• Posséder la terre, terreau des inégalités ? - Ép. 2/4 - Tant qu’il y aura des riches, une histoire des inégalités
    https://www.franceculture.fr/emissions/le-cours-de-lhistoire/tant-quil-y-aura-des-riches-une-histoire-des-inegalites-24-posseder-la


    Posséder la #terre est au centre des enjeux économiques, sociaux et politiques. Les multiples #statuts_juridiques dont elle a fait l’objet attestent de son importance : la terre nourrit et enrichit, elle renforce le prestige de celui qui la possède.

    #propriété_privée

  • Un journalisme naufragé | Le Club de Mediapart
    https://blogs.mediapart.fr/fabfaber/blog/280121/un-journalisme-naufrage

    Ce mercredi 27 janvier, Aude Lancelin recevait sur sa web-TV, dans une émission intitulée « Pourquoi censurer la parole sur le Covid ? », le Dr #Louis_Fouché, médecin webo-médiatique (Youtube, FranceSoir, CNews, SudRadio, RT...) pro-hydroxychloroquine et résistant auto-proclamé au « déferlement totalitaire » du Gouvernement.

     Quasi-monologue de 2h30, cet entretien illustre le naufrage navrant de ce journalisme sans rigueur que l’on retrouve à tous les niveaux de la sphère médiatique. De BFMTV...à QG donc, la même incompétence, la même paresse intellectuelle conduisent au même résultat : un degré zéro de l’analyse (scientifique, sociale, politique...) qui se dissimule mal derrière une « liberté de parole » idéalisée, et le plus souvent exploitée dans le seul espoir d’augmenter son audience.

     Avant de rentrer dans le vif du sujet, je dois avoir l’honnêteté de dire ceci : j’ai toujours trouvé Aude Lancelin piètre intervieweuse. Ses questions imprécises ou balbutiantes (souvent interminables) et ses relances pataudes se contentent le plus souvent de laisser ses interlocuteurs (l’intellectuel est essentiellement masculin chez Aude Lancelin...) dérouler tranquillement leurs argumentaires.
    Reconnaissons-lui néanmoins le « talent » de choisir des invités qui, pour la majorité d’entre eux, maîtrisent les sujets sur lesquels ils sont invités à débattre. Ce qui distingue très nettement QG de BFMTV, quand même...
    En revanche, avec un personnage comme Louis Fouché, la carence journalistique de Aude Lancelin va se révéler plus que problématique...

     Reconnaissons-le, Louis Fouché est un orateur habile. Il a le verbiage facile et ses logorrhées laissent peu de place à l’interruption. Surtout, sachant dans quel « écosystème » médiatique il se trouve, il s’applique à distiller consciencieusement le lexique idoine. Et tout y passe : « néolibéralisme », « démocratie », « résistance citoyenne », « déferlement totalitaire », « activisme », « environnement », « ZAD », « éco-lieux », « monnaie libre », « dette », « partage du pouvoir », « RIC », « citoyens constituants », « municipalisme libertaire », « transhumanisme technolibéral géré par des mondialistes », « contrat social »... Il coche scrupuleusement toutes les cases. Evidemment, rien n’est jamais défini, ni explicité, mais cela permet de mettre en confiance son auditoire, qu’il suppose sensible à ce lexique « de gauche ». Et en effet, A.Lancelin sera, tout au long de l’émission, dans un état d’apathie cognitive totale, et il suffit à L.Fouché de citer A.Damasio, pour qu’un petit rictus de satisfaction apparaisse sur le visage de la journaliste, signe que l’anesthésie opère : après tout, s’il cite Socrate, A.Damasio ou H.Arendt, il ne peut pas être bien mauvais, le bougre...

     C’est dans la seconde partie que l’invité va laisser remonter à la surface la nature de l’idéologie décousue, confuse et pour le moins inquiétante qui est la sienne. Il faut dire qu’il est assuré de l’absolue magnanimité d’A.Lancelin à son égard qui déclare (à 1h30min37) "vos prises de paroles (sont) audacieuses et courageuses !" (même l’intéressé semble gêné par tant de flagornerie) et pousuit "D.Raoult est un « infectiologue extrêmement connu (sic), le Dr Perrone est un chef de service qui est très populaire (re-sic). L’un est sous le coup d’une enquête, l’autre a été démis de ses fonctions : il y a une intimidation énorme contre le corps médical qui se rebelle et qui est comme vous hétérodoxe. »
    Lorsque l’on connait les manquements patents à la déontologie scientifique dont ont fait preuve l’un et l’autre, on est sidéré par cette indulgence et ce manque total de recul journalistique !

    #Reinfo_covid

    • le post mediapart du FabFaber conclu avec ça :

      Le macronisme, et le capitalisme dont il [Fouché ?] est l’un des serviles portiers, peuvent être sereins avec des « adversaires » de cet acabit.

      (je zappe les 3 dernières phrases de sa conclusion)

      alors je dis pas que j’ai tout vu ni tout compris du phénomène Fouché, mais là, je vois pas bien sur quoi il se base pour écrire un truc pareil ; on a pas dû voir les même vidéos, ou alors les bandes son étaient différentes. De ce que j’ai entendu dans les vidéos de Fouché que j’ai vues, le mec est clairement, explicitement, anti-Macron et anti-capitaliste ; le traiter de servile portier me semble tout simplement contraire aux faits et un brin ridicule ; à mon avis, le FabFaber donne dans la crypto-parano exacerbée.

    • ah oui, #merci :-) @simplicissimus ; je rajoute un ? dans mon texte :-p

      ceci-dit, le FabFaber fait quand même un procès à charge du méchant Fouché ; du bashing légèrement biaisé à mon avis ; de ce que je vois, Fouché est le porte parole du collectif reinfocovid, il fait son job de porter la parole de ce groupe ; de ce que j’ai vu, eux se bougent, se sont regroupés, et se tapent la vraie vie de l’opposition concrète au macronisme ; c’est pas comme écrire un post dans son petit blog de médiapart dans son coin.

    • et sinon, pour finir le trollage anti-anti-raoult-fouché-et-leurs-amis, je suis tombé sur cette vidéo de mi-octobre publiée par l’IHU (dont je ne savais pas qu’ils avaient monté et publicisé un conseil scientifique alternatif) :

      https://www.youtube.com/watch?v=bBvcf89ngkg

      Bien évidemment, si on sait lire entre les lignes, ce Mr Laurent Mucchielli est clairement un dangereux manipulateur à la solde de l’IHU, y a qu’a voir comme il sait parler et comme il défend l’indéfendable dans une « démonstration » objectivement pseudo-scientifique de sociologue « de gauche » aux amitiés douteuses :-P

    • C’est juste un confusionniste complotiste qui sait employer un vocabulaire « de gauche » ou « critique » pour séduire et brouiller les cartes, comme le firent Doriot, Soral et Dieudonné avant lui. Il suffit d’entendre en fin d’entretien comment il justifie sa tolérance pour les fascistes au sein de leur reopen (un nom qui signe excellemment la démarche) pour en avoir la confirmation.

      Pour ce qui est de l’état du journalisme, Lancelin fournit un indice de plus du degré de complaisance qui prévaut. Toute la presse vient à la suite de l’Agence Falsification Permanente de reprendre sans guillemets l’expression « pro-migrant » à propos du politicien tué par le néo nazi allemand qui vient d’être jugé.

      #complotisme.

    • Muchielli ? ! Il a publié sur son blog chez mediapart un article de Touboul pronant une "remise en cause"
      https://blogs.mediapart.fr/laurent-mucchielli/blog/230121/crise-du-coronavirus-l-urgence-d-une-remise-en-cause,

      Déni : " agent infectieux, certes contagieux (...) dont la létalité n’excède pas celle de la grippe" Laquelle de grippe ? celle de 1918 - 1920 ? ! ? Ça nous laisse de la marge du coup. Et ça ne nous dit rien d’autre que "tout le pouvoir au virus !

      Fatalisme : « La maitrise de l’échange, il faut le reconnaitre , appartient bel et bien au coronavirus qui nous impose son tempo et peut seul décider la fin de partie".

      Face à un phénomène d’une telle ampleur, le toubib bardé de titres (beaucoup d’autorité pour stimuler la soumission) plaide pour la "liberté de prescrire" comme les patrons plaident pour la liberté d’entreprendre, et ne prend même pas la peine d’éviter des mensonges plus gros que le Medef avant de nous enjoindre de manière répétée à "respecter les méthodes traditionnelles" (l’enterrement des victimes ?) face à un virus qui comme aucun avant lui s’est diffusé à l’échelle mondiale très rapidement.

      La technique est toujours la même, dire que l’on combat la doxa et entrelarder un baratin délétère de quelques évidences partagées.

      " La vie doit reprendre ses droits dans notre pays, toute latitude étant restituée à l’activité socio-économique" . C’est un point de vue "de gauche" ou c’est macrono compatible ?
      C’est un discours libéral qui nous est adressé, c’est la défense d’une politique qui a pour nom économie et qui est la politique du capital.

      Tout ce que défend l’article c’est le laisser-faire. "Protéger les plus vulnérables en attendant", c’est ce qu’ils font déjà d’eux mêmes, et ce n’est pas ça qui les empêchera d’être contaminés car ils ne vivent pas en vase clos, qu’ils sont eux aussi des animaux sociaux.

      "L’individu retrouvant quant à lui dans son quotidien les ingrédients qui le motivent et le structurent. En somme une existence libre, sans peur et ouverte sur l’avenir." Qu’est-ce qu’un tel propos peut bien signifier d’autre qu’une réconciliation avec le capitalisme, son individu, sa société de concurrence ? Qu’il faut comme Raoult être climatosceptique ? propager le déni des effets radicalement destructeurs du capitalocène ? Qu’il faut être courageux façon viril Rambo et assaillants du Capitole, peu importe les faiblards pas assez doués pour le survivalisme ?

    • Et pourtant quand Aude Lancelin intransigeante qualifiait le Blog La Sociale , de « lieu de fermentation fascisante désormais bien répertorié » (suite aux propos de Denis Collin) et ensuite en y associant Jacques Cotta lui refuse l’animation d’une émission au Média sur « l’Italie, la péninsule des paradoxes »
      Il finira par donner sa démission...
      http://la-sociale.viabloga.com/news/les-raisons-de-mon-depart-du-media

      Aude Lancelin m’indique que « le Média ne sera jamais le lieu pour amorcer l’union du souverainisme de gauche et du populisme de droite ». Elle fait donc siens les éléments de langage commun à la presse main-stream, à la macronie, et à la plupart des représentants de la « gauche ». Voilà qui m’interpelle directement. Si cela n’était dérisoire, je me contenterais de demander si je me retrouve ipso facto rangé parmi « les souverainistes de gauche » ou parmi les « populistes de droite ». En réalité, l’important est ailleurs. Il m’est juste indiqué par cette simple formulation qu’un sujet où pourraient être tenus des propos qui par hypothèse ne rentreraient pas dans les normes de la nouvelle responsable du média, qui ne colleraient pas à sa vision idéologique, à ses positions, indépendamment de l’intérêt et de l’importance journalistique, n’a pas à être abordé. Le Média passe ainsi « d’organe de presse » rigoureux qui demande l’analyse et les échanges de points de vue, parfois contradictoires, à un simple lieu de propagande. Mais pour qui et au compte de qui ?

