de-femmes-sur-une-liste

    AFP parue le 16 janv. 2024 - 15h23

    Une élue CGT d’EDF et la fédération CGT de l’énergie sont convoquées en justice car la CFDT les accuse d’avoir présenté une liste de candidats aux élections professionnelles comportant trop de femmes, a-t-on appris mardi de sources concordantes.

    « Notre camarade Laurence Bourgoin, qui est la seule élue femme cadre à la CGT - dans ce collège cadres +moyens centraux+ du site d’EDF Cap Ampère (Seine-Saint-Denis NDLR)- est convoquée au tribunal, ainsi que notre fédération, parce que nous avons présenté un ratio de 60% de femmes sur la liste cadres, alors qu’il n’y a que 40% de femmes dans les effectifs », a déclaré à l’AFP Simon Franco-Ramos, de la CGT EDF-Cap Ampère, confirmant une information de France Inter.

    (...)

    « Il est apparu que la liste de candidats présentée par la CGT sur le 3e collège +cadre+ titulaire ne respectait pas les dispositions légales relatives à la représentation équilibrée entre femmes et hommes », estime la CFDT, qui demande au tribunal « d’annuler l’élection de Madame Laurence Bourgoin », selon cette convocation.

    (...)

    #backlash #jaune #cfdt #cgt

  • Luttes féministes à travers le monde. Revendiquer l’égalité de genre depuis 1995

    Les #femmes, les filles, les minorités et diversités de genre du monde entier continuent à subir en 2021 des violations de leurs #droits_humains, et ce tout au long de leur vie. En dépit d’objectifs ambitieux que se sont fixés les États pour parvenir à l’#égalité_de_genre, leur réalisation n’a à ce jour jamais été réellement prioritaire.

    Les progrès réalisés au cours des dernières décennies l’ont essentiellement été grâce aux #mouvements_féministes, aux militant.es et aux penseur.ses. Aujourd’hui, la nouvelle génération de féministes innove et donne l’espoir de faire bouger les lignes par son inclusivité et la convergence des luttes qu’elle prône.

    Cet ouvrage intergénérationnel propose un aperçu pédagogique à la thématique de l’égalité de genre, des #luttes_féministes et des #droits_des_femmes, dans une perspective historique, pluridisciplinaire et transnationale. Ses objectifs sont multiples : informer et sensibiliser, puisque l’#égalité n’est pas acquise et que les retours en arrière sont possibles, et mobiliser en faisant comprendre que l’égalité est l’affaire de tous et de toutes.

    https://www.uga-editions.com/menu-principal/nos-collections-et-revues/nos-collections/carrefours-des-idees-/luttes-feministes-a-travers-le-monde-1161285.kjsp

    Quatrième conférence mondiale sur les femmes


    https://fr.wikipedia.org/wiki/Quatri%C3%A8me_conf%C3%A9rence_mondiale_sur_les_femmes

    #féminisme #féminismes #livre #résistance #luttes #Pékin #Quatrième_conférence_mondiale_sur_les_femmes (#1995) #ONU #diplomatie_féministe #monde #socialisation_genrée #normes #stéréotypes_de_genre #économie #pouvoir #prise_de_décision #intersectionnalité #backlash #fondamentalisme #anti-genre #Génération_égalité #queer #LGBTI #féminisme_décolonial #écoféminisme #masculinité #PMA #GPA #travail_du_sexe #prostitution #trafic_d'êtres_humains #religion #transidentité #non-mixité #espace_public #rue #corps #écriture_inclusive #viols #culture_du_viol

  • il existe désormais un test pour détecter la prise d’une pilule abortive
    https://www.neonmag.fr/societe-politique/avortement-il-existe-desormais-un-test-pour-detecter-la-prise-dune-pilule-ab

    En Pologne, où l’avortement est interdit, un test de laboratoire permet de détecter si une personne a pris ou non une pilule abortive, rapporte le New York Times. Le test aurait déjà été utilisé dans quelques enquêtes. Et il pourrait s’exporter dans d’autres pays, comme les États-Unis.

    il pourrait s’exporter aussi en france si macron décide de lutter contre la baisse de la natalité à sa facon « démocratique » et la grosse marine ou le nabot zemmour et son mâitre Bolloré seront bien partant pour imposer ce test.
    #IVG #backlash #avortement

  • La géolocalisation entre pairs à l’adolescence
    https://metropolitiques.eu/La-geolocalisation-entre-pairs-a-l-adolescence.html

    Les pratiques de #géolocalisation entre #adolescents revêtent un caractère ambivalent, associant jeu et #surveillance. Yann Bruna s’est intéressé aux usages de la SnapMap, qui exposent en particulier les filles à de nouvelles formes de vulnérabilité en ligne et dans l’espace urbain. Qu’elle intervienne dans le monde professionnel, au sein des familles ou dans les relations sentimentales, la surveillance par géolocalisation représente une modalité de suivi des activités de l’autre de plus en plus utilisée #Terrains

    / surveillance, #NTIC, géolocalisation, #jeunes, adolescents

    https://metropolitiques.eu/IMG/pdf/met-bruna.pdf

  • Je stock ca ici au cas ou ca disparaisse avec ce défenseur de l’agression sexuel des femmes sur leur lieu de travail.

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    Lieux commun post ca ;

    Un livre à lire...
    https://collectiflieuxcommuns.fr/?413-Un-livre-a-lire

    Le Mirage #Metoo

    Sabine Prokhoris

    Le Cherche Midi, 2021

    Conseils pour commander
    en librairie
    *
    D’autres livres à lire...

    @lieuxcommuns CC BY-NC-ND
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    @mad_meg
    mad meg il y a 3 semaines

    J’ai été cherché le resumé,

    Une critique féministe et argumentée du mouvement #MeToo et de ses déclinaisons. La révolution #MeToo est-elle une bonne nouvelle pour le féminisme, et pour la société toute entière ? La propagation immédiatement virale du hashtag, en ses diverses déclinaisons, est-elle le signe que cette « libération de la parole » n’avait que trop tardé ? Ne faut-il pas se réjouir que les violences faites aux femmes, et l’arrogance odieusement sexiste de certains comportements inacceptables, se voient de cette façon publiquement dénoncées ? Ce « moi aussi » ne porte-t-il pas un espoir neuf ?Tous ou presque ont d’emblée passionnément voulu le croire, concédant tout au plus quelques regrettables excès. Portée par les #MeToo, #BalanceTonPorc, et autres piloris virtuels, la parole des victimes sexuelles auto-proclamées est alors apparue comme exclusive source de vérité. Et le mot d’ordre « On vous croit ! » a fermé tout questionnement sur le bien-fondé du mouvement #MeToo, comme sur la nature de ses promesses.En prenant appui sur l’analyse du cas français, durablement marqué par le « moment Adèle Haenel », ce livre ouvre le débat interdit. Il entreprend de décrire, et de discuter précisément les croyances théoriques qui cimentent le hashtag désormais sacré. Et il démontre combien les conséquences en sont en réalité funestes, pour les femmes et pour tous.

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    Je suis d’accord pour le titre, #metoo en tant que survivante de l’inceste ca m’a fait plus de mal que de bien et au niveau collectif il y a moins de condamnation des auteurs de violences sexuelles après metoo qu’avant et une aggravation du sexisme. Metoo me fait souffrir car je n’ai pas attendu metoo pour « m’auto-proclamé victime » et ca m’a plutot attiré du mépris que de la compassion. Voire la terre entière simuler la « découverte » du fait que les femmes subissent des violences sexuelles au travail était bien amère car ils le savent tous très bien que les femmes subissent des agressions sexuelles et font mine de découvrir. Ca me fait pareil lorsque les mecs font les étonnés lorsqu’on leur « apprend » qu’il y a du harcelement dans la rue aussi ... et ne parlons pas du foyer et des violences commises par les pères, les freres et conjoints. Metoo n’est absolument pas la liberation de la parole des victimes, dire cela c’est n’avoir rien compris à #metoo et prendre le parti de celles et ceux qui fond les sourds. Metoo c’est l’étalage de l’hypocrisie des masses qui ne peuvent plus rester dans le déni aussi confortablement que d’habitude, et font les indignés en attendant impatiemment que le silence retombe sur les violences sexuelles faites aux femmes et aux enfants.

    Dans le résumé il y a ceci : « la parole des victimes sexuelles auto-proclamées » - l’expression m’interroge. je connais des gens qui fraudent aux assurances, si une victime de cambriolage « s’auto-proclame » cambriolée on part du principe qu’elle est victime réellement même si la personne a pu dissimulé des objets elles même et brisée sa porte pour faire croire à une infraction. Il y a des victimes « auto-proclamées » et des accusations calomnieuses mais comment prouvé les violences sexuelles ?
    Car ce sont les preuves du refu de consentement qui sont biaisées. En vrai dans le patriarcat la seule vrai preuve du refus de consentement qu’une femme victime de violences sexuelles puisse auto-proclamée, c’est d’avoir lutter pour son honneur jusqu’à la mort . C’est la mort de la femme qui est la preuve de son refu, tout autre comportement de la victime est non satisfaisant du point de vue de la preuve. Une survivante du viol est forcement suspecte vu qu’elle a survécu à l’agression et n’a plus de valeur sur le marché reproductif des hommes, si elle n’est pas morte c’est donc qu’elle le voulait bien un peu. Toute survivante d’une violence sexuelle est suspecté de s’auto-proclamé indument vu qu’elle est pas morte.

    Le résumé montre plutot que Sabine Prokhoris est pas mal au service du statu quo patriarcat, et comme elle a pas compris les enjeux de metoo sur le travail (metoo c’est la révolte des travailleuses contre le droit de cuissage des patrons, un angle qu’on bien fait attention de ne surtout pas voire à gauche). Sabine Prokhoris nous parle des pauvre innocents (hommes) qui sont mis au pilori par des prétendues victimes sacrées auto-proclamées dont la parole serait jamais remise en cause... sauf par Sabine Prokhoris qui nous vend un super bloubiboulga de lieux communs féministe mais pas féministe car le féminisme va trop loin...
    Un point de vue qui semble fort compatible avec celui d’Elizabeth Lévi, qui parle aussi de féminisme au singulier, de pilori, de parole sacrée, de sujet interdit, de victimes auto-proclamée...
    @mad_meg CC BY
    @mad_meg
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    mad meg il y a 3 semaines
    @lieuxcommuns

    Je me demande pourquoi tu recommande cette lecture @lieuxcommuns - Est-ce que tu pourrais expliquer pourquoi ca te semble interessant à lire stp ? Je dit pas ca pour te faire un procès, mais pour comprendre ce qui distingue le discours de Sabine Prokhoris de celui d’Elizabeth Lévi car le résumé ne me permet pas cette distinction. Metoo c’est une révolte des travailleuses contre les patrons et leur « droit de cuissage ». Aborder #metoo sous l’angle de la mise au pilori d’innocents par des auto-déclarations c’est un point de vue très à droite sur le sujet. Tu conseille de lire ce bouquin, ca serait bien de dire pourquoi on devrait le faire.
    @mad_meg CC BY
    @lieuxcommuns
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    LieuxCommuns il y a 3 semaines

    Est-ce que tu pourrais expliquer pourquoi ca te semble interessant à lire stp ?

    Parce que l’enjeu est de se donner les moyens de comprendre.

    Le « mirage #MeToo » selon Sabine #Prokhoris
    https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/le-grand-face-a-face/le-grand-face-a-face-du-samedi-16-octobre-2021-2663023

    Sabine Prokhoris : "Quand le #MeTooféminisme dissout le réel"
    https://www.marianne.net/agora/tribunes-libres/sabine-prokhoris-quand-le-metoofeminisme-dissout-le-reel

    Sabine Prokhoris : « Le féminisme #MeToo s’apparente au fanatisme religieux »
    https://revuecommune.fr/2022/10/07/sabine-prokhoris-le-feminisme-metoo-sapparente-au-fanatisme-religieux

    Sabine Prokhoris : « Me Too, c’est rendre la justice en violant la loi »
    https://tv.marianne.net/rencontres/sabine-prokhoris-me-too-c-est-rendre-la-ju

    Sabine Prokhoris : "#MeToo, une illusion de libération et un vrai terrorisme intellectuel"
    https://www.lexpress.fr/idees-et-debats/sabine-prokhoris-metoo-une-illusion-de-liberation-et-un-vrai-terrorisme-int

    Entretien avec Sabine Prokhoris. Le mirage Metoo : « La violence verbale des néo-féministes est un appel direct à la haine. »
    http://marcalpozzo.blogspirit.com/archive/2022/07/16/entretien-avec-sabine-prokhoris-le-mirage-metoo-un-moralisme

    Sabine Prokhoris - Libération
    https://www.liberation.fr/auteur/sabine-prokhoris

    Sabine Prokhoris, Auteur à Revue Des Deux Mondes
    https://www.revuedesdeuxmondes.fr/auteur/sprokhoris

    Sabine Prokhoris, auteur sur Mezetulle
    https://www.mezetulle.fr/author/sapro
    @lieuxcommuns CC BY-NC-ND
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    @touti
    vide il y a 3 semaines

    Parce que l’enjeu est de se donner les moyens de comprendre.

    Uhuh, typique de la manipulation, c’est trop facile de faire croire aux autres qu’ils sont ignorants ou que tu es là pour leurs offrir les moyens de comprendre, quand il n’y a vraiment que peu à comprendre, sans préciser ce qui te motive toi, histoire de ne pas te mouiller. Tu ne listes ici que des articles de Prokhoris, sans aucune critique. A part prouver qu’une célébrité qui parle d’elle à la troisième personne du singulier a sut étendre son influence sur différentes plateformes médiatiques. Peut-être bien simplement n’est-ce qu’une psychanalyste qui peut radoter ces âneries sexistes aux médias contents d’avoir enfin une femme pour casser metoo. Ta finalité est précisément de faire la publicité de ce bouquin que l’on retrouve en une sur ton site.

    #confusionniste
    #gardiennes_de_la_patriarchie
    #antiféminisme
    @touti
    @mad_meg
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    mad meg il y a 3 semaines
    @touti @lieuxcommuns

    merci @touti et @lieuxcommuns pour vos réponses mais justement @lieuxcommuns tu ne me donne pas les moyens de comprendre pourquoi tu conseil la lecture de ce livre. Les copié collé d’article promotionnel de cette Sabine Prokhoris ne m’apprenne rien et c’est à toi que je demande pourquoi toi tu trouve ce livre recommandable puisque c’est toi qui en fait la promo ici et en une de ton site.

    J’aimerais bien savoir ce que cette lecture t’as apporté comme moyen de comprendre la dénonciation des violences sexuelles faites aux femmes sur leur lieu de travail, sincèrement. Comme je t’ai dit le discours de cette Sabine Prokhoris me semble proche de celui d’Elizabeth Levi ou C.Deneuve sur la liberté d’importuné. Peut etre que je me trompe et c’est pour ca que je t’ai demandé des precisions, mais les articles que tu ajoute confirment mon intuition sur l’antiféminisme de cette personne. Ne partant pas du principe que tu es un ou une masculiniste je me suis dit qu’il devait y avoir des trucs interessant sur S.Prokhoris que tu va me dire.

    Enfin puisque tu as l’air d’avoir compris des trucs sur #metto que j’aurais pas compris, aurais tu l’amabilité stp de me dire de quoi il s’agit vu que j’aimerais vraiment comprendre. Ce sujet est important au point que tu en fasse la une de ton site alors pourquoi ne discuterions nous pas de cela ici ensemble ?

    Bonne journée en tous les cas
    @mad_meg CC BY
    @mad_meg
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    mad meg il y a 3 semaines

    Par rapport aux articles ajouté ici, je met ici quelques notes des fois que je trouve du féminisme chez cette psychanalyste.

    https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/le-grand-face-a-face/le-grand-face-a-face-du-samedi-16-octobre-2021-2663023

    "Dans son dernier ouvrage, elle dénonce les illusions et la « dérive totalitaire » du mouvement féministe."
    (ca commence reelement vers 25 minutes)
    "le féminisme est devenu un terrorisme intellectuel"
    Elle dit avoir quelques reserves sur la tribune Deneuve mais ne dira pas lesquelles et trouve que les femmes (les femmes de metoo) ont pas été gentilles avec d’autres femmes (celles de la liberté d’importuné) et que les débats étaient trop violents (uniquement entre femmes pour l’instant la violence des hommes et leur manière de débattre n’est pas en cause jusqu’ici et les mots "violences sexuelles" n’ont pas été prononcés . Pour l’instant elle dit elle même etre proche de Deneuve/Lévi comme je l’avis senti.
    Le présentateur souligne que les femmes de metoo dénoncent des violences physiques et la psy rétorque que les slogan vus en manifs féministe (le kerozen c’est pas pour les avions mais pour les violeurs) qui sont eux la vrai violence. Il y aurais eu des "têtes" car des féministes ont dit "il faut que des têtes tombent"...

