• Jeter le Gégé avec l’eau du bain, Louise Chennevière
    https://lundi.am/Jeter-le-Gege-avec-l-eau-du-bain

    Il faut que je creuse loin pour avoir quelques images de lui à la télé, on n’était pas chez moi féru de cinéma français. En grandissant je n’ai jamais senti quelque attirance que ce soit envers lui, et étonnamment rattrapant ma culture cinématographique, j’ai comme toujours évité les films dans lesquels il jouait. Ce ne fût pas exactement conscient, plus comme s’il y avait instinctivement quelque chose qui me rebutait dans cette figure. J’avais dû subir, un soir d’hiver le visionnage avec quelques amis exaltés d’un best-of de l’émission A pleines dents dans laquelle on suit le type parcourir l’Europe pour, bouffer. Il est vrai que je ne suis pas non plus obsédée par la bouffe, et que je n’ai pu me résoudre à rire devant ces images de ce type d’une vulgarité sans égale dévorant bruyamment tout ce qui passait devant lui. Voilà ce que je savais moi de Depardieu, bien peu je l’admets, mais cela me suffisait. Ah, il y avait aussi cette publicité pour une marque de montre russe dans laquelle on le voit fièrement tenir un fusil avec lequel il se vante d’avoir été à l’heure pour buter un cerf, cerf dont la pauvre carcasse gît au premier plan de l’écran, Gégé nonchalamment accoudé dessus.

    Je dois bien avouer aussi que je n’ai pas été surprise lorsque les premiers témoignages d’agressions sexuelles ont commencé à émerger. Si je n’ai pas été surprise c’est parce que ces agressions sexuelles sont permises et justifiées par une certaine culture dont, pour le peu que j’en avais vu, Gérard Depardieu me semblait être l’un des hérauts et des plus fiers représentants. Je veux dire que je n’avais jamais eu besoin de creuser très loin pour sentir que le type était l’incarnation de tout ce que l’on nomme aujourd’hui la masculinité toxique – je n’aime pas particulièrement l’expression mais ça a le mérite d’être clair et concis. On pourrait dire aussi : la masculinité qui s’est construite avec la certitude que tout, absolument, lui était dû et permis. Il faut voir ce passage de l’émission où ce bon vieux Gégé énumère fièrement tous les animaux qu’il a bouffé, et un steak de lion, et du crocodile, une baleine bourguignonne – on le sait de toute façon, les animaux si exotiques soient-ils, et quelle que soit leur voie de disparition, c’est fait pour être bouffé par des Gégé, tout comme les femmes. Croquer la vie à pleines dents donc et qu’importe si, sur son passage on détruit celles de dizaines de femmes. On m’accusera sûrement d’être rabat-joie. Mais il n’y a rien, absolument rien dans ce qu’incarne Gérard Depardieu qui ne me semble confiner à la joie. Tout ce que j’en vois me dégoûte, m’attriste et me met en colère.

    • Louise Chennevière invitée du podcast Je tiens absolument à cette virgule (36 min.)

      https://podcast.ausha.co/je-tiens-absolument-a-cette-virgule/je-tiens-absolument-a-cette-virgule-avec-louise-chenneviere

      Dans ce quatrième épisode, vous entendrez Louise Chennevière, romancière et musicienne, qui a publié deux romans chez POL, Comme la chienne en 2019 et Mausolée en 2021.

      Émission résolument féministe, se réclamant autant d’Annie Ernaux que de Marguerite Duras, Louise Chennevière défend l’importance en littérature d’entendre la voix des femmes et d’en écrire le corps réel, émancipé de ses représentations sociales. Lors de notre entretien, elle revient aussi sur la question de l’équilibre entre travail du style et première intuition, la prévalence de l’écriture sur l’intrigue ou encore la difficulté de demander des conseils lors de l’élaboration d’un roman.

      Dans cette émission, vous entendrez aussi plusieurs extraits de ses deux romans, lus par Marina Torre.

    • Lettre ouverte à Gérard Depardieu : “Tu crées la terreur par le rire, tu te fais passer pour un bouffon, alors que tu es un roi tout puissant”

      https://seenthis.net/messages/1034125

      Ah Gégé ! Ce tournage de Turf … Toi, tu ne t’en souviens plus. C’est réglo, c’est ta ligne, mais moi, j’y étais. J’ai dû être payé une fortune pour l’époque, quelque chose comme 100 balles la journée : je faisais partie du ballet de figurant·es. C’est intéressant comme rôle, c’est quasiment intraçable, ça ne fait pas de bruit, ça se pose là où on lui dit et surtout, ça FERME BIEN SA GUEULE.

      [...]

      Je ne te raconte pas une fiction Gégé, j’étais là, dans l’ombre parmi les intraçables, les témoins muets de tes agissements qui nous ont atterrés. La fille se sauve, toi, tu fixes l’horizon d’un air pénétrant (sûrement pour réviser ta réplique) et c’est branle-bas de combat de l’équipe technique, des assistant·es qui tentent de mettre de la poudre aux yeux à tout le monde pour que ton geste paraisse aussi anodin que tes rots ou tes pets.

      [...]

      Je te le dis pour ta gouverne, c’est pas du womansplaining, mais un peu quand même : une nana encerclée par un groupe de mecs à l’œil allumé n’est pas sereine, elle rit bêtement et reste un peu paralysée sur place. Pas parce que ça lui plaît, mais parce que les petits animaux face aux prédateurs ont tendance à se pétrifier avant de fuir. Heureusement pour moi, les turfistes avaient d’autres juments à monter et je suis restée face à toi, indécise. Non pas parce que j’hésitais encore à savoir si j’aurais aimé te sucer la bite, mais parce qu’à l’école de théâtre, on m’avait dit que face au monstre sacré, il fallait BIEN FERMER SA GUEULE. Et puis l’éducation des filles aussi : en société, il faut sourire, être dans une forme d’écoute et d’empathie face à ton interlocuteur. C’est hyper chiant et ça te rend vachement moins libre de tes mouvements.

    • « Choix pragmatique » –
      En Suisse, Gérard Depardieu n’a plus droit de cité à la télévision publique

      https://www.liberation.fr/economie/medias/en-suisse-gerard-depardieu-na-plus-droit-de-cite-a-la-television-publique

      La décision de suspendre la diffusion sur la RTS des films dans lesquels l’acteur français tient un des rôles principaux est « un choix pragmatique, que nous réexaminerons en fonction des évolutions de la situation, sans calendrier fixé d’avance et dans le respect de la procédure en Justice », a indiqué Marco Ferrara.

      « En tant que média de service public, nous devons veiller à rester en marge des parties impliquées et ne pas porter de jugement : nous nous limitons à agir au service de l’intérêt du public, ce qui inclut aussi son appétence ou, au contraire, son rejet envers une œuvre », avance-t-il prudemment.

      « Au-delà de cette évaluation qualitative », a ajouté le porte-parole de la RTS, « nous avons récemment organisé un vote du public pour le film de Noël et, parmi les options figurait une œuvre avec Gérard Depardieu, que le public lui-même a décidé de ne pas retenir, alors que le contexte d’actualité concernant l’acteur était connu ».

    • Coupable, Jacques Weber
      https://blogs.mediapart.fr/jacques-weber/blog/010124/coupable

      Je mesure chaque jour mon aveuglement. J’ai par réflexe d’amitié signé à la hâte, sans me renseigner, oui j’ai signé en oubliant les victimes et le sort de milliers de femmes dans le monde qui souffrent d’un état de fait trop longtemps admis. L’écartèlement entre les devoirs de l’amitié et ceux de l’homme, du père et du citoyen aurait pu encore m’aveugler si je n’avais vu de mes propres yeux, vu et entendu ces derniers jours une femme exprimer une violence, une émotion, un déchirement, un désespoir que je ne mesurais pas. J’ai saisi ce que pouvait signifier la douleur qui ne se refermera jamais. Dans le livre collectif Moi aussi je lisais que les survivantes sont les seules à pouvoir comprendre les autres survivantes. Je le sais à présent.
      Ma signature était un autre viol.

    • Depardieu : notre responsabilité de société - Stephane Lavignotte

      https://blogs.mediapart.fr/stephanelavignotteorg/blog/281223/depardieu-notre-responsabilite-de-societe

      Etablir les faits, une responsabilité de la société

      Pour dire des faits, il n’y a pas que la justice. La société et certaines de ses institutions ont aussi cette responsabilité, les journalistes et les historiens, par exemple. Pour savoir que les attentats du 11 septembre ont bien eu lieu et qu’Al Qaida en était à l’origine, on n’attend pas une décision judiciaire, le travail de presse fait foi. Pour savoir que Dreyfus était innocent, il vaut mieux s’en remettre aux historiens et aux journalistes de son temps qu’à l’institution judiciaire. Le propre de la justice ne consiste d’ailleurs pas tant à dire les faits qu’à prononcer des sanctions mises en oeuvre grâce au monopole de la violence légitime de l’État, prison ou amende. La justice reconnaît volontiers que – par exemple sur les faits de pédophilie ou de viol – elle ne peut souvent pas prononcer les faits car ses critères sont restrictifs pour retenir des preuves et que par exemple elle s’applique une prescription des faits. Des institutions de la société civile disent mieux le factuel que la justice et c’est leur responsabilité d’aller chercher et de divulguer les faits.

      [...]

      Faire société ou pas ?

      Maintenant que ces fait sont connus par delà le petit milieu du cinéma, cette responsabilité de ne plus fermer les yeux et de ne plus laisser faire est collective : elle s’élargit à l’ensemble de la société. Collectivement, disons-nous « stop » ou « encore » ? Il y a des tribunes, ou des déclarations de président de la République, qui en défendant Depardieu participent du déni de la gravité des faits d’hier mais aussi se déchargent de toute responsabilité des comportements inacceptables de demain, de Depardieu ou d’autres. Qui, paradoxalement, font société – « bonne société » en l’occurrence – pour nous dire de ne pas faire société, qu’il y a uniquement des individus et l’État. Des individus dans des rapports inter-individuels (en ignorant les déséquilibres de pouvoir) et l’État quand il y a désaccord. Rien entre les deux.

