• Cher Le Parisien, tu te payerais pas un peu de nous ? | Le Club de Mediapart

    https://blogs.mediapart.fr/carolinedehaas/blog/251017/cher-le-parisien-tu-te-payerais-pas-un-peu-de-nous

    Òu l’on se rend compte que l’histoire (même immédiate) ne donne jamais de leçons.

    Cher Le Parisien, tu te payerais pas un peu de nous ?

    25 oct. 2017 Par Caroline De Haas

    Le Parisien a mis ce mercredi matin à sa une 16 hommes qui se mobilisent contre le harcèlement sexuel. Super idée ? Voyons voir...

    Voici la "Une" du Parisien ce mercredi 25 octobre :

    On peut voir bien sûr dans cette "Une" un signe enthousiasmant que l’engagement contre les violences que subissent les femmes dépasse maintenant largement les cercles des convaincu.e.s.

    Cette « Une » confirme aussi, 15 jours après l’affaire Weinstein, que l’onde de choc qu’elle a provoqué et les mobilisations qui ont suivi avec #BalanceTonPorc marquent un tournant. Il y aura un avant et un après. Nous sommes en train de vivre une accélération formidable de la prise de conscience de notre société sur l’ampleur des violences. (Venez dimanche à la manif !)

    On peut aussi se dire (soyons positives) que les hommes, qui occupent les Une toutes l’année ont attendu 20 jours (!) avant de reprendre la Une pour parler des femmes (à la place des femmes ?). Le Parisien a sans doute considéré qu’une Une avec 16 femmes qui prennent la parole serait peut-être moins légitime...

    Regardons maintenant les hommes à la Une.

    On aperçoit François de Rugy, qui était responsable du groupe écolo à l’Assemblée Nationale lorsque Denis Baupin y était député. Au moment où, bien avant #balancetonporc, 14 femmes ont osé prendre la parole pour dénoncer les agressions ou le harcèlement sexuel qu’elles avaient subit, François de Rugy renvoyait toutes ces prises de paroles à des « rumeurs ». (Intéressant d’ailleurs : il avait entendu ces rumeurs mais n’avait pas pris la peine de les vérifier).

    On peut aussi voir sur la couverture du Parisien David Pujadas, qui a expliqué au 20h de France 2, devant des millions de personnes, que « le patriarcat était fini depuis la fin des années 70 », renforçant en quelques secondes l’idée reçue contre laquelle se battent chaque jour les féministes, l’illusion de l’égalité. « Eh, franchement ça va, tu vas pas te plaindre quand même, tu vis pas en Afghanistan hein ! » (Merci @menas2society pour avoir retrouvé la source !)

    François Berléand, qui expliquait en 2011 que l’affaire DSK était un complot

    Julien Clerc, qui trouve cela très drôle la semaine dernière, que Canteloup fasse une blague sur le viol (MDR, LOL).

    Serge Hefez, expliquant que les hommes de pouvoir violent peu, ils n’en n’ont pas besoin. (Merci à Benoît Ciron, pour les sources !)

    François Hollande qui a été Président de la République pendant 5 ans. Ça semble loin aujourd’hui ? C’était l’an dernier. François Hollande, en 5 ans de mandat, n’a pas reçu une seule fois à l’Elysee les associations de lutte contre les violences. Il n’a pas augmenté le budget des structures qui accueillent les femmes victimes. Il n’a pas rendu obligatoire la formation des professionnel.le.s de justice, police, santé, enseignement. Sous la pression de mouvements homophobes, il a supprimé les ABCD de l’égalité qui permettaient d’enseigner dès le plus jeune âge le respect de l’autre.

    Découvrir ces hommes tout sourire expliquer qu’il faut lutter contre le harcèlement sexuel et devenir nos alliés, c’est franchement dérangeant. Voir carrément insultant.

  • Non, avec #balancetonporc, les femmes agressées ne se transforment pas en bourreaux
    https://www.msn.com/fr-fr/actualite/france/non-avec-supernumberbalancetonporc-les-femmes-agress%c3%a9es-ne-se-transforment-pas-en-bourreaux/ar-AAtX5QZ

    Il faudrait être rationnelles, objectives, et les appeler, justement, sans déborder d’un cadre idéal mais inexistant, des « agresseurs ». Le risque, en les insultant de porc, ce serait d’avoir l’air « aigri », « hargneux », « acariâtre » et de « tirer la lutte vers le bas ».

    Quelle lutte ? Nous ne parlons pas ici de l’égalité des droits hommes-femmes dans la société ou au travail. Il s’agit bien du droit simple, primaire, des femmes à disposer de leurs corps, à refuser un attouchement qu’elles ne désirent pas, à ne pas avoir peur en rentrant chez elles la nuit, à ne pas s’entendre dire par une mère inquiète : « Attention ! Tu ne vas jamais seule aux toilettes pendant la soirée, vous y allez toujours à deux » ou « tu m’appelles quand tu es dans le taxi, pour que le conducteur sache que quelqu’un t’attend ».

    Ceci ne devrait pas être une lutte. Si c’en est une c’est que certains hommes, apparemment beaucoup, ont fini par croire qu’ils pouvaient se permettre, que c’était dans leur « nature », qu’ils étaient, dans le fond, excusables, que ce n’était pas « si grave » et que les « non » des femmes n’étaient pas une limite convaincante. Ceux qui, non contents de la supériorité physique dont la nature les a dotés, vont jusqu’à droguer une femme pour annuler tout à fait sa capacité à réagir et pouvoir disposer de son corps.

    • Il faudrait être rationnelles, objectives, et les appeler, justement, sans déborder d’un cadre idéal mais inexistant, des « agresseurs ». Le risque, en les insultant de porc, ce serait d’avoir l’air « aigri », « hargneux », « acariâtre » et de « tirer la lutte vers le bas ».

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      Autrement j’ai la même attitude qu’à l’habitude à savoir que je fais plus confiance à la raison qu’à l’émotion, et avec leur balance ton machin on est en plein dans l’émotion, donc je les laisse poukaver en paix (comme disent les jeunes).

      https://seenthis.net/messages/638721#message639074
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      Tu ne va pas en faire tout un plat. Il y a plus grave quand même

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      Je t’avais dit que tu n’apprécierais pas, tu l’auras cherché . T’es qui toi ? Tu sais ce que j’ai enduré ? Tu me balances tes viols et autres saloperies comme étant le passeport pour que je la ferme, mais tu connais quoi de ma vie ? Tu sais ce que j’ai vécu moi pour me balancer les saloperies que tu as subies ? Reste humble , les autres en chient au moins autant que toi. Y’a pas que ta souffrance qui existe, y’en a d’autres.

      https://seenthis.net/messages/639081#message639339

  • « Le harcèlement ne mérite pas les grâces du silence »
    http://www.lemonde.fr/m-perso/article/2017/10/22/balancetonporc-et-les-chevaliers-du-silence_5204340_4497916.html

    a formule, omniprésente, ne vous aura certainement pas échappé : depuis cette semaine, les harceleurs et agresseurs sexuels sont censés avoir des sueurs froides, car « la parole se libère ». Une expression étrange, non ? Comme si la libération sexuelle avait oublié le pouvoir des mots – comme si nous avions jusqu’à présent été libres de faire mais pas de dire, libres d’abuser mais pas de révéler les abus. Curieux sens des priorités ! Les mots-clefs #moiaussi, #metoo et #balancetonporc dévoilent l’ampleur du désastre. Pour le dire clairement : les femmes non harcelées sont rares comme le loup blanc. Je n’en connais aucune.

    Cette supposée libération de la parole a donné lieu à diverses contre-réactions. Il y a ceux qui n’ont rien compris et déplorent le décès des Roméo et Juliette contemporains (pour rappel, Juliette consent), ceux qui sombrent dans la fiction post-apocalyptique en affirmant que toute sexualité non domestique sera désormais confisquée (pour rappel, vos quarante partenaires d’orgie consentent). Il y a ceux qui ont plus de problème avec la délation qu’avec les agressions (#pointgodwin), ceux encore qui préfèrent commenter la forme prise par les dénonciations (#pointhorssujet).

    On trouve enfin les chevaliers du silence : il faudrait taire les abus parce qu’ils sont sexuels, et que le sexuel, par définition, se tait – il est hors-parole, sacré, obscène, c’est même ce caractère indicible qui le rend magique. Pour ces âmes tendres, briser le tabou est toujours, rayez les mentions inutiles, a) une mauvaise idée, b) une facilité, c) une forme de prostitution, d) une concession au mauvais goût, e) une désacralisation qui aboutira à achever la bête en nous (du moins le cochon), comme si nos libidos allaient s’effondrer si facilement. Cette célébration des bouches cousues produit un étonnant paradoxe : parler des abus relève simultanément de l’exhibition ET du puritanisme. On appelle ça de la double contrainte : un système au sein duquel les victimes ont toujours tort. Pratique.
    En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/m-perso/article/2017/10/22/balancetonporc-et-les-chevaliers-du-silence_5204340_4497916.html#3pQiu1MlfhF

    #silence #réduction_au_silence #domination_masculine #violence_sexuelle

  • Carte blanche : #MeToo, pour ne rien voir, il faut le vouloir - Le Soir Plus
    http://plus.lesoir.be/120713/article/2017-10-23/carte-blanche-metoo-pour-ne-rien-voir-il-faut-le-vouloir

    Il faut quitter ce confort, car c’est celui du vieux monde, moribond, ringard, insatisfaisant pour les femmes mais aussi pour les hommes. Nous ne pouvons croire que si la moitié de l’humanité éprouve un malaise, qu’il soit existentiel ou relatif à l’espace public et/ou professionnel, l’autre moitié ne ressent pas un inconfort, tout assise qu’elle est sur ses privilèges. Nous pensons que ça doit lui faire mal aux fesses, la gêner aux entournures, plus ou moins consciemment. Nous croyons que nous sommes arrivés à un point de basculement.

    Que cette litanie de témoignages douloureux et les réactions parfois violentes qui ont suivi en sont la preuve.

    Que quand les femmes montrent le problème, les idiots débattent du hashtag.

    Tenez-vous prêts pour un changement de civilisation. Nous, nous le sommes.

    #BalanceTonPorc

  • De l’indignation et de la #Propagande en 280 caractères
    https://reflets.info/de-lindignation-et-de-la-propagande-en-280-caracteres

    Twitter est un logiciel de microblogging mais n’est pas un « réseau social » (terme qui ne signifie pas grand chose si l’on y réfléchit bien) et il génère de nombreux comportements et émotions. L’indignation, menant à […]

    #Tribunes #BalanceTonPorc #débats_de_société #harcèlement_sexuel #hashtag #JeSuisCharlie #propagande_en_démocratie #Twitter

  • Violences faites aux femmes : Christine Angot, mots à maux
    https://www.franceculture.fr/emissions/linvite-des-matins/violences-faites-aux-femmes-christine-angot-mots-a-maux

    L’Affaire Harvey Weinstein ne cesse, depuis qu’elle a éclaté, de faire réagir aux Etats-Unis mais aussi en France. Sur les violences faites aux femmes et sur l’abus de pouvoir. La romancière et dramaturge Christine Angot revient sur cette actualité avec ses mots, son expérience.

    suite : https://www.franceculture.fr/emissions/linvite-des-matins-2eme-partie/violences-faites-aux-femmes-christine-angot-mots-a-maux-2eme-partie

    #radio #violences_sexuelles #domination #Angot
    J’ai pas encore écouté

    • Je reviens après avoir écouté et c’est vraiment un discours sans issu. A la fin d’ailleurs on voie les dégâts causé par la psychanalyse qui serait sois disant la seule manière d’être entendu. La seule chose à faire pour les victimes selon Angot c’est filé 60€ par semaine à vie à un·e psy qui te culpabilise avec l’œdipe et la misogynie freudienne en te faisant croire qu’ielle t’écoute.
      #femme_de_droite

      Angot voudrait qu’on ne parle qu’aux personnes qui peuvent vraiment nous comprendre. Comme si une telle chose était vraiment possible. On peu en avoir l’illusion rassurante, parfois, mais bon si on ne devait parlé que pour etre comprise, écouté vraiment, personne n’aurais jamais prononcé un seul mot.
      Un simple Non c’est même pas claire !

