• #Belgique : Inondations de 1953 : Quand le papa de Geluck caricaturait les manquements du gouvernement Adrian Thomas - Solidaire
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    Les récentes inondations ne sont pas les premières que notre pays ait subies. On pense à celles de 1926, 1987, 1993 ou encore 2011. Le raz-de-marée de février 1953 a défrayé la chronique pour son bilan meurtrier (2 551 morts) et les dégâts causés. Mais aussi parce que les actions du gouvernement n’ont pas été à la hauteur des besoins des nombreux sinistrés. Ces insuffisances n’avaient pas échappé au crayon du caricaturiste Diluck, le papa de Philippe Geluck, le dessinateur de la célèbre BD « Le chat ».


    Didier Geluck (1924-2011), ici avec le réalisateur soviétique Andréï Tarkovski, dessine quotidiennement dans Le Drapeau rouge dans les années 1950. Il devient dès 1955 directeur de Progrès films, distributeur de films du bloc de l’Est. (Photo D.R.)

    En 1953, Didier Geluck (1924-2011) croque l’actualité dans Drapeau rouge, le quotidien du Parti communiste de Belgique (PCB). Quand surviennent les inondations en février, Diluck n’y va pas de main morte dans ses dessins. Une tempête en mer du Nord fait alors céder les digues. L’eau envahit les terres et noie 1 836 villageois néerlandais. Le Royaume-Uni est aussi très atteint. Quant aux Belges, 28 sont tués en Flandre, le long de la Côte et de l’estuaire de l’Escaut. 10 000 familles sinistrées se retrouvent sans abri, en plein hiver.

    La solidarité de la classe travailleuse
    Très vite, la solidarité se met en marche. La Croix-Rouge et le PCB, entre autres, récoltent des fonds, des vêtements, des couvertures et des vivres. Comme en 2021, des centaines de volontaires affluent pour apporter leur aide aux victimes de la catastrophe. Par exemple, les ouvriers des ACEC cèdent collectivement le salaire d’une journée et acheminent à Ostende un camion rempli de literie.

    De son côté, le gouvernement rase les murs. Le PCB exige que le Premier ministre Jean Van Houtte (PSC, ancien cdH) rende compte au fur et à mesure de l’aide délivrée aux sinistrés. Mais bien vite, le Parti social-chrétien, seul au gouvernement, s’en lave les mains. En accordant à peine dix millions de francs (un peu moins de 250 000 euros) à la Croix-Rouge et en refusant d’indemniser les victimes.

    C’est que cette calamité tombe mal : le ministre des Finances Albert-Édouard Janssen (qui est également banquier) a prévu une hausse des impôts afin de financer une « armée européenne ». Avec la guerre de Corée (1950-1953), la Guerre froide s’est en effet fortement réchauffée et menace de dégénérer. Les Américains poussent donc les nations ouest-européennes à s’unir, en premier lieu militairement, dans l’éventualité d’une troisième Guerre mondiale contre l’Union soviétique et la Chine.

    L’inaction gouvernementale caricaturée
    Dans ses caricatures pour Drapeau rouge, Diluck tourne en dérision le cynisme du gouvernement, qui s’obstine à défendre coûte que coûte son budget. « Ah non, rien à faire, les sinistrés n’en auront pas un sou ! », fait-il dire au Premier ministre.

    « Prendre l’argent dans le budget de la guerre ? Vous êtes fou, mon brave ! Et nos tanks… et nos traitements ? », prête Diluck à un général obtus.

    Sur un autre dessin, deux ministres calculent : « Nous augmentons les impôts de 5%. Les sinistrés paient les impôts, n’est-ce pas ? Ils paient donc les dégâts subis par l’État. Il ne restera plus rien pour les indemniser, dites-vous ? Et la charité publique, alors ? », concluent les « margoulins ».

    Diluck raille aussi Baudouin. Le roi est sur la Côte d’Azur et rechigne à revenir de vacances. Il va tardivement saluer des sinistrés devant les photographes mais retourne aussitôt à Antibes.

