• Migrations : l’Union européenne, droit dans le mur

    La Commission européenne affirme que l’UE ne finance pas de « murs » anti-migrants à ses #frontières_extérieures, malgré les demandes insistantes d’États de l’est de l’Europe. En réalité, cette « ligne rouge » de l’exécutif, qui a toujours été floue, s’efface de plus en plus.

    Le 14 juin dernier, le naufrage d’un bateau entraînait la noyade de centaines de personnes exilées. Quelques jours auparavant, le 8 juin, les États membres de l’Union européenne s’enorgueillissaient d’avoir trouvé un accord sur deux règlements essentiels du « Pacte européen pour l’asile et la migration », qui multipliera les procédures d’asile express dans des centres de détention aux frontières de l’Europe, faisant craindre aux ONG une nouvelle érosion du droit d’asile.

    Dans ce contexte délétère, un groupe d’une douzaine d’États membres, surtout d’Europe de l’Est, réclame que l’Union européenne reconnaisse leur rôle de « protecteurs » des frontières de l’Union en autorisant le financement européen de murs, #clôtures et #barbelés pour contenir le « flux migratoire ». Le premier ministre grec, Kyriákos Mitsotákis, avait même estimé que son pays était en première ligne face à « l’invasion de migrants ».

    Officiellement, la Commission européenne se refuse toujours à financer les multiples projets de clôtures anti-migrants qui s’érigent le long des frontières extérieures de l’UE. « Nous avons un principe bien établi : nous ne finançons pas de murs ni de barbelés. Et je pense que cela ne devrait pas changer », avait encore déclaré Ylva Johansson, la commissaire européenne aux affaires intérieures, le 31 janvier. Pourtant, la ligne rouge semble inexorablement s’effacer.

    Le 7 octobre 2021, les ministres de douze États, dont la #Grèce, la #Pologne, la #Hongrie, la #Bulgarie ou les #Pays_baltes, demandaient par écrit à la Commission que le financement de « #barrières_physiques » aux frontières de l’UE soit une « priorité », car cette « mesure de protection » serait un outil « efficace et légitime » dans l’intérêt de toute l’Union. Une demande qu’ils réitèrent depuis à toute occasion.

    Les États membres n’ont pas attendu un quelconque « feu vert » de la Commission pour ériger des clôtures. Les premières ont été construites par l’Espagne dans les années 1990, dans les enclaves de Ceuta et Melilla. Mais c’est en 2015, après l’exil de centaines de milliers de Syrien·nes fuyant la guerre civile, que les barrières se sont multipliées. Alors que l’Union européenne comptait 315 kilomètres de fil de fer et barbelés à ses frontières en 2014, elle en totalisait 2 048 l’an passé.

    Depuis 2021, ce groupe d’États revient sans cesse à la charge. Lors de son arrivée au sommet des dirigeants européens, le 9 février dernier, Victor Orbán (Hongrie) annonçait la couleur : « Les barrières protègent l’Europe. » Les conclusions de ce sommet, ambiguës, semblaient ouvrir une brèche dans la politique européenne de financement du contrôle aux frontières. Les États demandaient « à la Commission de mobiliser immédiatement des fonds pour aider les États membres à renforcer […] les infrastructures de protection des frontières ».

    Dans ses réponses écrites aux questions de Mediapart, la Commission ne mentionne plus aucune ligne rouge : « Les États membres ont une obligation de protéger les frontières extérieures. Ils sont les mieux placés pour définir comment le faire en pratique d’une manière qui […] respecte les droits fondamentaux. »

    Si l’on en croit le ministre de l’intérieur grec, Panagiótis Mitarákis, les dernières résistances de la Commission seraient en train de tomber. Le 24 février, il affirmait, au sujet du projet grec d’#extension et de renforcement de sa clôture avec la Turquie, le long de la rivière #Evros, que la Commission avait « accepté que certaines dépenses pour la construction de la barrière soient financées par l’Union européenne ».

    Pour Catherine Woollard, de l’ONG Ecre (Conseil européen pour les réfugiés et exilés), « c’est important que la Commission résiste à ces appels de financement des murs et clôtures, car il faut respecter le droit de demander l’asile qui implique un accès au territoire. Mais cette position risque de devenir symbolique si les barrières sont tout de même construites et qu’en plus se développent des barrières d’autres types, numériques et technologiques, surtout dans des États qui utilisent la force et des mesures illégales pour refouler les demandeurs d’asile ».

    D’une ligne rouge à une ligne floue

    Au sein de l’ONG Statewatch, Chris Jones estime que « cette “ligne rouge” de la Commission européenne, c’est du grand n’importe quoi ! Cela fait des années que l’Union européenne finance des dispositifs autour ou sur ces clôtures, des #drones, des #caméras, des #véhicules, des #officiers. Dire que l’UE ne finance pas de clôtures, c’est uniquement sémantique, quand des milliards d’euros sont dépensés pour fortifier les frontières ». Même diagnostic chez Mark Akkerman, chercheur néerlandais au Transnational Institute, pour qui la « #ligne_rouge de la Commission est plutôt une ligne floue ». Dans ses travaux, il avait déjà démontré qu’en 2010, l’UE avait financé l’achat de #caméras_de_vidéosurveillance à #Ceuta et la construction d’un #mirador à #Melilla.

    Lorsqu’il est disponible, le détail des dépenses relatives au contrôle des frontières montre que la politique de non-financement des « murs » est une ligne de crête, car si la Commission ne finance pas le béton ni les barbelés, elle finance bien des #dispositifs qui les accompagnent.

    En 2021, par exemple, la #Lituanie a reçu 14,9 millions d’euros de fonds d’aide d’urgence pour « renforcer » sa frontière extérieure avec la Biélorussie, peut-on lire dans un rapport de la Commission. Une frontière qui, selon le ministère de l’intérieur lituanien, contacté par Mediapart, est « désormais longée d’une clôture de 530 km et d’une barrière surmontée de fils barbelés sur 360 kilomètres ». Si la barrière a pesé 148 millions d’euros sur le #budget de l’État, le ministère de l’intérieur affirme que la rénovation de la route qui la longe et permet aux gardes-frontières de patrouiller a été financée à hauteur de « 10 millions d’euros par des fonds européens ».

    En Grèce, le détail des dépenses du gouvernement, dans le cadre du fonds européen de sécurité intérieur, de 2014 à 2020, est éclairant. Toujours le long de la rivière Evros, là où est érigée la barrière physique, la police grecque a pu bénéficier en 2016 d’un apport de 15 millions d’euros, dont 11,2 millions financés par le fonds européen pour la sécurité intérieure, afin de construire 10 #pylônes et d’y intégrer des #caméras_thermiques, des caméras de surveillance, des #radars et autres systèmes de communication.

    Cet apport financier fut complété la même année par 1,5 million d’euros pour l’achat d’#équipements permettant de détecter les battements de cœur dans les véhicules, coffres ou conteneurs.

    Mais l’enjeu, en Grèce, c’est avant tout la mer, là où des bateaux des gardes-côtes sont impliqués dans des cas de refoulements documentés. Dans son programme d’action national du fonds européen relatif à la gestion des frontières et des visas, écrit en 2021, le gouvernement grec envisage le renouvellement de sa flotte, dont une dizaine de bateaux de #patrouille côtière, équipés de #technologies de #surveillance dernier cri, pour environ 60 millions d’euros. Et malgré les refoulements, la Commission européenne octroie les fonds.

    Technologies et barrières font bon ménage

    Les États membres de l’UE qui font partie de l’espace Schengen ont pour mission de « protéger les frontières extérieures ». Le droit européen leur impose aussi de respecter le droit d’asile. « Les exigences du code Schengen contredisent bien souvent l’acquis européen en matière d’asile. Lorsqu’un grand nombre de personnes arrivent aux frontières de l’Union européenne et qu’il existe des pressions pour faire baisser ce nombre, il est presque impossible de le faire sans violer certaines règles relatives au droit d’asile », reconnaît Atanas Rusev, directeur du programme « sécurité » du Centre pour l’étude de la démocratie, basé en Bulgarie.

    La Bulgarie est au cœur de ces tiraillements européens. En 2022, la police a comptabilisé 164 000 passages dits « irréguliers » de sa frontière, contre 55 000 l’année précédente. Des demandeurs d’asile qui, pour la plupart, souhaitent se rendre dans d’autres pays européens.