      Elle reproche a l’idée d’une formation à l’acceuil des victimes d’aboutir obligatoirement sur des phrases toutes faites. Or les phrases toutes faites existent deja ; « comment étiez vous habillé ? » "Que faisiez vous seule à cette heure ci ? " « Pourquoi n’etes vous pas parti ? » "Pourquoi vous etes vous laissé faire ?"... sont des phrases toutes faites et une formation aiderait à les faire changé par des phrases toutes faites moins culpabilisantes pour les victimes. Parceque même si on obtiendra pas justice ni réparation parcequ’il faut pas rêvé, le fait qu’on fasse un peu moins de phrases toutes faites qui associent les victimes et la faiblesse (comme le fait Angot tout le temps) ca sera deja pas mal.
      #blamer_la_victime #psychose

      Je cite Crèpe Georgette avec qui je suis bien d’accord :

      Le discours de Angot est en effet pour moi celui d’une ennemie politique. Mais pour reprendre une expression de Delphy, elle n’est pas l’ennemi principal. L’ennemi c’est cette domination masculine, brutale, écrasante, qui se permet de juger de la réaction des femmes victimes de violences sexuelles.

      http://www.crepegeorgette.com/2017/10/04/christine-angot-femme-droite-les-salopards

    • @mad_meg J’avais envoyé aussi l’article il y a peu. Ok, mais il me semble qu’elle dit aussi autre chose.

      Le vrai soucis selon elle est de voir une hypocrisie. On ne pourrais régler des problèmes systémiques par de simples procédures.

      Les aggresseurs :

      Ce ne sont pas des malades à soigner mais des symptômes du fonctionement social qui est le nôtre

      L’essentialistation (victime / boureau ) serait un piège.

      On vit une période de séparation des hommes et des femmes, dans tous les domaines, et je ne pense pas qu’il faille l’accentuer en disant que les hommes sont des porcs et les femmes des victimes. Je pense que ces nouvelles assignations ne sont pas justes. Les hommes et les femmes sont humains. En revanche ces humains hommes et femmes vivent tous sous un régime de pouvoir, et ceux qui en jouissent, homme ou femme, ont une sérieuse tendance à en abuser. Donc là, on est dans l’abus de pouvoir, et c’est ça ce qui se passe. Et pourquoi la parole contre l’abus de pouvoir est difficile ?
      Ce n’est pas de parler, mais c’est de se dégager d’un pouvoir.

      C’est d’avantage un discours fataliste ou au moins pessimiste. Angot est dans le littéraire (la dénonciation précise) elle n’est pas dans le politique. C’est un autre chemin mais je ne comprends pas ou est la #femme_de_droite ?

    • @mad_meg Je pense pas que le texte réponde à la question. Je comprend surtout que les féministes ne doivent pas hurler avec les loup contre Angot (car elle aussi une victime*).

      C’est l’absence de papiers allant interviewer Angot pour lui demander ce qu’elle a voulu dire, pourquoi elle l’a dit là et qu’est-ce que ça veut dire que « se débrouiller ».

      Pourtant le texte ne se base que sur le « et ben.. on se débrouille ». Justement la position est bien plus clair dans l’interview de France Culture.

      (*) Ce qui est un peu étrange quant on sait que C. Angot refuse ce statut aussi.

    • Angot précise qu’elle parle pour elle de son point de vue individuel d’écrivaine. Dans son développement elle parle de ce que l’écriture lui permet et de la parole chez les psychanalystes. C’est une réponse individuel à un problème sociétal, systémique. Elle dit plusieurs fois qu’elle n’est pas féministe et s’oppose aux réponses collectives (formation à l’acceuil des victimes chez les flics, juges que propose Rousseau + le choix des mots et des méthodes des autres victimes via sa désapprobation du tag #balanceTonPorc ). Pourtant vers la fin de l’émission, par rapport au harcelement de rue ; elle reconnaît qu’il y a une domination masculine et tout en reconnaissant ca elle refuse toute tentative collective de lutte et ramène à l’individualisme.

      Autre exemple : elle s’opose à une formation à l’acceuil des victimes (au pretexte que écoute est pas le mot pour ca et que l’écoute est impossible hors littérature et psychanalyse) et pourtant elle même raconte avoir essayé de porter plainte mais il y avait la prescription trop proche et comme c’est parole contre parole ca servait à rien de porter pleinte. Mais d’autres victimes peuvent avoir des preuves, des témoins, d’autres victimes auraient pu se tourner vers la justice civile avant la limite de prescription.
      Elle dit avoir été bien reçu par la police. Du coup elle voie pas l’utilité de former la police puisque pour elle ca n’a pas été un soucis. Mais beaucoup de victimes disent avoir été mal recu et les formations meme si ca donnera pas de vrai écoute au sens Angotien du mot, c’est quant meme une bonne idée de leur apprendre que la tenu de la plaignante ou les remarques sur le fait de sortir seul peuvent etre évité.

  • Ma question est : à combien de porcs, ouvre-t-on une porcherie ? | Plumes d’ailes & Mauvaises graines
    http://plumesdailesetmauvaisesgraines.fr/ma-question-est-a-combien-de-porcs-ouvre-t-on-une-por

    Le prédateur, le porc est un porc international, intergénérationnel, interculturel :

    Les porcs c’est l’ONU en mieux, c’est la paix dans le monde, c’est le consensus intégral et intergalactique car les porcs usent des mêmes gestes, des mêmes mots, des mêmes attitudes, des mêmes menaces.

    C’est une chorégraphie perpétuelle qui se transmet dans une atmosphère d’apparente liberté, de franche coercition ou de puissants tabous : quelle que soit la culture et la religion, ça recommence.
    Alors, je repose la question : A combien de porcs ouvre-t-on une porcherie ?
    Parce que les femmes, elles, restent marquées de manière indélébile. On revit plus ou moins après ça, on existe plus ou moins après ça, on trouve des façons de vivre plus ou moins puissantes après ça, mais on est marquée à jamais.
    L’oubli a son effet rédempteur ou destructeur, la parole son effet salvateur ou obsessionnel : il n’y a pas de recette.

    Le chemin entre la blessure du corps et la paix retrouvée est une errance personnelle qui est sans certitude.

    Le refoulement et le déni dévastent et le souvenir ravage.

    Pour eux, l’impunité, pour elles, la perpétuité.

    Alors, je repose la question, bordel : à combien de porcs ouvre-t-on une porcherie ?

    #balancetonporc #metoo #porcherie #domination_masculine #violences_sexuelles

  • Harcèlement sexuel : « Nous sommes si nombreuses que c’en est impressionnant » par Irène Théry
    http://abonnes.lemonde.fr/idees/article/2017/10/21/irene-thery-pour-une-nouvelle-civilite-sexuelle_5204044_3232.html

    Aurais-je cédé à l’air du temps, et passé du côté de la délation et du déballage, moi qui, comme tant d’autres, ai pris mon clavier et tracé ces mots sur ma page Facebook, #MoiAussi, en donnant les âges auxquels ça m’est arrivé : 8, 24 et 35 ans. Faudrait-il trier le bon grain de l’ivraie, et séparer celles qui comme moi, ont utilisé le hashtag #MeToo, n’ont dénoncé personne et n’ont pas même exposé les faits, et celles qui ont choisi, au contraire, d’utiliser à plein la force humoristique de #balancetonporc, raconté sans détour ce qui leur était arrivé, et parfois même (très rarement, il faut le souligner) nommé celui qui les avait agressées ?

    Pour moi, la réponse est claire : entre la sobriété et la provocation, la retenue et le récit, c’est une simple question de style, peut-être d’âge ou de sensibilité – peu importe, au fond. Le fait important, c’est justement la rencontre évidente, amicale, solidaire de ces façons d’agir différentes. Ce que nous disons, ce que nous faisons en ce moment, est pour l’essentiel identique. Nous témoignons. Il n’y a pas moins de pudeur chez les unes que chez les autres, pas plus de vulgarité chez les autres que chez les unes.

    Ce pari sur l’intelligence dit une chose simple : ce qui se passe aujourd’hui n’est en rien une mise en cause du charme, du plaisir ou de la séduction. Il faut en finir avec ces amalgames : tout le monde sait parfaitement distinguer la séduction et l’agression. Tout le monde. Que l’on tente de séduire, ou qu’on se laisse séduire, on sait quand l’autre consent, et on sait quand on consent soi-même. La séduction, c’est justement l’art de lever un à un les possibles malentendus.

    Et c’est notre chance que cela ait été dit en premier par les actrices, ces incarnations de la séduction, dont nous admirons les silhouettes, dont nous aimons qu’elles montrent leurs jambes et leurs décolletés. Les comédiennes n’acceptent plus comme une fatalité de risquer les pelotages et les violences. Elles ne sont pas du gibier pour libidineux de petite ou de grande catégorie. Leurs témoignages sont comme ceux de milliers d’anonymes, et comme le mien aussi : l’appel à une nouvelle civilité sexuelle.

    #Féminisme #Consentement

  • #Balancetonporc : « Il n’est pas surprenant que certains hommes protestent vigoureusement » Eric Fassin
    http://abonnes.lemonde.fr/big-browser/article/2017/10/18/balancetonporc-il-n-est-pas-surprenant-que-certains-hommes-protesten

    A partir du moment où le problème transgresse les catégories socioprofessionnelles, « on est obligés de comprendre qu’il y a des mécanismes sociaux dans lesquels nous sommes tous pris, et il n’est donc pas surprenant que certains hommes protestent vigoureusement ».

    Eric Fassin évoque à ce titre la différence de réactions que suscite ce « moment » et le soutien quasi unanime que remporte le projet de loi sur le harcèlement de rue :

    « Au fond, trouver que les autres sont des barbares ne coûte rien. Trouver qu’il y a un problème dans le monde dans lequel nous vivons est beaucoup plus compliqué. »

    Mais la violence de certaines réactions est également à la mesure du changement en cours. « Cette résistance, c’est aussi une résistance au fait que les choses sont en train de bouger », analyse le sociologue.

    Il cite, à ce titre, l’attitude du ministre de l’économie, Bruno Le Maire. Sur France Info, quand on lui demande s’il dénoncerait un cas de harcèlement s’il en voyait un, M. Le Maire a répondu que « la dénonciation ne fait pas partie de [son] identité politique ». Mais, un peu plus tard, il s’est excusé sur Twitter en expliquant qu’il avait voulu réagir au mot « dénonciation », pas au fond du problème, le harcèlement sexuel.

    « C’est intéressant que Bruno Le Maire dise “ce n’est pas ce que j’aurais dû dire”, fait remarquer Eric Fassin. Cela signifie que le rapport de force est en train de changer. »

    #Féminisme #Agression_sexuelles #Culture_viol

  • Philippe Briand et les danseuses de samba : éléments d’analyse d’un buzz
    https://larotative.info/philippe-briand-et-les-danseuses-2471.html

    https://larotative.info/home/chroot_ml/ml-tours/ml-tours/public_html/local/cache-vignettes/L700xH512/arton2471-51b6d-f5d1e.jpg?1508580956

    Retour sur l’inauguration de la station d’épuration de Luynes et le sexisme qui s’est donné à voir à cette occasion.

