• topophile, l’ami·e des lieux | la revue des #espaces_heureux

    La revue interroge écologiquement notre #rapport_au_monde, aux espaces et aux lieux, aux environnements bâtis et naturels, elle questionne nos manières de #bâtir, d’#habiter et de penser afin de demeurer pleinement et justement sur la Terre. Elle s’organise autour de trois parties :
    #Savoir, la revue des idées, vise à écologiser nos esprits à travers la publication d’entretiens, d’enquêtes, d’essais et d’études de théoricien·ne·s et de praticien·ne·s du monde entier.

    #Faire, la revue des réalisations, rassemble des #réalisations originales de toute nature, de toute échelle et de tout pays qui participent d’une approche écologique, #éthique et sociale du lieu et de l’espace.

    Rendez-vous, la revue des événements, convie nos lecteurs et lectrices à enrichir leurs connaissances et expériences topophiles en allant à la rencontre des protagonistes à l’occasion de conférences, débats, expositions, visites, ateliers.

    https://topophile.net/la-revue

    #Topophile #revue #lieux #géographie #ressources_pédagogiques #écologie #espace #urbanisme

    Revue que j’ai découverte grâce à @rastapopoulos :
    https://seenthis.net/messages/854301

    Sur seenthis : @topophile

    ping @reka @franz42

  • Dans les eaux troubles du numérique
    https://zintv.org/dans-les-eaux-troubles-du-numerique

    Depuis ses débuts, Inter­net s’est déve­lop­pé en paral­lèle et avec des tech­niques de contrôle, de sur­veillance et de répres­sion, dont les consé­quences sont de plus en plus visibles durant cette période de coro­na­vi­rus. Premier lieu commun : Internet est entré dans les mœurs. Consulter ses mails, partager des fichiers, obtenir une information en ligne font aujourd’hui — pour une écrasante majorité d’entre nous — partie des gestes du quotidien. Deuxième lieu commun : Internet ouvre un monde de possibilités. (...)

    #Alibaba #Apple #Google #Intel #Microsoft #Orange #Tencent #Tesla #Xiaomi #Airbnb #Amazon #Facebook #Netflix #Uber #algorithme #Bluetooth #drone #smartphone #StopCovid #activisme #anti-terrorisme #censure #contactTracing #géolocalisation (...)

    ##consentement ##domination ##prédiction ##BATX ##bénéfices ##COVID-19 ##écoutes ##GAFAM ##MinorityReport ##profiling ##santé ##surveillance ##LaQuadratureduNet

  • Covid lockdown: The grim reality of NCR realty - The Economic Times
    #Covid-19#migrant#migrationinterne#Inde#batiment#travail

    https://m.economictimes.com/industry/services/property-/-cstruction/reality-of-ncr-realty-grim/articleshow/75523507.cms

    Migration of labour has further compounded problems for builders, who expect it will require 2-3 months to mobilise workforce once lockdown is lifted. Even half-complete projects would be difficult to finish by December this year.

  • Entretien avec Françoise Vergès | Radio Informal
    http://www.rybn.org/radioinformal/antivirus

    À propos d’inégalités invisibilisées, de normalité du confinement, de vulnérabilités et de racisme, de solidarité et d’auto-organisation comme contre-pouvoir, d’intersectionalité des luttes, de la métaphore du bateau négrier. Durée : 57 min. Source : Pi-node

    www.rybn.org/radioinformal/antivirus/audio/ANTIVIRUS18-FrancoiseVerges.mp3

  • Covid-19. Na fronteira de França com o Luxemburgo a angústia é portuguesa
    #Covid-19#Portugais#Luxembourg#bâtiment#travail#migrant#migration

    https://www.wort.lu/pt/luxemburgo/covid-19-na-fronteira-de-franca-com-o-luxemburgo-a-angustia-e-portuguesa-5e9e56
    https://blobsvc.wort.lu/picture/34f08e655046a554398e4d2e8bd47235/600/315/wortv3/2dc4152db1b73c8180ce102bca7cd22dfa8d7579

    Ricardo J. RODRIGUES
    Ricardo J. RODRIGUES
    Há milhares de portugueses que trabalham no Luxemburgo com contratos temporários na construção civil - a maioria vive do lado francês da fronteira. Quando a pandemia chegou, centenas viram-se de um dia para o outro sem emprego nem qualquer tipo de apoio. Muitos furaram o confinamento e voltaram a Portugal. Esta é história dos que ficaram e tentam aguentar.

  • [L’Heure de Pointe] Déferlente
    http://www.radiopanik.org/emissions/l-heure-de-pointe/deferlente-12

    Canaries toujours. Ile de Lanzarote.

    « Vamos. Le poisson vient à manquer. Sèche les puits, sèche les chèvres, sèche les mers, à force de jeûner. Mais les seuls qui ne sècheront jamais sont mes yeux et la mer. »

    Partir sur un #voilier, le MAP, avec un équipage de six personnes. Ensemble porté par l’association Festina Lente, festival de cirque itinérant à la voile. Itinéraire : Martigues (France), Gibraltar (Espagne), Casablanca (Maroc), Essaouira (Maroc), Sénégal. But du #voyage : créer un spectacle de cirque en utilisant le #bateau comme support et le jouer dans les ports, à la rencontre des habitants.

    D’escales en escales, questionner la notion de partir. Au départ, on s’en va. On quitte. Sur l’eau, on disparaît, sans internet ni communication, à peine repérés par un AIS qui signale notre présence d’un (...)

    #voyage,bateau,voilier
    http://www.radiopanik.org/media/sounds/l-heure-de-pointe/deferlente-12_08875__1.mp3

  • [L’Heure de Pointe] Déferlente
    http://www.radiopanik.org/emissions/l-heure-de-pointe/deferlente-9

    Ce qui se dit dans les coulisses de la rue, sur la place publique, où vient de se jouer le spectacle Deferlente...

    Partir sur un #voilier, le MAP, avec un équipage de six personnes. Ensemble porté par l’association Festina Lente, festival de cirque itinérant à la voile. Itinéraire : Martigues (France), Gibraltar (Espagne), Casablanca (Maroc), Essaouira (Maroc), Sénégal. But du #voyage : créer un spectacle de cirque en utilisant le #bateau comme support et le jouer dans les ports, à la rencontre des habitants.

    D’escales en escales, questionner la notion de partir. Au départ, on s’en va. On quitte. Sur l’eau, on disparaît, sans internet ni communication, à peine repérés par un AIS qui signale notre présence d’un petit point numérique visible seulement pour qui s’y intéresse. La première escale : rencontrer (...)

    #voyage,bateau,voilier
    http://www.radiopanik.org/media/sounds/l-heure-de-pointe/deferlente-9_08870__1.mp3

  • [L’Heure de Pointe] Déferlente
    http://www.radiopanik.org/emissions/l-heure-de-pointe/deferlente-10

    Le quinzième épisode est le premier d’une série de 3 sur les îles des Canaries, en particulier Lanzarote, l’île sur laquelle nous faisons escale.

    Partir sur un #voilier, le MAP, avec un équipage de six personnes. Ensemble porté par l’association Festina Lente, festival de cirque itinérant à la voile. Itinéraire : Martigues (France), Gibraltar (Espagne), Casablanca (Maroc), Essaouira (Maroc), Sénégal. But du #voyage : créer un spectacle de cirque en utilisant le #bateau comme support et le jouer dans les ports, à la rencontre des habitants.

    D’escales en escales, questionner la notion de partir. Au départ, on s’en va. On quitte. Sur l’eau, on disparaît, sans internet ni communication, à peine repérés par un AIS qui signale notre présence d’un petit point numérique visible seulement pour qui s’y intéresse. La (...)

    #voyage,bateau,voilier
    http://www.radiopanik.org/media/sounds/l-heure-de-pointe/deferlente-10_08871__1.mp3

  • [L’Heure de Pointe] Déferlente
    http://www.radiopanik.org/emissions/l-heure-de-pointe/deferlente-11

    «  » Soy Canaria, soy Canaria. « 
    D’où viennent les Canariens : des ports, des rencontres, des volcans en éruption ? »

    Partir sur un #voilier, le MAP, avec un équipage de six personnes. Ensemble porté par l’association Festina Lente, festival de cirque itinérant à la voile. Itinéraire : Martigues (France), Gibraltar (Espagne), Casablanca (Maroc), Essaouira (Maroc), Sénégal. But du #voyage : créer un spectacle de cirque en utilisant le #bateau comme support et le jouer dans les ports, à la rencontre des habitants.

    D’escales en escales, questionner la notion de partir. Au départ, on s’en va. On quitte. Sur l’eau, on disparaît, sans internet ni communication, à peine repérés par un AIS qui signale notre présence d’un petit point numérique visible seulement pour qui s’y intéresse. La première escale : rencontrer des (...)

