• Beaucaire, une ville fracturée par le Rassemblement national
    https://www.mediapart.fr/journal/france/220719/beaucaire-une-ville-fracturee-par-le-rassemblement-national

    Le maire RN Julien Sanchez, qui a ravi cette ville du Gard il y a cinq ans, a mené – à grand renfort de communication – une politique ciblant la population maghrébine. Aujourd’hui, la population paraît divisée comme jamais.

    #Reportage #Beaucaire,_Rassemblement_national,_Julien_Sanchez,_Gard,_élections_municipales

  • Loin de la terre promise

    Venus d’#Amérique_latine, des milliers de travailleurs et travailleuses récoltent les #fruits et #légumes de #Provence. Parfois confrontés à des employeurs malhonnêtes, certains ouvriers s’organisent.

    « En France, plus personne veut bosser dans l’#agriculture ! » Appuyé contre son tracteur sous le soleil écrasant de la fin d’été, L., maraîcher bio entre #Arles et #Avignon, se désole de la #pénurie de #main-d’œuvre française. Dans cette plaine fertile des #Bouches_du_Rhône, c’est le constat amer que font la plupart des agriculteurs. « Les Français, ils ne tiennent pas le coup ! » renchérit un de ses collègues. La solution : des #ouvriers_étrangers, bosseurs et pas exigeants.

    Après les Espagnols, les Portugais et les Marocains, ce sont des milliers de #travailleurs_sud-américains qui viennent dans le Sud de la France via des entreprises d’#intérim espagnoles comme #Terra_Fecundis, #Laboral_Terra ou #Eurofirm. Créées par des notables de la région de Murcia, Alicante ou Valence, dans le sillage de la crise du BTP de 2008 en Espagne qui a mis des milliers d’ouvriers sur le carreau, elles envoient dans toute l’Europe des travailleurs « en provenance de pays à faible coût », comme elles le mettent en avant auprès des agriculteurs.

    Des nouveaux travailleurs pas chers

    Côté agriculteurs, tout est facilité : même si le salaire horaire doit être désormais le même que celui des Français (lire ci-dessous), les boîtes d’intérim payent les cotisations sociales espagnoles, moins chères d’environ 10%. Entre l’exploitant et les travailleurs, aucun contrat individuel, mais une « commande » collective est passée auprès des entreprises espagnoles qui leur « livrent » les travailleurs en bus. L’agriculteur n’a plus qu’à régler la facture. Leur période d’embauche est calquée sur les besoins et les aléas de la production : ils sont donc révocables à tout moment.

    « Ce système arrange tout le monde ! constate Béatrice Mesini, sociologue. A la fois les agriculteurs qui ont tout à y gagner mais aussi les travailleurs eux-mêmes, qui sont très contents de pouvoir toucher 7,50 euros de l’heure pour vivre et rembourser leurs dettes au lieu de 3,50 à 5,50 euros en Espagne et encore moins chez eux en Amérique du Sud. »

    Des #abus et de la #surexploitation

    « Ils ne nous déclaraient que huit jours par mois alors qu’on travaillait tous les jours. » Sifrid

    Mais à quel prix ? Sous-déclaration des heures de travail, conditions de #logement déplorables, retenues démesurées sur le #salaire (la nourriture, les frais de santé, etc.)… Les accusations sont nombreuses. Rencontré à Beaucaire, Sifrid, Equatorien, raconte son arrivée en France en 2006, via Terra Fecundis (TF) : « Ils ne nous déclaraient que huit jours par mois alors qu’on travaillait tous les jours et parfois on n’était payés que plusieurs mois plus tard, dénonce le quadragénaire, le visage tanné par le soleil. En plus, ils prélèvent une somme pour les transports, pour le logement, pour tout ! Ils ne payent pas ­légalement ! »

    André Fadda, du syndicat CGT intérim 13, le confirme : « Dans le #travail_détaché, la première infraction qu’on note, tous secteurs confondus, c’est les amplitudes #horaires qui ne sont jamais respectées, dénonce-t-il. Ils peuvent parfois travailler jusqu’à 200, voire 250 heures par mois. »

    Des pratiques épinglées par la #justice

    La justice française s’est penchée sur le cas de ces entreprises espagnoles. En 2011, une information judiciaire pour #homicide involontaire est ouverte au Tribunal de Tarascon, à la suite de la #mort par #déshydratation d’#Iban_Elio_Granda_Maldonado, un travailleur TF. Aucune mesure n’a été prise à ce jour et la procédure s’éternise.

