Depuis plusieurs jours, de violentes émeutes agitent la banlieue de la capitale suédoise. Faut-il pointer du doigt la négligence du gouvernement ou les jeunes casseurs ?, s’interroge la presse.
Est-ce une coïncidence ? Le 14 mai, un rapport de l’OCDE constatait que les écarts des revenus augmentent davantage en Suède que dans l’ensemble des autres pays européens. Et une semaine plus tard, de violentes émeutes ont éclatés à Husby, dans la banlieue de Stockholm, où des jeunes masqués ont incendiés des voitures et attaqué les forces de l’ordre avec des jets de pierre. Plusieurs commentateurs de la presse suédoise lient justement ces évènements à l’inégalité croissante du pays.
« Un échec gigantesque » écrit Lena Mellin, chroniqueuse du quotidien social-démocrate Aftonbladet, estimant que les autorités ont trop longtemps fermé les yeux sur les problèmes liés à la ségrégation des banlieues comme Husby où 85 % des 12 000 habitants sont nés en Suède mais ont deux parents nés à l’étranger.
« Pendant longtemps, on n’osait même pas dire que dans un quartier qui compte 114 nationalités, il faut plus de ressources et de mesures politiques que dans un quartier plus homogène. Au contraire, ces banlieues ont été dépeints comme des endroits exotiques où l’on pouvait acheter des légumes bon marchés. » La journaliste souligne que cette ségrégation qui va de pair avec le chômage ne reculera que lentement, et que les ressources supplémentaires annoncées par le Premier ministre (conservateur) Fredrik Reinfeldt arriveront trop tard.