    #voyage,bateau,voilier
    http://www.radiopanik.org/media/sounds/l-heure-de-pointe/deferlente-11_08872__1.mp3

  • « Bâtonner, comment l’argent détruit le journalisme », de Sophie Eustache - Livre France
    http://www.rfi.fr/fr/podcasts/20200426-b%C3%A2tonner-comment-l-argent-d%C3%A9truit-le-journalisme-sophie-eusta

    « Bâtonner », c’est copier-coller une dépêche d’agence de presse en la remaniant à la marge. Le bâtonnage illustre ce que l’argent fait au journalisme : la concurrence s’intensifie, la production de contenus s’accélère, l’information en vient à être usinée en série. Diplômée de l’Institut européen de journalisme, promotion « Yannick Bolloré », Sophie Eustache, l’auteure de Bâtonner, comment l’argent détruit le journalisme, est interviewée par Agnès Rougier.

    https://aod-rfi.akamaized.net/rfi/francais/audio/modules/actu/202004/Livre_France_Batonner_-internet_26_04_2020.mp3

    #audio #journalisme

    • https://www.marianne.net/medias/copiercoller-comment-le-batonnage-est-en-train-de-detruire-le-journalisme

      Sophie Eustache : Le « bâtonnage » est une pratique journalistique apparue dans les services web quand il a fallu « produire du contenu », c’est-à-dire écrire le plus d’articles possibles, pour contenter les algorithmes. C’est du copier/coller amélioré, souvent de dépêches mais aussi d’articles de journaux. Le temps d’écriture est environ de 30 minutes pour pouvoir publier un article toutes les heures en moyenne. C’est donc du travail qui se fait à la chaîne. La quantité prime la qualité.

      [...]

      Vous écrivez que Google est devenu le rédacteur en chef, en particulier dans les services web des journaux. Quels furent les dommages d’Internet pour le journalisme ?

      Internet aurait pu être un outil émancipateur pour les journalistes, mais en réalité, c’est une désillusion. Des pratiques comme le bâtonnage ont déqualifié le métier. Faire du copier/coller sans avoir le temps de faire des sujets originaux, d’enquêter, d’aller à la source de l’information et de réfléchir à sa propre pratique, ressemble à de l’automatisation du travail. C’est une perte de sens. L’idée qui sous-tend la production de contenus dans les médias privés, c’est d’engranger des revenus publicitaires. Les sujets sont choisis en fonction des potentiels d’audience. Il y a des magazines et des projets éditoriaux qui se créent uniquement parce que les commerciaux ont repéré un marché publicitaire… c’est le cas notamment de certains magazines lifestyle ou santé grand public.

      #bâtonnage #bâtonner #journalisme #journalisme_à_la_chaîne #temps_de_cerveau_humain_disponible

  • AYS Daily Digest 17/04/20

    GREECE
    An article has been published in the German newspaper DER SPIEGEL that gives insight into the Greek government’s plans to handle an outbreak of COVID-19 in the camps on the mainland and the islands. The plan is called Agnodike and comprises three levels:
    1. Preventive measures: Lockdown and partial curfew, controlled by police. A special area will be assigned in which new arrivals can be tested and cases of infection can be isolated.
    2. First cases inside the camp: complete curfew. NGOs are only allowed in with special permission. Health stations will be erected with space for 30 people.
    3. The virus spreads, evacuation: complete separation of healthy and infected people. The smaller of the two groups will be evacuated and accommodated in hotels, ships or gyms.

    A total of 2,300 most vulnerable people will be transferred from the islands to the mainland. These people are above 60 years of age or have chronic diseases. They will be transferred together with their families. The transfers are supposed to take place after the Orthodox Easter celebrations on April 19th. The people will be housed in camps, apartments, and hotels.

    The Moria Corona Awarness Team and the Moria White Helmets, two volunteer refugee groups, wrote a dramatic appeal to the European Union.
    “While Corona spread in Greece and here in Lesvos, we expected the worst, because this virus in the camp would be like a death sentence for old, sick and other vulnerable individuals”

    Three groups of people are still camping rough on the northern coast of Lesvos, without any substantial aid or support. They have been there for some 25 days now. The people told Mare Liberum: “different people tell us different things, and that changes day by day”. Apparently it is clear now that they will stay on the island and will eventually be able to apply for asylum. The local authorities are apparently fighting about who should take care of them. According to a new law, the communes in which the people are should take care of them, but they seem to be lacking the political will.

    IOM is proud to present a video of the distribution of food baskets and hygiene kits in the Malakasa camp in central Greece. The camp is run by IOM and hosts 1,600 people, including 620 children. The camp has been under quarantine since April 5th. If people have been without hygiene kits since that time, there is nothing to be proud of. “Immediate response” to a contagious disease for people who are not allowed to leave a facility and take care for themselves should not take almost two weeks.

    The journalist Mortaza Behboudi, who is an indispensable source on the ground who covers the living conditions in Moria for the French /German TV channel ARTE, has been attacked and exposed to threats of physical violence on Twitter by the Greek right wing politician Thanos Tzimeros. Reporters without borders is concerned about Mortaza’s security and calls on the politician to refrain from smearing journalists.

    Movement on the Ground donated 8,000 pieces of essential soap to the Vathy camp management on Samos. About 6,900 people live in and around the camp. The soap was distributed to all of them during the week.

    Recognized refugees in Greece face big challenges after their asylum process is completed. The UNHCR ESTIA program (Emergency Support to Integration and Accomodation) is not designed for recognized refugees. Since it is very difficult for them to find a job or receive state benefits, many of them become homeless. This is especially problematic for families, as homeless shelters do not accept them at all.

    The US Ambassador to Greece Geoffrey Pyatt announced that US will support Greece with 500,000 $ to support COVID-19 response efforts for migrants and refugees.
    This February 2020 Factsheet from UNHR gives a good overview on what UNHCR is doing in Greece.

    About 50 minors who are being transferred to Germany from the Greek islands will arrive in Germany today, on April 18th. We falsely reported that they had already arrived yesterday.

    CROATIA
    Violent push-backs from Croatia to Bosnia continue in the time of the pandemic, as No Name Kitchen reports:
    “Over the last several weeks, we have continued to receive reports and news updates of the violent push-back of people-on-the-move by Croatian authorities to the borderlands surrounding Velika Kladusa, Bosnia (the men in the pictures above experienced this brutality within the last week). These testimonies of violence include stories of individuals being beaten with batons, thrown into cold rivers, and having their clothing stolen.”

    BH
    The Red Cross in Bihac and the Civil Protection Headquarters of Bosnia’s Federation have set up a new camp, consisting of 50 tents with 200 beds in total. The camp is supposed to accommodate the people on the move who are currently in the northwestern Una-Sana Canton.
    About 7,000 people are currently stranded in the Bihac region. About 3,300 are accommodated in closed camps, the rest live in abandoned buildings and shelters. During the corona pandemic resentment against the people is rising; at the same time their life is getting even harder, as they are not allowed to use public transport, cannot be seen in groups, some shops won’t let them in to buy groceries and the police gets more violent towards them every day.

    #Covid-19 #Migration #Migrant #Balkans #Grèce #Bosnie-Herzégovine #Croatie #Confinement #Isolation #Couvrefeu #Transfert #Grècecontinentale #Hotel #Bateau #Gymnase #Lesbos #Malakasa #Quarantaine #Allemagne #mineursnonaccompagnés #Enfants #Bihac #Unasanacanton

    https://medium.com/are-you-syrious/ays-daily-digest-17-04-20-at-least-some-of-the-people-who-have-been-rescued-

  • Migrants et #épidémies : une vieille histoire

    Peur de l’épidémie et de la submersion par les migrants sont associées depuis longtemps. Une caricature publiée le 18 juillet 1883 dans le journal satirique américain Puck en témoigne, alors qu’une pandémie de #choléra affecte le monde. On y voit la société américaine se mobiliser pour repousser d’un même mouvement le spectre du choléra et les « #émigrants_assistés ».

    Au début des années 1880, une épidémie de choléra se répand à travers le monde à partir de son foyer initial situé en Inde. La maladie est connue depuis longtemps en Asie où elle trouve ses premiers foyers, mais ce n’est qu’à la faveur du renforcement de la #mondialisation qui caractérise le XIXe siècle que la maladie prend un caractère pandémique, et connaît plusieurs vagues de diffusion dans le monde. Les premiers cas ont été identifiés aux États-Unis dans les années 1830.

    Le début des années 1880 est également marqué une forte migration européenne vers les États-Unis, sous l’effet d’une dépression économique durable qui frappe l’ensemble du Vieux continent. Face à cet afflux, les États-Unis, qui ont fondé leur dynamisme sur une forte tradition d’asile, se ferment progressivement. Le 3 août 1882, le président Chester A. Arthur signe le premier Immigration Act, ouvrant ainsi la voie à une série de mesures restrictives qui culmineront avec l’ouverture du centre fédéral d’immigration d’Ellis Island en 1892.

