• Time of israel : L’enregistrement d’un otage criant à l’aide avant d’être tué par erreur par l’armée israélienne a été diffusé
    Alon Shamriz hurlait "à l’aide" entre les tirs nourris, alors qu’il tentait d’informer l’armée de sa présence et de celle de deux autres otages

    Alon Shamriz, 26 ans, enlevé par le Hamas le 7 octobre et abattu accidentellement par des soldats israéliens à Gaza le 15 décembre 2023.

    La voix, forte, claire et terrifiée, résonne entre les coups de feu.

    « À l’aide », crie la voix, encore et encore. « Les otages Alon et Yotam. À l’aide ! »

    Cette voix est celle d’Alon Shamriz, en décembre dernier, l’un des trois otages israéliens qui ont réussi à échapper à leurs ravisseurs et qui tentaient d’alerter les soldats qui se trouvaient à proximité de leur position. On entend également une deuxième voix en arrière-plan, celle de Yotam Haïm, otage lui aussi.

    Shamriz, Haïm et Samar Talalka ont péri quelques jours plus tard, abattus par les troupes de l’armée israélienne dans un cas tragique d’erreur d’identité, alors qu’ils tentaient de se rapprocher des troupes, torse nu et en agitant un chiffon blanc.

    « Aidez-nous. Nous sommes près des escaliers, sous les escaliers. Sous l’escalier », entend-on Shamriz crier de manière désespérée. « S’il vous plaît, aidez-nous ».

    L’enregistrement, publié dimanche par la chaîne publique Kan, a été capté par une caméra GoPro fixée sur un chien de l’unité canine Oketz de l’armée, qui avait été envoyé dans un immeuble de la ville de Gaza lors d’une fusillade.

    Il ressort d’une enquête menée par Tsahal que les soldats ont bien entendu des cris « À l’aide » et « Otages » en hébreu provenant de l’immeuble . . . . . . .

    #tsahal #times_of_israel #guerre #bavure #guerre #Palestine #Gaza #palestine_assassinée #colonisation #occupation #armée_israélienne #sionisme #crimes

    Source et suite : https://fr.timesofisrael.com/lenregistrement-dun-otage-criant-a-laide-avant-detre-tue-par-erreu

    • Pour la création de l’état de Neu-Israel !!

      Je comprends que notre passé nazi nous oblige moralement à soutenir les Juifs et Israël. C’est d’accord, en tant qu’Allemand tu n’y échappes pas. Je souscris l’unique solution logique du problème : en Palestine les Juifs ne vivront jamais en paix, alors donnons leur de notre propre chef une partie de notre pays.

      La Palestine était un mauvais choix et n’a jamais donné des résultats satisfaisant.

      Mais de là leur filer le Bade-Wurtemberg et la Bavière, les Länder les plus riches d’Allemagne,, non, c’est trop généreux.Vu les prognostiques qui annoncent qu’en septembre la plupart des mairies y seront conquises par l’extrême droite j’opte pour le Brandebourg, la Saxe et la Thuringe.

      Entre la jeunesse de village aux battes de baseball et l’AfD d’un côté et le Likoud avec ses colons de l’autre la différence n’est pas énorme. Ce serait du fair play .

      Fascholand bleibt Fascholand !

      Manque de bol, les Juifs d’Israël préfèrent acheter à Berlin-Mitte parce qu’ils n’osent pas s’en prendre aux hordes de paysans et chômeurs incultes. Mais si on autorisait qu’ils importent Tsahal et le Mossad le rapporte de force serait plus avantageux.

      N.B. Au sein de la chambre des Länder le Bundestat un seul état Nouvel-Israël ne compterait qu’un tier des sièges attribués aux trois Länder actuels. La droite sera moins influente alors à ce niveau. C’est compliqué la politique.

      #Bade-Wurtemberg #Bavière #Thuringe #Saxe #Brandebourg #juifs #philosemitisme #politique #parodie #wtf

  • ‘Hamas has created additional demand’: #Wall_Street eyes big #profits from war | Arms trade | The Guardian
    https://www.theguardian.com/world/2023/oct/30/wall-street-morgan-stanley-td-bank-ukraine-israel-hamas-war

    The death toll – which so far includes more than 8,000 Palestinians and over 1,400 Israelis – wasn’t top of mind for TD Cowen’s Cai von Rumohr, managing director and senior research analyst specializing in the aerospace industry. His question was about the upside for General Dynamics, an aerospace and weapons company in which TD Asset Management holds over $16m in stock.

    Joe Biden has asked Congress for $106bn in military and humanitarian aid for Israel and Ukraine and humanitarian assistance for Gaza. The money could be a boon to the aerospace and weapons sector which enjoyed a 7-percentage point jump in value in the immediate aftermath of Hamas’s 7 October attack on Israel and the beginning of Israel’s bombardment of Gaza in response.

    “Hamas has created additional demand, we have this $106bn request from the president,” said Von Rumohr, during General Dynamics’ earnings call on 25 October. “Can you give us some general color in terms of areas where you think you could see incremental acceleration in demand?”

    #bave

  • Mutmaßliches Schleuserfahrzeug überschlägt sich : Mindestens sieben Tote bei Verkehrsunfall in Bayern
    https://www.tagesspiegel.de/gesellschaft/panorama/mutmassliches-schleuserfahrzeug-uberschlagt-sich-mindestens-sieben-tote


    Il n"y a pas que la méditerranée et les cours d’eau frontaliers où meurent des gens fuyant la guerre et la misère.
    En Bavière au moins sept réfugiés meurent dans un accident de la route après avoir été chassés par la police. On comprend que le conducteur du véhicule n’était pas forme pour gérer une telle situation et a paniqué sachant qu’il allait écoper plusieurs annés de prison.

    Dans la même édition le journal Tagesspiegel nous apprend que les morts et survivants de la course tragique sont en réalité des armes de Poutine qu’il envoie chez nous afin de déstabiliser notre société. Voici le lien vers cet article abject.
    Iran und Russland wollen den Westen zermürben : Dieser Flächenbrand hat System
    https://www.tagesspiegel.de/meinung/iran-und-russland-wollen-den-westen-zermurben-der-flachenbrand-hat-syst

    13.10.2023 - Bei einem schweren Verkehrsunfall sind auf der Autobahn 94 in Bayern mindestens sieben Menschen getötet und mehrere verletzt worden. Der Unfall ereignete sich am Freitagmorgen auf Höhe der Anschlussstelle Waldkraiburg/Ampfing, wie die Polizei mitteilte.

    Der mit mehr als 20 Personen völlig überfülle Transporter war beim Versuch, einer Polizeikontrolle davonzufahren, von der Straße abgekommen, wie die Polizei am Freitag mitteilte. Das Auto habe sich überschlagen. Bei dem Transporter handelte es sich demnach um ein mutmaßliches Fahrzeug von Schleusern.

    Stand 6.50 Uhr sprach die Polizei von sieben Toten, die Lage war allerdings unübersichtlich. Alle Insassen wurden demnach mindestens leicht verletzt, teilweise erlitten sie schwerste Verletzungen. Sie wurden in umliegende Krankenhäuser gebracht.

    Im Auto befanden sich auch Kinder, die ebenfalls verletzt wurden, wie ein Polizeisprecher sagte. Dem Portal „innsalzach24“ zufolge sollen unter den Todesopfern mehrere Kinder sein.

    Die Herkunft der Betroffenen war zunächst unklar.

    Viele waren nicht angeschnallt

    Zur hohen Zahl der Verletzten und Toten habe laut Polizei auch beigetragen, dass viele Personen in dem überfüllten Fahrzeug nicht angeschnallt gewesen seien. Der Fahrer des Autos sei wahrscheinlich nicht unter den Toten, hieß es.

    Versuchte Fahrerflucht

    Nach Angaben der Polizei ereignete sich der Unfall gegen 3.15 Uhr in dem Autobahnabschnitt Richtung München. Das Fahrzeug sei in Höhe der Anschlussstelle Ampfing/Waldkraiburg von der Fahrbahn abgekommen, dann habe sich der schwere Unfall ereignet, hieß es von der Polizei.

    Das Auto war zuvor der Bundespolizei auf der A94 aufgefallen. Der Fahrer habe daraufhin stark beschleunigt und sich einer Kontrolle entzogen.

    Zahlreiche Rettungsdienste und die Feuerwehr waren am Morgen vor Ort. Auf X teilte die Polizei zudem mit, dass die A94 zwischen den Anschlussstellen Mühldorf-West und Wimpasing in Fahrtrichtung München gesperrt sei. Die Fahrbahn Richtung Passau hingegen sei frei.

    Die Ausfahrt Ampfing/Waldkraiburg ist rund 50 Kilometer von der Grenze zu Österreich entfernt. Seit Monaten steigt nach Informationen von Bundespolizei und bayerischer Grenzpolizei die Zahl der registrierten irregulären Einreisen.

    Erst vor wenigen Tagen war ein mutmaßlicher Schleuser bei Burghausen mit vier Menschen im Auto vor der Bundespolizei geflohen und hatte dabei einen Unfall verursacht. Es gab zwei Schwerverletzte.

    #réfugiés #accident_routier #passeurs #police #Allamagne #Bavière

  • #Francesco_Sebregondi : « On ne peut pas dissocier les violences policières de la question du racisme »

    Après avoir travaillé pour #Forensic_Architecture sur les morts d’#Adama_Traoré et de #Zineb_Redouane, l’architecte #Francesco_Sebregondi a créé INDEX, pour enquêter sur les #violences_d’État et en particulier sur les violences policières en #France et depuis la France. Publié plusieurs semaines avant la mort de Nahel M., cet entretien mérite d’être relu attentivement. Rediffusion d’un entretien du 22 avril 2023

    C’est en 2010 que l’architecte, chercheur et activiste Eyal Weizman crée au Goldsmiths College de Londres un groupe de recherche pluridisciplinaire qui fera date : Forensic Architecture. L’Architecture forensique avait déjà fait l’objet d’un entretien dans AOC.

    Cette méthode bien particulière avait été créée à l’origine pour enquêter sur les crimes de guerre et les violations des droits humains en utilisant les outils de l’architecture. Depuis, le groupe a essaimé dans différentes parties du monde, créant #Investigative_Commons, une communauté de pratiques rassemblant des agences d’investigation, des activistes, des journalistes, des institutions culturelles, des scientifiques et artistes (la réalisatrice Laura Poitras en fait partie), etc. Fondé par l’architecte Francesco Sebregondi à Paris en 2020, #INDEX est l’une d’entre elles. Entre agence d’expertise indépendante et média d’investigation, INDEX enquête sur les violences d’État et en particulier sur les violences policières en France et depuis la France. Alors que les violences se multiplient dans le cadre des mouvements sociaux, comment « faire en sorte que l’État même s’équipe de mécanismes qui limitent les excès qui lui sont inhérents » ? Si la vérité est en ruines, comment la rétablir ? OR

    Vous avez monté l’agence d’investigation INDEX après avoir longtemps travaillé avec Forensic Architecture. Racontez-nous…
    Forensic Architecture est né en 2010 à Goldsmiths à Londres. À l’origine, c’était un projet de recherche assez expérimental, pionnier dans son genre, qui cherchait à utiliser les outils de l’architecture pour enquêter sur les violations des #droits_humains et en particulier du droit de la guerre. La période était charnière : avec l’émergence des réseaux sociaux et des smartphones, les images prises par des témoins étaient diffusées très rapidement sur des réseaux souvent anonymes. La quantité d’#images et de #documentation_visuelle disponible commençait à augmenter de manière exponentielle et la démocratisation de l’accès à l’#imagerie_satellitaire permettait de suivre d’un point de vue désincarné l’évolution d’un territoire et les #traces qui s’y inscrivaient. La notion de #trace est importante car c’est ce qui nous relie à la tradition de l’enquête appliquée plus spécifiquement au champ spatial. Les traces que la #guerre laisse dans l’#environnement_urbain sont autant de points de départ pour reconstruire les événements. On applique à ces traces une série de techniques d’analyse architecturale et spatiale qui nous permettent de remonter à l’événement. Les traces sont aussi dans les documents numériques, les images et les vidéos. Une large partie de notre travail est une forme d’archéologie des pixels qui va chercher dans la matérialité même des documents numériques. On peut reconstituer les événements passés, par exemple redéployer une scène en volume, à partir de ses traces numériques en image.

    Quels en ont été les champs d’application ?
    À partir du travail sur les conflits armés, au sein de Forensic Architecture, on a développé une série de techniques et de recherches qui s’appliquent à une variété d’autres domaines. On commençait à travailler sur les violences aux frontières avec le projet de Lorenzo Pezzani et Charles Zeller sur les bateaux de migrants laissés sans assistance aux frontières méditerranéennes de l’Europe, à des cas de #violences_environnementales ou à des cas de violences policières… L’origine de notre approche dans l’enquête sur des crimes de guerre faisait qu’on avait tendance à porter un regard, depuis notre base à Londres, vers les frontières conflictuelles du monde Occidental. On s’est alors rendus compte que les violences d’État qui avaient lieu dans des contextes plus proches de nous, que ce soit en Grande-Bretagne, aux États-Unis ou en Grèce, pouvaient bénéficier d’un éclairage qui mobiliserait les mêmes techniques et approches qu’on avait à l’origine développées pour des situations de conflits armés. Tout cela est en lien assez direct avec la militarisation de la #police un peu partout dans le Nord global, le contexte occidental, que ce soit au niveau des #armes utilisées qu’au niveau des #stratégies employées pour maintenir l’ordre.

    La France vous a ensuite semblé être un pays depuis lequel enquêter ?
    Je suis revenu vivre en France en 2018 en plein milieu de la crise sociale autour du mouvement des Gilets jaunes et de son intense répression policière. Dès ce moment-là, il m’a semblé important d’essayer d’employer nos techniques d’enquête par l’espace et les images pour éclairer ce qui était en train de se passer. On en parlait aussi beaucoup. En 2020, j’ai dirigé les enquêtes sur la mort d’Adama Traoré et de Zineb Redouane pour le compte de Forensic Architecture depuis la France avec une équipe principalement française. C’était une période d’incubation d’INDEX en quelque sorte. Ces enquêtes ont initié notre travail sur le contexte français en rassemblant des moyens et une équipe locale.
    On est aujourd’hui dans un rapport de filiation assez clair avec Forensic Architecture même si INDEX est structurellement autonome. Les deux organisations sont très étroitement liées et entretiennent des relations d’échange, de partage de ressources, etc. Tout comme Forensic Architecture, INDEX est l’une des organisations du réseau international Investigative Commons qui fédère une douzaine de structures d’investigation indépendantes dans différents pays et qui travaillent à l’emploi des techniques d’enquêtes en sources ouvertes dans des contextes locaux.

    Il existe donc d’autres structures comme INDEX ?
    Elles sont en train d’émerger. On est dans cette phase charnière très intéressante. On passe d’une organisation reconnue comme pionnière dans l’innovation et les nouvelles techniques d’enquête à tout un champ de pratiques qui a encore beaucoup de marge de développement et qui, en se frottant à des contextes locaux ou spécifiques, vient éprouver sa capacité à interpeller l’opinion, à faire changer certaines pratiques, à demander de la transparence et des comptes aux autorités qui se rendent responsables de certaines violences.

    On utilise depuis toujours le terme d’enquête dans les sciences humaines et sociales mais l’on voit aujourd’hui que les architectes, les artistes s’en emparent, dans des contextes tous très différents. Qu’est-ce que l’enquête pour INDEX ?
    On emploie le terme d’#enquête dans un sens peut-être plus littéral que son usage en sciences humaines ou en recherche car il est question de faire la lumière sur les circonstances d’un incident et d’établir des rapports de causalité dans leur déroulement, si ce n’est de responsabilité. Il y a aussi cette idée de suivre une trace. On travaille vraiment essentiellement sur une matière factuelle. L’enquête, c’est une pratique qui permet de faire émerger une relation, un #récit qui unit une série de traces dans un ensemble cohérent et convaincant. Dans notre travail, il y a aussi la notion d’#expertise. Le nom INDEX est une contraction de « independant expertise ». C’est aussi une référence à la racine latine d’indice. Nous cherchons à nous réapproprier la notion d’expertise, trop souvent dévoyée, en particulier dans les affaires de violences d’État sur lesquelles on travaille.