    Les Pays-Bas ou l’Autriche ont fait pression pour que la #Bulgarie réduise ce nombre, agitant la menace d’un report de son intégration à l’espace Schengen. Dans le même temps, des ONG locales, comme le Helsinki Committee Center ou le Refugee Help Group, dénoncent la brutalité qui s’exerce sur les exilé·es et les refoulements massifs dont ils sont victimes. Le pays a construit une clôture de 234 kilomètres le long de sa frontière avec la Turquie.

    Dans son plan d’action, le gouvernement bulgare détaille son intention de dépenser l’argent européen du fonds relatif à la gestion des frontières, sur la période 2021-2027, pour renforcer son « système de surveillance intégré » ; une collecte de données en temps réel par des caméras thermiques, des #capteurs_de_mouvements, des systèmes de surveillance mobiles, des #hélicoptères.

    Philip Gounev est consultant dans le domaine de la gestion des frontières. Il fut surtout ministre adjoint des affaires intérieures en Bulgarie, chargé des fonds européens, mais aussi de l’érection de la barrière à la frontière turque. Il explique très clairement la complémentarité, à ses yeux, des différents dispositifs : « Notre barrière ne fait que ralentir les migrants de cinq minutes. Mais ces cinq minutes sont importantes. Grâce aux caméras et capteurs qui détectent des mouvements ou une brèche dans la barrière, l’intervention des gardes-frontières est rapide. »

    L’appétit pour les technologies et le numérique ne fait que croître, au point que des ONG, comme l’EDRi (European Digital Rights) dénoncent la construction par l’UE d’un « #mur_numérique ». Dans ce domaine, le programme de recherche européen #Horizon_Europe et, avant lui, #Horizon_2020, tracent les contours du futur numérisé des contrôles, par le financement de projets portés par l’industrie et des centres de #recherche, au caractère parfois dystopique.

    De 2017 à 2021, « #Roborder » a reçu une aide publique de 8 millions d’euros. L’idée est de déployer une armada de véhicules sans pilotes, sur la mer ou sur terre, ainsi que différents drones, tous munis de caméras et capteurs, et dont les informations seraient croisées et analysées pour donner une image précise des mouvements humains aux abords des frontières. Dans son programme d’action national d’utilisation du fonds européen pour la gestion des frontières, la Hongrie manifeste un intérêt appuyé pour « l’adaptation partielle des résultats » de Roborder via une série de projets pilotes à ses frontières.

    Les #projets_de_recherche dans le domaine des frontières sont nombreux. Citons « #Foldout », dont les 8 millions d’euros servent à développer des technologies de #détection de personnes, à travers des #feuillages épais « dans les zones les plus reculées de l’Union européenne ». « Le développement de technologies et de l’#intelligence_artificielle aux frontières de l’Europe est potentiellement plus puissant que des murs, décrypte Sarah Chandler, de l’EDRi. Notre inquiétude, c’est que ces technologies soient utilisées pour des #refoulements aux frontières. »

    D’autres projets, développés sous l’impulsion de #Frontex, utilisent les croisements de #données et l’intelligence artificielle pour analyser, voire prédire, les mouvements migratoires. « Le déploiement de nouvelles technologies de surveillance, avec la construction de barrières pour bloquer les routes migratoires, est intimement lié à des dangers accrus et provoque davantage de morts des personnes en mouvement », peut-on lire dans un rapport de Statewatch. Dans un contexte de droitisation de nombreux États membres de l’Union européenne, Philip Gounev pense de son côté que « le financement de barrières physiques par l’UE deviendra inévitable ».

    https://www.mediapart.fr/journal/international/170723/migrations-l-union-europeenne-droit-dans-le-mur
    #murs #barrières_frontalières #migrations #financement #UE #EU #Union_européenne #technologie #complexe_militaro-industriel

  • Grèce. Le « #mur_flottant » visant à arrêter les personnes réfugiées mettra des vies en danger

    En réaction à la proposition du gouvernement d’installer un système de #barrages_flottants de 2,7 km le long des côtes de #Lesbos pour décourager les nouvelles arrivées de demandeurs et demandeuses d’asile depuis la Turquie, Massimo Moratti, directeur des recherches pour le bureau européen d’Amnesty International, a déclaré :

    « Cette proposition marque une escalade inquiétante dans les tentatives du gouvernement grec de rendre aussi difficile que possible l’arrivée de personnes demandeuses d’asile et réfugiées sur ses rivages. Cela exposerait davantage aux #dangers celles et ceux qui cherchent désespérément la sécurité.

    « Ce plan soulève des questions préoccupantes sur la possibilité pour les sauveteurs de continuer d’apporter leur aide salvatrice aux personnes qui tentent la dangereuse traversée par la mer jusqu’à Lesbos. Le gouvernement doit clarifier de toute urgence les détails pratiques et les garanties nécessaires pour veiller à ce que ce système ne coûte pas de nouvelles vies. »

    Complément d’information

    Le système de barrage flottant ferait partie des mesures adoptées dans le cadre d’une tentative plus large de sécuriser les #frontières_maritimes et d’empêcher les arrivées.

    En 2019, près de 60 000 personnes sont arrivées en Grèce par la mer, soit presque deux fois plus qu’en 2018. Entre janvier et octobre, l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) a enregistré 66 décès sur la route de la Méditerranée orientale.

    https://www.amnesty.org/fr/latest/news/2020/01/greece-floating-wall-to-stop-refugees-puts-lives-at-risk
    #migrations #frontières #asile #réfugiés #Grèce #Mer_Méditerranée #Mer_Egée #fermeture_des_frontières #frontière_mobile #frontières_mobiles

    ping @karine4 @mobileborders

    • Greece plans floating border barrier to stop migrants

      The government in Greece wants to use a floating barrier to help stop migrants from reaching the Greek islands from the nearby coast of Turkey.
      The Defense Ministry has invited private contractors to bid on supplying a 2.7-kilometer-long (1.7 miles) floating fence within three months, according to information available on a government procurement website Wednesday. No details were given on when the barrier might be installed.
      A resurgence in the number of migrants and refugees arriving by sea to Lesbos and other eastern Greek islands has caused severe overcrowding at refugee camps.
      The netted barrier would rise 50 centimeters (20 inches) above water and be designed to hold flashing lights, the submission said. The Defense Ministry estimates the project will cost 500,000 euros ($550,000), which includes four years of maintenance.
      The government’s description says the “floating barrier system” needs to be built “with non-military specifications” and “specific features for carrying out the mission of (maritime agencies) in managing the refugee crisis.”
      “This contract process will be executed by the Defense Ministry but is for civilian use — a process similar to that used for the supply of other equipment for (camps) housing refugees and migrants,” a government official told The Associated Press.
      The official asked not to be identified pending official announcements by the government.
      Greece’s six-month old center-right government has promised to take a tougher line on the migration crisis and plans to set up detention facilities for migrants denied asylum and to speed up deportations back to Turkey.
      Under a 2016 migration agreement between the European Union and Turkey, the Turkish government was promised up to 6 billion euros to help stop the mass movement of migrants to Europe.
      Nearly 60,000 migrants and refugees made the crossing to the islands last year, nearly double the number recorded in 2018, according to data from the United Nations’ refugee agency.

      https://www.arabnews.com/node/1619991/world

    • Greece wants floating fence to keep migrants out

      Greece wants to install a floating barrier in the Aegean Sea to deter migrants arriving at its islands’ shores through Turkey, government officials said on Thursday.

      Greece served as the gateway to the European Union for more than one million Syrian refugees and other migrants in recent years. While an agreement with Turkey sharply reduced the number attempting the voyage since 2016, Greek islands still struggle with overcrowded camps operating far beyond their capacity.

      The 2.7 kilometer long (1.68 miles) net-like barrier that Greece wants to buy will be set up in the sea off the island of Lesbos, where the overcrowded Moria camp operates.

      It will rise 50 centimeters above sea level and carry light marks that will make it visible at night, a government document inviting vendors to submit offers said, adding that it was “aimed at containing the increasing inflows of migrants”.

      “The invitation for floating barriers is in the right direction,” Defence Minister Nikos Panagiotopoulos told Skai Radio. “We will see what the result, what its effect as a deterrent will be in practice.”

      “It will be a natural barrier. If it works like the one in Evros... it can be effective,” he said, referring to a cement and barbed-wire fence Greece set up in 2012 along its northern border with Turkey to stop a rise in migrants crossing there.

      Aid groups, which have described the living conditions at migrant camps as appalling, said fences in Europe had not deterred arrivals and that Greece should focus on speeding up the processing of asylum requests instead.

      “We see, in recent years, a surge in the number of barriers that are being erected but yet people continue to flee,” Βoris Cheshirkov, spokesman in Greece for U.N. refugee agency UNHCR, told Reuters. “Greece has to have fast procedures to ensure that people have access to asylum quickly when they need it.”