    • violence légitime de l’état

      mais quand est-ce que les journalistes vont arrêter de mettre ces mots en contre vérité total de leur contexte à toutes les sauces ?

    • Notion fourretout

      monopole de la violence légitime de l’État

      La « violence légitime de l’État » de Max Weber
      https://www.radiofrance.fr/franceculture/la-violence-legitime-de-l-etat-de-max-weber-8101512

      Et il insiste sur la dimension violence, c’est souvent ce qu’on retient de ce texte. Il y a d’autres versions dans des textes de Weber qui sont plus scientifiques, dirais-je, et où il utilise à la place du terme “violence, le terme “contrainte”. C’est-à-dire, les moyens de garantir le droit.

      Ambiguïté du terme "légitime"

      C’est une définition des pouvoirs de l’État pas une justification de la violence envers le peuple. Max Weber explique que l’État se substitue aux autres instances de pouvoir, contrairement aux multiples autorités de l’époque féodale : Église, roi, villes libres. En somme, c’est une définition de la souveraineté moderne.

    • Quand Max Weber parle de “violence légitime” il en fait une description sociologique, il décrit ce qui est et non pas ce qui doit être. Max Weber théorise comment se sont constitués les États en tant qu’entités politiques.

      "Cette définition intervient après qu’il (Weber) a écarté les définitions plus courantes, par les objectifs, les buts de l’État. Il se replie sur la définition par son moyen. Il a un moyen spécifique que n’ont pas les autre groupements politiques. Et ce moyen spécifique ce n’est pas la violence physique mais c’est le monopole de la violence physique. "

      La force précède et accompagne le droit. Refuser la « violence contre le peuple », c’est refuser l’État.

  • Il y a un mois, on a le scandale d’un massacre sur le parking d’un hôpital palestinien, et illico Israël produit une fausse vidéo pour prouver que c’est pas eux (illico débunkée), et ensuite toute la communication médiatique se met en branle pour expliquer qu’en fait, c’est une roquette du Hamas.

    Maintenant on a toute la communication médiatique qui produit des faux en continu, non plus pour explique que ce n’est pas Israël qui bombarde les hôpitaux, mais pour expliquer qu’Israël est dans son bon droit en bombardant les hôpitaux.

    • Quelque chose qui me marque, à chaque fois, dans le surgissement de ces éléments de langage, ce n’est pas seulement leur incohérence (« non on ne cible pas les civils, mais faites gaffe, les Libanais, on va vous faire la même chose »), que le fait qu’ils surgissent partout dans les médias occidentaux en quelques heures seulement.

      Les gens qui s’« informent » en regardant la téloche, et les éditorialistes qui vivent dans leur entre-soi moisi et qui croivent qu’ils sachent des choses, peuvent s’illusionner qu’on a en France des analystes super-pointus, originaux, qui nous révèlent le vrai fond des choses… alors que n’importe qui ayant Internet et un minimum de compétence en anglais, se rend compte qu’à chaque fois, leur argumentaire super-original et pointu a surgi en même temps, « spontanément », aux États-Unis, en Angleterre, et que ce sont de simples talking points devenus des banalités en l’espace de quelques heures.

      Depuis 30 ans, ce spectacle sans cesse répété de cette nullité médiatique, alors que toute une partie de la population voit ça en temps réel sur les internets, est toujours sidérant. Ce commentariat nullissime qui reste dans cette attitude surplombante d’apporter la bonne parole aux derniers gens qui regardent encore la télévision me semble d’ailleurs de plus en plus âgé. La plupart sont de vieilles merdes qu’on traîne depuis le début des années 2000, et qui doivent encore galérer pour allumer un ordinateur.

    • J’expliquais ça en 2013, à propos de la polémique autour de Starship Trooper en 1997 :
      https://seenthis.net/messages/195653#message195691

      Du coup Starship Troopers, c’est le clivage entre les connectés (déjà tout de même vachement nombreux) qui sont prévenus, et le reste de la population, à commencer par les journalistes, qui continuent de balancer leurs jugements à deux balles et à alimenter les polémiques, alors qu’une bonne partie de leurs lecteurs considèrent que la question est déjà réglée depuis longtemps. La question de l’uniforme SS des héros, quand on a le Web à l’époque, c’est plus vraiment une question morale originale ou compliquée.

      Le critique de cinéma qui, en 1997, n’a jamais entendu parler du second degré de Verhoeven, c’est vraiment quelqu’un qui se faisait un devoir de ne pas savoir utiliser un modem et de ne pas faire son boulot. Et comme on peut le lire dans certains extraits de Jean-No : ce sont ceux-là qui balançaient les jugements définitifs non seulement sur le film, mais sur ses spectateurs. Les mêmes reprenaient en cœur les velléités anti-internet de Val et Finkye.

      Dans mon souvenir, Starship Trooper, c’est une de ces (nombreuses) situations où, dès 1997, du simple fait d’avoir un accès internet, tu constates avec sidération le fossé entre les gens connectés et les professionnels de la profession qui écrivent dans le journal et passent à la télé. (Pareil, évidemment, pour les politiciens et les experts médiatiques de tout crin – notamment les économistes.)

    • Mes voisins du dessus avec qui je dois vivre alternent entre BFM et Cnews, ils suivent une fiction à épisodes en vidant le congélateur qu’ils remplissent toutes les deux semaines, ils sont à la retraite et s’ennuient profondément alors ils ne bougent plus de devant leur télé. Ils ne comprennent rien ou font semblant, mais pas question de critiquer ou de voir aucune manipulation (puisque tout le monde ment) ils me disent qu’ils tiennent à leur position d’ignorants et ce qui semble leur importer c’est d’être divertis. Quand ils éteignent le poste ils jouent à candy crush toute la nuit.

      #beaufs

    • Pour les musulmans français qui regardent la télé, c’est très violent.
      Ils se sentent stigmatisés.

      Et ils s’inquiète pour leurs enfants aussi.

      A l’école, pour un geste ou une parole anodins mais mal interprétés, mon enfant pourra avoir des problèmes.

    • Shifa à Gaza [le 9 novembre] : les images pointent la responsabilité des Israéliens
      https://www.lemonde.fr/international/article/2023/11/15/tir-d-obus-a-l-hopital-al-shifa-a-gaza-les-images-pointent-la-responsabilite

      Dans la soirée du 9 novembre, un projectile plonge au dessus du plus grand hôpital de Gaza. Quelques instants plus tard, deux hommes sont blessés, dont un très gravement. Un reste d’obus est retrouvé à leurs pieds. « Le Monde » est en mesure d’affirmer qu’il s’agit d’un obus éclairant israélien.

      https://archive.ph/MIdcS

  • « Populiste ne devrait pas être une injure », Ruffin
    https://francoisruffin.fr/populiste-ne-devrait-pas-etre-une-injure

    Je présente toujours Camping contre Dupont Lajoie, Dupont Lajoie est supposé être « le film de gauche ». Et en fait, quand tu le regardes, tu vois quoi ? Un beauf, un Français moyen qui joue aux boules, part en camping, a un bob Ricard sur la tête. Il viole une gamine et met ça sur le compte d’un Maghrébin, entraînant un lynchage. Ça dit comment, dans l’après 68, la gauche culturelle vient dénoncer les « prolos ».

    encore une "analyse de classe" ruffinée ou le petit com et propriétaire qui aurait pu être poujadiste, est vu comme "français moyen" dun film qui s’attaque grosso modo au racisme français en montrant un "beauf français" raciste, sexiste, violeur, supposément vu comme "prolo" (ce qui serait attesté par le camping, mépris de classe), quitte à oublier que ses amis du camping sont des huissiers (vous en connaissez des "prolos" à amis huissiers ? les seuls prolos que je verrais dans le genre ce sont des nervis et videurs de squats, y a pas de rapport d’amitié là dedans, juste un taf, sale)

    voilà le niveau d’analyse qui fait que l’antisémite Médine, issu des classes populaires, comme Staline, Pasqua, Bérégovoy, et artiste entrepreneur de soi et de son image aux revenus conséquents (10 000 par mois, dit-il) peut "représenter" des classes populaires (avis partagé par Framont, AFA, Révolution permanente et j’en passe).

    #gauche

    • Peut-être alors faudrait-il distinguer :

      1) « représenter les classes populaires » une prétention qui, de mon point de vue est une escroquerie politique dans la plupart des situations : partis, syndicat, personnalités médiatiques et autres représentants du show-biz.

      2) « Populaire », au sens où cette personne jouit d’une forte popularité, cela pouvant être constaté objectivement par ses ventes de disque, ses parts d’audience, ses entrées au cinéma, etc. Un simple constat d’audience qui ne prévaut nullement d’un niveau de représentativité.

      A priori les deux notions doivent être distinguées, non pas qu’elle n’ont rien à voir l’une avec l’autre, mais parce qu’elles ne recoupent pas les mêmes réalités.

      Le problème dans le cas Médine, c’est que, justement, les politiques que tu évoques ne font pas cette distinction ; ils constatent que le chanteur jouit d’une popularité incontestable et ils l’embarquent dans une logique de représentativité politique hasardeuse quitte à nier la réalité du discours clairement antisémite de l’intéressé.

      Par ailleurs, le fait que Médine soit populaire (au sens où beaucoup de personnes achètent sa musique et vont à ses concerts) ne présage pas nécessairement le fait que son public adhère pour autant à son discours antisémite (pour faire vite). J’ai constaté malheureusement la même chose avec Dieudonné. Ce fait, déjà en soi, est très problématique.