      Etrange de devoir rappeler ici qu’une pratique rigoureuse de notre profession, notamment au sein d’un média qui a affirmé l’ambition de donner une information différente, qui en a fait son identité, qui s’en est revendiqué, nécessite de ne pas se limiter à traiter ce qui nous est confortable et rassurant, mais de partir des faits, de la vie, de la réalité pour l’exposer, tenter de lui donner sens, permettre de l’appréhender, de comprendre. Un projet de presse sérieux nécessite la pluralité, l’opposition, la diversité, l’ouverture, la synthèse. Telle était du moins l’ambition du magazine DLGL dans ses tentatives répétées de quitter l’entre-soi, d’accueillir des points de vue différents, sans langue de bois ni complaisance.

      https://blogs.mediapart.fr/lancetre/blog/131018/jacques-cotta-quitte-le-media-il-devient-un-simple-lieu-de-propagand

      Encore un journaliste, et non des moindres, qui quitte le Média. Jacques Cotta s’en explique. Il met en cause, principalement, l’autoritarisme, le refus de tout dialogue, de l’actuelle direction, qui a prétendu lui interdire, sans même en discuter avec lui, de réaliser un reportage sur l’Italie. Des méthodes effarantes...

    • @olaf tu n’étais peut-être pas encore là au premier confinement, mais nous avons ici plein de ressources et commentaires sur la non-science de Mucchielli (et le fait qu’il commente en dehors de son champ de compétence) et sur ses liens d’amitié avec la famille Raoult (le fils Raoult fait partie de son labo, c’est pas juste quelqu’un qui donne un avis externe quoi, sisi la famille).

      À commencer donc par celui-là, de la toujours rigoureuse Odile Fillod :
      https://seenthis.net/messages/850833
      ou plus récemment :
      https://seenthis.net/messages/886430

      https://seenthis.net/tag/laurent_mucchielli

      quand à tout ce qui commence par « reinfo » c’est suspect de base… non pas qu’il ne faille pas écouter (et vérifier ensuite), mais c’est forcément suspect de base, c’est littéralement le terme majeur de toute la complosphère depuis des années (et sans faire de godwin hein, pas forcément les complotistes de droite, le mot « reinfo » est employé par toute la mouvance complotiste, de l’extrême droite ou pas).

    • #Reinfo_covid : proposition thérapeutique pour soigner la Covid-19 en phase précoce (santé libre), sur touiteur

      Loin des injonctions de l’État, la Coordination Santé Libre (réunissant des milliers de médecins sans conflits d’intérêts) a mis au point un PROTOCOLE DE SOINS CONTRE LA COVID 19 EN PHASE PRÉCOCE...Femme travaillant dans le secteur de la santéHomme travaillant dans le secteur de la santé

      Nathan Peiffer-Smadja sur touiteur

      https://twitter.com/nathanpsmad/status/1356710128964300805

      L’anticoagulation curative peut entraîner des hémorragies sévères et est probablement inutile

      L’oxygène à domicile n’est pas recommandé à la phase d’aggravation de la maladie, il est nécessaire de consulter et d’être orienté vers un service d’hospitalisation.

      Je ne parle même pas des vitaminothérapies, zinc ou autres thérapies bidons.

      (...) c’est vraiment surfer sur la détresse des gens en leur donnant de faux espoirs, en refoulant leur camelote ET, et c’est de loin le pire, en les mettant en DANGER.

      Post vérité partout, #santé_publique nulle part du gouvernement à France soir en passant par Santé libre et ce Fouché de Reinfo covid ?

    • Lettre à propos de ReinfoCovid
      https://mars-infos.org/lettre-a-propos-de-reinfocovid-5764

      Le 29 avril 2021 Louis fouché prend la parole à Nîmes lors d’un rassemblement anti-masque comptant plusieurs centaine de personnes. Au milieu de son discours au style évangélique bien particulier qui distingue ceux qui sont éveillés de ceux qui ne le sont pas il lance un clin d’oeil appuyé à la tribune fasciste des généraux paru 8 jours avant dans Valeurs Actuelles et qui, au moment où il parle, fait le buzz médiatique : « On peut jouer à plein de jeux différents. Je vous invite à ouvrir plein de possible dans les jeux. Le jeu de rejoindre les collectifs. Le jeu de rassembler les collectifs. Le jeu de les aider à reprendre le pouvoir. Le jeu de changer de système monétaire et de créer des monnaies locales. Le jeu de vous remettre en amitié avec les policiers et policières municipaux, les CRS. Et il y en a plein là, peut être même parmi nous. Je vous l’ai déjà dit mais dans le collectif il y a des généraux, des amiraux. Il y a des gens qui sont dans l’armée. »
      Il finira son intervention en demandant au public d’ovationner la police.

    • Des Nouvelles Des Conspis : Faut il séparer le Fouché du facho ?
      https://www.facebook.com/story.php?story_fbid=219969706598797&id=100057573060908

      Louis Fouché® et Hayssam Hoballah™ sont a l’initiative d’un appel à la constitution de listes électorales en vue des prochaines élections départementales et régionales. C’est au travers du collectif Réinfo Covid qu’ils ont mis en place des outils informatifs (sous forme de fiches pratiques), organisationnels (forum, messagerie), ainsi qu’une charte commune et des visuels de propagande électorale.
      Hayssam Hoballah, à la tête du collectif Réinfo Libertés, est directement en charge du développement de ces outils. Réinfo Libertés c’est un des multiples "comités" qui a essaimé à partir de la structure mère Réinfo Covid.
      Hoballah, de ses dires ex trader à Wall Street devenu "coach bien-être santé holistique", est aussi un militant d’extrême droite, proche du Comité National de Transition, un groupuscule faf qui promeut des thèses conspis antisémites et appelle de ses vœux un coup d’état militaire. Ce mouvement fondé par le naturopathe Éric Fiorile, gravite idéologiquement entre les thèses antisémites de Soral, l’intégrisme religieux de Pierre "affreux jojo" Jovanovic, la mouvance identitaire, le New age, le souverainisme et bien sûr la nébuleuse "médecine alternative" (vitrine et porte d’entrée de la fachosphère conspi).
      Hoballah organise régulièrement des vidéoconférences avec des invités aussi prestigieux chez les fafs que :
      – Étienne Chouard,
      – Rémy Daillet-Wiedemann (Président de l’association "L’école à la maison", proche de la Dissidence, Qanon notoire et grand promoteur de la théorie des réseaux juifs satanistes pédophiles, il est depuis peu recherché par Interpol dans l’affaire de l’enlèvement de la petite Mia...),
      – Carlo Alberto Brusa (l’avocat du réalisateur intégriste catho du film « Hold-Up » et escroc notoire),
      – Chloé Frammery (l’Info En Question, chaîne qui invite des négationnistes et délire autour des dimensions parallèles et du transit d’une partie "consciente" de l’humanité vers ces dîtes dimensions),
      – Valérie Bugault (ex candidate UPR Asselineau, encore une proche de La Dissidence, elle promeut une société organisée en trois ordres corporatistes : société civile /patronat/ spirituel),
      – Farida Belghoul, Fabrice Di Vizio, Abdel Zahiri...
      Que du beau linge chez Hayssam : la fine fleur émergente de l’ultra droite. Les membres influents de Réinfo covid sont avant tout des militants de groupuscules réactionnaires ou ultra religieux. On peut donner l’exemple de Alexandra Henrion Caude, militante anti-avortement proche de Civitas, qui participe aux rassemblements de Philippot et à la Manif Pour Tous.
      Et Loulou dans tout ça ? Un gentil toubib post baba alternatif ?
      Lors de la vidéo de présentation des outils de coordination pour la constitution de listes électorales, Fouché et Hoballah ont pu deviser tranquillement "organisation et programme" entre deux partages d’écran du site identitaire Français De Souche et de la Lettre ouverte aux généraux (un monument de racisme et d’appel à la guerre civile) parue dans Valeurs Actuelles.
      Jamais de rififi chez Loulou.
      Fouché de son côté c’est un politicard malin, il sait que pour plaire aux masses il faut avant tout ne pas déplaire. Alors il prend toujours bien garde d’avoir des paroles fédératrices vides de sens afin de ne pas polariser sur des questions pratiques ou politique. Il peut donc déblatérer d’amour universel en laissant passer du FDS ou un appel à buter du "rebeu de quartier" #amour #bienveillance. Alors on peut lire l’article que Mars actu lui a consacré ou l’article de tiko skep paru sur le blog Fact and Furious, mais rien n’y fait, il a beau discuter avec le dernier des négationnistes où le pire des fachos, Louis, tel un Pierre Rabhi (qu’il admire ça alors quelle surprise) reste toujours au-dessus de la mêlée et ne s’occupe pas du vulgus séculier. Pourtant le petit Loulou il a ses préférences bien marquées : dans son combat politique il ne côtoie exclusivement que du catho intégriste, du conspi antisémite et du faf. Le coeur de Fouché Louis à ses raisons que la raison de Louis Fouché n’ignore pas.
      #Bouddha #Jésus Christ #Jean Moulin #Louis Fouché
      De simple caution médicale de la sphère conspi et porte flingue de Raoult, Louis Fouché est devenu en quelques mois, la figure tutélaire d’un réseau constitué de micro cellules activistes autonomes. Monument de sagesse pour ses adeptes, il entretient cette posture avec beaucoup d’énergie ainsi que l’argent des donateurs de Réinfo Covid. À ce propos, il faut absolument visionner le documentaire panégyrique "Après la pluie" réalisé par son asso Reinfo covid : on est jamais si bien servi que par soi-même.
      Les liens étroits et directs qu’entretiennent les membres fondateurs ou influents de Réinfo Covid avec les différentes mouvances d’ultra droite sont publics. Le fond idéologique réactionnaire est basé sur un discours naturalisant / essentialiste, la promotion du spencerisme (darwinisme social) et des théories conspis qui tirent leur jus de l’antisémitisme. Leur objectif affiché : fonder une société basée sur une fourre-tout idéologico-spirituel "les lois universelles du vivant" dont Fouché et sa bande de potes sont bien entendu les détenteurs.
      RÉINFO COVID est un mouvement politique réactionnaire constitué d’une nébuleuse de fafs, d’intégristes religieux et d’escrocs New age, qui ont fait cause commune à des fins politiciennes ou de bizness. Autrement dit : Mettez dans une poubelle Raël et Pétain, ajoutez quelques gouttes d’huiles essentielles de carotte bio, secouez vigoureusement et, miracle de l’Immaculée conception, sortez en un Louis Fouché tout chaud.

  • Entre obstination et condescendance, le Gouvernement persiste à faire la sourde oreille.
    https://www.interurgences.fr/2021/01/communique-de-presse-22-01-2021

    Les organisations syndicales, les collectifs et associations, réunis en intersyndicale se sont rassemblés ce 21 janvier devant le Ministère de la Santé et des Solidarités, et partout en France, afin de dénoncer le manque de moyens de notre système de santé .

    Six mois après la conclusion du « Ségur » de la santé, l’attractivité qui était le principal défi est un échec. Les postes vacants sont de plus en plus nombreux accentués par une fuite continue des professionnels aggravant les conditions de travail des professionnels restant.

