J’ai découvert une BD sur la division Charlemagne. Vous savez, ces engagés français du côté nazi qui ont eu carrément droit à une division SS rien qu’a eux. Certains fuyaient la pendaison parce que les alliés cavalaient vers Berlin, d’autres la répression ou l’exécution sommaire.
Et donc on les retrouve à Berlin, après avoir passé un petit temps sur le front polonais.
Et franchement, c’est instructif. C’est écrit sans trop d’idéologie, juste ce qu’il faut d’authentique, et c’est très renseigné.
B.D. : Berlin sera notre tombeau
▻https://editionspaquet.com/shop/9782889324163-berlin-sera-notre-tombeau-integrale-1185#attr=5765,576
Et donc pourquoi lire ça aujourd’hui ? Perso, ça me semble fini le cordon de sécurité face à l’extrême droite qui s’est imposé pendant 70 ans. Je crois même que ce mode de ségrégation des débats a fait du mal et ne nous a pas aidé à nous préparer à ce qui nous tombe dessus aujourd’hui. Pour lutter contre toutes les formes et tous les élans droitiers qui nous bousculent tous les jours, si on peut glaner des éléments dans ces bribes du passé, ça pourrait nous armer mentalement. Mieux vaut savoir détecter plutôt qu’être surpris.
]]>Gilets de sauvetage
« Les îles les plus à l’est leur offrent quelques heures de répit dans leur longue marche.
Chaque île est un point de fuite pour qui, chez lui, n’a plus de perspectives.
Installés dans la torpeur de l’été, que ferons-nous pour eux ? »
▻https://www.cambourakis.com/tout/bd/gilets-de-sauvetage
#Chio #Chios #Grèce #îles #Mer_Egée #Massacre_de_Chio #histoire #hospitalité #tourisme #migrations #asile #réfugiés
#BD #bande_dessinée #livre
Corps en grève
Le bidonville de Feyzin est menacé de fermeture.
Vingt-sept travailleurs tunisiens entament une grève de la faim afin d’obtenir la régularisation de leurs papiers.
Durant les vingt jours que durera la grève, immigrés et Français lutteront ensemble, jusqu’au bout.
La France « découvre » alors l’existence des bidonvilles, véritables #taudis dans lesquels vivent près de 800 000 travailleurs étrangers.
Une histoire qui fait indéniablement échos à l’actualité : les bidonvilles, « jungles » et campements de fortune perdurent et les droits humains restent bafoués.
▻https://steinkis.com/livres/corps-en-greve/corps-en-greve.html
#BD #bande_dessinée #livre
#France #travailleurs_immigrés #bidonville #logement #Lyon #Feyzin #sans-papiers #migrations #circulaire_Fontanet #régularisation #immigrés_tunisiens #bidonville_de_Feyzin #luttes #histoire #résistance #grève_de_la_faim #travail #exploitation
Je suis au pays avec ma mère
C’est dans le cadre d’une psychothérapie qu’Irene de Santa Ana a rencontré Cédric ; Cédric, jeune requérant, sort de plusieurs mois d’#errance, dormant dans des parcs après avoir essuyé un premier refus à sa demande d’asile. Le statut de « débouté » prive Cédric de bien des droits accordés aux êtres humains, et le plonge dans d’épaisses limbes administratives, mais également existentielles. Au pays, plus rien ne l’attend ; en Suisse, l’espoir de pouvoir rester est plus que ténu. De cette psychothérapie, Irene de Santa Ana va faire un article, et c’est de cet article qu’Isabelle Pralong s’est emparée pour Je suis au pays avec ma mère. Isabelle Pralong s’est intéressée plus particulièrement aux rêves de Cédric, qu’elle met ainsi en image. Le texte de l’article, complètement repensé et réécrit par Irene de Santa Ana, vient ici introduire, commenter voire compléter les pages dessinées. Eminemment métaphorique, porteuse de sens, cette matière onirique rend compte à sa façon de l’état psychologique dans lequel doit évoluer et (sur)vivre Cédric, la complexité de son ressenti, de ses sentiments. Livre singulier dans une bibliographie singulière, Je suis au pays avec ma mère s’immisce dans des territoires politiques et sociaux sans une once de misérabilisme, et tente d’aborder autrement une question de société toujours irrésolue.
▻https://atrabile.org/catalogue/livres/je-suis-au-pays-avec-ma-mere
#Suisse #asile #déboutés #traumatisme #identité #disparition #clandestinité #peur #insoumission #désobéissance #clandestinisation #SDF #sans-abris
#BD #bande_dessinée #livre
La memoria rimossa. « Il Massacro di Addis Abeba »
Il graphic novel racconta la strage che seguì al fallito attentato al governatore e viceré d’Etiopia #Rodolfo_Graziani, avvenuto ad Addis Abeba il 19 febbraio 1937. La feroce rappresaglia, che costò la vita a migliaia di etiopi, è una prova incontestabile del nostro comportamento coloniale utile a smontare il mito degli “#Italiani_Brava_Gente”.
Destinato al pubblico più vasto, il lavoro di Giacopetti è pensato come strumento utile ad affrontare la storia coloniale anche nelle scuole, per questo include un agile glossario di termini, locuzioni e acronimi che arricchiscono la lettura.
►https://www.meltingpot.org/2024/03/la-memoria-rimossa-il-massacro-di-addis-abeba
Pour télécharger la BD :
▻https://resistenzeincirenaicacom.files.wordpress.com/2024/02/a5_il_massacro_di_addis_abeba_fumetto_federazione_delle_resistenze.pdf
#bande_dessinée #BD #livre #massacre #Addis_Abeba #Italie #Italie_coloniale #colonialisme #mémoire #19_février_1937 #Ethiopie #colonialisme #histoire
–-
ajouté à la métaliste sur le #colonialisme_italien :
►https://seenthis.net/messages/871953
#billes/ J’ai hate de la nouvelle série télé :
Roulement_à_billes concaves :-D :-D :-D
]]>#Viol de #Théo : reportage dessiné au #procès des policiers
Le 2 février 2017, le jeune Théo était victime de la violence sans limite de trois agents de la #brigade_spécialisée_de_terrain (#BST) qui l’ont gazé, roué de coups, jusqu’à le mutiler au niveau de l’#anus par un coup d’estoc avec la pointe d’un « bâton télescopique de défense » – une #matraque en métal équipée d’un grip antidérapant – provoquant une rupture du #sphincter_anal.
Il avait aussi été roué de coups, menotté et emmené avec une grave hémorragie au commissariat où il a failli mourir dans d’atroces souffrances, avant d’être hospitalisé en urgence. Ces actes de #torture ont causé des #séquelles irréversibles sur le jeune homme.
Près de 7 ans après les faits, le procès des policiers qui ont gravement mutilé #Théo_Luhaka à #Aulnay-sous-Bois, se tient à la Cour d’Assises de Bobigny jusqu’au 19 janvier.
La dessinatrice #Ana_Pich s’est rendu au #tribunal pour assister aux derniers jours d’audience. En voici un aperçu en trois parties.
▻https://contre-attaque.net/2024/01/19/viol-de-theo-reportage-dessine-au-proces-des-policiers
#justice #BD #bande_dessinée #violences_policières #mutilations
]]>Marcher pour garder la mémoire : des peintures préhistoriques aux déchets nucléaires
▻https://metropolitiques.eu/Marcher-pour-garder-la-memoire-des-peintures-prehistoriques-aux-dech
Dans son dernier roman graphique, Étienne Davodeau #marche et dessine pour comprendre ce que l’être humain lègue à ses descendants dans les sols et les sous-sols de France, des peintures préhistoriques aux déchets radioactifs. La paysagiste Malou Allagnat nous livre son point de vue sur cette (dé)marche d’enquête engagée et sensible. Dans ce reportage raconté en #bande_dessinée, Étienne Davodeau questionne les héritages que les populations humaines laissent derrière leur passage. Il met en parallèle deux #Commentaires
/ marche, #paysage, #mémoire, #patrimoine, bande dessinée
]]>La bande de #Gaza : un territoire fermé sur lui-même par une frontière hermétique et militarisée
Située sur la bordure littorale de la Méditerranée orientale, entre Israël et l’Egypte, la bande de Gaza est un territoire palestinien autonome administré par le parti islamiste palestinien, le Hamas, depuis 2007. D’une superficie de 365 km², le territoire compte 1,9 million d’habitants, ce qui en fait l’un des lieux les plus densément peuplés au monde (4110 hab./km²) qui vit refermé sur lui-même en raison du blocus israélien. Ce petit territoire est entouré par une clôture de haute sécurité qui délimite une frontière parmi les plus hermétiques et militarisés au monde. Malgré celle-là, la branche militaire du Hamas réalise le #7_octobre_2023 une vaste opération contre Israël qui y fait plus de 1400 morts, militaires et civils. En réponse, #Israël lance une riposte de très grande envergure mobilisant des moyens exceptionnels qui entrainent des destructions urbaines de grande ampleur et fait des milliers de morts.
▻https://geoimage.cnes.fr/fr/la-bande-de-gaza-un-territoire-ferme-sur-lui-meme-par-une-frontiere-he
#Palestine #bande_de_Gaza #militarisation #enfermement #image #visualisation #cartographie #image_satellitaire #image_satellite
Frösi Comics
▻https://www.orlandos.de/coanfr_xmas_wk.htm
Dans les carnets « Fröhlich sein und singen » (Frösi) de 1959 on trouve déjà cette solution astucieuse pour le père Noël à l’époque des hivers sans neige. Comme quoi ce n’étaient pas les inventions novatrices qui manquaient à l’état socialiste allemand. Comme indique le panneau sur le chariot c’était un essai. On ne l’a pas revu depuis.
]]>BD censurée à Quai des bulles : la liberté d’expression tombe à l’eau
▻https://actualitte.com/article/114535/politique-publique/bd-censuree-a-quai-des-bulles-la-liberte-d-expression-tombe-a-l-eau
Tiens, tiens, enfin des réflexions intéressantes sur la « liberté d’expression », mot d’ordre à tout faire de l’extrême droite libertarienne. Et le distingo entre « censure » et « rapport de force idéologique ». Cela ouvre une voie pour une expression réellement progressiste et alternative.
Le festival malouin dédié à la bande dessinée se tenait du 25 au 27 octobre sous le ciel breton. Pour l’occasion, des planches étaient exposées dans la ville, tout au long des semaines qui suivaient l’événement. Certains dessins ont suscité une vague d’indignation, au point d’être retirés prématurément, sur décision du président de l’association Quai des bulles, Georges Coudray.
Publié le :
30/11/2023 à 16:03
Ugo Loumé
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ActuaLitté
Les cases de tienstiens n’ont pas plu à Saint Malo. Pourtant, sa bande dessinée Koko n’aime pas le capitalisme, publiée par la maison indépendante Bandes Détournées, a conquis plus de 20.000 lecteurs (selon Ouest-France, 10.500 selon nos données Edistat, auxquels il faut ajouter les précommandes). Son compte Instagram rassemble lui près de 77.000 personnes.
Cependant, son coup de crayon engagé n’est pas du goût de tous. Notamment de celui des agents de sécurité de la ville, qui n’ont particulièrement pas apprécié les satires de l’auteur de bandes dessinées. Surtout lorsque ce dernier, habitué à détourner des films ou émissions cultes, fait chanter aux Choristes le célèbre slogan « Tout le monde déteste la police ». Des œuvres « heurtant » les forces de l’ordre, tout autant que certains élus du Rassemblement national qui n’ont pas manqué l’occasion de s’exprimer. Loin de l’esprit Charlie prôné tout le long de « l’arc républicain ».
Les organisateurs de Quai des bulles ont reconnu « quelques réserves exprimées par certaines personnes concernant l’humour grinçant de cette exposition, ce qui a déjà été le cas à quelques reprises depuis la création du festival ».
Les planches ont donc été retirées le 17 novembre, alors que l’exposition devait durer 9 jours de plus. Un choix assumé par Georges Coudray, président de l’association Quai des bulles, visiblement à la demande de la ville de Saint-Malo (ActuaLitté a contacté la municipalité qui botte en touche : le maire ne souhaite pas commenter cette affaire).
« Ce n’était pas un choix facile. Mais je l’assume pleinement. Je n’ai pas été forcé, mais il m’a fortement été demandé de le faire et je l’ai accepté dans un souci d’apaisement et de vivre ensemble. » Il ajoute : « J’ai estimé que cette exposition avait fait la plus grosse partie de son temps. Je n’aurais jamais accepté de la retirer le premier jour du festival. »
Ce dernier ne se pas cache pas de la censure qui a été exercée, ni de la volonté de faire un pas vers son origine : « J’ai imaginé la police qui fait des rondes tous les jours. C’est peut-être eux qui voient le plus l’exposition au sein de Saint-Malo. Et ces gens, le festival en a besoin : avoir la police qui fait des rondes, c’est un gage de sécurité qui est très important pour un festival. »
Un geste consensuel, donc, pour l’équipe du festival qui tenait, selon Ouest-France, à « réaffirmer son soutien indéfectible envers l’auteur ».
Pas de « droit absolu »
tienstiens et les éditions Bandes détournées, eux, ne s’indignent pas : « Nous ne criions pas à la censure. Les trente planches avaient été choisies parmi les plus politiques de l’album et nous ne sommes pas étonnés de la réaction qu’elles ont provoquée. Et tienstiens ne défend pas l’idée qu’il y aurait un droit absolu à la liberté d’expression », a expliqué la maison indépendante à L’Obs.
En bon marxiste matérialiste, tienstiens refuse de jouer sur le plan des idées. Et s’attaque justement à la liberté d’expression dans son ouvrage à paraitre, Situations, co-réalisé avec le scénariste Maxime Morin. Selon eux, cette notion ne fait que protéger « l’atmosphère intellectuelle dans laquelle ont baigné tous [ses] défenseurs : l’idéologie ultra-libérale des années 80. » « En gros, pour les droitos, l’art est un moyen au service de leur amour-propre. »
L’auteur de BD et sa maison d’édition préfèrent voir les choses en termes de domination matérielle, et souhaitent profiter de cet événement pour mettre en lumière le rapport de force qui a, selon eux, été rendu visible ici : « L’organe de la police impose sa volonté au festival en trois semaines. Il est amusant de comparer avec le temps qu’il a fallu par exemple pour que la société française accepte la notion de "violence policière". »
ActuaLitté a contacté tienstiens afin d’approfondir sa perspective matérialiste sur la liberté d’expression et obtenir son retour sur ce qu’il appelle le « Saintmalogate ». Ce dernier a répondu au nom de Maxime Morin, coauteur de Situations, de ses éditeurs et de lui-même :
Le concept de « liberté d’expression » reposerait sur l’autodétermination du sujet, qui serait parfaitement libre de se réaliser dans et par le langage que le pouvoir met à sa disposition. Cela est évidemment une chimère constitutive du néolibéralisme : il n’y a pas d’autodétermination du sujet, lequel est toujours déterminé, à différents niveaux, par des structures (économiques, politiques, ontologiques).
- tienstiens
Une fois cette chimère dévoilée, les auteurs de Situations peuvent se concentrer une autre forme de censure, plus subtile, que Barthes appelait la « censure profonde » et qui, selon les mots du philosophe français que tienstiens cite « ne consiste pas à interdire (à couper, à retrancher, à affamer), mais à nourrir indûment, à maintenir, à retenir, à étouffer, à engluer ». En d’autres termes : une force qui agit sur le sujet pour l’empêcher d’agir autrement.
En cela, la satire, celle qu’on retrouve dans Koko notamment, « n’a pas un statut à part vis à vis de la censure, et à ce titre elle s’inscrit tout autant dans ce rapport de force déséquilibré. » Il s’agit alors de se concentrer sur les conditions matérielles globales dans lesquelles nous nous trouvons, plutôt que sur un cas particulier d’atteinte à la « liberté d’expression ».
Démasquer la réalité
Le « Saintmalogate » ne serait donc pas une chose si négative pour tienstiens et les siens, en ce qu’elle dévoile dans la réalité ce qui est montré dans la bande dessinée, et permet ainsi d’amorcer une lutte matérielle, loin de l’opposition contrôlée qui se jouerait sur le plan des idées.
Le tout dans une volonté de s’extirper des différentes fictions qui masquerait le « fond politique sérieux » de toute chose, à commencer par les créations de tienstiens : « L’idée n’est pas de se cacher derrière l’humour. »
Pour nous, refuser d’utiliser la liberté d’expression comme défense, c’est non seulement montrer que dans les conditions matérielles actuelles, elle est une arme plus souvent au service du pouvoir que des opprimés, mais aussi accepter le fait qu’on soit dans un rapport de force, que l’on tente de retourner à notre avantage. C’est justement ce que l’on fait en renversant la censure par effet Streisand pour se rendre plus visible.
- tienstiens
]]>Fermes, coopératives... « En #Palestine, une nouvelle forme de #résistance »
Jardins communautaires, coopératives... En Cisjordanie et à Gaza, les Palestiniens ont développé une « #écologie_de_la_subsistance qui n’est pas séparée de la résistance », raconte l’historienne #Stéphanie_Latte_Abdallah.
Alors qu’une trêve vient de commencer au Proche-Orient entre Israël et le Hamas, la chercheuse Stéphanie Latte Abdallah souligne les enjeux écologiques qui se profilent derrière le #conflit_armé. Elle rappelle le lien entre #colonisation et #destruction de l’#environnement, et « la relation symbiotique » qu’entretiennent les Palestiniens avec leur #terre et les êtres qui la peuplent. Ils partagent un même destin, une même #lutte contre l’#effacement et la #disparition.
Stéphanie Latte Abdallah est historienne et anthropologue du politique, directrice de recherche au CNRS (CéSor-EHESS). Elle a récemment publié La toile carcérale, une histoire de l’enfermement en Palestine (Bayard, 2021).
Reporterre — Comment analysez-vous à la situation à #Gaza et en #Cisjordanie ?
Stéphanie Latte Abdallah — L’attaque du #Hamas et ses répercussions prolongent des dynamiques déjà à l’œuvre mais c’est une rupture historique dans le déchaînement de #violence que cela a provoqué. Depuis le 7 octobre, le processus d’#encerclement de la population palestinienne s’est intensifié. #Israël les prive de tout #moyens_de_subsistance, à court terme comme à moyen terme, avec une offensive massive sur leurs conditions matérielles d’existence. À Gaza, il n’y a plus d’accès à l’#eau, à l’#électricité ou à la #nourriture. Des boulangeries et des marchés sont bombardés. Les pêcheurs ne peuvent plus accéder à la mer. Les infrastructures agricoles, les lieux de stockage, les élevages de volailles sont méthodiquement démolis.
En Cisjordanie, les Palestiniens subissent — depuis quelques années déjà mais de manière accrue maintenant — une forme d’#assiègement. Des #cultures_vivrières sont détruites, des oliviers abattus, des terres volées. Les #raids de colons ont été multipliés par deux, de manière totalement décomplexée, pour pousser la population à partir, notamment la population bédouine qui vit dans des zones plus isolées. On assiste à un approfondissement du phénomène colonial. Certains parlent de nouvelle #Nakba [littéralement « catastrophe » en Arabe. Cette expression fait référence à l’exode forcé de la population palestinienne en 1948]. On compte plus d’1,7 million de #déplacés à Gaza. Où iront-ils demain ?
« Israël mène une #guerre_totale à une population civile »
Gaza a connu six guerres en dix-sept ans mais il y a quelque chose d’inédit aujourd’hui, par l’ampleur des #destructions, le nombre de #morts et l’#effet_de_sidération. À défaut d’arriver à véritablement éliminer le Hamas – ce qui est, selon moi, impossible — Israël mène une guerre totale à une population civile. Il pratique la politique de la #terre_brûlée, rase Gaza ville, pilonne des hôpitaux, humilie et terrorise tout un peuple. Cette stratégie a été théorisée dès 2006 par #Gadi_Eizenkot, aujourd’hui ministre et membre du cabinet de guerre, et baptisée « la #doctrine_Dahiya », en référence à la banlieue sud de Beyrouth. Cette doctrine ne fait pas de distinction entre #cibles_civiles et #cibles_militaires et ignore délibérément le #principe_de_proportionnalité_de_la_force. L’objectif est de détruire toutes les infrastructures, de créer un #choc_psychologique suffisamment fort, et de retourner la population contre le Hamas. Cette situation nous enferme dans un #cycle_de_violence.
Vos travaux les plus récents portent sur les initiatives écologiques palestiniennes. Face à la fureur des armes, on en entend évidemment peu parler. Vous expliquez pourtant qu’elles sont essentielles. Quelles sont-elles ?
La Palestine est un vivier d’#innovations politiques et écologiques, un lieu de #créativité_sociale. Ces dernières années, suite au constat d’échec des négociations liées aux accords d’Oslo [1] mais aussi de l’échec de la lutte armée, s’est dessinée une #troisième_voie.
Depuis le début des années 2000, la #société_civile a repris l’initiative. Dans de nombreux villages, des #marches et des #manifestations hebdomadaires sont organisées contre la prédation des colons ou pour l’#accès_aux_ressources. Plus récemment, s’est développée une #économie_alternative, dite de résistance, avec la création de #fermes, parfois communautaires, et un renouveau des #coopératives.
L’objectif est de reconstruire une autre société libérée du #néolibéralisme, de l’occupation et de la #dépendance à l’#aide_internationale. Des agronomes, des intellectuels, des agriculteurs, des agricultrices, des associations et des syndicats de gauche se sont retrouvés dans cette nouvelle forme de résistance en dehors de la politique institutionnelle. Une jeune génération a rejoint des pionniers. Plutôt qu’une solution nationale et étatique à la colonisation israélienne — un objectif trop abstrait sur lequel personne n’a aujourd’hui de prise — il s’agit de promouvoir des actions à l’échelle citoyenne et locale. L’idée est de retrouver de l’#autonomie et de parvenir à des formes de #souveraineté par le bas. Des terres ont été remises en culture, des #fermes_agroécologiques ont été installées — dont le nombre a explosé ces cinq dernières années — des #banques_de_semences locales créées, des modes d’#échange directs entre producteurs et consommateurs mis en place. On a parlé d’« #intifada_verte ».
Une « intifada verte » pour retrouver de l’autonomie
Tout est né d’une #prise_de_conscience. Les #territoires_palestiniens sont un marché captif pour l’#économie israélienne. Il y a très peu de #production. Entre 1975 et 2014, la part des secteurs de l’agriculture et de l’#industrie dans le PIB a diminué de moitié. 65 % des produits consommés en Cisjordanie viennent d’Israël, et plus encore à Gaza. Depuis les accords d’Oslo en 1995, la #production_agricole est passée de 13 % à 6 % du PIB.