    A l’inverse, le premier adjoint à la mairie de Luynes, Gilles Ferrand, s’est élevé dans un post Facebook contre « les réactions de certains pisse-froid », et faisait mine de s’inquiéter :

    « Il y a une quarantaine d’années nous aurions vu pour la même occasion des majorettes avec des jupettes pas plus large qu’un cache-nez mais personne ne s’en serait offusqué ! Je pense que nous nous dirigeons vers une société où l’on va finir par interdire les carnavals avec leurs danseuses (...) car "l’image de la femme" y est dégradée... Probablement nous aurons des danseuses en niqab car ce doit être plus "politiquement correct" pour certains. »

    Pour l’élu UDI, la dénonciation du sexisme serait forcément une forme de soumission au rigorisme religieux — musulman en l’occurrence —, et on n’est pas loin des thèses d’extrême-droite sur le grand remplacement. Cette sortie, à la fois raciste et sexiste, n’est pas sans rappeler certains propos qui avaient fleuris suite à l’affaire DSK, accusé de viol par une femme de chambre d’un hôtel new-yorkais : le pauvre homme n’avait rien fait de mal, il était simplement victime du « puritanisme américain » [1]. Même son de cloche récemment, à l’occasion de la vague de dénonciations d’agressions sexuelles sur les réseaux sociaux via le hashtag #balancetonporc : pour l’intellectuel médiatique Alain Finkielkraut, « on est en train de transformer la France en province de l’Amerique néo-puritaine » [2]. Les hommes comme Gilles Ferrand veulent des femmes à moitié nues et livrées à leur convoitise : les autres sont renvoyées dans les rangs des religieux-ses, des pisse-froid et des peine-à-jouir.

    (...)

    En comparaison du buzz provoquée par la photo sur laquelle figurent les deux danseuses, cet article est passé relativement inaperçu. Alors que la présence sur la photo de femmes en jupes et brassières a énormément fait réagir (et à juste titre), la publication régulière de photos dont les femmes sont totalement absentes semble avoir été intégrée comme une situation normale. Ce sont pourtant les mêmes dynamiques sexistes qui sont à l’origine de l’absence totale de femmes ou de leur présence en qualité de faire-valoir.

    #sexisme #métropole #genre #pouvoir

    cc @reka @mad_meg

  • #Balancetonporc : Boutin dénonce un « dégueulis d’accusations » et défend la « grivoiserie »
    http://www.huffingtonpost.fr/2017/10/21/balancetonporc-boutin-denonce-un-degueulis-daccusations-et-defend-la-

    Le « climat du moment » est « insupportable » et risque d’"abîmer profondément les relations entre les hommes et les femmes", a jugé l’ex-ministre du Logement. Pour Christine Boutin, il est regrettable que les femmes en viennent à avoir des « a priori » dès qu’elles reçoivent un compliment. « La grivoiserie fait partie de l’identité française et j’aime bien la grivoiserie », a-t-elle fait valoir.

    Oh si les hommes ne peuvent plus violé tranquillement qu’est ce qu’il va advenir des relations hommes-femmes en France. Avec 600000 viols et agressions sexuelles en France par an c’est vrai que ca se passe tellement bien.
    #grivoiserie #culture_du_viol #pasionaria #boutin #manif_pour_tous #sens_commun #identité_francaise #culture_du_viol #sexisme #masculinisme #compliment #misogynie #FN

    Mme Boutin donne quant même une bonne nouvelle, elle prétend quitté la politique. Mais comme cette femme est parfaitement abjecte, je ne croie pas qu’on soit débarrassé d’elle.

  • hypathie - Blog féministe et anti-spéciste : #BalanceTonHarceleur : enfin elles témoignent
    http://hypathie.blogspot.fr/2017/10/balancetonharceleur-enfin-elles.html

    Malgré une trentaine de témoignage convergents venant du tout Hollywood, et d’actrices françaises ayant eu affaire avec Weinstein, la justice dit encore qu’il n’y a pas de preuves, et Weinstein va s’en tirer, comme DSK s’en est tiré au pénal, tout en étant curieusement condamné à un fort dédommagement au civil : ainsi va la justice patriarcale des agresseurs. Témoin, témoigner viennent du latin testes, testicules, il faut encore dans certains pays que deux ou trois hommes corroborent le témoignage d’une femme, la malédiction de Cassandre joue toujours en notre défaveur. Les gendarmeries et commissariats de police resteront encore des endroits maltraitants et mal accueillants aux femmes victimes de ces agissements malgré leurs propositions opportunistes*, la caste se défend, elle fait corps pour garder encore un peu ses douteux privilèges, mais le silence est rompu, les femmes parlent et, j’espère, n’arrêteront plus de parler. La terreur est en train de changer de camp. Il FAUT qu’elle change de camp, que les agresseurs ne soient plus jamais tranquilles après leurs forfaits. Il faut qu’ils soient dissuadés d’en commettre un de plus. Et pour cela, il faut que les femmes soient écoutées et entendues. Il faut maintenant que toutes les autres femmes n’aient plus peur d’entrer dans un commissariat et de se faire entendre de la justice. Espérons que le mouvement commencé ces derniers jours ne s’arrêtera plus.

    • Merci @hypathie pour ton texte. C’est très interessant d’apprendre qu’il y a plusieurs tags en France et pas que ce #balancetonporc mais que l’attention médiatique dominante (masculine) se focalise sur cette comparaison entre porcs et agresseurs sexuels reprochant aux victimes qui parlent de ne pas être polie vis à vis de leurs agresseurs.

  • « Affronter le problème du non-consentement »
    https://www.mediapart.fr/journal/culture-idees/211017/affronter-le-probleme-du-non-consentement

    Les hashtags #metoo ou #balancetonporc ont ravivé les débats sur ce que signifie consentir à une proposition de nature sexuelle. #Delphine_Dhilly, documentariste, travaille sur la « zone d’ombre » où les femmes cèdent sans consentir. Entretien et extraits de film.

    #Culture-Idées #consentement #sexe

  • Le P’tit Libé - l’affaire Weinstein et le harcèlement sexuel
    http://ptitlibe.liberation.fr/affaire-weinstein,100879

    Un producteur américain de films, Harvey Weinstein, fait beaucoup parler de lui en ce moment. Il est accusé d’avoir fait beaucoup de mal à plusieurs actrices, pendant de nombreuses années. Il les a harcelées et agressées sexuellement. Ça crée un énorme scandale. Depuis que cette affaire a été révélée, beaucoup de femmes dans le monde, sans lien avec Harvey Weinstein, disent qu’elles aussi ont subi des violences de la part d’hommes.

    Je t’explique ce qui est reproché au producteur américain, quels problèmes ça a révélé et comment tu peux réagir si quelqu’un te fait du mal.

    Ce dossier a été relu par la pédopsychiatre Marie Rose Moro.

    Je savais pas qu’il y avait un libé pour les enfants. Ici un dossier sur les #violences_sexuelles suite à l’affaire #weinstein et au tag #balancetonporc
    A la fin il y a pas mal de livres proposés de 3 à 14 ans

    @heautontimoroumenos

  • Du danger de (trop) s’indigner en ligne
    http://abonnes.lemonde.fr/big-browser/article/2017/10/20/du-danger-de-trop-s-indigner-en-ligne_5203946_4832693.html

    L’indignation de leurs utilisateurs est un des carburants qui font tourner Twitter ou Facebook. Elle est recherchée et encouragée par ces multinationales car elle est au cœur même du fonctionnement des plates-formes qu’elles ont créées. Le contenu à fort quotient émotionnel génère le plus de likes, de commentaires, de partages – une des émotions qui rapportent le plus est la colère. Pour que ces services, que nous utilisons gratuitement, soient rentables, ces entreprises ont besoin de toujours plus de trafic, donc de revenus publicitaires. Elles ont intérêt à ce qu’on y reste le plus longtemps possible.

    C’est une réalité qu’on a trop tendance à oublier lorsqu’on traite de polémiques nées sur les réseaux sociaux. Molly Crockett, professeure adjointe de psychologie à l’université Yale (Connecticut), le rappelle justement dans « Indignation morale à l’ère digitale », une étude qui s’intéresse « à la façon dont la technologie peut transformer l’expression de l’indignation morale et ses conséquences sociales ».

    Le dernier mouvement qui est apparu, massif et organique, est incarné en France par le hashtag #balancetonporc avec lequel des milliers de femmes ont partagé sur Twitter leurs expériences d’agression ou de harcèlement sexuels. A moins d’une semaine d’existence, on ne peut pas encore dire s’il restera une explosion cathartique de victimes tentant de se libérer d’un poids trop longtemps enfoui, ou s’il aboutira à des avancées tangibles pour lutter contre le harcèlement et les violences envers les femmes.

    Il n’est pas surprenant que cette prise de parole collective ait pu naître et essaimer sur les réseaux, mais comme le dit le chercheur Olivier Ertzscheid sur Rue89, « ce serait une catastrophe que ces débats commencent et terminent sur Twitter ou sur Facebook. Comme ce serait une catastrophe de croire que ces plates-formes protégeront ». Si ces espaces deviennent des agoras numériques où des problèmes de société émergent et débordent jusque dans la « vie réelle », c’est qu’ils remplissent un vide laissé par les pouvoir publics et les médias.

    Pour Twitter et Facebook, #balancetonporc n’est qu’un hashtag parmi d’autres, intéressant uniquement dans la mesure où il rapporte du trafic. Olivier Ertzscheid rappelle, lui aussi, une vérité qu’on oublie trop souvent :

    « Il n’y a pour ces plates-formes ni victimes ni bourreaux, ni opprimés ni oppresseurs, seulement des usagers et des clients. »

    #Médias_sociaux #Indignation #Activisme #Olivier_Ertzscheid

    • Le texte oublie que ce tag est utilisé par les victimes, c’est pas un tag pour s’indigner, c’est un flot de témoignages par les victimes exaspérées (très majoritairement des femmes). Ceux qui s’en indigne ce sont les gens (tres majoritairement des hommes) qui ont fait les autruches jusqu’ici et qui sont indignés de ne plus pouvoir le faire.
      ce texte fait vraiment pensé à du #mansplannig et une atténuation de la violence de ce que vivent les victimes qui est au dela de l’indignation car c’est de la révolte et de la rébellion.
      Dire que c’est une explosion cathartique c’est aussi deja désactivé et effacé l’idée de révolte. La #catharsis c’est un défouloir symbolique pas une réclamation de justice concrète et politique. Si ces témoignages sont réduit à une vulgaire catharsis ca implique que ca ne sois que de la comédie et que une fois les spectacle fini les choses reprenne leur place, c’est a dire que les hommes pourrons à nouveau violer et agressé en paix.

    • Après, il faut aussi voir la critique globale faite aux médias sociaux, qui permettent l’activisme, mais plus difficilement la construction d’alternatives. Voir le livre de Zeynep Tufekci Twitter and tear gas (traduction à venir au printemps).
      Mais ce à quoi nous assistons est vraiment exceptionnel, vient juste après l’altercation télévisée entre Sandrine Rousseau et Christine Angot, les mises en cause de Denis Baupin (qui était à l’époque vice-président de l’Assemblée nationale). Le New-York Times ne s’y est pas trompé en soulignant l’importance de l’affaire Weinstein... spécifiquement pour la France. C’est que se trouve aujourd’hui une conjonction d’événements et de sentiments assez rares, et qui donc ouvre des perspectives totalement nouvelles. Le moment particulier dans lequel « la peur change de camp », et qui signale des basculements essentiels.