    Les discours d’Olivier Veran sur la fin du dogme de la fermeture des lits pouvaient nous laisser entrevoir un avenir meilleur, malheureusement, entre les paroles et les actes le décalage est immense. Ainsi plusieurs centaines de fermetures de lits, continuent d’être actées sans justification, sur tout le territoire, et ce malgré la crise du Covid et la colère des soignants.

    Le Ministère de la Santé et des Solidarités a donc reçu collectifs et organisations syndicales par l’intermédiaire de Madame Bénédicte Roquette, conseillère chargée de l’offre de soins, des ressources humaines et de l’organisation territoriale auprès du cabinet de Monsieur Veran.

    Après un tour de table où organisations syndicales et collectifs ont rappelé les revendications défendues depuis bientôt 2 ans, et ont à nouveau alerté sur l’aggravation de la situation avec la crise : dégradation de l’accès aux soins et des conditions de travail des personnels, ne permettent pas aux professionnels d’assurer leurs missions de soins dans des conditions de qualité et de sécurité acceptables. Le ministère a justifié sa politique en qualifiant le « Ségur d’historique » en terme de financement pour l’hôpital public, alors même que les salaires ne sont toujours pas à la moyenne des pays de l’OCDE, et que la loi de financement de la sécurité sociale pour 2021 impose à nouveau 900 millions d’euros d’économies malgré la crise. Aucune proposition, aucun plan, calendrier, ni axe de travail n’ont été proposés, le ministère nous demande d’attendre la mise en œuvre du « Ségur » et ne semble pas entendre la grande détresse des hôpitaux, des personnels et l’urgence d’agir pour préserver un système hospitalier public de qualité.

    Loin de rassurer ou d’apporter des éléments constructifs pour l’avenir de la santé et du social, le ministère ne partage pas notre diagnostic et se satisfait des avancées « historiques » du « Ségur ». Les Collectifs, organisations syndicales et associations restent unis pour dénoncer le sous financement du système de santé et défendre la reconnaissance des professionnels. Nous appelons la population à nous rejoindre lors des prochaines mobilisations dans les jours et semaines à venir pour défendre l’hôpital public, nos établissements du médico social et du social , notre #bien_commun, et pour préserver un accès aux soins de qualité pour tous.

    Tout seul on va plus vite, Ensemble on va plus loin !

  • Conversations de femmes actives en milieu rural

    Les femmes des territoires ruraux européens travaillent, vivent, créent, innovent, se transforment et changent leur environnement. Elles brisent les stéréotypes qui les limitent, essayent de changer l’image qui les caractérise à tort.
    Plus de 150 femmes impliquées dans le projet NetRaw sont originaires de 3 pays européens, 3 régions différentes. Elles ont des parcours d’éducation et de travail complètement différents, des expériences et des compétences, elles ont participé à un certain nombre d’activités dans l’éducation, la recherche, le réseautage et la co-conception. Elles ont apporté leurs multiples connaissances et leurs idées et ont laissé un impact positif retentissant.
    Le résultat le plus intéressant du projet est l’émergence du fait que les femmes rurales aujourd’hui, contrairement aux stéréotypes plus larges qui existaient à leur sujet, ont beaucoup progressé. Elles sculptent un présent créatif, plein d’idées, d’efforts, de travail, de participation, d’action, d’innovation, de solidarité sociale, de valeurs et de sourires.
    Elles ont construit des réseaux locaux de dialogue qui génèrent de nouvelles idées et propositions. Elles sont prêtes à apprendre, à partager, à agir par elles-mêmes, à fournir des solutions. Ensemble avec d’autres femmes, ensemble avec des personnes positives au sein de leur réseaux, elles exploitent et promeuvent l’essentiel et les valeurs, elles recherchent encore plus un futur créatif.
    Dans cette exposition, résultat du projet NetRaw, nous voyageons en faisant un périple à travers le parcours de vie de 12 femmes et collectivités de femmes des territoires ruraux européens. A travers leurs regards nous pouvons voir un présent et un futur créatifs, basés sur leurs valeurs, leur capacité de changement, la coopération et la solidarité. Dans cette exposition, nous sommes les témoins oculaires d’un dialogue ouvert, honnête et productif entre ces femmes qui agissent comme ambassadrices de leurs territoires.
    A travers leurs portraits, leurs vies et leurs propositions, ces 12 femmes et collectifs de femmes, développent une conversation à deux, ouverte et fluide, sur la diversité, le bien-être, la coopération, l’audace, la créativité et les droits des femmes.
    De même elles nous invitent à participer à ce dialogue en y répondant…

    http://www.ruralactivewomen.eu/photo-exhibition

    thèmes :
    #diversité
    #bien-être
    #audace
    #créativité
    #droits_des_femmes
    #collectifs_de_femmes

    #exposition #photographie #femmes #femmes_rurales #rural #récit
    ping @nepthys

    • NetRAW project : #Network_for_Rural_Active_Women

      Le programme européen de recherche et de formation intitulé NetRaw : Network for Rural Active Women project (Erasmus + partenariat Stratégique, Éducation des adultes ) a pour objectif principal de capitaliser des pratiques, donner accès à des ressources de formation et d’accompagnement aux femmes rurales habitant dans les espaces ruraux méditerranéens (Espagne, France, Grèce).

      En effet, les espaces ruraux méditerranéens sont en profondes mutations depuis la fin du 20ième siècle. Ils sont passés d’espaces de mono activité agricole à des territoires en transition écologique, culturelle, sociale et entrepreneuriale. Dans ce contexte les relations entre ruraux et urbains les rapports sociaux de sexe présents sur ces territoires (émancipation des femmes, reconnaissance de leurs droits en tant qu’entrepreneures) se sont transformés. Malgré ces transformations, des stéréotypes sur les femmes rurales sont encore très prégnants dans les imaginaires collectifs, associant les femmes à une image désuète (la campagne ringarde).

      Face à ces constats, l’Université de Grenoble Alpes, (CERMOSEM, pilote de ce projet), en lien avec trois partenaires (Grains d’ici en Ardèche, Resilience Earth en Catalogne, Ergani Center en Thessalonique), a construit, en collaboration principale avec le collectif local de femmes rurales ardéchois les Odettes, un programme de recherche-formation collaborative. Axé sur trois champs principaux, il permettra : d’analyser les pratiques réciproques des collectifs de femmes rurales en Europe ; d’identifier les stéréotypes de genre (médias) ; d’élaborer des outils de communication pour faire changer le regard sur les femmes rurales.

      Les partenaires ont choisi une méthodologie de recherche-action collaborative et participative visant à relater les transformations actuelles. Un des objectifs principal est de créer un réseau de femmes rurales européennes en s’appuyant sur la capitalisation de pratiques communes autour de la création de médias positifs sur les évolutions en cours (médias écrits, sonores, vidéos, web documentaires, expositions photos).

      Pour conforter ce travail collaboratif, la réalisation d’une recherche sur le thème « Femmes rurales et médias » , d’un portefeuille de compétences européennes, de supports pédagogiques visuels et numériques (web documentaire, MOOC) seront réalisés et serviront d’appui aux renforcements des capacités des femmes (formation, accompagnement). L’ensemble se concrétisera dans un lieu d’innovation sociale et territoriale nommé le « Women Living Lab Européen ».

      https://www.pacte-grenoble.fr/programmes/netraw-project

      #ruralité #genre #imaginaires #représentation #invisibilité #invisibilisation #production_agricole #agriculture #monde_paysan #sexualisation_des_activités_agricoles

    • Gender and Rural Geography

      Gender and Rural Geography explores the relationship between gender and rurality. Feminist theory, gender relations and sexuality have all become central concerns of geographical research and significant progress has been made in terms of our understanding of both the broad relationship between gender and geography and the more detailed differences in the lives of men and women over space. The development of feminist perspectives and the study of gender relations in geography, has, however, been fairly uneven over the discipline. Both theoretical and empirical work on gender has tended to be concentrated within social and cultural geography. Moreover it has been directed largely towards the urban sphere.

      https://www.routledge.com/Gender-and-Rural-Geography/Little/p/book/9780582381889
      #géographie_rurale #livre #Jo_Little

  • Decree bans new Syrian refugees from settling in #Chlorakas

    The interior ministry quietly issued a decree disallowing any more Syrian refugees from settling in the coastal village of Chlorakas in Paphos, as numbers were causing a huge shift in demographics and creating ‘ghettos’, according to the local community leader.

    “The minister of the interior stopped the settlement of Syrian refugees in Chlorakas a number of weeks ago, but it has only been reported in the media now. This is an important move as we can’t cope with the large number of refugees and we had a number of ghettos which is not acceptable,” Nikolas Liasides, the community leader of Chlorakas said, speaking to the Cyprus Mail on Friday.

    The demographic of the area changed to quickly and the authorities were unable to keep up, he stressed, adding that around 20 per cent of the population is now Syrian.

    Close to 7,000 people reside in Chlorakas, made up of 4,300 Cypriots and other Europeans and around 1,400 Syrian refugees, many from the same area in Syria. He said this number is too large and was mushrooming out of control.

    “We should have around 4 per cent of refugees here and not 20 per cent. We had many problems last summer with criminality and the residents and the community board wanted to do something to stop this from getting worse and so we appealed to the authorities to help,” he added.

    However, on Friday main opposition Akel issued a statement decrying the move as an ‘unprecedented action,’ requesting the government revoke it immediately.

    They said that the decree,” violates the European Directive on the basis of which our national legislation guarantees the right of free movement, establishment and residence of asylum seekers.”

    They also noted that the decree is against the spirit of the Charter of Fundamental Rights, which notes that we must first and foremost respect and safeguard.

    “Akel calls on the government to immediately withdraw this decree and to manage the refugee issue through a human-centered approach, by taking measures in the framework of international and European law and with respect for human rights.”

    But it appears that the move may be constitutionally sound, prominent human rights lawyer Achilleas Demetriades said on Twitter.

    “Article 9Ea, unfortunately, grants the right to the minister to issue such a decree IF it is directed towards the public good. The question is whether such a demographic change is within the public good and to what extent it is against A14 of the constitution,” Demetriades said on Friday.

    Liasides said that the decree was necessary as the large numbers of refugees in the area was causing a number of different issues.

    “There were problems with the old houses they were staying in and also the schools were encountering issues; teachers were finding it almost impossible to teach classes due to the different languages. In a class of 20 kids, 8 would be from Syria, 6 Europeans and 5 Cypriots, it was a difficult situation.”

    Liasides noted that companies can no longer draw up a contract to rent to a property in Chlorakas to a Syrian refugee: “It’s not allowed, and it is also illegal for owners to rent to Syrian refugees. If they did, they would be in trouble,” he said.

    The controversial decree has meant that the number of refugees has stayed the same without increasing, which is helping to make the situation better, he said.

    The community leader also noted that help is being given to Chlorakas by the ministry of education, in the form of special programme for school and social practices “We are very happy about that,” he said.

    “This includes lessons for refugees to learn the Greek language to prepare them to go to class, they also learn music and other things, it’s to help them to more easily integrate into the school. We don’t want them not to go to school,” he said.

    Last year, a growing crime rate and the murder of a Syrian man in Chlorakas spread fear among residents and forced Liasides to appeal for state help over groups of young, armed, single men, Liasides said. The situation spread serious concerns in the wider community, including among long-term Syrian residents who were in fear of the newer arrivals.

    “Things are getting better. We do still have problems with criminality, but now there is a police unit that was placed here last year because of the dire situation, we are going the right way.”

