• #Loi contre le « #démembrement » d’#EDF : la gauche met un pied dans la porte

    Lors de la niche parlementaire du Parti socialiste, l’Assemblée nationale a adopté à l’unanimité la proposition de loi pour « protéger le groupe EDF d’un démembrement ». Le texte a fait l’objet d’un compromis avec le gouvernement, mais constitue une première victoire symbolique.

    C’est l’épilogue d’un véritable marathon parlementaire : l’#Assemblée_nationale a adopté en troisième lecture à l’unanimité, jeudi 29 février, la proposition de loi défendue par le rapporteur socialiste Philippe Brun pour « protéger le groupe EDF d’un démembrement ». « On est allés à la limite de ce que pouvait faire l’opposition dans la Ve République », se félicitait Philippe Brun, salle des Quatre Colonnes, après le vote.

    Derrière ce résultat apparemment consensuel se cache en effet une longue lutte politique enclenchée il y a plus d’un an. Le Parti socialiste (PS), dans le cadre de sa niche parlementaire (où il décide de l’ordre du jour une fois par an, comme ce jeudi), avait alors fait adopter pour la première fois, contre l’avis du gouvernement, cette proposition de loi comprenant un #bouclier_tarifaire censé profiter aux petites entreprises « afin de faire face à la hausse des prix de l’énergie ».

    Depuis, le texte a navigué plusieurs fois entre l’Assemblée nationale et le Sénat et a obtenu à chaque fois la majorité des voix, contraignant le gouvernement à « plier le genou devant le Parlement », selon la formule du député socialiste Philippe Brun. Mais si le texte a été adopté dans une démarche constructive entre tous les groupes, c’est que les socialistes ont accédé aux compromis proposés par le gouvernement, qui menaçait de saisir le Conseil constitutionnel pour faire tomber des amendements (il n’est ainsi plus question d’actionnariat salarié dans le texte).

    La #privatisation d’EDF rendue impossible

    Ce n’est donc plus une proposition de loi aussi ambitieuse qu’au départ qui a été votée. « Personne n’a souhaité nourrir l’illusion que c’était un texte révolutionnaire pour construire un véritable pôle public de l’#énergie. Cette grande loi de #nationalisation actualisée devra être à l’ordre du jour quand nous serons aux responsabilités », a souligné le communiste Sébastien Jumel, corapporteur du texte, en conclusion des débats.

    Le texte comprend principalement une mesure d’extension des #tarifs_réglementés_de_vente_d’électricité (#TRVE) qui bénéficiera aux entreprises de moins de dix salarié·es (2,5 millions d’entreprises) et aux petites #collectivités_territoriales (10 000 communes). Les agriculteurs et agricultrices ainsi que les boulangers et boulangères qui, jusqu’à présent, ne pouvaient pas en bénéficier en raison de la puissance consommée, vont donc désormais en bénéficier. La droite sénatoriale a toutefois détricoté le texte en excluant notamment de cette extension les #bailleurs_sociaux.

    En outre, le texte inscrit l’incessibilité du capital d’EDF dans la loi, obligeant à l’avenir toute décision en la matière à être soumise au Parlement. La gauche y tenait particulièrement, s’étant battue contre le projet #Hercule qui visait à démanteler l’électricien public et à vendre les parties les plus rentables, notamment #Enedis. « La privatisation d’EDF est désormais impossible », explique #Philippe_Brun.