    • il n’est pas si populaire (il se lamente depuis des années de ne pas avoir eu un disque d’or), simplement il a su se proposer comme « chanteur engagé » depuis une culture à la fois populaire (le rap, l’est sans conteste) et absente des circuits les plus « légitimes » du show biz (télé, journaux, radios), puis a été bien aidé pour endosser le costar en devenant la cible des fafs et de la droite (convoqués pour ce faire par l’annonce d’un concert au Bataclan, lieu de massacre), promo dont ont pris le relais toute une gauche hors des partis politique (médiapart, afa, révolution permanente, ballast, assez proche de LFI) avant de décrocher un jackpot, imprévu il me semble, parmi ces partis (eelv, lfi fête de l’huma) qui courent littéralement après le vote abstentionniste, jeunes et quartiers pop, sans d’idée sur la manière dont il pourraient les convaincre de voter (si ce n’est quelques moment courageux de Mélenchon sur la police et la défense de victimes raciséses, qu’illusoirement on croit prolonger ici).

      oui, heureusement que l’on ne peut pas présager tout à fait de l’avis de tout son public, bien que pour certains le plaisir pris à l’abjection « transgressive » et « anti-système » soit bien présent.
      pour les autres, on a bien là une banalisation de l’antisémitisme comme il y a eu dans d’autres sphères une dédiabolisation du FN/RN assez réussie malgré quelques cahots (et un effet imprévu à défaut d’être imprévisible : Z.).
      ces deux artistes de variétés ont fait avancer cela. who’s next ?

      #socialisme_des_imbéciles

    • Olia @Oliouchka
      https://twitter.com/clprtr/status/1706799526433173887

      Peu de films réussissent autant à dire l’homme, la violence, le racisme, l’institution et la misogynie que celui que @JustUnaDonna cite souvent,
      Dupond Lajoie de Boisset. Voici un lien streaming
      Tout le monde devrait voir ce film
      https://ok.ru/video/301330598541

      (y compris pour relever l’absence de divers contrastes et « innovations » intervenus depuis, dont une certaine pluralisation de le beauf)

      #film #beauf #racistes

  • « Tant qu’on sera dans un système capitaliste, il y aura du #patriarcat » – Entretien avec #Haude_Rivoal

    Haude Rivoal est l’autrice d’une enquête sociologique publiée en 2021 aux éditions La Dispute, La fabrique des masculinités au travail. Par un travail de terrain de plusieurs années au sein d’une entreprise de distribution de produits frais de 15 000 salariés, la sociologue cherche à comprendre comment se forgent les identités masculines au travail, dans un milieu professionnel qui se précarise (vite) et se féminise (lentement). Les travailleurs, majoritairement ouvriers, sont soumis comme dans tous les secteurs à l’intensification, à la rationalisation et à la flexibilisation du travail. Leur réponse aux injonctions du capitalisme et à la précarisation de leur statut, c’est entre autres un renforcement des pratiques viriles : solidarité accrue entre hommes, exclusion subtile (ou non) des femmes, déni de la souffrance… Pour s’adapter pleinement aux exigences du capitalisme et du patriarcat, il leur faut non seulement être de bons travailleurs, productifs, engagés et disciplinés, mais aussi des “hommes virils mais pas machos”. Pour éviter la mise à l’écart, adopter de nouveaux codes de masculinité est donc nécessaire – mais laborieux. Dans cette étude passionnante, Haude Rivoal met en lumière les mécanismes de la fabrique des masculinités au travail, au croisement des facteurs de genre, de classe et de race.

    Entretien par Eugénie P.

    Ton hypothèse de départ est originale, elle va à rebours des postulats féministes habituels : au lieu d’étudier ce qui freine les femmes au travail, tu préfères analyser comment les hommes gardent leur hégémonie au travail « malgré la déstabilisation des identités masculines au et par le travail ». Pourquoi as-tu choisi ce point de départ ?

    J’étais en contrat Cifre [contrat de thèse où le ou la doctorant.e est embauché.e par une entreprise qui bénéficie également de ses recherches, ndlr] dans l’entreprise où j’ai fait cette enquête. J’avais commencé à étudier les femmes, je voulais voir comment elles s’intégraient, trouvaient des stratégies pour s’adapter dans un univers masculin à 80%. Ce que je découvrais sur le terrain était assez similaire à toutes les enquêtes que j’avais pu lire : c’était les mêmes stratégies d’adaptation ou d’autocensure. J’ai été embauchée pour travailler sur l’égalité professionnelle, mais je n’arrivais pas à faire mon métier correctement, parce que je rencontrais beaucoup de résistances de la part de l’entreprise et de la part des hommes. Et comme je ne comprenais pas pourquoi on m’avait embauchée, je me suis dit que ça serait intéressant de poser la question des résistances des hommes, sachant que ce n’est pas beaucoup étudié par la littérature sociologique. J’ai changé un peu de sujet après le début de ma thèse, et c’est au moment où est sortie la traduction française des travaux de Raewyn Connell [Masculinités. Enjeux sociaux de l’hégémonie, Paris, Éditions Amsterdam, 2014, ndlr] : cet ouvrage m’a ouvert un espace intellectuel complètement fou ! Ça m’a beaucoup intéressée et je me suis engouffrée dans la question des masculinités.

    C’est donc la difficulté à faire ton travail qui a renversé ton point de vue, en fait ?

    Oui, la difficulté à faire le travail pour lequel j’ai été embauchée, qui consistait à mettre en place des politiques d’égalité professionnelle : je me rendais compte que non seulement je n’avais pas les moyens de les mettre en place, mais qu’en plus, tout le monde s’en foutait. Et je me suis rendue compte aussi que l’homme qui m’avait embauchée pour ce projet était lui-même extrêmement sexiste, et ne voyait pas l’existence des inégalités hommes-femmes, donc je n’arrivais pas à comprendre pourquoi il m’avait embauchée. J’ai compris plus tard que les raisons de mon embauche était une défense de ses propres intérêts professionnels, j’y reviendrai. Ce n’est pas qu’il était aveugle face aux inégalités – il travaillait dans le transport routier depuis 40 ans, évidemment que les choses avaient changé -, mais j’avais beau lui expliquer que les discriminations étaient plus pernicieuses, il était persuadé qu’il ne restait plus grand-chose à faire sur l’égalité hommes-femmes.

    Comment se manifeste cette “déstabilisation des identités masculines au et par le travail”, cette supposée « crise de la virilité », que tu évoques au début de ton livre ?

    Je me suis rendue compte en interviewant les anciens et les nouveaux que rien qu’en l’espace d’une génération, il y avait beaucoup moins d’attachement à l’entreprise. Les jeunes générations avaient très vite compris que pour monter dans la hiérarchie, pour être mieux payé ou pour avoir plus de responsabilités, il ne suffisait pas juste d’être loyal à l’entreprise : il fallait la quitter et changer de boulot, tout simplement. Ce n’est pas du tout l’état d’esprit des anciens, dont beaucoup étaient des autodidactes qui avaient eu des carrières ascensionnelles. Il y avait énormément de turnover, et ça créait un sentiment d’instabilité permanent. Il n’y avait plus d’esprit de solidarité ; ils n’arrêtaient pas de dire “on est une grande famille” mais au final, l’esprit de famille ne parlait pas vraiment aux jeunes. Par ailleurs, dans les années 2010, une nouvelle activité a été introduite : la logistique. Il y a eu beaucoup d’enquêtes sur le sujet ! Beaucoup de médias ont parlé de l’activité logistique avec les préparateurs de commandes par exemple, une population majoritairement intérimaire, très précaire, qui ne reste pas longtemps… et du coup, beaucoup d’ouvriers qui avaient un espoir d’ascension sociale se sont retrouvés contrariés. Ce n’est pas exactement du déclassement, mais beaucoup se sont sentis coincés dans une précarité, et d’autant plus face à moi qui suis sociologue, ça faisait un peu violence parfois. Donc c’est à la fois le fait qu’il y ait beaucoup de turnover, et le fait qu’il n’y ait plus le même sentiment de famille et de protection que pouvait apporter l’entreprise, qui font qu’il y a une instabilité permanente pour ces hommes-là. Et comme on sait que l’identité des hommes se construit en grande partie par le travail, cette identité masculine était mise à mal : si elle ne se construit pas par le travail, par quoi elle se construit ?

    Ça interroge beaucoup le lien que tu évoques entre le capitalisme et le patriarcat : la précarisation et la flexibilisation du travail entraînent donc un renforcement des résistances des hommes ?

    Oui, carrément. Il y a beaucoup d’hommes, surtout dans les métiers ouvriers, qui tirent une certaine fierté du fait de faire un “métier d’hommes ». Et donc, face à la précarisation du travail, c’est un peu tout ce qu’il leur reste. Si on introduit des femmes dans ces métiers-là, qui peuvent faire le boulot dont ils étaient si fiers parce que précisément c’est un “métier d’hommes”, forcément ça crée des résistances très fortes. Quand l’identité des hommes est déstabilisée (soit par la précarisation du travail, soit par l’entrée des femmes), ça crée des résistances très fortes.

    Tu explores justement les différentes formes de résistance, qui mènent à des identités masculines diversifiées. L’injonction principale est difficile : il faut être un homme « masculin mais pas macho ». Ceux qui sont trop machos, un peu trop à l’ancienne, sont disqualifiés, et ceux qui sont pas assez masculins, pareil. C’est un équilibre très fin à tenir ! Quelles sont les incidences concrètes de ces disqualifications dans le travail, comment se retrouvent ces personnes-là dans le collectif ?

    Effectivement, il y a plein de manières d’être homme et il ne suffit pas d’être un homme pour être dominant, encore faut-il l’être “correctement”. Et ce “correctement” est presque impossible à atteindre, c’est vraiment un idéal assez difficile. Par exemple, on peut avoir des propos sexistes, mais quand c’est trop vulgaire, que ça va trop loin, là ça va être disqualifié, ça va être qualifié de “beauf”, et pire, ça va qualifier la personne de pas très sérieuse, de quelqu’un à qui on ne pourra pas trop faire confiance. L’incidence de cette disqualification, c’est que non seulement la personne sera un peu mise à l’écart, mais en plus, ce sera potentiellement quelqu’un à qui on ne donnera pas de responsabilités. Parce qu’un responsable doit être un meneur d’hommes, il faut qu’il soit une figure exemplaire, il doit pouvoir aller sur le terrain mais aussi avoir des qualités d’encadrement et des qualités intellectuelles. Donc un homme trop vulgaire, il va avoir une carrière qui ne va pas décoller, ou des promotions qui ne vont pas se faire.

    Quant à ceux qui ne sont “pas assez masculins », je n’en ai pas beaucoup rencontrés, ce qui est déjà une réponse en soi !