    He also stressed: “We are not racists. We love Syrians in Chlorakas and we want to be in a position to help them. We have had refugees here since the 1990’s and they are good people and a good, hard working nation and they are family people too. But we can’t handle the big numbers, it just isn’t viable.”

    https://cyprus-mail.com/2021/01/15/decree-bans-new-syrian-refugees-from-settling-in-chlorakas

    #Chypre #réfugiés #réfugiés_syriens #asile #migrations #réfugiés #decret #Paphos #ghetto #liberté_d'établissement #liberté_de_mouvement #liberté_de_circulation #loi #bien_public #démographie #constitution #constitutionnalité #écoles #logement #criminalité

  • (néo-)municipalisme et humanisme

    Message aux seenthisien·nes...

    Je vais animer un atelier avec des étudiant·es de master en urbanisme autour du #municipalisme et de l’#humanisme...

    Un thème qui est relativement nouveau pour moi...

    Je suis donc preneuse de vos suggestions, surtout bibliographiques sur ce thème...

    J’ai déjà quelques éléments, mais je suis sure que votre bibliothèque est plus riche que la mienne :-)

    #néo-municipalisme #ressources_pédagogiques #municipalisme

    • Tout dépend quelle tradition du municipalisme : liberal, libertaire, socialiste, communalisme ou inter-municipalisme ? cf https://m.uneseuleplanete.org/Qu-est-ce-que-le-municipalisme. D’un point de vue historique "Municipalités de tous pays, unissez vous ! L’Union Internationale des Villes ou l’Internationale municipale(1913-1940),
      Renaud Payre, Pierre-Yves Saunier : https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-00002762/document

    • Ok ! Je me suis permis de le préciser car comme le municipalisme a eu tendance à devenir un nouveau buzzword, on oublie parfois que ces stratégies politiques ont eu longues histoires qui ne se résume pas à la pensée de Murray Bookchin (même si sa pensée continue de beaucoup nous inspirer) !

    • @monolecte ça sera sous forme d’atelier, et pas de cours... mais il devrait y avoir un temps fort de présentation/discussion organisé par les étudiant·es lors de la Biennale des villes en transition (premier weekend d’avril, à Grenoble et distanciel) :-)

    • Du coup, en train de lire...

      Guide du municipalisme. Pour une ville citoyenne, apaisée, ouverte

      De plus en plus, nos villes sont devenues le lieu où sévissent la spéculation, les exclusions de toutes sortes et la ségrégation sociale. Pourtant, de l’Espagne aux États-Unis et à l’Afrique du Sud, en passant par le Chili, le Rojava syrien, la Serbie, la Pologne ou la France, des groupes renversent cette logique et inventent une nouvelle manière de vivre ensemble. Ce mouvement de démocratie radicale, qui s’ancre au niveau local mais se connecte au monde, place les citoyens au centre des décisions publiques et de la sauvegarde de l’intérêt général. Il réintroduit la démocratie directe en s’appuyant sur des valeurs sociales, féministes, écologiques et solidaires pour ouvrir le champ politique et en faire un espace d’émancipation et de transformation.

      Le municipalisme s’impose comme une alternative politique aux traditionnelles formes d’organisation et de pouvoir fondées sur la verticalité, la centralisation et le patriarcat. Ce guide est le fruit de la collaboration de plus de 140 maires, conseillers municipaux et militants du monde entier, tous investis dans le mouvement municipaliste mondial.

      Coordonné par la Commission internationale de Barcelona En Comú, il présente :

      – les bases théoriques du municipalisme et le rôle qu’il peut jouer, notamment dans la féminisation de la politique et la lutte contre l’extrême droite  ;

      – les outils pour préparer une candidature municipaliste, développer un programme participatif, rédiger un code éthique ou financer une campagne politique  ;

      – des exemples de politiques de transformation mises en œuvre dans des municipalités du monde entier en matière de logement, d’espace public ou de démocratie participative  ;

      – un répertoire des 50 principales plateformes municipales dans le monde.

      https://www.eclm.fr/livre/guide-du-municipalisme

    • POLICY ROUNDTABLE 17 RADICAL DEMOCRACY IN THE CITY COUNCIL

      Debate on the challenges, limits and opportunities of participatory procedures to develop real democracy at the local level.

      Speakers

      Elvira Vallés, Zaragoza City Council
      Bernardo Gutiérrez, MediaLab Prado, Madrid
      Gala Pin, Councilor for Participation and Districts, Barcelona City Council
      Brad Lander, Deputy Leader for Policy, New York City Council
      Áurea Carolina de Freitas, Councilor, Belo Horizonte City Council

      http://2017.fearlesscities.com/radical-democracy-in-the-city-council

      https://www.youtube.com/watch?v=xm7xOTsKpK8&feature=youtu.be

      #démocratie_radicale

    • Un #MOOC sur le municipalisme
      https://nos-communes.fr/actualites/mooc-sur-le-municipalisme

      Quelques captures d’écran :

      #Jonathan_Durand_Folco :

      « Dans [le] contexte [actuel] de crises et de revendications, c’est comme si il y avait une intuition qui est le fait que pour reconstruire la démocratie, on devait commencer à se réapproprier l’#espace_public comme tel et par la suite non seulement occuper des #places mais aussi à occuper les institutions. On pourrait dire que le relai organique de ces mouvements par la suite sera d’aller voir au plus près des conseils municipaux pour essayer de transformer les institutions de l’intérieur. Pour essayer de non seulement gouverner autrement, mais de pouvoir s’auto-gouverner et avec un certain relai revendications pour essayer de changer les choses par la suite »

      #Corinne_Morel_Darleux sur les limites du niveau local :

      « La #proximité dans un village ou dans une petite ville notamment est aussi source de #conflits, de #promiscuité, elle est aussi source de blocages politiques. Il faut les prendre en compte et ne pas sacraliser le local »

      #Magali_Fricaudet : Municipalisme et droit à la ville

      Les 4 caractéristiques du municipalisme :
      – la #radicalité_démocratique —> « comment est-ce qu’on gouverne en obéissant », comment est-ce qu’on applique la #démocratie_directe des #assemblées, mais aussi des mécanismes de contrôle de l’exercice du pouvoir, soutenir l’#expertise_citoyenne, travailler sur un #code_éthique des élus pour contrôler leur mandat
      – la #féminisation de la politique —> féminiser la politique c’est aussi changer l’approche de la politique et remettre en cause, par la pratique, le #patriarcat et ses valeurs (#compétitivité, exercice d’un #pouvoir basé sur le culture du chef et l’#autorité), c’est faire de la politique en écoutant
      – la #transition_écologique (#relocalisation_de_l'économie, les #remunicipalisations), comment changer le #paradigme_économique à partir du #local, contribution à la relocalisation, encourager l’#agriculture_urbaine et la gestion des #biens_communs
      – les #droits et les droits dans leur #universalité —> c’est la question des #migrants, quand on parle de #droits_universels on parle de #droits_pour_tous. Référence au #document_local_d'identité qui donne droit à toustes aux #droits_essentiels, aux équipements publics
      #universalité_des_droits —> « on gouverne pour les gens et par les droits ». Il s’agit de partir des droits et pas de la « machine qui prend en charge les gens »

    • "Collectivités locales, reprendre la main, c’est possible !"

      Le nouveau rapport de l’AITEC « Collectivités locales, reprendre la main, c’est possible ! Politiques publiques de #transition démocratique et écologique : #résistances et #alternatives locales à la libéralisation » se fonde sur une enquête approfondie menée en 2017 auprès d’élu-e-s, d’agents territoriaux, et d’acteur-trice-s du monde associatif. Il met en avant des politiques publiques locales alternatives, plus démocratiques, plus justes et plus durables, à rebours de la libéralisation des marchés, du tout-privé et d’une économie hors-sol.

      L’aspiration modeste est de dresser un paysage non exhaustif des contraintes réglementaires que rencontrent les collectivités locales progressistes pour porter des politiques publiques locales de transition démocratique et écologique. Ce rapport propose des pistes pour saisir les opportunités permettant de créer un “écosystème” d’alternatives afin de renouveler ou inventer des formes de gouvernance locale plus démocratiques, justes et durables.

      Les politiques néolibérales d’austérité et de libéralisation des échanges commerciaux et financiers ont poussé dans le sens d’une transposition des règles du marché dans la sphère publique. Elles placent les grandes entreprises, souvent transnationales et fortes de moyens techniques et financiers importants, en partenaires idéaux des pouvoirs publics. Ces politiques participent de l’assèchement des systèmes de solidarités publics et de l’asphyxie de l’économie de proximité : remise en cause de l’universalité des services publics, difficultés de relocalisation de l’économie, gestion comptable déshumanisée des politiques publiques, etc. Elles étouffent les possibilités de développer les politiques nécessaires pour répondre aux défis sociaux et environnementaux auxquels nous faisons face localement et globalement.

      Pour autant, ces contraintes n’éliment pas la motivation de certaines collectivités à faire émerger tout un panel de solutions pour contre-carrer les ambitions de lucrativité et d’accaparement portées par les tenants de la doxa néolibérale. Trois entrées d’alternatives ont pu être identifiées :

      1. Premièrement, il s’agit de (re)démocratiser des services publics : remunicipaliser les services publics, investir dans des sociétés coopératives d’intérêt général (SCIC), ne pas s’enfermer dans des contrats de partenariats publics-privés etc. Cela permet de pouvoir garder la main publique sur les services et donc le contrôle des dépenses et des orientations, d’inclure les citoyen-ne-s dans les processus de contrôle et de décision, et d’orienter les (ré)investissements pour l’amélioration et l’accessibilité du service ;

      2. Deuxièmement, il s’agit d’aller vers une commande publique responsable : privilégier les achats publics locaux en prenant en compte les notions de cycle de vie ou de circuit-court, bien connaître l’offre territoriale pour adapter la demande publique aux capacités des TPE/PME et entreprises de l’économie sociale et solidaire (ESS), etc. Cela permet de prendre en compte l’impact social et environnemental de l’achat public tout en relocalisant l’économie et en soutenant les acteurs socio-économiques locaux ;

      3. Troisièmement, il s’agit de travailler avec et pour le tissu socio-économique du territoire : structurer l’offre des acteur-trice-s économiques locaux (familiaux, artisanaux, agricoles ou éthiques), faciliter l’accès au foncier et aux équipements publics pour les acteur-trice-s de l’ESS, soutenir des initiatives de coopératives citoyennes (d’habitant-e-s, d’énergies renouvelables, etc.), etc. Cela renforce l’offre locale face aux grands groupes, tout en allant vers une (re)démocratisation des rapports socio-économiques locaux.

      https://aitec.reseau-ipam.org/spip.php?article1663

      #rapport #AITEC

    • Le « municipalisme libertaire » de Bookchin : un chemin vers la reconquête démocratique ?

      Débat entre #Pinar_Selek, sociologue et militante féministe, et #Aurélien_Bernier, essayiste et défenseur de la démondialisation. Tous deux discutent des thèses de Murray Bookchin concernant le « #communalisme », et des expériences qu’elle nourrissent.