    Si, à plusieurs reprises, les député·es des groupes de gauche se sont félicité·es d’avoir « gagné une bataille politique », c’est qu’en un peu plus d’un an, la majorité présidentielle s’est rangée à la nécessité d’une régulation du marché de l’électricité. « Nous nous réjouissons que le gouvernement ait finalement trouvé de l’intérêt à notre proposition. Il y a un an, il combattait les tarifs réglementés : c’était la ruine, c’était démagogique, c’était contraire au droit européen. Ils y sont désormais favorables », note Philippe Brun. Une inconstance que sa collègue de La France insoumise (LFI) Alma Dufour a raillée dans l’hémicycle d’une formule imagée : « Vous retournez tellement votre veste sur le sujet que vous êtes sur le point de réinventer le courant alternatif. »

    Le dilemme du marché européen

    Le triomphalisme affiché par le ministre délégué chargé de l’industrie, Roland Lescure, et le député Renaissance Emmanuel Lacresse, qui ont transformé cette loi en « un acquis du groupe Renaissance et de la majorité », a donc fait grincer des dents à gauche.

    Néanmoins, comme le souligne un communiqué du groupe LFI, si cette proposition de loi, que le gouvernement s’est engagé à faire adopter par le Sénat le 3 avril, met un coup d’arrêt à la #libéralisation, « la gauche n’a pas gagné la guerre des prix de l’électricité » pour autant. Sans réforme du marché européen de l’électricité, elle n’est qu’un premier pas. « La réforme européenne va dans le très mauvais sens : elle n’a pas touché à l’indexation sur les cours du gaz du prix de l’électricité, et en 2025, la Commission européenne est même censée demander la fin de tout #tarif_réglementé pour les ménages et les TPE », prévient la députée LFI Alma Dufour.

    Le député socialiste Philippe Brun, qui se dit « favorable à sortir du marché européen de l’électricité », convient bien d’une « loi plus défensive qu’offensive », donc, mais qui permet d’ouvrir un front. Avec le passage de cette proposition de loi, la gauche met un pied dans la porte, ce qui laisse présager d’un débat parlementaire autrement plus houleux lors de la réforme à venir de la loi Nome sur le marché de l’électricité.

    https://www.mediapart.fr/journal/politique/290224/loi-contre-le-demembrement-d-edf-la-gauche-met-un-pied-dans-la-porte

    #agriculture #boulangeries #service_public #tarif #prix

  • Le #Logement_d'abord saisi par ses destinataires

    « Le Logement d’abord saisi par ses destinataires » est une recherche en sciences sociales engagée en 2019 par l’équipe de la Chaire PUBLICS des politiques sociales (laboratoire de sciences sociales Pacte, Université Grenoble Alpes) : https://cpublics.hypotheses.org. Elle a suivi, par des entretiens répétés, des personnes accompagnées dans le cadre de dispositifs et actions développées dans le cadre de la mise en œuvre accélérée du Logement d’abord sur les métropoles de Grenoble et Lyon. De manière originale, elle éclaire les expériences et donne à entendre les points de vue des destinataires de cette nouvelle orientation de l’action publique à destination des personnes sans domicile.

    Pour télécharger le rapport :
    https://cpublics.hypotheses.org/files/2023/05/Rapport_LDAdestinataires_VF.pdf

    https://ldadestinataires.sciencesconf.org
    #logement #rapport #recherche #Grenoble #Lyon #housing_first #accès_au_logement #sans-abris #sans-abrisme #logement_à_soi #habitat #bailleurs #meubles #accompagnement #appropriation #tranquillité #solitude #SDF #habitat_précaire #système_d'habitat_précaire #débrouille #abris_de_fortune

  • Pourquoi construire de nouveaux logements sociaux dans les villes en décroissance ?
    https://metropolitiques.eu/Pourquoi-construire-de-nouveaux-logements-sociaux-dans-les-villes-en

    Alors que leurs territoires sont en déclin démographique, de nombreux organismes de #logement_social continuent à construire. Marie Mondain explique ce paradoxe en pointant le rôle des politiques nationales du logement et des réformes récentes du secteur #HLM. « Même si on a 1 500 logements de trop, quand on démolit, il faut qu’on puisse reconstruire […]. Il faut qu’on reconstitue sinon on va bousiller nos équilibres d’exploitation. » L’impératif de reconstruction, formulé par ce directeur d’un organisme #Terrains