    Peut-on dire qu’il y a une “mise à l’écart” des travailleurs les moins qualifiés, qui n’ont pas intégré les nouveaux codes de la masculinité, au profit des cadres ?

    Non, c’est un phénomène que j’ai retrouvé aussi chez les cadres. Mais chez les cadres, le conflit est plutôt générationnel : il y avait les vieux autodidactes et les jeunes loups, et c’est la course à qui s’adapte le mieux aux transformations du monde du travail, qui vont extrêmement vite, en particulier dans la grande distribution. C’est une des raisons pour laquelle le directeur des RH m’a embauchée : il avait peur de ne pas être dans le coup ! L’égalité professionnelle était un sujet, non seulement parce qu’il y avait des obligations légales mais aussi parce que dans la société, ça commençait à bouger un peu à ce moment-là. Donc il s’est dit que c’est un sujet porteur et que potentiellement pour sa carrière à lui, ça pouvait être très bon. Ça explique qu’il y ait des cadres qui adhèrent à des projets d’entreprise avec lesquels ils ne sont pas forcément d’accord, mais juste parce qu’il y a un intérêt final un peu égoïste en termes d’évolution de carrière.

    On dit toujours que les jeunes générations sont plus ouvertes à l’égalité que les aînés, je pense que ce n’est pas tout à fait vrai ; les aînés ont à cœur de s’adapter, ils ont tellement peur d’être dépassés que parfois ils peuvent en faire plus que les jeunes. Et par ailleurs, les jeunes sont ouverts, par exemple sur l’équilibre vie pro et vie perso, mais il y a quand même des injonctions (qui, pour le coup, sont propres au travail) de présentéisme, de présentation de soi, d’un ethos viril à performer… qui font qu’ils sont dans des positions où ils n’ont pas d’autres choix que d’adopter certains comportements virilistes. Donc certes, ils sont plus pour l’égalité hommes-femmes, mais ils ne peuvent pas complètement l’incarner.

    L’une de tes hypothèses fortes, c’est que le patriarcat ingurgite et adapte à son avantage toutes les revendications sur la fin des discriminations pour se consolider. Est-ce qu’on peut progresser sur l’égalité professionnelle, et plus globalement les questions de genre, sans que le patriarcat s’en empare à son avantage ?

    Très clairement, tant qu’on sera dans un système capitaliste, on aura toujours du patriarcat, à mon sens. C’était une hypothèse, maintenant c’est une certitude ! J’ai fait une analogie avec l’ouvrage de Luc Boltanski et Ève Chiapello, Le nouvel esprit du capitalisme, pour dire que la domination masculine est pareille que le capitalisme, elle trouve toujours des moyens de se renouveler. En particulier, elle est tellement bien imbriquée dans le système capitaliste qui fonctionne avec les mêmes valeurs virilistes (on associe encore majoritairement la virilité aux hommes), que les hommes partent avec des avantages compétitifs par rapport aux femmes. Donc quand les femmes arrivent dans des positions de pouvoir, est-ce que c’est une bonne nouvelle qu’elles deviennent “des hommes comme les autres”, c’est-à-dire avec des pratiques de pouvoir et de domination ? Je ne suis pas sûre. C’est “l’égalité élitiste” : des femmes arrivent à des positions de dirigeantes, mais ça ne change rien en dessous, ça ne change pas le système sur lequel ça fonctionne, à savoir : un système de domination, de hiérarchies et de jeux de pouvoir.

    Donc selon toi, l’imbrication entre patriarcat et capitalisme est indissociable ?

    Absolument, pour une simple et bonne raison : le capitalisme fonctionne sur une partie du travail gratuit qui est assuré par les femmes à la maison. Sans ce travail gratuit, le système capitaliste ne tiendrait pas. [à ce sujet, voir par exemple les travaux de Silvia Federici, Le capitalisme patriarcal, ndlr]

    Ça pose la question des politiques d’égalité professionnelle en entreprise : sans remise en question du système capitaliste, elles sont destinées à être seulement du vernis marketing ? On ne peut pas faire de vrais progrès ?

    Je pense que non. D’ailleurs, beaucoup de gens m’ont dit que mon livre était déprimant pour ça. Je pense que les politiques d’égalité professionnelle ne marchent pas car elles ne font pas sens sur le terrain. Les gens ne voient pas l’intérêt, parce qu’ils fonctionnent essentiellement d’un point de vue rationnel et économique (donc le but est de faire du profit, que l’entreprise tourne et qu’éventuellement des emplois se créent, etc), et ils ne voient pas l’intérêt d’investir sur ce sujet, surtout dans les milieux masculins car il n’y a pas suffisamment de femmes pour investir sur le sujet. J’ai beau leur dire que justement, s’il n’y a pas de femmes c’est que ça veut dire quelque chose, ils ont toujours des contre-arguments très “logiques” : par exemple la force physique. Ils ne vont pas permettre aux femmes de trouver une place égale sur les postes qui requièrent de la force physique. Quand les femmes sont intégrées et qu’elles trouvent une place valorisante, ce qui est le cas dans certains endroits, c’est parce qu’elles sont valorisées pour leurs qualités dites “féminines”, d’écoute, d’empathie, mais elles n’atteindront jamais l’égalité car précisément, elles sont valorisées pour leur différence. Le problème n’est pas la différence, ce sont les inégalités qui en résultent. On peut se dire que c’est super que tout le monde soit différent, mais on vit dans un monde où il y a une hiérarchie de ces différences. Ces qualités (écoute, empathie) sont moins valorisées dans le monde du travail que le leadership, l’endurance…

    Ça ne nous rassure pas sur les politiques d’égalité professionnelle…

    Si les politiques d’égalité professionnelle marchaient vraiment, on ne parlerait peut-être plus de ce sujet ! Je pense que les entreprises n’ont pas intérêt à ce qu’elles marchent, parce que ça fonctionne bien comme ça pour elles. Ca peut prendre des formes très concrètes, par exemple les RH disaient clairement en amont des recrutements : ”on prend pas de femmes parce que physiquement elles ne tiennent pas”, “les environnement d’hommes sont plus dangereux pour elles”, “la nuit c’est pas un environnement propice au travail des femmes”… Tu as beau répondre que les femmes travaillent la nuit aussi, les infirmières par exemple… Il y a un tas d’arguments qui montrent la construction sociale qui s’est faite autour de certains métiers, de certaines qualités professionnelles attendues, qu’il faudrait déconstruire – même si c’est très difficile à déconstruire. Ça montre toute une rhétorique capitaliste, mais aussi sexiste, qui explique une mise à l’écart des femmes.

    On a l’impression d’une progression linéaire des femmes dans le monde du travail, que ça avance doucement mais lentement, mais je constate que certains secteurs et certains métiers se déféminisent. On observe des retours en arrière dans certains endroits, ce qui légitime encore plus le fait de faire des enquêtes. Ce n’est pas juste un retour de bâton des vieux mormons qui veulent interdire l’avortement, il y aussi des choses plus insidieuses, des résistances diverses et variées.

    En plus, l’intensification du travail est un risque à long terme pour les femmes. Par exemple, il y a plus de femmes qui font des burnout. Ce n’est pas parce qu’elles sont plus fragiles psychologiquement, contrairement à ce qu’on dit, mais c’est parce qu’elles assurent des doubles journées, donc elles sont plus sujettes au burnout. Les transformations du monde du travail sont donc un risque avéré pour l’emploi des femmes, ne serait-ce que parce que par exemple, les agences d’intérim trient en amont les candidats en fonction de la cadence. Il faut redoubler de vigilance là-dessus.

    Tu analyses les types de masculinité qui se façonnent en fonction des facteurs de classe et de race. On voit que ce ne sont pas les mêmes types d’identités masculines, certaines sont dévalorisées. Quelles en sont les grandes différences ?

    Je ne vais pas faire de généralités car ça dépend beaucoup des milieux. Ce que Raewyn Connell appelle la “masculinité hégémonique”, au sens culturel et non quantitatif (assez peu d’hommes l’incarnent), qui prendrait les traits d’un homme blanc, d’âge moyen, hétérosexuel, de classe moyenne supérieure. Par rapport à ce modèle, il y a des masculinités “non-hégémoniques”, “subalternes”, qui forment une hiérarchie entre elles. Malgré le fait que ces masculinités soient plurielles, il y a une solidarité au sein du groupe des hommes par rapport au groupe des femmes, et à l’intérieur du groupe des hommes, il y a une hiérarchie entre eux. Les masculinités qu’on appelle subalternes sont plutôt les masculinités racisées ou homosexuelles. Elles s’expriment sous le contrôle de la masculinité hégémonique. Elles sont appréciées pour certaines qualités qu’elles peuvent avoir : j’ai pu voir que les ouvriers racisés étaient appréciés pour leur endurance, mais qu’ils étaient aussi assez craints pour leur “indiscipline” supposée. En fait, les personnes “dévalorisées” par rapport à la masculinité hégémonique sont appréciées pour leurs différences, mais on va craindre des défauts qui reposent sur des stéréotypes qu’on leur prête. Par exemple, les personnes racisées pour leur supposée indiscipline, les personnes des classes populaires pour leur supposé mode de vie tourné vers l’excès, les femmes pour leurs supposés crêpages de chignon entre elles…. C’est à double tranchant. Les qualités pour lesquelles elles sont valorisées sont précisément ce qui rend l’égalité impossible. Ces qualités qu’on valorise chez elles renforcent les stéréotypes féminins.

    Tu montres que le rapport au corps est central dans le travail des hommes : il faut s’entretenir mais aussi s’engager physiquement dans le travail, quitte à prendre des risques. Il y a une stratégie de déni de la souffrance, de sous-déclaration du stress chez les travailleurs : pour diminuer la souffrance physique et psychologique au travail, il faut changer les conditions de travail mais aussi changer le rapport des hommes à leur corps ?

