• Sombre pronostic sur l’évolution à attendre suite à l’explosion de Beyrouth par Mona Harb, une chercheuse spécialiste des politiques urbaines et mouvements de protestation de la jeunesse au Liban
    Jadaliyya - Quick Thoughts : Mona Harb on the Aftermath of the Beirut Explosion
    https://www.jadaliyya.com/Details/41604

    I believe geopolitical and domestic interests are likely to coincide at the expense of opposition groups. Sectarian politics have repeatedly demonstrated their success at self-reproduction through strategies and tactics carefully honed over decades, most often with the support of international powers that seek to advance their own agendas. Though there are serious attempts at organizing effectively and consolidating a common vision and program, protestors are not yet ready to impose their agenda. 

    If early elections were to happen, the current parliament, dominated by the oligarchs, will call for them to be conducted according to a gerrymandered election law similar to that of 2018. This would make it impossible for opposition groups to win a significant number of seats—if any at all. The political class will thus re-elect itself and reclaim its legitimacy. As during the past three decades, international actors will provide aid, yet again, nurturing their corruption. If this pessimistic scenario were to occur, the challenge will be for organized groups not to lose hope, and to continue organizing and consolidating, as the process of political change in Lebanon is a long and arduous journey that is in its early stages.

    #Liban #Beyrouth #reconstruction

  • Des stocks massifs de #nitrate_d'ammonium au port de Dakar inquiètent le #Sénégal
    https://www.rfi.fr/fr/afrique/20200820-stocks-massifs-nitrate-d-ammonium-port-dakar-inqui%C3%A8te-le-s%C3%A9n%

    Au Sénégal, l’inquiétude grandit suite aux explosions de nitrate d’ammonium qui ont ravagé #Beyrouth. 3 000 tonnes de la même substance, utilisée pour fabriquer de l’engrais ou des explosifs, sont entreposées dans le port autonome de Dakar, en plein coeur de la capitale sénégalaise.

  • Dominique Eddé : « Le Liban, c’est le monde à l’essai »

    Nous nous obstinons à ignorer qu’il n’est plus une plaie, plus un pays, plus une partie du corps, plus une partie du monde qui puisse se penser isolément. Les dictatures arabes, les armées islamistes, la brutalité et l’impunité de la politique israélienne, les grandes et moyennes puissances prédatrices, les solidarités morbides – Nord et Sud confondus –, le règne sans bornes de l’argent, les intérêts communs des ennemis déclarés, le fanatisme religieux, les trafics d’armements, tout cela est en cause dans le port de Beyrouth. Le langage de la géopolitique peut encore informer, trier, analyser. Mais il ne peut plus voir au-delà de ce dont il traite. Il est prisonnier de la convention selon laquelle on peut fabriquer et vendre des armes d’un côté et fabriquer la paix de l’autre. Le clivage est si profond, le mensonge si bien organisé, que nous pouvons encore feindre la cohérence. Mais jusqu’à quand ?

    #Beyrouth (#Liban), le 15 août. DALIA KHAMISSY POUR « LE MONDE »

    Que s’est-il passé ? Un accident, une attaque… ? On ne sait pas. Le Liban a-t-il encore une chance ? Est-il à la veille de disparaître ? De se refaire ? On ne le sait pas non plus. Ce qui est à peu près sûr, c’est que le pays est le lieu de la saturation absolue. Tout s’y trouve à l’excès : les populations, la misère, les affects, le courage, la peur, les retombées des conflits régionaux, les mémoires contradictoires. Toutes les croyances, toutes les formes de représentations. L’héroïsme et l’horreur vivent ici, à leur comble, côte à côte, sur 10 452 km2.

    Dans Beyrouth, les montagnes d’ordures sont tapissées de verre brisé. Un homme en chaise roulante, une jambe en moins, se débat avec un balai pour nettoyer une ruelle ; des employées de maison, philippines, éthiopiennes, se joignent à la troupe des volontaires pour débarrasser les trottoirs. Chacun, chacune se porte au secours de l’autre, pendant que les services de l’Etat brillent par leur absence. L’entraide et la chaleur humaine sont d’une qualité exceptionnelle. Les gens qui ont perdu leur maison courent à l’aide de ceux qui sont gravement blessés, les blessés au secours de ceux qui ont perdu un proche. Tous racontent le « miracle » qui s’est produit au sein de ce cauchemar : ce ne sont pas des centaines mais des dizaines de milliers de morts qu’aurait dû causer « logiquement » une telle déflagration.

    Beyrouth a les membres cassés, les yeux malades. Les Beyrouthins aussi. Envahis de chagrin, de colère, les pauvres, les bourgeois, les musulmans, les chrétiens, les femmes de tous âges, tête nue, têtes voilées, marchent côte à côte dans les mêmes manifestations. Jusqu’à quand ? La violence policière monte dangereusement. Retrouvé dans une armoire, parmi les ruines, un chien pleure. On ne saura jamais ce qu’il a vécu. Et le Liban, les Libanais, saura-t-on jamais ce qu’ils ont vécu ?

    Ce qui s’est passé dans le port de la ville, le 4 août, est le produit d’une faillite générale, monumentale, qui engage certes et avant tout nos gouvernants criminels, mais aussi le monde entier. Pourquoi le monde entier ? Parce que nous vivons le bon à tirer d’un processus de décomposition engagé il y a plusieurs décennies dans cette partie du monde. Parce que nous tardons tous à comprendre que le mal est partout dans l’air, à l’image du coronavirus. Le désarroi des Libanais découvrant brusquement qu’ils sont en deuil, sans toit, peut-être bien sans pays, est le raccourci foudroyant du mal qui a dévasté l’Irak, la Syrie, la Palestine…

    Nous nous obstinons à ignorer qu’il n’est plus une plaie, plus un pays, plus une partie du corps, plus une partie du monde qui puisse se penser isolément. Les dictatures arabes, les armées islamistes, la brutalité et l’impunité de la politique israélienne, les grandes et moyennes puissances prédatrices, les solidarités morbides – Nord et Sud confondus –, le règne sans bornes de l’argent, les intérêts communs des ennemis déclarés, le fanatisme religieux, les trafics d’armements, tout cela est en cause dans le port de Beyrouth. Le langage de la géopolitique peut encore informer, trier, analyser. Mais il ne peut plus voir au-delà de ce dont il traite. Il est prisonnier de la convention selon laquelle on peut fabriquer et vendre des armes d’un côté et fabriquer la paix de l’autre. Le clivage est si profond, le mensonge si bien organisé, que nous pouvons encore feindre la cohérence. Mais jusqu’à quand ?

    Outre l’#effondrement économique et social, nous vivons sous la menace d’un grand danger psychiatrique. Les têtes sont elles aussi au bord de la faillite. Si rien ne change, au rythme où elles sont menées, elles ne tiendront qu’à l’une de ces deux conditions : perdre la raison ou se robotiser. Les autres, celles qui préfèrent la liberté à la fusion, se cognent déjà un peu partout aux barreaux de l’extrême solitude. Et ce constat qui vaut pour le Liban vaut bien au-delà. La fusion, c’est le fascisme, la dictature, le pouvoir entre les mains d’une poignée d’hommes ou de machines.

    Bocal explosif

    A force d’avoir tout vu, tout entendu, tout encaissé, durant les cinquante dernières années, les Libanais sont sans doute mieux armés que d’autres pour traiter avec la folie. Mais à trop tirer sur la corde, elle risque de se rompre d’un moment à l’autre. Les habitants de ce pays peuvent se serrer les coudes comme ils peuvent s’entre-tuer. Ils peuvent remonter la pente comme ils peuvent s’écraser à jamais. Ils n’en peuvent plus d’être si solidaires et si divisés à la fois. Ils ne pourront s’en sortir que par eux-mêmes, certes, mais, comme tous les grands blessés, ils ne pourront s’en sortir par eux-mêmes sans secours. Ils n’y parviendront que si cette partie du monde sort du piège dans lequel elle est enfermée. Enfermée par elle-même et par les puissances étrangères. Il y a, ici, un cercle vicieux qui sabote toutes les énergies positives.

    Avec un million et demi de réfugiés – plus d’un quart de la population – sur leur sol, les Libanais sont entassés dans un bocal explosif. Pris en otage par leurs chefs de communautés respectives, ils sont animés, pour la plupart, par une égale envie d’en finir mais aussi, compte tenu de leurs réflexes ataviques et de l’absence d’Etat, par une égale incapacité à franchir le pas. Ils ne savent plus qui ils sont. Ils n’en peuvent plus de repartir à zéro. Le Liban était pris en tenaille par la Syrie et Israël. Il l’est à présent par Israël et le Hezbollah. Que s’est-il passé le 4 août à 18 heures ? Deux déflagrations successives se sont produites sur le lieu d’un gigantesque dépôt de nitrate d’ammonium à proximité d’un hangar dont on nous dit qu’il abritait des armes. La criminalité des pouvoirs libanais qui ont endossé cet effroyable stockage est flagrante, indiscutable. Sera-t-elle déterminée, jugée, punie ? Pourquoi le récit séquencé de l’horreur ne nous a-t-il pas encore été livré ? Quelle est l’origine de la première explosion ? Qu’y avait-il dans ce dépôt ? Qui protège qui de quoi ?

    « Raisonnements circulaires »

    Lors de sa visite au Liban, le 6 août, le président Emmanuel Macron a rencontré une vingtaine de personnes issues de la « société civile », dont j’étais. Cette brève rencontre se tenait à l’ambassade de France au terme d’une table ronde entre lui et les chefs de guerre qui s’était tenue dans la pièce à côté.

    A l’issue de l’entretien, il nous a dit notamment cette petite phrase qui, depuis, a fait son chemin : « Je suis frappé par vos raisonnements circulaires. Aussi bien dans la pièce à côté (celle des mafieux) que dans celle-ci (celle où nous nous trouvions) ». J’aurais aimé que la comparaison fût évitée, mais c’est vrai me suis-je dit, sur-le-champ, il a raison, nous sommes prisonniers de raisonnements circulaires. Nous n’arrivons pas à nous organiser. L’opposition commence à peine à s’unir. Puis, tel un souvenir que l’on tarde à s’approprier, la phrase m’a révélé son sens à retardement. Le mot « circulaire » qui évoque le cercle vicieux, la quadrature, l’enfermement, m’est apparu comme « un déplacement » au sens freudien du terme, comme une projection. Le cercle n’était pas dans nos raisonnements mais dans le sujet. Je dirais même que nous avons ici une capacité obligée et quasi inhumaine à penser la complexité.