    Le début des années 1880 voit donc la convergence d’une pandémie de choléra et d’une modification du récit national américain moins favorable aux migrants. Puisque l’épidémie circule essentiellement d’un continent à l’autre par bateau – avec les migrants mais aussi avec les marchandises, les aliments, l’eau –, les migrants apparaissent comme des coupables tout trouvés de la pandémie, comme en témoigne la caricature publiée le 18 juillet 1883 dans le journal satirique américain Puck.
    Un choléra turc sur un bateau anglais

    Cette caricature représente un bateau de migrants prêt à accoster à New-York. On ne voit du bateau que l’imposante figure de proue qui représente une faucheuse, symbole de mort explicité par le mot « choléra » qui orne le tissu posé sur ses jambes, et vêtue d’un costume traditionnel turc, particulièrement identifiable grâce au fez qui la coiffe. La présence d’un drapeau britannique, l’Union Jack, derrière cette figure ottomane qui apporte avec elle un virus venu d’Inde montre à la fois la multiplicité des origines des migrants qui arrivent alors aux États-Unis et la volonté du caricaturiste de considérer tous les migrants, d’où qu’ils viennent, comme des vecteurs de l’épidémie.

    En face de cette figure de mort qui occupe un bon tiers du dessin, tout ce qui pourrait entraver son entreprise de mort paraît dérisoire : la disproportion entre le bateau qui arrive et la barque du Board of health (bureau de la santé) montre combien il est dérisoire d’espérer arrêter l’épidémie sans renvoyer le bateau. Cela est d’autant plus vrai que les occupants de la barque ne sont armés que d’une bouteille d’acide carbolique, un simple désinfectant. Sur la côte, les bouteilles de désinfectant ont été alignées comme des canons le long de la pointe sud de Manhattan, lieu traditionnel de débarquement des migrants – on distingue Castle Clinton, qui servit de centre d’accueil des migrants entre 1855 et 1892, situé au cœur de Battery Park qui retrouve pour l’occasion sa première vocation militaire. En effet, les produits désinfectants ne sont pas là pour le soin, mais comme des armes pour repousser indistinctement la menace épidémique et les personnes qui l’incarnent. Mais ces produits, dont tous les noms ne peuvent pas être déchiffrés, sont plutôt des désinfectants que des médicaments, et montrent surtout l’impuissance de la chimie américaine à lutter contre ce nouvel ennemi. Comme pour pallier cette impuissance, en première ligne, les citoyens américains forment une barrière dérisoire de leur corps, certains munis de gourdins, plongeant à l’eau sans hésitation à l’avance de la menace. Ils se font protecteurs de la ville, à l’arrière-plan, dont la silhouette encore paisible montre que l’épidémie ne s’y est pas encore répandue.
    Quand la peur de l’épidémie rend xénophobe

    Le titre « The Kind of Assisted Emigrants we can not afford to admit » (« le genre d’immigrants assistés que nous ne pouvons pas nous permettre d’accueillir ») opère la jonction entre les deux peurs contemporaines que sont celles de l’épidémie et celle de la submersion migratoire - le champ lexical de la vague de submersion ou de la flambée leur est d’ailleurs commun. Le glissement de l’un à l’autre se fait par le biais de notions comme celle d’« émigré assisté » (« assisted emigrants ») ou de capacité financière (« affordability ») qui montrent la porosité entre le registre de la peur de la maladie et celui de la xénophobie. Ce n’est pas seulement le vecteur de diffusion d’une épidémie qui est redouté, c’est la solidarité elle-même qui pose problème : en consacrant ses ressources financières et sanitaires à aider les migrants, on se prive des moyens de lutter contre la pandémie à l’intérieur du pays. Et le message est clair : nous ne pouvons pas nous le permettre.

    On ne peut qu’être frappé de voir que ce message émane d’un journal, Puck – du nom du personnage facétieux du Songe d’une nuit d’été de Shakespeare –, qui n’a alors que dix ans d’existence et a été fondé en 1871 par un émigré allemand, Joseph Ferdinand Keppler (1838-1894), parti rejoindre son père en Amérique après avoir échoué à percer en Europe. D’abord publié en allemand, le journal vient de lancer sa version anglaise en 1877. Quant au dessinateur, Friedrich Graetz (1842-1912), il est lui-même originaire de Francfort, ce qui montre à quelle vitesse on peut passer du statut de demandeur d’asile à celui d’adversaire résolu de l’aide aux – nouveaux – migrants.
    Pour aller plus loin

    Dan Backer, Puck’s Role in Gilded Age Politics, University of Virginia, 1996.
    Mark Harrison, How commerce has spread disease. Yale University Press, 2012.
    Frank Snowden, Epidemics and Society : From the Black Death to the Present, Yale University Press, 2019.

    http://icmigrations.fr/2020/04/07/defacto-018-05

    #histoire #migrations #migrants #épidémie #pandémie #globalisation #Ellis_Island #fermeture #bateau #transport_maritime #caricature #dessin_de_presse #xénophobie #peur #solidarité #Friedrich_Graetz

    ping @visionscarto @karine4

  • Autour des avions et de la #diffusion du #coronavirus, dans la conférence de #Sansonetti :


    –-> plutôt que la théorie du #climat (là où il fait chaud, pas de virus), c’est celle des connexions par #avion qui serait à privilégier pour la #propagation du #virus...

    La conférence :
    https://seenthis.net/messages/834008

    #géographie #ressources_pédagogiques #coronavirus
    Et comme dit ma collègue Sarah Mekdjian :

    j’ajoute à mon TD sur le #déterminisme_climatique

    #déterminisme_géographique #avions #transports #températures #Afrique #Asie #Europe #transport_aérien #température #cartographie #visualisation

    #Philippe_Sansonetti

    • Reçu d’une amie à qui j’ai envoyé le commentaire ci-dessus

      Avevo visto la cartina in gennaio : une crisi annunciata.

      Pensa te che Zurigo in febbraio ha chiuso i voli diretti con la Cina, Ginevra no (3 voli /settimana con Pechino). All’atterraggio ricevevano un foglio dell’ufsp con scritto: in CH non é obbligatorio portare la mascherina (gettatela uscendo dall’aereo). Poi nessun controllo (febbre, quarantena... niente ).

      Morale ? Confronta il numero di casi à GVA e ZH !

      La politica ginevrina Del non chiudere l’aeroporto a Ginevra é stata spiegata pubblicamente dal medico cantonale il 25 febbraio all’unige (conferenza disponibile su mediaserver dell’uni).

      Remarque : la conferenza era sul mezzo giorno e gli esperti facevano « blagues » perché « je vous rappelle qu’au jour d’aujourd’hui il n’y a aucun cas en Suisse »..... un’ ora dopo la stampa annunciava il primo caso in Ticino. Tu vuoi farmi credere che il medico cantonale non lo sapevo ????

      #Suisse #Zurich #aéroports #Genève

    • Coronavirus en Afrique : pourquoi la catastrophe annoncée n’a pas eu lieu ?

      Les experts annoncent depuis des mois une déferlante de l’épidémie de coronavirus en Afrique, où la pauvreté et le manque d’infrastructures de santé font craindre le pire. Pourtant, alors que le premier cas remonte au 14 février sur le continent, la vague n’est toujours pas arrivée. Comment expliquer cette relative préservation ?

      Depuis le premier cas de coronavirus sur le continent, le 14 février en Égypte, les experts nous prédisent un scénario effrayant. L’Afrique allait être rapidement submergée par la pandémie de Covid-19 avec à la clé un cataclysme sanitaire dans un continent pauvre au système de santé défaillant. L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) appelle presque chaque jour le continent « à se préparer au pire ». Deux mois plus tard, le tsunami n’a toujours pas eu lieu, alors que les pays européens et les États-Unis sont violemment frappés.
      L’Afrique est le continent le moins touché par l’épidémie de coronavirus

      Avec 1.216 décès et 26.058 cas recensés au 22 avril, l’Afrique est le continent le moins touché par l’épidémie de coronavirus. L’Algérie, est le pays qui déplore le plus grand nombre de décès (402) devant l’Égypte, le Maroc et l’Afrique du Sud. Par comparaison, la France et ses 66 millions d’habitants a dépassé la barre des 20.000 morts du Covid-19. Alors pourquoi l’Afrique avec ses 1,2 milliard d’habitants semble échapper à l’épidémie ?

      Évidemment, le faible nombre de tests et le manque de données faussent en partie le bilan, le nombre de cas étant sans doute largement sous-estimé. Le chef du Centre africain de contrôle et de prévention des maladies, John Nkengasong, concède à l’AFP que, faute de tests, les statistiques ne sont pas parfaites. Mais il écarte l’idée que de nombreux cas passent sous les radars. « Les hôpitaux seraient envahis de malades, ce qui n’est pas le cas », confirme le médecin. D’autres facteurs peuvent en revanche apporter quelques pistes d’explication.

