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  • La musique comme arme de propagande dans la Guinée de Sékou Touré
    https://lhistgeobox.blogspot.com/2022/09/la-musique-comme-arme-de-propagande.html

    Pour contrer l’influence culturelle de l’ancienne métropole, Touré met en place une politique inédite sur le thème de l’authenticité. Selon lui, « la culture est une arme de domination plus efficace que le fusil ». Dans un pays, où l’analphabétisme reste très répandu, la musique est un vecteur de propagande et d’affirmation nationale efficace. L’objectif est de faire naître une musique populaire guinéenne, à la croisée de la tradition et de la modernité.

    Le mécénat d’État conduit à la création d’orchestres dans les différentes régions du pays. Ces formations s’affrontent lors de compétitions et les meilleures d’entre elles sont même « nationalisées ». Les musiciens jouissent du statut de fonctionnaire. Leurs instruments et voyages de promotion dans le bloc de l’est sont pris en charge par l’État. Parmi les plus célèbres orchestres, citons Keletigui et ses Tambourinis, Balla et ses Baladins, le Horoya Band, les Amazones de Guinée ou encore le Bembeya Jazz national. Les créations musicales de ces formations sont enregistrées au studio de la Révolution, financé par des fonds est-allemands, publiées par le label d’Etat Silyphone que symbolise un éléphant (silly en langue soussou), l’emblème du parti du président. Les morceaux sont ensuite diffusés sur les ondes de la radio nationale dont est bientôt bannie toute musique occidentale. De la sorte, la musique mandingue rénovée devient une influence majeure pour l’Afrique occidentale, au même titre que le highlife ghanéen ou l’afro-beat nigérian.