• US plans to set up #drone #bases in coastal West Africa to stem Islamist advance and counter China – The North Africa Post
    https://northafricapost.com/74350-us-plans-to-set-up-drone-bases-in-coastal-west-africa-to-stem

    (Janvier 2024)

    The United States is reportedly seeking to set up military drones bases along the West African coast in an urgent effort to stop the spread of Islamist militants, counter the Chinese influence in the region, and to support the development and democracy of its African allies.

    Washington is holding preliminary talks with Ghana, Ivory Coast and Benin to allow American unarmed reconnaissance drones to use airfields in these countries on the Atlantic Ocean, according to recent reports by The Wall Street Journal. Relatively stable and prosperous, the three coastal countries, along with Togo, now find themselves threatened by al-Qaeda and Islamic State militants that have plagued neighboring Mali, Burkina Faso and Niger in the Sahel region. The plan to station reconnaissance aircraft in Ghana, Ivory Coast and Benin may thus signal a shifting US strategy of retrenchment from these coup-hit and conflict-torn Sahel states.

    The recent coup in #Niger has reportedly prompted the United States and #France to announce last October that they were actively exploring alternative countries to host their drone bases for counter-terrorism and surveillance missions. “There are several locations I’ll say that we’re looking at, but nothing’s firmed up. We have talked to some countries about it,” General James Hecker, commander of US Air Forces in Europe and Africa, stated. According to Military Africa, by establishing drone bases closer to the Atlantic Ocean, the US hopes to enhance its ability to monitor and respond to the activities of al Qaeda and Islamic State affiliates and also to deter and disrupt the plans of China, which is seeking to establish its first permanent naval base on the Atlantic coast, in Equatorial Guinea.

    #états-unis #chine #afrique

  • À Strasbourg, l’Europe intensifie discrètement le fichage des migrants

    Dans un bâtiment discret, 350 personnes travaillent à renforcer le #contrôle et le #suivi des personnes entrant dans l’#espace_Schengen. Reportage dans l’agence de l’Union européenne qui renforce le fichage des migrants.

    Dans le quartier du Neuhof à Strasbourg, un bâtiment hautement sécurisé attire l’œil. Dissimulée derrière le gymnase du Stockfeld et entourée de terrains vagues, l’#agence_européenne #eu-Lisa est protégée par deux lignes barbelées surplombées de caméras. Aux alentours du bâtiment, les agents de sécurité portent au cœur un petit drapeau bleu aux douze étoiles. Des véhicules immatriculés en France, au Luxembourg, en Belgique et en Allemagne stationnent sur le parking.

    Créée en 2011 et opérationnelle depuis 2012, l’#agence_européenne_pour_la_gestion_opérationnelle_des_systèmes_d’information à grande échelle eu-Lisa développe et fait fonctionner les #bases_de_données de l’Union européenne (UE). Ces dernières permettent d’archiver les #empreintes_digitales des demandeurs et demandeuses d’asile mais aussi les demandes de visa ou les alertes de personnes portées disparues.

    Le siège d’eu-Lisa est à Tallinn, en Estonie. Un bureau de liaison se trouve à Bruxelles et son centre opérationnel a été construit à Strasbourg. Lundi 26 février, le ministre délégué aux affaires européennes, Jean-Noël Barrot, est venu visiter l’endroit, où sont développés les nouveaux systèmes de suivi et de #filtrage des personnes migrantes et des voyageurs et voyageuses non européen·nes. Le « cœur de Schengen », selon la communication de l’agence.

    Sur les écrans de contrôle, des ingénieur·es suivent les requêtes adressées par les États membres aux différents #systèmes_d’information_opérationnels. L’un d’eux raconte que le nombre de cyberattaques subies par l’agence est colossal : 500 000 tentatives par mois environ. La quantité de données gérées est aussi impressionnante : en 2022, le système #VIS (#Visa_Information_System) a enregistré 57 millions de demandes de #visas et 52 millions d’empreintes digitales. La même année, 86,5 millions d’alertes ont été transmises au système #SIS (#Schengen_Information_System).

    Dans l’agence du Neuhof, une vingtaine de nationalités sont représentées parmi les 350 travailleurs et travailleuses. En tout, 500 mètres carrés sécurisés abritent les données confidentielles de dizaines de millions de personnes. 2 500 ordinateurs fonctionnent en permanence pour une capacité de stockage de 13 petabytes, soit 13 milliards de gigabytes. Vingt-quatre heures sur vingt-quatre et sept jours sur sept, l’eu-Lisa répond aux demandes de données des pays membres de l’espace Schengen ou de l’Union européenne.

    Traduire la politique en #technologie

    Au-delà de la salle de réunion, impossible de photographier les murs ou l’environnement de travail. L’enclave européenne est sous haute surveillance : pour entrer, les empreintes digitales sont relevées après un passage des sacs au scanner. Un badge connecté aux empreintes permet de passer un premier sas d’entrée. Au-delà, les responsables de la sécurité suivent les visiteurs de très près, au milieu d’un environnement violet et vert parsemé de plantes de toutes formes.

    Moins de six mois avant le début des Jeux olympiques et paralympiques de Paris et deux mois après l’accord européen relatif au Pacte sur la migration et l’asile, l’agence aux 260 millions d’euros de budget en 2024 travaille à mettre en place le système de contrôle des flux de personnes le plus précis, efficace et complet de l’histoire de l’espace Schengen. Le pacte prévoit, par exemple, que la demande d’asile soit uniformisée à travers l’UE et que les « migrants illégaux » soient reconduits plus vite et plus efficacement aux frontières.

    Pour accueillir le ministre, #Agnès_Diallo, directrice de l’eu-Lisa depuis 2023, diffuse une petite vidéo en anglais dans une salle de réunion immaculée. L’ancienne cadre de l’entreprise de services numériques #Atos présente une « agence discrète » au service de la justice et des affaires intérieures européennes. À l’eu-Lisa, pas de considération politique. « Notre agence a été créée par des règlements européens et nous agissons dans ce cadre, résume-t-elle. Nous remplaçons les frontières physiques par des #frontières_numériques. Nous travaillons à laisser passer dans l’espace Schengen les migrants et voyageurs qui sont légitimes et à filtrer ceux qui le sont moins. »

    L’eu-Lisa invente, améliore et fait fonctionner les sept outils informatiques utilisés en réseau par les États membres et leurs institutions. L’agence s’assure notamment que les données sont protégées. Elle forme aussi les personnes qui utiliseront les interfaces, comme les agents de #Frontex, d’#Europol ou de la #police_aux_frontières. Au Neuhof, les personnes qui travaillent n’utilisent pas les informations qu’elles stockent.

    Fichés dès l’âge de 6 ans

    L’agence eu-Lisa héberge les empreintes digitales de 7,5 millions de demandeurs et demandeuses d’asile et « migrants illégaux » dans le système appelé Eurodac. Pour le moment, les données récoltées ne sont pas liées à l’identité de la personne ni à sa photo. Mais avec l’adoption des nouvelles règles relatives au statut de réfugié·e en Europe, Eurodac est en train d’être complètement refondé pour être opérationnel en 2026.

    La réforme décidée en décembre 2023 prévoit que les demandeurs d’asile et « migrants illégaux » devront fournir d’autres informations biométriques : en plus de leurs empreintes, leur photo, leur nom, prénom et date et lieu de naissance seront enregistrés lors de leur entrée dans Schengen. La procédure vaudra pour toute personne dès l’âge de 6 ans (contre 14 avant la réforme). Les #données qui étaient conservées pour dix-huit mois pourront l’être jusqu’à cinq ans.

    La quantité d’informations stockées va donc croître exponentiellement dès 2026. « Nous aurons énormément de données pour #tracer les mouvements des migrants irréguliers et des demandeurs d’asile », se félicite #Lorenzo_Rinaldi, l’un des cadres de l’agence venant tout droit de Tallinn. Eurodac permettra à n’importe quelle autorité policière habilitée de savoir très précisément par quel pays est arrivée une personne, ainsi que son statut administratif.

    Il sera donc impossible de demander une protection internationale dans un pays, puis de s’installer dans un autre, ou de demander une seconde fois l’asile dans un pays européen. Lorenzo Rinaldi explique : « Aujourd’hui, il nous manque la grande image des mouvements de personnes entre les États membres. On pourra identifier les tendances, recouper les données et simplifier l’#identification des personnes. »

    Pour identifier les itinéraires et contrôler les mouvements de personnes dans l’espace Schengen, l’agence travaille aussi à ce que les sept systèmes d’information fonctionnent ensemble. « Nous avions des bases de données, nous aurons désormais un système complet de gestion de ces informations », se réjouit Agnès Diallo.

    L’eu-Lisa crée donc également un système de #traçage des entrées et des sorties de l’espace Schengen, sobrement appelé #Entry-Exit_System (ou #EES). Développé à l’initiative de la France dès 2017, il remplace par une #trace_numérique le tamponnage physique des passeports par les gardes-frontières. Il permet notamment de détecter les personnes qui restent dans Schengen, après que leur visa a expiré – les #overstayers, celles qui restent trop longtemps.

    Frontières et Jeux olympiques

    « Toutes nos équipes sont mobilisées pour faire fonctionner le système EES [entrées-sorties de l’espace Schengen – ndlr] d’ici à la fin de l’année 2024 », précise Agnès Diallo. Devant le Sénat en 2023, la directrice exécutive avait assuré que l’EES ne serait pas mis en place pendant les Jeux olympiques et paralympiques si son influence était négative sur l’événement, par exemple s’il ralentissait trop le travail aux frontières.

    En France et dans onze autres pays, le système EES est testé depuis janvier 2024. L’agence estime qu’il sera prêt pour juillet 2024, comme l’affirme Lorenzo Rinaldi, chef de l’unité chargé du soutien à la direction et aux relations avec les partenaires de l’eu-Lisa : « Lorsqu’une personne non européenne arrive dans Schengen, elle devra donner à deux reprises ses #données_biométriques. Donc ça sera plus long la première fois qu’elle viendra sur le territoire, mais ses données seront conservées trois ans. Les fois suivantes, lorsque ses données seront déjà connues, le passage sera rapide. »

    Ce système est prévu pour fonctionner de concert avec un autre petit nouveau, appelé #Etias, qui devrait être opérationnel d’ici au premier semestre de 2025. Les personnes qui n’ont pas d’obligation d’avoir de visa pour entrer dans 30 pays européens devront faire une demande avant de venir pour un court séjour – comme lorsqu’un·e citoyen·ne français·e demande une autorisation électronique de voyage pour entrer aux États-Unis ou au Canada. La procédure, en ligne, sera facturée 7 euros aux voyageurs et voyageuses, et l’autorisation sera valable trois ans.

    L’eu-Lisa gère enfin le #système_d’information_Schengen (le #SIS, qui gère les alertes sur les personnes et objets recherchés ou disparus), le système d’information sur les visas (#VIS), la base de données des #casiers_judiciaires (#Ecris-TCN) et le #Codex pour la #coopération_judiciaire entre États membres.

    L’agence travaille notamment à mettre en place une communication par Internet entre ces différents systèmes. Pour Agnès Diallo, cette nouveauté permettra une coordination sans précédent des agents aux frontières et des institutions judiciaires nationales et européennes dans les 27 pays de l’espace Schengen.

    « On pourra suivre les migrants, réguliers et irréguliers », se félicite Fabienne Keller, députée européenne Renew et fervente défenseuse du Pacte sur les migrations. Pour la mise en place de tous ces outils, l’agence eu-Lisa devra former les États membres mais également les transporteurs et les voyageurs et voyageuses. L’ensemble de ces systèmes devrait être opérationnel d’ici à la fin 2026.

    https://www.mediapart.fr/journal/international/050324/strasbourg-l-europe-intensifie-discretement-le-fichage-des-migrants

    #fichage #migrations #réfugiés #biométrie
    via @karine4
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  • Border security with drones and databases

    The EU’s borders are increasingly militarised, with hundreds of millions of euros paid to state agencies and military, security and IT companies for surveillance, patrols and apprehension and detention. This process has massive human cost, and politicians are planning to intensify it.

    Europe is ringed by steel fences topped by barbed wire; patrolled by border agents equipped with thermal vision systems, heartbeat detectors, guns and batons; and watched from the skies by drones, helicopters and planes. Anyone who enters is supposed to have their fingerprints and photograph taken for inclusion in an enormous biometric database. Constant additions to this technological arsenal are under development, backed by generous amounts of public funding. Three decades after the fall of the Berlin Wall, there are more walls than ever at Europe’s borders,[1] and those borders stretch ever further in and out of its territory. This situation is the result of long-term political and corporate efforts to toughen up border surveillance and controls.

    The implications for those travelling to the EU depend on whether they belong to the majority entering in a “regular” manner, with the necessary paperwork and permissions, or are unable to obtain that paperwork, and cross borders irregularly. Those with permission must hand over increasing amounts of personal data. The increasing automation of borders is reliant on the collection of sensitive personal data and the use of algorithms, machine learning and other forms of so-called artificial intelligence to determine whether or not an individual poses a threat.

    Those without permission to enter the EU – a category that includes almost any refugee, with the notable exception of those who hold a Ukrainian passport – are faced with technology, personnel and policies designed to make journeys increasingly difficult, and thus increasingly dangerous. The reliance on smugglers is a result of the insistence on keeping people in need out at any cost – and the cost is substantial. Thousands of people die at Europe’s borders every year, families are separated, and people suffer serious physical and psychological harm as a result of those journeys and subsequent administrative detention and social marginalisation. Yet parties of all political stripes remain committed to the same harmful and dangerous policies – many of which are being worsened through the new Pact on Migration and Asylum.[2]

    The EU’s border agency, Frontex, based in Warsaw, was first set up in 2004 with the aim of providing technical coordination between EU member states’ border guards. Its remit has been gradually expanded. Following the “migration crisis” of 2015 and 2016, extensive new powers were granted to the agency. As the Max Planck Institute has noted, the 2016 law shifted the agency from a playing “support role” to acting as “a player in its own right that fulfils a regulatory, supervisory, and operational role.”[3] New tasks granted to the agency included coordinating deportations of rejected refugees and migrants, data analysis and exchange, border surveillance, and technology research and development. A further legal upgrade in 2019 introduced even more extensive powers, in particular in relation to deportations, and cooperation with and operations in third countries.

    The uniforms, guns and batons wielded by Frontex’s border guards are self-evidently militaristic in nature, as are other aspects of its work: surveillance drones have been acquired from Israeli military companies, and the agency deploys “mobile radars and thermal cameras mounted on vehicles, as well as heartbeat detectors and CO2 monitors used to detect signs of people concealed inside vehicles.”[4] One investigation described the companies that have held lobbying meetings or attended events with Frontex as “a Who’s Who of the weapons industry,” with guests including Airbus, BAE Systems, Leonardo and Thales.[5] The information acquired from the agency’s surveillance and field operations is combined with data provided by EU and third country agencies, and fed into the European Border Surveillance System, EUROSUR. This offers a God’s-eye overview of the situation at Europe’s borders and beyond – the system also claims to provide “pre-frontier situational awareness.”

    The EU and its member states also fund research and development on these technologies. From 2014 to 2022, 49 research projects were provided with a total of almost €275 million to investigate new border technologies, including swarms of autonomous drones for border surveillance, and systems that aim to use artificial intelligence to integrate and analyse data from drones, satellites, cameras, sensors and elsewhere for “analysis of potential threats” and “detection of illegal activities.”[6] Amongst the top recipients of funding have been large research institutes – for example, Germany’s Fraunhofer Institute – but companies such as Leonardo, Smiths Detection, Engineering – Ingegneria Informatica and Veridos have also been significant beneficiaries.[7]

    This is only a tiny fraction of the funds available for strengthening the EU’s border regime. A 2022 study found that between 2015 and 2020, €7.7 billion had been spent on the EU’s borders and “the biggest parts of this budget come from European funding” – that is, the EU’s own budget. The total value of the budgets that provide funds for asylum, migration and border control between 2021-27 comes to over €113 billion[8]. Proposals for the next round of budgets from 2028 until 2035 are likely to be even larger.

    Cooperation between the EU, its member states and third countries on migration control comes in a variety of forms: diplomacy, short and long-term projects, formal agreements and operational deployments. Whatever form it takes, it is frequently extremely harmful. For example, to try to reduce the number of people arriving across the Mediterranean, member states have withdrawn national sea rescue assets (as deployed, for example, in Italy’s Mare Nostrum operation) whilst increasing aerial surveillance, such as that provided by the Israel-produced drones operated by Frontex. This makes it possible to observe refugees attempting to cross the Mediterranean, whilst outsourcing their interception to authorities from countries such as Libya, Tunisia and Egypt.

    This is part of an ongoing plan “to strengthen coordination of search and rescue capacities and border surveillance at sea and land borders” of those countries. [9] Cooperation with Tunisia includes refitting search and rescue vessels and providing vehicles and equipment to the Tunisian coastguard and navy, along with substantial amounts of funding. The agreement with Egypt appears to be structured along similar lines, and five vessels have been provided to the so-called Libyan Coast Guard in 2023.[10]

    Frontex also plays a key role in the EU’s externalised border controls. The 2016 reform allowed Frontex deployments at countries bordering the EU, and the 2019 reform allowed deployments anywhere in the world, subject to agreement with the state in question. There are now EU border guards stationed in Albania, Montenegro, Serbia, Bosnia and Herzegovina, and North Macedonia.[11] The agency is seeking agreements with Niger, Senegal and Morocco, and has recently received visits from Tunisian and Egyptian officials with a view to stepping up cooperation.[12]

    In a recent report for the organisation EuroMed Rights, Antonella Napolitano highlighted “a new element” in the EU’s externalisation strategy: “the use of EU funds – including development aid – to outsource surveillance technologies that are used to entrench political control both on people on the move and local population.” Five means of doing so have been identified: provision of equipment; training; financing operations and procurement; facilitating exports by industry; and promoting legislation that enables surveillance.[13]

    The report highlights Frontex’s extended role which, even without agreements allowing deployments on foreign territory, has seen the agency support the creation of “risk analysis cells” in a number of African states, used to gather and analyse data on migration movements. The EU has also funded intelligence training in Algeria, digital evidence capacity building in Egypt, border control initiatives in Libya, and the provision of surveillance technology to Morocco. The European Ombudsman has found that insufficient attention has been given to the potential human rights impacts of this kind of cooperation.[14]

    While the EU and its member states may provide the funds for the acquisition of new technologies, or the construction of new border control systems, information on the companies that receive the contracts is not necessarily publicly available. Funds awarded to third countries will be spent in accordance with those countries’ procurement rules, which may not be as transparent as those in the EU. Indeed, the acquisition of information on the externalisation in third countries is far from simple, as a Statewatch investigation published in March 2023 found.[15]

    While EU and member state institutions are clearly committed to continuing with plans to strengthen border controls, there is a plethora of organisations, initiatives, campaigns and projects in Europe, Africa and elsewhere that are calling for a different approach. One major opportunity to call for change in the years to come will revolve around proposals for the EU’s new budgets in the 2028-35 period. The European Commission is likely to propose pouring billions more euros into borders – but there are many alternative uses of that money that would be more positive and productive. The challenge will be in creating enough political pressure to make that happen.

    This article was originally published by Welt Sichten, and is based upon the Statewatch/EuroMed Rights report Europe’s techno-borders.

    Notes

    [1] https://www.tni.org/en/publication/building-walls

    [2] https://www.statewatch.org/news/2023/december/tracking-the-pact-human-rights-disaster-in-the-works-as-parliament-makes

    [3] https://www.mpg.de/14588889/frontex

    [4] https://www.theguardian.com/global-development/2021/dec/06/fortress-europe-the-millions-spent-on-military-grade-tech-to-deter-refu

    [5] https://frontexfiles.eu/en.html

    [6] https://www.statewatch.org/publications/reports-and-books/europe-s-techno-borders

    [7] https://www.statewatch.org/publications/reports-and-books/europe-s-techno-borders

    [8] https://www.statewatch.org/publications/reports-and-books/europe-s-techno-borders

    [9] https://www.statewatch.org/news/2023/november/eu-planning-new-anti-migration-deals-with-egypt-and-tunisia-unrepentant-

    [10] https://www.statewatch.org/media/4103/eu-com-von-der-leyen-ec-letter-annex-10-23.pdf

    [11] https://www.statewatch.org/analyses/2021/briefing-external-action-frontex-operations-outside-the-eu

    [12] https://www.statewatch.org/news/2023/november/eu-planning-new-anti-migration-deals-with-egypt-and-tunisia-unrepentant-, https://www.statewatch.org/publications/events/secrecy-and-the-externalisation-of-eu-migration-control

    [13] https://privacyinternational.org/challenging-drivers-surveillance

    [14] https://euromedrights.org/wp-content/uploads/2023/07/Euromed_AI-Migration-Report_EN-1.pdf

    [15] https://www.statewatch.org/access-denied-secrecy-and-the-externalisation-of-eu-migration-control

    https://www.statewatch.org/analyses/2024/border-security-with-drones-and-databases
    #frontières #militarisation_des_frontières #technologie #données #bases_de_données #drones #complexe_militaro-industriel #migrations #réfugiés #contrôles_frontaliers #surveillance #sécurité_frontalière #biométrie #données_biométriques #intelligence_artificielle #algorithmes #smugglers #passeurs #Frontex #Airbus #BAE_Systems #Leonardo #Thales #EUROSUR #coût #business #prix #Smiths_Detection #Fraunhofer_Institute #Engineering_Ingegneria_Informatica #informatique #Tunisie #gardes-côtes_tunisiens #Albanie #Monténégro #Serbie #Bosnie-Herzégovine #Macédoine_du_Nord #Egypte #externalisation #développement #aide_au_développement #coopération_au_développement #Algérie #Libye #Maroc #Afrique_du_Nord

  • #Taux_de_change : retour sur la politique israélienne des #otages

    Eyal Weizman, fondateur du collectif Forensic Architecture, revient sur la manière dont les #civils installés autour de #Gaza ont servi de « #mur_vivant » lors des massacres du 7 octobre perpétrés par le #Hamas, et retrace l’évolution de la politique israélienne à l’égard des otages.

    Au printemps 1956, huit ans après la Nakba (un terme arabe qui désigne « la catastrophe » ou « le désastre » que fut pour les Palestiniens la création d’Israël), un groupe de fedayins palestiniens franchit le fossé qui sépare Gaza de l’État d’Israël. D’un côté se trouvent 300 000 Palestiniens, dont 200 000 réfugiés expulsés de la région ; de l’autre, une poignée de nouvelles installations israéliennes. Les combattants palestiniens tentent de pénétrer dans le kibboutz de Nahal Oz, tuent Roi Rotberg, un agent de sécurité, et emportent son corps à Gaza, mais le rendent après l’intervention des Nations unies.

    #Moshe_Dayan, alors chef de l’état-major général d’Israël, se trouvait par hasard sur place pour un mariage et a demandé à prononcer, le soir suivant, l’éloge funèbre de Rotber. Parlant des hommes qui ont tué #Rotberg, il a demandé : « Pourquoi devrions-nous nous plaindre de la #haine qu’ils nous portent ? Pendant huit ans, ils se sont assis dans les camps de réfugiés de Gaza et ont vu de leurs yeux comment nous avons transformé les terres et les villages où eux et leurs ancêtres vivaient autrefois. » Cette reconnaissance de ce que les Palestiniens avaient perdu, les hommes politiques israéliens d’aujourd’hui ne peuvent plus se permettre de l’exprimer. Mais Dayan ne défendait pas le #droit_au_retour : il a terminé son discours en affirmant que les Israéliens devaient se préparer à une #guerre_permanente et amère, dans laquelle ce qu’Israël appelait les « #installations_frontalières » joueraient un rôle majeur.

    Au fil des ans, le #fossé s’est transformé en un système complexe de #fortifications - une #zone_tampon de 300 mètres, où plus de deux cents manifestants palestiniens ont été tués par balle en 2018 et 2019 et des milliers d’autres blessés, plusieurs couches de #clôtures en barbelés, des #murs en béton s’étendant sous terre, des mitrailleuses télécommandées - et des équipements de #surveillance, dont des tours de guet, des caméras de vidéosurveillance, des capteurs radar et des ballons espions. À cela s’ajoute une série de #bases_militaires, dont certaines situées à proximité ou à l’intérieur des installations civiles qui forment ce que l’on appelle l’#enveloppe_de_Gaza.

    Empêcher le retour des réfugiés

    Le #7_octobre_2023, lors d’une attaque coordonnée, le Hamas a frappé tous les éléments de ce système interconnecté. #Nahal_Oz, l’installation la plus proche de la clôture, a été l’un des points névralgiques de l’attaque. Le terme « #Nahal » fait référence à l’unité militaire qui a créé les installations frontalières. Les installations du Nahal ont débuté comme des avant-postes militaires et sont devenues des villages civils, principalement de type #kibboutz. Mais la transformation n’est jamais achevée et certains résidents sont censés se comporter en défenseurs quand la communauté est attaquée.

    La « #terre_des_absents » a été la #tabula_rasa sur laquelle les planificateurs israéliens ont dessiné le projet des colons sionistes après les expulsions de 1948. Son architecte en chef était #Arieh_Sharon, diplômé du Bauhaus, qui a étudié avec Walter Gropius et Hannes Meyer avant de s’installer en Palestine en 1931, où il a construit des lotissements, des coopératives de travailleurs, des hôpitaux et des cinémas. Lors de la création de l’État d’Israël, David Ben Gourion l’a nommé à la tête du département de planification du gouvernement. Dans The Object of Zionism (2018), l’historien de l’architecture Zvi Efrat explique que, bien que le plan directeur de Sharon soit fondé sur les principes les plus récents du design moderniste, il avait plusieurs autres objectifs : fournir des logements aux vagues d’immigrants arrivés après la Seconde Guerre mondiale, déplacer les populations juives du centre vers la périphérie, sécuriser la frontière et occuper le territoire afin de rendre plus difficile le retour des réfugiés.

    Dans les années 1950 et 1960, le #plan_directeur de Sharon et de ses successeurs a conduit à la construction, dans les « #zones_frontalières », définies à l’époque comme représentant environ 40 % du pays, de centres régionaux ou « #villes_de_développement » qui desservaient une constellation d’#implantations_agraires. Ces villes de développement devaient accueillir les immigrants juifs d’Afrique du Nord – les Juifs arabes – qui allaient être prolétarisés et devenir des ouvriers d’usine. Les implantations agraires de type kibboutz et #moshav étaient destinées aux pionniers du #mouvement_ouvrier, principalement d’Europe de l’Est. Les #terres appartenant aux villages palestiniens de #Dayr_Sunayd, #Simsim, #Najd, #Huj, #Al_Huhrraqa, #Al_Zurai’y, #Abu_Sitta, #Wuhaidat, ainsi qu’aux tribus bédouines #Tarabin et #Hanajre, sont occupées par les villes de développement #Sderot et #Ofakim et les kibboutzim de #Re’im, #Mefalsim, #Kissufim et #Erez. Toutes ces installations ont été visées le 7 octobre.

    La première #clôture

    À la suite de l’#occupation_israélienne de 1967, le gouvernement a établi des installations entre les principaux centres de population palestinienne à Gaza même, dont la plus grande était #Gush_Katif, près de Rafah, à la frontière égyptienne ; au total, les #colonies israéliennes couvraient 20 % du territoire de Gaza. Au début des années 1980, la région de Gaza et ses environs a également accueilli de nombreux Israéliens évacués du Sinaï après l’accord de paix avec l’Égypte.

    La première clôture autour du territoire a été construite entre 1994 et 1996, période considérée comme l’apogée du « #processus_de_paix ». Gaza était désormais isolée du reste du monde. Lorsque, en réponse à la résistance palestinienne, les colonies israéliennes de Gaza ont été démantelées en 2005, certaines des personnes évacuées ont choisi de s’installer près des frontières de Gaza. Un deuxième système de clôture, plus évolué, a été achevé peu après. En 2007, un an après la prise de pouvoir du Hamas à Gaza, Israël a entamé un #siège à grande échelle, contrôlant et limitant les flux entrants de produits vitaux - #nourriture, #médicaments, #électricité et #essence.

    L’#armée_israélienne a fixé les privations à un niveau tel que la vie à Gaza s’en trouve presque complètement paralysée. Associé à une série de campagnes de #bombardements qui, selon les Nations unies, ont causé la mort de 3 500 Palestiniens entre 2008 et septembre 2023, le siège a provoqué une #catastrophe_humanitaire d’une ampleur sans précédent : les institutions civiles, les hôpitaux, les systèmes d’approvisionnement en eau et d’hygiène sont à peine capables de fonctionner et l’électricité n’est disponible que pendant la moitié de la journée environ. Près de la moitié de la population de Gaza est au #chômage et plus de 80 % dépend de l’#aide pour satisfaire ses besoins essentiels.

    L’enveloppe de Gaza

    Le gouvernement israélien offre de généreux #avantages_fiscaux (une réduction de 20 % de l’impôt sur le revenu par exemple) aux habitants des installations autour de Gaza, dont beaucoup longent une route parallèle à la ligne de démarcation, à quelques kilomètres de celle-ci. L’enveloppe de Gaza comprend 58 installations situées à moins de 10 km de la frontière et comptant 70 000 habitants. Au cours des dix-sept années depuis la prise de pouvoir par le Hamas, malgré les tirs sporadiques de roquettes et de mortiers palestiniens et les bombardements israéliens sur le territoire situé à quelques kilomètres de là, les installations n’ont cessé d’augmenter. La hausse des prix de l’immobilier dans la région de Tel-Aviv et les collines ouvertes de la région (que les agents immobiliers appellent la « Toscane du nord du Néguev ») a entraîné un afflux de la classe moyenne.

    De l’autre côté de la barrière, les conditions se sont détériorées de manière inversement proportionnelle à la prospérité croissante de la région. Les installations sont un élément central du système d’#enfermement imposé à Gaza, mais leurs habitants tendent à différer des colons religieux de Cisjordanie. Démontrant l’aveuglement partiel de la gauche israélienne, certaines personnes installées dans le Néguev sont impliquées dans le #mouvement_pacifiste.

    Le 7 octobre, les combattants du Hamas ont forcé les éléments interconnectés du réseau de siège. Des tireurs d’élite ont tiré sur les caméras qui surplombent la zone interdite et ont lancé des grenades sur les #tours_de_communication. Des barrages de roquettes ont saturé l’#espace_radar. Plutôt que de creuser des tunnels sous les clôtures, les combattants sont venus par le sol. Les observateurs israéliens ne les ont pas vus ou n’ont pas pu communiquer assez rapidement ce qu’ils ont vu.