    Vos enquêtes s’appuient beaucoup sur les travaux d’Hannah Arendt et notamment sur Vérité et politique qui date de 1964.
    On s’appuie beaucoup sur la distinction que Hannah Arendt fait entre #vérité_de_fait et #vérité_de_raison, en expliquant que les vérités de fait sont des propositions qui s’appuient sur l’extérieur, vérifiables, et dont la valeur de vérité n’est possible qu’en relation avec d’autres propositions et d’autres éléments, en particuliers matériels. La vérité de raison, elle, fait appel à un système de pensée auquel on doit adhérer. C’est à partir de cette distinction qu’Arendt déploie les raisons pour lesquelles #vérité et #politique sont toujours en tension et comment la pratique du politique doit s’appuyer sur une série de vérités de raison, sur l’adhésion d’un peuple à une série de principes que le pouvoir en place est censé incarner. Ainsi, le pouvoir, dépendant de cette adhésion, doit tenir à distance les éléments factuels qui viendraient remettre en cause ces principes. C’est ce qu’on essaye de déjouer en remettant au centre des discussions, au cœur du débat et de l’espace public des vérités de fait, même quand elles sont en friction avec des « #vérités_officielles ».
    Du temps d’Hannah Arendt, le politique avait encore les moyens d’empêcher la vérité par le régime du secret. C’est beaucoup moins le cas dans les conditions médiatiques contemporaines : le problème du secret tend à céder le pas au problème inverse, celui de l’excès d’informations. Dans cet excès, les faits et la vérité peuvent se noyer et venir à manquer. On entend alors parler de faits alternatifs, on entre dans la post-vérité, qui est en fait une négation pure et simple de la dimension sociale et partagée de la vérité. Si on veut résister à ce processus, si on veut réaffirmer l’exigence de vérité comme un #bien_commun essentiel à toute société, alors, face à ces défis nouveaux, on doit faire évoluer son approche et ses pratiques. Beaucoup des techniques développées d’abord avec Forensic Architecture et maintenant avec INDEX cherchent à développer une culture de l’enquête et de la #vérification. Ce sont des moyens éprouvés pour mettre la mise en relation de cette masse critique de données pour faire émerger du sens, de manière inclusive et participative autant que possible.

    L’#architecture_forensique, même si elle est pluridisciplinaire, s’appuie sur des méthodes d’architecture. En quoi est-ce particulièrement pertinent aujourd’hui ?
    L’une des techniques qui est devenue la plus essentielle dans les enquêtes que l’on produit est l’utilisation d’un modèle 3D pour resituer des images et des vidéos d’un événement afin de les recouper entre elles. Aujourd’hui, il y a souvent une masse d’images disponibles d’un événement. Leur intérêt documentaire réside moins dans l’individualité d’une image que sur la trame de relations entre les différentes images. C’est la #spatialisation et la #modélisation en 3D de ces différentes prises de vue qui nous permet d’établir avec précision la trame des images qui résulte de cet événement. Nous utilisons les outils de l’architecture à des fins de reconstitution et de reconstruction plus que de projection, que ce soit d’un bâtiment, d’un événement, etc.

    Parce qu’il faut bien rappeler que vos enquêtes sont toujours basées sur les lieux.
    L’environnement urbain est le repère clé qui nous permet de resituer l’endroit où des images ont été prises. Des détails de l’environnement urbain aussi courants qu’un passage piéton, un banc public, un kiosque à journaux ou un abribus nous permettent de donner une échelle pour reconstituer en trois dimensions où et comment une certaine scène s’est déroulée. Nous ne considérons pas l’architecture comme la pratique responsable de la production de l’environnement bâti mais comme un champ de connaissance dont la particularité est de mettre en lien une variété de domaines de pensées et de savoirs entre eux. Lorsqu’on mobilise l’architecture à des fins d’enquête, on essaye de faire dialoguer entre elles toute une série de disciplines. Nos équipes mêmes sont très interdisciplinaires. On fait travailler des vidéastes, des ingénieurs des matériaux, des juristes… le tout pour faire émerger une trame narrative qui soit convaincante et qui permette de resituer ce qui s’est passé autour de l’évènement sous enquête.

    L’historienne Samia Henni qui enseigne à Cornell University aux États-Unis, et qui se considère « historienne des environnements bâtis, détruits et imaginés », dit qu’apprendre l’histoire des destructions est aussi important que celles des constructions, en raison notamment du nombre de situations de conflits et de guerres sur la planète. Quand on fait du projet d’architecture, on se projette en général dans l’avenir. En ce qui vous concerne, vous remodélisez et reconstituez des événements passés, souvent disparus. Qu’est-ce que ce rapport au temps inversé change en termes de représentations ?
    Je ne suis pas sûr que le rapport au temps soit inversé. Je pense que dans la pratique de l’enquête, c’est toujours l’avenir qui est en jeu. C’est justement en allant chercher dans des événements passés, en cherchant la manière précise dont ils se sont déroulés et la spécificité d’une reconstitution que l’on essaye de dégager les aspects structurels et systémiques qui ont provoqué cet incident. En ce sens, ça nous rapproche peut-être de l’idée d’#accident de Virilio, qui est tout sauf imprévisible.
    L’enjeu concerne l’avenir. Il s’agit de montrer comment certains incidents ont pu se dérouler afin d’interpeller, de demander des comptes aux responsables de ces incidents et de faire en sorte que les conditions de production de cette #violence soient remises en question pour qu’elle ne se reproduise pas. Il s’agit toujours de changer les conditions futures dans lesquelles nous serons amenés à vivre ensemble, à habiter, etc. En cela je ne pense pas que la flèche du temps soit inversée, j’ai l’impression que c’est très proche d’une pratique du projet architectural assez classique.

    Vous utilisez souvent le terme de « violences d’État ». Dans une tribune de Libération intitulée « Nommer la violence d’État » en 2020, encore d’actualité ces temps-ci, l’anthropologue, sociologue et médecin Didier Fassin revenait sur la rhétorique du gouvernement et son refus de nommer les violences policières. Selon lui, « ne pas nommer les violences policières participe précisément de la violence de l’État. » Il y aurait donc une double violence. Cette semaine, l’avocat Arié Alimi en parlait aussi dans les colonnes d’AOC. Qu’en pensez-vous ?
    Je partage tout à fait l’analyse de Didier Fassin sur le fait que les violences d’État s’opèrent sur deux plans. Il y a d’une part la violence des actes et ensuite la violence du #déni des actes. Cela fait le lien avec l’appareil conceptuel développé par Hannah Arendt dans Vérité et politique. Nier est nécessaire pour garantir une forme de pouvoir qui serait remise en question par des faits qui dérangent. Cela dit, il est important de constamment travailler les conditions qui permettent ou non de nommer et surtout de justifier l’emploi de ces termes.

    Vous utilisez le terme de « violences d’État » mais aussi de « violences policières » de votre côté…
    Avec INDEX, on emploie le terme de « violences d’État » parce qu’on pense qu’il existe une forme de continuum de violence qui s’opère entre violences policières et judiciaires, le déni officiel et l’#impunité de fait étant des conditions qui garantissent la reproduction des violences d’État. Donc même si ce terme a tendance à être perçu comme particulièrement subversif – dès qu’on le prononce, on tend à être étiqueté comme militant, voire anarchiste –, on ne remet pas forcément en question tout le système d’opération du pouvoir qu’on appelle l’État dès lors qu’on dénonce ses violences. On peut évoquer Montesquieu : « Le #pouvoir arrête le pouvoir ». Comment faire en sorte que l’État même s’équipe de mécanismes qui limitent les excès qui lui sont inhérents ? Il s’agit a minima d’interpeller l’#opinion_publique sur les pratiques de l’État qui dépassent le cadre légal ; mais aussi, on l’espère, d’alimenter la réflexion collective sur ce qui est acceptable au sein de nos sociétés, au-delà la question de la légalité.

    Ce que je voulais dire c’est que Forensic Architecture utilise le terme de « violences d’État » ou de « crimes » dans un sens plus large. Sur le site d’INDEX, on trouve le terme de « violences policières » qui donne une information sur le cadre précis de vos enquêtes.
    On essaye d’être le maillon d’une chaîne. Aujourd’hui, on se présente comme une ONG d’investigation qui enquête sur les violences policières en France. Il s’agit d’être très précis sur le cadre de notre travail, local, qui s’occupe d’un champ bien défini, dans un contexte particulier. Cela reflète notre démarche : on est une petite structure, avec peu de moyens. En se spécialisant, on peut faire la lumière sur une série d’incidents, malheureusement récurrents, mais en travaillant au cœur d’un réseau déjà constitué et actif en France qui se confronte depuis plusieurs décennies aux violences d’État et aux violences policières plus particulièrement. En se localisant et étant spécifique, INDEX permet un travail de collaboration et d’échanges beaucoup plus pérenne et durable avec toute une série d’acteurs et d’actrices d’un réseau mobilisé autour d’un problème aussi majeur que l’usage illégitime de la force et de la violence par l’État. Limiter le cadre de notre exercice est une façon d’éprouver la capacité de nos techniques d’enquête et d’intervention publique à véritablement amorcer un changement dans les faits.

    On a parfois l’impression que la production des observateurs étrangers est plus forte, depuis l’extérieur. Quand la presse ou les observateurs étrangers s’emparent du sujet, ils prennent tout de suite une autre ampleur. Qu’en pensez-vous ?
    C’est sûr que la possibilité de projeter une perspective internationale sur un incident est puissante – je pense par exemple à la couverture du désastre du #maintien_de_l’ordre lors de la finale de la Ligue des champions 2022 au Stade de France qui a causé plus d’embarras aux représentants du gouvernement que si le scandale s’était limité à la presse française –, mais en même temps je ne pense pas qu’il y ait véritablement un gain à long terme dans une stratégie qui viserait à créer un scandale à l’échelle internationale. Avec INDEX, avoir une action répétée, constituer une archive d’enquêtes où chacune se renforce et montre le caractère structurel et systématique de l’exercice d’une violence permet aussi de sortir du discours de l’#exception, de la #bavure, du #dérapage. Avec un travail au long cours, on peut montrer comment un #problème_structurel se déploie. Travailler sur un tel sujet localement pose des problèmes, on a des difficultés à se financer comme organisation. Il est toujours plus facile de trouver des financements quand on travaille sur des violations des droits humains ou des libertés fondamentales à l’étranger que lorsqu’on essaye de le faire sur place, « à la maison ». Cela dit, on espère que cette stratégie portera ses fruits à long terme.

    Vous avez travaillé avec plusieurs médias français : Le Monde, Libération, Disclose. Comment s’est passé ce travail en commun ?
    Notre pratique est déjà inter et pluridisciplinaire. Avec Forensic Architecture, on a souvent travaillé avec des journalistes, en tant que chercheurs on est habitués à documenter de façon très précise les éléments sur lesquels on enquête puis à les mettre en commun. Donc tout s’est bien passé. Le travail très spécifique qu’on apporte sur l’analyse des images, la modélisation, la spatialisation, permet parfois de fournir des conclusions et d’apporter des éléments que l’investigation plus classique ne permet pas.

    Ce ne sont pas des compétences dont ces médias disposent en interne ?
    Non mais cela ne m’étonnerait pas que ça se développe. On l’a vu avec le New York Times. Les premières collaborations avec Forensic Architecture autour de 2014 ont contribué à donner naissance à un département qui s’appelle Visual Investigations qui fait maintenant ce travail en interne de façon très riche et très convaincante. Ce sera peut-être aussi l’avenir des rédactions françaises.

    C’est le cas du Monde qui a maintenant une « cellule d’enquête vidéo ».
    Cela concerne peut-être une question plus générale : ce qui constitue la valeur de vérité aujourd’hui. Les institutions qui étaient traditionnellement les garantes de vérité publique sont largement remises en cause, elles n’ont plus le même poids, le même rôle déterminant qu’il y a cinquante ans. Les médias eux-mêmes cherchent de nouvelles façons de convaincre leurs lecteurs et lectrices de la précision, de la rigueur et de la dimension factuelle de l’information qu’ils publient. Aller chercher l’apport documentaire des images et en augmenter la capacité de preuve et de description à travers les techniques qu’on emploie s’inscrit très bien dans cette exigence renouvelée et dans ce nouveau standard de vérification des faits qui commence à s’imposer et à circuler. Pour que les lecteurs leur renouvellent leur confiance, les médias doivent aujourd’hui s’efforcer de convaincre qu’ils constituent une source d’informations fiables et surtout factuelles.

    J’aimerais que l’on parle du contexte très actuel de ces dernières semaines en France. Depuis le mouvement contre la réforme des retraites, que constatez-vous ?
    On est dans une situation où les violences policières sont d’un coup beaucoup plus visibles. C’est toujours un peu pareil : les violences policières reviennent au cœur de l’actualité politique et médiatique au moment où elles ont lieu dans des situations de maintien de l’ordre, dans des manifestations… En fait, quand elles ne touchent plus seulement des populations racisées et qu’elles ne se limitent plus aux quartiers populaires.

    C’est ce que disait Didier Fassin dans le texte dont nous parlions à l’instant…
    Voilà. On ne parle vraiment de violences policières que quand elles touchent un nombre important de personnes blanches. Pendant la séquence des Gilets jaunes, c’était la même dynamique. C’est à ce moment-là qu’une large proportion de la population française a découvert les violences policières et les armes dites « non létales », mais de fait mutilantes, qui sont pourtant quotidiennement utilisées dans les #quartiers_populaires depuis des décennies. Je pense qu’il y a un problème dans cette forme de mobilisation épisodique contre les violences policières parce qu’elle risque aussi, par manque de questionnements des privilèges qui la sous-tendent, de reproduire passivement des dimensions de ces mêmes violences. Je pense qu’au fond, on ne peut pas dissocier les violences policières de la question du racisme en France.
    Il me semble aussi qu’il faut savoir saisir la séquence présente où circulent énormément d’images très parlantes, évidentes, choquantes de violences policières disproportionnées, autour desquelles tout semblant de cadre légal a sauté, afin de justement souligner le continuum de cette violence, à rebours de son interprétation comme « flambée », comme exception liée au mouvement social en cours uniquement. Les enquêtes qu’on a publiées jusqu’ici ont pour la plupart porté sur des formes de violences policières banalisées dans les quartiers populaires : tirs sur des véhicules en mouvement, situations dites de « refus d’obtempérer », usages de LBD par la BAC dans une forme de répression du quotidien et pas d’un mouvement social en particulier. Les séquences que l’on vit actuellement doivent nous interpeller mais aussi nous permettre de faire le lien avec la dimension continue, structurelle et discriminatoire de la violence d’État. On ne peut pas d’un coup faire sauter la dimension discriminatoire des violences policières et des violences d’État au moment où ses modes opératoires, qui sont régulièrement testés et mis au point contre des populations racisées, s’abattent soudainement sur une population plus large.

    Vous parlez des #violences_systémiques qui existent, à une autre échelle…
    Oui. On l’a au départ vu avec les Gilets jaunes lorsque les groupes #BAC ont été mobilisés. Ces groupes sont entraînés quotidiennement à faire de la #répression dans les quartiers populaires. C’est là-bas qu’ils ont développé leurs savoirs et leurs pratiques particulières, très au contact, très agressives. C’est à cause de cet exercice quotidien et normalisé des violences dans les quartiers populaires que ces unités font parler d’elles quand elles sont déployées dans le maintien de l’ordre lors des manifestations. On le voit encore aujourd’hui lors de la mobilisation autour de la réforme des retraites, en particulier le soir. Ces situations évoluent quotidiennement donc je n’ai pas toutes les dernières données mais la mobilisation massive des effectifs de police – en plus de la #BRAV-M [Brigades de répression des actions violentes motorisées] on a ajouté les groupes BAC –, poursuivent dans la logique dite du « contact » qui fait souvent beaucoup de blessés avec les armes utilisées.

    Avez-vous été sollicités ces temps-ci pour des cas en particulier ?
    Il y aura tout un travail à faire à froid, à partir de la quantité d’images qui ont émergé de la répression et en particulier des manifestations spontanées. Aujourd’hui, les enjeux ne me semblent pas concerner la reconstitution précise d’un incident mais plutôt le traitement et la confrontation de ces pratiques dont la documentation montre le caractère systémique et hors du cadre légal de l’emploi de la force. Cela dit, on suit de près les blessures, dont certaines apparemment mutilantes, relatives à l’usage de certaines armes dites « non létales » et en particulier de #grenades qui auraient causé une mutilation ici, un éborgnement là… Les données précises émergent au compte-goutte…
    On a beaucoup entendu parler des #grenades_offensives pendant le mouvement des Gilets jaunes. Le ministère de l’Intérieur et le gouvernement ont beaucoup communiqué sur le fait que des leçons avaient été tirées depuis, que certaines des grenades le plus souvent responsables ou impliquées dans des cas de mutilation avaient été interdites et que l’arsenal avait changé. En fait, elles ont été remplacées par des grenades aux effets quasi-équivalents. Aujourd’hui, avec l’escalade du mouvement social et de contestation, les mêmes stratégies de maintien de l’ordre sont déployées : le recours massif à des armes de l’arsenal policier. Le modèle de grenade explosive ou de #désencerclement employé dans le maintien de l’ordre a changé entre 2018 et 2023 mais il semblerait que les #blessures et les #mutilations qui s’ensuivent perdurent.