      Citation de Bookchin pour commencer le débat :

      https://www.youtube.com/watch?v=ejksnPBJVtU

    • Agir ici et maintenant. Penser l’#écologie_sociale de Murray Bookchin

      L’effondrement qui vient n’est pas seulement celui des humains et de leur milieu, mais bien celui du capitalisme par nature prédateur et sans limites. Historiquement désencastré du social et nourri par l’exploitation et la marchandisation des personnes, il étend désormais son emprise sur toute la planète et sur tous les domaines du vivant. C’est en se désengageant d’un constat fataliste et culpabilisant que nous retrouverons une puissance d’agir ici et maintenant. Quoi de mieux, pour cela, que de relire Murray Bookchin et d’appréhender toutes les expérimentations et pratiques qui se développent après lui, aujourd’hui, autour de nous ?

      Floréal M. Romero dresse ici le portrait du fondateur de l’écologie sociale et du municipalisme libertaire. Il retrace son histoire, son cheminement critique et politique. De l’Espagne au Rojava, en passant par le Chiapas, l’auteur propose, à partir d’exemples concrets, des manières d’élaborer la convergence des luttes et des alternatives pour faire germer un nouvel imaginaire comme puissance anonyme et collective.

      Essai autant que manifeste, ce livre est une analyse personnelle et singulière de la pensée de Bookchin qui trouve une résonance bien au-delà de l’expérience de l’auteur. Il apporte des conseils pratiques pour sortir du capitalisme et ne pas se résigner face à l’effondrement qui vient.

      https://www.editionsducommun.org/products/agir-ici-et-maintenant-floreal-m-romero

    • L’illusion localiste. L’arnaque de la décentralisation dans un monde globalisé

      Rapprocher le pouvoir du citoyen , instaurer la « démocratie participative, soutenir le développement territorial et l’économie « de proximité…

      A l’approche des élections municipales, on assiste à une surenchère des mots d’ordre localistes et décentralisateurs. On les retrouve dans tous les discours politiques, de la gauche à l’extrème-droite en passant par la droite et les socio-démocrates.

      La participation des habitants et les promesses de changement « par en bas » sont dans tous les programmes. Les démarches et les listes « citoyennes », plus ou moins instrumentalisées par les partis traditionnels, se multiplient. Même le président de la République s’affiche localiste : en réponse à la crise de « Gilets jaunes », il promet une nouvelle phase de décentralisation pour la deuxième moitié de son mandat. A en croire nos élites, c’est donc par l’action municipale ou régionale que les problèmes économiques, sociaux, environnementaux ou démocratiques pourraient être résolus...

      Ce livre s’attache à déconstruire ce mensonge. Car la mondialisation, elle, ne rapproche pas le pouvoir du citoyen, mais l’éloigne considérablement. Les décisions économiques sont concentrées aux mains des grandes firmes et de leurs actionnaires, et s’imposent aux peuples par delà les principes démocratiques. Les droits sociaux sont en régression permanente à cause de la concurrence internationale. Et la classe politique n’en finit plus de se discréditer en obéissant aux injonctions des marchés.

      La « mondialisation heureuse » ayant fait long feu, c’est le « localisme heureux » qu’à présent on cherche à nous vendre. Le terroir et les circuits courts pour compenser les ravages de la mondialisation. Le régionalisme pour masquer le désengagement de l’État, la destruction ou la privatisation des services publics.

      Cette « illusion localiste » doit être dénoncée. Non pas que l’action de proximité soit négligeable, car s’engager dans la vie locale est tout à fait nécessaire. Mais pour sortir du piège de la mondialisation, cela ne suffit pas. Plutôt que d’opposer l’action locale et celle de l’État, mieux vaudrait les articuler.

      http://www.editions-utopia.org/2019/11/04/lillusion-localiste

    • Un séminaire en ligne (et en italien) avec #Iolanda_Bianchi, qui a écrit une thèse de doctorat sur Barcelone:

      Città, beni comuni, partecipazione: Esiste il modello Barcellona? Seminario online di formazione con Iolanda Bianchi

      PRESENTAZIONE
      Barcellona è stata al centro delle mobilitazioni popolari contro le politiche di austerità che si svilupparono in Spagna a partire dal 2011 (il cosiddetto movimento degli indignados - M-15). Nel 2015 fu eletta al governo della città una coalizione civica «Barcelona en comú» guidata da Ada Colau, un’attivista per il diritto all’abitare. Da allora il governo locale si è impegnato a mettere in campo politiche volte a correggere le distorsioni dello sviluppo urbano di segno neoliberale, sui temi della regolamentazione degli alloggi turistici (a partire dal piano PEUAT del 2017), della vivibilità dello spazio pubblico (la pedonalizzazione di isolati urbani, i cosiddetti «superblocchi» o «supermanzanas»), della gestione dei beni comuni. Queste iniziative sono state segnate da successi come da fallimenti. Alla luce di questa esperienza, in questo seminario discutiamo del cosiddetto «modello Barcellona» di neo-municipalismo, in connessione con le esperienze italiane di campagne per il diritto alla città e all’abitare in cui noi in prima persona siamo stati coinvolti in questi anni.

      IOLANDA BIANCHI è una studiosa di processi politici in una dimensione urbana. Ha conseguito il dottorato di ricerca in urbanistica e politiche pubbliche presso l’Università Autonoma di Barcellona e l’Istituto Universitario di Architettura di Venezia. La sua ricerca si focalizza sulle forme alternative di soddisfacimento dei bisogni e dei diritti primari alla scala urbana, osservate dal punto di vista delle collaborazioni tra società civile e istituzioni pubbliche. Attualmente è ricercatrice post-dottorato «Juan de la Cierva» presso l’IGOP, l’Istituto di Governo e Politica Pubblica dell’Università Autonoma di Barcellona. E’ autrice di numerosi articoli scientifici in riviste internazionali e italiane.

      https://www.facebook.com/events/409241853637821

    • Hello,

      La Fondation Roi Baudouin a initié pas mal de travaux, réflexions, projets visant à développer au niveau communal des analyses et/ou des projets qu’on pourrait qualifier « d’inspiré.e.s par un certain humanisme ». Je discerne un lien avec les études en urbanisme et je trouve (un peu « vite fait »...) par exemple 2 documents qui me semble potentiellement inscrits dans la liaison entre les thématiques Commune/Humanisme/Urbanisme (mais les « ismes », dont le municipal, sont sous-jacents, non spécifiquement étudiés). Cela pourrait être utile par exemple comme fond documentaire pour un tel atelier ? ;-)

      – La pauvreté des enfants au niveau local : cartographie communale
      https://www.kbs-frb.be/fr/cartographie_pauvreteinfantile
      – Communes Alzheimer Admis – Un guide pour vous inspirer
      https://www.kbs-frb.be/fr/Virtual-Library/2011/295136

  • Pas de profit sur la pandémie. Face au Covid19, tout le monde mérite protection.
    https://noprofitonpandemic.eu/fr

    La COVID-19 se propage comme un feu de forêt. Les solutions doivent se propager plus rapidement encore. Personne n’est en sécurité tant que tout le monde n’a pas accès à des traitements et des vaccins sûrs et efficaces. Nous avons tous droit à la protection. Signez cette initiative citoyenne européenne et garantissez que la Commission européenne fait tout pour faire des vaccins et des traitements anti-pandémiques un bien public mondial, librement accessible à tous. — Permalien

    #bien-commun #santépublique

  • #sciences_critiques

    Sciences Critiques est né d’un constat simple : il n’existait pas, jusqu’à aujourd’hui, de site d’#information dédié exclusivement aux #sciences, traitant tout particulièrement des sciences « en train de se faire », dans les laboratoires comme en-dehors – par opposition aux sciences « déjà faites » que sont les découvertes scientifiques et les innovations technologiques.

    Il n’existait pas de site d’information et de réflexion associant penseurs, journalistes et citoyens, dont les contenus éditoriaux seraient entièrement consacrés au décryptage des controverses scientifiques contemporaines et, plus généralement, à la compréhension du « monde des sciences ».

    Nous nous positionnons en tant que méta-média, désireux, non pas de participer à la compétition médiatique, mais d’offrir, aux passionné-e-s des sciences comme aux curieux-ses, des clés et des repères au travers de contenus originaux et de référence (tribunes libres, enquêtes, dossiers, grands entretiens, etc.).

    Convaincu-e-s que l’élaboration d’une information de qualité nécessite du temps, nous nous inscrivons pleinement dans une démarche de « journalisme lent » (#Slow_Journalism), la seule façon, selon nous, de renouer avec les lettres de noblesse du #journalisme.

    https://sciences-critiques.fr

    • #Technocritiques. Du refus des machines à la contestation des #technosciences

      Les #techniques promettent abondance et bonheur ; elles définissent la condition humaine d’aujourd’hui. Pourquoi les contester, et à quoi bon ? Les discours technocritiques ne masquent-ils pas des peurs irrationnelles, un conservatisme suranné, voire un propos réactionnaire ? Pourtant, depuis que les sociétés humaines sont entrées dans la spirale de l’industrialisation, des individus et des groupes très divers ont dénoncé les techniques de leur temps et agi pour en enrayer les effets. L’introduction de #machines censées alléger le travail, les macrosystèmes techniques censés émanciper des contraintes de la nature, la multitude des produits technoscientifiques censés apporter #confort et #bien-être ont souvent été contestés et passés au crible de la critique.
      Contre l’immense condescendance de la postérité, Technocritiques est un ouvrage qui prend au sérieux ces discours et ces luttes. Depuis deux siècles, les technocritiques sont foisonnantes et multiformes, elles émanent des philosophes et des romanciers comme des artisans et des ouvriers ; elles se retrouvent en Europe comme dans le reste du monde et nourrissent sans cesse des pratiques alternatives. Toute une tradition de combat et de pensée originale et méconnue s’est ainsi constituée : ce livre d’histoire au présent tente de leur redonner vie tout en pointant les impasses des choix politiques mortifères portés par la foi en une « croissance » aveugle. Et, en filigrane, il montre comment s’est imposé le grand récit chargé de donner sens à la multitude des objets et artefacts qui saturent nos existences.

      https://www.editionsladecouverte.fr/technocritiques-9782707178237
      #livre

    • Édouard PIELY - La nécessaire critique du « système technicien »

      La fuite en avant technologique s’impose à nous dans tous les aspects de notre vie, tant sur le
      plan social et collectif que dans notre sphère plus intime. Au regard des conséquences préoccupantes nous tenterons de proposer quelques pistes de réflexions, des alternatives possibles.

      En faisant référence à plusieurs grands auteurs, il s’agit de faire ensemble un tour d’horizon
      technocritique, afin de mettre en question le progrès technique, la société technicienne, la
      passion de l’efficacité…

      Un panorama efficace de la pensée technocritique depuis deux siècles, de bon repères pour nous aider à creuser nos réflexions paysannes sur la souveraineté technologique.

      https://www.youtube.com/watch?v=G0hFQ-zEH60

  • On n’a pas signalé ces deux captations d’interventions d’Aude Vidal sur son livre sur Égologie, dont une très longue par @latelierpaysan ici présent !

    Aude VIDAL - ÉGOLOGIE : écologie, individualisme et course au bonheur
    https://www.youtube.com/watch?v=ouEdpD9w5x0

    L’Atelier paysan s’attaque à l’autonomie technique des paysan-nes en leur proposant une alternative concrète : les former à autoconstruire leur matériel agricole.
    Est-ce suffisant pour enrayer l’industrie de la machine, qui impose de remplacer les paysan- nes par des robots, des drones, des capteurs informatiques ?
    Quelles sont les conséquences de ces « solutions technologiques » pour les communautés paysannes, pour l’environnement, pour le modèle alimentaire ?

