• Si les orgues de Poutine menacent de péter en Ukraine, un autre conflit menace de se réveiller dans les Balkans

    Une prochaine guerre en Europe ?
    La Croatie et la Serbie sont en train de se surarmer, et la direction du renseignement militaire en a alerté l’état-major et l’Elysée, qui ont participé, chacun à sa façon, au processus.
    Exemples : le 25 novembre 2021, la Croatie , membre de l’Otan, a acheté à la France 12 avions rafales d’occasion. Les 6 premiers exemplaires seront livrés à Zagreb fin 2023 ou début 2024. En janvier, la Croatie a acquis 89 blindés US Bradley, et, le 2 février, elle a reçu des Etats-Unis 2 hélicoptères lourds de transport de troupes.
    De son côté, la Serbie, qui n’est pas membre de l’Otan, vient de recevoir de la Russie 30 chars de combat, 30 blindés de transport, 7 hélicoptères et 6 avions de combat, ainsi que des batteries antiaériennes. Et Belgrade va s’adresser aussi à la Chine pour obtenir hélicoptères et drones.
    A quand les #Balkans en feu ?
    Claude Angeli « Le Canard enchaîné » 9/2/2022

    https://www.arte.tv/fr/videos/100300-102-A/arte-regards-tensions-en-bosnie

    Depuis que la négation du massacre de Srebrenica est passible de poursuites, Milorad Dodik, le leader des Serbes de Bosnie à la tête de la Republika Srpska, multiplie les menaces de sécession. Et ce n’est pas tout, l’Etat multiculturel de Bosnie-Herzégovine est également en proie aux diatribes des nationalistes croates... À #Sarajevo, des voix s’élèvent pourtant contre la fragmentation du pays en groupes ethniques.

  • VOYAGE AU LIBERLAND

    Gloire et déboires d’une aventure libertarienne au cœur de l’Europe
    Entre la #Serbie et la #Croatie, sur une rive du #Danube, se trouve une terra nullius, une terre non revendiquée. Une aubaine pour #Vít_Jedlička, homme politique tchèque, qui en profite pour y créer un État de toutes pièces dont il s’autoproclame président. En 2015 naît le #Liberland.

    Projet farfelu ou dernière occasion de voir surgir une #utopie en Europe ? Le Liberland interpelle Grégoire Osoha et Timothée Demeillers alors qu’ils sont en train de tourner un documentaire dans cette région meurtrie par le nationalisme. Une nouvelle frontière dans cette région déjà morcelée paraît incongrue. Les motivations de Vít semblent ailleurs. Ce jeune trentenaire, adepte de cryptomonnaie, est un fervent défenseur de l’#idéologie_libertarienne. Le Liberland devient alors une expérience unique, où tous les adeptes de cette idéologie se déplacent du monde entier dans l’espoir de vivre un moment historique. Une expérience collective qui pourrait rapidement tourner au fiasco. En effet, sur une terre où la #liberté est reine, où commence celle de l’un et où finit celle de l’autre ?

    Voyage au Liberland est le récit d’une enquête autour du monde à la recherche d’un État illusoire et de ses citoyens avides de liberté et d’argent.

    https://editions-marchialy.fr/livre/voyage-au-liberland

    #livre #Vit_Jedlicka #enclava #micro-Etat #micro-nation #Balkans #micro-nations #micro-Etats

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    voir aussi ce fil de discussion sur Liberland :
    https://seenthis.net/messages/373812

  • L’#Odyssée_d'Hakim T01

    L’histoire vraie d’Hakim, un jeune Syrien qui a dû fuir son pays pour devenir « réfugié » . Un témoignage puissant, touchant, sur ce que c’est d’être humain dans un monde qui oublie parfois de l’être.L’histoire vraie d’un homme qui a dû tout quitter : sa famille, ses amis, sa propre entreprise... parce que la guerre éclatait, parce qu’on l’avait torturé, parce que le pays voisin semblait pouvoir lui offrir un avenir et la sécurité. Un récit du réel, entre espoir et violence, qui raconte comment la guerre vous force à abandonner votre terre, ceux que vous aimez et fait de vous un réfugié.Une série lauréate du Prix Franceinfo de la Bande Dessinée d’Actualité et de Reportage.

    https://www.editions-delcourt.fr/bd/series/serie-l-odyssee-d-hakim/album-l-odyssee-d-hakim-t01

    Tome 2 :


    https://www.editions-delcourt.fr/bd/series/serie-l-odyssee-d-hakim/album-l-odyssee-d-hakim-t02

    Tome 3 :


    https://www.editions-delcourt.fr/bd/series/serie-l-odyssee-d-hakim/album-odyssee-d-hakim-t03-de-la-macedoine-la-france

    #BD #bande_dessinée #livre

    #réfugiés #réfugiés_syriens #asile #migrations #parcours_migratoires #itinéraire_migratoire #Syrie #histoire #guerre_civile #printemps_arabe #manifestation #Damas #Bachal_al-Assad #violence #dictature #contestation #révolution #répression #pénurie #arrestations_arbitraires #prison #torture #chabihas #milices #déplacés_internes #IDPs #Liban #Beyrouth #Amman #Jordanie #Turquie #Antalya #déclassement #déclassement_social #Balkans #route_des_Balkans #Grèce

  • 16.12.2021: Minister of the Interior of the Republic of Croatia boasted of new equipment worth about 2 million euros

    MUP je preuzeo 70 specijaliziranih vozila za teško pristupačne terene, financiranih iz EU fondova u vrijednosti 14.560.000 KN. Namijenjena su radu granične policije te će biti raspoređena u 10 policijskih uprava.

    https://www.facebook.com/DavorBozinovicMUP/posts/338639148073450

    #frontières #militarisation_des_frontières #Croatie #asile #migrations #réfugiés #complexe_militaro-industriel #Balkans #route_des_Balkans

    ping @isskein @karine4

  • Serbia: sviluppo economico a spese dei lavoratori
    https://www.balcanicaucaso.org/aree/Serbia/Serbia-sviluppo-economico-a-spese-dei-lavoratori-214105

    Il caso dell’azienda cinese Linglong di Zrenjanin porta allo scoperto il terribile sfruttamento dei lavoratori e le condizioni disumane in cui vivono. Il governo minimizza, ma non è la prima volta che gli investimenti stranieri vengono accompagnati dallo sfruttamento dei lavoratori

  • Exils sans fin - Chantages anti-migratoires le long de la route des Balkans

    Depuis plus de 20 ans, l’UE développe une coopération avec des pays non-membres (dits « tiers ») pour externaliser le contrôle de ses frontières. Identifiés comme des pays de départ puis comme des pays de transit des migrations à destination de l’UE, les pays des Balkans ont été rapidement intégrés au cœur de cette stratégie d’externalisation. Ce, particulièrement depuis la malnommée « crise migratoire » de l’année 2015 lors de laquelle près d’un million de personnes venues principalement du Moyen-Orient ont été compatibilisées le long de la route des Balkans, itinéraire reliant la Grèce à des pays de l’UE situés plus à l’Ouest, et notamment l’Allemagne.

    Prétendant résoudre une crise que l’UE a elle-même engendrée, les politiques migratoires européennes dans la région sont celles de pompiers pyromanes. Zone tampon ou zone de « sécurité migratoire », cela fait plusieurs décennies que la région des Balkans est utilisée par l’UE pour la sous-traitance du contrôle de ses frontières, au détriment tant de la population locale que des personnes exilées. Sommés de s’ériger en gardes-frontières et en véritables « #hotspots » au service de l’UE, les pays des Balkans sont aujourd’hui le théâtre d’une multitude de violations de droits et de #violences exercées à l’encontre des personnes exilées.

    Fruit d’un travail in situ réalisé entre janvier et avril 2021 pour le réseau Migreurop, le présent rapport documente ce processus d’externalisation des frontières européennes dans la région des Balkans. Il s’appuie sur des observations de terrain et plus d’une centaine d’entretiens réalisés avec des personnes exilées, des représentant·e·s d’ONG locales et internationales, des chercheurs et des chercheuses, des militant·e·s, des avocat·e·s, des journalistes, ainsi que des actrices et acteurs institutionnels.

    Le rapport se décompose en trois parties. La première examine la manière dont les dirigeant·e·s européen·ne·s instrumentalisent le processus d’adhésion des pays des Balkans à des fins de contrôle migratoire. La deuxième s’intéresse à la transformation de ces pays en véritables « chiens de garde » des frontières de l’UE, en accordant une attention particulière aux pratiques de #refoulements et aux violences comme outils normalisés de gestion des frontières. La troisième partie documente la mise en place de « l’approche hotspot » dans la région.

    https://migreurop.org/article3069.html
    #externalisation #asile #migrations #réfugiés #frontières #Balkans #route_des_Balkans #contrôles_frontaliers #zone_tampon #pays_tiers #push-backs #rapport #Migreurop #refoulements #violence

  • New Centre to Help Stranded Migrants in Bosnia and Herzegovina
    https://mailchi.mp/f8ad3c87b014/new-centre-to-help-stranded-migrants-in-bosnia-and-herzegovina?e=08042272be

    New Centre to Help Stranded Migrants in Bosnia and Herzegovina
    Officials tour the facilities in the new migrant centre which offers accommodation, medical care and other services for 1,500 people. Photo: IOM BiH
    Bihać – A new reception centre catering to the needs of up to 1,500 stranded migrants opened today in Bosnia and Herzegovina (BiH), a key staging post for people trying to reach the European Union.
    Supported by the International Organization for Migration (IOM), the centre in Lipa, in north-western Una-Sana canton, replaces the former COVID-19 emergency tent shelter there which was destroyed by fire in December 2020, when about 1,400 migrants were left without shelter and protection.
    “The opening of this new Lipa centre is a critical step towards a more State-owned migration response,” said Laura Lungarotti, IOM’s Chief of Mission in BiH and sub-regional coordinator for the Western Balkans.
    “Today we are turning a tragedy into an opportunity. Offering humane accommodation is just one step within a wider migration governance strategy which will increasingly focus on the early identification and provision of sustainable solutions to all those who are stranded in Bosnia and Herzegovina,” she said at the official opening ceremony.
    The new container-type facility provides humanitarian aid, including accommodation, food, water, sanitation and hygiene, as well as protection services and medical care. It is run by the BiH Service for Foreigners’ Affairs under the Ministry of Security, with support from IOM, UN agencies and NGO partners. The first snowfalls are expected in the area next week after a mild autumn, making the opening of the centre particularly timely for the single males, families, and unaccompanied children who will be spared another bitter winter sleeping rough. One 22-year-old migrant from Pakistan said he has been in Bosnia for two months. “This new camp is good. We now have good food and the people working here are very kind,” he said. Another migrant said he has already spent two winters in BiH. “First, I was in the Bira camp, and after Bira closed, I went to Lipa. Now I am in new Lipa, we have clean space, clothes, heating, food, water, medical support,” he said.
    Since January 2015, BiH has become a key route for migrants heading to the European Union. Many of the more than 84,600 arrivals registered since then have moved on to the EU, while others have returned to their countries of origin through IOM’s Assisted Voluntary Return and Reintegration programme. An estimated 3,500 migrants remain in BiH today.
    The new Lipa reception facility was constructed from the ground up with the financial support of the European Union as the main contributor, and with additional support by the German Federal Agency for Technical Relief (Techniches Hilfswerk), the Austrian Federal Ministry of Interior, the Austrian Development Agency, the Swiss Government, the Holy See, the Italian Ministry of Foreign Affairs and International Cooperation and the Council of Europe Development Bank.

    #Covid-19#migrant#migration#bosnie#herzegovie#sante#frontiere#circulation#routemigratoire#balkan#camp#IOM#UE

  • L’#Allemagne propose à la #Pologne des #patrouilles_conjointes

    L’Allemagne a proposé à la Pologne un renforcement des patrouilles conjointes à la frontière entre les deux pays. Cela pour faire face au nombre croissant de migrants qui y arrivent après être passés par le Bélarus.

    La présence des forces frontalières devrait être « sensiblement » accrue, a estimé le ministre allemand de l’Intérieur #Horst_Seehofer dans une lettre à son homologue polonais #Mariusz_Kaminski vue mardi par l’AFP.

    M. Seehofer s’est dit « préoccupé » par la hausse de l’afflux de migrants notamment en provenance « du Proche et du Moyen-Orient » passant par le #Bélarus et arrivant en Pologne puis en Allemagne.

    Le ministre allemand a proposé « d’accroître la proportion des forces de la police fédérale allemande » qui participent aux patrouilles conjointes, laissant aux forces polonaises le soin de gérer les migrants qui traversent la frontière directement en provenance du Bélarus.
    Frontex

    M. Seehofer a également proposé de faire appel à l’agence européenne de protection des frontières Frontex pour bénéficier de son aide.

    Selon des chiffres du ministère allemand de l’Intérieur rendus publics lundi, quelque 4500 personnes ont traversé depuis août la frontière entre la Pologne et l’Allemagne sans document les y autorisant.

    La Pologne a de son côté déployé 6000 soldats le long de la frontière avec le Bélarus pour tenter de stopper l’afflux de migrants, a déclaré mardi le ministre de la Défense Mariusz Blaszczak.
    Représailles de Minsk

    L’UE accuse le président du Bélarus Alexandre Loukachenko de faire venir des migrants du Moyen-Orient et d’Afrique à Minsk puis de leur faire passer les frontières de la Lituanie, de la Lettonie et de la Pologne en représailles des sanctions économiques et individuelles adoptées par l’UE.

    L’arrivée massive de migrants traversant illégalement la frontière orientale de l’UE avec le Bélarus a pris de court des pays qui ne sont pas habitués à gérer un afflux massif de clandestins.

    La Pologne a été accusée par les ONG humanitaires de pratiquer des refoulements de migrants à la frontière avec le Bélarus. M. Seehofer abordera ce sujet mercredi à une réunion du gouvernement.

    https://www.bluewin.ch/fr/infos/international/l-allemagne-propose-la-pologne-des-patrouilles-conjointes-930954.html

    #patrouilles_mixtes #asile #migrations #réfugiés #Balkans #frontières #contrôles_frontaliers #Biélorussie

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    ajouté à la métaliste sur les patrouilles mixtes :
    https://seenthis.net/messages/910352

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    voir aussi la métaliste sur la situation à la frontière entre la #Pologne et la #Biélorussie (2021) :
    https://seenthis.net/messages/935860

    • à propos des refoulements à la frontière Polonaise, voir le message passé sur la newsletter d’octobre de Tous migrants :
      https://tousmigrants.weebly.com/octobre-20211.html

      Le même jour, nous recevons un appel de détresse sur Facebook d’un exilé coincé à la frontière entre la Biélorussie et la Pologne. Depuis plusieurs semaines, des personnes sont prises en étau dans la zone frontalière entre les deux pays, privés d’assistance et sans aucune issue[1]. L’Union européenne et la Pologne accusent Minsk d’orchestrer l’arrivée des personnes migrantes en réaction aux sanctions économiques infligées au pays au mois de juin. Cette instrumentalisation des flux migratoires menace la vie d’au moins 180 personnes, dont 26 enfants (selon l’ONG Watch the Med) et certaines sont déjà mortes. Comment l’Union européenne peut-elle tolérer que des humains meurent à sa frontière, sans agir ? Comment est-ce possible qu’un homme désespéré qui se trouve de l’autre côté de l’Europe à des milliers de kilomètres de nous, nous interpelle directement ?

