• Investiture de Trump : les patrons français entre discrétion et inquiétudes
    https://www.latribune.fr/economie/international/investiture-de-trump-les-patrons-francais-entre-discretion-et-inquietudes-

    #Bernard_arnault

    Huit ans plus tard, l’homme d’affaires fait partie des « happy few » avec notamment #Xavier_Niel, à assister à la cérémonie d’investiture du 47ᵉ président des États-Unis ce lundi 20 janvier, selon le #Canard_Enchaîné.

  • https://www.lemonde.fr/m-le-mag/article/2025/01/19/pierre-ferracci-president-du-paris-fc-et-homme-d-affaires-tout-terrain_65048

    #Pierre_Ferracci, président du Paris FC et homme d’#affaires tout-terrain
    Par #Yann_Bouchez

    PORTRAIT Le président du modeste #club_de_football sera-t-il le premier dirigeant à pouvoir rivaliser avec le #PSG dans la capitale ? L’accord conclu à l’automne avec la #famille_Arnault lui donne trois ans pour y travailler. Un joli coup pour cet homme de #réseaux qui s’apprêterait, à 72 ans, à passer les rênes du #groupe_Alpha, le #cabinet_de_conseil spécialisé dans les #relations_sociales qu’il a fondé.

    Présider un club de #Ligue_2, l’antichambre de l’#élite du football professionnel, n’est pas toujours une sinécure. Ce samedi 7 décembre au soir, il pleut à verse sur #Ajaccio. Dans les tribunes du stade Michel-Moretti, un millier de courageux, guère plus, est venu assister au match opposant l’#AC_Ajaccio au #Paris_FC (PFC). Entre deux chants corses couvrant le bruit de la pluie, des supporteurs locaux lancent, de temps à autre, des noms d’oiseaux visant les « Français » de l’équipe parisienne.

    A 72 ans, Pierre Ferracci en a vu d’autres. Veste grise sur jeans foncé, cheveux clairsemés, le patron du Paris Football Club, lui-même né à Ajaccio, suit la rencontre en tribunes. Il s’est assis entre son fils François, directeur sportif du PFC, et un ex-dirigeant de l’AC Ajaccio. Le voilà presque comme un spectateur lambda ; ce soir-là, il a ignoré la loge dévolue aux dirigeants du club visiteur, trop excentrée.

    Le plateau de coppa, lonzu et fromages corses est resté intact, tout comme la bouteille de champagne. Malgré tout, Pierre Ferracci, s’est régalé. Au coup de sifflet final, scellant une victoire des Parisiens sur deux buts gaguesques, il s’invite sur la pelouse. Sous la pluie battante, il serre des mains, tout sourire. A ses joueurs comme aux adversaires.

    Changement de dimension

    Pierre Ferracci est un patron de club heureux. Les récentes défaites n’y changeront rien. D’ailleurs, le PFC, actuel troisième du classement, peut toujours viser la montée en Ligue 1 en fin de saison. « Je suis heureux parce que j’ai l’impression d’avoir mis le club sur de bons rails », avançait-il, satisfait, avant le match face à Ajaccio. « De bons rails », l’expression frise la coquetterie. Car le septuagénaire, fondateur et dirigeant du groupe Alpha, spécialiste et leader du conseil en ressources humaines, vient sans doute de réussir l’un des plus beaux deals de sa carrière. Le plus retentissant, à coup sûr.

    L’information a d’abord fuité dans le quotidien sportif L’Equipe, le 9 octobre. Une semaine plus tard, confirmation officielle : le Paris FC, modeste club de Ligue 2, jusque-là aux mains de Pierre Ferracci, accompagné d’un pack d’actionnaires, est en passe d’être racheté par la famille Arnault. Promesse, avec ces milliardaires, d’un changement de dimension. Et si émergeait enfin un « deuxième club de la capitale » capable, qui sait, de rivaliser un jour avec le richissime Paris Saint-Germain, sous pavillon qatari ?

    Le 20 novembre, foin de bling-bling, c’est dans la cantine du centre de formation du PFC, à Orly (Val-de-Marne) que Pierre Ferracci et Antoine Arnault, patron de deux fleurons du groupe de luxe LVMH, le maroquinier Berluti et le spécialiste du cachemire de très grand luxe, commentent l’union. Face à eux, des dizaines de caméras et une centaine de journalistes. L’affluence, pour une conférence de presse du PFC, est inédite. L’aîné de la fratrie Arnault, 47 ans, fan de foot et… du PSG, prend des accents philanthropiques : « L’idée est de rendre à la société, à Paris, à notre pays, ce qui nous a été donné. » Une manière adroite, peut-être aussi, de faire oublier les dribbles du patriarche avec le fisc.

    Un carnet d’adresses bien fourni

    Pierre Ferracci savoure le moment. Avec gourmandise, il évoque les coulisses de l’opération, en se gardant de tout dévoiler. La décision prise « avec [ses] deux fils, à l’été 2023 », de « s’associer à des forces économiques plus puissantes que les [leurs] » pour viser la Ligue 1. La satisfaction d’avoir trouvé, ensuite, par le biais de la banque Rothschild, un investisseur français « alors qu’aujourd’hui les deux tiers des clubs de L1 et de L2 sont contrôlés par des capitaux étrangers ». « Un enjeu de souveraineté nationale », ose-t-il, tout en reconnaissant que ces dernières années, il avait réuni au capital du Paris FC, « à titre minoritaire » certes, des actionnaires venus de Bahreïn, des Etats-Unis, d’Arménie et du Sri Lanka.

    Du montant du rachat, il ne dit rien ou presque. Il conservera 30 % des parts jusqu’en 2027, date prévue de son départ de la présidence du club. Agache Sport, la holding des Arnault, possédera alors 85 % du PFC, contre 15 % pour Red Bull – sous réserve que BRI Sports Holding, l’actionnaire anglo-sri-lankais, le seul qui résiste, accepte de vendre ses parts (7 %).

    Jongler avec les sujets économiques, politiques et sportifs, voilà la marque de fabrique de cet homme de réseaux. Autoproclamé « de gauche » et « homme de compromis », ce patron tout-terrain évolue au carrefour de plusieurs mondes. L’entrepreneur, aujourd’hui à la tête d’un groupe fort d’un millier de collaborateurs et d’un chiffre d’affaires annuel supérieur à 140 millions d’euros, côtoie depuis des décennies le gratin des grands patrons, des syndicalistes, comme des dirigeants sportifs. Il déteste l’expression « homme d’affaires », trop « péjorative » à ses yeux.

    Ses différentes activités lui ont permis de se constituer l’un des carnets d’adresses les plus fournis du Tout-Paris. Depuis vingt ans, il loue, au travers de sa société Alpha, une loge VIP au Stade de France – compter environ 200 000 euros à l’année. Il y invite les huiles du monde patronal et syndical. « Le foot, résume-t-il, c’est le sport le plus populaire de la planète. Il fédère beaucoup de personnes, d’états d’esprit différents. J’aime ça. »

    « Il était très militant »

    Le sport, pourtant, a d’abord occupé une place annexe dans sa vie. Car, avant tout, il y eut les affaires. Certes, dans les années 1960, gamin à Ajaccio, Pierre Ferracci allait voir les matchs du Gazélec, le club de foot des gaziers et électriciens corses. S’il en est resté un « supporteur historique », cela relevait en partie, à l’époque, du tropisme héréditaire.

    Albert Ferracci, son père, instituteur et ancien résistant, fut une figure éminente en Corse du Parti communiste. Sa mère, Rose, également enseignante et syndicaliste, partageait les mêmes engagements. Le soutien au Gazélec s’est imposé comme une évidence. Mais, niveau loisirs, le petit Pierre préfère encore, durant ses vacances d’été, les parties de chasse sous-marine du côté de Suartone, un village dans le sud de l’île, près de Bonifacio, où habite la famille du côté paternel.

    Doué à l’école, Pierre Ferracci monte à la capitale et mène des études d’économie et d’expertise comptable à l’université Paris-Dauphine. L’un de ses profs s’appelle Jacques Attali – on y reviendra. Déjà, l’étudiant porte plusieurs casquettes. Il adhère aux Jeunesses communistes – il prendra vite ses distances avec le #PCF – et à l’#UNEF, syndicat étudiant marqué à gauche. « Il était très militant mais pas gauchiste du tout », se remémore Paul-Antoine Luciani, un ami de la famille, figure #communiste et ancien adjoint à la #mairie d’Ajaccio.

    Rapports cordiaux avec Vincent #Bolloré

    Le jeune homme tisse des liens avec la #CGT. La figure de son père, très respecté chez les communistes, est un atout qu’il n’est pas besoin d’inscrire sur son CV. Précieux pour lancer sa carrière. Au début des années 1980, il rejoint un petit cabinet d’expertise-comptable, Maréchal. Très vite, il grimpe les échelons, en prend la tête. Les #lois_Auroux, en 1982 et en 1983, favorisent les négociations salariales et élargissent le rôle des comités d’entreprise (CE). #Pierre_Ferracci flaire le bon filon.

    Son groupe, #Alpha, qui voit le jour en 1983, d’abord avec le cabinet #Secafi, s’impose assez vite sur cette niche très rentable ; la CGT deviendra un de ses principaux clients, avec le syndicat des cadres #CFE-CGC plus récemment. Le cabinet de conseil travaille aujourd’hui pour environ 2 000 comités sociaux et économiques (#CSE). Le groupe s’est diversifié : il s’occupe aussi du reclassement des salariés, après un plan de licenciement. Un conflit d’intérêts, s’offusquent des concurrents du secteur qui reprochent à Alpha de jouer sur les deux tableaux, #syndical et #patronal. « La plupart du temps, on modifie à la marge les plans de licenciement. Donc l’accompagnement des salariés licenciés, c’est la suite logique », répond Pierre Ferracci.

    Grâce à son activité, il est l’un des #patrons les mieux informés de l’état de santé des grandes entreprises françaises. L’expert du #dialogue_social cultive une proximité avec un nombre incalculable de patrons. Il y a eu les #Corses, comme Jean-Cyril Spinetta, PDG d’Air France (1997-2008), ou Jean-Marie Colombani, directeur du Monde (1994-2007). Et puis des figures du #CAC_40 et capitaines d’industrie, parmi lesquels le spécialiste du textile Maurice Bidermann (mort en 2020), l’ancien sidérurgiste et ex-ministre Francis Mer ou encore Vincent Bolloré.

    Pierre Ferracci connaît le milliardaire conservateur breton « depuis longtemps ». « Dans les années 1990, j’ai même réussi à lui faire rencontrer, lors d’un repas, Louis Viannet, le secrétaire général de la CGT. » Et d’ajouter, facétieux : « C’était à l’époque où Vincent Bolloré avait une image un peu plus sociale qu’aujourd’hui. » Il a conservé des rapports cordiaux avec l’industriel : « Mais on parle plus de football et de #Canal que du #JDD et de #CNews, si c’est ça que vous voulez savoir. »

    Donateur du candidat d’En marche !

    Pierre Ferracci n’a cessé de tisser son réseau, tous azimuts. Son étiquette d’expert des questions sociales est un précieux sésame. En 2007, au début de la présidence Sarkozy, il accepte d’être membre de la commission #Attali sur la libération de la croissance. Beaucoup, à la CGT, tiquent. Peu lui importe. Le Corse aime le rappeler aux journalistes : c’est Emmanuel Macron, alors banquier chez #Rothschild et rapporteur général adjoint de la commission, qui a glissé son nom. « Manu », comme il l’appelle en privé, le tutoyant, est depuis vingt ans l’un des amis de son fils aîné, #Marc_ferracci, économiste devenu ministre sous les gouvernements Barnier puis Bayrou.

    Etudiants à Sciences Po, Marc Ferracci et Emmanuel Macron ont préparé l’#ENA ensemble. Les révisions s’organisaient parfois dans le chic appartement que loue aujourd’hui encore Pierre Ferracci près du jardin du Luxembourg, à Paris. En 2017, l’homme d’affaires sera d’ailleurs l’un des donateurs du candidat d’En marche !, ce qui ne l’a pas empêché, par la suite, de critiquer publiquement l’actuel chef de l’Etat, avec qui il conserve des relations « respectueuses et amicales ». Insaisissable Pierre Ferracci. Sous la présidence #Hollande, en 2014, il est nommé à la tête du Conseil national éducation économie, une structure visant à favoriser le dialogue entre le système éducatif et les entreprises. Il a également été membre du Conseil d’orientation pour l’emploi.

    « Pierre, c’est un pont entre plusieurs mondes, courtois, bon vivant », résume le consultant en stratégie sociale Antoine Foucher, qui a appris à le connaître lorsqu’il travaillait au Medef, vers 2012-2013. « Je ne suis jamais pour la politique de la chaise vide, justifie Pierre Ferracci. Là où il y a moyen de faire passer ses idées, j’y vais. » Son mantra : que les choix économiques n’écrasent pas les questions sociales. Ses détracteurs dénoncent des compromissions, lui vante les « compromis équilibrés ».

    Débuts catastrophiques au Paris FC

    C’est le football qui va lui permettre d’étoffer encore ses réseaux. Au début des années 2000, le conseil général de Seine-Saint-Denis et la ville de Saint-Ouen demandent à son groupe un audit du Red Star, avant de le sonder pour qu’il reprenne les rênes du club. L’affaire n’est pas conclue, mais elle lui donne des idées. En 2007, Guy Cotret, dirigeant du Crédit foncier, fait entrer Pierre Ferracci dans l’actionnariat du Paris FC, alors en National, le troisième échelon français.

    Le Corse sympathise avec des dirigeants et des personnalités du ballon rond, comme le mythique entraîneur Arsène Wenger ou le journaliste Didier Roustan. « Le football lui a permis d’élargir son carnet d’adresses avec des personnalités qui ne sont pas forcément celles qu’il rencontrait habituellement à travers son activité », résume Guy Cotret. Qui, en 2012, se fait évincer par Pierre Ferracci de la tête du club. « Il avait mis au pot plus que moi, 1 million d’euros environ, se remémore le président déchu et fâché à l’époque. Il voulait garder la main. C’est un chef d’entreprise, il y a une part d’autoritarisme qui n’est pas anormale. Mais l’affaire s’est conclue en bonne intelligence. »

    Les débuts de la présidence Ferracci au Paris FC sont catastrophiques. Le club est relégué. Les entraîneurs valsent les uns après les autres. La venue comme conseiller de son ami le journaliste Charles Villeneuve, ex-président du PSG rencontré par l’intermédiaire d’#Alain_Minc, est un échec. Le projet, avec Jean-Marc Guillou, un ancien joueur de l’équipe de France qui a entraîné par la suite la Côte d’Ivoire, de faire venir des jeunes joueurs africains, ne prend pas non plus. « Ça m’a vacciné d’entrée, ça c’est sûr », observe Pierre Ferracci avec le recul. Depuis plus de dix ans, il ne jure plus que par la formation locale et la richesse du bassin parisien. « Il croit à ce projet et a une vision claire de ce qu’il veut faire », salue Jean-François Martins, ancien adjoint aux sports à la mairie de Paris.

    Accord critiqué avec le #Bahreïn

    En douze ans de présidence, Pierre Ferracci a professionnalisé le PFC. Sans parvenir à lui faire goûter à la Ligue 1. Un centre d’entraînement et de formation a été inauguré à Orly en 2019. Le budget du club, l’un des plus gros de Ligue 2, se situe désormais autour de 30 millions d’euros. Pierre Dréossi, figure connue de la Ligue 1 et manageur général du PFC de 2015 à 2020, loue un patron de club qui a su « trouver des partenaires financiers ».

    En 2015, ce fut d’abord Vinci comme sponsor – un groupe que le cabinet Secafi connaissait bien. Puis le Bahreïn en 2020, à l’époque pour 25 millions d’euros et 20 % du capital du club – et 2 millions d’euros annuels pour être sponsor maillot. L’accord a suscité son lot de critiques, d’autant que le prince Nasser Ben Hamed Al Khalifa, à la tête du fonds bahreïni, est accusé par plusieurs ONG d’actes de torture. « Vous avez au Bahreïn une synagogue, une église catholique, une église orthodoxe et beaucoup plus de liberté pour les femmes qu’au Qatar, donc je n’avais pas de problème avec le Bahreïn », balaie cet athée revendiqué – « je suis très croyant : je crois que Dieu n’existe pas » –, qui apprécie peu de recevoir des leçons.

    Pierre Ferracci reconnaît d’ailleurs sans mal avoir essayé, « dans les années 2014-2015 », de recruter le géant russe #Gazprom comme sponsor : « En octobre 2015, j’ai même eu un rapide échange avec #François_Hollande, #Vladimir_Poutine et #Alexandre_Orlov [ambassadeur de la Russie à Paris] à ce sujet. » Aucun accord n’a été trouvé, mais la rencontre lui a rappelé l’époque où Alpha avait des bureaux à Saint-Pétersbourg et à Moscou.

    Ces dernières années, avant le rachat par #les_Arnault, il a réussi, grâce à son seul entregent, quelques « coups ». Comme faire de Raï, l’ex-star brésilienne du PSG, pas vraiment désireuse de travailler avec les Qataris, un ambassadeur du PFC. Ou de rendre gratuite la billetterie du stade Charléty, l’enceinte du Paris FC, aux tribunes souvent aux trois quarts vides – cela a un peu changé ces derniers mois. Fin novembre 2024, il a nommé son ami #Michel_Denisot au conseil d’administration du PFC. L’homme de télé, ex-président du PSG, est aussi un ancien de Canal+. Le dirigeant du PFC milite d’ailleurs pour qu’un jour la #chaîne_cryptée et le football français renouent leur longue alliance, interrompue ces dernières années. En vain pour l’instant.

    L’affaire de ses villas

    Au cours des dernières semaines, la BBC, le New York Times ou le Washington Post l’ont sollicité pour des interviews. Flatteur, même pour cet habitué de la presse. S’il est intarissable sur les mille et une nuances du monde syndical, les petites ou grandes histoires du football européen, il l’est beaucoup moins, en revanche, sur ce qu’il considère relever de son intimité. De son goût pour les bolides, il n’a jamais rien dit. Rien non plus sur ses revenus – un peu plus de 750 000 euros déclarés auprès du fisc pour l’année 2018, selon nos informations.

    L’affaire de ses deux villas et de sa piscine près de #Suartone, en Corse, qui lui ont valu une longue bataille judiciaire et 1 #million_d’euros d’amende pour un permis de construire non respecté, l’agace encore. S’il a pu conserver les #villas, il n’a pas digéré les nombreux articles écrits. « Une conséquence de ma relation avec Emmanuel Macron », estime-t-il à propos de cette #attention_médiatique. Mais, même sur ces polémiques, le verbe s’emporte rarement. « Il est assez insondable, Pierre, observe Jean-François Martins, l’ex-adjoint parisien, c’est assez déroutant. Il n’est pas surexpressif, même s’il dit ce qu’il pense. »

    Le ton affable et le goût revendiqué pour le dialogue social de Pierre Ferracci ne convainquent pas tout le monde. Plusieurs ex-salariés du groupe Alpha décrivent, sous couvert d’anonymat, un patron « autocrate » et « un management de la tension ». Simple aigreur de collaborateurs licenciés ? Pas sûr : l’inspection du travail s’est émue, à plusieurs reprises, au mitan des années 2010, du manque de dialogue chez Secafi-Alpha lors de plans de réorganisation, avec des #syndicats_internes informés « au compte-goutte ».

    En 2015, un fichier des ressources humaines listant des dizaines de salariés avec des remarques désobligeantes et parfois personnelles fuite. #Scandale dans le groupe. « Il y a eu des sanctions, ces pratiques n’existent plus », assure Pierre Ferracci. Et d’ajouter : « Le groupe Alpha n’est ni une entreprise parfaite ni, compte tenu du modèle social qu’elle a mis en place, un groupe qui doit être l’objet de toutes les critiques, tant s’en faut. »

    Des mystères demeurent
    Au sein du Paris FC, depuis ses débuts compliqués, tout le monde reconnaît l’implication de Pierre Ferracci. Il assiste à la plupart des matchs. Mais quelques mystères demeurent. Combien d’argent a-t-il mis dans le club depuis près de quinze ans ? « Beaucoup, beaucoup », sourit-il. Mais encore ? « Ça, je ne le dirai jamais. » Malgré nos relances, il ne précise pas, non plus, à quel prix le club a été racheté – « ça n’a pas grande importance ». D’une formule, il reconnaît tout de même : « C’est une très belle #valorisation. » Et ajoute qu’il est « ravi que tous les actionnaires qui [l]’ont suivi depuis le départ n’ont pas perdu d’argent mais en ont gagné » avec la reprise par les Arnault. Lui compris, évidemment.

    Au sujet des nouveaux propriétaires, Pierre Ferracci l’assure : il ne connaissait pas personnellement la #famille_Arnault avant le printemps, au début des négociations. Avec son groupe Alpha, il avait pourtant eu à gérer, dans les années 2000, deux dossiers sensibles liés à LVMH. D’abord, la fermeture contestée de la Samaritaine, où son cabinet Secafi avait été très critiqué par des salariés l’accusant d’avoir joué le jeu de la direction. Ensuite, le rachat (d)#Les_Echos par #Bernard_Arnault.