    C’est elle, c’est la réalité qui tourne en rond. C’est la donne. Le pays. La région. Le manège du monde. La règle du jeu. C’est le jeu qui impose le cercle. La rotation, telle qu’elle est, rejette de tous côtés la moindre velléité de solution. Le Liban est dans l’œil du cyclone. Tout œil extérieur est désormais obligé de comprendre que pour rompre cette spirale infernale, c’est au cyclone qu’il faut s’en prendre. Par « s’en prendre » je veux dire décider, de la base au sommet, d’un coin du monde à l’autre, que la paix régionale est préférable à la guerre. Rien que ça ? L’utopie ou la mort ? Oui. A petite et à grande échelle, je ne vois rien d’autre. « Paix régionale » signifiant l’exact contraire du sordide arrangement qui vient de se faire entre Mohammed Ben Zayed [le prince héritier d’Abou Dhabi] et Benyamin Nétanyahou [le premier ministre israélien] sous la houlette de Donald Trump [le président américain].

    Le Liban, c’est le monde à l’essai. S’il se vide de son sens, de ses différences, de sa jeunesse, il sera le signe avant-coureur d’une catastrophe bien supérieure à celle qui se vit actuellement sur son sol. Il est trop tard pour défendre souveraineté et territoires à coups de murs, de ghettos et de frontières physiques. Il n’est plus d’autre issue que d’activer à l’échelle de la planète un coup de théâtre hissant la pulsion de vie au-dessus de la pulsion de mort. Le sujet du jour – au Liban aujourd’hui et partout ailleurs dans un second temps –, c’est la santé mentale, c’est l’avenir de l’être. Livré à la réalité telle qu’elle est, l’inconscient collectif ne sera pas moins inflammable, à terme, qu’un hangar de nitrate d’ammonium. Il suffira, pour mettre le feu, du largage d’un missile, réel ou symbolique, physique ou verbal. Ce ne seront plus des morceaux de villes mais des morceaux de pays qui partiront en fumée.

    Dominique Eddé est une romancière et essayiste libanaise. Elle est notamment l’autrice d’"Edward Said. Le roman de sa pensée" (La Fabrique, 2017).

    https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/08/16/dominique-edde-le-liban-c-est-le-monde-a-l-essai_6049067_3232.html

  • Bandits
    Nahla Chahal, Assafir al Arabi, le 7 août 2020
    http://www.ujfp.org/spip.php?article8018

    Cette caste vit en rupture totale avec les populations (au contraire même des usages mafieux !), ses membres ne font plus aucun effort pour séduire l’opinion et n’espèrent plus la subjuguer autrement que par le mensonge et la répression. Leurs méthodes se caractérisent par le mépris des populations et la désinvolture dans la conduite des affaires publiques.

    #Liban #Beyrouth #Nahla_Chahal #corruption #destruction

  • Dans les quartiers sinistrés de Beyrouth, l’immobilier suscite déjà l’intérêt des acheteurs
    https://www.lecommercedulevant.com/article/30006-dans-les-quartiers-sinistres-de-beyrouth-limmobilier-susci

    Alors qu’une partie de la ville est encore sous les décombres, des propriétaires ont été approchés pour céder leurs biens dans les régions sinistrées. Si de telles démarches étaient attendues, elles témoignent des risques d’une gentrification de la zone.

    Il aura à peine fallu une semaine pour que certains voient dans la double explosion qui a sinistré Beyrouth une opportunité commerciale. « J’ai reçu un premier appel masqué d’une femme qui se présentait comme employée d’une entreprise de sous-traitance proposant ses services pour la reconstruction de ma maison qui a subi de graves dégâts. J’ai décliné l’offre, et l’après-midi, je reçois un second appel, de la même personne, me demandant cette fois si j’étais intéressé par la vente, à un bon prix, de mon bien immobilier. Je sortais à peine de chirurgie, on avait à peine déblayé le sol : je n’en revenais pas qu’on puisse être si insensible à un moment si dramatique. Je n’ai aucune idée de comment ils ont pu obtenir ni mon nom, ni mon numéro », témoigne encore sous le choc, Nabil, un résident de Gemmayzé dont la maison a été soufflée par l’explosion.

    Selon un communiqué de l’UNESCO quelque 8 000 bâtiments, dont 640 bâtiments historiques, situés essentiellement dans les vieux quartiers de Gemayzé et Mar-Mikhaël, ont ainsi été touchés. 60 seraient même menacés d’effondrement.

    Sur les réseaux sociaux, les témoignages de propriétaires comme Nabil, dont les propriétés dévastées suscitent l’appétit de « vautours » se multiplient. « Il arrive souvent dans ce genre de tragédie que des intérêts opportunistes tentent de profiter de la situation pour acquérir des biens à des prix très décotés », explique Bruno Marot, docteur en politiques urbaines, chercheur associé à l’Institut français du Proche-Orient (IFPO).

    La nouvelle a rapidement suscité une vague d’indignation au sein de l’opinion public qui craint que les bâtiments endommagés ne soient remplacés par des immeubles plus modernes ou de grandes tours résidentielles, plus rentables que les petits immeubles qui y sont majoritaires, avec un risque de gentrification et une reconfiguration sociale, sur le modèle de la reconstruction d’après-guerre du centre-ville de Beyrouth entreprise par Solidere. Mais l’analogie avec l’après-guerre s’arrête là.

    « Solidere est une entreprise privée qui avait, à elle seule, un mandat sur 150 hectares au cœur de Beyrouth, alors qu’aujourd’hui, le risque vient surtout d’initiatives privées et fragmentées », nuance Mona Fawaz, professeure en urbanisme à l’Université américaine de Beyrouth. « La catastrophe pourrait en effet avoir attiré l’intérêt de simples particuliers, qui en pleine crise économique y aurait vu l’occasion d’investir leurs dépôts bloqués dans les banques », avance-t-elle.

    Les hypothèses vont bon train, mais pour l’instant, le mystère reste entier quant à l’origine de ce démarchage, « cela ne vient pas des membres de nos syndicats », assure Walid Moussa, le président du syndicat des agents et consultants immobiliers (REAL), qui représente 160 compagnies et individus, précisant qu’il n’est « pas illégal de s’enquérir des prix mais qu’il s’agit surtout d’une question d’éthique ».

    Des zones déjà convoitées

    L’intérêt des promoteurs immobiliers pour ces quartiers ne serait pas étonnant. « Ces régions abritent de nombreux bâtiments tombant sous le coup de la loi des ancien loyers – [NDLR, loi bloquant les contrats de location signés avant 1992]. Avant le drame, de nombreux propriétaires cherchaient déjà à se débarrasser de leurs biens qui, bien que situés sur des terrains très chers, leur rapportaient peu de revenus locatifs », explique Bruno Marot.

    La catastrophe risquerait d’accélérer cette mutation en facilitant l’expulsion des locataires, d’autant que la destruction du bâtiment est un des rares cas dans lequel la loi autorise la résiliation du contrat. « Nombreux sont les locataires qui ont peur de ne pas pouvoir revenir chez eux », témoigne Mona Fawaz.

    (Tiens ! Un bon article dans L’Orient-Le Jour !!!) La suite de la sélection est intéressante également.

    #liban #beyrouth #reconstruction

  • Suivez, en direct, la manifestation de la colère, dans le centre-ville de Beyrouth - L’Orient-Le Jour
    https://www.lorientlejour.com/article/1228730/suivez-en-direct-la-manifestation-de-la-colere-dans-le-centre-ville-d

    19:11 heure de Beyrouth


    Des protestataires menés par des officiers à la retraite ont pris d’assaut le palais Bustros, le siège du ministère des Affaires étrangères à Beyrouth fortement endommagé par la double explosion de mardi, et y ont déployé une banderole sur laquelle on peut lire : « Beyrouth, ville sans armes », en référence au Hezbollah, et « Beyrouth capitale de la révolution ».

    Prenant la parole, le général à la retraite Sami Rammah a annoncé que le palais Bustros était devenu un quartier général de la Révolution.

    20:23 heure de Beyrouth
    URGENT : Des manifestants sont parvenus à entrer dans le ministère de l’Économie, situé dans le complexe de bâtiments de la rue des Lazaristes. De l’intérieur, les contestataires ont jeté par la fenêtre un portrait de Michel Aoun, selon des images du groupe Facebook Akhbar al-Saha.

    Des contestataires sont également entrés dans le siège de l’Association des banques du Liban, proche de la place des Martyrs, où ils ont détruit le mobilier.

    20:51 heure de Beyrouth
    URGENT Les contestataires ont pris d’assaut le ministère de l’Environnement, dans le centre-ville de Beyrouth, et dans celui de l’Energie, situé sur la Corniche du fleuve, dans le nord de Beyrouth.

    Des images de télévision ont montré un contestataire brûlant un portrait officiel du président Michel Aoun.

    Les manifestants auraient l’intention occuper l’ensemble des ministères.

    (Photo tirée des réseaux sociaux de la contestation)

    21:10 heure de Beyrouth
    Dans son nouveau bilan, la Croix rouge libanaise a annoncé avoir transporté 63 blessés vers les hôpitaux de Beyrouth et avoir soigné 175 personnes dans le centre-ville.(Photo Joao Sousa)

    21:40 heure de Beyrouth
    Dans le ministère de l’Énergie, pris d’assaut par des manifestants, ces derniers ont voulu prendre, du bureau du ministre Raymond Ghajar, une série de documents. Ils en ont toutefois été empêchés par des militaires et policiers déployés sur place. Après quelques minutes de négociations avec les forces de sécurité, les contestataires ont fini par quitter les lieux.

    #Beyrouth

  • #Beyrouth : « La fumée rousse au moment de l’explosion, ça confirme que c’est bien du nitrate d’ammonium »
    https://www.franceinter.fr/monde/beyrouth-la-fumee-rousse-au-moment-de-l-explosion-ca-confirme-que-c-est-

    La fumée est-elle toxique ?

    « On voit de la fumée rousse se répandre au moment de l’explosion, ça confirme que c’est bien du nitrate d’ammonium qui est est parti », explique Marie-Astrid Soenen. Au moment des explosions, une grosse fumée orange s’est en effet dégagée et répandue. Comme l’indique André Picot : « Ce sont les dérivés de l’azote qui brûle. »

    Pour le scientifique, la toxicité n’est pas instantanée : « Cela produit des oxydes d’azote et des dioxydes d’azote surtout. Dans l’immédiat, c’est une substance irritante mais c’est tout. À plus long terme, il peut y avoir d’autres propriétés toxiques. » Il explique que c’est cette même fumée rousse que l’on avait observée lors de l’explosion de l’usine AZF.