    Je pensais que oui, mais je suis un peu revenue sur cette idée. Effectivement, il y plein d’études qui montrent que les hommes prennent plus de risques. C’est par exemple ce que décrit Christophe Dejours [psychiatre français spécialisé dans la santé au travail, ndlr] sur le “collectif de défense virile”, qui consiste à se jeter à corps perdu dans le travail pour anesthésier la peur ou la souffrance. Ce n’est pas forcément ce que j’ai observé dans mes enquêtes : en tout cas auprès des ouvriers (qui, pour le coup, avaient engagé leur corps assez fortement dans le travail), non seulement parce qu’ils ont bien conscience que toute une vie de travail ne pourra pas supporter les prises de risque inconsidérées, mais aussi parce qu’aujourd’hui la souffrance est beaucoup plus médiatisée. Cette médiatisation agit comme si elle donnait une autorisation d’exprimer sa souffrance, et c’est souvent un moyen d’entrée pour les syndicats pour l’amélioration des conditions de travail et de la santé au travail. Donc il y a un rapport beaucoup moins manichéen que ce qu’on prête aux hommes sur la prise de risques et le rapport au corps.

    En termes d’émotions, là c’est moins évident : on parle de plus en plus de burnout, mais à la force physique s’est substituée une injonction à la force mentale, à prendre sur soi. Et si ça ne va pas, on va faire en sorte que les individus s’adaptent au monde du travail, mais on ne va jamais faire en sorte que le monde du travail s’adapte au corps et à l’esprit des individus. On va donner des sièges ergonomiques, des ergosquelettes, on va créer des formations gestes et postures, on va embaucher des psychologues pour que les gens tiennent au travail, sans s’interroger sur ce qui initialement a causé ces souffrances.

    D’ailleurs, ce qui est paradoxal, c’est que l’entreprise va mettre en place tous ces outils, mais qu’elle va presque encourager les prises de risque, parce qu’il y a des primes de productivité ! Plus on va vite (donc plus on prend des risques), plus on gagne d’argent. C’est d’ailleurs les intérimaires qui ont le plus d’accidents du travail, déjà parce qu’ils sont moins formés, mais aussi parce qu’ils ont envie de se faire un max d’argent car ils savent très bien qu’ils ne vont pas rester longtemps.

    Donc ce sont les valeurs du capitalisme et ses incidences économiques (les primes par exemple) qui forgent ce rapport masculin au travail ?

    Oui, mais aussi parce qu’il y a une émulation collective. La masculinité est une pratique collective. Il y a une volonté de prouver qu’on est capable par rapport à son voisin, qu’on va dépasser la souffrance même si on est fatigué, et qu’on peut compter sur lui, etc. J’ai pu observer ça à la fois chez les cadres dans ce qu’on appelle les “boys clubs”, et sur le terrain dans des pratiques de renforcement viril.

    Tu n’as pas observé de solidarité entre les femmes ?

    Assez peu, et c’est particulièrement vrai dans les milieux masculins : la sororité est une solidarité entre femmes qui est très difficile à obtenir. J’en ai fait l’expérience en tant que chercheuse mais aussi en tant que femme. Je me suis dit que j’allais trouver une solidarité de genre qui m’aiderait à aller sur le terrain, mais en fait pas du tout. C’est parce que les femmes ont elles-mêmes intériorisé tout un tas de stéréotypes féminins. C’est ce que Danièle Kergoat appelle “le syllogisme des femmes”, qui dit : “toutes les femmes sont jalouses. Moi je ne suis pas jalouse. Donc je ne suis pas une femme.” Il y a alors une impossibilité de création de la solidarité féminine, parce qu’elles ne veulent pas rentrer dans ces stéréotypes dégradants de chieuses, de nunuches, de cuculs… Les femmes sont assez peu nombreuses et assez vites jugées, en particulier sur leurs tenues : les jugements de valeur sont assez sévères ! Par exemple si une femme arrive avec un haut un peu décolleté, les autres femmes vont être plutôt dures envers elle, beaucoup plus que les hommes d’ailleurs. Elles mettent tellement d’efforts à se créer une crédibilité professionnelle que tout à coup, si une femme arrive en décolleté, on ne va parler que de ça.

    Toi en tant que femme dans l’entreprise, tu dis que tu as souvent été renvoyée à ton genre. Il y a une forme de rappel à l’ordre.

    Oui, quand on est peu nombreuses dans un univers masculin, la féminité fait irruption ! Quels que soient tes attributs, que tu sois féminine ou pas tant que ça, tu vas avoir une pression, une injonction tacite à contrôler tous les paramètres de ta féminité. Ce ne sont pas les hommes qui doivent contrôler leurs désirs ou leurs remarques, mais c’est aux femmes de contrôler ce qu’elles provoquent chez les hommes, et la perturbation qu’elles vont provoquer dans cet univers masculin, parce qu’elles y font irruption.

    Toujours rappeler les femmes à l’ordre, c’est une obsession sociale. Les polémiques sur les tenues des filles à l’école, sur les tenues des femmes musulmanes en sont des exemples… Cette volonté de contrôle des corps féminins est-elle aussi forte que les avancées féministes récentes ?

    C’est difficile à mesurer mais ce n’est pas impossible. S’il y a des mouvements masculinistes aussi forts au Canada par exemple, c’est peut-être que le mouvement féministe y est hyper fort. Ce n’est pas impossible de se dire qu’à chaque fois qu’il y a eu une vague d’avancées féministes, quelques années plus tard, il y a forcément un retour de bâton. Avec ce qui s’est passé avec #metoo, on dirait que le retour de bâton a commencé avec le verdict du procès Johnny Depp – Amber Heard, puis il y a eu la la décision de la Cour Constitutionnelle contre l’avortement aux Etats-Unis… On n’est pas sorties de l’auberge, on est en train de voir se réveiller un mouvement de fond qui était peut-être un peu dormant, mais qui est bien présent. L’article sur les masculinistes qui vient de sortir dans Le Monde est flippant, c’est vraiment des jeunes. En plus, ils sont bien organisés, et ils ont une rhétorique convaincante quand tu ne t’y connais pas trop.

    Les milieux de travail très féminisés sont-ils aussi sujets à l’absence de sororité et à la solidarité masculine dont tu fais état dans ton enquête ?

    En général, les hommes qui accèdent à ces milieux ont un ”ascenseur de verre” (contrairement aux femmes qui ont le “plafond de verre”) : c’est un accès plus rapide et plus facile à des postes à responsabilité, des postes de direction. C’est le cas par exemple du milieu de l’édition : il y a énormément de femmes qui y travaillent mais les hommes sont aux manettes. Le lien avec capitalisme et virilité se retrouve partout – les hommes partent avec un avantage dans le monde du travail capitaliste, souvent du simple fait qu’ils sont des hommes et qu’on leur prête plus volontiers d’hypothétiques qualités de leader.

    Dans quelle mesure peut-on étendre tes conclusions à d’autres milieux de travail ou d’autres secteurs d’activité ? Est-ce que tes conclusions sont spécifiques à la population majoritairement ouvrière et masculine, et au travail en proie à l’intensification, étudiés dans ta thèse ?

    J’ai pensé mon travail pour que ce soit généralisable à plein d’entreprises. J’ai pensé cette enquête comme étant symptomatique, ou en tout cas assez représentative de plein de tendances du monde du travail : l’intensification, l’informatisation à outrance… Ces tendances se retrouvent dans de nombreux secteurs. Je dis dans l’intro : “depuis l’entrepôt, on comprend tout.” Comme partout, il y a de la rationalisation, de l’intensification, et de la production flexible. A partir de là, on peut réfléchir aux liens entre masculinités et capitalisme. Les problématiques de violence, de harcèlement sortent dans tous les milieux, aucun milieu social n’est épargné, précisément parce qu’elles ont des racines communes.

    Comment peut-on abolir le capitalisme, le patriarcat et le colonialisme ?

    Je vois une piste de sortie, une perspective politique majeure qui est de miser sur la sororité. La sororité fonctionne différemment des boys clubs, c’est beaucoup plus horizontal et beaucoup moins hiérarchique. Il y a cette même notion d’entraide, mais elle est beaucoup plus inclusive. Ce sont des dominées qui se rassemblent et qui refusent d’être dominées parce qu’elles refusent de dominer. Il faut prendre exemple sur les hommes qui savent très bien se donner des coups de main quand il le faut, mais faisons-le à bon escient. C’est une solution hyper puissante.

    Ne pas dominer, quand on est dominante sur d’autres plans (quand on est blanche par exemple), ça revient à enrayer les différents systèmes de domination.

    Tout à fait. Les Pinçon-Charlot, on leur a beaucoup reproché d’avoir travaillé sur les dominants, et c’est le cas aussi pour les masculinités ! Il y a plusieurs types de critique : d’abord, il y a un soupçon de complaisance avec ses sujets d’étude, alors qu’il y a suffisamment de critique à l’égard de nos travaux pour éviter ce biais. Ensuite, on est souvent accusé.e.s de s’intéresser à des vestiges ou à des pratiques dépassés, parce que les groupes (hommes, ou bourgeois) sont en transformation ; en fait, les pratiques de domination se transforment, mais pas la domination ! Enfin, on peut nous reprocher de mettre en lumière des catégories “superflues”, alors qu’on devrait s’intéresser aux dominé.e.s… mais on a besoin de comprendre le fonctionnement des dominant.e.s pour déconstruire leur moyen de domination, et donner des armes à la sororité.

    https://www.frustrationmagazine.fr/entretien-rivoal
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  • Que répondre à votre beau-frère qui dira à Noël qu’on traverse une « grave crise de la masculinité » ?
    https://www.nouvelobs.com/notre-epoque/20181223.OBS10293/que-repondre-a-votre-beau-frere-qui-dira-a-noel-qu-on-traverse-une-grave-

    Dans son dernier ouvrage, Francis Dupuis-Déri, professeur de science politique, déconstruit le « mythe tenace » qui voudrait que les hommes aillent mal.

    Difficultés scolaires, incapacité à draguer, taux de suicide élevé, impuissance… On l’entend chez des partisans de tous bords et pas seulement depuis #metoo : les hommes iraient mal. La masculinité serait en crise.

    Dans « La crise de la masculinité, autopsie d’un mythe tenace » (éditions du remue-ménage), qui sortira en France le 24 janvier 2019, le québécois Francis Dupuis-Déri déconstruit ce qui n’est pas une crise mais un discours de crise. Une rhétorique antiféministe dont on retrouve trace… dès l’antiquité.