    Polony rappel que le livre part du témoignage de Adel Haenel chez Médiapart en disant que Metoo chercherait plutot à "faire emergé un autre point de vue" plutot que "la vérité". Elle judiciarise le mot victime prétendant qu’on ne peu utilisé ce mot hors d’un tribunal. Elle y a réfléchi 2 ans souligne t-elle
    Elle dit que "la france entière a été hypnotisée" par l’émission de médiapart (qu’elle a pas vu mais étudié sur transcription) même Brigitte Macron était hypnotisée dit elle !

    Pour Prokhoris metoo est "un mouvement de panique sexuelle" ....
    Elle dit qu’elle etait " un peu embarassée par Metoo car les femmes subissent des atteintes et comme dit Catherine Kingsley Atteindre une femme, c’est toute la nation qui est atteinte... pas seulement les femmes, mais la nation entière... car elles sont pas attaqué entant que femmes mais sujet humain et citoyen "

    Pour elle metoo n’est pas "une grande révolution avec des degats collatéraux à la marge", c’est l’inverse, elle le voit grâce à son experience de psychanalyste (au secours !! ). Elle dit " Pour moi c’est un mouvement structurellement vicié avec un double projet qui serait de fabriqué un meilleur des mondes féministe et un rapport avec les faits et la vérité qui est quand même animé par des logiques qui est véritablement frauduleuse. "
    Pour elle c’est pas " une liberation de la parole mais un enrégimentement de la parole", une "illusion de liberation ". Car metoo ne distingue pas les differentes formes de violences. Quand on dit l’ampleur, on nous donne des chiffres mais tout cela est construit à partir d’un postulat qui serait qu’on serait dans la culture du viol qu’elle récuse. Car dans un livre sur le sujet il y a un argument faible. Mais pour elle un regard mal placé serait mis au meme niveau qu’un viol... car une de ses patiente a mal vecu de voire les deux assimilé dans un article de press... ce qui l’aurais traumatisée en entrainé dans une grave faille temporelle...

    Et là Sabine Prokhosis dénonce la " shoahtisation des victimes " (wahoo j’étais pas prète ! ) cad qu’elle pointe ici l’usage d’une espèce de vocabulaire parallèle entre les violences sexuelles et la Shoah par exemple selon elle un théoricien parle de "génocide individuel" et des féministes parlent de "survivantes". L’expression viens de Finkelkraut qui parlait de "Shoahisation de la main au cul" et qu’elle trouve judicieuse et à utilisé comme titre d’un de ses chapitres...

    Le mot de survivante qu’elle voit partout la choque car elle a lu des recits de prisonnières de Bachar Al Assad qui n’utilisent pas une seule fois le mot victime - cherchez l’erreur souligne S.Prokhoris - Un article qu’elle commente compare le témoignage d’Adel Haenel à celui de Primo Levi (c’est le même auteur qui avais parlé du viol comme d’un génocide individuel - je chercherais la ref de ce monsieur)
    SP dénonce le fait que Adrien Taquet (secrétaire d’etat à l’aide à l’enfance de l’époque) a repris l’expression "crime sans cadavre" dans un tweet, expression qui est aussi utilisé parfois pour la Shoah. Pour elle ce tweet est revelateur du fait que Metoo a un rapport distant avec la vérité... car elle s’est interessé au cas Polansky qui as un rapport avec cette shoahtisation mais ou les choses s’inversent puisque Polansky = Hitler ... la fois d’avant il devait être gazé... . Dans son quartier il y avait des pochoir au sol "polansky bois mes règles" ce qui pour elle est en rapport avec l’antisémitisme....

    Le mot "victime" doit etre remplacé par "plaignantes" car il faut que les femmes aient le courage de porter plainte ou se taire.
    Le mot "emprise" est mauvais car les femmes sont selon SP sont reduites au statu de victime et ce mot "emprise" est une sorte d’échappatoire. Elle dit qu’a 14-15 ans on est pas enfant et V Springora est ambigue dans ses sentiments.

    Et elle fini par dire que Zemmour est une émanation de Metoo une consequence de metoo. (là je lui donne pas tord, le succès de Zemmour est liée à la misogynie et au desir de maintenir la violences sexuelles sur les femmes à son point le plus fort possible cf - #backlash ).
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    https://www.marianne.net/agora/tribunes-libres/sabine-prokhoris-quand-le-metoofeminisme-dissout-le-reel
    tribune écrite pas Prokhoris elle même ;

    Inspirée de « spécialistes » en « victimologie traumatique » auto-proclamés, la doctrine « psy » militante qui règne aujourd’hui en matière de dénonciations d’abus sexuels soutient ceci : le choc d’un traumatisme – un abus sexuel notamment – provoquerait mécaniquement une amnésie, parfois très longue. Une fois cette amnésie levée comme par miracle, les scènes traumatiques ressurgiraient, inaltérées. Voilà pourquoi les « victimes » « révéleraient » si tardivement les abus et sévices qu’elles auraient endurés. Leurs « souvenirs » équivaudraient ainsi à des preuves matérielles. Mais l’épisode du syndrome des faux souvenirs d’inceste aux USA dans les années 1990 – en réalité suggérés – incite à la plus grande prudence face à des théories douteuses, qui méconnaissent plusieurs points s’agissant des dynamiques complexes de la vie psychique.

    Les victimologues (je pense qu’elle cible ici Muriel Salmona qu’elle a attaqué nommément dans l’émission France inter ci dessus) ne disent pas que l’amnésie traumatique est automatique mais que ca arrive parfois. Ce n’est pas non plus la seule explication apporté à la faible quantité de dépôt de plainte ou le dépassement des prescriptions par les victimologues et les féministes radicales (dans les violences sexuelles les agresseurs sont des proches, conjoints, collegues, amis il y a beaucoup d’autres raisons que l’amnesie qui expliquent qu’on ne porte pas plainte).
    Pour les faux souvenirs je ne conteste pas leur existance
    et le nombre de fausses accusations est difficile à évalué mais ca rend l’argument inutilisable par les deux parties mais je suis d’accord pour la prudence.

    Pour le vocabulaire Prokhoris parle beaucoup d’un besoin de précisions judiciaire dont manque les féministes et qui est la cause de toutes les dérives et se permet de parlé "d’abus sexuels" ce qui n’est pas un terme juridique mais un euphemisme utilisé par la press pour qualifier les "agressions sexuelles" qui est le terme adéquat.

    Ensuite, pour la psychanalyse, les souhaits et fantasmes inconscients, sexuels en particulier, sont en eux-mêmes traumatiques, en raison de l’intensité pulsionnelle qui les habite. Le refoulement, au sens freudien, vise à les bannir loin de « soi », mais ne les supprime pas. Intimement conflictuelle donc, cette intensité confuse est une source d’angoisses souvent insupportables, d’affects douloureux et ambivalents. Conjuguée à la frustration inévitable, la panique face à ses propres vœux inavouables peut alors donner lieu à diverses projections, accusatrices et vengeresses autant parfois que rageusement énamourées, sur une figure persécutrice qui cristallise ces fantasmes, et apparaît aux yeux du sujet envahi par ses propres pulsions et déchirements ingérables comme la cause de tous ses maux. Mais la réalité indubitable d’une souffrance ne saurait attester la justesse objective des convictions par lesquelles la personne qui l’éprouve explique son mal-être.

    Ici le discours freudiste habituel de culpabilisation des victimes qui sont en fait "rageusement enamourées" et "ambivalentes" et accusent faussement pour cela.

    Jadis, les hommes, les femmes, les enfants pouvaient mentir – ou affabuler. Dans le monde qui vient, sous la pression continue d’un #MeTooféminisme « d’atmosphère » à l’impressionnant pouvoir de suggestion, c’est la croyance collective, dûment guidée par l’orthopensée dont se nourrissent ces « nouveaux récits », qui fait la vérité. Alors les mots perdent leur sens, le réel se dissout, la confusion règne.

    Je ne sais pas qui prétend que les hommes, les femmes et les enfants d’aujourd’hui ne peuvent plus mentir. Les statistiques post-metoo montrent plutot une baisse des condamnations pour les violences sexuelles.
    Ca viens de TF1, source qu’on ne pourra pas soupconné d’être vendu au néo-féminisme -
    https://www.tf1info.fr/societe/5-ans-de-metoo-seulement-1-des-viols-condamnes-en-france-2220984.html

    le nombre de condamnations pour viols a baissé de 31% entre 2019 et 2020, souligne le gouvernement, sans pour autant renvoyer au Covid-19 qui a ralenti le fonctionnement des tribunaux. Mais ce taux de condamnations des viols est aussi plus faible qu’en 2016, lorsque la pandémie était encore loin. Cette année-là, la proportion des viols condamnés s’approchait des 1% (0,9% précisément), toujours selon cette source, avec 108.000 viols déclarés et seuls 1012 condamnations prononcées.

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    Sur le Néo-féminisme, le féminisme radicale, le féminisme intersectionnel et le féminisme de Bigitte Macron, Prokhoris est pas claire. A un moment elle se dit contre les néo-féministes (expressions utilisé par les antiféministes et pas par des féminisites dont elle se revendique pourtant) et en même temps ces sois disant néo-fémnistes sont aussi assimilées au féministes radicales, qui n’ont pourtant rien de "Néo" et son utilisation du mot "intersectionnel" montre qu’elle a pas du tout compris, elle le dit elle même et enfin que viens faire B.Macron ou Adrien Tachet dans Metoo .... c’est très confus. Elle se dit féministe mais lorsqu’on lui demande quel est son agenda positif du féminisme (cad pas dans une attaque d’autres féministes mais dans un effort constructif pour les femmes), elle dit qu’elle n’est que dans la lutte contre des féministes et rien d’autre ce qui fait d’elle une antiféministe assumée.
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    https://revuecommune.fr/2022/10/07/sabine-prokhoris-le-feminisme-metoo-sapparente-au-fanatisme-religieux

    Prokhoris s’en prend au mot "féminicide" et prend le cas de J.Sauvage

    Prenons l’exemple de Jacqueline Sauvage [condamnée pour le meurtre de son mari violent, puis graciée par François Hollande et devenue un modèle pour le mouvement féministe, NDLA] : personne n’a jamais parlé de masculinicide. Pourtant, ce n’était pas de la légitime défense, c’était un meurtre commis de sang-froid. Cette femme avait parfaitement les moyens de quitter son mari, puisque c’est elle qui avait le pouvoir économique. Condamnée aux assises, avec les circonstances atténuantes, elle a été graciée par François Hollande, puis est devenue le symbole des violences conjugales. La presse lui a rendu hommage lors de sa mort, comme à Gisèle Halimi décédée à peu près en même temps ! C’est aberrant.

    S.Prokhoris contestait le mot "emprise" dans sa tribune sur Marianne, voici la mise en pratique de son besoin de recadrage linguistique des féministes et des victimes de violences sexuelles. L’emprise n’existe pas vraiment pour elle à la limite pour les enfants mais à 14-15ans elle a bien dit sur france inter qu’on est plus des enfants et que l’emprise n’est plus valable. Comme SP est lâche la journaliste (Polony je crois) lui dit que tant qu’on est mineur on considère qu’il y a emprise - SP concède alors un "oui oui" et passe à la suite.

    J’ajouterai que lors des disputes furieuses qui éclatent au sein d’un couple, chacun faisant également monter la scène de ménage en puissance, ou bien s’agissant des dynamiques de harcèlement, humiliations, pressions de toute sorte, y compris sexuelles, les femmes sont largement à égalité avec les hommes, voire peuvent les dépasser.

    L’expérience ordinaire, et la clinique psychanalytique, montrent que la conflictualité dans une relation de couple – cela tout autant d’ailleurs au sein des couples gays ou lesbiens –, qui peut dégénérer en destructivité ravageuse, procède non du genre/sexe des partenaires du couple, mais de la dynamique de la relation telle qu’elle s’est nouée entre deux personnes. Et comme l’écrit la romancière américaine Nancy Crampton Brophy, auteur d’un essai intitulé Comment tuer son mari – récemment reconnue coupable du meurtre de son conjoint –, « la chose à savoir avec le meurtre, c’est que chacun en est capable si on le pousse suffisamment. » Sans en arriver à ces extrémités « l’effort pour rendre l’autre fou », à coup d’injonctions contradictoires et autres comportements persécuteurs, est une tentation dont nul, homme ou femme, ne peut se croire à l’abri.

    A chaque fois je me dit que SP ne peu pas me surprendre mais non elle est très forte ! C’est un bel inventaire de l’antiféminisme, tout y passe. Ici elle lance des affirmations universelles sur la foie de ses observations personnelles en consultation et se sert d’une romancière criminelle pour montrer que tout le monde peut tué et nier qu’il y a des différences entre les comportements masculins et féminins et fini par l’affirmation qu’on peu être poussé à bout par son mais surtout sa conjointe vu les statistiques. J’entend bien le "c’est elle m’a poussé à bout" dans les mots de SP, ca doit être bien doux à entendre pour les agresseurs.

    C. : Dans les partis de gauche, on parle désormais des « violences sexistes et sexuelles ». C’est une expression-slogan, mais plus encore c’est devenu un acronyme dans le jargon militant : les VSS. Est-on sûr que ce sigle est pertinent du point de vue même des batailles féministes ?

    S. P. : Déjà comme c’est un acronyme, on sait encore moins de quoi on parle. De plus, sexiste et sexuel, ce n’est pas pareil. Le terme de violence, de plus, est chargé d’une dimension émotionnelle, il vise à susciter l’empathie et l’indignation. Je préfère parler d’infraction. C’est un terme juridique. Il peut y avoir des infractions sans violence, d’autres avec violence. Mais il faut distinguer. À force d’accoler d’emblée le terme de « violence » à ce qui est « sexiste » et « sexuel », on a l’impression qu’on pourrait écrire l’expression en un seul mot, les violencessexistesetsexuelles. Ce pseudo-concept a une fonction de propagande, et ainsi fabrique une réalité. Il s’appuie sur un des éléments principaux de l’idéologie #MeToo : le continuum (des VSS). Quand on parle d’un regard appuyé, d’un baiser volé, d’une gifle occasionnelle, ou de frapper son conjoint tous les jours, ce ne sont pas les mêmes actes, mais le continuum permet de mettre tout ça dans le grand sac des « VSS ». Cela renforce la sérialité du mouvement #MeToo. Pour la quête de la messe #MeToo, les piécettes sont autant bienvenues que les gros billets…

    On retrouve sa lubie pour le juridique avec cette fois l’affirmation que c’est le coté euphemisme qui est recherché par SP. Si je met en pratique ce qu’elle dit les féministes ne devraient plus dénoncer les "violences sexuelles" mais "les infractions sexuelles" car selon elle ca permettrais de mieux distingué les mains au fesses, des viols avec torture ou les assassinats, des propos sexistes... mais personnellement le mot "infractions" ne me permet pas de faire cette distinction non plus et il efface le caractère violent de l’agression pour le convertir en un simple délit civil (car on ne parle pas d’infractions pour un crime dans le vocabulaire juridique. Alors puisque le mot qu’elle propose ne permet pas de nuance mais seulement un euphémisme c’est que c’est l’atténuation de la dénomination des actes qui est recherché par SP.

    Je souligne ici son usage habituel du vocabulaire religieux, sectaire, dogmatique. Ici "la quete de la messe #metoo" mais elle fait ca tout le temps.
    De la part d’une psychanalyste freudienne c’est assez cocasse.

    C. : Est-ce que vous connaissez le « violentomètre » ? C’est un outil mis en place notamment par la Ville de Paris, dans lequel la jalousie du conjoint est le degré zéro d’une échelle qui semble conduire au féminicide.

    S. P. : Le continuum commence même au regard. En Australie, vous avez ainsi des « gilets roses » dans les boîtes de nuit, décrits dans un article du magazine Traxx : ces types ont pour tâche de vérifier s’il y a durant la soirée des regards trop insistants et « non-consentis ». Si c’est le cas, les auteurs sont dégagés, afin que la boîte demeure un safe space.

    Le "Violentomètre" SP ne connais manifestement pas. Personnellement il m’a bien été utile pour prendre conscience que je subissait des violences il y a pas si longtemps. Le violentomètre m’as permis de voire que les actes qu’une personne commettais contre moi n’etaient pas normaux ni acceptable et étaient dans le rouge de cette échelle des degrès de violence. L’echelle m’as permis de comprendre que ce que je subissait etait des violences et d’en comprendre l’empleur et la gravité à sa juste mesure. Car justement ici nous sommes dans un domaine que Prokhoris réclame pourtant de la part des féministes soit DE LA NUANCE. Le violentomètre c’est cette échelle des nuances qui met certains comportement de "jalousie du conjoint" dans le vert, jaune ou l’orange et le féminicide dans le rouge voire le noir car quand tu as été feminicidé tu t’en fiche bien du violentomètre. Prokhoris reproche aux féministes de ne pas apporter de nuances et lorsqu’on lui montre un de ces exemples de nuance, elle montre qu’elle ne connais pas le violentomètre (elle ne répond pas là dessus) et parle d’un continum qu’elle récuse.