    Les combattants ont fait sauter ou ouvert quelques douzaines de brèches dans la clôture, élargies par les bulldozers palestiniens. Certains combattants du Hamas ont utilisé des parapentes pour franchir la frontière. Plus d’un millier d’entre eux ont pris d’assaut les bases militaires. L’armée israélienne, aveuglée et muette, n’a pas de vision claire du champ de bataille et les détachements mettent des heures à arriver. Des images incroyables sont apparues sur Internet : des adolescents palestiniens ont suivi les combattants à vélo ou à cheval, sur une terre dont ils avaient peut-être entendu parler par leurs grands-parents, maintenant transformée au point d’en être méconnaissable.

    Les #massacres du 7 octobre

    Les événements auraient pu s’arrêter là, mais ce ne fut pas le cas. Après les bases, ce furent les installations, les horribles massacres maison par maison, et le meurtre d’adolescents lors d’une fête. Des familles ont été brûlées ou abattues dans leurs maisons, des civils incluant des enfants et des personnes âgées ont été prises en otage. Au total, les combattants ont tué environ 1 300 civils et soldats. Plus de 200 personnes ont été capturées et emmenées à Gaza. Jusqu’alors, rien, dans la #violence ni la #répression, n’avait rendu de tels actes inévitables ou justifiés.

    Israël a mis des décennies à brouiller la ligne de démarcation entre les fonctions civiles et militaires des installations, mais cette ligne a aujourd’hui été brouillée d’une manière jamais envisagée par le gouvernement israélien. Les habitants civils cooptés pour faire partie du mur vivant de l’enveloppe de Gaza ont subi le pire des deux mondes. Ils ne pouvaient pas se défendre comme des soldats et n’étaient pas protégés comme des civils.

    Les images des installations dévastées ont permis à l’armée israélienne d’obtenir carte blanche de la part de la communauté internationale et de lever les restrictions qui avaient pu être imposées précédemment. Les hommes politiques israéliens ont appelé à la #vengeance, avec un langage explicite et annihilationiste. Les commentateurs ont déclaré que Gaza devrait être « rayée de la surface de la Terre » et que « l’heure de la Nakba 2 a sonné ». #Revital_Gottlieb, membre du Likoud à la Knesset, a tweeté : « Abattez les bâtiments ! Bombardez sans distinction ! Assez de cette impuissance. Vous le pouvez. Il y a une légitimité mondiale ! Détruisez Gaza. Sans pitié ! »

    L’échange de prisonniers

    Les otages civils des installations dont Israël a fait un « mur vivant » sont devenus pour le Hamas un #bouclier_humain et des atouts pour la #négociation. Quelle que soit la façon dont le #conflit se termine, que le Hamas soit ou non au pouvoir (et je parie sur la première solution), Israël ne pourra pas éviter de négocier l’#échange_de_prisonniers. Pour le Hamas, il s’agit des 6 000 Palestiniens actuellement dans les prisons israéliennes, dont beaucoup sont en #détention_administrative sans procès. La prise en otages d’Israéliens a occupé une place centrale dans la #lutte_armée palestinienne tout au long des 75 années de conflit. Avec des otages, l’#OLP et d’autres groupes cherchaient à contraindre Israël à reconnaître implicitement l’existence d’une nation palestinienne.

    Dans les années 1960, la position israélienne consistait à nier l’existence d’un peuple palestinien, et donc qu’il était logiquement impossible de reconnaître l’OLP comme son représentant légitime. Ce déni signifiait également qu’il n’y avait pas à reconnaître les combattants palestiniens comme des combattants légitimes au regard du droit international, et donc leur accorder le statut de #prisonniers_de_guerre conformément aux conventions de Genève. Les Palestiniens capturés étaient maintenus dans un #vide_juridique, un peu comme les « combattants illégaux » de l’après 11-septembre.

    En juillet 1968, le Front populaire de libération de la Palestine (FPLP) a détourné un vol d’El-Al et l’a fait atterrir en Algérie, inaugurant une série de détournements, dont l’objectif explicite était la libération de prisonniers palestiniens. L’incident d’Algérie a conduit à l’échange de 22 otages israéliens contre 16 prisonniers palestiniens, bien que le gouvernement israélien ait nié un tel accord. Seize contre 22 : ce taux d’échange n’allait pas durer longtemps. En septembre 1982, après l’invasion du Liban par Israël, le Commandement général du FPLP d’Ahmed Jibril a capturé trois soldats de l’armée israélienne ; trois ans plus tard, dans le cadre de ce qui a été appelé l’accord Jibril, Israël et le FPLP-CG sont finalement parvenus à un accord d’échange de prisonniers : trois soldats contre 1 150 prisonniers palestiniens. Dans l’accord de 2011 pour la libération de Gilad Shalit, capturé par le Hamas en 2006, le taux d’échange était encore plus favorable aux Palestiniens : 1 027 prisonniers pour un seul soldat israélien.
    Directive Hannibal

    Anticipant de devoir conclure de nombreux accords de ce type, Israël s’est mis à arrêter arbitrairement davantage de Palestiniens, y compris des mineurs, afin d’augmenter ses atouts en vue d’un échange futur. Il a également conservé les corps de combattants palestiniens, qui devaient être restitués dans le cadre d’un éventuel échange. Tout cela renforce l’idée que la vie d’un colonisateur vaut mille fois plus que la vie d’un colonisé, calcul qui évoque inévitablement l’histoire du #colonialisme et du commerce d’êtres humains. Mais ici, le taux de change est mobilisé par les Palestiniens pour inverser la profonde asymétrie coloniale structurelle.

    Tous les États ne traitent pas de la même manière la capture de leurs soldats et de leurs citoyens. Les Européens et les Japonais procèdent généralement à des échanges secrets de prisonniers ou négocient des rançons. Les États-Unis et le Royaume-Uni affirment publiquement qu’ils ne négocient pas et n’accèdent pas aux demandes des ravisseurs et, bien qu’ils n’aient pas toujours respecté cette règle à la lettre, ils ont privilégié l’abstention et le silence lorsqu’une opération de sauvetage semblait impossible.

    Cette attitude est considérée comme un « moindre mal » et fait partie de ce que les théoriciens des jeux militaires appellent le « jeu répété » : chaque action est évaluée en fonction de ses éventuelles conséquences à long terme, les avantages d’obtenir la libération d’un prisonnier étant mis en balance avec le risque que l’échange aboutisse à l’avenir à la capture d’autres soldats ou civils.

    Lorsqu’un Israélien est capturé, sa famille, ses amis et ses partisans descendent dans la rue pour faire campagne en faveur de sa libération. Le plus souvent, le gouvernement y consent et conclut un accord. L’armée israélienne déconseille généralement au gouvernement de conclure des accords d’échange, soulignant le risque pour la sécurité que représentent les captifs libérés, en particulier les commandants de haut rang, et la probabilité qu’ils encouragent les combattants palestiniens à prendre davantage d’otages. Yahya Sinwar, qui est aujourd’hui le chef du Hamas, a été libéré dans le cadre de l’#accord_Shalit. Une importante campagne civile contre ces échanges a été menée par le mouvement religieux de colons #Gush_Emunim, qui y voyait une manifestation de la fragilité de la société « laïque et libérale » d’Israël.

    En 1986, à la suite de l’#accord_Jibril, l’armée israélienne a publié la directive controversée Hannibal, un ordre opérationnel secret conçu pour être invoqué lors de la capture d’un soldat israélien par une force armée irrégulière. L’armée a nié cette interprétation, mais les soldats israéliens l’ont comprise comme une autorisation de tuer un camarade avant qu’il ne soit fait prisonnier. En 1999, #Shaul_Mofaz, alors chef de l’état-major général, a expliqué cette politique en ces termes : « Avec toute la douleur que cela implique, un soldat enlevé, contrairement à un soldat tué, est un problème national. »

    Bien que l’armée ait affirmé que le nom de la directive avait été choisi au hasard par un programme informatique, il est tout à fait approprié. Le général carthaginois Hannibal Barca s’est suicidé en 181 avant J.-C. pour ne pas tomber aux mains des Romains. Ceux-ci avaient fait preuve d’une détermination similaire trente ans plus tôt : lorsque Hannibal tenta d’obtenir une rançon pour les soldats qu’il avait capturés lors de sa victoire à Cannes, le Sénat, après un débat houleux, refusa et les prisonniers furent exécutés.

    Le 1er août 2014, lors de l’offensive sur Gaza connue sous le nom d’« #opération_Bordure_protectrice », des combattants palestiniens ont capturé un soldat de Tsahal près de Rafah, et la #directive_Hannibal est entrée en vigueur. L’armée de l’air a bombardé le système de tunnels où avait été emmené le soldat, tuant 135 civils palestiniens, dont des familles entières. L’armée a depuis annulé la directive. Toutefois, la plupart des bombardements actuels vise les #tunnels où se trouvent les postes de commandement du Hamas et les otages : le gouvernement semble ainsi, par ces bombardements aveugles, non seulement menacer les Gazaouis d’une #destruction sans précédent, mais aussi revenir au principe de préférer des captifs morts à un accord. #Bezalel_Smotrich, ministre israélien des finances, a appelé à frapper le Hamas « sans pitié, sans prendre sérieusement en considération la question des captifs ». #Gilad_Erdan, ambassadeur d’Israël auprès des Nations unies, a déclaré que les otages « ne nous empêcheraient pas de faire ce que nous devons faire ». Mais dans cette guerre, le sort des #civils de Gaza et des Israéliens capturés est étroitement lié, tout comme celui des deux peuples.

    https://www.mediapart.fr/journal/international/041123/taux-de-change-retour-sur-la-politique-israelienne-des-otages
    #Israël #Palestine #Eyal_Weizman #à_lire

  • Les #États-Unis envisagent d’étendre l’accès à leurs #bases aux Philippines, selon un amiral -Le 14 septembre 2023 à 08:42 | Zonebourse
    https://www.zonebourse.com/cours/indice/MSCI-TAIWAN-STRD-107361484/actualite/Les-Etats-Unis-envisagent-d-etendre-l-acces-a-leurs-bases-aux-Philippine

    Les Philippines ont augmenté cette année le nombre de bases accessibles à l’armée américaine, qui est passé de cinq à neuf, ce qui a irrité la #Chine, puissance régionale, qui considère cet accord comme provocateur et susceptible d’accroître les tensions.

    L’amiral John Aquilino a déclaré qu’il avait discuté avec le chef militaire philippin, Romeo Brawner, d’une nouvelle augmentation du nombre de bases auxquelles les forces américaines pourraient avoir accès dans le cadre de l’accord de coopération renforcée en matière de défense (Enhanced Defense Cooperation Agreement - EDCA).

  • Comment l’Europe sous-traite à l’#Afrique le contrôle des #migrations (1/4) : « #Frontex menace la #dignité_humaine et l’#identité_africaine »

    Pour freiner l’immigration, l’Union européenne étend ses pouvoirs aux pays d’origine des migrants à travers des partenariats avec des pays africains, parfois au mépris des droits humains. Exemple au Sénégal, où le journaliste Andrei Popoviciu a enquêté.

    Cette enquête en quatre épisodes, publiée initialement en anglais dans le magazine américain In These Times (https://inthesetimes.com/article/europe-militarize-africa-senegal-borders-anti-migration-surveillance), a été soutenue par une bourse du Leonard C. Goodman Center for Investigative Reporting.

    Par une brûlante journée de février, Cornelia Ernst et sa délégation arrivent au poste-frontière de Rosso. Autour, le marché d’artisanat bouillonne de vie, une épaisse fumée s’élève depuis les camions qui attendent pour passer en Mauritanie, des pirogues hautes en couleur dansent sur le fleuve Sénégal. Mais l’attention se focalise sur une fine mallette noire posée sur une table, face au chef du poste-frontière. Celui-ci l’ouvre fièrement, dévoilant des dizaines de câbles méticuleusement rangés à côté d’une tablette tactile. La délégation en a le souffle coupé.

    Le « Universal Forensics Extraction Device » (UFED) est un outil d’extraction de données capable de récupérer les historiques d’appels, photos, positions GPS et messages WhatsApp de n’importe quel téléphone portable. Fabriqué par la société israélienne Cellebrite, dont il a fait la réputation, l’UFED est commercialisé auprès des services de police du monde entier, notamment du FBI, pour lutter contre le terrorisme et le trafic de drogues. Néanmoins, ces dernières années, le Nigeria et le Bahreïn s’en sont servis pour voler les données de dissidents politiques, de militants des droits humains et de journalistes, suscitant un tollé.

    Toujours est-il qu’aujourd’hui, une de ces machines se trouve au poste-frontière entre Rosso-Sénégal et Rosso-Mauritanie, deux villes du même nom construites de part et d’autre du fleuve qui sépare les deux pays. Rosso est une étape clé sur la route migratoire qui mène jusqu’en Afrique du Nord. Ici, cependant, cette technologie ne sert pas à arrêter les trafiquants de drogue ou les terroristes, mais à suivre les Ouest-Africains qui veulent migrer vers l’Europe. Et cet UFED n’est qu’un outil parmi d’autres du troublant arsenal de technologies de pointe déployé pour contrôler les déplacements dans la région – un arsenal qui est arrivé là, Cornelia Ernst le sait, grâce aux technocrates de l’Union européenne (UE) avec qui elle travaille.

    Cette eurodéputée allemande se trouve ici, avec son homologue néerlandaise Tineke Strik et une équipe d’assistants, pour mener une mission d’enquête en Afrique de l’Ouest. Respectivement membres du Groupe de la gauche (GUE/NGL) et du Groupe des Verts (Verts/ALE) au Parlement européen, les deux femmes font partie d’une petite minorité de députés à s’inquiéter des conséquences de la politique migratoire européenne sur les valeurs fondamentales de l’UE – à savoir les droits humains –, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de l’Europe.

    Le poste-frontière de Rosso fait partie intégrante de la politique migratoire européenne. Il accueille en effet une nouvelle antenne de la Division nationale de lutte contre le trafic de migrants (DNLT), fruit d’un « partenariat opérationnel conjoint » entre le Sénégal et l’UE visant à former et équiper la police des frontières sénégalaise et à dissuader les migrants de gagner l’Europe avant même qu’ils ne s’en approchent. Grâce à l’argent des contribuables européens, le Sénégal a construit depuis 2018 au moins neuf postes-frontières et quatre antennes régionales de la DNLT. Ces sites sont équipés d’un luxe de technologies de surveillance intrusive : outre la petite mallette noire, ce sont des logiciels d’identification biométrique des empreintes digitales et de reconnaissance faciale, des drones, des serveurs numériques, des lunettes de vision nocturne et bien d’autres choses encore…

    Dans un communiqué, un porte-parole de la Commission européenne affirme pourtant que les antennes régionales de la DNLT ont été créées par le Sénégal et que l’UE se borne à financer les équipements et les formations.

    « Frontex militarise la Méditerranée »

    Cornelia Ernst redoute que ces outils ne portent atteinte aux droits fondamentaux des personnes en déplacement. Les responsables sénégalais, note-t-elle, semblent « très enthousiasmés par les équipements qu’ils reçoivent et par leur utilité pour suivre les personnes ». Cornelia Ernst et Tineke Strik s’inquiètent également de la nouvelle politique, controversée, que mène la Commission européenne depuis l’été 2022 : l’Europe a entamé des négociations avec le Sénégal et la Mauritanie pour qu’ils l’autorisent à envoyer du personnel de l’Agence européenne de garde-frontières et de garde-côtes, Frontex, patrouiller aux frontières terrestres et maritimes des deux pays. Objectif avoué : freiner l’immigration africaine.

    Avec un budget de 754 millions d’euros, Frontex est l’agence la mieux dotée financièrement de toute l’UE. Ces cinq dernières années, un certain nombre d’enquêtes – de l’UE, des Nations unies, de journalistes et d’organisations à but non lucratif – ont montré que Frontex a violé les droits et la sécurité des migrants qui traversent la Méditerranée, notamment en aidant les garde-côtes libyens, financés par l’UE, à renvoyer des centaines de milliers de migrants en Libye, un pays dans lequel certains sont détenus, torturés ou exploités comme esclaves sexuels. En 2022, le directeur de l’agence, Fabrice Leggeri, a même été contraint de démissionner à la suite d’une cascade de scandales. Il lui a notamment été reproché d’avoir dissimulé des « pushbacks » : des refoulements illégaux de migrants avant même qu’ils ne puissent déposer une demande d’asile.

    Cela fait longtemps que Frontex est présente de façon informelle au Sénégal, en Mauritanie et dans six autres pays d’Afrique de l’Ouest, contribuant au transfert de données migratoires de ces pays vers l’UE. Mais jamais auparavant l’agence n’avait déployé de gardes permanents à l’extérieur de l’UE. Or à présent, Bruxelles compte bien étendre les activités de Frontex au-delà de son territoire, sur le sol de pays africains souverains, anciennes colonies européennes qui plus est, et ce en l’absence de tout mécanisme de surveillance. Pour couronner le tout, initialement, l’UE avait même envisagé d’accorder l’immunité au personnel de Frontex posté en Afrique de l’Ouest.

    D’évidence, les programmes européens ne sont pas sans poser problème. La veille de leur arrivée à Rosso, Cornelia Ernst et Tineke Strik séjournent à Dakar, où plusieurs groupes de la société civile les mettent en garde. « Frontex menace la dignité humaine et l’identité africaine », martèle Fatou Faye, de la Fondation Rosa Luxemburg, une ONG allemande. « Frontex militarise la Méditerranée », renchérit Saliou Diouf, fondateur de l’association de défense des migrants Boza Fii. Si Frontex poste ses gardes aux frontières africaines, ajoute-t-il, « c’est la fin ».

    Ces programmes s’inscrivent dans une vaste stratégie d’« externalisation des frontières », selon le jargon européen en vigueur. L’idée ? Sous-traiter de plus en plus le contrôle des frontières européennes en créant des partenariats avec des gouvernements africains – autrement dit, étendre les pouvoirs de l’UE aux pays d’origine des migrants. Concrètement, cette stratégie aux multiples facettes consiste à distribuer des équipements de surveillance de pointe, à former les forces de police et à mettre en place des programmes de développement qui prétendent s’attaquer à la racine des migrations.

    Des cobayes pour l’Europe

    En 2016, l’UE a désigné le Sénégal, qui est à la fois un pays d’origine et de transit des migrants, comme l’un de ses cinq principaux pays partenaires pour gérer les migrations africaines. Mais au total, ce sont pas moins de 26 pays africains qui reçoivent de l’argent des contribuables européens pour endiguer les vagues de migration, dans le cadre de 400 projets distincts. Entre 2015 et 2021, l’UE a investi 5 milliards d’euros dans ces projets, 80 % des fonds étant puisés dans les budgets d’aide humanitaire et au développement. Selon des données de la Fondation Heinrich Böll, rien qu’au Sénégal, l’Europe a investi au moins 200 milliards de francs CFA (environ 305 millions d’euros) depuis 2005.

    Ces investissements présentent des risques considérables. Il s’avère que la Commission européenne omet parfois de procéder à des études d’évaluation d’impact sur les droits humains avant de distribuer ses fonds. Or, comme le souligne Tineke Strik, les pays qu’elle finance manquent souvent de garde-fous pour protéger la démocratie et garantir que les technologies et les stratégies de maintien de l’ordre ne seront pas utilisées à mauvais escient. En réalité, avec ces mesures, l’UE mène de dangereuses expériences technico-politiques : elle équipe des gouvernements autoritaires d’outils répressifs qui peuvent être utilisés contre les migrants, mais contre bien d’autres personnes aussi.

    « Si la police dispose de ces technologies pour tracer les migrants, rien ne garantit qu’elle ne s’en servira pas contre d’autres individus, comme des membres de la société civile et des acteurs politiques », explique Ousmane Diallo, chercheur au bureau d’Afrique de l’Ouest d’Amnesty International.

    En 2022, j’ai voulu mesurer l’impact au Sénégal des investissements réalisés par l’UE dans le cadre de sa politique migratoire. Je me suis rendu dans plusieurs villes frontalières, j’ai discuté avec des dizaines de personnes et j’ai consulté des centaines de documents publics ou qui avaient fuité. Cette enquête a mis au jour un complexe réseau d’initiatives qui ne s’attaquent guère aux problèmes qui poussent les gens à émigrer. En revanche, elles portent un rude coup aux droits fondamentaux, à la souveraineté nationale du Sénégal et d’autres pays d’Afrique, ainsi qu’aux économies locales de ces pays, qui sont devenus des cobayes pour l’Europe.

    Des politiques « copiées-collées »

    Depuis la « crise migratoire » de 2015, l’UE déploie une énergie frénétique pour lutter contre l’immigration. A l’époque, plus d’un million de demandeurs d’asile originaires du Moyen-Orient et d’Afrique – fuyant les conflits, la violence et la pauvreté – ont débarqué sur les côtes européennes. Cette « crise migratoire » a provoqué une droitisation de l’Europe. Les leaders populistes surfant sur la peur des populations et présentant l’immigration comme une menace sécuritaire et identitaire, les partis nationalistes et xénophobes en ont fait leurs choux gras.

    Reste que le pic d’immigration en provenance d’Afrique de l’Ouest s’est produit bien avant 2015 : en 2006, plus de 31 700 migrants sont arrivés par bateau aux îles Canaries, un territoire espagnol situé à une centaine de kilomètres du Maroc. Cette vague a pris au dépourvu le gouvernement espagnol, qui s’est lancé dans une opération conjointe avec Frontex, baptisée « Hera », pour patrouiller le long des côtes africaines et intercepter les bateaux en direction de l’Europe.

    Cette opération « Hera », que l’ONG britannique de défense des libertés Statewatch qualifie d’« opaque », marque le premier déploiement de Frontex à l’extérieur du territoire européen. C’est aussi le premier signe d’externalisation des frontières européennes en Afrique depuis la fin du colonialisme au XXe siècle. En 2018, Frontex a quitté le Sénégal, mais la Guardia Civil espagnole y est restée jusqu’à ce jour : pour lutter contre l’immigration illégale, elle patrouille le long des côtes et effectue même des contrôles de passeports dans les aéroports.

    En 2015, en pleine « crise », les fonctionnaires de Bruxelles ont musclé leur stratégie : ils ont décidé de dédier des fonds à la lutte contre l’immigration à la source. Ils ont alors créé le Fonds fiduciaire d’urgence de l’UE pour l’Afrique (EUTF). Officiellement, il s’agit de favoriser la stabilité et de remédier aux causes des migrations et des déplacements irréguliers des populations en Afrique.

    Malgré son nom prometteur, c’est la faute de l’EUTF si la mallette noire se trouve à présent au poste-frontière de Rosso – sans oublier les drones et les lunettes de vision nocturne. Outre ce matériel, le fonds d’urgence sert à envoyer des fonctionnaires et des consultants européens en Afrique, pour convaincre les gouvernements de mettre en place de nouvelles politiques migratoires – des politiques qui, comme me le confie un consultant anonyme de l’EUTF, sont souvent « copiées-collées d’un pays à l’autre », sans considération aucune des particularités nationales de chaque pays. « L’UE force le Sénégal à adopter des politiques qui n’ont rien à voir avec nous », explique la chercheuse sénégalaise Fatou Faye à Cornelia Ernst et Tineke Strik.

    Une mobilité régionale stigmatisée

    Les aides européennes constituent un puissant levier, note Leonie Jegen, chercheuse à l’université d’Amsterdam et spécialiste de l’influence de l’UE sur la politique migratoire sénégalaise. Ces aides, souligne-t-elle, ont poussé le Sénégal à réformer ses institutions et son cadre législatif en suivant des principes européens et en reproduisant des « catégories politiques eurocentrées » qui stigmatisent, voire criminalisent la mobilité régionale. Et ces réformes sont sous-tendues par l’idée que « le progrès et la modernité » sont des choses « apportées de l’extérieur » – idée qui n’est pas sans faire écho au passé colonial.

    Il y a des siècles, pour se partager l’Afrique et mieux piller ses ressources, les empires européens ont dessiné ces mêmes frontières que l’UE est aujourd’hui en train de fortifier. L’Allemagne a alors jeté son dévolu sur de grandes parties de l’Afrique de l’Ouest et de l’Afrique de l’Est ; les Pays-Bas ont mis la main sur l’Afrique du Sud ; les Britanniques ont décroché une grande bande de terre s’étendant du nord au sud de la partie orientale du continent ; la France a raflé des territoires allant du Maroc au Congo-Brazzaville, notamment l’actuel Sénégal, qui n’est indépendant que depuis soixante-trois ans.

    L’externalisation actuelle des frontières européennes n’est pas un cas totalement unique. Les trois derniers gouvernements américains ont abreuvé le Mexique de millions de dollars pour empêcher les réfugiés d’Amérique centrale et d’Amérique du Sud d’atteindre la frontière américaine, et l’administration Biden a annoncé l’ouverture en Amérique latine de centres régionaux où il sera possible de déposer une demande d’asile, étendant ainsi de facto le contrôle de ses frontières à des milliers de kilomètres au-delà de son territoire.

    Cela dit, au chapitre externalisation des frontières, la politique européenne en Afrique est de loin la plus ambitieuse et la mieux financée au monde.

    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2023/09/06/comment-l-europe-sous-traite-a-l-afrique-le-controle-des-migrations-1-4-fron

    #réfugiés #asile #contrôles_frontaliers #frontières #Sénégal #Rosso #fleuve_Sénégal #Mauritanie #Universal_Forensics_Extraction_Device (#UFED) #données #technologie #Cellebrite #complexe_militaro-industriel #Division_nationale_de_lutte_contre_le_trafic_de_migrants (#DNLT) #politique_migratoire_européenne #UE #EU #Union_européenne #partenariat_opérationnel_conjoint #dissuasion #postes-frontières #surveillance #technologie_de_surveillance #biométrie #identification_biométrie #reconnaissance_faciale #empreintes_digitales #drones #droits_fondamentaux #militarisation_des_frontières #Boza_Fii #externalisation #expériences_technico-politiques #Hera #opération_Hera #mobilité_régionale

    • Comment l’Europe sous-traite à l’Afrique le contrôle des migrations (2/4) : « Nous avons besoin d’aide, pas d’outils sécuritaires »

      Au Sénégal, la création et l’équipement de postes-frontières constituent des éléments clés du partenariat avec l’Union européenne. Une stratégie pas toujours efficace, tandis que les services destinés aux migrants manquent cruellement de financements.

      Par une étouffante journée de mars, j’arrive au poste de contrôle poussiéreux du village sénégalais de #Moussala, à la frontière avec le #Mali. Des dizaines de camions et de motos attendent, en ligne, de traverser ce point de transit majeur. Après avoir demandé pendant des mois, en vain, la permission au gouvernement d’accéder au poste-frontière, j’espère que le chef du poste m’expliquera dans quelle mesure les financements européens influencent leurs opérations. Refusant d’entrer dans les détails, il me confirme que son équipe a récemment reçu de l’Union européenne (UE) des formations et des équipements dont elle se sert régulièrement. Pour preuve, un petit diplôme et un trophée, tous deux estampillés du drapeau européen, trônent sur son bureau.

      La création et l’équipement de postes-frontières comme celui de Moussala constituent des éléments clés du partenariat entre l’UE et l’#Organisation_internationale_pour_les_migrations (#OIM). Outre les technologies de surveillance fournies aux antennes de la Division nationale de lutte contre le trafic de migrants (DNLT, fruit d’un partenariat entre le Sénégal et l’UE), chaque poste-frontière est équipé de systèmes d’analyse des données migratoires et de systèmes biométriques de reconnaissance faciale et des empreintes digitales.

      Officiellement, l’objectif est de créer ce que les fonctionnaires européens appellent un système africain d’#IBM, à savoir « #Integrated_Border_Management » (en français, « gestion intégrée des frontières »). Dans un communiqué de 2017, le coordinateur du projet de l’OIM au Sénégal déclarait : « La gestion intégrée des frontières est plus qu’un simple concept, c’est une culture. » Il avait semble-t-il en tête un changement idéologique de toute l’Afrique, qui ne manquerait pas selon lui d’embrasser la vision européenne des migrations.

      Technologies de surveillance

      Concrètement, ce système IBM consiste à fusionner les #bases_de_données sénégalaises (qui contiennent des données biométriques sensibles) avec les données d’agences de police internationales (comme #Interpol et #Europol). Le but : permettre aux gouvernements de savoir qui franchit quelle frontière et quand. Un tel système, avertissent les experts, peut vite faciliter les expulsions illégales et autres abus.

      Le risque est tout sauf hypothétique. En 2022, un ancien agent des services espagnols de renseignement déclarait au journal El Confidencial que les autorités de plusieurs pays d’Afrique « utilisent les technologies fournies par l’Espagne pour persécuter et réprimer des groupes d’opposition, des militants et des citoyens critiques envers le pouvoir ». Et d’ajouter que le gouvernement espagnol en avait parfaitement conscience.

      D’après un porte-parole de la Commission européenne, « tous les projets qui touchent à la sécurité et sont financés par l’UE comportent un volet de formation et de renforcement des capacités en matière de droits humains ». Selon cette même personne, l’UE effectue des études d’impact sur les droits humains avant et pendant la mise en œuvre de ces projets. Mais lorsque, il y a quelques mois, l’eurodéputée néerlandaise Tineke Strik a demandé à voir ces études d’impact, trois différents services de la Commission lui ont envoyé des réponses officielles disant qu’ils ne les avaient pas. En outre, selon un de ces services, « il n’existe pas d’obligation réglementaire d’en faire ».

      Au Sénégal, les libertés civiles sont de plus en plus menacées et ces technologies de surveillance risquent d’autant plus d’être utilisées à mauvais escient. Rappelons qu’en 2021, les forces de sécurité sénégalaises ont tué quatorze personnes qui manifestaient contre le gouvernement ; au cours des deux dernières années, plusieurs figures de l’opposition et journalistes sénégalais ont été emprisonnés pour avoir critiqué le gouvernement, abordé des questions politiques sensibles ou avoir « diffusé des fausses nouvelles ». En juin, après qu’Ousmane Sonko, principal opposant au président Macky Sall, a été condamné à deux ans d’emprisonnement pour « corruption de la jeunesse », de vives protestations ont fait 23 morts.