    Antoine Arnault confirme n’avoir, avant le printemps 2024, que « croisé » le président du PFC « dans différentes réceptions ou événements liés à nos vies professionnelles ». Mais, depuis le printemps, ils ont appris à se connaître et à s’apprécier. Le patron de Berluti salue des #négociations menées « avec une grande intelligence et une grande patience ». « Après, nuance le nouveau propriétaire du Paris FC, c’est quelqu’un qui a aussi ses idées et qui n’en démord pas, et va négocier de manière extrêmement déterminée. Ce n’est pas un enfant de chœur, Pierre Ferracci. » C’est dit comme un compliment.

    Le casse-tête du stade

    Ces dernières semaines, Antoine Arnault, habitué aux tribunes VIP du Parc des Princes, a assisté à des matchs de son nouveau club. Même si l’enceinte du Paris FC n’a pas de loges, il a pu y côtoyer du beau monde. « Pierre Ferracci est quelqu’un qui a une très grande intelligence des gens et qui arrive à se les mettre dans la poche, jauge-t-il. Quand je vais à Charléty et que je croise aussi bien Philippe Martinez que Pascal Obispo… Il réussit à réunir des gens d’univers très différents et à les faire dialoguer. Dieu merci, avec Martinez, ce n’est pour l’instant que pour parler foot ! »

    Cette année, Pierre Ferracci a promis de passer la main à la présidence du groupe Alpha. D’ici à l’automne, il souhaite créer un fonds de dotation pour soutenir des actions liées à « l’éducation des tout-petits », un sujet cher à ce fils d’instits. Sa casquette de président du Paris FC, pour trois ans encore, devrait bien l’occuper.

    Les #chantiers ne manquent pas. Il y a cette montée en Ligue 1, dont il rêve depuis des années. L’agrandissement du centre d’entraînement, à #Orly, qui paraît sous-dimensionné au vu des ambitions des nouveaux propriétaires. Et puis, surtout, le casse-tête du stade. #Charléty, avec sa piste d’athlétisme et ses tribunes ouvertes aux quatre vents, n’est pas l’écrin rêvé. Il faudrait le réaménager, si la Ville de Paris l’accepte. Afin de pouvoir accueillir les célébrités qui devraient se presser en tribunes, pour voir jouer le club alliant désormais le savoir-faire du président Ferracci à l’argent des Arnault.

    #Yann_Bouchez

  • « En off » avec Lumi Bernard Arnault : omerta sur l’empereur du luxe
    https://www.off-investigation.fr/en-off-avec-lumi-bernard-arnault-omerta-sur-lempereur-du-luxe

    Depuis plus de 20 ans, Bernard Arnault est l’homme le plus riche de France – et même du monde en 2023. Son parcours est jalonné de coups tordus, de procès et d’évasion fiscale. Pourtant, à la télé ou dans les journaux, il est l’incarnation de la réussite à la française. Lumi s’intéresse à cette image fabriquée par les médias, que la première fortune de France domestique d’une poigne de fer. Bernard Arnault, comme plusieurs milliardaires bien connus, investit depuis longtemps dans son image. Il est propriétaire de Paris Match, Les Echos, Radio Classique et Le Parisien… Plus récemment, le milliardaire […]Lire la suite : « En off » avec Lumi Bernard Arnault : omerta sur l’empereur du (...)

    #En_Off_ #Accès_libre

    • Bernard Arnault aux premières loges de l’investiture de Donald Trump
      https://www.lemonde.fr/economie/article/2025/01/20/bernard-arnault-aux-premieres-loges-de-l-investiture-de-donald-trump_6507542

      Avec sa femme et de deux de ses enfants, l’homme d’affaires français a été invité par le 47ᵉ président américain sous la coupole du Capitole.


      Lors de l’investiture de Donald Trump au Capitole, à Washington, le 20 janvier 2025. Bernard Arnault se trouve tout à droite, près de la statue d’Abraham Lincoln et non loin des anciens présidents américains George W. Bush et Bill Clinton. FABRIZIO BENSCH / AFP

      Bernard Arnault a assisté à la cérémonie d’investiture de Donald #Trump, dans le carré d’or réservé aux personnalités politiques, sous la coupole du Capitole, au pied de la statue d’Abraham Lincoln. Le fondateur du groupe LVMH était assis à quelques mètres du pupitre, où M. Trump a prêté serment, lundi 20 janvier, et deux rangs derrière celui occupé par les anciens présidents américains, Bill Clinton, George W. Bush et Barack Obama.
      Il était accompagné de sa femme, Helène Mercier, et de deux de ses cinq enfants : Delphine Arnault, PDG de Christian Dior Couture, l’une des principales filiales du groupe, et Alexandre Arnault, actuel numéro deux de Tiffany & Co, le joaillier new-yorkais racheté en 2021 par #LVMH.

      Les relations entre MM.Arnault et Trump sont anciennes. Le milliardaire français, dont la fortune est estimée à 164 milliards d’euros par le magazine américain Forbes, connaît Donald Trump depuis les années 1980, période au cours de laquelle il opérait, lui aussi, en tant que promoteur immobilier à New-York, après avoir quitté la France, au lendemain de la victoire de François Mitterrand à l’Elysée, en mai 1981. Le Français a manifesté son soutien à l’homme d’affaires américain dès son élection à la Maison Blanche.

      « Bernard, cet artiste, ce visionnaire »

      Le 9 janvier 2017, onze jours avant l’investiture de M. Trump pour son premier mandat, M. Arnault a été reçu par le président élu dans ses bureaux de la Trump Tower située à New-York. Deux ans plus tard, en octobre 2019, M. Trump a aussi accueilli M. Arnault et son fils, Alexandre, à bord de l’Air Force One pour se rendre à l’inauguration d’un atelier Louis Vuitton construit à Rochambeau, dans le Texas. Devant les caméras, le président américain salue alors « Bernard, cet artiste, ce visionnaire ».
      Quelques jours plus tard, M. Arnault lançait officiellement son OPA sur Tiffany & Co. Et le président américain, qui avait été élu grâce à son programme protectionniste « Make America Great Again », jamais ne s’opposera à l’assaut de l’homme d’affaires français sur le joaillier new-yorkais, bien que la marque soit une icône américaine du luxe.

      Le lobbying de M. Arnault a aussi été jugé très efficace pour protéger les ventes de ses marques de champagne aux Etats-Unis. Le groupe LVMH a évité la taxe de 25 % imposée par la Maison Blanche aux viticulteurs français en représailles au soutien européen à Airbus, début 2020, aux dépens de Boeing ; le vin pétillant, notamment le champagne, dont LVMH est un gros producteur sous les marques Moët & Chandon et Veuve Clicquot, n’en relevait pas. L’enjeu était d’importance puisque les Etats-Unis sont le premier marché d’exportation des viticulteurs champenois.

      Cinq ans plus tard, le secteur des vins et spiritueux s’inquiète de tomber sous le coup des nouvelles taxes à l’importation de produits entrant aux Etats-Unis que, lors de son discours d’investiture, M. Trump a promis d’imposer « aux pays étrangers ».
      Qu’en sera-t-il également pour le secteur du #luxe ? Les fabricants sont, tous, dans l’expectative. Car le marché américain est le premier débouché des flacons de parfum, sacs à main et autres articles de luxe français. Et, alors que les ventes d’articles de luxe ont plongé de 22 % en Chine en 2024, le pays constitue l’un des marchés relais jugés absolument essentiels à l’industrie en 2025 et à sa rentabilité.

      En écoutant M. Trump esquisser son programme, M. Arnault devait probablement être moins inquiet que ses concurrents européens ; le groupe dispose de trois usines Louis Vuitton aux Etats-Unis pour approvisionner son réseau d’une centaine de boutiques exploitées dans le pays.

  • Le système d’audit défaillant des produits de luxe Thomson Reuters 2025

    L’année dernière, les Manufactures Dior, filiale italienne de LVMH, se sont appuyées sur des inspections formelles pour évaluer les normes de travail et de sécurité au sein de sa chaîne d’approvisionnement. Dans certains cas, ces certifications n’ont pas permis de détecter des problèmes flagrants, selon une étude de Reuters portant sur des documents judiciaires non publiés.

    

AZ Operations, un sous-traitant des Manufactures Dior chargé de la production d’articles en cuir et basé près de Milan, la capitale italienne de la mode, a été accusé par les procureurs italiens en juin d’être une façade pour une entreprise qui exploitait des travailleurs. Cependant, AZ Operations a passé deux inspections environnementales et sociales en 2023, en janvier et en juillet, selon des documents d’audit non publiés examinés par Reuters.

    
Cette année, des enquêtes menées à grande échelle par Milan ont mis au jour des malversations dans la chaîne d’approvisionnement des produits de luxe italiens de Dior, Giorgio Armani et Alviero Martini, comme l’a précédemment rapporté Reuters.


    Les documents d’audit, ainsi que les documents judiciaires, les entretiens de Reuters avec plus de deux douzaines de travailleurs du secteur du luxe, d’auditeurs, de responsables de la chaîne d’approvisionnement, de fournisseurs, d’avocats, d’experts du secteur, de cadres et de représentants syndicaux révèlent l’omniprésence de contrôles inefficaces des normes sociales et environnementales au sein de la chaîne d’approvisionnement tentaculaire du secteur du luxe en Italie.

    
Dans le cas d’AZ Operations, une évaluation de trois pages sur papier à en-tête de la société de gestion de la conformité Fair Factories Clearinghouse (FFC), effectuée par le contrôleur Adamo Adriano le 18 janvier 2023, a déclaré qu’AZ Operations n’avait pas de sous-traitants.

    L’audit n’a pas relevé d’irrégularités.

    En juillet 2023, un autre audit réalisé par Davide Albertario Milano srl, un important fournisseur direct des Manufactures Dior qui travaillait avec AZ Opérations, n’a également relevé « aucune non-conformité » et a certifié que le travail avait été effectué à un niveau élevé et conformément aux conditions contractuelles.

    
Bien qu’elle ait passé les audits avec succès, une enquête de police sur ses activités en 2023 a révélé qu’AZ Operations était « de facto inexistante », selon les documents du tribunal de Milan. En outre, les inspections de la police en avril 2024 ont révélé que la société était une couverture pour une entreprise distincte, New Leather Italy, qui exploitait des travailleurs sans papiers dans des conditions similaires à celles d’un atelier de misère, selon les mêmes documents.


    
Cette découverte est l’un des facteurs qui ont incité les procureurs de Milan à placer les Manufactures Dior sous administration judiciaire en juin.
 



    Dior et LVMH n’ont pas répondu aux nombreuses demandes de commentaires sur les conclusions de Reuters, y compris les audits, et sur le processus d’inspection des fabricants externes en Italie.


    
Dans un communiqué publié en juillet à la suite des révélations des enquêtes des procureurs de Milan, Dior a déclaré qu’elle condamnait fermement les pratiques illégales découvertes chez deux de ses sous-traitants, affirmant que ces actes indignes contredisaient « ses valeurs et le code de conduite signé par ces fournisseurs ».
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    « Consciente de la gravité des violations commises par ces fournisseurs et des améliorations à apporter à ses contrôles et procédures, la maison Dior collabore avec l’administrateur italien désigné et les autorités italiennes », a également déclaré la marque française à l’époque.


    
Dior ajoutait dans le communiqué que ses équipes travaillaient intensément au renforcement des procédures existantes : « Malgré des audits réguliers, ces deux fournisseurs ont manifestement réussi à dissimuler ces pratiques ».
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FFC et Adamo Adriano n’ont pas répondu aux tentatives de Reuters pour les joindre.
    Davide Albertario n’a pas répondu aux questions posées par Reuters sur les inspections effectuées chez AZ Operations.
    New Leather Italy n’a pas répondu à une demande de commentaire de Reuters.


    
Les groupes mondiaux du secteur du luxe, dont LVMH, confient généralement la majeure partie de leur production à une myriade de sous-traitants externes, selon les experts du secteur.



    « Peu importe le nombre de contrôles que nous effectuons, il y a toujours quelque chose qui nous échappe »

    
Nombre d’entre eux sont basés en Italie, pays réputé pour ses compétences artisanales et qui représente entre 50% et 55% de la production mondiale de vêtements et d’articles en cuir de luxe, selon les calculs de la société de conseil Bain.


    
"Peu importe le nombre de contrôles que nous effectuons, il y a toujours quelque chose qui nous échappe", a déclaré Renzo Rosso, fondateur du groupe de mode italien OTB, qui fabrique les vêtements Diesel, lors d’un événement commercial en septembre, en référence à la complexité de la supervision de la chaîne d’approvisionnement italienne.

    
Malgré les risques, des initiés et des experts ont déclaré à Reuters que le fait de s’appuyer sur les fournisseurs est une stratégie délibérée pour maintenir les coûts à un niveau bas et gérer la demande.


    
"Le modèle économique de la mode repose sur des tactiques de réduction des coûts, ce qui conduit les marques de mode à changer de fournisseurs", a déclaré Hakan Karaosman, professeur associé à l’université de Cardiff, dont les recherches portent sur la durabilité de la chaîne d’approvisionnement.


    
Même si Dior n’a pas directement abusé des travailleurs, le mécanisme d’exploitation du travail « a été alimenté de manière coupable par Manufactures Dior srl qui n’a pas effectué d’inspections ou d’audits efficaces au fil des ans pour vérifier les conditions et l’environnement de travail réels », ont déclaré les procureurs de Milan dans les documents judiciaires du mois de juin.


    
À l’heure actuelle, il n’existe pas d’obligation légale ferme en Italie pour les groupes de luxe d’auditer leurs fournisseurs. Mais une surveillance insuffisante peut entrer en conflit avec les déclarations de durabilité faites aux investisseurs et aux consommateurs concernant l’artisanat et les normes de responsabilité sociale et d’entreprise, entraînant des risques pour la réputation et, dans certains cas, une responsabilité civile si l’exploitation des travailleurs est constatée dans la chaîne d’approvisionnement.


    
LVMH, par exemple, a déclaré dans son rapport sur la responsabilité sociale et environnementale 2023 qu’elle « s’efforce de veiller à ce que ses fournisseurs et leurs prestataires de services respectent les droits de l’homme et de les aider à appliquer les meilleures conditions possibles en matière d’emploi, de santé et de sécurité ».


    
Les enquêtes sur la chaîne d’approvisionnement du secteur du luxe en Italie ont incité certains actionnaires de LVMH à demander au mastodonte de 330 milliards de dollars, propriété du milliardaire français Bernard Arnault, de mieux contrôler la manière dont ses sous-traitants traitent les travailleurs.


    
En novembre, LVMH a déclaré à un groupe d’investisseurs qu’il procédait à un audit de tous ses fournisseurs directs et de ses sous-traitants immédiats. Dans une déclaration ultérieure à Reuters en novembre, LVMH a déclaré avoir effectué plus de 2.600 audits sur site dans le monde cette année.
L’autorité antitrust italienne a déclaré en juillet qu’elle enquêtait pour savoir si Dior et Armani avaient induit les consommateurs en erreur.

    

En juillet, Armani s’est dit confiant quant au « résultat positif de l’enquête (antitrust) », déclarant dans un communiqué que ses sociétés s’engageaient pleinement à coopérer avec les autorités et qu’elles estimaient que les allégations n’étaient pas fondées.
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    Des inspections souvent limitées aux fournisseurs directs et non aux sous-traitants.

    
Les marques déterminent la profondeur des contrôles et le champ d’action des auditeurs, et les inspections sont souvent limitées aux fournisseurs directs et non aux sous-traitants, où se situent généralement les plus gros problèmes, ont déclaré quatre auditeurs et responsables de la chaîne d’approvisionnement des produits de luxe avec lesquels Reuters s’est entretenu.


    
Les audits ont tendance à être planifiés à l’avance, ce qui permet aux fournisseurs de donner une meilleure image de la situation, par exemple en débarrassant les locaux des travailleurs qui n’ont pas de contrat en bonne et due forme, ont déclaré ces personnes.

    

Le 9 mai 2023, par exemple, l’auditeur externe Adamo Adriano a envoyé à Pelletterie Elisabetta Yang, un autre fournisseur des Manufactures Dior basé près de Milan, un avis écrit indiquant qu’il procéderait à une inspection le 26 mai 2023, selon les documents d’audit examinés par Reuters.


    
Dans cet avis, Adriano demandait d’analyser les contrats de travail, les organigrammes, les fiches de paie et une douzaine d’autres documents. Le contrôle a bien eu lieu, mais il était « plus formel que substantiel », ont écrit les enquêteurs à propos de l’audit. L’évaluation n’a révélé aucune irrégularité.

    
En mars 2024, la police a pénétré dans l’atelier d’Elisabetta Yang, qui abritait également un réfectoire et plusieurs chambres. Ils y ont trouvé 23 travailleurs, dont cinq en situation irrégulière. Les travailleurs vivaient et travaillaient « dans des conditions d’hygiène et de santé inférieures au minimum requis », selon les documents du tribunal.

    
.Adriano n’a pas répondu aux demandes de commentaires de Reuters concernant l’audit d’Elisabetta Yang. Reuters n’a pas été en mesure de contacter Elisabetta Yang aux adresses électroniques officielles citées par la chambre de commerce locale.


    
En tant qu’acteurs privés, les auditeurs ne peuvent pas accéder librement aux usines ou aux ateliers en dehors des heures convenues et ne peuvent pas collecter des documents qui ne sont pas soumis spontanément par les fournisseurs, ont déclaré à Reuters deux auditeurs de la chaîne d’approvisionnement du luxe basés en Italie.

    Mentir sur les heures de travail
    Le temps alloué aux inspections sur site est souvent trop court pour examiner les documents et interroger les employés, ont ajouté ces personnes.


    
Cinq travailleurs de la chaîne du luxe basés en Toscane et employés dans des ateliers distincts au service de grandes marques ont confirmé à Reuters que les propriétaires d’ateliers étaient au courant à l’avance des audits et qu’ils nettoyaient leurs locaux et préparaient le personnel aux réponses à donner aux équipes de contrôle le jour de l’inspection. Tous ont refusé d’être nommés par crainte de perdre leur emploi.


    « Nous avions l’habitude de dire que nous ne travaillions que quatre heures par jour, conformément à notre contrat (officiel) à temps partiel », a déclaré Abbas, né au Pakistan, qui travaille dans le centre de fabrication du cuir de Prato. « Mais comment ont-ils pu penser que nous fabriquions 1.300 sacs par jour avec 50 travailleurs employés seulement quatre heures par jour ? », a ajouté M. Abbas, qui a déclaré travailler 14 heures par jour, six jours par semaine.

    

Le jour de l’audit, les employés ayant des contrats à temps partiel ont été priés de partir dès la fin de leur quart de travail officiel, mais ont dû revenir et continuer à travailler après le départ des auditeurs, a-t-il ajouté.


    
Un autre travailleur, également originaire du Pakistan et employé dans un autre atelier de cuir de la région de Florence, a déclaré que les propriétaires de l’usine avaient prévenu les travailleurs de la date de l’inspection et leur avaient demandé de mentir sur leurs heures de travail.
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Fabio Roia, président du tribunal de Milan, a déclaré à Reuters que les entreprises n’investissaient pas suffisamment dans leurs systèmes de contrôle et ne remettaient généralement pas en question les prix extrêmement bas proposés par les sous-traitants pour la fourniture de biens ou de services.


    
La petite marque de mode Alviero Martini, célèbre pour ses sacs en cuir décorés de motifs de cartes géographiques, a également été visée par les enquêtes italiennes pour avoir prétendument sous-traité des travaux à des entreprises italiennes appartenant à des Chinois qui maltraitaient les travailleurs.

    
Le groupe Alviero Martini était « attentif à la sélection de ses fournisseurs directs [...], mais le recours à des sous-traitants n’était pas contrôlé correctement », a déclaré dans une interview Ilaria Ramoni, administratrice judiciaire chargée de superviser les activités du groupe jusqu’en octobre.


    Le groupe, qui n’est plus sous administration judiciaire, n’a pas répondu à une demande de commentaire. Il a déclaré en septembre qu’il n’était pas au courant des comportements illégaux au sein de sa chaîne d’approvisionnement.
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Dior et Armani font toujours l’objet d’une surveillance judiciaire spéciale dans le cadre de l’enquête de Milan sur l’exploitation du travail.

    Cet article est une traduction automatique. https://ww.fashionnetwork.com/news/Inside-luxury-goods-broken-audit-system,1688952.html

    Source : https://fr.fashionnetwork.com/news/Le-systeme-d-audit-defaillant-des-produits-de-luxe,1689030.html
    #luxe #esclavage #lvmh #dior #armani #alviero_martini #diesel #bernard_arnault #az_operations #contrôles #multinationales

  • Rachat de l’ESJ par des milliardaires : une piètre vision de l’indépendance du journalisme | Fonds pour une presse libre
    https://fondspresselibre.org/rachat-de-lesj-par-des-milliardaires-une-pietre-vision-de-lindepen

    L’entreprise des #milliardaires visant à faire main basse sur l’information en #France a franchi une nouvelle étape à la mi-novembre 2024. On a en effet appris par voie de communiqué qu’une alliance de grands argentiers composé notamment de #Bernard_Arnault, #Vincent_Bolloré, #Rodolphe_Saadé, de la #famille_Dassault et de l’ancien président du #Medef #Pierre_Gattaz, avec un temps le groupe Bayard – qui s’est retiré depuis, allait racheter l’école supérieure de journalisme (#ESJ) de Paris, fondée en 1899.

    https://cej.education/les-cursus-reconnus

    #journalisme #médias

    • Dans la dernière Lettre à LuLu, 3 pages sur la holding qui a mis la main sur Ouest Torch’ . l’ASPDH [ Association pour le soutien des principes de la démocratie humaniste ] aaarg ! à sa tête quatre noms à retenir : David Guiraud, Fabrice Bakhouche, Bertrand Bardé et son épouse Vanessa du Merle.
      https://lalettrealulu.fr/2024/11/29/n128-129-sommaire

      Ouest France, moins de Hutin, plus de requins.