  • Liban : plainte pour un bateau de croisières coulé par l’explosion
    https://www.marine-oceans.com/actualites/20678-liban-plainte-pour-un-bateau-de-croisieres-coule-par-l-explosio

    Beyrouth, 7 août 2020 (AFP) -

    Un homme d’affaires libanais a porté plainte au sujet de son bateau de croisières qui a coulé après l’explosion meurtrière et dévastatrice mardi dans le port de Beyrouth, a rapporté vendredi l’agence de presse étatique.

    Deux membres de l’équipage de l’Orient Queen —un Syrien et un Ethiopien— ont été tués et sept autres ont été blessés dans cette explosion, selon les autorités libanaises, de plusieurs tonnes de nitrate d’ammonium stockées dans un entrepôt.

    Le navire, avec casino à bord, effectuait des croisières en Méditerranée orientale, faisant le tour des îles grecques et de la côte turque.

    Le jour du drame 35 personnes se trouvaient à bord, selon un membre d’équipage.

    « L’homme d’affaires Merhi Abou Merhi, propriétaire du bateau de croisières Orient Queen, a intenté une action en justice contre tous les responsables de l’explosion », a indiqué ANI.

    Selon l’agence de presse, il s’agit de la « première plainte du genre » et elle pourrait ouvrir la voie à d’autres procédures similaires.

    L’explosion a fait plus de 150 morts, 5.000 blessés et des centaines de milliers de sans-abri.

    #beyrouth

  • Georges Corm. « Les accords de libre-échange ont ravagé le Liban, son industrie et son agriculture »
    Vendredi, 7 Août, 2020 | L’Humanité | Entretien réalisé par Marc de Miramon
    https://www.humanite.fr/georges-corm-les-accords-de-libre-echange-ont-ravage-le-liban-son-industrie

    Ancien ministre des Finances (1998-2000), Georges Corm éclaire les liens singuliers qui unissent Paris et Beyrouth. Témoin du discrédit de la classe politique libanaise, il explore quelques pistes pour sortir le pays d’une crise sans précédent.

    Georges Corm - Historien et économiste libanais
    Comment avez-vous vécu cette catastrophe ?

    Georges Corm C’est comme si un ouragan atomique s’était abattu sur la ville. Notamment en raison de la géographie de Beyrouth, qui a été frappée sur sa partie Est, la plus ancienne, si chère au cœur de tous les Libanais. J’ai énormément d’amis qui ont perdu leur logement à cause de cette catastrophe. Mon logement, situé dans la partie Ouest, celle dite autrefois « musulmane » en opposition à l’Est chrétien pendant la terrible guerre civile, a été épargné. La communauté chrétienne se sent plus particulièrement éprouvée.
    Quel rôle jouait le port de Beyrouth – détruit dans l’explosion – dans le tissu économique libanais ?

    Georges Corm Le port de Beyrouth, c’est le poumon économique du pays, par où transite environ 80 % du flux de marchandises, contre 20 % du trafic dans celui de Tripoli, au nord du Liban. Désormais, ce dernier sera fatalement amené à jouer un plus grand rôle.
    Emmanuel Macron, lors de sa visite, a déclaré vouloir « organiser l’aide internationale » pour le Liban. Quels sont les liens particuliers entre les deux pays qui sous-tendent cet affichage ?

    Georges Corm Ces liens sont très anciens, et certains veulent même les faire remonter à Saint Louis. Depuis le règne de Louis XIV, nous avons eu des échanges culturels importants. C’est en particulier la communauté maronite qui fournissait des savants aux institutions françaises pour développer leurs connaissances de la civilisation syriaque, elle-même à la base de la culture des maronites. De grands savants libanais ont séjourné à la cour de Louis XIV. On peut également rappeler le rôle éminent joué par la communauté druze et le célèbre émir appelé « Facardin » dans les textes français. L’Italie a été l’objet d’échanges très intenses, mais la force de l’impérialisme français a fait disparaître ce rôle qui se retrouve pourtant dans le style architectural du Liban. Il faut aussi rappeler que l’origine de la communauté maronite se trouve dans la ville d’Antioche, qui a traîtreusement été cédée par la France en 1939 à la Turquie, au prix de la neutralité de cette dernière pendant la Seconde Guerre mondiale. L’apport français a des côtés positifs et aussi beaucoup de négatifs.
    Emmanuel Macron, comme son ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian, insiste sur les réformes indispensables au Liban, de quoi parlent-ils exactement ?

    Georges Corm Les premières réformes, et je sais que de très nombreux Libanais sont tout à fait dans cette orientation, consisteraient à abandonner le système communautaire que la France nous a légué par un célèbre arrêté du haut-commissaire de 1936, qui a créé les communautés historiques à l’origine du confessionnalisme actuel. Celui-ci a joué un rôle très négatif dans le développement du Liban avec des chefs communautaires qui se partagent le « gâteau » de l’économie libanaise. C’est cet arrêté qui oblige par exemple les Libanais de communautés différentes à aller se marier à Chypre ou en Turquie…
    Pourquoi de nombreux observateurs ont-ils immédiatement soupçonné la main d’Israël dans l’explosion de Beyrouth ? Dans quel contexte de tension entre Tel-Aviv et le Hezbollah cette tragédie survient-elle ?

    Georges Corm J’ai entendu le jour même des chasseurs israéliens survoler le territoire libanais, et, depuis la montagne où je me trouvais, j’ai cru que la première explosion correspondait au passage du mur du son atteint par ces avions. Certains articles, y compris de source israélienne, accusent l’État d’Israël d’avoir provoqué l’explosion, et même le président Trump a tenu des propos ambigus à ce sujet. Entre Israël et le Hezbollah, il y a eu récemment, c’est vrai, une sorte de « journée des Dupes ». Le Hezbollah s’est mobilisé le long de la frontière sans commettre aucun acte hostile, et cela a provoqué en Israël une forte inquiétude, ravivant les souvenirs de la guerre perdue de 2006.
    La classe politique sunnite et de nombreux médias du Golfe tentent d’imputer la responsabilité de la catastrophe au Hezbollah, faut-il prendre ces accusations au sérieux ?

    Georges Corm C’est de la pure manipulation politique, ces stocks de nitrate d’ammonium se trouvaient dans le port de Beyrouth depuis des années. La question, c’est de savoir comment on a pu laisser ces matières dangereuses aussi longtemps et dans des conditions de sécurité aussi précaires. Les négligences sont probablement à chercher du côté de la direction du port de Beyrouth.
    Le Hezbollah est-il visé par le même discrédit qui frappe la classe politique libanaise ?

    Georges Corm Une bonne partie de la population constate que le « parti de Dieu » a travaillé en étroite collaboration avec le gouvernement de Hariri père d’abord, fils ensuite. Il est donc associé, dans l’esprit de beaucoup, à ce système de corruption généralisée. (...)

    #Beyrouth

  • Israel is in shock over Beirut, in a sickening show of hypocrisy
    Gideon Levy | Aug. 7, 2020 | 1:45 PM - Haaretz.com
    https://www.haaretz.com/middle-east-news/.premium-israel-beirut-lebanon-blast-support-1.9050449

    Official Israel presented itself as shocked at the disaster that struck its neighbor, Lebanon, yesterday. Almost everyone put on a sorrowful face. Except for Richard Silverstein, who writes a blog, Tikkun Olam, no one accused Israel of causing the disaster. Except for Moshe Feiglin and a few other racists, no one expressed satanic joy over it. Fortunately, former Israeli army spokesman Avi Benayahu ran Feiglin out of the race: “With such statements, you don’t belong to the Jewish people,” declared Benayahu, the man of Jewish morality, and the stain was removed.

    Benayahu is right: The Jewish state never caused such disasters, and when our enemies fell it never rejoiced. The Israel Defense Forces, whose voice Benayahu was, never such caused destruction and devastation, certainly not in Lebanon, certainly not in Beirut. What does the IDF have to do with the destruction of infrastructure? An explosion in the Beirut port? Why would the most moral army in the world have anything to do with bombing population centers? And so the country’s leaders hastened to offer help to the stricken land of the cedars, such a typical Jewish and Israeli gesture, human, lofty and moving to the point of tears.

    True, the Israel Air Force thumbs its nose at Lebanon’s sovereignty and flies through its skies as if they were its own. True, Israel has devastated Lebanon twice in war, but who’s counting. Israel’s president issued a statement of condolences to the Lebanese people, the prime minister and the ministers of foreign affairs and defense said they had “given instructions to offer humanitarian and medical assistance to Lebanon.”

    As if all this beneficence was not enough, the mayor of Tel Aviv ordered the municipality building illuminated with the colors of the Lebanese flag. Words fail. All past hatred has been set aside, Israel is now a friend in need to its suffering neighbor. Maybe it was Tu B’Av, the holiday of love, marked yesterday. But still, a vague memory threatens to spoil the how-beautiful-we-are party, which we love so much around here.

    Was it not that same defense minister that only last week threatened that same Lebanon with destruction of infrastructure? Didn’t the prime minister also threaten Lebanon? And how does destruction of infrastructure look in Lebanon? Just like what was seen in Lebanon on Tuesday. The sound of thunder shook the city, black smoke billowed over it, destruction and devastation, civilian blood spilled, 4,000 injured at hospital doors, as described in horror by the ambassador of a European country in Beirut, who had previously served in Israel. She was injured Tuesday in the blast and was in shock.

    Half of Israel and the entire IDF General Staff know how to recite the acclaimed Dahiya Doctrine. Every second politician has threatened to carry it out. That is our language with Lebanon and Gaza. It’s the doctrine espoused by the Israeli Carl von Clausewitz, former chief of staff Gadi Eisenkot, the current hope of the Israeli left, when he was chief of the Northern Command.

    And what is this sophisticated doctrine? It’s the use of disproportionate, unbridled force against infrastructure, the sowing of destruction and shedding of as much blood as possible. “Flattening” – to teach the enemy a lesson “once and for all.” The IDF has tried this more than once in the past, in Lebanon and in Gaza, and it was a dizzying success story. It looks just like what was seen in Beirut on Tuesday.

    Not a week had passed since Israel threatened to destroy infrastructure in Lebanon if Hezbollah dared avenge the killing of one of its fighters in a limited military action on the border, and Israel the destroyer becomes Israel the merciful. Would you accept humanitarian aid from such a country? Is there a more sickening show of hypocrisy?

    When Israel demolished Dahiya and other neighborhoods in Beirut, the Tel Aviv Municipality building was not illuminated with the colors of the Lebanese flag. When Israel killed thousands of innocent women and children, old and young, in Gaza during the criminal Operation Cast Lead and Operation Protective Edge, the municipality was not lit up in the colors of the Palestinian flag. But on Wednesday we were all so humane, so Lebanese for a moment. Until the next Dahiya.

