L’affaire Tariq Ramadan, Houria Bouteldja et la nécessité d’un féminisme décolonial
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Face au dilemme impossible entre la race et le genre, face au fémonationalisme, mais aussi face au patriarcat indigène, nous défendons un féminisme résolument décolonial. Nous plaçons nos forces politiques et nos plus beaux espoirs dans cette sororité à venir Incha’Allah.
Dans la lancée du mouvement #metoo et #balancetonporce, Henda Ayari a récemment dénoncé sur Twitter Tariq Ramadan comme auteur du viol et des agressions sexuelles dont elle parle dans son livre « J’ai choisi d’être libre », paru en 2016.
Henda Ayari a déposé une plainte contre l’intéressé pour viol, agression sexuelle, harcèlement et intimidation.
Quelques jours plus tard, une seconde femme dont le nom n’a pas été révélé par la presse a également porté plainte contre Tariq Ramadan pour viol et agressions sexuelles. Selon certaines sources, une troisième victime hésiterait encore à porter plainte.
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Dans un post Facebook du 21 octobre, Houria Bouteldja fait une brève déclaration sur « l’affaire Tariq Ramadan ».
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A la lecture du bref texte de Bouteldja sur « l’affaire Tariq Ramadan », c’est d’abord le dégoût qui prend aux tripes. Dégoût pour cette militante qui, au lieu de soutenir ses soeurs, préfère se mettre au service des porcs.
Ensuite, le dégoût a laissé place à la colère. Colère de lire de la main d’une militante indigène, figure de l’antiracisme politique, un texte rempli de misogynie et de mépris pour la douleur des victimes de violences sexuelles.
Car que dit le bref texte d’Houria Bouteldja ? Il dit que malgré « la consternation dans le camp de Tariq Ramadan », finalement, « c’est déjà une affaire politique qui dépasse les protagonistes » et où la véracité des propos d’Henda Ayari est questionnable. La fameuse théorie du complot, en somme.