      « Bonjour ! Nous vous écrivons via ce canal car nous sommes en situations de détresses. Nous sommes plus de 4000 migrant présentement coincés dans la frontière de la Pologne sans issu. Nous sommes sans secours, abandonnés à notre propre sort, en pleine forêt, sans nourriture, et sans aide d’aucune forme. Nous comptons déjà des morts dans nos rangs. Sans aucune aide nous allons tous périr. De grâce portez notre message de désespoir plus haut afin que l’union européenne soit au courant de ce qui se passe ici. Les journalistes n’ont pas accès, ni les médias et ONG. Les militaires polonais récupèrent nos téléphones et nous rejettent à la zone neutre sans secours et en pleine nuit sous le froid. Svp aidez-nous nous périssons à petit feu. »

      #Pologne #Frontex #Biélorussie

  • La République tchèque en quête désespérée de main-d’œuvre
    https://www.lemonde.fr/economie/article/2021/10/08/la-republique-tcheque-en-quete-desesperee-de-main-d-uvre_6097583_3234.html

    La République tchèque en quête désespérée de main-d’œuvre
    Si son économie est en plein essor, le pays d’Europe centrale manque de bras. Face à ce défi, le patronat plaide pour plus d’immigration. Une posture aux antipodes de celle du premier ministre sortant, Andrej Babis, candidat à sa réélection aux législatives des 8 et 9 octobre.Quand on visite les lignes de production d’Alcaplast, leader tchèque des sanitaires et de la salle de bains en kit, implanté à Breclav, dans le sud-est du pays, on est frappé par la rareté des ouvriers qui s’activent. « On a plus de machines que d’employés. Elles travaillent sans arrêt et sans besoin de repos », se félicite Frantisek Fabicovic, le PDG de cette entreprise familiale employant 850 personnes, qu’il codirige avec sa femme depuis sa fondation, en 1998. En ce lundi 27 septembre, ils ne sont que quelques-uns à empaqueter les tuyaux en PVC, tandis que des techniciens veillent au ballet des impressionnantes machines qui modèlent en cadence des chasses d’eau et des montants de douche.« Il est très difficile de trouver un opérateur qualifié à Breclav », explique le patron, d’autant que le siège de son entreprise est accroché à la frontière autrichienne, où les salaires restent toujours bien meilleurs qu’en République tchèque. Sa société, en pleine expansion, propose pléthore d’offres d’emploi sur son site Internet. « Comme il faut jusqu’à six mois avant de trouver de bons opérateurs et qu’on prévoit d’ouvrir une nouvelle chaîne de production, on recrute déjà », souligne M. Fabicovic. Il croise les doigts : « Jusqu’ici, on a pu maintenir la production, même pendant la pandémie. »
    Si toute l’Europe post-Covid est en surchauffe, l’économie tchèque est, elle, en plein essor. Le pays d’Europe centrale a affiché en juillet un taux de chômage de 2,7 %, le plus bas de toute l’Union européenne (UE). Selon le Pôle emploi local, plus de 360 000 postes sont vacants, soit davantage encore qu’en France, pourtant six fois plus peuplée que cette nation d’à peine 10,7 millions d’habitants. « C’est simple : le manque de main-d’œuvre est le problème numéro un de l’économie tchèque. On doit refuser des contrats, car on ne peut pas produire ou respecter les délais », résume Radek Spicar, vice-président de la Confédération des industriels tchèques.
    Alors si M. Fabicovic vante la mécanisation de ses usines, il fait dorénavant comme nombre de ses homologues : chercher des immigrés. « Chez nous, ils représentent environ 10 % de la main-d’œuvre non qualifiée. On a beaucoup de Slovaques, mais aussi des Hongrois et des Ukrainiens. La pandémie a encore accéléré cette tendance, quand beaucoup de nos employés se sont mis en arrêt. » Devant l’usine, deux grands dortoirs ont été construits pour accueillir ces bras venus de toujours plus loin à l’Est. Choyés pour leur simplicité d’embauche, les citoyens européens, en effet, ne suffisent plus depuis longtemps à combler les besoins d’Alcaplast, comme ceux de toute l’économie tchèque.
    Désormais, il faut aller à l’extérieur de l’UE. En plus de l’Ukraine, particulièrement appréciée en vertu de sa proximité linguistique et géographique, les Tchèques recrutent dans les Balkans ou en Moldavie, voire plus loin, comme aux Philippines ou en Inde. « L’Ukraine est elle-même au bout de ses efforts, d’autant que la Pologne lui est beaucoup plus ouverte », affirme M. Spicar, en appelant le gouvernement tchèque à ouvrir davantage les portes. « Chaque recrutement hors UE dure trois mois et demande trop de bureaucratie », se plaint de son côté M. Fabicovic, qui se souvient encore avec colère d’une récente descente de l’inspection du travail dans ses usines. Nombre d’entreprises tchèques bricolent en employant des Ukrainiens sous permis polonais, ce qui est officiellement interdit.Ce plaidoyer unanime du patronat contraste avec les messages anti-immigration du pouvoir. Actuellement en pleine campagne pour sa réélection lors des législatives des vendredis 8 et samedi 9 octobre, le premier ministre, Andrej Babis, ne cesse de vilipender les « migrants », en fustigeant l’Europe de l’Ouest, où, selon lui, « les autochtones deviennent minoritaires ». Ce milliardaire « antisystème », lui-même patron d’un complexe allant des médias à la pétrochimie, en passant par l’agroalimentaire, ne précise jamais que ses propres entreprises recourent souvent à la main-d’œuvre étrangère, parfois dans des conditions douteuses, comme l’a révélé une enquête de la radio allemande Deutsche Welle en 2019 sur des travailleurs vietnamiens employés dans l’un de ses abattoirs de volailles. « Des choses inventées par les médias pro-immigration », avait alors réagi M. Babis, 67 ans.Dans la bouche de M. Babis, « les migrants » désignent uniquement les musulmans et les gens de couleur. Il caresse ainsi une opinion publique particulièrement rétive
    Depuis qu’il est premier ministre, 2017, le nombre de résidents étrangers en Tchéquie a pourtant bondi d’un peu moins de 500 000 à plus de 630 000. « En vérité, les négociations ne sont pas mauvaises avec son gouvernement. On s’est entendu pour ouvrir les frontières », assure même Radek Spicar. « C’est juste un peu plus difficile en ce moment à cause des élections. » Sur le site Internet du gouvernement, les maigres quotas restants sont mis à jour en permanence : 54 pour les Philippines, 0 pour la Mongolie, 1 pour la Moldavie…« On va négocier chaque année avec le gouvernement et les syndicats », raconte aussi Tomas Prouza, ancien secrétaire d’Etat (social-démocrate) aux affaires européennes, et désormais président de la Confédération du commerce et du tourisme, l’autre secteur qui affiche un besoin critique de main-d’œuvre. « On a essayé avec le Kazakhstan, mais c’était trop loin culturellement. Par contre, cela marche bien avec les Philippins dans l’hôtellerie-restauration et la santé ». En revanche, « l’Afrique, c’est tabou », ne cache-t-il pas, en confirmant que « les musulmans » restent majoritairement non désirés par la société et le gouvernement.Dans la bouche de M. Babis, « les migrants » désignent en effet uniquement les musulmans et les gens de couleur. Il caresse ainsi une opinion publique particulièrement rétive. Contrairement aux Polonais partis en masse vers le Royaume-Uni après l’élargissement de 2004, les Tchèques n’ont, eux, jamais été aussi mobiles. « Nous avons une histoire assez protectionniste. Beaucoup de Tchèques ont peur de devenir un pays d’immigration ou qu’on ait des ghettos », remarque Andrea Tkacukova, qui dirige Foreigners.cz, l’une des plus grosses agences d’aide à l’enregistrement de travailleurs étrangers.Même elle d’ailleurs exprime ses réticences : « J’ai été étudiante Erasmus à Nanterre pendant les émeutes [de 2005] et j’ai vu des voitures brûler. Cela ne m’a pas semblé une réussite. » « Pour autant, plaide-t-elle, on est bien obligés de se demander à quel moment on a trop de problèmes économiques faute d’immigration… » Elle réfléchit donc, avec ses clients, à faire venir des familles entières pour éviter les problèmes des travailleurs immigrés masculins esseulés, typiques du modèle de Gastarbeiter (« travailleur invité » en allemand) auquel la Tchèquie voudrait encore croire. Ce scepticisme est aussi relayé par les partis de gauche et les syndicats. « Les Tchèques ne sont pas par principe contre l’immigration, mais certaines entreprises veulent remplacer les travailleurs tchèques par des étrangers et elles ont recours à des agences d’intérim qui font de la traite d’êtres humains avec des salaires trop bas », dénonce Josef Stredula, président de la Confédération tchéco-morave des syndicats. »

    #Covid-19#migrant#migration#repucliquetcheque#sante#immigration#economie#pandemie#croissance#travailleurmigrant#interim#balkans#moldavie#philippines#inde

  • Ces exilés afghans qui décident de #rester en #Bosnie-Herzégovine

    Quand il a quitté son pays il y a presque six ans, Shafiullah n’imaginait pas se retrouver un jour à Bihać, en Bosnie-Herzégovine. « Enfant, je rêvais de devenir pilote », se souvient-il en souriant. « Mais pour faire plaisir à mon père j’ai étudié le droit. » Quand celui-ci est mort, tué par une bombe dans la rue, Shafiullah a interrompu ses études. À cette époque, sa ville natale, Kunduz, tombait progressivement sous l’emprise des Talibans, dans un climat de terreur et de chaos. « Ma mère a insisté pour que je parte car elle ne voulait pas me perdre. »

    Shafiullah a donc quitté le pays illégalement en passant par l’Iran puis la Turquie. « Mon seul souhait à ce moment-là était de trouver la paix, la sécurité, peu importe où. Je n’imaginais pas que je ne la reverrai pas. » En arrivant en Turquie, le jeune homme entreprend des démarches pour demander l’asile. Mais avec 3,6 millions de réfugiés, dont beaucoup venus de Syrie, le pays est saturé et difficile pour un jeune homme afghan d’espérer obtenir le précieux sésame. Pendant trois ans, Shaffiulah y a donc vécu sans papiers, enchaînant les petits boulots dans les secteurs de la construction ou du tourisme, parfois payé, parfois non. « Je ne pouvais jamais me plaindre sous peine d’être reconduit à la frontière ou de devoir payer une lourde amende », explique-t-il.

    DES ANNÉES D’ERRANCE

    Lassé, il a repris la route en direction cette fois de la Grèce, dans le camp de réfugiés de Moria, où la situation était encore pire qu’en Turquie. En remontant par la Macédoine du Nord, Shaffiulah s’est retrouvé bloqué près de la frontière serbe. Pendant quinze jours, il a fait « le game », marchant dans la forêt pour tenter de traverser la frontière serbe, sans cesse traqué et repoussé par les policiers. « À ce moment-là, je n’avais que 13 euros en poche, un téléphone et un sac de couchage. J’avais faim et soif. C’était très dur. »

    Dans son #errance, il a fini par rencontrer un Macédonien qui aidait les migrants à traverser et l’a imploré de l’emmener. Avec d’autres Afghans et Pakistanais, ils ont rejoint Belgrade, puis Tuzla en Bosnie-Herzégovine. Sans argent, blessé à la jambe, le jeune homme a fini son périple en bus grâce à l’aide d’autres voyageurs jusqu’à Bihać, tout près de la frontière avec l’Union européenne. « La police croate est vraiment la pire. Chaque fois que vous avez un téléphone, ils le cassent devant vous et vous battent, prennent vos chaussures, votre argent, brûlent votre sac et vos affaires », explique-t-il. Un témoignage qui ressemble à celui de nombreux autres réfugiés.

    Dans le canton d’Una Sana, saturé d’exilés depuis la fin 2017, le racisme est omniprésent. Dans les supermarchés, les magasins, les gens le dévisagent et lui demandent souvent de sortir. Dans la rue, des automobilistes lui font des doigts d’honneur. Après huit tentatives de traversée à pied et aucun argent pour payer un passage sécurisé auprès des trafiquants - dont le tarif se chiffre en milliers d’euros -, Shaffiulah s’est résigné à aller dans le camp de Bira, en périphérie de Bihać. « Tout ce que je voulais, c’était arrêter de marcher, retrouver un peu d’espoir, un semblant de sérénité. » Au total, il est resté là-bas un an et demi, dont neuf mois de pandémie. « Le camp était fermé, les migrants à l’intérieur se sentaient en prison. J’ai cru perdre la raison, mais je n’ai jamais perdu espoir, convaincu que quelque chose finirait par arriver. »

    En attendant, Shaffiulah a participé à de nombreuses activités organisées par les associations à l’intérieur du camp et a entrepris les démarches pour demander l’asile, aidé par l’association Vasa prava. « Certaines entreprises voulaient m’embaucher comme guide touristique parce que je parle beaucoup de langues. Mais sans visa, impossible de travailler. » Quand Bira a fermé en octobre 2020, sous la pression des habitants et des autorités locales, Shaffiulah a saisi sa chance en demandant à être transféré à Sarajevo. Là-bas, il avait des contacts qui pourraient peut-être l’aider à déposer sa demande d’asile.

    UNE PRÉCIEUSE CARTE JAUNE

    C’est à Sarajevo que Shaffiulah a appris la mort de sa mère, décédée d’un problème cardiaque. « Elle avait dû se remarier à mon oncle pour pouvoir continuer à vivre », souffle-t-il : en Afghanistan, une femme seule n’a aucun droit. Avec la prise du pouvoir par les Talibans, la situation risque encore de s’aggraver. « Ici, tous les Afghans diront la même chose : les Talibans nous ont tout pris. »

    Dans le camp D’Ušivak, il a participé à un concours de photo avec d’autres migrants. L’organisateur de l’atelier a voulu l’aider en lui louant une chambre dans son appartement. Un précieux sésame, indispensable pour obtenir un visa. « Je suis très reconnaissant envers cette personne qui est venue avec moi faire les démarches d’enregistrement. Cela m’a permis de démarrer la procédure. » Après plusieurs mois d’attente, le demandeur d’asile a reçu la précieuse #carte_jaune, signifiant que sa demande était prise en compte. « Je n’ai pas encore obtenu l’asile, mais au moins, j’ai pu commencer à travailler comme interprète, traducteur ou guide pour plusieurs ONG. »

    Depuis six mois, il est retourné vivre à BIhać. Il partage un appartement avec un collègue bosnien et travaille comme interprète dans les camps avec les équipes de Médecins du monde qui œuvrent à apporter un soutien mental et psychologique aux migrants. « J’aime beaucoup mon travail », confie-t-il. « Il y a une bonne atmosphère. C’est l’endroit où je me sens le mieux, sur le terrain, utile auprès de gens qui sourient même si leur situation est mauvaise. Eux aussi subissent de violents refoulements. Ils reviennent avec le nez ou les jambes cassés. » Shaffiulah espère à terme obtenir le statut de réfugié et pouvoir reprendre ses études, en Bosnie-Herzégovine ou ailleurs.