      « Si je n’étais pas policier, je partirais aussi »

      Alors que j’allais renoncer à discuter avec la police locale, à Tambacounda, autre grand point de transit non loin des frontières avec le Mali et la Guinée, un policier de l’immigration en civil a accepté de me parler sous couvert d’anonymat. C’est de la région de #Tambacounda, qui compte parmi les plus pauvres du Sénégal, que proviennent la plupart des candidats à l’immigration. Là-bas, tout le monde, y compris le policier, connaît au moins une personne qui a tenté de mettre les voiles pour l’Europe.

      « Si je n’étais pas policier, je partirais aussi », me confie-t-il par l’entremise d’un interprète, après s’être éloigné à la hâte du poste-frontière. Les investissements de l’UE « n’ont rien changé du tout », poursuit-il, notant qu’il voit régulièrement des personnes en provenance de Guinée passer par le Sénégal et entrer au Mali dans le but de gagner l’Europe.

      Depuis son indépendance en 1960, le Sénégal est salué comme un modèle de démocratie et de stabilité, tandis que nombre de ses voisins sont en proie aux dissensions politiques et aux coups d’Etat. Quoi qu’il en soit, plus d’un tiers de la population vit sous le seuil de pauvreté et l’absence de perspectives pousse la population à migrer, notamment vers la France et l’Espagne. Aujourd’hui, les envois de fonds de la diaspora représentent près de 10 % du PIB sénégalais. A noter par ailleurs que, le Sénégal étant le pays le plus à l’ouest de l’Afrique, de nombreux Ouest-Africains s’y retrouvent lorsqu’ils fuient les problèmes économiques et les violences des ramifications régionales d’Al-Qaida et de l’Etat islamique (EI), qui ont jusqu’à présent contraint près de 4 millions de personnes à partir de chez elles.

      « L’UE ne peut pas résoudre les problèmes en construisant des murs et en distribuant de l’argent, me dit le policier. Elle pourra financer tout ce qu’elle veut, ce n’est pas comme ça qu’elle mettra fin à l’immigration. » Les sommes qu’elle dépense pour renforcer la police et les frontières, dit-il, ne servent guère plus qu’à acheter des voitures climatisées aux policiers des villes frontalières.

      Pendant ce temps, les services destinés aux personnes expulsées – comme les centres de protection et d’accueil – manquent cruellement de financements. Au poste-frontière de Rosso, des centaines de personnes sont expulsées chaque semaine de Mauritanie. Mbaye Diop travaille avec une poignée de bénévoles du centre que la Croix-Rouge a installé du côté sénégalais pour accueillir ces personnes expulsées : des hommes, des femmes et des enfants qui présentent parfois des blessures aux poignets, causées par des menottes, et ailleurs sur le corps, laissées par les coups de la police mauritanienne. Mais Mbaye Diop n’a pas de ressources pour les aider. L’approche n’est pas du tout la bonne, souffle-t-il : « Nous avons besoin d’aide humanitaire, pas d’outils sécuritaires. »

      La méthode de la carotte

      Pour freiner l’immigration, l’UE teste également la méthode de la carotte : elle propose des subventions aux entreprises locales et des formations professionnelles à ceux qui restent ou rentrent chez eux. La route qui mène à Tambacounda est ponctuée de dizaines et de dizaines de panneaux publicitaires vantant les projets européens.

      Dans la réalité, les offres ne sont pas aussi belles que l’annonce l’UE. Binta Ly, 40 ans, en sait quelque chose. A Tambacounda, elle tient une petite boutique de jus de fruits locaux et d’articles de toilette. Elle a fait une année de droit à l’université, mais le coût de la vie à Dakar l’a contrainte à abandonner ses études et à partir chercher du travail au Maroc. Après avoir vécu sept ans à Casablanca et Marrakech, elle est rentrée au Sénégal, où elle a récemment inauguré son magasin.

      En 2022, Binta Ly a déposé une demande de subvention au Bureau d’accueil, d’orientation et de suivi (BAOS) qui avait ouvert la même année à Tambacounda, au sein de l’antenne locale de l’Agence régionale de développement (ARD). Financés par l’UE, les BAOS proposent des subventions aux petites entreprises sénégalaises dans le but de dissuader la population d’émigrer. Binta Ly ambitionnait d’ouvrir un service d’impression, de copie et de plastification dans sa boutique, idéalement située à côté d’une école primaire. Elle a obtenu une subvention de 500 000 francs CFA (762 euros) – soit un quart du budget qu’elle avait demandé –, mais peu importe, elle était très enthousiaste. Sauf qu’un an plus tard, elle n’avait toujours pas touché un seul franc.

      Dans l’ensemble du Sénégal, les BAOS ont obtenu une enveloppe totale de 1 milliard de francs CFA (1,5 million d’euros) de l’UE pour financer ces subventions. Mais l’antenne de Tambacounda n’a perçu que 60 millions de francs CFA (91 470 euros), explique Abdoul Aziz Tandia, directeur du bureau local de l’ARD. A peine de quoi financer 84 entreprises dans une région de plus d’un demi-million d’habitants. Selon un porte-parole de la Commission européenne, la distribution des subventions a effectivement commencé en avril. Le fait est que Binta Ly a reçu une imprimante et une plastifieuse, mais pas d’ordinateur pour aller avec. « Je suis contente d’avoir ces aides, dit-elle. Le problème, c’est qu’elles mettent très longtemps à venir et que ces retards chamboulent tout mon business plan. »

      Retour « volontaire »

      Abdoul Aziz Tandia admet que les BAOS ne répondent pas à la demande. C’est en partie la faute de la bureaucratie, poursuit-il : Dakar doit approuver l’ensemble des projets et les intermédiaires sont des ONG et des agences étrangères, ce qui signifie que les autorités locales et les bénéficiaires n’exercent aucun contrôle sur ces fonds, alors qu’ils sont les mieux placés pour savoir comment les utiliser. Par ailleurs, reconnaît-il, de nombreuses régions du pays n’ayant accès ni à l’eau propre, ni à l’électricité ni aux soins médicaux, ces microsubventions ne suffisent pas à empêcher les populations d’émigrer. « Sur le moyen et le long termes, ces investissements n’ont pas de sens », juge Abdoul Aziz Tandia.

      Autre exemple : aujourd’hui âgé de 30 ans, Omar Diaw a passé au moins cinq années de sa vie à tenter de rejoindre l’Europe. Traversant les impitoyables déserts du Mali et du Niger, il est parvenu jusqu’en Algérie. Là, à son arrivée, il s’est aussitôt fait expulser vers le Niger, où il n’existe aucun service d’accueil. Il est alors resté coincé des semaines entières dans le désert. Finalement, l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) l’a renvoyé en avion au Sénégal, qualifiant son retour de « volontaire ».

      Lorsqu’il est rentré chez lui, à Tambacounda, l’OIM l’a inscrit à une formation de marketing numérique qui devait durer plusieurs semaines et s’accompagner d’une allocation de 30 000 francs CFA (46 euros). Mais il n’a jamais touché l’allocation et la formation qu’il a suivie est quasiment inutile dans sa situation : à Tambacounda, la demande en marketing numérique n’est pas au rendez-vous. Résultat : il a recommencé à mettre de l’argent de côté pour tenter de nouveau de gagner l’Europe.

      https://www.lemonde.fr/afrique/article/2023/09/07/comment-l-europe-sous-traite-a-l-afrique-le-controle-des-migrations-2-4-nous
      #OIM #retour_volontaire

    • Comment l’Europe sous-traite à l’Afrique le contrôle des migrations (3/4) : « Il est presque impossible de comprendre à quoi sert l’argent »

      A coups de centaines de millions d’euros, l’UE finance des projets dans des pays africains pour réduire les migrations. Mais leur impact est difficile à mesurer et leurs effets pervers rarement pris en considération.

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      Au chapitre migrations, rares sont les projets de l’Union européenne (UE) qui semblent adaptés aux réalités africaines. Mais il n’est pas sans risques de le dire tout haut. C’est ce que Boubacar Sèye, chercheur dans le domaine, a appris à ses dépens.

      Né au Sénégal, il vit aujourd’hui en Espagne. Ce migrant a quitté la Côte d’Ivoire, où il travaillait comme professeur de mathématiques, quand les violences ont ravagé le pays au lendemain de l’élection présidentielle de 2000. Après de brefs séjours en France et en Italie, Boubacar Sèye s’est établi en Espagne, où il a fini par obtenir la citoyenneté et fondé une famille avec son épouse espagnole. Choqué par le bilan de la vague de migration aux Canaries en 2006, il a créé l’ONG Horizons sans frontières pour aider les migrants africains en Espagne. Aujourd’hui, il mène des recherches et défend les droits des personnes en déplacement, notamment celles en provenance d’Afrique et plus particulièrement du Sénégal.

      En 2019, Boubacar Sèye s’est procuré un document détaillant comment les fonds des politiques migratoires de l’UE sont dépensés au Sénégal. Il a été sidéré par le montant vertigineux des sommes investies pour juguler l’immigration, alors que des milliers de candidats à l’asile se noient chaque année sur certaines des routes migratoires les plus meurtrières au monde. Lors d’entretiens publiés dans la presse et d’événements publics, il a ouvertement demandé aux autorités sénégalaises d’être plus transparentes sur ce qu’elles avaient fait des centaines de millions d’euros de l’Europe, qualifiant ces projets de véritable échec.

      Puis, au début de l’année 2021, il a été arrêté à l’aéroport de Dakar pour « diffusion de fausses informations ». Il a ensuite passé deux semaines en prison. Sa santé se dégradant rapidement sous l’effet du stress, il a fait une crise cardiaque. « Ce séjour en prison était inhumain, humiliant, et il m’a causé des problèmes de santé qui durent jusqu’à aujourd’hui, s’indigne le chercheur. J’ai juste posé une question : “Où est passé l’argent ?” »

      Ses intuitions n’étaient pas mauvaises. Les financements de la politique anti-immigration de l’UE sont notoirement opaques et difficiles à tracer. Les demandes déposées dans le cadre de la liberté d’information mettent des mois, voire des années à être traitées, alors que la délégation de l’UE au Sénégal, la Commission européenne et les autorités sénégalaises ignorent ou déclinent les demandes d’interviews.

      La Division nationale de lutte contre le trafic de migrants (DNLT, fruit d’un partenariat entre le Sénégal et l’UE), la police des frontières, le ministère de l’intérieur et le ministère des affaires étrangères – lesquels ont tous bénéficié des fonds migratoires européens – n’ont pas répondu aux demandes répétées d’entretien pour réaliser cette enquête.
      « Nos rapports doivent être positifs »

      Les rapports d’évaluation de l’UE ne donnent pas de vision complète de l’impact des programmes. A dessein ? Plusieurs consultants qui ont travaillé sur des rapports d’évaluation d’impact non publiés de projets du #Fonds_fiduciaire_d’urgence_de_l’UE_pour_l’Afrique (#EUTF), et qui s’expriment anonymement en raison de leur obligation de confidentialité, tirent la sonnette d’alarme : les effets pervers de plusieurs projets du fonds sont peu pris en considération.

      Au #Niger, par exemple, l’UE a contribué à élaborer une loi qui criminalise presque tous les déplacements, rendant de fait illégale la mobilité dans la région. Alors que le nombre de migrants irréguliers qui empruntent certaines routes migratoires a reculé, les politiques européennes rendent les routes plus dangereuses, augmentent les prix qu’exigent les trafiquants et criminalisent les chauffeurs de bus et les sociétés de transport locales. Conséquence : de nombreuses personnes ont perdu leur travail du jour au lendemain.

      La difficulté à évaluer l’impact de ces projets tient notamment à des problèmes de méthode et à un manque de ressources, mais aussi au simple fait que l’UE ne semble guère s’intéresser à la question. Un consultant d’une société de contrôle et d’évaluation financée par l’UE confie : « Quel est l’impact de ces projets ? Leurs effets pervers ? Nous n’avons pas les moyens de répondre à ces questions. Nous évaluons les projets uniquement à partir des informations fournies par des organisations chargées de leur mise en œuvre. Notre cabinet de conseil ne réalise pas d’évaluation véritablement indépendante. »

      Selon un document interne que j’ai pu me procurer, « rares sont les projets qui nous ont fourni les données nécessaires pour évaluer les progrès accomplis en direction des objectifs généraux de l’EUTF (promouvoir la stabilité et limiter les déplacements forcés et les migrations illégales) ». Selon un autre consultant, seuls les rapports positifs semblent les bienvenus : « Il est implicite que nos rapports doivent être positifs si nous voulons à l’avenir obtenir d’autres projets. »

      En 2018, la Cour des comptes européenne, institution indépendante, a émis des critiques sur l’EUTF : ses procédures de sélection de projets manquent de cohérence et de clarté. De même, une étude commanditée par le Parlement européen qualifie ses procédures d’« opaques ». « Le contrôle du Parlement est malheureusement très limité, ce qui constitue un problème majeur pour contraindre la Commission à rendre des comptes, regrette l’eurodéputée allemande Cornelia Ernst. Même pour une personne très au fait des politiques de l’UE, il est presque impossible de comprendre où va l’argent et à quoi il sert. »

      Le #fonds_d’urgence pour l’Afrique a notamment financé la création d’unités de police des frontières d’élite dans six pays d’Afrique de l’Ouest, et ce dans le but de lutter contre les groupes de djihadistes et les trafics en tous genres. Or ce projet, qui aurait permis de détourner au moins 12 millions d’euros, fait actuellement l’objet d’une enquête pour fraude.
      Aucune étude d’impact sur les droits humains

      En 2020, deux projets de modernisation des #registres_civils du Sénégal et de la Côte d’Ivoire ont suscité de vives inquiétudes des populations. Selon certaines sources, ces projets financés par l’EUTF auraient en effet eu pour objectif de créer des bases de #données_biométriques nationales. Les défenseurs des libertés redoutaient qu’on collecte et stocke les empreintes digitales et images faciales des citoyens des deux pays.

      Quand Ilia Siatitsa, de l’ONG britannique Privacy International, a demandé à la Commission européenne de lui fournir des documents sur ces projets, elle a découvert que celle-ci n’avait réalisé aucune étude d’impact sur les droits humains. En Europe, aucun pays ne possède de base de données comprenant autant d’informations biométriques.

      D’après un porte-parole de la Commission, jamais le fonds d’urgence n’a financé de registre biométrique, et ces deux projets consistent exclusivement à numériser des documents et prévenir les fraudes. Or la dimension biométrique des registres apparaît clairement dans les documents de l’EUTF qu’Ilia Siatitsa s’est procurés : il y est écrit noir sur blanc que le but est de créer « une base de données d’identification biométrique pour la population, connectée à un système d’état civil fiable ».

      Ilia Siatitsa en a déduit que le véritable objectif des deux projets était vraisemblablement de faciliter l’expulsion des migrants africains d’Europe. D’ailleurs, certains documents indiquent explicitement que la base de données ivoirienne doit servir à identifier et expulser les Ivoiriens qui résident illégalement sur le sol européen. L’un d’eux explique même que l’objectif du projet est de « faciliter l’identification des personnes qui sont véritablement de nationalité ivoirienne et l’organisation de leur retour ».

      Quand Cheikh Fall, militant sénégalais pour le droit à la vie privée, a appris l’existence de cette base de données, il s’est tourné vers la Commission de protection des données personnelles (CDP), qui, légalement, aurait dû donner son aval à un tel projet. Mais l’institution sénégalaise n’a été informée de l’existence du projet qu’après que le gouvernement l’a approuvé.

      En novembre 2021, Ilia Siatitsa a déposé une plainte auprès du médiateur de l’UE. En décembre 2022, après une enquête indépendante, le médiateur a rendu ses conclusions : la Commission n’a pas pris en considération l’impact sur la vie privée des populations africaines de ce projet et d’autres projets que finance l’UE dans le cadre de sa politique migratoire.

      Selon plusieurs sources avec lesquelles j’ai discuté, ainsi que la présentation interne du comité de direction du projet – que j’ai pu me procurer –, il apparaît que depuis, le projet a perdu sa composante biométrique. Cela dit, selon Ilia Siatitsa, cette affaire illustre bien le fait que l’UE effectue en Afrique des expériences sur des technologies interdites chez elle.

      https://www.lemonde.fr/afrique/article/2023/09/08/comment-l-europe-sous-traite-a-l-afrique-le-controle-des-migrations-3-4-il-e

  • Migration : « Inscrivons l’obligation d’identification des défunts anonymes dans le droit européen »

    La recherche d’identité des migrants morts en mer ou sur le territoire européen doit être systématisée afin de permettre aux familles de retrouver leurs proches disparus, plaident quatre professionnels de la médecine légale et des droits humains, dans une tribune au « Monde ».

    Le 9 août, quarante et une personnes ont été portées disparues au large des côtes de Lampedusa (Italie). Les témoignages des quatre survivants nous permettent de savoir que l’embarcation était partie des côtes tunisiennes avec quarante-cinq passagers, dont trois enfants. Cette énième tragédie vient s’ajouter à la longue liste des drames survenus en mer ces dernières années. Elle survient près de dix ans après le naufrage du 3 octobre 2013, là encore au large de Lampedusa, l’une des plus grandes tragédies maritimes du XXIe siècle.

    Dans la nuit du 13 au 14 juin, le naufrage d’une embarcation au large des côtes grecques a entraîné la disparition de plusieurs centaines de personnes. En raison de l’absence de renflouage de l’épave et d’examens médico-légaux, l’identité des hommes, femmes et enfants disparus dans cette tragédie ne sera pas formellement établie.

    Cette absence de collecte de #données_post_mortem ainsi que l’absence d’activation de #procédures de collecte de #données_ante_mortem des proches des #disparus soulèvent de nombreuses questions éthiques et juridiques. Elles entravent en effet la possibilité pour les proches des défunts de faire leur #deuil en l’#absence de #corps, ou d’engager les démarches administratives habituelles en cas de décès, démarches qui nécessitent précisément un #certificat_de_décès.

    Au cours des décennies 2000 et 2010, les #disparitions_anonymes au sein et aux portes de l’Europe ont significativement augmenté. Ce phénomène est intimement lié à la dangerosité croissante des migrations transfrontalières, et notamment des traversées par voies maritimes. Au-delà des disparus en mer, dont l’identité précise demeure bien souvent inconnue, il faut reconnaître la hausse des disparitions anonymes sur le territoire européen. Nous observons l’arrivée croissante, dans nos services médico-légaux de Paris et de Milan, de corps sans aucun élément d’identité et pour lesquels la prise en charge ne fait pas l’objet d’un protocole. Si ce #protocole existe pour les victimes de catastrophe, il est rarement appliqué aux morts du quotidien.

    Transformer l’émotion en action

    Une telle réalité s’inscrit dans un contexte plus général où les sciences médico-légales ont fait des progrès significatifs, notamment en ce qui concerne le prélèvement, le croisement et l’archivage des données morphologiques, biométriques et génétiques. La mise en œuvre d’efforts concertés à l’échelle européenne permettrait d’appliquer le #cadre_législatif qui donnerait une chance à ces #corps_anonymes d’être un jour identifiés.

    En inscrivant dans le #droit européen une obligation étatique d’identification des #défunts_anonymes, imposant la collecte de données scientifiques ante mortem auprès des proches (photographies, radiographies, matériel clinique et génétique) et la comparaison avec les données post mortem recueillies lors d’#autopsies complètes sur les corps anonymes, il nous serait ainsi possible de mettre en place et de consolider des #bases_de_données biométriques contenant les caractéristiques et #profils_génétiques afin de maximiser les chances d’identifier les corps anonymes.

    En réponse à l’onde de choc suscitée par le naufrage du 18 avril 2015, l’Italie avait pris l’initiative de renflouer l’épave du chalutier située à 400 mètres de profondeur, afin de permettre à des travaux d’identification des quelque mille victimes d’être engagés. Cette initiative n’a pas été reconduite lors des naufrages successifs et, dans un silence relatif, nos sociétés se sont habituées à ce que des hommes, des femmes et des enfants puissent disparaître sans laisser de trace et sans que leurs proches soient dûment informés.

    Alors que nous nous préparons à commémorer les 10 ans de la tragédie du 3 octobre 2013, il nous semble nécessaire de transformer l’émotion en action. Nous appelons à un engagement collectif pour mettre en œuvre les efforts nécessaires afin d’accélérer et de garantir la recherche d’identité des défunts anonymes, rendant ainsi à leurs familles les proches disparus qu’elles recherchent encore. Cela ne peut se faire sans un nouvel effort législatif à l’échelle de l’Europe.

    #Charles_Autheman, consultant international spécialisé dans les droits humains ; #Cristina_Cattaneo, professeure titulaire en médecine légale à l’institut Labanof, université de Milan ; #Tania_Delabarde, anthropologue légiste, Institut médico-légal de Paris ; #Bertrand_Ludes, professeur de médecine légale, directeur de l’Institut médico-légal de Paris

    https://www.lemonde.fr/idees/article/2023/08/30/migration-inscrivons-l-obligation-d-identification-des-defunts-anonymes-dans

    #décès #morts #mourir_aux_frontières #identification #biométrie

  • #Home_Office planning to house asylum seekers on disused cruise ships

    Exclusive: Ministers facing growing anger from Tory backbenchers over use of hotels in their constituencies

    The Home Office is planning to use disused cruise ships to house asylum seekers amid growing anger from Conservative backbenchers over the use of hotels in their constituencies.

    Ministers are looking at possible vessels including a former cruise ship from Indonesia, which would be moored in south-west England, the Guardian understands.

    During the Conservative leadership campaign last summer, Rishi Sunak proposed putting illegal immigrants on cruise ships moored around the country but was warned it could be illegal under the Human Rights Act and the European convention on human rights.

    Downing Street confirmed he had dropped the idea to use the ships to house asylum seekers, which critics said would amount to arbitrary detention, once he became prime minister last October.

    Sources suggested, however, that the cruise ships could be registered as hotels rather than detention centres to get around possible legal challenges.

    The immigration minister, Robert Jenrick, is due to make an announcement on Wednesday regarding asylum accommodation amid speculation that it will include the use of boats and military barracks. It could also disclose plans to make use of a clause in the levelling up bill to force councils to accept large-scale accommodation for those seeking asylum.

    Multiple reports on Tuesday night suggested a plan to house asylum seekers on giant barges normally used for offshore construction projects could also be announced.

    The barges are built to house hundreds of people, although a government source told the Times that plans were at an “early stage” and had significant practical issues that needed to be addressed.

    The disclosure comes as the Home Office admitted nearly 400 hotels across the country were being used to accommodate more than 51,000 people at a reported cost of more than £6m a day.

    Sunak is under pressure to come up with alternatives as Conservative MPs, including members of his own cabinet, object to plans to move some people from hotels into former military bases.

    Suella Braverman, the home secretary, is expected to announce alternatives to hotel accommodation as soon as this week. They are expected to be used for new arrivals initially, rather than to rehouse people who are in hotels.

    The prime minister managed to face down a potentially big rebellion on Monday as up to 60 Tory MPs attempted to amend the new illegal migration bill by giving UK courts the power to ignore rulings by Strasbourg judges.

    Whitehall sources confirmed that the government had “in recent months” examined plans including using cruise ships from across the world, which could be brought to the UK and then used to house asylum seekers.

    The ships would be moored off the coast, emulating an approach by the Scottish government, which housed Ukrainian refugees in two 700-cabin ships. They were docked in Glasgow and Edinburgh and could hold 1,750 people each.

    Braverman said she would not rule out the use of former cruise ships when questioned in December by a House of Lords committee. “We will bring forward a range of alternative sites, they will include disused holiday parks, former student halls – I should say we are looking at those sites – I wouldn’t say anything is confirmed yet.

    “But we need to bring forward thousands of places, and when you talk about vessels all I can say is – because we are in discussion with a wide variety of providers – that everything is still on the table and nothing is excluded,” she said.

    It comes amid a Tory backlash over hotels in constituencies being used to house asylum seekers.

    Ministers had also drawn up plans to use two military bases that were identified to house asylum seekers earlier this year – RAF Scampton, the Dambusters’ base in Lincolnshire, and MDP Wethersfield in Braintree, Essex. But they are facing opposition from local Conservative politicians. Council leaders in Braintree are taking legal action to stop up to 5,000 people being moved to the site over the space of a year.

    James Cleverly, the foreign secretary, who is the local MP, wrote on his Facebook page that Wethersfield was inappropriate as an asylum camp because of “the remote nature of the site, limited transport infrastructure and narrow road network”.

    The local council in Scampton is seeking listed status for the Lincolnshire base, while historians and RAF veterans have written to the government asking for the plans to be halted.

    One government source, asked about the possible use of cruise ships, said ministers were working to end the use of hotels and bring forward a range of alternative sites for longer-term accommodation. But they would not discuss details of individual sites or proposals that could be used for bridging or asylum accommodation.

    A government spokesperson said: “We have always been upfront about the unprecedented pressure being placed on our asylum system, brought about by a significant increase in dangerous and illegal journeys into the country.

    “We continue to work across government and with local authorities to identify a range of accommodation options. The government remains committed to engaging with local authorities and key stakeholders as part of this process.”

    https://www.theguardian.com/politics/2023/mar/28/home-office-planning-to-house-asylum-seekers-on-disused-cruise-ships
    #hébergement #asile #réfugiés #migrations #bateaux #bateaux_de_croisière #bateau_de_croisière #Angleterre #UK

    –—

    ajouté à la métaliste sur la Bibby Stockholm :
    https://seenthis.net/messages/1016683

    ajouté à la métaliste #migrations et #tourisme :
    https://seenthis.net/messages/770799

    • Air force bases set to be used to house migrants as ministers hunt for cheaper alternatives to hotels

      The Government are reportedly also considering a former cruise ship from Indonesia, which would be moored in south-west England, as a possible site

      Migrants will be housed at two air force bases in a bid to cut down on the use of hotels and deter people from crossing the Channel on small boats, the immigration minister is expected to announce on Wednesday.

      #RAF_Scampton in Lincolnshire, the former home of the Dambusters and Red Arrows, and #RAF_Wethersfield in Essex are expected to be among the accommodation sites for asylum seekers confirmed by Robert Jenrick, despite local opposition.

      The announcement is being made with the aim of ending the use of hotels for migrants – a pledge the Prime Minister, Rishi Sunak, has made. More than 51,000 people are being housed in 395 hotels, according to the BBC, at an estimated cost of £5.6m a day. Holiday parks and student halls are not expected to be included on the initial list of new sites.

      The Foreign Secretary, James Cleverly, has found himself at odds with his own government over plans to house asylum seekers at RAF Wethersfield, which is in his constituency.

      Braintree District Council is taking legal action against the Home Office in an attempt to secure an injunction against plans to house 1,500 migrants at RAF #Wethersfield.

      Veteran Tory MP Sir Edward Leigh has meanwhile raised concerns that using RAF Scampton to house asylum seekers could put at risk a £300 million investment plan for the site.

      A plan to turn a former RAF base in Linton-on-Ouse, in the constituency of Mr Sunak’s close ally Kevin Hollinrake, into a processing centre for asylum seekers, was meanwhile ditched under Liz Truss.

      During the Tory leadership contest last summer, the Prime Minister pledged to use “cruise ships” as part of efforts to “end the farce of millions of pounds of taxpayers’ money being spent every day on housing illegal migrants in hotels”.

      Downing Street did not respond to a question on whether that meant the prospect of using cruise ships has now been shelved.

      The Guardian reports that the Government was considering a former cruise ship from Indonesia, which would be moored in south-west England, as a possible site.

      According to The Sun, an announcement on nautical accommodation will be made in the coming days.

      There are reports ministers are said to be considering obtaining accommodation barges – typically used for offshore construction projects with only basic facilities – which could house hundreds of migrants who are currently in hotels.

      The plan is at an “early stage”, The Times reported, with ministers not yet decided on where the barge or barges will be stationed, though they are expected to be stationed at port, rather than at sea.

      A source told The Times the Government was aware of “significant practical issues” with these vessels, and it was not clear how safety would be dealt with, though a source told the newspaper: “It’s a row we’re prepared to have.”

      The Government is said to be keen on the idea as a way to discourage people from crossing the Channel and is pointing to countries like France housing refugees in floating vessels.

      Meanwhile, right-wing Tory rebel Jonathan Gullis said it would be “perfectly acceptable” to house asylum seekers in tents while they await for deportation, amid concerns about the cost of hotels.

      During a debate on the Illegal Migration Bill, ministers were also urged to give “serious assurances” they will not return to the “barbaric days” of detaining children in immigration centres.

      Conservative former minister Tim Loughton led calls for the Government to confirm it would not place migrant children in indefinite detention if they come to the UK by unauthorised means.

      Centrist Tories were joined by MPs from across the political spectrum who are worried that a coalition government-era policy not to detain children could be overturned.

      The announcement comes after months of pressure from Tory MPs over the use of hotels for asylum seekers, at a cost of £5.6m a day.

      But it will also be a test of the Government’s ability to override local opposition to build new asylum sites.

      Plans for alternative sites have however triggered a backlash from some Tory MPs over now-abandoned plans to house asylum seekers in Pontins holiday parks in Southport and Camber Sands.

      https://inews.co.uk/news/politics/rishi-sunak-plan-house-asylum-seekers-cruise-ships-shelved-for-now-2239548
      #bases_aériennes #Scampton

    • Au Royaume-Uni, des #barges pour parquer les réfugiés qui traversent la Manche

      Le gouvernement britannique multiplie les annonces censées dissuader les migrants de traverser. La dernière innovation prévoit d’installer les demandeurs d’asile sur d’anciennes embarcations, dans les ports, le temps de leur procédure. Le premier ministre se targue d’avoir déjà fait baisser le nombre de passages depuis la France.

      LeLe feuilleton au Royaume-Uni se poursuit. Les exilé·es, qui en sont les actrices et acteurs principaux, ne sont pour autant jamais consulté·es. On parle d’elles et d’eux comme des « indésirables » qu’il faudrait éloigner, tantôt en usant de machines capables de générer des vagues en mer, tantôt en les parquant sur des ferrys hors d’usage en mer.

      Il y a eu ensuite l’accord non officiel signé entre le Royaume-Uni et le Rwanda, visant à acter le projet de sous-traitance des demandes d’asile à un pays tiers. Un accord décrié et vivement critiqué par les membres de la société civile, mais aussi des chercheurs et chercheuses, qui soulignaient combien cette externalisation venait saboter le droit d’asile.