      Last year, 59,726 migrants and refugees reached Greece’s shores according to the UN agency UNHCR. Nearly 80% of them arrived on Chios, Samos and Lesbos.

      A defense ministry official told Reuters the floating fence would be installed at the north of Lesbos, where migrants attempt to cross over due to the short distance from Turkey.

      If the 500,000 euro barrier is effective, more parts may be added and it could reach up to 15 kilometers, the official said.

      https://www.reuters.com/article/us-europe-migrants-greece-barrier/greece-wants-floating-fence-to-keep-migrants-out-idUSKBN1ZT0W5?il=0

    • La Grèce veut ériger une frontière flottante sur la mer pour limiter l’afflux de migrants

      Le ministère grec de la Défense a rendu public mercredi un appel d’offres pour faire installer un "système de protection flottant" en mer Égée. L’objectif : réduire les flux migratoires en provenance de la Turquie alors que la Grèce est redevenue en 2019 la première porte d’entrée des migrants en Europe.

      C’est un appel d’offres surprenant qu’a diffusé, mercredi 29 janvier, le ministère grec de la Défense : une entreprise est actuellement recherchée pour procéder à l’installation d’un “système de protection flottant” en mer Égée. Cette frontière maritime qui pourra prendre la forme de "barrières" ou de "filets" doit servir "en cas d’urgence" à repousser les migrants en provenance de la Turquie voisine.

      Selon le texte de l’appel d’offres, le barrage - d’une “longueur de 2,7 kilomètres” et d’une hauteur de 1,10 mètre dont 50 cm au dessus du niveau de la mer - sera mis en place par les forces armées grecques. Il devrait être agrémenté de feux clignotants pour une meilleure visibilité. Le budget total comprenant conception et installation annoncé par le gouvernement est de 500 000 euros.

      “Au-delà de l’efficacité douteuse de ce choix, comme ne pas reconnaître la dimension humanitaire de la tragédie des réfugiés et la transformer en un jeu du chat et de la souris, il est amusant de noter la taille de la barrière et de la relier aux affirmations du gouvernement selon lesquelles cela pourrait arrêter les flux de réfugiés”, note le site d’information Chios News qui a tracé cette potentielle frontière maritime sur une carte à bonne échelle pour comparer les 2,7 kilomètres avec la taille de l’île de Lesbos.

      La question des migrants et des réfugiés est gérée par le ministère de l’Immigration qui a fait récemment sa réapparition après avoir été fusionné avec un autre cabinet pendant six mois. Devant l’ampleur des flux migratoires que connaît la Grèce depuis 2015, le ministère de la Défense et l’armée offrent un soutien logistique au ministère de l’Immigration et de l’Asile.

      Mais la situation continue de se corser pour la Grèce qui est redevenue en 2019 la première porte d’entrée des migrants et des réfugiés en Europe. Actuellement, plus de 40 000 demandeurs d’asile s’entassent dans des camps insalubres sur des îles grecques de la mer Égée, alors que leur capacité n’est que de 6 200 personnes.

      Le nouveau Premier ministre Kyriakos Mitsotakis, élu à l’été 2019, a fait de la lutte contre l’immigration clandestine l’une de ses priorités. Il a déjà notamment durci l’accès à la procédure de demande d’asile. Il compte également accélérer les rapatriements des personnes qui "n’ont pas besoin d’une protection internationale" ou des déboutés du droit d’asile, une mesure à laquelle s’opposent des ONG de défense des droits de l’Homme.

      https://www.infomigrants.net/fr/post/22441/la-grece-veut-eriger-une-frontiere-flottante-sur-la-mer-pour-limiter-l

    • Vidéo avec la réponse d’ #Adalbert_Jahnz, porte-parole de la Commission Européenne, à la question de la légalité d’une telle mesure.
      La réponse est mi-figue, mi-raisin : les réfugiés ne doivent pas être empêchés par des #barrières_physiques à déposer une demande d’asile, mais la mise en place de telles #barrières n’est pas en soi contraire à la législation européenne et la protection de frontières externes relève principalement de la responsabilité de chaque Etat membre : https://audiovisual.ec.europa.eu/en/video/I-183932

      signalé, avec le commentaire ci-dessus, par Vicky Skoumbi.

    • Greece’s Answer to Migrants, a Floating Barrier, Is Called a ‘Disgrace’

      Rights groups have condemned the plan, warning that it would increase the dangers faced by asylum seekers.

      As Greece struggles to deal with a seemingly endless influx of migrants from neighboring Turkey, the conservative government has a contentious new plan to respond to the problem: a floating net barrier to avert smuggling boats.

      But rights groups have condemned the plan, warning that it would increase the perils faced by asylum seekers amid growing tensions at camps on the Aegean Islands and in communities there and on the mainland. The potential effectiveness of the barrier system has also been widely questioned, and the center-right daily newspaper Kathimerini dismissed the idea in an editorial on Friday as “wishful thinking.”

      Moreover, the main opposition party, the leftist Syriza, has condemned the floating barrier plan as “a disgrace and an insult to humanity.”

      The authorities aim to install a 1.7-mile barrier between the Greek and Turkish coastlines that would rise more than 19 inches above the water and display flashing lights, according to a description posted on a government website this past week by Greece’s Defense Ministry.

      Citing an “urgent need to address rising refugee flows,” the 126-page submission invited private contractors to bid for the project that would cost an estimated 500,000 euros, or more than $554,000, including the cost of four years of maintenance. The government is expected to assign the job in the next three months, though it is unclear when the barrier would be erected.

      Greece’s defense minister, Nikolaos Panagiotopoulos, told Greek radio on Thursday that he hoped the floating barrier would act as a deterrent to smugglers, similar to a barbed-wire fence that the Greek authorities built along the northern land border with Turkey in 2012.

      “In Evros, physical barriers had a relative impact in curbing flows,” he said. “We believe a similar result can be achieved with these floating barriers.”

      The construction will be overseen by the Defense Ministry, which has supervised the creation of new reception centers on the Greek islands and mainland in recent months, and will be subject to “nonmilitary specifications” to meet international maritime standards, the submission noted.

      A spokesman for Greece’s government, Stelios Petsas, said the barrier system would have to be tested for safety.

      But rights activists warn that the measure would increase the dangers faced by migrants making the short but perilous journey across the Aegean. Amnesty International’s research director for Europe, Massimo Moratti, condemned the proposal as “an alarming escalation in the Greek government’s ongoing efforts to make it as difficult as possible for asylum-seekers and refugees to arrive on its shores.”

      He warned that it could “lead to more danger for those desperately seeking safety.”

      The head of Amnesty International’s chapter in Greece, Gavriil Sakellaridis, questioned whether the Greek authorities would respond to an emergency signal issued by a boat stopped at the barrier.

      The European Commission has expressed reservations and planned to ask the authorities in Greece, which is a member of the European Union, for details about the proposal. Adalbert Jahnz, a commission spokesman, told reporters in Brussels on Thursday that any Greek sea barriers to deter migrants must not block access for asylum seekers.

      “The setting up of barriers is not in and of itself against E.U. law,” he said. “But physical barriers or obstacles of this sort should not be an impediment to seeking asylum which is protected by E.U. law,” he said, conceding, however, that the protection of external borders was primarily the responsibility of member states.

      The barrier was proposed amid an uptick in migrants from Turkey. The influx, though far below the thousands of daily arrivals at the peak of the crisis in 2015, has put an increasing strain on already intensely overcrowded reception centers.

      According to Greece’s migration minister, Notis Mitarakis, 72,000 migrants entered Greece last year, compared with 42,000 in 2018. The floating barrier will help curb arrivals, Mr. Mitarakis said.
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      “It sends out the message that we are not a place where anything goes and that we’re taking all necessary measures to protect the borders,” he said, adding that the process of deporting migrants who did not merit refugee status would be sped up.

      “The rules have changed,” he said.

      Greece has repeatedly appealed for more support from the bloc to tackle migration flows, saying it cannot handle the burden alone and accusing Turkey of exploiting the refugee crisis for leverage with the European Union.

      Repeated threats by Turkey’s president, Recep Tayyip Erdogan, to “open the gates” to Europe for Syrian refugees on his country’s territory have fueled fears that an agreement signed between Turkey and the European Union in 2016, which radically curbed arrivals, will collapse.

      Growing tensions between Greece and Turkey over energy resources in the Eastern Mediterranean and revived disputes over sovereignty in the Aegean have further undermined cooperation between the two traditional foes in curbing human trafficking, fragile at the best of times.