    Depuis la fin 2017, plus de 80 000 exilés sont passés par la Bosnie-Herzégovine, dont 11 000 en 2021, un nombre à peu près équivalent à celui de l’an dernier sur la même période. À peine 3 sur 1000 ont déposé une demande d’asile. Fin août, l’UNHCR comptabilisait 187 procédures en cours, 124 demandes de dépôt, et sur les 56 réfugiés du pays, à peine cinq ne sont pas originaires de l’ancienne Yougoslavie. Aujourd’hui, la plupart des demandeurs sont des hommes majeurs originaires de Turquie, d’Afghanistan, d’Iran ou du Pakistan.

    https://www.courrierdesbalkans.fr/Ces-exiles-afghans-qui-decident-de-rester-en-Bosnie-Herzegovine

    #Balkans

  • Borderline | The Wire

    Harsh living conditions have always brought people together in the Kupa-region on the Croatian-Slovenian border, but today the stream of life is cut in two by a razor wire to keep refugees from entering Slovenia.

    https://player.vimeo.com/video/532174343

    http://www.offworld.be/index.php/film-borderline-wire

    #film #film_documentaire #documentaire #Tiha_Gudac
    #frontières #barbelé #Croatie #Slovénie #Kupa #Balkans #route_des_Balkans #migrations #asile #réfugiés #rivière #clôture #fermeture_des_frontières #frontière_sud-alpine

    ping @isskein

    • Slovenia, Croazia : filo spinato

      «Mi chiedono ’sei pro o contro l’immigrazione?’, ma la domanda non ha senso, non c’è da essere pro o contro, l’immigrazione esiste. Piuttosto, bisogna scegliere come gestirla». Un’intervista a Tiha K. Gudac, regista del documentario Žica, filo spinato

      «Žica », letteralmente “filo spinato”, è il secondo documentario della regista croata Tiha K. Gudac (classe 1982). Dopo aver esordito nel 2014 con «Goli», che ripercorre la storia del nonno internato a Goli Otok, Gudac si occupa questa volte del filo spinato che il governo sloveno ha posizionato sul confine tra Croazia e Slovenia e sull’impatto che questo nuovo muro ha sulle comunità locali. Il film è parte del progetto «Borderline» prodotto da Off World e dedicato a diversi confini europei, raccontati attraverso sei documentari. Žica, uscito nel 2021, ha vinto il premio “Menzione speciale” al RAFF – Rab Film Festival.

      Com’è nata l’idea di un film sul filo spinato tra Slovenia e Croazia?

      Tutto è iniziato nel 2016, quando si è sviluppato il progetto «Borderline», con l’obiettivo di realizzare una serie di documentari sulle frontiere dell’Unione europea. Io ho proposto il confine croato-sloveno e realizzato un primo trailer. Allora c’era qualcosa di davvero macabro nel paesaggio: le autorità slovene avevano posto a terra dei rotoli di «nastro spinato» (razor wire), che è molto più tagliente del normale filo spinato e può incidere la carne fino all’osso. Per questo, si trovavano molti animali morti lungo il confine. La mia idea è stata selezionata e le riprese sono iniziate nel 2019.

      Qual è la situazione al confine croato-sloveno oggi?

      I rotoli di nastro spinato sono stati sostituiti con una recinzione sulla quale è stato collocato il filo spinato. La barriera è più lunga e più resistente, ma perlomeno meno pericolosa per chi ci cammina vicino.

      Nel tuo documentario ti concentri sulle conseguenze che il filo spinato ha nella vita quotidiana di chi ci vive vicino. Da dove sei partita?

      Mi sono concentrata sull’area attorno al fiume Kupa (Kolpa, in sloveno) che divide i due paesi, in particolare, la zona di Petrina (Slovenia) e Brod na Kupi (Croazia). Si tratta di una regione che in Croazia è nota con il nome di Gorski Kotar e dove si registrano gli inverni più rigidi, secondi solo a quelli del monte Velebit. Date queste difficili condizioni di vita, la popolazione locale si è unita, da un lato all’altro del confine, e oggi rappresenta un’unica comunità in cui si parla sia sloveno che croato, e anche una terza lingua dialettale, che è un miscuglio delle prime due.

      L’impressione che si ha, guardando il tuo film, è che l’armonia locale sia stata distrutta da un’agente esterno...

      È così, non si tratta di un’esagerazione. Penso alla storia di Zlatko, uno dei protagonisti del documentario. Lui vive sul lato croato del fiume, ma siccome in quel punto non c’è una strada, lui attraversa la Kupa con una piccola barca per fare la spesa o cercare ciò che gli serve dal lato sloveno del fiume. Tanti altri, invece, hanno la casa da un lato e i campi dall’altro e quindi utilizzano i piccoli ponti per andare dall’altra parte. Ecco, con l’arrivo del filo spinato sono stati chiusi tutti i valichi minori e ora le persone devono fare a volte un giro di 40 km per arrivare dall’altra parte.

      C’è una bella scena nel film, in cui si vede la polizia locale mentre cerca di convincere gli abitanti della necessità del filo spinato...

      Tutti i protagonisti del film si trovano in una situazione in cui non vorrebbero essere. I poliziotti sono persone del luogo che hanno trovato un lavoro sicuro e stabile in un’area in cui non ci sono fabbriche o grandi imprese. Ora si ritrovano a dover posizionare filo spinato e fare respingimenti illegali. La popolazione locale, naturalmente, non ne vuole sapere del filo spinato, perché separa le comunità, impedisce agli animali di raggiungere il fiume ecc. I migranti, infine, arrivano dall’altro capo del mondo e cercano di sopravvivere e di attraversare il confine.

      Il film segue anche le vicende di Omar e Mohammed, due migranti che dalla Bosnia Erzegovina cercano di raggiungere l’Italia. La loro testimonianza dei respingimenti è molto forte...

      Mi ricordo un giorno, durante le riprese, quando ci siamo messi a chiacchierare a Velika Kladuša (Bosnia Erzegovina), facendo finta di avere una conversazione normale. Uno di loro mi ha chiesto quali fossero i miei hobby e quand’è venuto il suo turno ha detto: “Io cammino per la Croazia finché non mi riportano di qua”. Hanno provato ad arrivare in Slovenia 10–15 volte e ogni volta sono stati picchiati e respinti. Il comportamento violento della polizia croata non è solo inaccettabile perché viola i diritti umani di queste persone ma, se vogliamo, è anche irresponsabile nei confronti dei cittadini europei, perché traumatizza delle persone che poi arriveranno in Europa, cariche di paura e di rabbia.

      Che idea ti sei fatta del modo in cui i governi europei stanno rispondendo alla questione migratoria?

      Ho l’impressione che non si voglia vedere la realtà. Si parla di “crisi”, quando in verità le migrazioni non sono un fenomeno passeggero, ma che anzi durerà e, temo, peggiorerà nei prossimi anni. Il focus del mio film era il filo spinato ma inevitabilmente si è allargato all’immigrazione e mi sono resa conto che sul tema la gente ha una visione in bianco e nero. Mi chiedono “sei pro o contro l’immigrazione?”, ma la domanda non ha senso, non c’è da essere pro o contro, l’immigrazione esiste. Piuttosto, bisogna scegliere come gestirla. E siccome si tratta di un fenomeno complicato, serve una risposta articolata e non semplice come un muro o una barriera di filo spinato, che in ultima istanza non serve a nulla.

      Il tuo film è già stato presentato in diversi festival in Germania e nei Balcani. Quali sono state le reazioni finora?

      Il pubblico ne è stupito, perché si parla di luoghi familiari, molto vicini. In Slovenia, tuttavia, il film non è ancora stato proiettato, lo sarà a breve al festival del cinema di Portorose. Ma per quanto riguarda i respingimenti o la violenza sui migranti in generale, non mi sembra che ci sia un vero dibattito pubblico. Ci sono tante inchieste, pubblicazioni, ma quando si guarda alle dichiarazioni dei responsabili politici, c’è solo negazione. E mi dispiace, vorrei che la società reagisse di più, perché altrimenti finisce che ci si abitua pian piano a tutto, come al filo spinato davanti alla propria casa. E se guardiamo agli ultimi dieci anni in Europa, con la scusa del male minore o del male necessario, ci siamo in realtà abituati all’avanzata del fascismo.

      https://www.balcanicaucaso.org/aree/Croazia/Slovenia-Croazia-filo-spinato-212734

  • Immigration : La police hongroise a exécuté 40 000 « #pushbacks » depuis le début de l’année

    Aux frontières de l’espace Schengen, la police hongroise empêche l’accès à son territoire aux migrants et les expulse manu militari lorsqu’ils parviennent à y pénétrer, en contravention des règles internationales, juge la Cour européenne de Justice.

    Sur les 37 premières semaines de l’année, la police hongroise a empêché 32 872 entrées sur le territoire hongrois ; de plus, elle a expulsé immédiatement après leur arrestation 40 781 personnes qui avaient réussi à pénétrer sur le territoire illégalement ; 1 566 personnes ont été arrêtées et traduites en justice.

    Autrement dit, la Hongrie empêche les migrants d’accéder au territoire hongrois et de déposer une demande d’asile, ce qui contrevient aux règles internationales. Lorsque ceux-ci parviennent tout de même à entrer sur le sol hongrois, ils sont renvoyés immédiatement de l’autre côté de la frontière.

    L’écrasante majorité de ces statistiques concernent la frontière entre la Hongrie et la #Serbie, séparées par une #clôture grillagée surmontée de #fils_barbelés. L’activité de la #police a augmenté de façon significative à partir du mois d’août, ce qui pourrait signifier que le flux migratoire observé sur la « route des Balkans » a pris de l’ampleur.

    Le 17 décembre 2020, la Cour européenne de justice (CJUE) a jugé que la politique d’asile pratiqué par la Hongrie « a manqué à son obligation d’assurer un accès effectif à la procédure d’octroi de la protection internationale », rappelle le site Info Migrants.

    Après avoir fermé les yeux pendant plusieurs années sur les pratiques illégales de la police hongroise, #Frontex, mise en cause par l’ONG Comité Helsinki, a annoncé au mois de janvier qu’elle suspendait ses opérations de #surveillance_des_frontières de l’Union européenne en Hongrie.

    « Depuis 2016, les preuves de violations graves et systémiques des droits fondamentaux aux frontières extérieures de l’espace Schengen ont été présentées, soulevant également la responsabilité de l’Agence Frontex », a affirmé le Comité Helsinki.

    https://courrierdeuropecentrale.fr/immigration-la-police-hongroise-a-realise-40-000-pushbacks-d

    #refoulement #Hongrie #route_des_Balkans #Balkans #droits_fondamentaux #droits_humains #frontières_extérieures #statistiques #chiffres #2021#asile #migrations #réfugiés #frontières

    • La police hongroise a effectué plus de 70 000 refoulements immédiats de migrants aux frontières de la Hongrie en 2021

      Aux frontières de l’espace Schengen, la police hongroise empêche l’accès à son territoire aux migrants et les expulse manu militari lorsqu’ils parviennent à y pénétrer, en contravention des règles internationales.

      Au cours de l’année 2021, la police hongroise a empêché 46 907 entrées sur le territoire hongrois ; de plus, elle a expulsé immédiatement après leur arrestation 72 723 personnes qui avaient réussi à pénétrer sur le territoire illégalement ; 1 973 personnes ont été arrêtées et traduites en justice.

      Autrement dit, la Hongrie empêche les migrants d’accéder au territoire hongrois et de déposer une demande d’asile, ce qui contrevient aux règles internationales. Lorsque ceux-ci parviennent tout de même à entrer sur le sol hongrois, ils sont renvoyés immédiatement de l’autre côté de la frontière.

      L’écrasante majorité de ces statistiques concernent la frontière entre la Hongrie et la Serbie, séparées par une clôture grillagée surmontée de fils barbelés. L’activité de la police a augmenté de façon significative à partir du mois d’août, ce qui pourrait signifier que le flux migratoire observé sur la « route des Balkans » a pris de l’ampleur à l’été/automne, avant de diminuer avec l’hiver.

      Orban défie la justice européenne

      Le 17 décembre 2020, la Cour européenne de justice (CJUE) a jugé que la politique d’asile pratiqué par la Hongrie « a manqué à son obligation d’assurer un accès effectif à la procédure d’octroi de la protection internationale ».

      La Commission européenne a annoncé à la mi-novembre 2021 qu’elle demandait une décision de la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) pour infliger une amende à la Hongrie pour non-respect de ce jugement sur ses règles d’asile.

      La ministre hongroise de la Justice, Judit Varga, a demandé à la Cour constitutionnelle, la plus haute juridiction hongroise, d’évaluer si la mise en œuvre de cette décision de la Cour européenne concernant les règles du droit d’asile serait compatible avec la constitution hongroise.

      La Cour constitutionnelle hongroise a jugé le 10 décembre 2011 « ne pas être en mesure de contester le jugement de la CJUE, ni d’examiner la primauté du droit européen », infligeant un camouflet au gouvernement. Ambigu, le jugement indique toutefois que la Hongrie a le droit de compléter les lois incomplètes de l’Union européenne, mais sans toutefois examiner si tel était le cas en matière de droit d’asile.

      Viktor Orbán et son gouvernement ont donc reçu le jugement de la Cour Constitutionnelle comme un blanc-seing pour continuer à ignorer la décision de la Cour de justice de l’Union européenne et continuer à bafouer le droit d’asile.
      Frontex est partie

      Après avoir fermé les yeux pendant plusieurs années sur les pratiques illégales de la police hongroise, Frontex, mise en cause par l’ONG Comité Helsinki, a annoncé au mois de janvier 2021 qu’elle suspendait ses opérations de surveillance des frontières de l’Union européenne en Hongrie.

      « Depuis 2016, les preuves de violations graves et systémiques des droits fondamentaux aux frontières extérieures de l’espace Schengen ont été présentées, soulevant également la responsabilité de l’Agence Frontex », a affirmé le Comité Helsinki.

      https://courrierdeuropecentrale.fr/la-police-hongroise-a-effectue-plus-de-70-000-refoulements-i

  • #Refoulements_en_chaîne depuis l’#Autriche (2021)

    In a recent finding, the Styria Regional Administrative Court in Graz ruled that pushbacks are “partially methodically applied” in Austria, and that in the process, the 21-year-old complainant was subject to degrading treatment, violating his human dignity. The ruling further shed light on the practices of chain pushbacks happening from Italy and Austria, through Slovenia and Croatia, to BiH. The last chain pushback from Austria all the way to BiH was recorded by PRAB partners in early April 2021, while in 2020, 20 persons reported experiencing chain pushbacks from Austria and an additional 76 from Italy.

    Source: rapport “#Doors_Wide_Shut – Quarterly report on push-backs on the Western Balkan Route” (juin 2021)

    #push-backs #refoulements #asile #migrations #réfugiés #frontières #Balkans #route_des_Balkans #Slovénie #Croatie #frontière_sud-alpine #Bosnie-Herzégovine #Alpes

    • MEPs slam Slovenian Presidency for their role in chain-pushbacks

      In the first week of September (2. 8. 2021), MEPs in the European Parliament’s Committee on Civil Liberties, Justice and Home Affairs confronted Slovenian Interior Minister Aleš Hojs as he presented the priorities for Slovenian presidency of the Council of the European Union in Brussels. With evidence provided by BVMN and network members InfoKolpa and Are You Syrious, representatives of The Left in the European Parliament took the Presidency to task for its systemic policy of chain-pushbacks and flagrant abuse of the rule of law. Members also shamed the Slovenian Ministry of Interior for continuing to ignore a Supreme Court ruling which established Slovenia had violated the rights of a Cameroonian plaintiff and are obligated to allow him access to the Slovenian asylum system and to stop returning people to Croatia as there is overwhelming evidence of chain-refoulement and degrading treatment often amounting to tortute.

