#bad_aibling

  • Deutsche Telekom a espionné la France pour le compte de la NSA
    http://www.lemonde.fr/europe/article/2015/06/05/deutsche-telekom-a-espionne-la-france-pour-le-compte-de-la-nsa_4648039_3214.

    La pleine intégration de Deutsche Telekom dans le dispositif de surveillance du BND et de la NSA date du 1er mars 2004. C’est la date qui figure au bas d’un protocole d’accord signé par Dieter Mayr pour le compte du directeur du BND et par Bernd Köbele, agissant pour le PDG du groupe de communication. Selon ce contrat, le groupe de télécommunication allemand, qui était, jusqu’en 1996, une filiale de la société publique Deutsche Bundespost, s’engage à intercepter, à l’insu des câblo-opérateurs, tels que France Télécom, le flux massif de données de communications transitant sur son territoire. Une pratique sans doute facilitée au fil des années puisque les deux opérateurs historiques français et allemand ont engagé, à partir de 2009, des rapprochements industriels.

    « Ce protocole, explique M. Pilz, venait, pour Berlin, encadrer une activité jusque-là totalement débridée. Entre 2002 et 2004, il n’y avait aucune limite aux interceptions américaines et du BND via Deusche Telekom. » Ce qui permettait à la NSA de collecter massivement des données concernant des intérêts allemands. En théorie, le BND et la NSA n’espionnaient, d’après ce protocole, que le « transit » et non plus les intérêts nationaux. On a vu, depuis, que cela n’avait pas empêché les services américains d’espionner une entreprise comme Siemens.

    Formulation bizarre : la pleine coopération date de 2004, parce qu’avant, c’était encore pire…

    Et pour mémoire avant Siemens
    tout frais, mai 2015
    La NSA aurait demandé l’espionnage de Siemens
    http://www.lefigaro.fr/flash-eco/2015/05/10/97002-20150510FILWWW00096-la-nsa-aurait-demande-l-espionnage-de-siemens.php

    La National Security Agency (NSA) américaine a cherché à espionner le groupe industriel Siemens avec l’aide du BND, les services de renseignement extérieurs allemands, rapporte dimanche le Bild am Sonntag. Le journal ajoute que la NSA a aussi demandé au BND d’espionner la compagnie européenne de défense Airbus. Pour justifier la surveillance de Siemens, la NSA invoquait un partenariat entre le groupe basé à Munich et une agence de renseignement russe, ajoutant que de la technologie de communication avait ainsi été fournie à Moscou, ajoute le Bild am Sonntag.

    ou

    janvier 2014 :Edward Snowden accuse la NSA d’espionnage industriel
    http://www.lemonde.fr/technologies/article/2014/01/27/edward-snowden-accuse-la-nsa-d-espionnage-industriel_4354823_651865.html

    « S’il y a des informations, par exemple sur Siemens, qui soient dans l’intérêt national, mais qui n’ont rien à voir avec la sécurité nationale, et bien ils prendront cette information quand même », a résumé M. Snowden.

    On peut rappeler la Lopez Affair en 1993, avec Volkswagen, Opel/GM et, déjà, #Bad_Aibling
    cf. http://seenthis.net/messages/194846

  • Faites les taire !
    http://reflets.info/faites-les-taire

    Jusqu’à quand ? Jusqu’à quand tolérerons-nous ces déclarations ridicules qui sont une insulte à l’intelligence des peuples ? Jusqu’à quand ? Des exemples ? Ils manqueront de pertinence tant ils sont nombreux, une déferlante sans fin… Le nuage de Tchernobyl qui s’arrête aux frontières françaises, le patron du Medef qui demande que l’on arrête de […]

    #A_la_Une #Tribunes #Amesys #Angela_Merkel #Bad_Aibling #Bude #Cogent #Facebook #Fleur_Pellerin #GCHQ #Google #Level3 #Menwith_Hill #NSA #Patriot_Act #Qosmos #Snowden #Sprint #Twitter #Verizon

  • Les belles histoires de l’Oncle Oscar

    Comme je consultais les billets de SeenThis, le vieil Onkel Oskar , n’ayant rien perdu de ses habitudes professionnelles, lorgnait dans le miroir ce qui s’affichait sur mon écran. Il s’écria soudain : "Bad Aibling ! Ma jeunesse ! C’est là que j’ai passé mes plus belles années !"