    #Beyrouth

    • Israël blanchit sa barbarie en offrant son aide au Liban
      Par Motasem A. Dalloul - 07.08.2020 - Source : Middle East Monitor -Traduction : MR pour ISM
      http://www.ism-france.org/analyses/Israel-blanchit-sa-barbarie-en-offrant-son-aide-au-Liban-article-21209

      (...) Bien sûr, le Liban a jusqu’à présent ignoré Israël et les offres d’aide israéliennes malgré ce tweet posté par le porte-parole des forces d’occupation israéliennes : « C’est le moment de transcender tout conflit. »

      En fait, le Liban, aux prises à des épreuves nationales avant même que l’explosion ne se produise, a besoin de toute aide offerte - mais pas d’Israël - qui, au début de cette semaine, a promis de détruire ses infrastructures. Lors de réunions avec le chef d’état-major israélien Aviv Kochavi et d’autres membres de l’état-major général, qui se sont tenues jeudi dernier, Gantz a donné l’ordre aux forces de défense israéliennes de bombarder les infrastructures libanaises dans tout conflit potentiel avec le Liban. Cette instruction a été donnée après des jours de tension sur le front nord.

      Le Liban ne veut pas de l’aide de l’État qui a inventé la doctrine Dahiya, qui est une stratégie militaire basée sur la destruction des infrastructures civiles sous prétexte d’empêcher les combattants de l’utiliser. Pour atteindre ce but, les forces israéliennes sont autorisées à employer une puissance disproportionnée. Cette stratégie porte le nom du quartier de Dahiya à Beyrouth, qui a été complètement détruit par Israël en 2006. (...)

  • How Could the Beirut Explosion Happen? Experts Explain - Scientific American
    https://www.scientificamerican.com/article/how-could-the-beirut-explosion-happen-experts-explain

    One thing we’ve been trying to be very careful about is not hypothesizing too early in the process. We don’t have a ton of information [for Beirut], but we’ve seen the videos of the explosion. Seeing the shock wave—it’s very rare to see that. What we’re talking about is that really thin, spherical white shape moving away from the explosion . What you’re actually seeing is water vapor condensing out of the air, because of really low pressure right behind the high-pressure shock wave. And then you can see it disappears right away, because it’s evaporating once the pressure equalizes. You can see the actual shock wave, so you know that it detonated—and only certain things can get you to a detonation.

    What do you mean by detonation?
    OGLE: A shock wave travels faster than the speed of sound, and that’s the hallmark of a detonation. There are two kinds of decomposition reactions that you can find in ammonium nitrate when it’s starting to build up enough pressure to cause damage. The first is called a deflagration. It’s a wave—literally a chemical reaction wave—that is traveling through the material slower than the speed of sound. As it continues to travel, it accelerates. And if it gets to the point where it hits the speed of sound, that’s what we call a detonation. A detonation yields far more damaging mechanisms against things such as structures and buildings.

    What else can you learn from the video footage from Beirut?
    SMYTH: A lot of the times when we’re analyzing video, we’re looking for the sequence and timing of events. When we’re investigating an explosion, there’s usually both explosion damage and fire damage. It’s always one of our goals to figure out: Was it fire, then explosion or explosion, then fire? The video we see that shows a fire before the explosion is really useful.
    OGLE: There’s a very distinctive reddish-brown cloud that’s rising up, following the explosion. It’s not the same thing as performing a chemical analysis, but [the cloud] is very distinctive and would be consistent with the decomposition products of ammonium nitrate—the primary one being nitrogen oxide. I think, at least visually, there’s a potential confirmation there that ammonium nitrate [is] participating in the overall reaction.

    What can cause ammonium nitrate to explode?
    OGLE: It’s stable under normal conditions, but you can do things to it that will cause it to misbehave. The main trigger is an external heat source. Depending on how you want to count it, there have been probably somewhere between 20 and 30 major catastrophic explosions with ammonium nitrate since it came on the scene as a commercial product in the 1920s. And fire is a frequent trigger. It’s the heat of the fire that warms up the ammonium nitrate that can become a problem. If it is heated by a large heat source like a fire, the ammonium nitrate will begin to decompose—and that decomposition can be mild and harmless, or it can be catastrophic.

    The difference between the two is whether or not the ammonium nitrate is pushed together in a stockpile. Think of it like a bonfire with a bunch of logs. When you build up that bonfire, those logs are trapping the heat, which accelerates the burning and makes the big fire. Whereas if you spread them out, the heat escapes to the atmosphere harmlessly. The same thing is true with the ammonium nitrate if it’s loaded up in, for example, what they call supersacks (these flexible containers that can [often] hold about one [metric] ton each). If you pile them up with no airflow in between, then any heat that gets generated during a decomposition is trapped and can’t get out. That heat raises the temperature and accelerates the decomposition, and there’s nothing to stop it.

    With the stockpile of ammonium nitrate in Beirut, what precautions should have been taken?
    OGLE: In the U.S., we turn to [a nonprofit] organization called the National Fire Protection Association to give us guidance on how to safely handle things like hazardous materials. If you exceed a threshold quantity of material—one half of a [metric] ton [of ammonium nitrate]—then you need to take a much more sophisticated approach to how you store and handle the material to keep it safe. If you have 2,750 [metric] tons, first and foremost, the thing you need to do is move that material far away from the population. It represents a significant hazard.

    When investigating an explosion, what other clues do you look for?
    SMYTH: The presence of a crater is another indication of the size of the explosion and what could potentially be involved. And the radii of damage: How far do you have minor structural damage? Broken windows? Major structural damage? Looking at how far away things are damaged can help you estimate how much power or energy or force was released. Those types of information can be used to back out what specifically happened. If you’re looking at a smaller explosion within a building, you can look for directional indications: where this wall was blown out toward the north and this wall was blown out toward the east. You can also look at fragments, missiles or shrapnel that were thrown during the explosion to both estimate how much force you’d need to move that fragment, as well as where they are coming from. Oftentimes we’re looking for fragments of certain pieces of equipment to put them back together like a puzzle: you might be able to look at those pieces and understand why they fragmented the way they did. Time lines are really important to our work. Understanding how long something was exposed to a fire, when someone was last in the room [and] noted that everything was normal, when people first see smoke—that type of [establishment of] a time line can be really helpful to help us [set bounds on] what’s going on, as well as potentially eliminate different hypotheses.

    OGLE: You’re searching for little nuggets of gold through a bunch of other kinds of fluff. But that requires interviews and searching through documents. One of the things, for example, that there’s been some talk about in the news media is whether or not there were any fireworks stored either nearby or, potentially, in the same warehouse [as the ammonium nitrate in Beirut]. Given the devastation that you’re looking at, it would be probably difficult to find physical evidence of that. You’re going to have to rely on people, and maybe documents, that will help you establish whether or not some materials were being stored in adjacent warehouses or in the same one.

    #Beyrouth #nitrate_d’ammonium #Liban

  • Liban : le Hezbollah « nie catégoriquement » avoir tout « entrepôt d’armes » dans le port de Beyrouth
    Par Le Figaro avec AFP 7 août 2020
    https://www.lefigaro.fr/flash-actu/liban-le-hezbollah-nie-categoriquement-avoir-tout-entrepot-d-armes-dans-le-

    Le chef du mouvement libanais du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a « nié catégoriquement » vendredi 7 août que son organisation possédait un « entrepôt d’armes » dans le port de Beyrouth, secoué par une explosion meurtrière et destructrice.

    « Je nie totalement, catégoriquement, qu’il y ait quoi que ce soit à nous dans le port, ni entrepôt d’armes, ni entrepôt de missiles (...) ni une bombe, ni une balle, ni nitrate » d’ammonium, a martelé le chef du Hezbollah dans une allocution télévisée, après des accusations qui ont circulé dans les médias ou au sein de l’opinion publique et pointant du doigt l’influent mouvement chiite libanais.

    #Beyrouth

  • Liban : à l’origine de l’explosion, un cargo russe délabré qui ne devait pas accoster à #Beyrouth | Les Echos
    https://www.lesechos.fr/monde/afrique-moyen-orient/liban-a-lorigine-de-lexplosion-un-cargo-russe-delabre-qui-ne-devait-pas-acc

    C’est l’histoire d’un bateau appartenant à un homme d’affaires russe et battant pavillon moldave, qui a quitté le port de Batumi, en Géorgie en 2013 en direction de Biera, au Mozambique. Un cargo nommé le Rhosus, qui n’est jamais arrivé à bon port, et aurait fini dans les profondeurs du port de Beyrouth. C’est sa cargaison qui a, en toute vraisemblance, explosé mardi , faisant au moins 145 morts et 5.000 blessés et dévastant une partie de la capitale libanaise.

    Si les autorités n’ont pas explicitement fait le lien entre le bateau et l’explosion, elles ont pointé le stockage sans précaution de 2.750 tonnes de nitrate d’ammonium. Précisément ce qui a été déchargé du Rhosus en 2014 dans un hangar du port de Beyrouth, qu’il n’a jamais quitté.

  • EN IMAGES : Beyrouth à l’heure de l’Apocalypse | Middle East Eye édition française
    https://www.middleeasteye.net/fr/reportages/liban-beyrouth-port-explosion-catastrophe-photos

    EN IMAGES : Beyrouth à l’heure de l’Apocalypse
    Des corps ensanglantés, un paysage de désolation, de la fumée à perte de vue… Les photos des explosions qui ont dévasté Beyrouth le mardi 4 août sont celles d’une fin du monde
    MEE
    Mercredi 5 août 2020 -

    #Beyrouth

  • Journalist Rami Khouri: Beirut Explosion Follows Years of Lebanese Gov’t Incompetence & Corruption
    August 05, 2020 | Democracy Now!
    https://www.democracynow.org/2020/8/5/rami_khouri_lebanon_beirut_explosion

    (...) RAMI KHOURI: Well, the information that has come out from the people who investigated it so far is that the storage shed was also storing some fireworks and other materials nearby, and it was those materials that caught fire or ignited or something happened because of the heat and humidity, and created a little fire. The fire department was there to put it out, and then that fire ignited the ammonium nitrate.

    But the real story is not just the 3.5 magnitude Richter scale measurement. It’s the 9.0 magnitude political scale measurement that this is going to unleash. Because looking backwards and looking forwards, this explosion is a consequence of the cumulative incompetence, corruption, lassitude, amateurism and uncaring attitude by successive Lebanese governments, going back ten, 15 years that has brought the Lebanese people to a point of pauperization and desperation. They don’t have enough water. They don’t have electricity. They don’t have jobs. They don’t have reasonably priced food. Education is declining. Every dimension of life in Lebanon has declined, steadily, uninterruptedly, for the last 15 or 20 years.