      Presenting the evidence

      Malin Björk, whose fact-finding trip to Slovenia, Croatia and Bosnia was facilitated by Are You Syrious and Infokolpa, then handed over the Black Book of Pushbacks to Minister Hojs, a dossier of cases recorded by the Border Violence Monitoring Network which collates pushback violations from across the Balkans since 2017. The book has a concerningly large section on Slovenian chain pushbacks, sharing the voices of 1266 people documented by BVMN who had either been chain pushed back (via Croatia) to Bosnia-Herzegovina or Serbia. The cases speak of systemic gatekeeping of asylum, misuse of translation, the registering of minors as adults, and fast-tracked returns to Croatian police who would then carry out brutal pushbacks. All point to a high level of complicity by the Slovenian authorities in the brutalisation of people-on-the-move, a fact reinforced by the April ruling of the Slovenian Supreme Court.

      Yet this first hand evidence is in reality just the tip of the iceberg, and a recent open letter on the matter revealed how according to officially available data, over 27,000 returns of potential asylum seekers were carried out by Slovenian authorities in the recent years, resulting in chain refoulement via Croatia to non-EU countries such as Bosnia-Herzegovina.

      “I expect you as a responsible Minister, not only for your country, but for the EU Presidency to take part of this document and tell us what you will do to stop the illegality, impunity and the brutality.”

      More weak denials

      Interior Minister Hojs doubled down on his stance that Slovenia was managing its borders according to the Rule of Law, even despite his own national court ruling the complete opposite. In an unsurprising move, reminiscent of many Interior Ministers across the EU, Hojs levied accusations of fake news and dismissed the Black Book set before him as a fabrication. Referring to his short attempt to actually look at the evidence presented in the book Hojs stated: “How many lies can be concentrated on one half page, I immediately closed the book and did not touch it again”. With the Minister unwilling to leaf through the 244 pages dedicated to crimes carried out by Slovenia, the network welcome him to view the visual reconstruction of a pushback published last year which vividly captured the experience of those denied asylum access in Slovenia and then brutalised while being collectively expelled from Croatia.

      “I have read the Black Book already in parliament and have seen what they write about me and the Slovenian police. All lies.”

      – Minister Hojs Speaking to Slovenian TV

      The fact is that Minister Hojs is personally not mentioned in the Black Book, though his actions are documented on countless pages, implies that someone is indeed lying. Court judgements, the testimony of thousands of pushback victims, and hard video evidence all highlight the fragility of the Slovenian government’s “fake news” line. While already deeply concerning at a national level, the fact that this administration is also spearheading the EU Presidency shows the extent to which perpetrators of pushbacks have been enabled and empowered at the highest level in Brussels. As a recent webinar event hosted by InfoKolpa and BVMN asked: Can a country responsible for mass violations of Human Rights be an honest broker in the preparations of the New Pact on Migration and Asylum? Until the ruling by the Supreme Court is implemented and people-on-the-move have their mandated right to request asylum in Slovenia, this question will continue to be answered firmly with a “no”.

      Today, our MEPs talked to @aleshojs 🇸🇮 Minister of Home Affairs about the thousands of men, women and children who have been denied over the past years the right to seek asylum in Slovenia, and forcefully handed over to Croatian. @Border_Violence #StopPushbacks pic.twitter.com/XvNLvoCLhY

      — The Left in the European Parliament (@Left_EU) September 2, 2021

      MEP statement

      “I was in Velika Kladusa in Bosnia, I was astonished to meet many migrants and refugees that had been to Slovenia, but they had been told that the right to seek asylum did not exist in you country. One of the persons that I met there was from Cameroon and had escaped political persecution. Once he thought he was in safety in Slovenia he called the police himself to ask to be able to claim asylum. Instead he was as so many others, as thousand of others, handed over to the Croatian police who brutalised him and sent him back to Bosnia.

      This case is a little bit special, compared to the many thousands of others, because on 9th April this year the Slovenian Supreme Court itself ruled that Slovenian police had violated the principle of non-refoulement, the prohibition of collective expulsion and denied the him the right to seek international protection.

      You (Minister Hojs) have had meetings with Commissioner Johansson and you have said you will stand up for the right to seek asylum for asylum seekers. Now your own court has found that you fail in this case. So my questions are: Will you stand by your words and provide a humanitarian visa for this person so that he can come back to Slovenia to apply for asylum as he was supposed to have been granted two years ago? And the second is more structural of course, how will you ensure that people have the right to apply for asylum in Slovenia, that they are not brutally pushed back to Croatian police, who are then illegally pushing them back to Bosnia in a kind of chain pushback situation which is a shame, a shame, at European borders?”

      – Malin Björk MEP

      The case referred to is part of strategic litigation efforts led by network member InfoKolpa, which resulted in a landmark judgement issued on 16 July 2020 by the Slovenian Administrative Court. The findings prove that the Slovenian police force in August 2019 carried out an illegal collective expulsion of a member of a persecuted English-speaking minority from Cameroon who wanted to apply for asylum in the country. The verdict was confirmed on 9th April 2021 by the Slovenian Supreme Court, which ruled the following: the Slovenian police violated the principle of non-refoulement, the prohibition of collective expulsions and denied the asylum seeker access to the right to international protection. The state was ordered to ensure that the plaintiff is allowed to re-enter the country and ask for international protection, but no effort has been made by the authorities to respect the ruling of the court. The case is thus another confirmation of the Slovenian misconduct that persistently undermines the foundations of the rule of law, specifically international refugee law and international human rights law.

      We fear for Slovenia.

      https://www.borderviolence.eu/meps-slam-slovenian-presidency-for-their-role-in-chain-pushbacks

    • Briefly reviewing the topic of pushbacks at European borders, it is important to report on the case of a young refugee from Somalia who was prevented from seeking asylum in Austria and was expulsed, or more precisely, pushed back to Slovenia, contrary to international and European law. His case will soon be reviewed at the Provincial Administrative Court of Styria (https://www.index.hr/vijesti/clanak/migrant-tuzio-austriju-slucaj-bi-mogao-imati-posljedice-i-za-hrvatsku-policiju/2302310.aspx), and if he wins the case, it will be the second verdict that indicates systematic and sometimes chained pushbacks of refugees through Austria, Slovenia, and thus Croatia all the way to Bosnia and Herzegovina.

      Reçu via la mailing-list Inicijativa Dobrodosli, du 16.09.2021

    • Violenze e respingimenti: la “stretta” della Slovenia sui migranti. Con l’aiuto dell’Italia

      Solo a settembre oltre 100 persone in transito sono state respinte a catena in Bosnia ed Erzegovina. Molte di loro sono state fermate a pochi chilometri dal confine italiano. I pattugliamenti misti della polizia italiana e slovena potrebbero spiegare l’aumento delle persone rintracciate. La denuncia del Border violence monitoring network

      Otto casi di respingimenti a catena dalla Slovenia alla Bosnia ed Erzegovina nel mese di settembre 2021. Più di cento persone coinvolte, in prevalenza cittadini afghani e pakistani, che denunciano violenze da parte della polizia slovena. Molte di loro (almeno 34) sono state fermate a “un passo” dal confine italiano: la “stretta” del governo di Lubiana sul controllo del territorio, in collaborazione con la polizia italiana, sembra dare i primi risultati.

      La denuncia arriva dalla rete Border violence monitoring network (Bvmn) che monitora il rispetto dei diritti delle persone in transito nei Paesi balcanici: “Non si hanno testimonianze dirette di poliziotti italiani coinvolti ma si presume che l’aumento nella sorveglianza del territorio e l’alto numero di persone arrestate nel nord della Slovenia sia una conseguenza dell’accordo tra Roma e Lubiana” spiega Simon Campbell, coordinatore delle attività della rete. Il ruolo dell’Italia resta così di primo piano nonostante le riammissioni al confine siano formalmente interrotte dal gennaio 2021.

      Nel report di Bvmn di settembre 2021 vengono ricostruite dettagliatamente numerose operazioni di respingimento che “partono” dal territorio sloveno. Intorno alle sette e trenta di sera del 7 settembre 2021 un gruppo di quattro cittadini afghani, tra cui un minore, viene fermato vicino alla città di Rodik, nel Nord-Ovest della Slovenia a circa cinque chilometri dal confine con l’Italia. Il gruppo di persone in transito viene bloccato da due agenti della polizia di frontiera slovena e trasferito in un centro per richiedenti asilo. Ma è solo un’illusione. Quarantotto ore dopo, il 9 settembre verso le 17, i quattro si ritroveranno a Gradina, nel Nord della Bosnia ed Erzegovina: nonostante abbiano espresso più volte la volontà di richiedere asilo le forze di polizia slovena le hanno consegnate a quelle croate che hanno provveduto a portarle nuovamente al di fuori dell’Ue. Una decina di giorni dopo, il 19 settembre, un gruppo di otto persone, di età compresa tra i 16 e i 21 anni, riesce a raggiungere la zona confinaria tra Slovenia e Italia ma durante l’attraversamento dell’autostrada A1, all’uscita di una zona boscosa, interviene la polizia. All’appello “mancano” due persone che camminavano più avanti e sono riuscite a raggiungere Trieste: le guardie di frontiera lo sanno. L’intervistato, un cittadino afghano di 21 anni, sospetta che “una sorta di videocamera con sensori li aveva ha individuati mentre camminavano nella foresta”. O forse uno dei 55 droni acquistati dal ministro dell’Interno sloveno per controllare il territorio di confine. A quel punto le forze speciali slovene chiedono rinforzi per rintracciare i “fuggitivi” e nel frattempo sequestrano scarpe, telefoni cellulari, power bank e soldi ai membri del gruppo identificati che dopo circa mezz’ora sono costretti a entrare nel retro di un furgone. “Non c’era ossigeno perché era sovraffollato e la polizia ha acceso l’aria condizionata a temperature elevate. Due persone sono svenute durante il viaggio” spiega il 21enne. Verso le 12 la polizia croata prende il controllo del furgone: il gruppo resta prigioniero nel veicolo, con le porte chiuse e senza cibo e acqua, per il resto della giornata. Alle due del mattino verranno rilasciati vicino a Bihać, nel cantone bosniaco di Una Sana.

      Sono solo due esempi delle numerose testimonianze raccolte dal Border violence. I numeri dei respingimenti a catena sono in forte aumento: da gennaio a agosto 2021 in totale erano state 143 le persone coinvolte, solo nel mese di settembre 104. Un dato importante che coinvolge anche l’Italia. Le operazioni di riammissione dall’Italia alla Slovenia sono formalmente interrotte -anche se la rete segnala due casi, uno a marzo e uno a maggio, di persone che nonostante avessero già raggiunto il territorio italiano sono state respinte a catena fino in Bosnia- ma il governo italiano fornisce supporto tecnico e operativo al governo sloveno per il controllo del territorio grazie a un’intesa di polizia tra Roma e Lubiana di cui non si conoscono i contenuti.

      Sono ripresi infatti nel mese di luglio 2021 i pattugliamenti misti al confine nelle zone di Gorizia e Trieste. “Al momento dobbiamo approfondire l’effettivo funzionamento dell’accordo: non abbiamo testimonianze dirette di poliziotti italiani coinvolti -continua Campbell-. Presumiamo però che l’alto livello di sorveglianza del territorio e il numero di persone che vengono catturate in quella zona dimostra che l’intesa sui pattugliamenti assume un ruolo importante nei respingimenti a catena verso la Bosnia”. Paese in cui la “malagestione” del fenomeno migratorio da parte del governo di Sarajevo si traduce in una sistematica violazione dei diritti delle persone in transito e in cui le forze di polizia sotto accusa del Consiglio d’Europa per i metodi violenti che utilizza. Elementi che il Viminale non può considerare solo come “collaterali” delle politiche con cui tenta di esternalizzare i confini.

      La particolarità dei respingimenti da parte delle autorità slovene è che sono realizzati alla luce del sole. “La caratteristica di queste operazioni consiste nel fatto che i migranti vengono consegnati ‘ufficialmente’ alle autorità croate dagli ufficiali sloveni ai valichi di frontiera sia stradali che ferroviari -spiegano gli attivisti-. Prendendo come esempio la Croazia la maggior parte dei gruppi vengono allontanati da agenti che eseguono le operazioni con maschere, in zone di confine remote”. In Slovenia, invece, spesso vengono rilasciate tracce di documenti firmati per giustificare l’attività di riammissione. “Nonostante questa procedura sia la Corte amministrativa che la Corte suprema slovena hanno ritenuto che queste pratiche violano la legge sull’asilo perché espongono le persone al rischio di tortura in Croazia”.

      Una violenza denunciata, a inizio ottobre 2021, da un’importate inchiesta giornalistica di cui abbiamo parlato anche su Altreconomia. I pushaback sloveni, a differenza di quelli “diretti” che si verificano in Croazia e in Bosnia ed Erzegovina, sono più elaborati perché “richiedono più passaggi e quindi possono durare più giorni”. “Siamo rimasti tre giorni in prigione. Non abbiamo potuto contattare nessun avvocato, non ci hanno fornito un traduttore. Ci hanno dato solo una bottiglia di acqua al giorno e del pane” racconta uno dei cittadini afghani intervistati. Oltre al cattivo trattamento in detenzione, diverse testimonianze parlano di “violenze e maltrattamenti anche all’interno delle stazioni di polizia slovene” e anche al di fuori, con perquisizioni violente: in una testimonianza raccolta dalla Ong No name kitchen, un cittadino afghano ha denunciato una “perquisizione intensiva dei genitali”. I maggiori controlli sul territorio sloveno, possibili anche grazie alla polizia italiana, rischiano così di far ricadere le persone in transito in una spirale di violenza e negazione dei diritti fondamentali.

      https://altreconomia.it/violenze-e-respingimenti-la-stretta-della-slovenia-sui-migranti-con-lai

    • “They were told by the officers that they would be taken to Serbia.... at 12am they were dropped at the Bosnia-Croatia border, near the town of Velika Kladuša”

      Date and time: September 24, 2021 00:00
      Location: Velika Kladuša, Bosnia and Herzegovina
      Coordinates: 45.1778695699, 16.025619131638
      Pushback from: Croatia, Slovenia
      Pushback to: Bosnia, Croatia
      Demographics: 11 person(s), age: 17-22 , from: Afghanistan, Pakistan
      Minors involved? No
      Violence used: kicking, insulting, theft of personal belongings
      Police involved: 2 Slovenian officers wearing blue uniforms, 2 Croatian officers wearing light blue uniforms, 2 police vans
      Taken to a police station?: yes
      Treatment at police station or other place of detention: detention, personal information taken, papers signed, denial of food/water, forced to pay fee
      Was the intention to ask for asylum expressed?: Yes
      Reported by: No Name Kitchen

      Original Report

      On 20th September 2021, 6 Afghan males between the ages of 17 and 22 attempted to cross the border from Slovenia into Italy near the city of Trieste. They had been traveling for 3 days from Serbia before reaching this point. They walked for 4 hours to the border with another group, but the weather was cold and raining so they decided to try taking a taxi instead. As they were hidden in the taxi they did not have enough space for their bags, and so during this ride they had no water or food.

      The two groups set off in two different taxis. The first made it across the border, but as the second one was approaching it after a 40-minute journey, a police car began chasing them. The driver of the taxi stopped on a small bridge and escaped on foot, but the men in the car were arrested by two Slovenian police officers. The officers have been described as one young man and one old man, both wearing blue short-sleeved tops. The men were then taken to a police station near the Italian border. Here they spent 1 night. The respondents remarked that they were treated well, that the police cooperated and did not try to scare them, and that they were given food, water, and blankets. However, it was cold, and a few of the group became ill. The police tried to interview them about their attempt across the border, but after receiving no response told them to rest and take their food.