    Le professeur de science politique, qui signe également des ouvrages sur les mouvements sociaux, travaille sur le masculinisme depuis les années 90. « Les femmes sont loin d’avoir atteint l’égalité alors ce discours m’a toujours énervé. » Entretien.

    • @bce_106_6 tu cites un texte qui ne fait qu’ajouter du confusionisme à la confusion de son écriture.

      Concernant l’interview de Francis Dupuy-Deri, chercheur et pro-féministe que j’apprécie particulièrement pour sa rigueur, je ne vois pas bien ce qui t’empêche de réfléchir dans l’analyse étayée qu’il nous offre.

      Ce qui m’a fasciné, en étudiant l’histoire et la diffusion dans l’espace de ce discours, c’est que les hommes sont en crise quel que soit le régime politique, le cadre législatif, le droit de la famille, la situation économique, le cadre culturel voire religieux… On trouve des expressions de crise de la masculinité à peu près partout, sur tous les continents. C’était un étonnement dans ma recherche, de voir que c’était un discours aussi ancien et diffus.

      #démystification

    • Je voie pas l’interet de ce texte ni son rapport avec ce que dit Dupui-deri. Je retrouve seulement la réthorique des anarchistes misogynes classiques ; néo-féminisme, défini comme « Les filles contre les garçons… Le but est toujours de diviser, exciter des haines, désespérer. »
      #manarchisme #anarcouilles

    • Je vous trouve bien mesurées, Mesdames !

      À la lecture des commentaires de @bce_106_6, je croirais être à la table du #beauf_officiel de ST dans la version « sympathique » à la cause des femmes… En tous cas, ce pourrait être ses arguments.

      com1 : c’est tellement évident que ça vaut pas la peine d’être mentionné et encore moins diffusé -> version « soft » de l’invisibilisation

      com2 : assimilation implicite (?) à du bullshit avéré (disclaimer : je n’ai pas suivi le lien, n’y étant pas vraiment invité par la fin du com)

      J’avais hésité au premier, le deuxième m’a convaincu.

    • Je suis d’accord @simplicissimus mais j’essaye de plus m’énérvé pour mon propre bien. J’ai bien remarqué la haine que @bce_106_6 porte aux femmes, pour lui toute femme est une bourgeoise qui ne devrait vivre que pour flatter une paire de couilles d’ouvrier. Ca fait longtemps que je le sais, je me souviens encore des saloperies qu’il écrivait pendant metoo allant jusqu’a relayé et soutenir les propos de Zemmour.
      edit - j’ai cru qu’ @elihanah était un conte alternatif de @bce_106_6 mais c’est manifestement une seenthicienne qui écrit pour son plaisir de faire une blague sexiste et agiste assimilant les femmes et les enfants et de légitimé la violence masculine contre ces deux groupes de personnes et peut être défendre son droit à elle en tant qu’adulte de battre et humilier des enfants.

    • @simplicissimus, je ne suis plus depuis longtemps la logorrhée haineuse du masculiniste et couilliste @bce_106_6 qui continue de se répandre sur seenthis.
      Comme @mad_meg mes réactions parfois virulentes m’affectent plus que les #pro_viol que j’attaque et qui disposent du soutien tacite de 90% de la population, bref, je me protège.

      J’ignorais même l’existence de l’infect post que tu cites @mad_meg et je te remercie de ne pas l’avoir laissé passer et de dénoncer ici ces propos pitoyables de #culture_du_viol.

      Remettre en cause et nager à contre courant prend beaucoup d’énergie et je me demande si cela sert à grand chose quand on voit que machin bce continue de véhiculer sa haine sur @seenthis sans être plus bloqué que cela.

    • Que répondre à votre beau-frère qui dira à Noël qu’on traverse une « grave crise de la masculinité » ?

      instinctivement j’ai failli répondre qu’il aille se faire couper les couilles. Ensuite j’ai étoilé le billet de @simplicissimus pas pour Francis Dupuis-Déri que je ne lis pas et encore moins pour le nouvelobs mais pour le fil de discussion et pour @bce_106_6 que je ne suis plus et que je bloque parfois quand il clic à répétition. Maintenant que j’ai répondu @seenthis me signalera la suite. Donc je désétoile. @monolecte hésite entre « ta gueule ! » et « dégage ! », moi je dirai juste " va te faire enculer ! "
      au réveillon de Noël c’est pas mon beauf qui a dérapé mais mon frangin. C’est le seul que j’ai avec trois sœurs et c’est lui l’aîné.
      c’est parti en couilles à la fin du repas après une réflexion de ma fille (ils bossent tous les deux à St Nazaire aux chantiers de l’Atlantique) sans prendre sa défense (elle est assez grande pour ça et pour raconter des conneries aussi) je ne supporte pas mon frangin quand il aboie et il aboie fort ce con ! Comme tout le monde fermait sa gueule et qu’il continuait de gueuler je lui ai dit qu’on étaient pas sourd et que c’était pas la peine de brailler comme ça. Ma fille s’est mise à chialer (c’est son défaut) et mon frangin s’est tiré. Ensuite on me raconte qu’il est dans une mauvaise passe. Divorce, plus de dialogue avec ses deux filles ... s’il leur gueule dessus comme ça, elles risquent pas de l’écouter. Pauvre chéri va ! et il a de la chance que j’ai arrêté de picoler parce que sinon je lui rentrais dans le lard malgré ses 100 kg et son mètre 98. Connard !

    • J’ai une amie qui ne va plus depuis longtemps au repas de Noël chez sa mère. Au courant des violences que sa fille a subit de son ex compagnon, il est invité cependant à chaque Noël avec sa nouvelle copine. Il faut dire que la mère a élevé ses enfants en les frappant régulièrement et qu’elle doit trouver logique de valoriser tout agresseur. Ses frères tentent aussi ce soir là de poursuivre leur œuvre de destruction envers leur sœur. Par exemple en se moquant de son féminisme à table devant ses neveux et nièces, c’est sa fille qui lui raconte dépitée. Elle avait en effet osé demander à la notaire qui gère la succession de leur père de respecter l’ordre des naissances comme la loi l’exige et non pas l’ordre des sexes, les frères étant bien entendus cités avant les sœurs.
      Depuis quinze ans le soir de Noël comme tous les autres jours de l’année, cette femme a choisit de ne pas se retrouver à la table de ses agresseurs·e.

    • Désolé, il me semblait avoir été assez clair, mais je veux bien reformuler.

      Com1 : que dit-il d’autre que c’est un non sujet, ce n’est pas la peine d’en parler ?

      Com2 : Tu mentionnes « en passant », pardon en « cadeau », un autre billet sur internet pour dire que, décidément, on trouve bien des conneries sur la toile. Le procédé, classique en rhétorique, a un nom : l’assimilation.

      Le billet propose un argumentaire bien construit à opposer à un éventuel discours de #crise_de_la_masculinité.
      (1) À l’évidence, il touche une corde asses sensible chez toi pour te pousser à réagir en le déclarant sans intérêt.
      (2) Au moins l’un des éléments du discours du beauf’ n’est apparemment pas étranger à ta façon de voir, ce qui te fait assimiler l’ensemble de l’argumentaire à des conneries.
      (3) en bonus, on a droit à la prétérition : «  je voudrais être méchant, je dirais du parfait BHL »

    • Que répondre à notre beau-frère qui affirme, tout en découpant la bûche de Noël, que l’« on traverse une grave crise de la masculinité, depuis #metoo » ?
      Lui offrir où au moins qu’il lise La crise de la masculinité de Francis Dupuis-Déri
      https://www.hobo-diffusion.com/catalogue/1876/la-crise-de-la-masculinite-observatoire-de-l-antifeminisme
      Et aussi coïts d’Andrea Dworkin à paraître en février prochain aux éditions Syllepse
      https://www.syllepse.net/coits-_r_62_i_755.html
      https://tradfem.wordpress.com/2018/12/29/coits-avant-propos
      source : @tradfem

    • simplicimus, bloquer mon profil, et ensuite m’insulter en écrivant que je suis front national, rassemblement national, c’est petit, et bête.
      => J’ai modifié mon profil, ce qui me permet de te répondre. Surprise !

      On ne fait pas son petit castaner comme on veut.
      castaner, lui, il a ses flics pour cogner celles et ceux qui le dérange.
      Toi, tu as toujours la même méthode, simpliste, bloquer, insulter, insinuer . . .

      Tu es dépassé par les événements, comme beaucoup en ce moment chez les Bourgeois.
      C’est ton problème de #beauf_officiel, qui n’a trouvé, pour exister, que de reproduire à la chaîne des articles sur le web, où l’on ne rencontre que rarement les mots capitalisme, violence institutionnel, collaboration par omission, enfumage . . . . .

      Intéressante ta recherche stalinienne sur les liens que tu me prêtes avec elihanah.
      Ça rappelle je suis partout.

    • mad meg, mon profil étant débloqué, je peux me permettre, humblement de te demander une seconde fois de citer mes propos approuvant zemmour.
      (Je comprends pas que tu mettes une majuscule au nom de ce type).

      Si je suis un troll de base, tu en est la reine quand le sujet concerne un tant soit peu le féminisme, que tu dessers, sauf peut être dans certains milieux assez peu représentatif de la société dans laquelle nous sommes, hélas.

      Quand à la grave question du nouvel OS : Que répondre à votre beau-frère qui dira à Noël qu’on traverse une « grave crise de la masculinité »
      Le papier ne refuse pas l’encre, ça remplit les colonnes a peu de frais, et ça permet de briller aux ternes. Dans quel monde vivez vous ?