    It is the ruling political elite that is responsible for this, and looking back and looking forward, because this amount of ammonium nitrate was allowed to be stored there, when people knew about it. Other governments knew about it and did nothing about it. And people were talking to judges to pass a ruling to get the stuff out of there, because it was dangerous. And nobody did anything. So therefore the political shocks, the aftershocks are really going to be, I think, the significant dimension of this, beyond the humanitarian suffering that we are now seeing dealt with. (...)

    That’s the real aftermath of this explosion. And you see it in people saying, for instance, Lebanese saying, “Don’t give aid money to the government. They will steal it. They have stolen everything else. They’re going to steal the aid money. Give aid money to the Lebanese Red Cross, to NGOs, to hospitals. But don’t give it to the Lebanese government.”

    This is an important point because the ability of the Lebanese government, like all the Arab governments in the last 20 years or so, to continue a policy of autocratic authoritarian militarized policymaking that has led to the pauperization of a majority of Arabs. Around 70% of Arabs are poor or vulnerable now. And that is quickly increasing with COVID-19 and other things like this bombing.

    The ability of Arab governments to maintain these cruel policies is very much linked to the support they get from international parties including the Americans, the French, the British, the Russians. Everybody. There’s nobody that comes out of this modern legacy of Arab state failures—nobody comes out looking good. The French president is supposed to go to Lebanon today. People are very much anxious to hear what he says. And if he just comes and meets with the Lebanese government and makes happy statements about “we will always support you,” people are going to jeer at him and tell him to go home. (...)

    #Beyrouth

  • AZF : cinq ans de surveillance épidémiologique
    Publié le 1 Octobre 2006
    Mis à jour le 10 septembre 2019
    https://www.santepubliquefrance.fr/occitanie/azf-cinq-ans-de-surveillance-epidemiologique

    Immédiatement après l’accident de l’usine AZF, l’Institut de veille sanitaire (InVS) a mis en place un programme de surveillance épidémiologique de la population toulousaine. Le bilan à cinq ans fait ressortir trois aspects. Concernant l’exposition aux polluants dispersés par l’explosion, aucune conséquence sanitaire durable n’a été mise en évidence dans la population. Les différentes enquêtes réalisées soulignent, en revanche, la fréquence et la durée des atteintes auditives, ainsi que l’importance des troubles psychiques.

    #Beyrouth

  • Toujours pas de vols de #rapatriement pour les #employées_de_maison migrantes

    Le retour des travailleurs étrangers doit se faire selon un mécanisme qui respecte leurs droits, selon l’Organisation internationale du travail.

    Les premières opérations de #rapatriement de #travailleuses_migrantes devaient débuter hier, avaient annoncé les autorités libanaises. Un avion devait venir d’Addis-Abeba pour ramener chez elles des employées de maison éthiopiennes particulièrement touchées par la crise libanaise économico-financière et davantage fragilisées par la #pandémie de #coronavirus. Mais l’opération n’a pas eu lieu. Selon l’ambassade d’Éthiopie, ce vol n’était toujours pas programmé. « Nous n’avons pas encore annoncé de date », se contente de dire à L’Orient-Le Jour le consul d’Éthiopie, Aklilu Tatere. Mais du côté de la Sûreté générale, on indique que « l’Éthiopie n’aurait pas trouvé d’avion » pour rapatrier les travailleuses éthiopiennes en situation de grande #vulnérabilité coincées au Liban. « L’opération pourrait avoir lieu d’ici à deux jours », estime le porte-parole de la Sûreté générale, le général Nabil Hannoun, précisant que « la décision revient aux autorités éthiopiennes ». Car le rôle de la SG, en cette période exceptionnelle, est de donner le feu vert aux ambassades, après s’être assurée de l’identité des travailleuses migrantes, dont une grande partie est en situation irrégulière. « Nous régularisons leur situation sans contrepartie financière pour leur permettre de quitter le pays, à la condition qu’elles ne fassent pas l’objet d’une plainte judiciaire », affirme le responsable.

    Les coûts exorbitants du #retour

    Dans ce cadre, de nombreuses employées de maison éthiopiennes, philippines, bangladaises ou d’autres nationalités se pressent aux portes de leurs consulats, dans une volonté de quitter le pays du Cèdre. Même chose du côté des travailleurs étrangers, ouvriers, pompistes, éboueurs… Car travailler au Liban ne leur convient plus. Avec la dépréciation de la #livre_libanaise et la #paupérisation des employeurs libanais, leurs salaires fondent comme neige au soleil. Payées dans la monnaie nationale depuis la pénurie de dollars, alors que la promesse d’embauche était basée sur un #salaire en #dollars, les employées de maison touchent désormais le tiers, voire le quart de leur salaire initial. Et puis les #transferts_d’argent sont de plus en plus difficiles. Une situation à laquelle vient s’ajouter la crise du coronavirus, qui a mis des milliers de travailleuses au #chômage, #femmes_de_ménage ou #employées_domestiques. L’AFP rapporte le cas de Sophia notamment, une travailleuse domestique éthiopienne sous contrat, renvoyée et jetée dans la rue sans salaire, sans valise, sans passeport et qui n’a qu’un but désormais : rentrer chez elle. Alors, elle attend une promesse de rapatriement devant l’ambassade d’Éthiopie à Hazmieh, comme nombre de ses compatriotes. Or il est de notoriété publique que nombre de pays voient d’un mauvais œil le retour de leur #main-d’œuvre qui viendrait grossir les rangs des chômeurs en ces temps de crise mondiale.

    L’ambassade des Philippines a déjà rapatrié 618 employées de maison depuis le mois de décembre 2019, selon le vice-consul des Philippines, Edward Chan. La crise financière battait déjà son plein, et près de 2 000 demandes de rapatriement avaient été déposées, principalement des travailleuses non documentées qui avaient fui le domicile de leur employeur. « La pandémie de Covid-19 a interrompu le processus », regrette-t-il. Aujourd’hui, de nouveaux défis se posent, liés au #prix prohibitif des #billets_d’avion. « Affréter un charter coûterait une fortune, sachant que le billet Beyrouth-Manille coûte aujourd’hui entre 1 200 et 2 300 dollars », affirme M. Chan à L’Orient-Le Jour, précisant que « le consulat apporte un soutien financier aux travailleuses philippines pour leur permettre de rentrer chez elles ».

    Pour un #retour_volontaire et non forcé

    Une autre question se pose. Que deviendront les plaintes auprès des autorités libanaises des travailleuses domestiques victimes d’abus, de mauvais traitements ou de non-paiement de leurs salaires et qui décident de quitter le Liban ?

    Si le consulat philippin assure un ferme suivi des dossiers de ses ressortissantes auprès du ministère du Travail, sauf en cas de désistement, de nombreuses employées de maison migrantes n’auront jamais gain de cause, malgré les #abus dont elles ont été victimes.

    C’est la raison pour laquelle l’Organisation internationale du travail insiste pour que le retour des travailleurs migrants du Liban, et plus particulièrement des employées de maison, se déroule selon un mécanisme qui respecte leurs #droits. « Il faut d’abord que ce retour soit volontaire et non forcé. Car la travailleuse doit avoir le #choix entre trouver un autre emploi sur place ou partir, au cas où l’employeur n’aurait plus les moyens de respecter ses engagements », affirme la porte-parole de l’OIT, Zeina Mezher. « Il est aussi impératif que le rapatriement des travailleuses étrangères du Liban, touchées par la double #crise_économique et sanitaire, ne soit pas un prétexte pour les délester de leurs droits », ajoute-t-elle. D’autant plus que celles qui désirent quitter le pays sont généralement les plus vulnérables. Pour avoir fui un employeur abusif, elles sont souvent sans documents d’identité. « D’où la nécessité, précise la porte-parole, que l’employeur assume la responsabilité du billet d’avion comme prévu par le contrat de travail, même lorsque son employée a quitté le domicile. » Une réponse qui vient en marge d’une réunion virtuelle destinée à identifier les problèmes de la main-d’œuvre migrante au Liban en ces temps exceptionnels, organisée hier par l’OIT et l’OIM (Organisation internationale des migrations) et qui a réuni tous les acteurs locaux et internationaux, dans le but d’y apporter une réponse globale.

    https://www.lorientlejour.com/article/1218891/toujours-pas-de-vols-de-rapatriement-pour-les-employees-de-maison-mig
    #employé_domestique #employé_de_maison #migrations #femmes #crise_sanitaires #covid-19 #femmes_migrantes #Liban #Ethiopie #Philippines #Bangladesh #remittances #travail_domestique #travailleuses_domestiques

    ping @isskein @_kg_ @tony_rublon @thomas_lacroix

    • « Je veux rentrer au Soudan, je peux à peine manger à ma faim ! »

      Terrassés par la crise, des Soudanais tentent l’improbable traversée vers Israël.

      La crise économique et financière qui secoue le Liban impacte de plus en plus les travailleurs étrangers qui, avec la fermeture de l’aéroport en mars dernier, se retrouvent prisonniers dans un pays devenu trop cher pour eux et où ils voient leurs revenus fondre parallèlement à la chute libre de la livre face au billet vert.

      La forte dépréciation monétaire et l’explosion du chômage ont même provoqué un phénomène inédit à la frontière libano-israélienne, sous étroite surveillance, rapporte l’AFP sous la plume de Bachir el-Khoury à Beyrouth et Rosie Scammell à Jérusalem, en précisant que depuis début mai, au moins 16 Soudanais ont été interpellés alors qu’ils tentaient de traverser de nuit cette zone à hauts risques, gardée par les soldats de la Finul et de l’armée.

      Le dernier en date avait été retrouvé mercredi dernier par des soldats israéliens, caché dans une canalisation d’eau. Il a été interrogé par l’armée israélienne, avant d’être renvoyé de l’autre côté de la frontière, indiquent les deux auteurs.

      Des deux côtés, on s’accorde toutefois à dire que ces récentes tentatives de franchissement sont uniquement motivées par des considérations financières.

      « Selon l’enquête préliminaire », elles « ne revêtent aucune motivation sécuritaire ou d’espionnage », confirme une source de sécurité libanaise, sous le couvert de l’anonymat.

      La semaine dernière, l’armée libanaise avait découvert à la frontière le corps criblé de balles d’un Soudanais, tué dans des circonstances non élucidées à ce jour. Au cours des dernières semaines, elle avait procédé à plusieurs interpellations de Soudanais tentant de rallier Israël.

      À peine de quoi manger

      « Je veux rentrer au Soudan car la vie est devenue très chère ici. Je peux à peine manger à ma faim », déplore Issa, 27 ans, employé dans un supermarché de la banlieue sud de Beyrouth.