      On the morning of 21 September, the group was all given a COVID test and taken to a quarantine facility. Here they spent 3 nights. Again, the respondent stated that they were treated well. They were allowed to use their mobile phones for 2 hours per day and were given good quality food and medical care from a nurse/doctor. The group stated that they intended to claim asylum except for one that was going to Germany because he had a brother there. They also filled out a form stating that they faced threat in Afghanistan. Communication was initially made in English, but a Pashtu-speaking interpreter from Pakistan was provided for the interview. One of the group, the 6th member, was allowed to stay in Slovenia as he was 17.

      On the morning of 24 September the group of 5, all Afghan males between the age of 18 and 22, were given all of their belongings and driven to a small checkpoint on the Croatian border. The checkpoint was described as a two-sided road with a container on each side. Here they were handed over to two Croatian officers, which the Slovenian officers spoke with. The Croatian officers have been described as one woman around 40-45 years old and one man around 50, with both wearing light blue short-sleeved shirts consistent with the uniform of the Croatian Granicna Policija (border police), and one wearing a jacket. Here the respondents remarked that the good treatment ended and that the Croatian officers began acting “insane”. They were driven to a police station near the Croatia-Slovenia border. Here their sim cards were all taken, meaning the group could not access their phones or location services anymore. In the station, there was also a group of 7 Pakistani men. Initially, the two groups were held in separate rooms, but when another detainee arrived at the station all 11 men were put in the same room. The respondents described the room as 2x2m, designed for 1 person, and smelling very bad.

      The two groups were kept in these conditions from 10 am-7 pm, with no food or water. They asked for these repeatedly and were eventually given something to eat after paying with their own money. One of the group of 5 was kicked twice for no apparent reason. The group stated their intention to claim asylum, and again filled out a form stating that they faced threat in Afghanistan. In response, the woman officer asked: “why did you leave Afghanistan? If there was war you should fight not leave”. The group remarked that they refused to engage, stating that “she doesn’t know politics, doesn’t know when someone should stay or leave, there is different reasons”.

      At around 8 pm all 11 men were given their belongings back, minus their sim cards. As the belongings were jumbled and all given at once, some things were lost or potentially stolen. They were then ordered to get in a van which was driven by the same two officers. The group of 5 asked to be returned to Serbia as they had contacts there and had spent time there. They also had Serbian refugee camp ID cards. They were told by the officers that they would be taken to Serbia. The officers then began driving slowly, stopping often and parking to pass the time. The groups asked for something to drink and gave money in return for cola and water. At 12am they were dropped at the Bosnia-Croatia border, near the town of Velika Kladuša.

      The group walked into Velika Kladuša. They spent all night outside with no blankets, sleeping bags, or comfortable places to sleep. The weather was freezing. They tried to enter a restaurant at 7am but were not allowed in. After 2 nights in the cold weather, the group of 5 decided to return to Serbia. The return cost between €500-600. They crossed the border into Serbia at a bridge, where the group remarked that there was no police in sight.

      https://www.borderviolence.eu/violence-reports/september-24-2021-0000-velika-kladusa-bosnia-and-herzegovina

    • Voir aussi le "report of the Council of Europe Committee for the Prevention of Torture on the situation in Croatia"

      The European Committee for the Prevention of Torture and Inhuman or Degrading Treatment or Punishment (CPT) has published today the report on its ad hoc visit to Croatia from 10 to 14 August 2020. The report is made public pursuant to Rule 39 §3 (1) of the Rules of Procedure (2) of the CPT following written statements made by a senior Croatian official pertaining to the content of the report which were placed into the public domain. The Committee deemed such statements as a misrepresentation of the contents of the report, the professional integrity and modus operandi of the members of the CPT’s delegation. Consequently, the Committee decided to publish the report of the visit in full.

      In a report on Croatia published today, the CPT urges the Croatian authorities to take determined action to stop migrants being ill-treated by police officers and to ensure that cases of alleged ill-treatment are investigated effectively.

      The Committee carried out a rapid reaction visit to Croatia from 10 to 14 August 2020, and in particular along the border area to Bosnia and Herzegovina (BiH), to examine the treatment and safeguards afforded to migrants deprived of their liberty by the Croatian police. The CPT’s delegation also looked into the procedures applied to migrants in the context of their removal from Croatia as well as the effectiveness of oversight and accountability mechanisms in cases of alleged police misconduct during such operations. A visit to the Ježevo Reception Centre for Foreigners was also carried out.

      The report highlights that, for the first time since the CPT started visiting Croatia in 1998, there were manifest difficulties of cooperation. The CPT’s delegation was provided with incomplete information about places where migrants may be deprived of their liberty and it was obstructed by police officers in accessing documentation necessary for the delegation to carry out the Committee’s mandate.

      In addition to visiting police stations in Croatia, the CPT’s delegation also carried out many interviews across the Croatian border in the Una-Sana Canton of BiH, where it received numerous credible and concordant allegations of physical ill-treatment of migrants by Croatian police officers (notably members of the intervention police). The alleged ill-treatment consisted of slaps, kicks, blows with truncheons and other hard objects (e.g. butts/barrels of firearms, wooden sticks or tree branches) to various parts of the body. The alleged ill-treatment had been purportedly inflicted either at the time of the migrants’ “interception” and de facto deprivation of liberty inside Croatian territory (ranging from several to fifty kilometres or more from the border) and/or at the moment of their push-back across the border with BiH.

      In a significant number of cases, the persons interviewed displayed recent injuries on their bodies which were assessed by the delegation’s forensic medical doctors as being compatible with their allegations of having been ill-treated by Croatian police officers (by way of example, reference is made to the characteristic “tram-line” haematomas to the back of the body, highly consistent with infliction of blows from a truncheon or stick).

      The report also documents several accounts of migrants being subjected to other forms of severe ill-treatment by Croatian police officers such as migrants being forced to march through the forest to the border barefoot and being thrown into the Korana river which separates Croatia from BiH with their hands still zip-locked. Some migrants also alleged being pushed back into BiH wearing only their underwear and, in some cases, even naked. A number of persons also stated that when they had been apprehended and were lying face down on the ground certain Croatian police officers had discharged their weapons into the ground close to them.

      In acknowledging the significant challenges faced by the Croatian authorities in dealing with the large numbers of migrants entering the country, the CPT stresses the need for a concerted European approach. Nevertheless, despite these challenges, Croatia must meet its human rights obligations and treat migrants who enter the country through the border in a humane and dignified manner.

      The findings of the CPT’s delegation also show clearly that there are no effective accountability mechanisms in place to identify the perpetrators of alleged acts of ill-treatment. There is an absence of specific guidelines from the Croatian Police Directorate on documenting diversion operations and no independent police complaints body to undertake effective investigations into such alleged acts.

      As regards the establishment of an “independent border monitoring mechanism” by the Croatian authorities, the CPT sets out its minimum criteria for such mechanism to be effective and independent.

      In conclusion, nonetheless the CPT wishes to pursue a constructive dialogue and meaningful cooperation with the Croatian authorities, grounded on a mature acknowledgment, including at the highest political levels, of the gravity of the practice of ill-treatment of migrants by Croatian police officers and a commitment for such ill-treatment to cease.

      https://www.coe.int/en/web/cpt/-/council-of-europe-anti-torture-committee-publishes-report-on-its-2020-ad-hoc-vi

      Pour télécharger le rapport :
      https://rm.coe.int/1680a4c199

      #CPT #rapport

      –-

      Commentaire de Inicijativa Dobrodosli (mailing-list du 08.12.2021) :

      Jerko Bakotin writes for Novosti (https://www.portalnovosti.com/odbor-vijeca-europe-hrvatska-policija-sustavno-zlostavlja-migrante-i-) that this report is “perhaps the strongest evidence publicly available so far in support of previously hard-to-dispute facts. First, that Croatian police massively and illegally denies refugees and migrants the right to asylum and expels them from the depths of the territory, that is, conducts pushbacks. Second, that these pushbacks are not officially registered. Third, the pushbacks are done with knowledge, and certainly on the orders of superiors.” Civil society organizations point out (https://hr.n1info.com/vijesti/rh-sustavno-krsi-prava-izbjeglica-koristeci-metode-mucenja-a-zrtve-su-i-d) that the Croatian government is systematically working to cover up these practices, and there will be no change until all those who are responsible are removed and responsibility is taken. Unfortunately, it is likely that the Croatian political leadership will instead decide to shift the blame to refugees and declare international conspiracies against Croatia (https://www.telegram.hr/politika-kriminal/jednostavno-pitanje-za-bozinovica-i-milanovica-sudjeluje-li-i-vijece-europe). As a reaction to the published report, Amnesty International points out (https://www.amnesty.org/en/latest/news/2021/12/human-rights-body-has-condemned-croatian-authorities-for-border-violence) that due to the European Commission’s continued disregard for Croatia’s disrespect for European law, and their continued support in resources, it is really important to ask how much the Commission is complicit in human rights violations at the borders.

    • Another important report (https://welcome.cms.hr/wp-content/uploads/2021/12/Polugodisnje-izvjesce-nezavisnog-mehanizma-nadzora-postupanja-policijski) came out on Friday - in a working version that was later withdrawn from a slightly surprising address where it was published - on the website of the Croatian Institute of Public Health. It is the report of the Croatian "independent mechanism for monitoring the conduct of police officers of the Ministry of the Interior in the field of illegal migration and international protection”. Despite the tepid analysis of police treatment - which can be understood given the connection of members of the mechanism with the governing structures, as well as a very problematic proposal for further racial profiling and biometric monitoring of refugees using digital technologies, the report confirmed the existence of pushbacks in Croatia: “through surveillance, the mechanism found that the police carried out illegal pushbacks and did not record returns allowed under Article 13 of the Schengen Borders Code.” We look forward to the publication of the final version of the report.

      –-> via Inicijativa Dobrodosli (mailing-list du 08.12.2021)

  • #Doors_Wide_Shut – Quarterly report on push-backs on the Western Balkan Route

    As part of the #Protecting_Rights_at_Borders initiative funded by the European Programme for Integration and Migration (EPIM), the second quarterly report on unlawful push-backs carried out by authorities in Greece, North Macedonia, Serbia, Bosnia-Herzegovina, Hungary, and Italy was published: https://helsinki.hu/en/wp-content/uploads/sites/2/2021/07/PRAB-Report-April-to-June-2021.pdf

    A key finding is that the informal cooperation between states has prevented thousands of women, men and children from seeking protection in Europe this year, in often extremely violent and humiliating ways. Rights violations at borders are not an isolated issue. There is an overall trend, a so–called race to the bottom, with regards to respect for the fundamental rights of migrants, asylum–seekers and refugees. While governments deliberately do not respect and often directly violate migrants’, refugees’, and asylum seekers’ rights under human rights law, humanitarian organizations are often prevented from providing assistance in line with their humanitarian mandates.

    Country chapters were written by Associazione per gli Studi Giuridici sull’Immigrazione (ASGI), Diaconia Valdese (DV) and Danish Refugee Council (DRC) regarding Italy; the Hungarian Helsinki Committee regarding Hungary; DRC BiH for Bosnia-Herzegovina; Humanitarian Center for Integration and Tolerance (HCIT) regarding Serbia; Macedonian Young Lawyers Association (MYLA) regarding North-Macedonia, and the Greek Council for Refugees (GCR) and DRC Greece regarding Greece.

    The previous quarterly report is also available here: https://helsinki.hu/en/wp-content/uploads/sites/2/2021/05/prab-report-january-may-2021-_final_10052021.pdf

    https://helsinki.hu/en/doors-wide-shut-quarterly-report-on-push-backs-on-the-western-balkan-route

    Dans le rapport on trouve une carte avec le nombre de refoulements entre janvier et juin 2021 :

    #push-backs #refoulements #Balkans #route_des_Balkans #asile #migrations #réfugiés #frontières #Grèce #Macédoine_du_Nord #Serbie #Bosnie-Herzégovine #Hongrie #Italie
    #rapport

  • Pass sanitaire - Un restaurateur de la Manche refuse les Ministres qui n’ont pas "un casier judiciaire vierge"
    https://www.francebleu.fr/amp/infos/insolite/pass-sanitaire-un-restaurateur-de-la-manche-refuse-les-ministres-qui-n-on

    Mécontent de devoir contrôler sa clientèle, le fondateur manchois de la chaîne de restaurants Oncle Scott’s a affiché à l’entrée de son établissement cherbourgeois une liste de règles à respecter pour les Ministres qui voudraient venir manger.

    A droite de la porte d’entrée, une affichette rappelle les règles à respecter pour s’installer à la table du restaurant Oncle Scott’s de Tourlaville à Cherbourg-en-Cotentin. En dessous du traditionnel « Pass sanitaire ou du test PCR de moins de 72h » obligatoire, le patron de l’établissement a ajouté quelques règles supplémentaires, uniquement pour les membres du gouvernement. . . . . .

  • Briefe über Zustände und Begebenheiten in der Türkei aus den Jahren 1835 bis 1839
    https://archive.org/details/bub_gb_cXkJAAAAQAAJ


    Helmuth Graf von Moltke, 1841 bei Ernst Siegfried Mittler in Berlin, zweite Auflage 1876

    Ce texte du célèbre général prusse Moltke contient une description poignante de la pauvreté absolue résultat de l’exploitation séculaire des Valaques par l’Empire turc . Plus loin on apprend des choses sur le Levant, les Kurdes et les Turcs.

    On apprend surtout que le royaume de Prusse s’est comporté en allié de Empire ottoman au moins depuis les années 1830. Depuis ces bonnes relations entre les régimes allemands et turcs n’ont jamais été interrompues. AInsi l’Allemagne maintient une collaboration proche avec la Turquie à tous les niveaux. Aujourd’hui l’enseignement islamique dans les l’écoles primaire en Allemagne est assuré par des envoyés de l’état turc. Les services secrètes des deux pays ont collaboré sous le Kaiser, la république de Weimar, l’état nazi et continuent leurs échanges aujourd’hui.

    Cette collection de lettres est toujours d’intérêt pour qui cherche à comprendre les arrière-plans de l’actualité. En plus elles sont bien écrites, ces prèsque 450 pages de la plume du militaire prusse le plus important du 19ème siècle.

    Blatt 12, Seite 2 ff.
    1.
    Reise durch die Wallachei (Walachei)
    ...
    Wenn mein Urtheil über dies Land nicht sehr günstig ausfällt, so muß ich zur Steuer der Wahrheit bemerken, daß ich nur den noch in dem letzten Feldzuge furchtbar verwüsteten Theil gesehen. Vielleicht sind die nördlichen Gegenden besser.
    ...
    Der Regen goß unaufhörlich vom Himmel, und mein Hut war so durchweicht, daß ich ihn aus dem Wagen warf. Zu Crajova mußten wir, um unsere Pelze zu trocknen, zum Bäcker schicken, und erhielten sie, wie eine Art Backwerk, halb verbrannt zurück. In den Dörfern fand man nichts, weder Essen, noch Trinken, noch Nachtquartier. Selbst die Postämter sind elende Hütten oder eigentlich Höhlen in der Erde, mit einem Dach aus Zweigen überdeckt. Von einer solchen Armuth habe ich mir bisher keine Vorstellung zu machen gewußt.
    ...
    Blatt 15 Seite 4 ff.
    2.
    Zustand der Wallachei. — Die Spuren langer Knechtschaft
    ...
    Die Physiognomie dieses Landes trägt die furchtbarsten Spuren einer langen Knechtschaft. Zur Hälfte noch in Trümmern und Schutthaufen liegen die Stäfte ohne Mauern, ohne Thore, denn jede Gegenwehr war bisher Verbrechen gewesen. Nachdem der Widerstand sich so oft fruchtlos gezeigt, nachdem er so oft verderblich geworden war, dachte der Wallache an keine andere Rettung mehr, als an die Flucht. Sobald eine türkische Schaar über die Donau herangezogen kam, entwich wer etwas zu verlieren hatte in die Wälder nach Ungarn oder nach Siebenbürgen. Die Bojaren gingen stets mit diesem Beispiele voran, und in vierzig Jahren hatte die wallachische Bevölkerung siebenmal die Flucht ergriffen.