    À la suite des événements de Sainte-Soline, beaucoup d’appels à témoins et à documents visuels ont circulé sur les réseaux sociaux. Il semblerait que ce soit de plus en plus fréquent.
    Il y a une prise de conscience collective d’un potentiel – si ce n’est d’un pouvoir – de l’image et de la documentation. Filmer et documenter est vraiment devenu un réflexe partagé dans des situations de tension. J’ai l’impression qu’on est devenus collectivement conscients de l’importance de pouvoir documenter au cas où quelque chose se passerait. Lors de la proposition de loi relative à la sécurité globale, on a observé qu’il y avait un véritable enjeu de pouvoir autour de ces images, de leur circulation et de leur interprétation. Le projet de loi visait à durcir l’encadrement pénal de la capture d’image de la police en action. Aujourd’hui, en voyant le niveau de violence déployée alors que les policiers sont sous les caméras, on peut vraiment se demander ce qu’il se passerait dans la rue, autour des manifestations et du mouvement social en cours si cette loi était passée, s’il était illégal de tourner des images de la police.
    En tant que praticiens de l’enquête en source ouverte, on essaye de s’articuler à ce mouvement spontané et collectif au sein de la société civile, d’utiliser les outils qu’on a dans la poche, à savoir notre smartphone, pour documenter de façon massive et pluri-perspective et voir ce qu’on peut en faire, ensemble. Notre champ de pratique n’existe que grâce à ce mouvement. La #capture_d’images et l’engagement des #témoins qui se mettent souvent en danger à travers la prise d’images est préalable. Notre travail s’inscrit dans une démarche qui cherche à en augmenter la capacité documentaire, descriptive et probatoire – jusqu’à la #preuve_judiciaire –, par rapport à la négociation d’une vérité de fait autour de ces évènements.

    Le mouvement « La Vérité pour Adama », créé par sa sœur suite à la mort d’Adama Traoré en 2016, a pris beaucoup d’ampleur au fil du temps, engageant beaucoup de monde sur l’affaire. Vous-mêmes y avez travaillé…
    La recherche de la justice dans cette appellation qui est devenue courante parmi les différents comités constitués autour de victimes est intéressante car elle met en tension les termes de vérité et de justice et qu’elle appelle, implicitement, à une autre forme de justice que celle de la #justice_institutionnelle.
    Notre enquête sur la mort d’Adama Traoré a été réalisée en partenariat avec Le Monde. À la base, c’était un travail journalistique. Il ne s’agit pas d’une commande du comité et nous n’avons pas été en lien. Ce n’est d’ailleurs jamais le cas au moment de l’enquête. Bien qu’en tant qu’organisation, INDEX soit solidaire du mouvement de contestation des abus du pouvoir policier, des violences d’État illégitimes, etc., on est bien conscients qu’afin de mobiliser efficacement notre savoir et notre expertise, il faut aussi entretenir une certaine distance avec les « parties » – au sens judiciaire –, qui sont les premières concernées dans ces affaires, afin que notre impartialité ne soit pas remise en cause. On se concentre sur la reconstitution des faits et pas à véhiculer un certain récit des faits.

    Le comité « La Vérité pour Adama » avait commencé à enquêter lui-même…
    Bien sûr. Et ce n’est pas le seul. Ce qui est très intéressant autour des #comités_Vérité_et_Justice qui émergent dans les quartiers populaires autour de victimes de violences policières, c’est qu’un véritable savoir se constitue. C’est un #savoir autonome, qu’on peut dans de nombreux cas considérer comme une expertise, et qui émerge en réponse au déni d’information des expertises et des enquêtes officielles. C’est parce que ces familles sont face à un mur qu’elles s’improvisent expertes, mais de manière très développée, en mettant en lien toute une série de personnes et de savoirs pour refuser le statu quo d’une enquête qui n’aboutit à rien et d’un non-lieu prononcé en justice. Pour nous, c’est une source d’inspiration. On vient prolonger cet effort initial fourni par les premiers et premières concernées, d’apporter, d’enquêter et d’expertiser eux-mêmes les données disponibles.

    Y a-t-il encore une différence entre images amateures et images professionnelles ? Tout le monde capte des images avec son téléphone et en même temps ce n’est pas parce que les journalistes portent un brassard estampillé « presse » qu’ils et elles ne sont pas non plus victimes de violences. Certain·es ont par exemple dit que le journaliste embarqué Rémy Buisine avait inventé un format journalistique en immersion, plus proche de son auditoire. Par rapport aux médias, est-ce que quelque chose a changé ?
    Je ne voudrais pas forcément l’isoler. Rémy Buisine a été particulièrement actif pendant le mouvement des Gilets jaunes mais il y avait aussi beaucoup d’autres journalistes en immersion. La condition technique et médiatique contemporaine permet ce genre de reportage embarqué qui s’inspire aussi du modèle des reporters sur les lignes de front. C’est intéressant de voir qu’à travers la militarisation du maintien de l’ordre, des modèles de journalisme embarqués dans un camp ou dans l’autre d’un conflit armé se reproduisent aujourd’hui.

    Avec la dimension du direct en plus…
    Au-delà de ce que ça change du point de vue de la forme du reportage, ce qui pose encore plus question concerne la porosité qui s’est établie entre les consommateurs et les producteurs d’images. On est dans une situation où les mêmes personnes qui reçoivent les flux de données et d’images sont celles qui sont actives dans leur production. Un flou s’opère dans les mécanismes de communication entre les pôles de production et de réception. Cela ouvre une perspective vers de formes nouvelles de circulation de l’information, de formes beaucoup plus inclusives et participatives. C’est déjà le cas. On est encore dans une phase un peu éparse dans laquelle une culture doit encore se construire sur la manière dont on peut interpréter collectivement des images produites collectivement.

    https://aoc.media/entretien/2023/08/11/francesco-sebregondi-on-ne-peut-pas-dissocier-les-violences-policieres-de-la-

    #racisme #violences_policières

    ping @karine4

    • INDEX

      INDEX est une ONG d’investigation indépendante, à but non-lucratif, créée en France en 2020.

      Nous enquêtons et produisons des rapports d’expertise sur des faits allégués de violence, de violations des libertés fondamentales ou des droits humains.

      Nos enquêtes réunissent un réseau indépendant de journalistes, de chercheur·es, de vidéastes, d’ingénieur·es, d’architectes, ou de juristes.

      Nos domaines d’expertise comprennent l’investigation en sources ouvertes, l’analyse audiovisuelle et la reconstitution numérique en 3D.

      https://www.index.ngo

    • Bof, le monopole d’usage de violence par la police produit un nombre de morts comparables dans des circonstances comparables. En France il y a flashball, taser et grenades qui sont réservés à l’usage militaire an Allemagne, d’où plus de blessés graves en France

      Polizeiliche Todesschüsse ab 1976
      https://polizeischuesse.cilip.de/?p=1#chronik

      10 morts par usage d’arme à feu en 2022, les victimes de la Bundespolizei et les morts par d’autres types d’emploi de force par la police ne sont pas comtabilisés. On n’est pas si loin des chiffres français.

      https://de.m.wikipedia.org/wiki/Waffengebrauch_der_Polizei_in_Deutschland

      Insgesamt wurden seit 1952 mindestens 530 Menschen von der bundesdeutschen Polizei erschossen.

      Nicht in der Statistik enthalten sind Suizide oder von der Bundespolizei Erschossene. Die durch andere Arten von polizeilichen Methoden Getöteten sind ebenfalls nicht in diesen Listen enthalten, beispielsweise durch Ersticken im Würgegriff oder Auto-Verfolgungsfahrten, wodurch allein von 1971 bis 1980 mehr als 200 Menschen umgekommen sind, während im selben Zeitraum 153 Menschen durch Schusswaffen von der Polizei getötet wurden.

      #police #statistique #bavure #France #Allemagne

  • On sait mieux où va la France - Jean-François Bayart, Le Temps
    https://www.letemps.ch/opinions/on-sait-mieux-ou-va-la-france

    Reprenons les faits. La France brûle. Pour un homme qui se faisait fort de l’apaiser et clignait de l’œil à la #banlieue lors de sa première campagne électorale, le constat est amer. Il vient après le mouvement des Gilets jaunes et une succession de mouvements sociaux de grande intensité. Tout cela était prévisible et fut prévu, comme était attendu l’embrasement des #quartiers_populaires, tant était connue la colère sociale qui y couvait. Tellement redouté, même, qu’Emmanuel Macron, Elisabeth Borne et Gérald Darmanin ont immédiatement compris la gravité et le caractère inacceptable de l’#exécution_extra-judiciaire de Nahel – le mot est fort, j’en conviens, mais de quoi s’agit-il d’autre au vu de la vidéo ?
    Les paroles d’apaisement furent vaines. Car la mort de Nahel, loin d’être une simple bavure, était programmée. Elle est la conséquence mécanique de la démission du pouvoir politique, depuis trente ans, sous la pression corporatiste de la #police qui n’a cessé de s’affranchir des règles de l’Etat de droit bien que lui ait été concédée, de gouvernement en gouvernement, une kyrielle de lois liberticides, jamais suffisantes, sous couvert de lutte contre le terrorisme, l’immigration et la délinquance. Jusqu’à la réécriture de l’article 435-1 du Code de la sécurité intérieure, en 2017, qui assouplit les conditions d’emploi des armes à feu par les forces de l’ordre. Annoncé, le résultat ne se fit pas attendre. Le nombre des tués par la police a doublé depuis 2020 par rapport aux années 2010. Le plus souvent pour « refus d’obtempérer à un ordre d’arrêt » :5 fois plus de tirs mortels dans ces circonstances. Nahel est mort de cette modification du Code de la sécurité intérieure.
    Et l’avocat du policier meurtrier de justifier son client : Nahel n’obtempérait pas et il n’y avait pas d’autre moyen de l’arrêter que de tirer. A-t-on besoin d’un avocat pour entendre une insanité pareille alors qu’il suffit de tirer dans les roues ? On se croirait à Moscou ou Minsk, où des hommes politiques promettent à Prigojine une « balle dans la tête ». Aux yeux de certains, le refus d’obtempérer semble désormais passible de la peine de mort. Une grammaire s’installe, qui brutalise les rapports sociaux, et dont on voudrait faire porter la responsabilité à l’« ultragauche », aux « éco-terroristes », à La France insoumise, alors qu’elle émane d’abord de certains médias et des pouvoirs publics, sous influence de l’extrême droite.

    Nils Wilcke @paul_denton
    https://twitter.com/paul_denton/status/1675117088661286915

    Macron n’a pas activé l’état d’urgence suite aux violences après la mort de Nahel : « En réalité, l’exécutif a à sa disposition un tel arsenal de lois répressif depuis 2015 qu’il n’est presque plus nécessaire d’y avoir recours », observe un conseiller. Vu comme ça... #Off

    #Nahel #racisme #révolte #émeutes #média #extrême_droite

    • Le texte complet:

      Où va la France ? demandai-je le 8 mai, dans Le Temps. Aujourd’hui, on le sait mieux. Vers l’#explosion_sociale, vers son inévitable #répression_policière puisque la fermeture des canaux démocratiques contraint la #protestation à la #violence_émeutière, et vers l’instauration d’un régime paresseusement qualifié d’« illibéral » (c’est le sociologue du politique qui écrit, peu convaincu par cette notion valise qui pourtant fait florès).

      Reprenons les faits. La France brûle. Pour un homme qui se faisait fort de l’apaiser et clignait de l’œil à la #banlieue lors de sa première campagne électorale, le constat est amer. Il vient après le mouvement des Gilets jaunes et une succession de mouvements sociaux de grande intensité. Tout cela était prévisible et fut prévu, comme était attendu l’#embrasement des #quartiers_populaires, tant était connue la #colère_sociale qui y couvait. Tellement redouté, même, qu’Emmanuel Macron, Elisabeth Borne et Gérald Darmanin ont immédiatement compris la gravité et le caractère inacceptable de l’#exécution_extra-judiciaire de #Nahel – le mot est fort, j’en conviens, mais de quoi s’agit-il d’autre au vu de la vidéo ?

      Les paroles d’#apaisement furent vaines. Car la mort de Nahel, loin d’être une simple #bavure, était programmée. Elle est la conséquence mécanique de la #démission du #pouvoir_politique, depuis trente ans, sous la pression corporatiste de la #police qui n’a cessé de s’affranchir des règles de l’#Etat_de_droit bien que lui ait été concédée, de gouvernement en gouvernement, une kyrielle de lois liberticides, jamais suffisantes, sous couvert de lutte contre le #terrorisme, l’#immigration et la #délinquance. Jusqu’à la réécriture de l’article #435-1 du #Code_de_la_sécurité_intérieure, en 2017, qui assouplit les conditions d’emploi des #armes_à_feu par les #forces_de_l’ordre. Annoncé, le résultat ne se fit pas attendre. Le nombre des tués par la police a doublé depuis 2020 par rapport aux années 2010. Le plus souvent pour « refus d’obtempérer à un ordre d’arrêt » :5 fois plus de tirs mortels dans ces circonstances. Nahel est mort de cette modification du Code de la sécurité intérieure.

      Et l’avocat du policier meurtrier de justifier son client : Nahel n’obtempérait pas et il n’y avait pas d’autre moyen de l’arrêter que de tirer. A-t-on besoin d’un avocat pour entendre une insanité pareille alors qu’il suffit de tirer dans les roues ? On se croirait à Moscou ou Minsk, où des hommes politiques promettent à Prigojine une « balle dans la tête ». Aux yeux de certains, le #refus_d’obtempérer semble désormais passible de la #peine_de_mort. Une grammaire s’installe, qui brutalise les #rapports_sociaux, et dont on voudrait faire porter la #responsabilité à l’« #ultragauche », aux « #éco-terroristes », à La France insoumise, alors qu’elle émane d’abord de certains médias et des pouvoirs publics, sous influence de l’extrême droite.

      Une #violence_policière qui est aussi le prix du retrait de l’Etat

      Comme l’ont démontré depuis des années nombre de chercheurs,la violence policière est devenue la règle dans les « quartiers », et le refus des autorités politiques de prononcer ce vilain mot aggrave le #sentiment_d’injustice. Mais la vérité oblige à dire que ladite violence policière est aussi le prix du retrait de l’Etat qui a asphyxié financièrement le tissu associatif de proximité et démantelé les #services_publics en confiant à ses flics une mission impossible : celle de maintenir la #paix_sociale dans un Etat d’#injustice_sociale, prompt à l’#injure_publique à l’encontre de la « #racaille ». Tout cela sur fond de dénonciation hystérique du « #wokisme » et de vociférations sur les chaînes d’information continue des syndicats de police, dont les membres sont de plus en plus nombreux à porter sur leur uniforme la #Thin_Blue_Line prisée de l’extrême droite suprémaciste américaine.

      Bien sûr, l’Etat ne peut laisser sans réagir la banlieue s’embraser. L’ « #ordre_républicain » est en marche, avec son lot d’#arrestations, de #blessés, peut-être au prix de l’#état_d’urgence ou d’un #couvre-feu national, « quoi qu’il en coûte », à un an des #Jeux_Olympiques. Le #piège s’est refermé. Quel « #Grand_débat_national » (ou banlieusard) le magicien Macron va-t-il sortir de son chapeau pendant que les chats de Marine Le Pen se pourlèchent les babines ?

      Certains lecteurs de ma tribune « Où va la France ? » se sont offusqués de la comparaison que j’établissais entre Macron et Orban, voire Poutine ou Erdogan. C’était mal me comprendre. Il ne s’agissait pas d’une question de personnes, bien que les qualités ou les faiblesses d’un homme puissent avoir leur importance. Il s’agit d’une logique de situation, qui me faisait écrire que la France « bascule ». Or, depuis la parution de cette tribune, les signes d’un tel basculement se sont accumulés. Que l’on en juge, en vrac.

      Pour reconquérir l’opinion le président de la République, fébrile, sans jamais se départir de sa condescendance à l’égard de « Jojo » – c’est ainsi qu’il nomme dans l’intimité le Français moyen – ce « Gaulois réfractaire » : « Mon peuple », disait-il en 2017, en monarque frustré – sillonne le pays, court-circuite le gouvernement et multiplie les effets d’annonce, au point que Le Monde titre : « Emmanuel Macron, ministre de tout ». On pourrait ajouter : « et maire de Marseille ».

      #Anticor mis à l’index, dissolution des #Soulèvements_de_la_Terre

      La justice refuse à l’association Anticor (lire « anticorruption »), à l’origine de la plainte qui a conduit à la mise en examen du secrétaire général de l’Elysée, le renouvellement de son « agrément », lequel lui permet de se porter partie civile devant les tribunaux. Cela sent un peu les eaux troubles du Danube, non ?

      Le mouvement des Soulèvements de la Terre a été dissous sous la pression de la #FNSEA, le grand syndicat de l’agro-industrie dont les militants ou les responsables multiplient les menaces et les violences contre les écologistes, en toute impunité, quitte à faire oublier que dans l’histoire il a à son actif nombre d’assauts contre des préfectures. Le décret de dissolution justifie notamment la mesure par le fait que les militants des Soulèvements de la Terre lisent l’essai d’Andreas Malm Comment saboter un pipeline et mettent en mode avion leur téléphone portable quand ils vont manifester. Olivier Véran, le porte-parole du gouvernement, va jusqu’à les accuser d’intentions homicides à l’encontre des forces de l’ordre, contre toute évidence. Orwell n’est pas loin.

      #Vincent_Bolloré, le grand argentier de la révolution conservatrice en France, fait nommer un journaliste d’extrême droite, un ami d’#Eric_Zemmour, comme rédacteur en chef du Journal du Dimanche,l’un des principaux hebdomadaires du pays. Le piquant de la chose est que ledit journaliste s’était fait congédier par un autre hebdomadaire, d’extrême droite celui-ci, Valeurs actuelles, qui lui reprochait sa radicalité.