    A l’été 2017, la Juridiction interrégionale spécialisée (JIRS) de Marseille ouvre une #enquête pour « #dissimulation_d’activité » et « #fraude_au_détachement ». Rien n’en est encore ressorti. D’ailleurs, sur les 3000 contrôles effectués en 2016 dans des #exploitations_agricoles, seules 329 entreprises ont été déclarées en #infraction. TF brouille les pistes : elle reste injoignable à son siège espagnol de Murcia et son adresse française à Châteaurenard nous mène vers l’appartement d’un de ses salariés, qui confirme qu’il n’y a plus de bureaux ici depuis trois ans.

    Les pratiques douteuses de ces entreprises ont attiré l’œil de la Mutuelle sociale agricole (MSA) et de l’Inspection du travail dont les contrôles sont de plus en plus fréquents. Sont ciblés ceux faisant appel aux prestations de TF, Laboral Terra, etc. Ennuyés par ces contrôles, les agriculteurs commencent à se montrer réticents aux services de ces sociétés. Un exploitant ayant souhaité rester anonyme témoigne : « Parfois, j’embauche quelques Equatoriens. Avant, je le faisais via Terra Fecundis mais maintenant, je passe par un groupement d’employeurs de droit français : au moins, on ne risque plus une descente de gendarmes. »

    Lassés d’être considérés comme des « négriers » et des « esclavagistes », des exploitants visités en viennent à mettre dehors les journalistes de manière musclée : « Vous voyez la porte là ? Eh ben, vous la prenez. Basta, on en a marre de lire des conneries sur notre dos. » D’autres, un peu plus enclins à la discussion, finissent par confier leur désarroi : « On sait qu’il y a des pratiques anormales, mais nous on est réglo et ça se passe très bien. Et puis ils sont là pour bosser ! » Ceux-ci ont cessé de « se faire livrer » par Terra Fecundis et recrutent désormais leurs #saisonniers en direct.

    S’organiser pour se faire respecter

    Petit à petit, les Sud-Américains qui ont acquis la nationalité espagnole contournent le détachement et passent par #Réagir, un groupement d’employeurs agricoles départemental. Sous la serre, Manuel, Johana, Maula, Rolando et Gloria, en pleine plantation du fenouil, ne regrettent pas d’avoir quitté TF : « Ici au moins, nos heures supplémentaires sont payées et les jours fériés et les dimanches majorés. » Un cadre qui plaît aussi à leur employeur qui souligne que « le paiement des charges en France ouvre le droit à une couverture sociale et à une #mutuelle ».

    Pourtant, même là, la situation est loin d’être idéale et ne garantit pas toujours de meilleurs traitements au quotidien… Blanca (le prénom a été changé à la demande de la personne ndlr ) travaille dans une entreprise française de conditionnement de fruits et légumes dans la région d’Avignon : « Je travaille trois jours et demi par semaine mais entre 5h du matin et 19h, avec des pauses. Dans l’entreprise, on nous a dit qu’on ne pouvait pas travailler plus de 48h par semaine ! lance cette mère de famille en riant un peu jaune. Mais bon, moi ça m’arrange pour les enfants. »

    Même si très peu d’entre eux parlent le français, ces travailleurs commencent à connaître leurs droits et des formes d’organisation collective émergent. La #solidarité est forte : des #cagnottes sont montées pour aider certains à payer des frais médicaux, des tournois de volley sont organisés pour souffler, se retrouver… Et en profiter pour s’échanger des contacts de boulot. Lassé de se « faire voler par les entreprises espagnoles », Peters, ancien saisonnier de TF, a monté sa propre entreprise pour mettre directement les travailleurs et les agriculteurs en lien : « Comme je parle bien français, à force je connaissais les employeurs et ils faisaient directement appel à moi. Je me suis lancé. »

