#bain_de_sang

  • "Tous doivent être décapités" : Révélations sur les #atrocités commises dans le bastion africain de #TotalEnergies

    Les villageois de la péninsule d’#Afungi, dans le nord du Mozambique, connaissaient bien ces conteneurs : une douzaine de boîtes en acier collées les unes contre les autres pour former un mur, avec une barrière au milieu. Ils servaient de portail de fortune pour un site de production de #gaz_naturel en cours de construction par TotalEnergies, dans une région isolée en proie à une violente insurrection islamiste.

    Ces mêmes villageois avaient été pris entre les feux croisés de l’#armée_mozambicaine et des combattants affiliés à l’#Etat_islamique. Après avoir fui leurs maisons, ils étaient allés chercher la protection des soldats du gouvernement. Au lieu de cela, ils ont trouvé la violence.

    Les soldats ont accusé les villageois d’avoir participé à l’#insurrection. Ils ont séparé les hommes — un groupe de 180 à 250 personnes — de leurs femmes et de leurs enfants. Puis ils les ont entassés dans les deux conteneurs situés de part et d’autre de l’entrée, les frappant à coups de pied et de crosse.

    Les soldats ont détenus ces hommes pendant trois mois. Ils les ont battus, affamés, torturés puis finalement exécutés. Finalement, seuls 26 prisonniers ont survécu.

    En discutant avec des survivants et des témoins et en faisant du porte-à-porte, j’ai pu reconstituer un récit détaillé des #atrocités perpétrées au cours de l’été 2021 par un #commando_mozambicain, dirigé par un officier qui disait avoir pour mission de protéger “le projet de Total”.

    La nouvelle du massacre ne peut qu’ajouter aux airs de désastre qui entourent désormais un projet qui — avec le développement d’un second #champ_gazier par #ExxonMobil — a été présenté comme le plus gros investissement privé jamais réalisé en Afrique, avec un coût total de près de 50 milliards de dollars.

    La construction de la #concession_gazière est interrompue depuis 2021, date à laquelle les rebelles islamistes ont envahi la région, massacrant plus de 1000 personnes. La justice française a déjà ouvert une enquête sur la gestion de TotalEnergies à la suite de la mort de sous-traitants lors de cette attaque.

    Ce second #bain_de_sang, que nous révélons, a été perpétré non pas par des islamistes mais par une unité militaire mozambicaine opérant à partir de la guérite de TotalEnergies.

    L’alliance de la major pétrolière avec l’armée mozambicaine soulève inévitablement des questions sur la gestion de #Patrick_Pouyanné, PDG de TotalEnergies.

    Il avait prévu de faire du mégaprojet mozambicain la vitrine de ses ambitions pour un avenir à faible émission de carbone. Au lieu de cela, sa stratégie d’investissements risqués dans des régions instables du monde risque désormais de se heurter aux efforts juridiques croissants visant à traduire les #multinationales devant la justice internationale.

    Pour évaluer à quel point l’entreprise est exposée, deux questions sont primordiales : TotalEnergies savait-elle qu’elle travaillait avec des tortionnaires et des tueurs ? Savait-elle — ou aurait-elle dû savoir — que des atrocités avaient été commises dans ses conteneurs ?

    En réponse à un résumé détaillé de cet article, #Maxime_Rabilloud, directeur général de #Mozambique_LNG, la filiale de TotalEnergies dans le pays, a déclaré que son entreprise n’avait “aucune connaissance des événements présumés décrits” ni “aucune information indiquant que de tels événements ont eu lieu”.

    Il a également déclaré que la société n’était pas présente sur le terrain au moment des #meurtres, ayant confié le site aux forces de sécurité mozambicaines. “Néanmoins, étant donné la gravité des allégations, nous prenons votre message très au sérieux”, a-t-il ajouté.

    https://www.politico.eu/article/totalenergies-mozambique-patrick-pouyanne-atrocites-afungi-palma-cabo-delga
    #Afrique #Françafrique #Mozambique #viols #violence #torture #massacre

    • L’explosion de Deepwater Horizon en 2010 — qui a tué onze travailleurs de la plate-forme et dont la marée noire a dévasté des centaines de kilomètres de côtes du golfe du Mexique, au large des Etats-Unis — a été un moment charnière pour le secteur des combustibles fossiles, a déclaré Patrick Pouyanné lors d’une conférence à Londres en 2017.