      The Greek government of Prime Minister Kyriakos Mitsotakis is also under growing pressure domestically since it came to power last summer on a pledge to take a harder line on migration than that of his predecessor, Alexis Tsipras of Syriza.

      Plans unveiled in November to create new camps on the Aegean Islands have angered residents, who staged mass demonstrations last month, waving banners reading, “We want our islands back.”

      Rights groups have also warned of the increasingly dire conditions at existing camps on five islands hosting some 44,000 people, nearly 10 times their capacity.

      Tensions are particularly acute on the sprawling Moria camp on Lesbos, with reports of 30 stabbings in the past month, two fatal.

      https://www.nytimes.com/2020/02/01/world/europe/greece-migrants-floating-barrier.html

    • Greece plans to build sea barrier off Lesbos to deter migrants

      Defence ministry says floating barrier will stop migrants crossing from Turkey.

      The Greek government has been criticised after announcing it will build a floating barrier to deter thousands of people from making often perilous sea journeys from Turkey to Aegean islands on Europe’s periphery.

      The centre-right administration unveiled the measure on Thursday, following its pledge to take a tougher stance on undocumented migrants accessing the country.

      The 2.7km-long netted barrier will be erected off Lesbos, the island that shot to prominence at the height of the Syrian civil war when close to a million Europe-bound refugees landed on its beaches. The bulwark will rise from pylons 50 metres above water and will be equipped with flashing lights to demarcate Greece’s sea borders.

      Greece’s defence minister, Nikos Panagiotopoulos, told Skai radio: “In Evros, natural barriers had relative [good] results in containing flows,” referring to the barbed-wire topped fence that Greece built along its northern land border with Turkey in 2012 to deter asylum seekers. “We believe a similar result can be had with these floating barriers. We are trying to find solutions to reduce flows.”

      Amnesty International slammed the plan, warning it would enhance the dangers asylum-seekers and refugees encountered as they attempted to seek safety.

      “This proposal marks an alarming escalation in the Greek government’s ongoing efforts to make it as difficult as possible for asylum-seekers and refugees to arrive on its shores,” said Massimo Moratti, the group’s Research Director for Europe.“The plan raises serious issues about rescuers’ ability to continue providing life-saving assistance to people attempting the dangerous sea crossing to Lesbos. The government must urgently clarify the operational details and necessary safeguards to ensure that this system does not cost further lives.”

      Greece’s former migration minister, Dimitris Vitsas, described the barrier as a “stupid idea” that was bound to be ineffective. “The idea that a fence of this length is going to work is totally stupid,” he said. “It’s not going to stop anybody making the journey.”

      Greece has seen more arrivals of refugees and migrants than any other part of Europe over the past year, as human traffickers along Turkey’s western coast target its outlying Aegean isles with renewed vigour. More than 44,000 people are in camps on the outposts designed to hold no more than 5,400 people. Human rights groups have described conditions in the facilities as deplorable. In Moria, the main reception centre on Lesbos, about 140 sick children are among an estimated 19,000 men, women and children crammed into vastly overcrowded tents and containers.

      Amid mounting tensions with Turkey over energy resources in the Mediterranean, Greece fears a further surge in arrivals in the spring despite numbers dropping radically since the EU struck a landmark accord with Ankara to curb the flows in March 2016.

      The prime minister, Kyriakos Mitsotakis, who trounced his predecessor, Alexis Tsipras, in July partly on the promise to bolster the country’s borders, has accused the Turkish president, Recep Tayyip Erdoğan, of exploiting the refugee drama as political leverage both in dealings with Athens and the EU. As host to some 4 million displaced Syrians, Turkey has more refugees than anywhere else in the world, with Erdoğan facing mounting domestic pressure over the issue.

      Greek officials, who are also confronting growing outrage from local communities on Aegean islands, fear that the number of arrivals will rise further if, as looks likely, Idlib, Syria’s last opposition holdout falls. The area has come under renewed attack from regime forces in recent days.

      It is hoped the barrier will be in place by the end of April after an invitation by the Greek defence ministry for private contractors to submit offers.

      The project is expected to cost €500,000 (£421,000). Officials said it will be built by the military, which has also played a role in erecting camps across Greece, but with “non-military specifications” to ensure international maritime standards. The fence could extend 13 to 15km, with more parts being added if the initial pilot is deemed successful.

      “There will be a test run probably on land first for technological reasons,” said one official.

      https://www.theguardian.com/world/2020/jan/30/greece-plans-to-build-sea-barrier-off-lesbos-to-deter-migrants

    • “Floating wall” to stop refugees puts lives at risk, says Amnesty International

      The plans of the Greek government to build floating fences to prevent refugee and migrants arrivals from Turkey have triggered sharp criticism by Amnesty International. A statement issued on Thursday says that the floating fences will put people’s lives at risk.

      In response to a government proposal to install a 2.7 km long system of floating dams off the coast of Lesvos to deter new arrivals of asylum seekers from Turkey, Amnesty International’s Research Director for Europe Massimo Moratti said:

      “This proposal marks an alarming escalation in the Greek government’s ongoing efforts to make it as difficult as possible for asylum-seekers and refugees to arrive on its shores and will lead to more danger for those desperately seeking safety.

      This proposal marks an alarming escalation in the Greek government’s ongoing efforts to make it as difficult as possible refugees to arrive on its shores.
      Massimo Moratti, Amnesty International

      “The plan raises serious issues about rescuers’ ability to continue providing life-saving assistance to people attempting the dangerous sea crossing to Lesvos. The government must urgently clarify the operational details and necessary safeguards to ensure that this system does not cost further lives.”

      Background

      The floating dam system is described as one of the measures adopted in a broader attempt to secure maritime borders and prevent arrivals.

      In 2019, Greece received almost 60,000 sea arrivals, almost doubling the total number of sea arrivals in 2018. Between January and October, the International Organization for Migration (IOM) recorded 66 deaths on the Eastern Mediterranean route.

      https://www.keeptalkinggreece.com/2020/01/31/amnesty-international-floating-fences-greece-refugees

    • Greece is building floating fences to stop migration flows in the Aegean

      Greece is planning to build floating fences in the Aegean Sea in order to prevent refugees and migrants to arrive from Turkey, The fences are reportedly to be set off the islands of the Eastern Aegean Sea that receive the overwhelming migration flows. The plan will be executed by the Greek Armed Forces as the tender launched by the Defense Ministry states.

      For this purpose the Defense Ministry has launched a tender for the supply of the floating fences.

      According to Lesvos media stonisi, the tender aims to supply the Defense Ministry with 2,700 meters of protection floating system of no military specifications.

      The floating fences will be used by the Armed Forces for their mission to manage a continuously increasing refugee/migration flows, as it is clearly stated in the tender text.

      It is indicative that the tender call to the companies states that the supply of the floating protection system “will restrict and, where appropriate, suspend the intent to enter the national territory, in order to counter the ever-increasing migration / refugee flows due to the imperative and urgent need to restrain the increased refugee flows.”

      The tender has been reportedly launched on Jan 24, 2020, in order to cover “urgent needs.” The floating fences will carry lights liker small lighthouses. The fences will be 1.10 m high with 60 cm under water.

      they are reportedly to be installed off the islands of Lesvos, Chios and Samos.

      The estimated cost of the floating system incl maintenance is at 500,000 euros.

      Government spokesman and Defense Minister confirmed the reports on Thursday following skeptical reactions. “It is the first phase of a pilot program,” to start initially of Lesvos, said spokesman Petsas. “We want to see if it works,” he added.

      The floating fences plan primarily raises the question on whether it violates the international law as it prevents people fleeing for their live to seek a safe haven.

      Another question is how these floating fences will prevent the sea traffic (ships, fishing boats)

      PS and the third question is, of course, political: Will these fences be installed at 6 or 12 nautical miles off the islands shores? Greece could use the opportunity to extend its territorial waters… etc etc But it only the usual mean Greeks making jokes about a measure without logic.

      https://twitter.com/Kapoiosmpla/status/1222496803154800641?ref_src=twsrc%5Etfw%7Ctwcamp%5Etweetembed%7Ctwterm%5E12

      Meanwhile, opponents of the measure showed the length of the floating fence in proportion to the island of Lesvos. The comparison is shocking.

      https://www.keeptalkinggreece.com/2020/01/29/floating-fences-greece-aegean-migration-armed-forces

    • La barrière marine anti-migrants en Grèce pourrait ressembler à ça

      Au large de Lesbos, 27km de filet vont être installés pour dissuader les réfugiés et les demandeurs d’asile d’atteindre les îles grecques.