      Une longueur d’avance

      L’épidémie a gagné l’Afrique quelques semaines après l’Europe, permettant à ses dirigeants d’adopter des mesures préventives très en amont. « Avant même la détection des premiers cas de coronavirus sur le sol rwandais, nous avons pris très tôt des mesures d’hygiène qui ont été appliquées sur presque toute l’étendue du territoire », corrobore le docteur Sabin Nsanzimana, directeur général du Rwanda Biomedical Centre, à RFI. L’Afrique du Sud, la Tunisie, le Maroc et l’Algérie ont imposé un confinement et des couvre-feux avant que l’épidémie n’ait eu le temps de se propager.
      Une faible densité de population

      Avec 43 habitants par kilomètre carré, contre 181 en Europe de l’Ouest ou 154 en Asie du Sud-Est, l’Afrique demeure un continent faiblement peuplé dans la plupart des régions. Les habitants sont généralement concentrés dans les capitales, qui ont été très tôt confinées. En Côte d’Ivoire, le grand Abidjan est ainsi officiellement isolé du reste du pays depuis le 30 mars. Idem au Lagos, où les habitants des deux mégalopoles, Abuja et Lagos, ont interdiction de quitter la ville. Cette faible densité limite considérablement les contacts et donc la transmission du virus.

      Moins de circulation des personnes

      Contrairement à la plupart des pays occidentaux, de nombreuses régions africaines restent très isolées et vivent en quasi-autarcie. Le virus circule donc très peu dans la population. L’Afrique est également beaucoup moins touristique que l’Europe ou les États-Unis. Sur les 50 aéroports les plus fréquentés au monde, un seul est africain (celui de Johannesburg). L’Afrique ne compte pas non plus de diaspora importante comme la Chine ou l’Inde, qui doivent faire face au retour de nombreux étudiants revenant de l’étranger. Peu de grands mouvements de population ont d’ailleurs été constatés en Afrique subsaharienne.
      Une pyramide des âges beaucoup plus jeune

      Environ 60 % de la population africaine est âgée de moins de 25 ans. Or, le coronavirus frappe plus particulièrement les personnes âgées : en France, 75 % des personnes décédées du Covid-19 ont plus de 75 ans. L’Italie du Nord, région la plus touchée au monde, est aussi caractérisée par une très forte population âgée. « En Afrique, il n’y a plus de vieux à tuer sur le continent » résume sarcastiquement l’écrivain ivoirien Gauz, dans une tribune sur le site de Jeune Afrique. L’Afrique présente aussi un très faible taux d’obésité, qui est un facteur de risque majeur de mortalité au Covid-19.

      Une immunité pré-existante ?

      Une étude préliminaire du NHS (National Health Service) et de King’s College montre une corrélation négative entre les pays affectés par la malaria et ceux touchés par le Covid-19, qu’elle explique par un possible effet protecteur des traitements prophylactiques pour la malaria comme la chloroquine contre le coronavirus. Or, 93 % des cas de malaria sont enregistrés en Afrique, selon l’OMS. D’après une autre étude, c’est la vaccination systématique du BCG déployée en Afrique qui pourrait expliquer l’immunisation de la population. Les pays sans politique de vaccination universelle du BCG comme l’Italie et les États-Unis sont à l’inverse les plus touchés par le Covid-19, notent les auteurs. Des corrélations qui n’apportent toutefois aucune preuve de cause à effet.
      Famine, criquets, effondrement de l’économie : ces autres menaces bien plus concrètes

      Malgré ces atouts, l’Afrique risque pourtant de faire les frais de l’épidémie de Covid-19. Conséquence de la fermeture des frontières, des mesures de confinement et de la hausse des prix des denrées alimentaires, « le nombre de personnes menacées de famine en Afrique de l’Ouest pourrait quasi tripler en trois mois », a ainsi alerté l’ONG Oxfam le 21 avril. Une invasion de criquets fait également des ravages en ce moment en Afrique de l’Est. En Éthiopie, 200.000 hectares de terres agricoles ont été dévorées et un million de personnes ont désormais besoin d’une aide alimentaire d’urgence. La pandémie de coronavirus a également mis à l’arrêt la plupart des campagnes de vaccination contre la polio, la rougeole ou la diphtérie. En Afrique, le coronavirus est loin d’être la priorité des habitants.

      https://www.futura-sciences.com/alternative/amp/actualite/79699/?__twitter_impression=true
      #pyramide_des_âges #densité_de_population

  • Privatized Pushbacks: How Merchant Ships Guard Europe

    To hinder migrants crossing the Mediterranean, European navies stopped rescuing them. Now commercial ships are tasked with saving lives — and returning migrants to war-torn Libya.

    The #Panther, a German-owned merchant ship, is not in the business of sea rescues. But one day a few months ago the Libyan Coast Guard ordered it to divert course, rescue 68 migrants in distress in the Mediterranean and return them to Libya, which is embroiled in civil war.

    The request, which the Panther was required to honor, was at least the third time that day, Jan. 11, that the Libyans had called on a merchant ship to assist migrants.

    The Libyans could easily have alerted a nearby rescue ship run by a Spanish charity. The reason they did not goes to the core of how the European authorities have found a new way to thwart desperate African migrants trying to reach their shores from across the Mediterranean.

    And some maritime lawyers think the new tactic is unlawful.

    Commercial ships like the Panther must follow instructions from official forces, like the Libyan Coast Guard, which works in close cooperation with its Italian counterpart.

    Humanitarian rescue ships, on the other hand, take the migrants to Europe, citing international refugee law, which forbids returning refugees to danger.

    After the Panther arrived in Tripoli, Libyan soldiers boarded, forced the migrants ashore at gunpoint, and drove them to a detention camp in the besieged Libyan capital.

    “We call them privatized pushbacks,” said Charles Heller, the director of Forensic Oceanography, a research group that investigates migrant rights abuses in the Mediterranean. “They occur when merchant ships are used to rescue and bring back migrants to a country in which their lives are at risk — such as Libya.”

    The coronavirus crisis has made arguments about Mediterranean migration policy seem peripheral to the European moment, as governments focus on restricting not just external migration, but also the internal movement of their own citizens.

    But long before the pandemic hit, European leaders were mainly consumed by preventing Mediterranean migration, hoping to avoid a repeat of the 2015 migration crisis. And that approach remains topical, with hundreds of migrants crossing the Mediterranean already this week, either oblivious to or unconcerned by the coronavirus outbreak.

    Since the 2015 crisis, European governments have frequently stopped the nongovernmental rescue organizations that patrol the southern Mediterranean — like the Spanish ship, Open Arms — from taking rescued migrants to European ports.

    European navies and coast guards have also largely withdrawn from the area, placing the Libyan Coast Guard in charge of search-and-rescue.

    Now Europe has a new proxy: privately-owned commercial ships. And their deployment is contested by migrant rights watchdogs.

    Although a 1979 international convention on search and rescue requires merchant ships to obey orders from a country’s Coast Guard forces, the agreement also does not permit those forces to pick and choose who helps during emergencies, as Libya’s did.

    “That’s a blatantly illegal policy,” said Dr. Itamar Mann, an expert on maritime law at the University of Haifa in Israel.

    But commercial shipowners say that after saving migrants from drowning, their legal duty is to do as they are told by the Libyan Coast Guard, as decreed by a separate convention on search-and-rescue signed in 1979.

    “This is in accordance with international law,” said John Stawpert, a representative for the International Chamber of Shipping, a global shipowners’ association.

    Between 2011 and 2018, only one commercial ship returned migrants to Libya, according to research by Forensic Oceanography.

    Since 2018 there have been about 30 such returns, involving roughly 1,800 migrants, in which merchant ships have either returned migrants to Libyan ports or transferred them to Libyan Coast Guard vessels, according to data collated by The New York Times and Forensic Oceanography.

    The real number is likely to be higher.

    During the height of the crisis, ships like the Panther would have transferred rescued migrants to the Italian Coast Guard or humanitarian organizations.

    But in 2017, Italy gradually relinquished responsibility for search-and-rescue coordination in the southern Mediterranean to the Libyan Coast Guard, neatly absolving Italy of the legal obligation to rescue and admit every migrant entering international waters north of Libya.

    The next year, merchant ship crews began to return migrants to the Libyan authorities, which had been persuaded to take on the role by the promise of more equipment and international legitimacy.

    The Panther ordinarily supplies a cluster of oil rigs roughly 50 miles north of Libya. On Jan. 11, the Libyan Coast Guard engaged the Panther instead of the Open Arms because only the Panther’s owner had agreed to abide by a restrictive set of regulations drawn up by the Libyan Coast Guard.

    “All the ships who work in search-and-rescue have to follow this code of conduct,” Commodore Masoud Abdal Samad, the Libyan Coast Guard commander, said by telephone.

    Consequently, only the Panther was considered an “acceptable” rescue vessel on Jan. 11, he added.