    • Je te met pas en cause @hlc moi aussi je met des articles avec lesquels je suis pas d’accord pour l’archivage. Je réagis à l’article pas à ton choix de le relayé. Et je suis d’accord pour les pbl causé par les réseaux sociaux mais pas de la manière dont en parle Olivier Ertzscheid et cet article (c’est à dire #androcentrisme et #mansplanning ) .

      edit @vanderling cet article est très interessant. Merci pour le signalement.

      « Woody Allen, Bill Cosby, Roman Polanski, DSK, Ghomeshi, Sklavounos, Trump, Cantat… J’en oublie, liste Mme Aurousseau. Le vent souffle fort, la tempête se préparait et la vague actuelle ne vient pas de nulle part. Si on l’envisage dans sa continuité, dans ces tempêtes successives, et qu’on regarde l’ouragan actuel… oui, peut-être qu’en le situant dans un temps continu, à l’échelle occidentale, peut-être qu’on assiste à un changement de culture. »

      Une chose est sûre : tous les spécialistes s’entendent pour dire que ce qui marquerait vraiment un changement, ce serait un électrochoc du système judiciaire — depuis les services de la police jusqu’à la loi, en passant par la façon de l’appliquer — afin « qu’il n’y ait plus une femme sur trois, chiffre Chantal Aurousseau, qu’il n’y ait plus un homme sur quatre qui vivent un événement traumatique lié à leur genre » et qu’il y ait beaucoup, beaucoup plus que trois agressions sexuelles déclarées sur 1000 qui se concluent par une condamnation.
      « MeToo » depuis longtemps MeToo existait déjà. La militante noire Tarana Burke l’a dit une première fois, et fortement, en 1996 — bien avant l’envol, en 2006, de Twitter. C’était un slogan, pas destiné à devenir viral mais à forger une solidarité, plus souvent une sororité, chez les victimes racisées et démunies qui se retrouvent dans des secteurs où organismes de soutien et centres d’aide ne se rendent pas.
      Selon la spécialiste des relations difficiles, des conflits et du harcèlement Chantal Aurousseau, #MoiAussi « est un choix de mots incroyablement juste », choix qui a pu contribuer à nourrir la déferlante. « Ce sont très souvent ces mots-là les premiers, dans l’histoire d’une femme qui témoigne. Juste un like, une émoticône, un “moi aussi” peuvent être déclencheurs. Un petit bout de texte de rien, s’il est bien reçu, peut ensuite ouvrir sur toute une nouvelle appropriation de son propre récit », indiquait Mme Aurousseau lors d’une présentation de l’étude « Témoigner de son agression sexuelle sur les réseaux sociaux : quelle expérience pour les femmes ? », dont elle est coauteure.

      « À force de dire “moi aus­si”, poursuit la professeure en entrevue, ça permet à ces femmes de se voir, de réaliser qu’elles veulent prendre une distance, puis de le faire ; et intérieurement, cette distance les protège de futurs événements. Même si elles ne sont pas arrivées à dire “non” au moment où ça se passait, sentir qu’en dedans d’elles il y a un “non” qui se dit, qui se dresse, fait qu’elles se sentent en sécurité. On a découvert que ce n’est jamais un témoignage, mais “un processus de témoignage” qui fait le travail et qui se construit à travers toutes sortes de gestes. »

      et j’en profite pour isolé un article linké dans ledevoir :
      3 agressions sexuelles déclarées sur 1 000 se soldent par une condamnation. Pourquoi ?

      C’est le seul crime violent dont le taux n’a pas diminué depuis 1999. À quelle étape du processus judiciaire le système laisse-t-il tomber les victimes ?
      http://lactualite.com/societe/2017/10/19/3-agressions-sexuelles-declarees-sur-1-000-se-soldent-par-une-condamnati

      L’article parle du taux très faible de condamnations 3 pour mille par rapport aux total des agressions déclarés par sondages et sur les 3 752 accusations qui passent au tribunal, la moitié (48 %) se soldent par un verdict de culpabilité. L’article parle du Canada, mais en France les condamnations sont souvent ridicules cf : http://www.francesoir.fr/societe-faits-divers/arras-pas-de-calais-le-pere-violait-sa-petite-fille-et-la-mere-ne-disait-

    • L’extrait du texte d’Olivier Ertzscheid a été choisi par le journaliste du Monde et placé dans le contexte de son propre article. Je pense que le texte original veut dire autre chose, centré sur l’analyse des médias sociaux (qui est le projet général d’O.E.). Je ne le lis pas comme « donnant des conseils » (mansplanning), mais comme décrivant ce qu’il voit.
      On le trouve à :
      http://affordance.typepad.com//mon_weblog/2017/10/balancetonporc.html

    • Le texte de O.E est moins pourris que celui du e-monde.fr mais il prête quand même de drôles d’idées aux gens en particulier aux femmes.

      Mais accepter que ces débats commencent et se terminent sur Twitter ou sur Facebook serait une catastrophe. Comme serait une catastrophe de croire que ces plateformes protégeront la parole des victimes.

      Je voie pas qui accepte que ca commence et finisse sur twitter et justement les victimes ne donnent pas de noms puisqu’elles savent que la justice donnera raison aux agresseurs comme elle le fait habituellement.

      et il donne quant meme des conseils aux victimes (conseils que je trouve pas mauvais) : « Parce qu’un coup de dé jamais n’abolira le hasard. Et qu’un hashtag jamais, ne rendra la justice. »

    • @mad meg, ce serait bien que tu laisses les personnes de religion juive ou musulmane répondre.

      A l’étranger, c’est le hashtag #Metoo qui a été choisi. Je me demande pourquoi, c’est #balancetonporc en France.

      Il ne faut pas oublier non plus, que le porc a subit une opération chirurgicale l’empêchant d’être un agresseur sexuel.
      P.S. dénoncer, pas dénoncé.

    • Ne pas avoir de testicules comme tu dit du porc ne garantie pas que tu ne puisse pas etre un agresseur sexuel. Aussi pour les juives et les musulmanes j’espère que tu ne considere pas ces personnes comme un bloc qui déciderait d’une manière unique ! Moi j’ai parlé de la notion de pureté pas du choix que feront les femmes. Sinon tes remarques antisémites et ton deni classiste et maintenant ton utilisation des musulmanes sont vraiment détestable. Tu es un grand joueur de #bingo

      @unagi quelle horreures ces réactions sur Twitter. Je plein ce femmes qui se prennent ces torrents de merde masculinistes. Êt l’autre qui exige des noms histoire qu’en plus les victimes se prennent des condamnation pour diffamation ( vu que c’est parole contre parole pour prouver un viol ou une agression sexuelle alors que les Twitter seront des preuves à charge contre elles’

    • @unagi . Effectivement, je n’appartient à aucune de ces 2 religions, c’est pour cela que je pose la question.
      J’ai des amis/relations dans ces 2 religions, je leur poserai la question Lundi.
      Je pensais que sur SeenThis, j’aurai la réponse.

      Curieux @mad meg que tu trouve ma question antisémite , tu catalogues rapidement. Prend le temps de t’expliquer. Pourquoi oublies tu les musulmans.
      Sur twitter, cela aurait été sale . . . .
      Il est vrai que tu as l’exclusivité de la parole quel qu’en soit le moyen.

      As tu déjà participé à une conférence débat autrement que par ordinateur interposé ?
      Avec des des êtres humains ?

      L’utilisation de la tête de porc sur une synagogue, ou de mosquée se porte bien en France.
      C’est pour cela que je pose la question sur l’utilisation d’un hashtag avec le mot porc dedans.
      Ailleurs, c’est le hashtag #metoo .

      J’espère qu’Acrimed nous fera un article sur cette question.
      Le titre de l’Article repéré par Hervé Le Crosnier était : Du danger de (trop) s’indigner en ligne
      Je rajoute : Et de poser des question.

    • Ce que je trouve antisémite c’est pas cette question là c’est ta comparaison entre les femmes victimes d’agressions qui utilisent le tag #balancetonporc et les collabos de la gestapo et ton utilisation du mot #délation . cf : https://seenthis.net/messages/638677#message638741

      Pour ta question d’ici je trouve que c’est de l’instrumentalisation de ta part des femmes juives et musulmanes c’est donc une combo de paternalisme sexiste, islamophobe et antisémite si tu veux le détail. Et je pense ca parceque sur le sujet de ces dénonciations des violences sexuelles que subissent les femmes tu ne cesse de chercher le déni par tous les moyens. Tes premiers messages pour attenué l’aspect sexuel des agressions en effacant l’aspect genré es agressions pour en faire un problème de classes sociale. Ensuite ton utilisation de la gestapo pour qualifier les dénonciatrices et maintenant tes histoires de porcs. Comme quoi les musulmanes et les juives ne pourraient pas écrire le mot porc sur twitter pour dénoncer des agresseurs sexuels sur twitter. Et au passage tu glisse plein de culture du viol insidieuse dans tes messages. Par exemple ta parenthèse sur la castration des porcs qui fait comme si les agressions sexuelles étaient uniquement possibles de la part de mâles non castrés. Je laisse pas passé ce genre de choses.

    • Rendre visible ce qui a lieu, c’est plus que s’indigner, c’est chercher à rendre inacceptable.

      En arabe Halouf (animal impur) est une insulte usuelle. Et il faut ignorer beaucoup pour ne pas le savoir. Idem pour Hellüf en hébreu. Le cochon a pas de chance, omnivore comme nous, il est une figure repoussoir de l’animalité (considéré comme sale, cannibale, si les conditions s’y prêtent) qui est aussi la nôtre. Cochon, porc, schwein, pig, je sais pas si il y a une seule langue ou le terme cochon soit pas injurieux mais j’en serais étonné. Les humains (et parmi eux les hommes au premier chef) sont bien sûr les plus dangereux des animaux, mais lorsqu’ils sont qualifié d’un nom d’animal c’est en général pour pointer une humanité considérée comme défaillante, vue comme soumise à ses instincts les plus vils, indigne.
      Oui, @bce_106_6, cette façon de coller du gestapo et du camp de ci de là hors de propos est non seulement fautive (que peut-on croire décrire ou caractériser ainsi, à tors et à travers..) est insupportable. Et comme je ne suis pas un chien qui opine lorsqu’un morceau de sucre ou de viande lui est offert, les « cadeaux » n’y changent rien.

      Ces prises de parole sont libératrices et c’est ce qui compte. Faire mine de voire que cela ressemble à de la délation alors même que rares sont les noms cités (pas de preuve = procédure pour diffamation), c’est encore une fois tout mélanger.
      Plus qu’une dénonciation, terme effectivement ambigu, j’y vois une critique en acte, il y a un nous les femmes et pas un chacune son histoire, son traumatisme aussi, dire la violence subie est une modalité de combat.

      Une twiteuse disait 1/qu’elle craignait que cela ne change rien 2/puis raconte avoir vu un « frotteur » se prendre des coups de sac (sic) d’autres femmes que celle directement visée.
      https://twitter.com/Lili_etc/status/921123065429360642

      Donc, là le message est clair : si tu te hasarde à faire le porc, fait gaffe à tes miches. Ça me semble pas mal.

      Et puis depuis d’autres positions dominées que celle des femmes, on sait très bien ce que ça donne d’en dire en détail l’inacceptable (si bien naturalisé lorsqu’il est tu), de le contester, et d’agir en conséquence. Cela manque un peu partout, alors faut pas bouder. Je crois qu’on va entendre parler d’effets concrets dans l’espace public, au travail, et, pour une toute petite partie sans doute, dans les familles.