Ces nouvelles actions s’inscrivent aussi dans l’histoire de la résistance : au cours de la première Intifada (1987-1993), le #boycott des taxes et des produits israéliens, les #grèves massives et la mise en place d’une économie alternative autogérée, notamment autour de l’agriculture, avaient été centraux. À l’époque, des #jardins_communautaires, appelés « les #jardins_de_la_victoire » avait été créés. Ce #soulèvement, d’abord conçu comme une #guerre_économique, entendait alors se réapproprier les #ressources captées par l’occupation totale de la Cisjordanie et de la #bande_de_Gaza.
Comment définiriez-vous l’#écologie palestinienne ?
C’est une écologie de la subsistance qui n’est pas séparée de la résistance, et même au-delà, une #écologie_existentielle. Le #retour_à_la_terre participe de la lutte. C’est le seul moyen de la conserver, et donc d’empêcher la disparition totale, de continuer à exister. En Cisjordanie, si les terres ne sont pas cultivées pendant 3 ou 10 ans selon les modes de propriété, elles peuvent tomber dans l’escarcelle de l’État d’Israël, en vertu d’une ancienne loi ottomane réactualisée par les autorités israéliennes en 1976. Donc, il y a une nécessité de maintenir et augmenter les cultures, de redevenir paysans, pour limiter l’expansion de la #colonisation. Il y a aussi une nécessité d’aller vers des modes de production plus écologiques pour des raisons autant climatiques que politiques. Les #engrais et les #produits_chimiques proviennent des #multinationales via Israël, ces produits sont coûteux et rendent les sols peu à peu stériles. Il faut donc inventer autre chose.
Les Palestiniens renouent avec une forme d’#agriculture_économe, ancrée dans des #savoir-faire_ancestraux, une agriculture locale et paysanne (#baladi) et #baaliya, c’est-à-dire basée sur la pluviométrie, tout en s’appuyant sur des savoirs nouveaux. Le manque d’#eau pousse à développer cette méthode sans #irrigation et avec des #semences anciennes résistantes. L’idée est de revenir à des formes d’#agriculture_vivrière.
La #révolution_verte productiviste avec ses #monocultures de tabac, de fraises et d’avocats destinée à l’export a fragilisé l’#économie_palestinienne. Elle n’est pas compatible avec l’occupation et le contrôle de toutes les frontières extérieures par les autorités israéliennes qui les ferment quand elles le souhaitent. Par ailleurs, en Cisjordanie, il existe environ 600 formes de check-points internes, eux aussi actionnés en fonction de la situation, qui permettent de créer ce que l’armée a nommé des « #cellules_territoriales ». Le #territoire est morcelé. Il faut donc apprendre à survivre dans des zones encerclées, être prêt à affronter des #blocus et développer l’#autosuffisance dans des espaces restreints. Il n’y a quasiment plus de profondeur de #paysage palestinien.
« Il faut apprendre à survivre dans des zones encerclées »
À Gaza, on voit poindre une #économie_circulaire, même si elle n’est pas nommée ainsi. C’est un mélange de #débrouille et d’#inventivité. Il faut, en effet, recycler les matériaux des immeubles détruits pour pouvoir faire de nouvelles constructions, parce qu’il y a très peu de matériaux qui peuvent entrer sur le territoire. Un entrepreneur a mis au point un moyen d’utiliser les ordures comme #matériaux. Les modes de construction anciens, en terre ou en sable, apparaissent aussi mieux adaptés au territoire et au climat. On utilise des modes de production agricole innovants, en #hydroponie ou bien à la #verticale, parce que la terre manque, et les sols sont pollués. De nouvelles pratiques énergétiques ont été mises en place, surtout à Gaza, où, outre les #générateurs qui remplacent le peu d’électricité fournie, des #panneaux_solaires ont été installés en nombre pour permettre de maintenir certaines activités, notamment celles des hôpitaux.
Est-ce qu’on peut parler d’#écocide en ce moment ?
Tout à fait. Nombre de Palestiniens emploient maintenant le terme, de même qu’ils mettent en avant la notion d’#inégalités_environnementales avec la captation des #ressources_naturelles par Israël (terre, ressources en eau…). Cela permet de comprendre dans leur ensemble les dégradations faites à l’#environnement, et leur sens politique. Cela permet aussi d’interpeller le mouvement écologiste israélien, peu concerné jusque-là, et de dénoncer le #greenwashing des autorités. À Gaza, des #pesticides sont épandus par avion sur les zones frontalières, des #oliveraies et des #orangeraies ont été arrachées. Partout, les #sols sont pollués par la toxicité de la guerre et la pluie de #bombes, dont certaines au #phosphore. En Cisjordanie, les autorités israéliennes et des acteurs privés externalisent certaines #nuisances_environnementales. À Hébron, une décharge de déchets électroniques a ainsi été créée. Les eaux usées ne sont pas également réparties. À Tulkarem, une usine chimique considérée trop toxique a été également déplacée de l’autre côté du Mur et pollue massivement les habitants, les terres et les fermes palestiniennes alentour.
« Il existe une relation intime entre les Palestiniens et leur environnement »
Les habitants des territoires occupés, et leur environnement — les plantes, les arbres, le paysage et les espèces qui le composent — sont attaqués et visés de manière similaire. Ils sont placés dans une même #vulnérabilité. Pour certains, il apparaît clair que leur destin est commun, et qu’ils doivent donc d’une certaine manière résister ensemble. C’est ce que j’appelle des « #résistances_multispécifiques », en écho à la pensée de la [philosophe féministe étasunienne] #Donna_Haraway. [2] Il existe une relation intime entre les Palestiniens et leur environnement. Une même crainte pour l’existence. La même menace d’#effacement. C’est très palpable dans le discours de certaines personnes. Il y a une lutte commune pour la #survie, qui concerne autant les humains que le reste du vivant, une nécessité écologique encore plus aigüe. C’est pour cette raison que je parle d’#écologisme_existentiel en Palestine.
Aujourd’hui, ces initiatives écologistes ne sont-elles pas cependant menacées ? Cet élan écologiste ne risque-t-il pas d’être brisé par la guerre ?
Il est évidemment difficile d’exister dans une guerre totale mais on ne sait pas encore comment cela va finir. D’un côté, on assiste à un réarmement des esprits, les attaques de colons s’accélèrent et les populations palestiniennes en Cisjordanie réfléchissent à comment se défendre. De l’autre côté, ces initiatives restent une nécessité pour les Palestiniens. J’ai pu le constater lors de mon dernier voyage en juin, l’engouement est réel, la dynamique importante. Ce sont des #utopies qui tentent de vivre en pleine #dystopie.
▻https://reporterre.net/En-Palestine-l-ecologie-n-est-pas-separee-de-la-resistance
#agriculture #humiliation #pollution #recyclage #réusage #utopie
#Gaza, les hantises du #génocide
S’il faut être prudent sur la #qualification définitive de génocide, et qu’il faut être conscients que ce terme, malgré les détournements, est avant tout juridique et non pas politique, une question doit se poser aujourd’hui : « assistons-nous à un nouveau génocide ? »
Le 16 novembre 2023, 33 experts onusiens ont signé une déclaration appelant à une réaction internationale urgente et évoquant que « les graves violations commises par Israël contre les Palestiniens au lendemain du 7 octobre, notamment à Gaza, laissent présager un génocide en devenir ». Cette position de l’#ONU sur la question d’un génocide n’est pas inédite.
Le 2 novembre, le rapporteur spécial sur les territoires palestiniens occupés alertait déjà sur le risque de génocide. Si le mot n’est plus tabou pour qualifier ce que subit la population de Gaza, sa #définition_juridique internationale (fixée par la #Convention_sur_le_génocide et par le #Statut_de_Rome sur la CPI) commande une certaine prudence. Malgré cela, la question d’un génocide à Gaza se pose avec gravité et acuité eu égard aux circonstances de l’offensive militaire israélienne à Gaza.
La notion de génocide est une #catégorie_juridique complexe qui a évolué au fil du temps pour devenir l’un des #crimes les plus graves de nos ordres juridiques. Il est imprescriptible et plusieurs États se reconnaissent une compétence universelle pour instruire et juger de tels agissements.
Ce concept a, évidemment, des origines historiques importantes. En combinant les mots grec « genos » (peuple) et latin « cide » (tuer), le juriste polonais #Raphael_Lemkin en 1944 a voulu décrire et caractériser les atrocités commises pendant la Seconde guerre mondiale, en particulier l’Holocauste, qui a vu l’extermination systématique de millions de Juifs par le régime nazi. #Lemkin a plaidé pour la reconnaissance légale de ces crimes et a joué un rôle clé dans l’élaboration de la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide, adoptée par les Nations Unies en 1948.
Cette Convention, communément appelée la « Convention sur le génocide », est l’instrument juridique principal qui définit le génocide dans le #droit ^_international en définissant en son article 2 le génocide comme : « Tout acte commis dans l’intention de détruire, en tout ou en partie, un groupe national, ethnique, racial ou religieux, en tant que tel. ».
De cette définition ressortent plusieurs éléments clefs : la question des actes commis, du groupe spécifiquement visé et celui de l’#intention_génocidaire. Au regard des destructions, des bombardements nourris et aveugles notamment sur des camps de réfugiés, sur des écoles gérées par l’ONU servant d’abris aux civils, sur les routes censées être sûres pour permettre aux populations civiles de fuir, mais aussi de ce ratio calculé par des observateurs selon lesquels pour un membre du Hamas tué il y aurait 10 civils massacrés, il apparaît que les premiers critères de la définition sont potentiellement remplis.
Reste la question décisive de l’intention génocidaire. Celle-ci suppose l’identification de textes, d’ordres, d’actes et de pratiques… En l’état, une série de déclarations d’officiels israéliens interpellent tant elles traduisent une déshumanisation des Palestiniens. Le 19 novembre, point d’orgue d’une fuite en avant en termes de déclarations, l’ancien général et dirigeant du Conseil de Sécurité National israélien, #Giora_Eiland, a publié une tribune dans laquelle il appelle à massacrer davantage les civils à Gaza pour faciliter la victoire d’Israël.
Avant cela et suite à l’attaque du 7 octobre, le ministre israélien de la Défense, #Yoav_Galant, avait déclaré : « Nous imposons un siège complet à Gaza. Pas d’électricité, pas d’eau, pas de gaz, tout est fermé […] Nous combattons des #animaux_humains et nous agissons en conséquence ».
Dans une logique similaire, le Premier ministre #Benjamin_Netanyahu a opposé « le peuple des lumières » à celui « des ténèbres », une dichotomie bien connue dans la rhétorique génocidaire. Récemment, le ministre israélien du patrimoine a déclaré : « Le nord de Gaza est plus beau que jamais. Nous bombardons et aplatissons tout (....) au lendemain de la guerre, nous devrions donner des terres de Gaza aux soldats et aux expulsés de Gush Katif ».
Enfin, en direct à la radio, le même #Amichay_Eliyahu a déclaré qu’il n’était pas entièrement satisfait de l’ampleur des représailles israéliennes et que le largage d’une bombe nucléaire « sur toute la #bande_de_Gaza, la raser et tuer tout le monde » était « une option ». Depuis, il a été suspendu, mais sans être démis de ses fonctions …
Au-delà de ces déclarations politiques, il faut apprécier la nature des actes commis. Si un « plan » génocidaire en tant que tel n’est pas exigé pour qualifier de génocidaire, une certaine #organisation et une #préparation demeurent nécessaires. Une politique de #colonisation par exemple, le harcèlement criminel quotidien, la #détention_arbitraire de Palestiniens, y compris mineurs, peuvent laisser entendre la mise en place de ce mécanisme.
La Cour pénale internationale a d’ailleurs déjà ouvert des enquêtes sur ces faits-là avec des investigations qui ne progressent cependant pas notamment car Israël conteste à la Cour – dont il n’est pas membre – toute compétence. Actuellement, les pénuries impactant notamment des hôpitaux, le refus ou la limitation de l’accès de l’aide humanitaire et évidemment les #bombardements_indiscriminés, sont autant d’éléments susceptibles de matérialiser une intention génocidaire.
Un positionnement politique pour une caractérisation juridique
Le silence de nombreux pays est assourdissant face à la situation à Gaza. Il suffit de lire le communiqué du Quai d’Orsay sur le bombardement du camp de réfugiés Jabaliya : « La France est profondément inquiète du très lourd bilan pour les populations civiles palestiniennes des frappes israéliennes contre le camp de Jabaliya et exprime sa compassion à l’égard des victimes ».
Aucune condamnation et, évidemment, aucune mention de la notion de génocide ni même de #crimes_de_guerre ou de #crime_contre_l’Humanité. Cela s’explique en partie par le fait que la reconnaissance du génocide a d’importantes implications juridiques. Les États signataires de la Convention sur le génocide sont tenus de prévenir et de réprimer le génocide sur leur territoire, ainsi que de coopérer entre Etats ainsi qu’avec la Cour pénale internationale pour poursuivre et punir les auteurs présumés de génocide.
Ainsi, si un État reconnaît la volonté génocidaire d’Israël, il serait de son devoir d’intervenir pour empêcher le massacre. À défaut d’appel à un #cessez-le-feu, le rappel au respect du droit international et l’exigence de « pauses humanitaires » voire un cessez-le-feu par les Etats-Unis ou la France peuvent aussi s’interpréter comme une prévention contre une éventuelle accusation de complicité…
S’il faut être prudent sur la qualification définitive de génocide, et qu’il faut être conscients que ce terme, malgré les détournements, est avant tout juridique et non pas politique, une question doit se poser aujourd’hui, « assistons-nous à un nouveau génocide ? » et si la réponse est « peut-être », alors il est du devoir des États signataires de la Convention de prévention des génocides de tout faire pour empêcher que le pire advienne.
▻https://blogs.mediapart.fr/collectif-chronik/blog/221123/gaza-les-hantises-du-genocide
#mots #vocabulaire #terminologie #Israël #7_octobre_2023
À Gaza, « chaque matin, c’est un miracle qu’on soit encore là »
▻https://lesjours.fr/obsessions/israel-hamas-palestine-guerre/ep3-gaza-offensive-terrestre
L’opération terrestre israélienne à Gaza a commencé ce vendredi soir. Les habitants, eux, s’enfoncent un peu plus dans l’horreur et le chaos.
]]>Goossens, sorti de nulle part - Festival 2023
▻https://festival.quaidesbulles.com/exposition/goossens-sorti-de-nulle-part
En 1997, le Grand Prix de la ville d’Angoulême qui couronne chaque année un auteur emblématique de la profession, est pour la première fois attribué par l’ensemble de la profession. Le premier lauréat de ce nouveau mode d’élection est #Daniel_Goossens. C’est dire si ce discret pilier du journal #Fluide_Glacial est incontournable et adulé de ses pairs. Il reste pourtant mystérieusement peu connu du grand public.
l’Évangile selon Saint Daniel ?
▻https://www.du9.org/chronique/sacre-comique
[L’Oeil Carnivore] Un numéro spécial du #journal de #tintin !
▻https://www.radiopanik.org/emissions/l-oeil-carnivore/un-numero-special-du-journal-de-tintin
Aujourd’hui je vous propose de rencontrer Gauthier Van Meerbeek, directeur éditorial du #lombard et Papa du numéro spécial du journal de Tintin sortie le 8 septembre 2023. C’est un numéro spécial à plus d’un titre car les éditions du Lombard fête leur 77 ans (le journal des jeunes de 7 à 77 ans était le slogan du journal de Tintin), qu’il fait 400 pages et qu’il rassemble plus de 80 autrices et auteurs réunis pour rendre hommage aux héros qui ont fait l’histoire de ce journal pendant plusieurs générations !
Retrouvez L’oeil carnivore sur : ▻https://www.youtube.com/channel/UC6-PMRNm57jRmpEDWjI60Wg ►https://www.twitch.tv/oeilcarnivore ►https://www.oeilcarnivore.com (...)
#interview #bande_dessiner #interview,journal,bande_dessiner,lombard,tintin
▻https://www.radiopanik.org/media/sounds/l-oeil-carnivore/un-numero-special-du-journal-de-tintin_16652__1.mp3
La tentative de #déplacement_forcé de plus d’un million de personnes dans la bande de #Gaza est illégale et catastrophique
La Fédération internationale pour les droits humains (FIDH) est choquée et horrifiée par les vidéos et les rapports attestant des #tueries indiscriminées de civil⋅es et la #destruction de masse de quartiers entiers de la bande de Gaza par Israël. La FIDH se dresse contre le #transfert_forcé et le déplacement des populations de la partie nord de la bande de Gaza ordonné par Israël. Alors que nous continuons d’être témoins de ces atrocités et #crimes internationaux, la FIDH exprime sa solidarité avec tous⋅tes les civil⋅es touché⋅es par ce dernier cycle de violence.
La FIDH se tient fermement aux côtés de ses organisations membres palestiniennes sur le terrain et à Gaza : Al Mezan, Al-Haq et le Centre palestinien pour les droits humains. Beaucoup des membres parmis leurs équipes ont tragiquement perdu leur domicile et ont maintenant reçu l’ordre d’évacuer. Nous tenons à les rassurer qu’ils et elles ne sont pas seul⋅es dans ces moments incroyablement difficiles et qu’un mouvement mondial pour les droits humains est à leurs côtés.
La FIDH condamne les crimes commis contre les civil⋅es, y compris le ciblage systématique et généralisé de leurs infrastructures et propriétés. Ces crimes sont tous potentiellement des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité. A présent plus de 1500 Palestinien⋅nes tué⋅es dans l’agression d’Israël sur la #bande_de_Gaza sont à déplorer. [Mise à jour : le 13 Octobre à 22h ce chiffre a tragiquement atteint 1,900 Palestinien⋅es tué⋅es]. Cependant certaines habitations détruites n’ont pas encore été atteintes par les équipes de secours en raison de ressources limitées et du manque d’engins. Le nombre de blessés quant à lui est presque impossible à dénombrer, car toutes les infrastructures de santé sont en ruine et totalement incapables de faire face à l’immense quantité de blessures terribles auxquelles elles sont confrontées. À cet égard, nous prenons très au sérieux les rapports et les allégations de preuves sur l’utilisation de munitions au phosphore par Israël, causant des brûlures atroces et des blessures à long terme et nous condamnons vivement leur utilisation.
La FIDH condamne l’agression israélienne en tant qu’acte de pure #représailles d’une épouvantable #violence. L’attitude et la doctrine de l’#armée_israélienne sont reflétés dans les propos d’un porte-parole officiel de l’armée israélienne disant l’« emphase est mise sur les dégâts, pas sur la précision ». En outre les six derniers jours n’ont été rien d’autre que l’orchestration des conditions les plus contraires à la vie humaine pour le peuple palestinien. Les #bombardements indiscriminés meurtriers sont associés à la coupure de l’approvisionnement en #nourriture, en #eau, en #électricité, en #carburant et en #médicaments, et constituent des crimes internationaux devant cesser immédiatement.
Nous exhortons Israël à mettre fin à sa campagne de bombardements et à ne pas mener d’invasion terrestre de la bande de Gaza. Cela ne ferait qu’entraîner des bains de sang et de terribles pertes en vies humaines. Comme l’a déclaré aujourd’hui l’organisation membre israélienne de la FIDH, B’tselem, « La destruction indiscriminée et un siège à l’encontre des innocent⋅es ne procureront ni soulagement, ni justice, ni apaisement ». La FIDH appelle à la libération et protection immédiate des civil⋅es pris en otage par les groupes armés palestiniens, des actes pour lesquels nous réitérons notre condamnation. Toutes les vies civiles doivent être protégées en respect du #droit_international devant être respecté par toutes les parties. Nous rejetons tout approche à deux vitesses vis-à-vis du droit international et des principes des #droits_humains.
Les attaques indiscriminées contre les civil⋅es constituent des crimes en vertu du droit international quelque soit le contexte
La FIDH s’oppose fermement à l’ordre d’évacuation des civils du nord de la bande de Gaza émis le 13 octobre par Israël. Nous dénonçons ces ordres comme une tentative de déplacement forcé et illégal de civil⋅es pouvant refléter une #intention_génocidaire. Israël a continuellement et constamment violé le #droit_au_retour des réfugié⋅es qu’il a produit, depuis 1948 jusqu’à aujourd’hui. Plus d’un million de personnes seraient déplacées en raison de ces ordres. On estime de 70 à 80 % la part des habitant⋅es de la bande de Gaza qui sont déjà des réfugié⋅es. Toutes et tous sont soumis à un blocus sévère depuis 16 ans et ont été témoins de 6 agressions militaires majeures. Nous rappelons également que l’Unicef estime à 1 million le nombre d’enfants parmi les 2,3 millions de personnes vivant dans la bande de Gaza.
La FIDH demande un cessez-le-feu immédiat, accompagné de la levée du blocus et de la fin du régime de punition collective infligée au peuple de la bande de Gaza. Cette situation illégale en Palestine ne doit pas être autorisée à perdurer. Nous exhortons les États tiers à remplir leurs obligations envers la population protégée sous l’occupation illégale et l’apartheid, et à ne pas être complices des crimes commis contre le peuple palestinien. Nous appelons également les États à exercer une pression sur Israël pour mettre fin à l’agression sur Gaza et permettre l’acheminement de l’aide humanitaire, sans délai.
▻https://www.fidh.org/fr/regions/maghreb-moyen-orient/israel-palestine/la-tentative-de-deplacement-force-de-plus-d-un-million-de-personnes
]]>#Gaza : le #droit_international comme seule boussole
Le 7 octobre, le #Hamas a lancé une attaque sans précédent sur le sud d’Israël, semant la terreur et perpétrant de nombreux #crimes_de_guerre contre des #civils israéliens. En réponse à cette attaque, Israël a lancé une #opération_militaire d’une violence inédite sur la #bande_de_Gaza, alliant déplacements forcés de population et frappes indiscriminées, également constitutifs de crimes de guerre. Si rien ne peut justifier les crimes de guerre, quel que soit le camp, cette séquence s’inscrit cependant dans un contexte qu’il est indispensable de prendre en compte pour comprendre ce qu’elle représente et les conséquences dévastatrices qu’elle peut avoir.
La bande de Gaza est, avec la Cisjordanie, l’une des deux composantes du #Territoire_palestinien_occupé. Après la Guerre des Six Jours, elle a, comme la Cisjordanie, fait l’objet d’une colonisation par Israël, avant que ce dernier ne l’évacue unilatéralement en 2005. L’année suivante, le Hamas gagnait les élections législatives à Gaza. L’UE exclut tout contact avec le Hamas compliquant la formation d’un gouvernement palestinien. S’en suit une guerre intra palestinienne entre Fatah et Hamas dans la bande de Gaza, qui se termine en 2007 par la prise de contrôle du territoire par le Hamas. Depuis cette date, un blocus est exercé par Israël sur Gaza, imposant ainsi une punition collective à 2,3 millions de Palestiniens et de Palestiniennes, à laquelle s’ajoutent depuis 2009 des bombardements réguliers et indiscriminés, qu’ils ne peuvent fuir. En conséquence de ces sévères restrictions à la liberté de mouvement des personnes et des biens, 97% de l’eau courante à Gaza est impropre à la consommation, le taux de chômage est de 47%, et 80% de la population dépend de l’aide internationale (données Oxfam).