      Un mur marin en filet pour dissuader de venir. Cela fait quelques jours que la Grèce a annoncé son intention d’ériger une barrière dans la mer pour empêcher les migrants d’arriver sur les côtes. On découvre à présent à quoi pourrait ressembler ce nouveau dispositif.

      Selon les informations du Guardianet de la BBC et modélisée en images par l’agence Reuters, la barrière anti-migrants voulue par la Grèce s’étendrait sur 27 kilomètres de long au large de Lesbos. Elle serait soutenue par des pylônes qui s’élèveraient à une cinquantaine de mètres au-dessus de l’eau. Équipée d’une signalisation lumineuse, elle pourrait dissuader les réfugiés de se rendre à Lesbos. C’est, du moins, l’intention du ministre grec de l’Intérieur, Nikos Panagiotopoulos.

      De telles barrières s’élevant au-dessus du niveau de la mer pourraient ainsi rendre difficile le passage des petits bateaux et pourraient poser un problème pour les navires à hélices. Le coût du projet s’élèverait à 500.000 euros ; il faudrait quatre ans pour le mener à bien.
      “Une idée stupide et inefficace”

      L’ONG Amnesty International a vivement critiqué le projet avertissant qu’il ne ferait qu’aggraver les dangers auxquels les réfugiés sont déjà confrontés dans leur quête de sécurité. L’ancien ministre grec des migrations, Dimitris Vitsas, a, lui, décrit la barrière comme une “idée stupide” qui devrait être inefficace. “L’idée qu’une clôture de cette longueur va fonctionner est totalement stupide, a-t-il déclaré. Cela n’empêchera personne de faire le voyage.”

      Mais pour le ministre grec de la Défense, Nikos Panagiotopoulos, l’expérience vécue avec les murs terrestres justifie le projet. ”À Evros, a-t-il déclaré sur radio Skai, l’une des plus grosses stations du pays, les barrières naturelles ont eu de [bons] résultats relatifs à contenir les flux.” Il fait ainsi référence à la clôture surmontée de barbelés que la Grèce a construite le long de sa frontière terrestre nord avec la Turquie en 2012 pour dissuader demandeurs d’asile. “Nous pensons qu’un résultat similaire peut être obtenu avec ces barrières flottantes. Nous essayons de trouver des solutions pour réduire les flux”, ajoute-t-il.

      La situation est tendue sur l’île grecque où les habitants se sont mobilisés fin janvier pour s’opposer à l’ouverture de nouveaux camps. Plus récemment, lundi 3 février, une manifestation des migrants à Lesbos contre le durcissement des lois d’asile a viré à l’affrontement avec les forces de l’ordre.


      https://www.huffingtonpost.fr/entry/grece-mur-migrant-srefugies-lesbos-barriere_fr_5e397a4cc5b6ed0033acc5

    • Greece plans to build sea barrier off Lesbos to deter migrants

      Defence ministry says floating barrier will stop migrants crossing from Turkey.

      The Greek government has been criticised after announcing it will build a floating barrier to deter thousands of people from making often perilous sea journeys from Turkey to Aegean islands on Europe’s periphery.

      The centre-right administration unveiled the measure on Thursday, following its pledge to take a tougher stance on undocumented migrants accessing the country.

      The 2.7km-long netted barrier will be erected off Lesbos, the island that shot to prominence at the height of the Syrian civil war when close to a million Europe-bound refugees landed on its beaches. The bulwark will rise from pylons 50 metres above water and will be equipped with flashing lights to demarcate Greece’s sea borders.

      Greece’s defence minister, Nikos Panagiotopoulos, told Skai radio: “In Evros, natural barriers had relative [good] results in containing flows,” referring to the barbed-wire topped fence that Greece built along its northern land border with Turkey in 2012 to deter asylum seekers. “We believe a similar result can be had with these floating barriers. We are trying to find solutions to reduce flows.”

      Amnesty International slammed the plan, warning it would enhance the dangers asylum-seekers and refugees encountered as they attempted to seek safety.

      “This proposal marks an alarming escalation in the Greek government’s ongoing efforts to make it as difficult as possible for asylum-seekers and refugees to arrive on its shores,” said Massimo Moratti, the group’s Research Director for Europe.“The plan raises serious issues about rescuers’ ability to continue providing life-saving assistance to people attempting the dangerous sea crossing to Lesbos. The government must urgently clarify the operational details and necessary safeguards to ensure that this system does not cost further lives.”

      Greece’s former migration minister, Dimitris Vitsas, described the barrier as a “stupid idea” that was bound to be ineffective. “The idea that a fence of this length is going to work is totally stupid,” he said. “It’s not going to stop anybody making the journey.”

      Greece has seen more arrivals of refugees and migrants than any other part of Europe over the past year, as human traffickers along Turkey’s western coast target its outlying Aegean isles with renewed vigour. More than 44,000 people are in camps on the outposts designed to hold no more than 5,400 people. Human rights groups have described conditions in the facilities as deplorable. In Moria, the main reception centre on Lesbos, about 140 sick children are among an estimated 19,000 men, women and children crammed into vastly overcrowded tents and containers.

      Amid mounting tensions with Turkey over energy resources in the Mediterranean, Greece fears a further surge in arrivals in the spring despite numbers dropping radically since the EU struck a landmark accord with Ankara to curb the flows in March 2016.

      The prime minister, Kyriakos Mitsotakis, who trounced his predecessor, Alexis Tsipras, in July partly on the promise to bolster the country’s borders, has accused the Turkish president, Recep Tayyip Erdoğan, of exploiting the refugee drama as political leverage both in dealings with Athens and the EU. As host to some 4 million displaced Syrians, Turkey has more refugees than anywhere else in the world, with Erdoğan facing mounting domestic pressure over the issue.

      Greek officials, who are also confronting growing outrage from local communities on Aegean islands, fear that the number of arrivals will rise further if, as looks likely, Idlib, Syria’s last opposition holdout falls. The area has come under renewed attack from regime forces in recent days.

      It is hoped the barrier will be in place by the end of April after an invitation by the Greek defence ministry for private contractors to submit offers.

      The project is expected to cost €500,000 (£421,000). Officials said it will be built by the military, which has also played a role in erecting camps across Greece, but with “non-military specifications” to ensure international maritime standards. The fence could extend 13 to 15km, with more parts being added if the initial pilot is deemed successful.

      “There will be a test run probably on land first for technological reasons,” said one official.

      https://www.theguardian.com/world/2020/jan/30/greece-plans-to-build-sea-barrier-off-lesbos-to-deter-migrants

    • Schwimmende Barrieren gegen Migranten: Die griechische Regierung will Flüchtlingsboote mit schwimmenden Barrikaden stoppen

      Griechenland denkt über eine umstrittene Methode nach, um die stark wachsende Zahle der Bootsflüchtlinge einzudämmen.

      Die Zahl der Flüchtlinge, die von der türkischen Küste her übers Meer zu den griechischen Ägäis­inseln kommen, steigt derzeit wieder deutlich an. Die Regierung in Athen hat jetzt eine neue Idee vorgestellt, wie sie die Flüchtlingsboote stoppen will: mit schwimmenden Grenzbarrieren mitten auf dem Meer.

      Der griechische Regierungssprecher Stelios Petsas bestätigte gestern die Pläne. Das griechische Verteidigungsministerium hat bereits einen entsprechenden Auftrag zum Bau eines Prototyps ausgeschrieben. Das Pilotprojekt sieht den Bau einer 2,7 Kilometer langen Barriere vor, die 1,10 Meter aus dem Wasser aufragt und 50 bis 60 Zentimeter tief ins Wasser reicht. Der schwimmende Zaun soll mit blinkenden Leuchten versehen sein, damit er in der Dunkelheit sichtbar ist.
      Israel hat Erfahrungen mit Sperranlagen im Meer

      Für den Bau der Sperranlage will das Verteidigungsministerium 500000 Euro bereitstellen. Das Unternehmen, das den Zuschlag bekommt, soll innerhalb von drei Monaten liefern und für vier Jahre die Wartung der Barriere übernehmen. Verteidigungsminister Nikos Panagiotopoulos sagte dem griechischen Fernsehsender Skai, man wolle in einer ersten Phase ausprobieren, «ob das System funktioniert und wo es eingesetzt werden kann».

      Über dem Projekt schweben allerdings viele Fragezeichen. Erfahrungen mit schwimmenden Barrieren hat Israel an den Grenzen zum Gazastreifen und zu Jordanien im Golf von Akaba gemacht. In der Ägäis sind die Bedingungen aber wegen der grossen Wassertiefe, der starken Strömungen und häufigen Stürme viel schwieriger. Schwimmende Barrieren müssten am Meeresboden verankert sein, damit sie nicht davontreiben.