    • Pour répondre plus brièvement à @bce_106_6 : ta question est absurde, les juives et les musulmanes pratiquantes, plus que les autres, ne verront aucun inconvénient à traiter leurs agresseurs du nom de l’animal qui les répugne le plus !
      Ce sont plutôt les amoureuses des animaux qui pourraient hésiter...

    • Avant tout Dror, mes félicitations pour ta retenue et ta politesse.

      Pourquoi cette question ?
      Je me méfie de l’unanimité des MSM (Main Steam Média) et des MS Médias Sociaux, à propos du hashtag vengeur #balancetonporc .
      Il y avait unanimité à propos de #jesuischarlie dans un premier temps.
      Je cherche une explication.

      Je maintient ma question, et seules les femmes juives ou musulmanes ont la réponse, pas d’inquiétude, j’en fréquente.
      Par ailleurs, comme tu l’as deviné, je faisais une étude sur les insultes utilisées sur SeenThis.
      Ma collection de copies d’écran commence à être intéressante.
      Pour ce qui de coller du gestapo ce n’est pas moi qui m’arroge d’avoir la vérité et le monopole sur un sujet de ce blog.

      Il va y avoir des effets concrets dans l’espace public, au travail, et, pour une toute petite partie sans doute, dans les familles, tu as entièrement raison.
      Ce hashtag sera aussi utilisé par les harceleurs(es) (sous un pseudo féminin le plus souvent), sous couvert d’anonymat, tu t’en doutes.
      Rien de plus simple pour se débarrasser de ceux qu’on a dans le nez, un peu comme l’adjectif antisémite. C’est pas moi qui l’ai utilisé.

      On remarquera aussi, que depuis ce hashtag vengeur, le sujet du Harcèlement au travail, envers les femmes ou les hommes, mis sur la place publique par Elise Lucet a disparu des radars.

      Les femmes victimes d’actes insupportables, et pas seulement celles des milieux où s’exerce le pouvoir, méritent mieux que d’être des « balances »

    • Maintenant les victimes de violences sexuelles sont comparées à #jesuischarlie
      Sauf que ces femmes qui s’expriment parlent de violences qu’elles ont subit elles mêmes pas de la mort de quelques journalistes.
      Après les collabos des nazis voici aussi les « balances » c’est à dire celles qui parlent aux flics. On te viol et si tu parle aux flics tu es une sale « balance », les agresseurs sexuels devraient t’envoyer des fleurs tellement tu t’applique à défendre leurs interets. Mais rassure toi les femmes ne peuvent pas balancer aux flics car justement les flics ca les fait marré les violences sexuelles, et ce tag qui te rend tout colère c’est justement une solution trouvé par ces femmes pour se faire entendre malgrès l’étouffoir judiciaire/policier.
      Tu traite les femmes de charlie, en sous entendant que c’est du grégarisme de leur part, mais il y a plus de 600000 agressions sexuelles et viols par an (uniquement pour les personnes de plus de 18ans) et vu l’ampleur des violences sexuelles que les hommes infligent aux femmes c’est normal que ca fasse l’effet d’un raz de marée quant ca tombe. Tu choisi systhématiquement d’attaqué les femmes - bourgeoises-gestapistes-islamophobes-antisémite (en sous entendant qu’utilisé le mot porc pour agresseur sexuel serait une exclusion des musulmanes et juives de la part des victimes qui s’expriment) et maintenant Charlie et « balances ». J’ai hate de voire la suite c’est un vrai festival.
      Sinon pour ta collection d’insultes tu peu ajouter violophile parceque t’es un sacré gros violophile mec vu ton acharnement à faire culpabilisé les victimes de violences sexuelles qui l’ouvre par tous les moyens possibles et imaginables.

      @sinehebdo au sujet de l’aspect spéciste du tag Hypatie en parle ici ; http://hypathie.blogspot.fr/2017/10/balancetonharceleur-enfin-elles.html
      Et je suis d’accord avec elle pour déploré que « porc » ca invisibilise les agresseurs sexuels qui sont des hommes. Ca pose aussi la figure du monstre/inhumain et sur cette figure il y a une phrase dans la femme au couteau :

      "Le problème dans le fait de dépeindre les abuseurs comme étant des monstres 24h/24 c’est que quand une personne fait l’expérience de la violence dans sa propre vie, iel se met à penser “oh, mais il est tellement gentil la plupart du temps, il ne pourrait pas être un abuseur” ou “mais il n’est pas TOUJOURS horrible, il est génial d’habitude, alors il ne peut pas être un abuseur”, et iels font l’erreur de penser qu’iels ne doivent pas être vraiment en train d’être maltraité-es alors qu’en réalité, c’est le cas."

      http://lafemmeaucouteau.tumblr.com

    • Ce n’est pas la première fois qu’une « affaire » de harcèlement ou d’agression sexuels suscite un afflux de témoignages. Ce fut le cas en 2011 après l’interpellation de Dominique Strauss-Kahn

      Reste que l’accueil fait, ces derniers jours, aux appels à dénonciation a été pour le moins partagé. La démarche a été jugée « délatrice » par certains, dans la mesure où l’on encourage les femmes à citer nommément leur harceleur.

      on trouve des propos comme celui-ci :

      « Ces histoires de harcèlements réels ou supposés commencent à bien faire. (…) Cette ambiance de délation et d’ordre moral est vraiment malsaine. A part de réels problèmes de violences sur les femmes, celles-ci doivent apprendre à gérer leurs relations en société, à ne pas avoir d’attitude soumise, ambiguë, et savoir ce qu’elles souhaitent. »

      La « crispation » sur ce sujet du harcèlement et des agressions sexuels dont sont victimes les femmes et – parfois – les critiques de la dénonciation qu’elles en font

      renvoient au fait qu’il existe en France, depuis les années 2000, une rhétorique consistant à véhiculer l’idée que ces violences envers les femmes sont un trait culturel appartenant à certains groupes sociaux. Elles se trouvent donc rejetées dans « l’exotisme » d’une autre culture, et d’une autre catégorie sociale.

      Or, dans le cas du mouvement enclenché ces derniers jours, les témoignages de femmes, par leur nombre et leur diversité, montrent tout à la fois l’ampleur du problème du harcèlement sexuel et le fait que celui-ci concerne toute notre société, qu’il touche toutes les catégories socioprofessionnelles, y compris les plus privilégiées.

      « Montrer que le problème ne peut pas être renvoyé à “eux” mais qu’il existe aussi chez “nous” est un enjeu fondamental du féminisme », explique M. Fassin :

      « Il l’est depuis les années 1980 aux Etats-Unis, date à laquelle les féministes s’efforcent de faire reconnaître l’existence du “date rape”, le viol pendant un rendez-vous, et pas seulement par un inconnu. Et c’est l’enjeu d’une bataille très forte aujourd’hui en France. »

      Dès lors, le problème n’est plus de l’ordre de l’« étranger », il est « parmi nous ». C’est là que se met en place une forme de résistance, selon le sociologue. « Cela pousse à se demander si le harceleur est quelqu’un d’entre nous, et pourquoi on tolère cela. »
      « Trouver que les autres sont des barbares ne coûte rien »

      Mais la violence de certaines réactions est également à la mesure du changement en cours. « Cette résistance, c’est aussi une résistance au fait que les choses sont en train de bouger », analyse le sociologue.

      http://www.lemonde.fr/big-browser/article/2017/10/18/balancetonporc-il-n-est-pas-surprenant-que-certains-hommes-protestent-vigour

    • Je suis convaincu qu’une bonne partie des risques que tu pointes, @bce_106_6 , ne sont que théoriques et que la triste réalité est que rien de tout cela ne se produira pour la bonne et simple raison que dans quelques jours, au mieux quelques semaines, tout le monde sera passé à autre chose et aura oublié tout ça, et les femmes retourneront à leurs harcèlements quotidiens. A mon avis, la vraie question est plutôt « comment faire pour que la campagne actuelle se pérénise dans le temps », mais les médias sociaux sont incompatibles avec le long terme.

      L’autre chose que je remarque dans tes commentaires est que, en soulevant toutes ces questions annexes, tu changes de sujet. Peut-être que c’est involontaire, mais en faisant ça on a l’impression que tu veux qu’on parle plus de la forme que du fond. Je te le dis d’autant plus franchement que je pense que ma petite remarque humoristique sur les cochons est du même acabit, et qu’elle n’avait peut-être pas sa place ici non plus. #BalanceTonHarceleur

  • Zemmour compare le hashtag #BalanceTonPorc à la dénonciation des juifs durant la guerre
    http://speech.konbini.com/news/zemmour-compare-hashtag-balancetonporc-denonciation-juifs-guerre

    Ce mardi 16 octobre, l’éditorialiste Éric Zemmour était l’invité de Philippe Vandel sur Europe 1. Invité à réagir au sujet du hashtag #BalanceTonPorc, il a estimé qu’il s’agissait d’une méthode de délation qui aurait tout aussi bien pu voir le jour durant la Seconde Guerre mondiale avec un #DénonceTonJuif.

    #délation #misogynie #antisémitisme

  • A propos du hashtag vengeur #balancetonporc et de ses implications Erik Empatz (Extrait - Canard Enchaîné - 18 Octobre 2017)

    Finasser sur la brutalité des mots « porc » et « balance » peut sembler aussi déplacé que de s’indigner d’une main sur la figure méritée après une main au cul non souhaitée. Mais si le choix des mots de ce hashtag vengeur dérange, ce n’est pas par ce que la violence de son intitulé n’est rien par rapport à celle qui a été subie, et qu’il entend mettre à mal. si #balancetonporc met mal à l’aise, ce n’est pas par ce qu’il dénonce, c’est la façon dont il le fait.

    Traiter les hommes de « porcs » quels qu’ils soient et quoi qu’ils aient fait, c’est régler des comptes en usant d’une violence contre une autre. Et inviter à « balancer » avec tous les risques de dérives et de dérapages que l’on sait, ce n’est pas dénoncer à la justice, c’est dans une logique de vengeance justicière, livrer des hommes à la vindicte populacière. Les femmes victimes de ces actes insupportables, et pas seulement celles des milieux où s’exerce le pouvoir, méritent mieux que d’être des « balances » . Et même si les réseaux sociaux ont un rôle à jouer dans la prise de parole et de conscience, ces femmes ont droit à une autre justice que celle, expéditive et arbitraire des vengeurs de twitteur ou des Zorro anonymes de la Toile, qui ne s’embarrassent pas de preuves.

    La culpabilité d’un agresseur sexuel, d’un violeur ne se décrète pas sur twitter. Elle relève d’une démarche judiciaire. Les lois en ce sens existent et ne manquent pas. Elles peuvent sans doutes être améliorées, et la difficulté des victimes d’apporter des preuves, comme celle d’en parler, ne facilite pas, bien sur leur application. Mais dans une démocratie, ce n’est en rien une raison de vouloir se venger des « porcs » par une justice de « cochon ».

    #Justice #agression_sexuelle #dérives potentielles

    La publication de ce texte ne signifie nullement qu’il reflète systématiquement ce que je pense.

    • @mad_meg , @tintin ou @gwyneth bison (je ne sais pas quelle adresse mail utiliser) .

      Bonjours à vous.

      Mauvais nouvelle, ce 3 novembre 2017 à 20h vous allez devoir écouter Radio Campus Lille, la radio marxiste, d’après vous.

      Présentation de Panthère Première, numéro 1, automne 2017, sur Radio Campus Lille.
      http://pantherepremiere.org/numero1.html

      Si l’émission vous plait, n’hésitez pas à la mettre en ligne, tout comme les informations sur Panthère Première.

      Ne me remerciez surtout pas,
      Tout va bien

    • Se venger des « porcs » par une justice de « cochon », c’est dangereux, c’est ce que nous rappelle Erik Empatz.