      Les pénalités financières “absolument énormes” de 62 à 142 milliards de dollars (selon le calcul utilisé) imposées au géant pétrolier britannique BP ont annoncé l’arrivée de ce que Patrick Pouyanné a appelé un nouveau “risque juridique” interdisant d’opérer dans les pays où de telles amendes pourraient être prononcées.

      La solution de Patrick Pouyanné a consisté à chercher des territoires moins réglementés au Moyen-Orient, où l’entreprise a débuté, et en Afrique, berceau d’Elf Aquitaine, le producteur de pétrole absorbé par Total en 1999.

      Opérer dans ces régions comporte souvent un risque politique plus élevé — corruption, instabilité, insurrection — reconnaît Patrick Pouyanné. Mais c’est le genre de risque face auquel Total, l’une des plus grandes entreprises du monde (cotée à 150 milliards d’euros), est bien équipée. La taille de l’entreprise lui a également permis de diversifier ses investissements dans le monde entier, en veillant à ce qu’aucun projet ne soit suffisamment important pour faire couler l’ensemble de l’entreprise.

      C’est ainsi qu’en mai 2019, Patrick Pouyanné a annoncé la pièce maîtresse de sa nouvelle stratégie : l’achat d’une participation de 26,5% et le rôle d’opérateur principal dans un champ gazier géant situé dans une zone de guerre à l’autre bout de la planète. “Nous aimons le risque, c’est pourquoi nous avons décidé de nous lancer dans l’aventure du Mozambique”, a-t-il déclaré une semaine plus tard à l’Atlantic Council de Washington.

      “L’avantage d’être une grande entreprise avec un portefeuille très important est que nous pouvons absorber ce type de risque…” Mentionnant la Papouasie-Nouvelle-Guinée comme “un autre bel endroit” dans lequel Total investit, il a ajouté : “[Ni l’un ni l’autre], même s’il y a un effondrement, ne mettront Total en danger.”

  • Stop aux #massacres en cours à #Gaza

    L’horreur succède à l’horreur. Aux crimes antisémites commis par le #Hamas le week-end dernier et à la découverte des atrocités succède désormais la #vengeance aveugle du gouvernement israélien. Après avoir bestialisé les Palestinien·nes de Gaza par des déclarations racistes aux accents exterminateurs, le gouvernement Netanyahu déploie toute la disproportion de sa puissance militaire et diplomatique et prive les habitant·es de Gaza d’eau, d’électricité et de carburant tant que les otages ne sont pas libéré·es, et organise le déplacement forcé de plus de 1,1 million de personnes.

    Ces mesures criminelles et inhumaines, qui engagent le pronostic vital de 2,3 millions de personnes, s’accompagnent de #bombardements massifs occasionnant des victimes en grande majorité civiles, parmi lesquelles des enfants et des personnes vulnérables. Le bilan est actuellement de plus de 1500 mort·es et plus de 6600 blessé·es et s’alourdit d’heure en heure. Le massacre, les déplacements forcés de population et les restrictions infligées aux Gazaoui·es ne sont en aucune façon une réponse tolérable aux tueries du 7 octobre. Comme sont proscrits les prises d’otages et les massacres du Hamas, le #droit_international, notamment la convention de Genève interdit ce que pratique le gouvernement israélien : la prise pour cible de #civils ou d’objectifs civils, les #punitions_collectives, et le fait de priver des populations des biens nécessaires à leur survie. On ne peut répondre à des #crimes par d’autres crimes.

    Le massacre du 7 octobre oblige Israël à repenser la forme que peut prendre l’avenir pour les deux peuples sur cette terre. Deux options existent : la recherche difficile d’une solution politique acceptable pour les deux peuples, ou l’écrasement dans un #bain_de_sang de toute revendication palestinienne auquel continueront à répondre des meurtres et des attentats. La seule possibilité acceptable est celle d’une #paix fondée sur la #justice, pour toutes et tous. C’est ce que résume le slogan « Pas de justice, pas de paix », que beaucoup comprennent comme un appel à se battre mais qui n’est en réalité qu’un constat. Aujourd’hui, la pire solution semble privilégiée, mais nous n’avons pas d’autre choix que celui de croire en des jours meilleurs et de tout faire pour les voir arriver. Tikoun Olam.