      Faute de pouvoir encore les envoyer au Rwanda – l’accord a fait l’objet d’un recours devant la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH), puis devant la justice britannique fin 2022 –, le gouvernement a décidé plus récemment d’installer une barge au sud-ouest du pays pour y parquer les demandeurs et demandeuses d’asile qui parviendraient à rejoindre le Royaume-Uni de manière irrégulière.

      L’objectif ? Dissuader les personnes exilées de tenter la traversée de la Manche, alors que le nombre de traversées n’a jamais été aussi élevé en 2022, et qu’un terrible naufrage survenu le 24 novembre 2021 ayant coûté la vie à au moins 27 migrant·es est venu souligner les défaillances du secours en mer.

      Satisfait des résultats de son « plan », le premier ministre britannique, Rishi Sunak, a annoncé l’installation de deux nouvelles barges pour l’accueil de demandeurs et demandeuses d’asile, d’une capacité de 500 personnes chacune, d’ici cet été. Le gouvernement entend ainsi réduire de moitié la facture correspondant à l’hébergement des migrant·es dans les hôtels du pays, qui s’élèverait à 6 millions de livres (soit environ 7 millions d’euros) par jour.
      Un « plan » qui fonctionnerait déjà

      La toute première barge, baptisée Bibby Stockholm, a fait l’objet d’une rénovation à Falmouth et sera installée au port de Portland, une petite île située au sud-ouest de Londres. Elle devrait accueillir 500 personnes pour un total de 200 chambres, et sera surveillée en permanence dans l’objectif de préserver la population locale, avancent les autorités.

      La barge aurait coûté, selon le journal The Times, près de 20 000 livres (soit 23 000 euros), et le dispositif coûterait « nettement moins cher que les hôtels », a affirmé Rishi Sunak. La ministre de l’intérieur britannique, Suella Braverman, avait déjà affirmé le souhait de freiner l’hébergement des demandeurs et demandeuses d’asile dans les hôtels, compte tenu du coût que cela engendrait « pour le contribuable ».

      Le 5 juin, le premier ministre a tenu un discours particulièrement dur à leur endroit, renvoyant dos à dos les difficultés économiques rencontrées par les Britanniques dans un contexte d’inflation et le coût de l’accueil des migrant·es.

      « Notre plan commence à fonctionner. Avant que l’on ne le mette en place en décembre, le nombre de personnes ayant traversé illégalement la Manche avait quadruplé en deux ans. Mais en cinq mois, les traversées ont baissé de 20 % par rapport à l’an dernier », a-t-il rassuré. Ce serait la première fois, insiste Rishi Sunak, qu’une baisse des arrivées serait observée sur la période de janvier à mai.

      « Je ne me reposerai pas tant que les bateaux ne sont pas stoppés », a-t-il poursuivi, indiquant utiliser « tous les outils à disposition » ; à commencer par la diplomatie, puisque le partenariat avec la France aurait permis d’empêcher 33 000 traversées en 2022, soit une hausse de 40 % des interceptions.

      L’accord signé avec l’Albanie en décembre dernier, pour réduire les migrations depuis « un pays sûr, européen », aurait lui aussi porté ses fruits. Alors que les Albanais·es représentaient un tiers des arrivées en small boats (lire nos reportages ici et là), Rishi Sunak se vante d’avoir ainsi fait baisser ce chiffre de près de 90 %, et d’avoir expulsé 1 800 ressortissant·es albanais·es en l’espace de six mois.

      « C’est bien la preuve que notre stratégie de détermination peut fonctionner. Quand les gens savent qu’en venant ici illégalement, ils ne pourront pas rester, ils ne viennent plus. »

      Pour « sortir » les demandeurs et demandeuses d’asile du schéma classique d’hébergement dans les hôtels, le gouvernement compte par ailleurs se servir de lieux « alternatifs », comme des bases militaires situées à Wethersfield et à Scampton, où des centaines de personnes devraient être transférées d’ici à cet été, et 3 000 d’ici à l’automne. Celles et ceux restant dans les hôtels pourront être amenés à partager une même chambre avec plusieurs personnes, « lorsque c’est approprié ».
      L’externalisation toujours d’actualité

      « Et je dis à ces migrants qui protestent : ceci est plus que juste. Si vous venez ici illégalement, en quête d’une protection après avoir fui la mort, la torture ou la persécution, alors vous devriez pouvoir partager une chambre d’hôtel, payée par le contribuable, dans le centre de Londres. »

      À l’avenir, le gouvernement britannique mise aussi sur la réforme de la loi sur l’immigration et espère, une fois tous les recours en justice « terminés », pouvoir mettre en pratique la nouvelle loi sur la migration, qui permettrait de placer en détention toute personne arrivée illégalement sur le territoire, avant de l’expulser, soit vers son pays d’origine, soit vers un pays tiers comme le Rwanda, avec lequel un accord a été signé en ce sens.

      « Nous voulons que les choses soient claires, a martelé Rishi Sunak lors de son discours empli de fermeté. Je sais que ce sont des mesures difficiles. Et je ne m’en excuserai pas. »

      Dans un rapport rendu public le 11 juin, le comité mixte des droits de l’homme du Parlement britannique a exhorté le gouvernement à « ne pas enfreindre ses obligations légales envers les réfugiés, les enfants et les victimes de l’esclavage moderne », et à « jouer son rôle dans le système international de protection des réfugiés ». Invitée à répondre aux questions des membres de ce comité, la ministre de l’intérieur n’a pas donné suite.

      Le rapport final, qui contient une liste de recommandations telles que le respect effectif du droit d’asile ou du droit européen (comme les mesures de la CEDH), le non-recours à la détention des migrant·es et la protection des mineur·es non accompagné·es et autres publics vulnérables, appelle le gouvernement à répondre dans les deux mois.

      Celui-ci n’y répondra sans doute pas, considérant que la lutte contre la « migration illégale » est une priorité urgente pour laquelle tous les moyens sont permis.
      La société civile ne cesse de dire son inquiétude

      « Nous sommes profondément inquiets de voir que le gouvernement prévoit d’héberger un nombre grandissant de demandeurs d’asile dans des lieux totalement inadaptés à leurs besoins », avait dénoncé dans un tweet le Refugee Council, une organisation venant en aide aux personnes migrantes et réfugiées en Angleterre, réagissant à l’annonce de l’installation de la première barge.

      Sans compter la portée symbolique associée au fait de loger des personnes ayant traversé la Manche – et potentiellement d’autres eaux – à bord d’une embarcation qui, bien qu’elle soit à quai, ne peut que raviver le souvenir d’un parcours migratoire souvent dangereux et des vies que la mer emporte régulièrement, quand elle ne renforce pas le sentiment d’insécurité lié à une potentielle expulsion.

      Le Royaume-Uni a finalement réinventé le concept de « zone d’attente », mais pour les demandeurs et demandeuses d’asile. Reste à savoir dans quelle mesure leur liberté de circulation sera respectée ou non.

      Si le gouvernement britannique assure que la portée dissuasive de son discours et de ses mesures « fonctionne », il serait bon de se pencher sur les résultats concrets d’une telle politique, qui pousse les personnes exilées à davantage de précarité : celles qui n’osent effectivement plus tenter la traversée n’ont que la perspective des camps et de la rue pour horizon, à l’heure où l’État maintient une politique « zéro point de fixation » pour éviter que la jungle de Calais ne se reforme et où l’accueil des migrant·es est toujours plus décousu.

      Celles qui tentent toutefois de rejoindre le Royaume-Uni en small boat prennent de plus en plus de risques, partant désormais de communes plus éloignées des côtes anglaises pour éviter les contrôles et patrouilles des forces de l’ordre, dont les effectifs sont particulièrement présents aux abords des plages servant de points de départ.

      L’association Utopia 56, très présente sur le littoral pour venir en aide aux exilé·es, n’a d’ailleurs pas tardé à réagir aux annonces de Rishi Sunak. « Pourtant, ces quatre derniers jours, 1 519 personnes ont traversé la Manche et nos équipes ont reçu douze appels d’embarcations en détresse. Rishi Sunak, Gérald Darmanin, malgré les effets d’annonce, vos politiques violentes ne mènent à rien, sinon à pousser les personnes à risquer leur vie », a tweeté l’organisation le 14 juin.

      https://www.mediapart.fr/journal/international/160623/au-royaume-uni-des-barges-pour-parquer-les-refugies-qui-traversent-la-manc
      #Bibby_Stockholm

    • Government quietly awards travel firm £1.6bn contract for asylum barges and accommodation

      Fury over astonishing sum to operate barges and run services to house asylum seekers in Britain

      An Australian travel firm previously slammed for its handling of Covid quarantine hotels has been quietly handed a £1.6bn contract covering the UK’s new asylum accommodation ships, The Independent can reveal.

      #Corporate_Travel_Management (#CTM) was put in charge of the lucrative two-year arrangement in February, weeks before the government revealed it would use a barge as its first offshore accommodation for asylum seekers.

      The contract was awarded directly to CTM without competition, and a lawyer with knowledge of the system said the government had pushed a wider deal originally drawn up for official travel “beyond what it was intended to be used for”.

      Ministers have repeatedly refused to detail the projected cost of Rishi Sunak’s controversial asylum vessels, while insisting they will be cheaper than using hotels that are currently costing £6m a day.

      This week, Suella Braverman told parliament’s Home Affairs Committee she could not predict the cost of the new Illegal Migration Bill, because there are “many unknown factors”.

      Three vessels so far have been announced, with a barge named the “Bibby Stockholm” due to arrive in Portland, Dorset later this month and a further two ships set for undisclosed locations.

      Richard Drax, the Conservative MP for South Dorset, said the public “should know how much is being paid” on the barge set-up and said the spending he was aware of so far was “alarmingly high”.

      “The point is this is taxpayers’ money,” he told The Independent. “This contract might actually be separate to what the ports are being paid.

      “Then on top of that, the police want money, the health authority wants money, of course the council wants money, and yet the government continues to insist that this is cheaper than hotels. The overall figure will be alarmingly high.”

      Yvette Cooper, Labour’s shadow home secretary, said the Home Office has “serious questions to answer”.

      “The Tories are spending more and more taxpayers’ money on their total failure to fix the asylum backlog they have created,” she added.

      “This is an incredibly expensive contract with no clarity on whether proper procedures have been followed, and the barges come on top of costly hotels, not instead of them, because of the government failure to take asylum decisions or get any grip.”

      The CTM contract, published under the title “provision of bridging accommodation and travel services”, states that it has an estimated value of £1,593,535,200 over two years and could be extended beyond 2025.

      The Home Office refused to answer The Independent’s questions on what portion of the contract covers barges, and parts of official documents headed “pricing details” have been redacted in full because of “commercial interests”.

      John O’Connell, chief executive of the Taxpayers’ Alliance, said: “This murky contract leaves taxpayers in the dark. The migrant crisis may require an urgent response, but bungled procurement has cost a fortune in recent years.

      “Ministers must ensure transparency and value for money when tendering services.”

      Answering a parliamentary question on the Bibby Stockholm in May, immigration minister Robert Jenrick said it would be managed “by a specialist and experienced provider, which has a strong track record of providing this kind of accommodation”. He added that the provider had “managed two vessels [housing Ukrainian refugees] in Scottish ports for the past year”.

      On its website, CTM describes itself as “a global provider of innovative and cost-effective travel solutions spanning corporate, events, leisure, loyalty and wholesale travel”.

      The firm says it was established in Brisbane in 1994 and has since grown from a “two-person start-up into one of the world’s most successful travel management companies”, operating across Australasia, Asia, the Americas, Europe, the Middle East and Africa. It has two UK offices in London and Manchester.

      The firm’s most recent financial report hailed record profits, having taken A$292m (£160m) in revenue over the last six months of 2022.

      A notice to its shareholders celebrated the new contract’s “significant impact” on financial growth, adding: “This work involves highly complex services and logistic support… CTM has both the experience and specialised knowledge to support this work.”

      The government placed the new barges under a pre-existing agreement with CTM for “travel and venue solutions”, which previously covered official bookings for conferences, flights, train tickets, hotels and vehicle hire for ministers and civil servants.

      A source familiar with the drawing up of the overarching framework accused the government of “pushing the scope beyond what it was intended to be used for”.

      “If products and services are outside scope there’s a procurement failure and the contract has been awarded without following the rules,” they told The Independent. “It doesn’t look like the right vehicle for this kind of contract and it looks like they’ve done it to minimise visibility.”

      The remit of CTM’s government work was widened during the pandemic and its general manager for northern England, Michael Healy, was made an OBE in the 2021 New Year honours list over the repatriation of British nationals stranded abroad during the Covid pandemic.

      A report by parliament’s Foreign Affairs Committee found that the operation was “too slow and placed too much reliance on commercial providers”, but CTM was then handed a contract for operating quarantine hotels and mandatory testing.

      In a series of angry Google reviews that dragged the company’s rating down to 1.4 stars, one person called CTM “incompetent”, while another wrote: “Shame on the Tory government UK, on whoever decided to give them this contract.”

      Several MPs raised their constituents’ poor experiences in parliament, with one presenting a formal petition demanding compensation and saying the way the contract was awarded “avoided due process or competition”.

      CTM was later involved in operations to transport Afghans and Ukrainians to the UK, and operated two cruise ships used to temporarily house Ukrainian refugees in Scotland.

      That contract, which was also awarded without competition under the same framework as the new barges, covered two ships and hotels, and had an estimated value of £100m.

      CTM declined to comment and did not answer The Independent’s request for details of what the contract covered.

      A Home Office spokesperson said: “The pressure on the asylum system has continued to grow and requires us to look at a range of accommodation options, which offer better value for money for taxpayers than hotels. It is right that we explore all available options.

      “CTM was awarded the contract to deliver accommodation for the Home Office after an extensive procurement process and has a strong track record of providing this kind of accommodation.

      “We are pleased that they will be providing management for Bibby Stockholm, the two additional vessels announced by the prime minister, as well as bridging accommodation and travel services.”

      https://www.independent.co.uk/news/uk/home-news/barge-australia-asylum-contract-travel-b2354578.html

    • Le “prigioni galleggianti”: il nuovo piano del Regno Unito per la prima accoglienza

      L’intervista a Tigs Louis-Puttick, fondatrice dell’ONG Reclaim The Sea, arrestata nei giorni scorsi durante una protesta

      Fanno discutere in UK, e non solo, le “prigioni galleggianti” volute fortemente dal primo ministro britannico Rishi Sunak e il ministro dell’Interno Suella Braverman. Una misura per risparmiare sul costo della prima accoglienza che ora prevede la sistemazione in albergo dei richiedenti asilo.

      “Bibby Stockholm” è il nome della chiatta marittima che per i prossimi 18 mesi sarà utilizzata dal governo britannico per “ospitare” fino a 506 richiedenti asilo uomini, tra i 18 e i 56 anni, in attesa che si concluda l’iter della domanda di accoglienza nel Paese.

      Abbiamo parlato del nuovo piano del governo britannico e della campagna “No floating prisons” in questa intervista a Tigs Louis-Puttick, fondatrice dell’ONG Reclaim The Sea. L’attivista il 18 luglio scorso è stata arrestata «per essermi fermata in strada davanti al Ministero degli Interni con un cartello che diceva ‘Refugees Welcome’ e ‘No all’Immigration Bill, No Floating Prisons‘», ha dichiarato Tigs Louis-Puttick 1.

      Nello stesso giorno la “Bibby Stockholm” attraccava nel porto di Portland.

      Il nuovo piano del governo britannico prevede la prima accoglienza di 500 persone richiedenti asilo in una gigantesca chiatta-alloggio ancorata in un porto nel Canale della Manica, violando la libertà di movimento e il diritto alla privacy.

      Il 5 aprile 2023 l’Ufficio degli Interni britannico (Home Office) ha annunciato l’avvio di un piano per “accogliere” le persone migranti su una gigantesca chiatta-alloggio (la Bibby Stockhom), che giacerà all’interno del porto dell’isola di Portland, nel Canale della Manica. Secondo quanto dichiarato, la decisione è stata presa per “(…) ridurre l’insostenibile pressione sul sistema d’asilo britannico e ridurre l’onere economico che pesa sui contribuenti, causato dall’aumento significativo degli attraversamenti del Canale della Manica” 2. Da quanto emerge dalle dichiarazioni ufficiali dell’Home Office, la Bibby Stockholm diventerà operativa da luglio per un periodo iniziale di 18 mesi, e ospiterà fino a 500 richiedenti asilo uomini, tra i 18 e i 65 anni. La chiatta giacerà in un’area cosiddetta “protetta” del porto, da dove sarà possibile uscire e accedere al centro abitato solamente tramite un servizio autobus dedicato. A bordo, sarà presente un servizio di lavanderia, un catering per i pasti e degli spazi comuni. Sebbene sarà permesso scendere e accedere terra ferma, al momento, per gli ospiti, non è prevista l’erogazione di alcun servizio relativo all’accoglienza al di fuori del porto 3.

      È più che evidente come, l’Home Office miri alla limitazione della libertà di movimento delle persone migranti, riducendola ai minimi termini. Secondo quanto stimato da The Independent lo spazio che ogni persona avrà a disposizione sulla chiatta sarà di appena 15 metri quadri, “la misura di un posto auto”.

      Richard Drax, esponente del partito Conservatore britannico, l’ha definita una “quasi-prigione”, dove le persone saranno lasciate “sedute a girarsi i pollici”. Secondo James Wilson, direttore dell’organizzazione Detention Action (che fornisce supporto all’interno dei centri di detenzione per l’immigrazione illegale), non è che “(…) una chiatta angusta e simile ad una prigione” 4. E, a ragion del vero, è lo stesso Home Office, in diverse dichiarazioni ufficiali, a dichiarare esplicitamente la propria intenzione di “minimizzare l’impatto sulle comunità locali”, come dichiarato nel comunicato stampa del 5 aprile 2023, e ribadito, a più riprese nella Scheda Informativa disponibile sul proprio sito ufficiale.

      Di fronte all’ennesimo scenario di un sistema d’accoglienza sempre più restrittivo e non curante dei diritti delle persone richiedenti asilo, c’è chi non è rimasto indifferente e, anzi, ha dato il via ad una vera e propria lotta per i diritti delle persone migranti. In un’intervista per Melting Pot, parla Tigs Louis-Puttick, fondatrice dell’ONG Reclaim The Sea, che, fornendo lezioni di nuoto e surf alle persone migranti, ha l’obiettivo di accrescere la loro qualità di vita, e aiutarle trasformare il mare da un evento traumatico a uno spazio di libertà e guarigione. A maggio, Reclaimthesea ha redatto una lettera aperta a Suella Braverman, Segretaria di Stato per gli Affari Interni, domandando l’abbandono del progetto, firmata da 706 individui e 91 organizzazioni e collettivi, tra cui Medici Senza Frontiere UK e Sea-Watch. Lo scorso 21 maggio, insieme all’ONG Europe Must Act, Reclaimthesea ha guidato una protesta di fronte all’Home Office, e dato il via alla campagna “No floating prisons” (No alle prigioni galleggianti), che comprende una serie attività ed eventi di protesta e sensibilizzazione.

      https://twitter.com/Reclaim_The_Sea/status/1657692409671630849

      «Abbiamo deciso di chiamare la campagna di protesta No floating prisons per l’approccio generale che ne rispecchia il carattere di questi luoghi. L’attuale processo di ristrutturazione della chiatta prevede l’aumento dei posti da 220 a 500, il che vorrà dire stipare le persone in pochissimo spazio, violando la loro privacy e il diritto allo spazio personale. Il piano è che, direttamente al loro arrivo, le persone saranno sistemate sulla chiatta, che pare non sarà nemmeno attraccata alla terraferma. Inoltre, Portland è un porto chiuso, recintato, non si può entrare ed uscire liberamente. Le autorità potrebbero arbitrariamente decidere di negare il permesso a lasciare il porto e, siccome è un porto privato, non abbiamo controllo sulle decisioni delle autorità, ne possiamo essere certi che daranno informazioni».

      Sui rischi delle prigioni galleggianti, Tigs dice: «La quasi totalità delle persone migranti presenti nel Regno Unito, hanno dovuto affrontare un attraversamento in mare, che sia dalla Libia all’Italia, dalla Turchia alla Grecia o il Canale della Manica. Molti di loro, hanno vissuto qualche tipo di trauma legato al mare. Per ciò, l’idea di farli stare ancora in una barca equivale letteralmente a relegarli nel reale, fisico luogo del trauma. Inoltre, solo il 25% degli uomini e il 18% delle donne provenienti dall’Africa Orientale (area di provenienza di molti dei richiedenti asilo nel Regno Unito) sa nuotare. Dunque, se per qualsiasi motivo qualcuno dovesse cadere in acqua dalla barca o dal molo, rischierebbe seriamente la morte, anche per via delle temperature gelide. Infine, molti hanno vissuto momenti di prigionia nei loro paesi d’origine o nei paesi transito. Arrivano qui e ciò che li aspetta è praticamente un’altra prigione».

      La preoccupazione delle prigioni galleggianti è anche legata all’accordo tra Regno Unito e Rwanda, che prevede la ricollocazione permanente dei richiedenti asilo arrivati irregolarmente nel Regno Unito al Rwanda, affinché la loro domanda d’asilo venga esaminata lì 5. «E’ sostanzialmente una sala d’attesa per chi sarà portato in Rwanda, che non è un paese sicuro, poiché ci sono già tantissimi rifugiati e poche risorse. Come si può pensare di portare qualcuno, che per esempio viene dall’Afghanistan, in Rwanda? Cosa faranno lì? Tutto ciò è solo un’esternalizzazione in stile coloniale delle responsabilità del Regno Unito verso il diritto all’ asilo. Ci preoccupa davvero il fatto che queste persone, possano essere spinte al suicidio, perché capiranno che stanno aspettando solo di essere deportate».

      Infine, secondo Tigs «ciò che sta facendo il Regno Unito fa parte di una tendenza più ampia che sta nascendo in Europa, copiata da Grecia e Italia, quando tenevano le persone in quarantena su una nave durante la pandemia. Nel 2021 ho preso parte ad una missione di soccorso con Sea Watch, siamo arrivati al porto di Trapani con 200 persone a bordo, dopo 12 giorni di navigazione, e un’enorme nave ci stava aspettando, per trasferire le persone dalla nostra imbarcazione. Le persone non volevano andare. Volevano scendere a terra. Avevano paura di cosa avrebbero trovato, di restare in acqua, di sentirsi male».

      In conclusione, sebbene sia la prima volta che il Regno Unito decida di adottare un sistema del genere, tenere le persone migranti il più possibile segregate rispetto alla popolazione locale, riducendo il loro spazio vitale al minimo, operare a risparmio sull’accoglienza ed esternalizzare le frontiere non rappresenta alcuna novità. Al contrario, è solo l’ennesimo triste passo verso una tendenza consolidata, dei democraticissimi stati europei, di lavarsi le mani dal dovere di salvare vite umane, accogliere, e rispettare il diritto all’asilo.

      E’ possibile seguire la campagna e donare per sostenere la campagna contro le prigioni galleggianti e avviare un’azione legale contro lo stato britannico a questo link: https://tr.ee/74EHZPD4rz .

      https://www.meltingpot.org/2023/07/le-prigioni-galleggianti-il-nuovo-piano-del-regno-unito-per-la-prima-acc

    • ‘Cabins slightly larger than a prison cell’: life aboard the UK’s barge for asylum seekers

      Home Office tour of asylum seeker Bibby Stockholm barge emphasises no-frills features including TVs that don’t work

      Each two-person cabin in the Bibby Stockholm barge, which is set to start accommodating asylum seekers imminently, has a small flat-screen television screwed to the wall opposite the bunk beds. Residents will not, however, be able to watch them because they have not been wired to anything.

      The timeline for the arrival of the first group of 50 asylum seekers has slipped from next week to “the coming weeks”, with the Home Office aiming to increase the number of occupants (or “service users”, as barge staff term them) to 500 by the autumn.

      Organising tours for journalists on Friday of the 222-cabin barge moored in Portland Port, Dorset, presented government officials with a PR conundrum.

      To underline that reliance on expensive hotel accommodation was being reduced, conditions needed to be shown to be less luxurious than hotels but not so austere that the barge could be classified as a floating prison.

      Officials have refused to provide any detail about the figures behind their assertion that the barge accommodation will be considerably cheaper than hotel rooms.

      When the facility finally opens, arrivals will make their way on to the barge via a gangplank, and through airport-style security. In line with the Home Office’s prevailing dislike of friendly murals and pictures, asylum seekers will be greeted by plain, undecorated walls, though a simple laminated A4 sheet stating “welcome” has been stuck on the wall of the reception room.

      Windowless corridors, narrow enough to trail your fingers along both walls as you walk through them, circle the perimeter of the barge, with about 50 rooms on the long edges. Empty of inhabitants, the very confined space feels clean and cool, with an atmosphere vaguely reminiscent of a faded cross-Channel ferry.

      Single-person cabins have been refitted with bunk beds to double the potential capacity of the vessel. Each cabin is slightly larger in size than a prison cell, a bit smaller than the most basic university accommodation, and is fitted with a shower and toilet, a cupboard, mirror, desk and (staff are keen to point this out as a positive feature) a window.

      There was a subtle difference in approach taken by the Home Office employees giving tours to journalists and the representatives of the firm subcontracted to manage the barge.

      Government officials were keen to emphasise the barge’s low-cost appeal, but staff working for the Miami-based Landry & Kling, which has been subcontracted by the Australian firm Corporate Travel Management (CTM) to run the vessel on behalf of the Home Office, wanted to highlight the “dignified” treatment that would be provided: a 24-hour snack bar, planned visits to local allotments, proposed walks and cycle trips for residents.

      Joyce Landry, the firm’s cofounder, valiantly described the Bibby Stockholm in an interview earlier this week with the Herald as “actually quite lovely”.

      In the centre of the barge there are two smallish outdoor areas where nets are soon to be installed to allow people to play volleyball or netball and possibly a very contracted form of football. There is a small gym with two running machines, and an education room with just eight seats.

      “The thing that puts this vessel above many others is that every room has a window. You won’t feel claustrophobic. The windows open, unlike in some hotels. There’s enough public space to have a sense of freedom and openness,” said a Landry & Kling staff member.

      The windows offer views of high metal fencing and naval works units. Whether or not residents, single men aged 18-65, who will be held here for up to nine months, will agree that there is a sense of freedom and openness is a moot point. Security staff are being trained to manage conflict on board.

      In the street by the port’s entrance local protesters have been displaying their anger about the barge all week, with some furious at the arrival of large numbers of asylum seekers so close to the small tourist town, and others protesting that asylum seekers should not be held on barges at all.

      Landry has spent the past three nights sleeping on the barge to experience conditions. A windy night prompted staff to request extra tethering to fix the barge to the shore.

      Landry & Kling staff said the Home Office had requested that the TVs (previously used by construction workers recently accommodated on the barge) should not be wired up.

      The Home Office staff said they wanted “to promote socialisation” by forcing people out of their rooms to watch television together in the two communal TV rooms.

      But the presence of non-functioning TVs may also signal a determination by the Home Office to show that its latest solution for housing asylum seekers is merely “basic and functional” and will offer no frills to residents.

      Before it housed oil and construction workers, the Bibby Stockholm was used in the 2000s by the Netherlands to house asylum seekers. An Amnesty report from 2008 documented the psychological trauma experienced by residents.

      The rare Home Office tour of facilities was designed to showcase progress away from housing 51,000 asylum seekers in hotels at a cost of £6m a day to a cheaper alternative.

      However, plans have only been laid out for alternative accommodation for 3,000 people who they now hope will be moved to new, ex-military facilities and the barge by the autumn.

      https://www.theguardian.com/uk-news/2023/jul/21/life-aboard-bibby-stockholm-asylum-seeker-barge-home-office-tour

    • ‘No timeframe’ on delayed opening of Bibby Stockholm asylum barge

      Transport minister says barge in Portland going through final checks amid row over safety concerns

      A UK government minister has said he “cannot put a timeframe” on when the Home Office will open a controversial giant barge meant to house asylum seekers, which has been further delayed for checks.

      The initial plan had been to move people on to the Bibby Stockholm in Portland, Dorset, from this week, with numbers due to rise over the coming months until the vessel held about 500 men.

      Asked on Sky News when the barge would be available, the transport minister Richard Holden said: “It’s going through its final checks at the moment. It’s right that … whatever accommodation we provide is safe and secure as well. I can’t put a timeframe on it.”

      Asked if safety concerns were delaying the opening, he said: “It’s going through final checks at the moment. With anything you would want them to be properly checked out.”

      The Guardian reported on Monday that the first asylum seekers were due to be moved onboard the vessel on Wednesday but that seems to have been delayed further with the minister now unwilling to put a timeframe on the move.

      Asked if it would be delayed as long as the Rwanda policy had taken to implement, Holden added: “I can’t comment on the ongoing process of checks and things that have to take place but it is my understanding (it is) in its final checks.”

      Fears had been expressed that the barge could become a “floating Grenfell” and endanger the lives of vulnerable people who have fled hardship and war as it has not received the relevant safety signoff.

      About 40 claimants staying in other Home Office accommodation had received transfer letters saying they would be moved to the 222-cabin vessel in Dorset, Whitehall sources said.

      More than 50 national organisations and campaigners, including the Refugee Council, Asylum Matters and Refugee Action, have called the government’s plan “cruel and inhumane”. They said the vessel was “entirely inappropriate” and would house traumatised migrants in “detention-like conditions”.

      People are meanwhile expected to be moved this week on to another site that has become a focus for protest, the disused RAF base in Wethersfield, Essex.

      Local people who attended an event convened by the Home Office in the village complained on Monday night of coming away even more frustrated because of what they said was a lack of answers.

      “It was actually embarrassing. They didn’t pass a microphone around and it seemed to be really badly organised so people just ended up shouting to be heard,” said Michelle Chapman, of the Fields Association, a residents group involved in a campaign against the centre.

      “It ended up being quite heated and people just came away feeling frustrated. If there was one answer it was a pledge that they would not bring in any more than 50 people in one go, but there is still confusion here and genuine anxiety.”

      The meeting, held in the village hall, was addressed by senior police officers as well as Home Office officials. Local council officials were also present at the meeting, where Chapman said there was standing room only.

      A Home Office spokesperson said that delivering accommodation on surplus military sites and vessels would provide cheaper and more suitable accommodation for those arriving in the UK in small boats.