    The pattern of using commercial ships has increased in recent months, said Anabel Montes Mier, the head of mission aboard the Open Arms that day.

    “These commercial ships follow the orders,” Ms. Montes Mier said. “We refuse to return people to places that are unsafe.”

    Rights groups fear Libya’s refusal to work with humanitarian rescuers has put more migrant lives in danger at sea.

    The number of people reaching Italy has dropped by more than 90 percent since 2017, while the death-toll in the southern Mediterranean has roughly halved in the same period.

    But the number of people drowning, as a proportion of those trying to cross, has sharply risen — from roughly 1 in 50 in 2017, to 1 in 20 in 2019, according to data compiled by the International Organization for Migration.

    The forcible return of the migrants, a practice known as refoulement, has also put many of them in lethal danger on land, because of Libya’s civil war.

    In February, an airstrike hit the dock used by the Panther to disembark migrants in Tripoli. Once ashore, migrants are imprisoned in detention camps run by an assortment of militias. Often, these lie in areas under attack. Last July, one camp was bombed, killing 53 prisoners.

    In a lawless land that provides few rights to foreign laborers, migrants are often tortured, raped, held for ransom, or treated as modern-day slaves.

    Steven, a 20-year-old from South Sudan, described being shot and beaten by Libyan officials after he was returned to Libya by a commercial ship in November 2018.

    “Why did they rescue us and take us back to Libya?” said Steven, who asked to be identified only by his first name for fear of legal repercussions. “It was better to die in the ship.”

    The question of culpability is complex.

    Since 1951, international refugee law has stipulated that migrants should not be returned without due process to the countries they fled. But in cases involving merchant ships, migrants are often rescued in international waters, before reaching Europe’s maritime borders.

    The authorities in Italy and European Union say they should therefore be returned to Libya, since Libya coordinates search-and-rescue operations in these international waters.

    Critics argue that Italy and its European allies still bear responsibility. In the view of humanitarian monitoring groups, the Europeans never relinquished their role in orchestrating search-and-rescue missions — undermining the rationale for surrendering control to Libya.

    During at least part of 2019, Italian navy officers aboard an Italian vessel docked in Tripoli’s harbor oversaw rescues on behalf of the Libyans, according to documents published during a court case in Sicily last March.

    “They coordinated the rescue activities,” Matteo Salvini, Italy’s interior minister at the time, said in an interview with the Times.

    In one instance in November 2018, logbooks show how Italian Coast Guard officers contacted a cargo ship, the Nivin, “on behalf of” their Libyan counterparts. But the logs also reveal that the Nivin’s captain could only reach the Libyan authorities by contacting the Italian Coast Guard.

    And though European navies have withdrawn from the area, their planes still direct the Libyan Coast Guard to migrant vessels, recordings published by The Guardian show.

    In March last year, one such military plane ordered a merchant vessel to return a boatload of rescued migrants to Tripoli, without any intervention from the Libyan Coast Guard, according to recordings reported in The Atavist, a digital magazine.

    In one of several recent phone interviews, Commodore Abdal Samad of the Libyan Coast Guard said an Italian ship docked in Tripoli, once used as a search-and-rescue control center, no longer directs Libyan Coast Guard activity.

    But Libyan Coast Guard crews still sometimes use the Italian ship’s equipment to communicate with merchant vessels, Commodore Abdal Samad conceded, particularly when their radios break down.

    One of the most recent instances, he said, was the weekend in January when the Panther rescued 68 migrants from the southern Mediterranean.

    https://www.nytimes.com/2020/03/20/world/europe/mediterranean-libya-migrants-europe.html

    #push-backs #refoulement #refoulements #bateaux_marchands #privatisation #externalisation #Méditerranée #Libye #Mer_Méditerranée #refoulements_privatisés #sauvetage #privatized_pushbacks #gardes-côtes_libyens

    ping @reka

  • OBS-Newsletter 01/2020 erschienen
    https://diasp.eu/p/10477356

    OBS-Newsletter 01/2020 erschienen

    Der neue OBS-Newsletter ist da: https://www.otto-brenner-stiftung.de/obs-newsletter-012020

    Diesesmal unter anderen mit folgenden Themen:

    Vorbestellungsmöglichkeit der neuen SNL-Studie zur “Auto- und Zulieferindustrie in der Transformation” Rückblick auf die letzten zwei Studien der OBS (“Lobbyismus in Schulen” und “Berichtertstattung über Flucht und Migration”) sowie vielen spannenden Veranstaltungs- und Lesetipps

    Abonnieren könnt ihr unseren Newsletter unter: https://www.otto-brenner-stiftung.de/sie-moechten/unseren-newsletter-bestellen

    Viel Spaß beim Lesen!

    #Flucht #Migration #Medien #Politik #Berichterstattung #Lobbyismus #Schule #Demokratie #Autoindustrie #Zulieferindustrie #Thüringen #Lausitz #Batterierecycling #Auto #Mobilität #Klima (...)

  • La #Croatie érige des barrières sur ses frontières

    21 février —15h30 : La Croatie a érigé ce vendredi matin une #barrière_métallique sur sa frontière avec la #Bosnie-Herzégovine, au niveau du poste d’#Izačić/ #Ličko_Petrovo_Selo, près de #Bihać. Il s’agit de renforcer les moyens de contrôle et de bloquer les migrants et les réfugiés qui tentent de franchir cette frontière.

    Selon le ministère croate de l’Intérieur, les fondations pour la pose de barrières ont également été posées au niveau des postes frontière de #Gejkovac, #Pašin_Potok, #Erdut et #Batina, dans le nord du pays.

    https://www.courrierdesbalkans.fr/fil-info-refugies-2020-fevrier

    #murs #asile #migrations #réfugiés #frontières #barrières_frontalières #Izacic #Licko_Petrovo_Selo #Bihac ##Pasin_Potok

  • #Projet_Nexus, 13ème semaine… Que se passe t-il à l’#Université_Paul_Valéry ?
    https://solidairesetudiants34.files.wordpress.com/2019/11/affiche.png?w=1400

    Que se passe-t-il à l’UPV ?

    La perte de la 13e semaine d’#enseignement en #Licence depuis la rentrée 2018

    Lors de sa séance du 13 mars 2018, le Conseil d’administration de Paul-Valéry a approuvé la réduction des semestres d’enseignement de 13 à 12 semaines à partir de la rentrée 2018. Pour les Licences, il s’agit d’une réduction sèche du volume horaire des formations : sur l’ensemble des 6 semestres de Licence, ce sont 6 semaines de cours qui sont perdues, soit près de la moitié d’un semestre.

    Pour les Masters, il s’agit d’une simple réduction du nombre de semaines d’enseignement, la masse horaire demeurant la même. Cette relative préservation des Masters peut s’expliquer par la réduction drastique des volumes horaires en Master lors du dernier renouvellement des maquettes, et par le plus grand impact d’une réduction du volume horaire des Licences.

    En effet, il ne s’agit pas d’une simple réorganisation du calendrier universitaire, sans quoi on aurait pu imaginer de conserver le même volume horaire sur un nombre réduit de semaines : l’enjeu est bien de réduire le volume des formations. Dans une université de Lettres, langues et sciences humaines comme Paul-Valéry, la principale dépense est la masse salariale (c’est-à-dire les salaires payés au personnel de l’université), loin devant les dépenses de fonctionnement qui sont très faibles.

    En dépit des multiples mesures d’économie réalisées sur la masse salariale (gel des postes de titulaires, besoins croissants en formation assurés par des précaires sous-payés) et de l’inadéquation criante entre les besoins des étudiant.e.s et le nombre d’enseignant.e.s, la dotation de l’Etat peine à couvrir la masse salariale. Pire, la précarisation croissante du personnel de l’université publique sert d’argumente en faveur de la réduction des formations, puisqu’on entend la DGS de Paul-Valéry affirmer qu’il y aurait “trop de vacataires” dans notre université.

    La décision d’amputer la Licence de 6 semaines est toutefois impopulaire auprès des enseignant.e.s comme des étudiant.e.s, d’où le calendrier opportuniste de cette décision (prise en catimini au printemps 2018, alors qu’étudiant.e.s et enseignant.e.s sont mobilisé.e.s contre la loi ORE et Parcoursup). Pour faire passer la pilule auprès des enseignant.e.s, les directions des UFR leur permettent d’ailleurs de réduire le nombre d’évaluations en cours de semestre. La réduction du semestre à 12 semestres contribue donc aussi à affaiblir le contrôle continu.
    Déploiement du programme Nexus de numérisation des enseignements

    Dans un courriel daté du 9 juillet 2018, le Président de l’UPV Patrick Gilli présentait ainsi le projet Nexus :

    “Le projet Nexus que notre université avait déposé au titre des « Nouveaux cursus à l’université » (NCU) du PIA 3 a été retenu par le jury international. Doté de 7 millions d’euros sur 10 ans, il permettra à notre établissement d’engager la mutation progressive de nos formations qui intègreront des modules d’apprentissage numérique dans toutes les licences, de connecter plus fortement les sciences humaines et sociales à la nouvelle économie de la connaissance et ce faisant, de donner à nos étudiants davantage d’atouts dans leur vie professionnelle.”

