Fuck ce spécial gars, Ricardo
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« Le bacon, c’est l’équivalent culinaire d’une fille aux cheveux longs dans une robe d’été. »
Ar – ke !!!
Dans l’idéologie de la viande, le bacon occupe une place spéciale. Il est l’aliment fétiche dans lequel se rencontrent enfin les deux mâles archétypaux de notre époque, le douchebag et le hipster.
Le mâle-barbecue aime le bacon par bravade : c’est gras, salé, sans apport nutritif et ça coûte cher pour rien. Ça fait freaker la fille-tofu et son végétarisme. Le mâle-barbecue n’a pas grand-chose d’autre pour s’exciter, à part peut-être son char. Il est généralement assez conformiste, il travaille, il est pogné avec une blonde qui l’énarve (voir plus haut), et c’est ainsi qu’il ne lui reste plus que le plaisir douteux de manger mal.
Quant au hipster, il aime le bacon parce que c’est un aliment dévalorisé, appartenant aux sous-classes dont il détourne les codes. Il va s’ouvrir, dans mon Limoilou chéri, une baconnerie. Mais dans quels abîmes de décadence et d’embourgeoisement ce quartier autrefois populaire est-il tombé pour qu’il soit possible d’imaginer y ouvrir un magasin exclusivement consacré à un aliment d’accompagnement ? On parle d’y offrir « différentes saveurs de bacon […] ainsi que des items ayant rapport au bacon (savon au bacon, toutou en forme de bacon, t-shirt, etc.) » Des toutous en forme de bacon tabarnak !
D’ailleurs, quand on entremêle les attributs du douchebag – carrure, muscles, attitude de marde – et ceux des hipsters – barbe, tatouages, consommation ironique – on obtient le prototype de cuisinier rebelle qui se retrouve pratiquement partout, à la télé comme dans les restaurants, et dont on voit les spécimens les plus aboutis dans Epic Meal Time, lesquels se sont faits les parangons de la cuisine au bacon.
Fuck le bacon.