      #Laurent_Wauquiez, président de la méga région Auvergne-Rhône-Alpes, prive de subvention un théâtre dont le directeur avait osé critiquer sa politique.

      La Commission nationale de contrôle des techniques de renseignement s’alarme de la hausse des requêtes des services secrets en matière de surveillance du militantisme politique et social.

      #Richard_Ferrand, ancien président de l’Assemblée nationale, l’un des plus proches conseillers d’Emmanuel Macron, lâche un ballon d’essai sur la possibilité d’une révision constitutionnelle qui autoriserait à celui-ci un troisième mandat, pendant que d’autres préparent une candidature de Jean Castex-Medvedev. Sommes-nous à Dakar ou à Moscou ?

      Tout cela en deux petits mois. Oui, la France bascule. Nul doute que l’explosion sociale dans les banlieues accélérera le mouvement. Mais peut-être faut-il rappeler la définition du « #point_de_bascule » que donnent les experts du GIEC : le « degré de changement des propriétés d’un système au-delà duquel le système en question se réorganise, souvent de façon abrupte, et ne retrouve pas son état initial même si les facteurs du changement sont éliminés ».

      Le #climat_politique en France en est bien là, et Macron, qui dans son #immaturité se voulait « maître des horloges » et se piquait de séduire la banlieue par diaspora africaine interposée, n’est que le fondé de pouvoir d’une situation qui échappe à son entendement, mais qu’il a contribué à créer. Comme, par ailleurs, les droites de gouvernement, à l’échelle européenne, de l’Italie à la Suède et à la Finlande, se compromettent de plus en plus avec l’extrême droite, la comparaison que certains m’ont reprochée est hélas politiquement pertinente, et même nécessaire.

      #basculement

    • même à BFM, on s’interroge sur les racines du problème

      mais soyons en certains, "Il n’y a pas de racisme dans la police", Nunez, préfet de Paris.

      l’avocat du flic assassin de Nahel, n’est pas sur la même longues d’onde :_"J’ai un client qui a eu des idées suicidaires parce qu’on parle de son métier. Il est triste parce qu’on parle en mal de son métier. lui il est persuadé de faire le bien. Et son ministre lui a enfoncé la tête Je lui dis ’Changez-de travail’. Il me dit ’Mais je veux être policier ! Je veux interpeller des gens ! Je veux pouvoir les étrangler quand ils luttent !’. Évidemment qu’il y a du racisme dans la police. Et d’ailleurs être raciste c’est autorisé par la loi, ce qui est interdit c’est les manifestations d’opinions racistes", Laurent-Franck Lienard

  • Le nombre de personnes tuées par un tir des #forces_de_l’ordre a doublé depuis 2020

    Année après année, la liste des tués par les forces de l’ordre ne cesse d’augmenter. Trop souvent, la thèse de la légitime défense ou du refus d’obtempérer ne supporte pas l’analyse des faits. Basta ! en tient le terrible mais nécessaire décompte.

    « Je vais te tirer une balle dans la tête », lance le « gardien de la paix », braquant son arme sur la vitre de la voiture à l’arrêt, avant que son collègue ne crie « Shoote- le ». Au volant, Nahel, un mineur de 17 ans qui conduit sans permis, démarre malgré tout. Le gardien de la paix met sa menace à exécution, tuant à bout portant l’adolescent. La scène se déroule ce 27 juin à Nanterre. Les agents ont plaidé la légitime défense arguant que le véhicule fonçait sur eux, ce que dément la vidéo de la scène. L’auteur du coup de feu mortel est placé en garde à vue. La famille de la victime s’apprête à déposer deux plaintes, l’une pour « homicide volontaire et complicité d’homicide », l’autre pour « faux en écriture publique ».

    Le drame déclenche la révolte des habitants du quartier d’où est originaire la victime. Deux semaines plus tôt c’est Alhoussein Camara qui est tué d’une balle dans le thorax par un policier, dans des conditions similaires près d’Angoulême. En 2022, on dénombrait treize morts lors de « refus d’obtempérer » par l’ouverture du feu des forces de l’ordre. Au delà des nouveaux drames de Nanterre et d’Angoulême, combien de personnes ont-elles été tuées par les forces de l’ordre, et dans quelles circonstances ?

    Les décès dus à une ouverture du feu des forces de l’ordre ont considérablement augmenté, avec respectivement 18 et 26 personnes abattues en 2021 et 2022, soit plus du double que lors de la décennie précédente. Cette augmentation amplifie la tendance constatée depuis 2015, lorsque le nombre de tués par balle a franchi le seuil de la dizaine par an. À l’époque, le contexte lié aux attaques terroristes islamistes a évidemment pesé, avec cinq terroristes abattus en 2015 et 2016 par les forces de sécurité.

    Le risque terroriste n’explique cependant pas l’augmentation des décès par balle en 2021 et 2022. Un seul terroriste potentiel a été tué en 2021 – Jamel Gorchene, après avoir mortellement poignardé une fonctionnaire administrative de police devant le commissariat de Rambouillet (Yvelines), le 23 avril 2021, et dont l’adhésion à l’idéologie islamiste radicale serait « peu contestable » selon le procureur chargé de l’enquête. Aucun terroriste ne figure parmi les 26 tués de 2022. Dans quelles circonstances ces tirs ont-ils été déclenchés ?
    Tirs mortels face à des personnes munis d’armes à feu

    Sur les 44 personnes tuées par balles en deux ans, un peu plus de la moitié (26 personnes) étaient armées, dont dix d’une arme à feu. Parmi elles, sept l’ont utilisée, provoquant un tir de riposte ou de défense des forces de l’ordre. Plusieurs de ces échanges de tirs se sont déroulés avec des personnes « retranchées » à leur domicile. L’affaire la plus médiatisée implique Mathieu Darbon. Le 20 juillet 2022, dans l’Ain, ce jeune homme de 22 ans assassine à l’arme blanche son père, sa belle-mère, sa sœur, sa demi-sœur et son demi-frère. Le GIGN intervient, tente de négocier puis se résout à l’abattre. En janvier 2021, dans une petite station au-dessus de Chambéry, un homme souffrant de troubles psychiatriques s’enferme chez lui, armé d’un fusil, en compagnie de sa mère, après avoir menacé une voisine. Arrivé sur place, le GIGN essuie des tirs, et riposte. Scénario relativement similaire quelques mois plus tard dans les Hautes-Alpes, au-dessus de Gap. Après une nuit de négociation, le « forcené », Nicolas Chastan est tué par le GIGN après avoir « épaulé un fusil 22 LR [une carabine de chasse, ndlr] et pointé son arme en direction des gendarmes », selon le procureur. L’affaire est classée sans suite pour légitime défense.

    Au premier trimestre 2021, le GIGN a été sollicité deux à trois fois plus souvent que les années précédentes sur ce type d’intervention, sans forcément que cela se termine par un assaut ou des tirs, relevait TF1. Le GIGN n’intervient pas qu’en cas de « forcené » armé. Le 16 avril 2021, l’unité spéciale accompagne des gendarmes venus interpeller des suspects sur un terrain habité par des voyageurs. Un cinquantenaire qui, selon les gendarmes, aurait pointé son fusil dans leur direction est tué.
    Arme à feu contre suspects munis d’arme blanche

    Parmi les 44 personnes tuées par arme à feu en 2021 et 2022, 16 étaient munis d’une arme blanche (couteau, cutter, barre de fer). Une dizaine d’entre elles auraient menacé ou attaqué les agents avant d’être tuées. Au mois de mars 2021, un policier parisien tire sur un homme qui l’attaque au couteau, pendant qu’il surveillait les vélos de ses collègues.

    La mort d’un pompier de Colombes (Hauts-de-Seine) rend également perplexes ses voisins. En état d’ébriété, il jette une bouteille vers des agents en train de réaliser un contrôle, puis se serait approché d’eux, muni d’un couteau « en criant Allah Akbar ». Il est tué de cinq balles par les agents. L’affaire est classée sans suite, la riposte étant jugée « nécessaire et proportionnée ». L’été dernier à Dreux, une policière ouvre mortellement le feu sur un homme armé d’un sabre et jugé menaçant. L’homme était par ailleurs soupçonné de violence conjugale.

    Dans ces situations, la légitime défense est la plupart du temps invoquée par les autorités. Cela pose cependant question lorsque la « dangerosité » de la personne décédée apparaît équivoque, comme l’illustre le cas de David Sabot, tué par des gendarmes le 2 avril 2022. Ses parents, inquiets de l’agressivité de leur fils, alcoolisé, alertent la gendarmerie de Vizille (Isère). Les gendarmes interviennent et tirent neuf balles sur David. Selon les gendarmes, il se serait jeté sur eux. Selon ses parents, il marchait les bras ballants au moment des tirs. « On n’a pas appelé les gendarmes pour tuer notre enfant », s’indignent-ils dans Le Dauphiné.

    Juridiquement, le fait que la personne soit armée ne légitime pas forcément l’ouverture du feu par les forces de l’ordre. Selon l’Article 122-5 du Code pénal, une personne se défendant d’un danger n’est pas pénalement responsable si sa riposte réunit trois conditions : immédiateté, nécessité, proportionnalité. « La question va se poser, s’il n’y avait pas moyen de le neutraliser autrement », indique à Var Matin « une source proche du dossier », à propos du décès d’un sans-abri, Garry Régis-Luce, tué par des policiers au sein de l’aéroport de Roissy-Charles de Gaulle, en août dernier. Sur une vidéo de la scène publiée par Mediapart, le sans-abri armé d’un couteau fait face à cinq policiers qui reculent avant de lui tirer mortellement dans l’abdomen. Sa mère a porté plainte pour homicide volontaire.

    De plus en plus de profils en détresse psychologique

    Plusieurs affaires interrogent sur la manière de réagir face à des personnes en détresse psychologique, certes potentiellement dangereuses pour elle-même ou pour autrui, et sur la formation des policiers, souvent amenés à intervenir en premier sur ce type de situation [1].

    Le 21 avril 2022, à Blois, des policiers sont alertés pour un risque suicidaire d’un étudiant en école de commerce, Zakaria Mennouni, qui déambule dans la rue, pieds nus et couteau en main. Selon le procureur de Blois, l’homme se serait avancé avec son couteau vers les policiers avant que l’un d’eux tire au taser puis au LBD. Son collègue ouvre également le feu à quatre reprises. Touché de trois balles à l’estomac, Zakaria succombe à l’hôpital. La « légitime défense » est donc invoquée. « Comment sept policiers n’ont-ils pas réussi à maîtriser un jeune sans avoir recours à leur arme à feu », s’interroge la personne qui a alerté la police. Une plainte contre X est déposée par les proches de l’étudiant, de nationalité marocaine. Sur Twitter, leur avocat dénonce une « enquête enterrée ».

    Près de Saint-Étienne, en août 2021, des policiers interviennent dans un appartement où Lassise, sorti la veille d’un hôpital psychiatrique, mais visiblement en décompression, a été confiné par ses proches, avant que sa compagne n’appelle police secours. Ce bénévole dans une association humanitaire, d’origine togolaise, aurait tenté d’agresser les policiers avec un couteau de boucher, avant que l’un d’eux n’ouvre le feu.

    Pourquoi, dans ce genre de situation, les policiers interviennent-ils seuls, sans professionnels en psychiatrie ? Plusieurs études canadiennes démontrent le lien entre le désinvestissement dans les services de soins et la fréquence des interventions des forces de l’ordre auprès de profils atteintes de troubles psychiatriques. Une logique sécuritaire qui inquiète plusieurs soignants du secteur, notamment à la suite de l’homicide en mars dernier d’un patient par la police dans un hôpital belge.
    Le nombre de personnes non armées tuées par balles a triplé

    Le nombre de personnes sans arme tombées sous les balles des forces de l’ordre a lui aussi bondi en deux ans (5 en 2021, 13 en 2022). C’est plus du triple que la moyenne de la décennie précédente. Cette hausse est principalement liée à des tirs sur des véhicules en fuite beaucoup plus fréquents, comme l’illustre le nouveau drame, ce 27 juin à Nanterre où, un adolescent de 17 ans est tué par un policier lors d’un contrôle routier par un tir à bout portant d’un agent.

    Outre le drame de Nanterre ce 27 juin, l’une des précédentes affaires les plus médiatisées se déroule le 4 juin 2022 à Paris, dans le 18e arrondissement. Les fonctionnaires tirent neuf balles avec leur arme de service sur un véhicule qui aurait refusé de s’arrêter. La passagère, 18 ans, est atteinte d’une balle dans la tête, et tuée. Le conducteur, touché au thorax, est grièvement blessé. Dans divers témoignages, les deux autres personnes à bord du véhicule réfutent que la voiture ait foncé sur les forces de l’ordre. Le soir du second tour de l’élection présidentielle, le 24 avril, deux frères, Boubacar et Fadjigui sont tués en plein centre de Paris sur le Pont-Neuf. Selon la police, ces tirs auraient suivi le refus d’un contrôle. La voiture aurait alors « foncé » vers un membre des forces de l’ordre qui se serait écarté avant que son collègue, 24 ans et encore stagiaire, ne tire dix cartouches de HK G36, un fusil d’assaut.

    Comme nous le révélions il y a un an, les policiers ont tué quatre fois plus de personnes pour refus d’obtempérer en cinq ans que lors des vingt années précédentes. En cause : la loi de 2017 venue assouplir les règles d’ouverture de feu des policiers avec la création de l’article 435-1 du Code de la sécurité intérieure . « Avec cet article, les policiers se sont sentis davantage autorisés à faire usage de leur arme », estime un commandant de police interrogé par Mediapart en septembre dernier. À cela « vous rajoutez un niveau de recrutement qui est très bas et un manque de formation, et vous avez le résultat dramatique que l’on constate depuis quelques années : des policiers qui ne savent pas se retenir et qui ne sont pas suffisamment encadrés ou contrôlés. Certains policiers veulent en découdre sans aucun discernement. »

    « Jamais une poursuite ni une verbalisation ne justifieront de briser une vie »

    Au point que les gendarmes s’inquiètent très officiellement de la réponse adéquate à apporter face aux refus d’obtempérer, quitte à bannir le recours immédiat à l’ouverture du feu (voir ici). « L’interception immédiate, pouvant s’avérer accidentogène, n’est plus la règle, d’autant plus si les conditions de l’intervention et le cadre légal permettent une action différée, préparée et renforcée. Donc, on jalonne en sécurité, on lâche prise si ça devient dangereux, et surtout on renseigne. Tout refus d’obtempérer doit être enregistré avec un minimum de renseignements pour ensuite pouvoir s’attacher à retrouver l’auteur par une double enquête administrative et judiciaire », expliquait la commandante de gendarmerie Céline Morin. « Pour reprendre une phrase du directeur général de la gendarmerie : “Jamais une poursuite ni une verbalisation ne justifieront de briser une vie.” Il importe donc à chacun de nous de se préparer intellectuellement en amont à une tactique et à des actions alternatives face aux refus dangereux d’obtempérer. » On est loin du discours de surenchère tenu par certains syndicats de policiers.

    « Pas d’échappatoire » vs « personne n’était en danger »

    Pour justifier leur geste, les agents invoquent la dangerosité pour eux-mêmes ou pour autrui, considérant souvent le véhicule comme « arme par destination ». Hormis la neutralisation du conducteur du véhicule, ils n’auraient pour certains « pas d’échappatoire » comme l’affirmait le membre de la BAC qui a tué un jeune homme de 23 ans à Neuville-en-Ferrain (Nord), le 30 août 2022, qui aurait démarré son véhicule au moment où les agents ouvraient la portière.

    Des policiers qui se seraient « vus mourir » tirent sur Amine B, le 14 octobre, à Paris. Coincé dans une contre-allée, le conducteur aurait redémarré son véhicule en direction des fonctionnaires qui ont ouvert le feu. Plusieurs témoins affirment que ce ressortissant algérien, diplômé d’ingénierie civile, roulait « doucement » sans se diriger vers eux ni mettre personne en danger. Et Amine est mort d’une balle dans le dos. La famille a lancé un appel à témoins pour connaître les circonstances exactes du drame. Rares sont ces affaires où le récit policier n’est pas contredit par les éléments de l’enquête ou des témoins.

    Au nom de la légitime défense, des gendarmes de Haute-Savoie ont tiré neuf fois le 5 juillet 2021 sur un fuyard suspecté de vol. Le conducteur de la camionnette, Aziz, n’a pas survécu à la balle logée dans son torse. « Personne n’était en danger », affirme pour sa part un proche, présent sur lieux. D’après son témoignage recueilli par Le Média, les militaires « étaient à 4 ou 5 mètres » du fourgon. Une reconstitution des faits a été effectuée sans la présence de ce témoin, au grand dam de la famille qui a porté plainte pour « homicide volontaire ».