      Fraglich ist auch, ob sich die Schleuser von solchen Sperren abhalten liessen. Sie würden vermutlich auf andere Routen ausweichen. Und selbst wenn Flüchtlingsboote an der Barriere «stranden» sollten, wäre die griechische Küstenwache verpflichtet, die Menschen als Schiffbrüchige zu retten.

      Ohnehin scheint die Regierung daran zu denken, nur besonders stark frequentierte Küstenabschnitte zu sichern. Die gesamte griechisch-türkische Seegrenze von der Insel Samothraki im Norden bis nach Rhodos im Süden mit einem schwimmenden Zaun abzuriegeln, wäre ein utopisches Projekt. Diese Grenze ist über 2000 Kilometer lang. Sie mit einer Barriere dicht zu machen, verstiesse überdies gegen das internationale Seerecht und würde den Schiffsverkehr in der Ägäis behindern. Experten sagen, dass letztlich nur die Türkei die Seegrenze zu Griechenland wirksam sichern kann – indem sie die Flüchtlingsboote gar nicht erst ablegen lässt. Dazu hat sich die Türkei im Flüchtlingspakt mit der EU verpflichtet. Dennoch kamen im vergangenen Jahr 59726 Schutzsuchende übers Meer aus der Türkei, ein Anstieg von fast 84 Prozent gegenüber 2018.

      https://www.luzernerzeitung.ch/international/schwimmende-barrieren-gegen-migranten-ld.1190264

    • EU fordert Erklärungen von Griechenland zu Barriere-Plänen

      Das griechische Verteidigungsministerium will Geflüchtete mit schwimmenden „Schutzsystemen“ vor der Küste zurückhalten. Die EU-Kommission dringt auf mehr Information - sie erfuhr aus den Medien von den Plänen.

      Griechenland will Migranten mit schwimmenden Barrieren in der Ägäis konfrontieren - zu den Plänen des Verteidigungsministeriums sind aber noch viele Fragen offen. Auch die EU-Kommission hat Erklärungsbedarf. „Wir werden die griechische Regierung kontaktieren, um besser zu verstehen, worum es sich handelt“, sagte Behördensprecher Adalbert Jahnz. Die Kommission habe aus den Medien von dem Vorhaben erfahren.

      Jahnz sagte, der Zweck des Vorhabens sei derzeit noch nicht ersichtlich. Klar sei, dass Barrieren dieser Art den Zugang zu einem Asylverfahren verhindern dürften. Der Grundsatz der Nichtzurückweisung und die Grundrechte müssten in jedem Fall gewahrt bleiben. „Ich kann nichts zur Moralität verschiedener Maßnahmen sagen“, fügte Jahnz hinzu. Die Errichtung der Barrieren an sich verstoße nicht gegen EU-Recht.

      Griechenlands Verteidigungsminister Nikos Panagiotopoulos, dessen Ministerium das Projekt ausgeschrieben hat, zeigte sich jedoch nicht sicher, ob der Plan erfolgreich sein kann. Zunächst sei nur ein Versuch geplant, sagte er dem Athener Nachrichtensender Skai. „Wir wollen sehen, ob das funktioniert und wo und ob es eingesetzt werden kann“, sagte Panagiotopoulos.

      Das Verteidigungsministerium hatte die Ausschreibung für das Projekt am Mittwoch auf seiner Homepage veröffentlicht. Die „schwimmenden Schutzsysteme“ sollen knapp drei Kilometer lang sein, etwa 50 Zentimeter über dem Wasser aufragen und mit Blinklichtern ausgestattet sein. Die griechische Presse verglich die geplanten Absperrungen technisch mit den Barrieren gegen Ölteppiche im Meer.
      Was können die Barrieren tatsächlich ausrichten?

      Eigentlich dürften gar keine Migranten illegal auf dem Seeweg von der Türkei nach Griechenland kommen: Die Europäische Union hat mit der Türkei eine Vereinbarung geschlossen, die Ankara verpflichtet, Migranten und ihre Schleuser abzufangen und von Griechenland zudem Migranten ohne Asylanspruch zurückzunehmen.

      Doch nach Angaben des Uno-Flüchtlingshilfswerks UNHCR stieg die Zahl der Migranten, die illegal aus der Türkei nach Griechenland kamen, 2019 von gut 50.500 auf mehr als 74.600. Seit Jahresbeginn 2020 setzen täglich im Durchschnitt gut 90 Menschen aus der Türkei zu den griechischen Ägäis-Inseln über.

      Die Frage ist, ob schwimmende Sperren daran etwas ändern. „Ich kann nicht genau verstehen, wie diese Barrieren die Migranten daran hindern sollen, nach Griechenland zu kommen“, sagte ein Offizier der Küstenwache. Denn wenn die Migranten die Barrieren erreichten, seien sie in griechischen Hoheitsgewässern und müssten gemäß dem Seerecht gerettet und aufgenommen werden.

      Der UNHCR-Sprecher in Athen, Boris Cheshirkov, verweist zudem auf die Pflicht Griechenlands, die Menschenrechte zu achten. Griechenland habe das legitime Recht, seine Grenzen so zu kontrollieren, „wie das Land es für richtig hält“, sagte er. „Dabei müssen aber die Menschenrechte geachtet werden. Zahlreiche Migranten, die aus der Türkei nach Griechenland übersetzen, sind nämlich Flüchtlinge.“

      In Athen wird der Barrierebau auch als innenpolitisches Manöver angesichts der wachsenden Unzufriedenheit über die Entwicklung der Einwanderung gewertet.

      https://www.spiegel.de/politik/ausland/fluechtlinge-eu-fordert-erklaerungen-von-griechenland-zu-barriere-plaenen-a-

    • Un autre „mur flottant“, à #Gaza...

      Wie Israel tauchende und schwimmende Terroristen abwehrt

      Der Gazastreifen wird mit großem Aufwand weiter abgeriegelt. Die neue Seebarriere ergänzt die Mauer und die Luftabwehr gegen Hamas-Attacken.

      Am Sikim-Strand an Israels Mittelmeerküste, rund 70 Kilometer südlich von Tel Aviv, rollen dieser Tage die Bagger durch den feinen, beigefarbenen Sand. Sie arbeiten nicht an einer Strandverschönerung, sondern an einer Schutzvorrichtung, die Israel sicherer machen soll: eine Meeresbarriere – „die einzige dieser Art auf der Welt“, verkündete Verteidigungsminister Avigdor Lieberman stolz auf Twitter.

      Die neue Konstruktion soll tauchenden und schwimmenden Terroristen aus Gaza den Weg blockieren und aus drei Schichten bestehen: eine unter Wasser, eine aus Stein und eine aus Stacheldraht – ähnlich wie Wellenbrecher. Ein zusätzlicher Zaun soll um diese Barriere errichtet werden. „Das ist eine weitere Präventionsmaßnahme gegen die Hamas, die nun eine weitere strategische Möglichkeit verlieren wird, in deren Entwicklung sie viel Geld investiert hat“, schrieb Lieberman. Man werde die Bürger weiterhin mit Stärke und Raffinesse schützen.

      Tatsächlich ist die Meeresbarriere nicht das erste „raffinierte“ Konstrukt der Israelis, um sich vor Terrorangriffen aus dem Gazastreifen zu schützen. Seit 2011 setzt die Armee den selbst entwickelten Abfangschirm „Iron Dome“ ein, der Raketen rechtzeitig erkennt und noch in der Luft abschießt – zumindest dann, wenn der Flug lange dauert, das heißt das Angriffsziel nicht zu nahe am Abschussort liegt. Für einige Dörfer und Kibbuzim direkt am Gazastreifen bleiben die Raketen weiterhin eine große Gefahr.
      Einsatz von Drachen

      Seit vergangenem Jahr baut Israel auch eine bis tief in die Erde reichende Mauer. Umgerechnet mehr als 750 Millionen Euro kostet dieser Hightechbau, der mit Sensoren ausgestattet ist und Bewegungen auch unterhalb der Erde meldet. In den vergangenen Jahren und Monaten hat die Armee zahlreiche Tunnel entdeckt und zerstört. Dass Terrorgruppen nach Abschluss des Baus noch versuchen werden, unterirdisch vorzudringen, scheint unwahrscheinlich: „Mit dem Bau wird die Grenze hermetisch abgeriegelt“, sagt ein Sicherheitsexperte. Rund zehn der insgesamt 64 Kilometer langen Mauer seien bereits komplett fertiggestellt, bis Anfang kommenden Jahres soll der Bau abgeschlossen sein.

