Un mur sur le détroit du Pas de Calais
Mondialisation de l’économie et suppression des distances spatio-temporelles ne sont pas systématiquement synonymes de cohésion et de proximité. Face aux flux en tout genre qui circulent intensément autour de la planète, les états ne paraissent dorénavant guère en mesure de protéger leurs ressortissants. Les angoisses qui se généralisent chez les citoyens fournissent un terreau propice aux discours politiques sécuritaires qui cultivent les attributs de la xénophobie. On met de la distance là où il y a de la proximité en exaltant les vertus de la séparation, du replis sur soi, de la mise à l’écart et de l’enfermement de l’autre. C’est dans cette perspective que nous abordons le Calaisis. Situé sur un des détroits les plus fréquentés au monde, ce territoire est à la fois zone de contact et de rupture. On y trouve tous les ingrédients des séparations qui cloisonnent en tous sens le monde d’aujourd’hui. On s’y met en scène, on y cultive le chiffre, on y justifie les politiques répressives d’immigration. Au pied d’un mur qui ne dit pas son nom, un mur euphémisé, ces pratiques ne sont pas sans redoutables contreparties pour les migrants. Dans notre étude, nous proposons d’abord au lecteur une approche générale et théorique sur la notion de mur puis nous présentons successivement les éléments de séparation et d’enfermement présents en Calaisis.
▻http://www.reseau-terra.eu/article1191.html
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