      They added: “The first asylum seekers have now been accommodated at Wethersfield and we are working with stakeholders on a carefully structured plan to increase the number staying there in a phased approach.”

      https://www.theguardian.com/uk-news/2023/aug/01/no-timeframe-on-delayed-opening-of-bibby-stockholm-asylum-barge

    • Transfer of asylum seekers to ‘floating coffin’ Bibby Stockholm postponed

      Nicola David of campaign group One Life to Live documents the reasons why Bibby Stockholm is being recognised as a potential death trap

      With the first asylum seekers due to step aboard Bibby Stockholm this week, the controversy surrounding the Home Office’s decision to contain people on the barge has further escalated. Serious safety questions are being raised about the barge’s setting, a berth at the Langham Industries-run Portland Port. As a direct consequence, the initial transfer of 40 vulnerable adults to Bibby Stockholm has been postponed. I calculate that delays to date have already cost the taxpayer over £3mn.

      This is the first time that asylum seekers are to be contained on a barge in the UK, and the scheme is already mired in misery. There were significant delays in dry dock, where rotten sections of the hull needed replacing. And my report found that keeping people on the barge won’t cost less than in hotels, which is the crux of the Home Office’s strategy.

      Now, I have found that the 47-year-old vessel has not yet passed fire safety checks, and there are grave concerns over serious and unresolved (and potentially unresolvable) safety and fire risks. There also appears to be confusion over which safety regulations will apply, given that the site straddles the sea and land and the engine-less vessel is effectively a hotel.

      Clear evidence is emerging that the decision to transfer vulnerable adults onto Bibby Stockholm was premature at best – and potentially negligent at worst. And politically, if safety concerns require the Home Office to significantly reduce the number of people on board, the cost per head would be a humiliating blow to the prime minister and home secretary, who are counting on large-scale containment sites such as this to put an end to the daily asylum seeker hotel bill.
      Bibby Stockholm: a disaster waiting to happen

      Bibby Stockholm was designed to hold 222 people in single cabins, but was recently reconfigured to hold 506 asylum seekers in multiple-occupancy rooms along with 40 resident staff. A further 20 staff will live off the barge; with some of these on duty, around 550 people could be on board at any time.

      This is 248% of the intended capacity – and more than the previous maximum of 472 asylum seekers held when the same vessel was used as an immigration detention centre in Rotterdam in 2005. I am also left wondering whether the barge’s insurers can have extended its cover to this permit this level of overcrowding, and whether they would refuse public liability claims for injury, death or damage from asylum seekers, staff or the port.

      Asylum seekers sharing small cabins will have “less living space than an average parking bay”, according to the Independent. The mayor of Portland, Carralyn Parkes, measured the cabins and found that those for two people averaged “about 10ft by 12ft”. This could lead to serious problems with exiting rooms, using corridors, and accessing fire exits – and it is not clear whether there are sufficient fire exits for the new, higher population.

      The width of the corridors on board is not publicly known, but following a tour of the barge the Guardian reported that they are “narrow enough to trail your fingers along both walls as you walk”. Given the excess numbers of people, this could result in deadly delays, bottlenecks, and trampling of fallen people.

      Bibby Stockholm has three floors and all of the corridors are configured in the same way. There are no external windows in the corridors, and in an emergency – particularly if smoke and/or dim lighting affect visibility – it is easy to imagine that people might become disoriented or be unable to locate the bow, stern, port or starboard sides. This could cause delays and increase panic.

      Factors that would impede escape

      Asylum seekers may have prior injuries relating to war, conflict or persecution, or may sustain injuries as direct result of an incident on the barge. In 2005, when a fire broke out at a Dutch detention centre in which 11 people died and 15 were injured, one man “suffered injuries to his neck, shoulders and chest when he fell from his bed … in panic after realising that the detention centre was on fire”. Either type of injury could impede escape in a major incident. Additionally, those suffering from the mental trauma of war, conflict or persecution may be less able to process evacuation and safety instructions.

      Local councillors who visited the barge on 27 July reported that there were also no lifejackets on the vessel. The windows on board can be opened, but it is understood that this is restricted and would not allow a person to escape in an emergency. Barge operator Landry & Kling also told journalists that there would be no fire drills on Bibby Stockholm.

      Any emergency would be further compounded by the presence of asylum seekers whose first language is not English, or who speak no English, and may struggle to understand verbal evacuation and safety instructions, especially in a state of panic.
      Access for emergency vehicles

      I am very concerned about the capacity of the small quayside compound, which could not possibly hold 550 people in an evacuation. To prevent asylum seekers leaving the site or walking around on the port, this compound is surrounded by a fence at least 15 feet high and is accessible only via two sets of locked gates. In a crush, people simply couldn’t get out. There is significant potential for a Hillsborough-like crush situation.

      The only way for emergency vehicles to access the vessel would be via this compound. Locked gates could be a problem; even with access, how would first-responders and ambulances get through large numbers of panicked people crowding into the enclosed area?

      Physical condition of Bibby Stockholm

      Bibby Stockholm was built in 1976. According to a recent FT article:

      “The hull was rotten … in places the steel hull had decayed to the point where it was dangerously thin, necessitating the replacement of entire sections … Bibby Stockholm was late out of Falmouth for good reasons, mostly age-related.”

      The repair work done at Falmouth may have fixed the localised problems, and the barge may (as the FT found) have passed its Lloyd’s inspections, but the rot and repairs may have undermined the overall structural integrity of the hull.

      This could leave the barge open to being adversely affected by extreme weather, including being knocked against the berth, or by the weight of the additional residents plus the commensurate additional furniture and stores.
      Complexity around safety

      The barge scheme straddles both water and land, rendering safety inspections and certification more complex and potentially confusing. At least five agencies are involved:

      Lloyd’s Register of Shipping
      The Maritime and Coastguard Agency
      Dorset Council, which regulates the safety of the barge
      The Health and Safety Executive (HSE), which regulates the surrounding quayside
      Dorset & Wiltshire Fire and Rescue Service.

      Health and safety concerns

      In the week commencing 24 July, the HSE visited the berth at Portland Port. It found that “a lot” of work was still required to be done by both Bibby Marine and Landry & Kling, the US-based subcontractor for operations.

      Landry & Kling co-founder Joyce Landry has claimed in an interview in The Herald that “fears about the conditions on board have been caused by a lack of accurate information,” and that Bibby Stockholm is “actually quite lovely”.

      Mark Davies, head of communications and campaigns at the Refugee Council, expressed concern, saying:

      “Like most people in the UK, we believe people seeking asylum – the vast majority of whom are refugees fleeing unimaginable horrors – should be treated with decency, respect and humanity. These are values people in Britain hold dear.”

      A 27 July report in the Guardian, highlighting some of these safety concerns, includes a statement from Dorset & Wiltshire Fire and Rescue Service which indicates that they are not yet satisfied with arrangements at the barge. They said they had “conducted visits to review fire safety arrangements on the Bibby Stockholm” and were continuing to liaise with other authorities “to ensure that appropriate fire safety measures under relevant legislation are in place”.
      Questions for the home secretary

      On 18 July it was reported that Chris Loder, MP for West Dorset, has said:

      “For months, I have been asking for sight of the safety risk assessments that should have been done to allow the Bibby Stockholm to be used in Portland Harbour … But visibility or assurances that adequate safety risk assessments have been completed have not been received.”

      Loder has written to the home secretary Suella Braverman and transport minister Baroness Vere to ask that they either stop the scheme or provide the necessary safety risk assessments confirming that the vessel can cope with double the weight that it was designed to bear.

      In May 2023, a caller named Mark told David Lammy MP on LBC Radio: “What they are effectively doing here is they are creating a potential Grenfell on water, a floating coffin … If there is a fire, people will die. In this case, people won’t die from the smoke or the flames, they will die from the stampede.”
      A failure both of competence and humanity

      The Home Office announced its intention to create a series of asylum seeker containment sites last year, but failed at the first hurdle with the cancelled plans for Linton-on-Ouse. The RAF Scampton and RAF Wethersfield sites now have permission to push ahead with a judicial review. Regardless, Scampton has been delayed until October, since the Home Office has failed for five months to survey the accommodation buildings and to engage tradespeople.

      At Wethersfield (the only large-scale site to have received any asylum seekers so far) there are cases of tuberculosis, scurvy and scabies. Legal action on human rights grounds is certain to follow at all sites, involving misery for individuals and a burden for the public purse.

      The Home Office appears to be embarrassingly unable to set up and manage these sites, or to show any humanity towards deeply vulnerable people. It certainly cannot deliver value for money. It is time for the Home Office to hire more asylum caseworkers to process the shameful backlog, and to put an end to large-scale containment – before we start to see them shifting into concentration-like detention centres.

      https://yorkshirebylines.co.uk/news/home-affairs/transfer-of-asylum-seekers-to-floating-coffin-bibby-stockholm-po
      #sécurité

    • Bibby Stockholm: First asylum seekers to board UK’s controversial barge despite safety warnings

      Fire Bridges Union (FBU) have brand Bibby Stockholm a ’potential deathtrap,’ while leaked health document warns of a potential diphtheria outbreak.

      The first 50 asylum seekers will board the controversial Bibby Stockholm barge “imminently," the British government told the BBC’s Radio 4 Today programme.

      The announcement comes just days after the Fire Bridges Union (FBU) raised concerns about overcrowding and fire exit access in a letter to the Home Secretary.

      The Bibby Stockholm, a 222-cabin barge moored off Portland port in Dorset, is anticipated to accommodate double its original capacity, with bunkbeds squeezed into single cabins.

      Narrow corridors, a lack of life jackets, and locked gates could create a “Hillsborough-type crush” and make it a “potential deathtrap,” the FBU warned.

      The evacuation point, a compound on the quayside, has been described by Dorset councillors as “completely inappropriate".

      “Firefighting operations on vessels such as the Bibby Stockholm provide significant challenges and require specialist training and safe systems of work. The diminished safety provisions only exacerbate our operational concerns,” Ben Selby, the assistant general Secretary of the FBU wrote.

      A leaked internal health document has also warned of the potential for “a significant outbreak” of diphtheria aboard the boat.

      It also highlighted the risk of the spread of a number of other infectious diseases including TB, Legionnaires’ disease, norovirus, salmonella, and scabies.

      The first group of asylum seekers was initially intended to arrive last Tuesday, but the date was pushed to this week amid health and safety concerns.

      The Home Office had already been forced to delay the first arrivals onto the vessel in order to carry out last-minute fire safety checks, after an intervention by health and safety officials.

      On Sunday, Shadow Immigration Minister Stephen Kinnock said the opposition Labour Party would have “no choice” but to continue housing asylum seekers on barges if it forms the next government.

      The news comes amid a raft of new anti-migration measures including a huge increase in fines for landlords and employers who house or employ undocumented migrants, and the revival of plans to fly asylum seekers to Ascension Island.
      Floating prisons

      The move to house asylum seekers on the barge in “detention-like conditions” has been condemned by over 50 national organisations and campaigners for being “cruel and inhumane".

      “(This) floating prison is very quickly going to turn into an overcrowded camp like Manston,” a member of Action Against Detention and Deportations (ADD) told MEE, referring to the short-term facility in Kent that was dangerously overcrowded.

      “There’s also a concern about how this might affect deportation,” they said.

      “We know that the Home Office cuts a lot of different admin procedures where they can, any route they can go through to detain people easily, they will do so… having that number of people in unsafe conditions… is a big concern.”

      It is the first time a large floating structure has been used as long-term housing for asylum seekers in the UK. In 2008, Algerian national Rachid Abdelsalam died from heart failure aboard the Bibby Stockholm when it was deployed in the Netherlands.

      Reportedly, guards were warned of his deteriorating condition and treated his heart irregularities with cough syrup.

      In 2022, also in the Netherlands, a major typhoid outbreak aboard an ageing cruise liner infected 52 asylum seekers and saw 20 staff members hospitalised after raw sewage contaminated the drinking water.
      No basic protections

      In the same letter, the FBU also expressed concerns about the government’s plans to exempt asylum seeker accommodation from requirements for a Houses in Multiple Occupation (HMO) license.

      In May this year, the Guardian reported the government plans to exempt asylum seeker accommodation from basic protections that govern HMOs in order to empty hotels of thousands of asylum seekers and transfer them to the private rented sector.

      The proposed changes would lift restrictions on electrical safety and minimum room sizes, and exempt landlords renting to multiple asylum seekers from requiring an HMO license for two years.

      “To strip away the very basic protections currently in place is appalling, allowing rogue landlords to house vulnerable men, women, and children in dangerous accommodation," a Refugee Council spokesperson told MEE.

      Care4Calais CEO Steve Smith told MEE that the plans treated asylum seekers as “second-class citizens.”

      “HMO licences exist for a reason,” Smith said.

      “Without them, people’s lives would be placed in the hands of unscrupulous landlords who are driven by money rather than providing safe and secure housing for tenants.”

      https://www.middleeasteye.net/news/bibby-stockholm-uk-asylum-seekers-board-controversial-barge

    • First occupants of Bibby Stockholm barge taken onboard

      First asylum seekers to be housed on floating accommodation in Portland, Dorset, have arrived

      The first group of asylum seekers due to be housed on the Bibby Stockholm barge in Portland, Dorset, have been taken onboard.

      Buses were seen arriving at Portland on Monday morning as activists gathered at the entrance with “welcome” signs. About 50 asylum seekers are expected on Monday.

      The UK government wants to use barges and former military bases to accommodate some asylum seekers after the cost of housing them in hotels soared to £1.9bn pounds last year.

      Their arrival came amid confusion over the government’s immigration policies at the start of Rishi Sunak’s “small boats week”, during which the government is planning a series of eye-catching announcements.

      A Home Office minister indicated that up to 500 asylum seekers could be onboard by the end of the week. But No 10 appeared to suggest that the minister had misspoken. The same minister indicated that the Home Office was examining proposals to send asylum seekers to a UK territory in the south Atlantic. However, Whitehall sources said the proposal was not being pursued.

      The Bibby Stockholm was docked off the Dorset coast nearly three weeks ago and had been empty since due to health and safety concerns.

      The minister for safeguarding, Sarah Dines, told BBC Radio 4’s Today programme that while only a small number of asylum seekers were expected to be housed on the barge at first, it could increase rapidly to its capacity of about 500.

      Pressed on whether all of them could be onboard by the end of the week, Dines said: “Yes, quite possibly it will be 500. We are hoping.”

      She said the increase in the number of people on the ship would be gradual, despite concerns from the Fire Brigades Union that the vessel “is a deathtrap”.

      Later, the prime minister’s official spokesperson said: “Numbers will increase over time as you would expect for any new asylum facility. My understanding is that the Bibby Stockholm has an upward capacity of 500. We are looking to [reach] that number over time – I don’t think we are aiming to do it by the weekend.”

      Dines also claimed that ministers were “looking at everything” when asked about headlines in national newspapers claiming the government was looking again at sending asylum seekers to Ascension Island.

      Whitehall sources have indicated the plans are not being pursued. The prime minister’s official spokesperson would not comment on “speculation”.

      Ministers have repeatedly said the barge will be better value for British taxpayers and more manageable for local communities – a claim challenged by refugee charities. There has been local opposition to the plan because of concerns about the asylum seekers’ welfare, as well as the potential impact on local services.

      The refugee charity Care4Calais said it had stopped 20 people from being forced to board the barge so far, with referrals coming in from hotels by the hour.

      “None of the asylum seekers we are supporting have gone to the Bibby Stockholm today as legal representatives have had their transfers cancelled,” Steve Smith, the charity’s CEO, said.

      “Among our clients are people who are disabled, who have survived torture and modern slavery and who have had traumatic experiences at sea. To house any human being in a ‘quasi floating prison’ like the Bibby Stockholm is inhumane. To try and do so to this group of people is unbelievably cruel.”

      More than 15,000 asylum seekers have arrived in the UK so far this year after crossing the Channel, official figures show.

      On Friday and Saturday 339 people made the journey after an eight-day hiatus amid poor weather conditions at sea, taking the provisional total for 2023 to date to 15,071.

      Amnesty International UK condemned using the barge to house asylum seekers. Steve Valdez-Symonds, the charity’s refugee and migrant rights director, said: “It seems there’s nothing this government won’t do to make people seeking asylum feel unwelcome and unsafe in this country.

      “Reminiscent of the prison hulks from the Victorian era, the Bibby Stockholm is an utterly shameful way to house people who’ve fled terror, conflict and persecution. Housing people on a floating barge is likely to be re-traumatising and there should be major concerns about confining each person to living quarters the typical size of a car parking space.”

      The government hopes the use of the barge and former military bases to house asylum seekers will reduce the cost of hotel bills.

      https://www.theguardian.com/uk-news/2023/aug/07/first-occupants-of-bibby-stockholm-barge-taken-onboard?CMP=share_btn_tw

    • Bibby Stockholm: Asylum seekers describe life on barge

      Some of the first group of men to board the Bibby Stockholm have described their first 24 hours on the barge.

      One asylum seeker told the BBC it was like a prison and felt there wasn’t enough room to accommodate up to 500 people onboard, as the government plans.

      The Home Office says the barge will provide better value for the taxpayer as pressure on the asylum system from small boats arrivals continues to grow.

      Moored in Portland Port, Dorset, it is the first barge secured under the government’s plans to reduce the cost of asylum accommodation.

      Monday saw the first 15 asylum seekers board the Bibby Stockholm after a series of delays over safety concerns. It will house men aged 18 to 65 while they await the outcome of their asylum applications.

      An Afghan asylum seeker, whom the BBC is not identifying, said: "The sound of locks and security checks gives me the feeling of entering Alcatraz prison.

      “My roommate panicked in the middle of the night and felt like he was drowning. There are people among us who have been given heavy drugs for depression by the doctor here.”

      He said he had been given a small room, and the dining hall had capacity for fewer than 150 people.

      “Like a prison, it [the barge] has entrance and exit gates, and at some specific hours, we have to take a bus, and after driving a long distance, we go to a place where we can walk. We feel very bad,” the man added.

      There is 24/7 security in place on board the Bibby Stockholm and asylum seekers are issued with ID swipe cards and have to pass through airport-style security scans to get on and off.

      Asylum seekers are expected to take a shuttle bus to the port exit for security reasons. There is no curfew, but if they aren’t back there will be a “welfare call”.

      The Home Office has said it would support their welfare by providing basic healthcare, organised activities and recreation.

      The first group of men arrived on Monday. The Care4Calais charity said it was providing legal support to a further 20 asylum seekers who refused to move to Portland and are challenging the decision.

      On Tuesday, Economic Secretary to the Treasury, Andrew Griffiths, said that moving to the barge was “not a choice” and if people choose not to comply “they will be taken outside of the asylum support system”.

      “Many of us entered Britain nine to 11 months ago, by airplane. Some of us applied for asylum at the airport. We did not come by boat,” the Afghan man said.

      "It has been two weeks since we received a letter in which they threatened that if we do not agree to go, our aid and NHS will be cut off.

      “There are people among us who take medicine. We accepted. We waited for two weeks and didn’t even have time to bring clean clothes.”

      Another man who boarded the vessel on Monday told the BBC he had arrived in the UK on an aircraft, had a wife still in Iran and had been in Britain for six months.

      The man - whom the BBC is not identifying - said he had eaten a “good” breakfast which included “eggs, cheese, jam and butter”.

      The government says it is spending £6m per day housing more than 50,000 migrants in hotels.

      A Home Office spokesperson said: “This marks a further step forward in the government’s work to bring forward alternative accommodation options as part of its pledge to reduce the use of expensive hotels and move to a more orderly, sustainable system which is more manageable for local communities.”

      “This is a tried-and-tested approach that mirrors that taken by our European neighbours, the Scottish government and offers better value for the British taxpayer,” they added.

      The Home Office says that by the autumn, they aim to house about 3,000 asylum seekers in places that aren’t hotels - such as the barge, and former military sites Wethersfield, in Essex, and Scampton, in Lincolnshire.

      https://www.bbc.com/news/uk-66444120

    • Moment Bibby Stockholm barge migrants are EVACUATED amid fears of Legionnaires’ disease - just DAYS after asylum seekers moved aboard in Dorset

      - All 39 asylum seekers onboard Bibby Stockholm barge were evacuated today
      - It comes after first 15 men boarded vessel in Portland, Dorset, just four days ago

      This the moment asylum seekers were driven away from the Bibby Stockholm after deadly legionella bacteria was found in the migrant barge’s water system.

      All 39 migrants onboard the controversial vessel were evacuated today - just four days after the first 15 men stepped onto it in Portland, Dorset - and are being moved to the same hotel, according to The Independent.

      A 40-seater coach, which had been shuttling migrants to and from Weymouth, was seen leaving today. Inside were two men sat in the middle who turned their faces away from onlookers at the port.

      Other footage of the Bibby Stockholm showed people arriving and leaving this afternoon - with ten people seen walking up a ramp and entering while others left.

      Routine tests of the barge’s water supply were reportedly carried out on July 25 but the results only came back when asylum seekers began boarding the barge on Monday, according to Sky News. The results showed levels of legionella bacteria ’which require further investigation’.

      Home Office sources say they were not made aware of the results until Wednesday, with further tests being carried out on Thursday.

      The UK Health Security Agency (UKHSA) advised the Government on Thursday evening to remove all six people that arrived on the Bibby Stockholm that day, but the Home Office decided to evacuate all 39 as a precaution.

      The harmful bacteria can cause a serious lung infection called Legionnaires’ disease, which can happen when breathing in tiny droplets of water containing the bacteria.

      Although nobody onboard had shown symptoms of the disease, officials insisted that all migrants be disembarked while further assessments are carried out.

      A letter from the Home Office that was leaked to the Guardian has reportedly informed asylum seekers that they will be tested for Legionnaires diseases if they do begin to show symptoms.

      The migrants will be taken to hotels which are said to be far from Weymouth, where few rooms are available during the height of the school summer holidays.

      One Syrian migrant onboard the barge told MailOnline this afternoon that he had not been given any information and had not been told to leave. He said: ’The place is very empty but no one has said anything to us. We will have to wait and see, but it is worrying.’

      But the migrants were later told they would be evacuated. It comes after health officials ordered six new arrivals to be removed yesterday.

      Immigration Minister Robert Jenrick is said to be holding meetings to discuss the barge, which the Government hoped would house up to 500 migrants. Local councillors have vowed not to see the boat back in use.

      With a capacity of up to 506, the Government is still hoping that use of the Bibby Stockholm, together with former military bases, will help reduce the £6million a day it is spending on hotel bills for asylum seekers.

      But opponents have claimed the barge is unsafe and a ’floating prison’, while lawyers of some migrants due to board this week have successfully argued to allow them to stay in hotels.

      It was only four days ago that the first 15 men were taken onboard the vessel.

      Support workers, who have spoken to some on board, claimed the asylum seekers were not being kept informed about what was happening.

      Heather Jones, of the Portland Friendship Group which is supporting the migrants, said: ’I have had texts and phone conversations from some of them and they are still on board, they haven’t been evacuated yet.

      ’Nobody has told them anything. They have had to ask me what the problem is. One of them was really concerned because he had just drunk a glass of water and he was asking me if he was going to be OK.

      ’I told him it is probably a precautionary measure but they shouldn’t be hearing it from me.

      ’They don’t know where they are being taken to. Hopefully it will be back to the hotels where they have come from.’

      There was a small group of campaigners from Stand Up To Racism at the port entrance holding placards saying ’Legionella death trap’ and ’human rights’.

      Lynne Hubbard, from the group, said: ’The Home Office have admitted they carried on admitting asylum seekers on the barge even though they found out about legionella on Monday.

      ’They would have been drinking the water and showering in it. That shows pretty clearly what the Government thinks of asylum seekers and how much they value their lives. They are heartless.

      ’An asylum seeker in there we are in contact with told us to get in touch with his family in case he dies of Legionella. That’s how frightened they are.’

      A local Portland councillor slammed the health crisis as a ’farce’ this afternoon.

      Paul Kimbdr, an independent councillor, said he thought the outbreak would mean the end of the barge being used to house asylum seekers.

      ’I just can’t see it being back in use. It’s all been a bit of a farce really,’ he told MailOnline.

      A Home Office spokesman told MailOnline today: ’The health and welfare of individuals on the vessel is our utmost priority.

      ’Environmental samples from the water system on the Bibby Stockholm have shown levels of legionella bacteria which require further investigation.

      ’Following these results, the Home Office has been working closely with UKHSA (the UK Health Security Agency) and following its advice in line with long established public health processes, and ensuring all protocol from Dorset Council’s Environmental Health team and Dorset NHS is adhered to.

      ’As a precautionary measure, all 39 asylum seekers who arrived on the vessel this week are being disembarked while further assessments are undertaken.

      ’No individuals on board have presented with symptoms of Legionnaires’, and asylum seekers are being provided with appropriate advice and support.

      ’The samples taken relate only to the water system on the vessel itself and therefore carry no direct risk indication for the wider community of Portland nor do they relate to fresh water entering the vessel. Legionnaires’ disease does not spread from person to person.’

      Mr Jenrick has previously described the barge as ’perfectly decent accommodation’, but asylum seekers who have spent four nights onboard have contrasting views.

      While one Afghan compared it to the former US maximum security prison Alcatraz, others have said it was ’cramped but comfortable’ with lots of facilities.

      MailOnline understands that the legionella bacteria is believed to have come from the pipes on the vessel – with tests of the water at point of entry coming back with no indication of legionella.

      Six asylum seekers arrived on the barge yesterday, and the UK Health Security Agency last night advised the Home Office to remove this group.

      Home Office sources have insisted that the removal of everyone was a ’further temporary precaution’ aimed to ’reduce the health risk as much as possible’.

      The Home Office is now awaiting the results of follow-up tests which have been carried out on the water system by Dorset Council environmental health officers.

      The UK Health Security Agency will then provide additional advice.

      Sources added that it was not unusual to identify legionella bacteria in warm water systems, which is why they are often subject to regular testing in buildings.

      A Dorset Council spokesman said: ’Dorset Council’s environmental health team and Public Health Dorset are advising the Home Office and its contractors, alongside the UK Health Security Agency and NHS Dorset, following notification of positive samples of Legionella bacteria in the water system on the Bibby Stockholm barge.

      ’No individuals have presented symptoms of Legionnaires’ disease, and there is no health risk to the wider community of Portland.’

      It is understood that the Home Office is managing the search for alternative accommodation for the asylum seekers.

      Dr Laurence Buckman, former chairman of the British Medical Association’s GP Committee, told GB News today: ’If you’re unlucky and your immunity isn’t really tip-top, there is a risk that you will get legionella pneumonia and die from it.

      ’It’s potentially treatable but of course you have to diagnose it first. It lives in water supplies. It lives in sink traps, so a U-bend of a sink will be a problem, and it lives in air conditioning units.

      ’That’s why we have what are called ’scrubbers’ in air conditioning units to wipe out the legionella before the air gets blown onto other people, and why hospitals that get legionella in their sinks have a really big problem. At worst, they have to take the sinks out and replace them and the pipework that goes with them.’

      Steve Smith, chief executive of the charity Care4Calais, said: ’We have always known our concerns over the health and safety of the barge are justified, and this latest mismanagement proves our point.

      ’The Bibby Stockholm is a visual illustration of this Government’s hostile environment against refugees, but it has also fast become a symbol for the shambolic incompetence which has broken Britain’s asylum system.

      ’The Government should now realise warehousing refugees in this manner is completely untenable, and should focus on the real job at hand - processing the asylum claims swiftly, so refugees may become contributing members of our communities as they so strongly wish.’

      Meanwhile Fire Brigades Union general secretary Ben Selby said the outbreak suggested it was ’only a matter of time before either lives are lost or there is serious harm to a detainee.’

      He said: ’The Fire Brigades Union warned the Home Secretary that forcibly holding migrants on this barge was a huge health and safety risk.

      ’This outbreak of Legionella suggests that it’s only a matter of time before either lives are lost or there is serious harm to a detainee.’

      And Alex Bailey, a spokesman for the No To The Barge campaign group, told MailOnline: ’This has become Fawlty Towers at sea.

      ’This was inevitable because of the poor advance planning and preparation, the rush and people in power with little knowledge and pushing the experts to break the rules.

      ’This is just another example of the incompetent way our Government has approached this scheme from start to finish. Robert Jenrick promised the country Bibbly Stockholm was safe. That is not the case.’

      Shadow home secretary Yvette Cooper said: ’Across the country, most people want strong border security and a properly managed and controlled asylum system so the UK does its bit alongside other countries to help those who have fled persecution and conflict, while those who have no right to be here are swiftly returned.

      ’Under this Government, we have neither as gangs are undermining our border security and the asylum system is in chaos.’

      And Kolbassia Haoussou, director of survivor empowerment at Freedom from Torture, said: ’The presence of life-threatening bacteria onboard the Bibby Stockholm is just another shocking revelation that we’ve seen unfold over the past few weeks. This Government’s punitive policies and deliberate neglect of the asylum system is not just cruel, it’s dangerous.’

      Yesterday the Home Office denied the barge was a ’floating prison’ and insisted that those onboard would be ’free to come and go as they want’.

      Gardening in nearby allotments and hiking tours of the area are among the activities which could be offered to those onboard.

      Security measures include 18 guards trained to military standard who work around the clock.

      In total, about 60 staff including cooks and cleaners will be on board the barge run by Landry and Kling, a sub-contractor of Corporate Travel Management (CTM) which also managed vessels in Scotland housing Ukrainians.

      Spaghetti with meatballs, roast turkey, Irish stew and beef pie are on the sample menu to be served in the canteen by Dubai-headquartered offshore firm Connect Catering Services, alongside breakfast and a selection of snacks available 24 hours a day.

      The gym, equipped with treadmills and weights, is still awaiting delivery of rowing machines and exercise bikes. Volleyball, basketball, netball and football can all be played in one of two outside courtyards.

      Most of the 222 bedrooms have twin bunk beds, with cupboard space, a desk, en-suite bathroom, heating and windows which open. But there are also 20 larger rooms which would sleep four people, and two rooms housing six people.

      The bedrooms all have televisions which the operator was told to disconnect but were too costly to remove so can be used only as monitors.