    Aude Vidal nous parle ici des « alternatives », dans la suite de son ouvrage Egologie : les
    expérimentations écologistes sont-elles le laboratoire d’innovations sociales plus
    respectueuses de l’être humain et de son milieu ? ou accompagnent-elle un recul sur soi et ce sur quoi il est encore possible d’avoir prise dans un contexte de dépossession démocratique et économique ?

    Une belle manière pour l’Atelier paysan de questionner la limite des alternatives : l’expansion de pratiques alternatives peut-elle provoquer de la transformation sociale ? Les pratiques sociales parviennent-elles à infléchir les rapports sociaux ?
    A l’Atelier paysan, dont l’activité centrale est de proposer des alternatives concrètes et immédiates aux paysannes et paysans, nous pensons que non. Nous avons l’intuition qu’il nous faut dans le même temps tenter d’exercer un rapport de force avec les dominants (pour nous l’industrie de la machine et la techno-science).

    Et une autre plus récente :
    https://www.youtube.com/watch?v=lxqPsK2mkAY

    #Aude_Vidal #écologie #politique #écologie_politique #individualisme #libéralisme #bien-être #développement_personnel

    • Égologie. Écologie, individualisme et course au bonheur

      #Développement_personnel, habitats groupés, jardins partagés... : face au désastre capitaliste, l’écologie se présente comme une réponse globale et positive, un changement de rapport au monde appuyé par des gestes au quotidien. Comme dans la fable du colibri, « chacun fait sa part ».
      Mais en considérant la société comme un agrégat d’individus, et le changement social comme une somme de gestes individuels, cette vision de l’écologie ne succombe-t-elle pas à la logique libérale dominante, signant le triomphe de l’individualisme ?

      http://www.lemondealenvers.lautre.net/livres/egologie.html

      #livre

      #souveraineté_alimentaire #liberté_individuelle #alternatives #Nicolas_Marquis #capitalisme #jardins_partagés #classes_sociales #jardinage #justice_environnementale #dépolitisation #égologie

    • Du bien-être au marché du malaise. La société du développement personnel

      Des ouvrages qui prétendent nous aider dans notre développement personnel, à « être nous-mêmes » ou à « bien communiquer », et des individus qui déclarent que ces lectures ont « changé leur vie » : voilà la source de l’étonnement dont ce livre est le résultat. Comment comprendre ce phénomène ? Comment est-il possible que tant de personnes puissent trouver du sens au monde si particulier du « développement personnel », au point d’en ressentir des effets concrets ?

      Nicolas Marquis prend au sérieux cette expérience de lecture, en cherchant à comprendre ce qui se passe très concrètement entre un lecteur qui veut que quelque chose change dans son existence et un ouvrage qui prétend l’aider en lui parlant de ce qu’il vit personnellement. En procédant à la première enquête sur les lecteurs, il montre en quoi le développement personnel est l’une des institutions les plus frappantes des sociétés individualistes : son succès permet de comprendre les façons dont nous donnons, au quotidien, du sens à notre existence.


      https://www.cairn.info/du-bien-etre-au-marche-du-malaise--9782130628262.htm

    • Le Syndrome du bien-être

      Vous êtes accro à la salle de sport ? Vous ne comptez plus les moutons mais vos calories pour vous endormir ? Vous vous sentez coupable de ne pas être suffisamment heureux, et ce malgré tous vos efforts ? Alors vous souffrez sûrement du #syndrome_du_bien-être. Tel est le diagnostic établi par Carl Cederström et André Spicer.
      Ils montrent dans ce livre comment la recherche du #bien-être_optimal, loin de produire les effets bénéfiques vantés tous azimuts, provoque un sentiment de #mal-être et participe du #repli_sur_soi. Ils analysent de multiples cas symptomatiques, comme ceux des fanatiques de la santé en quête du régime alimentaire idéal, des employés qui débutent leur journée par un footing ou par une séance de fitness, des adeptes du quantified self qui mesurent – gadgets et applis à l’appui – chacun de leurs faits et gestes, y compris les plus intimes... Dans ce monde inquiétant, la bonne santé devient un impératif moral, le désir de transformation de soi remplace la volonté de changement social, la culpabilisation des récalcitrants est un des grands axes des politiques publiques, et la pensée positive empêche tout véritable discours critique d’exister.
      Résolument à contre-courant, ce livre démonte avec une grande lucidité les fondements du culte du corps et de cette quête désespérée du bien-être et de la santé parfaite.

      https://www.lechappee.org/collections/pour-en-finir-avec/le-syndrome-du-bien-etre

      #André_Spicer
      #Carl_Cederström

    • Rigolez, vous êtes exploité

      « Vous êtes éreinté ? Votre activité professionnelle vous plonge dans la #dépression ? Vous songez à mettre fin à vos jours ? Nous avons la solution : ri-go-lez ! » Voilà en substance le message de la direction des #ressources_humaines (DRH) du centre hospitalier universitaire (CHU) de Toulouse au personnel de l’établissement. La solution arrive à point nommé, car la situation menaçait de devenir dramatique…

      Un peu comme France Télécom hier ou la Société nationale des chemins de fer français (SNCF) aujourd’hui, le #CHU toulousain est confronté à une recrudescence de #suicides de salariés. Le rapport d’un cabinet de conseil établi en 2016 est formel : les quatre personnes ayant mis fin à leurs jours en quelques semaines la même année (dont une dans les locaux du CHU) l’ont fait à cause de leurs #conditions_de_travail. L’année suivante, dans un des 26 000 documents internes révélés par la presse (1), une infirmière en gynécologie décrit ainsi son quotidien : « Mise en danger de la vie des patientes, mauvaise prise en charge de la douleur, dégradation de l’image des patientes (patientes laissées plusieurs minutes souillées de vomis) (…) mauvaise prise en charge psychologique (annonce de cancer faite récemment, pas le temps de discuter). (…) Une équipe épuisée physiquement (même pas cinq minutes de pause entre 13 h 30 et 23 heures) et moralement (sentiment de travail mal fait et de mettre en danger la vie des patients). »

      Les choses n’ont guère progressé depuis. En février 2019, un patient meurt d’une crise cardiaque dans le sas des urgences. L’infirmier de garde cette nuit-là, en poste depuis 10 heures du matin, avait la charge de plus de quinze patients. Il n’a pas eu le temps de faire les gestes de premiers secours (2). Début mai 2019, rebelote au service de soins intensifs digestifs, en pleine restructuration, où un problème informatique a mené à la mort d’un patient.

      Depuis 2015, une soixantaine de préavis de grève ont été envoyés à la direction par les syndicats. Au moins quatorze grèves ont eu lieu (cinq rien qu’en 2019), sans compter les quelque vingt mobilisations collectives, la douzaine d’actions d’envergure et les chorégraphies parodiques de soignants vues six millions de fois sur les réseaux sociaux. « À l’hôpital des enfants, le nombre d’arrêts-maladie des quatre premiers mois de 2019 est de 20 % supérieur à celui de la même période en 2018, nous explique Mme Sandra C., vingt ans d’hôpital public à son actif, dont dix-sept à l’hôpital des enfants de Toulouse. Nous avons l’impression d’être traités comme des numéros par une direction dont le seul but est de faire appliquer les réductions de coûts et la baisse du personnel. Nous avons besoin d’au moins six cents embauches dans tout le CHU, et vite. »

      Embaucher ? Impossible !, rétorque la direction, largement convertie au lean management, le « management sans gras », une doctrine d’optimisation du rendement élaborée par les ingénieurs japonais du groupe Toyota après la seconde guerre mondiale et peaufinée ensuite dans les éprouvettes néolibérales du Massachusetts Institute of Technology (MIT). L’objectif ? Faire produire plus avec moins de gens, quitte à pousser les équipes à bout.

      Des conditions de travail déplorables, des contraintes de rentabilité qui interdisent d’améliorer le sort du personnel, des salariés qui préfèrent mettre fin à leurs jours plutôt que d’endurer leur activité professionnelle ? Il fallait réagir. C’est chose faite grâce à une initiative de la DRH : des séances de rigologie, cette « approche globale permettant une harmonie entre le corps, l’esprit et les émotions », comme on peut le lire dans le « Plan d’actions 2018 pour la prévention des risques psychosociaux et la qualité de vie au travail » du pôle hôpital des enfants du CHU de Toulouse.

      Yoga du rire, méditation de pleine conscience, techniques variées de relaxation et de respiration, sophrologie ludique… la rigologie vise à « cultiver les sentiments positifs et sa joie de vivre ». Sur la page d’accueil du site de l’École internationale du rire (« Bonheur, joie de vivre, créativité »), l’internaute tombe sur la photographie d’un groupe de salariés hilares faisant le symbole de la victoire. S’ils sont heureux, suggère l’image, c’est qu’ils ont tous décroché leur diplôme de « rigologue » à la suite d’une formation de sept jours en psychologie positive, yoga du rire et autres techniques de « libération des émotions », facturée 1 400 euros. Un rigologue estampillé École du rire, le leader du marché, se fera rémunérer entre 1 000 et 3 000 euros la journée. Il pourra éventuellement devenir chief happiness officer, ces responsables du service bonheur dont les entreprises du CAC 40 raffolent (3).

      La souffrance au travail est devenue un marché, et le service public apparaît comme un nouveau terrain de jeu du développement personnel. Ainsi des policiers confrontés à une vague de suicides (vingt-huit en 2019), auxquels le directeur général de la police nationale a envoyé, fin mai, une circulaire incitant les encadrants à favoriser « les moments de convivialité et de partage » comme les barbecues, les sorties sportives ou les pique-niques en famille (4). Ainsi des agents de la SNCF, une entreprise qui compte depuis le début de l’année 2019 un suicide de salarié par semaine. La direction lilloise de la société ferroviaire en pleine restructuration a fait appel au cabinet Great Place to Work (« super endroit pour travailler »), qui lui a conseillé de… distribuer des bonbons aux agents en souffrance, de mettre en place des goûters-surprises ou encore des ateliers de maquillage (5).

      « Au départ, nous explique Mme Corinne Cosseron, directrice de l’École internationale du rire et importatrice du concept de rigologie en France, je me suis formée pour plaisanter, comme un gag, au yoga du rire, une technique mise au point par un médecin indien, qui s’est rendu compte que ses patients joyeux guérissaient mieux que les sinistres. Le rire permet de libérer des hormones euphorisantes qui luttent contre la douleur », explique cette ancienne psychanalyste qui évoque les endorphines (« un antidouleur naturel qui agit comme une morphine naturelle »), la sérotonine (« la molécule du bonheur »), la dopamine (celle de la motivation) ou encore l’ocytocine (« l’hormone de l’amour »). « C’est un grand shoot gratuit. Beaucoup de grandes entreprises ont commencé à faire appel à nous (SNCF, Total, Suez, Royal Canin, Danone, etc.), car le rire répare point par point tout ce que les effets du stress détruisent. Non seulement le salarié va aller mieux (il ne va pas se suicider, il n’ira pas voir chez le concurrent), mais, en plus, l’entreprise va gagner en productivité. Donc c’est du gagnant-gagnant. »

      Novateur, le CHU de Toulouse a vu se mettre en place des séances de « libération émotionnelle » et de « lâcher-prise » dans le service des soins palliatifs dès 2017. Dans le cadre de ses propositions d’actions 2018-2019 pour prévenir les risques psychosociaux et pour la qualité de vie au travail, la DRH propose désormais d’élargir son offre à d’autres unités sous tension, comme l’hôpital des enfants, où, au mois de mars dernier, deux grèves ont éclaté pour protester contre le projet de réduction du nombre de lits et d’intensification du travail des soignants.