      Nun folgt der Seeweg: Während des Gazakrieges 2014 hatten Taucher der Hamas es geschafft, bewaffnet Israels Küste zu erreichen. Sie wurden dort von den israelischen Streitkräften getötet. Es waren seither wohl nicht die einzigen Versuche, ist Kobi Michael, einst stellvertretender Generaldirektor des Ministeriums für Strategische Angelegenheiten, überzeugt. „Es wurde nicht zwingend darüber berichtet, aber es gab Versuche.“

      Israel reagiert mit neuen Erfindungen auf die verschiedenen Angriffstaktiken der Terroristen in Gaza – doch die entwickeln bereits neue. Es bleibt ein Katz-und-Maus-Spiel. Jüngste Taktik ist der Einsatz von Drachen, die mit Molotowcocktails oder Dosen voller brennendem Benzin ausgestattet werden. Dutzende solcher Drachen wurden während der „Marsch der Rückkehr“-Proteste in den vergangenen zwei Monaten nach Israel geschickt.

      „Das ist eine neue und sehr primitive Art des Terrors“, so Kobi Michael. Aber eben auch eine wirkungsvolle, da Landwirtschaft im Süden eine große Rolle spielt und Israel zudem seine Natur schützen will. „Sie haben es geschafft, bereits Hunderte Hektar Weizenfelder und Wälder in Brand zu stecken.“ Israel setzt nun unter anderem spezielle Drohnen ein, um die brennenden Drachen noch in der Luft zu zerstören. Aber Michael ist sicher, auch hier bedarf es zukünftig eines besseren Abwehrsystems. Der Sicherheitsexperte sieht es positiv: „Sie fordern uns heraus und wir reagieren mit der Entwicklung hochtechnologischer Lösungen.“

      https://www.tagesspiegel.de/politik/seebarriere-noerdlich-des-gazastreifens-wie-israel-tauchende-und-schwimmende-terroristen-abwehrt/22617084.html
      #Israël #Palestine

    • La #barrière_maritime israélienne de Gaza est sur le point d’être achevée

      Un mur sous-marin de rochers et de détecteurs surmonté d’une clôture intelligente de 6 mètres de haut et d’un brise-lames comble un vide dans les défenses d’Israël.

      Plus de quatre ans après qu’une équipe de commandos du Hamas est entrée en Israël depuis la mer pendant la guerre de Gaza en 2014, les ingénieurs israéliens sont sur le point d’achever la construction d’une barrière maritime intelligente destinée à prévenir de futures attaques, a rapporté lundi la Dixième chaîne.

      La construction de la barrière de 200 mètres de long a été effectuée par le ministère de la Défense au large de la plage de Zikim, sur la frontière la plus au nord de Gaza. Le travail a duré sept mois.

      La barrière est destinée à combler un vide dans les défenses d’Israël le long de la frontière avec Gaza.

      Sur terre, Israël a une clôture en surface et construit un système complexe de barrières et de détecteurs souterrains pour empêcher le Hamas – l’organisation terroriste islamiste qui dirige Gaza et cherche à détruire Israël – de percer des tunnels en territoire israélien. En mer, la marine israélienne maintient une présence permanente capable de détecter les tentatives d’infiltration dans les eaux israéliennes.

      Mais il y avait une brèche juste au large de la plage de Zikim, dans la zone étroite des eaux peu profondes où ni les forces terrestres ni les navires de mer ne pouvaient opérer facilement.

      Les commandos du Hamas ont profité de cette faille en 2014 pour contourner facilement une clôture vétuste et délabrée et passer en Israël par les eaux peu profondes.

      Les forces du Hamas n’ont été arrêtées que lorsque les équipes de surveillance de Tsahal ont remarqué leurs mouvements lorsqu’elles sont arrivées sur la plage en Israël.

      La barrière est composée de plusieurs parties. Un mur sous-marin de blocs rocheux s’étend à environ 200 mètres dans la mer. A l’intérieur du mur de blocs rocheux se trouve un mur en béton revêtu de détecteurs sismiques et d’autres outils technologiques dont la fonction exacte est secrète.

      Au-dessus de l’eau, le long du côté ouest du mur nord-sud, une clôture intelligente hérissée de détecteurs s’élève à une hauteur de six mètres.

      Du côté est, un brise-lames avec une route au milieu s’étend sur toute la longueur du mur sous-marin.

      La construction a été rapide, bien qu’elle ait été entravée ponctuellement par les attaques du Hamas.

      Lors d’une de ces attaques, un combattant du Hamas a lancé des grenades sur les forces israéliennes qui gardaient les équipes de travail, avant d’être tué par les tirs israéliens en retour.

      https://fr.timesofisrael.com/la-barriere-maritime-israelienne-de-gaza-est-sur-le-point-detre-ac

    • Grèce : un mur flottant pour contrer l’arrivée de migrants

      Pour restreindre l’arrivée de migrants depuis la Turquie, le gouvernement grec vient de lancer un appel d’offres pour la construction, en pleine mer Égée, d’un « système de protection flottant ». Une annonce qui provoque de vives réactions.

      Athènes (Grèce), correspondance.– Depuis les côtes turques, les rivages de Lesbos surgissent après une douzaine de kilomètres de mer Égée. En 2019, ce bras de mer est redevenu la première porte d’entrée des demandeurs d’asile dans l’Union européenne, pour la plupart des Afghans et des Syriens. Mais un nouvel obstacle pourrait bientôt compliquer le passage, sinon couper la voie. À Athènes, le gouvernement conservateur estime détenir une solution pour réduire les arrivées : ériger une barrière flottante anti-migrants.

      Fin janvier, le ministère de la défense a ainsi publié un appel d’offres « pour la fourniture d’un système de protection flottant […] », visant « à gérer […] en cas d’urgence […] le flux de réfugiés et de migrants qui augmente sans cesse ». D’après ce document de 122 pages, le dispositif « de barrage ou filet […] de couleur jaune ou orange », composé de plusieurs sections de 25 à 50 mètres reliées entre elles, s’étendra sur 2,7 km.

      Il s’élèvera « d’au moins » 50 centimètres au-dessus des flots. Et de nuit, la clôture brillera grâce à « des bandes réfléchissantes […] et des lumières jaunes clignotantes ». Son coût estimé : 500 000 euros – dont 96 774 de TVA – incluant « quatre ans d’entretien et la formation du personnel » pour son installation en mer.

      Sollicitées, les autorités n’ont pas donné d’autres détails à Mediapart. Mais l’agence Reuters et les médias grecs précisent que le mur sera testé au nord de Lesbos, île qui a concentré 58 % des entrées de migrants dans le pays en 2019, d’après le Haut-Commissariat aux réfugiés (HCR).

      Alors que la Grèce compte désormais 87 000 demandeurs d’asile, environ 42 000 (majoritairement des familles) sont bloqués à Lesbos, Leros, Chios, Kos et Samos, le temps du traitement de leur requête. Avec 6 000 places d’hébergement à peine sur ces cinq îles, la situation est devenue explosive (lire notre reportage à Samos).

      « Cela ne peut pas continuer ainsi, a justifié le ministre de la défense nationale, Nikolaos Panagiotopoulos, le 30 janvier dernier, sur la radio privée Skaï. Il reste à savoir si [ce barrage] fonctionnera. »

      Joint par téléphone, un habitant de Mytilène (chef-lieu de Lesbos), souhaitant garder son anonymat, déclare ne voir dans ce mur qu’un « effet d’annonce ». « Impossible qu’il tienne en mer, les vents sont trop violents l’hiver. Et ce sera dangereux pour les pêcheurs du coin. Ce projet n’est pas sérieux, les autorités turques ne réagissent même pas, elles rigolent ! »

      Pour Amnesty International, il s’agit d’une « escalade inquiétante » ; pour Human Rights Watch, d’un projet « insensé qui peut mettre la vie [des migrants] en danger ».

      L’annonce de ce mur test a non seulement fait bondir les ONG, mais aussi provoqué un malaise au sein de certaines institutions. « Si une petite embarcation percute la barrière et se renverse, comment les secours pourront-ils accéder au lieu du naufrage ? », interroge également la chercheuse Vicky Skoumbi, directrice de programme au Collège international de philosophie de Paris. Selon elle, cette barrière est « contraire au droit international », notamment l’article 33 de la Convention de 1951 sur le statut des réfugiés et le droit d’asile, qui interdit les refoulements. « L’entrave à la liberté de circulation que constitue la barrière flottante équivaut à un refoulement implicite (ou en acte) du candidat à l’asile », poursuit Vicky Skoumbi.