Ce #blocus est l’un des aspects du régime d’#apartheid qu’Israël impose à l’ensemble du peuple palestinien, c’est-à-dire un régime institutionnalisé d’#oppression et de #domination systématiques, établi dans l’intention de maintenir la #domination d’un groupe racial sur un autre, l’intention de le maintenir et qui comprend l’existence d’actes inhumains commis comme partie intégrante de ce régime, tels que l’ont récemment qualifiés de nombreux rapports Amnesty, Human Rights Watch et des Rapporteurs spéciaux de l’ONU.
En décembre dernier, un gouvernement d’#extrême_droite a pris le pouvoir en Israël, renforçant ce régime d’apartheid et intensifiant la colonisation israélienne en Cisjordanie et à Jérusalem-Est. Au cours de l’année 2023, avant le 7 octobre, plus de 200 Palestiniens et Palestiniennes avaient déjà été tués par l’#armée_israélienne ou les colons, surtout en Cisjordanie mais aussi à Gaza. La #violence des colons a augmenté, autorisée et alimentée par le gouvernement israélien, menant à de nombreuses attaques sur des villages palestiniens. Sous les jougs conjugués d’ordres d’#expulsion et de la violence exercée par les colons, des communautés palestiniennes entières de la #zone_C ont été déplacées de force. Au sein de la société israélienne, mais aussi parmi les responsables politiques israéliens, les appels à la haine et au meurtre des Arabes palestiniens sont de plus en plus fréquents.
Face à cette exacerbation de la violence, la communauté internationale, et l’UE en particulier, n’a réussi qu’à condamner, par des formules creuses et répétitives les multiples violations du droit international commises par Israël, sans jamais prendre de #sanctions.
Tout cela, c’était avant le 7 octobre et l’attaque meurtrière du Hamas, qui tue plus de 1000 #victimes_civiles israéliennes et prend en #otages entre 120 et 200 personnes. Dans plusieurs lieux, des #meurtres_collectifs ont lieu, sans aucun doute constitutifs de crimes de guerre. Ces faits choquent l’opinion publique internationale et entraînent de nombreux messages de soutien à Israël de la part des responsables politiques, entre autres européens. Certains, tel le Secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, prennent la peine d’appeler à une réponse « proportionnée ». D’autres, comme la Présidente de la Commission européenne, se contentent d’apporter leur soutien sans faille à Israël, sans même rappeler les obligations qui lui incombent au regard du droit international.
Depuis le début de la réponse militaire israélienne, les officiels israéliens multiplient les déclarations déshumanisant les Palestiniens, punissant collectivement la population de Gaza pour les crimes commis par le Hamas :
Lundi 9 octobre, #Yoav_Gallant, le Ministre israélien de la Défense a déclaré : « J’ai ordonné un siège complet de la bande de Gaza. Il n’y aura pas d’électricité, pas de nourriture, pas de carburant, tout est fermé. Nous combattons des animaux humains et nous agissons en conséquence ».
Mardi 10 octobre, le chef de la Coordination de l’administration civile dans les territoires (COGAT), le général #Ghassan_Alian a annoncé opérer un #blocus_complet sur la bande de Gaza, coupant le territoire en #électricité et en #eau, ne lui promettant que des dommages, et déclarant à l’adresse du Hamas : « Vous avez voulu l’enfer, vous aurez l’enfer ! ».
Jeudi 12 octobre, le ministre israélien de l’Energie #Israël_Katz a déclaré : « Aucun interrupteur électrique ne sera allumé, aucune pompe à eau ne sera mise en route et aucun camion de carburant n’entrera tant que les Israéliens enlevés ne seront pas rentrés chez eux (…). Et personne ne peut nous faire la morale ».
Vendredi 13 octobre, le gouvernement israélien a ordonné une #évacuation de toute la population du nord de la Bande de Gaza, soit 1,1 million de Palestiniens, vers le sud de la Bande de Gaza. Il s’agit d’un #déplacement_forcé de la moitié de la population de Gaza, déjà coupée d’électricité, d’eau et de carburant. Les organisations humanitaires ont tout de suite dénoncé l’impossibilité que cela puisse se passer sans conséquences catastrophiques. Depuis vendredi, plusieurs organes et responsables de l’ONU, l’UNRWA, l’OMS, le chef de l’aide humanitaire de l’ONU sont sortis de leur réserve habituelle et tirent la sonnette d’alarme. MSF multiplie également les déclarations pour dénoncer l’insoutenabilité de la situation sanitaire. Les témoignages qui nous viennent de Gaza sont glaçants : rationnement en eau des enfants, un boulanger qui ne peut plus faire de pain faute d’électricité, les cadavres qui ne trouvent plus de place dans les morgues, ou qui pourrissent sous les décombres.
Depuis le début de l’attaque militaire israélienne contre Gaza, quelques 2778 Palestiniens sont morts, 9 938 personnes sont blessées, dans un système de santé qui s’est totalement effondré
(données du 16 octobre).
Pour rappel, 70% de la population de Gaza sont des #réfugiés, c’est-à-dire que leurs familles ont été chassées de leurs maisons par les Israéliens lors de la #Nakba (mot arabe qui signifie la « catastrophe » et qui désigne, pour les Palestiniens, l’exil forcé de 700 000 d’entre eux, lors de la proclamation de l’État d’Israël en 1948). Ils attendent depuis de pouvoir exercer leur #droit_au_retour, consacré par la Résolution 194 de l’Assemblée générale des Nations Unies. Même si un #corridor_humanitaire était mis en place, nombreux sont celles et ceux qui refuseraient de partir, estimant que quitter la Palestine signifierait ne jamais y revenir. C’est en effet le sort subi par tous les populations palestiniennes déplacées depuis la Nakba de 1948.
Ce qui se risque de se passer à Gaza est qualifié par de nombreuses voix palestiniennes, dont PNGO, le réseau des ONG palestiniennes mais aussi la Rapporteuse spéciale des Nations Unies Francesca Albanese, comme du #nettoyage_ethnique, comme une nouvelle Nakba. Par ailleurs, pour les principales organisations palestiniennes de défense des droits humains (Al Haq, Al Mezan, PCHR), il devient évident « qu’Israël impose délibérément au peuple palestinien des conditions de vie susceptibles d’entraîner sa destruction physique totale ou partielle ». Ces organisations « appellent les États tiers à intervenir de toute urgence pour protéger le peuple palestinien contre le #génocide ». Ce constat rencontre celui de la Fédération internationale des droits humains (FIDH) qui qualifie l’#ordre_d’évacuation des 1,1 million de Palestiniens du nord de la bande de Gaza de « tentative de déplacement forcé et illégal de civil⋅es pouvant refléter une intention génocidaire ». Cette qualification est également appuyée par un historien spécialisé dans l’étude de l’Holocauste et du génocide, Raz Segal. Selon lui, « l’assaut contre Gaza peut également être compris en d’autres termes : comme un cas d’école de génocide se déroulant sous nos yeux ».
Pendant ce temps, la situation en Cisjordanie et à #Jérusalem-Est se détériore aussi. Comme le fait remarquer Yehuda Shaul, le fondateur de l’ONG Breaking the Silence, et directeur du think tank israélien Ofek, « les crimes de guerre du Hamas sont l’occasion pour la droite israélienne de faire avancer son programme messianique au-delà de la réponse de l’armée israélienne à Gaza. De la reconstruction des colonies à Gaza à l’intensification de la prise de contrôle du Haram al Sharif [l’Esplanade des mosquées]-Montagne du Temple, en passant par les pogroms en Cisjordanie ». En Cisjordanie, 55 Palestiniens ont été tués par les colons et par l’armée en une semaine.
En Israël même, la situation de la population palestinienne et de celles et ceux qui défendent leurs #droits devient très difficile. Suite à l’attaque du Hamas et les appels à la #revanche partout dans la société israélienne, les Palestiniens d’Israël (18% de la population) craignent de sortir de chez eux. Les Israéliens et Israéliennes du « camp de la paix » vivent aussi des moments compliqués, d’une part parce que de nombreuses victimes du Hamas étaient des militants et militantes pour la paix, d’autre part parce que la défense de la population civile palestinienne de Gaza et la nécessité d’une réponse israélienne mesurée n’est même plus audible dans l’opinion publique actuelle en Israël.
"En refusant systématiquement d’obliger Israël à respecter le droit international et en laissant les violations impunies, la communauté internationale porte une responsabilité écrasante dans la situation désespérée que nous connaissons aujourd’hui."
Face au drame qui se déroule sous nos yeux, la boussole de la Belgique et de l’Union européenne doit plus que jamais rester le droit international et la protection de la vie, de la dignité et des droits humains. Pour l’UE et la Belgique, la priorité doit aujourd’hui être de mettre tout en œuvre pour obtenir un cessez-le-feu, la protection de toutes les populations civiles, et un accès à l’aide internationale pour la population gazaouie actuellement en urgence humanitaire absolue. Elles doivent également appeler à la libération de tous celles et ceux qui ont été illégalement privés de leur liberté, les otages retenus par le Hamas, comme les prisonniers politiques palestiniens arrêtés dans le cadre de la répression de la résistance à l’occupation. L’UE et la Belgique doivent en outre exiger d’Israël la levée du siège de la bande de Gaza, et cela dans une perspective de levée du blocus et d’une reconnexion du territoire avec le reste du territoire palestinien occupé. Elles doivent également s’attaquer aux causes structurelles du présent conflit en adoptant des mesures contraignantes contre Israël afin qu’il mette fin à l’occupation, à la colonisation et à l’apartheid contre le peuple palestinien, à commencer par la fin du commerce avec les colonies israéliennes. Enfin, la Belgique, pionnière historique de la lutte contre l’impunité en matière de crimes de guerre, doit apporter un soutien politique et financier à l’enquête en cours à la Cour pénale internationale sur la situation en Palestine et encourager le procureur de la Cour pénale à en faire une priorité afin que tous les criminels de guerre soient rapidement tenus responsables.
▻https://www.cncd.be/gaza-le-droit-international-comme-seule-boussole
#à_lire #Israël #Palestine #7_octobre_2023 #histoire
Aux #origines de l’#histoire complexe du #Hamas
Le Hamas replace violemment la question palestinienne sur le devant de la scène géopolitique. Retour aux origines du mouvement islamiste palestinien, fondé lors de la première Intifada et classé organisation terroriste par les États-Unis et l’Union européenne.
L’arméeL’armée israélienne a indiqué, samedi 14 octobre, avoir tué deux figures du Hamas qui auraient joué un rôle majeur dans l’attaque terroriste qui a plongé il y a une semaine le peuple israélien dans « les jours les plus traumatiques jamais connus depuis la Shoah », pour reprendre l’expression de la sociologue franco-israélienne Eva Illouz (plus de 1 300 morts, 3 200 blessés ainsi qu’au moins 120 otages, parmi lesquels de nombreux civils).
Le responsable des Nukhba, les unités d’élite du Hamas, Ali Qadi, aurait été tué, de même que Merad Abou Merad, chef des opérations aériennes dans la ville de Gaza. Dimanche, c’est la mort d’un commandant des Nukhba, Bilal el-Kadra, présenté par l’armée israélienne comme le responsable des massacres du 7 octobre dans les kibboutz de Nirim et de Nir Oz, qui a été annoncée.
Depuis l’offensive surprise du Hamas, Israël assiège et pilonne en représailles la bande de Gaza. Ses bombardements ont fait en l’espace de quelques jours 2 750 morts, dont plus de 700 enfants, et 9 700 blessés, selon un bilan du ministère palestinien de la santé du Hamas établi lundi matin. « Ce n’est que le début », a prévenu le premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou, qui a déclaré : « Le Hamas, c’est Daech et nous allons les écraser et les détruire comme le monde a détruit Daech. »
S’il est difficile de ne pas convoquer la barbarie de Daech en Syrie, en Irak ou sur le sol européen devant les massacres commis le 7 octobre par le mouvement islamiste palestinien dans la rue, des maisons ou en pleine rave party, la comparaison entre les deux organisations a ses limites.
« Oui, le Hamas a commis des crimes odieux, des crimes de guerre, des crimes contre l’humanité, mais c’est un mouvement nationaliste qui n’a rien à voir avec Daech ou Al-Qaïda, nuance Jean-Paul Chagnollaud, professeur des universités, directeur de l’Institut de recherche et d’études Méditerranée/Moyen-Orient (iReMMO). Il représente ou représentait largement un bon tiers du peuple palestinien. Si Mahmoud Abbas [chef de l’Autorité palestinienne – ndlr] a annulé les élections il y a deux ans, c’est parce que le Hamas avait des chances d’emporter les législatives. »
« La comparaison avec Daech a une visée politique qui consiste à enfermer le Hamas dans un rôle de groupe djihadiste, abonde le chercheur Xavier Guignard, spécialiste de la Palestine au sein du centre de recherche indépendant Noria. Je comprends le besoin de caractériser ce qu’il s’est produit, mais cette comparaison nous prive de voir tout ce qu’est aussi le Hamas », un mouvement islamiste de libération nationale, protéiforme, politique et militaire, qui est l’acronyme de « Harakat al-muqawama al-islamiya », qui signifie « Mouvement de la résistance islamique ».
Considéré comme terroriste par l’Union européenne, les États-Unis ainsi que de nombreux pays occidentaux, le Hamas, dont la branche politique dans la bande de Gaza est dirigée par Yahya Sinouar (qui fut libéré en 2011 après vingt-deux ans dans les geôles israéliennes lors de l’échange de 1 027 prisonniers palestiniens contre le soldat franco-israélien Gilad Shalit), est arrivé au pouvoir lors d’une élection démocratique. Il a remporté les législatives de 2006. L’année suivante, il prend par la force le contrôle de la bande de Gaza au terme d’affrontements sanglants et aux dépens de l’Autorité palestinienne (AP), reconnue par la communauté internationale et dominée par le Fatah (Mouvement national palestinien de libération, non religieux) de Mahmoud Abbas, qui contrôle la Cisjordanie.
Guerre fratricide
Cette prise de pouvoir constitue un moment charnière. Elle provoque une guerre fratricide entre les formations palestiniennes et offre à l’État hébreu une occasion de durcir encore, en riposte, le blocus dans la bande de Gaza, en limitant la circulation des personnes et des biens, avec le soutien de l’Égypte. Un blocus dévastateur par terre, air et mer qui asphyxie l’économie et la population depuis plus d’une décennie et a été aggravé par les guerres successives et les destructions sous l’effet des bombardements israéliens.
Officiellement, pour Israël, qui a décolonisé le territoire en 2005, le blocus vise à empêcher que le Hamas, qui se caractérise par une lutte armée contre l’État hébreu, se fournisse en armes. Créé en décembre 1987 par les Frères musulmans palestiniens (dont la branche a été fondée à Jérusalem en 1946, deux ans avant la proclamation de l’État d’Israël), lors de la première intifada (soit le soulèvement palestinien contre l’occupation israélienne de la Cisjordanie et de la bande de Gaza), alors massive et populaire, le mouvement a épousé la lutte armée contre Israël à cette époque.
« Un profond débat interne » avait alors agité ses fondateurs, comme le raconte sur la plateforme Cairn l’universitaire palestinien Khaled Hroub : « Deux points de vue s’opposent. Les uns poussent à un tournant politique dans le sens d’une résistance à l’occupation, contournant par là les idées anciennes et traditionnelles en fonction desquelles il convient de penser avant tout à l’islamisation de la société. Les autres relèvent de l’école classique des Frères musulmans : “préparer les générations” à une bataille dont la date précise n’est toutefois pas fixée. Avec l’éruption de l’intifada, les tenants de la ligne dure gagnent du terrain, arguant des répercussions très négatives sur le mouvement si les islamistes ne participent pas clairement au soulèvement, sur un même plan que les autres organisations palestiniennes qui y prennent part. »
Acculé par son « rival plus petit et plus actif », le Jihad islamique, « une organisation de même type – et non pas nationaliste ou de gauche », poursuit Khaled Hroub, le Hamas a fini par accélérer sa transformation interne.
La transformation de la branche palestinienne des Frères musulmans en Mouvement de la résistance islamique n’est pas allée de soi, et les discussions ont été vives avant que le sheikh Yassin, tout frêle qu’il soit dans son fauteuil roulant de paralytique, ne l’emporte. Une partie des membres tenaient en effet à rester sur la ligne frériste : transformer la société par le prêche, l’éducation et le social. Le nationalisme n’a pas droit de cité dans cette conception, c’est la communauté des croyants qui compte. Le Hamas, lui, rajoute à l’islam politique une dimension nationaliste.
Sa charte, 36 articles en cinq chapitres, rédigée en 1988, violemment antisémite, est sans équivoque : le Hamas appelle au djihad (guerre sainte) contre les juifs, à la destruction d’Israël et à l’instauration d’un État islamique palestinien. Vingt-neuf ans plus tard, en 2017, une nouvelle charte est publiée sans annuler celle de 1988. Le Hamas accepte l’idée d’un État palestinien limité aux frontières de 1967, avec Jérusalem pour capitale et le droit au retour des réfugié·es, et dit mener un combat contre « les agresseurs sionistes occupants » et non contre les juifs.
En 1991, la branche du Hamas consacrée au renseignement devient une branche armée, celle des Brigades Izz al-Din al-Qassam. À partir d’avril 1993, l’année des accords d’Oslo signés entre l’OLP (Organisation de libération de la Palestine) de Yasser Arafat et l’État hébreu, que le Hamas a rejetés estimant qu’il s’agissait d’une capitulation, les Brigades Izz al-Din al-Qassam mènent régulièrement des attaques terroristes contre les soldats et les civils israéliens pour faire échouer le processus de paix. Pendant des années, elles privilégient les attentats-suicides, avant d’opter à partir de 2006 pour les tirs de roquettes et de mortiers depuis Gaza.
Ces dernières années, le Hamas, critiqué pour sa gestion autoritaire de la bande de Gaza, sa corruption, ses multiples violations des droits humains (il a réprimé en 2019 la colère de la population exténuée par le blocus israélien), était réputé en perte de vitesse, mis face à l’usure du pouvoir.
Prise de pouvoir de la branche militaire
Son offensive meurtrière par la terre, les airs et la mer du samedi 7 octobre – cinquante ans, quasiment jour pour jour, après le déclenchement de la guerre de Kippour et à l’heure des accords d’Abraham visant à normaliser les relations entre Israël et plusieurs pays arabes sur le dos des Palestiniens et sous pression des États-Unis – le replace en première ligne. Elle révèle sa nouvelle puissance ainsi qu’un savoir-faire jusque-là inédit dans sa capacité de terrasser l’une des armées les plus puissantes de la région et d’humilier le Mossad et le Shin Bet, les tout-puissants organes du renseignement extérieur et intérieur israélien.
Elle révèle aussi le pouvoir pris par la branche militaire sur la branche politique d’un mouvement sunnite qui serait fort d’une mini-armée, dotée d’environ 40 000 combattants et de multiples spécialistes, notamment en cybersécurité, selon Reuters. Un mouvement qui peut compter sur ses alliés du « Front de la résistance » pour l’équiper : l’Iran, la Syrie et le groupe islamiste chiite Hezbollah au Liban, avec lesquels il partage le rejet d’Israël.
Sur les plans militaire, diplomatique et financier, l’Iran chiite est l’un de ses principaux soutiens. Selon un rapport du Département d’État américain de 2020, cité par Reuters, l’Iran fournit environ 100 millions de dollars par an à des groupes palestiniens, notamment au Hamas. Cette aide aurait considérablement augmenté au cours de l’année écoulée, passant à environ 350 millions de dollars, selon Reuters.
Le Hamas n’est pas seulement un mouvement politique et une organisation combattante, c’est aussi une administration. À ce titre, il lève des impôts et met en place des taxes sur tout ce qui rentre dans la bande de Gaza, soit légalement, par les points de passage avec Israël et avec l’Égypte, soit illégalement. Les revenus qu’il perçoit ainsi sont estimés à près de 12 millions d’euros par mois. Ce qui est peu, finalement, car cette administration doit payer ses fonctionnaires et assurer un minimum de protection sociale, sous forme d’écoles, d’institutions de santé, d’aides aux plus défavorisés. Il est en cela aidé par le Qatar sunnite, avec l’aval du gouvernement israélien. L’émirat a ainsi versé 228 millions d’euros en 2021 et cette somme devait être portée à 342 millions en 2021.
Le Hamas figurant sur les listes américaine et européenne des mouvements soutenant le terrorisme, le système bancaire international lui est fermé. Aussi, quand cette aide est mise en place, en 2018, ce sont des valises de billets qui arrivent, en provenance du Qatar, à l’aéroport de Tel Aviv et prennent ensuite la route de Gaza où elles pénètrent le plus officiellement du monde. Par la suite, les opérations seront plus discrètes.
Plus discrets, aussi, d’autres transferts à des fins moins avouables que le paiement du fuel pour la centrale électrique ou des médicaments pour les hôpitaux. Ceux-là arrivent jusqu’au Hamas par des cryptomonnaies. Même si les relations avec l’Iran sont moins bonnes depuis que le Hamas a soutenu la révolution syrienne de 2011, la république islamique reste encore le principal financier de son arsenal, de l’aveu même d’Ismail Hanniyeh. Le chef du bureau politique du Hamas, basé à Doha, a affirmé en mars 2023 que Téhéran avait versé 66 millions d’euros pour l’aider à développer son armement.
Le Qatar accueille également plusieurs des dirigeants du Hamas. Quand ils ne s’abritent pas au Liban ou dans « le métro » de Gaza, ce dédale de tunnels creusés sous terre depuis l’aube des années 2000, qui servent tout à la fois de planques et d’usines où l’on fabrique ou importe des armes, bombes, mortiers, roquettes, missiles antichar et antiaériens, etc.
Pour les uns, le Hamas a enterré la cause palestinienne à jamais le 7 octobre 2023 et est le meilleur ennemi des Palestinien·nes. Pour les autres, il a réalisé un acte de résistance, de libération nationale face à la permanence de l’occupation, la mise en danger des lieux saints à Jérusalem, l’occupation en Cisjordanie. « Quand il s’agit de la cause palestinienne, tout mouvement se dressant contre Israël est considéré comme un héraut, quelle que soit son idéologie », constate Mohamed al-Masri, chercheur au Centre arabe de recherches et d’études politiques de Doha, au Qatar, dans un entretien à Mediapart.