    C. : Dans Le mirage #MeToo, vous parlez à propos du vocable de « culture du viol » de « causalisme simpliste ». Avec la notion de « culture du viol », on peut expliquer à peu près tout. Or quand on peut tout expliquer c’est qu’on n’explique rien.

    S. P. : Exactement, mais par contre, on produit de la croyance. « Culture du viol », c’est assez conspirationniste d’ailleurs. La « culture » inciterait en somme à pratiquer le viol. Sur une affiche des activistes, représentant Éric Dupond-Moretti, on lit « Mon ministre de la justice pratique la culture du viol ». Franchement grotesque. C’est un slogan creux, qui n’explique rien, mais qui fabrique une réalité alternative. Et plus c’est simpliste, plus ça fonctionne. Notez que cette idée de « culture de … » est réservée au sexe : lorsqu’un crime de sang est commis, avez-vous jamais entendu parler de « culture du meurtre » ?

    Pauvre Aquittator les slogans qui le dénoncent en une phrase sont trop simplistes. C’est pas gentil !
    Pour son idée de "culture du meurtre" on peu avoir dénoncé les meurtres racistes ou coloniaux aussi comme étant de nature culturelle ou sinon ca s’appel "la guerre". Même que les féministes appellent cette culture du meurtre "la virilité toxique" ou le "virilisme" mais si elle l’apprenait elle en avalerais son dentier alors ne lui dites pas svp.

    C. : Diriez-vous que #MeToo révèle chez certaines une peur du sexe ?

    S. P. : Ce que j’observe c’est une détestation du sexe, devenant alors pure obscénité, et lieu du « monstrueux ». Voyez les César 2021, scaltologiques à souhait, l’actrice Corinne Masiero dénudée avec le manteau de Peau d’Ane (inceste, pédophilie), tampax aux oreilles.

    C’est vraiment de pire en pire. Je sais pas trop ce qui est scatologique dans l’inceste, la pédophilie ou les tampax aux oreilles. Elle demande qu’on utilise les mots pour leur sens précis mais ne le fait pas elle même. J’arrete la lecture des liens que tu propose. Je croi avoir fait un effort pour comprendre et avoir mis des arguments et des sources pour soutenir mes propos qui sont je crois resté courtois et respectueux.

    J’ai pas résisté à mettre la fin, c’est tellement typique du discours misogyne des psychanalystes.

    C. : Dans votre livre vous relatez aussi l’anecdote amusante d’une suffragette qui s’est jetée sur Churchill.

    S. P. : Oui, et on peut la comprendre ! Mais qu’on ne vienne pas nous raconter que les femmes sont des êtres suaves dépourvus de violence, car la violence (forcément « prédatrice ») serait d’essence patriarcale. Ça n’a aucun sens.

    C. : Ou les renvoyer du seul côté de la douceur, de la maternité.

    S. P. : Mais la maternité, c’est violent. Et à propos de relations d’emprise, il y en a de sacrément puissantes dans les relations mère/enfant. La maternité n’est pas toute douceur. Winnicott, qui a construit le concept de « mère suffisamment bonne » [good enough mother], énumère les dix-sept raisons qu’a une mère de détester son enfant. Eh oui, et c’est normal, c’est humain. L’enfant, il vous bouffe, il vous prend votre temps, il vous fait mal quand il tète, parfois vous avez envie de le jeter par la fenêtre. La maternité, ce n’est pas oblativité, douceur, etc., et rien d’autre. D’ailleurs, cette image fausse fait énormément de mal. C’est très culpabilisant pour les jeunes femmes, qui se rendent compte qu’elles mettent parfois du temps à aimer leur nourrisson, qu’il arrive qu’elles soient dégoûtées quand il naît, ou qu’elles puissent ressentir des affects négatifs envers lui. La maternité, c’est ambivalent. Nier cette ambivalence, c’est une façon d’abraser les choses, c’est déréalisant. Le féminisme #MeToo est déréalisant. Il évacue la complexité de la réalité pour lui substituer un récit simpliste de type « révolution culturelle », qui est très brutalement – et stupidement tant ses slogans sont de la bouillie – destructeur. Parce que c’est un discours épurateur.

    La vrai violence c’est pas les viols par paquets de 100.000 dont 96% des victimes sont des femmes et 98% des auteurs des hommes, mais la maternité qui est la seul vrai emprise. Avec SP nous sommes dans un discours très antiféministe et assumé à l’extrême droite (les ref que valide SP sont Deneuve, Levi, Finkenkraut, Madzneff... ).

    –-------

    L’écoute du premier lien que tu partage me questionne encore plus sur ton choix de recommandation mais il confirme le rapprochement que j’avais fait entre Elizabeth Levi et elle. Dès le début Prokhoris se dit plus proche des pétitionnaires de la liberté d’importuné que des féministes et utilisatrices du tag #metoo
    Tu dit que cette lecture est utile "Parce que l’enjeu est de se donner les moyens de comprendre." ce qui me semble interessant à moi aussi. Est ce que tu pourrais m’expliqué en quoi le chapitre sur la "Shoahtisation des mains aux cul" t’as aidé à comprendre #metoo stp et ce que tu as compris. Là encore c’est pas dans l’idée de te tombé dessus, mais je comprend pas comment ce discours peut trouver audiance et j’aimerais savoir quels sont les arguments de cette psychanalyste qui te semblent bons et dont on pourrait discuter.

    Il reste encore 8 liens que tu as fournis j’éditerais ce message pour complété les propos de Prokhoris si il y a matière.

  • Inscrire l’IVG dans la Constitution en ces termes ? Non merci !
    par Odile Fillod

    https://blogs.mediapart.fr/odile-fillod/blog/240223/inscrire-l-ivg-dans-la-constitution-en-ces-termes-non-merci?userid=b


    Inspirée par un recul du droit à l’IVG survenu aux États Unis, la proposition de loi constitutionnelle avait pour objectif de rendre plus difficile une atteinte à ce droit. Très dégradée au fil des discussions parlementaires, la révision de la Constitution actuellement prévue serait loin d’être un progrès vers l’objectif initialement visé. Inutile, elle signerait plutôt une avancée conservatrice.

    L’arrêt Roe v. Wade de la Cour suprême des Etats-Unis protégeait depuis 1973 le droit à l’avortement en affirmant que le droit à la vie privée garanti par la Constitution s’étendait à la décision d’une femme de poursuivre ou non sa grossesse – tout en précisant que la réglementation de l’avortement devait être mise en balance avec la protection de la « potentialité de vie humaine », ainsi que celle de la santé de la femme concernée.

    Sur cette base, une loi votée en avril 2019 par l’Etat de Georgie (HB 481) avait été suspendue car jugée inconstitutionnelle. Cette loi, qui sauf exceptions [1] interdisait l’avortement à partir du moment où une activité cardiaque de « l’enfant à naître » (« unborn child ») pouvait être détectée – soit potentiellement dès la sixième semaine de grossesse –, donnait en outre au fœtus le même statut juridique que n’importe quel habitant de l’Etat sous cette condition d’activité cardiaque, faisant de l’avortement passé ce délai un « homicide ». De même, c’est sur le fondement de l’arrêt Roe v. Wade qu’avait été empêchée l’entrée en vigueur d’une loi restreignant l’avortement aux seuls cas où le fœtus ou la vie de la gestatrice étaient en danger, votée par l’Alabama également en avril 2019 (HB 314).

    En juin 2022, la Cour suprême a infirmé l’arrêt Roe v. Wade au motif qu’il était infondé : pour cette Cour désormais majoritairement conservatrice, non seulement la Constitution des Etats-Unis ne fait aucune référence à l’avortement mais aucun de ses articles ne le protège implicitement. A la suite de la suppression de cette protection existant au niveau fédéral, une dizaine d’Etats ont immédiatement restreint le droit à l’avortement, bientôt suivis par d’autres. En particulier, des lois interdisant l’avortement sans exception (y compris en cas de viol, par exemple) ont pu entrer en vigueur au Texas et dans le Tennessee, de même que les deux lois qui avaient été suspendues en Georgie et en Alabama.

    En réaction à cette actualité états-unienne, l’idée d’inscrire le droit à l’avortement dans notre Constitution a été réactivée – des propositions avaient déjà été faites en ce sens en 2018 et 2019 mais rejetées par la majorité présidentielle, qui prétendait alors que c’était inutile [2]. L’objectif est de rendre plus difficile pour le législateur la suppression de ce droit ou sa restriction drastique. En effet, une loi régressive pourrait bien être votée par le Parlement, mais le Conseil constitutionnel pourrait alors être saisi et empêcher son entrée en vigueur en s’appuyant sur la mention protectrice ajoutée dans la Constitution. Pour supprimer cet obstacle, il faudrait réviser à nouveau la Constitution, ce qui nécessiterait soit l’approbation de cette révision par référendum, soit l’accord d’une part plus importante des membres du Parlement [3].

    Si l’idée est bonne sur le papier – bien que sur les questions dites de société telles que celle-ci, le Conseil constitutionnel se soit plus d’une fois défaussé de son rôle en laissant au législateur une marge d’interprétation excessivement large [4] –, encore faut-il que la mention ajoutée dans la Constitution réponde effectivement à l’objectif visé.

    Est-ce le cas de ce qui est proposé, à savoir l’introduction prévue à l’article 34 de la Constitution, i.e. au sein du Titre V consacré aux « rapports entre le Parlement et le Gouvernement », d’un alinéa disposant que « La loi détermine les conditions dans lesquelles s’exerce la liberté de la femme de mettre fin à sa grossesse » ?

    Une mention qui n’ajoute rien à la protection constitutionnelle de la liberté d’avorter
    Soulignons tout d’abord que cette disposition, en ne précisant aucune des conditions dans lesquelles s’exerce la liberté d’avorter, n’empêcherait pas le législateur de revenir sur diverses conditions d’accès ou d’effectivité : réduction du délai dans lequel l’avortement est autorisé, rétablissement d’un entretien préalable et de l’obligation de remettre un dossier guide à visée dissuasive (supprimés en 2001), retour du délai de réflexion imposé (supprimé en 2016), diminution des moyens mis en œuvre par l’Etat pour permettre l’accès effectif à l’avortement, par exemple via la suppression de la possibilité pour les sages-femmes de pratiquer des IVG médicamenteuses (créée 2016) ou instrumentales (votée en mars 2022, mais en attente de textes d’application eux-mêmes soumis à la réalisation d’une expérimentation préalable), remise en question du remboursement systématique, etc.

    En fait, tel que cet alinéa est rédigé et positionné dans la Constitution, on ne voit pas ce qu’il ajouterait à la protection constitutionnelle dont la liberté d’avorter bénéficie déjà. Car pour mémoire, la liberté d’interrompre sa grossesse a été reconnue le 27 juin 2001 par le Conseil constitutionnel en tant que composante de la « liberté de la femme qui découle de l’article 2 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen [5] ». De plus, le Conseil constitutionnel a renforcé le 16 mars 2017 cette interprétation en jugeant que l’objet d’une disposition législative étendant le délit d’entrave à l’IVG était de « garantir la liberté de la femme qui découle de l’article 2 de la Déclaration de 1789 ».

    On peut toujours arguer que mentionner dans la Constitution « la liberté de la femme de mettre fin à sa grossesse » consacre cette liberté, comme l’a fait Philippe Bas, le sénateur LR à l’origine de la formulation actuelle. Reste que concrètement, si une loi restreignant les conditions d’exercice de cette liberté venait à être votée, on ne voit pas comment au motif que « La loi détermine les conditions dans lesquelles s’exerce la liberté de la femme de mettre fin à sa grossesse », le Conseil constitutionnel pourrait juger qu’une loi qui détermine les conditions dans lesquelles s’exerce cette liberté n’est pas conforme à la Constitution… Il est possible (et on l’espère probable) qu’il ne juge pas conforme à la Constitution une loi restreignant fortement l’IVG, mais le cas échéant, il le ferait au motif qu’elle priverait de garanties légales cette « liberté de la femme qui découle de l’article 2 de la Déclaration de 1789 », et non en invoquant ce nouvel alinéa de l’article 34, assurément vain en l’occurrence [6].

    En remplaçant « La loi garantit l’effectivité et l’égal accès au droit à l’interruption volontaire de grossesse » (formulation votée par l’Assemblée nationale déjà marquée par une dégradation issue de la recherche d’un compromis [7]) par « La loi détermine les conditions dans lesquelles s’exerce la liberté de la femme de mettre fin à sa grossesse », le Sénat a considérablement diminué et dénaturé la proposition de loi : il n’est plus affirmé que la loi garantit quoi que ce soit, les notions d’effectivité et d’égal accès ont disparu, le « droit » est devenu une « liberté », cette liberté est maintenant spécifiquement celle de « la femme », l’accent est mis sur l’existence de conditions à l’exercice de cette liberté…

    Sous plusieurs aspects, l’ajout dans la Constitution de cette mention purement symbolique puisqu’inutile sur le plan juridique (comme le reconnaissent d’ailleurs les promoteur∙ices de la proposition de loi actuelle) serait nuisible, et ce précisément sur le plan symbolique.

    Un ajout nuisible notamment sur le plan symbolique
    On peut déjà relever que dans la proposition de loi constitutionnelle reformulée par le Sénat, la mention du droit à l’IVG a été remplacée par celle de la liberté de mettre fin à sa grossesse. L’enjeu de cette modification n’est pas juridique car cela ne change rien au pouvoir de censure par le Conseil constitutionnel d’une loi restreignant exagérément ce droit ou cette liberté [8]. L’enjeu était en fait symbolique : il s’agissait pour les parlementaires conservateurs (majoritaires au Sénat) d’éviter qu’un droit fondamental à l’avortement soit symboliquement consacré, au même titre que le sont par exemple le « droit de propriété » (dans la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789, art. 2 et 17) et le « droit de vivre dans un environnement équilibré et respectueux de la santé » (proclamé par la Charte de l’environnement de 2004, et reconnu par le Conseil d’Etat le 20 septembre 2022 comme « présent[ant] le caractère d’une liberté fondamentale »). Ainsi, loin de consacrer un droit fondamental à l’avortement, l’inscription dans la Constitution de la mention proposée peut se lire au contraire en creux comme conservant la trace d’un refus de le faire.

    Par ailleurs, la motivation de ce refus est éminemment problématique. Pour reprendre les mots prononcés par Philippe Bas le 1er février 2023, lors de la défense en séance publique de cette formulation dont il est l’auteur, « il n’y a pas de droit absolu ; il y a une liberté déjà reconnue et que nous pouvons écrire dans la Constitution, mais à la condition que soient conciliés les droits de la femme enceinte de mettre fin à sa grossesse et la protection de l’enfant à naître après l’achèvement d’un certain délai ». Ce qui doit retenir l’attention ici n’est pas seulement l’affirmation que le droit d’avorter ne saurait être absolu (précision inutile car aucun droit ne l’est, pas plus qu’aucune liberté) mais la mention de la « protection de l’enfant à naître après l’achèvement d’un certain délai ».

    En effet, il est ici affirmé que l’embryon ou fœtus est un « enfant à naître » à partir d’une certaine durée de gestation et qu’il doit à ce titre être protégé. Voilà qui nous tire bien plus en direction de la loi de l’Etat de Georgie évoquée plus haut que vers une affirmation du droit fondamental d’interrompre sa grossesse (qui secondairement, implique de ne jamais transformer en enfant la potentialité d’enfant que constitue l’embryon ou fœtus qu’on porte). Voilà qui nous éloigne également de la recommandation faite par l’Organisation mondiale de la santé de ne pas fixer de durée de gestation au-delà de laquelle l’avortement serait interdit – et de dépénaliser complètement celui-ci [9].

    Par ailleurs, comme l’avait soutenu un ensemble d’associations, collectifs et personnalités notamment féministes dans une tribune publiée en novembre 2022, préciser dans la Constitution le sexe des personnes concernées pose deux problèmes. D’une part, affirmer la relativité de cette liberté en la conditionnant à une caractéristique des personnes revient à contredire son caractère fondamental. D’autre part, la référence à la liberté de « la femme » pourrait priver du bénéfice de cette disposition les personnes susceptibles de recourir à un avortement sans être des femmes à l’état civil, qu’il s’agisse d’hommes intersexes, d’hommes trans ou de personnes étrangères bénéficiant d’une mention de sexe « neutre » ou « autre ».