      On soumet ce projet de lâcher-prise à M. Florent Fabre, 31 ans, infirmier au service des urgences psychiatriques. Sa première réaction est de laisser éclater un long rire, générant probablement un apport non négligeable en bêta-endorphines — ce qui lui permet de dire avec une voix parfaitement détendue : « C’est grotesque et indécent. » Pour ce soignant, qui a participé à la lutte victorieuse des salariés de son service, lesquels ont arraché deux postes supplémentaires d’infirmier à l’issue de deux mois de grève durant le printemps 2019, « le niveau du mépris social affiché par la direction du CHU ainsi que par les cadres régionaux de l’agence régionale de santé est totalement aberrant. Dès lors qu’il s’agit d’entendre qu’il y a un vrai manque de soignants, le dialogue se rompt. La santé des agents hospitaliers est le moindre de leurs soucis ». Contactée, la direction du CHU a refusé de répondre à cet appel à embaucher, qu’elle qualifie de « théories de la CGT [Confédération générale du travail] ». « On assume totalement ce document de proposition de rigologie », nous a précisé le directeur de la communication avant de nous raccrocher au nez. On ne rigole plus.

      « Mais, s’agace Mme Maguy Mettais, la pharmacienne chargée de la prévention des risques psychosociaux, avez-vous déjà testé la rigologie ? Ça serait peut-être intéressant que vous essayiez une séance, non ? C’est génial, vous verrez. » Adeptes du journalisme total, nous acceptons la proposition. « Alors, vous mettez les mains droit devant vous et vous expirez en faisant “chah” ! On le fait ensemble ? C’est parti ! Après on met les bras sur le côté et on fait “chou” ! Et un dernier, les bras levés vers le ciel et on va faire un grand “chiii” sur le temps d’expiration. » Docile, nous nous exécutons, pour la bonne cause. « Au final, ce qui est rigolo, c’est que ça fait chah-chou-chi… Comme si ça faisait “salsifis” [elle éclate de rire]. Voilà, j’avais envie de vous le faire découvrir, ça peut être bien avant d’écrire votre article. »

      https://www.monde-diplomatique.fr/2019/07/BRYGO/60014

      #rire #thérapie_du_rire

      –—

      Pour rappel, les #formations dédiées au personnel de l’#Université_Grenoble_Alpes :
      1. Gestion de #conflits (formation mise sous le thème « #efficacité_professionnelle »)
      2. Mieux vivre ses #émotions dans ses #relations_professionnelles (aussi mise sous le même thème : #efficacité_professionnelle)
      https://seenthis.net/messages/882135

      #QVT #qualité_de_vie_au_travail

    • La démocratie aux champs. Du jardin d’Éden aux jardins partagés, comment l’agriculture cultive les valeurs

      On a l’habitude de penser que la démocratie moderne vient des Lumières, de l’usine, du commerce, de la ville. Opposé au citadin et même au citoyen, le paysan serait au mieux primitif et proche de la nature, au pire arriéré et réactionnaire.
      À l’opposé de cette vision, ce livre examine ce qui, dans les relations entre les cultivateurs et la terre cultivée, favorise l’essor des valeurs démocratiques et la formation de la citoyenneté. Défi le alors sous nos yeux un cortège étonnant d’expériences agricoles, les unes antiques, les autres actuelles ; du jardin d’Éden qu’Adam doit « cultiver » et aussi « garder » à la « petite république » que fut la ferme pour Jefferson ; des chambrées et foyers médiévaux au lopin de terre russe ; du jardin ouvrier au jardin thérapeutique ; des « guérillas vertes » aux jardins partagés australiens.
      Cultiver la terre n’est pas un travail comme un autre. Ce n’est pas suer, souffrir ni arracher, arraisonner. C’est dialoguer, être attentif, prendre une initiative et écouter la réponse, anticiper, sachant qu’on ne peut calculer à coup sûr, et aussi participer, apprendre des autres, coopérer, partager. L’agriculture peut donc, sous certaines conditions, représenter une puissance de changement considérable et un véritable espoir pour l’écologie démocratique.

      https://www.editionsladecouverte.fr/la_democratie_aux_champs-9782359251012démocratiques

    • La #durabilité en pratique(s) : gestion et appropriation des #principes_durabilistes véhiculés par les #écoquartiers

      Dans cette contribution, il est question de la durabilité comme objet, dans sa dimension heuristique, en tant que moyen de compréhension voire d’explication des initiatives individuelles, collectives et politiques ainsi que des dynamiques. Il s’agit tout d’abord de se pencher sur la manière dont la durabilité est mobilisée et signifiée, aussi bien sur l’horizon du pensable qui l’accompagne que sur les « manières de faire » qu’elle véhicule, parmi des acteurs divers, pris dans des jeux d’échelles, d’intérêts et dans des engagements parfois contradictoires. Politiquement, la mise en œuvre de la durabilité se décline dans des contextes, pour des raisons et à des finalités diverses que peuvent être la transformation des comportements individuels, la modification de la législation et des cadres réglementaires nationaux et locaux, la redéfinition des stratégies communautaires, etc. Entre pratiques, éthique, fiscalité individuelle d’un côté et enjeux techniques, politiques et sociétaux de l’autre, ces multiples mobilisations de la durabilité rendent cette notion évasive, voire équivoque. Au-delà d’un recensement et d’une classification de cette multiplicité d’usage et de traduction « en pratiques » de la durabilité, c’est sur la base des multiples tensions qui caractérisent ces manières de voir, comprendre, mobiliser et opérationnaliser la durabilité que nous cherchons à venir éclairer les pratiques leurs implications mais aussi leurs conséquences. Pour ce faire nous nous appuyons sur les 37 entretiens (15 avec les concepteurs, 22 avec les habitants) réalisés lors d’une enquête menée en 2012 et 2013 sur l’écoquartier de Lyon Confluence dans le cadre de la thèse de doctorat de Matthieu Adam. Nous analysons les discours portant sur la durabilité. Ceux-ci ont toujours une portée normative et performative mais peuvent aussi être considérés en tant qu’embrayeur de sens permettant de saisir les modalités de réactions, passives (acceptation) et/ou actives (refus, adaptation, contre-proposition, etc.) face à cette quête de durabilité. En analysant les pratiques, les manières d’être, les attitudes ainsi que les représentations d’une part liées à l’injonction de durabilité et d’autre part à sa mise en pratique, nous mettrons au débat des éléments portant tant sur les décalages entre intentions et actions que sur les moyens utilisés pour tenter de les lever. De plus, en changeant de focale, l’analyse fine des discours permet de tirer des enseignements sur le développement durable en tant que valeur et idéologie dominante du projet urbain mais aussi en tant que modalités pratiques quotidiennes.

      https://books.openedition.org/cse/124

      #Georges-Henry_Laffont #Matthieu_Adam

  • HCR - Les réfugiés en première ligne contre la pandémie de Covid-19 en 2020
    https://www.unhcr.org/fr/news/stories/2020/12/5fedb172a/refugies-premiere-ligne-contre-pandemie-covid-19-2020.html

    Certes, l’année 2020 a été difficile, mais les réfugiés nous ont montré ce qu’est la résilience et comment surmonter une crise. Voici cinq façons dont ils sont passés à l’action durant cette année qui fera date.
    1. Des réfugiés médecins et travailleurs de santé ont rejoint les équipes en première ligne face à la crise de COVID-19. Début mars, avant même que la crise de Covid-19 ne soit déclarée en tant que pandémie, le médecin vénézuélien Samuel Suárez donnait déjà des conseils pour éviter l’infection aux Équatoriens dans des régions rurales à risque. Il n’était pas le seul. En Iran, le médecin réfugié afghan Fezzeh Hosseini a travaillé sans relâche pour aider les patients locaux et afghans touchés par le virus, en leur fournissant des informations et des conseils pour rester en bonne santé. Au Bangladesh, des agents de santé communautaires formés – tous sont des réfugiés rohingyas - ont parcouru en long et en large le plus vaste camp de réfugiés au monde pour orienter les patients suspectés d’être atteints de Covid-19 vers les soins disponibles.
    2. Des réfugiés fabriquent du savon, des masques et du matériel médical​
    Innocent Havyarimana, un producteur de savon burundais, tient un récipient de désinfectant pour les mains fraîchement fabriqué, qu’il vend à prix réduit à ses pairs réfugiés à Kakuma, aux travailleurs humanitaires et aux Kényans de la communauté locale, pour aider à la lutte contre la crise de Covid-19.
    Dans un camp de réfugiés au Kenya, le réfugié burundais Innocent Havyarimana fabrique du savon, en baissant ses prix pour le rendre largement disponible. Au Kenya également, Fardowsa Ibrahim, une réfugiée somalienne de 24 ans, s’est inscrite à un cours de couture, sans se rendre compte que, six mois plus tard, elle fabriquerait des masques faciaux - une protection très recherchée rendue nécessaire par la pandémie. Au Mexique, des réfugiés comptent désormais parmi les employés d’une entreprise qui fabrique des machines à laver spécifiques pour assurer la sécurité des travailleurs de santé en première ligne en Amérique latine. Des efforts similaires ont été déployés par les réfugiés dans des camps, des installations et des communautés à travers le monde entier.
    3. Des réfugiés améliorent la santé mentale et le bien-être​
    Rita Brown, réfugiée ougandaise et professeure de yoga, exécute un mouvement de yoga devant son logement dans le camp de Kakuma, au Kenya. Dans un contexte de difficultés économiques croissantes et de confinements prolongés, les problèmes de santé mentale se sont aggravés. Les réfugiés ont réagi en cherchant à améliorer leur bien-être mental et physique. Au Pérou, des psychologues vénézuéliens ont offert à d’utres réfugiés des « premiers secours psychologiques » par le biais de sessions à distance sur Internet pour les aider à faire face à la pandémie de coronavirus. En Irak, des réfugiés formés au travail communautaire ont introduit des services de santé mentale dans des camps confinés. Au Kenya, la réfugiée ougandaise Rita Brown a adopté une approche différente. Enseignante de yoga, elle a assuré ses cours en ligne afin de promouvoir l’acceptation de soi et le bien-être mental des réfugiés, tant au Kenya qu’au-delà de ses frontières.

    #Covid-19#migrant#migration#refugie#sante#santementale#psychologie#bienetre#confinement#vulnerabilite#frontiere

  • L’idéologie propriétaire
    https://laviedesidees.fr/L-ideologie-proprietaire.html

    À propos de : Pierre Crétois, La part commune. Critique de la propriété privée, Éditions Amsterdam. L’individu possède-t-il un droit absolu sur les choses dans lesquelles il met son travail ? La proposition paraît aller de soi, mais elle est pourtant contestable. Pour délimiter la propriété individuelle, il faut un accord entre nous, donc des valeurs communes.