    Incroyable ! Paul-Valéry a obtenu plein d’argent pour faire évoluer les formations et faire réussir les étudiant.e.s ! Qui pourrait être contre un tel projet, dont le dossier d’expertise du Bâtiment Nexus de septembre 2019 nous dit que “par ses aspects modernes et innovants, il inscrit l’Université dans la dynamique du XXIième siècle” ?

    Lorsqu’on lit ce même dossier d’expertise, la présentation d’ensemble du projet peut toutefois faire naître des premières inquiétudes, puisqu’il s’agirait de “construire grâce à une spécialisation et à une professionnalisation progressives, à une architecture modulaire et à un accompagnement des étudiants tout au long de leur cursus, des parcours plus flexibles et plus individualisés” et que “Les projets sélectionnés [à l’instar de Nexus] prévoient des actions structurantes, susceptibles de faire l’objet d’un déploiement à grande échelle”.

    En français dans le texte, qu’est-ce que ça veut dire ? Cela veut dire que Nexus organise :

    le démantèlement de l’offre de formation à Paul-Valéry, éclatée en une multitude de modules ;
    la numérisation de l’ensemble de l’offre de formation, l’intégration de modules d’apprentissage numériques dans toutes les licences ne constituant que la première phase du déploiement de Nexus

    L’enseignement à distance (EAD) n’est pas une chose nouvelle à Paul-Valéry, comme le rappelle le dossier d’expertise du projet Nexus :

    “L’UPVM offre un enseignement à distance depuis sa création en 1970. Elle est désormais la première université française pour l’offre de formations complètes à distance (L, M, D) : 10 licences complètes, 1 licence pro, 18 master 1, 22 master 2, 1 Ecole Doctorale (35 mentions), 3 DU, le DAEU A. Les effectifs se sont très fortement accrus depuis une dizaine d’années : 670 étudiants en 2008-2009, 1893 étudiants en 2016-2017 (soit près de 10% de nos étudiants).”

    Toutefois, il est essentiel de distinguer entre l’EAD conçu comme la possibilité de donner accès à l’université à des personnes qui en seraient sinon exclues par des obstacles matériels insurmontables, et l’entreprise généralisée de numérisation des enseignements, guidée par l’austérité et une croyance millénariste dans le caractère inévitable de l’invasion numérique de l’ensemble de nos vies.

    Ne nous contentons pas, toutefois, de cette présentation générale, et allons voir dans le détail ce que le projet Nexus nous prépare. Dans les documents de présentation de Nexus, ce dernier est caractérisé par les actions suivantes :

    création de modules d’apprentissages (les « Briques ») centrés sur les Humanités numériques ;
    labellisation des licences afin d’offrir une meilleure visibilité des parcours professionnels des étudiants ;
    modularité des rythmes d’apprentissage ;
    mise en place d’un tiers lieu, « La Fabrique » ;
    accompagnement et orientation des étudiants

    Création de modules d’apprentissages (les « Briques ») centrés sur les Humanités numériques

    “Les Briques d’Humanités Numériques sont des modules de formation à distance, interdisciplinaires (cadre commun des 10 premières briques) et disciplinaires (10 briques suivantes), bâties sur des sujets propres aux humanités dans leurs liens aux mutations digitales de la société.”

    “Chaque brique […] (Fig. 1) vaut pour 36h d’EQTD et se compose de 9 chapitres thématiques évolutifs, subdivisés en quatre niveaux d’alvéoles (± 1h) de contenu progressif (bases, développement, approfondissement, prolongement) [cf. Fig. 2].”

    “Elles sont conçues par des équipes-projets interdisciplinaires qui font dialoguer les approches LLASHS, au coeur du dispositif, avec les sciences de l’ingénieur, de l’informatique et du codage et, d’autre part, avec les applications industrielles du domaine (sous forme d’études de cas). Diverses activités d’application mettent en oeuvre les savoirs-faire exposés.”

    “Concrètement, les Briques se présentent sous la forme de modules de formation à distance interactifs et adaptables à la diversité des apprenants. Chacune de ces Briques vaudra pour 2 ECTS par semestre, soit 7% de la licence au total (ce pourcentage prenant uniquement en compte les Briques obligatoires ; les étudiants pourront accéder à des Briques supplémentaires grâce au label Humanités numériques).”

    “Les thématiques abordées dans les dix premières briques sont :

    Codage et langage
    Litteracies numériques

    Données et enquêtes

    Espaces digitaux

    Éthique et société connectée

    Intelligences Artificielles

    Industries numériques
    Interfaces humain / machine
    Information et attention
    Art et cultures digitales.”

    Dans un second temps, il est prévu de permettre la création de dix autres briques, plus spécialisées dans un domaine particulier des Humanités numériques (par exemple, philologie numérique, etc.) ou articulant deux à trois disciplines dans ce cadre.”

    “L’offre est en ligne et scénarisée pédagogiquement, ce qui évite la lourdeur organisationnelle des enseignements présentiels tout en autorisant souplesse et personnalisation. Les premières alvéoles de chaque chapitre seront ouvertes en libre accès (dans une double fonction citoyenne et de vitrine de nos LLASHS), les autres seront accessibles sur la base d’une inscription à l’université et feront l’objet d’une validation pédagogique.”

    Notre analyse

    L’argumentaire de présentation de Nexus en révèle immédiatement un enjeu décisif : lorsqu’il est dit que l’offre en ligne permet d’éviter la “lourdeur organisationnelle des enseignements présentiels”, il faut comprendre qu’elle permet d’éviter de recruter et de payer des enseignant.e.s pour assurer des enseignements en présentiel et garantir de bonnes conditions d’apprentissage, et qu’elle permet d’éviter de financer la construction de nouvelles salles de cours nécessaires à l’amélioration des conditions d’études.

    Avec Nexus, Paul-Valéry s’inscrit pleinement dans le programme du gouvernement actuel pour l’Enseignement supérieur et la recherche : plutôt que d’accorder aux universités publiques une dotation budgétaire leur permettant d’assurer une formation à la hauteur des besoins des étudiant.e.s, des dispositifs sont mis en place pour réduire le coût de la formation pour le budget de l’État.
    Labellisation des licences

    “Dans l’offre de formation 2021, à partir de la L2, les labels proposent de donner de la visibilité aux enseignements existants pré-professionnalisant en regroupant ces enseignements sous 5 labels :

    Enseignement
    Académique / Recherche

    International
    Monde socio-économique
    Humanités Numériques”

    “A partir du semestre 3, chaque étudiant pourra ainsi choisir de rejoindre l’un des 5 Labels proposés dans chacune des licences, avec possibilité d’en changer jusqu’au semestre 4, selon son projet professionnel mûri au long de sa Licence 1. Les Labels permettront de valider chacun 4 ECTS par semestre soit 9% de la licence au total. Comme les Briques de formation en Humanités numériques, les labels sont un parfait exemple de mutualisation et d’hybridation des cours. Ces labels sont composés de troncs communs transversaux (proposés à l’ensemble des étudiants de l’université à l’identique) et de développements spécifiques à chaque discipline. La part de tronc commun est variable selon les labels : 20% pour les labels Enseignement et Académique (nourris par les spécialités disciplinaires), 50% pour le label International, 80% pour Entreprise et 100% pour Humanités numériques.”
    Modularité des rythmes d’apprentissage

    “Afin de faciliter le parcours de l’étudiant et sa personnalisation, Nexus permet l’inscription à l’UE en présentiel ou distanciel. L’objectif est de proposer, dans 10 ans, cette alternative pour 80% des cours de licence.”

    “Le projet Nexus souhaite permettre une plus grande flexibilité dans les modalités d’apprentissage. Actuellement, un étudiant se voit proposer une offre de formation exclusivement en EAD ou exclusivement en présentiel, sans possibilité de mixer les deux. Afin d’individualiser davantage son offre, Nexus prévoit le passage en EAD de l’ensemble de ses licences et une inscription à la carte : tout étudiant pourra choisir de s’inscrire en EAD ou en présentiel à chaque module d’enseignement. Cette hybridation des modes d’apprentissage permet de réussir en licence via : i) l’individualisation des emplois du temps « à la carte » rendant la formation adaptable au rythme de vie et disponibilités des apprenants : étudiant salarié, FTLV, étudiant en situation de handicap ou publics empêchés, étudiants à l’étranger ou éloignés une partie de l’année, etc. ; ii) l’individualisation des parcours : l’étudiant peut suivre plusieurs cursus à la fois (double licence) sans pâtir d’incompatibilité d’emplois du temps ; iii) l’individualisation des rythmes d’apprentissage : l’étudiant peut suivre par anticipation des cours en EAD (jusqu’à valider une licence en 2 ans) et compléter sa licence plus rapidement ou libérer du temps pour davantage de stages en fin de licence.”