    Cependant, ici encore l’enjeu est surtout symbolique car on doute qu’une personne n’étant pas de sexe féminin à l’état civil se voie concrètement refuser le droit d’avorter dans les mêmes conditions qu’une autre du « bon sexe » : c’est hélas plutôt l’idée qu’une telle personne puisse mener à terme une grossesse qui dérange certain∙es… En restreignant aux femmes cet ajout proposé à la Constitution – et a fortiori en parlant de « la femme » –, la droite conservatrice renforce symboliquement l’idée que seule une personne de sexe féminin à l’état civil peut être dotée de la capacité de gestation (bien que la réalité la démente), et ce n’est évidemment pas fortuit. Cette reformulation s’inscrit dans le cadre d’un combat politique réactionnaire auquel cet ajout apporterait une petite victoire.

    Et puis, ne voit-on pas qu’en mettant l’accent sur l’idée que la loi détermine les conditions dans lesquelles s’exerce la liberté d’avorter, on inscrit symboliquement dans la Constitution avant tout le principe d’un encadrement de cette liberté ? Finalement, en forçant le trait, c’est un peu comme si au lieu d’inscrire dans la Constitution l’idée que la France assure l’égalité des citoyens devant la loi sans distinction d’origine ou de « race », on avait tenu à marquer symboliquement l’attachement de la France à l’égalité des droits en inscrivant quelque chose du style : « La loi détermine les conditions dans lesquelles le Français d’origine étrangère [ou de race non blanche] accède aux mêmes droits que le Français de souche [ou le Blanc] ».

    Pourquoi faire de telles concessions à la droite conservatrice alors même que cet ajout dans la Constitution de 1958 ne protègera ni n’affermira en rien le droit à l’avortement ? Quelle est la contrepartie ? Pouvoir se vanter d’avoir fait de la France l’un des premiers Etats à avoir inscrit l’avortement dans sa constitution, peu importe de quelle manière ? Pouvoir se féliciter d’avoir fait avancer une revendication féministe en dépassant les oppositions partisanes, quitte à ce qu’il n’y ait là qu’un trompe-l’œil ? Pire qu’inutile, cette inscription dans la Constitution enregistrerait une défaite face au camp conservateur. L’idée était bonne mais les conditions n’ont pas été réunies pour la concrétiser correctement [10], dont acte. Plutôt que de faire vite et mal, attendons qu’elles le soient.

    Odile Fillod

    #IVG #femmes #backlash #féminisme

  • Pendant que vous pensez réforme des retraites, d’autres ont déjà l’esprit ailleurs : dans vos utérus mesdames !
    http://www.regards.fr/actu/article/emploi-retraites-le-rn-lr-et-le-medef-veulent-mettre-les-femmes-en-cloque
    https://www.youtube.com/watch?v=LLKWuNUoXAg


    Emploi : « Si on faisait plus d’enfants en France, on règlerait le problème assez facilement » (Geoffroy Roux de Bézieux)

    C’est une petite musique qui monte, doucement, tranquillement. Une mélodie qui fait le lien entre la réforme des retraites et le projet de loi Immigration – ce dernier devrait être examiné par les parlementaires au printemps – : Françaises, faites des mioches !

    D’un côté, Geoffroy Roux de Bézieux, le président du Medef, se dit, le 19 février, « passionné » par le sujet. Pour pallier, selon lui, un avenir où il y aurait de moins en moins de jeunes qui entrent chaque année sur le marché du travail et, en même temps, de plus en plus de vieux qui partent en retraite, il a une solution toute simple : « Si on faisait plus d’enfants en France, on réglerait le problème assez facilement. »

    De l’autre côté, on a l’extrême droite, qui ajoute sa petite touche nationaliste pour résoudre un éventuel problème de main d’oeuvre. Voyez Sébastien Chenu, le 13 février : « Moi je préfère qu’on fabrique des travailleurs français plutôt qu’on les importe. [...] Pour assurer la perpétuité de la civilisation et de la population française. Qu’on ait plus de petits français demain plutôt que d’ouvrir les vannes et de voir l’immigration comme un projet de peuplement. »

    Notez le vocabulaire pour le moins étonnant de la marchandise, alors que l’on parle d’êtres humains. Notez aussi le lien direct fait entre « civilisation » et « population française », synonymes dans la pensée du vice-président du RN.

    Sébastien Chenu veut que l’on prenne exemple sur l’Allemagne, l’Italie ou encore la Hongrie… alors même que la France est le pays de l’UE où le taux de fécondité est le plus élevé ! Mieux, dans les deux premiers cas, les natalités allemande et italienne font partie des plus déclinantes au monde, quant à la Hongrie, on pourrait en effet dire que sa volonté nataliste fonctionne, mais elle va de pair avec une politique nationaliste et réactionnaire sur l’avortement, et les droits des femmes en général, qui n’a pas son pareil en Europe. Or, si le taux de fécondité hongrois est passé de 1,2 à 1,55 enfant par femme en dix ans, il semble avoir atteint un plafond. Par ailleurs, les principaux problèmes démographiques de la Hongrie restent l’émigration et la mortalité. Comme on lit sur franceinfo : « Un million de Hongrois ont quitté le pays. Des Hongrois partis pour chercher un job mieux payé dans l’Europe de l’Ouest, ou pour échapper au régime autoritaire de Viktor Orban ». Le rêve du RN ?

    Un peu plus loin à l’extrême droite, on trouve également cette rhétorique dans les tweet de Damien Rieu, ici et là :

    « Qui va payer les saintes retraites par répartition si vous ne faites pas d’enfants ? »

    « Délibérément choisir de ne pas avoir d’enfants quand on en a la possibilité est plus qu’un caprice égoïste et bourgeois, c’est une faute morale qui conduit au suicide de la civilisation dont vous profitez, grâce au efforts et sacrifices de vos ancêtres. » [1]

    Le débat sur la natalité s’est même invité dans l’hémicycle, lors des débats sur la réforme des retraites, les LR proposant de « baisser le taux de CSG sur les revenus d’activités des mères de famille » en fonction du nombre d’enfants à charge. Amendement rejeté par le gouvernement, mais le ministre Gabriel Attal a tout de même assuré être « en ligne avec vous sur les objectifs ».

    Tiens, vous n’avez rien remarqué d’étrange ? Que des hommes. Que des hommes pour discuter natalité… Étrange, étrange…

    À l’Assemblée, la députée écologiste Sandrine Rousseau s’en est sérieusement agacée : « Un conseil : lâchez nos utérus ! Si vous souhaitez aider les femmes, faites l’égalité salariale, le congé paternité équivalent au congé maternité. Laissez partir les femmes avant 64 ans avec les trimestres acquis. Retirez votre réforme ! Nos ventres ne sont pas la variable d’ajustement de votre réforme des retraites. »

    Même la députée macroniste Prisca Thévenot y est allée de bon cœur : « Voilà que vous sortez de votre grotte pour raviver non pas vos vieux démons mais vos démons actuels. [Selon vous,] il y a un problème, c’est les femmes. Merci pour vos leçons, mais on passera. » Mais il est important de préciser qu’elle s’adressait au RN, pas à Gabriel Attal…

    Sur Twitter, l’historienne Mathilde Larrère s’inquiète : « Ce n’est pas neuf, c’était dans le programme de Marine Le Pen dans les deux dernières élections présidentielles. Ce sont des idées qu’on trouvait défendue par l’extrême droite dans les années 30 et sous Vichy [...] quand ces idées s’imposent, on sait ce que ça entraîne : des mesures anti-IVG. Et ne nous pensons pas à l’abri en France. (Ce d’autant qu’on ne le rappellera jamais assez, les mesures anti IVG ne diminuent pas le nombre d’IVG, mais les rendent très dangereuses pour les femmes) ».

    Sur Regards, la semaine dernière, Éric Le Bourg, spécialiste en biologie du vieillissement, écrivait justement ceci : « La dénatalité n’existe pas en France, et il n’y a pas lieu de s’inquiéter du nombre futur de cotisants aux régimes de retraite. » Mais la politique n’est pas affaire d’experts…

    Vous pensiez que la réforme des retraites allait pénaliser un peu plus les femmes ? Vous n’êtes pas prêts pour la suite !

    Loïc Le Clerc
    Notes

    [1] Concernant cette citation, la starlette de la fachosphère parle du témoignage d’une jeune femme de 23 ans ayant pris la décision de se ligaturer les trompes.

    #sexisme #natalisme #medef #femmes #emploi #backlash #masculinisme

    • Quand l’Assemblée nationale se demande si faire des enfants peut sauver les retraites
      https://www.nouvelobs.com/politique/20230301.OBS70205/quand-l-assemblee-nationale-se-demande-si-faire-des-enfants-peut-sauver-l

      Une semaine après la fin de l’examen en première lecture du texte du gouvernement, les députés ont débattu mardi soir de « la baisse démographique en France ». Si aucun vote n’était prévu, les discussions ont montré les divisions sur ce sujet brûlant.

      La nuit était déjà tombée ce mardi 28 février quand le sujet est revenu dans les travées de l’Assemblée nationale. Ordre du jour : « Débat sur les conséquences de la baisse démographique en France et les politiques à mettre en œuvre pour y remédier ». Derrière cet intitulé aux allures de discussion sur des enjeux très lointains, c’est bien la réforme des retraites qui a fait son grand retour dans l’Hémicycle, un peu plus d’une semaine après la clôture des débats en première lecture du texte. C’est le MoDem qui a souhaité remettre la question sur la table. Il faut dire que son patron, François Bayrou, avait déjà publié en 2021 avec sa casquette de Haut Commissaire au plan un rapport intitulé « Démographie : la clé pour préserver notre modèle social » [PDF https://www.gouvernement.fr/sites/default/files/contenu/piece-jointe/2021/05/hcp_demographie_note_douverture_mai_2021_3.pdf ].

      Sébastien Chenu, vice-président RN de l’Assemblée nationale, avait expliqué sur France Inter préférer « qu’on fabrique des travailleurs français plutôt qu’on les importe » pour défendre la politique nataliste revendiquée par sa formation.

      « Lâchez nos utérus ! » leur avait répondu la députée écolo Sandrine Rousseau. Et d’enchaîner, en visant LR et le gouvernement : « Nos ventres ne sont pas la variable d’ajustement de votre réforme des retraites. »

      Ce mardi soir, le débat a repris en ces termes. Parmi la dizaine de députés présents dans les rangs de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes, alliance de gauche), on fustige l’idée que la natalité viendrait au secours des retraites. « Nous n’accepterons plus que le rôle de la femme soit cantonné à la reproduction », revendique Cyrielle Chatelain (Europe Ecologie-Les Verts, EELV). Ni même que les femmes deviennent des « incubateurs à main-d’œuvre pour le patronat », dit Elise Leboucher, sa collègue de La France insoumise (LFI), les yeux rivés vers les députés du RN.

      Alain David, député socialiste de la Gironde, s’interroge sur le timing et l’opportunité de ce débat : « Est-il de bon ton de vouloir justifier cette régression sociale [la réforme des retraites] en invoquant l’alourdissement supposément insupportable du fardeau des retraites et le vieillissement supposément inquiétant de la population ? » Pour lui, évidemment, la réponse est non. Et l’élu préférait ouvrir d’autres perspectives, comme « la lutte contre la mortalité infantile qui monte, l’évolution de la productivité et la lutte contre le chômage ». En somme, « les clés pour financer notre système de protection sociale », selon lui.

      Si le mot « natalité » crispe, certains éléments sont cependant communs à tous les groupes politiques. « C’est une question de confiance en l’avenir », pour les familles, relèvent d’abord les socialistes, avant d’être rejoints par tous les parlementaires présents. D’autres points de convergence apparaissent, comme les leviers de santé publique à actionner pour faire repartir le nombre d’enfants – alors que le taux de fécondité est tombé à 1,83 enfant par femme, en dessous du seuil de renouvellement des générations. « Il faut absolument agir sur la mortalité infantile et les questions d’infertilité », plaide ainsi François Piquemal (LFI) (!) , interpellant Jean-Christophe Combe, le ministre des Solidarités, de l’Autonomie et des Personnes handicapées.

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      voir aussi

      L’extrême droite veut faire main basse sur nos utérus de femmes blanches

      Titiou Lecoq — 24 septembre 2021

      Refuser aux femmes la possibilité de se réaliser comme un individu qui fait seul ses choix, exercer des pressions sur elles, les ramener sans cesse et les limiter socialement à leurs fonctions reproductives, c’est au fondement de la pensée d’extrême droite.

      https://www.slate.fr/story/216453/extreme-droite-veut-faire-main-basse-uterus-femmes-blanches-natalite-orban-zem

    • Notes sur le rapport Bayrou sur la natalité - https://www.gouvernement.fr/sites/default/files/contenu/piece-jointe/2021/05/hcp_demographie_note_douverture_mai_2021_3.pdf

      – Il faut attendre la page 14 pour voire le mot femme pour la première fois.

      Mais d’autres leviers existent aussi. En examinant la situation comparée de l’Italie et de la France, on a observé que l’âge moyen auquel les femmes avaient leur premier enfant était respectivement de 31 et 28 ans et demi (chiffres de 2016) et que cela n’était pas sans lien avec l’âge moyen auquel ces jeunes femmes quittaient le domicile de leurs parents, cet âge étant alors respectivement de 29 et 23 ans. Comme on le sait, plus l’âge de procréation est précoce, plus le taux de fécondité est élevé. Comme on l’a évoqué l’augmentation de cet âge moyen traduit des choix individuels et des progrès comme l’accès aux études supérieures. Mais elle est parfois aussi la conséquence de contraintes imposées. On mesure ainsi à quel point les politiques de logement qui permettent d’accéder à une forme d’indépendance (en particulier dans les zones très tendues comme la région parisienne) et les conditions d’accès à l’emploi des jeunes sont de ce point de vue importantes.

      – tous les « levier » semblent envisageables, y compris pousser les femmes a avoir des enfants plus jeunes.

      La CCL

      La nécessité d’un Pacte national pour la démographie

      Toutes les questions doivent être mises à plat. Faut-il revenir à un modèle classique de politique familiale, né lors de la reconstruction qui a suivi la Seconde Guerre mondiale et dont les premiers éléments dataient même de l’avant-guerre ? Ces outils sont-ils encore adaptés alors que le profil des familles est aujourd’hui beaucoup plus divers ? Quel levier doit-on privilégier ?
      En tout état de cause, il est certain qu’en la matière, l’un des éléments les plus déterminants est le climat psychologique dans lequel se trouve une nation, selon que nous sommes collectivement assurés de notre avenir ou, au contraire,
      pessimistes sur notre destin collectif.
      Selon les propos de M. Laurent Chalard, géographe de la population à l’université Paris-Sorbonne : « Il n’existe pas de modèle explicatif des variations de fécondité. Elles résultent de décisions personnelles et sont liées aux évolutions des
      mentalités. »69 De ce point de vue, les crises économiques ou sanitaires que nous traversons ont un impact mais qu’il n’est pas si simple de mesurer.

      On estime qu’en France les politiques sociales amortissent plus qu’ailleurs les chocs économiques et retardent ou étalent leur impact négatif sur la fécondité. C’est le constat qui a été fait en 2008. Nous n’avons pas assez de recul pour mesurer les conséquences de l’épidémie de COVID. Va-t-elle simplement conduire à décaler les naissances ? Quel va être son impact sur la mortalité ? Sur l’immigration ? Nous l’ignorons puisque nous ne savons pas tout simplement quelle va être la durée de
      cette crise. Mais on peut raisonnablement craindre que l’impact de cette épidémie soit plus profond et durable que toutes les crises précédentes. Même si l’épidémie
      est jugulée dans les mois qui viennent, demeurera la crainte qu’un tel événement ressurgisse dans les années à venir. L’impensable étant survenu il ne devient plus impensable. Dès lors, un climat pessimiste pourrait peser sur le désir d’enfant de nos concitoyens.
      C’est pourquoi, plus encore, il importe de reconstruire un consensus sur notre politique démographique afin d’installer à nouveau un climat de confiance.
      Ceci implique une politique ayant quatre caractéristiques :
      1. la globalité : il faut envisager la politique de soutien à la natalité dans tous ses aspects car il est démontré qu’un seul levier n’est pas, pris isolément, assez efficace.
      2. la cohérence : forte d’une orientation claire, cette politique doit avoir un objectif : celui de soutenir la natalité. Les autres objectifs sociaux comme la lutte contre les inégalités – tout aussi légitimes naturellement – doivent faire l’objet
      d’autres instruments.
      3. la continuité : la politique de soutien à la natalité ne doit pas constituer une variable d’ajustement, notamment pour rééquilibrer les comptes publics. La question démographique est si structurante qu’elle doit échapper à des logiques
      conjoncturelles.
      4. la lisibilité : nos concitoyens doivent pouvoir prendre conscience très simplement du soutien que le pays leur apporte dans le projet d’avoir un enfant. Chaque
      méandre administratif est un obstacle à l’objectif que nous nous assignons.
      La France a sans doute plus besoin encore que ses voisins d’une démographie dynamique car son modèle social repose, pour beaucoup, sur la solidarité entre les générations. Il est nécessaire pour le préserver de disposer d’une pyramide de la
      population plus équilibrée.
      D’autres pays, bien plus exposés que le nôtre, sont en train de prendre conscience de cette nécessité. Ainsi avec l’épidémie de COVID qui a augmenté la mortalité à des niveaux sans précédent depuis la Seconde Guerre mondiale, l’Italie a vu sa population baisser de 380 000 personnes soit l’équivalent de la ville de Florence. Cette situation a eu l’effet d’un électrochoc. Le Sénat italien vient de voter des mesures d’aide
      financière considérables en instituant une allocation mensuelle pour tous les enfants d’un montant de 250 euros par enfant, versée du 7e mois de grossesse jusqu’à ses vingt-et-un ans. Cette aide viendra se substituer pour partie à des aides existantes et diminuera en fonction des revenus des parents. Cet effort est engagé par un pays bien décidé à sortir de son « hiver démographique ». Sont également prévus des
      investissements dans les services à l’enfance, la réorganisation des aides à domicile ou l’aide aux mères qui travaillent. Plus largement le Gouvernement italien vient de lancer des états généraux de la natalité pour mobiliser la société autour de ce qui fait désormais figure de cause nationale.
      Même si la situation française n’est heureusement pas comparable à celle de l’Italie, cet exemple d’une prise de conscience collective doit nous inciter à nous réunir pour
      trouver les voies propres à la France. Plus que tout autre, nous avons des atouts pour réussir. La dynamique des dernières décennies fait que nous ne partons pas de rien. Il
      faut se ressaisir.