    Die Ortschaften dieses Landes liegen in Thälern, gleichsam im Versteckt, denn wer zurückblieb, suchte Schutz in seiner Armuth, seinem Elend und in der Verborgenheit. Welchen Anblick gewähren noch heute jene Dörfer ohne Gärten, ohne Kirchen, und man möchte sagen ohne Häuser, denn diese sind in die Erde versenkt und nur mit einem Dach aus Zweigen eingedeckt. Vorwerke, Mühlen, Wirthschaftshäuser ode Schlösser erblickt man während ganzer Tagesreisen nicht.

    Das flache Land ist vollkommen baumlos, obschon ein Drittel desselben mit Eichen gestripp überdeckt ist. An Anpflanzen dachte hier natürlich Niemand, und die schönen Waldungen, welche die Natur geschenkt, sind auf eine Art verwüstet, daß man kaum begreift, wie Bosheit, Nachlässigkiet, Muthwille, wie Menschenkräfte in ihrer verderblichen Richtung überhaupt zu solchen Verheerungen ausreichten. Es wird eben so schwer sein, diese großen Flächen in Forst- als Getreide=Land umzuwandeln. VOn dem zum Ackerbau fähigen Boden ist kaum der fünfte Theil bestellt, und so gleicht denn diesesd Land in der That nur einer weiten Wüstenei, einer Wüstenei freilich, die nur auf fleißige Menschenhände wartet, um jede Mühe überschwenglich zu lohnen.
    ...
    Die Wallachei hat in siebzig Jahren vierzig Fürsten gehabt; jetzt ist die Hospodarten=Würde lebenslänglich; daß sie aber nicht erblicg geworden, darin liegt wphl ein Hauptgrund des langsamen Emporblühens dieses Landes.
    ...
    Der Wallache hat von seinem Vater gelernt, nie mehr zu bauen, gerade ausrecht, sein Leben kümmerlich zu fristen; ein Mehr wäre nur die Beute seiner Machthaber oder seiner Feinde gewesen. Gewohnt, sich mit dem Allergeringsten zu begnügen, kennt er keine der tausend Bedürfnisse anderer Nationen, schut die Dürftigkeit nicht so sehr wie die Arbeit, den Zwang der Gesittung mehr, als das Ende der Barbarei. Die Wallachen sind ein auffallend schöner, großer Menschenschlag: ihre Sprache ist eine Tochter der römischen und noch heute der italienischen ähnlich. Aber das türkische Joch hat dies Volk völlig geknechtet. Die Waffen sind ihm schon lange fremd geworden, es ergiebt sich in jede Forderung. Jeder WOhlgekleidete Mann imponirt dem Wallachen, er hält ihn für völlig berechtigt, ihm zu befehlen und Dienstleistungen von ihm zu verlangen. Nie wird man einen Wallachen danken sehen, selbst wenn ein Geschenk alle seine Erwartungen übersteigt, aber ebenso stillschweigend nimmt er auch Mißhandlungen hin; er hält es für unklug, seine Freude, für fruchtlos, seinen Schmerz zu verrathen. Dagegen findet man ihn stets heiter, wenn er in einer elenden Erdhöhle am mächtigen Feuer seine durchnäßten Lumpen trocknen, einen Kuckrutz=Ähre (was ist das?) rösten, oder gar eine Pfeife rauchen kann. Uebrigens gibt es in diesen Wohnungen weder Brot noch andere Lebensmittel, weder Topf, noch Kessel, noch irgendein Geräth. Der Wallache führt sein Messer, seine Pfeife und seinen Tabacksbeutel am Gürtel, und wenn er aus dem Haus geht, so läßt er nichts zurück, was zu wahren der Mühe Lohnte. Von dieser Generation ist also wenig zu erwarten.

    Anmerkung - Die Textversion des Google Digitalisats ist grauenhaft, denn offenbar kommt die OCR nicht mit der Frakturschrift des Buches zurande. Deshalb bleibt nur das « Abtippen » interessanter Passagen. Rechtschreibung und Interpunktion entsprechen dem Original, abgesehen von Tippfehlern.

    Helmuth von Moltke (Generalfeldmarschall)
    https://de.wikipedia.org/wiki/Helmuth_von_Moltke_(Generalfeldmarschall)#Milit%C3%A4rberater_im_Osman


    Otto von Bismarck, Albrecht von Roon, Helmuth von Moltke (von links nach rechts)

    1835 erhielt er Urlaub für eine Bildungsreise in den Südosten Europas. Auf Einladung des osmanischen Kriegsministers Hüsrev Mehmed Pascha wurde er von 1836 bis 1839 als Instrukteur der osmanischen Truppen abkommandiert. In dieser Zeit bereiste er Konstantinopel, die Schwarzmeerküste, das Taurusgebirge und die Wüste von Mesopotamien und nahm 1838 an einem Feldzug gegen die Kurden teil. Im April und Mai 1837 begleitete er Sultan Mahmud II. auf dessen Reise in die Donaufürstentümer.

    #histoire #Balkan #Roumanie #Valachie #Prusse #militarisme #voyage #Turquie

  • Isabelle Balkany se fait retirer la Légion d’honneur
    https://www.ouest-france.fr/politique/patrick-balkany/isabelle-balkany-se-fait-retirer-la-legion-d-honneur-c1372c06-d684-11eb
    https://media.ouest-france.fr/v1/pictures/MjAyMTA2ODhiYWViZTE0YTY4NDRmOGUwZDExNWMxYzc0MjYxOWE?width=1260&he

    Isabelle Balkany, épouse de l’ancien maire de Levallois-Perret (Hauts-de-Seine) Patrick Balkany, et comme lui condamnée pour fraude fiscale, s’est vue retirer sa Légion d’honneur, selon une décision publiée samedi 26 juin au Journal Officiel.

    « Cette exclusion entraîne la privation définitive de l’exercice des droits et prérogatives attachés à la qualité de membre de la Légion d’honneur », selon un arrêté du grand chancelier de la Légion d’honneur publié au titre de la présidence de la République.

    Cette décision est rétroactive au 4 mars 2020, date de la condamnation de Mme #Balkany et son mari en appel à trois ans de prison ferme et dix ans d’inéligibilité pour une « fraude fiscale d’une ampleur exceptionnelle ».

    Elle pourra toujours comparer la qualité de son bracelet électronique avec celui de son mari et celui de leur ami qui leur avait accroché cette breloque.

  • Chantage dans les Balkans : comment l’UE externalise ses politiques d’asile

    Le développement d’un système de collecte de données des personnes exilées dans les Balkans illustre l’orientation globale des politiques migratoires de l’Union européenne (UE) : externaliser la gestion des migrations à tout prix, au détriment de l’accueil. Pour tenir à distance celles et ceux qu’elle considère comme « indésirables », l’UE irait-elle jusqu’à étendre le mécanisme Dublin (déterminant l’Etat responsable de la demande d’asile) au-delà de ses frontières, au risque d’aggraver encore un peu plus les violations de droits le long de la route des Balkans ?

    Dublin : l’échec de la solidarité européenne

    « Nous allons abolir le règlement de Dublin et le remplacer par un nouveau système européen de gouvernance de la migration (…). Il y aura un nouveau mécanisme fort de solidarité » . Ainsi s’exprimait la cheffe de l’exécutif européen Ursula von der Leyen en septembre 2020, une semaine avant la présentation par la Commission européenne de son nouveau pacte sur la migration et l’asile.

    Abolir le règlement Dublin et davantage de solidarité : deux promesses a priori bienvenues dans une Europe en pleine crise de l’accueil. De fait, le règlement Dublin essuie depuis plusieurs années d’âpres critiques. Prévoyant que, sauf critères familiaux, le pays responsable de l’examen de la demande d’asile soit le premier État membre européen foulé, et dans lequel les empreintes digitales ont été collectées, Dublin fait peser de manière inéquitable l’accueil des personnes en besoin de protection sur les États membres situés aux frontières extérieures de l’Union européenne.

    Après l’arrivée de plus d’un million de personnes exilées sur le territoire européen en 2015, principalement en Grèce et en Italie, la Commission mettait alors en œuvre « l’approche hotspot » destinée à soutenir ces deux pays « en première ligne », en renforçant conjointement leurs capacités en matière de traitement de la demande d’asile et d’expulsion . Mais alors que cette approche devait s’accompagner d’un plan de relocalisation destiné à mieux répartir l’accueil des exilé·e·s à l’échelle européenne, celui-ci a échoué , faute de volonté politique des États membres. Surnommés « les camps de la honte », les hotspots des îles grecques, où s’entassent des milliers de personnes dans des conditions indignes, sont ainsi devenus l’emblème de la faillite de la solidarité européenne, tant à l’égard des exilé·e·s qu’entre les États membres.

    Le nouveau pacte européen : un mécanisme de « solidarité » pour les expulsions et l’externalisation des politiques migratoires

    Dans le nouveau pacte sur la migration et l’asile rendu public le 23 septembre 2020, la solidarité promise par Ursula von der Leyen sonne de manière étrange. De la solidarité, il n’y en aurait qu’entre les États membres, et non pas vis-à-vis des personnes exilées pour les accueillir équitablement et dignement, mais avant tout pour mieux les expulser. Le « mécanisme de solidarité obligatoire » inscrit dans le nouveau pacte ouvre la possibilité pour les États membres qui refusent le mécanisme de relocalisation de « parrainer » l’expulsion d’une personne en situation administrative irrégulière sur le territoire européen.

    Les États peuvent également choisir de se dérober à leurs responsabilités en matière d’accueil en soutenant un autre État membre pour renforcer les capacités de contrôles aux frontières de celui-ci, ainsi que sa coopération avec des pays tiers (non-membres de l’UE) en la matière. Comme le note le réseau Euromed Droits, « [c]e point manque de clarté dans le Pacte et suscite des inquiétudes car les États membres pourraient facilement l’interpréter au sens large […]. Par exemple, un pays comme la Hongrie pourrait choisir de soutenir l’Espagne dans ses relations bilatérales avec le Maroc sur des projets spécifiquement liés à la gestion des frontières et à l’augmentation de la capacité d’interception » . Cette seconde option s’inscrit ainsi au cœur de la stratégie d’externalisation de l’UE par laquelle cette dernière, depuis le début des années 2000, sous-traite à des pays non-européens non seulement le contrôle de ses propres frontières, mais également la gestion des personnes migrantes qu’elle juge « indésirables ».

    Solidarité entre les États membres pour augmenter la cadence des expulsions, pour renforcer des frontières déjà meurtrières et sous-traiter la gestion des migrations à des pays tiers qui n’ont rien de « sûrs » pour les personnes exilées… A défaut d’une Europe solidaire dans l’accueil, la Commission mise ainsi sur une Europe « solidaire » dans la mise à distance des personnes exilées, au mépris de leurs droits fondamentaux. Aussi, le nouveau pacte fait-il du renforcement de la coopération avec les pays tiers l’une de ses priorités.

    Les pays des Balkans, au cœur des chantages migratoires européens

    Dans le processus d’externalisation des frontières de l’Union européenne, les pays des Balkans occupent une place centrale. D’une part, parce que ladite « route des Balkans » continue d’être une voie d’entrée sur le territoire européen. En juin 2020, Frontex estimait qu’elle était devenue « la route migratoire la plus active » avec plus de 2 000 détections de « franchissements illégaux » de frontières, soit trois fois plus que l’année précédente à la même période . Malgré la diminution drastique des arrivées depuis 2016, les documents officiels de l’UE continuent de mentionner un « niveau de pression migratoire » élevé sur cette « route », alimentant la rhétorique d’une « crise » perpétuelle face à laquelle les pays des Balkans sont sommés d’endosser le rôle de garde-frontières au service de l’UE. La plupart des personnes qui empruntent cet itinéraire viennent de Syrie, d’Afghanistan, d’Irak ou encore du Pakistan , fuyant aussi bien des guerres, des persécutions politiques que des situations économiques devenues invivables.

    Les États des Balkans sont d’autre part au cœur du dispositif de sous-traitance migratoire de l’Union européenne, en vertu de leur statut particulier. Depuis le Sommet de Thessalonique de juin 2003, tous ont été identifiés comme des candidats potentiels à l’adhésion à l’Union. À ce titre, ils bénéficient d’une assistance financière et technique de l’UE (notamment via l’Instrument d’aide de préadhésion – IPA), pour renforcer leurs capacités dans divers domaines, tels que la démocratie, l’État de droit, le respect des droits fondamentaux, le but étant à terme d’aider ces États à répondre aux critères d’adhésion. Particulièrement depuis l’année 2015, le renforcement des capacités en matière de gestion des migrations et de contrôle des frontières n’a cessé de prendre de l’importance , mettant les États des Balkans face à un véritable chantage migratoire dans le cadre de leur processus d’adhésion. L’UE ne laisse aucun doute sur le fait que le soutien des pays des Balkans dans ce domaine est essentiel s’ils veulent poursuivre le processus.

    Entre 2007 et 2019, plus de 216 millions d’euros du fonds IPA ont ainsi été alloués à ces pays des Balkans dans le domaine des migrations . Cela comprend, entre autres, le soutien à la construction de nouveaux postes frontières, la formation et la fourniture d’équipements modernes aux autorités en charge de la protection des frontières, ou encore l’ouverture de centres de rétention et d’expulsion. Depuis 2015, 141 millions d’euros supplémentaires d’aides européennes ont été débloqués pour les aider à faire face à l’arrivée de plusieurs centaines de milliers d’exilé.e.s. Conjointement à sa tentative d’imperméabiliser ses frontières extérieures, l’UE a ainsi financé la construction de dizaines de camps le long de la « route des Balkans » pour y « stocker » les personnes qu’elle refuse d’accueillir.

    « Partenariat » UE-Balkans : priorité à l’échange de données

    Ces dernières années, l’UE a notamment concentré ses efforts sur le renforcement des capacités des pays des Balkans en matière de collecte et d’échange des données. Dans un document publié en janvier 2020 , Frontex, EASO (Bureau européen d’appui en matière d’asile) et Europol appelaient ainsi au développement d’un nouveau « mécanisme de surveillance des réseaux sociaux », invoquant la nécessité de lutter contre les réseaux de passeurs et l’immigration « irrégulière » dans la région des Balkans. Opérée pendant un temps par EASO, cette surveillance avait finalement été condamnée par le Contrôleur européen de la protection des données, lequel avait jugé qu’il n’existait pas de base légale permettant à EASO de collecter des données personnelles . D’où le besoin pressant de confier cette tâche à un nouvel acteur.