      Instead, residents will be encouraged to socialise or watch programmes and films in one of four communal TV rooms, and can also learn English in a classroom and worship in a dedicated space. A small number of laptops are also available and there is Wi-Fi throughout the barge.

      https://www.dailymail.co.uk/news/article-12397201/All-migrants-housed-Bibby-Stockholm-barge-removed.html
      #maladie #légionellose #maladie_du_légionnaire #évacuation

    • Asylum seekers say Bibby Stockholm conditions caused suicide attempt

      Thirty-nine people who were briefly onboard write to Suella Braverman describing their fear and despair

      Thirty-nine asylum seekers who were briefly accommodated on the Home Office’s controversial Bibby Stockholm barge in Dorset have said conditions onboard were so bad that one was driven to attempt suicide.

      A three-page letter sent to the home secretary, Suella Braverman, also sets out the asylum seekers’ fear and despair at being trapped on the barge and appeals to her to help them in their search for safety and freedom in the UK.

      They describe the barge as “an unsafe, frightening and isolated place” but said that as law-abiding people they were fearful of not obeying Home Office instructions. The asylum seekers described the barge as “a place of exile” and said the conditions were “small rooms and a terrifying residence”.

      Some of the asylum seekers have told the Guardian they are too traumatised to return to the barge in Portland.

      According to the letter some people fell ill on the barge.

      The letter says: “Also in a tragic incident one of the asylum seekers attempted suicide but we acted promptly and prevented this unfortunate event. Considering the ongoing difficulties it’s not unexpected that we might face a repeat of such situations in the future.

      “Some friends said they even wished they had courage to commit suicide. Our personal belief is that many of these individuals might resort to this foolishness to escape problems in the future.”

      They said they were the last people to be informed about the legionella bacteria found on the barge and announced by the Home Office on 11 August.

      They said their brief stay on the barge had led to a deterioration in their mental health. “Currently we are staying in an old and abandoned hotel. The sense of isolation and loneliness has taken over us and psychological and emotional pressures have increased significantly.”

      The letter to Braverman concludes with a plea to consider their situation as a priority. “We are individuals who are tired of the challenges that have arisen and no longer have the strength to face them.”

      An Iranian asylum seeker among the 39 has vowed never to return there. He said many of the other men who spent a few days onboard felt the same way.

      “If I had had to stay even one more day on the barge I would have had suicidal thoughts. When I got on to the barge the smell and the stench of seawater was overwhelming,” he said.

      “I developed stomach pains and felt dizzy but I was too scared to refuse to get on. Being on the barge made us feel like criminals and second-class citizens.”

      He added that nobody from the Home Office properly explained the legionella situation to them. “I had to search on Google to find out what it is. Everyone who was on the barge are now all together in one hotel. A few people are coughing and everybody is afraid. When I was having a shower on the barge the water was burning my eyes.

      “Being on that barge will always be a horrific memory in my brain. It’s a completely unfit place. We’re all feeling very upset but are even more upset that the Home Office want to return us to this horror show.

      “I want to ask a question of the people who made the decision to put us on the barge. ‘Would you put a member of your family there even for one day?’ We came to the UK to escape persecution but are facing more persecution here.”

      In response to the letter the Home Office said: “We are following all protocol and advice from Dorset council’s environmental health team, UK Health Security Agency and Dorset NHS, who we continue to work closely with.

      “Further tests are being conducted and we intend to re-embark asylum seekers only when there is confirmation that the water system meets relevant safety standards. The safety of those onboard remains the priority.”
      Bibby Stockholm timeline

      Monday 7 August: The first group of asylum seekers, all men, are taken to the barge by the Home Office. Some lawyers successfully challenged their clients being put onboard. New arrivals said they were shocked by the high walls of the barge, which felt like a ‘floating prison’ and the overwhelming stench of seawater onboard.

      Tuesday 8 August : The reality of life onboard the barge starts to be understood by the men. “My feeling about this ship is negative,” said one. “Right now my strongest feeling is of being humiliated and captured. The government takes revenge on every useful brain and heart. What I mean by revenge is that the British government intends to cover up its political and economic failures by using asylum seekers as an excuse.”

      Thursday 10 August: By this time all the agencies involved with the barge were aware that tests had confirmed legionella onboard the barge on Monday. Dorset council said its officials informed barge contractors the same day they received the test results and that a meeting was held on Tuesday with officials including one from the Home Office. The men continued to shower and use water taps onboard, oblivious to any potential risks to their health.

      Friday 11 August: At 1.54pm the men started seeing messages on social media “that there is a disease problem on the barge and we will need to evacuate”. At about 2pm a text was received that the asylum seekers believed to be from staff onboard the barge telling them not to use the showers for two hours as the shower heads needed to be replaced. At 5pm, a copied text was received from the Home Office describing the bacteria found on the barge and informing the men that they would be leaving the barge at 7pm by bus.

      Saturday 12 August: Relocation to a “disused” hotel. The men begin to process the despair their experience on the barge had left them with. Some said previously they had put their trust in the Home Office to provide them with safety after fleeing danger in their home countries but their time on the barge has destroyed that. “All our hopes are gone. We think now the Home Office is not there to help us. It abandons us to uncertain destiny. The barge has sabotaged hope, trust. Morale among us is at zero.”

      https://www.theguardian.com/uk-news/2023/aug/25/asylum-seekers-bibby-stockholm-conditions-suicide-attempt

    • Home Office Faces Legal Challenge Against ‘Appalling’ Use of Bibby Stockholm Barge to House Refugees

      “Human beings do not belong in barges or camps. The correct way to house people is to house them in communities.”

      A Labour mayor has launched a legal challenge to Home Secretary Suella Braverman’s use of the Bibby Stockholm barge to accommodate around 500 male asylum-seekers at Portland Port in Dorset, without obtaining planning permission.

      Carralyn Parkes is a Portland Town Councillor and Mayor of Portland, bit is acting in a personal capacity as a local resident. Dorset Council and Portland Port Limited have backed the claim as “interested parties”, meaning that they will have the opportunity to make submissions, file evidence and participate in the case.

      It comes after a deadly legionella strain was found onboard the Bibby Stockholm. It was detected on the first day people boarded on 7 August, with officials evacuating all 39 people onboard that day, the Guardian reported.

      Parkes is asking the Court to declare that the Home Office’s use of the barge as asylum accommodation is capable of constituting ‘development’ under the Town and Country Planning Act 1990, and therefore that it may amount to a breach of planning control and possible enforcement action by Dorset Council.

      Her claim argues that the Home Office is attempting the ‘technical wheeze’ of using a boat as asylum accommodation in order to circumvent normal planning rules, which would apply if the barge was instead installed on land.

      As a result, local residents’ ability to raise objections to the barge and its use in Portland, via their local authority, is “severely hampered”, her legal team says. It also places the barge outside the reach of “important” legal protections such as limits on overcrowding.

      Carralyn Parkes told Byline Times: “In the 21st century, it’s appalling to think that we’ve even considered housing the most vulnerable people in the world on a barge. The accommodation is wholly unsuitable.

      “If the government had put this through a planning procedure, I’m convinced it would have been denied, as the port is a closed area.”

      She added that infrastructure in Portland is “stretched to breaking point” while the barge was originally produced for 220 people. “Now they’re talking about 500 people. It’s completely overcrowded and there’s no fire safety certificate,” Parkes said.

      “It’s just terrible to think that our country would do something like this to vulnerable people, and to ride roughshod over communities…Human beings do not belong in barges or camps. The correct way to house people is to house them in communities.”

      “Portland is not averse to housing asylum seekers. It’s the actual conditions of housing asylum seekers on the barge that is appalling.”

      Asked if she thought the legal challenge stood a strong chance, she said: “I wouldn’t be doing this if I didn’t think it’s a chance of being successful. I’m a private individual taking this on board. It’s a huge and daunting task to take on the whole mechanism of the state, the Home Secretary and the Home Office.”

      While she is launching the legal challenge as a private individual rather than a Labour mayor, she added she had support from Labour colleagues locally.

      Parkes also argues that the Home Office has not complied with its environmental impact assessment duties. An appraisal branded “inadequate” by campaigners was only conducted after asylum seekers had been moved onto the barge, and several months after the Home Office had declared its intention of using the barge for that purpose.

      The claim also argues that the Home Office has not complied with its Public Sector Equality Duty under the Equality Act 2010, which includes prohibition on discrimination on the basis of race, and a duty to foster good relations between those who share a protected characteristic (such as race), and those who do not.

      Parkes and her team argue that the Equality Impact Assessment, conducted only days before the barge came into use, is “woefully inadequate” as it fails to consider the impact of the barge’s operation in radicalising far-right extremism, or the equality impact of segregating rather than integrating asylum seekers into communities.

      A spokesperson for Deighton Pierce Glynn Solicitors said: “Our client is taking a brave stand against the Home Office’s attempts to circumvent important planning rules and protections to use the Bibby Stockholm barge to accommodate vulnerable asylum seekers.

      “She is asking the Court to rule that proper procedures should be followed and that local people and authorities should be given the opportunity to have their say.”

      Carralyn Parkes is represented by Deighton Pierce Glynn Solicitors. She is continuing to crowdfund to cover her legal costs and to cover the risk that costs are awarded against her. So far Parkes has raised more than £20,000.

      The next step is for the defendant, the Home Office, and the Interested Parties (Dorset Council and Portland Port Limited) to respond. If they wish to do so, the deadline is 4 October. After that the Court will make a decision on whether Parkes has permission for her judicial review.

      https://bylinetimes.com/2023/09/12/home-office-faces-legal-challenge-against-appalling-use-of-bibby-stockh

    • Bibby Stockholm gets ‘satisfactory’ test results for legionella

      Results revealed in FoI data follow other tests that found unsatisfactory levels of the bacteria on barge

      The Bibby Stockholm barge has had “satisfactory” test results for legionella, after tests initially found the presence of the potentially deadly bacteria, the Guardian has learned.

      The Home Office, which hopes to hold hundreds of people seeking asylum on the barge in Portland, received the most recent legionella results on 4 September and government sources said they were not planning to make the results public. The Guardian obtained the results in freedom of information data from Dorset council.

      In these most recent results, all the water samples tested for legionella were deemed “satisfactory”, although some of the bacteria were identified in two of the samples. In three previous sets of tests, at least some of the samples tested were found to be “unsatisfactory” for legionella.

      The worst results related to samples from 9 August, two days after asylum seekers were briefly put on the barge. They were removed after just four and a half days. In these results, eight of the 11 samples taken were unsatisfactory and three were borderline. Some of the bacteria found was the deadliest strain, legionella pneumophila serogroup 1.

      A second freedom of information request, to Cornwall council, revealed that the barge was not inspected for legionella while in Falmouth for checks and repairs before it was moved to Portland.

      A third freedom of information request revealed that the Home Office has used water safety risk assessments for the Bibby Stockholm that are more than six years out of date. The Home Office said a more up-to-date risk assessment had subsequently been signed off.

      Apart from the legionella bacteria found on the barge, concerns have been raised about planning, fire safety and plumbing breaches. Legal actions are under way relating to these issues.

      A spokesperson for the Home Office barge contractor CTM confirmed that repairs to the plumbing were under way after an inspection by Wessex Water found failings.

      In media interviews on Wednesday, the home secretary, Suella Braverman, said “various procedures” needed to be completed before people could return to the Bibby Stockholm but that government had done “really well” with its work on the barge.

      Beyond Borders Totnes & District, an organisation that is supporting some of the men taken off the barge, said none wanted to return there. “They found the barge intolerable and claustrophobic. It is utterly prison-like,” a spokesperson said.

      The Home Office said: “We are pleased to confirm that the latest tests have shown that there are no health risks from legionella on the Bibby Stockholm, with individuals set to return to the barge in due course.

      “The welfare of asylum seekers is of paramount importance. It is right we went above and beyond UK Health Security Agency advice and disembarked asylum seekers as a precautionary measure whilst the issue was investigated.”

      Home Office sources added that an agreed programme of work including a complete flush and chlorination of the water had been undertaken and that a water control plan was in place with regular water testing to continue.

      https://www.theguardian.com/uk-news/2023/sep/22/bibby-stockholm-gets-satisfactory-test-results-for-legionella

  • The Insecure Superpower - CounterPunch.org
    https://www.counterpunch.org/2023/02/17/the-insecure-superpower

    What’s scarier?

    A) Hundreds of military bases, all bristling with advanced, offensive weapons, controlled by your avowed enemy, close to your heartland.

    OR

    B) Unfinished military bases on three tiny islands, stocked with defensive weapons, about 9,000 miles from your nation’s capital. Plus, a few balloons.

    Answer: B, but only if you are the United States, the insecure superpower.

    #états-unis #bases

  • Bienvenue en #Géozarbie

    #Enclaves, territoires prêtés, zones disputées, #micro-États, île fantasmée... il existe dans le monde quantité de petits bouts de terre aux frontières ou statuts bizarres ! Mêlant anecdotes loufoques et grands moments de l’Histoire, Bienvenue en Géozarbie nous fait découvrir 10 lieux où l’ubuesque se dispute à l’absurde !

    https://www.arte.tv/fr/videos/RC-022365/bienvenue-en-geozarbie

    #géographie #géographie_politique #frontières #absurdité #série #arte #vidéo #ressources_pédagogiques #Absurdistan

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    Le Mont blanc n’est pas en France

    Saviez-vous que l’île de la Conférence est administrée à égalité de temps par deux pays, la France et l’Espagne ? Que la principauté d’Arbézie, à cheval sur la frontière franco-suisse, est… un hôtel-restaurant ? Ou que la France possède des territoires à Jérusalem ?
    Ce sont ces bizarreries géographiques que nous raconte #Olivier_Marchon dans ce livre étonnant qui rassemble des dizaines d’histoires de ce type, des plus tragiques au plus loufoques : de petits morceaux de terre, enclavés, disputés, au statut à part, parfois étrange, qui chacun à leur manière racontent la grande histoire…

    https://www.editionspoints.com/ouvrage/le-mont-blanc-n-est-pas-en-france-olivier-marchon/9782757895757
    #livre

    ping @reka

  • Military Bases Turn Into Small Cities as Afghans Wait Months for Homes in U.S.

    An estimated 53,000 evacuees from Kabul remain on eight military bases across the country. Thousands more are waiting at U.S. bases abroad to come to the United States.

    In late August, evacuees from Afghanistan began arriving by the busload to the #Fort_McCoy_Army_base in the Midwest, carrying little more than cellphones and harrowing tales of their narrow escapes from a country they may never see again. They were greeted by soldiers, assigned rooms in white barracks and advised not to stray into the surrounding forest, lest they get lost.

    More than a month later, the remote base some 170 miles from Milwaukee is home to 12,600 Afghan evacuees, almost half of them children, now bigger than any city in western Wisconsin’s Monroe County.

    The story is much the same on seven other military installations from Texas to New Jersey. Overall, roughly 53,000 Afghans have been living at these bases since the chaotic evacuation from Kabul this summer that marked the end of 20 years of war. While many Americans have turned their attention away from the largest evacuation of war refugees since Vietnam, the operation is very much a work in progress here, overseen by a host of federal agencies and thousands of U.S. troops.

    While an initial group of about 2,600 people — largely former military translators and others who helped allied forces during the war — moved quickly into American communities, a vast majority remain stranded on these sprawling military way stations, uncertain of when they will be able to start the new American lives they were expecting. An additional 14,000 people are still on bases abroad, waiting for transfer to the United States.

    “We built a city to house almost 13,000 guests,” said Col. Jen McDonough, deputy commander for sustainment at Fort McCoy, where about 1,600 service members are tasked with ensuring the massive operation runs smoothly.

    On a recent warm autumn day here, refugees played a pickup game of soccer with soldiers, young children made arts and crafts with volunteers while their mothers studied English in an adjacent classroom, and families at a warehouse rummaged through boxes of donated underwear, shirts and jackets.

    Afghan evacuees said they were grateful for the warm reception they have received at the fort, but for many, the long wait has been grueling. None have left the base since arriving, unless they were green card holders or U.S. citizens.

    “I have asked many times about the date of departure,’’ said Farwardin Khorasani, 36, who was an interpreter at the U.S. embassy in Kabul. He fled Afghanistan with his wife and two young daughters and hopes to relocate to Sacramento. “We are jobless here and have nothing to do.”

    U.S. officials say the delays are a result of a measles outbreak, medical checks and a vaccination campaign, as well as the need to complete immigration processing, which involves interviews, biometric exams and applications for work permits. Most bases in the United States are at or near capacity, and Afghan evacuees waiting on bases in the Middle East, Spain and Germany can be flown in only once space opens up.

    A shortage of housing also is creating delays. Many families wish to settle where they already have friends or relatives, in places with existing Afghan communities such as California and the Washington, D.C., area. But officials have said that a dearth of affordable apartments could postpone their resettlement. On Thursday, Congress passed a short-term spending bill that included $6.3 billion to relocate and settle Afghan refugees.

    Gen. Glen D. VanHerck, commander of the United States Northern Command, which oversees the operation at Fort McCoy, said the military was prepared to accommodate arrivals on bases through the spring, giving the authorities time to work through the housing shortage.

    “We’ve built housing capacity and we are providing our Afghan guests the environment they need,” he said.

    One of the first priorities has been to inoculate evacuees against a variety of diseases.

    There have been 24 cases of measles, prompting a vaccination campaign against that illness, along with mumps, rubella and polio, an effort that is just winding down. People must wait at least 21 days after those vaccinations before receiving medical clearance to leave the bases.

    Almost 85 percent of all evacuees on bases have received the single-dose Johnson & Johnson vaccine against the coronavirus, and the rate of infection among the population is less than 1 percent, General VanHerck said.

    The bases also have seen crime, not unlike densely packed cities.

    Two Afghan evacuees are in federal custody; one has been charged with engaging in a sexual act with a minor and another charged with assaulting his spouse, both at Fort McCoy.

    The F.B.I. is investigating an assault on a female service member by Afghan men at Fort Bliss in El Paso. And in Quantico, Va., a military police officer on guard duty reported that he had observed a 24-year-old Afghan sexually assaulting a 3-year-old Afghan girl, according to a criminal complaint.

    General VanHerck said the military would “continue taking all necessary measures to ensure the safety” of both those working on the base and the Afghan evacuees. He said many reports to law enforcement were made by Afghans.

    The residents seen on a tightly controlled media tour of the base represented a cross-section of Afghan society.

    Among them was a group of 148 young women who hoped to finish their university education in the United States, and the principal of an international school. There was an Afghan Air Force pilot who had learned to fly UH-60 Black Hawk helicopters in Alabama and Texas.

    There were men and women from remote provinces, including a cook who had prepared food for soldiers in a far-flung outpost. Some people wore traditional Afghan attire. Others donned jeans and T-shirts. About half knew some English, but others would need to begin learning to read and write once they resettled in the United States, officials said.

    Farzana Mohammadi, a member of the Afghan women’s Paralympic basketball team who has been unable to walk since she had polio as a child, said she hoped to keep playing sports and to study psychology in Seattle.

    While optimistic about her own future, “I am only thinking all the time about my parents and younger sister,” said Ms. Mohammadi, 24, whose family was still in Kabul.

    About 50 to 60 people live in each two-story barracks, where single beds sit side-by-side. For privacy, families have improvised partitions using sheets.

    There are robust security details outside the living quarters, which are clustered into “communities,” each with a center where evacuees can get personal hygiene items or learn about activities, such as town halls with military leadership.

    “Grab and go” cafes offering tea, coffee and light snacks are bustling. But the eight self-service laundromats have been underutilized: Most Afghans have preferred to wash their clothing by hand and hang it out to dry on lines, which the military quickly erected.

    An imam certifies that meals served at four cafeterias are halal, but the lines to buy pizza at the base exchange often stretch outside.

    After weeks of being bottled up together with no timeline for leaving, there have been tensions among the residents. Fights often break out in the line to enter the cafeteria, and there are occasional arguments between people from different tribes.

    Several young single women said they were verbally harassed by Afghan men because they were on the base alone.

    “We were told, ‘How are you here without your male family member? We won’t tolerate this,’” recalled Nilab Ibrahimy, 23, who made it to the Kabul airport in a convoy of seven buses carrying the 148 students from the Asian University for Women, based in Bangladesh, where they had all been studying before the coronavirus outbreak stranded them in Kabul.

    Ms. Ibrahimy took the issue to the U.S. military leadership, and the entire group of students was moved to another barracks housing mainly single women. There have been no problems since, she and others said.

    Passing the time has been another challenge. “When we arrived here, we were sitting in our rooms doing nothing,” said Sepehra Azami, 25, who was studying economics before she fled.

    Ms. Azami, Ms. Ibrahimy and another friend, Batool Bahnam, asked some mothers whether they were interested in having their children learn basic conversational English: What is your name? How are you? Thank you.

    They were. Soon, adults began approaching the young women about lessons, too, and classes were added for women and men. “The demand is really high,” Ms. Azami said. “Families are struggling with language barriers.”

    Mounds of clothing have been donated to the refugees, but it took until last week for every evacuee to receive items.

    On Thursday, it was finally the turn of a 12-year-old boy named Nayatola. Dressed in a brown kurta pajama, he searched for clothes in his size. He ended up with an oversize white pullover. On his feet were the adult-size plastic slippers his father had brought from Afghanistan — Nayatola had no other shoes.

    As the day wore on, children could be seen outside doodling with chalk. When the visitors passed by, they called out. “Hello, how are you?” a few of them shouted, trying out their new English phrases.

    Abdulhadi Pageman, the former Afghan Air Force pilot, looked toward the warehouse where families were getting clothes. “These children are the future of the United States,” he said, talking about the children on the base. “They will be scientists, engineers. You just have to be patient.”

    https://www.nytimes.com/2021/10/03/us/afghan-evacuees-military-bases.html?referringSource=articleShare

    #bases_militaires #réfugiés #asile #migrations #transit #Afghanistan #réfugiés_afghans #limbe

    –—

    A mettre en lien avec les pays qui ont accepté d’accueillir des #réfugiés_afghans sur demande des #Etats-Unis (#USA) et dans l’attente d’une #réinstallation (qui n’arrivera jamais ?). Métaliste ici :
    https://seenthis.net/messages/928551
    #pays_de_transit

    ping @isskein @karine4

  • La #numérisation du #contrôle_migratoire européen

    Le contrôle migratoire européen repose aujourd’hui sur la collecte, la sauvegarde et le partage d’#informations_biométriques_numérisées par les polices et consulats des États membres. Du premier fichier dit #SIS (#Système_d’informations_Schengen) issu du rapprochement des polices dans les années 1980 contre la criminalité transfrontalière à l’#Entry_Exit_System qui ambitionne d’enregistrer l’ensemble des voyageurs vers l’Europe à partir de 2022, ces #bases_de_données dessinent un #contrôle_à_distance, en amont dès le pays de départ et en aval au sein même de l’espace Schengen, souvent déconnecté de tout franchissement frontalier. Un tel #contrôle_numérisé nourrit une #industrie de la surveillance et de la #sécurité en pleine expansion. Ce phénomène peut être rapproché de la mise en carte d’antan tout en se singularisant par un #contrôle_individualisé dans un fantasme de #surveillance_généralisée de l’ensemble des #mobilités contemporaines.

    https://ehne.fr/fr/encyclopedie/th%C3%A9matiques/les-migrations-en-europe/surveillance-et-contr%C3%B4le-des-migrations/la-num%C3%A9risation-du-contr%C3%B4le-migratoire-europ%C3%A9en

    #surveillance #frontières #migrations #réfugiés #asile #biométrie #données #privatisation #complexe_militaro-industriel

    ping @isskein @karine4 @etraces

  • Data et nouvelles technologies, la face cachée du contrôle des mobilités

    Dans un rapport de juillet 2020, l’#Agence_européenne_pour_la_gestion_opérationnelle_des_systèmes_d’information_à_grande_échelle (#EU-Lisa) présente l’#intelligence_artificielle (#IA) comme l’une des « #technologies prioritaires » à développer. Le rapport souligne les avantages de l’IA en matière migratoire et aux frontières, grâce, entre autres, à la technologie de #reconnaissance_faciale.

    L’intelligence artificielle est de plus en plus privilégiée par les acteurs publics, les institutions de l’UE et les acteurs privés, mais aussi par le #HCR et l’#OIM. Les agences de l’UE, comme #Frontex ou EU-Lisa, ont été particulièrement actives dans l’expérimentation des nouvelles technologies, brouillant parfois la distinction entre essais et mise en oeuvre. En plus des outils traditionnels de #surveillance, une panoplie de technologies est désormais déployée aux frontières de l’Europe et au-delà, qu’il s’agisse de l’ajout de nouvelles #bases_de_données, de technologies financières innovantes, ou plus simplement de la récupération par les #GAFAM des données laissées volontairement ou pas par les migrant·e·s et réfugié∙e∙s durant le parcours migratoire.

    La pandémie #Covid-19 est arrivée à point nommé pour dynamiser les orientations déjà prises, en permettant de tester ou de généraliser des technologies utilisées pour le contrôle des mobilités sans que l’ensemble des droits des exilé·e·s ne soit pris en considération. L’OIM, par exemple, a mis à disposition des Etats sa #Matrice_de_suivi_des_déplacements (#DTM) durant cette période afin de contrôler les « flux migratoires ». De nouvelles technologies au service de vieilles obsessions…

    http://migreurop.org/article3021.html

    Pour télécharger la note :
    migreurop.org/IMG/pdf/note_12_fr.pdf

    #migrations #réfugiés #asile #frontières #mobilité #mobilités #données #technologie #nouvelles_technologies #coronavirus #covid #IOM
    #migreurop

    ping @etraces

    voir aussi :
    Migreurop | Data : la face cachée du contrôle des mobilités
    https://seenthis.net/messages/900232

    • European funds for African IDs: migration regulation tool or privacy risk?

      The first person you meet after you land at Blaise Diagne Airport in Dakar is a border guard with a digital scanner.

      The official will scan your travel document and photograph and take a digital print of your index fingers.

      It’s the most visible sign of the new state-of-the-art digital biometrics system that is being deployed in the airport with the help of EU funding.

      The aim is to combat the increasingly sophisticated fake passports sold by traffickers to refugees.

      But it also helps Senegal’s government learn more about its own citizens.

      And it’s not just here: countries across West Africa are adopting travel documentation that has long been familiar to Europeans.

      Passports, ID cards and visas are all becoming biometric, and a national enrolment scheme is underway.

      In Europe too, there are proposals to create a biometric database of over 400 million foreign nationals, including fingerprints and photographs of their faces.

      The new systems are part of efforts to battle illegal migration from West Africa to the EU.

      ‘Fool-proof’ EU passport online

      Many are still plying the dangerous route across the Sahara and the Mediterranean to reach Europe, but a growing number are turning to the criminal gangs selling forged passports to avoid the treacherous journey over desert and sea.

      There’s a burgeoning market in travel documents advertised as ‘fake but real”.

      Prices vary according to the paperwork: an EU Schengen transit visa costs €5,000, while a longer-stay visa can be twice as high.

      Some forgers have even mastered the ability to incorporate holograms and hack the biometric chips.

      “Morphing” is an image processing technique that merges two people’s photographs into a single new face that appears to contain entirely new biometric data.

      Frontex, the EU’s border guard agency, says 7,000 people were caught trying to enter the Schengen area in 2019 carrying such documents — but it admits the true figure could be much higher.

      Sending migrants back

      Last year, the largest number of travellers with fake documents arrived via Turkish and Moroccan international airports.

      Many were caught in Italy, having arrived via Casablanca from sub-Saharan countries like Ghana, Mali, Nigeria and Senegal.

      A Frontex team responsible for deporting migrants without the correct paperwork was deployed this year at Rome’s Fiumicino Airport.

      It’s the first sign of a new European Commission regulation expanding the agency’s role, which includes access to biometric data held by member states, according to Jane Kilpatrick, a researcher at the civil liberties think-tank Statewatch.

      “The agency’s growing role in the collection of data, it links overtly to the agency’s role in deporting individuals from the EU,” she said.

      Over 490,000 return decisions were issued by member states last year, but only a third were actually sent back to a country outside the EU.

      There are multiple reasons why: some countries, for example, refuse to accept responsibility for people whose identity documents were lost, destroyed or stolen.

      Legally binding readmission agreements are now in place between the EU and 18 other countries to make that process easier.
      There are no records

      But a bigger problem is the fact that many African countries know very little about their own citizens.

      The World Bank estimates the continent is home to roughly half of the estimated one billion people on the planet who are unable to prove their identities.

      An absence of digitisation means that dusty registers are piling up in storage rooms.

      The same goes for many borders: unlike the scene at Dakar’s airport, many are still without internet access, servers, scanners and cameras.

      That, the Commission says, is why EU aid funds are being used to develop biometric identity systems in West African countries.

      The EU Trust Fund for Africa has allotted €60 million to support governments in Senegal and Côte d’Ivoire in modernising their registry systems and creating a national biometric identity database.

      Much of the funding comes through Civipol, a consulting firm attached to France’s interior ministry and part-owned by Milipol, one of the most important arms trade fairs in the world.

      It describes the objective of the programme in Côte d’Ivoire as identifying “people genuinely of Ivorian nationality and organising their return more easily”.
      Data security concerns

      European sources told Euronews that the EU-funded projects in West Africa were not designed to identify potential migrants or deport existing ones.

      A Commission spokesperson insisted no European entity — neither Frontex, nor member states, nor their partners — had access to the databases set up by West African countries.

      But the systems they are funding are intimately connected to anti-migration initiatives.

      One is the Migrant Information and Data Analysis System (MIDAS), a migration database that can send automatic queries to Interpol watchlists to detect travel documents and people possibly linked to organised crime, including human trafficking.

      Connections like these, and the role of French arms giants like Thales in the growing biometric market, has led data protection experts to become worried about possible abuses of privacy.
      World’s newest biometric market

      As Africa becomes the coveted market for biometric identification providers, the watchdog Privacy International has warned it risks becoming a mere testing ground for technologies later deployed elsewhere.

      So far 24 countries on the continent out of 53 have adopted laws and regulations to protect personal data.

      A letter by Privacy International, seen by Euronews, says EU must “ensure they are protecting rights before proceeding with allocating resources and technologies which, in absence of proper oversight, will likely result in fundamental rights abuses.”

      It has published internal documents tracking the development of Senegal’s system that suggest no privacy or data protection impact assessments have been carried out.

      Civipol, the French partner, denies this: it told Euronews that the Senegalese Personal Data Commission took part in the programme and Senegalese law was respected at every stage.

      Yet members of Senegal’s independent Commission of Personal Data (CDP), which is responsible for ensuring personal data is processed correctly, admit implementation and enforcement remained a challenge — even though they are proud of their country’s pioneering role in data governance in Africa.