    Pour Zied B. le 7 septembre à Nice abattu par un policier adjoint, comme pour Jean-Paul Benjamin, tué par la BAC le 26 mars à Aulnay-sous-Bois alors que, en conflit avec son employeur (Amazon), il était parti avec l’un des véhicules de l’entreprise, ce sont les vidéos filmant la scène qui mettent à mal la version policière des faits [2]. Et dans le cas de Souheil El Khalfaoui, 19 ans, tué d’une balle dans le cœur à Marseille lors d’un contrôle routier (voir notre encadré plus haut), les images de vidéosurveillance filmant la scène, et en mesure de corroborer ou de contredire la version des policiers, n’ont toujours pas pu être visionnées par la famille qui a porté plainte. Près de deux ans après le drame...

    Si 2021 et 2022 ont été particulièrement marquées par les morts par balles lors d’interventions policières, qu’en sera-t-il en 2023 ? À notre connaissance, #Nahel est au moins la huitième personne abattue par des agents assermentés depuis janvier dernier.

    https://basta.media/Refus-d-obtemperer-le-nombre-de-personnes-tuees-par-un-tir-des-forces-de-l-

    #statistiques #chiffres #décès #violences_policières #légitime_défense #refus_d'obtempérer #Nanterre #armes_à_feu #tires_mortels #GIGN

    –-

    signalé aussi par @fredlm
    https://seenthis.net/messages/1007961

    • #Sebastian_Roché : « Le problème des tirs mortels lors de refus d’obtempérer est systémique en France »

      Le débat émerge suite au décès du jeune Nahel en banlieue parisienne. Entretien avec Sebastian Roché, politologue spécialiste des questions de police

      Pour certains, la mort du jeune Nahel, tué mardi par un policier lors d’un #contrôle_routier en banlieue parisienne, est l’occasion de dire qu’il y a trop de refus d’obtempérer en France. Pour d’autres, c’est surtout le moment de condamner la manière qu’a la #police d’y fait face. A gauche on estime qu’« un refus d’obtempérer ne peut pas être une condamnation à mort ». A droite, on pense que ces drames sont dus au fait que « les refus d’obtempérer augmentent et mettent en danger nos forces de l’ordre ».

      En 2022, le nombre record de 13 décès a été enregistré après des refus d’obtempérer lors de contrôles routiers en France. En cause, une modification de la loi en 2017 assouplissant les conditions dans lesquelles les forces de l’ordre peuvent utiliser leur arme. Elles sont désormais autorisées à tirer quand les occupants d’un véhicule « sont susceptibles de perpétrer, dans leur fuite, des atteintes à leur vie ou à leur intégrité physique ou à celles d’autrui ». Des termes jugés trop flous par de nombreux juristes.

      Sebastian Roché, politologue spécialiste des questions de police qui enseigne à Sciences-Po Grenoble, est un spécialiste de la question. Nous avons demandé à ce directeur de Recherche au CNRS, auteur de La nation inachevée, la jeunesse face à l’école et la police (Grasset), ce qu’il pensait de ce débat.

      Le Temps : Vous avez fait des recherches sur le nombre de personnes tuées en France par des tirs de policiers visant des véhicules en mouvement. Quelles sont vos conclusions ?

      Sebastian Roché : Nous avons adopté une méthode de type expérimentale, comme celles utilisées en médecine pour déterminer si un traitement est efficace. Nous avons observé 5 années avant et après la loi de 2017, et nous avons observé comment avaient évolué les pratiques policières. Les résultats montrent qu’il y a eu une multiplication par 5 des tirs mortels entre avant et après la loi dans le cadre de véhicule en mouvement.

      En 2017, la loi a donné une latitude de tir plus grande aux policiers, avec une possibilité de tirer même hors de la légitime défense. C’est un texte très particulier et, derrière, il n’y a pas eu d’effort de formation proportionné face au défi que représente un changement aussi historique de réglementation.

      L’augmentation n’est-elle pas simplement liée à l’augmentation des refus d’obtempérer ?

      Nous avons regardé le détail des tirs mortels. Le sujet, ce n’est pas les refus d’obtempérer, qui sont une situation, ce sont les tirs mortels, qui interviennent dans cette situation. Les syndicats de police font tout pour faire passer le message que le problème ce sont les refus d’obtempérer qui augmentent. Mais le problème ce sont les tirs mortels, dont les refus d’obtempérer peuvent être une cause parmi d’autres. Et les refus d’obtempérer grave ont augmenté mais pas autant que ce que dit le ministère. D’autant que l’augmentation des tirs mortels n’est notable que chez la police nationale et non dans la Gendarmerie. Dans la police nationale, en 2021, il y a eu 2675 refus d’obtempérer graves, pas 30 000. Il y a une augmentation mais ce n’est pas du tout la submersion dont parlent certains. Ce n’est pas suffisant pour expliquer l’augmentation des tirs mortels. D’autant que la police nationale est auteur de ces homicides et pas la Gendarmerie alors que les refus d’obtempérer sont également répartis entre les deux. Si le refus d’obtempérer était une cause déterminante, elle aurait les mêmes conséquences en police et en gendarmerie.

      Comment cela s’explique-t-il ?

      Les gendarmes n’ont pas la même structure de commandement, pas la même stabilité de l’ancrage local et pas la même lecture de la loi de 2017. La police a une structure qui n’est pas militaire comme celle de la gendarmerie. Et l’encadrement de proximité y est plus faible, particulièrement en région parisienne que tous les policiers veulent quitter.

      Pour vous c’est ce qui explique le drame de cette semaine ?

      La vidéo est accablante donc les responsables politiques semblent prêts à sacrifier le policier qui pour eux a fait une erreur. Mais ce qui grave, c’est la structure des tirs mortels avant et après 2017, c’est-à-dire comment la loi a modifié les pratiques. Ce n’est pas le même policier qui a tué 16 personnes dans des véhicules depuis le 1er janvier 2022. Ce sont 16 policiers différents. Le problème est systémique.

      Avez-vous des comparaisons internationales à ce sujet ?

      En Allemagne, il y a eu un tir mortel en dix ans pour refus d’obtempérer, contre 16 en France depuis un an et demi. On a un écart très marqué avec nos voisins. On a en France un modèle de police assez agressif, qui doit faire peur, davantage que dans les autres pays d’Europe mais moins qu’aux Etats-Unis. Et cette loi déroge à des règles de la Cour européenne des droits de l’homme. C’est une singularité française.

      Cette loi avait été mise en place suite à des attaques terroristes, notamment contre des policiers ?

      Oui, c’est dans ce climat-là qu’elle est née, mise en place par un gouvernement socialiste. Il y avait aussi eu d’autres attaques qui n’avaient rien à voir. Mais le climat général était celui de la lutte antiterroriste, et plus largement l’idée d’une police désarmée face à une société de plus en plus violente. L’idée était donc de réarmer la police. Cette loi arrange la relation du gouvernement actuel avec les syndicats policiers, je ne pense donc pas qu’ils reviendront dessus. Mais il y a des policiers qui vont aller en prison. On leur a dit vous pouvez tirer et, là, un juge va leur dire le contraire. Ce n’est bon pour personne cette incertitude juridique. Il faut abroger la partie de la loi qui dit que l’on peut tirer si on pense que le suspect va peut-être commettre une infraction dans le futur. La loi française fonctionnait précédemment sous le régime de la légitime défense, c’est-à-dire qu’il fallait une menace immédiate pour répondre. Comment voulez-vous que les policiers sachent ce que les gens vont faire dans le futur.

      https://www.letemps.ch/monde/le-probleme-des-tirs-mortels-lors-de-refus-d-obtemperer-est-systemique-en-fr

    • « Refus d’obtempérer »  : depuis 2017, une inflation létale

      Depuis la création en 2017 par la loi sécurité publique d’un article élargissant les conditions d’usage de leur arme, les tirs des policiers contre des automobilistes ont fortement augmenté. Ils sont aussi plus mortels.

      Depuis plus d’un an, chaque mois en moyenne, un automobiliste est tué par la police. Dans la plupart des cas, la première version des faits qui émerge du côté des forces de l’ordre responsabilise le conducteur. Il lui est reproché d’avoir commis un refus d’obtempérer, voire d’avoir attenté à la vie des fonctionnaires, justifiant ainsi leurs tirs. Il arrive que cette affirmation soit ensuite mise à mal par les enquêtes judiciaires : cela a été le cas pour le double meurtre policier du Pont-Neuf, à Paris en avril 2022, celui d’Amine Leknoun, en août à Neuville-en-Ferrain (Nord), ou celui de Zyed Bensaid, en septembre à Nice. En ira-t-il de même, concernant le conducteur de 17 ans tué mardi à Nanterre (Hauts-de-Seine) ? Les investigations pour « homicide volontaire par personne dépositaire de l’autorité publique » ont été confiées à l’Inspection générale de la police nationale (IGPN). Deux autres enquêtes ont été ouvertes depuis le début de l’année pour des tirs mortels dans le cadre de refus d’obtempérer en Charente et en Guadeloupe.

      Cette inflation mortelle s’est accélérée depuis le début de l’année 2022, mais elle commence en 2017. Ainsi, d’après les chiffres publiés annuellement par l’IGPN et compilés par Libération, entre la période 2012-2016 d’une part, et 2017-2021 d’autre part, l’usage des armes par les policiers a augmenté de 26 % ; et les usages de l’arme contre un véhicule ont augmenté de 39 %. Une croissance largement supérieure à celle observée chez les gendarmes entre ces deux périodes (+10 % d’usage de l’arme, toutes situations confondues).
      Doublement faux

      Mercredi, lors des questions au gouvernement, Gérald Darmanin a affirmé que « depuis la loi de 2017, il y a eu moins de tirs, et moins de cas mortels qu’avant 2017 ». C’est doublement faux : depuis cette année-là, les tirs des policiers contre des véhicules sont non seulement plus nombreux, mais ils sont aussi plus mortels. C’est la conclusion de travaux prépubliés l’année dernière, et en cours de soumission à une revue scientifique, de Sebastian Roché (CNRS), Paul Le Derff (université de Lille) et Simon Varaine (université Grenoble-Alpes).

      Les chercheurs établissent que le nombre de tués par des tirs policiers visant des personnes se trouvant dans des véhicules a été multiplié par cinq, entre avant et après le vote de la loi « sécurité publique » de février 2017. D’autant qu’entre les mêmes périodes, le nombre de personnes tuées par les autres tirs policiers diminue légèrement. « A partir d’une analyse statistique rigoureuse du nombre mensuel de victimes des tirs, malheureusement, il est très probable » que ce texte soit « la cause du plus grand nombre constaté d’homicides commis par des policiers », expliquent Roché, Le Derff et Varaine.

      La loi sécurité publique a créé l’article 435-1 du code de la sécurité intérieure (CSI), qui s’est depuis trouvé (et se trouve encore) au cœur de plusieurs dossiers judiciaires impliquant des policiers ayant tué des automobilistes. Cet article complète celui de la légitime défense (122-5 du code pénal) dont tout citoyen peut se prévaloir, en créant un cadre spécifique et commun aux forces de l’ordre pour utiliser leur arme.
      Un texte plusieurs fois remanié

      L’article 435-1 du CSI dispose que « dans l’exercice de leurs fonctions et revêtus de leur uniforme ou des insignes extérieurs et apparents de leur qualité », les policiers peuvent utiliser leur arme « en cas d’absolue nécessité et de manière strictement proportionnée », notamment dans la situation suivante : « Lorsqu’ils ne peuvent immobiliser, autrement que par l’usage des armes, des véhicules, embarcations ou autres moyens de transport, dont les conducteurs n’obtempèrent pas à l’ordre d’arrêt et dont les occupants sont susceptibles de perpétrer, dans leur fuite, des atteintes à leur vie ou à leur intégrité physique ou à celles d’autrui. » Avant d’arriver à cette formulation, le texte a été plusieurs fois remanié, au fil de son parcours législatif, dans le sens de l’assouplissement. Par exemple : les atteintes devaient être « imminentes », selon la version initiale ; dans la mouture finale elles n’ont plus besoin que d’être « susceptibles » de se produire, pour justifier le tir.

      La direction générale de la police nationale l’a rapidement relevé. Ainsi, dans une note de mars 2017 expliquant le texte à ses fonctionnaires, on pouvait lire : « L’article L.435-1 va au-delà de la simple légitime défense », en ce qu’il « renforce la capacité opérationnelle des policiers en leur permettant d’agir plus efficacement, tout en bénéficiant d’une plus grande sécurité juridique et physique ». Tout en rappelant qu’« il ne saurait être question de faire usage de l’arme pour contraindre un véhicule à s’arrêter en l’absence de toute dangerosité de ses occupants ».

      https://www.youtube.com/watch?v=Dz5QcVZXEN4&embeds_referring_euri=https%3A%2F%2Fwww.liberation.fr%2


      https://www.liberation.fr/societe/police-justice/refus-dobtemperer-depuis-2017-une-inflation-letale-20230627_C7BVZUJXLVFJBOWMDXJG2N7DDI/?redirected=1&redirected=1

    • Mort de Nahel : chronique d’un drame annoncé

      Au moment de l’adoption, sous pression des policiers, de la #loi de 2017 modifiant les conditions d’usage des armes à feu par les forces de l’ordre, la Commission nationale consultative des droits de l’homme, le Défenseur des droits et la société civile avaient alerté sur l’inévitable explosion du nombre de victimes à venir.

      #Bernard_Cazeneuve se trouve, depuis la mort de Nahel, au centre de la polémique sur l’#usage_des_armes_à_feu par les policiers. La gauche, notamment, ne cesse de rappeler que l’ex-dirigeant socialiste est le concepteur de la loi dite « #sécurité_publique » qui, en février 2017, a institué le #cadre_légal actuel en la matière. C’est en effet lui qui en a assuré l’élaboration en tant que ministre de l’intérieur, puis qui l’a promulguée alors qu’il était premier ministre.

      À deux reprises, Bernard #Cazeneuve s’est justifié dans la presse. Le 29 juin tout d’abord, dans Le Monde (https://www.lemonde.fr/politique/article/2023/06/29/adolescent-tue-par-un-policier-a-nanterre-emmanuel-macron-sur-une-ligne-de-c), il affirme qu’« il n’est pas honnête d’imputer au texte ce qu’il n’a pas souhaité enclencher » et explique que cette loi avait été votée dans un « contexte de tueries de masse après les attentats ».

      Le lendemain, dans un entretien au Point (https://www.lepoint.fr/societe/bernard-cazeneuve-non-il-n-y-a-pas-en-france-de-permis-de-tuer-30-06-2023-25), l’ancien premier ministre de #François_Hollande développe la défense de son texte. « Il n’y a pas, en France, de #permis_de_tuer, simplement la reconnaissance pour les forces de l’ordre de la possibilité de protéger leurs vies ou la vie d’autrui, dans le cadre de la #légitime_défense », affirme-t-il.

      Bernard Cazeneuve évoque encore un « contexte particulier » ayant justifié ce texte, « celui des périples meurtriers terroristes et de la tragédie qu’a constituée l’attentat de Nice, le 14 juillet 2016, qui a vu un policier municipal neutraliser le conducteur d’un camion-bélier ayant tué 86 personnes et blessé plusieurs centaines d’autres, sur la promenade des Anglais ».

      Cette invocation d’une justification terroriste à l’adoption de la loi « sécurité publique » paraît étonnante à la lecture de l’exposé des motifs (https://www.legifrance.gouv.fr/dossierlegislatif/JORFDOLE000033664388/?detailType=EXPOSE_MOTIFS&detailId=) et de l’étude d’impact (https://www.senat.fr/leg/etudes-impact/pjl16-263-ei/pjl16-263-ei.pdf) du texte. À aucun moment un quelconque attentat n’est mentionné pour justifier les dispositions de l’article premier, celui modifiant le cadre légal de l’usage des armes à feu par les policiers.

      À l’ouverture de l’examen du texte en séance publique par les député·es, le mardi 7 février (https://www.assemblee-nationale.fr/14/cri/2016-2017/20170112.asp#P970364), le ministre de l’intérieur Bruno Leroux parle bien d’un attentat, celui du Carrousel du Louvre (https://fr.wikipedia.org/wiki/Attaque_contre_des_militaires_au_Carrousel_du_Louvre) durant lequel un homme a attaqué deux militaires à la machette. Mais cette attaque s’est déroulée le 3 février, soit bien après l’écriture du texte, et concerne des soldats de l’opération Sentinelle, donc non concernés par la réforme.

      La loi « sécurité publique » a pourtant bien été fortement influencée par l’actualité, mais par un autre drame. Le #8_octobre_2016, une vingtaine de personnes attaquent deux voitures de police dans un quartier de #Viry-Châtillon (Essonne) à coups de pierres et de cocktails Molotov. Deux policiers sont grièvement brûlés (https://fr.wikipedia.org/wiki/Affaire_des_policiers_br%C3%BBl%C3%A9s_%C3%A0_Viry-Ch%C3%A2tillon).

      Les images des agents entourés de flammes indignent toute la classe politique et provoquent un vaste mouvement de contestation au sein de forces de l’ordre. Cela génèrera un immense scandale judiciaire puisque des policiers feront emprisonner des innocents en toute connaissance de cause (https://www.mediapart.fr/journal/france/160521/affaire-de-viry-chatillon-comment-la-police-fabrique-de-faux-coupables). Mais à l’époque, les syndicats de policiers réclament par ailleurs une modification de la législation.