    / logement social, #décroissance, #bailleurs, #Normandie, HLM

    https://metropolitiques.eu/IMG/pdf/met-mondain.pdf

  • Comment l’État met des milliers de familles [ et pas que...] pauvres à la rue chaque année | StreetPress
    https://www.streetpress.com/sujet/1673887661-etat-milliers-familles-pauvres-rue-expulsions-locatives-loi-

    Dans son ouvrage De gré et de force, le sociologue Camille François fait un état des lieux inédit de la hausse des expulsions en France. Après dix ans de travail, il explique comment l’État met dehors des milliers de ménages endettés par an.

    En 2010, le brigadier-chef Thierry Henion (1) est chargé d’expulser Madame Hendy (1), une femme de 30 ans qui squatte un #logement en Île-de-France. Il tombe sur son bébé de 22 mois et des proches venus empêcher l’expulsion. En 2013, c’est cette fois Muriel (1), une employée de la préfecture, qui est bouleversée. Un #locataire vient de l’appeler en pleurs pour la supplier de reporter son #expulsion et lui dire qu’il pense à se tuer. Rarement confrontée d’aussi près à la brutalité des expulsions qu’elle gère, elle décide d’écrire en urgence au #bailleur. Son message est laissé sans réponse et l’homme est mis dehors le jour même.

    Ce sont des scènes racontées par le sociologue Camille François, dans son livre De gré et de force, comment l’État expulse les pauvres, à paraître le 19 janvier prochain aux éditions La Découverte. « La question des expulsions est invisible dans les médias, sauf à l’occasion de l’ouverture ou de la fermeture de la trêve hivernale », regrette-t-il. Pendant trois ans, de fin 2012 à 2015, le chercheur chevronné a suivi de l’intérieur les institutions chargées de réaliser les expulsions dans un département de banlieue parisienne. Le deal a été accepté à condition qu’il ne nomme pas celles et ceux qui lui ont ouvert leurs portes :

    « Je m’attendais à ce qu’on me mette des barrières à l’entrée. Mais je n’ai pas rencontré tant de refus. Ce sont des #institutions_invisibles qui n’ont pas le temps d’évaluer leur propre activité. »
    Le maître de conférences en sociologie à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne a rencontré les « petites mains » du service de recouvrement des #bailleurs_sociaux. Il a lié des relations avec les juges qui prennent la décision des expulsions au tribunal et s’est infiltré au sein des services de préfecture et de police qui l’appliquent.

    #propriété_privée #justice #guerre_aux_pauvres #pauvres #loyer #squat

  • Énergie : l’hiver s’annonce critique pour les locataires de HLM
    https://www.mediapart.fr/journal/france/220922/energie-l-hiver-s-annonce-critique-pour-les-locataires-de-hlm

    Comme l’an dernier, les mesures gouvernementales annoncées le 14 septembre dernier ont, en partie, de nouveau oublié les bailleurs sociaux puisque le bouclier tarifaire mis en place ne concerne pas le chauffage collectif électrique, pas plus que les dépenses des parties communes.

    L’an dernier, les offices avaient dû attendre près de six mois pour que le chauffage collectif au gaz soit pris en compte dans le premier bouclier tarifaire.

    Ces dernières semaines, les simulateurs ont tourné à plein chez les bailleurs sociaux et les prévisions de charges pour les locataires affolent.

    « Rien que sur les charges des parties communes, on va passer de 10 euros à 60 euros par mois. Une augmentation de 600 % », s’alarme Bertrand Prade, à la tête de Seine-Saint-Denis Habitat qui gère 33 000 logements sociaux dans le département. « Dans un F3 au #chauffage collectif électrique, on passe de 65 euros à 400 euros par mois, ce qui est insoutenable », poursuit celui qui a écrit au ministre pour l’alerter sur ces situations critiques.