      Son salaire mensuel de 500 000 livres vaut désormais moins de 100 dollars, contre 333 avant la crise.

      Plus de 1 000 Soudanais se sont inscrits auprès de leur ambassade à Beyrouth dans l’espoir d’être rapatriés, sur les quelque 4 000 vivant au Liban, selon Abdallah Malek, de l’Association des jeunes Soudanais au Liban, cité par l’agence de presse.

      Ceux qui optent pour une tentative de départ vers l’État hébreu auraient des proches ou des connaissances au sein de la communauté soudanaise en Israël. Selon des informations récoltées par l’armée israélienne, il s’agit notamment d’employés du secteur de la restauration, qui ont organisé leur fuite via les réseaux sociaux.

      Protection humanitaire

      Impossible de déterminer le nombre exact ayant réussi à franchir la frontière pour s’installer en Israël. Un, au moins, Mohammad Abchar Abakar, est en détention depuis plusieurs mois après son arrestation en janvier par l’armée israélienne. L’ONG « Hotline pour les réfugiés et migrants » s’est mobilisée pour obtenir sa libération fin avril. Elle n’a pas encore pu le voir en raison de la pandémie de Covid-19.

      « Il nous a dit qu’il voulait demander l’asile », dit la porte-parole de cette ONG, Shira Abbo. Là encore, les chances de réussite sont maigres : ces dernières années, Israël a accordé le statut de réfugié à... un seul Soudanais, sur une communauté estimée à 6 000 personnes. La majorité d’entre eux ont une demande d’asile en cours d’étude depuis des années, qui leur permet de travailler provisoirement. Environ un millier ont obtenu un statut alternatif de « protection humanitaire ».

      La plupart des Soudanais en Israël ont commencé à affluer en 2007, empruntant une route là aussi périlleuse via le Sinaï égyptien. Longtemps poreuse, cette frontière a depuis été renforcée par l’État hébreu. Aujourd’hui, Mme Abbo déplore le refoulement des travailleurs interceptés par l’armée israélienne. « Si quelqu’un affirme vouloir demander l’asile, il doit au moins avoir la possibilité de rencontrer des spécialistes dans la prise en charge de ce type de population », dit-elle.

      Avec l’absence de la moindre relation entre les deux pays voisins, il n’existe évidemment aucune coopération bilatérale sur ce dossier.

      https://www.lorientlejour.com/article/1223224/-je-veux-rentrer-au-soudan-je-peux-a-peine-manger-a-ma-faim-.html
      #réfugiés #réfugiés_soudanais #faim #alimentation #nourriture

    • #Beyrouth  : les travailleuses domestiques veulent rentrer chez elles

      Souvent indécentes, les conditions de vie et de travail des employées domestiques migrantes au Liban se sont encore aggravées avec la crise économique qui ravage le pays. Cette crise a en effet poussé de nombreux employeurs et employeuses à abandonner leurs domestiques, sans argent ni papiers, devant l’ambassade du pays dont elles/ils sont originaires. Mais l’explosion du 4 août à Beyrouth renforce l’urgence de la situation pour ces migrant·es, en grande majorité des femmes, qui demandent juste à pouvoir rentrer chez elles/eux.

      Il existe environ 250.000 travailleuses domestiques au Liban, venues de pays asiatiques et africains dans l’espoir de gagner suffisamment d’argent pour subvenir aux besoins de leur famille restée au pays. Ne relevant pas du Code du travail, ces personnes sont soumises au système de la kafala  : elles sont «  parrainées  » par un·e employeur/euse qui en est donc légalement responsable. Bien souvent, cela revient à avoir son passeport confisqué, mais aussi, dans de nombreux cas, à ne pas recevoir son salaire et à subir des abus. Dans un rapport de 2019 consacré à «  l’exploitation des travailleuses domestiques migrantes au Liban  », Amnesty International dénonce «  des atteintes graves et systématiques aux droits humains imputables aux employeurs.  » L’organisation pointe notamment «  des horaires de travail journaliers indécents, l’absence de jours de repos, le non-versement ou la réduction de leur salaire, la confiscation de leur passeport, de graves restrictions à leur liberté de mouvement et de communication, le manque de nourriture, l’absence de logement convenable, des violences verbales et physiques, et la privation de soins médicaux. Des cas extrêmes de travail forcé et de traite des êtres humains  » ont également été rapportés.

      Les conditions de vie et de travail des employées domestiques migrantes se sont encore aggravées avec la crise économique qui a frappé le Liban dès 2019. Cette crise du secteur financier, qui a eu comme résultat de dévaluer la livre libanaise et de provoquer une inflation évaluée à 56,6 % en mai, a durement frappé les classes moyennes. Appauvries, ces familles n’ont plus les moyens de payer le salaire d’une domestique. Dans bien des cas, ces femmes ont juste été abandonnées par leur employeur/euse, sans argent et sans régularisation de leur situation pour pouvoir partir, tout cela en pleine pandémie de

      Une situation aggravée par l’explosion

      L’explosion du port de Beyrouth le 4 août dernier ne fait que rendre la situation des travailleuses domestiques encore plus désespérée. «  Les employeurs n’ont plus les moyens. La plupart étaient pauvres avant les multiples problèmes économiques et sanitaires suivis de l’explosion massive  », explique Dipendra Uprety, fondateur du groupe de mobilisation This is Lebanon. «  Les travailleuses migrantes n’ont pas été payées depuis des mois. Et si elles l’ont été, c’est en livres libanaises, ça n’a désormais aucune valeur. Elles travaillent 14 heures par jour pour [l’équivalent de] 30 dollars par mois [environ 25 euros, ndlr].  »

      Pour qu’une travailleuse puisse partir du pays, la Sûreté Générale [organisme sous l’autorité du ministère de l’Intérieur et des Municipalités] doit contrôler les conditions de départ de celle-ci auprès de son employeur/euse, un processus qui prend habituellement entre deux et trois mois. De nombreuses migrantes sont aussi bloquées au Liban sans papiers depuis des mois et parfois des années. Deux solutions s’offrent alors à elles  : payer des amendes astronomiques et partir après avoir obtenu un laissez-passer, ou se retrouver en prison dans des conditions dramatiques. Sans compter le prix du billet, entre 400 et 700 dollars [entre 340 et 590 euros environ, ndlr] selon les pays d’origine.
      Abandonnées à la rue

      «  Il s’agit d’un moment terrible pour les travailleuses domestiques  », raconte Farah Salka, directrice exécutive du Mouvement Anti-Raciste (ARM). «  Cette année a été très dure pour tout le monde au Liban… Si vous imaginiez un cauchemar, vous ne pourriez pas imaginer ça. Et maintenant, vous pouvez multiplier les dommages par dix pour les travailleuses domestiques. Elles demandent juste à rentrer chez elles  ! Elles sont encore sous le choc de l’explosion, comme nous. Certaines ont disparu, certaines sont mortes, les autres sont parfois blessées, et elles ne reçoivent aucun soutien pendant cette crise. Et au milieu de ce chaos, elles sont abandonnées à la rue. C’est devenu une scène commune à Beyrouth  : des centaines de migrantes à même le sol, sans abri.  »

      Les employé·es et volontaires d’ARM passent leurs journées à traiter des cas, traduire, assister administrativement, financièrement, médicalement, et lever des fonds pour permettre aux migrantes en possession de papiers de payer leur billet. «  Il faut une armée pour gérer tout ça, tout relève de l’urgence, ajoute Farah Salka. Elles sont à un stade où elles se fichent de leurs droits, de l’argent qui leur est dû. Elles veulent juste laisser ce cauchemar derrière elles et partir. Et je vais être honnête, n’importe où est mieux qu’ici.  »

      Un groupe d’activistes éthiopiennes, Egna Legna Besidet, est aussi sur le terrain, surtout depuis le début de la crise économique. L’une des membres, Zenash Egna, explique qu’elle n’a plus de mots pour décrire la situation  : «  La vie des travailleuses migrantes n’est pas bonne au Liban. Déjà avant la crise économique, la pandémie et l’explosion, on secourait des femmes battues, violées, qui s’enfuyaient sans papiers et sans argent. Tout ça a juste augmenté, c’est terrible. Le monde doit savoir quel enfer c’est de vivre sous le système de la kafala.  » En ligne, de nombreux témoignages de femmes désespérées abondent. Devant leur consulat, des Kényanes ont aussi manifesté, demandant à leur pays de les rapatrier.

      https://www.youtube.com/watch?v=KuhBhNRjxp4&feature=emb_logo

      «  Il est temps pour nous de partir  »

      Une domestique nigériane appelée Oluwayemi, 30 ans, a confié à axelle son calvaire personnel. Arrivée en juin 2019 au Liban, elle raconte avoir été traitée comme une esclave par ses employeurs/euses. «  Puis ils m’ont renvoyée de la maison, sans argent et sans passeport. Ils m’ont juste dit «  Pars  ». Avec la crise économique, tout est pire au Liban. Je pense qu’il est temps pour nous de partir. L’explosion a tué des domestiques nigérianes, d’autres ont été blessées, les maisons ont été détruites. J’ai eu tellement peur, je veux que l’on m’aide et que je puisse retourner dans mon pays. Je veux que l’on m’aide, vraiment, parce que je ne veux pas retourner au Nigeria et devenir une prostituée, ou une voleuse. Je veux que mon futur soit beau, je veux monter mon propre commerce. Je prie pour que l’on m’aide.  »

      Une autre domestique nigériane qui souhaite rester anonyme raconte qu’elle a été jetée de chez son employeur sans argent, téléphone, vêtements ou papiers après sept mois d’abus physiques. Elle a également plaidé pour recevoir de l’aide, insistant sur le fait qu’il n’y a plus rien au Liban pour les travailleuses migrantes  : «  Il n’y a pas d’argent, pas de travail, pas de nourriture. Je veux partir.  »
      Faire pression pour faciliter le retour des migrantes

      Pour que la situation se débloque, il faudrait que les pays d’origine et la Sûreté Générale se mettent d’accord pour faciliter le retour des ressortissantes bloquées au Liban. «  On doit mettre la pression sur les consulats et les ambassades pour qu’ils prennent enfin la situation au sérieux. La Sûreté Générale doit supprimer ses enquêtes, exempter les travailleuses de leurs amendes et approuver leur départ avec des laissez-passer pour celles qui n’ont pas leurs papiers, explique Farah Salka. Mais aussi, on a besoin d’argent, de tellement d’argent pour payer les billets d’avion. C’est inimaginable.  »