      L’historique clan Hutin poussé sur la touche, place aux requins de la finance, du pantouflage et des ministères.

      Une indépendance très opaque. L’association qui chapeaute le groupe ne lâche rien sur son fonctionnement. Et elle s’appelle comment cette asso ? L’Association pour le soutien des principes de la démocratie humaniste. On ne rigole pas.

      Profils apôtre en paradis fiscal. Parmi les nouvelles figures de l’état-major, un grand financier, Bertrand Badré « apôtre de la finance durable », hébergé dans les paradis fiscaux. Enquête sur un profil très interessé.

      De quoi rebattre la carte d’Acrimed

      OFTV, la chaîne TNT de Ouest-France ou la vie en vrai dans le poste
      https://www.ouest-france.fr/medias/television/feu-vert-pour-oftv-la-chaine-tnt-de-ouest-france-qui-mettra-en-avant-to
      un de plus pour qui le réel est derrière l’écran et non pas devant.

    • La Gérance de Sipa est constituée de trois gérants : Bertrand BADRE (gérant chargé des relations entre l’ASPDH et Sipa), Louis ÉCHELARD (gérant chargé du Pôle médias), Patrice HUTIN (gérant chargé de Sofiouest). Conformément aux nouveaux statuts, aucun des gérants de Sipa n’est membre associé de Sipa.
      https://www.ouest-france.fr/medias/ouest-france/em-ouest-france-em-une-association-une-independance-e1053c70-921a-11eb-

      Le conseil d’administration de l’association ASPDH est ainsi composé :

      Président : David GUIRAUD, ancien directeur général de groupes de presse.

      Vice-présidente : Dominique QUINIO, ancienne directrice de La Croix, Présidente d’honneur des Semaines sociales de France.

      Vice-Président : Bertrand BADRE, cogérant de Sipa, fondateur de BlueOrangeCapital.

      Trésorière : Christine BLANC PATIN, expert-comptable, présidente de la clinique de soins palliatifs de Sainte Élisabeth à Marseille.

      Secrétaire : Denis BOISSARD, cadre dirigeant dans une organisation professionnelle, ancien journaliste.

      Secrétaire : Benoit LE GOAZIOU, avocat.

      Administrateurs :

      Olivier BONSART, ancien dirigeant de titres et sites d’Information.

      Annabel DESGREES DU LOU, directrice de recherche à l’Institut de Recherche pour le Développement.

      Christophe HUTIN, architecte.

      François LE GOAZIOU, ancien responsable commercial d’une ligne maritime.

      Laurence MEHAIGNERIE, présidente d’un fonds d’investissement à impact.

      Gabriel PETITPONT, ingénieur d’affaires, conseil en transformation digitale.

      Anne-Marie QUEMENER, commissaire générale du SPACE.

      Marie-Trinité TOUFFET, ancienne fonctionnaire de l’administration publique territoriale, ancienne directrice d’établissements et services médicosociaux.

      Membres :

      Jeanne-Françoise HUTIN, présidente d’honneur de l’ASPDH, fondatrice et présidente de la Maison de l’Europe de Rennes et Haute Bretagne.

      Jean-François BOUTHORS, journaliste, éditeur et écrivain.

      Michel CAMDESSUS, gouverneur honoraire de la Banque de France.

      Daniel CHANDELIER, retraité.

      Marcel CLAIRET, administrateur de la Presse de la Manche et de Liberté Normandie.

      Valérie COTTEREAU, présidente d’Artefacto.

      Georges COUDRAY, président de Sofiouest.

      Thomas COVILLE, navigateur.

      Elsa DA COSTA GRANGIER, directrice générale de l’ONG Ashoka France.

      Hélène DE PENFENTENYO DE CHEFFONTAINES, retraitée.

      Antoine de TARLÉ, ancien directeur général adjoint d’Ouest France.

      Claire-Hedwige de VILLARTAY, directrice de la communication.

      Gaël DESGREES DU LOU, gérant d’une agence de communication.

      Jean-Luc DOMENACH, directeur émérite de Sciences Po.

      Yvonne DUBRUJEAUD, retraitée.

      Louis ECHELARD, cogérant de Sipa.

      Samuel ETIENNE, journaliste.

      Eric FOTTORINO, journaliste, écrivain, cofondateur de l’hebdomadaire Le 1.

      Elisabeth FOUAN, retraitée.

      Bruno FRAPPAT, journaliste, président d’honneur du groupe Bayard-Presse.

      Matthieu FUCHS, directeur général de la stratégie du groupe Sipa.

      Sophie FUCHS, consultante en management.

      Jeanne-Emmanuelle GAPSYS-HUTIN, éditorialiste, directrice de la recherche éditoriale à Ouest-France.

      Xavier GAUVAIN, membre d’associations : SNC, AGIR, Rando Autrement.

      Jean-Marie GUEHENNO, ancien Secrétaire général adjoint des Nations Unies.

      Gonzague HUTIN, psychosociologue retraité, Ancien DG du Comité Français contre la Faim.

      Jean-Benoît HUTIN, retraité.

      Patrice HUTIN, cogérant de SIPA, Directeur général SOFIOUEST.

      Paul HUTIN, animateur à l’Association pour le Journal des Lycées, animateur pastoral et vice-Président de l’Association Ouest-France Solidarité.

      Stanislas HUTIN, retraité.

      Magdeleine HUTIN-BOUKANDOURA, retraitée.

      Pierre LAVIALLE, membre du CS INFOMER, ancien directeur de Voiles & Voiliers.

      Marie LE GOAZIOU, journaliste.

      Jacques LE GOFF, professeur émérite des Universités (Droit public).

      Jacques MARUELLE, ancien chirurgien plasticien.

      Pascal ORY, professeur émérite des universités à la Sorbonne (Paris 1), membre de l’Académie française.

      Marie-Claude PACAULT, retraitée, ancienne journaliste à Ouest-France.

      Pascal PIRIOU, entrepreneur.

      Philippe POIRIER, professeur en sciences politiques, université du Luxembourg.

      Philippe PORTIER, directeur d’études à l’École Pratique-des-Hautes-Études (Sorbonne).

      Michel RICHARD, agriculteur retraité.

      Nathalie SARTHOU LAJUS, philosophe, rédactrice en chef adjointe de la revue Études.

      Dominique SEUX, directeur délégué de la rédaction Les Échos.

      Maud STEPHAN, déléguée générale de Réalités du Dialogue Social.

      Jérôme VIGNON, président d’honneur des Semaines sociales de France, administrateur général de l’Université catholique de Lille.

      Aurélien WENGER, gérant de sociétés.

  • Les #barbouzeries #4 #Bernard_Arnault à la barre ! - Journal #Fakir

    https://fakirpresse.info/les-barbouzeries-4-bernard-arnault-a-la-barre

    Le Président : Vous disiez que vous êtes favorable à la liberté de la #presse.
    Bernard Arnault : Totalement !
    Le Président : Pourtant on a eu le témoignage de l’association Fakir, l’infiltration et la surveillance, mais on a aussi eu le témoignage vous concernant d’un autre journaliste, de France TV, Tristan Waleckx.
    Bernard Arnault : Ah bon ? »
    Rappel : en avril 2014, Complément d’Enquête diffuse une enquête sur LVMH et Bernard Arnault. « On a subi des choses… Une collègue me dira plus tard avoir déjeuné avec Bernard #Squarcini, qui voulait monter un ‘‘chantier’’ sur Benoît Duquesne : harcèlement sexuel, harcèlement moral… » déclarait Tristan #Waleckx la semaine dernière au tribunal. On avait des documents qui prouvaient que Bernard Arnault avait payé des impôts en Belgique, pas en France, contrairement à ce qu’il disait. Je lui montre pendant l’interview, et ça se passe mal. Il arrache son micro, et m’entraîne dans un coin et me dit ‘‘Attention, on sait très bien ce que vous faites avec ce reportage négatif, on a des éléments contre vous, alors attention à vous…’’ Il avait arraché son micro, mais le mien enregistrait toujours… »
    Le Président : « Tristan Waleckx avait des éléments prouvant que vous aviez été résident fiscale en Belgique.
    Bernard Arnault : C’est faux !
    Le Président : Apparemment ça vous a mis dans une colère froide.
    Bernard Arnault : Il m’a posé la question sur la Belgique une fois, deux fois, trois fois, je lui ai dit que je m’en allais et je suis parti. »
    Benjamin Sarfati, avocat de Fakir et Ruffin, revient quelques minutes plus tard sur les pressions sur Tristan Waleckx : « Monsieur Arnault, vous avez dit que vous étiez partisan de la liberté de la presse. Mais vous avez oublié de raconter la fin de l’entretien avec Tristan Waleckx. Je ne dis pas du tout que c’est volontaire… Monsieur Arnault, vous avez dit à monsieur Waleckx à la fin de cet entretien : ‘‘Vous feriez mieux de faire attention à vous, on a des preuves. Méfiez-vous.’’ Quand Tristan Waleckx vous dit ‘‘c’est quoi cette histoire ?’’, vous lui répondez ‘‘Vous devriez vous méfier, on a des éléments sur vous.’’ Ces éléments dont vous parlez, vous qui dites être attaché à la liberté de la presse, comment vous les avez obtenus, monsieur Arnault ?
    Bernard Arnault : Je n’ai aucun souvenir de tout ça.
    Benjamin Sarfati : Mais ça a été enregistré… »
    La colère gagne peu à peu Bernard Arnault.
    Benjamin Sarfati : « Monsieur Arnault, quand vous dites ‘‘Méfiez-vous’’ à Tristan Waleckx, est-ce que vous considérez ça comme une menace ?
    Bernard Arnault, qui élève la voix et s’énerve : C’est totalement faux, je n’ai aucun souvenir de tout ça ! Est-ce que je suis ici pour répondre à des faits qui n’ont rien à voir avec l’affaire ?
    Benjamin Sarfati : On est en plein dans l’affaire : Tristan Waleckx a été entendu comme témoin par ce tribunal, et il a dit des choses très intéressantes. Est-ce que vous vous souvenez de la plainte déposée à Agen contre #Tristan_Waleckx ?

    #le_squale

    • Il est ami intime d’Emmanuel Macron et l’accompagne dans les dîners d’État comme les soirées privées. L’entourage du président explique à la presse qu’il existe entre les deux hommes « une filiation intellectuelle, culturelle, un “crush” humain ». Macron lui-même dit de Bernard Arnault qu’il est un « alliage unique de talent insensé, de pudeur extrême, de sensibilité infinie et de patriotisme ». C’est n’est pas de l’amitié, c’est une brosse à reluire.

      Pendant l’été donc, le patron de LVMH a activé son pouvoir et ses réseaux pour faire barrage à la gauche et empêcher toute hausse d’impôt. Le président de la République invitait ainsi le 25 juillet à l’Élysée « un parterre de grands patrons internationaux pour les rassurer sur ses intentions pro-business ». Traduction : il comptait piétiner le résultat d’élections qu’il avait lui-même convoquées, pour faire plaisir à son ami milliardaire.

      L’empire de Bernard Arnault est au cœur des cercles de pouvoir. Sa femme, Hélène Mercier-Arnault, est amie avec Brigitte Macron qu’elle rencontre régulièrement. La Première Dame a d’ailleurs enseigné à deux des cinq enfants Arnault, Frédéric et Jean, dans un lycée privé.

      En 2021 le couple présidentiel est allé inaugurer La Samaritaine à Paris, rachetée et rénovée par Bernard Arnault. Le président s’était enflammé : « Le groupe LVMH illustre le génie français » et appelle le milliardaire « [son] cher Bernard ». C’était la première fois qu’un président en exercice se déplaçait pour l’ouverture d’un grand magasin.

      Le secrétaire général du groupe LVMH est lui-même conseiller départemental du Parti Socialiste. Il avait d’ailleurs contacté l’ancien Ministre macroniste du Budget, Laurent Saint-Martin pendant l’été. Nicolas Bazire, membre du comité exécutif de LVMH, a été témoin de mariage de Nicolas Sarkozy, mais il a aussi été membre de la Cour des Comptes.

      De son côté, le groupe LVMH a recruté le bras droit de Macron, Ismaël Emelien, comme « conseiller ». Et les ministres de Macron sont régulièrement invités aux événements de la Fondation Louis Vuitton. C’était le cas lors du concert privé de Jay-Z en avril, en pleine mobilisation sur les retraites. Le multimilliardaire a vu passer dans son bureau tous les futurs ministres, Gabriel Attal, Gérald Darmanin, Sébastien Lecornu etc. La maire de Paris Anne Hidalgo déjeune aussi régulièrement avec lui.

      Le pouvoir en France est décidément détenu par un petit nombre de mains : quelques familles qui possèdent les médias, des cabinets de conseils privés, une bande de managers sociopathes et une poignée de milliardaires copains avec les présidents.

      Le militantisme de Bernard Arnault ne se limite pas à empêcher Lucie Castets d’être Première Ministre. Une fois Michel Barnier nommé à Matignon, Bernard Arnault a vivement protesté contre les annonces du nouveau Premier ministre, lorsque ce dernier a évoqué des mesures de « justice fiscale » en 2025, notamment la mise à contribution des plus riches. Des gros mots pour Bernard. Selon le Nouvel Obs, ces paroles auraient « ulcéré » le multi-milliardiaire. Barnier, encore trop à gauche pour le patron de LVMH.

      Bernard Arnault est responsable du chaos politique, mais il va aussi se présenter comme une solution. Macron va devoir nommer prochainement un nouveau gouvernement. On peut déjà se demander quel sera le choix du milliardaire pour le Premier Ministre : Gérald Darmanin ? Bruno Retailleau ? Plus à droite encore ? N’importe qui tant que le capitalisme triomphant n’est pas entravé.

      En 2023, le patron de LVMH a réalisé 15 milliards d’euros de bénéfices nets. Cet été, les Jeux Olympiques ont été à sa gloire, sponsorisés par son entreprise, de nombreux passages publicitaires montrant des produits de la marque LVMH ont été insérés dans la cérémonie d’ouverture, vue par plus d’un milliard de spectateurs.

      https://contre-attaque.net/2024/12/03/bernard-arnault-celui-qui-a-provoque-le-chaos-politique

  • Inégalités mondiales : pour les riches, la norme d’abondance

    Dans son rapport annuel, publié ce lundi 14 janvier, jour de l’ouverture du Forum de Davos, l’ONG Oxfam dénonce l’extrême concentration de la richesse depuis 2020 et le pouvoir des multinationales, alors qu’une large partie de la population mondiale souffre de l’inflation.

    La France n’a plus de Première ministre, mais elle a « gagné » une « pionnière » d’un tout autre genre. En effet, la première femme à avoir vu sa fortune dépasser les 100 milliards de dollars (91 milliards d’euros) est française, il s’agit de Françoise Bettencourt Meyers, l’héritière du fondateur de L’Oréal, selon l’indice Bloomberg des milliardaires de fin décembre (elle est repassée depuis sous cette barre symbolique). Pour autant, dans cette coterie-là non plus, les inégalités entre les hommes et les femmes ne sont pas près de disparaître. Bernard Arnault, le fondateur de LVMH, qui figure dans le trio des plus riches du monde, détient une fortune bien plus importante que sa compatriote, estimée aujourd’hui à 162 milliards de dollars par le même indice.

    Pendant qu’une grande partie de la population se débattait avec l’inflation, ces deux-là comme les 40 autres milliardaires français, se sont considérablement enrichis. Ils ont gagné, en cumulé, 230 milliards de dollars ces trois dernières années, calcule l’ONG Oxfam, en s’appuyant sur les données du magazine américain Forbes. Au total leur fortune atteint près de 600 milliards de dollars.

    « Danger bien réel »

    Ce lundi 15 janvier, jour de l’ouverture du 54e Forum économique mondial dans la station de ski suisse de Davos, où Emmanuel Macron mettra les pieds mercredi pour la première fois depuis six ans, Oxfam publie son rapport annuel sur les inégalités mondiales. Ces dernières s’accroissent. Tandis que les plus riches le sont toujours plus – depuis 2020, la fortune des milliardaires s’est appréciée de 34 %, soit de 3 300 milliards de dollars, trois fois plus que l’inflation –, près de cinq milliards de personnes se sont appauvries, estime Oxfam en compilant plusieurs sources. Constatant que « l’augmentation spectaculaire de l’extrême richesse observée depuis 2020 est désormais gravée dans le marbre », l’ONG s’alarme du « danger bien réel de voir cette aggravation devenir la norme ».

    Le rapport décrit une extrême concentration de la richesse, sur différents plans. Entre les zones géographiques. « Seulement 21 % de l’humanité vit dans les pays du Nord, mais ces pays abritent 69 % de la richesse privée et 74 % de la richesse mondiale des milliardaires. » Dans la détention des actifs financiers : les 1 % les plus riches possèdent 43 % de tous les actifs financiers mondiaux. Entre les entreprises : « Au niveau mondial, les 0,001 % d’entreprises les plus importantes empochent environ un tiers de tous les bénéfices des entreprises. »
    « Eviter le piège à la con »

    Ces multinationales, et leurs propriétaires par la même occasion, viennent de vivre des années de crises ultraprofitables. En analysant les profits de 148 des plus grandes entreprises mondiales, Oxfam constate qu’en 2021 et 2022, ils sont en hausse de 89 % par rapport à la moyenne des années 2017 à 2020. D’après les premiers chiffres disponibles, « l’année 2023 devrait battre tous les records de bénéfices pour les grandes entreprises », note aussi le rapport. Les compagnies pétrolières et gazières, les marques de luxe, les entreprises du secteur financier ainsi que les laboratoires pharmaceutiques apparaissent comme les plus gagnantes, comme d’autres études l’avaient déjà démontré. Pendant que les revendications de hausses salariales ont été ravivées dans de nombreux pays par le choc inflationniste, le partage de la valeur dans les grandes entreprises reste loin d’être équitable. En considérant cette fois 96 d’entre elles et les douze mois précédant juin 2023, Oxfam calcule que pour chaque tranche de 100 dollars de bénéfices, 82 dollars sont allés vers les actionnaires, en rachats d’actions ou en distribution de dividendes.

    Oxfam s’attaque aux monopoles et à leur pouvoir, qualifié de « machine implacable à fabriquer des inégalités » – un sujet de préoccupations et débats particulièrement vifs aux Etats-Unis. Rappelant les évolutions des trois dernières décennies, comme les fusions successives qui ont abouti à l’avènement des dix géants mondiaux de l’industrie pharmaceutique, ou l’émergence des « Big tech » avec Meta (maison mère de Facebook), Alphabet (maison mère de Google) et Amazon qui raflent les trois quarts des dépenses publicitaires en ligne, Oxfam dénonce « un pouvoir des monopoles qui s’accroît et alimente les inégalités », notamment avec une coordination implicite pour augmenter les prix et les marges. La hausse de ces dernières est même soupçonnée d’avoir nourri l’inflation dans la zone euro, formant une boucle prix profits, selon les travaux de plusieurs économistes du Fonds monétaire international publiés en juin.

    Afin de réduire les inégalités, l’ONG continue de plaider pour une réforme de la fiscalité. Son antenne française, dirigée par Cécile Duflot, propose plusieurs mesures fiscales, qui mettraient davantage à contribution seulement 30 % des Français. Parmi elles, un ISF climatique. Celui-ci prendrait en compte le niveau de patrimoine des plus aisés ainsi que son empreinte carbone et pourrait rapporter autour de 15 milliards d’euros par an. Au printemps dernier, Jean Pisani-Ferry et Selma Mahfouz esquissaient dans leur rapport sur les aspects économiques de la transition climatique une version plus restreinte de ce mécanisme, avec un impôt temporaire dédié au financement de la transition, qui serait prélevé sur le patrimoine financier des 10 % les plus riches et générerait environ 5 milliards d’euros par an. Emmanuel Macron avait alors tenté de clore les discussions, en enjoignant à la Première ministre, selon des propos tenus en Conseil des ministres et rapportés par le Figaro, « d’éviter le piège à la con du débat sur la fiscalité des riches ». Rien n’indique qu’il a changé d’avis.

    https://www.liberation.fr/economie/inegalites-mondiales-pour-les-riches-la-norme-dabondance-20240115_LGVC6SH
    #richesse #pauvreté #riches #pauvres #inégalités #visualisation #graphique #France #statistiques #chiffres #inflation #multinationales #concentration_de_la_richesse #milliardaires #Bernard_Arnault #LVMH #fortune #impôts #fiscalité

    • Multinationales et inégalités multiples : nouveau rapport

      Depuis 2020, les cinq hommes les plus riches du monde ont doublé leur fortune tandis que, dans le même temps, la richesse cumulée de 5 milliards de personnes a baissé. C’est ce que révèle le nouveau rapport d’Oxfam sur les inégalités mondiales.