    Dans ses conclusions du 5 janvier 2020, le Conseil européen affirme sa volonté de « réfléchir à la mise en place, par les partenaires des Balkans occidentaux, de systèmes nationaux interopérables d’enregistrement biométrique et de partage des données sur les demandeurs d’asile et les migrants en situation irrégulière, et de soutenir cette démarche ». Le Conseil mentionne en outre que les systèmes de collecte et de partage des données devraient « être calqués sur les principes techniques et de protection des données d’Eurodac, permettant ainsi un échange régulier d’informations au niveau régional et garantissant leur interopérabilité et leur compatibilité futures avec les systèmes de l’UE ». Dotée d’un système automatisé de reconnaissance d’empreintes digitales, la base de données Eurodac contient les empreintes des personnes ressortissantes de pays tiers ayant déposé une demande d’asile ou ayant été interceptées à l’occasion du franchissement « irrégulier » d’une frontière extérieure. Elle est utilisée par l’Union européenne dans le cadre de l’application du règlement Dublin pour déterminer l’État membre responsable d’une demande d’asile. A noter que la base de données a vocation à être considérablement étendue dans le cadre du nouveau pacte européen sur la migration et l’asile.

    On retrouve cette volonté de renforcer les États des Balkans en matière de collecte et d’échange de données dans le programme IPA financé par l’UE intitulé « Regional support to protection-sensitive migration management in the Western Balkans and Turkey Phase II » . Si les documents publiés par la Commission européenne sur ce programme manquent de transparence concernant le type de données échangées, divers témoignages confirment la mise en place dans ce cadre d’une base de données régionale construite sur le modèle de la base de données Eurodac et compatible avec cette dernière. Un document à accès limité résumant les échanges tenus lors d’une réunion du Conseil JAI avec les pays des Balkans vient également confirmer cette initiative de l’UE : « Les partenaires des Balkans occidentaux se sont déclarés favorables à l’amélioration de l’échange d’informations avec l’UE et dans la région grâce à la mise en place de systèmes d’information nationaux interopérables, inspirés des normes Eurodac, pour enregistrer les données relatives aux migrants. L’UE s’est déclarée prête à fournir un soutien technique ».

    D’après les diverses délégations de l’Union européenne présentes dans les pays des Balkans, c’est l’agence Frontex qui serait en charge d’évaluer pour chaque pays les travaux nécessaires pour assurer l‘interconnectivité à l’échelle régionale des bases de données nationales et leur compatibilité avec les bases européennes. Dans la région, Frontex est déjà en charge de développer des centres de coordination nationaux pour la collecte et l’échanges de données liées à la gestion des migrations et au contrôle des frontières . Ces centres sont construits sur le modèle de ceux des États membres en vue de leur future interconnexion.

    Des millions d’euros investis pour des technologies de pointe, en pleine « crise humanitaire »

    Aussi, les pays des Balkans sont-ils progressivement dotés par l’Union européenne de systèmes de collecte et d’échange de données à la pointe de la technologie. Après la Serbie , c’est maintenant au tour de la Bosnie-Herzégovine d’être outillée avec la technologie AFIS (Automated Fingerprint Identification System), laquelle permet la reconnaissance automatique des empreintes digitales, préalable à la mise en place de la base de données Eurodac. Pour améliorer ses capacités en matière de collecte de données liées aux migrations, celle-ci a reçu 17 millions d’euros du fonds IPA entre 2015 et 2020 , l’objectif étant à terme de mettre en œuvre une base de données opérationnelle, un outil analytique et un système de contrôle des données biométriques des migrants. A noter que la Suisse apporte également un soutien important dans cette entreprise.

    En Bosnie-Herzégovine, pour accéder à la plupart des camps et aux différents services humanitaires de base, les personnes exilées doivent désormais donner les empreintes digitales de leurs dix doigts, sans toutefois être informées de l’utilisation qui en sera faite. Dans le camp de containeurs de Blazuj, surpeuplé et insalubre, où s’entassent plus de 3 000 personnes et où l’on manque de tout, le degré de sophistication des technologies de collectes de données tranche avec l’archaïsme des conditions de vie auxquelles les personnes exilées sont soumises. « Dans les camps de l’OIM, on souffre de la gale et on meurt encore de la pneumonie. Qui à notre époque meurt encore de la pneumonie ? » s’interroge la journaliste de Sarajevo Nidzara Ahmetasevic, faisant référence à un jeune garçon décédé faute de soins. Pas d’accès aux services médicaux, pas de toit pour des milliers de personnes obligées de dormir dehors par des températures glaciales, pas de mesures protection sérieuses contre la COVID 19 …

    Dans ce petit pays, qui se remet à peine d’une guerre encore récente, qui est décrit comme étant en pleine « crise humanitaire » et où les quelques 10 000 personnes exilées qui y sont bloquées survivent péniblement, l’ampleur des fonds européens alloués à ces technologies de pointe relève de l’indécence.

    Connecter les pays des Balkans à la base de données Eurodac avant même leur adhésion à l’Union européenne ?

    La Commission européenne ne cache pas que l’ambition est à terme d’intégrer les pays des Balkans dans la base de données Eurodac. Mais, précise-t-elle, cette connexion ne saurait être possible avant leur adhésion à l’Union européenne . Le développement actuel de systèmes de collecte de données biométriques pour les personnes migrantes dans les pays des Balkans ne viserait donc qu’à préparer ces derniers à leur adhésion future.

    Pourtant, l’absence de perspectives d’adhésion à court-terme et même à moyen-terme de la plupart des pays des Balkans pose question : pourquoi dépenser des millions pour aider des États à mettre en place des systèmes de collecte et d’échange de données qu’ils ne pourront pas utiliser d’ici plusieurs années, voire décennies, au risque que les technologies employées ne deviennent entre temps obsolètes ? De fait, cela fait longtemps que le processus d’adhésion semble au point mort, tant pour des raisons propres à l’UE (défiance envers tout élargissement, notamment depuis la crise du Brexit) que pour des raisons propres aux pays candidats, comme l’absence de volonté politique, les blocages institutionnels ou diplomatiques, ou la dégradation de la situation économique…. Davantage encore que celle des autres pays des Balkans, l’adhésion de la Bosnie-Herzégovine est plus qu’hypothétique, cette dernière n’ayant, pour l’heure, pas même le statut de candidat officiel.

    De quoi éveiller encore un peu plus les soupçons : la Serbie a indiqué qu’elle mettrait en œuvre les règlements Dublin et Eurodac deux ans avant de rejoindre l’UE . Comme le remarque l’ONG Klikaktiv basée à Belgrade, « il s’agirait d’un cas unique de pays signant les règlements de Dublin et d’EURODAC avant de devenir un État membre de l’UE » . Dans son rapport 2020 sur l’état du processus d’adhésion de la Serbie à l’UE , la Commission européenne dévoile par ailleurs que le ministère de l’Intérieur serbe utilise désormais une base de données unique pour identifier et enregistrer les demandeur·euse·s d’asile et que « les préparatifs de la connexion à la base de données d’empreintes digitales des demandeurs d’asile de l’UE (Eurodac) sont dans leur phase initiale » . Mais comme le dénonce Klikaktiv, cette connexion serait illégale, la loi serbe ne permettant pas l’échange de ce type de données avec les pays de l’UE.

    L’interconnexion d’Eurodac et des bases de données des pays des Balkans avant l’achèvement du processus d’adhésion constituerait également une violation flagrante des standards européens en matière de protection des données personnelles. Or, dans ce domaine, il semble que l’Union européenne n’est plus à une illégalité près . Comme on peut le lire dans un document du Conseil européen résumant les positions des pays des Balkans sur la perspective d’une interconnexion : « l’affirmation selon laquelle [la connexion à la base de données Eurodac] ne peut se faire en raison de la législation sur la protection des données ne tient pas, car les pays des Balkans occidentaux ont déjà signé un accord de coopération opérationnelle avec Europol, alors qu’en la matière les législations nationales ne sont qu’approximativement alignées sur les standards de l’Union européenne » . Que l’interconnexion des bases de données soit légale ou non, l’UE pourrait envisager la possibilité d’intégrer les pays des Balkans dans le système Eurodac, sans que ceux-ci ne fassent partie du club européen.

    Frontex : le maillon pour connecter les bases de données des pays des Balkans à Eurodac ?

    Pour permettre une interconnexion précoce des bases de données, l’Union européenne semble compter sur l’agence Frontex. De fait, alors qu’en 2019, le mandat de Frontex a été élargi pour accroître sa capacité à agir dans des pays tiers, l’agence est, de plus, présente dans les États des Balkans. Des accords de coopération autorisant son déploiement opérationnel ont été négociés avec l’Albanie, le Monténégro, la Serbie, la Bosnie-Herzégovine et la Macédoine du Nord. En mai 2019, Frontex a ainsi lancé sa première opération conjointe officielle sur un territoire non européen, à la frontière de l’Albanie avec la Grèce , suivie par deux opérations lancées au Monténégro en juillet et octobre 2020. Alors que l’accord avec la Serbie est entré en vigueur le 10 mars 2021 après avoir été adopté l’unanimité par le Parlement serbe, la Bosnie-Herzégovine s’apprête également à donner son feu vert au déploiement de Frontex.

    Or, les accords que Frontex signe avec les États des Balkans donnent à l’agence certains droits en matière de consultation des bases de données nationales. Comme le note Statewatch, « les accords avec l’Albanie et le Monténégro permettent à l’État hôte d’autoriser les membres de l’équipe [de Frontex] à consulter les bases de données nationales si cela est nécessaire pour les objectifs opérationnels ou pour les opérations de retour » . Parallèlement, l’adoption du règlement « interopérabilité » en 2019 facilite l’accès de l’agence Frontex aux différentes bases de données européennes, et notamment à Eurodac. Grâce à ce double accès, l’agence pourrait ainsi être en mesure de comparer les données collectées par les autorités nationales des pays des Balkans dans la base de données Eurodac.

    Cette possibilité semble être exploitée en Albanie, où des officiers de Frontex sont déployés à la frontière grecque. Depuis le début de l’opération lancée en 2019, l’agence veille à ce que les personnes interceptées à la frontière par la police albanaise soient emmenées dans des camps de containeurs , où celles-ci sont enregistrées avant d’être généralement refoulées en toute illégalité vers la Grèce. Selon divers témoignages , les officiers de Frontex compareraient les données collectées à l’occasion de cette procédure d’enregistrement dans diverses bases de données européennes (SIS, Europol, Eurodac…). En janvier 2020, le Conseil avait d’ailleurs déjà évoqué cette possibilité . Selon le cadre juridique actuel et jusqu’à ce que les nouveaux amendements aient été adoptés, il s’agirait d’une pratique illégale concernant Eurodac. Interrogé à ce sujet, le service de presse de Frontex nie, contrairement aux informations reçues sur le terrain, effectuer de tels recoupements de données dans le cadre de ses opérations dans les Balkans

    Frontex pourrait ainsi servir de maillon intermédiaire permettant à l’UE d’accéder aux bases de données des États des Balkans . N’autorisant qu’une consultation à sens unique (les pays des Balkans n’ayant pas d’accès direct à Eurodac), cette stratégie présente l’avantage de contourner les différentes restrictions en matière de protection des données personnelles et de maintenir ces pays dans une relation de centre à périphérie, dans laquelle l’UE peut continuer à servir ses propres intérêts en matière de gestion migratoire.

    Des hotspots pour l’UE, hors UE

    L’intérêt que pourrait avoir l’Union européenne à étendre le système Eurodac aux pays des Balkans est évident. Préalable à l’instauration d’un « Dublin hors UE », cette entreprise viendrait parachever la mise en œuvre de l’« approche hotspot » de l’UE dans la région. Pour toute personne exilée qui serait appréhendée en train de franchir « irrégulièrement » une frontière ou déposerait une demande d’asile dans un État membre européen, il serait possible, grâce à la base de données Eurodac élargie à cette région, de savoir quels pays ont été préalablement traversés au cours du parcours migratoire. Ces pays seraient dès lors en charge de l’examen de la demande d’asile de la personne, ou, dans le cas où cette dernière serait déboutée, de son expulsion vers son pays d’origine. Une personne arrivant en Italie mais dont les empreintes auraient été collectées dans un camp à Sarajevo pourrait ainsi être renvoyée vers la Bosnie.

    Lors d’une réunion du groupe de travail interinstitutionnel chargé de préparer l’intégration de la Macédoine du Nord à l’Union européenne, le représentant du ministère de l’Intérieur macédonien s’inquiétait ainsi que Bruxelles « impose l’idée d’établir ce qu’on appelle BALKANDAC, suivant le modèle d’EURODAC, une base de données d’empreintes digitales dans l’UE. Cette base de données est acceptée par les pays de la région, mais elle ne nous offre pas la possibilité d’y accéder. C’est un piège pour nous car les pays de l’UE sauront quels migrants ont été enregistrés ici et les renverront, et nous ne serons pas en mesure de les renvoyer en Grèce. Il n’y a pas de mauvaise intention dans tout cela, mais il est évident que l’UE nous traite de manière paternaliste » .

    Alors que la possibilité pour un État membre de renvoyer une personne ressortissante d’un pays tiers dont il est prouvé qu’elle a transité par l’un des pays des Balkans est déjà prévue dans les accords de réadmission que l’UE a signé avec ces derniers , la mise en œuvre d’un système de collecte de données spécifique pourrait donc dans le futur faire du rêve d’un « Dublin extra-européen » une réalité. Cela fait déjà plusieurs décennies que l’UE exprime clairement sa volonté de transformer la région des Balkans en lieux de stockage des migrant·e·s qui tentent de rejoindre son territoire . Dans un document daté du 12 mai 2020, la Présidence croate regrettait ainsi que les pays des Balkans occidentaux continuent de se percevoir comme des pays de transit et rappelait la nécessité d’encourager ces derniers à « renforcer leurs capacités globales en matière de migration - y compris le système d’asile, les conditions d’accueil et les capacités de retour » .

    L’UE assigne de fait à cette région un triple objectif : stocker les personnes exilées bloquées aux frontières européennes, réadmettre celles dont l’UE ne veut pas sur son territoire et les renvoyer dans leur pays d’origine. Aussi l’UE soutient-elle depuis plusieurs années le renforcement des capacités des pays des Balkans en matière d’expulsion, notamment en coopération avec Frontex et l’OIM . Augmentation des capacités des centres d’enfermement et d’expulsion, formation d’escortes pour accompagner les expulsions, renforcement des programmes de retours « volontaires », incitations à signer des accords de réadmission avec les pays d’origine des personnes exilées … Tout est ainsi fait pour transformer les pays des Balkans en lieux de stockage et de pré-expulsion des « indésirables ».

    Faire passer les États des Balkans pour des « pays tiers sûrs »

    Pour faciliter l’externalisation de la gestion migratoire aux pays des Balkans, l’Union européenne les présente comme étant « sûrs ». Inscrit dans la Directive « Procédures » (2013), le concept de « pays tiers sûrs » permet de faciliter le renvoi de demandeur·euse·s d’asile dans des pays tiers sans examen approfondi de leur demande (application d’une procédure accélérée). Mais alors que la Commission européenne dépense des millions pour tenter de renforcer les législations et les capacités de ces pays en matière de traitement de la demande d’asile en vue de les faire passer pour des pays « sûrs », les organisations de la société civile constatent sur le terrain la persistance et parfois même l’aggravation des violations de droits des personnes exilées. Que ce soit au Kosovo, en Albanie, en Macédoine du Nord, en Serbie, en Bosnie-Herzégovine ou au Monténégro, l’accès à la demande d’asile est souvent impossible et les refoulements sont à certaines frontières systématiques.