    Il venait de voir l’illustration de l’article signalé par @artemis1 http://seenthis.net/messages/194452


    Emporté par ses souvenirs, il continuait : "Louis II, l’ Oktoberfest , les petites bavaroises ! Et quant à mon boulot, je ne m’embêtais pas.
    – Oh oui, tonton, raconte !
    – Je ne peux rien te dire, tout est confidentiel.
    Du lieber Onkelchen ! Rien de déjà connu ?"

    Alors, il se fit une douce violence. Il adorait raconter ses campagnes et, pour une fois, ça le changerait d’un n-ième récit de la fuite de la famille, lorsque, devant l’avancée des hordes rouges, elle avait dû fuir le village natal de Zährendip (maintenant Ašaražiai, en Lituanie).

    "C’est bien parce que c’est toi, et pour te faire plaisir, Voici quelques morceaux de la Lopez Affair .
    – Vous suiviez déjà les amours de J.Lo. Quoi, je ne pensais pas que c’était ton boulot !
    Ach nein, blöder Kerl ! C’est bien d’un J. López dont il s’agit, mais celui-là, c’est José Ignacio López de Arriortúa. Son affaire a défrayé la chronique pendant plusieurs années mais pas chez les people , plutôt à la rubrique économie ou industrie. Une des plus grandes affaires d’espionnage industriel entre General Motors, la première entreprise mondiale de l’époque et le premier constructeur automobile européen, Volkswagen.
    Ce natif d’Amorebieta, à mi-chemin entre Durango et Bilbao, avait gagné une notoriété certaine en menant chez Opel, en tant que directeur des achats, une vigoureuse opération de réduction des coûts avec des méthodes qui lui avaient valu de la part des fournisseurs le surnom affectueux d’ étrangleur de Rüsselsheim (siège d’Opel). C’est lui qui lança la mode de mettre les fournisseurs en slip. Il imposait aussi à ses collaborateurs une diététique draconienne. Avec de telles méthodes, il ne pouvait qu’être promu au siège de la maison mère et promis à un avenir radieux chez GM. Vêtu de sa bure et armé de son hachoir, il se préparait à suivre cette voie glorieuse, lorsque, soudain, il trébucha et bascula du côté obscur.
    – Eh bien, de Bad Aibling, quand donc viendra le tour ?
    – Laisse de mon récit se dérouler le cours.
    – Iñaki portait en son sein un rêve, un idéal, una ilusión , qui était de parachever son œuvre par la création d’une usine d’assemblage à Bilbao dans son pays natal. Une usine modèle où se serait exprimée sa vision des rapports de production, des relations clients-fournisseurs et de la diététique du guerrier. Aussi, son monde s’effondra-t-il lorsqu’il comprît que GM l’avait mené en bateau et que son usine chérie, pour de minables raisons de coût, serait plutôt construite en Pologne. Atteint en plein par ce coup de biscayen, le Biscayen céda aux sirènes du concurrent et passa avec armes, bagages et collaborateurs proches à Wolfsburg. Volkswagen lui offrait un pont d’or pour venir appliquer les méthodes d’amincissement qui avaient fait sa gloire.
    Dans ses bagages, il y avait un paquet de cartons de documents provenant de Detroit. 20 d’après les allemands, 70 pour les états-uniens. De méchantes langues, notamment parmi ses anciens collaborateurs de GM, firent courir la rumeur que parmi lesdits documents se trouvaient des pièces confidentielles comme la liste intégrale des prix pratiqués par les fournisseurs…
    – Parti des bords du Main, trahi au Michigan, Ñaki Campeador , valeureux combattant passera-t-il enfin par la Haute-Bavière ?
    – J’y arrive à l’instant, neveu impatient !
    Le conflit, porté sur le terrain judiciaire s’éternisait, les avocats échangeaient les qualifications de vol ou d’espionnage industriel depuis plus de 3 ans. Il s’acheminait doucement vers l’enlisement. C’est là que, deus ex machina , nous sortîmes de derrière les antennes la transcription des échanges téléphoniques entre M. López et les dirigeants de VW.
    – Et que se disaient-ils ?
    – Je ne peux te le dire !
    Mais, vois-tu mon garçon, ce qui me coupe la chique
    C’est que les gens n’voient pas, et malgré les médias,
    Qu’en ces temps héroïques, nous à la NSA,
    Nous n’nous contentions pas des seules metadata
    Et n’avions pas besoin d’Internet et des TIC
    Pour suivre pas à pas le monde économique."