    [...] Sous la pression de l’Union européenne, les #bailleurs_sociaux ne bénéficient plus de l’accès aux tarifs règlementés de l’énergie depuis 2016 et doivent passer eux-mêmes des contrats avec les fournisseurs d’énergie. Tant que les coûts de l’énergie étaient relativement stables, ce changement de règle n’avait pas trop posé de problèmes aux bailleurs, mais depuis que les prix ont atteint des pics historiques, avec une volatilité extrême, la situation est devenue infernale.

    « Nous avons quatre heures pour accepter ou pas un marché. Du jamais-vu pour des marchés publics, surtout quand on s’engage pour trois ans », rapporte Bertrand Prade.

    Chez Habitats de Haute-Alsace, les contrats de gaz arrivent à échéance le 31 décembre 2022, au pire moment. « Nous avions jusque-là un contrat très favorable, négocié quand les prix étaient au plus bas, le saut pour les locataires est d’autant plus difficile à supporter », explique le directeur général, Guillaume Couturier. Sans le bouclier tarifaire, l’augmentation de la facture mensuelle pour les locataires aurait été de 145 euros par mois ; avec, elle ne sera « que » de 50 euros, une somme considérable pour des locataires aux revenus faibles.

    Le niveau stratosphérique du marché du gaz ces derniers mois interpelle les bailleurs sociaux qui se demandent, pour beaucoup, s’il n’est pas temps de revoir les règles.

    « On a des marges qui explosent chez nos fournisseurs d’#énergie et qui sont pour le moins indécentes. Le bouclier tarifaire fait office de serpillère et de bassine mais il ne colmate pas du tout la fuite. La vraie solution, c’est de revenir sur la libéralisation des prix de l’énergie », avance par exemple Vincent Peronnaud, directeur général de l’OPAC de l’Oise.

    [...] Le risque d’impayés dans les mois à venir préoccupe particulièrement les bailleurs sociaux. « On estime que 25 % à 30 % de nos locataires seront en impayés cet hiver », affirme le directeur général d’Habitats de Haute-Alsace, qui regrette que les modèles économiques des offices #HLM soient mis à mal à cause de critères complètement exogènes.

    « C’est autant d’investissements en moins dans ce qui devrait être pourtant la priorité : la rénovation thermique de nos bâtiments », ajoute-t-il, attendant comme tout le reste de la profession un engagement plus ferme du gouvernement sur ce point.

  • Protéger et contrôler : les deux visages du #HCR

    Pour qui s’intéresse aux questions migratoires au travers des reportages des médias non spécialisés, le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (#HCR) apparaît comme une ONG, alors qu’il s’agit d’une agence onusienne et que plus de 85% de son #budget provient de contributions étatiques. Son point de vue est ainsi régulièrement convoqué pour contrebalancer les discours hostiles aux réfugié·e·s. Pour le HCR, qui fait appel à la générosité du public, la #communication est d’ailleurs centrale.

    Les déclarations du HCR, destinées à être reprises par la presse, sont conçues pour ne pas heurter ses principaux donateurs. Ce sont donc ses #non-dits qui doivent être décryptés. Ainsi, en février 2020, en réaction à la situation dramatique des réfugié·e·s maintenu·e·s dans les #hotspots grecs, le HCR demandait une « action décisive pour mettre fin aux conditions alarmantes dans les îles de la mer Égée ». Mais le terme de hotspot ne figure pas dans le communiqué, le HCR lui préférant l’euphémisme « centre de réception » ; et, s’il en appelle aux responsabilités du gouvernement grec, il passe sous silence celles de l’Union européenne (UE), qui a inventé la « #solution_hotspot » en 2015, dont le HCR est lui-même partie prenante depuis l’origine. De même, pour expliquer, au début de l’année 2020, que « la #Libye n’est pas un pays sûr, ni une terre d’asile », la porte-parole du HCR évoque le contexte politique chaotique dans le pays.