    Son antipathie passe mal en Belgique. La presse se déchaîne. Des journaux étrangers évoquent même la reprise de la récente Question royale, conclue de justesse en 1950 par l’abdication de Léopold III. C’est suite aux gaffes de Baudouin que le Palais créera un service pour la presse. Quant à l’armée européenne (CED), le projet va échouer.

    Concernant les inondations, les autorités se voient bien obligées d’investir dans l’élévation des digues. Ainsi naît le Plan sigma (programme de gestion des inondations et de l’écosystème, le long de l’Escaut, en Flandre). Des digues qu’il faut sans cesse rehausser. Jusqu’où ? En revanche, les sinistrés, eux, ne verront jamais l’ombre d’une aide gouvernementale.

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  • Qu’est-ce que la Palestine ?
    En maximum 2.000 signes, pas évident... Voici l’essai
    De quoi la Palestine est-elle le nom ? De la dépossession, d’abord. Entre les deux guerres mondiales, on a « vendu » aux Juifs de la diaspora en proie à l’antisémitisme et en quête d’un Etat « une terre sans peuple pour un peuple sans terre ». Sauf qu’il y avait un peuple, les Palestiniens. Dont l’identité nationale n’était certes pas affirmée à 100%. Le mandat britannique (1920-1948) et l’immigration juive vont ancrer, galvaniser cette identité, que seuls quelques extrémistes osent encore nier.
    D’exil forcé en défaites militaires arabes, les Palestiniens sous l’égide de l’Organisation de libération de la Palestine ont finalement accepté en 1988 de ne réclamer pour bâtir leur Etat que 22% de la Palestine historique, à savoir les territoires conquis par Israël en 1967 (Jérusalem-Est, la Cisjordanie et la bande de Gaza).
    Mais face à la toute-puissance militaire et économique d’Israël, Etat conforté par l’aide des Etats-Unis et la bienveillance de l’Europe, les Palestiniens en sont réduits, depuis 1991, à négocier ce qu’ils pourraient sauver de ces 22%. Car Israël, pour des raisons dites de sécurité mais souvent aussi religieuses, n’entend céder que le minimum dans tous les dossiers comme le retour des réfugiés (c’est un « niet » israélien total, mais le droit international dit autre chose), le partage de Jérusalem (idem) ou les colonies (illégales, elles grignotent et rongent les territoires occupés, rendant l’émergence d’un Etat palestinien quasiment impossible).
    Malgré la radicalisation d’une partie non négligeable du public palestinien frustré qui entend les sirènes islamistes parfois extrémistes, l’ensemble de la planète Terre s’est résolu au XXIe siècle à soutenir la création d’un Etat palestinien. Avec l’injustice fondamentale du sort des Palestiniens de plus en plus difficile à cacher, les excès israéliens sont largement responsables de cette prise de conscience : des interventions armées aux moyens disproportionnés ont choqué le monde au Liban (1982), face aux intifadas (révoltes) des populations occupées (celle de 1987 et celle de 2000), à Gaza en 2008 et 2014.
    En l’absence de pressions dignes de ce nom sur l’occupant israélien, la question palestinienne continuera longtemps encore à hanter les esprits.
    BAUDOUIN LOOS
    "Le Soir" du 4 décembre 2014
    #BaudouinLoos #journalisme #Palestine #Freepalestine

  • “Africa is finally seizing control of its image”—but which Africa and which image?
    http://africasacountry.com/africa-is-finally-seizing-control-of-its-image-but-which-africa-and

    #Al_Jazeera continues its journey on the “Africa Rising” trail, this time with a documentary series on cultural elites—young photographers from Kenya, Mozambique, Nigeria, the Republic of Congo, and South Africa (see our review on the previous series on African business men here). “Africa is finally seizing control of its image”—this is the motto of [...]

    #PHOTOGRAPHY #Barbara_Minishi #Baudouin_Mouanda #Mário_Macilau