      Si cette tendance se poursuit, nous pourrions voir dans près de 10 ans la fortune d’un multimilliardaire franchir pour la première fois le cap de 1000 milliards de dollars alors qu’il faudra encore 230 ans pour éradiquer la pauvreté.

      Malgré les crises successives, les milliardaires prospèrent. Pourquoi ? Car ils achètent le pouvoir politique et économique.

      Inégalités mondiales : les chiffres-clés
      Monde

      – La fortune des 5 hommes les plus riches a grimpé de 114 % depuis 2020.
      - La fortune des milliardaires a augmenté de 3 300 milliards de dollars depuis 2020, à une vitesse 3 fois plus rapide que celle de l’inflation.
      - Les 1 % les plus riches possèdent 48 % de tous les actifs financiers mondiaux.
      - Les pays riches du Nord détiennent 69 % des richesses mondiales et accueillent 74 % des richesses des milliardaires alors qu’ils n’abritent que 21 % de la population mondiale.
      - Au rythme actuel, il faudrait plus de deux siècles pour mettre fin à la pauvreté, mais dans à peine 10 ans nous pourrions voir pour la première fois la fortune d’un multimilliardaire franchir le cap des 1 000 milliards de dollars. Avoir 1 000 milliards, c’est comme gagner plus d’un million d’euros par jour depuis la naissance de Jésus-Christ.
      - Sept des dix plus grandes entreprises mondiales sont dirigées par un·e milliardaire.
      - 148 grandes entreprises ont réalisé 1800 milliards de dollars de bénéfices cumulés – soit 52 % de plus en moyenne sur les 3 dernières années – et distribué d’énormes dividendes à de riches actionnaires tandis que des centaines de millions de personnes ont été confrontées à des réductions de salaires réels.

      France

      - Les quatre milliardaires français les plus riches et leurs familles – la famille Arnault, la famille Bettencourt Meyers, Gérard et Alain Wertheimer – ont vu leur fortune augmenter de 87 % depuis 2020. Dans le même temps, la richesse cumulée de 90% des Français a baissé.
      - Sur cette même période, les 42 milliardaires français ont gagné 230 milliards d’euros, autant que pour faire un chèque de 3 400 euros pour chaque Français-e.
      - Les 1 % les plus riches détiennent 36 % du patrimoine financier total en France alors que plus de 80% des Français ne déclarent posséder ni assurance-vie, ni actions directement.
      - 11 des plus grandes entreprises françaises ont réalisé 101 milliards de dollars de bénéfices entre juin 2022 et juin 2023, soit une augmentation de 57% par rapport à la période 2018-2021.
      – L’héritière Françoise Bettencourt est devenue la première femme milliardaire à voir sa fortune atteindre les 100 milliards d’euros.

      Grandes entreprises, médias : comment les milliardaires achètent le pouvoir

      Depuis 2020, l’accroissement de la fortune des milliardaires et l’accumulation de profits des multinationales sont intrinsèquement liés.

      A l’heure où l’élite économique se réunit à Davos, le rapport « Multinationales et inégalités multiples » révèle notamment que sept des dix plus grandes entreprises mondiales ont un·e PDG milliardaire ou un·e milliardaire comme actionnaire principal·e.

      Les grandes entreprises ont un pouvoir démesuré et sont une machine à fabriquer des inégalités. Salaires qui augmentent moins que la rémunération des PDG, bénéfices majoritairement utilisés pour rémunérer les actionnaires, optimisation fiscale : les milliardaires veillent avant tout à ce que les multinationales contribuent à leur propre enrichissement, au détriment du reste de la population.

      Ils utilisent par ailleurs leur richesse pour asseoir et conforter leur influence politique, en particulier via leur emprise sur les médias et leurs relations avec les hautes sphères de l’Etat.
      En France aussi, les milliardaires s’enrichissent et la pauvreté s’intensifie

      Les 4 milliardaires français les plus riches (Bernard Arnault et sa famille, Françoise Bettencourt Meyers et sa famille ainsi que Gérard Wertheimer et Alain Wertheimer) ont vu leur fortune augmenter de 87% depuis 2020.

      Sur la même période, les 42 milliardaires français ont gagné 230 milliards d’euros, soit l’équivalent d’un chèque de 3 400 euros pour chaque Français·e. Alors que les Français et Françaises subissent l’inflation de plein fouet et sont confronté·e·s à une véritable crise du pouvoir d’achat, l’enrichissement continu des ultra-riches fracture la société.

      Comme dans le reste du monde, l’omniprésence des milliardaires dans les mondes économique, politique et médiatique, est indéniable. En tête de proue : Bernard Arnault, à la tête de l’empire du luxe LVMH et de certains des plus grands médias français comme Les Échos ou Le Parisien, mais aussi le milliardaire Vincent Bolloré, qui fait des médias dont il est actionnaire principal une arme au service de l’extrême droite.

      https://www.oxfamfrance.org/rapports/multinationales-et-inegalites-multiples
      #rapport #oxfam

  • Moins on mange, plus ils encaissent : l’inflation gave les bourgeois
    https://www.frustrationmagazine.fr/inflation-bourgeois

    C’est à n’y rien comprendre. C’est la crise, l’inflation reste très élevée, l’économie n’est ni remise du Covid ni de la guerre en Ukraine qui se poursuit. Et pourtant, les profits atteignent des records, les dividendes sont plus hauts que le ciel, et les milliardaires n’ont jamais accumulé autant de milliards. Si on n’y regarde […]

    • Moins on mange, plus ils encaissent : l’#inflation gave les bourgeois

      C’est à n’y rien comprendre. C’est la crise, l’inflation reste très élevée, l’économie n’est ni remise du Covid ni de la guerre en Ukraine qui se poursuit. Et pourtant, les profits atteignent des records, les #dividendes sont plus hauts que le ciel, et les #milliardaires n’ont jamais accumulé autant de milliards. Si on n’y regarde pas de plus près, on pourrait considérer comme paradoxale une situation qui est parfaitement logique. Pour accumuler les milliards, il faut accumuler les dividendes. Pour accumuler les dividendes, il faut accumuler les profits. Pour accumuler les profits, il faut appauvrir la population en augmentant les #prix et en baissant les #salaires réels. Ça vous parait simpliste ? Alors, regardons de plus près les chiffres.

      Selon l’INSEE, au premier trimestre de cette année, l’#excédent_brut_d’exploitation (#EBE) des entreprises de l’#industrie_agro-alimentaire (c’est-à-dire le niveau de profit que leur activité génère) a progressé de 18%, pour ainsi s’établir à 7 milliards d’euros. Les industriels se font donc de plus en plus d’argent sur le dos de leurs salariés et, plus globalement, sur celui des Français qui galèrent pour se nourrir correctement : les ventes en volume dans la #grande_distribution alimentaire ont baissé de 9% au premier trimestre 2023 par rapport à la même période l’année précédente. La #consommation en France est ainsi tombée en-dessous du niveau de 2019, alors que la population a grossi depuis de 0,3%. Selon François Geerolf, économiste à l’OFCE (Observatoire français des conjonctures économiques), cette baisse de la #consommation_alimentaire n’a aucun précédent dans les données compilées par l’Insee depuis 1980. Dans le détail, sur un an, on constate des baisses de volumes vendus de -6% l’épicerie, -3% sur la crèmerie, -1,6% pour les liquides, etc. Cela a des conséquences concrètes et inquiétantes : en avril dernier, l’IFOP montrait que presque la moitié des personnes gagnants autour du SMIC se privait d’un repas par jour en raison de l’inflation.

      Une baisse de la consommation pilotée par les industriels

      Comment les entreprises peuvent-elles se faire autant d’argent, alors que nous achetons de moins en moins leurs produits ? Tout simplement, car cette baisse de la consommation est pilotée par les industriels. Ils choisissent d’augmenter massivement leurs prix, en sachant que la majorité des gens accepteront malgré eux cette hausse, car ils considéreront qu’elle est mécaniquement liée à l’inflation ou tout simplement, car ces industriels sont en situation de quasi-monopole et imposent donc les prix qu’ils veulent (ce qu’on appelle le #pricing_power dans le jargon financier). Ils savent très bien que beaucoup de personnes n’auront par contre plus les moyens d’acheter ce qui leur est nécessaire, et donc que les volumes globaux qu’ils vont vendre seront plus bas, mais cette baisse de volume sera très largement compensée par la hausse des prix.

      Sur le premier trimestre 2023, en Europe, #Unilever et #Nestlé ont ainsi augmenté leurs prix de 10,7%, #Bonduelle de 12,7% et #Danone de 10,3 %, alors que l’inflation tout secteur confondu passait sous la barre des 7%. La quasi-totalité d’entre eux voient leurs volumes vendus chuter dans la même période. Les plus pauvres, pour lesquels la part de l’alimentaire dans la consommation est mécaniquement la plus élevée, ne peuvent plus se nourrir comme ils le souhaiteraient : la #viande et les #céréales sont particulièrement touchés par la baisse des volumes vendus. Certains foyers sautent même une partie des repas. Les #vols se multiplient, portés par le désespoir et les grandes enseignes poussent le cynisme jusqu’à placer des #antivols sur la viande et le poisson.

      Les hausse des profits expliquent 70% de la hausse des prix de l’alimentaire

      Comme nous avons déjà eu l’occasion de l’écrire, les hausses de profit des #multinationales sont déterminantes dans l’inflation que nous traversons. Même le FMI le dit : selon une étude publiée le mois dernier, au niveau mondial depuis 2022, la hausse des profits est responsable de 45 % de l’inflation. Le reste de l’inflation vient principalement des coûts de l’#énergie et des #matières_premières. Plus spécifiquement sur les produits alimentaires en France, d’après les calculs de l’institut La Boétie, « la hausse des prix de #production_alimentaire par rapport à fin 2022 s’explique à plus de 70 % par celle des profits bruts ». Et cela ne va faire qu’empirer : en ce début d’année, les prix des matières premières chutent fortement, mais les prix pratiqués par les multinationales poursuivent leur progression, l’appétit des actionnaires étant sans limites. L’autorité de la concurrence s’en inquiète : « Nous avons un certain nombre d’indices très clairs et même plus que des indices, des faits, qui montrent que la persistance de l’inflation est en partie due aux profits excessifs des entreprises qui profitent de la situation actuelle pour maintenir des prix élevés. Et ça, même la Banque centrale européenne le dit. », affirme Benoît Cœuré, président de l’Autorité de la concurrence, au Parisien.

      La stratégie des multinationales est bien rodée : augmenter massivement les prix, mais aussi bloquer les salaires, ainsi non seulement leur #chiffre_d’affaires progresse fortement, mais ils génèrent de plus en plus de profits grâce à la compression de la #masse_salariale. Les calculs sur longue période de l’Institut La Boétie donnent le vertige : « entre 2010 et 2023, le salaire brut horaire réel (c’est-à-dire corrigé de l’inflation) a baissé de 3,7 %, tandis que les profits bruts réels, eux, ont augmenté de 45,6 % ». Augmenter massivement les prix tout en maintenant les salaires au ras du sol permet d’augmenter le vol légal que les #actionnaires commettent sur les salariés : ce qu’ils produisent est vendu de plus en plus cher, et les patrons ne les payent par contre pas davantage.

      La Belgique a le plus bas taux d’inflation alors que les salaires y sont indexés

      L’une des solutions à cela est bien connue, et était en vigueur en France jusqu’en 1983 : indexer les salaires sur les prix. Aujourd’hui seul le SMIC est indexé sur l’inflation et la diffusion des hausses du SMIC sur les salaires plus élevés est quasi inexistante. Les bourgeois s’opposent à cette mesure en affirmant que cela risque de favoriser encore davantage l’inflation. Les statistiques prouvent pourtant le contraire : la Belgique est le pays affichant le plus bas taux d’inflation en avril 2023 (moins de 5% tandis qu’elle atteint 6,6% en France) alors que là-bas les salaires s’alignent automatiquement sur les prix. Il est urgent de mettre en œuvre ce genre de solutions en France. En effet, la situation devient de plus en plus intenable : la chute des #conditions_de_vies de la majorité de la population s’accélère, tandis que les bourgeois accumulent de plus en plus de richesses.

      Cela dépasse l’entendement : selon le magazine Challenges, le patrimoine professionnel des 500 plus grandes fortunes de France a progressé de 17 % en un an pour s’établir à 1 170 milliards d’euros cette année ! En 2009, c’était 194 milliards d’euros… Les 500 plus riches détiennent donc en #patrimoine_professionnel l’équivalent de presque la moitié de la #richesse créée en France par an, mesurée par le PIB. Et on ne parle ici que de la valeur des actions qu’ils détiennent, il faudrait ajouter à cela leurs placements financiers hors du marché d’actions, leurs placements immobiliers, leurs voitures, leurs œuvres d’art, etc.

      La #France au top dans le classement des gros bourges

      La fortune de #Bernard_Arnault, l’homme le plus riche du monde, est désormais équivalente à celle cumulée de près de 20 millions de Français et Françaises d’après l’ONG Oxfam. Sa fortune a augmenté de 40 milliards d’euros sur un an pour s’établir à 203 milliards d’euros. Ce type a passé sa vie à exploiter des gens, ça paye bien (à peine sorti de polytechnique, Bernard Jean Étienne avait pris la direction de l’entreprise de son papa). Au classement des plus grands bourges du monde, la France est donc toujours au top, puisque non seulement on a l’homme le plus riche, mais aussi la femme, en la personne de #Françoise_Bettencourt_Meyers (patronne de L’Oréal, 77 milliards d’euros de patrimoine professionnel). Mais il n’y a pas que le luxe de représenté dans ce classement, la grande distribution est en bonne place avec ce cher #Gérard_Mulliez (propriotaire des #Auchans notamment) qui détient 20 milliards d’euros de patrimoine ou #Emmanuel_Besnier, propriétaire de #Lactalis, le 1er groupe mondial de produits laitiers, qui émarge à 13,5 milliards.

      Les chiffres sont vertigineux, mais il ne faut pas se limiter à une posture morale se choquant de ces #inégalités sociales et appelant, au mieux, à davantage les taxer. Ces fortunes ont été bâties, et progressent de plus en plus rapidement, grâce à l’exploitation du travail. L’augmentation de valeur de leurs entreprises est due au travail des salariés, seul créateur de valeur. Tout ce qu’ils détiennent est ainsi volé légalement aux salariés. Ils doivent donc être pris pour cible des mobilisations sociales futures, non pas principalement parce qu’ils sont #riches, mais parce qu’ils sont les plus gros voleurs du monde : ils s’emparent de tout ce qui nous appartient, notre travail, notre vie, notre monde. Il est temps de récupérer ce qui nous est dû.

      https://www.frustrationmagazine.fr/inflation-bourgeois

      #profit #économie #alimentation #chiffres #statistiques

  • La mobilisation contre la réforme des retraites : enjeux et perspectives
    https://mensuel.lutte-ouvriere.org/2023/02/25/reforme-des-retraites-vers-un-reveil-de-la-combativite-ouvri

    En organisant et en encadrant la contestation, les chefs des confédérations syndicales, #Laurent_Berger en tête, sont dans leur rôle de «  lieutenants ouvriers de la classe capitaliste – pour reprendre la formule du militant socialiste américain Daniel de Leon reprise par Lénine dans La maladie infantile du communisme (le «  gauchisme  »)

    Laurent Berger ne s’est pas radicalisé, mais il a pris la mesure de l’opposition à cette réforme et se donne les moyens de l’encadrer, main dans la main avec les autres confédérations, et en premier lieu la #CGT

    Fort des antennes que lui donnent les 600 000 adhérents de la #CFDT et sa place de premier syndicat aux élections professionnelles, en particulier dans le privé et dans des entreprises moyennes, Berger a pu mesurer le rejet de cette loi qui va obliger des millions de travailleurs à se faire exploiter deux ans de plus, ou à rester plus longtemps au chômage et aux #minima_sociaux. Il sait qu’à la colère suscitée par cette attaque sur les #retraites s’ajoute la flambée des prix, qui plonge des millions de ménages dans l’angoisse de ne pouvoir se chauffer, ni mettre de l’essence dans sa voiture ni se loger ou se nourrir correctement.

    En répétant «  La mobilisation est à l’image de la CFDT  », il tire certes la couverture à lui et passe sous silence que l’immense majorité des manifestants ne sont ni syndiqués ni attirés par les cortèges de la CFDT. Mais il exprime une réalité  : un nombre important de manifestants et de grévistes viennent d’entreprises petites ou moyennes, des milieux employés, techniciens, agents de maîtrise ou cadres, qui participent rarement aux journées nationales de grève. Dans les grandes entreprises où des syndicats pro-patronaux sont majoritaires, et pour lesquels appeler à la grève est un quasi-sacrilège, comme chez #Airbus, #Stellantis ou #Toyota, ces syndicats se sont sentis obligés d’appeler aux manifestations et y ont amené de nombreux travailleurs. Même des travailleurs habituellement peu combatifs refusent l’idée de travailler deux ans de plus. Beaucoup sont révoltés par le fait qu’on va leur imposer, à eux qui créent toutes les richesses, de nouveaux sacrifices, alors que l’argent de l’État coule à flots pour arroser le #grand_capital.

    L’#intersyndicale peut d’autant plus garder le contrôle de la mobilisation que celle-ci n’est pas explosive.

    Si les chiffres des #manifestants et des salariés qui débrayent sont élevés, atteignant ceux des meilleures journées de 2010 ou de certaines manifestations de 1995, aucun secteur, pas plus les #cheminots que les #raffineurs, les travailleurs de l’énergie que ceux des services publics, n’est encore parti en grève à la suite des journées réussies. Les arguments sur le coût de la #grève pour les #grévistes, largement relayés par les chefs syndicaux pour justifier leur calendrier, indiquent surtout les hésitations de bien des travailleurs à engager un combat qu’ils savent difficile.

    La mobilisation n’est pas explosive, mais cela peut changer :

    Un mouvement de masse a sa propre dynamique. Après des années de reculs, de précarisation, de perte de confiance dans leur force collective et même de la conscience d’appartenir à une même classe sociale, les travailleurs partent de loin. La réussite des cinq journées de mobilisation a déjà permis à ceux qui y ont participé de prendre conscience qu’ils n’étaient pas tout seuls. Se retrouver à des milliers dans des petites villes, à des dizaines de milliers dans les plus grandes, à un ou deux millions dans tout le pays, permet de sentir qu’on appartient à une force collective qui se voit, qui agit, qui proteste. L’appel de l’inter­syndicale à faire du 7 mars une journée de grève générale massive, «  une France à l’arrêt  », les appels de plusieurs #syndicats, dans plusieurs secteurs, comme la #RATP, l’#énergie, la #chimie, à partir en grève reconductible à partir du 7 mars, donneront peut-être l’impulsion et la confiance en eux à un nombre significatif de travailleurs pour entrer réellement dans la lutte.

    Il faudra que la mobilisation s’étende et s’approfondisse dans les entreprises du privé, et notamment dans les bastions que sont
    les grandes entreprises.

    Instaurer un rapport de force favorable aux travailleurs, ce n’est certainement pas organiser «  le #blocage du pays  », selon le vocabulaire sciemment trompeur des journalistes, des dirigeants politiques ou syndicaux, qu’ils en soient partisans ou adversaires.

    La force des travailleurs, c’est qu’ils font tout fonctionner. S’ils se mettent massivement en grève, tout s’arrête, car ils sont irremplaçables. Mieux encore, ils ont la capacité de tout faire fonctionner selon leurs propres priorités, s’ils prennent le contrôle des moyens de production et de transport. Ils peuvent par exemple couper le courant aux propriétés de #Bernard_Arnault ou à une usine d’armement, et le rétablir à des familles qui ne peuvent plus payer leurs factures. Dans la lutte en cours, ce qui pourrait faire reculer Macron, c’est la crainte que la mobilisation affecte la pompe à profits, et que le grand patronat craigne que les travailleurs ne s’arrêtent pas à la seule question des retraites mais présentent la liste de toutes leurs doléances. Face à une telle menace, face au risque de développement d’une grève générale, c’est le Medef qui ordonnera à Macron de remballer sa réforme sans délai.

    Si le mouvement prenait cette orientation et cette ampleur, on verrait les confédérations syndicales, et pas seulement celles dites réformistes comme la CFDT, mettre tout leur poids pour l’arrêter et le canaliser vers des voies de garage, comme elles l’ont fait moult fois dans le passé.

    C’est pourquoi la tâche actuelle des militants révolutionnaires est de politiser le maximum de travailleurs, d’élever leur niveau de conscience, en profitant du climat engendré par la mobilisation contre les retraites, pour préparer l’avenir.

    Il faut multiplier les discussions, sous toutes les formes, sur tous les sujets qui concernent le sort et l’avenir de notre classe.

    Cela commence par comprendre que Macron n’est qu’un serviteur politique de la bourgeoisie, un exécutant remplaçable de ses intérêts généraux immédiats ou plus lointains . Dans cette période de crise économique générale, où la rivalité entre les grands groupes internationaux pour se partager la plus-value, accéder aux marchés, à l’énergie, aux matières premières, fait rage, la feuille de route de tous les gouvernements bourgeois, dans tous les pays, est simple  : réduire au maximum la part de richesses qui revient aux classes populaires, sous toutes les formes, pour augmenter la part versée directement aux capitalistes.

