• L’affaire Tariq Ramadan, Houria Bouteldja et la nécessité d’un féminisme décolonial
    https://blogs.mediapart.fr/camilia-b/blog/011117/laffaire-tariq-ramadan-houria-bouteldja-et-la-necessite-dun-feminism

    Face au dilemme impossible entre la race et le genre, face au fémonationalisme, mais aussi face au patriarcat indigène, nous défendons un féminisme résolument décolonial. Nous plaçons nos forces politiques et nos plus beaux espoirs dans cette sororité à venir Incha’Allah.

    Dans la lancée du mouvement #metoo et #balancetonporce, Henda Ayari a récemment dénoncé sur Twitter Tariq Ramadan comme auteur du viol et des agressions sexuelles dont elle parle dans son livre « J’ai choisi d’être libre », paru en 2016.

    Henda Ayari a déposé une plainte contre l’intéressé pour viol, agression sexuelle, harcèlement et intimidation.

    Quelques jours plus tard, une seconde femme dont le nom n’a pas été révélé par la presse a également porté plainte contre Tariq Ramadan pour viol et agressions sexuelles. Selon certaines sources, une troisième victime hésiterait encore à porter plainte.

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    Dans un post Facebook du 21 octobre, Houria Bouteldja fait une brève déclaration sur « l’affaire Tariq Ramadan ».

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    A la lecture du bref texte de Bouteldja sur « l’affaire Tariq Ramadan », c’est d’abord le dégoût qui prend aux tripes. Dégoût pour cette militante qui, au lieu de soutenir ses soeurs, préfère se mettre au service des porcs.

    Ensuite, le dégoût a laissé place à la colère. Colère de lire de la main d’une militante indigène, figure de l’antiracisme politique, un texte rempli de misogynie et de mépris pour la douleur des victimes de violences sexuelles.

    Car que dit le bref texte d’Houria Bouteldja ? Il dit que malgré « la consternation dans le camp de Tariq Ramadan », finalement, « c’est déjà une affaire politique qui dépasse les protagonistes » et où la véracité des propos d’Henda Ayari est questionnable. La fameuse théorie du complot, en somme.

    • @mad_meg comme j’ai encore (mais je ne sais pas pour combien de temps...) un compte FB pour les besoin de visionscarto, je te copie colle le texte :

      Houria Bouteldja 21 octobre, 12:48 ·

      La jubilation est à son comble dans le camp des ennemis de Tariq Ramadan accusé de viol par une femme, Henda Ayari. Dans le camp de ses partisans, c’est la consternation.
      Soyons clair, c’est déjà une affaire politique qui dépasse les protagonistes tant les passions soulevées par le sexisme d’une part et par le racisme de l’autre trouvent leurs causes dans les profonds malaises de nos sociétés malades. Ajoutons à cela la haine contre TR et la polarisation des positions à son endroit. C’est un cocktail explosif.

      Si les faits sont avérés et si Hind Ayari est honnête dans sa démarche, l’éthique voudrait que nous refusions toute instrumentalisation raciste de cette affaire pour n’offrir aucune prise à toutes celles et ceux qui se foutent pas mal des violences faites aux femmes mais qui verront là une aubaine providentielle pour faire avancer un agenda politique peu avouable.

      Il est en effet impératif que cette affaire ne serve pas les intérêts des chiens de garde au détriment de la vérité.
      Si les accusations sont fausses, l’accusé doit faire valoir le fait que le procès, s’il a lieu, ne peut pas être fait par les faiseurs d’opinion ou par la vox populi. Toute personne est innocente tant que sa culpabilité n’est pas démontrée à minima.

      Je finirais en citant ma soeur Safiya Meziani qui dit le juste et le sage : « Si les faits sont prouvés, que justice soit faite, et si son honneur a été sali, que justice lui soit rendu. Point final. »