    Mais elle ne fait aucune allusion aux efforts menés depuis des années par les pays européens pour empêcher les exilé·e·s de prendre la mer, les condamnant à être les otages des milices.

    Partagé entre sa mission et les injonctions de ses #bailleurs, le HCR ne peut être considéré comme un lanceur d’alerte, ni même un acteur humanitaire : sa présence dans les îles grecques comme en Libye tient à ce qu’il a été acteur du processus de #mise_à_distance et de #tri des exilé·e·s prôné par l’UE. Dès lors, ses cris d’alarmes, aussi sporadiques qu’inconséquents, n’offrent pas de secours véritable aux femmes et aux hommes que la #convention_de_Genève ne protège plus.

    http://www.migreurop.org/article2991

    #protection #réfugiés #asile #migrations #ONU #contrôle #externalisation #mots #vocabulaire #terminologie

    Pour télécharger la note de #Migreurop en pdf :
    http://www.migreurop.org/IMG/pdf/note_11_fr.pdf

    ping @rhoumour @karine4 @_kg_

  • Les bailleurs HLM résolus à expulser les familles des trafiquants, Isabelle Rey-Lefebvre, Le Monde 7 août 2018
    https://www.lemonde.fr/logement/article/2018/08/07/les-bailleurs-hlm-resolus-a-expulser-les-familles-des-trafiquants_5339982_16

    Les bailleurs HLM résolus à expulser les familles des trafiquants
    Dans plusieurs affaires récentes, des juges ont validé les demandes dans ce sens, estimant qu’il s’agit d’une violation grave des obligations locatives.

    Expulser de leur logement HLM les familles de trafiquants de drogue n’est plus tabou depuis que, dans plusieurs affaires récentes, des juges ont validé les demandes dans ce sens des bailleurs sociaux. Les juges estiment de plus en plus souvent que perpétrer ou être complice d’un trafic de stupéfiants au domicile constitue, outre l’aspect pénal, une violation grave des obligations locatives justifiant la résiliation du bail.

    Un pas a donc été franchi puisque ce ne sont plus seulement les fauteurs de troubles qui se voient sanctionnés au pénal, mais également leurs familles au civil. Ainsi, entre juin et octobre 2016, à l’initiative de Paris Habitat, neuf familles ont été expulsées manu militari, au grand soulagement des voisins, de la cité Bonnier (20e arrondissement) gangrenée depuis des années par le trafic de drogue. Dans la capitale, les trois bailleurs sociaux de la ville, Paris Habitat, la Régie immobilière de la Ville de Paris (RIVP) et Elogie Siemp ont engagé 80 procédures de ce type pour « graves troubles de nuisance ».

    Le 27 février 2018, la cour d’appel d’Amiens a ordonné l’expulsion d’une mère de famille et de ses deux enfants mineurs dont une fille handicapée, logés cité du Clos des roses, propriété de l’OPAC de l’Oise, car trois des fils désormais majeurs étaient condamnés pour trafic de stupéfiant à grande échelle.

    Lire aussi : A Compiègne, la justice ordonne l’expulsion d’une famille dont les fils dealent dans la cité

    Le 10 janvier 2017, à la demande de l’Office Seine-Saint-Denis Habitat, la cour d’appel de Paris avait confirmé l’expulsion d’une locataire, à Saint-Ouen, dont le fils avait été condamné à huit mois de prison avec sursis pour détention de plus d’un kilo de cannabis. Le juge a rappelé la responsabilité de la titulaire du bail qui doit « user paisiblement des locaux » et répondre « de ses propres agissements mais également de ceux des personnes qu’elle accueille ». Cette femme avait argué du soutien de quelques voisins : « Il peut arriver que les mêmes locataires qui se plaignaient d’une famille refusent, ensuite, de témoigner, voire signent une pétition en sa faveur tant la peur de représailles est forte », raconte Cécile Mage, directrice générale adjointe de Seine-Saint-Denis Habitat.