    Le grand patronat se moque de savoir comment les politiciens s’y prennent pour exécuter ce programme, s’ils choisissent de tailler davantage dans les retraites que dans le budget des écoles ou des hôpitaux.

    Mais ils veulent que la saignée se fasse sans crise sociale. Si un mouvement de grève contagieuse éclate, le patronat demandera à son fondé de pouvoir à l’Élysée de remballer sa loi. Mais ce sera pour repartir à l’attaque, plus tard, dès qu’ils le pourra. Pour en finir aussi bien avec la #pauvreté, le #chômage, les bas #salaires qu’avec les menaces guerrières et les guerres réelles, il faudra tôt ou tard engager le combat à un niveau supérieur, pour contester la direction de la société à la classe capitaliste, et il faut s’y préparer dès maintenant.

    Ce n’est évidemment pas la perspective proposée par les partis représentés au #Parlement. Ces partis aspirent à remplacer au pouvoir Macron et sa bande et présentent la #réforme_des_retraites comme un simple choix idéologique de #Macron.

    Le spectacle puéril donné pendant quinze jours par les députés lors de l’examen du projet de loi a été une leçon de choses sur l’impuissance et la #fatuité des parlementaires et, pour reprendre l’expression de #Marx et de #Lénine, leur crétinisme. Du côté des partisans de la réforme, ceux de LR ont marchandé ligne par ligne leur soutien aux #macronistes qui, pour leur part, n’ont cessé de mentir et d’afficher leur mépris social. Du côté des opposants déclarés, ceux du #RN, qui se prétendent opposés à la #réforme, se sont contentés de déposer une motion de censure symbolique, tout en se démarquant des manifestations et plus encore des grèves. Ils font le grand écart entre la fraction ouvrière de leur électorat, hostile à cette réforme, et leurs électeurs proches des milieux patronaux, qui haïssent la grève. Ceux de la #Nupes, et particulièrement de #LFI, ont déposé près de 20 000 amendements, pour organiser un jeu d’obstruction dans lequel chaque député a tenté de capter la lumière. Ils ont affiché leur rivalité avec les confédérations syndicales pour prendre la direction de la contestation, déclenchant tour à tour l’agacement de Berger («  spectacle honteux et désolant à l’Assemblée  ») puis de #Martinez («  LFI veut s’approprier le #mouvement_social et faire passer les syndicats au second plan  »).

    Les #chefs_syndicaux et les #députés de gauche jouent chacun sa partition mais ils sont tous, chacun dans son registre, des défenseurs de l’ordre social.

    Les travailleurs doivent se méfier des uns et des autres. Si un mouvement de grève sérieux démarre après le 7 mars, il faudra que les grévistes contrôlent collectivement le mouvement, par l’intermédiaire des assemblées générales de grévistes et par des comités de grève élus démocratiquement. C’est aux travailleurs mobilisés et à eux seuls de décider comment la lutte peut aller jusqu’au bout de ses possibilités. Et si le mouvement de grève, celui-là ou un prochain, se transformait en une contestation politique plus profonde, comme en 1936, il faudrait que les comités de grève se transforment en conseils ouvriers, organes du pouvoir des travailleurs. Si une telle perspective n’est pas aujourd’hui à l’ordre du jour, préparer l’avenir, c’est en discuter le plus largement possible avec le maximum de #travailleurs. Cela peut contribuer à approfondir la conscience de classe d’un nombre plus grand de travailleurs, afin que le réveil de la #combativité s’accompagne d’une prise de conscience politique et renforce le courant révolutionnaire au sein de la #classe_ouvrière.

    #capitalisme #réformisme #communisme_révolutionnaire #inflation

  • Paris, c’est une idée

    Il est 23h20 - Il fait 1• à paris
    Et la police vient éteindre les feux qui permettent aux exilés de ne pas mourir de froid dans la rue.
    Seule réponse « ce sont les ordres »

    https://twitter.com/NnoMan1/status/1600983919645847552

    Ce matin, plusieurs dizaines d’individus d’extrême-droite proches de Génération Identitaire ont attaqué la salle de consommation à moindre risque de #Paris10 pour empêcher son ouverture.

    https://twitter.com/ACORDEBARD/status/1601525243679764480

    edit c’était une des actions de préparation à plus spectaculaire ?
    Argos France, les héritiers de Génération identitaire
    https://www.streetpress.com/sujet/1666106342-argos-france-heritiers-generation-identitaire-extreme-droite

    #Paris

    • À Paris, un cinéma de luxe à 18,50 euros la place ouvre ses portes
      https://www.leparisien.fr/paris-75/a-paris-un-cinema-de-luxe-a-1850-euros-la-place-ouvre-ses-portes-12-12-20

      Sièges inclinables, deux mètres entre chaque rangée, projection laser… Premier exploitant de salles obscures en France, Pathé a annoncé lundi la réouverture en mode « entièrement premium » de l’un de ses complexes parisiens, avec un plein tarif fixé au niveau record de 18,50 euros.

      Totalement rénové, l’ancien Gaumont Parnasse, rebaptisé Pathé Parnasse et situé entre le jardin du Luxembourg et la gare Montparnasse, rouvrira ses 12 salles ce mercredi et « sera le premier cinéma parisien entièrement premium », a expliqué le président de la branche cinémas du groupe, Aurélien Bosc.

      Montparnasse :
      https://www.youtube.com/watch?v=6Y8zthIDJQc

      Monique Morelli :

      https://www.youtube.com/watch?v=jQ2pmLGO3BU

    • Pas qu’à Paris, le cinoche hors de prix.

      Si je veux voir un film là tout de suite dans le Gaumont de la Comédie de Montpellier, petites salles, écrans pas immenses, avec le panneau « Sortie de secours » bien allumé en permanence juste au bord de l’écran dans ton champ de vision, c’est déjà 13,60€. À la fin de la séance, j’ai systématiquement une crampe à avoir tenu la main en l’air pour essayer de cacher le panneau lumineux.

      Si je veux me faire une toile au grand multiplexe Gaumont d’Odysseum, tout neuf, confort bien supérieur, et dont le patron garantit que c’est pas là que tu attraperas le Covid, c’est le même prix de base.

      Mais si dans ce multiplexe je veux me faire le très grand écran Imax, c’est 19,60€. À ce prix-là, je peux te dire que c’est premium. (Après, c’est une expérience à faire une fois dans sa vie : l’écran est carrément immense et l’image sublime, et tu es certain de voir un navet américain en VF avec des superhéros en moule-bite.)

      Ah mais si préfères un navet américain en VF mais en 3D (avé les lunettes actives et tout et tout) sur le même écran Imax, ça te revient à 21,60€ (youpidou !). Si tu emmènes tes enfants et qu’ils veulent du popcorn, hé ben tu regrettes un peu ta sortie du samedi soir.

      Mais peut-être que tu peux préférer le même navet Marvel en VF, mais cette fois en « 4DX ». Alors le 4DX, c’est la fête foraine (du slip), le siège te secoue dans tous les sens, il y des flash quand ça tire des coups de feu, ça te souffle un peu d’air sur la joue quand le héros évite la balle, tu as des gouttes d’eau qui te tombent dessus quand il pleut, et si le méchant allume une clope, une machine fait de la fumée devant l’écran. Et c’est aussi 21,60€ la séance. Personnellement pour Avatar 2, je vais attendre qu’il passe à la télé, et avec madame on secouera la canapé du salon et moi je crachoterai de l’eau sur les enfants et Diala s’équipera d’une vapoteuse à gros débit.

      Alors un cinéma « primioum » à 18,50€, je suis pas plus choqué que ça.

      –-----

      De toute façon, il a raison le papa de l’actrice qui s’est faite toute seule : parce que de toute façon le cinéma dans les grandes salles, clairement c’est mort, ça ne passe que des merdes pour des gens qui veulent faire une sortie où ce qu’on a le droit de bouffer de la junk food hors de prix. C’est comme une sortie à Disneyland mais moins loin et marginalement moins cher, alors tu peux bien monter le prix. (La semaine dernière ça s’étripait sur Twitter parce qu’il paraît que montrer un film de Hitchcock à des adolescents c’est élitiste…)

      Les gens qui veulent voir un film de merde à pas cher et tranquillou, ils le regardent à la télé. Sérieusement, Wakandaland ou le Concours des bodybuildés en spandex, c’est pas indispensable de le voir « dans les conditions du cinéma ». Ce que les gens paient, c’est la sortie. Le cinéma comme forme artistique, c’est à l’art et essai du coin, avec une moyenne d’âge de 65 ans, et c’est 7€50.

      –-----

      Sinon, la considération qui manque dans ces articles : ça fait des années (au moins 20 ans) que les cinémas des grands boulevards parisiens essaient de se débarrasser du public qui se tient pas bien au cinéma. (Honnêtement, des séances de merde sur les Champs, j’ai eu ma dose dans les années 90 : j’y allais plus, c’était toujours le cirque là-dedans.) C’est une des raisons documentées pour lesquelles les grands cinémas parisiens se sont mis à passer beaucoup de VO : parce que ça permettait d’opérer un tri à l’entrée sans dire que tu fais un tri.

      Je ne serais pas étonné que le papa Seydoux ait aussi un peu cette idée derrière la tête avec son prix du ticket pas donné.

    • les gens bien habitent assez grand pour avoir un vidéoproj et le mur blanc qu’il faut, avec VOD, abonnement(s) ou téléchargement. je sais pas si ça fait tant à Paris (je fréquente pas les bons milieux), mais loin des villes et des salles, oui, spécialement pour qui ne vit pas seul.e (le prix de la sortie ciné, plus la outaure, la programmation pourrie, ça calme).

      sinon, Seydoux a ouvert une fondation Pathé avec une salle dédiée au muet (avec musique live), c’est 7 euros tarif plein. toute la gamme quoi, du multiplex comme tu dis, à la salle façon « producteurs de film », en passant par une simili cinémathèque dont on m’a d’ailleurs dit du bien (5 films rares pour une carte à 20 balles). Et ce degré de segmentation/différenciation, même sous le glacis de la thune et de la police - il est partout - c’est quand même Paris :-)

    • LVMH : Paris sous emprise
      https://www.politis.fr/articles/2022/11/lvmh-paris-sous-emprise

      Boutiques, partenariats, mécénat : face à des pouvoirs publics dépendants de ses milliards, l’empire de Bernard Arnault semble sans limites dans la capitale.

      Une fois de plus, le 4 octobre dernier, la multinationale #LVMH a pris possession du Louvre. Depuis 2017, le groupe de luxe aime y organiser les défilés de mode de son joyau, Louis Vuitton. Tout un symbole. #Bernard_Arnault, PDG du groupe et troisième fortune mondiale, est à Paris un souverain à qui l’on ne refuse rien.

      De l’Arc de triomphe jusqu’à l’Hôtel de ville en passant par cette cour carrée que la firme a l’habitude de privatiser, le milliardaire est chez lui. L’homme concentre son pouvoir sur cet axe stratégique, idéal d’une capitale carte postale pour touristes privilégiés. Avec ses 170 boutiques, des distributeurs comme Sephora, Le Bon Marché, La Samaritaine ou La Grande Épicerie, mais aussi des médias tels que Radio classique, Le Parisien et Les Échos, LVMH occupe plus de 350 000 mètres carrés dans la capitale – l’équivalent de 70 terrains de foot.

      À cela il faut ajouter de nouvelles « dépendances » acquises cet été : trois immeubles dont la valeur totale dépasse les 900 millions d’euros. « LVMH a une stratégie offensive tous azimuts. Face aux intérêts privés, on est obligés de faire des concessions », admet un adjoint d’#Anne_Hidalgo [voir Christophe Girard, longtemps adjoint à la culture et directeur stratégique de LVMH, ndc] . Résignation dans l’entourage de la maire : à force de lui dérouler le tapis rouge partout où se posent ses souliers siglés Berluti, est-il devenu impossible de dire non au plus riche des Français ?

  • LVMH : Paris sous emprise - POLITIS
    https://www.politis.fr/articles/2022/11/lvmh-paris-sous-emprise

    Pourtant, l’industriel ne force pas la porte du patrimoine parisien : il profite de ce que la puissance publique la laisse entrouverte. Jusqu’à inscrire #LVMH dans l’ADN de la ville. Dernier exemple en date : Polytechnique. Alors que Total a dû renoncer, en janvier, à son projet d’implantation à proximité de l’école, sur le plateau de Saclay, LVMH, avec son polytechnicien en chef, #Bernard_Arnault, a voulu tenter sa chance. Grâce à un vote favorable des administrateurs de l’école, le 8 novembre, son centre de recherches dédié au « luxe durable et digital » (sic) pourra s’installer près de l’institution.

    La Boîte à claque, tout un symbole

    Le projet prévoit d’investir 2 millions d’euros par an pour des partenariats et d’accueillir 300 chercheurs. Un détournement du savoir au service des intérêts privés ? Pour le conseil d’administration de #Polytechnique, difficile de refuser. La firme aux 12 milliards de bénéfice net en 2021 a offert un cadeau de taille à l’école d’ingénieurs : la transformation de la « Boîte à claque », l’ancien bâtiment de l’école niché sur la montagne Sainte-Geneviève, dans le cinquième arrondissement de la capitale.


    #copinage

  • 1 million d’euros de budget carburant, 15 camions-citerne de diesel : On a joué au chat et à la souris avec le méga-yacht de Bernard
    https://blogs.mediapart.fr/yachtco2tracker/blog/121022/joue-au-chat-et-la-souris-avec-le-mega-yacht-de-bernard-0

    À l’heure des plans de communication égrenés par le gouvernement pour nous enjoindre à la sobriété, nous voulons attirer l’attention sur la surconsommation des ultra-riches en retraçant l’itinéraire du yacht de Bernard Arnault, et cela n’a pas été simple ! Retour sur une aventure qui va nous révéler que ces petits trajets ont consommé pas loin de... 1250 tonnes de CO2 sur un mois.

    Après une publication de notre part sur un voyage du fameux Symphony de Bernard en août dernier, son AIS (qui permet de le localiser) est mystérieusement tombé en panne

    Depuis cette date, nous sommes forcé-es de ruser pour suivre le navire dont l’AIS ne fonctionne que par intermittence. Notez qu’ils font aussi en sorte de dissimuler leurs déplacements en jet 👀

    #énergie #sobriété #Bernard_Arnault #yachts #écologie

  • Les cadeaux d’Anne Hidalgo aux milliardaires Bernard Arnault, François Pinault et Xavier Niel
    https://linsoumission.fr/2021/09/07/les-cadeaux-danne-hidalgo-aux-milliardaires-bernard-arnault-francois-p

    La maire de Paris socialiste se prépare à annoncer sa candidature à l’élection présidentielle. Le précédent Président socialiste, François Hollande, s’était fait élire en annonçant que son véritable ennemi serait la finance, pour in fine bien la servir. Le résultat fut l’élection de son pur produit et serviteur, Emmanuel Macron, grâce à qui les intérêts des puissants oligarques milliardaires n’auront jamais été aussi bien défendus dans toute l’histoire de la République. Y a-t-il autre chose à attendre de la probable future candidate Anne Hidalgo ? Cette note vise, à partir de quelques exemples parisiens, d’évaluer à cet égard le bilan de l’action municipale de la maire socialiste vis-à-vis de certains de ces oligarques milliardaires. Et si les amis d’Hidalgo étaient précisément les financiers ? 

    Anne Hidalgo et Bernard Arnault, un vieil idylle
    Commençons par #Bernard_Arnault, l’homme le plus riche de France et la deuxième fortune mondiale. C’est un grand adepte des #paradis_fiscaux, de l’optimisation et de l’évasion fiscale. Si l’homme d’affaire est amateur d’art et collectionneur, son engagement dans le mécénat suit surtout une stratégie visant à améliorer l’image du groupe LVMH et accroître son rayonnement à l’international. 

    Pour le milliardaire, comme pour nombre d’oligarques, il est essentiel de tisser des liens avec le politique, de droite comme de gauche. Et côté #PS, dans l’équipe de #Bertrand_Delanoë - #Anne_Hidalgo, ça tombe bien, c’était un de leurs objectifs. #Christophe_Girard, l’ancien adjoint à la culture et maire du 4e, est en partie à l’époque choisi pour cela. Celui qui fut à #EELV avant de rejoindre le PS a occupé des fonctions de premier plan au sein de la maison #Yves_Saint_Laurent et du groupe #LVMH jusqu’en 2016.

    #Un immense terrain à prix cassé pour la Fondation Vuitton à Paris
    Bernard Arnault avait déjà obtenu pour le groupe LVMH de la Mairie de Paris l’exploitation du jardin d’acclimatation dans le bois de Boulogne par le biais d’une délégation de service public. En 2006, le Conseil de Paris va lui permettre de construire sa “ #Fondation_Vuitton ” qui sera inaugurée en 2014. Une convention de 55 ans au profit de LVMH est établie sur un terrain appartenant à la Ville et jouxtant le jardin d’acclimatation, contre une redevance de 100.000€ par an. Au vu de la superficie de 11.100m2, c’est pas cher payé, soit une redevance de 9€/m2/an.

    À titre de comparaison, la redevance versée par la FFT pour la convention d’occupation de #Roland_Garros est d’environ 60€/m2. La largesse est de taille ! Mais surtout, Bernard Arnault va pouvoir profiter du cadre fiscal du mécénat induit par la loi Aillagon. La Cour des comptes en novembre 2018 a révélé que la construction du bâtiment qui devait initialement coûter 100 millions d’euros va voir sa facture exploser à près de 800 millions d’euros au total. Du fait de l’avantage fiscal permettant de défiscaliser 60% de l’argent investi, il en coûtera 518M€ à l’Etat.

    Le musée des Arts et traditions populaires offert sur un plateau à LVMH
    Celui qui a détruit tant d’emplois, tant de vies et tout le savoir-faire français de l’industrie du textile par sa politique de délocalisation va reprendre, tout un symbole, le musée des Arts et traditions populaires pour en faire sa maison LVMH- Arts-talents-patrimoine… Le bâtiment de l’ancien Musée national des Arts et Traditions populaires qui était installé dans le Bois de Boulogne, lui aussi attenant au jardin d’acclimatation, appartenait à la Ville et avait été concédé à l’État en 1954, par une convention arrivant à échéance en décembre 2014. Ce musée avait été fermé par l’Etat, et ses collections avaient été transférées au MUCEM à Marseille en 2011. Le bâtiment, depuis cette date, avait été laissé sans utilisation, muré en juin 2013 et laissé à l’abandon.

    L’État va finalement verser une indemnité de 10 millions d’euros (un montant visant à permettre de réaliser les travaux de réhabilitation du bâtiment) à la Ville de Paris, pour la reprise du bâtiment. Mais plutôt que de recréer un établissement culturel municipal, certains parlaient d’un musée sur l’esclavage, la ville va le céder à LVMH, sans aucune mise en concurrence pourtant imposée à la moindre association culturelle. Et le “projet culturel”, normalement exigé, sera des plus sommaires. La ville va lui offrir les 10 millions d’euros perçus par L’État et établir une convention d’une durée de 50 ans pour une redevance en retour très faible de nouveau pour le groupe LVMH. Il s’agit de 150.000 euros par an, pour plusieurs milliers mètres carrés de surface, soit environ de nouveau 9€ le m2 par an, plus un faible pourcentage du chiffre d’affaires, alors qu’une partie des activités pratiquées dans le lieu (évènementielles et de restauration) sera très lucrative et bien rentable. A titre de comparaison, le prix des loyers commerciaux le plus faible dans le 16ème arrondissement est au minimum de 270€ le m2 par an… 

    Quand Anne Hidalgo prend la défense de Bernard Arnault contre ATTAC
    Les investissements ont été estimés à 158 millions d’euros, bénéficiant là encore de la règle de la déduction fiscale de 60%, donc largement financés par l’Etat. Bernard Arnault peut donc s’offrir ainsi, grâce aux largesses de la ville et de l’Etat, une “Maison LVMH / Arts – Talents – Patrimoine”, mixant résidence d’artiste, salles d’exposition et de concerts, centre de documentation sur les métiers d’art et un restaurant de 1.000 m2, qui lui permettra, sous prétexte de culture, de valoriser son image. Le domaine LVMH dans le bois de Boulogne est dorénavant une vitrine plus que conséquente, nationale et internationale pour l’empire du luxe du milliardaire. 