      – je sais pas ce que la psychologie des citoyens viens faire dans cette histoire. C’est au citoyennes de décidé si elles veulent porter des enfants, pas aux citoyens de décidé pour elles.
      – Bayrou propose en fait un salaire pour l’enfantement en s’inspirant d’une loi voté par le gouvernement italien notoirement fasciste et vieille marotte du RN.
      – Le point n2 - La cohérence, me laisse songeuse. La seule cohérence des macronards c’est de privilégié les privilégies. « Les autres objectifs sociaux comme la lutte contre les inégalités – tout aussi légitimes naturellement – doivent faire l’objet d’autres instruments. » Cette phrase indique pour moi que les moyens utilisés pour le natalisme ne vont pas tenir compte des luttes contre les inégalités. CAD qu’aussi légitimement naturels que soient la lutte contre ces inégalités, les macronards n’utiliserons pas ces instruments là pour engrosser les françaises.

      https://www.youtube.com/watch?v=-hIKj5dSeWM

    • Réforme des retraites : en arrière-plan, le projet nataliste du Rassemblement national
      https://www.radiofrance.fr/franceinter/reforme-des-retraites-en-arriere-plan-le-projet-nataliste-du-rassembleme

      Depuis le début de l’examen de la réforme des retraites à l’assemblée, le RN se montre plutôt discret, avec seulement 238 amendements déposés. Mais il profite malgré tout de cette tribune pour défendre l’un de ses fondements politiques : la relance de la natalité à visée identitaire.

      Des allocations familiales pour les parents « des petits Français de souche », quel que soit leur niveau de revenu, c’est ce que proposait en 2007 Jean-Marie Le Pen. À éplucher les amendements du RN sur la réforme des retraites, le discours et les idées n’ont pas changé. Après l’article 16, le parti de Marine Le Pen a ainsi déposé plusieurs amendements pour déplafonner les aides, et les réserver aux familles dont l’un des deux parents au moins est français.

      Mais le parti va au-delà, présentant la politique nataliste comme seule alternative à une « immigration de peuplement » pour sauver le système de retraites. Comme l’a résumé la semaine dernière la députée du Var Laure Lavalette dans l’hémicycle. « Encourager la démographie, c’est un levier fondamental. N’en déplaise à nos collègues d’en face (la Nupes) qui veulent combler le déficit d’enfants avec l’immigration », déclare-t-elle.

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      Le modèle hongrois

      Car pour le RN, à l’instar de Georgia Meloni en Italie, ou de Viktor Orban en Hongrie, la politique nataliste est bien identitaire. Comme l’indiquait en septembre dernier cette proposition de résolution signée par les élus lepénistes, visant à faire de l’année 2024 une année dédiée à la relance de la natalité française : « Nous ne pouvons pas faire le pari fou, pour maintenir notre population, voire l’accroître, de déraciner des millions de personnes, à l’échelle européenne des dizaines de millions de personnes, en leur promettant un rêve en France, en Europe, alors même que notre civilisation est en proie à une crise majeure. »

      Comme l’assure également le livret sur la famille de Marine Le Pen : « Choisir l’immigration serait considérer que les êtres humains sont interchangeables. Faire le choix de la natalité, c’est s’engager à assurer la continuité de la nation et la perpétuation de notre civilisation. »

      D’où la reprise de plusieurs propositions calquées sur le modèle hongrois, dont un prêt à taux zéro jusqu’à 100.000 euros pour aider les jeunes couples, dont l’un des deux membres est français, à s’installer, avec une annulation du reste dû au troisième enfant.

      Propositions jugées irrecevables dans le cadre de ce projet de loi, mais pour le RN, l’essentiel est ailleurs. Profiter des retraites pour rappeler, comme le dit Marine Le Pen, « son choix de société », dont la lutte contre l’immigration et la priorité nationale sont des piliers.

  • BORIS CYRULNIK, ANTIFEMINISTE ET MATERNOPHOBE
    https://sporenda.wordpress.com/2022/12/22/boris-cyrulnik-antifeministe-et-maternophobe

    Je vois parfois des féministes poster des textes louangeurs à propos de Cyrulnik, qu’elles voient comme le sauveur des femmes victimes de violences masculines parce qu’il les rassure en leur affirmant, inspiré par son exemple personnel, qu’il est possible de surmonter leur trauma par le recours à la résilience.

    Des critiques ont noté que cette notion de résilience, en résonnance avec l’idéologie individualiste néo-libérale dominante, évoque de fâcheux relents de Darwinisme social : il y a celles qui vont trouver en elles, avec l’appui de leur entourage, la force de dépasser le trauma et de survivre, et il y a les faibles qui vont s’y enliser, car incapables de s’en libérer ; la résilience, c’est une solution individuelle qui n’est pas à la portée de tout le monde(1).

    En passant, l’exemple personnel de résilience mis en avant par Cyrulnik diffère au moins sur un point du cas des femmes traumatisées par la violence masculine : les nazis ne dominent plus la plus grande partie de l’Europe et n’envoient plus de Juifs dans les camps de la mort. Les femmes par contre, vivant toujours sous domination masculine, sont susceptibles en permanence d’être la cible des violences de leurs dominants. Surmonter le trauma est-il possible quand le risque d’une re-traumatisation continue à peser sur vous ?

    Cette image de Cyrulnik, bienfaiteur des femmes violentées, est un malentendu complet, que la lecture de certains de ses textes dissipe entièrement.

    Dans un de ses livres, intitulé « Les Nourritures affectives » (Odile Jacob, 1993), l’auteur développe des théories hallucinantes, en particulier comment la transformation des rôles parentaux, elle-même résultant des mutations affectant les comportements féminins suite aux avancées féministes, est créatrice de problèmes et de pathologies graves chez les enfants. Il attribue ces pathologies à une tendance générale à la « surpuissance des mères et à la déparentalisation des pères ».

    On apprend par exemple que, suite à l’augmentation du nombre des divorces (très majoritairement demandés par les femmes) et à la multiplication des naissances hors mariage, il y aurait eu une explosion du nombre des incestes. Explosion dont rien, aucune étude chiffrée, ne vient confirmer la réalité.

    Selon Cyrulnik, cette banalisation du divorce et des naissances hors mariage entraîneraient que l’inceste serait désormais vécu « sans remords, sans conscience d’un interdit, ou sentiment de culpabilité », soit « parce que les mécanismes séparateurs n’ont pas joué, soit au contraire parce que l’éloignement (des pères) n’a pas permis de tisser des liens d’attachement ».

    Cyrulnik va même jusqu’à affirmer (voir article de l’Express en note ci-dessous) que le nombre des incestes mère-fils, « le tabou des tabous », « serait actuellement en France presque aussi élevé que celui des enfants autistes » !.(2) Affirmation gratuite qui jette une lumière inquiétante sur la façon dont le contact de l’auteur avec la réalité est subverti par ses fantasmes.

    « Autrement dit–résume Dominique Frischer–un père séparé très tôt de ses enfants perd ses repères et la conscience de sa paternité, au même titre qu’une mère célibataire qui vit une relation fusionnelle avec son fils ou sa fille. Compte tenu de ces circonstances inhabituelles, l’un et l’autre sont amenés, mais pour des raisons diamétralement opposées, à devenir des parents incestueux ! »

    Et elle cite une interview de Cyrulnik à Biba d’octobre 1993, dans laquelle celui-ci lançait un réquisitoire impitoyable contre les « nouvelles femmes ». « Ces thèses étaient ensuite reprises par une partie de la presse féminine présentant les recherches de Cyrulnik comme mettant en évidence que ces « nouvelles femmes » « seraient non seulement responsables de l’effritement de la famille et du couple et de l’augmentation des suicides masculins corrélée à la recrudescence des divorces, mais qu’elles seraient aussi à l’origine d’une crise des valeurs infiniment grave pour l’avenir de l’humanité ».

    Cyrulnik lui-même a fait des déclarations répétées comme quoi la « déparentalisation des pères » et le « surinvestissement des mères » étaient la cause de « toutes sortes de pathologies graves, dont l’angoisse féminine, l’impuissance masculine, l’inceste, l’anorexie, sans oublier les multiples syndromes de délinquance présentés par des enfants élevés dans des familles monoparentales » (la majorité des familles monoparentales ont à leur tête des mères solo), et même le terrorisme ! (3) !. « Dans une famille moderne, la père est souvent symboliquement absent. Avant, c’était le contraire : le père était très peu là physiquement, mais son rôle symbolique était énorme ».

    « En un mot, non seulement elles ont évacué manu militari le père réel, mais elles ont en outre déboulonné le père symbolique de son piédestal » commente Dominique Frischer. Qui cite Cyrulnik : « Je suis prêt à parier que, s’il y a de plus en plus d’incestes, c’est parce que les hommes en face de leur fille ne se sentent plus père ».

    En plus du fait que rien ne corrobore les thèses de Cyrulnik sur l’augmentation des cas d’inceste, a-t-il oublié que Freud–à une époque où le rôle symbolique des pères ne suscitait aucune contestation–avait constaté initialement la fréquence de l’inceste chez ses patientes atteintes de névroses. Pour ensuite, et vu le scandale qu’une telle révélation risquait de déchaîner dans la bonne société viennoise, reculer devant cette mise à nu des « sales petits secrets » de la famille patriarcale, et surtout devant la perte de sa réputation et de sa clientèle qu’elle ne manquerait pas d’entraîner.

    Face au tabou de la parole sur l’inceste, Freud a préféré tourner casque et soutenir la théorie du fantasme qui blanchissait les pères accusés et transférait le blâme vers leurs dénonciatrices : ces femmes névrosées étaient des mythomanes qui fantasmaient l’inceste avec le parent qu’elles accusaient. En fait, et contrairement à la théorie de Cyrulnik de l’inceste découlant de la perte d’autorité paternelle, beaucoup d’incestes sont le fait de pères hyper-autoritaires qui se comportent comme des tyrans avec leur famille.

    Cette volte-face de Freud a fait–rappelle Frischer–que « des générations d’analystes ont occulté pendant plus d’un siècle toute référence à l’inceste… », sacrifiant ainsi des milliers d’enfants incestués au maintien de la respectabilité et de l’autorité de la figure paternelle. Mais Cyrulnik reste dans la ligne quand il affirme que la parole des enfants qui rapportent une agression sexuelle n’est pas fiable (4) Et dans un autre livre, » La Naissance du sens », toujours dans le même déni et minimisation des violences sexuelles masculines sur les femmes et les enfants, il va jusqu’à parler « d’inceste amoureux », d’ « inceste réussi vécu dans un bonheur secret »(5).

    Et bien entendu, selon lui, l’anorexie des filles est due au surinvestissement des mères. Les journaux féminins et les médias qui proposent comme idéal de beauté féminine des mannequins filiformes n’y sont pour rien.

    Excusez du peu : l’émancipation des femmes et la « surpuissance » des mères seraient à l’origine de la recrudescence de l’inceste, de l’impuissance masculine, de la délinquance des adolescents, du terrorisme et de l’anorexie.

    Derrière la bienveillance de façade du bon Docteur Cyrulnik, une entreprise insidieuse de culpabilisation des femmes pour avoir osé s’affranchir des rôles dans lesquels les enferme le patriarcat.

    (1) Sur sa théorie de la résilience https://www.cairn.info/revue-du-crieur-2017-1-page-22.htm

    (2) https://www.lexpress.fr/informations/boris-cyrulnik-l-affectivite-nous-faconne_595890.html

    (3) https://www.oveo.org/boris-cyrulnik-comment-la-violence-educative-est-meconnue-par-les-chercheurs-s

    (4) Idem.

    (5) https://www.philo5.com/Mes%20lectures/Cyrulnik,%20Hommes%20ou%20animaux,%20c’est%20pareil.htm, page 104

    #résilience #sexisme #misogynie #féminisme #backlash #individualisme

  • Couple et argent : il faut lever le tabou !
    https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/en-toute-subjectivite/en-toute-subjectivite-du-vendredi-21-octobre-2022-1733016

    De couple et d’argent ! Parce que plus tabou que le sexe, ce sont les sous ! Je viens de lire un nouveau livre passionnant sur le sujet celui de Titiou Lecoq intitulé « Le couple et l’argent ». On parle avec tout le monde d’argent, sauf avec son conjoint. C’est en tout cas ce que démontre avec brio la fabuleuse Titiou Lecoq.

    Dans le couple hétéro, les femmes, par ignorance, par pudeur, pour éviter un conflit, ou peur d’avoir l’air vénale, n’aiment pas en parler ni se le dire. Après tout, les femmes sont censées tout donner : la vie, le lait, le temps, donc elles ne comptent pas, c’est tabou ! Le résultat est pourtant bien là. Si les inégalités salariales sont en passe de se réduire, les inégalités de patrimoine entre hommes et femmes, elles, ont doublé en 20 ans.
    Et le couple serait l’une des causes de cette inégalité ?

    Oui… l’un de ces mécanismes, c’est ce que Titiou Lecoq appelle la théorie du pot de yaourt. Dans les couples qui n’ont pas de compte joint, il arrive souvent que le gros salaire paie les grosses dépenses : voiture, maison... Le petit salaire paie les petites : le quotidien, les courses d’alimentation. Jusque-là, la démarche peut même être généreuse.. Lorsque tout va bien, tout va bien, mais en cas de séparation, si on est pas mariés et sous le régime de la communauté de biens, monsieur repart avec la voiture, et madame avec le pot de yaourt.., vide. Une manière simple d’expliquer comment, au sein du couple et sans s’en apercevoir, Monsieur consolide son patrimoine pendant que madame s’appauvrit.

    Titiou nous dit qu’il faut lever le tabou. Parler avec son conjoint de son rapport à l’argent, et du sien. Ensuite il faut compter. Que payez-vous et que paie-t-il ? Les montants mais aussi les types de dépenses. Autre chose : ayez votre propre compte en banque, utile en cas de séparation et surtout si violences. Mais ne négligez pas un compte joint pour toutes les dépenses de votre vie en commun, nourri par un versement mensuel de chacun.

    Enfin, peut-être le plus difficile, il faut évaluer et comparer : prenez conscience de ce que chacun apporte au couple. A l’arrivée des enfants, beaucoup de femmes font des choix professionnels pour gérer cette nouvelle vie et cela impacte fortement leurs revenus. Rares sont les hommes qui compensent le moment venu. Pourtant, ils gagnent à ne pas payer le travail gratuit de leur femme, et à avoir le temps de progresser dans leur carrière ! J’ai fait le calcul, à 3 euros la chemise repassée par jour travaillé, pour 40 ans de vie commune on en est a 25 000 euros économisés ! Oui, mesdames, la chaussette sale est politique !
    Pourquoi politique ?

    Le problème est politique parce qu’il est collectif aussi. Le passage au prélèvement à la source en est un exemple, dans cette réforme, le taux d’imposition commun est appliqué aux deux salaires, par défaut.. Le gros salaire paie donc un pourcentage moins élevé qu’il ne l’aurait payé seul, et le petit salaire un plus gros. Pour le modifier et rééquilibrer, il faut le signifier.