      « C’était une période de fin de règne de François #Hollande, avec des policiers à bout après avoir été sur-sollicités pour les manifestations contre la loi Travail, pour les opérations antiterroristes, se souvient Magali Lafourcade, secrétaire générale de la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH). Et, surtout, il y a eu l’attaque de policiers de Viry-Châtillon. Leur mouvement de colère avait été accompagné par des manifestations à la limite de la légalité, avec des policiers armés, masqués et sans encadrement syndical, car il s’agissait d’un mouvement spontané. Je pense que cela a fait très peur au gouvernement. »

      La loi « sécurité publique » est l’une des réponses du gouvernement à cette fronde des policiers. Ceux-ci étaient alors régis par le droit commun de la légitime défense. Désormais, ils bénéficient d’un #régime_spécifique, copié sur celui des gendarmes et inscrit dans le nouvel #article_435-1 du #Code_de_la_sécurité_intérieure (https://www.legifrance.gouv.fr/codes/article_lc/LEGIARTI000034107970).

      Celui-ci dispose notamment que les policiers sont autorisés à faire usage de leur arme pour immobiliser des véhicules dont les occupants refusent de s’arrêter et « sont susceptibles de perpétrer, dans leur fuite, des atteintes à leur vie ou à leur intégrité physique ou à celles d’autrui ».

      On ne peut donc que s’étonner lorsque Bernard Cazeneuve assure, dans Le Point, que la loi « sécurité publique » « ne modifie en rien le cadre de la légitime défense ». « Je dirais même, enchérit-il, qu’elle en précise les conditions de déclenchement, en rendant impossible l’ouverture du feu hors de ce cadre. »

      Pourtant, comme l’a montré Mediapart (https://www.mediapart.fr/journal/france/280623/refus-d-obtemperer-l-alarmante-augmentation-des-tirs-policiers-mortels), le nombre de déclarations d’emploi d’une arme contre un véhicule a bondi entre 2016 et 2017, passant de 137 à 202, avant de se stabiliser à un niveau supérieur à celui d’avant l’adoption du texte, par exemple 157 en 2021.

      De plus, lorsque l’on relit les nombreux avertissements qui avaient été faits à l’époque au gouvernement, il semble difficile de soutenir que cette augmentation du recours aux armes à feu et du nombre de victimes n’était pas prévisible.

      « De telles dispositions risquent en effet d’entraîner une augmentation des pertes humaines à l’occasion de l’engagement desdits services dans des opérations sur la voie publique », prédisait ainsi la CNCDH dans un avis rendu le 23 février 2017 (https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000034104875).

      Celui-ci s’inquiétait notamment du #flou de certaines formulations, comme l’alinéa autorisant l’usage des armes à feu contre les personnes « susceptibles de perpétrer, dans leur fuite, des atteintes à leur vie ou à leur intégrité physique ou à celle d’autrui ».

      « Il est à craindre que de telles dispositions ne conduisent à l’utilisation des armes à feu dans des situations relativement fréquentes de #courses-poursuites en zone urbaine, avertissait encore la commission, les fonctionnaires de police venant à considérer que le véhicule pourchassé crée, par la dangerosité de sa conduite, un risque pour l’intégrité des autres usagers de la route et des passants ».

      « Rien ne justifiait cet alignement du régime des #gendarmes sur celui des policiers, réaffirme aujourd’hui Magali Lafourcade. Les gendarmes sont formés au maniement des armes et, surtout, ils opèrent en zone rurale. » La secrétaire générale de la CNCDH pointe également un problème de formation des policiers qui s’est depuis aggravé.

      « Le niveau de recrutement des policiers s’est effondré, souligne-t-elle. Les jeunes sont massivement envoyés dans les zones difficiles dès leur sortie de l’école. Ils ne reçoivent aucun enseignement sur les biais cognitifs. Un jeune venant d’une zone rurale dans laquelle il n’aura quasiment jamais croisé de personne racisée peut donc très bien être envoyé dans un quartier dont il n’a pas les codes, la culture, la manière de parler et donc de s’adresser à des adolescents. Et l’#encadrement_intermédiaire est très insuffisant. Les jeunes policiers sont bien peu accompagnés dans des prises de fonction particulièrement difficiles. »

      Le Défenseur des droits avait lui aussi alerté, dans un avis publié le 23 janvier 2017 (https://juridique.defenseurdesdroits.fr/doc_num.php?explnum_id=18573), sur l’#instabilité_juridique créée par cette #réforme. « Le projet de loi complexifie le régime juridique de l’usage des armes, en donnant le sentiment d’une plus grande liberté pour les forces de l’ordre, au risque d’augmenter leur utilisation, alors que les cas prévus sont déjà couverts par le régime général de la légitime défense et de l’état de nécessité », écrivait-il.

      Ces différents dangers avaient également été pointés par la quasi-totalité de la société civile, que ce soient les syndicats ou les associations de défense des libertés. « Les services de police et de gendarmerie se considéreront légitimes à user de leurs armes – et potentiellement tuer – dans des conditions absolument disproportionnées », prédisait ainsi le Syndicat de la magistrature (SM) (https://www.syndicat-magistrature.fr/notre-action/justice-penale/1214-projet-de-loi-securite-publique--refusez-ce-debat-expedie). « Il est en effet dangereux de laisser penser que les forces de l’ordre pourront faire un usage plus large de leurs armes », abondait l’Union syndicale des magistrats (USM) (https://www.union-syndicale-magistrats.org/web2/themes/fr/userfiles/fichier/publication/2017/securite_publique.pdf).

      Du côté des avocats, le projet de loi avait rencontré l’opposition du Syndicat des avocats de France (SAF) (https://lesaf.org/wp-content/uploads/2017/04/11-penal-GT.pdf), ainsi que du barreau de Paris et de la Conférence des bâtonniers, qui affirmaient, dans un communiqué commun (https://www.avocatparis.org/actualites/projet-de-loi-relatif-la-securite-publique-le-barreau-de-paris-et-la-co) : « La réponse au mal-être policier ne peut être le seul motif d’examen de ce projet de loi et il importe que les conditions de la légitime défense ne soient pas modifiées. »

      « Ce projet de loi autorise les forces de l’ordre à ouvrir le feu dans des conditions qui vont augmenter le risque de #bavures sans pour autant assurer la sécurité juridique des forces de l’ordre », avertissait encore la Ligue des droits de l’homme (https://www.ldh-france.org/police-anonyme-autorisee-tirer).

      Désormais, les policiers eux-mêmes semblent regretter cette réforme, ou en tout cas reconnaître l’#incertitude_juridique qu’elle fait peser sur eux, en raison de sa formulation trop vague.

      Dans un article publié samedi 1er juillet, Le Monde (https://www.lemonde.fr/societe/article/2023/07/01/syndicats-de-police-un-tract-incendiaire-d-alliance-et-d-unsa-police-revelat) rapporte en effet que, parmi les forces de l’ordre, circule un modèle de demande de #droit_de_retrait dans lequel l’agent annonce rendre son arme, en raison des « diverses appréciations » qui peuvent être faites de l’article 435-1 du Code de la sécurité intérieure, lesquelles sont susceptibles de « donner lieu à des poursuites pénales ».

      Dans ce document, le policer y annonce mettre son pistolet à l’armurerie et qu’il y restera « jusqu’à ce que [s]a formation continue [lui] permette de mieux appréhender les dispositions de cet article afin de ne pas être poursuivi pénalement dans l’éventualité où [il] devrai[t] faire feu ».

      Magali Lafourcade insiste de son côté sur les dégâts que cette réforme a pu causer dans une partie de la jeunesse. « L’expérience de la citoyenneté, du sentiment d’appartenir à une communauté nationale, du respect des principes républicains est une expérience avant tout sensible, affirme-t-elle. Elle passe par les interactions éprouvées avec les représentants de l’État. Plus les enfants de ces quartiers feront l’expérience de la #brutalité_policière, plus ça les enfermera dans la #défiance qu’ils ont déjà vis-à-vis de nos institutions. »

      https://www.mediapart.fr/journal/france/010723/mort-de-nahel-chronique-d-un-drame-annonce

  • Nahel, conducteur de 17 ans abattu à Nanterre : les images qui mettent en cause le tir du policier
    https://www.liberation.fr/societe/police-justice/hauts-de-seine-un-automobiliste-soupconne-dun-refus-dobtemperer-tue-par-l

    A travers la voix d’un de leurs avocats, Me Yassine Bouzrou, la famille de la victime, Nahel, un livreur âgé de 17 ans, annonce qu’elle déposera plainte « ces prochains jours » pour « homicide volontaire » contre le policier auteur du tir. « Son intention de donner la mort ne fait aucun doute puisqu’il résulte de la bande-son de la vidéo qu’il annonce avant son tir ‘‘je vais te mettre une balle dans la tête’’ », avance Yassine Bouzrou auprès de Libé. La plainte visera également, pour « complicité d’homicide volontaire » le second policier, « lequel semble faire injonction à son collègue de faire feu en disant “shoote-le” juste avant le tir », ajoute l’avocat.

  • Deutscher Faschismus - Die vergessenen Frauen von Aichach
    https://www.jungewelt.de/artikel/452873.deutscher-faschismus-die-vergessenen-frauen-von-aichach.html

    16.6.2023 Eine Spurensuche von Rudolf Stumberger

    1943 wurden mehr als 350 weibliche Gefangene aus der Haftanstalt in Bayern nach Auschwitz deportiert.

    Aichach ist eine kleine Stadt mit etwas mehr als 20.000 Einwohnern im bayerischen Regierungsbezirk Schwaben, an die 60 Kilometer nordöstlich von München. Hier gibt es ein Schloss der Wittelsbacher, ein Feuerwehrmuseum und eine schöne Altstadt. Und Aichach ist der Standort für das größte Frauengefängnis in Bayern, errichtet um 1900. Dort saßen auch in der Nazizeit Frauen ein, doch nichts erinnerte bisher in der Stadt an ihre Geschichte. Das ist seit dem Wochenende anders. Jetzt gibt es einen Erinnerungsort vor dem Eingang zum Stadtmuseum.

    Das Gebäude war damals ein Krankenhaus, in dem die meisten der Zwangssterilisationen an Frauen vorgenommen wurden, die die Nazis als »asozial« kategorisiert hatten. Zeitweilig waren in der für 500 Insassen gebauten Anstalt bis zu 2.000 Frauen untergebracht, darunter politische Gefangene wie die bekannte Augsburger Kommunistin Anna Pröll. Mehr als 350 Frauen in »Sicherheitsverwahrung« wurden nach Auschwitz in den Tod geschickt. An all diese Schicksale erinnert nun das Denkmal, um das sich das Frauenforum Aichach-Friedberg jahrelang bemüht hatte.

    Es ist das Staatsarchiv München in der Schönfeldstraße, in dem die Akten des Frauengefängnisses Aichach aus der Zeit des deutschen Faschismus und davor aufbewahrt werden. In blauem Karton eingebunden, auf der Vorderseite versehen mit diversen handschriftlichen Bemerkungen aus Tinte, liegt ein Stapel dieser alten, abgenutzten Akten auf dem Tisch im Lesesaal. Öffnet man sie, wird aus Gerichtsurteilen, ärztlichen Berichten, konfiszierten Briefen, »kriminalbiologischen« Untersuchungen und Meldungen über Arbeitsfleiß und Betragen ein Frauenschicksal lebendig, das zugleich auch die Geschichte von zunehmender Ausgrenzung und Repression bereits in der Weimarer Republik und während der späteren Naziherrschaft erzählt – bis hin zur Ermordung.

    In den Akten ein hektografierter vergilbter Zettel: »Die Obengenannte wurde am 26.3.1943 der Polizei übergeben. Die Strafunterbrechung wurde vom Reichsjustizministerium angeordnet«, ist da zu lesen. Die »Obengenannte« war die 48jährige Münchnerin Walburga W., die im Frauengefängnis Aichach wegen kleiner Diebstähle einsaß. Das Leben meinte es nicht gut mit ihr. Immer wieder wurde die Mutter zweier kleiner Kinder wegen geringfügiger Diebstähle verurteilt. Die Ansicht, dass es ein »Gewohnheitsverbrechertum« oder ein »Berufsverbrechertum« gebe, war in der Richterschaft und Polizei während der 1920er Jahre weitverbreitet. Wer dieser Personengruppe zugerechnet wurde, galt als im Grunde nicht resozialisierbar. Es bliebe nur ihre »Ausschaltung« durch vorbeugende und möglichst lebenslange Internierung. Daraus wurde dann unter den Nazis die Vorbeugehaft und die Sicherungsverwahrung.
    Radio Marabu

    Walburga W. trat am 30. November 1938 in Aichach eine fünfjährige Haftstrafe an, anschließend wurde sie zu »Sicherheitsverwahrung« verurteilt. Diese letzte Verurteilung ist verhängnisvoll. Ihr Schicksal wird am 18. September 1942 im ukrainischen Schitomir, 1.700 Kilometer von Aichach entfernt, entschieden. Dort befindet sich zu dieser Zeit das »Führerhauptquartier Werwolf« und auch das Feldquartier von Reichsführer SS Heinrich Himmler. In einer fünfstündigen Besprechung einigen sich der SS-Führer und Reichsjustizminister Otto Georg Thierack darauf, alle im Gewahrsam der deutschen Justiz befindlichen Juden, sogenannte Zigeuner, Russen und Ukrainer sowie alle Polen mit mehr als dreijährigen und alle Tschechen und Deutsche mit mehr als achtjährigen Haftstrafen der SS zu übergeben. Gleiches gilt auch für die rund 15.000 Deutschen, die sich Mitte 1942 in Sicherheitsverwahrung befinden. »Auslieferung asozialer Elemente aus dem Strafvollzug an den Reichsführer SS zur Vernichtung durch Arbeit«, schreibt Thierack später in seinem Protokoll. Bereits im Oktober 1942 wird mit einem Geheimerlass des Justizministeriums diese Auslieferung angeordnet, ab 1. November 1942 beginnt die Selektion in den Haftanstalten.

    Transporte nach Auschwitz begannen in Aichach Anfang 1943. Am 26. März wurde auch Walburga W. deportiert. Die Frauen von Aichach wurden in das Frauenlager Auschwitz-Birkenau verschleppt. Anders als die nicht zur Arbeit eingeteilten Juden, die sofort in den Gaskammern getötet wurden, wurden sie im Standesamt von Auschwitz registriert. Von hier wurden später auch die Totenscheine versandt. Diese Registratur des Todes war eine der bizarren Facetten dieses Ortes, neben dem KZ-Bordell, dem Mädchenorchester und dem biederen Familienleben der SS-Mitglieder.

    Im Frauenlager wurden zu dieser Zeit 20.000 Frauen gefangengehalten. Sie mussten dort unter infernalischen Bedingungen in Baracken und auf faulenden Strohsäcken dahinvegetieren. Die Wienerin Ella Lingens, die als Ärztin und »Arierin« durch ihre Tätigkeit im Krankentrakt überlebte, beschrieb die Zustände im Frauenlager: »Das Gros der Frauen glich hässlichen, alten Skeletten, die sich wie durch ein Wunder auf den Beinen hielten.« Wer sich nicht irgendwie zusätzliche Nahrung verschaffen konnte, »starb in Auschwitz in der Regel zwischen dem vierten und dem zehnten Lagermonat«. Im März 1943, als die Frauen aus ­Aichach ins Lager kamen, wütete dort das Fleckfieber. »Die Mortalität lag bei etwa 80 Prozent«, so Lingens in ihren Erinnerungen, »Tote, Tote wohin man blickte.«

    Walburga W. überlebte nicht einmal fünf Wochen in Auschwitz, sie starb am 8. Mai 1943. Die meisten Frauen aus Aichach teilten ihr Schicksal.

    Hintergrund: Personelle Kontinuität

    In Westdeutschland blieb die Aufarbeitung der Nazijustiz eine Farce, so urteilte der Historiker Nikolaus Wachsmann in seinem Buch »Gefangen unter Hitler. Justizterror und Strafvollzug im NS-Staat«: Die Kontinuität im Justizwesen sei »mehr als auffällig« gewesen. Rund 80 Prozent der früheren Beamten wurden wieder eingestellt, schreibt Wachsmann. Zwar erhielten 1947 in einem der Nürnberger Prozesse einige hohe Beamte des Reichsjustizministeriums Haftstrafen, kein einziger belasteter Richter oder Staatsanwalt aber wurde in Westdeutschland verurteilt.

    Kontinuität war auch bei den Gefängnisbeamten angesagt. Als das »dunkelste Kapitel in der Geschichte der westdeutschen Prozesse gegen NS-Gefängnisbeamte« bezeichnete Wachsmann das Verfahren 1951 gegen jene Männer, die für die »Vernichtung durch Arbeit« von Strafgefangenen verantwortlich waren. Die daran beteiligten Beamten des Reichsjustizministeriums wurden freigesprochen. Die Richter nahmen die Lügen der Angeklagten, nichts von der Mordaktion gewusst zu haben, anstandslos hin und äußerten sogar Verständnis für die Politik der Nazis, immerhin habe sich der deutsche Staat im Krieg befunden.