Samedi 7 octobre, c’est Mohammed Deif qui a annoncé le lancement de l’opération « Déluge d’al-Aqsa » contre Israël pour « mettre fin à tous les crimes de l’occupation ». Le nom n’est pas choisi au hasard. Il fait référence à l’emblématique mosquée dans la vieille ville de Jérusalem, symbole de la résistance palestinienne et troisième lieu saint de l’islam après La Mecque et Médine, d’où le prophète Mahomet s’est élevé dans le ciel pour rencontrer les anciens prophètes, dont Moïse, et se rapprocher de Dieu.
Mohammed Deif est l’ennemi numéro un de l’État hébreu, le cerveau de ce qui est devenu « le 11-Septembre israélien » : il est le commandant de la branche armée du Hamas. Surnommé le « chat à neuf vies » pour avoir survécu à de multiples tentatives d’assassinat, Mohammed Diab Ibrahim al-Masri, de son vrai nom, serait né en 1965 dans le camp de réfugié·es de Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza. Il doit son surnom de « Deif » – « invité » en arabe – au fait qu’il ne dort jamais au même endroit.
Il a rejoint le Hamas dans les années 1990, connu la prison israélienne pour cela, avant d’aider ensuite à fonder la branche armée du Hamas dans les pas de son mentor qui lui a appris les rudiments des explosifs, Yahya Ayyash. Après l’assassinat de ce dernier, il a pris les rênes des Brigades Al-Qassam. Israël peut détruire l’appareil du Hamas, avec des assassinats ciblés. D’autres se tiennent prêts à prendre la relève dans l’ombre des maîtres. Deif en est un exemple emblématique.
« Le Hamas a été promu en sous-main par Nétanyahou, rappelle dans un entretien à Mediapart l’écrivain palestinien et ancien ambassadeur de la Palestine auprès de l’Unesco, Elias Sanbar. J’ai le souvenir, tandis qu’Israël organisait un blocus financier à l’encontre du Fatah et de l’Autorité palestinienne, que les transferts d’argent au Hamas passaient alors par des banques israéliennes ! La créature d’Israël s’est retournée contre lui. Entre-temps, elle s’est nourrie des échecs de l’Autorité palestinienne, dont les représentants sont accusés d’être des naïfs, sinon des traîtres, partant depuis 1993 dans des négociations avec Israël pour en revenir toujours bredouilles. »
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Sur la charte de 1988 et le document de 2017
La charte du Hamas, publiée en 1988 (il existe une traduction du texte intégral réalisée par le chercheur Jean-François Legrain, spécialiste du Hamas), reprend les antiennes antisémites européennes. Elle définit le Hamas comme « un des épisodes du djihad mené contre l’invasion sioniste » et affirme notamment que le mouvement « considère que la terre de Palestine [dans cette acceptation Israël, Cisjordanie et bande de Gaza – ndlr] est une terre islamique de waqf [mot arabe signifiant legs pieux et désignant des biens inaliénables dont l’usufruit est consacré à une institution religieuse ou d’utilité publique – ndlr] pour toutes les générations de musulmans jusqu’au jour de la résurrection. Il est illicite d’y renoncer tout ou en partie, de s’en séparer tout ou en partie ».
Dans son livre Le Grand aveuglement, sur les relations parfois en forme de pas-de-deux, entre les dirigeants israéliens successifs et le Hamas, Charles Enderlin cite de nombreux rapports du Shabak, service de renseignement intérieur de l’État hébreu. Dont celui-ci, dans la foulée de la diffusion de la charte de 1988 : « Le Hamas présente la libération de la Palestine comme liée à trois cercles : palestinien, arabe et islamique. Cela signifie le rejet absolu de toute initiative en faveur d’un accord de paix, car : “Renoncer à une partie de la Palestine équivaut à renoncer à une partie de la religion. La seule solution au problème palestinien c’est le djihad”. »
Dans la lignée de ce texte, le Hamas, qui n’appartient pas à l’Organisation de Libération de la Palestine (OLP), dont fait partie le Fatah, parti de Yasser Arafat, rejette évidemment les Accords d’Oslo et toutes les phases de négociations.
Au fil des années cependant se feront jour des déclarations plus pragmatiques. Le sheikh Yassin lui-même a, avant son assassinat par Israël en 2004, affirmé à plusieurs reprises que le Hamas était près à une hudna (trêve) avec l’État hébreu, laissant aux générations futures le soin de reprendre, ou non, le combat.
La participation du Hamas aux élections législatives de 2006 est considérée comme une reconnaissance informelle et non dite de l’État d’Israël. Le Hamas accepte en effet un scrutin qui se déroule sur une partie, et une partie seulement, de la Palestine historique, celle des frontières de 1967, ceci en contradiction avec la charte de 1988.
Dans une longue et savante analyse, l’historien Jean-François Legrain, reconnu comme un des meilleurs spécialistes français du Hamas, explique que la charte de 1988, écrit par un individu anonyme, n’a pas fait consensus dans les instances dirigeantes du Hamas. Elle était très peu citée par ses cadres. Ce qui ne signifie pas que des responsables du Hamas ne tenaient pas des discours antisémites. Lors d’une interview en 2009, Mahmoud al-Zahar, alors important responsable du Hamas dans la bande de Gaza, défendait la véracité du Protocole des sages de Sion, cité dans la charte de 1988.
Au cours de la décennie qui suit sa victoire aux élections législatives puis sa guerre fratricide avec le Fatah, le Hamas, maître désormais de la bande de Gaza, montrera qu’il ne renonce pas à la lutte armée : s’il semble avoir renoncé aux attentats-suicides, si nombreux de 1993 à 1996 puis entre 2001 et 2005, il lance régulièrement des roquettes Qassam, du nom de sa branche militaire, en direction du territoire israélien.
Ce sont les civils qui en paient le prix, avec des guerres lancées contre la bande de Gaza en 2008, 2012, 2014 et 2021. Le Hamas, sans abandonner la lutte armée, adopte en 2017 un Document de principes et de politique généraux qui semble aller contre les principes de la charte de 1988. Il ne s’agit plus de lutter contre les Juifs, mais contre les sionistes : « Le Hamas affirme que son conflit porte sur le projet sioniste et non sur les Juifs en raison de leur religion. Le Hamas ne mène pas une lutte contre les Juifs parce qu’ils sont juifs, mais contre les sionistes qui occupent la Palestine » (article 16). Plus remarqué encore, l’acceptation des frontières de 1967 : « Le Hamas rejette toute alternative à la libération pleine et entière de la Palestine, du fleuve à la mer. Cependant, sans compromettre son rejet de l’entité sioniste et sans renoncer à aucun droit palestinien, le Hamas considère que la création d’un État palestinien pleinement souverain et indépendant, avec Jérusalem comme capitale, selon les lignes du 4 juin 1967, avec le retour des réfugiés et des personnes déplacées dans leurs foyers d’où ils ont été expulsés, est une formule qui fait l’objet d’un consensus national » (article 20).
La charte de 1988 n’est pour autant pas caduque, explique à la chercheuse Leila Seurat Khaled Mechaal, un des membres fondateurs du Hamas : « Le Hamas refuse de se soumettre aux désidératas des autres États. Sa pensée politique n’est jamais le résultat de pressions émanant de l’extérieur. Notre principe c’est : pas de changement de document. Le Hamas n’oublie pas son passé. Néanmoins la charte illustre la période des années 1980 et le document illustre notre politique en 2017. À chaque époque ses textes. Cette évolution ne doit pas être entendue comme un éloignement des principes originels, mais plutôt comme une dérivation (ichtiqaq) de la pensée et des outils pour servir au mieux la cause dans son étape actuelle. »
Le nouveau document maintient, de toute façon, la lutte armée comme moyen de parvenir à ses fins.
▻https://www.mediapart.fr/journal/international/161023/aux-origines-de-l-histoire-complexe-du-hamas
#à_lire
#complexité #Palestine #Israël #Intifada #Gaza #bande_de_Gaza #Daech #Fatah #blocus #lutte_armée #frères_musulmans #nationalisme #islam_politique #djihad #Brigades_Izz al-Din_al-Qassam #terrorisme #corruption #droits_humains #droits_fondamentaux #Iran #Qatar #armes #armement #tunnels #occupation #résistance #libération_nationale #Déluge_d’al-Aqsa #7_octobre_2023 #Mohammed_Deif #Yahya_Ayyash #Brigades_Al-Qassam #Autorité_palestinienne
[Panik sur la ville] Les traces de #colonialisme dans la #bande_dessinée
▻https://www.radiopanik.org/emissions/panik-sur-la-ville/les-traces-de-colonialisme-dans-la-bande-dessinee
Si je vous dis : Tintin au #congo. Cela vous donne une idée de ce dont va parler cette émission. Cet album d’Hergé est aujourd’hui l’exemple emblématique de la bande dessinée lorsqu’on évoque le colonialisme. Il en contient en effet des traces, qui ont fait de lui, ces dernières années, l’objet d’une polémique. Nous le recontextualiserons mais nous mentionnerons aussi d’autres exemples de bandes dessinées franco-belges qui ont été créées à l’époque de la #colonisation par la Belgique et par la France, notamment, d’autres pays. Car Tintin au Congo n’est pas la seule BD dont les auteurs ont été influencés par le colonialisme au XIXe siècle. D’ailleurs, dit-on BD coloniale ou colonialiste ? Et aujourd’hui, existe-t-il, dans le monde du neuvième art, un courant anti-colonial, anti-colonialiste ou décolonial ? Comment (...)
#bande_dessinée,congo,colonialisme,colonisation
▻https://www.radiopanik.org/media/sounds/panik-sur-la-ville/les-traces-de-colonialisme-dans-la-bande-dessinee_16611__1.mp3
[La vie électrique] L’aimé t’amorphose
▻https://www.radiopanik.org/emissions/la-vie-electrique/laime-tamorphose
On entame une 5e saison de la Vie électrique. Au sommaire, un roman, des bandes dessinées, un jeu vidéo :
Sabrina Calvo, Melmoth Furieux (La Volte et en poche chez Folio SF) Nicole Claveloux, Pelléas et Mélisande et autres récits (éditions Cornélius) Métal Hurlant n°8 (Humanoïdes Associés) Disco Elysium
Programmation musicale :
Sauveur Mallia - Star Odyssey Bibio - Rosewoods Bene Gesserit - Mickey, please Loraine James - Saying goodbye ft. Contour Oneohtrix Point Never - A barely lit path
▻https://www.radiopanik.org/media/sounds/la-vie-electrique/laime-tamorphose_16516__1.mp3
]]>Selon la CGT, « il y a eu chez Yara des démissions de honte »
Presse Océan Marina CESSA. Publié le 26/09/2023
▻https://www.ouest-france.fr/pays-de-la-loire/saint-nazaire-44600/selon-la-cgt-il-y-a-eu-chez-yara-des-demissions-de-honte-0c31d74a-5ae7-
▻https://media.ouest-france.fr/v1/pictures/MjAyMzA5NzQ2NzdkNWUwYjdiYmMzMjY2YzM3Y2RhYWZiMmExOTk?width=1260&he
Yara compte 170 salariés. « Et ils sont pour certains riverains de l’entreprise », précise Damien Girard, secrétaire de l’union locale CGT. En répondant à nos questions, le syndicaliste indique qu’en aucun cas il ne se substitue aux délégués CGT de Yara. L’un d’eux a été contacté par Presse Océan mais n’a pas donné suite.
Les employés de Yara sont les premiers exposés à la pollution du site, à sa dangerosité aussi. Ils sont aussi exposés à la mauvaise image que véhicule l’entreprise. Si certains n’osent plus dire pour qui ils travaillent, d’autres quittent le navire. « Les conditions de vie des salariés sont compliquées. Yara n’est pas une carapace facile à porter. Il y a eu ce qu’on appelle des démissions de honte, c’est-à-dire que les salariés n’arrivaient plus à assumer. Et Yara a du mal à recruter. Les salariés sont victimes de la politique de l’entreprise », souligne Damien Girard. À cela s’ajoutait jusqu’à il y a quelques mois, la présence d’un directeur « provocateur et conflictuel ». Il a été remplacé. (...)
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Fuite de 13 tonnes d’acide sulfurique dans l’entreprise Yara près de Saint-Nazaire
Presse Océan Marina Cessa Publié le 20/09/2023
▻https://www.ouest-france.fr/pays-de-la-loire/montoir-de-bretagne-44550/environnement-nouvelle-fuite-dacide-chez-yara-a-montoir-de-bretagne-5f0
La Dreal a révélé que 13 tonnes d’acide sulfurique se sont déversées le 28 juillet 2023 dans les eaux pluviales stockées par l’entreprise Yara à Montoir-de-Bretagne, à l’est de Saint-Nazaire. Un salarié aurait été blessé.
#YARA
]]>Joe Matt, Acclaimed Creator of Peepshow, Passes Away at Age 60
▻https://www.cbr.com/joe-matt-acclaimed-peepshow-creator-obituary
Joe Matt, the multiple Eisner-nominated cartoonist of the acclaimed autobiographical comic book series, Peepshow, has passed away at the age of 60
RIP #Joe_Matt (1963 - 2023) #du9
▻https://www.du9.org/breve-visuel/joe-matt-1963-2023
Joe Matt & The Comics Journal
▻https://www.tcj.com/topic/joe-matt
Bandes originales et cinéma de genre - Ludovic Villard
▻https://www.cinezik.org/dossiers/affguide.php?titre0=bandes-originales-et-cinema-de-genre
Dans cet ouvrage, Ludovic Villard (musicien qui a enregistré une soixantaine de projets musicaux sous le nom de Lucio Bukowski entre 2007 et 2023) explore l’évolution de la musique dans le cinéma de genre entre 1960 et 1982, une période marquée par des collaborations étroites entre réalisateurs et compositeurs. Il examine comment la musique a acquis un rôle essentiel dans l’élaboration des films, soulignant leur caractère inventif et souvent contestataire. L’auteur traverse divers genres cinématographiques, du Nouvel Hollywood aux films de science-fiction, en passant par les gialli italiens, les yakusa eigas japonais et les westerns spaghettis, mais aussi le cinéma de David Lynch. Il revient sur 100 bandes originales marquantes, parmi lesquelles celles de Lalo Schifrin pour « Bullitt », Ennio Morricone pour « La Rançon de la peur », Isaac Hayes pour « Shaft », François de Roubaix pour « Le Samouraï », John Carpenter pour « Assaut » ou encore Tangerine Dream pour « Sorcerer ». L’ouvrage comprend une analyse musical de nombreux films, essentiellement issus des decennies 1960 (37 films) et 70 (38 films), avec trois compositeurs représentés trois fois (Ennio Morricone, Lalo Schifrin, Bernard Herrmann), suivis de Jerry Goldsmith, Klaus Schultze, Eduard Artemyev, les Goblin (2 films), et avec majoritairement des productions américaines.
@arno :)
#musique #cinéma #bande_originale #score #années_60 #années_70 #livre
HITLER’S SHADOW, Nazi War Criminals, U.S. Intelligence, and the Cold War
►https://www.archives.gov/files/iwg/reports/hitlers-shadow.pdf
Dans cette publication on apprend que la CIA était plutôt sceptique en ce qui concernait la collaboration avec Stepan Bandera. Les parachutages d’agents anticommunistes étaient l’affaire des Britanniques. Plus tard c’étaient surtout les ex-nazis allemands proches d’Eichmann, particulièrement Gerhard von Mende, un participant à l’organisation de l’holocauste, qui le soutenaient jusqu’à sa mort. La CIA avait son propre homme de main, Mykola Lebed.
Richard Breitman and Norman J.W. Goda, Published by the National Archives
In 1998 Congress passed the Nazi War Crimes Disclosure Act [P.L. 105-246]
as part of a series of efforts to identify, declassify, and release federal records on the perpetration of Nazi war crimes and on Allied efforts to locate and punish war criminals. Under the direction of the National Archives the Interagency Working Group [IWG] opened to research over 8 million of pages of records - including recent 21st century documentation. Of particular importance to this volume are many declassified intelligence records from the Central Intelligence Agency and the Army Intelligence Command, which were not fully processed and available at the time that the IWG issued its Final Report in 2007.
As a consequence, Congress [in HR 110-920] charged the National Archives
in 2009 to prepare an additional historical volume as a companion piece to
its 2005 volume U. S. Intelligence and the Nazis. Professors Richard Breitman
and Norman J. W. Goda note in Hitler’s Shadow that these CIA & Army records produced new “evidence of war crimes and about wartime activities of war criminals; postwar documents on the search for war criminals; documents about the escape of war criminals; documents about the Allied protection or use of war criminals; and documents about the postwar activities of war criminals”.
This volume of essays points to the significant impact that flowed from
Congress and the Executive Branch agencies in adopting a broader and fuller
release of previously security classified war crimes documentation. Details about records processed by the IWG and released by the National Archives are more fully described on our website iwg@nara.gov.
William Cunliffe, Office of Records Services,
National Archives and Records Administration
CHAPTER FIVE, Collaborators: Allied Intelligence and the Organization of Ukrainian Nationalists
...
The CIA never considered entering into an alliance with Bandera to procure intelligence from Ukraine. “By nature,” read a CIA report, “[Bandera] is a political intransigent of great personal ambition, who [has] since April 1948, opposed all political organizations in the emigration which favor a representative
form of government in the Ukraine as opposed to a mono-party, OUN/Bandera regime.”
Worse, his intelligence operatives in Germany were dishonest and not secure. Debriefings of couriers from western Ukraine in 1948 confirmed that, “the thinking of Stephan Bandera and his immediate émigré supporters [has] become radically outmoded in the Ukraine.” Bandera was also a convicted assassin. By now, word had reached the CIA of Bandera’s fratricidal struggles with other Ukrainian groups during the war and in the emigration.
By 1951 Bandera turned vocally anti-American as well, since the US did not advocate an independent Ukraine.” The CIA had an agent within the Bandera group in 1951 mostly to keep an eye on Bandera.
British Intelligence (MI6), however, was interested in Bandera. MI6 first contacted Bandera through Gerhard von Mende in April 1948. An ethnic German from Riga, von Mende served in Alfred Rosenberg’s Ostministerium
during the war as head of the section for the Caucasus and Turkestan section, recruiting Soviet Muslims from central Asia for use against the USSR. In this capacity he was kept personally informed of UPA actions and capabilities.
Nothing came of initial British contacts with Bandera because, as the CIA learned later, “the political, financial, and tech requirements of the [Ukrainians] were higher than the British cared to meet.” But by 1949 MI6 began helping Bandera send his own agents into western Ukraine via airdrop. In 1950 MI6 began training these agents on the expectation that they could provide intelligence from western Ukraine.
CIA and State Department officials flatly opposed the use of Bandera. By 1950 the CIA was working with the Hrinioch-Lebed group, and had begun to run its own agents into western Ukraine to make contact with the UHVR. Bandera no longer had the UHVR’s support or even that of the OUN party leadership in Ukraine. Bandera’s agents also deliberately worked against Ukrainian agents used by the CIA. In April 1951 CIA officials tried to convince MI6 to pull support from Bandera. MI6 refused. They thought that Bandera could run his agents without British support, and MI6 were “seeking progressively to assume control of Bandera’s lines.” The British also thought that the CIA underestimated Bandera’s importance. “Bandera’s name,” they said, “still carried considerable weight in the Ukraine and … the UPA would look to him first and foremost.”
On trouve des informations sur les relations de la CIA avec les anticommunistes ukrainiens dans le chapître The United States and Mykola Lebed
Nazi War Crimes Interagency Working Group
▻https://www.archives.gov/iwg
Contre-histoire des États-Unis, Roxanne Dunbar-Ortiz – Éditions Wildproject
▻https://wildproject.org/livres/contre-histoire-des-etats-unis
Le monde qui vient
novembre 2021
9-782-381140-278
336 pages
22 €
13 × 20 cm
Préface et traduction par Pascal Menoret
Première édition française 2018
Ce livre répond à une question simple : pourquoi les Indiens dʼAmérique ont-ils été décimés ? Nʼétait-il pas pensable de créer une civilisation créole prospère qui permette aux populations amérindienne, africaine, européenne, asiatique et océanienne de partager lʼespace et les ressources naturelles des États-Unis ? Le génocide des Amérindiens était-il inéluctable ?
La thèse dominante aux États-Unis est quʼils ont souvent été tués par les virus apportés par les Européens avant même dʼentrer en contact avec les Européens eux-mêmes : la variole voyageait plus vite que les soldats espagnols et anglais. Les survivants auraient soit disparu au cours des guerres de la frontière, soit été intégrés, eux aussi, à la nouvelle société dʼimmigrés.
Contre cette vision irénique dʼune histoire impersonnelle, où les virus et lʼacier tiennent une place prépondérante et où les intentions humaines sont secondaires, Roxanne Dunbar-Ortiz montre que les États-Unis sont une scène de crime. Il y a eu génocide parce quʼil y a eu intention dʼexterminer : les Amérindiens ont été méthodiquement éliminés, dʼabord physiquement, puis économiquement, et enfin symboliquement.
L’autrice
Roxanne Dunbar-Ortiz est une historienne et militante née en 1938. Docteur en histoire (UCLA, 1974), elle est également diplômée en droit international et droits de lʼHomme de lʼIDH de Strasbourg (1983). Militante de la cause amérindienne depuis 1967, cofondatrice du Mouvement de libération des femmes (MLF) aux États-Unis en 1968, elle a aussi vécu en Europe, au Mexique et à Cuba. Elle est lʼautrice dʼune quinzaine dʼouvrages.
On en parle
Avec ce compte-rendu de la conquête des États-Unis du point de vue de ses victimes, Roxanne Dunbar-Ortiz nous rend un service immense. Renseigné en profondeur, éloquent et lucide, ce puissant récit dʼun crime terrible prend aujourdʼhui un sens nouveau : les survivants rejoignent en effet les peuples indigènes du monde pour lutter – en idées et en actions – contre la destruction écologique du monde causée par la civilisation industrielle.
Noam Chomsky, linguiste
Voici sans doute la plus importante histoire des États-Unis jamais écrite. Voici, restituée de façon honnête et souvent poétique, lʼhistoire de ces traces et dʼun peuple qui a survécu, meurtri mais insoumis. Spoiler alert : la période coloniale nʼest pas close – et tous les Indiens ne sont pas morts.
Robin Kelley, historien
Lʼoubli de lʼhistoire est la maladie fondamentale de la plupart des Américains blancs. Dunbar-Ortiz demande à ses lecteurs de retourner à ce point de départ : de sʼenraciner dans la poussière rouge et les débris de la mémoire.