    Notre analyse

    Tant d’attention portée au rythme de vie et aux disponibilités individuelles des “apprenants”, c’est vraiment touchant ! La numérisation est toutefois conçue comme une réponse aux besoins spécifiques des étudiant.e.s d’une université publique en Lettres, langues et sciences humaines et sociales, dont les conditions d’études sont effectivement affectées par la difficulté à financer leurs études. Plutôt que donner aux étudiant.e.s les conditions financières leur permettant de suivre leurs études dans de bonnes conditions, ce qui supposerait que la collectivité prenne ses responsabilités à l’égard de la jeunesse, Nexus propose aux étudiant.e.s de se contenter de cours en ligne.

    Sur la pertinence de ceux-ci, on se contentera de remarquer qu’une telle numérisation massive des cours n’est envisagée qu’à l’université publique, et certainement pas dans les classes préparatoires aux grandes écoles qui scolarisent les enfants des classes supérieures. La dépense par étudiant.e est, en France, 50% plus élevée pour un.e étudiant.e de CPGE que pour un.e étudiant.e de Licence : cela correspond aux heures beaucoup plus nombreuses d’enseignement (en présentiel) en CPGE, y compris individuellement ou en petits groupes.

    Ensuite, 80% des enseignements de Licence proposés également en distanciel d’ici 10 ans, cela veut dire 80% des enseignements qui pourront n’être plus proposés qu’en distanciel au prochain tour de vis de l’austérité, lorsque le gouvernement exigera que les universités réduisent plus fortement encore leur masse salariale.
    Accompagnement et orientation des étudiants

    “Un test de positionnement sera réalisé par l’ensemble des étudiants dès la cinquième semaine de Licence 1.”

    “Ce test, propre à chaque filière et dont les résultats seront traités de manière automatisée, permettra une meilleure appréhension des compétences, connaissances et sentiment d’auto-efficacité de chaque étudiant. Il sera réalisé en partenariat avec les enseignants pour déterminer quelles compétences évaluer et à quels profils proposer la remédiation. Selon les résultats du test, des réunions collectives et entretiens individuels seront proposés aux étudiants. Ils seront réalisés par les directeurs d’études (mis en place par la loi ORE du 8 mars 2018) et permettront de proposer à chaque étudiant un parcours adapté à sa situation. A la suite, chaque étudiant se verra proposer un parcours adapté à sa situation.”

    “L’offre de formation portée par Nexus a été construite de façon à faciliter l’accompagnement et l’orientation personnalisés des étudiants tout au long de leur cursus. Trois aspects sont essentiels de ce point de vue :

    l’orientation des étudiants néo-entrants dans la structure de la maquette Nexus, en particulier sur le choix de Labels à opérer par la suite
    le repérage des difficultés des étudiants afin de proposer des parcours individualisés (L1 en deux ans) ;
    la possibilité de réaliser le parcours de licence de manière accélérée pour les étudiants le souhaitant (à haut potentiel), par la déclinaison massive des formations permettant l’hybridation. [= possibilité de s’inscrire en distanciel]”

    Notre analyse

    A travers ce dispositif, Nexus s’inscrit complètement dans la continuité de la loi ORE, qui fait reposer les difficultés des étudiant.e.s à terminer leur Licence non pas sur la dégradation des conditions d’études, non pas sur la nécessité pour beaucoup de travailler à côté des études, non pas sur le fait que la L1 peut constituer un lieu d’attente d’une place dans une formation dite sélective, mais sur les seules faiblesses des étudiant.e.s : il serait donc urgent de les classer, dès la 5e semaine de L1, entre des étudiant.e.s en difficulté dont le parcours serait ralenti, et des étudiant.e.s “à haut potentiel” dont le parcours serait accéléré. Avec Nexus, la “modularité des rythmes d’apprentissage” est mise au service du classement des étudiant.e.s selon leur “potentiel”, qui vient remplacer les résultats obtenus aux examens comme déterminant du rythme de la formation.

    Mise en place d’un #tiers_lieu, « La Fabrique »

    “L’approche par compétences vise, conformément au processus de Bologne, à permettre une mise en valeur des formations et des diplômes non pas en fonction des contenus ou de la durée de la formation, mais selon les acquis des étudiants. En conséquence, elle suppose une mise en place de nouvelles conceptions des formations et des évaluations, et impose une clarté permettant la valorisation des diplômes par les professionnels.”

    “La nouvelle offre de formation sera aussi complétée par des dispositifs innovants de formation.

    Fabrique Nexus, un tiers-lieu pour la pédagogie par projet, en lien avec les entreprises (et notamment la French Tech) et le monde socio-économique (institutions, collectivités, associations…)
    L’Atelier, un service d’accompagnement à la transformation et à l’innovation dans l’enseignement et la recherche sera mis en place dès la rentrée 2018. L’ensemble des enseignants seront accompagnés pour permettre la mise en place de dispositifs de formation hybrides permettant la fluidité des apprentissages ;
    Archipel, une salle d’expérimentation pédagogique, préfigurant le Learning center d’Atrium (2020) sera également en place dès la rentrée 2018.”

    “Le projet Nexus requiert des ingénieurs pédagogiques, des développeurs, des espaces d’innovation qui doivent être gérés, mais aussi des responsables financiers, des porteurs de projets, etc. Il doit être arrimé à un environnement institutionnel et administratif à la fois flexible et de proximité : flexible, parce que les personnes qui accompagnent l’innovation sont financées sur des missions spécifiques et temporaires qui nécessitent un accompagnement particulier ; de proximité parce que les enseignants-chercheurs ont besoin de trouver le soutien, en amont comme en aval, de leurs projets, en ayant identifié clairement les lieux et les personnes idoines.”

    Notre analyse

    Le massacre des formations continue, puisqu’il s’agit de structurer celles-ci non plus en fonction de contenus d’enseignement ou de progression pédagogique pensée comme un ensemble d’étapes, mais en termes de compétences. Cela veut dire qu’au lieu d’évaluer des productions/réalisations des étudiant.e.s, ce sont les étudiant.e.s elles-mêmes et eux-mêmes qui sont évalué.e.s pour identifier leur acquisition de compétences.

    Cette nouvelle conception de l’enseignement semble nécessiter, aux yeux de nos dirigeant.e.s éclairé.e.s, la construction d’un bâtiment de prestige, dont le dossier d’expertise précise qu’il sera équipé d’un “showroom”, d’une “salle de créativité”, d’un “grand écran de téléprésence”, ou encore de “murs inscriptibles”. C’est probablement plus important que d’équiper l’ensemble des salles de cours de tableaux vraiment fonctionnels et de systèmes multimédia : est-ce parce que le bâtiment Nexus accueillera “les entreprises et le monde socio-économique”, auxquelles la direction de l’université souhaite offrir des conditions d’accueil meilleures que celles des personnels et des étudiant.e.s ? C’est probablement aussi la raison pour laquelle l’accès à ce bâtiment sera sélectif/select, le dossier d’expertise précisant : “L’accès au bâtiment, puis à certains espaces spécifiques, seront réservés aux porteurs de projets en lien avec les humanités numériques et à leurs partenaires suivant un système de contrôle d’accès avec demande en ligne et autorisation d’accès pour une période déterminée.”

    Nexus, c’est toutefois le prestige au moindre coût, puisqu’il est bien rappelé que “les personnes qui accompagnent l’innovation sont financées sur des missions spécifiques et temporaires” (= précaires), et que l’accueil du bâtiment Nexus sera assuré par un “agent virtuel / écran tactile”. C’est l’occasion de rappeler les gels et suspensions de postes systématiques dans notre université, justifiés notamment par la nécessité d’apporter les garanties budgétaires exigées par les financeurs des nouveaux bâtiments comme Nexus.

    Si Nexus est l’avenir de l’université publique, nous ne sommes pas pressés d’y être !
    Contextualisation
    Numérisation : l’illusion du progrès

    La numérisation des formations prévue par le projet Nexus est présentée comme un outil au service de la réussite étudiante et comme une réponse à la “digitalisation” de l’économie. Il semble utile de rappeler plusieurs choses concernant la numérisation :

    la numérisation n’est pas une dématérialisation écologiquement vertueuse, mais repose sur le déploiement d’une infrastructure (serveurs, réseaux, ordinateurs, etc) consommatrice de ressources produites par les industries d’extraction et d’électricité ;
    la numérisation n’est pas un processus inévitable, mais le résultat de choix politiques visant à l’économie de moyens dans les processus de production (automatisation) et dans la délivrance de services (numérisation des impôts, etc), qui renforcent la précarisation dans l’ensemble des secteurs affectés ;
    la numérisation n’est pas, par elle-même, source de démocratisation de l’accès à l’enseignement supérieur : elle nécessite des ressources matérielles (connexion internet, ordinateur) dont l’ensemble des étudiant.e.s (et de celles et ceux qui souhaitent le devenir) ne disposent pas, et de compétences numériques qui sont inégalement distribuées, si bien qu’elle est susceptible de renforcer les inégalités sociales dans l’accès aux études et la réussite dans celles-ci.