    Coopération avec la justice et la police

    Les magistrats de la cour d’appel d’Angers ont confirmé, le 7 juin 2017, l’expulsion d’une femme, de ses quatre enfants mineurs et de sa nièce alors qu’il n’y avait, à leur encontre, ni plainte ni pétition, et que son fils de 21 ans, dûment condamné, avait quitté le domicile : « Cet arrêt est intéressant car l’absence de plainte et le départ du fauteur de trouble n’atténuent pas la gravité des faits et la responsabilité du locataire, remarque Yann Bisiou, maître de conférences en droit à l’université Paul-Valéry de Montpellier. Il est inutile et dangereux d’ajouter à la loi une résiliation automatique du bail comme l’envisage le projet de loi pour l’évolution du logement, de l’aménagement et du numérique (loi ELAN), en cours de discussion. Au juge d’apprécier la situation. »

    La loi Egalité et citoyenneté du 27 janvier 2017 avait tenté d’instaurer cette résiliation de plein droit d’un bail lorsque le locataire ou l’un des occupants a fait l’objet d’une condamnation définitive pour consommation ou trafic de stupéfiants et si les faits se sont produits dans le logement, l’immeuble ou le groupe d’immeubles. La disposition avait été invalidée, le 26 janvier 2017, par le Conseil constitutionnel, pour une raison de procédure et la loi ELAN y revient.

    Lire aussi : HLM, accès aux handicapés, littoral... La grande déréglementation de la loi ELAN

    Les bailleurs sociaux s’organisent pour fournir aux tribunaux un dossier étayé par les condamnations pénales de leurs locataires. Cela suppose une coopération avec la justice et la police. Ainsi, 13 Habitat, bailleur social des Bouches-du-Rhône, propriétaire de 400 cités dont 26 sont des lieux de trafic de drogue, a décidé d’engager d’un coup une dizaine de procédures d’expulsions : « Nous avons pris attache avec les procureurs de la République de Marseille, Tarascon et Aix-en-Provence pour qu’ils nous transmettent tous les jugements au pénal concernant nos locataires, détaille Lionel Royer-Perreaut, son président, et nous allons introduire dans les contrats de location une clause résolutoire en précisant les obligations des locataires. Notre but est de combattre le sentiment d’impunité des délinquants et de leurs familles. »

    Lire aussi : « Priver les plus pauvres de logement est une injustice et une grave erreur »

    « Judiciariser ces situations, pourquoi pas, mais les procédures sont longues, surtout en Seine-Saint-Denis où elles peuvent durer quatre à cinq ans, déplore Patrice Roques, directeur de Seine-Saint-Denis Habitat, et elles ne visent que quelques familles alors qu’une trentaine de nos 200 halls d’immeubles sont, à des degrés divers, théâtres de nuisances et de trafics. »

    #logement #bailleurs_sociaux #condamnation #résiliation_automatique_du_bail #expulsion

  • Marseille : Dans les quartier Nord, deux fusibles causent une coupure d’électricité de 76 heures
    https://www.20minutes.fr/societe/2292731-20180619-marseille-quartier-nord-deux-fusibles-causent-coupure-ele
    https://img.20mn.fr/K70Weg5LSPemELx6ylHAuA/648x360_cite-parc-kalliste-15e-arrondissement-marseille

    Pas d’électricité de vendredi 19h jusqu’à lundi, 17h. Une trentaine de logements de la cité Le Castellas, dans le 15e arrondissement de Marseille, ont été privé d’électricité pendant près de 76 heures ce week-end.

    « On a tout jeté ce que nous avions au frigo ou au congélateur, pour ceux qui en ont un. Nous n’avons pas pu non plus prendre de douche parce que nous avons un cumulus », témoigne Karima encore épuisée de ces trois jours.

    « Si ça n’avait duré qu’une journée encore, mais là c’était trois jours. Surtout avec cette chaleur », ajoute-t-elle. Une vieille dame âgée de 95 ans est même tombée dans les escaliers, faute de lumière. Elle a été hospitalisée.