      PETIT RAPPEL, L’AFFAIRE D’OUTREAU ( Qui montre bien que les abus sexuels même imaginaires, sont sévèrement punis pour les prolos. Il y a des abus de ce type dans toutes les couches de la société, la justice ne punit que ceux d’en bas )

      L’instruction débute en 2001. Elle se clôt en mai 2003 par une ordonnance de mise en accusation. Elle est confiée au juge d’instruction Fabrice Burgaud, qui occupe son premier poste depuis à peine une année, par le procureur de la République de Boulogne-sur-Mer, Gérald Lesigne. Sur les dénonciations de plusieurs enfants, confirmées par leurs parents, sur les témoignages de plusieurs inculpés qui s’accusent mutuellement - six avoueront, deux se rétracteront - un grand nombre de personnes sont mises en garde à vue puis en examen. Dix-huit d’entre elles — dont les parents des principaux enfants accusateurs — sont écrouées en détention provisoire par décision du juge des libertés et de la détention. Certaines y restent un an, d’autres un peu plus de trois ans. L’une d’elles meurt en prison d’une surdose de médicament. Il a été rapporté qu’elle s’était suicidée, mais cette version est contestée. Il pourrait s’agir d’une erreur médicale7.

      Les enfants Delay ont également révélé la présence d’autres enfants lors de viols en réunion. Quinze enfants - identifiés avec les déclarations de certains adultes mis en examen – ont été placés en famille d’accueil, puis interrogés par les policiers, le magistrat instructeur et examinés par deux experts psychologues qui ont validé leurs paroles8. Douze enfants maintenant leurs déclarations seront finalement reconnues victimes et indemnisés suite au premier procès.

      Le tournage de cassettes pédopornographiques est évoqué par les enfants et plusieurs adultes, ainsi que la vente des cassettes tournées en Belgique. C’est ainsi un réseau pédophile international qui se serait formé autour des enfants martyrisés d’Outreau.

      Une enquête est également menée concernant une petite fille de 5 à 6 ans, qui aurait été tuée lors d’un viol en réunion, selon la déclaration initiale d’un des mis en examen, les témoignages de Myriam Badaoui, de deux enfants Delay et le témoignage indirect d’un autre enfant victime.

      Treize personnes, quatre femmes et neuf hommes, plaident l’innocence.

      Le verdict du 2 juillet 2004 :

      Les quatre accusés qui ont reconnu leur culpabilité sont condamnés :

      à 15 et 20 ans de réclusion criminelle pour le couple Badaoui-Delay pour viols, agressions sexuelles, proxénétisme et corruption de mineurs ;
      à 4 et 6 ans de détention pour le couple de voisins Delplanque-Grenon.

      Sept des treize accusés niant les faits - pour lesquels Gérald Lesigne, procureur de la République de Boulogne-sur-Mer, et avocat général à Saint-Omer, avait requis l’acquittement - sont effectivement acquittées.

      Le jeudi 1er décembre 2005 , un verdict d’acquittement général pour l’ensemble des accusés est rendu par le jury, mettant fin à cinq années de ce qui est souvent qualifié, depuis le premier procès, d’un « naufrage judiciaire », voire d’un Tchernobyl judiciaire.

      Le traitement médiatique des affaires dites de « pédophilie », fut montré du doigt : ont été dénoncés pêle-mêle une précipitation, un manque de professionnalisme, une tendance à croire le pire sans vérifications26, des accusations nominales bafouant parfois la présomption d’innocence27, et surtout un abandon des principes journalistiques de base.

      Combien de vies brisées sur le faux témoignage d’une hystérique haineuse ? Cela aurait pu être un hystérique, bien sur.

      Dénoncer les porcs, c’est bien, ceux des classes populaires c’est mieux pour celles et ceux qui passent leur temps à essayer de trouver le moyen d’abaisser les autres pour leur petite satisfaction personnelle.

    • Cet article sur SeenThis, afin de rappeler qu’il faut raison garder, qu’il y a toujours des victimes innocentes dans les affaires de dénonciation, une tradition très française, d’après la gestapo.

      La vengeance, la mauvaise foi, la haine, la folie, . . . . . sont des réalités, pas de l’anti féminisme primaire.

      A part cela les témoignages actuels sont hyper importants, qui sait une nouvelle époque arrive.

    • @tout_va_tres mec ou meuf, après ton commentaire de merde de l’autre jour, malheureusement effacé par la BCE, on va mettre les choses bien au clair : je ne vais devoir rien du tout. Je me contrefous de tes émissions bidons, ou de tout ce que tu peux produire, même associé à la crème de la crème du fanzine intellectuel. Tu pue, va mourir et vite.

      Quant à ce post à la con... Les amis franchement, allez monter une communauté au pôle sud.

    • Outreau c’est l’aubaine pour les dominants. Les enfants ont vraiment subit des violençes sexuelles mais tout le monde fait comme si c’était des menteurs. Ce proces est un désastre pour les victimes de pedoviol, inceste ...

      Cet article sur SeenThis, afin de rappeler qu’il faut raison garder, qu’il y a toujours des victimes innocentes dans les affaires de dénonciation, une tradition très française, d’après la gestapo.

      La vengeance, la mauvaise foi, la haine, la folie, . . . . . sont des réalités, pas de l’anti féminisme primaire.

      A part cela les témoignages actuels sont hyper importants, qui sait une nouvelle époque arrive.

      Confondre les agresseurs sexuels avec les juifs qui eux étaient innocents. Ca sous entend que les hommes sont innocents et qu’on les attaque en tant qu’hommes alors que ce sont les agresseurs qui sont dénoncés. C’est pas « balance ton homme » c’est « balance ton porc » porc = agresseur sexuel.

      Faire comme si les femmes qui dénoncent leurs agresseurs avaient quelquechose à gagné comme les délateurs de juifs de la seconde guerre mondial. Comparé des victimes d’agressions sexuelles à des collabos des nazis.

      C’est obscène vis à vis des juifs et c’est obscène vis à vis des victimes de violences sexuelles.
      https://seenthis.net/messages/638792

      Se focalisé sur les hommes prétenduement innocents et dénoncés à tords. Alors que c’est excessivement rare et que les viols et agressions sexuelles (600000 par an en France) sont presque totalement impunis. entre 1200 et 1400 condamnation par an en France face à 600000 agressions on peu considéré que ces violences sont acceptés par la société.

      Faire comme si ces dénonciations étaient nouvelles et faire comme si la justice et les institutions réprimaient les viols et violences sexuelles faites aux femmes et aux enfants, alors que ces violences sont impunis, correctionnalisés, qu’une gosse de 11 ans est déclaré non violable alors qu’elle porte pleinte pour viol contre un homme de 29 ans père de deux enfants.
      S’interessé au sujet des violences sexuelles uniquement lorsqu’on crain d’en patir, comme c’est le cas de ces hommes qui s’en tamponnent tant qu’on dit aucun nom et qu’aucune poursuite n’est possible ; mais qui crient au nazisme dès qu’on prononce le nom d’un agresseur.
      Faire comme si la demande de justice était de la vengeance.
      Parler d’hystérie (insulte misogyne) alors qu’il s’agit de femmes qui dénoncent des agressions.

      Et pour la nouvelle époque qui arrive ca me fait doucement pleuré d’entendre les homme dire ceci. Car depuis 2000 j’en ai vu des vagues de dénonciations d’agressions et ca ne produit aucune effet. Dans deux ans quant il y aura un nouveau scandale dans le milieu de je sais pas quoi, les hommes ferons comme si ils tombaient de la lune (comme à chaque fois) et dirons « oh mais je savais pas que vous subissiez du harcélement sexuel et des viols les femmes et les filles c’est vraiment horrible ». En attendant le discours sur les prétendue fausse dénonciations c’est tout ce qui interesse les hommes, ca les interesse pas de savoir que plein de femmes se sont tue depuis si longtemps et que plein de taisient encore. Tout ce qui compte pour les homme c’est de se garantir l’impunité habituelle et que la peur reste bien du coté des femmes et ne vienne surtout jamais du coté des hommes.

      Tu parle d’une nouvelle époque, avec les lois macron c’est les femmes qui vont le plus se reprendre de la misère et ca c’est 100% bénéfice pour le patriarcat car comme on le voie ici avec les violences sexuelles qui laissent les hommes globalement indifférents (au point de traité les victimes qui dénonce de gestapistes, collabo des nazis et de comparé les agresseurs sexuels aux juifs - donc à des innocents)

      Perso ce qui m’inquiète c’est que ces femmes qui « dénoncent leur porc » vont e prendre des procès en diffamation, dénonciation calomnieuse ect. Car contrairement aux pleintes des femmes pour violences sexuelles qui sont refusé par la police faute de preuve et correctionnalisées , les pleintes d’hommes pour diffamation sont très bien prises en compte par la justice patriarcale. Du coup il risque d’y avoir une vague d’agresseurs qui vont pouvoir torturé leurs victimes avec tribunaux interposés. Comme c’est le cas avec Baupin ou l’exemple de la victime d’inceste qui a du payé 1 euro de dommages et interets à son père car elle a parlé d’inceste(avéré) alors que les faits sont préscrits.

  • Eva Thomas : celle qui en 1986 a brisé le silence sur l’#inceste - L’Obs
    http://tempsreel.nouvelobs.com/rue89/nos-vies-intimes/20171012.OBS5937/eva-thomas-celle-qui-en-1986-a-brise-le-silence-sur-l-inceste.h

    Pour ma génération, les abus sexuels sur les enfants sont indiscutablement l’un des pires crimes que l’on puisse imaginer, des crimes ignobles, insupportables. Dans les années 1990, l’affaire Dutroux et ses marches blanches ont retenti dans les esprits et angoissé une génération de parents. "Ton corps est ton corps", nous apprenait-on alors à l’école.

    Il fut pourtant un temps, pas si lointain, où il en fut autrement. Comme le rappelait un excellent article du "Monde", "notre morale sexuelle a basculé sur la pédophilie".

    Dans les années 1970, dans un contexte de libération sexuelle post-Mai-68, des intellectuels l’ont défendue et leurs idées ont été diffusées dans les colonnes de plusieurs titres de presse (dont "Libération"). Les pro-pédophiles s’appuyaient sur les théories freudiennes en élevant les enfants en figures ultrasexualisées, sans se préoccuper d’un quelconque traumatisme et de l’absence de consentement.

    Au milieu des années 1980, la société entame un profond basculement sur ce qui deviendra le symbole du mal absolu. Les violences sexuelles ou abus sont dénoncés dans un discours nouveau.
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    Une femme courageuse a incarné ce virage : Eva Thomas, qui a désormais 75 ans.

    Eva Thomas chez elle à Grenoble, le 6 octobre 2017. (Emilie Brouze)

    Elle me reçoit un vendredi d’octobre dans son appartement biscornu, au dernier étage d’un immeuble grenoblois. Il faut écouter son histoire car elle raconte un changement sociétal, l’histoire universelle d’une prise de conscience par la libération de la parole. Eva Thomas est aussi un formidable exemple de combativité et de résilience.
    "J’aimerais sortir de la honte"

    Le 2 septembre 1986, à 22 heures passées, son visage est apparu sur Antenne 2, dans "les Dossiers de l’écran". L’émission de débat de société, très populaire, s’attaque ce mardi soir au tabou suprême : l’inceste.

    Sur le plateau, trois femmes victimes de pères ou de frères incestueux ont accepté de témoigner. Deux sont filmées de dos, deux silhouettes anonymes. Et une troisième – c’est une première – parle face à la caméra.