  • Crise de civilisation : passer d’un monde illimité à un monde en perdition
    https://reflets.info/crise-de-civilisation-passer-dun-monde-illimite-a-un-monde-en-perdition

    L’état des #populations qui composent les grandes démocraties est préoccupant. Lorsque les analystes de tous bords parlent de la « crise de la démocratie » en cours, ou de crise « sociale », « institutionnelle », ce qu’ils ne nomment pas […]

    #France #Tribunes #1982 #beaufs #dichotomie_politique #économie_de_la_croissance #financiarisation #hyperconsommation #hypocrisie #limitation_des_ressources #monde_limité #mondialisation #système_capitaliste


  • T’aime, Patrick Sébastien, 2000
    Eh oui !!! Ce n’est pas des blagues ! J’ai regardé ça !
    Vraiment intéressant... Si si j’insiste. Tout mais vraiment tout ce qu’incarne Patrick Sébastien est dans ce film. La saloperie misogyne française la plus dégueulasse, et tout ça très très au sérieux. Le film n’a aucune aspiration à la rigolade. Le réalisateur se veut un valeureux pourfendeur de sa manière de penser.
    Un idiot caricatural et rejeté par tous est pourtant très gentil avec tout le monde. Un jour il aperçoit sa soeur ou un truc comme ça prendre son pied en demandant à son amant de lui taper dessus. Ainsi il coince la voisine, qui est aussi la jeune fille de ses rêves, dans la forêt, et la frappe et la viole. Il est envoyé en prison et la fille en question est dorénavant mutique et envoyée en HP.
    Sébastien joue un psychiatre hors du commun motard au catoguan et décide de s’occupe particulièrement de la jeune fille. Si on en avait pas eu assez jusqu’à présent c’est là que l’horreur se confirme absolument, Deleuze, Guatarie, Philibert et même Freud et Lacan, allez tous vous faire foutre. Beauvoir et Despentes, n’en parlons pas. Ce qu’il faut à cette fille c’est de l’amour. Et Patrick Sébastien va faire ça il va la prendre dans ses bras et la consoler. Il va même se ramener le violeur près de la fille pour que celle-ci se rendent compte qu’en fait c’est l’amour qu’il voulait transmettre... Et d’un coup elle va comprendre et tomber folle amoureuse de lui.

    Ce film est très mauvais et révoltant, ce n’est pas un scoop, si vous cherchez des critiques à propos de ce film vous trouverez ça tout de suite. Ca a été un méga flop et aussi un scandale (France 2 l’a quand même diffusé à 20h30). Faire une méga bonne critique, reviendrait à tirer sur une ambulance.
    Ce qui est tout de même notable c’est que ce film, et pas seulement à cause de son scénario insupportable, est un condensé de toute la beaufitude réactionnaire façon années 80 franchouillarde. Mais à un point tel que l’on pourrait prendre chaque phrase et débusquer un cliché réac façon Philippe Bouvard et les grosses têtes.
    En fait, j’ai trouvé, ce film n’est pas une fiction, c’est un documentaire sur la mentalité de Patrick Sébastien.
    Ah oui et puis j’oubliais : la musique est de Patrick Fiori

    Un peu de culture :
    « tout film est un documentaire sur les acteurs » B. Brecht
    https://www.youtube.com/watch?v=xpdocRpWakI


    #T'aime #2000 #Patrick_Sébastien #beaufitude #sexisme #viol #culture_du_viol #réactionnaire #années_80 #Patrick_Fiori #Bertold_Brecht #documentaire #mentalité_insupportable #c'est_quand_même_une_méga_grosse_merde

  • Un produit agricole « affiné » en objet culturel

    Dans quelle mesure la fabrication de l’authenticité encourage-t-elle la #patrimonialisation d’un produit alimentaire comme le fromage #beaufort ? Cet article montre que les différentes conceptions de l’authenticité par les acteurs impliqués sont porteuses d’idéologie et productrices de valeur, notamment de valeur patrimoniale. Dans cette perspective, il apparaît que la valeur culturelle ainsi dégagée contribue à légitimer le prix du beaufort, permettant d’articuler valeur patrimoniale et valeur marchande. La publicisation des éléments constituants de l’#authenticité conduirait à repenser la patrimonialisation à la fois comme produit de cette mise en valeur et moteur de l’emblématisation d’objets et d’actes significatifs.

    http://terrain.revues.org/2703
    #fromage #patrimoine

  • Pourquoi Uber est pire que tout
    https://www.vice.com/fr/read/pourquoi-uber-est-pire-que-tout-893

    [L]a société Uber – qui prétendait en décembre dernier être évaluée à 40 milliards de dollars –, son dirigeant Travis Kalanick – remarqué pour ses saillies sexistes –, et ses cadres n’ont eux aussi cessé de s’illustrer par leurs pratiques exécrables.

    Portrait à charge de la culture d’entreprise d’Uber : « beauf, sexiste et misogyne »...

    #Culture_d'entreprise #Mysoginie #Sexisme #Silicon_Valley #Uber_(entreprise) #Voiture_de_tourisme_avec_chauffeur

  • Remembering the past: Bangladeshi fighters for #Palestine of the 1980s
    http://english.al-akhbar.com/content/remembering-past-bangladeshi-fighters-palestine-1980s

    Volunteers from #Bangladesh fighting with #palestinians in Beirut, #Lebanon 1982. (Photo: Magnum Photos-Chris Steele Perkins) Volunteers from Bangladesh fighting with Palestinians in Beirut, Lebanon 1982. (Photo: Magnum Photos-Chris Steele Perkins)

    A photograph and a grave. These are two relics of a time, now mostly forgotten, of when thousands of Bangladeshis came to Lebanon in the 1980s as volunteers and fighters for the Palestinian cause. They were no less important in the struggle for Palestinian liberation than others, and their stories deserve to be remembered.

    Yazan al-Saadi

    read (...)

    #Culture_&_Society #Articles #Beaufort_Castle #Fatah #Israel #Nabatiyeh #PFLP #PFLP-GC #PLO #Shatila

  • Helena Costa ne viendra pas à Clermont ? « C’est une femme », explique le président du club | Pop & Sport
    http://www.popnsport.com/football/125663/helena-costa-ne-viendra-pas-a-clermont-cest-une-femme-explique-le-preside

    Helena Costa a finalement refusé d’entraîner le club de football de Clermont. Un volte-face qui interpelle, alors que la Portugaise devait être la première femme à coacher un club de football professionnel en France. A-t-elle été effrayée par le sexisme ambiant ? À entendre les raisons avancées par le président du club, Claude Michy, elle a peut-être eu raison…

    #sexisme #football #ah_les_femmes

    • « C’est une femme. Une femme peut faire croire aux hommes un certain nombre de choses. Moi, j’ai cru. Comme je l’ai dit aux joueurs, ce n’est pas la première fois qu’un homme est abandonné par une femme. Donc je suis à égalité avec beaucoup, parmi vous je pense qu’il y en a pas mal qui comprennent pas les femmes, c’est aussi rassurant car ce n’est pas un cas d’espèce. »
      #sportif_français #sport #confusion_hormonale #abruti
      Inutile de lire les explications de Helena Costa effectivement !

    • Nada foi por isso súbito e inesperado, decorreu sim de uma série de episódios ao longo do tempo.

      @fil, sur tf1 hier, itw très complète « amateurisme et manque de respect », mais pas eu envie de mettre le lien (…) d’autant qu’on peut lire entre les lignes une certaine défiance vis à vis d’Héléna Costa. On trouve aussi une interview du directeur sportif, Chavanon,
      http://www.lamontagne.fr/auvergne/sports/actualite/football/2014/05/24/olivier-chavanon-je-ferai-le-meme-travail-quavant_11015881.html
      peu après qu’Héléna ait été nommée à Clermont, où il dit en substance qu’il continuera son job (comme si elle n’existait pas) et choisira lui-même les sportifs, très classe l’accueil. J’ignore le mode dans lequel son arrivée s’est faite, le milieu sportif est toujours assez #crétin_basic, c’est même ce qui le caractérise le mieux, question de culture occidentale et de dichotomie cerveau/corps. Ça continuera tant qu’on opposera intellectuels et sportifs dès l’enfance où par exemple il suffit de porter des lunettes pour être classé dans une case. Donc plaignons ces pauvres décideurs sportifs qui se retrouvent privés de l’usage de leur cerveau depuis la maternelle.

    • Il y a des fois où je me dis qu’on devra se résigner à ne constater aucun progrès de notre vivant...
      Passe les jours et les semaines, y a que le décor qui évolue, le scénario et les rôles eux, restent désespéramment les mêmes..
      #vivement_la_fin...

      http://www.gala.fr/l_actu/news_de_stars/ludivine_sagna_et_sandra_evra_font_des_vagues_au_bresil_319818

      Mais au milieu de cette folle rumeur qui ferait de nos femmes de footballeurs françaises de vraies “Wags” (terme anglais pour définir les épouses et petites amies caricaturales de sportifs), certains plaident la machination. Sur Twitter, une journaliste de Paris Match actuellement à Rio de Janeiro explique que cette information n’est qu’une “pure invention des médias restés en France”. Ni Ludivine Sagna ni Sandra Evra n’auraient demandé à changer d’hôtel. Qui croire depuis Paris ?

      L’arrivée des épouses de Patrice Evra, Bacary Sagna, Yohan Cabaye et Mathieu Debuchy est en tout cas un évènement en soi. Ces jolies compagnes de Bleus se sont immortalisées sur Twitter dans l’avion qui les conduisait à Rio. Le cliché a été repris partout et semblait surtout montrer le visage sympathique et détendu d’un groupe de supportrices amoureuses.

    • Bon, un peu d’espoir quand même (allez !) :

      Le site de l’Équipe titre « On m’a manqué de respect », d’un point de vue exclusivement moral et sentimental (« très déçue du comportement des dirigeants »), attributs de l’éternel féminin donc, alors que l’essentiel des critiques d’Héléna Costa porte, pièces à l’appui, sur l’incompétence et l’amateurisme de l’encadrement du club qui l’avait embauchée.

      Mais contrairement au fond et au ton de l’article, la très grande majorité de la cinquantaine de commentaires et tous les commentaires les plus appréciés soulignent les motifs professionnels du départ, chargent la direction du club pour son attitude et félicitent la technicienne pour son courage, avec au passage des remarques sur le milieu machiste du foot.