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    Sources (très instructives !)
    • une alléchante mention dans l’article de Wikipédia sur la station de #Bad_Aibling http://en.wikipedia.org/wiki/Field_Station_81

    The López affair that was cleared up by telephone surveillance in the BAS gained worldwide audience.

    où le lien est, malheureusement, en rouge…
    https://maps.google.com/maps?q=bad+aibling,+allemagne&hl=fr&ie=UTF8&ll=47.857619,12.003282&spn=

    • une présentation détaillée de l’affaire en 2006 par un magazine automobile The Lopez Affair http://europe.autonews.com/article/20060220/ANE/60310010/the-lopez-affair#axzz2kLQSP6D3
    expliquant, entre autres, que l’affaire avait pourri pendant de longues années les relations entre Volkswagen et la presse.

    • l’article sur José Ignacio López sur Wikipédia allemand http://de.wikipedia.org/wiki/José_Ignacio_López_de_Arriortúa présentant le point de vue… allemand.
    (PS : je viens de voir que son projet devait s’appeler Carmen .

    Sein Lebenstraum, eine baskische Autofabrik unter der Marke Carmen zu errichten, hat sich bis 2012 noch nicht verwirklicht.

    Trop sentimental, c’t’homm’là ; ça l’a perdu !)

    • le point de vue états-unien, à chercher dans l’article de Wikipédia sur General Motors, puisqu’il n’y a pas d’entrée sur l’affaire http://en.wikipedia.org/wiki/History_of_General_Motors#1981.E2.80.93present

    José Ignacio ("Inaki") López de Arriortúa, who worked under Jack Smith in both Europe (particularly the successful turnaround of Opel) and the United States, was poached by Volkswagen in 1993, just hours before Smith announced that López would be promoted to head of GM’s North American operations. He was nicknamed Super López for his prowess in cutting costs and streamlining production at GM, although critics said that his tactics angered longtime suppliers. GM accused López of poaching staff and misappropriating trade secrets, in particular taking documents of future Opel vehicles, when he accepted a position with VW. German investigators began a probe of López and VW after prosecutors linked López to a cache of secret GM documents discovered by investigators in the apartment of two of López’s VW associates. G.M. then filed suit in a United States District Court in Detroit, using part of the Racketeer Influenced and Corrupt Organizations Act, which left VW open to triple damages (billions of dollars) if the charges were proved in court. VW, faced with a plummeting stock price, eventually forced López to resign. GM and Volkswagen since reached a civil settlement, in which Volkswagen agreed to pay GM $100 million and to buy $1 billion worth of parts from GM.

    • Deux articles de l’Express, à chaud, à 4 mois d’intervalle (avril et août 1993)
    Volkswagen : un « tueur » sous le capot - L’EXPRESS
    http://www.lexpress.fr/informations/volkswagen-un-tueur-sous-le-capot_605208.html

    Et puis, surtout, Lopez avoue une manie : il déteste les gros, qu’il persécute dans son service comme des créatures corrompues et démoniaques. A peine arrivé, en mai 1992, l’ascétique dictateur, sec comme un coureur de fond, inflige à ses subordonnés médusés un mémo de 10 pages sur le « régime alimentaire du guerrier », qui leur interdit les hamburgers et le café même décaféiné, institue les petits déjeuners à base de fruits et proscrit l’indécent mélange des protéines et des carbohydrates. Pour les sous-traitants, la diète est plus sévère encore : lors de son premier déjeuner avec les fournisseurs de General Motors, il renvoit carrément les plats en cuisine pour mieux expliquer son programme ; allégorie saisissante d’un mortifiant serrage de ceinture. Car, dans l’intimité glaciale de son bureau, Lopez déchire prestement des contrats indexés depuis quarante ans ; exige, dans un incompréhensible mâchouillement anglo-castillan, des concessions irrévocables de 20% sur le prix des tôles et des plastiques, arrache des rabais à des PME exsangues en les menaçant de concurrents fictifs. « Ce type, c’est un mélange de Cortés et d’Attila », murmure un industriel local, sous réserve d’anonymat total.