    Déconjugaliser, nos politiques n’y ont pas pensé d’emblée ! Impôts allocations, tout est fait comme si nous étions à l’époque où tout le monde était marié, comme si le patrimoine était fusionné, et ce sont les femmes qui sont en train de le payer. D’autres avantages comme la pension de réversion, la compensation lors des séparations, avec le pacs ou l’union libre sont perdus. À l’Etat, à nouveau de faire le boulot, sinon dans quelques années la retraite venue, la catastrophe est en vue !

    Mieux qu’un col roulé, à l’heure de la fin de l’abondance, le couple aussi mérite quelques mesures de sobriété conjugale !

    #sexisme #femmes #discrimination #argent #divorce #patrircapitalisme #backlash


    • Le couple et l’argent
      Titiou Lecoq | Essais
      https://editions-iconoclaste.fr/livres/le-couple-et-largent

      Après le best-seller Les Grandes oubliées, une plongée féministe et édifiante dans nos porte-monnaies

      Des inégalités omniprésentes et croissantes

      Enfants, les filles reçoivent moins d’argent de poche que les garçons et ne bénéficient souvent d’aucune éducation financière. En couple, leur salaire est affecté le plus souvent aux dépenses courantes, alors que celui des hommes s’investit dans les biens durables (logement, travaux, voiture). Au supermarché, les mêmes objets sont jusqu’à 15% plus chers quand ils sont destinés aux femmes:on appelle cela la « taxe rose » ! Après chaque grossesse, l’inégalité salariale triple, passant de 7% à 23 %. La notion de ménage fiscal leur est souvent défavorable… Résultat : en France, entre 1998 et 2015, l’inégalité de patrimoine entre femmes et hommes est passée de 9 % à 16 % alors même que si l’on additionne leur travail salarié et leur travail domestique, elles travaillent pourtant beaucoup plus que les hommes… Tout au long de la vie d’une femme, les inégalités financières et économiques s’installent et se creusent inexorablement.

      Remonter aux racines du problème pour apporter des solutions

      Pour mieux comprendre le rapport des femmes à l’argent, les mécanismes toujours à l’œuvre dans leur appauvrissement et proposer des clés pour les déjouer, Titiou Lecoq remonte l’Histoire qui les a si longtemps exclues des mondes de l’argent et s’appuie sur de nombreuses études économiques contemporaines et des analyses d’experts.

    • Déconjugaliser, nos politiques n’y ont pas pensé d’emblée ! Impôts allocations, tout est fait comme si nous étions à l’époque où tout le monde était marié, comme si le patrimoine était fusionné, et ce sont les femmes qui sont en train de le payer.

      Et ça n’a pas l’air de changer ! Cela me fait penser au nouveau système pour les transports en commun dans ma ville : avant c’était simple (bien que pas parfait), demandeur d’emploi = tarif réduit.. mais depuis la rentrée, revoilà le fameux palier du quotient familial, il suffit donc qu’un des deux dans le couple (sans enfant) gagne à peine plus que le smic pour que le tarif réduit ne soit plus possible, on passe donc de 69€/an à... 453€ ! Ma compagne n’a aucun revenu pour le moment mais j’ai le malheur de gagner un peu de sous, fini le tarif réduit donc, la voilà maintenant dépendante de ma bonne volonté pour se déplacer... Le pire que c’est que ce genre de décisions est pris en affirmant que c’est pour « donner un plus large accès au tarif réduit » (et des bureaucrates doivent sûrement en être convaincus).

    • Toujours la question à qui cela profite. Quel courage de résister au capitalisme et au système de destruction moderne bien assis sur son patriarcat. Vouloir isoler chacun·e, pousser à mentir constamment jusqu’à déclarer habiter ailleurs pour espérer suivre son chemin avec quelques maigres sous, survivre, (le nombre de potes en couple dans ce cas augmente toujours caf/impots/transports/ etc) se sentir en désaccord avec soi et surtout avec une société injuste, qui désigne constamment ceux qui doivent avoir honte de leur pauvreté jusqu’à les culpabiliser de ne pas être conforme à un modèle qui n’existe plus, être dénoncé·es, être poussé·es à renoncer. Quand finalement l’instabilité de la situation financière emporte tout, couple, éthique, envie de vivre tandis que se gavent les financiers de l’extrême droite morale d’un monde qui ne tient que sur l’inversion des valeurs. Vivre de menaces sociales, tenter désespérément de se mettre en accord avec soi, vivre seule, isolée et trébucher encore de voir ce qu’est d’être une femme avec un môme, seule.

      Revenez dans 300 ans.

  • « Des hommes violent, violentent et tuent, et pourtant ce sont les féministes que l’on pointe du doigt »
    Tribune

    Ursula Le Menn est Porte-parole de l’association Osez le féminisme !
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/10/04/ursula-le-menn-des-hommes-violent-violentent-et-tuent-et-pourtant-ce-sont-le

    C’est devenu une habitude, presque un passage obligé. Lorsque des violences masculines commises par des hommes musulmans ou issus de l’immigration font la « une » des médias, des éditorialistes et personnalités politiques convoquent immédiatement les féministes, les accusant tour à tour de silence ou d’inaction.

    Cette rhétorique n’est pas nouvelle, on se souvient de son utilisation lors des violences sexuelles de masse commises à Cologne (Allemagne) lors du Nouvel An 2016, mais elle semble néanmoins gagner en popularité ces derniers mois. On la retrouve dans un article d’Eugénie Bastié, qui titre « Viols en pleine rue à Paris : où sont les féministes ? », ou encore dans le slogan « Les femmes afghanes sacrifiées, la lâcheté des féministes », asséné par l’homme politique conservateur Nicolas Dupont-Aignan sur les réseaux sociaux.

    A mesure que le mouvement féministe et ses revendications se font de plus en plus visibles, la volonté de contre-attaquer à la moindre occasion grandit elle aussi ; c’est ce que la féministe américaine Susan Faludi a appelé le « Backlash » [« retour de bâton »].

    Les buts servis par cette rhétorique antiféministe sont multiples, d’une part diviser les féministes et policer notre parole, inverser la culpabilité de violences masculines sur des femmes et enfin instrumentaliser le mouvement féministe à des fins racistes et misogynes. Les organisateurs de ces « olympiades du féminisme » divisent les militantes en deux catégories : les bonnes et les mauvaises féministes, les bonnes étant bien évidemment celles qui sont d’accord avec eux sur le sujet du jour.

    Une stratégie patriarcale

    Non seulement ce serait à ces polémistes de déterminer les sujets sur lesquels nous sommes sommées de travailler mais il leur reviendrait également le privilège de déterminer quelles sont les bonnes ou les mauvaises réponses, méthode éculée pour contrôler la parole politique des femmes.

    #paywall #féminisme #backlash #masculinisme #antiféminisme #racisme

    • L’autre dessein de cette rengaine est tout simplement d’inverser la culpabilité d’actes qui sont le fait d’hommes, sur des femmes, par le truchement d’une stratégie patriarcale non moins éculée. Outil bien pratique pour ne surtout pas avoir à questionner la dimension patriarcale de ces violences et ce qu’elles disent de la domination masculine.

      Des hommes violent des femmes dans la rue ? Mais que font les féministes ! Les talibans terrorisent les Afghanes ? Mais où sont passées les féministes ? Une adolescente est victime de cyberharcèlement sexiste et lesbophobe, à qui la faute ? Aux féministes pardi !

      Ces procès en féminisme ont généralement lieu lorsqu’un sujet concerne à la fois les femmes et l’immigration ou la religion : Cologne, Mila, Afghanistan, à chaque fois les féministes sont accusées de ne pas réagir. Peu importent les communiqués, les messages de condamnation des violences, les multiples actions de soutien mises en place, ce qui compte ce n’est pas la réalité de ce que disent ou font les féministes et de leur travail largement invisibilisé effectué le plus souvent bénévolement avec des ressources très limitées. Non, le double objectif, semble-t-il, est de décrédibiliser les luttes féministes tout en les instrumentalisant pour servir un discours raciste.

      Un alibi pour les réactionnaires

      En effet, cette rhétorique mensongère selon laquelle les féministes auraient peur de critiquer les religions ou de dénoncer des violences commises par des hommes racisés sert d’alibi aux réactionnaires : selon eux, les féministes se battraient contre un patriarcat occidental imaginaire, et qui ne devrait donc pas être questionné, plutôt que contre le « vrai » patriarcat qui n’existerait qu’à l’étranger ou au sein des communautés d’origine étrangère. D’une pierre, deux coups.

      Nous n’avons pas attendu les antiféministes pour mettre en place des réseaux de solidarité internationale, ni pour dénoncer les fondamentalismes, ni encore pour lutter contre toutes les violences sexuelles masculines. Nous dénonçons et continuerons de dénoncer les Weinstein, les PPDA, les Ménès, les Cantat, tout comme les talibans.

      Celles et ceux à l’indignation à géométrie variable, en revanche, ne semblent s’intéresser aux droits des femmes que lorsque l’agresseur constitue un ennemi politique. Ce sont les mêmes qui se serrent les coudes lorsqu’un journaliste d’envergure ou un homme politique est accusé de violences sexuelles à grands coups de « présomption d’innocence » et de « tribunal médiatique ».

      Non seulement nous n’avons pas de leçons de féminisme à recevoir mais celles et ceux qui nous les adressent ont encore moins à en donner.

      #luttes_féministes #instrumentalisation #racisme

  • Violences sexistes et sexuelles : l’impunité est révolue, place à la relève féministe – Libération
    https://www.liberation.fr/idees-et-debats/tribunes/violences-sexistes-et-sexuelles-limpunite-est-revolue-place-a-la-releve-f

    Silence, consternation, puis explosion de colère : chez les féministes, ce n’est pas une vague de dégoût qui nous a emporté·e·s après les déclarations de nombreux cadres et partis de gauche, c’est un vrai tsunami. Face à une solidarité masculine qui protège les agresseurs pullulant dans nos sphères politiques, nous appelons à une relève féministe.

    Sans vouloir être pénible, c’est un tsunami uniquement dans les milieux féministes... Parce qu’en dehors, c’est un petit peu la Bérézina. Quand je lis que Borne a eu un commentaire sur l’affaire, alors que son parti accumule les bras d’honneur à tout ce qui est féministe... je continue de hurler intérieurement, à la fois pour l’horreur que ce mépris assumé représente, mais aussi pour cette manie qu’on trouve entre nous à se déchiqueter les uns les autres sans fin. Car tu vois, les machos, chez les gauchos, on les vire, en moins de 72 heures, mais c’est pas encore suffisant. On te dit que les 72 heures, c’était déjà de trop. Et que c’était pas exprimé ceci ou cela.

    Je fais l’hypothèse que cette sorte d’acharnement (ce ne sont que des mots qui sont échangés, c’est un acharnement gentil, on est d’accord), n’est qu’un exutoire du fait de l’injustice et du mépris du camp d’en face. Mais. Bon. Là, ça a des aspects défouloir suicidaire.

    Eric Coquerel, Taha Bouhafs, et des propos insupportables tenus sur le sujet par Jean-Luc Mélenchon, leader de La France insoumise. Julien Bayou, pour lequel la commission interne d’EE-LV a été saisie pour violences psychologiques. Thomas Piketty. Puis Maxime Cochard au PCF et Benjamin Amar à la CGT, accusés de viol. Samir Elyes, du comité Adama, mis en cause pour violences physiques et psychologiques. Aujourd’hui Adrien Quatennens, visé par une main courante de son ex-compagne révélée sans l’accord de l’intéressée. A LFI, un silence de plomb de plusieurs jours. Les féministes alarmé·e·s guettent les réactions des cadres du parti qui, eux, regardent leurs pompes.

    • Des mois que les féministes doivent rappeler que les VSS s’inscrivent dans un système de prédation des femmes qui n’épargne aucun parti, aucune orga, aucune famille, aucun corps professionnel.
      https://threadreaderapp.com/thread/1572286276329672704.html

      Des mois que les féministes doivent rappeler que les VSS s’inscrivent dans un système de prédation des femmes qui n’épargne aucun parti, aucune orga, aucune famille, aucun corps professionnel.
      Des mois qu’en face on les noie de reproches pour/sans que rien ne change.
      Et aujourd’hui t’as la 1e ministre et d’autres membres de LREM qui se sont illustrées par leur impuissance dans les affaires Darmanin, Abad, Simiand, Peyrat, qui viennent leur demander des comptes ?
      L’audace ?
      Pardon mais si des affaires à droite sortent peu, c’est peut-être qu’elles sont étouffées ? Qu’elles ne ralentissent ni ne nuisent à la carrière des mis en cause avant que les féministes s’en emparent ?
      Ça devrait nous alerter un peu ?
      L’exigence d’égalité qui permet de dégager les auteurs de VSS à gauche devrait idéalement servir d’exemple aux autres partis ; en lieu et place, on a droit à des déclarations qui n’affichent aucune solidarité avec ces militantes, mais en plus les accuse de ne pas en faire assez.
      Absolument hallucinant. Je place mes espoirs et mon respect à toutes celles qui font bouger les choses.
      Plein soutien et beaucoup de courage aux féministes, ainsi qu’aux députées de 1e rang de la NUPES qui sont sous les feux de la rampe
      @ReleveFeministe

    • J’ajoute que ces députés ont des vies professionnelles intenses, avec des sollicitations dans tous les sens, les commissions, les sessions parlementaires, les sollicitations des journalistes, des administrés. Leur demander d’avoir à tous moments une réaction pertinente sur tous sujets dont ils n’ont pas tous les tenants et aboutissants, ce n’est pas raisonnable. C’est du pur harcèlement, et quand certains supposent que la LFI c’est le PC de Staline, hypercentralisé et hypercontrôlé, je crois qu’ils se foutent le doigt dans l’oeil. On en a au contraire une nouvelle démonstration de l’absolu opposé. Ils ont un mal fou à se mettre d’accord les uns les autres sur les bons éléments de langage, et pour ma part, je trouve ça plus rassurant que les robots LREM/Renaissance. Ceci dit, à cause de ça, on se retrouve avec certains députés LFI qui comme le premier Aliot venu ne cessent de réclamer la réintégration des soignants-crétins antivax-anti-tout...

      Mais oui, il faudrait que ces organisations soient en mesure de former leurs cadres sur ces sujets. Mais... Exactement comme ce n’est pas à l’école qu’on doit t’apprendre à dire merci... ce n’est pas aux partis à apprendre aux mâles de ne plus se comporter en patriarches... c’est à la société toute entière de montrer l’exemple. Et c’est bien la difficulté.

      Pour être à ces niveaux de militance et de pouvoir, il faut un tempérament particulier. Et hélas, la sélection se fait sur des traits comportementaux toxiques. Etre « charismatique », il doit forcément y avoir des lectures à ce sujet, mais ce n’est pas forcément être respectueux des consentements et tout et tout. etc...

    • Sur les jeunes, c’est pas gagné non plus avec — entre autres — la domination de la porn culture qui fait que les gamines se sentent obligées de pratiquer la sodomie, ce genre de trucs…

      Ce serait une erreur de limiter ça à des questions générationnelles.

      Tu peux éduquer autant que tu veux, tant que l’exemple ne vient pas d’en haut, on n’a pas sorti le cul des ronces.

      Et puis, renoncer à la domination masculine, c’est renoncer à la masse incroyable de privilèges qui vont avec et quand la société se durcit sous les contraintes des prédateurs économiques, ce n’est pas le moment de lâcher le moindre avantage. Les féministes 1.0 n’avaient de cesse de le rabâcher  : le moindre retournement de conjoncture s’essuie immédiatement les pompes sur le dos des femmes.

    • En politique, dans l’entreprise, les ONG, les assoces, les medias, le pouvoir se conquiert dans et par la violence, constitutive de tous les process de domination. Ce qui est parfaitement compatible avec les valeurs dites « de droite ». A gauche les mêmes processus sont en cours, mais sont totalement antagoniques avec les valeurs officiellement revendiquées. Donc ça implose, d’où le tableau actuel. Entièrement d’accord avec BigGrizzly et Olivier sur la « lessiveuse » que constitue désormais le maintien d’une position de pouvoir. Et là c’est un impensé colossal...

    • Caroline de Haas : cher J-LM,

      Tes prises de parole et celles de plusieurs personnes de ton entourage ont été une déflagration.

      Elles ont envoyé un message à toutes les #femmes qui ont été giflées : « c’est plus compliqué, vous comprenez ».

      Elles ont envoyé – que tu le veuilles ou non - un message à tous les hommes qui ont giflé : ils sont dignes et tu leur envoies ton affection.

      Elles ont envoyé enfin un message aux militantes féministes : vous n’êtes pas grand-chose.

      Tu le sais : la parole publique est normative. Quand un homme ou une femme politique prend la parole, cela cadre, renforce ou détruit. Ces derniers jours, tes déclarations ont abîmé le discours politique sur les #violences_sexuelles que nous avons construit, développé, structuré ces dernières années.