Mike Davis, sociologue
Issue dʼun milieu ouvrier, ayant grandi en Oklahoma, Roxanne Dunbar-Ortiz a participé à tous les grands mouvements féministes ou révolutionnaires des années 1960 et 1970. Elle éclaire ces expériences avec une implacable précision, et fait preuve dʼune fière et admirable indépendance.
Howard Zinn, historien
Roxanne Dunbar-Ortiz a écrit le livre fondamental, celui qui remet à l’endroit l’histoire nationale américaine, structurée par un génocide originel et une violente colonisation de peuplement.
Raoul Peck, cinéaste
Sommaire
Préface du traducteur
Note de lʼauteure
Introduction. Cette terre
Suivez le maïs
La culture de la conquête
Le culte de lʼalliance
Des empreintes de sang
Naissance dʼune nation
Le Dernier des Mohicans et la république blanche dʼAndrew Jackson
Dʼun océan à lʼautre, étincelant
Pays indien
Triomphalisme et colonialisme en temps de paix
La prophétie de la danse des esprits : une nation arrive
La Doctrine de la Découverte
Conclusion. Lʼavenir des États-Unis
]]>La Fabrique des Français. Histoire d’un peuple et d’une nation de 1870 à nos jours
Aujourd’hui, un quart de la population française trouve ses racines à l’extérieur du territoire. De la IIIe République à nos jours, cette fiction documentaire en bande dessinée illustre la construction d’une #nation par le prisme de son immigration, de toutes les immigrations. Celle des Italiens, des Polonais, des Arméniens, des Russes, des Espagnols, des Portugais, des Algériens, des Maliens, des Cambodgiens... et de tous ceux venus y faire leur vie.
En croisant enquête historique et contemporaine, les auteurs racontent la France « au pluriel » et la manière dont elle s’est construite depuis plus de 150 ans. Un document salutaire.
▻https://www.futuropolis.fr/9782754828796/la-fabrique-des-francais.html
▻https://www.youtube.com/watch?v=bv9-dUnYpb0
#France #immigration #nationalisme #migrations #racisme #BD #bande-dessinée #BD #accordéon #Sébastien_Vassant
Sur les #concours pour passer d’une catégorie à une autre dans l’#administration française... (et tout ce que moi, en tant que Suissesse plongée dans ce système ne comprend pas)
Tiré d’une #BD de #Mamoste_Dîn (dont on avait publié sur @visionscarto sa BD Ne pas mourir comme des chiens : ►https://visionscarto.net/ne-pas-mourir-comme-des-chiens).
La BD Dans le béton d’où est tirée cette séquence sur les concours est disponible gratuitement en ligne.
▻https://www.les-editions-plagiat.fr/plagiat_ed_BD_dans_le_beton.html
#fonctionnariat #fonctionnaires #France #travail #administration_française #BD #bande-dessinée
La #frontière bretonne
Et si la #Loire-Atlantique réintégrait la Bretagne ? Depuis des décennies, la question rythme la vie politique, économique et culturelle de la péninsule. Alors que les militants d’une Bretagne à cinq départements bataillent pour un référendum local, les journalistes Philippe Créhange et Benjamin Keltz ont enquêté sur l’histoire tortueuse de la #réunification de la #Bretagne.
Depuis un décret signé par le maréchal Pétain sous l’Occupation, les frontières de la région n’intègrent pas la Loire-Atlantique. Un #découpage qui perdure. Pourquoi ? Comment ? Cette enquête, dessinée par Eudes, rassemble les pièces de ce puzzle armoricain et vous embarque dans les coulisses du plus sensible des débats bretons.
▻https://www.editionsducoindelarue.com/product-page/la-fronti%C3%A8re-bretonne
#Bretagne #frontières #livre #BD #bande-dessinée #géographie_politique
AH ! Nana 2023 | #du9, l’autre bande dessinée
▻https://www.du9.org/breve-visuel/ah-nana-2023
Culte, déjanté, éphémère et jubilatoire, Ah !Nana, était le premier (et le dernier) magazine de #bande_dessinée fait par des femmes, pour des femmes. Métal Hurlant lui rend hommage avec un numéro hors-série de près de 300 pages.
▻https://www.kisskissbankbank.com/fr/projects/metal-hurlant-hors-serie-ah-nana
en prévente et bientôt en kiosque
[Les Cahiers ukrainiens] : journal d’une invasion
▻https://www.obsarm.info/spip.php?article562
Le 24 février 2022. La Russie de Poutine envahit, encore une fois, l’Ukraine. L’auteur de cette bande dessinée a vécu en Ukraine et la famille de sa femme y vit toujours. Ce récit-témoignage nous offre un document poignant à partir de ses échanges avec ses ami·es présent·es sur place. Ce sont donc des témoignages directs des premiers mois de guerre sur le territoire ukrainien (de février à juin 2022), transcrits tel quels. Ce livre donne une voix nécessaire et propose des histoires qui nous aident à (...) #Fiches_de_lecture
]]>#David_Revoy, un artisteface aux #IA génératives
▻https://framablog.org/2023/07/02/david-revoy-un-artisteface-aux-ia-generatives
Depuis plusieurs années, Framasoft est honoré et enchanté des illustrations que lui fournit David Revoy, comme sont ravi⋅es les lectrices et lecteurs qui apprécient les aventures de Pepper et Carrot et les graphistes qui bénéficient de ses tutoriels. Ses créations … Lire la suite
#Communs_culturels #Enjeux_du_numérique #Logiciel_libre #Traductions #AI #Apprentissage_automatique #Art #art_libre #ArtStation #Bande_dessinée #Création_numérique #creative-commons #DavidRevoy #DeviantArt #IArtistes #jeu_de_données #licences_libres #mastodon #Peinture
▻https://framablog.org/wp-content/uploads/2023/07/b636eb3c963a1f5e.mp4
Termes nautiques
▻https://www.annoncesbateau.com/conseils/termes-nautiques
petit #dictionnaire
Écrit par : Bénédicte Chalumeau
...
Pour naviguer il est nécessaire d’avoir une compréhension du vocabulaire de la navigation, de la mer et des bateaux. Nous vous présentons ici les termes techniques les plus courants, utilisés dans le monde maritime.
A
#Abattre :
Écarter sa route du lit du vent. Ce mouvement s’appelle une abattée.
#Abord (en) :
Sur le côté du bâtiment.
#Accastillage :
Objets et accessoires divers équipant un navire.
#Accoster :
Placer un bâtiment le long d’un quai ou le long d’un autre navire.
#Acculée :
Mouvement en arrière d’un navire, il cule.
#Adonner :
Le vent adonne pour un navire à voiles quand il tourne dans un sens favorable à la marche, c’est à dire quand il vient plus à l’arrière. Le contraire est refuser.
#Affaler :
Faire descendre, c’est le contraire de hâler. Affaler quelqu’un le long du bord, ou d’un mât, c’est le faire descendre au bout d’un filin.
#Aiguillots :
Pivots fixes sur une mèche du gouvernail ou sur l’étambot et tournant dans les fémelots.
#Aileron :
Partie de tente qui se place en abord. Prolongements en abord et généralement découverts de l’abri de navigation.
#Ajut :
Noeud servant à réunir momentanément deux bouts de cordage.
#Allure :
Direction d’un navire par rapport à celle du vent.
#Amariner :
Amariner un équipage : l’habituer à la mer.
#Amarrage :
Action d’amarrer.
#Matelotage
: bout de lusin, merlin, ligne, etc... servant à relier ensemble deux cordages.
#Amarres :
Chaînes ou cordages servant à tenir le navire le long du quai.
#Amener :
abaisser, faire descendre.
#Amer :
Point de repère sur une côte.
#Amure :
Manoeuvre qui retient le point inférieur d’une voile du côté d’où vient le vent (voiles carrées). Par extension est synonyme d’allure. Pour les bateaux latins, on continue à dire qu’ils naviguent bâbord ou tribord amures, selon que le vent vient de la gauche ou de la droite.
#Anguillers :
Conduits, canaux ou trous pratiqués dans la partie inférieure des varangues des couples pour permettre l’écoulement de l’eau dans les fonds.
#Anspect :
Ou barre d’anspect. Levier en bois dur servant à faire tourner un cabestan ou un guindeau. Primitivement, servait à pointer les canons en direction.
#Aperçu :
Pavillon signal que l’on hisse pour indiquer que l’on a compris un signal.
#Apiquer :
Hisser l’une des extrémités d’un gui ou d’une vergue de manière à l’élever au-dessus de l’autre.
#Apparaux :
Ensemble des objets formant l’équipement d’un navire.
#Appel :
Direction d’un cordage, de la chaîne de l’ancre.
#Appuyer :
Haler, raidir un cordage pour soutenir ou fixer l’objet auquel il aboutit. Appuyer un signal, c’est l’accompagner d’un signal sonore, coup de Klaxon, pour attirer l’attention. Appuyer la chasse : poursuivre obstinément.
#Araignée :
Patte d’oie à grand nombre de branches de menu filin qu’on installe sur les funes des tentes et tauds pour permettre de les maintenir horizontaux. Hamac : réseau de petites lignes à oeil placées à chaque extrémité de la toile du hamac pour le suspendre : elles se réunissent à deux boucles métalliques ou organeaux d’où partent les « rabans » de suspension.
#Arborer :
Arborer un pavillon, c’est le hisser au mât. En Méditerranée, dans la langue des galères, le mât s’appelait l’arbre.
#Ardent :
Un navire est ardent lorsqu’il tend de lui-même à se rapprocher du lit du vent. C’est le contraire du mou.
#Armement :
L’armement d’un bâtiment consiste à le munir de tout ce qui est nécessaire à son genre de navigation ; ce terme désigne aussi la totalité des objets dont un navire est muni. Ces objets sont inscrits sur les « feuilles d’armement ». Dans une embarcation, on appelle ainsi son équipage.
#Armer :
Armer un navire : le munir de son armement. / Armer un câble : le garnir en certains endroits pour le garantir des frottements.
#Arraisonner :
Arraisonner un navire c’est le questionner sur son chargement, sa destination, et toutes autres informations pouvant intéresser le navire arraisonneur.
#Arrimage :
Répartition convenable dans le navire de tous les objets composants son armement et sa cargaison.
#Arrivée :
Mouvement que fait le navire quand il s’éloigne du lit du vent pour recevoir le vent plus de l’arrière. Synonyme : « abattée ». Contraire : « auloffée ».
#Arrondir :
Passer au large d’un cap pour éviter les dangers qui le débordent.
#Assiette :
Manière dont le navire est assis dans l’eau, autrement dit sa situation par rapport à la différence de ses tirants d’eau avant et arrière.
Assiette positive : T AV < T AR
Assiette négative : T AV > T AR
#Atterrir :
Faire route pour trouver une terre ou un port.
#Attrape :
Cordage fixé sur un objet de façon à pouvoir en temps utile l’amener à portée de main.
#Atterrissage :
Action d’atterrir.
#Auloffée :
Mouvement d’un navire tournant son avant vers le lit du vent. Contraire : arrivée abattée (ou abattée).
#Aveugler :
Une voie d’eau, obstruer avec des moyens de fortune
B
#Bâbord :
Partie du navire située à gauche d’un observateur placé dans l’axe de ce navire en faisant face à l’avant.
#Baguer :
Faire un noeud coulant.
#Baille :
Baquet (appellation familière donnée à leur école, par les élèves de l’école Navale).
#Balancine :
Manoeuvre partant du haut du mât et soutenant les extrémités d’une vergue ou l’extrémité d’un gui ou d’un tangon.
#Ballast :
Compartiments situés dans les fonds du navire et servant à prendre du lest, eau ou combustible.
#Ballon :
Défense sphérique que l’on met le long du bord.
#Bande :
Inclinaison latérale du navire. Synonyme de gîte. Mettre l’équipage à la bande : l’aligner sur le pont pour saluer un navire ou une personnalité.
#Barbotin :
Couronne à empreintes du guideau ou du cabestan sur laquelle les maillons d’une chaîne viennent s’engrener successivement.
#Base :
Banc de roche ou de corail formant un bas-fond.
#Bastaque :
Hauban à itague employé sur les petits bateaux. Il peut aussi servir à hisser certains objets.
#Bastingage :
Autrefois muraille en bois ou en fer régnant autour du pont supérieur d’un navire, couronnée par une sorte d’encaissement destiné à recevoir pendant le jour, les hamacs de l’équipage ; une toile peinte les recouvrait pour les protéger de la pluie et de l’humidité. On emploie aussi ce terme par extension pour désigner les gardes corps ou lisses de pavois.
#Battant :
Partie du pavillon qui flotte librement par opposition au guindant qui est le long de la drisse.
#Bau :
Poutres principales placées en travers du bateau pour relier les deux murailles de la coque et supporter les bordages de la coque.
#Beaupré :
Mât situé à l’avant du bâtiment.
#Béquiller :
#Empêcher un navire échoué de se coucher en le maintenant avec des béquilles.
#Berceau :
Assemblage en bois ou en fer destiné à soutenir un navire quand il est halé à terre.
#Berne (en) :
Mettre le pavillon à mi-drisse en signe de deuil.
#Bigue :
Très gros mât de charge maintenu presque vertical et portant à son extrémité supérieure des cordages et des appareils destinés à lever des poids très lourds. On nomme aussi bigues deux mâts placés et garnis comme le précèdent, et dont les têtes sont réunies par une portugaise.
#Bittes :
Pièce de bois ou d’acier fixé verticalement sur un pont ou un quai et servant à tourner les aussières.
#Bitture :
Partie d’une chaîne élongée sur le pont à l’avant et à l’arrière du guindeau, filant librement de l’écubier aussitôt qu’on fait tomber l’ancre (prendre une bitture).
#Bollard :
Point d’amarrage à terre constituée par un gros fût cylindrique en acier coulé, à tête renflée, pour éviter le glissement de l’amarre.
#Bôme :
Vergue inférieure d’une voile aurique.
#Borde :
#Ensemble des tôles ou des planches formant les murailles d’un navire.
#Bordée :
– Distance parcourue par un navire en louvoyant et sans virer de bord.
– Division : de l’équipage pour faire le quart.
#Border :
– ne voile : la raidir en embarquant l’écoute.
– La côte : la suivre de très près.
– Un navire : mettre en place le bordé.
#Bordure :
Côté inférieur d’une voile ; la ralingue qui y est fixée se nomme ralingue de fond ou de bordure.
#Bosco :
Maître de manoeuvre (marine de guerre), Maître d’équipage (marine de commerce)
B#osse :
Bout de cordage ou de chaîne fixé par une de ses extrémités et qui, s’enroulant autour d’un cordage ou d’une chaîne sur lesquels s’exerce un effort, les maintient immobile par le frottement.
#Bossoir :
– Pièce de bois ou de fer saillant en dehors d’un navire et servant à la manoeuvre des ancres à jas ; par extension coté avant d’un navire. De capon - de traversières : sert à mettre l’ancre au poste de navigation ; d’embarcation ou portemanteau : sert à suspendre et à amener les embarcations.
– Homme de bossoir : homme de veille sur le gaillard avant.
#Bouge :
Convexité transversale entre ponts et faux-ponts des navires.
#Bouée :
Corps flottant.
#Bourlinguer :
Se dit d’un bateau qui lutte dans une forte mer et d’un marin qui navigue beaucoup.
#Braie :
Sorte de collier en toile à voile ou en cuir que l’on applique autour du trou pratiqué dans le pont pour le passage d’un mât, d’une pompe, de la volée d’un canon afin d’empêcher l’infiltration de l’eau à l’intérieur du bateau.
#Branles :
Nom ancien des hamacs (d’où « branle-bas »).
#Brasse :
Mesure de longueur pour les cordages, 1m83, servant aussi à indiquer la profondeur de l’eau. Ce terme est en usage dans la plupart des nations maritimes mais la longueur en est différente : en France : 1m624, en Angleterre et en Amérique : 1m829 (six pieds anglais).
#Brasser :
Orienter les vergues au moyen des manoeuvres appelées bras. - carré : placer les vergues à angle droit avec l’axe longitudinal du navire. Brasser un tangon.
#Brider :
Étrangler, rapprocher plusieurs cordages tendus parallèlement par plusieurs tours d’un autre cordage qui les serre en leur milieu ; ou augmente ainsi leur tension.
#Brigadier :
Matelot d’une embarcation placé à l’avant pour recevoir les bosses ou les amarres, annoncer les obstacles sous le vent ou aider à accoster avec la gaffe.
#Brin :
Mot servant à indiquer la qualité du chanvre d’un cordage ; le meilleur est dit le premier brin. S’emploie aussi pour qualifier un homme remarquable.
#Bulbe :
Renflement de la partie inférieure d’une étrave.
#Bulge :
Renflement des flancs du navire.
C
#Cabaner :
Chavirer sans dessus dessous en parlant d’une embarcation.
#Cabestan :
Treuil vertical servant à actionner mécaniquement ou à bras les barbotins.
#Cabillot :
Chevilles en bois ou en métal qui traversent les râteliers et auxquelles on amarre les manoeuvres courantes au pied des mâts ou en abord.
#Câblot :
Petit câble d’environ 100 mètres de longueur servant à mouiller les embarcations au moyen d’un grappin ou d’une petite ancre.
#Cabotage :
Navigation entre deux ports d’une même côte ou d’un même pays.
#Caillebotis :
treillis en bois amovible servant de parquet et laissant écouler l’eau.
#Calfatage :
Opération qui consiste à remplir d’étoupe, au moyen d’un ciseau et à coups de maillet, les coutures des bordages ou des ponts en bois d’un navire afin de les rendre étanches. L’étoupe est ensuite recouverte de brai.
#Calier :
Homme employé spécialement à la distribution de l’eau douce.
#Caliorne :
Gros et fort palan destiné aux manoeuvres de force.
#Cap de mouton :
Morceau de bois plat et circulaire percé de trois ou quatre trous dans lesquels passent des rides pour raidir les haubans, galhaubans, etc...
#Cape (à la) :
On dit qu’un navire est à la cape quand, par gros temps, il réduit sa voilure ou diminue la vitesse de sa machine en gouvernant de façon à faire le moins de route possible et à dériver le plus possible pour éviter les effets de la mer.
#Capeler :
Capeler un mât, c’est faire embrasser la tête du mât par toutes les manoeuvres dormantes qui doivent entourer cette tête et s’y trouver réunies.
#Capeyer :
Tenir la cape.
#Capon :
Palan qui servait à hisser l’ancre sur les anciens navires (bossoirs de capon).
#Carène :
Partie immergée de la coque d’un navire.
#Caréner (un navire) :
Nettoyer et peindre sa carène.
#Cartahu :
Cordage volant, sans affectation spéciale, destiné à hisser ou amener les objets qu’on y attache. Les cartahus de linge servent à mettre le linge au sec ; ils se hissent parfois entre les mâts de corde.
#Chadburn :
Système mécanique employé pour transmettre les ordres de la passerelle aux machines (marine de commerce).
#Chambre (d’embarcation) :
Partie libre, à l’arrière de l’embarcation où peuvent s’asseoir les passagers.
#Chandeliers :
Barres généralement en acier fixées verticalement en abord d’un pont, autour des panneaux et des passerelles pour empêcher les chutes. Les chandeliers sont percés de trous dans lesquels passent les tringles ou les filières de garde-corps.
#Chapelle, #Faire_chapelle :
Se dit d’un navire qui, marchant, sous un vent favorable, vient à masquer par suite, d’une cause quelconque et est obligé de faire le tour pour reprendre les mêmes amures.
#Charnier :
Tonneau à couvercle, ayant généralement la forme d’un cône tronqué et dans lequel étaient conservés les viandes et les lards salés pour la consommation journalière de l’équipage (ancien). Par extension réservoir rempli d’eau potable.
#Chasser (sur son ancre) :
Entraîner l’ancre par suite d’une tenue insuffisante de fond.
#Château :
Superstructure établie sur la partie centrale d’un pont supérieur et qui s’étend d’un côté à l’autre du navire.
#Chatte :
Grappin à patte sans oreilles dont on se sert pour draguer les câbles ou les objets tombés à la mer.
#Chaumard :
Pièce de guidage pour les amarres solidement fixées sur le pont dont toutes les parties présentent des arrondis pour éviter d’user ou de couper les filins.
#Chèvre :
Installation de trois mâtereaux réunis à leur tête pour les manoeuvres de force.
#Choquer :
Filer ou lâcher un peu de cordage soumis à une tension.
#Claire :
Ancre haute et claire :
ancre entièrement sortie de l’eau, ni surpattée, ni surjalée. On dira de même :
manoeuvre claire, pavillon clair.
#Clan :
Ensemble formé par un réa tournant dans une mortaise qui peut être pratiquée dans un bordage, une vergue ou un mât.
#Clapot :
Petites vagues nombreuses et serrées qui se heurtent en faisant un bruit particulier.
#Clapotis :
Etat de la mer qui clapote ou bruit de clapot.
#Clin :
Les bordages sont disposés à clin quand ils se recouvrent comme les ardoises d’un toit :
embarcation à clins.
#Clipper :
Nom donné à un
voilier
fin de carène, spécialement construit pour donner une grande vitesse (clipper du thé, de la laine).
#Coaltar :
Goudron extrait de la houille (protège le bois de la pourriture).
#Coffre :
Grosse bouée servant à l’amarrage des navires sur une rade.
#Connaissement :
Document où est consigné la nature, le poids et les marques des marchandises embarquées. Cette pièce est signée par le capitaine après réception des marchandises avec l’engagement de les remettre dans l’état où elles ont été reçues, au lieu de destination sauf périls et accidents de mer.
#Conserve, Naviguer de conserve :
Naviguer ensemble (un bâtiment est ainsi « conserve » d’un autre).
#Contre-bord (navire à) :
Navire faisant une route de direction opposée à celle que l’on suit.
#Coque :
Boucle qui se forme dans les cordages.
#Coqueron :
Compartiment de la coque souvent voisine de l’étrave ou de l’étambot, servant e soute à matériel.
#Corde :
Ce mot n’est employé par les marins que pour désigner la corde de la cloche.
#Cornaux :
W-C. de l’équipage consistant en auges inclinées qui découlent dans les conduits aboutissant à la mer ; les cornaux étaient autrefois placés à tribord et à bâbord sur le plancher de la poulaine.
#Corps-morts :
Chaînes et ancres disposées au fond de la mer, solidement retenues par des empennelages, et dont une branche qui part dès la réunion des chaînes est nommée itague revient au-dessus de l’eau où elle est portée par un corps flottant (bouée ou coffre).
#Coupée :
Ouverture pratiquée dans les pavois ou dans le bastingage permettant l’entrée ou la sortie du bord.