      L’opposition de gauche Syriza, qui moque sa taille (trois kilomètres sur des centaines de kilomètres de frontière maritime), a aussi qualifié ce projet de « hideux » et de « violation des réglementations européennes ».

      Le porte-parole de la Commission européenne, Adalbert Jahnz, pris de court le 30 janvier lors d’un point presse, a par ailleurs déclaré : « L’installation de barrières n’est pas contraire en tant que telle au droit de l’UE […] cependant […] du point de vue du droit de l’[UE], des barrières de ce genre ou obstacles physiques ne peuvent pas rendre impossible l’accès à la procédure d’asile. »

      « Nous suivons le dossier et sommes en contact étroit avec le gouvernement grec », nous résume aujourd’hui Adalbert Jahnz. Boris Cheshirkov l’un des porte-parole du HCR, rappelle surtout à Mediapart que « 85 % des personnes qui arrivent aujourd’hui en Grèce sont des réfugiés et ont un profil éligible à l’asile ».

      Pour justifier son mur flottant, le gouvernement de droite affirme s’inspirer d’un projet terrestre ayant déjà vu le jour en 2012 : une barrière anti-migrants de 12,5 kilomètres de barbelés érigée entre la bourgade grecque de Nea Vyssa (nord-est du pays) et la ville turque d’Édirne, dans la région de l’Évros.

      L’UE avait à l’époque refusé le financement de cette clôture de près de 3 millions d’euros, finalement payée par l’État grec. Huit ans plus tard, le gouvernement salue son « efficacité » : « Les flux [de migrants] ont été réduits à [cette] frontière terrestre. Nous pensons que le système flottant pourrait avoir un impact similaire », a déclaré le ministre de la défense sur Skaï.

      Or pour la géographe Cristina Del Biaggio, maîtresse de conférences à l’université de Grenoble Alpes, ce mur de l’Évros n’a diminué les arrivées que « localement et temporairement » : « Il a modifié les parcours migratoires en les déplaçant vers le nord-est, à la frontière avec la Bulgarie. »

      En réponse, le voisin bulgare a érigé dans la foulée, en 2014, sa propre clôture anti-migrants à la frontière turque. Les arrivées se sont alors reportées sur les îles grecques du Dodécanèse, puis de nouveau dans la région de l’Évros. « En jouant à ce jeu cynique du chat et de la souris, le durcissement des frontières n’a que dévié (et non pas stoppé) les flux dans la région », conclut Cristina Del Biaggio.

      Selon elle, la construction d’une barrière flottante à des fins de contrôle frontalier serait une première. Le fait que ce « projet pilote » émane du ministère de la défense « est symbolique », ajoute Filippa Chatzistavrou, chercheuse en sciences politiques à l’université d’Athènes. « Depuis 2015, la Défense s’implique beaucoup dans les questions migratoires et c’est une approche qui en dit long : on perçoit les migrants comme une menace. »

      Théoriquement, « c’est le ministère de l’immigration qui devrait être en charge de ces projets, a reconnu le ministre de la défense. Mais il vient tout juste d’être recréé… ». Le gouvernement de droite conservatrice l’avait, de fait, supprimé à son arrivée en juillet dernier (avant de faire volte-face), en amorce d’autres réformes dures en matière d’immigration. En novembre, en particulier, une loi sur la procédure d’asile a été adoptée au Parlement, qui prolonge notamment la durée possible de rétention des demandeurs et réduit leurs possibilités de faire appel. Une politique qui n’a pas empêché la hausse des arrivées en Grèce.

      Porte-parole du HCR à Lesbos, Astrid Castelin observe l’île sombrer désormais « dans la haine des réfugiés et l’incertitude ». Reflet de la catastrophe en cours, le camp de Moria, en particulier, n’en finit pas de s’étaler dans les collines d’oliviers. « On y compte plus de 18 000 personnes, dont beaucoup d’enfants de moins de 12 ans, pour 3 000 places, s’inquiète ainsi Astrid Castelin. La municipalité ne peut plus ramasser l’ensemble des déchets, les files d’attente pour les douches ou les toilettes sont interminables. » Le 3 février, la police a fait usage de gaz lacrymogènes à l’encontre de 2 000 migrants qui manifestaient pour leurs droits.

      L’habitant de Lesbos déjà cité, lui, note qu’on parle davantage sur l’île de l’apparition de « milices d’extrême droite qui rôdent près de Moria, qui demandent leurs cartes d’identité aux passants » que du projet de barrage flottant. Le 7 février, en tout cas, la police grecque a annoncé avoir interpellé sept personnes soupçonnées de projeter une attaque de migrants.

      https://www.mediapart.fr/journal/international/110220/grece-un-mur-flottant-pour-contrer-l-arrivee-de-migrants

    • Floating Anti-Refugee Fence for Greek Island Lesbos Nears Finish

      A 3-kilometer (1.864-mile) floating barrier more than 1 meter (3.28 feet) high designed to keep refugees and migrants from reaching the eastern Aegean island of Lesbos already holding nearly 20,000 is reportedly near completion.

      The project, widely mocked and assailed as unlikely to work and inhumane, was commissioned by the New Democracy government earlier in 2020 as one means to keep the refugees away although patrols by the Greek Coast Guard and European Union border agency Frontex haven’t worked to do that.

      The Greek Ministry of Defence said the project is in its final phase, reported The Brussels Times, the floating fence to be put off the northeast part of Lesbos with no explanation how it would work if boats steer around it.

      The Greek government launched bids on January 29 with the cost of the design, installation and maintenance for four years estimated at 500,000 euros ($560,250) but it wasn’t said who the builder was.

      The project went ahead during the COVID-19 pandemic, despite objections from critics and human rights groups. “This plan raises worrying questions about the possibility of rescuers continuing to provide assistance to people attempting the dangerous crossing of the sea,” Amnesty International said.

      During COVID-19, the numbers of arrival on islands near the coast of Turkey, which has allowed human traffickers to keep sending them during an essentially-suspended 2016 swap deal with the European Union dwindled.

      Turkey is holding about 5.5 million refugees and migrants who fled war and strife in their homelands, especially Afghanistan and Syria’s civil war, but also economic conditions in sub-Saharan Africa and other countries.

      They went to Turkey in hopes of reaching prosperous countries in the EU, which closed its borders to them and reneged on promises to help spread some of the overload, leaving them to go to Greece to seek asylum.

      Since April, only 350 arrived on Lesbos, the paper said, with the notorious Moria detention camp that the BBC called “the worst in the world,” holding nearly 18,000 people in what rights groups said were inhumane conditions.

      Greece has about 100,000 refugees and migrants, including more than 33,000 asylum seekers in five camps on the Aegean islands, with a capacity of only 5,400 people, and some 70,000 more in other facilities on the mainland.

      When the idea was announced, it drew immediate fire and criticism, with the European Union cool to the idea and Germany not even talking about it.

      Amnesty International and other human rights groups piled on against the scheme that was proposed after the government said it would replace camps on islands with detention centers to vet those ineligible for asylum.

      Island officials and residents were upset then, with compassion fatigue setting him even more after trying to deal with a crisis heading into its fifth year. The government said it would move 20,000 to the mainland.

      At the time, Migration Minister Notis Mitarakis said it was a “positive measure that will help monitor areas close to the Turkish coast,” and the barrier “sends out the message that we are not a free-for-all and that we’re taking all necessary measures to protect the borders.”

      Rights groups said it will increase risks faced by refugees and migrants trying to reach Greek islands in rickety craft and rubber dinghies, many of which have overturned or capsized since 2016, drowning scores of people.

      The barrier will and have lights to make it visible at night, said officials. “The invitation for floating barriers is in the right direction… We will see what the result, what its effect as a deterrent will be in practice,” Defence Minister Nikos Panagiotopoulos told SKAI Radio.

      “It will be a natural barrier. If it works like the one in Evros, I believe it can be effective,” he said, referring to a cement and barbed-wire fence that Greece set up in 2012 along its northern border with Turkey to keep out migrants and refugees, which hasn’t worked.

      The major opposition SYRIZA condemned the floating barrier plan as “a disgrace and an insult to humanity,” with other reports it would be only 19 inches above water or if it would be visible in rough seas that have sunk boats.

      Adding that the idea was “disgusting,” a SYRIZA statement said the barrier “offends humanity … and violates European and international rules,” said the party, calling the proposal absurd, unenforceable and dangerous. “Even a child knows that in the sea you cannot have a wall.”

      https://www.thenationalherald.com/greece_politics/arthro/floating_anti_refugee_fence_for_greek_island_lesbos_nears_finish-