      For the Senegalese cyber activist Cheick Fall, the charge is more serious: “Senegal has sinned by entrusting the processing of these data to foreign companies.”

      https://www.euronews.com/2021/07/30/european-funds-for-african-ids-migration-regulation-tool-or-privacy-risk

      #biométrie #aéroport #Afrique #étrangers #base_de_données_biométrique #empreintes_digitales #passeports #visas #hologramme #Morphing #image #photographie #Frontex #EU_Trust_Fund_for_Africa #Trust_Fund #Civipol #Milipol #armes #commerce_d'armes #Côte_d’Ivoire #Afrique_de_l'Ouest #Migrant_Information_and_Data_Analysis_System (#MIDAS) #Interpol #Thales #Sénégal #Senegalese_Personal_Data_Commission #Commission_of_Personal_Data (#CDP)

    • EU Watchdog Finds Commission Failed to Protect Human Rights From its Surveillance Aid to African Countries

      The European #Ombudsman has found that the European Commission failed to take necessary measures to ensure the protection of human rights in the transfers of technology with potential surveillance capacity supported by its multi-billion #Emergency_Trust_Fund_for_Africa

      The decision by the EU’s oversight body follows a year-long inquiry prompted by complaints outlining how EU bodies and agencies are cooperating with governments around the world to increase their surveillance powers filed by Privacy International, Access Now, the Border Violence Monitoring Network, Homo Digitalis, International Federation for Human Rights (FIDH), and Sea-Watch.

      The complainants welcome the decision by the European Ombudsman and call on the Commission to urgently review its support for surveillance in non-EU countries and to immediately implement the Ombudsman’s recommendations in their entirety. 

      The inquiry, which investigated the support of projects across Africa aimed at bolstering surveillance and tracking powers and involved extensive evidence-gathering from the Commission and complainants, found that “the Commission was not able to demonstrate that the measures in place ensured a coherent and structured approach to assessing the human rights impacts”.

      It recommends that the Commission now require that an “assessment of the potential human rights impact of projects be presented together with corresponding mitigation measures.” The lack of such protections, which the Ombudsman called a “serious shortcoming”, poses a clear risk that these surveillance transfer might cause serious violations of or interferences with other fundamental rights. 

       

      Ioannis Kouvakas, Senior Legal Officer at Privacy International, commenting on the decision:

      “This landmark decision in response to our complaint marks a turning point for the European Union’s external policy and sets a precedent that will hopefully protect the rights of communities in some of the most vulnerable situations for the years to come.”

      An FIDH Spokesperson said:

      “Indeed, this decision warns once again the European Commission about its failure to comply with its human rights obligations. The decision makes clear that the EU has to better develop its processes to effectively put the protection of human rights at core of the design and the implementation of its policies and external activities. All human rights and all activities are at stake.”

      Marwa Fatafta from Access Now said:

      “We welcome the Ombudsman’s decision which scrutinises the EU’s failure to protect and respect the human rights of people living off its shores. The EU’s ongoing surveillance transfers to authoritarian regimes in Africa and elsewhere cannot continue business as usual. We hope this decision will help hold the EU accountable to its values overseas, and protect the rights and freedoms of vulnerable communities from intrusive tracking and government surveillance.”

      Homo Digitalis said:

      “The shortcomings that the Ombudsman has identified prove that the Commission is not able to demonstrate that the measures in place ensure a coherent and structured approach to assessing the human rights impacts of #EUTFA projects. This is an important first step, but we need specific accountability mechanisms in place to address violations of rights and freedoms in EUTFA projects. This cannot be ensured via just some revised templates.”

      https://privacyinternational.org/press-release/4992/eu-watchdog-finds-commission-failed-protect-human-rights-its-s
      #EUTF_for_Africa

  • Pandémie, vaccin, pass sanitaire : pour une position révolutionnaire
    https://archive.org/details/pandemie-revolutionaire

    Pandémie, vaccin, pass sanitaire : pour une position révolutionnaire

    Acta. 25 juillet 2021

    Face à l’ampleur des polarisations actuelles – souvent réduites à des conflits entre « pro » et « anti » vax – il est bien difficile d’adopter une position politique claire. D’un côté, une défiance importante contre le pass sanitaire et l’obligation à demi-mot de la vaccination se répand, entraînant des milliers de personnes dans les rues partout en France, comme ce fut le cas hier. De l’autre, une position de méfiance d’une partie de la gauche radicale envers ces mobilisations, qui la pousse au retrait, aux motifs indéniables qu’une partie de l’extrême-droite est à l’avant-garde des mobilisations contre la généralisation vaccinale ou encore que le confusionnisme, à tendance négationniste, traverse certains discours et symboles promus, en particulier les analogies avec la Shoah ou l’apartheid.

    Si dans ces rassemblements, le fond de l’air paraît plus bleu (bien foncé) que rouge, le non-interventionnisme – qui se déploie dans une partie de la gauche radicale – sur les problématiques fondamentales de la surveillance de masse et de toutes les conséquences induites par la nouvelle mesure gouvernementale a de quoi interroger. Tout particulièrement à moins d’un an des élections présidentielles et des promesses de l’ombre qu’elles nous font déjà.
    /.../

    Lire la suite, enrichie de liens et d’un enregistrement de témoignages de manifestant-e-s : https://acta.zone/pandemie-vaccin-pass-sanitaire-pour-une-position-revolutionnaire

    Lecture audio : @karacole
    Photo : @val_k / ValK.
    Cœur de grenadille dégoupillée.
    Nantes, 20 mai 2021.

    ¤ autres photos : vu.fr/valkphotos
    (i) infos : twitter.com/valkphotos
    ¿ audios : frama.link/karacole
    ☆ oripeaux : frama.link/kolavalk
    ◇ rdv locaux : 44.demosphere.net
    ♤ me soutenir : liberapay.com/ValK

    #audio/opensource_audio #pandemie #covid #covid_19 #gauche #mobilisation #crise_sanitaire #crise_identitaire #confusionnisme #bases_ethiques

  • Comprenez enfin les fondamentaux de l’informatique ! – Buzut
    https://buzut.net/cours/computer-science

    Les bases de l’informatique : de la manière de compter à l’utilisation de la mémoire en passant par l’encodage des caractères

    Cependant, par nécessité ou par curiosité, savoir comment marche la machine à plus bas niveau ne peut qu’augmenter votre expertise. Votre compréhension de votre langage de prédilection n’en sera que meilleure et votre code plus robuste.
    Au programme
    – Unités de mesure informatique
    – Nombres, bases et calculs
    – Signes, virgule et précision
    – L’endianness, les headers et le BOM
    – De l’ASCII à Unicode
    – L’encodage Unicode
    – Les différents types de mémoires
    – Notation Big O

    #informatique #bases #encodage

  • EU : One step closer to the establishment of the ’#permission-to-travel' scheme

    The Council and Parliament have reached provisional agreement on rules governing how the forthcoming #European_Travel_Information_and_Authorisation System (#ETIAS) will ’talk’ to other migration and policing databases, with the purpose of conducting automated searches on would-be travellers to the EU.

    The ETIAS will mirror systems such as the #ESTA scheme in the USA, and will require that citizens of countries who do not need a #visa to travel to the EU instead apply for a “travel authorisation”.

    As with visas, travel companies will be required to check an individual’s travel authorisation before they board a plane, coach or train, effectively creating a new ’permission-to-travel’ scheme.

    The ETIAS also includes a controversial #profiling and ’watchlist’ system, an aspect not mentioned in the Council’s press release (full-text below).

    The rules on which the Council and Parliament have reached provisional agreement - and which will thus almost certainly be the final text of the legislation - concern how and when the ETIAS can ’talk’ to other EU databases such as #Eurodac (asylum applications), the #Visa_Information_System, or the #Schengen_Information_System.

    Applicants will also be checked against #Europol and #Interpol databases.

    As the press release notes, the ETIAS will also serve as one of the key components of the “interoperability” scheme, which will interconnect numerous EU databases and lead to the creation of a new, biometric ’#Common_Identity_Repository' on up to 300 million non-EU nationals.

    You can find out more about the ETIAS, related changes to the Visa Information System, and the interoperability plans in the Statewatch report Automated Suspicion: https://www.statewatch.org/automated-suspicion-the-eu-s-new-travel-surveillance-initiatives

    –------

    The text below is a press release published by the Council of the EU on 18 March 2020: https://www.consilium.europa.eu/en/press/press-releases/2021/03/18/european-travel-information-and-authorisation-system-etias-council-

    European travel information and authorisation system (ETIAS): Council Presidency and European Parliament provisionally agree on rules for accessing relevant databases

    The Council presidency and European Parliament representatives today reached a provisional agreement on the rules connecting the ETIAS central system to the relevant EU databases. The agreed texts will next be submitted to the relevant bodies of the Council and the Parliament for political endorsement and, following this, for their formal adoption.

    The adoption of these rules will be the final legislative step required for the setting up of ETIAS, which is expected to be operational by 2022.

    The introduction of ETIAS aims to improve internal security, prevent illegal immigration, protect public health and reduce delays at the borders by identifying persons who may pose a risk in one of these areas before they arrive at the external borders. ETIAS is also a building bloc of the interoperability between JHA databases, an important political objective of the EU in this area, which is foreseen to be operational by the end of 2023.

    The provisionally agreed rules will allow the ETIAS central system to perform checks against the Schengen Information System (SIS), the Visa Information System (VIS), the Entry/Exit System (EES), Eurodac and the database on criminal records of third country nationals (ECRIS-TCN), as well as on Europol and Interpol data.

    They allow for the connection of the ETIAS central system to these databases and set out the data to be accessed for ETIAS purposes, as well as the conditions and access rights for the ETIAS central unit and the ETIAS national units. Access to the relevant data in these systems will allow authorities to assess the security or immigration risk of applicants and decide whether to issue or refuse a travel authorisation.
    Background

    ETIAS is the new EU travel information and authorisation system. It will apply to visa-exempt third country nationals, who will need to obtain a travel authorisation before their trip, via an online application.

    The information submitted in each application will be automatically processed against EU and relevant Interpol databases to determine whether there are grounds to refuse a travel authorisation. If no hits or elements requiring further analysis are identified, the travel authorisation will be issued automatically and quickly. This is expected to be the case for most applications. If there is a hit or an element requiring analysis, the application will be handled manually by the competent authorities.

    A travel authorisation will be valid for three years or until the end of validity of the travel document registered during application, whichever comes first. For each application, the applicant will be required to pay a travel authorisation fee of 7 euros.

    https://www.statewatch.org/news/2021/march/eu-one-step-closer-to-the-establishment-of-the-permission-to-travel-sche

    #interopérabilité #base_de_données #database #données_personnelles #migrations #mobilité #autorisations #visas #compagnies_de_voyage #VIS #SIS #EU #UE #union_européenne #biométrie

    ping @etraces @isskein @karine4

    • L’UE précise son futur système de contrôle des voyageurs exemptés de visas

      Les modalités du futur système de #contrôle_préalable, auquel devront se soumettre d’ici fin 2022 les ressortissants de pays tiers pouvant se rendre dans l’Union #sans_visa, a fait l’objet d’un #accord annoncé vendredi par l’exécutif européen.

      Ce dispositif, baptisé ETIAS et inspiré du système utilisé par les Etats-Unis, concernera les ressortissants de plus de 60 pays qui sont exemptés de visas pour leurs courts séjours dans l’Union, comme les ressortissants des Etats-Unis, du Brésil, ou encore de l’Albanie et des Emirats arabes unis.

      Ce système dit « d’information et d’autorisation », qui vise à repérer avant leur entrée dans l’#espace_Schengen des personnes jugées à #risques, doit permettre un contrôle de sécurité avant leur départ via une demande d’autorisation sur internet.

      Dans le cadre de l’ETIAS, les demandes en ligne coûteront 7 euros et chaque autorisation sera valable trois ans pour des entrées multiples, a indiqué un porte-parole de la Commission.

      Selon les prévisions, « probablement plus de 95% » des demandes « donneront lieu à une #autorisation_automatique », a-t-il ajouté.

      Le Parlement européen avait adopté dès juillet 2018 une législation établissant le système ETIAS, mais dans les négociations pour finaliser ses modalités opérationnelles, les eurodéputés réclamaient des garde-fous, en le rendant interopérable avec les autres systèmes d’information de l’UE.

      Eurodéputés et représentants des Etats, de concert avec la Commission, ont approuvé jeudi des modifications qui permettront la consultation de différentes #bases_de_données, dont celles d’#Europol et d’#Interpol, pour identifier les « menaces sécuritaires potentielles, dangers de migration illégale ou risques épidémiologiques élevés ».

      Il contribuera ainsi à « la mise en oeuvre du nouveau Pacte (européen) sur la migration et l’asile », a estimé le porte-parole.

      « Nous devons savoir qui franchit nos #frontières_extérieures. (ETIAS) fournira des #informations_préalables sur les voyageurs avant qu’ils n’atteignent les frontières de l’UE afin d’identifier les risques en matière de #sécurité ou de #santé », a souligné Ylva Johansson, commissaire aux affaires intérieures, citée dans un communiqué.

      Hors restrictions dues à la pandémie, « au moins 30 millions de voyageurs se rendent chaque année dans l’UE sans visa, et on ne sait pas grand chose à leur sujet. L’ETIAS comblera cette lacune, car il exigera un "#background_check" », selon l’eurodéputé Jeroen Lenaers (PPE, droite pro-UE), rapporteur du texte.

      L’accord doit recevoir un ultime feu vert du Parlement et des Vingt-Sept pour permettre au système d’entrer en vigueur.

      https://www.mediapart.fr/journal/fil-dactualites/190321/l-ue-precise-son-futur-systeme-de-controle-des-voyageurs-exemptes-de-visas
      #smart_borders #frontières_intelligentes

    • Eurodac, la “sorveglianza di massa” per fermare le persone ai confini Ue

      Oggi il database conserva le impronte digitali di richiedenti asilo e stranieri “irregolari”. La proposta di riforma della Commissione Ue vuole inserire più dati biometrici, compresi quelli dei minori. Mettendo a rischio privacy e diritti

      Da più di vent’anni i richiedenti asilo che presentano domanda di protezione in un Paese europeo, così come i cittadini stranieri che attraversano “irregolarmente” i confini dell’Unione, sono registrati con le impronte digitali all’interno del sistema “Eurodac”. L’acronimo sta per “European asylum dactyloscopy database” e al 31 dicembre 2019 contava oltre 5,69 milioni di set di impronte cui se ne sono aggiunti oltre 644mila nel corso del 2020. Le finalità di Eurodac sono strettamente legate al Regolamento Dublino: il database, infatti, era stato istituito nel 2000 per individuare il Paese europeo di primo ingresso dei richiedenti asilo, che avrebbe dovuto valutare la domanda di protezione, ed evitare che la stessa persona presentasse domanda di protezione in più Paesi europei (il cosiddetto asylum shopping). 

      Nei prossimi anni, però, Eurodac potrebbe diventare uno strumento completamente diverso. Il 23 settembre 2020 la “nuova” Commissione europea guidata da Ursula von der Leyen, infatti, ha presentato una proposta di riforma che ricalca un testo presentato nel 2016 e si inserisce all’interno del Patto sull’immigrazione e l’asilo, ampliando gli obiettivi del database: “Eurodac, che era stato creato per stabilire quale sia il Paese europeo competente a esaminare la domanda di asilo, vede affiancarsi alla sua funzione originaria il controllo delle migrazioni irregolari e dei flussi secondari all’interno dell’Unione -commenta Valeria Ferraris, ricercatrice presso il dipartimento di Giurisprudenza dell’Università di Torino (unito.it)-. Viene messa in atto un’estensione del controllo sui richiedenti asilo visti sempre più come migranti irregolari e non come persone bisognose di protezione”.

      “Oggi Eurodac registra solo le impronte digitali. La proposta di riforma prevede di aggiungere i dati biometrici del volto, che possono essere utilizzati per il riconoscimento facciale tramite apposite tecnologie -spiega ad Altreconomia Chloé Berthélémy, policy advisor dell’European digital rights-. Inoltre si prevede di raccogliere anche le generalità dei migranti, informazioni relative a data e luogo di nascita-nazionalità. Sia per gli adulti sia per i minori a partire dai sei anni di età, mentre oggi vengono registrati solo gli adolescenti dai 14 anni in su”. Per Bruxelles l’esigenza di aggiungere nuovi dati biometrici al database è motivata dalle difficoltà di alcuni Stati membri nel raccogliere le impronte digitali a causa del rifiuto da parte dei richiedenti asilo o perché questi si procurano tagli, lesioni o scottature per non essere identificati. La stima dei costi per l’espansione di Eurodac è di 29,8 milioni di euro, necessari per “l’aggiornamento tecnico, l’aumento dell’archiviazione e della capacità del sistema centrale” si legge nella proposta di legge. 

      Le preoccupazioni per possibili violazioni dei diritti di migranti hanno spinto Edri, il principale network europeo di Ong impegnate nella tutela dei diritti e delle libertà digitali, e altre trenta associazioni (tra cui Amnesty International, Statewatch, Terre des Hommes) a scrivere lo scorso settembre una lettera aperta alla Commissione Libe del Parlamento europeo per chiedere di ritardare il processo legislativo di modifica di Eurodac e “concedere il tempo necessario a un’analisi significativa delle implicazioni sui diritti fondamentali della proposta di riforma”. 

      “Lungi dall’essere meramente tecnico, il dossier Eurodac è di natura altamente politica e strategica”, scrivono le associazioni firmatarie nella lettera. Che avvertono: se le modifiche proposte verranno adottate potrebbe venire compromesso “il dovere dell’Unione europea di rispettare il diritto e gli standard internazionali in materia di asilo e migrazione”. Eurodac rischia così di trasformarsi in “un potente strumento per la sorveglianza di massa” dei cittadini stranieri. Inoltre “le modifiche proposte sulla banca dati, che implicano il trattamento di più categorie di dati per una serie più ampia di finalità, sono in palese contraddizione con il principio di limitazione delle finalità, un principio chiave Ue sulla protezione dei dati”.

      “Si rischia di estendere il controllo sui richiedenti asilo visti sempre più come migranti ‘irregolari’ e non come persone bisognose di protezione” – Valeria Ferraris

      Le critiche delle associazioni firmatarie si concentrano soprattutto sul possibile uso del riconoscimento facciale per l’identificazione biometrica che viene definito “sproporzionato e invasivo della privacy” si legge nella lettera. “Le leggi fondamentali sulla protezione dei dati personali in Europa stabiliscono che l’interferenza con il diritto alla privacy deve essere proporzionata e rispondere a un interesse generale -spiega Chloé Berthélémy-. Nel caso di Eurodac, l’utilizzo delle impronte digitali è sufficiente a garantire l’identificazione della persona garantendo così il principio di limitazione dello scopo, che è centrale per la protezione dei dati in Europa”. 

      “Noi siamo contrari all’uso di tecnologie di riconoscimento facciale e siamo particolarmente radicali su questo -aggiungono Davide Del Monte e Laura Carrer dell’Hermes Center, una delle associazioni firmatarie della lettera-. Una tecnologia può anche avere un utilizzo corretto, ad esempio per combattere il terrorismo, ma la potenza di questi strumenti è tale che, a nostro avviso, i rischi e i pericoli sono molto superiori ai potenziali benefici che possono portare. Inoltre è molto difficile fare un passo indietro una volta che le infrastrutture necessarie a implementare queste tecnologie vengono ‘posate’ e messe in funzione: non si torna mai indietro e il loro utilizzo viene sempre ampliato. Per noi sono equiparabili ad armi e per questo la loro circolazione deve essere limitata”. Anche in virtù di queste posizioni, Hermes Center è promotore in Italia della campagna “Reclaim your face” con cui si chiede alle istituzioni di vietare il riconoscimento facciale negli spazi pubblici.

      “La potenza di questi strumenti è tale che, a nostro avviso, i rischi e i pericoli sono molto superiori ai potenziali benefici che possono portare” – Laura Carrer

      Ma non è finita. Se la riforma verrà adottata, all’interno del database europeo finiranno non solo i richiedenti asilo e le persone intercettate mentre attraversano “irregolarmente” le frontiere esterne dell’Unione europea ma anche tutti gli stranieri privi di titolo di soggiorno che venissero fermati all’interno di un Paese europeo e verrebbe anche creata una categoria ad hoc per i migranti soccorsi in mare durante un’operazione di search and rescue. Verranno inoltre raccolti i dati relativi ai bambini a partire dai sei anni di età: ufficialmente, questa (radicale) modifica al funzionamento del database europeo è stata introdotta con l’obiettivo di tutelare i minori stranieri. 

      Ma le associazioni evidenziano come raccogliere e conservare i dati biometrici dei bambini per scopi non legati alla loro protezione rappresenti “una violazione gravemente invasiva e ingiustificata del diritto alla privacy, che lede i principi di proporzionalità e necessità”. Dati e informazioni che verranno conservati più a lungo di quanto non accade oggi: per i “migranti irregolari” si passa dai 18 mesi attuali a cinque anni.

      A complicare ulteriormente la situazione c’è anche l’entrata in vigore nel 2018 del nuovo “Regolamento interoperatività”, che permette di mettere in connessione Eurodac con altri database come il Sistema informativo Schengen (Sis) e il sistema informativo Visti (Vis), il Sistema europeo di informazione e autorizzazione ai viaggi (Etias) e il Sistema di ingressi/uscite (Ees). 

      “In precedenza, questi erano tutti sistemi autonomi, ora si sta andando verso un merging, garantendo una connessione che contraddice la base giuridica iniziale per cui ciascuno di questi sistemi aveva un suo obiettivo -spiega Ferraris-. Nel corso degli anni gli obiettivi attribuiti a ciascun sistema si sono moltiplicati, violando i principi in materia di protezione dei dati personali e diventando progressivamente sempre più focalizzati sul controllo della migrazione”. Inoltre le modifiche normative hanno esteso l’accesso a questi database sempre più integrati tra loro a un numero sempre maggiore di autorità.

      “Quello che chiediamo al Parlamento europeo è di fare un passo indietro e di ripensare l’intero quadro normativo -conclude Berthélémy-. La nostra principale raccomandazione è quella di realizzare e pubblicare una valutazione di impatto sull’estensione dell’applicazione di Eurodac per delineare le conseguenze sui diritti fondamentali o su quelli dei minori causati dalle significative modifiche proposte. Si sta estendendo in maniera enorme l’ambito di applicazione di un database, e questo avrà conseguenze per decine di migliaia di persone”.

      https://altreconomia.it/eurodac-la-sorveglianza-di-massa-per-fermare-le-persone-ai-confini-ue

  • L’oriflamme russe au Soudan : un enracinement stratégique sur la mer Rouge et au-delà - REGARD SUR L’EST
    https://regard-est.com/loriflamme-russe-au-soudan-un-enracinement-strategique-sur-la-mer-rouge-

    L’éclosion prochaine d’une base russe au Soudan marque une étape tant dans le rapprochement entre les deux pays que pour la présence de la Russie en Afrique. Cette base revêt une importance particulière pour la protection des intérêts russes et aura de multiples effets stratégiques.

    #russafrique #rusie #soudan #armement #bases_militaires #armée #géopolitique #déploiment_miliatrie

  • Artificial intelligence : #Frontex improves its maritime surveillance

    Frontex wants to use a new platform to automatically detect and assess „risks“ on the seas of the European Union. Suspected irregular activities are to be displayed in a constantly updated „threat map“ with the help of self-learning software.

    The EU border agency has renewed a contract with Israeli company Windward for a „maritime analytics“ platform. It will put the application into regular operation. Frontex had initially procured a licence for around 800,000 Euros. For now 2.6 million Euros, the agency will receive access for four workstations. The contract can be extended three times for one year at a time.

    Windward specialises in the digital aggregation and assessment of vessel tracking and maritime surveillance data. Investors in the company, which was founded in 2011, include former US CIA director David Petraeus and former CEO’s of Thomson Reuters and British Petroleum. The former chief of staff of the Israeli military, Gabi Ashkenazi, is considered one of the advisors.

    Signature for each observed ship

    The platform is based on artificial intelligence techniques. For analysis, it uses maritime reporting systems, including position data from the AIS transponders of larger ships and weather data. These are enriched with information about the ship owners and shipping companies as well as the history of previous ship movements. For this purpose, the software queries openly accessible information from the internet.

    In this way, a „fingerprint“ is created for each observed ship, which can be used to identify suspicious activities. If the captain switches off the transponder, for example, the analysis platform can recognise this as a suspicuous event and take over further tracking based on the recorded patterns. It is also possible to integrate satellite images.

    Windward uses the register of the International Maritime Organisation (IMO) as its database, which lists about 70,000 ships. Allegedly, however, it also processes data on a total of 400,000 watercraft, including smaller fishing boats. One of the clients is therefore the UN Security Council, which uses the technology to monitor sanctions.

    Against „bad guys“ at sea

    The company advertises its applications with the slogan „Catch the bad guys at sea“. At Frontex, the application is used to combat and prevent unwanted migration and cross-border crime as well as terrorism. Subsequently, „policy makers“ and law enforcement agencies are to be informed about results. For this purpose, the „risks“ found are visualised in a „threat map“.

    Windward put such a „threat map“ online two years ago. At the time, the software rated the Black Sea as significantly more risky than the Mediterranean. Commercial shipping activity off the Crimea was interpreted as „probable sanction evasions“. Ship owners from the British Guernsey Islands as well as Romania recorded the highest proportion of ships exhibiting „risky“ behaviour. 42 vessels were classified as suspicious for drug smuggling based on their patterns.

    Frontex „early warning“ units

    The information from maritime surveillance is likely to be processed first by the „Risk Analysis Unit“ (RAU) at Frontex. It is supposed to support strategic decisions taken by the headquarters in Warsaw on issues of border control, return, prevention of cross-border crime as well as threats of a „hybrid nature“. Frontex calls the applications used there „intelligence products“ and „integrated data services“. Their results flow together in the „Common Integrated Risk Analysis Model“ (CIRAM).

    For the operational monitoring of the situation at the EU’s external borders, the agency also maintains the „Frontex Situation Centre“ (FSC). The department is supposed to provide a constantly updated picture of migration movements, if possible in real time. From these reports, Frontex produces „early warnings“ and situation reports to the border authorities of the member states as well as to the Commission and the Council in Brussels.

    More surveillance capacity in Warsaw

    According to its own information, Windward’s clients include the Italian Guardia di Finanza, which is responsible for controlling Italian territorial waters. The Ministry of the Interior in Rome is also responsible for numerous EU projects aimed at improving surveillance of the central Mediterranean. For the training and equipment of the Libyan coast guard, Italy receives around 67 million euros from EU funds in three different projects. Italian coast guard authorities are also installing a surveillance system for Tunisia’s external maritime borders.

    Frontex now wants to improve its own surveillance capacities with further tenders. Together with the fisheries agency, The agency is awarding further contracts for manned maritime surveillance. It has been operating such a „Frontex Aerial Surveillance Service“ (FASS) in the central Mediterranean since 2017 and in the Adriatic Sea since 2018. Frontex also wants to station large drones in the Mediterranean. Furthermore, it is testing Aerostats in the eastern Mediterranean for a second time. These are zeppelins attached to a 1,000-metre long line.

    https://digit.site36.net/2021/01/15/artificial-intelligence-frontex-improves-its-maritime-surveillance
    #intelligence_artificielle #surveillance #surveillance_maritime #mer #asile #migrations #réfugiés #frontières #AI #Windward #Israël #complexe_militaro-industriel #militarisation_des_frontières #David_Petraeus #Thomson_Reuters #British_Petroleum #armée_israélienne #Gabi_Ashkenazi #International_Maritime_Organisation (#IMO) #thread_map #Risk_Analysis_Unit (#RAU) #Common_Integrated_Risk_Analysis_Model (#CIRAM) #Frontex_Situation_Centre (#FSC) #Frontex_Aerial_Surveillance_Service (#FASS) #zeppelins

    ping @etraces

    • Data et nouvelles technologies, la face cachée du contrôle des mobilités

      Dans un rapport de juillet 2020, l’Agence européenne pour la gestion opérationnelle des systèmes d’information à grande échelle (#EU-Lisa) présente l’intelligence artificielle (IA) comme l’une des « technologies prioritaires » à développer. Le rapport souligne les avantages de l’IA en matière migratoire et aux frontières, grâce, entre autres, à la technologie de #reconnaissance_faciale.

      L’intelligence artificielle est de plus en plus privilégiée par les acteurs publics, les institutions de l’UE et les acteurs privés, mais aussi par le #HCR et l’#OIM. Les agences de l’UE, comme Frontex ou EU-Lisa, ont été particulièrement actives dans l’#expérimentation des nouvelles technologies, brouillant parfois la distinction entre essais et mise en oeuvre. En plus des outils traditionnels de surveillance, une panoplie de technologies est désormais déployée aux frontières de l’Europe et au-delà, qu’il s’agisse de l’ajout de nouvelles #bases_de_données, de technologies financières innovantes, ou plus simplement de la récupération par les #GAFAM des données laissées volontairement ou pas par les migrant·e·s et réfugié∙e∙s durant le parcours migratoire.

      La pandémie #Covid-19 est arrivée à point nommé pour dynamiser les orientations déjà prises, en permettant de tester ou de généraliser des technologies utilisées pour le contrôle des mobilités sans que l’ensemble des droits des exilé·e·s ne soit pris en considération. L’OIM, par exemple, a mis à disposition des Etats sa #Matrice_de_suivi_des_déplacements (#DTM) durant cette période afin de contrôler les « flux migratoires ». De nouvelles technologies au service de vieilles obsessions…

      http://www.migreurop.org/article3021.html

      Pour télécharger le rapport :
      www.migreurop.org/IMG/pdf/note_12_fr.pdf

      ping @karine4 @rhoumour @_kg_ @i_s_

    • La #technopolice aux frontières

      Comment le #business de la #sécurité et de la #surveillance au sein de l’#Union_européenne, en plus de bafouer des #droits_fondamentaux, utilise les personnes exilées comme #laboratoire de recherche, et ce sur des #fonds_publics européens.

      On a beaucoup parlé ici ces derniers mois de surveillance des manifestations ou de surveillance de l’espace public dans nos villes, mais la technopolice est avant tout déployée aux #frontières – et notamment chez nous, aux frontières de la « forteresse Europe ». Ces #dispositifs_technopoliciers sont financés, soutenus et expérimentés par l’Union européenne pour les frontières de l’UE d’abord, et ensuite vendus. Cette surveillance des frontières représente un #marché colossal et profite grandement de l’échelle communautaire et de ses programmes de #recherche_et_développement (#R&D) comme #Horizon_2020.