    Malgré les violations de droits incessamment rapportées par la société civile dans la région, la Commission européenne prévoit dans son nouveau pacte d’inscrire les pays des Balkans sur une liste européenne de « pays tiers sûrs » . Et alors que ce concept est pour l’heure d’application facultative pour les États membres, la Commission prévoit de rendre son application obligatoire. Ainsi serait achevée la stratégie d’externalisation consistant à sous-traiter la demande d’asile européenne à des pays dont les standards en matière de protection et de respect des droits fondamentaux sont pourtant bien inférieurs à ceux de l’Union européenne.
    Reste que pour renvoyer à tout prix les personnes migrantes dans les pays des Balkans, les États membres n’ont pas attendu l’achèvement de la machine à expulser bien huilée que l’Union européenne semble être en train de mettre en place. Depuis 2016, les pratiques de refoulement des pays européens vers les pays des Balkans se multiplient, au mépris des droits fondamentaux des personnes venues chercher une protection dans l’Union européenne. Toujours plus violentes et systématiques, ces pratiques se poursuivent sous l’œil complaisant de l’UE, lorsque celle-ci n’y apporte pas directement son soutien.

    Dénoncer ces violations de droits flagrantes est essentiel et urgent. Combattre le régime frontalier européen qui les rend possible et les encourage l’est tout autant. Que les personnes exilées soient tenues à distance des frontières européennes par la force d’une matraque ou par une base de données biométriques à grande échelle est dans tous les cas inacceptable.

    http://www.migreurop.org/article3040

    Rapport Migreurop, disponible aussi en anglais :
    http://www.migreurop.org/article3041

    #données #externalisation #asile #migrations #réfugiés #Balkans #route_des_Balkans #frontières #UE #EU #Union_européenne #Dublin #pacte #chantage

    –—

    sur le nouveau pacte européen :
    https://seenthis.net/messages/876752

    ajouté à la métaliste sur l’externalisation des frontières (work in progress) :
    https://seenthis.net/messages/731749

    Et plus précisément ici, en lien avec les Balkans :
    https://seenthis.net/messages/731749#message782649

  • Asyl im Dialog - der #Podcast der #Refugee_Law_Clinics Deutschland

    Episonden

    Flucht und Behinderung

    70 Jahre Genfer Flüchtlingskonvention

    Rechtswidrige Hausordnungen für Geflüchtete

    Wieso Menschen aus Eritrea fiehen

    Somalia - Frauen* auf der Flucht

    Alarmphone statt Küstenwache

    Warum Afghanistan nicht sicher ist

    Brutalität und Menschenrechte auf der Balkanroute

    Solidarität kindgerecht: Eine Wiese für alle

    Wenn der Klimanwandel zum Fluchtgrund wird

    Migrationssteuerung durch die EU in Westafrika

    Abschottung reloaded - die Zukunft der Hotspots durch den Nwe
    Pact der EU

    FRONTEX - Grenzschutz außer Kontrolle

    Flucht und Trauma

    Das Asylrecht aus Sicht eines Verwaltungsrichters

    Wenn JUMEN e.V. Familiennachzug durch strategische
    Prozessführung erkämpft

    Wieso das AsybLG ein Gestz für Menschen zweiter Klasse ist

    Wie hängen Flucht und Menschenhandel zusammen? Wie die EU ihre
    Verpflichtung zur Seenotrettung umgeht

    Die Härtefallkommission als Gandeninstanz

    Haft ohne Straftat - aus der Praxis einer Abschiebehaft

    Entrechtung von Geduldeten -die neue Duldung light

    Die griechischen Hospots

    Das Kirchenasyl als ultima ratio

    Zuständigkeiten im Asylverfahren

    Gestzgebung im Asylrecht seit 2015 - rechtsiwedrig und populistisch?

    Was machen Refugee Law Clinics?

    #podcast #audio #RLC #Germany #migration #refugees #EU #Frontex #migration_law #Duldung #trauma #gender #women* #handicap #children #family #asylum #Balkans #church_asylum #Greece #hotspot #Alarmphone #human_rights #Eritrea #Afghanistan

    ping @cdb_77

    https://www.podcast.de/podcast/778497/asyl-im-dialog-der-podcast-der-refugee-law-clinics-deutschland

  • Mystery plans to redraw Balkan borders alarm leaders

    “Changing borders would mean opening Pandora’s box,” says Valentin Inzko.

    As international High Representative in Bosnia-Herzegovina his job is to keep the peace, which has endured since the Dayton Peace Agreement brought conflict to an end in 1995, after almost four years of fighting that cost around 100,000 lives.

    The cause of his consternation was a pair of unofficial documents suggesting some of the borders in the Balkans should be redrawn. The so-called #non-papers made the rounds in diplomatic circles, before being picked up by media in the Western Balkans.

    As far as Bosnia is concerned, its high representative is not about to entertain suggestions that the answer to its ongoing dysfunctionality would be to redraw its national boundaries.

    “If somebody likes to think about changing borders, he should first visit all military graves from France to Stalingrad,” he warns.

    The documents did not carry an author’s name. That’s in keeping with the unofficial nature of a non-paper, but the contents caused outrage across the region.

    Among their suggestions were:

    - A “peaceful dissolution” of Bosnia-Herzegovina, with Serbia and Croatia annexing much of its territory
    - Unification of Kosovo and Albania
    - The creation of an autonomous, majority ethnic-Serb region in northern Kosovo.

    It reads very much like an ethno-nationalist wish-list from the 1990s. And everyone remembers how that unfolded at the time.

    “People are worried. One of my employees was crying, she was really worried about these maps”
    Valentin Inzko, High Representative in Bosnia and Herzegovina

    “We are making a mistake if we think that frozen conflicts remain frozen forever,” says Mr Inzko. “You have seen in Nagorno-Karabakh and Palestine - frozen conflicts can break out at any time. This could also be the case in Bosnia and Herzegovina.”

    The non-papers affair has turned into a diplomatic whodunnit.

    Few people have had anything to say in support of the ideas they contain - except Bosnia’s senior ethnic-Serb politician, Milorad Dodik, who never misses a chance to push the idea of secession for the country’s majority ethnic-Serb region. Under the Dayton accords, the country was divided into a Bosniak-Croat Federation and Bosnian Serb Republic (Republika Srpska).

    - The town where neighbours won’t share a coffee
    - Land swap could bridge divide for Serbia and Kosovo
    - Capturing the Balkans 25 years after peace deal
    - Bosnia-Herzegovina: Country profile

    But the non-papers may not be the work of self-serving ultranationalists. Slovenia had to fight off suggestions that it was circulating the first document. And media in Kosovo described the second non-paper as a “Franco-German” proposal.

    James Ker-Lindsay, a Balkans expert at the London School of Economics, says “blue-sky thinking” is one way for European leaders to tackle the region’s seemingly intractable issues.

    “We can’t deny there are problems in the Western Balkans. There are two significant issues which have got to be resolved: the dispute between Serbia and Kosovo over Kosovo’s independence - and the deep-seated political dysfunctionality that exists in Bosnia.”

    “This has vexed policymakers for the last 15 years in both cases. So the idea that we would be looking at trying to come up with new approaches to this isn’t particularly unusual”
    James Ker-Lindsay, Balkans expert, LSE

    Nonetheless, Slovenia attempted to consign the non-papers to the waste bin at a meeting of regional leaders it hosted earlier this month. It proposed a declaration affirming the inviolability of current borders.

    But Serbia refused. President Aleksandar Vucic said his country recognised “the borders determined by the UN charter”. In other words, he was not about to sign a document that could be construed as recognition of Kosovo’s independence.

    After meeting Mr Vucic in Slovenia, Kosovo’s president, Vjosa Osmani, told the BBC that she was convinced Belgrade was behind the non-papers.

    “I had no doubts from the very beginning - it’s enough to just read the contents and to see what these non-papers try to push forward. The idea of border redrawing as something that could achieve peace in the region, when in fact it’s the opposite.”

    “If there is one thing the entire political spectrum in #Kosovo agrees on, it’s that border redrawing is completely unacceptable”
    Vjosa Osmani, Kosovo president

    Naturally, Serbia denies all knowledge and James Ker-Lindsay notes that there are “all sorts of confusion and conspiracy theories kicking in”.

    But with the end of his 12-year stint as high representative approaching, Valentin Inzko simply wants everyone to accept the borders as they are and focus on eventually coming together in the European Union.

    “The better idea would be to follow the example of Tyrol - one part is in Italy, another in Austria. But it is one region, with four freedoms and one currency.”

    But EU membership for Western Balkans countries will remain out of reach for years. And that means many more non-papers, whether mischievous or constructive, are bound to be written.

    https://www.bbc.co.uk/news/world-europe-57251677
    #projet #frontières #Balkans #cartes #différents_frontaliers #Bosnie #Bosnie-Herzégovine #Croatie #Serbie #Albanie #conflits #Milorad_Dodik #Republika_Srpska #République_serbe_de_Bosnie #nationalisme #paix

    ping @reka

  • Exhibition “#Prijelaz” (“The Passage”) at Živi Atelje in Zagreb (Croaia)


    https://www.facebook.com/ziviateljedk

    –-> commemorating the people on the move who lost their lives on Croatian borders

    Uskoro u Živi Atelje DK pogledajte izložbu “Prijelaz” koja progovara o smrtima ljudi u pokretu na hrvatskim granicama, koje čuvaju Tvrđavu Europu.
    Izgubljen život je bol i patnja za obitelj i prijatelje, ali i za nas kao članove društva u kojima su ti životi odneseni. Smrt na hrvatskim granicama odnijela je živote i lica ljudi i upravo o tim licima je posvećena izložba “Prijelaz”. Izložba progovara o svijesti hrvatskog društva koje uslijed procesa pristupanja Schengenskoj zoni i europskoj eliti krši ljudska prava i zatvara oči pred smrtima.
    Ove prakse događaju se u našoj neposrednoj blizini i važno je da im se suprotstavimo.

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    Traduction automatique:

    Bientôt, dans le Living Atelje DK, jetez un œil à l’exposition "Crossing", qui parle de la mort de personnes en déplacement aux frontières croates, qui gardent la forteresse Europe.
    Une vie perdue est une douleur et une souffrance pour la famille et les amis, mais aussi pour nous en tant que membres de la société dans laquelle ces vies ont été enlevées. La mort aux frontières croates a emporté la vie et le visage de personnes, et l’exposition « Traverser » est dédiée à ces personnes. L’exposition parle de la conscience de la société croate qui, en raison du processus d’adhésion à l’espace Schengen et à l’élite européenne, viole les droits de l’homme et ferme les yeux sur la mort.
    Ces pratiques se produisent dans notre voisinage immédiat et il est important que nous nous y opposions.

    https://www.facebook.com/CentarzaMirovneStudije/posts/3955498717878068

    #exposition #art_et_politique #Croatie #mourir_aux_frontières #migrations #asile #réfugiés #frontières #Balkans #route_des_Balkans #The_Passage #commémoration

  • Push back of responsibility: Human Rights Violations as a Welcome Treatment at Europe’s Borders

    In a new report, DRC in partnership with six civil society organisations across six countries, have collected records of thousands of illegal pushbacks of migrants and refugees trying to cross Europe’s borders. Testimonies also reveal unofficial cooperation between authorities in different countries to transfer vulnerable people across borders to avoid responsibility.

    During only three months, authorities illegally prevented 2,162 men, women and children from seeking protection. The instances of illegal pushbacks were recorded from January to April 2021 at different border crossings in Italy, Greece, Serbia, Bosnia-and-Herzegovina, North Macedonia, and Hungary. More than a third of the documented pushbacks involved rights violations such as denial of access to asylum procedure, physical abuse and assault, theft, extortion and destruction of property, at the hands of national border police and law enforcement officials.

    Further, the report (https://drc.ngo/media/mnglzsro/prab-report-january-may-2021-_final_10052021.pdf) documents 176 cases of so-called “chain-pushbacks” where refugees and migrants were forcefully sent across multiple borders via informal cooperation between states to circumvent their responsibility and push unwanted groups outside of the EU. This could be from Italy or Austria through countries like Slovenia and Croatia to a third country such as Bosnia-and- Herzegovina.

    https://pro.drc.ngo/resources/news/push-back-of-responsibility-human-rights-violations-as-a-welcome-treatment-
    #droits_humains #asile #migrations #réfugiés #responsabilité #frontières #push-backs #refoulements #rapport #DRC #statistiques #chiffres #2021 #Balkans #route_des_Balkans #frontière_sud-alpine #Italie #France #refoulements_en_chaîne

    Pour télécharger le rapport:
    https://drc.ngo/media/mnglzsro/prab-report-january-may-2021-_final_10052021.pdf

  • Annual Torture Report 2020

    Torture and pushbacks – an in depth analysis of practices in Greece and Croatia, and states participating in violent chain-pushbacks

    This special report analyses data from 286 first hand testimonies of violent pushbacks carried out by authorities in the Balkans, looking at the way practices of torture have become an established part of contemporary border policing. The report examines six typologies of violence and torture that have been identified during pushbacks from Croatia and Greece, and also during chain-pushbacks initiated by North Macedonia, Slovenia and Italy. Across the report, 30 victim testimonies of torture and inhuman treatment are presented which is further supplemented by a comprehensive legal analysis and overview of the States response to these allegations.

    The violations profiled include:

    - Excessive and disproportionate force
    - Electric discharge weapons
    - Forced undressing
    - Threats or violence with a firearm
    - Inhuman treatment inside a police vehicle
    - Inhuman treatment inside a detention facility

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    Key Findings from Croatia:

    – In 2020, BVMN collected 124 pushback testimonies from Croatia, exposing the treatment of 1827 people
    - 87% of pushbacks carried out by Croatia authorities contained one or more forms of violence and abuse that we assert amounts to torture or inhuman treatment
    - Violent attacks by police officers against people-on-the-move lasting up to six hours
    - Unmuzzled police dogs being encouraged by officers to attack people who have been detained.
    - Food being rubbed into the open wounds of pushback victims
    - Forcing people naked, setting fire to their clothes and then pushing them back across borders in a complete state of undress

    Key Findings from Greece:

    – 89% of pushbacks carried out by Greek authorities contained one or more forms of violence and abuse that we assert amounts to torture or inhuman treatment
    - 52% of pushback groups subjected to torture or inhuman treatment by Greek authorities contained children and minors
    - Groups of up to 80 men, women and children all being forcibly stripped naked and detained within one room
    - People being detained and transported in freezer trucks
    - Brutal attacks by groups of Greek officers including incidents where they pin down and cut open the hands of people on the move or tied them to the bars of their detention cells and beat them.
    - Multiple cases where Greek officers beat and then threw people into the Evros with many incidents leading to people going missing, presumingly having drowned and died.

    https://www.borderviolence.eu/annual-torture-report-2020
    #rapport #2020 #Border_Violence_Monitoring-Network #BVMN
    #asile #migrations #réfugiés #Balkans #route_des_Balkans #frontières #push-backs #refoulements #traitements_inhumains_et_dégradants #détention #centres_de_détention #armes #déshabillage_forcé #armes_à_feu #Croatie #Grèce #Evros #refoulements_en_chaîne #taser

    ping @isskein