      Pour Dipendra Uprety, le mot à appliquer est «  amnistie  »  : «  Des efforts ponctuels ne peuvent pas répondre aux besoins. La seule solution possible est que la Sûreté Générale accorde une amnistie générale à ces femmes, ce qui équivaudra à des centaines de milliers de documents de voyage temporaires. L’argent commence à affluer maintenant pour les billets d’avion, la nourriture et les soins médicaux, mais les travailleurs sociaux ne sont pas assez nombreux pour répondre à tous les besoins [notamment en termes d’hébergement, ndlr].  »
      Dépasser le racisme

      Au-delà de l’urgence de la situation, le racisme est toujours bien présent dans les mentalités libanaises, même après l’explosion. Ainsi, la liste des personnes mortes et disparues est toujours incomplète  : les noms et visages des victimes étrangères non occidentales ne sont tout simplement pas mentionnés. Un texte publié par l’ARM le 13 août dit que  : «  Ce n’est pas un hasard. Les travailleurs migrants et les réfugiés sont systématiquement déshumanisés et marginalisés au Liban, dans la vie comme dans la mort.  »

      Selon Farah Salka, le Liban devrait se préparer à changer  : «  J’espère qu’aucune nouvelle femme ne viendra en tant que travailleuse domestique avant qu’on ne répare tout ça. J’espère que le Liban sera prêt, parce que c’est horrible. Si nous n’apprenons pas maintenant, je ne sais pas quand ou si nous pourrons apprendre.  »

      https://www.axellemag.be/beyrouth-les-travailleuses-domestiques-veulent-rentrer-chez-elles

  • Le Liban à trois voix
    https://www.franceculture.fr/emissions/lexperience/le-liban-a-trois-voix



    https://www.liberation.fr/debats/2019/11/12/liban-vous-avez-voulu-nous-enterrer-vous-ne-saviez-pas-que-nous-etions-de

    Le Liban à trois voix raconte l’histoire d’un retour au #Liban, pour cause de révolution, de l’écrivain Sélim Nassib, sa femme, la cinéaste Yolande Zauberman et leur fille de vingt et un ans, Assia Turquier-Zauberman. Longtemps correspondant du journal Libération à #Beyrouth, Sélim Nassib n’avait plus mis les pieds dans son pays natal depuis une vingtaine d’années. Porté par trois voix, le récit de ce retour mêle l’histoire intime à la grande histoire du soulèvement libanais actuel.

    https://www.liberation.fr/auteur/7545-selim-nassib

  • Forages illégaux à Chypre : l’Union européenne va-t-elle sanctionner la Turquie ?
    https://www.latribune.fr/economie/international/forages-illegaux-a-chypre-l-union-europeenne-va-t-elle-sanctionner-la-turq

    L’Union européenne a mis en garde la Turquie contre tout forage illégal d’hydrocarbures en Méditerranée orientale, notamment dans les eaux de Chypre.

    L’Union européenne a mis en garde la Turquie contre tout forage illégal d’hydrocarbures en Méditerranée orientale, notamment dans les eaux de Chypre, avant l’ouverture de la conférence internationale de Berlin pour tenter de pacifier la Libye. Le ministère turc des Affaires étrangères a pourtant annoncé dimanche l’arrivée d’un bateau, le Yavuz, au sud de l’île pour y mener des activités de forage. "Tous les membres de la communauté internationale doivent s’abstenir de toute action susceptible de porter atteinte à la stabilité et à la sécurité régionales", a rappelé le porte-parole du chef de la diplomatie européenne Josep Borrell dans un communiqué diffusé samedi. « L’intention de la Turquie de lancer de nouvelles activités d’exploration et de forage dans l’ensemble de la région va malheureusement dans le sens opposé », a-t-il déploré.

    L’UE s’est mise en mesure de prendre des sanctions ciblées contre « les personnes ou les entités qui sont responsables d’activités de forage non autorisées d’hydrocarbures en Méditerranée orientale ou qui sont impliquées dans ces activités ». Une liste est en préparation et pourrait être discutée au cours de la réunion des ministres des Affaires étrangères de l’UE lundi à Bruxelles. Les sanctions consisteront en une interdiction de pénétrer sur le territoire de l’UE et un gel des avoirs. De plus, il sera interdit de prêter des fonds aux personnes et aux entités inscrites sur la liste. De son côté, Chypre a accusé dimanche la Turquie de « se transformer en Etat pirate en Méditerranée orientale », selon un communiqué de la présidence. « La Turquie persiste en suivant la voie de l’illégalité (au regard du droit) internationale », selon le texte.

    Le président turc Recep Tayyip Erdogan, qui participe à la conférence de Berlin, a rejeté les « ultimatums » de l’Union européenne. Il a rappelé que la Turquie abritait quelque quatre millions de réfugiés, en majorité syriens, et qu’elle pourrait leur ouvrir les portes vers l’Europe. L’implication turque dans le conflit en Libye est dictée par des facteurs géopolitiques et par des motivations d’ordre économique. Ainsi, des gisements d’hydrocarbures en Méditerranée orientale aiguisent l’appétit de la Turquie mais aussi celui d’autres pays riverains comme la Grèce, l’Egypte, Chypre et Israël.

    • İsrail’e Yavuz’la mesaj
      https://www.yenisafak.com/gundem/israile-yavuzla-mesaj-3522446


      Bölge ile ilgili harita
      (carte de la région)

      Doğu Akdeniz’de, Yunanistan ve Mısır’la birlikte hareket eden İsrail’e, Türkiye’den Kıbrıs’ın güneyinde net mesaj geldi. Kıbrıs adası çevresinde arama ve sondaj faaliyetlerine devam eden Türkiye, Yavuz sondaj gemisinin Ada’nın güneyindeki ‘G’ ruhsat sahasına gönderdi. Konuya ilişkin Dışişleri Bakanlığı Sözcüsü Hami Aksoy, “Yavuz sondaj gemimiz, geçtiğimiz cuma günü KKTC hükümetinin 2011 yılında Türkiye Petrolleri’ne verdiği ruhsatlar çerçevesinde, üçüncü sondaj faaliyetini gerçekleştirmek üzere Ada’nın güneyindeki ‘G’ ruhsat sahasına intikal etmiştir” dedi. İntikalin, Yunanistan, Güney Kıbrıs ve İsrail arasında 2 Ocak’ta imzalanan EastMed Boru Hattı projesinden ve Kahire’de toplanan Doğu Akdeniz Gaz Forumu kuruluş bildirgesinin imzalanmasından hemen sonra gelmesi dikkat çekti. Her iki inisiyatifin başını da İsrail’in çektiği biliniyor. Yavuz hamlesi, Türkiye’nin İsrail’e karşı kararlılık gösterisi olarak değerlendirildi.

      KKTC RUHSAT SAHASI
      Dışişleri Bakanlığı Sözcüsü Aksoy Yavuz’un ‘G” ruhsat sahasına intikale ilişkin, “Yavuz sondaj gemimiz, geçtiğimiz cuma günü KKTC hükümetinin 2011 yılında Türkiye Petrolleri’ne verdiği ruhsatlar çerçevesinde, üçüncü sondaj faaliyetini gerçekleştirmek üzere Ada’nın güneyindeki ‘G’ ruhsat sahasına intikal etmiştir. Bu sahada Ada’nın ortak sahibi olarak Kıbrıs Türklerinin de en az Kıbrıs Rumları kadar hakları vardır. Burada petrol ve doğal gaz bulunması halinde iki taraf da gelirleri birlikte paylaşacaktır” ifadelerini kullandı.

      LAF OLSUN DİYE VERMEDİK
      KKTC Başbakan Yardımcısı ve Dışişleri Bakanı Kudret Özersay, Yavuz’un ‘G’ bölgesine intikaline ilişkin KKTC’nin Türkiye Petrolleri Anonim Ortaklığı’na (TPAO) verdiği tüm lisans alanlarında kazı yapılacağını belirterek “Bu lisansları laf olsun diye vermedik.” dedi. KKTC’nin bu adımı atacağını aylar öncesinden duyurduğunu anımsatan Özersay, Doğu Akdeniz’de en erken zamanda doğal gaz konusunda ilgili bütün tarafların iş birliği yapmasının kaçınılmaz olduğunu söyledi.

      LEVİATHAN VE TAMAR’A SINIR KOMŞUSU
      Yavuz sondaj gemisinin intikal ettiği ‘G’ bölgesi, Kıbrıs adasının güneydoğusunda bulunuyor ve İsrail’in Doğu Akdeniz’deki iki önemli doğal gaz sahası, Leviathan ve Tamar’ın bulunduğu deniz alanına sınırdaş konumda yer alıyor. Yavuz’un bölgeye gönderilmesi, Türkiye’yi, 2020 yılı askeri istihbarat raporunda “tehdit” listesine alan ve EastMed boru hattı projesinde ısrarcı olan İsrail yönetimine bir cevap niteliği taşıyor.

      KORSAN GEMİ KOVALANDI
      Aralık ayında İsrail’in Kanal 13 adlı televizyonu haberinde Türk donanmasının Doğu Akdeniz’de, Kıbrıs adası açıklarında korsan arama çalışması yapmak isteyen bir İsrail gemisini engellediğini belirtmişti. Kanal 13 muhabiri Barak Ravid Twitter hesabından paylaştığı mesajda, iki hafta önce ortak bir proje üzerinde çalışan İsrailli ve Güney Kıbrıslı araştırmacıları taşıyan İsrail’e ait “Bat Galim” isimli araştırma gemisinin, Türk Deniz Kuvvetlerine ait bir gemi tarafından Doğu Akdeniz’den çıkarıldığını öne sürmüş ve adını açıklamadığı İsrailli bir yetkiliye dayandırdığı mesajında, Türk Deniz Kuvvetlerine ait geminin Bat Galim’e telsiz yoluyla ulaşarak bölgeden ayrılması emrini verdiğini iddia etmişti. İsrail gemisinin kovalandığı bölgenin Yavuz’un intikal ettiği ‘G’ alanı olduğu iddialar arasındaydı.