    "J’ai choisi de témoigner à visage découvert parce que j’aimerais sortir de la honte", affirme sur le plateau celle qui vient de signer un livre dans lequel elle relate le viol commis par son père, quand elle avait 15 ans.
    "J’ai envie de dire aux femmes qui ont vécu ça qu’il ne faut pas avoir honte."

    Des cheveux gris entourent son visage animé par ses grands yeux brillants qui oscillent à droite et à gauche. Eva Thomas paraît terriblement émue à l’écran.

    31 ans plus tard, elle s’en souvient comme d’un moment exaltant mais éprouvant. "J’avais l’impression de me jeter dans le vide", dit-elle dans sa petite cuisine, en buvant un café.
    Le saut dans le vide

    Quelques jours avant l’émission, Eva Thomas a averti sa famille par écrit de la publication sous pseudo du "Viol du silence" (éd. J’ai lu, 2000), ainsi que de son intervention télévisée devant la France entière. Elle s’interroge. Quels dégâts cela provoquera-t-il ?

    On allait bientôt la reconnaître dans la rue, lui envoyer des courriers par piles, l’interviewer partout. Eva Thomas est déterminée quand elle prend la parole sur le plateau, ça s’entend. Elle parle posément, sans retenue.

    "Je n’avais aucune idée de ce qui allait se passer après, mais ce n’était pas possible pour moi de ne pas le faire", relate-t-elle aujourd’hui.

    Elle avait en tête, avant de prendre la parole, des images d’explosion, comme des vitres qui se brisent ou des petites bombes qui sautent. Elle voulait à tout prix rompre le silence, s’attaquer à "l’attitude hypocrite et lâche de la société face à l’inceste".
    "Rien ne pouvait m’arrêter."
    Aveuglement et surdité

    Il y avait, à l’époque, une forme "d’aveuglement et de surdité" à l’inceste, explique Anne-Claude Ambroise-Rendu, auteure de "Histoire de la pédophilie" (éd. Fayard, 2014). Il est alors considéré comme un micro-phénomène, qu’on pensait cantonné à la France rurale et reculée.

    Le mot ne figure pas tel quel dans l’ancien Code pénal et si la loi l’interdit, il est aussi implicitement défendu d’en parler.

    Par son intervention, Eva Thomas va faire prendre conscience d’un phénomène beaucoup plus courant et massif qu’imaginé. Son ouvrage "a créé les conditions d’un débat ­public", analysait dans Le Monde Denis Salas, président de l’Association française pour l’histoire de la justice.

    La télévision, comme média de masse, a été un puissant vecteur de ce changement sociétal. "Il a permis de voir et d’entendre ces victimes", complète Anne-Claude Ambroise-Rendu. "Il offre la possibilité de l’empathie, de l’émotion et de l’identification." A ce moment, le visage d’Eva Thomas, en plan serré sur Antenne 2, se suffit à lui-même.

    Ce soir de septembre 1986, "une avalanche" d’appels submerge le standard des "Dossiers de l’écran", le "SVP 11-11". Beaucoup relatent des récits similaires. Une retraitée citée décrit ainsi "l’enfer d’être violée par son père" :
    "Cela me marque encore aujourd’hui."
    "Pas d’inceste heureux"

    Et puis, plus tard, le médiateur de l’émission fait entendre d’autres voix, celles de téléspectateurs semblant découvrir que l’inceste relève de l’interdit. Des paroles représentatives de l’état d’esprit d’une partie de la population, que la fin du silence ennuie et qui préfère parler de "l’inceste avec consentement". Une parole difficilement concevable aujourd’hui.

    "Je suis amoureux de ma fille adoptive. Pourquoi semez-vous la zizanie dans les familles ?", dit un médecin. Un agent technique assume aimer caresser sa fille de 10 ans. "J’ai des relations quotidiennes avec ma fille de 13 ans", témoigne aussi un ingénieur.
    "Pourquoi empêchez-vous les gens d’être heureux ?"

    Pendant que le médiateur lit ces réactions, le visage d’Eva, abasourdie par ce qu’elle entend, est en gros plan sur l’écran. Son expression est plus parlante que des mots. On l’interroge. "Je pense qu’entre un parent et un enfant, il n’y a pas d’inceste heureux", réagit-elle.
    "En tout cas, pour l’enfant ce n’est pas vrai. L’enfant subit une violence."
    Déclencheur

    A la fin de l’émission, apparaissent les coordonnées de l’association qu’elle a créée à l’automne 1985 à Grenoble, "SOS inceste". Elle croulera sous les appels et les courriers les jours d’après.

    Ce numéro des "Dossier de l’écran" fut retentissant. La presse s’en fait largement l’écho. "On parlait partout de l’inceste, c’était assez extraordinaire", se souvient Eva Thomas.

    Eva Thomas sur le plateau d’"Antenne 2", en 1986, dans un article publié sur VSD

    Son témoignage a agi comme un "déclencheur", confirme l’historienne Anne-Claude Ambroise-Rendu. Deux autres émissions dénonçant les abus sexuels sur les enfants ont été importantes – "Médiations" (TF1), en 1989, à laquelle participa Eva Thomas, et un numéro spécial de "Bas les masques", animé par Mireille Dumas, en 1995.

    Sur les plateaux comme dans son livre, Eva Thomas parle des dégâts causés par les abus sexuels – ce qui, à l’époque, avait été mis de côté. "Dans les années 70, les psys que je suis allée consulter m’ont répondu que j’avais le droit de coucher avec mon père", relate la rééducatrice à la retraite. Pour une partie des médecins, les abus n’étaient que le fruit de l’imagination ou de "fantasmes".

    Son premier livre, "Le viol du silence", est le récit, porté par l’énergie de la colère, d’une lutte.
    "La bagarre qu’il a fallu que je mène toute seule, comme beaucoup de personnes à cette époque-là, pour me sauver."
    Le silence

    Eva Thomas parle très bien du mécanisme du silence dont elle s’est échappée. Parce que ce qu’elle avait vécu était inimaginable, vide de sens, elle était sur le lit de ses parents comme pétrifiée quand elle a été violée.

    Les jours d’après, elle a tout gardé pour elle. "J’avais l’impression que si ces mots sortaient, j’allais tout détruire et que j’allais le tuer [son père, ndlr]", racontait-elle sur le plateau des "Dossiers de l’écran".

    Elle n’a pas sombré parce qu’elle s’est accrochée à son projet de jeune fille rebelle qu’elle était : devenir institutrice, comme sa tante. L’écriture et la publication du "Viol du silence" a été, à l’âge de 44 ans, libérateur. Elle n’avait plus peur. Enfin, les choses rentraient dans l’ordre : elle pouvait exister entièrement.

    "Il faut que les femmes parlent, écrivent les violences sexuelles vécues dans leur enfance, parce que parler, c’est déjà agir", écrit-elle sur ces pages.
    "Il faut oser nommer les violences subies, écrire les dégâts sur nos vies de femmes pour que les pères prennent conscience de la gravité de leurs gestes, pour qu’on puisse faire de nouvelles hypothèses à partir de la réalité et non du mythe."

    Son ancien compagnon, le père de sa fille unique, a été le premier homme auprès de qui elle s’est confiée. C’est lui qui l’a convaincue d’écrire une lettre à son père. Alors qu’elle entamait l’écriture de son livre, ce dernier a reconnu les faits et lui a demandé pardon – "une chance incroyable", précise-t-elle. Il a lu son livre, aussi.
    "Il m’a dit que jamais il n’avait imaginé que ça provoquerait de tels dégâts sur ma vie."

    Quand Eva Thomas, née dans une famille d’artisans, revient dans son village normand, une ouvrière de sa grand-mère couturière lui demande de venir la voir. Sur la table, un exemplaire du "Viol du silence".

    "Tu l’as lu ?" s’enquiert-elle.

    "– Oui, tout le village l’a lu."

    Personne ne l’a jamais embêtée à ce sujet, ici. "Dans le village, il y a deux clans", explique la voisine.
    "Ceux qui trouvent que tu es une vraie héroïne d’avoir fait ça, et les autres qui trouvent que c’est un scandale : on n’attaque jamais ses parents."
    "Bravo, vous êtes restée en vie"

    Dans les courriers qui lui sont adressés après "Les Dossiers de l’écran", de nombreuses femmes remercient Eva Thomas d’avoir exprimé ce qu’elles avaient vécu. "Je n’aurais jamais imaginé l’ampleur du désastre", commente la rééducatrice. "Il y avait un tel besoin de paroles..." Internet n’existait pas encore pour les recueillir.

    Dans certaines lettres, des femmes lui racontent avoir vécu l’enfermement psychiatrique après avoir parlé.
    "Je me suis rendue compte que j’avais eu de la chance de me taire – j’avais fait une anorexie mentale pendant quelques mois, mais je n’ai rien dit. Je pense qu’à cette époque-là, c’était le seul moyen de survie. On savait que ce n’était pas audible, qu’on ne nous écouterait pas."

    Quand elle est invitée à participer à des débats public sur le sujet ("Inceste : fantasme ou réalité ?"), Eva Thomas lit des extraits de ces courriers – on le lui demande. Elle devient une porte-parole.

    Au téléphone, les membres de l’association SOS inceste se relaient pour écouter les victimes. "On répondait avec son cœur, en positivant. On leur disait ’bravo, vous êtes restée en vie’. On essayait de les doper psychologiquement : ’Racontez-nous comment vous avez survécu’.
    "C’est vrai qu’arriver à survivre à ça sans se suicider, c’est une victoire. Moi aussi je suis passée par des moments terribles où le suicide était quelque chose de toujours possible, presque sécurisant.
    Jusqu’à la parution de mon livre, j’ai vécu ma vie au jour le jour, en survie."
    "Vous êtes la première à qui je le dis"

    La libération de la parole qui éclate dans les années 80 est euphorisante. "Ça a été une espèce de jubilation collective dans les groupes de paroles", se souvient Eva Thomas. C’était joyeux, au point de désarçonner un journaliste venu en reportage dans le local associatif. "On se vivait comme des guerrières, des combattantes", décrit Eva Thomas.
    "C’était extraordinaire de voir à quel point on était heureuses de se retrouver face à quelqu’un qui nous comprenait puisqu’on avait vécu les mêmes trajets, on était passées par les mêmes chemins.
    C’était très rassurant quand on en parlait ensemble parce que tout à coup, à force d’entendre les mêmes mots, les mêmes phrases, les mêmes itinéraires, la façon dont on s’était battue chacune de notre côté, il y avait une forme de normalité qui ressortait.
    Nous, qui nous étions fait jeter avec l’idée qu’on était un peu folles, hystériques, réalisions qu’on avait eu des réflexes normaux, en réaction à un traumatisme."

    A Grenoble, où Eva Thomas vit depuis 30 ans, on la reconnait et on l’aborde, à l’image de cette dame âgée avec son cabas, un jour de marché.
    "Vous êtes Eva Thomas ? Merci Madame, merci, parce que j’ai vécu ça quand j’étais petite et je n’en ai jamais parlé. Vous êtes la première à qui je le dis."

    La dame a refusé un café : "Non, merci. Ça me suffit de vous l’avoir dit."

    Silence dans la petite cuisine grenobloise.
    "C’est émouvant, hein ? Ça m’est arrivé plusieurs fois."
    Le procès de Saint-Brieuc

    La libération de la parole a un autre effet mécanique, relève Anne-Claude Ambroise-Rendu : le nombre d’affaires jugées augmente. "Vous nous en avez donné, du travail", a un jour glissé à Eva Thomas quelqu’un du monde judiciaire.