    De leur côté, Santiago et Nelly sont cofondateurs d’une toute récente association, #Latinos_Sin_Fronteras, à Beaucaire : « On ne veut pas être vus que comme des machines à travailler. On est aussi des musiciens, des peintres, et on veut promouvoir notre culture, explique Santiago. « On voudrait aussi proposer des cours de français », rajoute Nelly. Julien Sanchez, le maire (FN) de #Beaucaire, n’a pas l’air très disposé à les aider dans leurs démarches. Mais la dynamique est lancée et entre deux matches de volley, certains soufflent que malgré les pressions, ils aimeraient monter un syndicat…

    Le #détachement : une politique européenne

    Pensé à l’origine pour favoriser la circulation des travailleurs au sein de l’Union européenne, le détachement est mis en place en 1996 à travers une directive qui précise qu’un travailleur détaché est « tout travailleur qui, pendant une période limitée, exécute son travail sur le territoire d’un Etat membre autre que l’Etat sur le territoire duquel il travaille habituellement ». Accusé de favoriser le « #dumping_social », le texte est amendé en 2017 en proposant d’établir l’égalité de rémunération et de règles salariales entre travailleurs détachés et locaux, tout en maintenant le règlement des #cotisations_sociales dans le pays d’origine. Il limite aussi la durée du détachement à douze mois et compte « protéger les travailleurs de la fraude et de l’exploitation ».

    Ces règles ont été entérinées en juillet 2018 par une nouvelle directive. « Pour l’Europe, c’est un système de win win win ! explique la sociologue Béatrice Mesini. A la fois pour le pays d’origine, pour le pays récepteur et pour le pays de mise à disposition. Tout le monde est gagnant et c’est pour ça que ça marche. »

    En Europe, le nombre de #travailleurs_détachés a augmenté de 45% entre 2010 et 2014, passant de 1,3 à 1,9 million, contre 600 000 en 2007. Le Ministère du travail français en recensait 516 101 en 2017, soit deux fois plus qu’en 2016, alors qu’en PACA, dans le secteur agricole, ils étaient 67 357 à venir ramasser des fruits et légumes, soit 7,4% de l’emploi salarié régional


    https://lecourrier.ch/2018/10/07/loindelaterrepromise-france
    #travailleurs_étrangers #travail #exploitation #maraîchage
    cc @isskein

  • Le maire FN de Beaucaire Julien Sanchez impose le porc à la cantine tous les lundis et sans menu de substitution (Le Lab Europe 1)
    http://lelab.europe1.fr/le-maire-fn-de-beaucaire-julien-sanchez-impose-le-porc-a-la-cantine-to

    De fait, les repas optionnels sans porc sont supprimés dans les six écoles primaires de Beaucaire depuis le 1er janvier. [Julien Sanchez], le porte-parole du FN va plus loin : du cochon sera servi tous les lundis.

    #éducation #périscolaire #cantine #islamophobie #repas_de_substitution #porc

    • Suppression des repas de substitution à la cantine : la décision du maire de Beaucaire annulée
      https://www.midilibre.fr/2018/10/09/suppression-des-repas-de-substitution-a-la-cantine-la-decision-du-maire-de

      Les repas ne seront pas remis en place indique la mairie

      « Le tribunal administratif indique que c’est bien le conseil municipal qui devait seul se prononcer sur ce sujet. Il déboute les parties civiles de leurs cupides demandes de remboursements de frais de justice », réagit la mairie de Beaucaire dans un communiqué. Elle ajoute : "La délibération du conseil municipal ayant été prise en juin 2018 postérieurement à la décision du maire et n’ayant pas été attaquée dans un délai de deux mois, les repas de substitution sont bel et bien définitivement supprimés à Beaucaire. Ils ne seront en aucun cas remis en place, d’autant que des raisons matérielles empêchaient d’en mettre en place dans de bonnes conditions. Ce choix est conforme à la circulaire du Premier ministre en date du 13 avril 2007, à la circulaire du ministre de l’Intérieur en date du 16 août 2011 et à la réponse ministérielle du ministre de l’Education Nationale en date du 23 janvier 2018.