    Le 3 juillet, lors de l’inauguration de la réouverture après travaux des magasins emblématiques de #La_Samaritaine, l’association Attac a mené une action non violente, un tag à la gouache et des banderoles pour dénoncer le gang des profiteurs. Pendant la crise sanitaire, alors que la pauvreté explose, ces milliardaires ont en effet augmenté de 68% leur fortune ! Bernard Arnault, lui, a vu ses avoirs personnels augmenter de 62 milliards d’euros, tout en poursuivant des licenciements et ses placements dans les paradis fiscaux ! Mais, Anne Hidalgo, côte à côte avec Emmanuel Macron pour flatter l’indécent milliardaire, fut parmi les premières personnalités politiques à dénoncer le vandalisme de l’association https://linsoumission.fr/2021/07/06/hidalgo-defend-arnault-la-gauche-soutient-attac … En cohérence, elle a choisi son camp, celui des milliardaires fraudeurs du fisc, la gôche anti gouache pro LVMH… https://linsoumission.fr/2021/07/06/hidalgo-defend-arnault-la-gauche-soutient-attac

    Les cadeaux d’Anne Hidalgo à #François_Pinault
    Juste après Bernard Arnault, impossible de ne pas mentionner François Pinault, autre milliardaire. François Pinault a lui aussi utilisé des sociétés écrans situées dans les paradis fiscaux des Antilles néerlandaises pour cacher un quart de sa fortune pendant une vingtaine d’années, évitant ainsi d’être assujetti à l’impôt sur le revenu jusqu’en 1997, sans compter les stratégies d’optimisation fiscale réalisées depuis. 3ème fortune française et 59ème au niveau mondiale en 2012, avec une fortune personnelle estimée à 8,5 milliards de dollars et une fortune professionnelle de 8,1 milliards d’euros, rien que ça. Pour François Pinault, impensable de ne pas accéder lui-aussi à sa propre fondation dans la capitale. Et ce que les milliardaires rêvent à Paris, Anne Hidalgo l’exauce. La maire de Paris lui a ainsi permis de réaliser la #Fondation_Pinault au sein de la Bourse du Commerce. 

    Cette magnifique rotonde datant du XVIIIe siècle avait été cédée par la Ville de Paris à la chambre de commerce et de l’industrie de Paris-Ile-de-France (CCI) en 1949, pour 1 franc symbolique, sous réserve qu’elle y accueille des activités liées à ses missions. Fin de l’été 2015, la municipalité a demandé à la CCI de lui céder cet espace de 13.000 mètres carrés, afin d’y installer une activité emblématique, de visibilité internationale, à côté des Halles : la fondation Pinault. En janvier 2016, alors que la CCI se retrouve financièrement au plus mal, à prévoir plus de 300 licenciements, la Ville de Paris a fait une proposition de rachat jugée satisfaisante par la chambre, laquelle se verrait céder en pleine propriété un bâtiment de 14.000 mètres carrés près de République, dont elle est concessionnaire depuis 1914. L’opération va coûter 86 millions d’euros à la ville de Paris et un dédommagement de 21 millions d’euros pour la CCI ! 

    La ville, là encore, établit pour le milliardaire collectionneur, un bail emphytéotique pour 50 ans, pour un loyer annuel de 15 millions d’euros les deux premières années. Mais ce montant pouvant sembler être impressionnant revient à 1150€/m2/an, soit un loyer bien inférieur aux fourchettes hautes dans le quartier des loyers commerciaux qui sont plus autour de 2589€/m2/an. Et d’emblée, la ville a promis des loyers beaucoup moins élevés pour les années suivantes afin de tenir compte des travaux engagés. Les coûts d’entretien et d’investissement de ce site seraient très élevés (12,3 millions d’euros entre 2009 et 2015, 4 millions nécessaires pour une mise aux normes d’urbanisme et d’accueil du public). Mais François Pinault, en bon mécène désintéressé comme Bernard Arnault, sait user lui aussi de la loi Aillagon de défiscalisation de l’argent investi dans la fondation. Ces milliardaires savent défendre leurs intérêts au point de réussir à les faire passer pour de l’intérêt général ! 

    Les liens d’Anne Hidalgo avec Unibail-Rodamco-Westfield, le premier groupe coté de l’immobilier commercial au monde
    Sans chercher à être exhaustif, on ne peut traiter du rapport d’Anne Hidalgo avec les milliardaires et les grandes entreprises au top dans la financiarisation capitaliste sans traiter d’ #Unibail-Rodamco-Westfield , le premier groupe coté de l’immobilier commercial au monde. 

    Avant d’être Maire de Paris, Madame Hidalgo a été 1ère adjointe de Bertrand Delanoë de 2001 à 2014. Un des gros dossiers d’urbanisme de l’équipe municipale fut celui des Halles. Si les débats à l’époque ont surtout porté sur les aspects esthétiques et la Canopée, l’opération de rénovation des #Halles prévoyait surtout une immense braderie, puisque ce bâtiment emblématique de Paris, porte d’entrée dans la capitale via les immenses stations de métro et RER qu’il abrite, au profit de l’entreprise Unibail.

    Cette cession du centre commercial, qui a eu lieu en 2010-2011, a profité de manière aberrante à l’entreprise, aux dépens de la collectivité : la Ville a ainsi réalisé 1 milliard de travaux dans le bâtiment avant de le céder (sans contribution d’Unibail, alors que l’entreprise devait initialement contribuer pour 238M€ aux travaux, mais ce concours a été annulé). Elle cède pour 142 millions un centre commercial qui doit en valoir dans les 700 millions selon l’évaluation de la CRC en 2018, qui estime que “le réaménagement des Halles a profité de manière déséquilibrée à Unibail-Rodamco(-Westfield) potentiellement au détriment 1) des finances de la Mairie et 2) de l’intérêt public considéré plus généralement.”)

    De plus, la surface commerciale a été étendue, ce qui accroît la marchandisation aux dépens de l’intérêt général et notamment à l’encontre des revendications des riverains.

    Les liens de Mme Hidalgo et de son équipe avec cette entreprise ne s’arrêtent pas là : en effet, elle a décidé en 2014 de permettre à #Unibail de construire au coeur du Parc des expositions qui était déjà délégué en délégation de service public à Viparis, filiale d’Unibail, la gigantesque Tour Triangle, bâtiment anti-écologique, contesté par les riverains, des élu.es (comme #Alexis_Corbière et moi-même à l’époque et les élu.es écologistes) et spéculatif. D’après un rapport de la CRC, publié en juin 2020, on a appris de plus que la Ville avait dans le cadre de ce projet offert un cadeau de 263 millions d’euros, sans raison, à l’entreprise Unibail !

    En effet, en 2014, la Ville a résilié de manière anticipée le contrat de délégation du Parc des expositions qui la liait à Unibail, afin de signer un nouveau contrat intégrant la présence de la future Tour Triangle. La résiliation a été l’occasion d’une indemnisation d’Unibail à hauteur de 263 millions d’euros, pour le dédommager de cette résiliation anticipée… C’est pourtant l’entreprise Unibail le premier bénéficiaire, puisqu’elle a obtenu le nouveau bail du Parc des expositions et de la Tour triangle, pour une durée de 50 ans ! Après la braderie des Halles à Unibail en 2011, c’est un nouveau cadeau injustifié fait par la Ville à cette multinationale, qui va déjà profiter de larges bénéfices du fait du projet de Tour triangle (si le projet voit le jour car il est tellement à contre temps !) et qui a, selon les termes de la CRC, “durablement renforcé sa situation sur son secteur d’activité”.

    Pour rendre concret ce montant, avec 263 millions d’euros on pourrait très très largement héberger et garantir un accompagnement social à l’ensemble des sans-abris parisiens et mal logés pendant 5 ans !

    De plus, avec un loyer de 2 millions d’euros par an pour une durée de 80 ans (et 8 millions versés à la livraison du bâtiment), la convention est assez généreuse : rien que les 77.000m2 de bureaux prévus peuvent permettre à Unibail d’engranger environ 80 millions d’euros par an, montant qui n’inclut pas les bénéfices liés à l’espace de conférences, à l’hôtel de luxe, aux locaux commerciaux en pied d’immeuble.

    Anne Hidalgo et Xavier Niel
    Dernier exemple pour la route dans cette note, parlons des largesses de la ville avec #Xavier_Niels et sa station F. Non content de faire de la capitale la vitrine des milliardaires, du luxe, de la transformer en centre commercial géant, l’équipe municipale d’Anne Hidalgo entend en faire une vitrine de l’innovation, la capitale des #start-up, de quoi faire rougir de plaisir Emmanuel Macron qui s’auto présente comme le Président de la start-up Nation. 

    L’équipe se tourne naturellement vers un autre milliardaire, Xavier Niel. Il est le fondateur et actionnaire principal d’ #Iliad, groupe de télécommunications français, maison mère du fournisseur d’accès à internet #Free et de l’opérateur de téléphonie mobile #Free_mobile. C’est aussi un parisien qui vit par ailleurs dans un somptueux palais dans le 16e arrondissement. 

    Pour monter la station F, plus grand incubateur numérique à start-up d’Europe, la SNCF va céder la #Halle_Freyssinet à la Ville de Paris qui la cède ensuite au groupe Free en 2016 pour 70 millions d’euros, soit pour 1800€ le m2 dans une zone où au même moment le prix du m2 avoisinait les 8000 €. 

    Pur hasard ? #Jean-Louis_Missika, l’adjoint d’Anne Hidalgo à l’urbanisme durant la précédente mandature, celui qui pilota en grande partie sa campagne municipale “Paris en commun”, très actif sur ce dossier, avait auparavant travaillé comme lobbyiste auprès de Free et de Xavier Niel…C’est vrai qu’il avait été en grande partie choisi pour avoir siégé dans une cinquantaine de conseil d’administration de grande entreprises et notamment chez free. Son soutien lors de la présidentielle à Emmanuel Macron n’avait en aucun cas entaché leur collaboration politique.

    Si la station F peine à fidéliser les 1000 start-up promises du fait de nombreuses difficultés pour garantir l’efficacité des services promis et de bonnes conditions matérielles (même le wifi dysfonctionne, quel comble pour le patron de Free !), la gare de la start-up nation-capitale accueille de beaux voyageurs, comme le fondateur d’ #Airbnb, la numéro 2 de #Facebook, le PDG de #Microsoft… Le jour de l’inauguration du lieu, le 29 juin 2017, en présence d’Emmanuel Macron, fut précisément le même jour où celui-ci avait déclaré “Une gare, c’est un lieu où on croise les gens qui réussissent et les gens qui ne sont rien.”

    Par Danielle Simonnet.

    #paris #Saccage2024 #anne_hidalgo #ps #enMarche #paris #jo du #fric

  • Action : gouache sur la Samaritaine et banderole géante sur siège de LVMH

    https://vimeo.com/570677738

    A Paris, ce samedi 3 juillet 2021, une trentaine d’activistes d’Attac ont déployé une banderole géante sur le siège de LVMH où l’on peut lire « Le Gang des Profiteurs - Faisons payer les #ProfiteursDeLaCrise ». L’objectif : dénoncer l’enrichissement indécent des milliardaires pendant la crise sanitaire, avec la complicité du gouvernement, particulièrement celui de Bernard Arnault, troisième fortune mondiale. D’autres activistes ont projeté de la gouache noire sur les vitrines de la Samaritaine et ont déployé des banderoles à l’effigie du milliardaire

     #lvmh #france #riches #capitalisme #multinationales #inégalités #bernard_arnault #économie #luxe #corruption #richesse #ATTAC

    • La droite (PS LREM LR) est scandalisée par un peu de peinture noire lavable à l’eau sur une vitrine. Par contre, le fait que Bernard Arnault vole à la France des milliards d’euros par l’intermédiaire de plus 200 filiales offshore ne les dérange pas.

    • « Attaque » à la gouache de la Samaritaine : des journalistes contre Attac. par Maxime Friot, Pauline Perrenot, mardi 6 juillet 2021
      https://www.acrimed.org/Attaque-a-la-gouache-de-la-Samaritaine-des

      Ce samedi 3 juillet, Attac menait une action pour « dénoncer l’enrichissement indécent des milliardaires pendant la crise ». Parmi eux, Bernard Arnault, ayant « vu ses avoirs personnels augmenter de 62 milliards d’euros », et son groupe LVMH, s’apprêtant à « verser 3 milliards d’euros de dividendes à ses actionnaires en 2021, soit une hausse de 25 % par rapport à l’année précédente ». En signe de contestation, Attac a ainsi déployé une banderole sur l’immeuble-siège de LVMH pointant « le gang des profiteurs », et aspergé de gouache noire la Samaritaine, magasin du même groupe de luxe. Que n’ont-ils pas fait ! Les politiques ont « condamné », de la maire de Paris à la présidente de la région Île-de-France. Mais les cris d’orfraie et les appels à la dissolution de l’association sont aussi venus… de journalistes.

      #acrimed

  • Tant mieux pour eux ? | PrototypeKblog
    https://prototypekblog.wordpress.com/2021/05/21/tant-mieux-pour-eux

    La fortune de Bernard Arnault est évaluée ces jours-ci à 180 milliards de dollars. Le PIB de la France pour 2019 était de l’ordre de 2700 milliards de dollars, gardons cette valeur comme ordre de grandeur. Arrondissons. La fortune de Bernard Arnault représente 7% du PIB de la France. Les ratios comme ça, avec le PIB en dénominateur, ça ne veut rien dire ? C’est pas moi qui les ai inventés en 1982, et qui les ai mis dans les traités européens depuis Maastricht en 1991 – et, comme disait Jean-Claude, il ne peut y avoir grand-chose contre les traités européens ! Et c’est le Financial Times lui-même qui a fait l’exercice de comparer la fortune agrégée des milliardaires de grands pays avant et après la pandémie du Covid-19, en la rapportant au PIB des pays d’origine de ces braves gens.

    Pour la France, ça suggère que la fortune de « ses » milliardaires représente désormais près de 20% de « son » PIB.

    A-t-on déjà vu, dans l’Histoire longue, pareille concentration ? Tant mieux pour eux, vraiment ? On est un peu comme eux ? Allons donc !

    Je pense aussi qu’il faudrait aller au-delà du raisonnement économique, des mesures économiques, avec des symboles monétaires, type PIB. Je pense qu’il faudrait trouver d’autres indicateurs. Pour raisonner au niveau du Système Humain ou de ses écosystèmes. Les entrées et les sorties – les intrants et les extrants, comme on disait jadis en belge –, les ressources et les déchets…

    La terre ? On a appris il y a quelques jours que le premier propriétaire de terres agricoles aux États-Unis, c’est Bill Gates, qui posséderait 100.000 hectares. C’est moins de 1% des surfaces cultivables des États-Unis, évaluées à 371 millions d’hectares ; et c’est rien du tout par-rapport au reste de son pactole. Mais, sachant qu’une exploitation agricole utilise en moyenne entre 50 et 100 hectares, cela veut dire entre mille et deux milles exploitations agricoles. A-t-on déjà vu, dans l’Histoire longue, pareille concentration ?

    Le cheptel humain ? Les trois premiers employeurs privés aux États-Unis — Walmart, McDonald’s et Amazon — emploient 5 millions de personnes. Pour une population active évaluée à 160 millions, ça fait 3%. Trois travailleurs sur cent dépendent d’un de ces trois monstres. Dans le cas d’Amazon, il faudrait regarder les chiffres au niveau mondial, et intégrer les millions de travailleurs hyper-précaires indirectement employés par Amazon. Pour avoir une idée du nombre de gens ainsi subordonnés, directement ou indirectement, à Jeff Bezos (qui, depuis son divorce, ne détient plus que 11% des actions, le pauvre homme). A-t-on déjà vu, dans l’Histoire longue, pareille concentration ?

    Le CO2 ? On comprend mieux les enjeux écologiques quand, derrière l’anthropocène, on débusque le capitalocène. On comprend mieux les enjeux écologiques quand on réalise que plus de 50% des émissions viennent du mode de vie des 1% les plus riches, et des modes de production et des choix énergétiques qu’ils imposent pour alimenter la pompe à profit. Chiffres à affiner, ici aussi, voire à individualiser : combien pour les 0,1%, leurs yachts et leurs jets ? Comment quantifier l’empreinte carbone de Bernard Arnault ? En berluti ?

    Les satellites ? C’est le chiffre qui me fascine le plus ces derniers mois : Un quart des satellites artificiels en orbite autour de cette planète sont la propriété privée d’un seul homme, Elon Musk. Un quart des objets en orbite au-dessus de nos têtes sont sous le contrôle d’un individu qui a largement démontré ces dernières années sa capacité à raconter n’importe quoi à des fins purement spéculatives ou délirantes. A-t-on déjà vu… le premier satellite artificiel n’a été lancé qu’il y a 64 ans !

    Bref, il faudrait trouver les bonnes métriques, il faudrait surtout beaucoup plus d’imagination que je n’en ai, et ça dépasse le cadre de cette petite promenade. Des écrivains de science-fiction ont imaginé jusqu’où pourrait aller la concentration de richesses (au hasard, Brian Aldiss, merci Agnès). Il m’est arrivé d’essayer, mais ça n’est pas réjouissant.

  • « Valeurs actuelles », le faux pas des jeunes loups, Ariane Chemin et François Krug
    https://www.lemonde.fr/m-le-mag/article/2020/09/08/valeurs-actuelles-le-faux-pas-des-jeunes-loups_6051441_4500055.html

    En gros plan, Geoffroy Lejeune, directeur de la rédaction de Valeurs actuelles.En haut, Charlotte d’Ornellas et Laurent Dandrieu, membres de la rédaction.À droite, de haut en bas, les figures historiques François d’Orcival et Raymond Bourgine. Enfin, Charles Villeneuve, conseillé de l’actuel propriétaire du titre. Camille Durand/M Le magazine du Monde à partir de photos de Vincent Isore/IP3, JP B​altel/Sipa, Bruno Levy/Divergence-Images, Didier Goupy / Signatures, Frédéric Reglain/Gamma-Rapho, John Spencer/Sipa [Pas moins]

    Un entretien exclusif avec Macron, une présence régulière sur les chaînes d’info… L’arrivée de Louis de Raguenel à Europe 1 aurait pu être une étape de plus dans la course à la respectabilité menée par l’hebdo réactionnaire. Mais la parution d’une fiction mettant en scène Danièle Obono en esclave est venue compliquer ce dessein.

    Louis de Raguenel n’a pas de chance. Voilà plusieurs mois que le journaliste de Valeurs actuelles cherchait à rejoindre un « grand » média. Pour la rentrée, on lui proposait la tête du service politique d’Europe 1. Dans une vie précédente, le jeune homme de 33 ans a travaillé au ministère de l’intérieur sous Claude Guéant et fréquenté un cercle préparant la réélection de Nicolas Sarkozy. Il s’y était lié d’« amitié » avec Sylvain Fort, futur proche conseiller d’Emmanuel Macron.

    En octobre 2019, lors d’une tournée dans l’Océan indien, le chef de l’État l’avait convié à bord de l’Airbus présidentiel et lui avait accordé une longue interview sur l’immigration et l’islam. Une victoire pour Valeurs actuelles et une ligne de plus à son CV : Raguenel n’est plus seulement spécialiste des questions de défense ou de police, il a accès direct à l’Élysée. Son départ pour la radio était acté, son passé militant ne semblait pas poser problème. Quand, patatras, le voilà rattrapé malgré lui par un de ces scandales qui font l’ADN de son ancien journal, contraignant la direction d’Europe 1 à un bras de fer avec sa rédaction.
    L’histoire commence fin août. L’illustrateur Pascal Garnier vient de recevoir un e-mail de Valeurs actuelles. Danièle Obono ? Il n’a jamais entendu parler de cette députée qu’on lui demande de dessiner « enchaînée ». La commande, une dizaine de dessins au total, doit être livrée en quelques jours, juste à temps pour le bouclage du numéro du 27 août. Garnier, 60 ans, est un professionnel reconnu, au trait soigné et réaliste. Il collabore aussi au quotidien économique Les Échos.

    Une série d’été

    Depuis huit ans, il illustre la série d’été de Valeurs, ­toujours consacrée à des récits de politique-­fiction. Cette année, l’hebdomadaire immerge des personnalités contemporaines dans le passé, Nicolas Hulot au temps de Charlemagne, Éric Zemmour à Waterloo… Comme d’habitude, Garnier sort ses crayons sans avoir lu l’article. Il doit se contenter d’un « brief », comme on dit dans le métier, avec des consignes parfois elliptiques : « Hulot affamé au cachot », ou « Napoléon au chevet de Zemmour sur son lit de douleur ».

    Cette fois, il est question d’une députée La France insoumise plongée dans son Afrique natale au XVIIIe siècle. Elle est réduite en esclavage et vendue par d’autres Africains avant d’être sauvée par un missionnaire et des religieuses français. Pour guider le dessinateur, l’auteur de l’article a envoyé par e-mail des photos de l’élue sous tous les angles, face, profil, ainsi que des « suggestions de découpe d’images ».

    Garnier nous en lit la liste au téléphone : « Un chef africain ou un conseil de village », « un sultan fumant un narguilé », « des négresses à plateaux » (des bouts de bois fichés dans la bouche chez les femmes de certains peuples). On lui réclame surtout une « Danièle Obono enchaînée à d’autres femmes ». Il traduit ces consignes en images « le plus fidèlement possible ».

    Une couverture anodine

    Dans la petite bande de trentenaires qui dirige Valeurs actuelles, on se flatte de posséder « un radar à bad buzz ». Pourtant, aucun n’imagine que ce numéro du 27 août va faire un tel scandale. En couverture, une photo d’incidents à Paris après la défaite du PSG en finale de la Ligue des champions, pour illustrer l’« ensauvagement » et recenser les faits divers de l’été : « 60 jours dans la France des nouveaux barbares ».