    Le blocage de l’accès aux locaux techniques chez les bailleurs sociaux c’est du grand classique. Chez nous l’année dernière les pompiers ont dû défoncer une porte blindée avec un bélier pendant plus d’1 heure en pleine nuit parce que les vannes de l’arrivée d’eau étaient derrière et que l’eau montait dans les apparts du rez de chaussée à cause d’une rupture de canalisation. Tout le monde écopait l’appart du voisin pendant que la canalisation fuyait à grande eau ! C’était hallucinant ! Le bruit du bélier était tel que j’ai fait un bond dans mon lit et j’ai cru que c’était une descente des flics pour une perquis’.
    En moins dangereux on a le même genre de souci avec les poubelles : pas de tri et ça déborde parce qu’ils veulent pas laisser les clés, peut-être de peur qu’elles soient brûlées, je ne sais pas (à chaque fois c’est difficile de comprendre les vraies raisons). Mais ce qui est clair c’est que ça n’arrive pas chez les bourgeois !
    #bailleurs_sociaux #hlm #logement #quartiers_populaires #discriminations #électricité #marseille #enedis #coupure

  • Handicap, HLM, « bail mobilité »… On vous explique pourquoi le projet de loi Logement fait polémique

    Le vote solennel du projet de loi sur l’évolution du logement, de l’aménagement et du numérique (#Elan) a lieu ce mardi. Mais le texte inquiète les acteurs du logement social et les architectes.

    « Construire plus, mieux et moins cher. » Tel est l’objectif affiché du projet de loi sur l’évolution du logement, de l’aménagement et du numérique (Elan), sur lesquels les députés se prononcent mardi 12 juin. Si son petit nom ne vous dit rien, c’est normal. Pourtant, à l’instar du détricotement annoncé de la loi Littoral, finalement limité, plusieurs mesures de ce texte suscitent une levée de boucliers. La plus célèbre ? La limitation du nombre de logements accessibles pour les personnes en situation de #handicap.

    #logement #hlm #bailleurs_sociaux #apl

  • Les #bailleurs_de_fonds appelés à mettre la main à la poche pour la #Syrie

    KOWEÏT/DUBAÏ, 1 avril 2015 (IRIN) - Des hauts fonctionnaires de 78 pays et plus de 40 organisations internationales se sont réunis à Koweït le mardi 31 mars à l’occasion de la troisième conférence humanitaire internationale des donateurs pour la Syrie, dans un contexte de préoccupation croissante face au manque de financements.

    http://www.irinnews.org/fr/report/101309/les-bailleurs-de-fonds-appel%C3%A9s-%C3%A0-mettre-la-main-%C3%A0-la-poche-
    #aide

    • CARTE : Quels sont les pays qui contribuent équitablement a l’effort humanitaire pour la syrie ?

      Beyrouth, 1 avril 2015 (IRIN) - En amont de la conférence des bailleurs de fonds organisée à Koweit City pour mobiliser le soutien financier requis pour répondre à la crise syrienne qui a débuté il y a quatre ans, une organisation non gouvernementale (ONG) a posé la question suivante : quels sont les pays riches qui ont apporté une contribution équitable pour l’intervention humanitaire ?

      http://www.irinnews.org/fr/reportfrench.aspx?ReportID=101310

    • Conférence des donateurs pour la Syrie : Trois tendances clés

      Koweït City, 2 avril 2015 (IRIN) - Les bailleurs de fonds internationaux qui se sont réunis à Koweït City mardi ont promis un montant record de 3,8 milliards de dollars pour soutenir les efforts humanitaires déployés en réponse à la crise syrienne, qui entre dans sa cinquième année. Voici trois tendances clés identifiées à l’issue de la conférence.

      http://www.irinnews.org/fr/reportfrench.aspx?ReportID=101313