      #Roborder – des essaims de #drones_autonomes aux frontières

      C’est le cas du projet Roborder – un « jeu de mots » entre robot et border, frontière en anglais. Débuté en 2017, il prévoit de surveiller les frontières par des essaims de #drones autonomes, fonctionnant et patrouillant ensemble. L’#intelligence_artificielle de ces drones leur permettrait de reconnaître les humains et de distinguer si ces derniers commettent des infractions (comme celui de passer une frontière ?) et leur dangerosité pour ensuite prévenir la #police_aux_frontières. Ces drones peuvent se mouvoir dans les airs, sous l’eau, sur l’eau et dans des engins au sol. Dotés de multiples capteurs, en plus de la détection d’activités criminelles, ces drones seraient destinés à repérer des “#radio-fréquences non fiables”, c’est-à-dire à écouter les #communications et également à mesurer la #pollution_marine.
      Pour l’instant, ces essaims de drones autonomes ne seraient pas pourvus d’armes. Roborder est actuellement expérimenté en #Grèce, au #Portugal et en #Hongrie.

      Un #financement européen pour des usages « civils »

      Ce projet est financé à hauteur de 8 millions d’euros par le programme Horizon 2020 (subventionné lui-même par la #Cordis, organe de R&D de la Commission européenne). Horizon 2020 représente 50% du financement public total pour la recherche en sécurité de l’UE. Roborder est coordonné par le centre de recherches et technologie de #Hellas (le #CERTH), en Grèce et comme le montre l’association #Homo_Digitalis le nombre de projets Horizon 2020 ne fait qu’augmenter en Grèce. En plus du CERTH grec s’ajoutent environ 25 participants venus de tous les pays de l’UE (où on retrouve les services de police d’#Irlande_du_Nord, le ministère de la défense grecque, ou encore des entreprises de drones allemandes, etc.).

      L’une des conditions pour le financement de projets de ce genre par Horizon 2020 est que les technologies développées restent dans l’utilisation civile, et ne puissent pas servir à des fins militaires. Cette affirmation pourrait ressembler à un garde-fou, mais en réalité la distinction entre usage civil et militaire est loin d’être clairement établie. Comme le montre Stephen Graham, très souvent les #technologies, à la base militaires, sont réinjectées dans la sécurité, particulièrement aux frontières où la migration est criminalisée. Et cette porosité entre la sécurité et le #militaire est induite par la nécessité de trouver des débouchés pour rentabiliser la #recherche_militaire. C’est ce qu’on peut observer avec les drones ou bien le gaz lacrymogène. Ici, il est plutôt question d’une logique inverse : potentiellement le passage d’un usage dit “civil” de la #sécurité_intérieure à une application militaire, à travers des ventes futures de ces dispositifs. Mais on peut aussi considérer la surveillance, la détection de personnes et la #répression_aux_frontières comme une matérialisation de la #militarisation de l’Europe à ses frontières. Dans ce cas-là, Roborder serait un projet à fins militaires.

      De plus, dans les faits, comme le montre The Intercept (https://theintercept.com/2019/05/11/drones-artificial-intelligence-europe-roborder), une fois le projet terminé celui-ci est vendu. Sans qu’on sache trop à qui. Et, toujours selon le journal, beaucoup sont déjà intéressés par Roborder.

      #IborderCtrl – détection d’#émotions aux frontières

      Si les essaims de drones sont impressionnants, il existe d’autres projets dans la même veine. On peut citer notamment le projet qui a pour nom IborderCtrl, testé en Grèce, Hongrie et #Lettonie.

      Il consiste notamment en de l’#analyse_d’émotions (à côté d’autres projets de #reconnaissances_biométriques) : les personnes désirant passer une frontière doivent se soumettre à des questions et voient leur #visage passer au crible d’un #algorithme qui déterminera si elles mentent ou non. Le projet prétend « accélérer le #contrôle_aux_frontières » : si le #détecteur_de_mensonges estime qu’une personne dit la vérité, un code lui est donné pour passer le contrôle facilement ; si l’algorithme considère qu’une personne ment, elle est envoyée dans une seconde file, vers des gardes-frontières qui lui feront passer un #interrogatoire. L’analyse d’émotions prétend reposer sur un examen de « 38 #micro-mouvements du visage » comme l’angle de la tête ou le mouvement des yeux. Un spectacle de gadgets pseudoscientifiques qui permet surtout de donner l’apparence de la #neutralité_technologique à des politiques d’#exclusion et de #déshumanisation.

      Ce projet a également été financé par Horizon 2020 à hauteur de 4,5 millions d’euros. S’il semble aujourd’hui avoir été arrêté, l’eurodéputé allemand Patrick Breyer a saisi la Cour de justice de l’Union Européenne pour obtenir plus d’informations sur ce projet, ce qui lui a été refusé pour… atteinte au #secret_commercial. Ici encore, on voit que le champ “civil” et non “militaire” du projet est loin de représenter un garde-fou.

      Conclusion

      Ainsi, l’Union européenne participe activement au puissant marché de la surveillance et de la répression. Ici, les frontières et les personnes exilées sont utilisées comme des ressources de laboratoire. Dans une optique de militarisation toujours plus forte des frontières de la forteresse Europe et d’une recherche de profit et de développement des entreprises et centres de recherche européens. Les frontières constituent un nouveau marché et une nouvelle manne financière de la technopolice.

      Les chiffres montrent par ailleurs l’explosion du budget de l’agence européenne #Frontex (de 137 millions d’euros en 2015 à 322 millions d’euros en 2020, chiffres de la Cour des comptes européenne) et une automatisation toujours plus grande de la surveillance des frontières. Et parallèlement, le ratio entre le nombre de personnes qui tentent de franchir la Méditerranée et le nombre de celles qui y laissent la vie ne fait qu’augmenter. Cette automatisation de la surveillance aux frontières n’est donc qu’une nouvelle façon pour les autorités européennes d’accentuer le drame qui continue de se jouer en Méditerranée, pour une “efficacité” qui finalement ne profite qu’aux industries de la surveillance.

      Dans nos rues comme à nos frontières nous devons refuser la Technopolice et la combattre pied à pied !

      https://technopolice.fr/blog/la-technopolice-aux-frontieres

    • Artificial Intelligence - based capabilities for European Border and Coast Guard

      In 2019, Frontex, the European Border and Coast Guard Agency, commissioned #RAND Europe to carry out an Artificial intelligence (AI) research study.

      The purpose of the study was to provide an overview of the main opportunities, challenges and requirements for the adoption of AI-based capabilities in border managament. Frontex’s intent was also to find synergies with ongoing AI studies and initiatives in the EU and contribute to a Europe-wide AI landscape by adding the border security dimension.

      Some of the analysed technologies included automated border control, object recognition to detect suspicious vehicles or cargo and the use of geospatial data analytics for operational awareness and threat detection.

      As part of the study, RAND provided Frontex in 2020 with a comprehensive report and an executive summary with conclusions and recommendations.

      The findings will support Frontex in shaping the future landscape of AI-based capabilities for Integrated Border Management, including AI-related research and innovation projects which could be initiated by Frontex (e.g. under #EU_Innovation_Hub) or recommended to be conducted under the EU Research and Innovation Programme (#Horizon_Europe).

      https://frontex.europa.eu/media-centre/news/news-release/artificial-intelligence-based-capabilities-for-european-border-and-co

    • Pour les réfugiés, la #biométrie tout au long du chemin

      Par-delà les murs qui poussent aux frontières du monde depuis les années 1990, les réfugiés, migrants et demandeurs d’asile sont de plus en plus confrontés à l’extension des bases de #données_biométriques. Un « #mur_virtuel » s’étend ainsi à l’extérieur, aux frontières et à l’intérieur de l’espace Schengen, construit autour de programmes et de #bases_de_données.

      Des réfugiés qui paient avec leurs #iris, des migrants identifiés par leurs #empreintes_digitales, des capteurs de #reconnaissance_faciale, mais aussi d’#émotions… Réunis sous la bannière de la « #frontière_intelligente », ces #dispositifs_technologiques, reposant sur l’#anticipation, l’#identification et l’#automatisation du franchissement de la #frontière grâce aux bases de données biométriques, ont pour but de trier les voyageurs, facilitant le parcours des uns et bloquant celui des autres.

      L’Union européenne dispose ainsi d’une batterie de bases de données qui viennent compléter les contrôles aux frontières. Depuis 2011, une agence dédiée, l’#Agence_européenne_pour_la_gestion_opérationnelle_des_systèmes_d’information_à_grande_échelle, l’#EU-Lisa, a pour but d’élaborer et de développer, en lien avec des entreprises privées, le suivi des demandeurs d’asile.

      Elle gère ainsi plusieurs bases compilant des #données_biométriques. L’une d’elles, le « #Entry_and_Exit_System » (#EES), sera déployée en 2022, pour un coût évalué à 480 millions d’euros. L’EES a pour mission de collecter jusqu’à 400 millions de données sur les personnes non européennes franchissant les frontières de l’espace Schengen, afin de contrôler en temps réel les dépassements de durée légale de #visa. En cas de séjour prolongé devenu illégal, l’alerte sera donnée à l’ensemble des polices européennes.

      Se brûler les doigts pour ne pas être enregistré

      L’EU-Lisa gère également le fichier #Eurodac, qui consigne les empreintes digitales de chacun des demandeurs d’asile de l’Union européenne. Utilisé pour appliquer le #règlement_Dublin III, selon lequel la demande d’asile est déposée et traitée dans le pays européen où le migrant a été enregistré la première fois, il entraîne des stratégies de #résistance.

      « On a vu des migrants refuser de donner leurs empreintes à leur arrivée en Grèce, ou même se brûler les doigts pour ne pas être enregistrés dans Eurodac, rappelle Damien Simonneau, chercheur à l’Institut Convergences Migrations du Collège de France. Ils savent que s’ils ont, par exemple, de la famille en Allemagne, mais qu’ils ont été enregistrés en Grèce, ils seront renvoyés en Grèce pour que leur demande y soit traitée, ce qui a des conséquences énormes sur leur vie. » La procédure d’instruction dure en effet de 12 à 18 mois en moyenne.

      La collecte de données biométriques jalonne ainsi les parcours migratoires, des pays de départs jusqu’aux déplacements au sein de l’Union européenne, dans un but de limitation et de #contrôle. Pour lutter contre « la criminalité transfrontalière » et « l’immigration clandestine », le système de surveillance des zones frontières #Eurosur permet, via un partage d’informations en temps réel, d’intercepter avant leur arrivée les personnes tentant d’atteindre l’Union européenne.

      Des contrôles dans les pays de départ

      Pour le Transnational Institute, auteur avec le think tank Stop Wapenhandel et le Centre Delàs de plusieurs études sur les frontières, l’utilisation de ces bases de données témoigne d’une stratégie claire de la part de l’Union européenne. « Un des objectifs de l’expansion des #frontières_virtuelles, écrivent-ils ainsi dans le rapport Building Walls (https://www.tni.org/files/publication-downloads/building_walls_-_full_report_-_english.pdf), paru en 2018, est d’intercepter les réfugiés et les migrants avant même qu’ils n’atteignent les frontières européennes, pour ne pas avoir à traiter avec eux. »

      Si ces techniques permettent de pré-trier les demandes pour fluidifier le passage des frontières, en accélérant les déplacements autorisés, elles peuvent également, selon Damien Simonneau, avoir des effets pervers. « L’utilisation de ces mécanismes repose sur l’idée que la #technologie est un facilitateur, et il est vrai que l’#autonomisation de certaines démarches peut faciliter les déplacements de personnes autorisées à franchir les frontières, expose-t-il. Mais les technologies sont faillibles, et peuvent produire des #discriminations. »

      Ces #techniques_virtuelles, aux conséquences bien réelles, bouleversent ainsi le rapport à la frontière et les parcours migratoires. « Le migrant est confronté à de multiples points "frontière", disséminés un peu partout, analyse Damien Simonneau. Cela crée des #obstacles supplémentaires aux parcours migratoires : le contrôle n’est quasiment plus lié au franchissement d’une frontière nationale, il est déterritorialisé et peut se produire n’importe où, en amont comme en aval de la frontière de l’État. »

      Ainsi, la « politique d’#externalisation de l’Union européenne » permet au contrôle migratoire de s’exercer dans les pays de départ. Le programme européen « #SIV » collecte par exemple dès leur formulation dans les #consulats les données biométriques liées aux #demandes_de_visas.

      Plus encore, l’Union européenne délègue une partie de la gestion de ses frontières à d’autres pays : « Dans certains États du Sahel, explique Damien Simonneau, l’aide humanitaire et de développement est conditionnée à l’amélioration des contrôles aux frontières. »

      Un programme de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), le programme #MIDAS, financé par l’Union européenne, est ainsi employé par 23 pays, majoritairement en Afrique, mais aussi en Asie et en Amérique. Son but est de « collecter, traiter, stocker et analyser les informations [biométriques et biographiques] des voyageurs en temps réel » pour aider les polices locales à contrôler leurs frontières. Mais selon le réseau Migreurop, ces données peuvent également être transmises aux agences policières européennes. L’UE exerce ainsi un droit de regard, via Frontex, sur le système d’information et d’analyse de données sur la migration, installé à Makalondi au Niger.

      Des réfugiés qui paient avec leurs yeux

      Un mélange des genres, entre organisations humanitaires et États, entre protection, logistique et surveillance, qui se retrouve également dans les #camps_de_réfugiés. Dans les camps jordaniens de #Zaatari et d’#Azarq, par exemple, près de la frontière syrienne, les réfugiés paient depuis 2016 leurs aliments avec leurs iris.

      L’#aide_humanitaire_alimentaire distribuée par le Programme alimentaire mondial (PAM) leur est en effet versée sur un compte relié à leurs données biométriques. Il leur suffit de passer leurs yeux dans un scanner pour régler leurs achats. Une pratique qui facilite grandement la gestion #logistique du camp par le #HCR et le PAM, en permettant la #traçabilité des échanges et en évitant les fraudes et les vols.

      Mais selon Léa Macias, anthropologue à l’EHESS, cela a aussi des inconvénients. « Si ce paiement avec les yeux peut rassurer certains réfugiés, dans la mesure où cela les protège contre les vols, développe-t-elle, le procédé est également perçu comme une #violence. Les réfugiés ont bien conscience que personne d’autre au monde, dans une situation normale, ne paie ainsi avec son #corps. »

      Le danger de la fuite de données

      La chercheuse s’inquiète également du devenir des données ainsi collectées, et se pose la question de l’intérêt des réfugiés dans ce processus. « Les humanitaires sont poussés à utiliser ces nouvelles technologies, expose-t-elle, qui sont vues comme un gage de fiabilité par les bailleurs de fonds. Mais la #technologisation n’est pas toujours dans l’intérêt des réfugiés. En cas de fuite ou de hackage des bases de données, cela les expose même à des dangers. »

      Un rapport de Human Rights Watch (HRW) (https://www.hrw.org/news/2021/06/15/un-shared-rohingya-data-without-informed-consent), publié mardi 15 juin, alerte ainsi sur des #transferts_de_données biométriques appartenant à des #Rohingyas réfugiés au Bangladesh. Ces données, collectées par le Haut-commissariat aux réfugiés (HCR) de l’ONU, ont été transmises par le gouvernement du Bangladesh à l’État birman. Si le HCR a réagi (https://www.unhcr.org/en-us/news/press/2021/6/60c85a7b4/news-comment-statement-refugee-registration-data-collection-bangladesh.html) en affirmant que les personnes concernées avaient donné leur accord à ce #transfert_de_données pour préparer un éventuel retour en Birmanie, rien ne permet cependant de garantir qu’ils seront bien reçus si leur nom « bipe » au moment de passer la frontière.

      https://www.rfi.fr/fr/technologies/20210620-pour-les-r%C3%A9fugi%C3%A9s-la-biom%C3%A9trie-tout-au-long-du-chemin

      #smart_borders #tri #catégorisation #déterritorialisation #réfugiés_rohingyas

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      Sur les doigts brûlés pour ne pas se faire identifier par les empreintes digitales, voir la scène du film Qu’ils reposent en paix de Sylvain George, dont j’ai fait une brève recension :

      Instant tragique : ce qu’un migrant appelle la « prière ». Ce moment collectif où les migrants tentent de faire disparaître leurs empreintes digitales. Étape symbolique où ils se défont de leur propre identité.

      https://visionscarto.net/a-calais-l-etat-ne-peut-dissoudre

  • La #répression_pénale de la #traite des êtres humains à des fins d’#exploitation du #travail en #Suisse

    Le CSDH identifie des problèmes et formule des recommandations

    La traite des êtres humains reste souvent impunie du fait de l’absence de témoignages des victimes. Il arrive en effet fréquemment que ces dernières ne soient pas en mesure, en raison de leur situation extrêmement précaire, de faire une déclaration juridiquement valable ou qu’elles ne soient plus en Suisse pour le faire. De plus, l’article 182 du code pénal, qui sanctionne la traite, fournit peu d’éléments aidant à appliquer ce concept juridique à une situation concrète. Tels sont les résultats d’une nouvelle étude que le CSDH a réalisée sur le sujet.

    En Suisse, les #condamnations pour traite d’êtres humains à des fins d’exploitation du travail sont rares. Pour connaître les raisons de cette situation, le CSDH avait analysé en 2019, dans une première étude, les jugements prononcés dans ce domaine et les #bases_légales qui le régissent. Il approfondit maintenant ses conclusions dans sa nouvelle étude, «  La répression pénale de la traite des êtres humains à des fins d’exploitation du travail en Suisse  », pour laquelle il a interrogé directement des spécialistes de l’inspection du travail, de la police, des tribunaux et des ministères publics.

    Une procédure trop dépendante du témoignage des victimes

    Il ressort de l’étude que le principal obstacle est l’importance centrale conférée au témoignage des victimes lors de l’administration des preuves durant la procédure pénale. Selon les professionnels interrogés, il est pratiquement impossible d’obtenir une condamnation sans ce témoignage. Les victimes ne sont toutefois souvent pas à même de fournir des déclarations utilisables en tribunal en raison de leur vulnérabilité et de leur vécu traumatisant. De plus, au moment du procès, si celui-ci a finalement lieu, il est fréquent qu’elles ne soient plus en Suisse, soit qu’elles en aient été expulsées, soit qu’elles l’aient quittée de leur propre chef.
    Entre clichés trompeurs et un article de loi très vague

    Des clichés persistants, qui voient par exemple dans les victimes de traite des individus forcément retenus par la contrainte et victimes de violence, constituent une autre difficulté. Une sorte de réaction en chaîne s’enclenche lorsqu’un cas ne correspond pas à ce stéréotype : la police craint qu’il ne soit difficile de rendre la traite des êtres humains plausible aux yeux du ministère public, et ce dernier nourrit la même crainte envers les juges. Les autorités préfèrent alors souvent qualifier les faits d’usure plutôt que de traite, pour augmenter les chances d’aboutir à une condamnation pénale.

    Ces difficultés s’expliquent en grande partie par la formulation vague de la disposition légale applicable, l’article 182 du code pénal suisse (CP), qui fait référence à des traités internationaux peu connus, ou pas systématiquement consultés par les autorités.
    Recommandation  : octroyer des autorisations de séjour, reformuler l’article 182 CP et obliger les autorités à collaborer entre elles

    L’étude se conclut sur plusieurs recommandations à l’intention des pouvoirs exécutifs, législatifs et judiciaires. Outre la sensibilisation des autorités compétentes, il s’agit avant tout d’améliorer la situation des victimes, en particulier en leur délivrant des autorisations de séjour et en les soutenant dans leur collaboration avec les instances de poursuite pénale, afin de les encourager à poursuivre la procédure, comme le prévoient les traités internationaux.

    Les auteures recommandent aussi de modifier l’art. 182 CP et d’adapter ses notions aux instruments internationaux, afin de pouvoir mieux détecter et réprimer les cas de traite d’êtres humains. De plus, pour faciliter l’instruction pénale de cas d’exploitation du travail qui n’entrent pas dans le champ de la définition de la traite d’êtres humains, elles conseillent de créer une nouvelle norme pénale spécifique à cette infraction, indépendante de la traite des êtres humains.

    Enfin, pour améliorer le travail en réseau, l’étude recommande de prévoir dans chaque canton une base légale qui formalise la nécessité de collaborer entre les différentes autorités concernées contre la traite des êtres humains, à des fins notamment d’exploitation du travail.

    https://www.skmr.ch/frz/domaines/migration/publications/exploitation-du-travail-empirique.html?zur=105

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    #Rapport :


    https://www.skmr.ch/cms/upload/pdf/2020/200810_Etude_empirique__exploitation__travail.pdf
    #traite_d'êtres_humains #justice

  • Trump refuse de rebaptiser les #bases_militaires honorant des généraux sudistes

    Le président américain Donald Trump s’est dit mercredi catégoriquement opposé à l’idée de rebaptiser des bases militaires portant le nom de #généraux_sudistes, y voyant un manque de #respect pour les #soldats.

    Les tweets présidentiels interviennent au moment où les manifestations contre le racisme, consécutives à la mort de George Floyd sous le genou d’un policier blanc, ont relancé avec vigueur le débat sur le passé esclavagiste du pays.

    Ce n’est pas la première fois que Donald Trump se range de ce côté sur ce sujet sensible aux Etats-Unis où certains voient dans l’#hommage rendu aux #Sudistes, qui étaient favorables à l’esclavage, la célébration d’un passé raciste.

    A l’été 2017, il avait estimé que l’#histoire américaine était « mise en pièces » par le retrait de statues de personnages des Etats confédérés.

    Dix bases de l’armée de terre, toutes situées dans le sud du pays, portent le nom d’anciens #militaires_sudistes.

    Dans une série de tweets, le président américain a estimé que ces bases « légendaires » faisaient désormais partie du #patrimoine américain. Et martelé que son gouvernement n’étudierait « même pas » la possibilité de les renommer.

    « Respectez notre armée ! », a-t-il conclu.

    Mardi, le ministre de la Défense s’était de son côté dit, par la voix d’une porte-parole, « ouvert à une discussion sur le sujet ».

    Une statue de généraux sudistes est enlevée à Dallas (Texas) en septembre 2017

    Dans ses messages, le président américain cite en particulier #Fort_Bragg en #Caroline_du_Nord.

    Cette base, la plus grande du pays, porte le nom d’un ancien général de l’armée sécessionniste, #Braxton_Bragg, qui est surtout connu pour avoir perdu la grande #bataille_de_Chattanooga en 1863.

    Une base de #Géorgie honore #Henry_Benning, un général esclavagiste convaincu, qui avait plaidé pour la création d’une « #Slavocratie_sudiste ».

    Il existe aussi un #Fort_Lee, du nom du commandant en chef de l’armée sudiste #Robert_Lee, situé à une trentaine de kilomètres de #Richmond, capitale des Etats confédérés pendant la guerre.

    Le Pentagone avait déjà envisagé de renommer ces bases en 2015, après la fusillade de Charleston, en Caroline du Sud, où un jeune suprémaciste blanc avait tué neuf fidèles noirs dans une église. Mais l’armée de Terre avait finalement choisi de conserver les noms actuels.

    Preuve que ce débat récurrent est bien revenu au premier plan, la présidente de la Chambre des représentants Nancy Pelosi a appelé mercredi soir au retrait des 11 statues du Capitole représentant des soldats et des responsables confédérés.

    « Ces statues célèbrent la #haine, pas notre patrimoine », a-t-elle estimé.

    Défendant les tweets présidentiels, Kayleigh McEnany, porte-parole de la Maison Blanche, a estimé que changer le nom de ces bases serait insultant pour tous les soldats américains qui y ont été stationnés.

    Et argué qu’il s’agissait d’une pente glissante, évoquant par exemple le retrait temporaire du film « Autant en emporte le vent », de la plateforme de streaming HBO Max.

    Le long-métrage, qui présente une version romantique du Sud et une vision très édulcorée de l’#esclavage, est considéré par nombre d’universitaires comme l’instrument d’une forme de #révisionnisme_sudiste.

    « Jusqu’où faut-il aller ? », s’est-elle interrogée.

    « George Washington, Thomas Jefferson et James Madison doivent-ils être effacés de l’Histoire » ? a-t-elle poursuivi, dans une allusion au fait que ces présidents possédaient des esclaves.

    En 2017, M. Trump avait déjà tenu le même raisonnement pour défendre le maintien des statues de généraux sudistes.

    Mais la mise sur le même plan d’hommes qui ont joué un rôle central dans la création du pays et de ceux qui ont mené la « #sécession » contre celui-ci au nom de la défense de l’esclavage avait suscité de vives critiques.

    Près d’un siècle sépare la déclaration d’indépendance qui a fondé les Etats-Unis d’Amérique, le 4 juillet 1776, et la Guerre de Sécession.

    Cette dernière, qui a déchiré la nation de 1861 à 1865, a fait quelque 620.000 morts, soit un bilan bien plus lourd pour les Etats-Unis que les deux guerres mondiales réunies.

    https://www.courrierinternational.com/depeche/trump-refuse-de-rebaptiser-les-bases-militaires-honorant-des-
    #USA #Etats-Unis
    #toponymie #toponymie_politique

    ping @neotoponymie

  • Military sees surge in sites with ’#forever_chemical' contamination | TheHill
    https://thehill.com/policy/energy-environment/487782-military-sees-surge-in-sites-with-forever-chemical-contamination

    The military now has at least 651 sites that have been contaminated with cancer-linked “forever chemicals,” a more than 50 percent jump from its last tally.

    The information was released Friday in a report from the Department of Defense (DOD), part of a task force designed to help the military remove a class of chemicals known as #PFAS from the water supply near numerous military bases.

    PFAS, used in a variety of household products as well as an “AFFF” fire fighting foam relied on by the military, has been deemed a forever chemical due to its persistence in both the environment and the human body. The military has been under increasing pressure to clean up its contaminated sites, previously estimated to be at 401 locations.

    #pentagone #pollueur #eau #bases_militaires #CENTCOM
    #AFRICOM #EUCOM #NORTHCOM #INDOPACOM #SOUTHCOM
    #etats-unis

  • #Russie : #Arctique, la nouvelle frontière

    La fonte de la #banquise et le dégel des terres offrent des perspectives de navigation permanente sur l’océan Arctique, dernière grande réserve mondiale d’hydrocarbures. La région attise les convoitises territoriales des grandes compagnies pétrolières et des Etats riverains, - le Groenland, les Etats-Unis, la Norvège - quitte à se disputer le tracé des frontières…

    La Russie montre sa toute puissance militaire pour exploiter un sous-sol riche en hydrocarbures et minerais rares. Construction de ports maritimes en eau profonde, développement d’énormes complexes destinés à l’exploitation et au transport du gaz naturel et de pétrole. Éternels oubliés des enjeux environnementaux et géostratégiques, les peuples indigènes voient leurs conditions de vie totalement bouleversées par cette conquête de l’Arctique. Voyage entre un ancien monde préservé et un nouveau monde industriel en train d’émerger.

    https://www.arte.tv/fr/videos/086954-000-A/russie-arctique-la-nouvelle-frontiere
    #film
    #film_documentaire #géographie_politique

    #transport_maritime #Russie #pétrole #énergie #Sibérie #gaz #minerai #extractivisme #cobalt #nickel #passage_du_Nord-Est #changement_climatique #climat #Baie_d'Huston #hydrocarbures #Yamal #Total #Novatec #Chine #ports #Christophe_de_Margerie #infrastructures #aéroports #investissements #conquête_territoriale #conquête_économique #peuples_autochtones #Nénètses #Nenets #terre #sédentarisation #nomadisme #armée #présence_militaire #force_spéciale_arctique #marine_militaire #militarisation_de_l'arctique #bases_navales #Grand_Nord #économie_polaire #USA #Etats-Unis #Alaska #ressources #Canada #Norvège #OTAN #tourisme #Groenland #croisières #tourisme_de_masse #tourisme

    ping @reka @simplicissimus

  • Le fichage. Note d’analyse ANAFE
    Un outil sans limites au service du contrôle des frontières ?

    La traversée des frontières par des personnes étrangères est un « outil » politique et médiatique, utilisé pour faire accepter à la population toutes les mesures toujours plus attentatoires aux libertés individuelles, au nom par exemple de la lutte contre le terrorisme. Le prétexte sécuritaire est érigé en étendard et il est systématiquement brandi dans les discours politiques, assimilant ainsi migration et criminalité, non seulement pour des effets d’annonce mais de plus en plus dans les législations.
    Les personnes étrangères font depuis longtemps l’objet de mesures de contrôle et de surveillance. Pourtant, un changement de perspective s’est opéré pour s’adapter aux grands changements des politiques européennes vers une criminalisation croissante de ces personnes, en lien avec le développement constant des nouvelles technologies. L’utilisation exponentielle des fichiers est destinée à identifier, catégoriser, contrôler, éloigner et exclure. Et si le fichage est utilisé pour bloquer les personnes sur leurs parcours migratoires, il est aussi de plus en plus utilisé pour entraver les déplacements à l’intérieur de l’Union et l’action de militants européens qui entendent apporter leur soutien aux personnes exilées.
    Quelles sont les limites à ce développement ? Les possibilités techniques et numériques semblent illimitées et favorisent alors un véritable « business » du fichage.

    Concrètement, il existe pléthore de fichiers. Leur complexité tient au fait qu’ils sont nombreux, mais également à leur superposition. De ce maillage opaque naît une certaine insécurité juridique pour les personnes visées.
    Parallèlement à la multiplication des fichiers de tout type et de toute nature, ce sont désormais des questions liées à leur interconnexion[1], à leurs failles qui sont soulevées et aux abus dans leur utilisation, notamment aux risques d’atteintes aux droits fondamentaux et aux libertés publiques.

    Le 5 février 2019, un accord provisoire a été signé entre la présidence du Conseil européen et le Parlement européen sur l’interopérabilité[2] des systèmes d’information au niveau du continent pour renforcer les contrôles aux frontières de l’Union.

    http://www.anafe.org/IMG/pdf/note_-_le_fichage_un_outil_sans_limites_au_service_du_controle_des_frontieres

    #frontières #contrôle #surveillance #migration #réfugiés #fichage #interconnexion #interopérabilité