#Couples :
Axes de charpente posés verticalement sur la quille.
#Coursive :
Terme général pour désigner des passages étroits tels que ceux qui peuvent se trouver entre des chambres ou autres distributions du navire.
#Crachin :
Pluie très fine. Crachiner.
#Crapaud (d’amarrage) :
Forts crampons pris sur le fond et servant au mouillage des coffres et des grosses bouées.
#Crépine :
Tôle perforée placée à l’entrée d’un tuyautage pour arrêter les saletés.
#Croisillon :
Petite bitte en forme de croix.
#Croupiat :
Grelin de cordage quelconque servant à amarrer l’arrière d’un navire à un quai ou à un bâtiment voisin. Faire croupiat :
appareiller le navire en s’aidant d’une amarre pour éviter le navire vers la sortie du port ou du bassin.
#Cul :
Fond, partie arrière, basse ou reculée, d’un objet.
– Cul d’une poulie :
Partie de la caisse opposée au collet.
– Cul de poule :
Arrière allongé et relevé.
– Cul de porc :
Sorte de noeud.
#Culer :
En parlant d’un navire : marche arrière en avant.
D
#Dalot :
Trous pratiqués dans les ponts et laissant s’écouler dans un tuyau placé au-dessous l’eau qui se trouve à la surface du pont.
#Dames :
Échancrures du plat-bord d’un canot garnies de cuivre et destinées à recevoir et à maintenir les avirons pendant la nage.
#Darse :
Bassin d’un port.
#Déborder :
Action de pousser au large une embarcation ou un bâtiment accosté à un navire ou à un quai.
#Débouquer :
Sortir d’un canal ou d’une passe pour gagner la mer libre.
#Décapeler :
Un mât, une vergue, c’est enlever les cordages qui y sont capelés ; un cordage, entourant un objet quelconque, c’est le dépasser par-dessus cet objet et l’enlever. De façon générale : ôter, décapeler un tricot, etc...
#Défense :
Tout objet suspendu contre le bord d’un navire ou d’une embarcation pour préserver la muraille du choc des quais et de toute construction flottante.
#Déferler :
Larguer les rabans de ferlage qui tiennent une voile serrée et la laisser tomber sur ses cargues. La lame déferle lorsqu’elle brise en s’enroulant sur elle-même ou en choquant une plage, une roche.
#Déferler_un_pavillon :
Peser sur la drisse pour permettre au pavillon de se déployer.
#Déhaler :
Déplacer un navire au moyen de ses amarres.
Se déhaler :
S’éloigner d’une position dangereuse au moyen de ses embarcations, de ses voiles.
#Dérader :
Quitter une rade.
#Déraper :
Une ancre : l’arracher du fond. Un navire dérape lorsqu’il enlève du fond sa dernière ancre.
#Dérive :
Différence entre le cap vrai du bâtiment et sa route vraie sous l’effet du vent de la mer et du courant.On appelle aussi « dérive » les surfaces que l’on immerge au centre de la coque ou sur les côtés pour s’opposer à la pression latérale du vent ; on devrait dire dans ce cas « contre dérive ». Être en dérive : navire ou objet qui flotte au gré du vent, des lames, des courants.
#Désaffourcher :
Relever une des deux ancres qui tiennent un navire affourché.
#Désarmé :
Un navire est désarmé lorsqu’il est amarré dans un port sans équipage et qu’il n’y a, en général, que des gardiens à bord.
#Détroit :
Ancre installée à la poupe d’un bâtiment.
#Déventer :
Une voile : la brasser en ralingue de façon à ce qu’elle fasseye.
#Dévers :
Inclinaison de l’étrave et courbure vers l’extérieur des couples de l’avant ayant pour avantage d’éviter l’embarquement des lames, formées par la vitesse du bâtiment.
#Délester :
Décharger le lest d’un navire, par exemple, alléger un navire.
#Démailler :
Séparer les maillons d’une chaîne, ou l’ancre de sa chaîne.
#Demande :
Filer à la demande un cordage qui fait effort, c’est le laisser (à la) filer en n’opposant qu’une faible résistance, mais en se tenant prêt à arrêter le mouvement au besoin.
#Dépaler :
Être dépalé : être porté par les courants, en dehors de la route que l’on doit suivre.
#Déplacement :
Poids du volume d’eau déplacé par un navire qui flotte. Le déplacement s’exprime en tonnes de 1000 kg.
#Dévirer :
(Cabestan, treuil, etc...) : tourner en sens contraire.
#Dinghy :
Embarcation en caoutchouc. L’on dit aussi
zodiac quel que soit le modèle.
#Double :
Le double d’une manoeuvre : la partie qui revient sur elle-même dans le sens de la longueur après avoir passé dans une poulie ou autour d’un cabillot ou de tout autre objet. Quart de vin supplémentaire à titre de récompense.
#Doubler :
– Au vent : naviguer au vent de, passer au vent de...
– Un cap : manoeuvrer et faire route de manière à contourner un cap.
– Un bâtiment : le gagner de vitesse.
– Les manoeuvres, cordages : les disposer en double en cas de mauvais temps ou autrefois à l’approche du combat.
#Draille :
Cordage tendu le long duquel une voile, une tente peuvent courir ou glisser par le moyen d’un transfilage ou d’anneaux.
#Drisse :
Cordage ou palan servant à hisser une vergue, une corne, une voile.
– De flamme : cordage confectionné au moyen d’une machine spéciale, en une tresse ronde avec huit faisceaux, de trois fils à voile non goudronnés et destiné à hisser les signaux.
#Drome :
Ensemble des embarcations, des pièces de rechange : mâts, vergues, avirons, etc... embarqués à bord d’un bâtiment.
– Des embarcations : rassemblement en bon ordre des avirons, mâts, gaffes d’un canot sur les bancs.
#Drosse :
Cordage en filin, en cuir, en fil d’acier, ou en chaîne qui sert à faire mouvoir la barre de gouvernail.
#Drosser :
Entraîner hors de sa route par les vents et la mer.
#Ducs d’albe :
Nom donné à un ou plusieurs poteaux réunis, enfoncés dans le fond d’un bassin ou d’une rivière afin d’y capeler des amarres quand on le déhale d’un navire.
E
#Echafaud :
Planches formant une plate-forme que l’on suspend le long de la coque pour travailler.
#Echouer :
Toucher le fond.
#Ecope :
Pelle en bois à long manche qui sert à prendre de l’eau à la mer pour en asperger la muraille d’un bâtiment pour la nettoyer. Elle sert également à vider les embarcations.
#Écoutille :
Ouverture rectangulaire pratiquée dans le pont pour pouvoir accéder dans les entreponts et dans les cales.
#Ecubier :
Conduit en fonte, en tôle ou en acier moulé ménagé de chaque bord de l’étrave pour le passage des chaînes de l’ancre. Ouverture par laquelle passe la chaîne d’une ancre.
#Elingue :
Bout de filin ou longue estrope dont on entoure les objets pesants tels qu’une barrique, un ballot, une pièce de machine, etc... A cette élingue, on accroche un palan ou la chaîne d’un mât de charge pour embarquer ou débarquer les marchandises.
#Embardée :
Abattée d’un navire en marche en dehors de sa route ou au mouillage ou sous l’effet du vent ou du courant.
#Embarder :
Se dit d’un navire qui s’écarte de sa route à droite ou à gauche en suivant une ligne courbe et irrégulière. On dit aussi qu’un navire, à l’ancre, embarde quand il change constamment de cap sous l’effet du vent ou du courant.
#Embellie :
Amélioration momentanée de l’état de la mer et diminution du vent pendant une tempête ou encore éclaircie du ciel pendant le mauvais temps ou la pluie.
#Embosser :
Un navire : mouiller ou amarrer le bâtiment de l’AV et de l’AR, pour le tenir dans une direction déterminée malgré le vent ou le courant.
#Embouquer :
S’engager dans un canal, un détroit ou une passe.
#Embraquer :
Tirer sur un cordage de manière à le raidir : embraquer le mou d’une aussière.
#Embrun :
L’embrun est une poussière liquide arrachée par le vent de la crête des lames.
#Emerillon :
Croc ou anneau rivé par une tige dans un anneau de manière à pouvoir tourner librement dans le trou de l’anneau.
#Empanner :
Un navire à voile empanne ou est empanné quand il est masqué par le côté de l’écoute de ses voiles.
#Encablure :
Longueur employée pour estimer approximativement la distance entre deux objets peu éloignés l’un de l’autre. Cette longueur est de 120 brasses (environ 200 mètres). Longueur normale d’une glène d’aussière. Autre définition de l’encablure : un dixième de mille soit environ 185 mètres.
#Encalminé :
Voilier encalminé : quand il est dans le calme ou dans un vent si faible qu’il ne peut gouverner.
#Engager :
Un navire est engagé quand il se trouve très incliné par la force du vent, le désarrimage du chargement ou la houle et qu’il ne peut se redresser. Cordage engagé : cordage qui bloque.
#En grand :
Tout à fait, sans retenue.
#Entremise :
Fil d’acier reliant deux têtes de bossoir et sur lequel sont frappés les tire-veilles. Pièces de bois, cornière, placées dans le sens longitudinal. Elles servent avec les barrots à établir la charpente des ponts, à limiter les écoutilles, etc...
#Épauler :
La lame : prendre la mer à quelques quarts de l’AV pour mieux y résister.
#Epontille :
Colonne verticale de bois ou de métal soutenant le barrot d’un pont ou d’une partie à consolider.
#Erre :
Vitesse conservée par un navire sur lequel n’agit plus le propulseur.
#Espars :
Terme général usité pour désigner de longues pièces de bois employées comme mâts, vergues, etc...
#Essarder :
Essuyer, assécher avec un faubert ou une serpillière.
#Etale :
– Sans vitesse.
– Étale de marée : moment où la mer ne monte ni ne baisse
#Etaler :
Résister à.
#Étalingure :
Fixation de l’extrémité d’un câble, d’une chaîne sur l’organeau d’une ancre. - de cale : fixation du câble ou de la chaîne dans la cale ou le puits à chaînes.
#Etambot :
Pièce de bois de même largeur que la quille et qui s’élève à l’arrière en faisant avec celle-ci un angle généralement obtus qu’on nomme quête. Il reçoit les fémelots ou aiguillots du gouvernail.
#Etamine :
Étoffe servant à la confection des pavillons.
#Etarquer :
Une voile : la hisser de façon à la tendre le plus possible.
#Étrangler :
Une voile : l’étouffer au moyen de cordages.
#Etrangloir :
Appareil destiné à ralentir et à arrêter dans sa course une chaîne d’ancre.
#Evitage :
Mouvement de rotation d’un bâtiment sur ses ancres, au changement de marées ou par la force du vent qui agit plus sur lui que sur le courant. Espace nécessaire à un bâtiment à l’ancre pour effectuer un changement de cap, cap pour cap.
F
#Fanal :
Lanterne d’embarcation.
#Fardage :
Tout ce qui se trouve au-dessus de la flottaison excepté la coque lisse et offrant de la prise au vent. Dans la marine de commerce, désigne aussi les planches , nattes, etc... que l’on place sur le vaigrage du fond pour garantir les marchandises contre l’humidité.
#Fatiguer :
Un bâtiment fatigue lorsque, par l’effet du vent, de la mer, ses liaisons sont fortement ébranlées.
#Faubert :
Sorte de balai fait de nombreux fils de caret et dont on fait usage à bord pour sécher un pont après la pluie ou le lavage.
#Faux-bras :
Cordage installé le long du bord, pour faciliter l’accostage des embarcations.
#Femelots :
Pentures à deux branches embrassant l’étambot ou le gouvernail et représentant des logements pour recevoir les aiguillots.
#Ferler :
– Une voile carrée : relever par plis sur la vergue une voile carguée et la fixer au moyen de rabans dits de ferlage qui entourent la voile et la vergue.
– Un pavillon : le plier et le rouler en le maintenant ensuite avec sa drisse.
#Filer :
– Une amarre : laisser aller une amarre dont un des bouts est attaché à un point fixe.
– La chaîne : augmenter la touée d’une chaîne en la laissant aller de la quantité voulue en dehors du bord.
– Par le bout, une chaîne ou grelin : laisser aller du navire dans l’eau.
#Filière :
Cordage tendu horizontalement et servant de garde-corps ou à suspendre différents objets. - de mauvais temps : cordage qu’on tend d’un bout à l’autre du bâtiment et auquel les hommes se retiennent pendant les forts mouvements de roulis et de tangage.
#Flux :
Marée montante.
#Forain :
Ouvert : Rade foraine : rade sans abri, exposée au mauvais temps du large (mouillage d’attente).
Forme :
– Bassin de radoub, ou cale sèche : bassin de radoub.
– Formes d’un navire : ses lignes.
#Fraîchir :
Se dit du vent qui augmente d’intensité.
#Frais :
Désigne la forme du vent : joli frais, bon frais, grand frais.
#Franc-bord :
Distance entre le niveau de l’eau à l’extérieur du navire et la partie supérieure du pont principal à la demi-longueur du navire.
#Fret :
Somme convenue pour le transport de marchandises par navire. Les marchandises composant le chargement du navire.
#Fuir :
Devant le temps ou devant la mer : gouverner de manière à recevoir le vent ou la mer par l’arrière.
#Fune :
Grelin qui traîne le chalut. Prolongement de la filière des tentes d’un navire (mettre les tentes en fune).
G
#Galhauban :
Cordage en chanvre ou en acier servant à assujettir par le travers et vers l’arrière les mâts supérieurs.
#Gambier :
Changer la position d’une voile à antenne ou au tiers d’un côté à l’autre du navire en faisant passer la vergue de l’autre côté du mât. Synonyme : muder, trélucher.
#Galipot :
Sorte de mastic avec lequel on recouvre les pièces métalliques en cas de repos prolongé ou d’exposition à l’arrosage par l’eau de mer. Pâte formée en parties égales de céruse et de suif fondu, étalée à chaud, au pinceau, sur les surfaces à protéger. On l’enlève par grattage et lavage à l’huile. Galipoter (vieux).
#Gite :
Synonyme de bande : Giter.
#Glène :
De cordage : portion de cordage ployée en rond sur elle-même, c’est à dire lové.
#Grain :
Vent violent qui s’élève soudainement généralement de peu de durée. Les grains sont parfois accompagnés de pluie, de grêle ou de neige.
#Gréement :
L’ensemble des cordages, manoeuvres de toutes sortes et autres objets servant à l’établissement, à la tenue ou au jeu de la mâture, des vergues et des voiles d’un navire.
#Guindeau :
Appareil servant à virer les chaînes, à mouiller et à relever les ancres à bord d’un navire. Son axe de rotation est horizontal.
H
#Habitacle :
Sorte de cuvette ou de caisse cylindrique en bois ou en cuivre recouverte à la partie supérieure d’une glace et qui contient le compas de route et les lampes qui l’éclairent.
#Hale-bas :
Petit cordage frappé au point de drisse des voiles enverguées sur des drailles et qui sert à les amener.
#Haler :
Remorquer un navire dans un canal ou le long d’un quai au moyen d’un cordage tiré au rivage. Tirer un cordage ou un objet quelconque au moyen d’un cordage sur lequel on fait un effort.
#Hanche :
Partie de la muraille d’un navire qui avoisine l’arrière. On relève un objet par la hanche quand il est à 45° par l’arrière du travers.
#Haut-fond :
Sommet sous-marin recouvert d’eau peu profonde et dangereux pour la navigation.
#Hauturière :
Navigation au large ; contrôlée par l’observation des astres. Long cours.
I
#Itague :
Cordage passant par une poulie simple et sur lequel on agit à l’aide d’un palan pour augmenter la puissance. Chaîne retenant un coffre et maillée au point de jonction des chaînes des ancres de corps-mort.
J
#Jambettes :
Montants, bouts d’allonges qui dépassent le plat-bord d’un bâtiment et sur lesquels on tourne des manoeuvres ou on prend un retour. Pièces de bois ou de fer légèrement inclinées et retenant les pavois.
#Jarretière :
Sangle qui sert à saisir une drôme dans une embarcation.
#Jauge :
Volume des capacités intérieures des navires exprimé en tonneaux de 2m3.83 ou 100 pieds cubes anglais.
#Jauge brute :
Volume de tous les espaces fermés du navire sans exception aucune.
#Jauge nette :
Volume des espaces utilisables commercialement.
#Jaumière :
Ouverture pratiquée dans la voûte d’un navire pour le passage et le jeu de la partie supérieure de la mèche du gouvernail.
#Joue :
Creux des formes de la coque à l’avant d’un navire. Synonyme : épaule. Face extérieure de la caisse d’une poulie.
#Joute :
Compétition d’embarcations à l’aviron.
#Jusant :
Marée descendante.
L
#Laisse :
– De marée : partie du rivage alternativement couverte et découverte par la mer dans les mouvements de la marée.
#Laize :
Chacune des bandes de toile dont se compose une voile.
#Lamanage :
Pilotage restreint aux ports, baies, rade et rivières de peu d’importance. Dans la coutume d’Oléron, le pilote s’appelait loman, c’est à dire homme du lof (côté du vent) ; on en a fait laman, puis lamaneur.
#Larder :
Voir paillet.
#Latte :
– De hauban : patte métallique fixée sur le bordage pour servir de cadène de hauban.
#Lège :
Bâtiment lège : bâtiment vide.
#Lest :
Matières pesantes arrimées dans les fonds du navire pour en assurer la stabilité.
#Libre pratique :
Permission donnée par les autorités sanitaires d’un port à un navire de communiquer librement avec la terre.
#Loch :
Appareil servant à mesurer la vitesse du navire.
#Lumières :
Petits canaux ou conduits pratiqués sur la face antérieure des varangues et destinés à conduire les eaux de cale au pied des pompes. Synonyme : anguillers
M
#Mahonne :
Chaland de port à formes très arrondies utilisé en Méditerranée.
#Maille :
Intervalle entre deux couples voisins d’un navire ou entre deux varangues. Ouverture laissée entre les fils des filets de pêche.
#Main_courante :
Barre en métal, ou pièces de bois mince, placées de chaque côté des échelles de dunette, de roof-passerelle, de gaillard, etc... pour servir de rampe.
#Maistrance :
(Marine Nationale) - L’ensemble des officiers mariniers de la Marine de guerre française et plus particulièrement ceux de carrière qui constituent le cadre de maistrance proprement dit.
#Maître_bau :
Bau situé dans la plus grande largeur du navire.
#Maître_couple :
Couple situé de même.
#Maître_de_quart :
(Marine nationale) - Gradé du service manoeuvre qui, à bord des bâtiments militaires, seconde l’officier de quart dans le service des embarcations et rend les honneurs du sifflet à l’arrivée et au départ des officiers.
#Maniable :
Modéré (vent) ; assez beau (temps).
#Manifeste :
Liste complète et détaillée par marque et numéros des colis de marchandises formant la cargaison d’un navire. Cette liste est remise à la Douane du port de destination.
#Marie-Salope :
Chaland à saletés.
#Marnage :
Synonyme : d’amplitude pour la marée.
#Maroquin :
Cordage tendu entre deux mâts pour servir à supporter une ou plusieurs poulies dans lesquelles passent des manoeuvres ou des drisses.
#Mascaret :
Phénomène qui se produit dans le cours inférieur d’un fleuve consistant en plusieurs lames creuses et courtes formées par la remontée du flot contre le courant du propre fleuve.
#Mât_de_charge :
Espar incliné tenu par des balancines portant des apparaux servant à déplacer des poids.
#Mâter :
Mettre un mât en place. Mâter une pièce, une barrique, les avirons : les dresser et le tenir dans une position verticale.
#Mégaphone :
Tronc de cône creux et léger servant à augmenter la portée de la voix.
#Membrure :
Pièce de bois ou de fer soutenant le bordé et les vaigres sur laquelle viennent se fixer les barrots (Synonyme : couple).
#Midship :
Aspirant ou enseigne de vaisseau, en général le plus jeune parmi les officiers. Désigne également des chaussures ouvertes utilisées à bord des bâtiments de la Marine en pays chaud.
#Mole :
Construction en maçonnerie, destinée à protéger l’entrée d’un port et s’élevant au-dessus du niveau des plus fortes marées.
#Mollir :
Diminuer de violence (vent / mer).
#Mou :
Un cordage a du mou quand il n’est pas assez tendu. Donner du mou : choquer une manoeuvre. Un navire est mou quand il a tendance à abattre.
#Moucheter_un_croc :
Amarrer un bout entre pointe et dos pour empêcher le décrochage.
#Mouiller :
Jeter l’ancre et filer la touée de la chaîne convenable.
#Mousson :
Vents périodiques, soufflant avec de légères variations pendant une moitié de l’année dans une direction et pendant l’autre moitié de l’année dans la direction opposée. (Mers de Chine et Océan Indien).
#Musoir :
Pointe extrême d’une jetée ou d’un môle ; se dit aussi de l’extrémité d’un quai à l’entrée d’un bassin ou d’un sas.
N
#Nable :
Trou percé dans le fond d’une embarcation servant à la vider lorsque cette embarcation n’est pas à flot. S’obture au moyen d’un bouchon de nable.
#Nage :
Mouvement imprimé par l’armement aux avirons d’une embarcation.
– Chef de nage : Nageurs assis sur le banc arrière dont les mouvements sont suivis par tous les autres.
– Nage à couple : Quand il y a 2 (canot) ou 4 (chaloupe) nageurs sur chaque banc.
– Nage en pointe : 1 nageur par banc (baleinière).
#Natte :
Nom donné aux paillets et aux sangles qu’on place en divers endroits de la mâture et du gréement qu’on veut garantir du frottement.
#Nid de pie :
Installation placée assez haut sur le mât avant de certains navires et dans laquelle se tient l’homme de vigie. A bord des navires polaires, on dit plutôt #nid_de_corbeau.
O
#Obéir :
Un navire obéit bien à la barre quand il en sent rapidement l’action.
#Obstructions :
Défenses fixes, d’un port pour en interdire l’accès à un ennemi de surface, sous-marin ou aérien.
#Oeil :
Boucle formée à l’extrémité d’un filin.
#Oeil de la tempête :
Éclaircie dans le ciel au centre des ouragans.
#Oeuvres_mortes :
Partie émergée de la coque.
#Oeuvres_vives :
Partie immergée de la coque.
#Opercule :
Tape de hublot.
#Oreilles_d_âne :
Cuillers en tôle permettant d’augmenter le débit d’air entrant par les hublots.
P
#Paille de bitte :
Tige de fer traversant la tête d’une bitte pour empêcher la chaîne ou l’aussière de décapeler.
#Paillet :
Réunion de fils de bitord, torons de cordage, etc... tressés ensemble et formant une sorte de natte. On les emploie pour garnir les manoeuvres dormantes afin empêcher le frottement.