      Tu as dit que tu pouvais faire mieux. Il faudra. Il y aura d’autres histoires de violences dans les semaines, mois ou années qui viennent. Comment je le sais ? Parce que les #violences_sexistes et sexuelles sont massives, structurelles, présentes partout. Il y a d’autres victimes qui prendront la parole. Et donc d’autres personnes mises en cause.

      Tu parles beaucoup depuis quelques jours de « principes stables », de règles. Ces principes et ces règles existent lorsque l’on prend la parole sur les violences sexistes et sexuelles. Tu les as bafoués.

      #LFI #Nupes #Jean-Luc_Mélenchon #féminisme #féministes #gauche

    • Ce qui se passe aujourd’hui est un révélateur du fait que #MeToo, dont nous venons de fêter le cinquième anniversaire, n’a pas vraiment eu d’impact sur la réalité du monde #politique, pour ne parler que de celui-ci. Certains #hommes_politiques ont été inquiétés, plus rarement condamnés ; des hommes qui ont d’ailleurs souvent été soutenus par le président Macron. En réalité, la fenêtre ouverte par #MeToo s’est très vite refermée. Nous vivons un moment de #backlash féministe [1].

      #Julien_Bayou #EELV et hop ! #Libération plus haut qu’Roudinesco !

  • L’AMOUR : UNE ARME RÉVOLUTIONNAIRE - YouTube
    https://www.youtube.com/watch?v=F45K7ssH3fs

    Les histoires d’amour sont partout : dans les films, les magazines, les poèmes, les contes pour enfants… L’amour est au cœur de tout.

    Lorsque l’on s’interroge sur l’amour, on s’interroge en réalité sur les structures sociales de domination, sur les grandes orientations de notre société, sur les conditions matérielles de notre existence. L’amour est un impensé politique. Pourtant, c’est l’un des sujets qui nous relie le plus. Et malgré tout, on s’interroge très peu sur la façon dont on s’aime. Face à cela, beaucoup d’autrices, d’intellectuels invitent aujourd’hui à repenser, à réinventer l’amour.

    En 2021, le podcast Le Cœur sur la table, qui a eu un succès d’audience inédit en France, a lancé une grande conversation collective en appelant à une révolution romantique. Parce que “s’aimer c’est aussi une des manières de faire la révolution”. Entretien avec son autrice, la journaliste Victoire Tuaillon, pour parler d’amour dans toutes ses dimensions.

  • « L’accès à l’IVG a pour effet l’augmentation du niveau d’éducation des femmes et de leur participation au marché du travail »

    l’économiste Cecilia Garcia-Peñalosa dénonce, au-delà des enjeux moraux, les conséquences sociétales et économiques majeures découlant de l’annulation, par la Cour suprême, de l’arrêt Roe vs Wade qui légalisait l’avortement aux Etats-Unis.

    [...]

    Selon une étude de 1999 (Levine, Staiger, Kane, et Zimmerman), la légalisation de l’IVG dans certains Etats, au cours des années 1970, aurait ainsi réduit le taux de fécondité de 4 % à 11 % selon les Etats, particulièrement chez les femmes de couleur et les adolescentes.
    Lire aussi : Droit à l’avortement : quelles conséquences peut avoir l’annulation de l’arrêt Roe vs Wade aux Etats-Unis ?

    Outre d’importantes conséquences sur la mortalité liée à la grossesse chez les femmes noires, qui a chuté d’au moins 30 % une fois l’avortement légalisé, l’impact sur les femmes a été énorme : augmentation de leur niveau d’éducation, de leur participation au marché du travail, du prestige des postes qu’elles occupent, et de leurs revenus salariaux. Ces effets ne sont pas limités aux Etats-Unis : en Norvège, où l’accès à l’avortement a été généralisé en 1975, mais existant déjà à Oslo depuis 1969, une comparaison similaire a montré que l’accès à l’IVG est lié à de plus longues études et à une meilleure performance dans le marché du travail.

    Impact sur les enfants

    En outre, ces études montrent aussi que l’accès à l’avortement a un impact non seulement sur les femmes, mais aussi sur leurs enfants, probablement à cause du manque d’opportunités professionnelles pour la mère, et du fait qu’il s’agit d’enfants non désirés. Ainsi, la légalisation de l’IVG a permis de réduire le nombre de cas d’enfants négligés, qui subissent des abus, et qui vivent sous le seuil de pauvreté, et a contribué à l’amélioration de leur niveau d’études et de leur taux d’emploi.

    https://www.lemonde.fr/idees/article/2022/07/04/l-acces-a-l-ivg-a-pour-effet-l-augmentation-du-niveau-d-education-des-femmes

    https://justpaste.it/8rm18

    #avortement #femmes #backlash

  • Une anti-avortement à la tête du Parlement européen ?
    https://www.liberation.fr/international/europe/une-anti-avortement-a-la-tete-du-parlement-europeen-20211213_XUCM73DCLBDV
    Entre embarras et déshonneur, le Parlement européen pourrait élire en janvier Roberta Metsola, eurodéputée maltaise farouchement hostile à l’avortement. Sauf si le groupe socialiste décide de s’y opposer.
    https://www.liberation.fr/resizer/96OKxDOiqcbYktUxklmncdiSTGo=/800x0/filters:format(jpg):quality(70):focal(1405x865:1415x875)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/liberation/MKXMNNSJ55DYPHJPE7TASHRLHQ.jpg

    En 1979, le premier Parlement européen élu au suffrage universel élisait triomphalement à sa tête Simone Veil, l’ancienne ministre de la santé de Valéry Giscard d’Estaing, qui venait de légaliser l’avortement à l’issue d’une bataille incertaine dont elle a lourdement payé le prix. Plus de quarante ans ont passé et ce même Parlement s’apprête à élire comme présidente, en janvier 2022, la Maltaise Roberta Metsola, farouche opposante au droit à l’avortement. Un symbole, le président du Parlement n’ayant pas de grands pouvoirs, mais un symbole désastreux qui vient une nouvelle fois souligner que les droits des femmes ne sont nullement garantis et restent une variable d’adaptation des magouilles politiciennes. L’affaire est d’autant plus folle que la proportion de femmes députées est passée de 15 % en 1979 à 40,5 % aujourd’hui.

    Comment en est-on arrivé là ? Il faut faire un détour par les petits arrangements qui font les délices de la vie bruxelloise. En janvier, cela fera deux ans et demi que l’inexistant socialiste italien David Sassoli occupera le perchoir. Or, en vertu de l’accord de coalition conclu en juin 2019 entre les conservateurs du PPE, les socialistes et les libéraux de Renew (où siègent les élus de LREM), il doit alors céder sa place à un membre du Parti populaire européen. Tout le monde, à l’époque, pensait qu’elle reviendrait à l’A…

    #IVG #backlash

  • « Nous, victimes de Nicolas Hulot et de PPDA, ne sommes pas les bourreaux, monsieur le président de la République »
    Tribune
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/12/08/nous-victimes-de-nicolas-hulot-et-de-ppda-ne-sommes-pas-les-bourreaux-monsie

    Quatorze femmes s’étant déclarées publiquement victimes de violences sexuelles de la part de l’ex-ministre et du journaliste Patrick Poivre d’Arvor réagissent, dans une tribune au « Monde », aux propos d’Emmanuel Macron, qui a salué la libération de la parole tout en s’inquiétant du risque d’une « société de l’inquisition ».

    Publié aujourd’hui à 02h42, mis à jour à 06h58 Temps de Lecture 3 min.

    Article réservé aux abonnés

    Tribune. Monsieur le président de la République, nous avons parlé des violences sexuelles que nous ont fait subir Nicolas Hulot et Patrick Poivre d’Arvor. « C’est bien que la parole se libère », avez-vous déclaré après nos témoignages [le 1er décembre]. Vous avez ajouté : « Nous ne voulons pas, non plus, d’une société de l’inquisition. »

    Quel est le rapport entre nos récits et l’Inquisition ? De nos intimités exposées naîtrait le risque de replonger la France dans une des périodes les plus sombres et les plus unanimement détestées de l’histoire occidentale ? L’Inquisition a emprisonné, torturé, supplicié, brûlé les hérétiques, ceux qui étaient soupçonnés de mettre en cause la toute-puissance divine et l’institution de l’Eglise. Le souvenir de ses juges ordonnant des traitements cruels pour des culpabilités inventées est resté comme le symbole de l’obscurantisme, de la terreur et de l’arbitraire.
    Lire aussi Article réservé à nos abonnés Affaire Patrick Poivre d’Arvor : 23 témoignages, 8 plaintes et un classement sans suite

    Vous nous mettez du côté des inquisiteurs, figures honnies de la mémoire collective, représentants des pires atrocités du passé. Nos récits porteraient en germe ces tribunaux de l’horreur et de l’injustice. Raconter nos histoires tristes serait nuisible au point qu’il vous faut affirmer votre volonté d’éviter ce très grave danger. Nous sommes des menteuses selon nos agresseurs, une menace pour le pays selon vous. De quel changement néfaste nos paroles seraient-elles les prémices ? Quel pouvoir avons-nous ? Pas celui de condamner, pas celui de priver de liberté. Nous ne sommes ni juges, ni puissantes, ni riches.
    Nos difficiles et coûteux témoignages

    Nous avons dit nos hontes les plus intimes, exposé nos larmes ravalées, expliqué nos silences imposés ou nos récits négligés. Ces témoignages ont été, pour beaucoup d’entre nous, difficiles et coûteux. Il nous a fallu des années pour avoir la force de les livrer. Nous l’avons fait pour soutenir les premières, celles qui avaient eu le courage de s’adresser à la justice. Par deux fois, l’institution judiciaire a classé les plaintes et ignoré nos témoignages sans chercher à savoir si d’autres femmes avaient pu être victimes des mêmes hommes.

    Nous avons parlé par devoir citoyen. Nous n’avons rien d’autre à y gagner que de dire une vérité, même dérangeante, et d’éclairer le pays sur le traitement des violences sexuelles, sur l’usage que font certains hommes de leur pouvoir, sur les complaisances qui les y autorisent, sur l’impunité dont ils jouissent. Nous l’avons fait dans le respect des institutions et des règles de la République.

    #blamer_la_victime #inquisition #victim_blaming #violophilie #backlash

  • Accusations de viol contre Luc Besson : l’actrice Sand Van Roy a été effacée du film « Anna » après avoir porté plainte
    https://www.francetvinfo.fr/culture/cinema/luc-besson/accusations-de-viol-contre-luc-besson-l-actrice-sand-van-roy-a-ete-effa

    En plus d’avoir disparu de ce long-métrage, l’actrice dit avoir été totalement effacée du grand écran. Elle dit n’avoir passé qu’un seul casting en trois ans, alors qu’elle en passait « pas mal » avant. Sand Van Roy est « blacklistée », selon un producteur, qui a dû abandonner un projet de film dans lequel elle devait tourner, à cause du retrait d’investisseurs. Il affirme que « les gens ne voulaient plus l’engager », « comme si elle était coupable de quelque chose ». Une plainte qui a brisé sa carrière au cinéma ? « Une plainte qui a complètement brisé ma vie », confie l’actrice.

    #cancel_culture_la_vraie

  • Le #backlash après #Metoo ; du « violeur de Libération » à Julien Guirado. - Crêpe Georgette
    http://www.crepegeorgette.com/2021/11/02/le-basklash-apres-metoo-du-violeur-de-liberation-a-julien-guirado

    Le backlash est un terme théorisé par la féministe Susan Faludi qui démontre qu’après les années 1970 où les mouvements féministes ont acquis de haute lutte de nombreux droits pour les femmes, la société américaine et en particulier les media ont procédé à un backlash (un retour de bâton) en réaction.
    Si je devais théoriser le mouvement #Metoo de 2017 (en effet le premier #Metoo a été lancé par l’afro féministe Tarana Burke en 2007) je dirais qu’il s’agit d’un mouvement de masse, permis par la technologie (= les réseaux sociaux) de femmes, qui a permis d’énoncer massivement et simultanément les violences sexuelles dont elles ont été victimes, qu’elles soient illégales ou non. Ce #Metoo a ensuite été repris par l’ensemble des victimes de violences sexuelles à travers le monde.
    #Metoo n’est pas une libération de la parole ; les femmes ont toujours parlé mais rien ne leur permettait de le faire aussi massivement.
    #Metoo n’est pas une épiphanie pour les femmes. Nous avons conscience de ce que nous subissons, peu importe que nous y mettions le « bon mot » dessus.
    #Metoo n’est pas non plus une épiphanie pour les hommes. Il faut être bien naïf pour penser qu’un violeur ne sait pas qu’il viole, qu’un agresseur ne sait pas qu’il agresse. Et il faut l’être tout autant pour penser qu’un homme qui observe un homme violer ou agresser ne comprend pas ce qu’il se joue là.

    La riposte face à #Metoo a été immédiate et classique. Le backlash a été quasi instantané puisque les réseaux sociaux eux-mêmes le permettent.
    On nous a accusés de mentir (classique), d’exagérer, de vouloir mettre tous les hommes en prison (curieuse idée qui en dit beaucoup plus sur celles et ceux qui la prononcent que sur nous), d’être des nazies (encore mieux... si vous assimilez des violeurs aux juifs déportés, je me demande ce que cela dit de vous).
    Mais tout cela c’est classique et habituel.

    La nouveauté est de constater que, désormais, des hommes avouent être des agresseurs et que cela va justement faire partie de leur stratégie de défense.
    Observons un peu. En 2010, l’affaire Polanski (coupable d’avoir drogué et violé une mineure de moins de 15 ans en 1977) ressort. TOUS ses défenseurs vont accuser la victime de mentir, de l’avoir provoqué, de faire plus vieux que son âge, de n’être pas vierge au moment du viol. En 2021 plus aucun n’a cette stratégie ; au contraire tous et toutes admettent bien volontiers qu’il a violé mais ma foi... est-ce si grave.
    Même stratégie dans le cas Matzneff. La philosophe et psychanalyste Sabine Prokhoris va, sur France inter, nous expliquer que Springora n’avait pas 8 ans au moment des faits. Elle ne nie pas un instant les faits, ce qui aurait probablement été encore un axe de défense il y a quelques années, arguant de la licence littéraire par exemple. Elle les minimise.
    Même son de cloche avec William Goldnadel face à Olivier Duhamel, accusé du viol d’un jeune garçon de 13 ans. Il ne nie pas les faits (il vieillit tout de même la victime) mais déclare « Ce n’est pas la même chose de sodomiser un petit enfant de 3 ans que de faire une fellation à quelqu’un de 16 ans. » Sur Cnews ce viol n’est pas qualifié de mensonge mais de « bêtise ».

    L’acmé est atteinte lorsque les agresseurs vont utiliser la reconnaissance des faits comme stratégie de défense et pire, que cela va fonctionner. Observons-le à travers deux cas :
    – le jeune homme qui le 8 mars 2020 a publié dans Libération une lettre où il déclarait avoir violé sa petite amie
    – un candidat de télé réalité Julien Guirado qui a avoué avoir frappé une de ses petites amies Maine El Himer.

    Les stratégies de ces deux hommes sont somme toutes assez semblables alors qu’ils ont l’un et l’autre des profils très différents. La plus grande ruse du premier est évidemment d’utiliser et distordre les théories féministes pour s’excuser : sa lettre revient au fond à dire qu’il a certes violé mais que, comme les féministes l’ont déclaré, il n’en est pas vraiment responsable, c’est sa socialisation masculine qui l’a poussé à. Il explique ensuite que c’est également sa copine, qui, par son comportement, l’a poussé à se comporter ainsi. C’est une stratégie intelligente et qui fonctionne parce qu’elle va participer à sa réhabilitation. C’est lui qui cause sa chute (toute relative) et c’est nous qui le redressons en admirant le courage qu’il a eu à parler.

    Il faut bien comprendre et admettre une chose. Sauf dans de très rares cas de viols extrêmement violents et sadiques, la victime, même si elle est enfant au moment des faits, est toujours vue comme pécheresse. A cet égard un passage médiatique important lors de la publication du rapport Ciase (les abus sexuels dans l’église) est révélateur. Un évêque a tenté d’allumer un contre-feu en parlant du secret de la confession. Il « oubliait » une chose : un enfant qui dit avoir été violé n’a commis aucun péché, il ne confesse rien. Il ne peut en aucun cas être mis au même plan qu’un violeur qui ferait le même acte. Sans m’immiscer dans des débats théologiques hors de propos, j’au trouvé cet argument intéressant parce que très révélateur de la place accordée aux victimes dans nos sociétés si marqués par le christianisme (je ne dis pas que les victimes sont mieux traitées dans d’autres sociétés, simplement que la culpabilisation qu’on peut leur faire éprouver a sans doute d’autres ressorts) ; avoir été violé-e se confesse. avoir été violé-e reste un péché, une faute. Nous sommes au même plan que nos violeurs. Rien de plus logique donc que leur parole soit mise au même plan que la leur et qu’on attende qu’ils se libèrent eux-aussi.