      En raisonnant a fortiori à partir du lectorat présumé mâle-hétéro(-beauf) de L’Équipe, voilà qui pourrait laisser penser que « l’opinion publique » en général est beaucoup moins phallocrate et misogyne que les patrons et les médias. En raisonnant a fortiori.

      (A moins que la ficelle sexiste de la direction pour se dédouaner fût trop grosse, tranchant avec une euphémisation rampante de la parole sexiste et la « sociétalisation » du sexisme...)

    • Ah oui @zorba, j’avais remarqué aussi que sur des sites « beaufs » les commentaires étaient à contrario du discours sexiste dominant. Et des habitants de Clermont-Ferrand, ville de province pas très attractive à priori, écrivaient qu’ils avaient honte d’avoir de tels crétins en devanture pour l’Auvergne.

    • Mise au point assez cinglante de Costa :

      La Portugaise Helena Costa, qui a renoncé à entraîner Clermont, a réglé hier ses comptes avec le club auvergnat, l’accusant dans un communiqué d’avoir recruté des joueurs sans son accord.

      Sa décision de quitter son poste « n’était pas précipitée et inattendue, mais intervient après une série d’épisodes qui se sont déroulés au fil du temps. Mon départ est surtout dû au fait que le directeur sportif », Olivier Chavagnon, « recrutait des joueurs sans mon accord, pour une équipe que je devais mener et dont je devais être responsable, sans me mettre au courant », écrit-elle.

      « Je considère inadmissible que, dans une structure de football professionnel, un entraîneur apprenne le recrutement de joueurs par le secrétariat du club, à travers une liste de joueurs soumis à des tests médicaux », s’insurge Helena Costa.
      « Tu me fatigues avec tes mails… »

      Le directeur sportif tardait selon elle à répondre aux messages et mails qu’elle lui envoyait pour demander des explications. Il a fini, selon elle, par lui envoyer le mail suivant au ton peu amène : « Tu me fatigues avec tes mails, je ne suis pas ton exécutant, je ne suis pas à ta disposition ».

      Helena Costa indique avoir informé dès dimanche le président du club, Claude Michy, de ce différend, prévenant qu’elle pourrait démissionner si le directeur sportif continuait à s’occuper directement de l’équipe.

      Devant le silence du président, qui avait coupé son téléphone portable, Helena Costa lui a fait part lundi de sa décision de quitter le club.

      http://www.ladepeche.fr/article/2014/06/25/1907048-clermont-les-dessous-de-l-affaire-costa.html
      #machisme #mépris

  • Etats-Unis : les amoureux du fromage bientôt privés de comté ? | France info
    http://www.franceinfo.fr/actu/monde/article/etats-unis-les-amoureux-du-fromage-bientot-prives-de-comte-496257
    http://www.franceinfo.fr/sites/default/files/styles/asset_image_full/public/asset/images/2014/06/comte.jpg?itok=GBGwLX9l

    Comté, beaufort, parmesan, cheddar... Tous les fromages affinés sur une planche de bois sont menacés par l’Agence américaine de l’alimentation, pour des raisons d’hygiène. Une pétition est ouverte depuis dimanche.

    Décidément, les relations entre les Américains et le fromage sont complexes. Le roquefort est périodiquement visé, la mimolette mise au ban... Cette fois, ce sont les fromages affinés sur une planche de bois qui sont dans le collimateur des services d’hygiène. Et mine de rien, ça concerne un certain nombre de fromages : le comté ou le beaufort français, le cheddar britannique, le parmesan italien... et tout un tas de fromages du cru, américains donc.

    L’affaire est prise très au sérieux. Elle a commencé voici quelques mois, dans l’Etat de New York, au nord-est du pays. L’Agence américaine de l’alimentation, la FDA, a reproché à des fromagers de déposer leurs fromages sur des planches de bois pour les affiner. Une responsable de la FDA a rappelé une ancienne réglementation, qui stipule que le fromage doit être affiné sur une surface « que l’on peut nettoyer correctement » - pas le bois, donc selon elle......

    #Santé
    #États-Unis
    #FDA
    #comté
    #beaufort ...
    #parmesan ....
    #cheddar

    toujours partant pour le #TAFTA ?

  • C’est l’histoire d’un tueur misogyne qui n’intéressait personne…
    http://cafaitgenre.org/2014/05/25/cest-lhistoire-dun-tueur-misogyne-qui-ninteressait-personne

    ... à part les féministes (qu’est-ce qu’elles nous emmerdent celles-là). L’histoire se passe en Californie. Elliot Rodger, 22 ans, a tué le 24 mai 6 personnes et blessé au moins treize autres avant de se suicider. Un détail intéresse beaucoup la presse : il est le fils du réalisateur Peter Rodger, qui a participé au film… Source : Genre !

    • Oui, c’est un peu ce que j’avais noté en suivant le fait divers : le fait que le mec ne se pose pas trop de question sur ses propres critères de choix (a priori, il estimait avoir le droit à une fille blonde sexy qui est l’archétype de la fille que tout le monde veut) et sur son manque d’efforts pour intéresser quelqu’un (comme il est parfait intrinsèquement, pourquoi se faire chier à séduire ?). Oui, j’ai pensé à cette culture des #beaufs (j’ai tendance à classer les #masculinistes dans la classe des beaufs qui, à mon sens, les définit bien mieux !) qui passent leur temps à juger que les #femmes ne font pas assez d’efforts pour être parfaites du haut de leur gueule de groin bedonnante qui pue sous les aisselles.
      Ces mecs ne cherchent pas une femme avec laquelle partager quelque chose, ils veulent un #trophée pour se valoriser. Et ensuite, ils haïssent les femmes collectivement de ne pas se jeter sur eux.

      Ce sont bien des #beaufs. Certains tentent d’enrober la merde qu’ils ont entre leurs deux oreilles sous des arguments idéologiques, mais en moyenne, ils ne sont pas assez élaborés pour cela.

    • http://uneheuredepeine.blogspot.fr/2014/05/portrait-du-tueur-en-mec-normal.html

      Le discours qu’il tient ne présente finalement qu’une forme extrêmement banale de discours tenus par des adolescents et des hommes adultes sur les femmes : c’est le discours du Nice Guy comme disent les anglo-saxons, celui qui est toujours « friendzoné », un « concept » qui se diffuse si vite qu’il a sa propre page wikipédia. Vous en trouverez également une présentation et une déconstruction dans ce billet dont la lecture me semblerait vitale pour bon nombre d’ados... Dans ces discours, les hommes « gentils » sont présentés comme victimes des femmes dont ils deviennent les amis et qui, alors qu’ils sont toujours là pour les consoler, ne veulent toujours pas les récompenser pour leur gentillesse en couchant avec eux. Derrière ce discours, il y a une représentation et surtout des pratiques très particulières de la drague, de la séduction et des relations entre hommes et femmes. Ce type de discours soutient des pratiques de drague violente (car « les femmes aiment ça »), de petites manipulations pour obtenir du sexe de la part des femmes (en les culpabilisant, en les humiliant, etc.), et de mépris et de haine des femmes, perçues à la fois comme des objets qu’il faut conquérir et comme des salopes qui ne savent pas apprécier la vraie gentilesse.

    • @antisexisme a écrit sur FB :

      Encore un autre article sur le #fémicide californien... une analyse de Meghan Murphy, notamment en lien avec la supposée fonction sociale de la #prostitution.

      "Rodger était si furieux qu’il n’ait pas ce que tout homme mérite - un accès sexuel aux femmes - qu’il a tué.

      Dans un monde dans lequel les hommes apprennent que, non seulement, ils méritent, mais ont carrément un droit aux corps des femmes, le comportement de Rodger n’est pas vraiment surprenant. Les corps des femmes sont offerts aux hommes, depuis qu’ils sont jeunes. Ils leur sont offerts via la #pornographie, qui leur affirme pour quoi femmes sont là : pour leurs yeux, leur plaisir, leur bite.

      Les hommes et les garçons apprennent qu’ils devraient obtenir tout ce qu’ils souhaitent. Que chacun de leur #fantasme doit être réalisé. Que l’existence même de la prostitution en est la preuve. Le fait que nous vivons dans une culture du viol et dans une culture de la pornographie en est une preuve supplémentaire. Qu’est-ce qu’au juste avons nous cru qu’il arriverait en disant aux hommes que le sexe est un droit ? Que les femmes leur appartiennent ?

      Ma chère amie, Elizabeth Pickett, a écrit, à propos de Rodger : « Les vraies femmes n’ont pas été à la hauteur de ses attentes créées par la pornographie. Donc, il en a tuées. » Nous offrons aux hommes ce fantasme. Il n’est pas étonnant qu’ils deviennent furieux quand les femmes ne se comportent pas exactement comme prévu.

      Vous pensez que la conclusion logique de tout cela devrait être claire : le droit masculin engendre le droit masculin.

      Bien sûr, les gens ne voient que ce qu’ils veulent voir.

      De nombreuses personnes semblent être venues à la conclusion tout à fait réactionnaire que plus de #prostitution devrait être la solution.

      [Là, Meghan Murphy met plusieurs tweets qui suggèrent que la prostitution ait pu éviter le massacre]

      Super logique, les mecs ! Si on légalise le droit des hommes à accéder aux corps des femmes, alors sans doute le sentiment qu’ils ont droit aux corps des femmes disparaîtra !

      #culture_du_viol

    • il me semble qu’il faille dissocier le passage à l’acte de ce jeune homme et le traitement de l’information faite par les medias. je m’explique :

      Ce jeune homme souffrait d’un syndrome d’autisme asperger qui engendre des troubles pouvant être sévère de la communication (pour plus d’info cf : http://www.autisme-france.fr/577_p_25361/le-syndrome-d-asperger.html)
      Dans les cas les plus graves ces troubles peuvent engendrer d’autres pathologies dont la paranoia qui elle peut etre source de passage à l’acte violent.
      Le discours tenu par ce jeune homme me semble plus à rapprocher d’un discours délirant causé par une décompensation importante que d’une sorte de « plaidoirie » construite.

      Par contre, que les medias n’aient retenus et mis en avant que ce discours est représentatif d’une complète ignorance du SA mais surtout d’une représentation des femmes affligeantes et je suis d’accord d’une culture du viol.