#Palanquée :
Colis, ensemble de marchandises groupées dans une élingue ou un filet pour être embarquées ou débarquées en un seul mouvement de grue.
#Palanquer :
Agir sur un objet quelconque avec un ou plusieurs palans.
#Panne (mettre en) :
Manoeuvre qui a pour objet d’arrêter la marche du navire par le brasseyage de la voilure.
#Pantoire :
Fort bout de cordage terminé par un oeil muni d’une cosse.
#Pantoire_de_tangon :
Retient le tangon dans le plan vertical.
#Paravane (un) :
Deux brins de dragage fixés au brion terminés par des flotteurs divergents. Installation destinée à la protection contre les mines à orin.
#Paré :
Prêt, libre, clair, hors de danger.
#Parer :
– Un cap : le doubler ; - un abordage : l’éviter.
– Une manoeuvre : la préparer.
– Manoeuvres : commandement pour tout remettre en ordre.
Faire parer un cordage : le dégager s’il est engagé ou empêcher de la faire.
#Passerelle :
Petit cordage servant de transfilage ou à passer une manoeuvre plus grosse dans les poulies ou un conduit.
Aussière ou chaîne passée d’avance sous la coque d’un bâtiment afin de permettre une mise en place rapide d’un paillet makaroff.
#Pataras :
Hauban supplémentaire destiné à soulager temporairement à un hauban soumis à un effort considérable - très employé sur les yachts de course, ce hauban mobile appelle largement sur l’arrière.
#Patente de santé :
Certificat délivré à un navire par les autorités du port pour attester l’état sanitaire de ce port.
#Pavois :
Partie de coque au-dessus du pont formant garde corps.
#Grand_pavois :
Pavillon de signaux frappés le long des étais et de l’entremise dans un ordre déterminé.
#Petit_pavois :
Pavillons nationaux en tête de chacun des mâts. Au-dessus du pavois : Syn. « de montré » pour un signal par pavillon de 1 signe.
P#eneau (faire) :
Tenir l’ancre prête à mouiller par grands fonds après avoir filé une certaine quantité de chaîne pour atténuer la violence du choc sur le fond.
#Perdant :
Synonyme : jusant.
#Perthuis :
Détroit entre les îles, des terres ou des dangers.
Ouverture d’accès dans une cale sèche.
#Phare :
Construction en forme de tour portant un feu à son sommet.
Mât avec ses vergues, voiles et gréement. Ex. : phare de misaine, phare de l’avant, phare de l’arrière, phare d’artimon, phare carré.
#Phoscar :
Sorte de boîte à fumée et à feu jetée d’un bâtiment afin de matérialiser un point sur la mer.
#Pic (a pic) :
Position verticale de la chaîne de l’ancre au moment où celle-ci est sur le point d’être arrachée au fond. A long pic : laisser la chaîne de l’ancre un peu plus longue que pour être à pic.
#Pied :
Jeter un pied d’ancre : mouiller avec un peu de touée pour un court laps de temps.
Mesure de longueur égale à 0,305mètre.
#Pied_de_biche :
Pièce de fonte, dans un guindeau.
#Pied_de_pilote :
Quantité dont on augmente le tirant d’eau pour être sur de ne pas talonner.
#Pigoulière :
Embarcation à moteur assurant à heures fixes à TOULON le service de transport du personnel entre différents points de l’Arsenal.
#Piloter :
Assurer la conduite d’un navire dans un port ou dans les parages difficiles de la côte.
#Piquer_l_heure :
Sonner l’heure au moyen d’une cloche.
#Plat-bord :
– Dans un bâtiment en bois : ensemble des planches horizontales qui recouvrent les têtes des allonges de sommet.
– Dans un navire en fer : ceinture en bois entourant les ponts.
#Plein :
Synonyme : pleine mer.
– Plus près bon plein : allure de 1 quart plus arrivée que le plus près.
– Mettre au plein : échouer un bateau à la côte.
#Poste (amarre de) :
Aussière ou grelin de forte grosseur fournie par les ports pour donner plus de sécurité et plus de souplesse à l’amarrage des navires et éviter l’usure de leurs propres aussières d’amarrage.
#Pot_au_noir :
Zone des calmes équatoriaux caractérisés par des pluies torrentielles.
#Poulaine :
Partie extrême avant d’un navire : lieu d’aisance de l’équipage.
#Poupée_de_guindeau :
Bloc rond en fonte sur lequel on garnit les amarres que l’on veut virer au guindeau.
#Prélart :
Laize de toile à voile souple, cousues ensemble puis goudronnées, destinées à couvrir les panneaux d’une écoutille et empêcher l’accès de l’eau dans les entreponts ou la cale.
#Puisard :
Espace compris entre deux varangues et formant une caisse étanche dans laquelle viennent se rassembler les eaux de cale.
#Pilot_chart :
Cartes périodiques publiées par l’Office Météo des Etats-Unis fournissant des renseignements sur la direction et la force des vents et des courants probables et la position des icebergs.
Q
#Quart :
32ème partie du tour d’horizon, vaut 11 degrés 15 minutes.
Synonyme. : de rhumb de compas.
#Queue _de_rat :
– Cordage terminé en pointe.
– D’un grain : rafale violente et subite à la fin d’un grain.
– Aviron de queue : aviron servant de gouvernail.
#Quille_de_roulis :
Plan mince, en tôle, fixé normalement et extérieurement à la coque, dans la région du bouchain, sur une partie de la longueur du navire, et destiné à entraîner l’eau lors des mouvements de roulis pour les amortir plus rapidement.
R
#Raban :
Tresse ou sangle de 8 à 9 mètres de long formée d’un nombre impair de brins de bitord.
– De hamac : bout de quarantenier servant à suspendre le hamac.
– De ferlage : cordon ou tresse servant à serrer une voile sur une vergue, un gui, etc...
#Rabanter :
Fixer ou saisir un objet à son poste avec les rabans destinés à cet usage.
– Une voile : la relever pli par pli sur la vergue et l’entourer, ainsi que la vergue, avec les rabans.
#Radier :
Maçonnerie sur laquelle on établit les portes d’un bassin et d’une forme.
#Radoub :
Passage au bassin d’un navire pour entretien ou réparation de sa coque.
#Rafale :
Augmentation soudaine et de peu de durée du vent.
#Rafiau ou #Rafiot :
Petite embarcation, mauvais navire.
#Rafraîchir :
Un câble, une amarre, c’est en filer ou en embraquer une certaine longueur de manière à ce que le portage ne soit jamais à la même place.
#Raguer :
Un cordage rague lorsqu’il s’use, se détériore en frottant sur un objet dur ou présentant des aspérités. Se dit aussi d’un bâtiment frottant contre un quai.
#Rail :
Pièce en cuivre vissée sur un mât à pible ou un gui sur laquelle sont enfilés les coulisseaux.
#Rambarde :
Garde-corps.
Synonyme : de main courante.
#Ras :
Radeau servant aux réparations à faire à un bâtiment près de sa flottaison.
Petits appontements flottants.
#Ratier :
Argot de bord - Matelot sans spécialité chargé de l’entretien de la coque.
#Rattrapant :
Yacht rattrapant. Terme de régate : lorsque deux yachts font la même route ou à peu près, celui qui est en route libre derrière l’autre commence à être considéré comme « yacht rattrapant l’autre » aussitôt qu’il s’en approche assez près pour qu’il y ait « risque de collision » et continue à être tel jusqu’à ce qu’il redevienne en roue libre devant ou derrière, ou s’en soit écarté par le travers jusqu’à écarter le risque de collision.
#Raz :
Courant violent dû au flot ou au jusant dans un passage resserré.
#Reflux :
Mouvement rétrograde de l’eau après la marée haute.
Synonyme : jusant, ébe.
#Refuser :
Le vent refuse lorsque sa direction vient plus de l’avant. Contraire : adonner.
#Relâcher :
Un navire relâche quand par suite du mauvais temps, avaries subies, etc... il est forcé d’interrompre sa mission et d’entrer dans un port qui n’est pas son port de destination.
#Renard :
Plateau sur lequel sont pointés les noms des officiers qui descendent à terre.
#Rencontrer :
La barre ou simplement rencontrer : mettre la barre du côté opposé à celui où elle était auparavant pour arrêter le mouvement d’abatée du navire.
#Rendre :
Un cordage rend lorsqu’il s’allonge. Une manoeuvre est rendue lorsqu’on l’a amenée à son poste en halant dessus. Rendre le mou d’un cordage : tenir le cordage à retour d’un bout tandis qu’on hale de l’autre bout. Rendre le quart : remettre le quart à son successeur.
#Renflouer :
Remettre à flot un navire échoué.
#Renverse :
Du courant : le changement cap pour cap de sa direction.
#Ressac :
Retour violent des lames sur elles-mêmes lorsqu’elles vont se briser sur une côte, un haut-fond.
#Retenue :
Cordage en chanvre, en acier ou chaîne servant à soutenir un bout-dehors, un bossoir.
#Rider :
Une manoeuvre dormante : c’est la raidir fortement à l’aide de ridoirs ou de caps de mouton.
#Riper :
Faire glisser avec frottement.
#Risée :
Petite brise subite et passagère.
#Rocambeau :
Cercle en fer garni d’un croc, servant notamment à hisser la vergue d’une voile au tiers et à amurer le point d’amure du foc le long de son bout-dehors.
#Rôle :
Rôle de combat, rôle d’équipage, etc...
#Rondier :
Gradé ou matelot chargé d’une ronde.
#Roof :
Superstructure établie sur un pont supérieur et ne s’étendant pas d’un côté à l’autre du navire.
#Roulis :
Balancement qui prend le navire dans le sens transversal.
#Routier :
Carte marine à petite échelle comprenant
S
#Sabaye :
Cordage avec lequel on hâle à terre un canot mouillé près de la côte.
##Sabord :
Ouverture rectangulaire pratiquée dans la muraille d’un navire.
Saborder :
Faire des brèches dans les oeuvres vives d’un navire pour le couler.
#Safran :
Surface du gouvernail sur laquelle s’exerce la pression de l’eau pour orienter le navire.
#Savate :
Pièce de bois sur laquelle repose un navire au moment de son lancement.
#Saisine :
Cordage servant à fixer et à maintenir à leur place certains objets.
#Sangle :
Tissu en bitord qui sert à garantir du frottement certaines parties du navire ou du gréement ou à maintenir au roulis des objets suspendus.
#Sas :
Partie d’un canal muni d’écluses, destinée à établir une jonction entre deux bassins de niveaux différents. Compartiment en séparant deux autres dont les ouvertures ne peuvent s’ouvrir que l’une après l’autre.
#Saute_de_vent :
Changement subit dans la direction du vent.
#Sauve-Garde :
Cordages fourrés ou chaînes servant à empêcher le gouvernail d’être emporté s’il vient à être démonté. Ils sont fixés d’un bout sur le gouvernail, de l’autre sur les flancs du bâtiment.
#Sec (à) :
Un bâtiment court à sec, est à sec de toile lorsqu’il navigue sans se servir de ses voiles, mais poussé par le vent.
#Semonce :
Ordre donné par un navire armé à un autre navire de montrer ses couleurs et au besoin d’arrêter pour être visité.
#Coup (coup de) :
Coup de canon appuyant cet ordre.
#Servir :
Faire servir : manoeuvre d’un navire à voiles pour quitter la panne et reprendre la route.
#Seuil :
Élévation du fond de la mer s’étendant sur une longue distance.
#Sillage :
Trace qu’un navire laisse derrière lui à la surface de la mer.
#Slip :
Plan incliné destiné à mettre à l’eau ou à haler à terre de petits bâtiments ou des hydravions au moyen d’un chariot sur rails.
#Soufflage :
Doublage en planches minces sur le bordé intérieur ou extérieur.
#Souille :
Enfoncement que forme dans la vase ou le sable mou un bâtiment échoué.
#Sous-venté :
Un voilier est sous-venté quand il passe sous le vent d’un autre bâtiment, d’une terre qui le prive de vent.
#Spardeck :
Pont léger au-dessus du pont principal.
#Suceuse :
Drague travaillant par succion du fond.
#Superstructures :
Ensemble des constructions légères situées au-dessus du pont supérieur.
#Surbau :
Tôle verticale de faible hauteur encadrant un panneau, un roof ou un compartiment quelconque.
#Syndic :
Fonctionnaire de l’Inscription Maritime remplaçant les Administrateurs dans les sous-quartiers.
#Syzygie (marée des) :
Marées correspondant à la nouvelle ou à la pleine lune. Synonyme : marée de vive-eau.
T
#Table_à_roulis :
Table percée de trous.
Par gros temps, on y met des chevilles appelées violons ou cabillots qui permettent de fixer les objets qui s’y trouvent.
#Tableau :
Partie de la poupe située au-dessus de la voûte.
Dans un canot ou une chaloupe, partie arrière de l’embarcation.
#Talon_de_quille :
Extrémité postérieure de la quille sur laquelle repose l’étambot.
#Talonner :
Toucher le fond de la mer avec le talon de la quille.
#Tangon :
Poutre mobile établie horizontalement à l’extérieur d’un navire, à la hauteur du pont supérieur et perpendiculairement à la coque, sur laquelle on amarre les embarcations quand le navire est à l’ancre.
– De spinnaker ou de foc : espars servant à déborder le point d’écoute du spinnaker ou du foc au vent arrière.
#Tangage :
Mouvement que prend le navire dans le sens longitudinal.
#Tanker :
Navire pétrolier.
#Tape :
Panneau en tôle ou pièce de bois obturant une ouverture.
#Taud :
Abri de grosse toile qu’on établit en forme de toit au-dessus des ponts pour garantir l’équipage contre la pluie. Etui placé sur les voiles serrées pour les garantir de la pluie.
#Teck :
Bois des Indes presque imputrescibles aussi fort et plus léger que le chêne ; très employé dans la construction navale.
#Tenir :
Navire tenant la mer : se comportant bien dans le mauvais temps.
#Tenir le large :
Rester loin de la terre.
#Tenue :
Qualité du fond d’un mouillage. Les fonds de bonne tenue sont ceux dans lesquels les pattes des ancres pénètrent facilement et ne peuvent cependant en être arrachées qu’avec difficulté.
La tenue d’un mât est son assujettissement par les étais et les haubans.
#Teugue :
Partie couverte du pont supérieur avant, constituant un gaillard d’avant où les hommes de l’équipage peuvent s’abriter.
#Tiens-bon ! :
Commandement à des hommes qui agissent sur un cordage, un cabestan, etc... de suspendre leurs efforts tout en restant dans la position où ils sont (voir « Tenir bon »).
#Tiers (voile au) :
Synonyme : de bourcet
Voiles des canots et chaloupes.
#Tillac :
Pont supérieur ou parfois plancher d’embarcation.
#Tins :
Pièces de bois carrées placées à des distances régulières sur le fond d’une cale-sèche et destinées à soutenir la quille des navires.
#Tire-veilles :
Nom donné à un bout de filin terminé par une pomme à la rambarde au bas de l’échelle de coupée d’un navire et auquel on se tient pour monter à bord ou pour en descendre.
Bout amarré sur l’entremise des bossoirs d’embarcation et auxquels se tient l’armement d’une embarcation quand on la met à l’eau ou quand on la hisse.
#Tomber :
– Sous le vent : s’éloigner de l’origine du vent.
– Sur un navire, une roche : être entraîné par le vent, le courant ou toute autre cause vers un navire, un rocher, etc...
– Le vent tombe, la mer tombe : le vent diminue d’intensité, les vagues de force.
#Tonnage :
Capacité cubique d’un navire ou de l’un de ses compartiments exprimée en tonneaux. Le tonneau est égal à cent pieds cubes anglais ou à 2,83 mètres cubes (c’est le tonneau de jauge) ; Le tonnage exprime toujours un volume.
#Tonne :
Grosse bouée en bois, en fer ou en toile.
#Top :
Prendre un top : comparer une pendule réglée avec son chronomètre, ou relever un signal horaire au compteur.
#Tosser :
Un navire tosse lorsque, amarré le long d’un quai, sa coque frappe continuellement contre le quai par l’effet de la houle.
A la mer, le navire tosse quand l’AV retombe brutalement dans le creux des vagues.
#Touage :
Remorquage, plus particulièrement en langage de batellerie.
#Toucher :
Être en contact avec le fond. Toucher terre : faire escale.
#Touée :
Longueur de la remorque avec laquelle on hale un navire pour le déplacer.
Longueur de la chaîne filée en mouillant une ancre. Par extension : longueur d’une certaine importance d’un câble filé ou d’un chemin à parcourir.
#Touline :
Petite remorque et plus généralement lance-amarre.
#Tourner :
Une manoeuvre : lui faire faire un nombre de tours suffisant autour d’un point fixe pour l’empêcher de filer ou de lâcher.
#Traîne :
Tout objet que l’on file à l’arrière d’un navire à l’aide d’un bout de filin.
A la traîne : un objet est à la traîne lorsqu’il n’est pas placé à la place qui lui est assignée.
#Transfiler :
– Deux morceaux de toile : les rapprocher bord à bord au moyen d’un bout de ligne passant alternativement des oeillets pratiqués dans l’un dans ceux pratiqués dans l’autre.
– Une voile : la fixer à sa vergue, gui ou corne au moyen d’un filin nommé transfilage et passant d’un oeillet à l’autre en embrassant la vergue, le gui, la corne.
#Traversier :
Amarre appelant d’une direction perpendiculaire à l’axe longitudinal.
Un vent traversier est un vent bon pour aller d’un port à un autre et pour un revenir.
#Trou_d_homme :
Ouverture elliptique d’un double fond ou d’un ballast.
#Tunnel :
Conduit en tôlerie de dimensions suffisantes pour permettre le passage d’un homme et à l’intérieur duquel se trouve une ligne d’arbres entre la chambre des machines et la cloison de presse-étoupe AR.
V
#Va_et_vient :
Cordage en double servant à établir une communication entre deux navires ou entre un navire et la côte, notamment pour opérer le sauvetage des naufragés.
#Vadrouille :
Bouts de cordage défaits, serrés sur un manche et servant au nettoyage. Faubert emmanché.
#Vague_satellite :
Soulèvement de la mer produit par le mouvement du navire en marche.
#Varangue :
La varangue est la pièce à deux branches formant la partie inférieure d’un couple et placées à cheval sur la quille. La varangue est prolongée par des allonges. Tôle placée verticalement et transversalement d’un bouchain à l’autre pour consolider le petit fond du navire.
#Vase :
Terre grasse, noirâtre, gluante. La vase peut être molle, dure mêlée ; elle présente généralement une bonne tenue.
#Veille (ancre de) :
Ancre prête à être mouillée.
#Veiller :
Faire attention, surveiller. Veiller l’écoute : se tenir prêt à la larguer, à la filer. Veiller au grain : l’observer, le suivre.
#Vélique :
Point vélique = centre de voilure de toutes les voiles.
#Ventre :
La partie centrale d’un bâtiment surtout lorsque ses couples sont très arrondis.
#Verine :
Bout de filin terminé par un croc ou une griffe et dont on fait usage en simple ou en double pour manier les chaînes des ancres.
#Videlle :
Reprise faite à un accroc dans une toile.
#Virer :
Exercer un effort sur un cordage ou sur une chaîne par enroulement sur un treuil, guindeau ou cabestan.
– Virer à pic : virer suffisamment le câble ou la chaîne pour amener l’étrave du navire à la verticale de l’ancre.
– Virer à long pic : virer en laissant la chaîne un peu plus longue que la profondeur de l’eau.
#Virer_de_l_avant :
faire avancer un navire en embraquant ses amarres de l’avant au cabestan ou au guindeau.
– Virer sur la chaîne : rentrer une partie de la chaîne en se servant du cabestan ou du guindeau.
– Virer de bord : changer les amures des voiles.
#Vit_de_nulet ou #Vi_de_mulet :
Tige de métal articulée fixée à une vergue, à un gui, à un mât de charge pour le relier au mât qui porte une douille. Employé en particulier pour les mâts de charge.
#Vitesse :
L’unité marine de vitesse est le noeud qui représente un mille marin (1852 mètres) à l’heure. Ne jamais dire un noeud à l’heure.
#Vive-eau :
Grande marée.
#Voie_d_eau :
Fissure ou ouverture accidentelle dans des oeuvres vives.
W
#Wharf :
Littéralement quai, plus spécialement pour désigner un appontement qui s’avance dans la mer au-delà de la barre sur la côte occidentale d’Afrique.
Y
#Youyou :
Très petite embarcation de service à l’aviron et à la voile.
]]>Pour une #Sécurité_Sociale_de_l’Alimentation (#Dominique_Paturel)
Cette réflexion a pris naissance en 2013 [1], dans les échanges entre deux personnes dont l’une est issue du monde agricole et l’autre de la recherche. L’un comme l’autre, nous constations l’enfermement des personnes recevant de l’#aide_alimentaire, dans une grande difficulté à s’émanciper des dispositifs de distribution et ce, malgré les discours et les pratiques portés par des professionnels ou des bénévoles bienveillants.
En s’appuyant sur la conception développée par Tim Lang de la démocratie alimentaire, nous ne pouvions que nous rendre compte que l’accès à l’alimentation « libre » d’une part et à une alimentation produite plus sainement d’autre part, était d’une inégalité flagrante. La caractéristique de cette inégalité est qu’elle est banalisée par le fait que nous sommes tous des mangeurs, invisibilisant ainsi les rapports de classe. En outre, les politiques sociales et sanitaires généralisent ces inégalités par la désignation d’une population dite vulnérable et à laquelle on destine des dispositifs assistanciels. Le présupposé repose sur une conception libérale de la solidarité basée sur une approche néo-paternaliste. Les cadres de pensée qui ont servi à sortir la France de la faim d’après-guerre, sont les mêmes qui empêchent aujourd’hui de voir la situation dégradée du côté de ce que j’appelle l’accès à la « fausse bouffe » et non à l’alimentation.
En approfondissant notre réflexion, il nous a semblé que tant que l’accès ne serait pas consolidé conformément aux valeurs républicaines, à savoir un accès égalitaire, solidaire et libre, les injustices demeureraient quant aux conséquences sociales et sanitaires. Un modèle de protection sociale pour tous orienté sur un accès égalitaire à une alimentation reconnectée aux conditions de sa production, s’est imposé et c’est cette piste que nous avons suivie. Il s’agissait de reprendre la main sur le(s) système(s) alimentaire(s) par tous les habitants en France et d’être dans les conditions pour le faire : la réponse ne pouvait pas rester que du seul côté des citoyens « éclairés » ou militants. Le modèle de la sécurité sociale nous a semblé le bon cadre pour avancer. À partir de là deux pistes ont été suivies :
– La première incarnée par Ingénieurs sans frontières [2] qui propose « une carte d’assurance alimentaire » ;
– La deuxième inscrite dans l’ensemble de nos travaux et qui est au cœur du séminaire Démocratie Alimentaire.
