@monolecte
en commentaire de mon dernier billet,
tu as un lien stp ?
L’argumentaire que je trouve récurrent est un peu celui du ou de la blasé·e, bref, de la personne qui dit que vu le contexte il ne faut pas s’étonner de telle ou telle situation d’injustice car cela ne peut être autrement.
Je crois que finalement c’est ce mélange d’arrogance et de fatalisme qui m’insupporte profondément, même si je peux m’y fourvoyer aussi, parce que culturellement nous sommes tou·tes baigné·es dans la soumission. Amha, d’un point de vue politique, cela bouche les issues de sorties mieux encore qu’un conservatisme raciste sexiste et homophobe, même si le discours tenu s’en défend, car c’est une forme d’explication qui se soumet à un soit-disant ordre des choses qui ne devrait qu’être inacceptable. Et je préfère m’interroger sur ce « soit-disant » qui n’est jamais ce que nous acceptons d’établir par nos paroles en contraintes mentales pour restreindre nos champs d’actions et nos capacités de changements.
On considère un peu trop facilement que cela relève de la nécessité de la domination « le monde est ainsi fait » qu’il n’y a rien d’envisageable pour modifier la situation, ne serait-ce que supporter d’entendre la dénonciation de ces situations injustes, sexistes ou racistes, voire qu’elles procèdent elles-mêmes des dominants (féminisme de morale). Que ce soit Wikipedia, Le Canard ou Le Sénat, on a affaire à des lieux d’exercices de pouvoir masculin dont les femmes sont exclues, oui, mais après ? Ou avant ? Sommes nous à même de dénoncer, c’est à dire de rendre public, de prendre la parole pour dire l’injustice et de se faire entendre avant même de pouvoir proposer quoique ce soit ?
C’est ce chemin qui me parait long, terriblement long, et lorsqu’une femme s’offusque de ne plus supporter d’attendre que la société évolue et les hommes retirent la merde qu’ils ont dans la tête au lieu d’entendre sans cesse « c’est normal » " c’est ainsi" « pourquoi s’étonner » j’ai envie de hurler, désolée de le dire, et je me sens insultée de le faire en étant regardée comme folle.
On est toujours en 2015 et j’attends avec une impatience non feinte qu’ils rétablissent le bucher pour les sorcières féministes.
Pas moi, d’autant que je suis rousse et que j’ai déjà échappé à diverses lynchages. En tout les cas, je suis hébétée devant l’apathie sociale, ras-le-bol de répéter à l’envi les mêmes choses, que cela doit changer, et subir également les interprétations violentes devant toute parole de femme.
Il y a bien le bingo féministe pour s’aider, se dire que les réponses retombent systématiquement sur les mêmes « arguments » mais c’est rude, j’avoue.