    Lopez, voleur de mémoires ? - L’EXPRESS
    http://www.lexpress.fr/informations/lopez-voleur-de-memoires_595575.html

    Autre indice : les 8 et 9 mars, à Rüsselsheim, où siège Opel, José Lopez de Arriortua a assisté à une réunion à huis clos des dirigeants de General Motors, consacrée à la stratégie d’avenir du groupe et à ses projets de modèles pour les prochaines décennies. En présence du président du groupe, Jack Smith, Lopez a demandé aux participants de lui remettre leurs dossiers les plus confidentiels, traduits en allemand. Ce qui fut fait sur-le-champ. Or, le 9 mars, à 21 h 57, José Lopez signait son contrat d’embauche avec les dirigeants de Volkswagen, ce qui ne l’empêchait pas, le lendemain encore, de détourner de nouveaux documents internes de General Motors. Outre les plans de la O-Car et des modèles successeurs de la Vectra et de l’Astra, le Basque se serait procuré une arme secrète : la liste des prix obtenus par Opel auprès de ses fournisseurs pour chacune des 60 000 pièces détachées qui composent ses véhicules.
    (…)
    Fin mars, à Wolfsburg. A l’abri des regards, dans des bâtiments reculés, naguère occupés par des travailleurs immigrés italiens, des « petites mains » font entrer des kilomètres de texte sur des ordinateurs portables. Il s’agit d’une dizaine de stagiaires employés chez Volkswagen. Parmi eux, un jeune Français. Sur instruction de José Lopez, la troupe recopie des documents en provenance des bureaux d’étude de General Motors. Une secrétaire se souvient d’avoir vu le sigle d’Opel en tête des imprimés qui lui étaient confiés.

    À l’époque, avant l’inflation des griefs, GM n’en était qu’à 14 gros cartons

    • le commentaire d’un ancien employé du gouvernement é.-u. à propos d’un article du 19 avril 2011 commentant les décisions de justice autorisant la pose de mouchards GPS.

    Juan Cole : Starship Amerika - Juan Cole - Truthdig
    http://www.truthdig.com/report/page2/starship_america_20110419
    drbhelthi commente (20/4/11, 17:04)

    The infamous auto-secrets espionage case, GM/Opel against VW, approx. 1993- 1996, titled the “Lopez Affair,” was uncovered by the NSA, functioning in Germany, quasi legally. The NSA operated the U.S.Army spy station in Bad Aibling, Germany, and recorded telephone conversations between Mr. Lopez and VW leadership in Germany. The recordings were passed to German authorities, who used these illegal “telephone tappings” to “discover” the industrial espionage case. Who gave the NSA authority to monitor German telephone conversations, illegal at the time? Who decided to select-out the recordings of Mr. Lopez, from the thousands on hand? The U.S. Army installation in Bad Aibling was shut down when the NSA went “hi-tech”. And for other reasons.

    La conclusion de l’article commence ainsi :

    The federal rulings so far on GPS tracking have been all over the map, so to speak, and that the Fourth Amendment will meaningfully survive the almost cosmic electronic surveillance capabilities of our burgeoning national security state is not at all clear.

    (On trouve d’ailleurs facilement le même genre de mise en garde à partir de 2005-2006).

    ===================

    Enfin, et hors sujet (ou presque), le même commentateur cite aussi ceci :

    GHWBushJr knew German Chancellor Schroeder´s position on international issues before Schroeder´s announcement. His phones were tapped, admitted proudly by “Junior” Bush.

    dont on peut trouver confirmation, par exemple ici (citant le magazine Bild am Sonntag du 27/10/13)

    White House : Obama did not discuss tapping Merkel’s phone with #NSA chief | i24news - Information has a new name
    http://www.i24news.tv/en/news/international/131027-white-house-obama-did-not-discuss-tapping-merkel-s-phone-with-nsa-chi

    Bild said the NSA had increased its surveillance, including the contents of Merkel’s text messages and phone calls, on Obama’s initiative and had started tapping a new, supposedly bug-proof mobile she acquired this summer, a sign the spying continued into the “recent past”.

    The NSA first eavesdropped on Merkel’s predecessor Gerhard Schroeder after he refused to support President George W. Bush’s war in Iraq and was extended when Merkel took over in 2005, the paper said.

    Eighteen NSA staff working in the US embassy in Berlin, some 800 meters from Merkel’s office, sent their findings straight to the White House, rather than to NSA headquarters, the paper said. Only Merkel’s encrypted landline in her office in the Chancellery had not been tapped, it added.