    • 31/10 12h20 Houria Bouteldja

      Sainte Caroline repart en croisade. L’affaire Ayari/Ramadan est en train de se transformer en propagande islamophobe.
      Où l’on apprend que le réseau de TR est « complotiste, antisémite, violent, haineux et sous emprise car TR exerce une fascination sur ses militants qui dépasse la fascination intellectuelle, c’est une fascination d’emprise sectaire. »
      Où l’animateur découvre « une sexualité qui ressemble aux idées qu’il défend ».
      Un affaire qui est en train d’inventer le viol islamique, qui reconvoque les notions de laïcité, de valeurs républicaines alors que ces « valeurs » se sont toujours accommodées de l’oppression patriarcales et que la religion ou les idées politiques de leurs auteurs ne sont pas mises en cause selon qu’ils soient athées, chrétiens, juifs, de gauche ou de droite.
      Une affaire où l’on ethnicise et le viol (rappelons nous Cologne, les « tournantes ») et la peur des femmes victimes de violences sexuelles alors qu’il est un fait parfaitement documenté c’est que la majorité de ces femmes de quelque origine et classe sociale qu’elles soient sont terrifiées à l’idée de porter plainte. L’autre fait indéniable, c’est que les sociétés capitalistes exploitent et chosifient les femmes. Accuser l’islam ou les « Frères musulmans » c’est encore une fois innocenter les sociétés modernes et occidentales et externaliser le sexisme (juste après l’affaire Weinstein, c’est cocasse).
      Une affaire où les médias et politiques sont d’une irresponsabilité terrifiante car il faudrait être particulièrement naïf ou d’un cynisme effroyable pour imaginer que l’instrumentalistaion de cette affaire servira les intérêts des femmes, musulmanes qui plus est. C’est tout le contraire qui se passera. NOUS, femmes indigènes, nous retrouverons une fois de plus entre les feux croisés d’une partie raciste et tranquillement sexiste qui poursuit sa cabale contre toute une communauté en s’en prenant à ses symboles et une partie pétrifiée et clouée au pilori qui réagira en versant comme on le voit déjà dans une défense complotiste. Plus le levier raciste de cette affaire sera utilisé, plus la communauté musulmane se sentira stigmatisée, plus les femmes seront suspectées de faire le jeu des oppresseurs, moins elles auront le courage de dénoncer leurs agresseurs. C’est un cercle vicieux (que j’ai au passage dénoncé dans mon bouquin et qui m’a valu d’être accusée de complaisance vis à vis du viol - lol) d’où les femmes non blanches ressortent plus vulnérables qu’elles ne le sont déjà.
      Je le redis au risque de me répéter : à l’heure actuelle, le seul camp admissible, c’est celui de la DIGNITE. Avec une conscience forte que notre société est profondément sexiste et raciste. Même si la justice est à son l’image, nous n’avons pas d’autre choix que d’attendre que les faits soient établis et de nous soustraire à la folie qui s’empare de nos cerveaux. La parole de la plaignante doit être entendue et respectée. Mais tant que le procès n’a pas lieu, elle n’a pas encore le statut de victime. L’accusé doit bénéficier de la présomption d’innocence. Mais tant que le procès n’a pas eu lieu, il n’est pas coupable au moment où nous écrivons. POINT.

      21/10 12h48 Houria Bouteldja

      La jubilation est à son comble dans le camp des ennemis de Tariq Ramadan accusé de viol par une femme, Henda Ayari. Dans le camp de ses partisans, c’est la consternation.
      Soyons clair, c’est déjà une affaire politique qui dépasse les protagonistes tant les passions soulevées par le sexisme d’une part et par le racisme de l’autre trouvent leurs causes dans les profonds malaises de nos sociétés malades. Ajoutons à cela la haine contre TR et la polarisation des positions à son endroit. C’est un cocktail explosif.
      Si les faits sont avérés et si Hind Ayari est honnête dans sa démarche, l’éthique voudrait que nous refusions toute instrumentalisation raciste de cette affaire pour n’offrir aucune prise à toutes celles et ceux qui se foutent pas mal des violences faites aux femmes mais qui verront là une aubaine providentielle pour faire avancer un agenda politique peu avouable. Il est en effet impératif que cette affaire ne serve pas les intérêts des chiens de garde au détriment de la vérité.
      Si les accusations sont fausses, l’accusé doit faire valoir le fait que le procès, s’il a lieu, ne peut pas être fait par les faiseurs d’opinion ou par la vox populi. Toute personne est innocente tant que sa culpabilité n’est pas démontrée à minima.
      Je finirais en citant ma soeur Safiya Meziani qui dit le juste et le sage : « Si les faits sont prouvés, que justice soit faite, et si son honneur a été sali, que justice lui soit rendu. Point final. »

    • C’est sur que le nom de TR accusé de viol sera utilisé à des fins racistes. Mais aussi à des fins sexiste.
      Il y a la fauxculsserie habituelle des religions, toutes pro viol et patriarcale, islam comme les autres. Le fait que si peu de noms d’agresseurs des milieu religieux (musulman, catho, juifs, indouistes, boudhistes...) sortent en ce moment est le signe d’une très grande pression sur les femmes et les enfants qui subissent certainement beaucoup d’agressions de la part d’hommes osant ce réclamé d’un dieu.
      Sinon bien d’accord sur la ccl sauf que je la mettrais au pluriel car Bouteldja ne s’interesse pas beaucoup à l’honneur et à la dignité des victimes potentielles.
      « Si les faits sont prouvés, que justice soit faite, et si LEUR honneur a été sali, que justice LEUR soit rendu. Point final. »