    Angesichts derartiger Urteile verwundert es wenig, dass es örtlichen Gefängnisbeamten leichtfiel, ihre berufliche Laufbahn fortzusetzen. In Aichach zum Beispiel wurde nach der Befreiung durch die US-Armee nahezu das gesamte Leitungspersonal entlassen, darunter Direktor von Reitzenstein, der Gefängnisarzt Ludwig Schemmel, die Gefängnislehrerin Anni Dimpfl und der evangelische Gefängnisgeistliche Ernst Stark, Ortsgruppenleiter der NSDAP. Dies war aber kein Hindernis, ihn 1949 wieder in den Staatsdienst zu übernehmen. Gleiches galt für die Beteiligung Schemmels an Zwangssterilisationen. Wenige Jahre nach Ende der Nazidiktatur war die Führungsriege von Aichach wieder fast komplett an Bord, nur der Direktor nicht. Ihn hatte man in den Ruhestand versetzt. (rstu)

    #Allemagne #Bavière #histoire #justice #nazis #femmes

  • Le maintien de l’ordre « à la française », un recours à la force assumé, à rebours d’autres pays européens
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2023/04/14/le-maintien-de-l-ordre-a-la-francaise-une-agressivite-a-rebours-des-voisins-

    Pour Sebastian Roché, directeur de recherche au CNRS et professeur à Sciences Po Grenoble, cette fermeté se mesure à quelques chiffres. « La police française est, en Europe, celle qui tue le plus en maintien de l’ordre, constate-t-il. Il y a eu un mort en 2014 à Sivens [Tarn] , un autre en 2018 à Marseille, un troisième en 2019 à Nantes et deux manifestants dans le coma en 2023 à Sainte-Soline. Dans le même temps, on n’a recensé aucun décès aux Pays-Bas, en Allemagne, en Norvège, en Grèce, en Espagne ou au Royaume-Uni… Aucune autre police européenne n’a en outre infligé à des manifestants trente mutilations en six mois, comme la France pendant la crise des “gilets jaunes”. »

    Si la police des foules, en France, fait tant de dégâts parmi les manifestants, c’est parce qu’elle utilise des armes qui sont interdites dans la plupart des pays européens. Inaugurés lors des émeutes urbaines de 2005, les LBD peuvent, si un agent est menacé, être utilisés sans la moindre sommation : ils ont, depuis dix ans, provoqué tant de blessures que le Défenseur des droits a demandé leur interdiction en 2019. S’y ajoutent des grenades de désencerclement projetant des plots en caoutchouc, ainsi que des grenades lacrymogènes et étourdissantes officiellement classées parmi les « matériels de guerre ».

    Ce puissant arsenal est nettement plus étoffé que celui des autres polices européennes. « En matière de maintien de l’ordre, les pays démocratiques considérés comme les plus avancés par les index sur la défense des droits fondamentaux – ceux de The Economist ou du World Justice Project, par exemple – proscrivent les LBD et les grenades à effet de souffle, souligne Sebastian Roché . Les forces de l’ordre anglaises disposent certes de LBD, mais elles ne les utilisent quasiment jamais : pendant les émeutes de Londres, en 2011, la question s’est posée, mais la police y a finalement renoncé de peur de blesser les manifestants. »

    En Allemagne, les grenades et les LBD ne sont quasiment jamais utilisés face à des manifestants. « Depuis les années 1970, les grenades sont réservées aux situations exceptionnelles – lorsqu’un policier a recours au gaz, c’est par le biais de sa bombe individuelle,constate Fabien Jobard, directeur de recherche au CNRS. Quant aux LBD, ils équipent uniquement les unités spéciales affectées aux prises d’otages et aux attaques terroristes. Même les organisations syndicales policières y sont hostiles : quand le syndicat policier conservateur a demandé des LBD, en 2008, le syndicat majoritaire s’y est clairement opposé et l’Allemagne en est restée là. »

    Plus armés que leurs homologues européens, les policiers français sont également enclins à accompagner leurs interpellations d’humiliations, d’insultes, voire de brutalités. A Paris, les brigades de répression des actions violentes motocyclistes (BRAV-M) se sont fait une spécialité de ces arrestations coups de poing. « Les policiers des pays voisins procèdent, eux aussi, à des interpellations dans les cortèges,précise Jacques de Maillard, professeur de science politique à l’université de Versailles-Saint-Quentin. Mais il n’y a pas, en Allemagne ou en Angleterre, d’unités spécialisées pratiquant l’arrestation musclée, voire l’intimidation – en tout cas pas avec une telle ampleur. »

    • Pour le moment le matraquage idéologique marche bien en Allemagne où la ministre « verte » de l’extérieur poursuit une politique de prolongation d’une guerre européenne après avoir soutenu avec son parti la participation aux guerres étatsuniennes dans le monde entier sans jamais protester contre la déstruction de la planète par les militaires.
      Nous ne sommes en fin de compte que des moutons qu’on peut tondre à volonté sans provoquer de bêlement. Ici les méthodes de gestion du troupeau diffèrent de celles employées pour le maintien de l’ordre dans les tropeaux de race plus aguerrie ;-)
      C’est un processus dialectique permanent. On se rappelle qu’il a fallu recourir à des mesures extrêmes pour contenir les peuplades allemandes après l’échec d’une tentative de gestion démocratique. Avec les épisodes de famine et d’inflation galopante en vue les pratiques policières allemandes se durciront. Grâce à l’excellente coopération européenne les compétences occidentales en baston avancée sont facilement transmissibles vers la rive orientale du Rhin.

      #tout_le_monde_déteste_la_police #fascisme #bavure #Bavière

  • Bounti. Bavure française, complicité américaine | Caitlin L. Chandler, Youri van der Weide, Emmanuel Freudenthal et Patricia Huon
    https://afriquexxi.info/article4942.html

    Le 3 janvier 2021, l’aviation française a bombardé un regroupement d’hommes près du village de Bounti, dans le centre du Mali. Des « terroristes » selon Paris. Des civils qui participaient à une cérémonie de mariage selon plusieurs sources, dont l’ONU. Cette bavure a fait couler beaucoup d’encre en France, mais très peu aux États-Unis. Pourtant, la bombe était américaine. Source : Afrique XXI

  • #israel Boisement au Neguev : des centaines de Bédouins affrontent la police Emanuel Fabian et Times of Israel - 13 Janvier 2022
    https://fr.timesofisrael.com/boisement-au-neguev-des-centaines-de-bedouins-affrontent-la-police

    Des manifestants bloquent une autoroute ; les policiers répondent avec des gaz lacrymogènes, des grenades assourdissantes ; 3 hospitalisés, 13 arrestations au 3e jour


    Des manifestants bédouins et des forces israéliennes s’affrontent lors d’une manifestation dans le village de Sawe al-Atrash, dans le sud d’Israël, dans le désert du Neguev, contre un projet de boisement du Fonds national juif (FNJ), le 13 janvier 2022. (Crédit : Menahem KAHANA / AFP)


    Des centaines de manifestants bédouins ont affronté la police jeudi après-midi pour la troisième journée consécutive au sujet d’un projet de boisement controversé dans le désert du Neguev, malgré des informations indiquant que le gouvernement était à la recherche d’un compromis.

    Les manifestants ont bloqué l’autoroute Route 31 située près du village méridional de Sawe al-Atrash, et certains ont lancé des pierres sur les forces de l’ordre, selon la police.

    Une vidéo publiée en ligne montrait des agents en train d’utiliser des grenades assourdissantes et des gaz lacrymogènes pour disperser les participants.

    Au moins 12 manifestants auraient été blessés lors des heurts. Trois d’entre eux ont dû être hospitalisés à l’hôpital Soroka de Beer Sheva.
    . . . . . .
    Un reportage du radiodiffuseur public Kan indiquait mercredi que le gouvernement serait en train d’élaborer un plan global destiné à reconnaître certains villages non reconnus.

    Selon Kan, qui a cité des sources anonymes proches du dossier, un plan « sans précédent » devant être avancé par le gouvernement comprendrait la reconnaissance de 10 à 12 villages bédouins qui sont actuellement considérés comme illégaux. Le plan sera accéléré en raison de la poursuite des émeutes et les négociations devraient commencer ce jeudi, selon le reportage.


    La police israélienne détient un homme alors que des Bédouins protestent dans le désert du Néguev contre un projet de plantation du Fonds national juif (JNF), le 12 janvier 2022. (Crédit : AHMAD GHARABLI / AFP)

    Le reportage indique que les plantations d’arbres prévues dans les zones les plus litigieuses – où vit le clan bédouin al-Atrash – ne reprendront pas la semaine prochaine afin de donner une chance aux négociations. La plantation dans d’autres zones, cependant, devait se dérouler comme prévu.

    Le boisement et les violents affrontements avec la police qui ont suivi menacent aussi de faire tomber l’actuelle coalition hétéroclite, le parti islamiste Raam ayant promis de boycotter les votes en session plénière tant que l’opération de boisement se poursuivrait dans le Neguev, où se trouve le plus grand soutien électoral de Raam.

    « Nous n’avons pas le droit d’exister sans le Neguev », a déclaré le chef de Raam, Mansour Abbas, au micro de la Vingt-troisième chaîne mercredi. « Nous souffrons chaque jour pour être partenaires de la coalition ».

    Plus de 250 000 Bédouins vivent dans le désert du Neguev, et une partie d’entre eux sont installés de longue date dans des villages non reconnus par l’Etat hébreu.

    Ce projet, dénoncent-ils, revient à une prise de contrôle par le gouvernement de terres qu’ils estiment être les leurs, et constitue donc un obstacle à leur lutte pour une reconnaissance officielle de leurs villages par l’Etat.

    Des manifestants bédouins et des forces israéliennes s’affrontent lors d’une manifestation dans le village de Sawe al-Atrash, dans le sud d’Israël, dans le désert du Neguev, contre un projet de boisement du Fonds national juif (FNJ), le 13 janvier 2022. (Crédit : Menahem KAHANA / AFP)
    Des manifestants bédouins et des forces israéliennes s’affrontent lors d’une manifestation dans le village de Sawe al-Atrash, dans le sud d’Israël, dans le désert du Neguev, contre un projet de boisement du Fonds national juif (FNJ), le 13 janvier 2022. (Crédit : Menahem KAHANA / AFP)

    Des centaines de manifestants bédouins ont affronté la police jeudi après-midi pour la troisième journée consécutive au sujet d’un projet de boisement controversé dans le désert du Neguev, malgré des informations indiquant que le gouvernement était à la recherche d’un compromis.

    Les manifestants ont bloqué l’autoroute Route 31 située près du village méridional de Sawe al-Atrash, et certains ont lancé des pierres sur les forces de l’ordre, selon la police.

    Une vidéo publiée en ligne montrait des agents en train d’utiliser des grenades assourdissantes et des gaz lacrymogènes pour disperser les participants.

    Recevez gratuitement notre édition quotidienne par mail pour ne rien manquer du meilleur de l’info
    Inscription gratuite !

    Au moins 12 manifestants auraient été blessés lors des heurts. Trois d’entre eux ont dû être hospitalisés à l’hôpital Soroka de Beer Sheva.

    شاهد| لحظة قمع الاحتلال تظاهرة في النقب المحتل، نظمها الفلسطينيون رفضًا لمحاولات السيطرة على أراضيهم.#انقذوا_النقب pic.twitter.com/taEK0Qwvjg

    — المقدسي للإعلام (@AlmakdesyMedia) January 13, 2022

    La police a déclaré que 13 personnes avaient été arrêtées lors des heurts de jeudi.

    La police a ajouté qu’en raison de la manifestation, l’autoroute était restée fermée de Shoket Junction à Tel Arad Junction. « Nous encouragerons le droit à manifester tant que ça sera fait conformément à la loi, et nous agirons avec une tolérance zéro à l’encontre des troubles », lit-on dans le communiqué de la police.

    Un reportage du radiodiffuseur public Kan indiquait mercredi que le gouvernement serait en train d’élaborer un plan global destiné à reconnaître certains villages non reconnus.

    Selon Kan, qui a cité des sources anonymes proches du dossier, un plan « sans précédent » devant être avancé par le gouvernement comprendrait la reconnaissance de 10 à 12 villages bédouins qui sont actuellement considérés comme illégaux. Le plan sera accéléré en raison de la poursuite des émeutes et les négociations devraient commencer ce jeudi, selon le reportage.
    La police israélienne détient un homme alors que des Bédouins protestent dans le désert du Néguev contre un projet de plantation du Fonds national juif (JNF), le 12 janvier 2022. (Crédit : AHMAD GHARABLI / AFP)

    Le reportage indique que les plantations d’arbres prévues dans les zones les plus litigieuses – où vit le clan bédouin al-Atrash – ne reprendront pas la semaine prochaine afin de donner une chance aux négociations. La plantation dans d’autres zones, cependant, devait se dérouler comme prévu.

    Le ministre de la Protection sociale, Meir Cohen (Kakhol lavan), l’homme de référence du gouvernement en ce qui concerne la légalisation des villages bédouins non reconnus, avait déclaré mercredi avoir réussi à négocier un accord entre les parties afin de tenir des négociations à partir de ce jeudi pour trouver un compromis sur la question.

    La police a déclaré jeudi matin que 21 émeutiers avaient été arrêtés pendant la nuit à Tel Sheva, Segev Shalom et Rahat. La nuit précédente, 18 personnes avaient été arrêtées.

    Le boisement et les violents affrontements avec la police qui ont suivi menacent aussi de faire tomber l’actuelle coalition hétéroclite, le parti islamiste Raam ayant promis de boycotter les votes en session plénière tant que l’opération de boisement se poursuivrait dans le Neguev, où se trouve le plus grand soutien électoral de Raam.

    « Nous n’avons pas le droit d’exister sans le Neguev », a déclaré le chef de Raam, Mansour Abbas, au micro de la Vingt-troisième chaîne mercredi. « Nous souffrons chaque jour pour être partenaires de la coalition ».

    Plus de 250 000 Bédouins vivent dans le désert du Neguev, et une partie d’entre eux sont installés de longue date dans des villages non reconnus par l’Etat hébreu.

    Ce projet, dénoncent-ils, revient à une prise de contrôle par le gouvernement de terres qu’ils estiment être les leurs, et constitue donc un obstacle à leur lutte pour une reconnaissance officielle de leurs villages par l’Etat.

    Cette controverse suscitée par l’entreprise de boisement avait commencé il y a quelques semaines, quand le JNF-KKL avait commencé des activités forestières dans une région où sont installés les Bédouins du clan al-Atrash. Un responsable municipal bédouin avait estimé que des milliers de personnes vivaient sur les lieux où travaillait le JNF-KKL et que si les plans de reforestation continuaient, elles risquaient d’être finalement expulsées.

    Le gouvernement a déterminé que les terres étaient publiques mais les résidents bédouins affirment qu’elles leur appartiennent.

    Les Bédouins du Neguev ont une relation difficile avec l’État. Pendant des décennies, le gouvernement a cherché à les faire s’installer dans des villes planifiées, reconnues, mais un grand nombre d’entre eux vivent dans tout un ensemble de hameaux illégaux répartis dans le sud du désert israélien.

    Les Bédouins accusent le JNF-KKL de chercher à les déplacer, mais l’organisation explique, pour sa part, qu’elle ne fait que répondre à une demande gouvernementale sur des terres publiques. Le KKL-JNF travaille sur tout le territoire israélien et met en œuvre des projets de préservation de la nature, mais certains l’accusent d’avoir un agenda politique.

    . . . . . .
    De son côté, le chef de l’opposition, Benjamin Netanyahu, avait émis un communiqué au ton belliqueux, disant que « personne n’arrêtera de reboiser la terre d’Israël. J’apporte mon soutien aux forces de sécurité et je demande à Bennett une condamnation immédiate des incitations de Raam, son important partenaire gouvernemental ».
    . . . . . .
    #Palestine #bédouins #arbres #expulsions #forêt #climat #arbre #déforestation #écologie #environnement #forêts #nature #terres #réfugiés #colonisation #Palestine_assassinée

    • Deux officiers de Tsahal tués par des « tirs amis » près d’une base en Cisjordanie Judah Ari Gross
      https://fr.timesofisrael.com/deux-officiers-de-tsahal-tues-par-des-tirs-amis-pres-dune-base-en-

      Le major Ofek Aharon et le major Itamar Elharar ont tiré en l’air vers un soldat lors d’une patrouille qu’ils ont pris pour un suspect. Se croyant attaqué, le soldat a tiré sur eux.

      Deux officiers d’une unité commando de l’armée israélienne ont été tués dans un accident de « tir ami » près d’une base militaire de la vallée du Jourdain en Cisjordanie, dans la nuit de mercredi à jeudi, a annoncé l’armée israélienne.


      Photos non datées du Major Itamar Elharar, à gauche, et du Major Ofek Aharon, qui ont été tués par un tir ami à l’extérieur de leur base dans la vallée du Jourdain, le 12 janvier 2022. (Crédit : armée israélienne)

      Les officiers, tous deux membres de l’unité d’élite Egoz, effectuaient une patrouille autour de leur base, appelée Nabi Musa, au nord de la mer Morte, après un entraînement.