    Une couverture anodine, sur le baromètre de Valeurs actuelles. Une fois le journal en kiosque, les réseaux sociaux s’emparent des dessins de Danièle Obono, en particulier celui la représentant nue, de profil, un collier de fer au cou. Puis ils décortiquent l’article lui-même, « Obono l’Africaine », une histoire de méchants noirs et de gentils blancs signée d’un certain Harpalus, le pseudonyme collectif des auteurs de la série, emprunté à un personnage de l’Antiquité.

    C’est par défaut que Danièle Obono a été ciblée. Valeurs actuelles voulait profiter de cet exercice de fiction pour dénoncer une mouvance « racialiste » et, selon lui, dangereuse. « On s’est demandé qui étaient les porte-parole médiatiques de ce mouvement, nous raconte Geoffroy Lejeune, le directeur de la rédaction. On avait pensé à Omar Sy, mais cela aurait été malhonnête intellectuellement : son truc, c’est plutôt les violences policières. » L’équipe songe ensuite à Lilian Thuram, l’ancien footballeur, mais il avait déjà eu droit à une couverture en 2019 sous le titre « Les racistes anti-blancs ». Le choix se porte finalement sur la députée de Paris, une femme, née au Gabon, « moins connue, mais tout de même députée de la nation ».

    Un jeune directeur

    Geoffroy Lejeune donne rendez-vous, coïncidence, le jour de ses 32 ans. Aux murs de son bureau, ce fils d’un officier de l’armée de terre a accroché le portrait d’un légionnaire et un autre de Zinédine Zidane. Dans les rayonnages de la bibliothèque, les livres d’Éric Zemmour côtoient une statuette de la Vierge. Sorti d’une école de journalisme à la fin des années Sarkozy, Lejeune rêve de travailler au Point. Il atterrit dans un hebdomadaire plus confidentiel et endormi, Valeurs actuelles, qui va se réveiller sous la présidence de François Hollande.

    Quatre ans après son arrivée, Lejeune est promu directeur de la rédaction, à 27 ans seulement. « Un des signes du basculement culturel et générationnel en cours », se félicite Alexandre Devecchio, aujourd’hui responsable du site FigaroVox et consultant pour LCI, dans Les Nouveaux Enfants du siècle, un ouvrage-manifeste publié au Cerf.
    Changement de statut, et de look. Finis, la coupe de cheveux bien dégagés derrière les oreilles, les chemises et les vestes. Lejeune porte les cheveux mi-longs et des sweats à capuche. « Gamin, on me coupait les cheveux avec une tondeuse qui ne faisait pas dans la dentelle. J’ai fait une crise capillaire un peu tardive », s’amuse-t-il. C’est avec ce nouveau look qu’il intervenait sur les plateaux de LCI, avant que l’article sur Danièle Obono ne conduise la chaîne d’info à le remercier.

    De « Valeurs » à « V.A. »

    C’est aussi à ses cheveux qu’on le reconnaît depuis la rentrée parmi les chroniqueurs de « Balance ton post ! », une émission du bateleur Cyril Hanouna sur C8. Lejeune se définit lui-même comme « réac », mais sait vivre avec son temps. Les vieux compagnons de route de Valeurs actuelles appelaient affectueusement leur journal « Valeurs », tout court. Lui préfère les initiales « V.A. ». Plus court, plus percutant, plus adapté à la génération hashtag.

    La politique-fiction est un genre bien pratique. Il permet de libérer inconscient et obsessions. Derrière la littérature, on y lâche quelques secrets politiques, on pousse certains candidats, on en flingue d’autres.
    Le grand public le découvre en 2015 quand il fait la promo d’Une élection ordinaire, un roman publié aux éditions Ring dans lequel il imagine l’arrivée d’Éric Zemmour à la présidence de la République. Une fiction dans laquelle il glisse quelques mots sur son Valeurs actuelles : « Le magazine était coutumier des titres racoleurs. Ses patrons surfaient sur un succès factice et radicalisaient leur ton au gré des ventes qui ne cessaient d’augmenter. La presse tombait systématiquement dans le panneau, reprenant leurs couvertures les plus hardcore pour en faire des scandales. »

    La politique-fiction est un genre bien pratique. Il permet de libérer inconscient et obsessions. L’une des plus vieilles rubriques du journal est « La Lettre de M. de Rastignac ». Chaque semaine, un personnage balzacien raconte à un cousin de province la « comédie contemporaine » de la capitale. Derrière la littérature, on y lâche quelques secrets politiques, on pousse certains candidats, on en flingue d’autres.
    Ce pseudo a longtemps caché Alexis Brézet, à l’époque journaliste à Valeurs actuelles, aujourd’hui directeur des rédactions du Figaro. Désormais, c’est le directeur adjoint de la rédaction du Figaro, Vincent Trémolet de Villers, qui tient la rubrique sur son temps libre, croquant « M. de Marville » (Emmanuel Macron), « Mme du Halga » (Marine Le Pen) ou « Paul-Mathieu Méricourt », alias Jean-Luc Mélenchon.

    Des gaullistes, des libéraux, des étatistes, un ami du Likoud…

    Geoffroy Lejeune est l’héritier d’une longue histoire. Valeurs actuelles naît en 1966. C’est en réalité la nouvelle formule d’un vieux journal boursier, Aux écoutes de la finance, devenu Finance. Dès son premier numéro, Valeurs actuelles s’ouvre à toutes les droites, même celle qu’on n’entend plus depuis la Libération.

    Le fondateur, Raymond Bourgine, a milité pour l’Algérie française, mais finit par rejoindre les héritiers du général de Gaulle et est élu sénateur RPR. Dans les couloirs, on croise des gaullistes, des libéraux, des étatistes, des amis de la haute finance, un ami du Likoud et même un rocardien, mais officiellement, personne d’extrême droite. Seul un petit milieu sait que le critique de cinéma de l’époque, François Vinneuil, est en réalité l’écrivain antisémite et collaborationniste Lucien Rebatet, condamné à mort à la Libération avant d’être gracié.

    « C’est un journal de droite et, selon les moments et les auteurs, il l’a été plus ou moins, mais tous les autres qualificatifs sont excessifs », défend l’ancien patron et toujours chroniqueur François d’Orcival, 78 ans, encore un nom de plume. Lui-même a milité, jeune homme, dans l’extrême droite la plus radicale, avant d’évoluer vers un conservatisme bon teint. Dans les locaux du 16e arrondissement de Paris, il est devenu le gardien de la mémoire.

    L’émergence de la « droite décomplexée »

    Les mécènes de droite se sont succédé au capital, le financier Marc Ladreit de Lacharrière, la famille Dassault, puis l’industriel du médicament et de la cosmétique Pierre Fabre, qui s’est lassé de combler les pertes. En 2012, un journaliste du Figaro, Yves de Kerdrel, est chargé de redresser le journal. Il commande une étude de lectorat à la Sofres. Sa conclusion : « Pour les lecteurs, c’était un journal de droite donnant l’impression d’être fait par des gens qui avaient honte d’être de droite. » La nouvelle formule consacre l’émergence en politique du concept de « droite décomplexée ». Chaque semaine, la couverture doit provoquer un électrochoc chez les « bien-pensants ».

    En septembre 2013, le ministre de l’intérieur, Manuel Valls, assouplit les naturalisations. En conférence de rédaction, on se creuse la tête. Un journaliste se souvient d’une Marianne voilée sur une couverture du Figaro Magazine, en 1991. Valeurs actuelles pique l’idée pour dénoncer « l’invasion qu’on nous cache ». Il est condamné en première instance et en appel pour « provocation à la discrimination, à la haine ou à la violence » à l’égard des musulmans.

    En 2017, la Cour de cassation estime finalement qu’il n’a pas dépassé « les limites admissibles de la liberté d’expression ». Kerdrel ne renie pas cette couverture restée dans les mémoires : « Ce n’est pas ce qu’on a fait de mieux, mais elle ne méritait pas cet excès d’indignité. » Cette même année 2013, le journal publie un dossier « Roms, l’overdose », qui lui vaut cette fois une condamnation définitive.

    Kerdrel n’est pourtant pas un excité. Ce libéral s’entend à merveille avec le jeune secrétaire général de l’Élysée, Emmanuel Macron, rencontré à la commission Attali sous le quinquennat précédent. Il affirme avoir été parmi les premiers adhérents secrets d’En marche !, « carte numéro 007 », aime-t-il à raconter. « Je faisais un journal conservateur mais pas extrême », plaide-t-il. La diffusion payée du journal grimpe à plus de 120 000 exemplaires.

    De quoi susciter des convoitises lorsque les héritiers de Pierre Fabre le mettent en vente. L’armateur franco-libanais Iskandar Safa l’emporte, conseillé par deux anciennes éminences de TF1, Étienne Mougeotte et Charles Villeneuve. Un an plus tard, en 2016, Geoffroy Lejeune est promu directeur de la rédaction. Sa mission : faire oublier les excès. Sur la forme, au moins. Lejeune était un des auteurs du dossier sur « l’overdose » de Roms, mais il renie cette période.

    De l’anticommunisme à la Manif pour tous

    Finies, les Marianne voilées. Cela n’empêche pas de titrer en couverture sur « les islamo-gauchistes » ou, variante, « les islamo-­collabos », en diffusant auprès du grand public le vocabulaire et les concepts de l’extrême droite. On peut aussi draguer les complotistes et réjouir les antisémites avec une couverture sur le « milliardaire » George Soros, « le financier mondial de l’immigration et de l’islamisme ». On se découvre aussi de nouveaux ennemis, en racontant « comment les féministes sont devenues folles » ou en dénonçant « la terreur vegan ».

    À “Valeurs”, on préfère “Marion” à “Marine”, on croyait en Fillon, on suit de près Retailleau. « Nous sommes des orphelins politiques, ce qu’on incarne n’existe pas. » Geoffroy Lejeune, directeur de la rédaction
    Lejeune ne s’en cache pas : il est un intime de Marion Maréchal, l’un des espoirs de cette génération qui a trop vu de candidats défendant des idées ultraconservatrices s’user et échouer à la présidentielle. « Je la connais depuis que j’ai 16 ans, raconte-t-il. C’est une de mes amies les plus chères. Mais il y a une frontière étanche, je ne suis pas à son service. Elle fait partie de l’univers dans lequel on évolue, comme Villiers ou Zemmour, mais on ne se positionne pas par rapport à elle. » À Valeurs, on préfère « Marion » à « Marine », on croyait en Fillon, on suit de près Retailleau. « Nous sommes des orphelins politiques, ce qu’on incarne n’existe pas. »

    Naguère, c’était l’anticommunisme qui fédérait la rédaction de Valeurs acctuelles. La génération de La Manif pour tous est désormais aux commandes. Raphaël Stainville, rédacteur en chef du service politique après un passage au Figaro Magazine, en a même écrit l’épopée, Et la France se réveilla (Éditions du Toucan, 2013), avec son beau-frère Vincent Trémolet de Villers. Derrière les pancartes « Un papa, une maman » des manifestants émerge selon eux une relève politique.

    Valeurs de l’Occident versus islam

    Le catholicisme, surtout celui qui défend les valeurs de l’Occident contre l’islam, est un ciment des recrues du journal. Valeurs actuelles entretient d’ailleurs des liens étroits avec SOS Chrétiens d’Orient, une ONG proche de l’extrême droite. Un ancien pigiste signant sous pseudonyme, Pierre-Alexandre Bouclay, autre auteur du fameux dossier sur les Roms, figure dans l’organigramme. Et l’une des nouvelles stars du journal, Charlotte d’Ornellas, 34 ans, siège au conseil d’administration de l’association.
    D’Ornellas a débuté sur le site Boulevard Voltaire, créé par Robert Ménard, aujourd’hui maire extrême droite de Béziers. Elle est aussi passée par la chaîne en ligne TV Libertés et le mensuel L’Incorrect, deux autres médias d’extrême droite. Et a fondé un éphémère magazine, France, avec Damien Rieu, ancien porte-parole de Génération identitaire, un groupe si radical que même Marine Le Pen s’en méfie.

    D’Ornellas est volontairement absente des réseaux sociaux, mais très présente sur les plateaux des talk-shows, encore un marqueur de la jeune équipe. « Investissez les médias », c’est le conseil que leur avait donné en 2012 le spin doctor de Nicolas Sarkozy, Patrick Buisson, après la défaite de son champion. Depuis la rentrée, sa collègue Solange Bied-Charreton, 38 ans, intervient sur BFM-TV dans l’émission « 22h max ».
    Lejeune a recruté comme adjoint à la direction de la rédaction son copain Tugdual Denis, 38 ans, spécialiste de la droite à L’Express puis au Point. « Tu peux nous passer au détecteur de mensonges ou nous faire examiner chez tous les neurologues, on n’a rien de raciste », dit-il. Il vient de publier La Vérité sur le mystère Fillon (Plon), un récit empathique dans lequel il revient sur la campagne présidentielle de l’ancien premier ministre. Il se définit d’ailleurs comme « filloniste ».

    Les lecteurs de Valeurs actuelles l’ignorent : le « père Danziec », qui tient depuis peu une chronique religieuse, n’est autre que son jeune frère, le chanoine Alban Denis, membre de la communauté traditionaliste de l’Institut du Christ Roi Souverain Prêtre.

    Dans la rédaction, le courant « tradi » est aussi incarné par un aîné, Laurent Dandrieu, 57 ans, chargé de la culture. Un bon connaisseur des arcanes du Vatican. Dans son dernier livre, Église et immigration. Le grand malaise, publié en 2017 aux Presses de la Renaissance, il s’en prend à « l’angélisme » du pape François face aux migrants. Leur « afflux », écrit-il, ne fera « qu’accroître le vivier d’illuminés, de fanatiques ou de déçus de la société occidentale où la barbarie islamiste puisera demain de nouveaux auxiliaires meurtriers ».

    Un exercice raté

    Dandrieu, Lejeune, Denis, Stainville et d’autres, les piliers de la rédaction se sont partagé les épisodes de la série d’été. Lejeune protège l’anonymat de l’auteur de celui consacré à Danièle Obono, pour garantir sa sécurité. Il présente l’article comme une erreur : selon lui, un texte relu et validé trop rapidement, en pleines vacances, un exercice raté puisque incompris par les lecteurs.

    Lejeune ressuscite des arguments rodés depuis 2014. Cette année-là, la polémique portait sur une couverture titrée « L’ayatollah », consacrée à Najat Vallaud-Belkacem, alors ministre socialiste de l’éducation nationale. « Il n’était pas question de parler de ses origines », « je regrette l’interprétation qui en a été faite », explique à l’époque Lejeune. Ou encore : « On est tombés de l’armoire », la même expresssion qu’aujourd’hui.

    Le lendemain de la parution de l’article sur Danièle Obono, la députée de Paris reçoit un message de Tugdual Denis, qu’elle a conservé. Il récuse aussi tout racisme : « Si tel nous avait paru le cas, nous n’aurions jamais publié. Libre à chacun d’apprécier ce texte, mais ce texte, de par sa nature fictionnelle, vise justement à décrire l’horreur qu’a pu être l’esclavage en allant loin dans la description, argumente-t-il. Après, là où nous ne serons pas d’accord, c’est que nous pensons qu’une lecture seulement indigéniste de l’esclavage est partiale et partielle. Et c’est cela que ce texte remet en cause. »

    Une grave crise

    Valeurs actuelles est habitué aux polémiques, mais, cette fois, la crise est grave. Le parquet de Paris a ouvert de lui-même une enquête préliminaire pour « injures à caractère raciste ». Le président Macron a laissé un message vocal à Danièle Obono pour lui exprimer « tout son soutien » et « condamner toute forme de racisme », nous confirme l’élue, qui prépare elle aussi sa plainte. Valeurs actuelles a dû recruter des vigiles, après l’incursion dans ses locaux de militants de la Ligue de défense noire africaine, un de ces petits groupes décrits par le journal comme « racialiste ».

    Le propriétaire de Valeurs actuelles, Iskandar Safa, n’a pas réagi officiellement. Contacté par M, il renvoie au PDG, Erik Monjalous, président du directoire de son groupe de presse. Celui-ci nous assure que Lejeune et son équipe gardent sa confiance. Mais, en privé, un proche de l’actionnaire fulmine : « Tout le travail qui avait été fait était de réaffirmer qu’on était un journal de droite conservateur, pas un journal d’extrême droite, et cette connerie nous fait revenir en arrière. » Depuis l’élection d’­Emmanuel Macron en mai 2017, la diffusion du journal avait chuté, autour de 90 000 exemplaires, mais elle repartait enfin à la hausse.

    Avec cette nouvelle polémique, même certains catholiques engagés comme eux dans les combats sur la famille et la bioéthique lâchent la bande de Valeurs actuelles. Comme le jeune intellectuel Gaultier Bès, militant de la première heure de La Manif pour tous et de son satellite Les Veilleurs, cofondateur de la revue écolo-droitiste Limite. « Quand on dénonce l’ensauvagement, on ferait bien de se comporter soi-même avec civilité : tous les coups ne sont pas permis, lâche-t-il sur Twitter. Il y a des voyous partout, et la racaille de plume ne vaut pas mieux que celle de rue. J’espère que les catholiques qui, pour des raisons que j’ai de plus en plus de mal à comprendre, restent lecteurs de @valeurs, vont commencer à ouvrir les yeux sur cette entreprise. »

    De Villiers, Onfray et Zemmour à la rescousse

    C’est toutefois la réaction d’Emmanuel Macron qui atteint le plus le directeur de la rédaction de Valeurs actuelles. Entre le président de la République et lui se joue depuis deux ans un étrange pas de deux. La rédaction a toujours reçu un très bon accueil à l’Élysée. Au printemps 2019, Macron avait convié Lejeune et D’Ornellas à la remise de Légion d’honneur de l’ami Michel Houellebecq, une cérémonie en très petit comité. Et à l’automne, donc, il avait accordé un long entretien à Louis de Raguenel, dont l’arrivée sur Europe 1 est aujourd’hui contestée par la quasi-totalité de la rédaction de la station.

    Lejeune se console en apprenant sur Twitter que son chroniqueur religieux, le père Danziec, l’a recommandé à Dieu dans sa « prière ». Il sait surtout que, pour le public de Valeurs actuelles, les voix de Philippe de Villiers, de Michel Onfray et d’Éric Zemmour pèsent bien davantage que celle du chef de l’État. Les trois vendeurs de best-­sellers viennent de voler publiquement au secours du journal.

    En plein procès de l’attentat contre Charlie Hebdo, Villiers compare l’article accusé de racisme aux dessins de Mahomet, avançant que « la liberté de penser et de caricaturer est menacée ». Le fondateur du Puy du Fou invite Lejeune à ne rien céder à ceux qui l’attaquent : « Tiens bon, Geoffroy, t’es juste en avance ! »

    • Vendredi, les journalistes d’Europe 1 ont appris le recrutement de Louis de Raguenel, ancien rédacteur en chef de “Valeurs actuelles” et longtemps engagé à l’UMP, pour diriger leur service politique. Conséquence : levée de boucliers, dans une radio déjà fragilisée par la chute des audiences et les rumeurs de vente à Vincent Bolloré. Elise Racque
      https://www.telerama.fr/radio/un-ancien-de-valeurs-actuelles-recrute-a-europe-1-la-redaction-veut-sauver-
      https://lesjours.fr/obsessions/hors-serie/ep2-raguenel

      « On a reçu plein de messages de confrères choqués par cette décision, et même de la part de certains politiques… raconte un reporter. On en est à se demander si ce recrutement n’est pas une étape vers une future prise de pouvoir de #Vincent_Bolloré sur la station, qui en ferait le pendant radiophonique de #CNews et sa ligne éditoriale de plus en plus marquée à droite, et à l’extrême droite. »

      En effet, cette embauche sur les terres de #Valeurs_actuelles, dont les journalistes défilent sur le plateau de CNews, fait écho au cynique feuilleton de l’été : les tractations entre #Arnaud_Lagardère – plombé par ses mauvais résultats financiers –, #Bernard_Arnault et Vincent Bolloré, lequel lorgne sur #Europe_1. « Ces rumeurs, c’est pénible pour nous. On ne va pas se mentir, on en a peur. Il n’y a qu’à écouter nos confrères passés par CNews pour savoir que notre indépendance journalistique ne serait plus vraiment garantie si un tel scénario se réalisait, déplore un journaliste. On se sent un peu comme dans une cage plongée sous l’eau au milieu des requins. Les barreaux sont très fins, et on ne sait pas s’il y a un requin mieux qu’un autre.

      Vous en voulez encore ? et bien voici du bourdin
      Bourdin face à Danièle Obono : le temps des sommations
      https://www.acrimed.org/Bourdin-face-a-Daniele-Obono-le-temps-des
      #zemmourisation #racisme

    • Le calvaire des travailleuses domestiques éthiopiennes, victimes de la crise au Liban
      https://www.rts.ch/info/11457522-le-calvaire-des-travailleuses-domestiques-ethiopiennes-victimes-de-la-c

      Le Liban compte près de 250’000 travailleuses domestiques. Depuis des années, des associations dénoncent les abus dont elles font l’objet, alors que la crise aggrave encore leur situation, au point que beaucoup rêvent désormais de rentrer au pays.

      Zeina est Ethiopienne. Elle a rejoint des compatriotes à Mar Elias, un camp palestinien aux portes de Beyrouth, où elle séjourne depuis qu’elle a perdu son emploi il y a huit mois. Elle était venue au Liban sous contrat et vivait au domicile de ses employeurs. Jusqu’à l’arrivée de la crise sanitaire.