    Après la publication de son livre, la rééducatrice comprend l’importance pour les victimes de la reconnaissance par la justice. L’inceste doit être puni :
    "Toute ma bagarre était de faire reconnaître que c’était un crime et que ça se traitait d’abord au tribunal. Peut-être que les psys avaient des choses à faire avec les gens qui allaient mal, mais c’est d’abord une histoire de droit. Quand il a été bafoué, on va au tribunal."

    Eva dit qu’elle a vécu des "rencontres formidables" pendant cette période, par ailleurs épuisante émotionnellement.

    “Jours d’inceste” : mon père, ce violeur
    "J’avais toujours dit que je partirais quand le débat serait bien lancé, que je laisserais les autres continuer", se remémore-t-elle. En 1989, elle s’apprête à s’en aller, quand a lieu le "procès de Saint-Brieuc".

    Claudine, qui a témoigné dans l’émission "Médiations" sur TF1, est jugée pour diffamation. Une épreuve. "Tout était à l’envers", se souvient Eva Thomas, entendue comme témoin.
    "Le procureur de la République défendait le violeur, le père de Claudine."

    Claudine a été condamnée à un franc symbolique. "Elle a été condamnée parce que c’est interdit de parler d’un crime prescrit. Je ne l’avais pas compris."
    "Moi qui croyais en la Justice comme on croit en Dieu, je me suis effondrée."
    "Je ne suis pas victime à vie"

    Eva Thomas est rentrée du procès dans un état terrible. "Je titubais comme une femme saoule, ma tension a chuté sans raison, je ne tenais plus debout. Ma tête ne fonctionnait plus, je n’arrivais plus à penser. Comme si le fait d’être interdit de parole, comme si tout ce que j’avais fait était interdit par la loi."

    Elle s’en remettra en demandant officiellement à changer, sur sa carte d’identité, son prénom de naissance pour Eva. Une forme de reconnaissance juridique – la force des symboles qu’elle aime tant. "On a du mal à l’imaginer mais ça a été magique pour moi."

    Eva Thomas retrouvera la force d’écrire un second livre, "Le Sang des mots" (éd. Desclée de Brouwer), paru en 1992. Puis elle s’éclipsera pour se concentrer à sa vie, avec "gourmandise et bonheur".
    "Je ne suis pas victime à vie, je vais vivre ma vie comme tout le monde."

    D’une manière radicale, elle tourne la page. Elle quitte l’association, brûle une partie des œuvres qu’elle a créée ces années-là, consume dans les flammes les lettres reçues :
    "Je me disais que je ne pouvais pas garder les courriers des victimes. J’ai tout mis dans un grand seau d’eau, j’ai fait de la pâte à papier et j’ai fabriqué une espèce de masque que je suis allée brûler dans la nature. Pour moi, symboliquement, c’était important."
    Une cicatrice comme une autre

    Jusqu’à leur décès, au début des années 2000, Eva Thomas a entretenu une relation apaisée avec ses parents, une fois le pardon accepté.
    "A partir du moment où tout était clair, où tout avait été dit, je me suis réconciliée avec eux. Régulièrement, je suis allée passer des vacances chez eux. J’étais heureuse d’être avec mes parents."

    Il est encore éprouvant pour elle de puiser dans ses souvenirs pour raconter son histoire alors que depuis des années la retraitée, décorée de la Légion d’honneur en 2004, n’y pense plus.

    "On peut vivre avec cette cicatrice-là comme avec une autre", assure-t-elle avec conviction. Les robes multicolores qu’elle coud habillent son salon et sa chambre à coucher. La rayonnante retraitée a atteint une forme de "sérénité joyeuse".

    Mais voilà que récemment, elle a "repris la bagarre". Eva Thomas aimerait que les moins de 15 ans soient protégés par un article de loi spécifique. Avec une amie avocate, elles soutiennent un tel changement législatif :
    "On demande que ce soit clair, que ce qui constitue le crime, c’est l’âge de l’enfant. Les agresseurs ne pourront ainsi plus se défendre en disant qu’il était consentant, qu’il n’a rien dit, qu’il a pris du plaisir, etc."

    Elle croit que c’est le bon moment. Récemment, un homme a été renvoyé en justice pour "atteinte sexuelle" et non "viol", pour avoir eu des relations sexuelles avec une enfant de 11 ans.
    "Je pense qu’il y a encore quelque chose à faire."

    • Ce passage me traumatise :

      Et puis, plus tard, le médiateur de l’émission fait entendre d’autres voix, celles de téléspectateurs semblant découvrir que l’inceste relève de l’interdit. Des paroles représentatives de l’état d’esprit d’une partie de la population, que la fin du silence ennuie et qui préfère parler de « l’inceste avec consentement ». Une parole difficilement concevable aujourd’hui.

      « Je suis amoureux de ma fille adoptive. Pourquoi semez-vous la zizanie dans les familles ? », dit un médecin. Un agent technique assume aimer caresser sa fille de 10 ans. « J’ai des relations quotidiennes avec ma fille de 13 ans », témoigne aussi un ingénieur. « Pourquoi empêchez-vous les gens d’être heureux ? »

      Pendant que le médiateur lit ces réactions, le visage d’Eva, abasourdie par ce qu’elle entend, est en gros plan sur l’écran. Son expression est plus parlante que des mots. On l’interroge. « Je pense qu’entre un parent et un enfant, il n’y a pas d’inceste heureux », réagit-elle. « En tout cas, pour l’enfant, ce n’est pas vrai. L’enfant subit une violence. »

      Est-ce que vous pensez qu’on a fait des progrès de ce côté là (si oui, ce serait en partie grâce à #Eva_Thomas) ? Non pas qu’il y a forcément moins d’inceste, mais au moins qu’il n’est plus possible de ne PAS savoir que ce qui est fait est mal ?

      #télévision #pédophilie #1986 (c’est tard...)

  • #BalanceTonPorc : elles parlent, ils mecspliquent… | Ladies & gentlemen | Francetv info
    http://blog.francetvinfo.fr/ladies-and-gentlemen/2017/10/18/balancetonporc-elles-parlent-ils-mecspliquent.html

    En moins de 48 heures, plus de 160 000 femmes (j’en suis) ont témoigné de harcèlement et d’agressions sexuelles dont elles ont été victimes. Ainsi le hashtag #BalanceTonPorc est devenu en moins de deux jours, un mouvement. Celui d’une libération de la parole de toutes celles qui, parfois depuis plusieurs années, voire décennies, gardaient sur le coeur ou bien réservaient aux conversations chuchotées dans l’intimité craintive de représailles, la vérité sur les violences dont elles ont fait l’objet.

    Et l’on découvrit ce que le déni renvoyait lâchement à des cas isolés, des rencontres malheureuses, des quiproquos (de mon c...) : on découvrit — ou fit semblant de découvrir — un fait social massif. Le harcèlement sexuel touche un nombre incalculable de femmes. Celles qui l’ont directement subi, indiscutablement très très très nombreuses ; celles qui ont intériorisé le risque que ça leur arrive et vivent avec ce sentiment d’insécurité, adaptent leur comportement en fonction, espérant y échapper en évitant de « provoquer » (culture du viol, quand tu nous tiens). A savoir, à l’arrivée, presque toutes les femmes.

    Une foule de représentantes de la moitié de la population parle pour dire le traumatisme vécu, mais aussi la défiance permanente dans laquelle le fait social massif de harcèlement lié à leur genre les tient, au travail, dans la rue, dans l’espace public comme dans l’intimité conviviale ou familiale. Et les hommes influents n’ont rien de mieux à leur retourner que du #mansplaining. En français : de la #mecsplication. C’est à dire des petites leçons condescendantes sur la façon dont on s’y prend (mal) et dont on devrait plutôt s’y prendre.

    • je constate avec amertume autour de moi le déni mollasson par temporisation, exigences de cironstantialisation bien tatillonnes, tout d’un coup (un peu honteux quand même, mais finalement au diapason général) de camarades proches qui vivent mal ce soudain surgissement de noms, actes, etc
      Et ça me navre. Ayant largement été, plus jeune, souvent, avec l’alcool pour alibi et assistant, ce gros lourd insistant et bien connard, je connais sur le bout des doigts les mécanismes de relativisation. Le seul moyen de ne plus se comporter comme une merde, c’est au moins de voir et de ne plus vouloir qu’on se comporte comme une merde.

  • Bien que j’ai posté #MoiAussi mon #MeToo (mais pas #balancetonporc, je suis super mal à l’aise avec ce tag) je trouve ce texte super intéressant. Et nécessaire.

    Mon trauma ne vous sera pas donné à voir
    https://jesuisfeministe.com/2017/10/17/mon-trauma-ne-vous-sera-pas-donne-a-voir

    En voyant cette masse de #metoo et #moiaussi pleuvoir sur mes réseaux sociaux, il apparaît inconcevable en tant que féministe de se dissocier d’un si grand élan de solidarité, d’une si vaste communauté. Je veux être là pour toutes ces femmes qui m’entourent et qui ont dû faire face à ces agressions. Je voudrais que ma parole soit une source de réconfort et que mon silence ne soit pas un acte de désolidarisation. Or, il me semble qu’avec des initiatives à coup de hashtags, nous sommes contraints à cette dichotomie simpliste.

    Je fais partie de cette lignée de femmes qui ont trimballé la honte, la peur, la rage et la blessure d’une agression. Je fais partie d’une lignée de femmes qui ne se termine jamais. Je n’ai pas besoin de dévoiler mes plus intimes traumas pour que vous vous rendiez compte de l’importance du problème. On appelle les victimes à parler sur tous les fronts, à dénoncer, à crier lorsqu’elles se font attaquer, mais ce n’est pas mon silence qui crée la culture du viol. Il y a suffisamment de documentations et de femmes courageuses qui ont parlé, ce n’est pas un million de plaies ouvertes à voir qui y changeront quelque chose. Cette série de femmes marquées par les agressions et les viols est infinie et elle continuera de s’allonger avec ou sans hashtag.

  • La future loi sur les #violences_sexuelles prend le risque de manquer sa cible
    https://www.mediapart.fr/journal/france/181017/la-future-loi-sur-les-violences-sexuelles-prend-le-risque-de-manquer-sa-ci

    Si le gouvernement semble décidé à agir, en proposant une loi sur la verbalisation du #harcèlement de rue, il ne dit mot des procédures pour agression ou #viol. Autre grand absent de ces annonces, le monde du #Travail, creuset des violences faites aux femmes.

    #France ##balancetonporc #agression_sexuelle #Justice #sexisme

  • Balance ton porc, chasse à l’homme ou chasse aux femmes ? | Slate.fr
    http://m.slate.fr/story/152585/balance-ton-porc-chasse-lhomme-ou-chasse-aux-femmes

    Avant de parler de chasse à l’homme, il faudrait se dire qu’on a sous les yeux une gigantesque chasse aux femmes. Et au moment où ce gibier qui s’appelle ta mère, ta fille, ta compagne, ta sœur, est en train de tenter de sortir du piège, ton job, mec, c’est de l’aider. Pas de te demander si le chasseur pourrait éventuellement être sympa.

    #BalanceTonPorc

  • #BalanceTonPorc : l’économie sexuelle libérale détournée au profit du star system
    https://reflets.info/balancetonporc-leconomie-sexuelle-liberale-detournee-au-profit-du-star-sys

    Pourquoi parler sur Reflets d’un hashtag #Twitter qui fait le buzz, alors que tout prête à rester tranquillement dans son coin et attendre que le déchaînement se tasse ? Peut-être parce qu’à un moment un […]

    #Tribunes #Argento #BalanceTonPorc #consommation_de_masse #harcèlement_sexuel #hollywood #pornographie #société_de_la_séduction #Weinstein