Aujourd’hui la transition alimentaire est essentiellement mise en œuvre du côté du changement des pratiques alimentaires des mangeurs. Mais l’alimentation étant considérée comme une marchandise comme une autre, à savoir soumise aux rapports de force existant sur le marché, (et même si les initiatives de tous ordres sont bienvenues), la transformation ne sera pas au rendez-vous sans un changement radical de l’offre. Et ce d’autant plus, que le système industriel agro-alimentaire est transnational et que le début de la réflexion de Tim Lang sur sa proposition de démocratie alimentaire part de ce constat : les états ont bien du mal à intervenir aujourd’hui dans la régulation de ce système.
Trois points d’appui au fondement de la Sécurité Sociale de l’Alimentation :
– Le premier est la reconnaissance du droit à l’alimentation ;
– Le second est la réorientation des outils de politique publique existant en matière d’accès à l’alimentation et en particulier la restauration collective ;
– Le troisième, l’attribution d’une allocation à l’ensemble de la population pour accéder à des produits frais sur le modèle des allocations familiales.
Mais pour que ce système puisse se construire, il nous faut rappeler des éléments de conception qui doivent être socialisés : l’alimentation n’est pas seulement le résultat d’une production agricole ou de transformation agro-industrielle. Il est nécessaire de s’appuyer sur une vision systémique qui prend en compte les quatre activités nécessaires à l’alimentation des humains de tout temps : celle de la production, celle de la transformation, celle de la distribution et celle de la consommation. Ce sont l’ensemble de ces activités qui forment système et les aborder de façon déconnectée soutient le modèle industriel, nous laissant dans une vision minimaliste de l’alimentation comprise alors comme denrée ou produit.
De plus, l’alimentation comme fait social total, comporte des dimensions sociale, culturelle, économique, politique, biologique, etc. On ne peut donc la réduire au seul slogan « les gens ont faim, il faut leur donner à manger », slogan repris de façon globale dans tous les dispositifs de distribution d’aide alimentaire en France et en Europe.
L’alimentation correspond aussi à un modèle ancré dans une histoire nationale. En France, manger ensemble et faire la cuisine sont beaucoup plus important que la qualité des produits et leur provenance. Les gaulois réglaient déjà les problèmes politiques par de grands banquets (Ariès, 2016) [3], d’où l’importance de manger ensemble pour construire du lien social et faire société. On peut ainsi comprendre pourquoi les institutions d’actions sociales et de travail social utilisent l’alimentation comme moyen autour de ce qui est leur mission, à savoir lutter contre l’exclusion sociale. Mais, concevoir l’alimentation comme moyen est aujourd’hui contreproductif pour assurer la transition alimentaire dans la perspective des changements climatiques à l’œuvre et stopper les effets délétères de l’alimentation industrielle.
La Sécurité Sociale de l’Alimentation doit donc s’appuyer sur l’ensemble de ces éléments pour asseoir sa légitimité. Elle se situe du côté de la transformation alimentaire, de la prévention en santé publique et non curative comme actuellement. Elle fait partie d’une politique de l’alimentation qui doit se désencastrer de ministères de tutelles comme l’agriculture, la santé ou la cohésion sociale. Il ne s’agit pas de créer un xième ministère mais bien de comprendre cette politique comme transversale. Cependant dans un pays centralisé comme la France avec des institutions verticales, une politique transversale a de fortes chances d’être minorée. D’où la proposition de doter cette instance de moyens conséquents et d’obliger les politiques engageant une des activités du système alimentaire à s’inclure (pour partie) dans la politique alimentaire et non d’œuvrer de façon segmentée : la Sécurité Sociale de l’Alimentation devient alors l’outil majeur pour actionner la transition alimentaire.
Le second point d’appui est de mobiliser les outils de politiques publiques existants au service de ce dispositif, en particulier la restauration collective publique. Nous partons du constat que les lieux, le matériel, les compétences sont présents à travers la mise à disposition de quatre à cinq repas par semaine à midi : pourquoi ne pas utiliser ces ressources en direction de la population habitant ou travaillant en proximité de ces équipements le soir et 7 jours sur 7. Par ailleurs, on peut également en profiter pour réorienter la production et la transformation en redirigeant l’offre alimentaire à l’échelle territoriale.
D’autres outils existent déjà et il s’agirait de renforcer la cohérence au service de la Sécurité Sociale de l’Alimentation : en soutenant les marchés d’intérêts nationaux dans les régions pour approvisionner les villes et villages et les engager dans la transformation des compétences des intermédiaires ; en cessant de segmenter les plans incitatifs (Climat, alimentation, urbanisme, etc.) et en recherchant comment les articuler ; en concevant des instances démocratiques à l’échelle des territoires de vie pour décider des politiques alimentaires liées à la réalité sociale et concevoir les hybridations nécessaires pour garantir un accès à tous, etc.
Le troisième point d’appui est celui de l’attribution d’une allocation pour tous les habitants en France, fléchée sur l’achat de produits frais : fruits, légumes, produits laitiers, viande, poisson. Ces aliments sont souvent absents pour les familles à petits budgets et sont remplacés par des aliments ultra-transformés. Cette mesure fléchée peut aussi participer à la relocalisation des activités du système alimentaire.
Élaborer un tel dispositif permettrait de faire exploser le « plafond de verre » auquel se confronte une multitude d’initiatives issues de la société civile organisée et de l’économie sociale et solidaire : ainsi la Sécurité Sociale de l’Alimentation, outre les effets sur la santé, participerait réellement à la transition écologique.
–-
[1] ▻http://www1.montpellier.inra.fr/aide-alimentaire/index.php/fr
[2] ►https://www.isf-france.org/articles/pour-une-securite-sociale-alimentaire
[3] Eh non ce n’est pas une invention de Goscinny et Uderzo. Ariès, Paul (2016) Une histoire politique de l’alimentation. Du paléolithique à nos jours. Paris, édition Max Milo.
▻https://www.chaireunesco-adm.com/Pour-une-Securite-Sociale-de-l-Alimentation
#sécurité_alimentaire #sécurité_sociale #alimentation #distribution_alimentaire #alternative #démocratie_alimentaire #Tim_Lang #accès_à_l'alimentation #inégalités #rapports_de_classe #classe_sociale #assistance #néo-paternalisme #solidarité #fausse_bouffe #protection_sociale #transition_alimentaire #droit_à_l'alimentation #restauration_collective #politiques_publiques #allocation #santé_publique #sécurité_sociale_alimentaire
En Corrèze, la création d’un centre pour demandeurs d’asile sème la discorde : « Les gens se regardent avec méfiance maintenant »
Depuis qu’ils ont découvert l’ouverture imminente d’un lieu d’#accueil pour demandeurs d’asile dans l’ancienne auberge de leur village, les habitants de #Beyssenac vivent entre #pétitions, #manifestations de l’extrême droite et brouilles entre voisins.
L’#auberge_de_la_Mandrie surgit après un virage, laissant le village de Beyssenac derrière soi. Ici, tout le monde connaît l’histoire de cette ancienne école rachetée par le couple Millot, dans les années 70, pour en faire un hôtel-restaurant. De l’autre côté de la départementale qui file vers Pompadour, des pancartes semblent avoir poussé dans les arbres. Les messages à la bombe fluo indiquent « Non au Cada, gardons notre auberge » ou encore « Cada imposé par le préfet, colère augmentée ».
La nouvelle est tombée début février, lorsque le quotidien la Montagne révèle que les aubergistes de la Mandrie partent à la retraite et que le lieu va devenir un centre d’accueil pour demandeurs d’asile (Cada). D’ici l’automne, 40 exilés vivront sur place le temps d’obtenir, ou non, le statut de réfugié. Depuis cette annonce, les deux frères ne répondent plus aux sollicitations. « Vous savez, on est pas mal échaudés », dit l’aîné. Peu après la révélation, des manifestations ont éclaté dans ce village de 350 âmes. Les témoins racontent les 150 personnes devant la mairie, les fumigènes et les cagoules. Des membres de l’#Action_française venus de Limoges, à 60 kilomètres de là, ont déployé une #banderole « Immigration nation en danger » dans un face-à-face avec des militants antifas.
« La peur s’est installée »
« Du jamais-vu en vingt-trois ans de mandat ! » bout le maire #Francis_Comby (LR). Il a déposé trois plaintes pour #menaces_de_mort et pour #diffamation. On l’accuse d’accepter « des clandestins », d’avoir refusé l’installation d’une résidence senior sur le même site et caché ce nouveau projet. L’élu affirme n’être au courant de rien et, lassé de cette affaire, préfère parler de la deuxième fleur « Villes et Villages Fleuris » que vient de recevoir Beyssenac.
« Ils ont tardé à mettre les choses au clair et la #peur s’est installée », regrette une habitante qui exige l’anonymat, comme tous ceux voulant bien témoigner. Elle n’a pas signé les pétitions, quitte à s’opposer à ses voisins. « On était un village sans histoire et maintenant, les gens se regardent avec méfiance », décrit une Beyssenacoise. Celle-ci a rejoint le collectif anti-Cada de Christian Cargouet. « On est les gentils, insiste le formateur en hôtellerie de 58 ans. On ne veut pas être un parti politique, juste comprendre. » Le groupe, soutenu par le délégué départemental Rassemblement national Valéry Elophe, a sa théorie : « Il faut nettoyer Paris avant les JO », les exilés ne soutiendront pas l’économie locale et l’association mandatée trempe dans des « magouilles ».
Le second collectif, « #Sauvons_Beyssenac » appuyé par #Reconquête ! vise la même issue qu’à Callac dans les Côtes-d’Armor : l’abandon du projet. Son créateur, Philippe Ponge, sert l’argument de « l’endroit inadapté ». Tous les villageois le reconnaissent : il n’y a plus de commerces, de médecin ni même de club des aînés. Seuls le comité des fêtes et la société de chasse résistent. Mais avec 1,29 place de dispositif national d’accueil (DNA) pour 1 000 habitants, la Corrèze était le deuxième département le moins bien doté de Nouvelle-Aquitaine – elle-même déficitaire par rapport au niveau national.
Mi-mars, lors d’une réunion publique longtemps réclamée au préfet, un sentiment d’injustice gronde dans la salle des fêtes bondée. « Et pour les aînés de nos campagnes, vous faites quoi ? Ils n’ont pas le droit aux navettes pour aller chez le médecin », dénonce un quinqua sous les applaudissements. « Ceux qui peuvent se payer la traversée sont blindés. Nous, on n’a pas d’argent », crie un autre. « Ma maison est invendable. C’est terminé pour moi et pour ma famille », ajoute une retraitée avant de déguerpir. « Les oppositions aux Cada sont de plus en plus récurrentes », commente Karine Bouteleux, directrice du pôle asile de Viltaïs. L’association est connue sur le territoire notamment pour avoir organisé l’accueil des réfugiés ukrainiens.
Des habitants du coin, plus discrets par peur des représailles, ont proposé de donner des cours de français au Cada. « On peut être contre le projet, pas contre les humains », tranche un couple dont les enfants iront à l’école avec les jeunes demandeurs d’asile. Tandis que les opposants s’alarment d’une baisse du niveau scolaire, eux voient la possibilité de sauver une classe de la fermeture.
De retour aux abords de la Mandrie, la gendarmerie patrouille. Viltaïs peaufine les derniers détails. Il y aura un surveillant vingt-quatre heures sur vingt-quatre, mesure exceptionnelle pour calmer les inquiétudes de la population. « J’espère que le RN ne fera pas d’esclandres », commente Karine Bouteleux. Les premières familles arrivent la semaine prochaine.
▻https://www.liberation.fr/societe/en-correze-la-creation-dun-centre-pour-demandeurs-dasiles-seme-la-discord
#anti-migrants #asile #migrations #réfugiés #France #hébergement #extrême_droite #CADA #opposition
via @karine4
Bandenia, la finta banca per criminali veri
▻https://irpimedia.irpi.eu/bandenia-finta-banca-criminali-veri
Tra Madrid e Londra viene fondata una finta banca, una rete di oltre 400 aziende guidate da manager accusati di riciclaggio in Spagna. Oggi la banca è guidata da tre italiani incensurati Clicca per leggere l’articolo Bandenia, la finta banca per criminali veri pubblicato su IrpiMedia.
]]>À qui profite l’exil ?
Qui profite des moyens engagés en faveur de la fermeture des frontières ? Que se passe-t’il quand on retrouve des corps sur les plages ? Sait-on que les frontières de l’Europe se sont délocalisées au Sahara ? Qui sont les sans-papiers qui font fonctionner l’#économie ? Trafiquants, industriels de la défense, employeurs européens profitent de ce système sans se préoccuper des 40 000 morts et disparus.
▻https://www.editions-delcourt.fr/bd/series/serie-qui-profite-l-exil/album-qui-profite-l-exil
#BD #bande-dessinée #asile #migrations #réfugiés #business #complexe_militaro-industriel #livre #frontières #externalisation #décès #morts_aux_frontières #mourir_aux_frontières
]]>En Corée du Sud, un plan pour enterrer la hache de guerre mémorielle avec le Japon
▻https://www.liberation.fr/international/asie-pacifique/en-coree-du-sud-un-plan-pour-enterrer-la-hache-de-guerre-memorielle-avec-
Le gouvernement sud-coréen entend indemniser ses ressortissants victimes du travail forcé au Japon entre 1910 et 1945. S’il compte sur la participation de Tokyo, il doit également affronter de vives critiques des proches des persécutés et de l’opposition.
Cette fois, est-ce la bonne ? Après des années de disputes et d’excuses, de plaintes et de retrouvailles, d’accords signés puis déchirés sur les contentieux historiques entre le Japon et la Corée du Sud, Séoul a proposé lundi un nouveau plan pour indemniser les victimes du travail forcé durant la brutale colonisation nippone de la péninsule entre 1910 et 1945. Si l’on en juge par les premières réactions en Corée, les chances de succès ne sont pas franchement assurées.
Avec cette nouvelle résolution, le ministre sud-coréen des Affaires étrangères, Park Jin, entend indemniser les victimes par le biais d’une fondation publique créée en 2014 sous l’égide du ministère de l’Intérieur et de la Sécurité. Et engager des relations apaisées au moment où les pressions chinoises sur Taiwan et les menaces balistiques de la Corée du Nord tendent le climat sécuritaire en Asie. En 2018, quinze Sud-Coréens avaient gagné trois procès distincts contre deux entreprises japonaises : Mitsubishi Heavy Industries et Nippon Steel. La Cour suprême avait ordonné aux deux groupes d’indemniser les plaignants. Mais les deux firmes avaient refusé de se conformer à la décision.
Depuis, Séoul et Tokyo ont traversé une querelle diplomatique avec des répercussions sur leurs relations commerciales et leur coopération militaire. Le Japon avait instauré en 2019 des restrictions à l’exportation vers la Corée du Sud de certains produits et composants chimiques. Ce lundi, Séoul a d’ailleurs annoncé qu’il renonçait à sa plainte devant l’Organisation mondiale du commerce concernant ces mesures de rétorsion. Le président américain, Joe Biden, a salué une « percée historique » des discussions entre deux de ses « plus proches » alliés. Environ 780 000 Coréens ont été soumis au travail forcé durant les trente-cinq ans d’occupation japonaise, sans compter les femmes réduites à l’esclavage sexuel et enrôlées de force dans les bordels de l’armée nippone durant la guerre de Quinze Ans (1931-1945).
500 millions de dollars
Le fonds d’indemnisation sera mis en place grâce aux dons d’entreprises privées – comme le conglomérat Posco – qui avaient bénéficié du traité nippo-sud-coréen de juin 1965. Cette année-là, après quatorze ans de négociation, les deux pays établissaient leurs relations diplomatiques. Tokyo venait en aide à son voisin ravagé par la guerre de Corée et acceptait de verser 500 millions de dollars sous forme de subventions (300 millions) et de prêts à long terme à faible taux d’intérêt (200 millions), soit environ 1,5 fois le budget national de la Corée du Sud à l’époque. D’autres plaignants, dont les affaires sont en instance au tribunal, pourraient également bénéficier de l’indemnisation lorsqu’ils auront obtenu gain de cause.
En présentant son plan, le ministre sud-coréen des Affaires étrangères, Park Jin, a appelé à « une nouvelle histoire pour la Corée et le Japon, dépassant les antagonismes et les conflits, pour aller de l’avant ». La semaine dernière, le président sud-coréen avait employé des mots inédits pour saluer la transformation du Japon, « agresseur militariste du passé, en un partenaire qui partage avec nous les mêmes valeurs universelles ». Lundi, Park Jin a dit « espérer que le Japon répondrait positivement à notre décision majeure d’aujourd’hui, par des contributions volontaires d’entreprises japonaises et des excuses complètes ».
Rien n’est moins sûr. En déclarant qu’il « appréciait [l’annonce du gouvernement sud-coréen], car elle contribuera à rétablir des relations saines entre le Japon et la Corée du Sud après une situation très difficile », le ministre japonais des Affaires étrangères, Yoshimasa Hayashi, s’est montré pour le moins mesuré. Il a surtout rappelé que son gouvernement « avait hérité de la position des administrations japonaises successives sur la reconnaissance historique dans son ensemble ».
« Enormes souffrances »
Autrement dit, Tokyo s’est déjà beaucoup excusé et a multiplié les déclarations officielles. Ce lundi, Yoshimasa Hayashi a d’ailleurs évoqué la déclaration conjointe signée en octobre 1998. Dans ce texte, le Premier ministre Keizo Obuchi reconnaissait les « énormes dommages et souffrances [infligées] au peuple de la république de Corée par le régime colonial [du Japon] », et exprimait son « profond remords et ses excuses sincères pour ce fait ». Sur la question douloureuse des femmes de réconfort, le Japon avait également procédé à une reconnaissance des exactions de l’armée impériale à l’encontre de 200 000 esclaves sexuelles – des Coréennes mais aussi des Chinoises, des Indonésiennes, des Philippines et des ressortissantes d’autres pays asiatiques –, avant de se livrer à des excuses, en 1993, avec la déclaration Kono, du nom du secrétaire en chef du gouvernement.
En décembre 2015, au terme d’une longue année de commémoration de la fin de la guerre en Asie marquée par des mea culpa du Japon (à commencer par l’empereur), l’administration de Shinzo Abe et celle de la présidente sud-coréenne Park Geun-hye s’étaient entendues sur un accord « définitif et irréversible ». Le Japon renouvelait ses « excuses et ses regrets sincères à toutes celles qui ont enduré une douleur incommensurable et des blessures physiques et psychologiques incurables en tant que femmes de réconfort ». Et versait alors un milliard de yens de dédommagements à une fondation afin d’aider la trentaine de survivantes alors.
« Défaite totale pour la Corée »
Si le Japon n’a pas toujours été exempt de critiques sur les déclarations de certains leaders, à commencer par Shinzo Abe et une partie de la droite nationaliste, parfois empruntes de révisionnisme et de mépris, il n’en demeure pas moins que les administrations successives ont toujours respecté les engagements pris, et répété excuses et regrets depuis trente ans. Il n’en a pas toujours été ainsi de la Corée du Sud dont les engagements fluctuent au gré des alternances politiques. En 2017, sous pression des victimes d’une société civile active, le président Moon Jae-in avait archivé l’accord de 2015 et lancé une enquête qui avait provoqué la furie de Tokyo. Avant que la décision de la Cour suprême sud-coréenne sur le travail forcé ne jette de l’huile sur le feu entre les deux capitales.
Aujourd’hui, on ne sait pas si les entreprises japonaises abonderont au fonds d’indemnisation. Le gouvernement Kishida n’envisage pas de le faire. Avant même les réactions japonaises au plan de la Corée du Sud, l’opposition sud-coréenne et les proches des victimes de travail forcé ont fustigé une « résolution humiliante », une « défaite totale pour la Corée ». Ils exigent des compensations directes de la part des entreprises nippones et des « excuses sincères ».
Malgré les vives critiques, Tokyo et Séoul aimeraient se tourner vers le futur, comme l’a souligné le conseiller sud-coréen à la Sécurité nationale, Kim Sung-han. Selon le Korea Times, un nouveau fonds serait créé par la Japan Business Foundation et cofinancé par son homologue coréenne. Il viserait à faciliter les échanges entre jeunes japonais et sud-coréens. Autrement dit, à regarder vers l’avenir. Peut-être pour se détourner des sujets qui fâchent.
#Japon #Corée #colonialisme #réparations #mémoire #travailforcé #exploitationsexuelle
]]>Pour ceusses qui sont dans la BD SF etc : 3h avec Pierre Christin (1/3) | ARTE Radio
▻https://www.arteradio.com/son/61675816/pierre_christin_1_3
Le 2
▻https://www.arteradio.com/son/61675828/pierre_christin_2_3
Et le 3
▻https://www.arteradio.com/son/61675840/pierre_christin_3_3
Né en 1938 à Saint-Mandé (Val-de-Marne), Pierre Christin est l’un des scénaristes majeurs de la bande dessinée européenne. Souvenons-nous, en premier lieu, de sa saga spatio-temporelle au rayonnement international : « Valérian et Laureline », avec les dessins intersidéraux de Jean-Claude Mézières, dès la fin des années 60. Puis des premiers albums exceptionnels d’Enki Bilal, de « La Croisière des oubliés » à « Partie de chasse », en passant par son préféré : « Les Phalanges de l’Ordre noir », sur la réunion d’anciens membres des Brigades internationales pour un dernier baroud d’honneur contre des terroristes chrétiens.
#Pierre_Christin #BD #bande_dessinée #littérature #interview
]]>Qin Shi Huangdi—facts and information
▻https://www.nationalgeographic.com/culture/article/qin-shi-huangdi
Nous sommes au courant que Xi Jinping n’aime pas qu’on lui rappelle sa ressemblance avec Winnie Pooh, mais je n’avais jamais remarqué la ressemblance du premier empereur de Chine avec Popeye. La ressemblance s’arrête là. Contrairement à Winnie Pooh, Popeye et Xi Qin Shi Huang était un tueur génocidaire.
Qin Shi Huang
▻https://en.wikipedia.org/wiki/Qin_Shi_Huang
Qin’s wars of unification
▻https://en.wikipedia.org/wiki/Qin%27s_wars_of_unification
Bai Qi
▻https://en.wikipedia.org/wiki/Bai_Qi
▻https://cdn.images.express.co.uk/img/dynamic/78/590x/Xi-Jinping-Winnie-the-Pooh-1298503.webp
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