« La petite fée » (1817) de Béranger, charge subtile, mais redoutable contre la Restauration.
"En 1817, Béranger publie un poème intitulé « La petite fée ». L’attaque est couverte, comme voilée, spirituelle, déjà puissante au fond. Elle n’est pas violente cependant, ni irritée. C’est le sifflement moqueur du merle. A la façon d’un conte pour enfants, le poète interpelle l’auditoire. « Enfants, il était une fois / Une fée appelée Urgande / Grande d’à peine quatre doigts / Mais de bonté vraiment bien grande. »
La fée voyage « dans une conque de saphir de huit papillons attelée ». Aidée de sa baguette, elle préside au destin de tous et bouleverse le cours des choses selon sa volonté. « De sa baguette, un ou deux coups / Donnaient félicité parfaite. » "Elle passait comme un zéphyr / Et la terre était consolée". Un monde juste et merveilleux s’organise sous sa bienfaisante tutelle. "