      Pour info, cette réponse ministérielle :

      La restauration scolaire relève de la responsabilité des communes pour le premier degré et des départements et régions pour le second degré, qui en organisent le service et la gestion. Lieu de pause et de détente, les cantines sont un lieu privilégié pour l’éducation à la nutrition et pour l’apprentissage de la citoyenneté et du vivre ensemble. La circulaire du 16 août 2011 du ministère de l’intérieur rappelle que la cantine scolaire est un service public facultatif proposé par les collectivités territoriales. Cette question relève donc de la collectivité de rattachement. Le fait de prévoir des menus en raison de pratiques confessionnelles ne constitue ni un droit pour les usagers, ni une obligation pour les collectivités. Le respect de la laïcité à l’école constitue un principe fondamental. Avec les lois de 1882 et 1886 instituant la laïcité des enseignements et la neutralité des personnels, l’école publique a porté la laïcité avant même la loi de 1905, comme principe qui permet la cohabitation de ceux qui ont des convictions religieuses différentes et également de ceux qui n’en n’ont pas. En début d’année, la Charte de la laïcité, annexée au règlement intérieur de l’école ou de l’établissement, est présentée et expliquée aux parents en un langage clair et accessible, notamment à l’occasion de la réunion d’information.

      http://questions.assemblee-nationale.fr/q15/15-891QE.htm

  • Bonaparte en révolutionnaire | L’histoire par l’image

    Le souper de Beaucaire. Jean Jules Antoine LECOMTE DU NOUY (1842 - 1923)

    « Ce tableau fait référence à un événement survenu au début de la carrière de Bonaparte, alors qu’il n’était encore que jeune capitaine.

    Il était chargé de convoyer de la poudre destinée aux soldats de l’armée d’Italie, au milieu de l’insurrection fédéraliste du Midi. Le 28 juillet 1793, il descendait à Beaucaire dans la maison de M. Renaudet, pharmacien, et le soir il dînait dans une auberge avec quatre marchands venus pour la foire. C’est à la suite de ce repas qu’il écrivit un texte dialogué intitulé Le Souper de Beaucaire, dans lequel il faisait profession de foi républicaine, tentant de convaincre ses interlocuteurs de la nécessité de la Révolution. (...) »

    https://www.histoire-image.org/etudes/bonaparte-revolutionnaire

    #art #culture #peinture #politique #révolution #république #changement #histoire #Lecomte du Nouÿ #luminisme #Beaucaire #1793 #29juillet

  • MediaPorte : « Le 19/20, attaché de presse du FN »
    https://www.mediapart.fr/journal/france/300117/mediaporte-le-1920-attache-de-presse-du-fn

    Vidéo accessible dans l’article. © Mediapart Didier Porte a regardé le reportage du 19/20 de #France 3 consacré, le 6 janvier 2017, à la lutte contre l’absentéisme dans les collectivités locales. Ou comment « la banalisation du #Front_national dérive inévitablement vers la complaisance », démontre l’humoriste.

    #Beaucaire #France_3 #politique

  • Nouvelles des municipalités FN – 12 fev 2015
    http://lahorde.samizdat.net/2015/02/12/nouvelles-des-municipalites-fn-12-fev-2015

    Même si la plupart des maires s’occupent ces derniers temps à préparer les élections départementales, certains démissionnent, d’autres arrivent au FN, et les transfères de l’UMP vers le FN vont sans doute se multiplier d’ici là. #Le_Luc Le maire, Philippe de la Grange, a annoncé sa démission. Cet ancien UMP, arrivé au RBM (Rassemblement [&hellip

    #Extrême_droite_institutionnelle #Non_classé #Alexandre_Cavé #beaucaire #Nicolas_Maguet #patricia_zirilli

  • Nouvelles des municipalités FN en bref – 29 dec 2014
    http://lahorde.samizdat.net/2014/12/29/nouvelles-des-municipalites-fn-en-bref-29-dec-2014

    L’institutionnalisation du FN se poursuit dans ses municipalités, avec une condamnation d’Engelmann pour fraude à #Hayange, une médaille pour le maire de #beaucaire et ses électeurs citoyens, et le recrutement d’un ex-divers gauche pour Hénin Beaumont. Et pendant que Ménard réécrit l’histoire de la guerre d’Algérie dans les rues de #Béziers, des élus FN introduisent [&hellip

    #Non_classé #Damien_Bourgois