      Peu après, ils ont identifié ce qu’ils pensaient être un individu suspect et ont tiré en l’air. Ensuite, un soldat de la même unité, qui était apparemment en patrouille à proximité, a tiré en direction des officiers – qu’il n’avait pas identifiés comme des militaires – croyant qu’il était sous le feu, tuant deux d’entre eux.

      Les officiers, qui ont été identifiés plus tard comme étant le major Ofek Aharon et le major Itamar Elharar, ont tenté d’arrêter ce « suspect », lui demandant d’abord de s’arrêter, puis ont tiré des coups de semonce, selon l’armée.

      Le troisième officier, entendant les coups de feu mais ne sachant apparemment pas qu’ils étaient tirés par des collègues soldats, a alors tiré en retour, les blessant mortellement tous les deux.
      . . . . . . . .
      #bavure

  • Kampagne “Death in Custody” - Todesfälle in Gewahrsam
    https://doku.deathincustody.info

    Die folgende Chronik ist im Rahmen der Recherchearbeit für die Kampagne „Death in Custody“ entstanden. Aktuell wissen wir von 203 Todesfällen von Schwarzen Menschen, People of Color und von Rassismus betroffenen Personen in Gewahrsam und durch Polizeigewalt in Deutschland seit 1990 (Stand: 08.11.2021).

    Wie wir bei der Recherche vorgehen, welche Quellen wir nutzen und wie wir die wichtigsten Begriffe definieren, erläutern wir in einem kurzen Begleittext zu unserer Recherche. Die Recherche wird weitergeführt und jährlich aktualisiert. Hinweise auf weitere Fälle können an diese E-Mail-Adresse geschickt werden: death-in-custody@riseup.net.

    #Allemagne #bavure

  • Humanoid facial recognition arrives at German police

    When pursuing suspected criminals, some state police forces use a special ability of individual officers. Deployments often take place in major events

    Police forces are increasingly using so-called #super-recognisers. These are people who are particularly good at remembering faces. An estimated one to two percent of all people are said to have this ability, as discovered by British scientist Josh Davis during a study within the Metropolitan Police. There, it was noticed that the same officers were always able to identify a particularly large number of suspects on video footage.

    The researcher then helped the police in #Munich to set up the first such unit in Germany; in 2018, 13 policewomen and 14 policemen were selected for this after a multi-stage selection process. One of their first assignments was in the access control area and at the „video workstation“ of the #Oktoberfest, which took place in the same year; the comparison was made with images of people who had been denied entry, among other things. Allegedly, in Bavaria they have now helped to solve hundreds of cases.

    Even before the official start of the unit, six Bavarian super-recognisers supported the special commission „#Black_Block“ set up in Hamburg after the #G20 summit. The officers searched image material for suspected criminals. Also in London, the super-recognisers were first deployed in 2011 at the G20 summit. One of them is said to have identified 180 suspects from video recordings, whereas a software with facial recognition, which was also used, identified only one person.

    Humanoid facial recognition is also supposed to be possible if the picture of the wanted person is an old mugshot or if the person has changed their appearance with a cap, beard, sunglasses or paint. The Bavarian police claim to have successfully demonstrated this when handling environmental protests against the further construction of the #A49 in #Dannenröder_Forst. There, five of their super-recognisers were deployed at the request of the Hessian police. They trained 45 Frankfurt officers who are now also to be deployed for super-recognition. However, there are no plans to set up a separate unit in #Hesse.

    https://digit.site36.net/2021/03/06/humanoid-facial-recognition-arrives-at-german-police
    #reconnaissance_faciale #police #Allemagne #surveillance #surveillance_policière #humanoïdes #Bavière

    ping @davduf @etraces

  • Les faux comptes #Twitter pro-Barkhane - Par Maurice Midena | Arrêt sur images
    https://www.arretsurimages.net/articles/les-faux-comptes-anti-fake-news-de-barkhane

    En janvier 2020, les dirigeants du #G5 Sahel et de la #France se sont réunis lors du sommet de Pau pour redéfinir le cadre de leur coopération dans la lutte contre l’État islamique dans le Sahara. Alors que la présence militaire française était vivement critiquée au Sahel par les populations locales, une cellule de cyber-activistes a œuvré sur Twitter pour améliorer l’image de Barkhane en ligne, en marge du sommet palois. S’y mêlent des « vrais » comptes et des alias montés de toute pièce. Ainsi que des articles signés par de prétendus journalistes dans des médias africains. Selon les informations d’ASI, une agence de communication parisienne, Concerto, influente en Afrique, est derrière cette opération. L’état-major de l’armée française nie « tout lien contractuel » avec Concerto. Concerto dément avoir coordonné les faux comptes et affirme qu’ASI est l’objet d’une manipulation.

    [...]

    ASI a pu consulter des documents qui nous ont permis d’identifier une de ces « #usines_à_trolls » constituées en faveur de l’action française dans le Sahel. Une cellule de #cyber-activistes a ainsi été formée en Côte d’Ivoire, et a été coordonnée par une agence de communication parisienne, #Concerto. Cette cellule a œuvré de décembre 2019 à janvier 2020 en marge du sommet de Pau, qui réunissait la France et les dirigeants du #G5_Sahel (Mauritanie, Mali, Burkina Faso, Tchad et Niger) en janvier 2020, afin de « redéfinir » l’action conjointe des armées française et locales dans le cadre de l’opération Barkhane. Cette opération d’e-activisme, intitulée « opération Terre-Sainte » par Concerto, avait pour but de mener une campagne anti fake news sur Twitter et Facebook, en faveur des #opérations militaires françaises dans le Sahel.

    [...]

    Outre les manifestations à Bamako, des étudiants nigériens ont déchiré un drapeau français en décembre 2019. Cette animosité n’est pas seulement le fait des citoyens lambda : elle circule également dans le plus hautes sphères. En juin 2019, le ministre de la Défense du #Burkina Faso, Chériff Sy, se déclarait « étonné » que la France n’ait pas réussi à « éradiquer cette bande de terroristes » et se demandait si elle n’avait pas « d’autres priorités », comme le racontait Jeune Afrique dans une longue enquête sur le sentiment anti-français dans le #Sahel.

    https://www.jeuneafrique.com/mag/863817/politique/a-bas-la-france-enquete-sur-le-sentiment-anti-francais-en-afrique

  • Bilanz-Skandal Wirecard : „Ansonsten bitte ich um Diskretion“
    https://www.berliner-zeitung.de/wirtschaft-verantwortung/wirecard/wirecard-ansonsten-bitte-ich-um-diskretion-li.136099

    Quand l’ancien chef de la police de Bavière s’occupe personnellement du permis de port d’armes du chauffeur d’un gangster. Le policier à la retraite touchait un salaire mensuel de 3000, € de la part de Wirecard pendant que la chancelière Merkel proposait les service des fraudeurs aux Chinois. Une commission d"enquête du Bundestag essaye d’élucider les relations entre la politique et le service de paiement frauduleux.

    28.1.2021, von Michael Maier - Sogar seine eigene Partei überraschte den früheren bayrischen Polizeipräsidenten: „Jetzt wird es schillernd“, sagte Hans Michelbach von der CDU/CSU-Fraktion im Hinblick auf das Lebenswerk des CSU-Mitglieds Waldemar Kindler. Kindler war am Donnerstag Nachmittag als Zeuge vor den Wirecard-Untersuchungsausschuss im Bundestag geladen. Er geriet sehr schnell in die Defensive, weil Kindler als Verbindungsmann für Wirecard zu Politik und Sicherheitsapparat eine Schlüsselrolle gespielt haben muss. Kindler versucht zunächst, sich als naiver Landpolizist darzustellen, der die meisten Vorgänge um Wirecard nicht verstanden haben will. Personen, die er dem Skandal-Unternehmen zuführte, kannte er in der Regel nur flüchtig. Die meisten Kontakte seien reine Kontaktanbahnungen gewesen. Immerhin kassierte der pensionierte Beamte von Wirecard 3000 Euro pro Monat über einen Zeitraum von fünf Jahren.

    Doch ums Geld sei es ihm nie gegangen, und daher fühle sich der 72-Jährige heute „beschädigt“. Kindler in breitem bayrischen Dialekt: „Ja wissen’s, da geht es nicht um mi und a Geld, sondern um mein Ansehen. Ich fühle mich massiv beschädigt, und bin es auch.“ Konkrete Aussagen wollte Kindler zunächst nicht machen, sondern versuchte den Eindruck zu erwecken, dass er weder von der Wirtschaft, noch vom Waffenrecht oder gar internationalen Sicherheitsfragen etwas verstehe.

    Seine mürrisch-abweisende Art, sich an der Aufklärung des Milliarden-Skandals zu beteiligen, stachelte die Abgeordneten an, die Gangart zu verschärfen. Die SPD-Abgeordnete Cansel Kiziltepe brachte den selbstgewissen Bayern erstmals gehörig ins Schwitzen, als sie ihn zu einem Spezial-Service für Wirecard befragte: Kindler hatte dem Fahrer von Wirecard-Chef Markus Braun, einem Herrn Mai, bei der Beschaffung eines Waffenscheins geholfen. Kiziltepe wollte von Kindler wissen, wie es dazu gekommen sei und beharrte mit Nachfragen so sehr auf Antworten, dass Kindler sichtlich nervös wurde und sagte: „Wenn ich hier beschuldigt werde, brauche ich nichts mehr auszusagen.“ Doch die Grünen-Abgeordnete Lisa Paus hakte nach und konfrontierte Kindler mit einer Email, die Kindler an den Wirecard-Manager Burckhard Ley geschrieben hatte. Darin schickte der Beamte dem Wirecard-Mann eine Kopie der Bewilligung des Waffenscheins durch das Landratsamt München und schrieb: „Anbei der positive Bescheid für Herrn Mai, der Ihn bereits hat. Für Sie und Herrn Braun zur Info, ansonsten bitte ich um Diskretion.“

    Dass sich die Anhörung zu einem Verhör entwickelte, lag an Kindlers Art, die Inhalte von Emails, die ihm vorgelegt wurden, als „aus dem Kontext“ abtun zu wollen. Der Linke-Politiker Fabio De Masi konterte: „Das ist gute Polizeiarbeit.“ Außerdem musste der Polizeipräsident immer wieder einräumen, dass er Leute, von denen er zunächst behauptet hatte, sie nicht zu kennen, doch kannte: So behauptete Kindler, den Spitzberg-Berater Karl-Theodor zu Guttenberg nicht gekannt zu haben – um sich später von De Masi eine Email vorlesen lassen zu müssen, wo Kindler Guttenberg konspirativ als „Kollege“ eines anderes Spitzberg-Managers bezeichnete. Der Klarname sollte wohl verborgen bleiben.

    Auch in Geldwäsche-Dingen will Kindler so ahnungslos gewesen sein, dass er das Landeskriminalamt (LKA) hinzuzog - um Wirecard in Geldwäsche-Dingen zu beraten. So gab es laut einer Anfrage „ein Arbeitstreffen“ für den Geldwäschebeauftragten des Unternehmens, Markus Kohlpaintner. Ihm gegenüber saß laut Fabio De Masi einer der besten Geldwäsche-Fahnder des Landes, Steffen Barreto da Rosa. Er ist Leiter der Gemeinsamen Finanzermittlungsgruppe Polizei/Zoll im Bayerischen Landeskriminalamt.

    Kindler kann den Namen des Experten nicht einmal richtig aussprechen und will auch nichts gemerkt haben von einem Gespräch, bei dem ein Unternehmen, dass der massiven Geldwäsche verdächtigt wird, Einblick in die Strategie der Behörden erhielt. Kindler gibt an, er habe den Wirecard-Mann lediglich mit dem LKA-Beamten bekannt gemacht. Danach habe er sich zurückgezogen und mit einem Dezernatsleiter an einem anderen Tisch über „dessen Beförderung und Fußball“ gesprochen. Kindler ist Fan beim FC Nürnberg.

    Der bayrische Innenminister Joachim Herrmann sagte am frühen Abend im Ausschuss, dass das Verhalten von Kindler mindestens grenzwertig gewesen sei. Unions-Mann Michelbach sagte, es sei unverständlich, dass man ein Unternehmen, zu dessen Geschäftsmodell die Geldwäsche gehört habe, möglicherweise über Strategien der Strafverfolgungsbehörden informiert habe. Damit könnten kriminelle Handlungen von Wirecard begünstigt worden sein.

    Cansel Kiziltepe sagte der Berliner Zeitung zu dem Auftritt von Kindler: „Deutschlands langjähriger Oberpolizist versilbert sich seinen Ruhestand mit Lobbyarbeit für die Hausbank der Online-Casinos und der Pornoindustrie. Von einem ehemaligen Polizeipräsidenten hätte ich mehr Sorgfalt bei der Geschäftspartnersuche erwartet. Viele Bürgerinnen und Bürger sicherlich auch. Auch das Engagement von Herrn Kindler für den Waffenschein des Fahrer des Wirecard-Clan Chef Braun ist mehr als dubios.“

    Der FDP-Abgeordnete Florian Toncar sagte dieser Zeitung: „Man sieht was passiert wenn an allen Schaltstellen in Politik, Verwaltung und Kommunen Parteifreunde sitzen, die sich seit Jahrzehnten kennen. Das ist nicht ,Laptop und Lederhose’, das ist höchstens ,Filzhut und Lederhose’“.

    De Masi kommentierte den Auftritt Kindlers auf Twitter sarkastisch: ‪„Wenn Du den Ex-Landespolizeipräsident verhörst und er flunkert wie ein Ladendieb!“

    Lisa Paus, Sprecherin für Finanzpolitik und stellvertretendes Mitglied im Wirecard-Untersuchungsausschuss, sagte: „Die Befragungen heute haben gezeigt, dass die Staatsregierung und die Aufsichtsbehörden in Bayern Teil der kollektiven Verantwortungslosigkeit im Fall Wirecard gewesen sind. Gerade bei der Geldwäscheaufsicht haben sich erhebliche Missstände im Freistaat offenbart. Das geht vor allem auf die Kappe des zuständigen Innenministers Herrn Herrmann. Der Fall von Ex-Polizeichef Kindler hat unterstrichen, dass der Wirecard-Skandal auch ein Lobbyismus-Skandal ist.“

    Nach dem heutigen Tag blieben viele offenen Fragen, so Paus. Die Aufarbeitung habe erst begonnen und werde die Politik in Bayern noch eine ganze Weile beschäftigen.

    #Allemagne #Bavière #fraude #politique #banques #police

  • Des bobbies à la polizei : maintenir le lien - Ép. 1/4 - Polices !
    https://www.franceculture.fr/emissions/cultures-monde/polices-14-des-bobbies-a-la-polizei-maintenir-le-lien


    Michel Zecler, affaire Théo, répression violente des manifestations des Gilets Jaunes… la répétition des bavures policières semble attaquer la confiance que les citoyens français accorde à leur police. Et, depuis un mois, l’interdiction de diffuser les images de policiers pouvant leur nuire que contient la proposition de loi dite « de #Sécurité_Globale » fait craindre une plus grande impunité des services de police. Pour restaurer cette confiance, des pistes sont souvent recherchées auprès de nos voisins européens : l’Allemagne est prise comme exemple pour son maintien de l’ordre face aux manifestations, et l’Angleterre aurait su développer une police de voisinage efficace et proche des citoyens.

    #violences_policières #violences_d'état #lbd #bavures

  • Germany deports Ethiopian asylum seekers

    Ten men were deported from Germany to Ethiopia last week. Asylum seeker support groups say deportations should be stopped during the COVID pandemic.

    A group of 10 men were deported on a flight from Germany to the Ethiopian capital Addis Ababa on Tuesday, October 27.

    The plane, chartered by the Federal Interior Ministry and the European border agency, #Frontex, departed from Munich, the #Bavarian_Regional_Office_of_Asylum_and_Returns (#LfAR) confirmed.

    The returnees were Ethiopian men aged 24 to 58, LfAR told InfoMigrants.

    LfAR also confirmed that a previously scheduled stop in Mogadishu, Somalia, had not taken place “because of a lack of agreement with Somali authorities.” Reports last week from the Bavarian Refugee Council and Pro Asyl, an asylum seeker advocacy organization, had stated that a deportation flight was to take place to both Somalia and Ethiopia.
    Rights groups oppose deportations

    Almost all deportation flights from Germany have been suspended during the COVID pandemic. Pro Asyl said deporting people during the pandemic, which is ongoing, was irresponsible.

    “Rushing through a deportation at this time, before the next lockdown, shows a distinct callousness,” said Günter Burkhardt, Executive Director of Pro Asyl.

    Deportation flights are also expected to resume to Afghanistan from mid-November, according to the Bavarian Refugee Council, Pro Asyl as well as the German broadcaster Norddeutscher Rundfunk.

    https://www.infomigrants.net/en/post/28309/germany-deports-ethiopian-asylum-seekers

    #renvois #expulsions #asile #migrations #réfugiés #Ethiopie #Allemagne #réfugiés_éthiopiens #Bavière

    ping @rhoumour @isskein @karine4 @_kg_