    Logique d’austérité

    La suppression de la treizième semaine du semestre sur le calendrier universitaire correspond à la perte de six semaines sur une licence, soit environ un douzième de la formation.

    Pour justifier cette suppression, la Présidence de l’Université plaide le manque de budget. En effet, cela fait des années que les dotations de l’état n’augmentent pas ou peu, alors que le nombre d’étudiant-e-s ne cesse de croître, d’environ 2,5% chaque années. Le résultat de cela est la stagnation, voire la réduction du nombre de places dans les Universités, ainsi que le non-recrutement de nouveaux-elles enseignant-e-s.

    Face à ce manque d’investissements, le gouvernement a une parade toute trouvée : Il investit en fin de compte dans l’ESR, mais passe par des appels à projets. Ceux-ci ont un effet pervers : d’une part, ils accentuent les inégalités entre établissements, d’autre part, ils incitent fortement les universités à mettre en œuvre la politique du gouvernement pour décrocher ces financements.

    Ceci est une des conséquences de la LRU de 2007 (Loi Relative aux libertés et responsabilités des Université) qui confie la gestion de leur budget aux Universités, c’est à dire que comme le feraient des chefs d’entreprise, les Présidents des Universités gèrent leur masses salariales et leur patrimoine immobilier.

    C’est notamment dans cette logique d’austérité que le projet Nexus est défavorable, à la fois aux enseignant-es mais aussi aux étudiant-es. En effet, numériser toujours plus d’enseignements (Jusqu’à 80% prévu en 2028), revient forcément à réduire la masse salariale enseignante, dans un premier temps par la réduction du nombre de vacataires et dans un second temps par une accélération probable du non-remplacement des départs à la retraite. Dans un troisième temps, on peut tout à fait imaginer un plan de départs volontaires, comme le permet désormais la Loi du 6 août 2019 de transformation de la fonction publique.
    Le Projet Nexus, droit dans la logique du plan étudiant

    – Réduction de la part de l’enseignement

    L’article 8 de la loi ORE supprime le minimum de 1500 heures de cours en présentiel, c’est à dire que ces 1500 heures pourront maintenant compter des heures de travail en autonomie, de stage, de projet etc. C’est l’aboutissement du Processus de Bologne, à savoir qu’une licence en vient à être définie par l’obtention de 180 ECTS – des crédits dont la modalité d’accumulation importe peu. Cela explique la liberté de plus en plus grande laissée aux établissements quant à la manière dont ces crédits sont obtenus (forme des cours, nombre d’heure de cours, voire pas de cours du tout)… Ce qui laisse la place à des dérives mettant en jeu la valeur du diplôme.

    – Individualisation des parcours : L1 en 2 ans ; Licence accélérée

    L’arrêté licence, complétant la loi ORE, permet la personnalisation des parcours par le contrat pédagogique. Ce contrat pédagogique, qui prend en compte le profil des étudiant-e-s, énonce des “engagements réciproques” entre l’étudiant-e et l’Université mais n’a aucune portée juridique. L’objectif est clairement de concilier le caractère national du diplôme et la mise en place de parcours personnalisés. Le cadre national du diplôme est affaibli lorsque la Licence est est définie principalement par l’acquisition des 180 ECTS, et plus par un nombre d’heures définies.

    Il est dit très clairement que le projet Nexus “s’inscrit dans [la réforme de la loi ORE]. Ainsi, dans la même lignée que cette loi, il propose “la possibilité de réaliser le parcours de licence de manière accélérée”. Il prévoit que les étudiant-e-s passeront un “test de positionnement” dès la cinquième semaine de cours de licence 1. Ces tests permettront de proposer aux étudiant-e-s de passer leur licence en deux ans. L’instauration de cette individualisation des parcours crée une inégalité entre détenteurs du même diplôme.
    Recomposition de l’ESR : une université à deux vitesses

    Le mode de gestion du secteur de l’ESR par le ministère, qui combine austérité budgétaire et inégalité de traitement par l’attribution d’appels à projets, met en concurrence l’ensemble des établissements pour donner la priorité aux quelques rares universités susceptibles d’être concurrentielles à l’échelle internationale.

    Le projet Nexus répond d’ailleurs à l’appel à projets “ANR PIA NCU”, inscrit dans le PIA 3 (Programme d’Investissement d’Avenir), dans lequel le gouvernement a insufflé 700 millions d’euros. Le but est de renforcer leur “stratégies d’excellence” sur les plans de la recherche et de la formation, au travers de “programmes de grande ampleur, à vocation fortement structurante et se déployant dans la durée”. Ceci participe à faire émerger quelques universités d’élite au détriment des autres. Face à cela, nous revendiquons la fin des financements des appels à projets ainsi qu’un investissement massif dans toute les universités selon leur besoin.

    https://solidairesetudiants34.wordpress.com/2019/11/12/defendons-nos-formations-projet-nexus-13eme-semaine

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  • Gafam : vers la fin du monopole ?
    https://www.franceculture.fr/emissions/le-journal-des-idees/le-journal-des-idees-emission-du-mardi-11-juin-2019

    Les récentes dérives des GAFA rappellent que la constitution de monopoles représente une menace pour l’économie et la société. C’est ce que souligne Nicolas Baverez dans le FigaroVox : « les Gafa se sont érigés en une hyperpuissance technologique hors de tout contrôle, que ce soit celui de l’État, du droit ou des citoyens. Ils fonctionnent comme une alliance de monopoles qui, par leur taille et leur avance technologique, concentrent un formidable pouvoir de marché en quadrillant l’économie numérique ». (...)

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    ##fiscalité ##SocialCreditSystem

  • L’expansion des BATX, les GAFAM chinois
    https://www.franceculture.fr/numerique/lexpansion-des-batx-les-gafam-chinois

    Méconnus en dehors de la Chine, les géants du numérique chinois commencent à s’internationaliser et pourraient bien concurrencer les groupes leaders américains sur leur propre territoire. Google, Amazon, Apple, Facebook ou Microsoft représentent aujourd’hui l’essentiel du quotidien numérique de milliards d’utilisateurs dans le monde. Ils pèsent plus de 4 200 milliards de dollars de capital à eux cinq. Pourtant, les 1,4 milliards de Chinois n’en utilisent presque aucun, et pour cause : la Chine a ses (...)

    #Apple #Google #Microsoft #Amazon #Facebook #Alibaba #Tencent #Xiaomi #Baidu #algorithme #voiture #smartphone #censure #domination #BATX #bénéfices #BigData #data #GAFAM (...)

    ##surveillance

  • Demain, l’humain connecté : que préparent vraiment les GAFAM ?
    https://www.franceculture.fr/numerique/demain-lhumain-connecte-que-preparent-vraiment-les-gafam

    Piloter un ordinateur directement depuis son cerveau ! De premiers tests sur des humains devraient avoir lieu cette année au service d’une société d’Elon Musk. Et Facebook a racheté une jeune entreprise capable de décrypter nos intentions via un bracelet connecté. Jusqu’où ira l’hyperconnexion ? Les échos de la Silicon Valley provoquent parfois des frissons. L’un des derniers exemples en date : le rachat de Control Labs par Facebook le 25 septembre dernier pour un montant compris entre 500 millions et (...)

    #Apple #Google #Microsoft #Nest #Tesla #Amazon #Facebook #Instagram #iTunes #WhatsApp #algorithme #bracelet #Home #Alexa #iPad #iPhone #Portal #transhumanisme #BATX #GAFAM #InternetOfThings (...)

    ##technologisme

  • Décolonisations (1/3) - L’apprentissage | ARTE
    https://www.arte.tv/fr/videos/086124-001-A/decolonisations-1-3

    1. L’apprentissage
    De la #révolte des #cipayes de 1857 à l’étonnante République du #Rif, mise sur pied de 1921 à 1926 par #Abdelkrim_el-Khattabi avant d’être écrasée par la #France, ce premier épisode montre que la #résistance, autrement dit la #décolonisation, a débuté avec la #conquête. Il rappelle comment, en 1885, les puissances européennes se partagent l’#Afrique à #Berlin, comment les Allemands commettent le premier #génocide du XXe siècle en #Namibie, rivalisant avec les horreurs accomplies sous la houlette du roi belge #Léopold_II au #Congo. Il retrace aussi les parcours de l’anthropologue haïtien #Anténor_Firmin, de la Kényane #Mary_Nyanjiru, de la missionnaire anglaise #Alice_Seeley_Harris ou de #Lamine_Senghor, jeune tirailleur sénégalais devenu #militant #communiste et #anticolonialiste.