      « Mes employeurs m’ont dit qu’ils n’avaient plus d’argent et que je devais m’arranger avec mon ambassade. Donc je suis partie, que pouvais-je faire d’autre ? », témoigne la jeune fille de 26 ans. « Avant la crise sanitaire, je gagnais 150 dollars par mois, mais il n’y a désormais plus aucune offre de travail ailleurs. On veut toutes rentrer chez nous... »

      Résignées et déterminées à rentrer
      Rentrer, c’est en effet le rêve de nombreuses migrantes. Longtemps, les devises attiraient la main d’œuvre étrangère, malgré des conditions de travail régulièrement dénoncées par les associations de protection.

      Aujourd’hui, l’inflation est galopante, la livre libanaise dégringole, le dollar américain se raréfie, ce qui entraîne une chute drastique du pouvoir d’achat des travailleuses domestiques. « On a peur car on n’a plus d’argent. Il faut payer le loyer, et la nourriture est devenue très chère », déplore Marta, qui a également trouvé refuge dans le camp de Mar Elias.

      Or, impossible pour elle d’envisager un retour en Ethiopie, son passeport lui ayant été confisqué par son ancienne employeuse. « J’avais fui sa maison car elle me payait 100 dollars par mois, au lieu de 150. Sans papiers de résidence, comment vais-je pouvoir continuer à vivre ici ? »

      « J’ai dormi trois jours dans la rue »
      Pour réclamer de l’aide, des Ethiopiennes se rassemblent régulièrement devant leur consulat, en banlieue de Beyrouth. « J’ai dit à mes employeurs que je ne voulais pas travailler gratuitement, alors ils m’ont amené ici, devant le consulat », témoigne Massarat.

      « J’ai dormi trois jours dans la rue, avant d’être emmenée dans un hôtel, avec des compatriotes. On veut partir mais personne n’est en mesure de me dire quand on pourra quitter le pays », soupire la jeune femme de 23 ans.

      Pour Tsigeweyni, qui a réussi à garder son travail d’employée de maison, « le consulat éthiopien a également sa part de responsabilité, mais fait face à beaucoup de problèmes ».

      « Jeter un domestique à la rue salit l’image du Liban ! »
      En attendant un éventuel retour au pays, des ONG ont fourni quelques logements qui font office d’hôtels. Un réseau de solidarité entre Ethiopiennes, très actif, s’est également développé depuis le début de la crise, même si ses moyens restent limités.

      Tsigeweyni en fait partie et donne un coup de main dès qu’elle le peut. « Pour moi, voir des familles jeter leur domestique à la rue salit l’image du Liban ! Une famille qui, quand elle en avait les moyens, a recruté une fille, a le devoir, selon la loi, de la rapatrier chez elle. »

      Et de dénoncer le laxisme des autorités libanaises : « ce qui se passe est de la responsabilité de l’Etat libanais, des employeurs et des bureaux de recrutement », rappelle-t-elle. Au Liban, l’employeur fait office de tuteur pour son employée, le travail domestique n’étant pas réglementé par le code du travail. Ce faible niveau de protection ouvre la voie à de nombreux abus, tels que le non-versement des salaires, l’exploitation, et des traitements violents subis par certaines travailleuses.

      De leur côté, les autorités libanaises ont ouvert une enquête, pour poursuivre les employeurs qui se débarrassent de leur domestique. Mais le retour des Ethiopiennes, qui sont plus de 100’000 au Liban, reste un casse-tête. Beaucoup affirment ne pas oser raconter leur situation à leur famille restée en Ethiopie.

      #Femmes #Esclaves #esclavage #Liban #Ethiopie #crise #migrants #migrantes

    • . . . . . . . . . . .
      La BCE subventionne le rachat par LVMH, groupe de Bernard Arnault, d’un joaillier américain pour 14 milliards d’€
      https://linsoumission.fr/2020/07/01/scandale-comment-la-banque-centrale-europeenne-a-gave-lhomme-le-plus-r
      Vous n’avez pas entendu parler du scandale Arnault / BCE dans les médias traditionnels. Même pas dans Les Échos . Ce journal, possédé par Bernard Arnault, en a fait un papier très technique. Objectif : noyer le lecteur pour qu’il ne comprenne surtout pas le scandale. « La BCE offre un festin gratuit au plus riche des français » titre l’agence Bloomberg du côté de la presse anglo-saxonne. « La BCE achète des obligations LVMH pour financer l’acquisition de Tiffany, rendant encore plus riche l’homme le plus riche de France » , tacle de son côté le site financier américain Zéro Hedge. Du côté de la presse française ? À part dans la presse spécialisée, silence radio.
      https://www.youtube.com/watch?v=5spkN4KdFx4


      On parle pourtant de Bernard Arnault. L’homme le plus riche de France. Le troisième homme le plus riche du monde juste derrière Bill Gates et Jeff Bezos. Le patron d’Amazon a pris « un peu » d’avance dans la course à l’accumulation de milliards https://lafranceinsoumise.fr/2020/04/20/amazon-gagne-parts-de-marche-hallucinantes-avec-crise-commission-enquete-covid19/?%20target=_blank . Celui-ci a en effet empoché 24 milliards de dollars pendant le confinement. Mais Bernard Arnault peut aussi se frotter les mains. Son groupe de luxe, LVMH, vient de racheter « Tiffany & Co » : une entreprise américaine de joaillerie et d’« art de la table ». Fondée en 1837 dans Manhattan à New York, cette entreprise a atteint une cotation boursière de 14 milliards de dollars au moment de son rachat par le groupe de Bernard Arnault.

      Jusque-là, rien d’inhabituel pour le n°1 mondial du luxe. LVMH est coutumier du fait et engloutit les groupes de luxe les uns après les autres. Petit détail cependant. En février dernier, LVMH a lancé une émission obligataire pour un montant de 9,3 milliards d’€ dans le but de financer l’achat de « Tiffany ». Or, depuis juin 2016, un nouveau programme d’achat d’actifs financiers a été lancé par la BCE : un programme d’achat d’obligations « corporate », émises par les entreprises de la zone euro (programme CSPP). Et c’est grâce à ce dispositif que LVMH a pu se gaver auprès de la BCE. L’insoumise Manon Aubry a été une des rares élues à dénoncer le scandale. Nous l’avons donc invitée sur l’insoumission, pour nous l’expliquer. Et comme vous pourrez le constater dans notre interview, ce n’est que le premier scandale dans l’Affaire BCE-Arnault.

      De directrice adjointe de la BCE au conseil d’administration de LVMH : le cas Natacha Valla
      Utiliser de l’argent public pour financer le rachat de Tiffany par LVMH ? Christine Lagarde ne voit pas le problème. La présidente de la BCE répond : « le programme de rachat d’obligation corporate (CSPP) par la BCE est collé à la photographie du marché. Les titres verts représentent 20 % du marché. Ils représentent donc 20 % de nos achats. » Le réchauffement climatique ? Que nenni ! Ce n’est pas le problème de la BCE qui se borne à reproduire fidèlement la compétition et les rapports de force du marché dans sa politique monétaire. La BCE est indépendante, on vous dit ! Indépendante des États, ça oui. Indépendante des intérêts privés et financiers ? C’est plus compliqué. Un cas illustre assez bien les passerelles et potentiels conflits d’intérêts entre dirigeants de la BCE et des plus grands groupes mondiaux.

      Elle a un nom, elle a une adresse : Natacha Valla , directrice adjointe de la politique monétaire de la BCE. Enfin… elle l’était jusqu’au 30 juin 2020, jour où nous écrivons ces lignes. Dès le 1er Juillet, Natacha Valla aura rejoint le conseil d’administration… de LVMH.
      . . . . . . . . . . .
      #BCE #cadeau #ue #union_européenne #LVMH #bernard_arnault #natacha_valla #femme #conflits_d'intérêts #europe #france #corruption #capitalisme #ue #union_européenne

  • Jugement Karachi : les médias LVMH oublient le condamné LVMH - Par Loris Guémart
    https://www.arretsurimages.net/articles/affaire-karachi-les-medias-lvmh-oublient-le-condamne-lvmh

    Si la plupart des médias ont rapporté le jugement de l’affaire Karachi, et les condamnations de l’entourage d’Édouard Balladur à l’époque, tous n’ont pas jugé utile d’indiquer que l’un des condamnés, Nicolas Bazire, est aujourd’hui un haut cadre dirigeant de LVMH, propriété de Bernard Arnault. Notamment les médias dont Bernard Arnault est le propriétaire.

    • Le 21 septembre 2011, il est mis en garde à vue, en même temps que Thierry Gaubert, par le juge Renaud Van Ruymbeke, à l’époque conseiller du ministre de la Défense François Léotard, dans le cadre de l’enquête sur de possibles rétrocommissions en marge de contrats de ventes d’armes au Pakistan et en Arabie Saoudite – « Affaire Karachi ». – précédant l’élection présidentielle de 1995, à l’époque où Nicolas Bazire était un collaborateur clé d’Édouard Balladur9. Il est mis en examen le lendemain pour complicité d’abus de biens sociaux10 et d’avoir participé au financement caché de sa campagne.11 Son procès s’est ouvert en octobre 2019 12. Le 15 juin 2020, le tribunal correctionnel de Paris le condamne à cinq ans de prison dont deux avec sursis et à 300 000 euros d’amende13. Il annonce son intention de faire appel de cette décision.

      rdv en 2045 ?
      Poursuivi depuis juillet 2013 pour « détournements de fonds publics », il est convoqué avec Pierre Mongin par la Justice le 12 septembre 2013 et mis en examen. Cette mise en examen est annulée le 24 mars 201414.
      https://fr.wikipedia.org/wiki/Nicolas_Bazire#Affaire_judiciaire

      https://fr.wikipedia.org/wiki/Cour_de_justice_de_la_R%C3%A9publique

  • L’oligarchie s’amuse

    Le bal masqué de Dior à Venise, échos d’un Fellini contemporain - Godfrey Deeny - traduit par Paul Kaplan - 19 Mai 2019 - fashion network
    https://fr.fashionnetwork.com/news/Le-bal-masque-de-Dior-a-Venise-echos-d-un-Fellini-contemporain,10


    Pietro Beccari, le PDG de Christian Dior, et Elisabetta Beccari - Photo : Virgile Guinard

    Maria Grazia Chiuri ne prend jamais vraiment de vacances. À peine deux semaines après le défilé de la collection Croisière 2020 de Christian Dior, organisé à Marrakech, la créatrice italienne a dessiné les costumes d’une performance fantasmagorique donnée samedi soir, juste avant le bal Tiepolo organisé par Dior à Venise, qui faisait écho aux revendications politiques et à l’ambiance générale de la Biennale.

    Des dieux et des déesses dorés, plusieurs Jules César, des comtesses aux proportions divines, des courtisanes cruelles, des dandys coiffés de plumes géantes, une Cléopâtre majestueuse, et diverses figures célestes - dont une qui a passé la soirée perchée au sommet d’une grande échelle à pêcher un globe argenté parmi les célébrités... Karlie Kloss jetait des oeillades fatales derrière son éventail, vêtue d’une robe corset imprimée. Sienna Miller est arrivée sous une gigantesque cape en soie beige et une robe moulante et scintillante, pendue au bras de son nouveau cavalier, Lucas Zwirner. Tilda Swinton était sanglée dans un costume en soie bouclée et Monica Bellucci et Dasha Zhukova resplendissaient dans leurs robe et cape à fleurs. 100 % Dior.

    Samedi soir, après un véritable embouteillage nautique, des dizaines de bateaux de luxe Riva ont débarqué les invités sur les marches du palazzo, tandis que la troupe de danseuses Parolabianca se produisait sur une terrasse au bord du canal. Trois d’entre elles étaient juchées sur des échasses pour donner encore plus d’ampleur aux motifs étranges de Maria Grazia Chiuri - imprimés pêle-mêle d’animaux mythologiques, de cieux nocturnes, de crustacés géants, de taureaux en plein galop et d’amiraux de la Renaissance. « Des voyages célestes et ancestraux à travers le ciel », résume la directrice artistique des collections féminines de Dior.

    « Je pense que nous, Italiens, avons oublié que nous sommes une nation de navigateurs, surtout les Vénitiens. Que nous avons fini par nous intégrer dans des centaines de cultures et de pays. Et que nous sommes une nation d’immigrés sur toute la planète depuis de nombreuses générations », rappelle-t-elle.

    Des images dignes de cette Biennale, marquée par l’appel de nombreux artistes en faveur de frontières plus ouvertes . Cet après-midi-là, l’artiste aborigène australien Richard Bell a fait remorquer une péniche autour de Venise, transportant un pavillon factice enchaîné sur le bateau pour critiquer l’#impérialisme et le #colonialisme de son pays. Dans l’Arsenal, centre névralgique de la Biennale, l’artiste suisse Christoph Büchel a installé Barca Nostra, un bateau de pêche rouillé de 21 mètres qui a coulé au large de Lampedusa en 2015, entraînant la mort de près d’un millier de #réfugiés.

    Dans le cadre de l’exposition principale, nombreuses étaient les images puissantes d’exclusion et de dialogue des cultures - on retient surtout les photos nocturnes de Soham Gupta qui représentent des étrangers indiens errant dans les décombres de #Calcutta, les films d’Arthur Jafa sur les droits civiques et les superbes collages autobiographiques de Njideka Akunyili Crosby, artiste américaine née au Nigeria. Sans oublier la Sud-Africaine Zanele Muholi qui a fait un autoportrait quotidien pendant un an pour dénoncer les crimes de #haine et l’#homophobie dans son pays natal, tandis que le pavillon vénézuélien n’a pas ouvert en raison des troubles politiques dans son pays.

    De l’autre côté de la ville, le bal avait lieu au Palazzo Labia, célèbre pour les fresques sublimes de Giambattista Tiepolo, notamment dans l’immense salle de bal aménagée sur deux étages, ornée de scènes légendaires de la vie d’Antoine et Cléopâtre. La somptueuse soirée de Dior rappelait le célèbre bal oriental de 1951, organisé dans le même palais par son propriétaire mexicain de l’époque, Charles de Beistegui, qui avait redonné à l’édifice sa splendeur d’origine. Entré dans l’histoire comme « le bal du siècle », l’événement est resté dans les mémoires grâce aux nombreux costumes et robes dessinés conjointement par Salvador Dali et Christian Dior.

    C’est Dior qui a financé le bal, qui a permis de récolter des fonds pour la fondation Venetian Heritage, qui soutient plus de 100 projets de restauration du patrimoine vénitien et dont c’est le 20e anniversaire cette année. Le président américain de l’organisation internationale, Peter Marino, est un architecte qui a dessiné des boutiques parmi les plus remarquables du monde, pour des marques comme #Louis_Vuitton, #Chanel et, bien sûr, #Dior.

    « Les temps changent. Le bal de Beistegui était un événement fabuleux organisé pour les personnes les plus fortunées de la planète. Celui-ci aussi est un grand bal, mais il a pour but de récolter des fonds pour nos projets », précise Peter Marino, vêtu d’une veste, d’une culotte et de bottes Renaissance entièrement noirs, comme Vélasquez aurait pu en porter s’il avait fréquenté les bars gays de New York. Après le dîner, une vente aux enchères a permis de recueillir plus de 400 000 euros pour protéger le patrimoine vénitien.

    Comme pour sa collection Croisière - qui contenait des collaborations avec des artisans marocains, des fabricants de tissus perlés massaï et d’imprimés wax ivoiriens, des artistes et des créateurs de toute l’Afrique et de sa diaspora -, Maria Grazia Chiuri a travaillé avec des acteurs locaux de premier plan pour son bal Tiepolo.

    Les tables joliment décorées, en suivant des thèmes variés selon les salles - jungle, sicilienne et chinoise - comportaient des sphinx égyptiens, des œufs d’autruche géants, d’énormes candélabres en verre, des perroquets en céramique et des nappes sur mesure du légendaire fabricant de tissus et peintre vénitien Fortuny. Les invités ont pu déguster un pudding de fruits de mer composé de caviar, de homards et de crevettes, suivi d’un délicieux bar, préparé par Silvio Giavedoni, chef du restaurant Quadri de la place Saint-Marc, étoilé au guide Michelin.

    Pour ses costumes de bal, Maria Grazia Chiuri a également fait appel au fabricant de soie Rubelli, ainsi qu’à Bevilacqua, le célèbre spécialiste du velours et de damas « soprarizzo », dont le siège se trouve de l’autre côté du Grand Canal, en face du Palazzo Labia. Une demi-douzaine de danseuses de la troupe Parolabianca ont clôturé la soirée en dansant sous les fresques maniéristes de Tiepolo, au son d’une harpe malienne et de violons.

    Un événement vif, effronté, licencieux et provocateur... comme tous les grands bals masqués. Le #masque donne la liberté d’être poliment impoli - si on croise quelqu’un qu’on préfère éviter, il suffit de prétendre qu’on ne l’a pas reconnu. La soirée s’est déroulée dans une ambiance digne d’un film de Merchant Ivory ou de #Fellini et de son Casanova. Personnage que Sienna Miller a d’ailleurs côtoyé dans un de ses films...

    « Monsieur Dior a toujours adoré Venise. Ses artistes, ses artisans et son art font donc partie du patrimoine de Dior. Une raison de plus pour laquelle j’ai adoré mettre à contribution le savoir-faire vénitien pour organiser le bal », confie Maria Grazia Chiuri.

    Geste gracieux, Dior a offert un éventail à chaque invité, imprimé d’une célèbre phrase de son fondateur : « Les fêtes ont ceci de nécessaire qu’elles apportent de la joie ».

    #fric #ruissellement #bernard_arnault

    • Didier Rykner - 3 Mars 2019 - La Tribune de l’Art
      https://www.latribunedelart.com/samaritaine-la-victoire-de-bernard-arnault-la-defaite-du-patrimoine

      Depuis la décision plus que contestable du Conseil d’État permettant à LVMH et Bernard Arnault de détruire le dernier bâtiment du XIXe siècle (on le voit sur l’ill. 3) encore debout, pour construire un nouvel édifice de la Samaritaine, nous n’avions rien écrit à ce sujet.


      2. Les bâtiments de la Samaritaine (à gauche) en 2019 Photo : Didier Rykner


      3. Les bâtiments de la Samaritaine en 2008 Photo : Google Maps


      4. Les bâtiments de la Samaritaine en 2019 Architecte : SANAA Photo : Didier Rykner

      On pourra lire les articles que nous avions publiés au sujet de cette affaire. L’un d’entre eux résumait notre position et celle des associations de protection du patrimoine, en expliquant pourquoi ce chantier n’aurait jamais dû démarrer. Ce que nous contestions d’ailleurs, ce n’était pas en soi le bâtiment projeté par SANAA, son architecte, mais d’une part la destruction d’un bâti ancien de qualité des XVIIe, XVIIIe et XIXe siècles, au cœur même de Paris, et d’autre part la rupture que ce nouveau bâtiment allait instaurer dans le contexte architectural de la rue de Rivoli. Le PLU interdisait d’ailleurs cette rupture, et c’était cela que le tribunal administratif avait jugé avant que le Conseil d’État ne revienne sur cette décision. . . . .

      . . . . . .
      Qu’on nous laisse en revanche dire que celui de SANAA est une verrue plantée au cœur de Paris, car ce n’est malheureusement rien d’autre. Mais il est vrai qu’on a le droit de critiquer les films ou les livres, mais pas l’architecture ou l’art contemporains…

      Nul doute que dans les prochaines semaines et les prochains mois certains journaux feront entendre leurs cris d’admiration. Qu’on se rappelle alors notre article « La Samaritaine : une question architecturale ou de liberté de la presse ? ». Nous sommes fiers, quoi qu’il en soit, de ne jamais avoir eu ou sollicité de publicité de la part du groupe Arnault. Et si nous en avions eu, nos articles auraient été exactement les mêmes.

      #architecture #destruction #massacre #paris #architecture_contemporaine #LVMH #bernard_arnault #patrimoine

  • Gilets jaunes : Hé oh, Le Parisien, on se calme ?
    https://www.acrimed.org/Gilets-jaunes-He-oh-Le-Parisien-on-se-calme

    C’est en chiens de garde exemplaires que se sont comportés les haut-gradés de la rédaction du Parisien depuis le début du mouvement des gilets jaunes. Après une revue de Unes d’un peu plus d’un mois, le quotidien de Bernard Arnault est déclaré grand vainqueur du bingo de la démobilisation sociale. Avec, à la clé, des prix dans de nombreuses catégories…
    Il est vrai que Le Parisien nous a habitués à un traitement parfaitement équilibré des mouvements sociaux, et à des couvertures reflétant tout le meilleur du journalisme politique. En ce sens, son traitement actuel du mouvement des gilets jaunes n’a rien de surprenant. Cependant, mises bout à bout, les nombreuses Unes que le quotidien lui consacre en disent long sur la partialité, l’absence de pluralisme et le degré de suivisme vis-à-vis du gouvernement et de la police qui animent toute bonne presse dominante, obéissant – calmement (ou non) – aux ordres.

    #Bernard_Arnault #millionaire #la_voix_de_son_maitre

    « Ils ne se calmeront pas.
    Ils iront jusqu’à leur destruction, ou à la notre. »
    touti