      AB’ye ders gibi cevap
      Öte yandan Türk Dışişleri Bakanlığı, Avrupa Birliği’nin Yavuz gemisinin Kıbrıs adasının güneyine intikalini hedef alan açıklamasına da sert tepki gösterdi. Dışişleri Bakanlığı Sözcüsü Hami Aksoy, Yavuz sondaj gemisinin KKTC ruhsat sahalarındaki üçüncü sondaj faaliyetine ilişkin AB açıklamasına, Kıbrıs Türk makamlarının hidrokarbon kaynaklarının ve gelirlerinin hakça paylaşımına yönelik 13 Temmuz 2019 tarihinde yaptığı önerinin halen geçerli ve çözüm için önemli bir fırsat olduğunu belirtti. Aksoy, “AB, ülkemizin ve Kıbrıs Türklerinin Doğu Akdeniz’deki haklarının gasp edilmesine 2003’ten beri sessiz kalmıştır. Yaptığı hiçbir açıklamada Kıbrıs Türklerine değinmemiş, Kıbrıs Türklerinin varlığını ve haklarını yok saymıştır. AB öncelikle birlik dayanışması kisvesiyle bu gerçeklikten uzak, ön yargılı, çifte standartlı politikalarını sona erdirmelidir. Kıbrıs Türklerinin Ada’nın doğal kaynakları üzerindeki hakları garanti altına alınıncaya ve 13 Temmuz 2019 önerisi çerçevesinde bir işbirliği mekanizması kurulana değin Ada’nın güneyinde de Kıbrıs Türklerinin haklarını korumaya devam edeceğimizden kimse şüphe duymamalıdır” değerlendirmesini yaptı.

    • Yavuz 8. bölgeye geçti: «Türkler burnumuzun dibini kazıyor» - Dünya Haberleri
      https://www.cnnturk.com/dunya/yavuz-8-bolgeye-gecti-turkler-burnumuzun-dibini-kaziyor

      Yavuz gemisi, Akdeniz’de Kıbrıslı Rumların parselleyip kiraladığı 8 numaralı bölgede sondaja başlıyor. Rum yönetimi, “Türkler burnumuzun dibini kazıyorlar” diye telaşlandı.

      Kıbrıs adasının batısında çalışmalarını tamamlayan Yavuz sondaj gemisi, Kıbrıslı Rumların 13 parsele ayırarak İtalyan ENI ve Fransız Total ortaklığına kiraladığı 8 numaralı parselle kesişen bölgede kazı yapacak. Yavuz’un Rumların kiraladığı parselde çalışma başlatması Rum yönetiminin, “Türkiye el koyuyor, burnumuzun dibini kazacaklar” paniğine yol açtı. Yavuz, Ada’nın güneyinde KKTC’nin verdiği ruhsat çerçevesinde çalışma yürütecek.

      Enerji Bakanı Fatih Dönmez’in geçen hafta ilan ettiği Yavuz’un yeni görev yeri “Lefkoşa-1” parselinin ‘neresi’ olduğu Rumların paniğiyle ortaya çıktı. Türk tarafının “Lefkoşa-1” adı verdiği parsel, Rumların adanın güneyini 13 parsele ayırdığı bölgenin tam orta yerinde yer alan ve İtalyan ENI ve Fransız Total’in bu yıl sondaj yapmayı planladığı 8 numaralı parsel ile üst üste geliyor. Rumların tek yanlı parsellemesine tepki olarak KKTC’nin de parsellediği ve ‘G’ bölgesinde yer alan Lefkoşa -1 parseli, Limasol kentinin yaklaşık 180 kilometre güneyinde yer alıyor. KKTC’nin parseli, Rumların 8 numaralı parselinin yaklaşık 3’te 2’si ile kesişiyor. Yavuz, 24 Mayıs’a kadar sondaj yapacak.

      AKSOY: 8 NUMARADA
      Dışişleri Bakanlığı Sözcüsü Hami Aksoy da AB’nin “Türkiye Yavuz’u doğu Akdeniz’de yeni bir göreve gönderdi” açıklamasına yanıt verirken Yavuz’un cuma günü üçüncü sondaj faaliyeti için 8 numara ruhsat sahasına intikal ettiğini belirtti. Bu sahada Kıbrıs Türklerinin de en az Kıbrıs Rumları kadar hakkı olduğunu vurgulayan Aksoy, petrol ve doğalgaz bulunursa iki tarafın geliri paylaşacağını vurguladı.

  • Mémoire du 7 mai 2008 à #Beyrouth #Liban
    Line Rajab - [Disclaimer : long and sentimental post]
    https://www.facebook.com/line.rajab/posts/10162630087105710

    Disclaimer: long and sentimental post]
    To those who shouted “The people want May 7 [back]” last night.
    Thank you for bringing back some of my worst memories growing up (May 7-8-9 2008). On this special occasion, I’d like to share what I (and my family) personally remember from these events, as I know (for a fact) that many of my Lebanese acquaintances don’t even know/remember what this date signifies. My parents picked us up from school on the 7th of May (the school bus going in the direction of my neighbourhood was cancelled), and rushed us back home under a shower of live bullets. My parents live in Barbour, an Amal-movement dominated street in Mazraa parallel to Corniche el Mazraa, where the main confrontations in Beirut took place. I remember my parents debating whether we should spend the night sleeping in the hallway or in the toilet (we set up camp in both and ended up sleeping in the hallway for 3 consecutive nights). I remember my mother realizing that all sides (Amal & co on one hand and Future movement & co on the other) were firing bullets and RPGs, and then she went on shouting to someone over the phone: “they’re ALL armed. They’re all against us! All of them!”. The next morning, I remember being forced by my father to get up and go to school (as a sign of resistance?) only to be surrounded by the armed militias of our neighbourhood and forced to go back home. An hour later our building - as well as several others in the same street - was barricaded with burning tires, preventing us from going on the street to even buy groceries. Over the next two days, hell in the form of bombs and bullets broke loose around us, militia men were shouting from the street to the residents, threatening all those in the neighbourhood that belonged to different sects/political parties. My parents were constantly fighting, while my brother and I were just wondering when we’d be able to go to school again.
    A few days later, I went back to school, carrying with me the trauma that I had experienced in the days that passed, only to realize that most of my classmates were going to class every day, not even aware of what had happened (for reference, my school is located at a 10 minute drive from my parent’s house, but on a “better” side of the city). This was a turning point in the perception of my own identity, as it was the day I realized how truly fragmented Lebanese society is. You can be living in completely different dimensions in the same miniature country (and city!). The struggle itself turned out to be spilled over different dimensions: the class/"neighbourhood" struggle and the political/"religious" struggle. I was nearly 15 in May 2008.
    11 and a half years later, both my brother and I (and 5 out of my 7 cousins) live abroad and have quite a volatile sense of identity, shaped by our deeply confusing upbringing. The revolution during the past month was the first event in our lives that started breaking all the traumas associated to our lives in Lebanon. Years of struggle are giving way to a sense of unity and identity that neither me nor my brother had ever experienced before.
    So to all those in power inciting their people to chant honouring some of this country’s darkest moments, and to all those in power who for years and years contributed to the fragmentation of the Lebanese status quo, I say: may everything you stand for be shattered by the people’s power. We won’t return to life as usual.

    • Ceci dit le contexte du 7 mai 2008 était fondamentalement différent.

      À la demande de ses patrons étasuniens, Saniora (un des gros mafieux de la clique au pouvoir soit dit en passant) travaillait très assidûment pour qu’une prochaine attaque israélienne contre le Hezbollah soit victorieuse.

      En matière de traumatisme les familles des civils libanais victimes des massacres israéliens se souviendront toujours du pitoyable Saniora paradant comme un coq en arborant un très large sourire aux côtés de celle qui considérera ces massacres comme relevant des « douleurs de l’enfantement du nouveau moyen-orient ».

    • c’est vrai. Dans ce témoignage dans les yeux d’une enfant/adolescente, je cherche moins la vérité géopolitique du contexte que le basculement de la perception d’une vie dans un quartier ordinaire qui d’un coup se divise entre amis (ici minoritaires) et ennemis. Cette perception intime des divisions qui resurgit après le mois et demi d’unité nationale proclamée montre aussi que le mouvement protestataire a par moment surestimé la portée de la « révolution » supposément en cours.

  • Et si les affrontements de la nuit au centre-ville de #Beyrouth ne faisaient qu’exprimer l’impasse de la révolution, notamment sur le plan économique ? Un thread de Jamil Mouawad sur Twitter :
    https://twitter.com/JamilMouawad/status/1198880489983160320

    On yesterday’s Ring incidents (THREAD): why don’t we shift the questions? Instead of just saying these people are violent and sent by Hez/Amal to end the revolution, why don’t we ask if they’re taking their revenge on a revolution that hasn’t offered them anything yet?
    I feel, they’re reacting in a violent way against the “crisis of the revolution”, among other things of course. For them: the revolution hasn’t achieved anything yet... The eco situation is even worse 40 days later!
    The revo is in crisis from their point of view! closing roads again is a clear expression of this impasse - for them it’s a violent tool and they’ll react similarly. What have we offered them, besides “swear words” & “road blockages”? What we have achieved is irrelevant for them!

    #Liban #protestation #révolution

  • Une carte du centre-ville de Beyrouth approprié par les #manifestants par Antoine Attallah
    https://www.facebook.com

    A map I did, describing Beirut’s central district in the first days of the October Revolution, after it was occupied, appropriated and reorganized by protesters and the general public. Describing how it became Al-Balad again.

    In a unique and amazing moment, the first since the end of the civil war and the Solidere take-over that followed, the Central District became again a place built by the people, for the people. Open to all, an inclusive space welcoming to all segments of society and especially to the middle class, the underprivileged and the disenfranchised. A space for debate, for discussion, for the meeting of people from all walks of life and all communities, from which political culture, common discourse and a shared identity can arise.

    In an area that was turned into a smoothed and bright, but shallow and empty showcase for the political and financial elite, excluding the vast majority of the Lebanese people, that same people took over and drew out a new urban plan. They experimented their right to the city. And did beautifully, organically. Cities hate voids and in this new state of permissiveness, the voids of the central district were filled with all components of a normal city: commercial spaces, spaces of debate and politics, spaces of music and festivities, spaces of logistics and amenities, spaces of gatherings, of promenade, of rest, of madness and joy.


    #cartographie #Beyrouth #centre-ville

    • Carte très intéressante mais il faut souligner que le réinvestissement de l’espace public central mis ici en valeur a pour contrepoint d’une part la fermture complète de l’espace de la rue Maarad et de la place de l’Horloge devant le Parlement, qui était devenu de la fin des années 1990 à 2005 un espace de loisirs et de consommation, plutôt chic mais aussi un espace de promenade. D’autre part, le reste du centre-ville, du Serail (visible sur cette image) et des nouveaux Souks construits sur les anciens souks ottomans (centre commercial huppé au nord de ce plan) jusqu’à la limite ouest du centre-ville s’étend une zone complètement barricadée et contrôlée par divers services de sécurité, où se mélangent des ministères, des lieux de consommation très chics et des immeubles résidentiels de très haut standing, gardés, pour une bonne part vides (au moins une partie de l’année). J’ai encore traversé cette zone d’une tristesse absolue la semaine dernière. Cela souligne les limites de la réappropriation du centre-ville. Et on pourrait étendre la remarque à la zone du remblai.