    Les hommes violents ont, pour beaucoup, donc compris, que parler des actes qu’ils ont commis les servira. Déjà parce qu’ils auront toujours le soutien des autres hommes, tout contents que ca ne tombe pas sur eux, et qui, pour beaucoup, préfèreront, sexisme oblige, soutenir le dernier des salopards violents qu’une femme. Cette stratégie prend corps dans un backlash généralisé qui ne concerne pas que les femmes bien évidemment ; on observe des écrivaillons se repentir de leurs écrits antisémites, on voit des politiques admettre leurs accointances passées avec l’extrême-droite etc. Qui plus est ces aveux participe à l’exercice de la virilité ; il « porte ses couilles », il est « courageux ». Avouer avoir été un homme violent, avoir avoir violé, renforce donc beaucoup d’hommes dans l’expression de leur virilité. Etre un homme c’est dire. Voilà pourquoi on continue à faire perdurer le mythe de femmes qui n’auraient jamais parlé de viols (comment pouvait on les entendre si elles ne parlaient pas !). Encore une fois c’est vraiment aux hommes de faire tout le boulot. Vous verrez qu’on va bientôt devoir remercier les violeurs de parler face à leurs lâches victimes :).

    Prenons ensuite le cas de Julien Guirado. C’est un célèbre candidat de télé réalité de vie collective. Depuis plusieurs années, il y a des rumeurs de violence (sa mère avait porté plainte contre lui puis a retiré sa plainte). Ce qui était clair est qu’il était d’une grande misogynie dans les programmes. En mars 2020, lors du premier confinement, le frère d’une de ses compagnes va affirmer qu’il a frappé sa sœur ce que Guirado va confirmer. Il est récemment revenu sur le devant de la scène avec la sortie d’un livre et une participation à une émission de télévision sur 6play autour de « sa problématique amoureuse ». Je vous incite vivement à perdre 30 minutes à regarder cette émission. Voici comment elle est décrite : « Après un an de silence, Julien Guirado est enfin prêt à se livrer. Son manque de confiance en lui et sa peur de l’abandon l’ont poussé à commettre des erreurs qu’il regrette... Aujourd’hui, le jeune homme veut faire table rase du passé. Aissa lui ouvre ses portes pour un coaching sur-mesure. » Rappelons que M6 a déclaré vouloir désormais agir envers l’égalité hommes/femmes. Même si Guirado n’utilise pas les mêmes arguments que « le violeur de Libération », il procède de la même façon en ne niant pas un seul instant ce qu’il a fait. Il aurait totalement pu faire silence quelques temps et revenir comme si de rien n’était. Au contraire, il choisit d’utiliser la dénonciation de la violence qu’il a commise pour revenir en télévision. Cela lui permet de se montrer comme un homme courageux, qui admet ses actes et n’est pas lâche. Paradoxalement ( ou pas) être un homme violent lui permet donc de faire de la télévision. L’émission participe à montrer combien les hommes violents ont aussi besoin de publiquement « libérer leur parole » et que cette libération est à mettre au même plan que celles des femmes.
    Pile ils gagnent, face ils ne perdent pas.

    Si ce retour de bâton était prévisible, je n’aurais pas gagné qu’il prenne ce tournant. Bien sûr les risibles accusations à base de « elle a menti, elle fait ca pour le buzz » existent et existeront toujours. La violence masculine devient désormais un élément comme un autre pour assoir sa célébrité, pour passer pour un repenti, voire même pour écrire des livres féministes. On me rétorquera que je suis une nazie qui veut voir les violeurs à vie en prison. Mais qui a fait de la prison ici ? On parle d’un garçon qui a eu la chance d’avoir sa médiocre lettre publiée dans Libé un 8 mars, un autre dont les minables fans inconditionnels ont payé une édition hors de prix pour le voir salir sa victime ou d’un troisième qui a les honneurs d’une chaine de télévision pour expliquer combien il est formidable de reconnaitre avoir frappé une femme.
    A noter que ce retour est gagnant, puisque Julien Guirado sera présent dés le 5 novembre sur MyCanal dans la nouvelle émission de télé réalité La mif (émission d’un des couples phares des Marseillais).

    Le succès de Zemmour est aussi un effet de ce backlash qui montre que la France est un pays d’incels.

  • Musiques actuelles, musiques masculines - Yves Raibaud - AquileTube : Peertube Aquilenet.fr
    https://tube.aquilenet.fr/w/jedbZfvbASwQ5U9JgwgH2r

    Comme le sport, la musique a un genre. L’entre-soi masculin et l’exclusion des femmes dans l’économie des musiques actuelles en est l’exemple. Yves Raibaud montre comment des aides et des subventions publiques profitent majoritairement à des groupes de musiciens hommes qui y trouvent une prime à la professionnalisation. Toute l’économie de ce secteur fonctionne par cooptation genrée, recréant et diffusant ad libitum les stéréotypes de la masculinité, en direction d’un large public. L’auteur plaide au minimum pour une distribution égalitaire des ressources publiques dans ce domaine d’activité professionnelle.

    #UPB #université_populaire #Yves_Raibaud #musiques_actuelles #musique #femmes #hommes #inégalité #sociologie #genre

    • Super Conf, il parle à un moment de Adèle Heanel qui risque de se prendre le backlash d’avoir osé dénoncé un agresseur sexuel et voila ce que je trouve comme info ce matin :

      Affaire Adèle Haenel : la garde à vue de Christophe Ruggia annulée
      https://www.mediapart.fr/journal/france/151021/affaire-adele-haenel-la-garde-vue-de-christophe-ruggia-annulee
      –— Adèle Haenel qui ne voulait pas porté plainte se retrouve à devoir subir des interrogatoires de 21h, des confrontations au bout de la nuit et voila le résultat ....
      A mon avis la société à pas fini de lui faire payé l’affront d’avoir dénoncer un agresseur sexuel masculin.
      #backlash

    • La notion de lèse-majesté doit vraiment être examinée comme paradigme de ce backlash de + en + systématique à l’égard des femmes qui témoignent de leurs agressions. Dans un monde formaté par la pornographie et par le voyeurisme infligé aux femmes célèbres, le fait d’avoir commis de tels actes est maintenant perçu comme moins pire que le fait pour les agresseurs d’en être accusés.

    • C’est du lèse-couillons plutot que lèse-magesté, les hommes n’ont jamais apprecié qu’on dévoile au grand jour le complot qu’ils ourdissent entre eux contre les femmes (cf la maison des hommes).

      L’idée que la nouveauté en art serait une methode pour déclassé les personnes dominées m’a semblé interessante. Apparement c’est Geneviève Sellier qui as forgé cette idée par rapport au ciné de la nouvelle vague. Les femmes et les personnes racisées ont plus de mal à pouvoir tourner des films ou enregistrer de la musique, mais certaines et certains y arrivent à force, mais un peu en retard en moyenne vu les difficultées à se faire remarqué et prendre au sérieux par ce milieu. Une fois que des femmes ou des personnes racisées parviennent à émergé et se faire reconnaitre, les hommes s’organisent pour déclassé le mouvement et ces artistes, faire de la nouveauté qui sera difficile à investir pour les femmes et personnes racisées. En fait c’est probablement le fait qu’il y ai des femmes dans le ciné pré-nouvelle vague qui a dégouté les macho qui voulaient faire leurs films de queutards entre zobs, et ca les a motivé pour faire un truc nouveau car ce qui est féminin c’est nul et il faut niquer les femmes et les jetter hors de la maison des hommes.

    • 86 percent of Black artists in the UK experience barriers to progression, says new survey · News ⟋ RA
      https://ra.co/news/76213

      UK organisation Black Lives In Music (BLIM) has published a damning report on racism and discrimination in the modern music industry.

      2000 people responded to the survey, which launched in March. Those surveyed reported a range of discriminatory acts, barriers to progression based on their ethnicity, income inequalities and more. Here are some key findings:
      • 86 percent of all Black music creators agree that there are barriers to progression. This rises to 89 percent for Black women and 91 percent for Black creators who are disabled.

      • 88 percent of all Black music professionals agree that there are barriers to progression.

      • Three in five (63 percent) Black music creators have experienced direct or indirect racism in the music industry, and more (71 percent) have experienced racial micro-aggressions.

      • 35 percent of all Black music creators have felt the need to change their appearance because of their race or ethnicity, rising to 43 percent for Black women.

      • 38 percent of Black music professionals earn 100 percent of their income from music compared to 69 percent of white music professionals.

  • « Les écarts d’âge homme/femme dans les castings irritent une critique de plus en plus attentive à leur signification sociale … »

    Pourquoi on n’ira pas voir le film Eiffel avec Romain Duris et Emma Mackey
    https://www.numero.com/fr/cinema/eiffel-romain-duris-emma-mackey-sexisme

    En tête du box-office cette semaine, le film français Eiffel a beau être d’une ambition monumentale, il nous donne surtout envie de monter dans les tours. Et ce n’est pas parce qu’il s’agit d’un énième biopic…

    Il faut l’avouer : la bande-annonce d’Eiffel de Martin Bourboulon, avec ses gros plans sur la majestueuse tour parisienne en construction et ses acteurs en costumes presque aussi monumentaux que la Dame de fer, s’avère vertigineuse. Comme ses premières images mirobolantes, le biopic à 23,4 millions d’euros sur l’inventeur Gustave Eiffel a séduit les spectateurs, puisque, d’après Le Film Français, il a attiré la matinée de sa sortie, ce mercredi 13 octobre, plus de 1610 curieux. Une prouesse par temps de pandémie qui place le film en tête du box-office hexagonal, devant Le Dernier duel de Ridley Scott, Julie (en 12 chapitres) et tous les autres long-métrages qui étaient très attendus cette semaine.

    Le problème c’est que si l’on apprécie particulièrement Romain Duris et Emma Mackey, l’héroïne rock de Sex Education, l’idée de les voir réunis à l’écran pour vivre une folle liaison ne nous réjouit pas vraiment. Dans cette histoire romancée de Gustave Eiffel, l’ingénieur centralien français se lance dans un projet pharaonique pour l’Exposition universelle de 1889 qui aura lieu à Paris. Il veut construire une tour « haute de plus de mille pieds » en forme de A (comme amour), symbole phallique et dominant s’il en est, pour impressionner celle qui le passionna dans sa jeunesse et qu’il retrouve enfin. Nous sommes en 1887 et Eiffel, âgé de 55 ans à ce moment-là, est incarné par Romain Duris, qui en a 47. L’objet de son affection est, pour sa part, joué par Emma Mackey qui n’a que 25 printemps. On vous laisse imaginer, s’il s’agit de son amour de jeunesse, l’âge qu’elle avait lors de leur première rencontre, sans doute celui d’une adolescente donc. Dans la vraie vie, l’inventeur de génie à l’égo aussi surdimensionné que sa création et celle qui l’aimantait, Adrienne Bourgès, n’avaient que neuf ans d’écart. Et non pas plus de vingt, comme dans cette version romancée.

    Ce choix de casting agace d’autant plus qu’il est devenu systématique et ce même après #MeToo et les plaintes des actrices de plus 40 ans sur leur manque d’opportunités. On continue de donner des rôles de compagnes d’hommes de 50 ou 60 ans à des comédiennes de 20 ou 30 ans, comme si passé la ménopause, les femmes n’intéressaient plus personne. Si on s’attarde sur les sorties cinématographiques récentes, James Bond (Daniel Craig, 53 ans) craque pour Léa Seydoux (36 ans) dans les dernières aventures de l’agent 007. La même Léa Seydoux sera à l’affiche, le 29 décembre prochain, d’une adaptation de Philip Roth par Arnaud Desplechin, Tromperie. Et, quelle chance, l’actrice y entretiendra une relation avec Denis Podalydès, fringant jeune homme de 58 ans.

    Vous en voulez encore ? On pourra bientôt, en 2023, se délecter d’un nouveau film de Ridley Scott, Kitbag, dans lequel Jodie Comer (Killing Eve) incarnera Joséphine de Beauharnais, la compagne de Napoléon (interprété par Joaquin Phoenix). Historiquement, l’Impératrice avait 6 ans de plus que son illustre époux alors que Jodie Comer a presque 20 ans de moins que le héros du Joker (2019). Les casteurs et les cinéastes n’ont donc absolument aucune justification, autre que leur propres « daddy issues », pour continuer à nous abreuver de leurs remakes à peine déguisés et peu inspirés de Lolita qui n’excitent plus personne à part eux.

  • #COVID-19 : Les femmes et les jeunes plus touchés par la dépression | santé log
    https://www.santelog.com/actualites/covid-19-les-femmes-et-les-jeunes-plus-touches-par-la-depression

    C’est la première étude à analyser l’impact mondial en santé mentale de la pandémie de COVID-19. Les chercheurs ont mené une revue systématique de la littérature et des données d’enquêtes de population publiées entre janvier 2020 et janvier 2021.

    Les 48 études éligibles ont permis d’avoir la prévalence des troubles dépressifs ou anxieux représentatifs en population générale dans les différents pays, avant et pendant la pandémie. La méta-analyse indique que :
     
    – l’augmentation du taux d’infection au COVID-19 et les mesures de restrictions sont directement associées à une prévalence accrue des troubles dépressifs majeurs et des troubles anxieux.

    – en l’absence de pandémie, il y aurait eu 193 millions de cas de trouble dépressif majeur soit 2.471 cas pour 100.000 habitants dans le monde en 2020 ; or 246 millions de cas soit 3.153 pour 100.000 soit une augmentation de 28% (soit 53 millions de cas supplémentaires ont été recensés durant la période ;

    – plus de 35 millions des cas supplémentaires concernaient des femmes, vs 18 millions chez des hommes.

    – en l’absence de pandémie, il y aurait eu 298 millions de cas de troubles anxieux, mais en fait environ 374 millions de cas soit une augmentation de 26% (76 millions de cas supplémentaires) ont été recensés ; près de 52 millions des cas supplémentaires concernaient des femmes, vs environ 24 millions chez des hommes.
     
    Les jeunes ne sont pas épargnés : ils sont fortement touchés par les troubles dépressifs majeurs et les troubles anxieux. La prévalence supplémentaire de ces troubles culmine chez les 20-24 ans (1.118 cas supplémentaires de trouble dépressif majeur pour 100.000 et 1.331 cas supplémentaires de troubles anxieux pour 100.000) puis diminue avec l’âge.
     
    « Les fermetures d’écoles et des restrictions limitant la capacité d’interaction sociale des jeunes, contribuent à expliquer que les jeunes soient également plus durement touchés par les troubles dépressifs majeurs et les troubles anxieux pendant la pandémie" .
     
    Les femmes non plus : les femmes restent toujours plus susceptibles d’être plus touchées par les conséquences sociales et économiques de la pandémie, soulignent les auteurs. Des responsabilités supplémentaires notamment familiales, ont tendance à leur revenir, et les femmes restent toujours plus susceptibles d’être victimes de violence domestique.

    Ce fardeau des troubles dépressifs et anxieux pendant la pandémie met en évidence l’impact de la #pandémie sur la #santé_mentale dans le monde. Il est donc urgent de renforcer aussi les systèmes de santé mentale.
     
    Les auteurs appellent donc à une action urgente des décideurs politiques pour renforcer ces systèmes de santé, à l’échelle mondiale afin de répondre à la demande accrue liée à la pandémie et mieux se préparer aux épidémies futures.

    Source : Global prevalence and burden of depressive and anxiety disorders in 204 countries and territories in 2020 due to the COVID-19 pandemic - The Lancet
    https://www.thelancet.com/journals/lancet/article/PIIS0140-6736(21)02143-7/abstract

    • Les femmes ont du supporter leurs conjoint pendant les confinements, ca se comprend facilement qu’elles soient dépressives depuis. En tout cas cela ne sera pas pris en compte par le corps médicale, les souffrances des femmes, ca ne compte pas, seul la fonctionnalité de leur uterus importe et l’état de leur moral est encore moins important car plus les femmes souffrent plus les hommes en tirent des bénéfices et du plaisir.
      #backlash #depression #femmes

  • Des misogynies rebelles | Joy Press et Simon Reynolds
    https://lmsi.net/Des-misogynes-rebelles

    Au départ, Sex revolts a été imaginé comme une enquête sur la misogynie – la masculinité dérangée et dérangeante – au sein du rock et des styles voisins de musique populaire. Mais notre périmètre s’est rapidement élargi pour embrasser d’autres aspects des questions de genre, tels qu’ils se manifestaient, amplifiés, dans la musique pop et ailleurs. Source : Les mots sont importants