    Nous pleurons toutes les victimes, assassinées par les tueurs du Hamas ou massacrées par le gouvernement d’Israël qui n’a comme seule ligne de conduite la #domination par la puissance des #armes. De part et d’autre de la frontière, plus de 2700 personnes ont déjà perdu la vie, plus de 10000 sont blessées et plus d’une centaine sont retenues en otage.

    Il est urgent que l’ensemble des pouvoirs étatiques, ONG, et observateurices exterieur·es, civil·es ou professionnel·les, mettent tout en œuvre pour obtenir la reprise des flux vitaux vers Gaza et la libération immédiate des #otages. Ils doivent imposer un #cessez-le-feu et forcer la reprise d’un réel processus vers une #paix_juste et durable dans le respect des résolutions de l’ONU, du droit international et des légitimes aspirations de paix et de justice pour les Palestinien·nes et les Israélien·nes.

    Notre cœur est déchiré mais nous ne pouvons pas participer en l’état à un certain nombre de rassemblements « en faveur des Palestinien·nes » organisés entre autres par des groupes ayant explicitement soutenu l’attaque du Hamas. Nous appelons ces organisations à une sérieuse #auto-critique. Nous rappelons encore une fois que le Hamas inscrit l’#antisémitisme jusque dans sa charte, que pour lui, tous·tes les Juif·ves sont des cibles, et qu’il n’a jamais hésité à mettre cette idée en pratique. Les déclarations de ces partis et groupes politiques ne nous permettent donc pas d’envisager ces rassemblements comme autre chose que des espaces d’indifférence ou même de réjouissance face aux massacres antisémites perpétrés. Elles nous indiquent, au contraire, que ce sont des lieux où notre sécurité physique et psychologique n’est pas assurée.

    Il en est ainsi lorsque le NPA dans un texte consacré au massacre dit apporter « son soutien aux moyens de lutte choisis par les Palestiniens pour résister » et parle, pour désigner les villages et kibboutzim où, au même moment, les tueurs du Hamas sont à l’œuvre, de « colonies acquises aux résistantEs »(communiqué du 7 octobre) ; lorsque #Palestine_Vaincra lit le massacre comme « une démonstration de force des capacités de la résistance qui met à nu la faillibilité du projet sioniste » (le 7 octobre) ; lorsque l’#UJFP compare les tueurs du Hamas aux héros de l’affiche rouge (le 9 octobre) ; lorsque Unité Communiste voit dans ces attaques « une preuve d’espoir pour les colonisés du monde entier » (le 10 octobre) ; ou lorsque le groupe Inverti·es mentionne le Hamas comme « un groupe de résistance derrière lequel se mobilise le peuple palestinien, […] fruit du #colonialisme » (11 octobre).

    Dans le même temps nous assistons à un durcissement de la droite, caractérisé notamment par la volonté du ministère de l’Intérieur de criminaliser et d’interdire toute manifestation de solidarité avec les Palestinien·nes. Parallèlement, certains utilisent le massacre du 7 octobre pour stigmatiser les minorités arabe et musulmane, considérées comme collectivement complices. Nous condamnons avec la plus grande force tout ces discours de #haine et de #stigmatisation envers les personnes arabes et/ou musulmanes et leur apportons tout notre soutien. Les Musulman·es de France ne sont pas plus responsables des crimes du Hamas que les Juif·ves de France ne le sont de ceux du gouvernement israélien.

    Nous ne souscrivons pas à la criminalisation du mouvement de #solidarité avec les Palestinien·es, qui n’est rien d’autre qu’une façon de laisser les mains libres au gouvernement israélien pour écraser Gaza sous les bombes et priver les Gazaoui·es des moyens élémentaires de survie. Au contraire, nous souhaitons participer à l’établissement d’un front réellement unitaire se donnant l’objectif et les moyens de réaliser une pression populaire internationale sur l’ensemble des acteurs du conflit.

    L’établissement d’un tel front ne peut se faire que sur la base d’une #condamnation sans équivoque des crimes du Hamas et du gouvernement israélien et avec une revendication de #paix_dans_la_justice. Nous appelons donc toutes les personnes partageant ces objectifs à réfléchir avec nous à l’organisation d’initiatives pour la paix et la justice qui ne sombreraient pas dans des logiques mortifères.

    https://juivesetjuifsrevolutionnaires.wordpress.com/2023/10/13/stop-aux-massacres-en-cours-a-gaza
    #7_octobre_2023 #Palestine #Israël #à_lire