    #capitalisme #Philosophie #propriété #commun
    https://laviedesidees.fr/IMG/docx/20210101_cretois.docx
    https://laviedesidees.fr/IMG/pdf/20210101_cretois.pdf

  • La santé mentale est un enjeu crucial des migrations contemporaines

    Si la migration est source d’espoirs liés à la découverte de nouveaux horizons, de nouveaux contextes sociaux et de nouvelles perspectives économiques, elle est également à des degrés divers un moment de rupture sociale et identitaire qui n’est pas sans conséquence sur la santé mentale.

    #Abdelmalek_Sayad, l’un des sociologues des migrations les plus influents de ces dernières décennies, a défini la condition du migrant comme étant suspendu entre deux mondes parallèles. #Sayad nous dit que le migrant est doublement absent, à son lieu d’origine et son lieu d’arrivée.

    Il est, en tant qu’émigrant, projeté dans une condition faite de perspectives et, très souvent, d’illusions qui l’éloignent de son lieu d’origine. Mais le migrant est tout aussi absent dans sa #condition ^_d’immigré, dans les processus d’#adaptation à un contexte nouveau et souvent hostile, source de nombreuses #souffrances.

    Quelles sont les conséquences de cette #double_absence et plus largement de cette transition de vie dans la santé mentale des migrants ?

    Migrer implique une perte de #capital_social

    Migrer, c’est quitter un #univers_social pour un autre. Les #contacts, les #échanges et les #relations_interpersonnelles qui soutiennent chacun de nous sont perturbés, fragmentés ou même rompus durant cette transition.

    Si pour certains la migration implique un renforcement du capital social (ou économique), dans la plupart des cas elle mène à une perte de capital social. Dans un entretien mené en 2015, un demandeur d’asile afghan souligne cette #rupture_sociale et la difficulté de maintenir des liens avec son pays d’origine :

    « C’est très difficile de quitter son pays parce que ce n’est pas seulement ta terre que tu quittes, mais toute ta vie, ta famille. J’ai des contacts avec ma famille de temps en temps, mais c’est difficile parce que les talibans détruisent souvent les lignes de téléphone, et donc, c’est difficile de les joindre. »

    Pour contrer ou éviter cette perte de capital social, de nombreux #réseaux_transnationaux et organisations d’immigrants dans les pays d’accueil sont créés et jouent dans la vie des migrants un rôle primordial.

    À titre d’exemple, la migration italienne d’après-guerre s’est caractérisée par une forte structuration en #communautés. Ils ont créé d’importants organisations et réseaux, notamment des organisations politiques et syndicales, des centres catholiques et culturels, dont certains sont encore actifs dans les pays de la #diaspora italienne.

    L’#environnement_social et la manière dont les sociétés d’arrivée vont accueillir et inclure les migrants, vont être donc des éléments clés dans la #résilience de ces populations face aux défis posés par leur trajectoire de vie et par leur #parcours_migratoire. Les migrants peuvent en effet rencontrer des situations qui mettent en danger leur #santé physique et mentale dans leur lieu d’origine, pendant leur transit et à leur destination finale.

    Cela est particulièrement vrai pour les migrants forcés qui sont souvent confrontés à des expériences de #détention, de #violence et d’#exploitation susceptibles de provoquer des #troubles_post-traumatiques, dépressifs et anxieux. C’est le cas des centaines de milliers de réfugiés qui fuient les #conflits_armés depuis 2015, principalement dans les régions de la Syrie et de l’Afrique subsaharienne.

    Ces migrants subissent des #violences tout au long de leur parcours, y compris la violence des lois de l’asile dans nos sociétés.

    L’environnement social est une des clés de la santé mentale

    Dans son document d’orientation « Mental health promotion and mental health care in refugees and migrants », l’Organisation mondiale de la santé (OMS) indique l’#intégration_sociale comme l’un des domaines d’intervention les plus importants pour combattre les problèmes de santé mentale dans les populations migrantes.

    Pour l’OMS, la lutte contre l’#isolement et la promotion de l’#intégration sont des facteurs clés, tout comme les interventions visant à faciliter le relations entre les migrants et les services de soins, et à améliorer les pratiques et les traitements cliniques.

    Cependant, l’appartenance à des réseaux dans un environnement social donné est une condition essentielle pour le bien-être mental de l’individu, mais elle n’est pas suffisante.

    Le philosophe allemand #Axel_Honneth souligne notamment que la #confiance_en_soi, l’#estime_de_soi et la capacité à s’ouvrir à la société trouvent leurs origines dans le concept de #reconnaissance. Chaque individu est mu par le besoin que son environnement social et la société, dans laquelle il ou elle vit, valorisent ses #identités et lui accordent une place comme #sujet_de_droit.

    Les identités des migrants doivent être reconnues par la société

    À cet égard, se construire de nouvelles identités sociales et maintenir une #continuité_identitaire entre l’avant et l’après-migration permet aux migrants de diminuer les risques de #détresse_psychologique.

    https://www.youtube.com/watch?v=oNC4C4OqomI&feature=emb_logo

    Être discriminé, exclu ou ostracisé du fait de ses appartenances et son identité affecte profondément la santé mentale. En réaction à ce sentiment d’#exclusion ou de #discrimination, maintenir une estime de soi positive et un #équilibre_psychosocial passe souvent parla prise de distance par rapport à la société discriminante et le #repli vers d’autres groupes plus soutenants.

    La #reconnaissance_juridique, un élément central

    Or ce principe de reconnaissance s’articule tant au niveau de la sphère sociale qu’au niveau juridique. Dans les sociétés d’accueil, les migrants doivent être reconnus comme porteurs de droits civils, sociaux et politiques.

    Au-delà des enjeux pragmatiques liés à l’accès à des services, à une protection ou au #marché_de_l’emploi, l’obtention de droits et d’un #statut_juridique permet de retrouver une forme de contrôle sur la poursuite de sa vie.

    Certaines catégories de migrants vivant soit en procédure pour faire reconnaître leurs droits, comme les demandeurs d’asile, soit en situation irrégulière, comme les « #sans-papiers », doivent souvent faire face à des situations psychologiquement compliquées.

    À cet égard, les sans-papiers sont presque totalement exclus, privés de leurs #droits_fondamentaux et criminalisés par la justice. Les demandeurs d’asile sont quant à eux souvent pris dans la #bureaucratie du système d’accueil durant des périodes déraisonnablement longues, vivant dans des conditions psychologiques difficiles et parfois dans un profond #isolement_social. Cela est bien exprimé par un jeune migrant kenyan que nous avions interviewé en 2018 dans une structure d’accueil belge :

    « Je suis arrivé quand ils ont ouvert le [centre d’accueil], et je suis toujours là ! Cela fait presque trois ans maintenant ! Ma première demande a été rejetée et maintenant, si c’est un “non”, je vais devoir quitter le territoire. […] Tous ces jours, les mois d’attente, pour quoi faire ? Pour rien avoir ? Pour devenir un sans-papiers ? Je vais devenir fou, je préfère me tuer. »

    Être dans l’#attente d’une décision sur son statut ou être dénié de droits plonge l’individu dans l’#insécurité et dans une situation où toute #projection est rendue compliquée, voire impossible.

    Nous avons souligné ailleurs que la lourdeur des procédures et le sentiment de #déshumanisation dans l’examen des demandes d’asile causent d’importantes #frustrations chez les migrants, et peuvent avoir un impact sur leur #bien-être et leur santé mentale.

    La migration est un moment de nombreuses #ruptures sociales et identitaires face auxquelles les individus vont (ré)agir et mobiliser les ressources disponibles dans leur environnement. Donner, alimenter et construire ces ressources autour et avec les migrants les plus vulnérables constitue dès lors un enjeu de #santé_publique.

    https://theconversation.com/la-sante-mentale-est-un-enjeu-crucial-des-migrations-contemporaines

    #santé_mentale #asile #migrations #réfugiés

    ping @_kg_ @isskein @karine4

  • Bien public mondial. L’Afrique du Sud et l’Inde contre-attaquent sur l’accès aux #vaccins | L’Humanité
    https://www.humanite.fr/bien-public-mondial-lafrique-du-sud-et-linde-contre-attaquent-sur-lacces-au

    À l’Organisation mondiale du commerce, une résolution des deux pays, examinée ce vendredi, propose de suspendre la propriété intellectuelle par temps de pandémie.

    L’#Union_européenne et la #France, en particulier, ont l’opportunité concrète de sortir de leur #duplicité pour choisir la vie avant les profits de #Big_Pharma.

    L’aveu est passé sous les radars, et ce serait fort dommage qu’il le reste. Les déclarations lénifiantes d’Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission, ou d’Emmanuel Macron, le président français, nul ne les ignore : le vaccin contre le Covid-19 devra être un « #bien_public mondial », répètent-ils...

    D’autant plus que...,

    Opinion | Want Vaccines Fast? Suspend Intellectual Property Rights - The New York Times
    https://www.nytimes.com/2020/12/07/opinion/covid-vaccines-patents.html

    Pfizer, for its part, received a $455 million grant from the German government to develop its vaccine, and then, by our count, nearly $6 billion in purchase commitments from the United States and the European Union.

    AstraZeneca benefited from some public funding while it was developing its vaccine, and received a total of more than $2 billion from the United States and the European Union for both research and in purchase commitments. It also signed a deal worth $750 million to supply the Coalition for Epidemic Preparedness Innovations and Gavi, the Vaccine Alliance with a total of 300 million doses.

    In other words, the vaccines developed by these companies were developed thanks wholly or partly to taxpayer money. Those vaccines essentially belong to the people — and yet the people are about to pay for them again, and with little prospect of getting as many as they need fast enough.

    Mais la duplicité a persisté
    U.S., EU oppose WTO effort to waive IP protections amid pandemic | InsideTrade.com
    https://insidetrade.com/daily-news/us-eu-oppose-wto-effort-waive-ip-protections-amid-pandemic

  • Face à la haine et aux amalgames : « Redonner ses lettres de noblesse à la solidarité et à l’#hospitalité française »

    Elle appelle cela « l’#hospitalité_citoyenne ». #Julia_Montfort, journaliste et réalisatrice, a accueilli, comme beaucoup d’autres Français, un « migrant », Abdelhaq, originaire du Tchad. Elle raconte cette rencontre à Basta !, rencontre dont elle a tiré une web-série, #Carnets_de_solidarité. Son histoire nous rappelle que, loin des scènes indignes de harcèlement policier ou de commentaires racistes, des dizaines de milliers de citoyens font preuve de solidarité.

    Julia Montfort appelle cela « l’hospitalité citoyenne ». Comme beaucoup d’autres personnes en France, elle a ouvert sa porte pour accueillir un « migrant », Abdelhaq. Il avait alors 21 ans et ne devait rester que quelques jours. Il aura finalement vécu un an et demi chez Julia et Cédric, son mari. De cette expérience personnelle est alors née l’envie de raconter ce mouvement de #solidarité qui a gagné de nombreux foyers français – une réalité trop souvent invisibilisée – pendant que les politiques en œuvre choisissent trop souvent de harceler, humilier, reléguer dans la rue les exilés en quête d’accueil, ne serait-ce que temporaire. Réalisatrice, elle en a tiré une web-série passionnante, Carnets de Solidarité, qui offre la meilleure des réponses, en actes, à tous les préjugés, tous les cynismes ou toutes les haines qui s’accumulent sur ce sujet.

    Basta ! : Le point de départ de votre travail, c’est le #récit_intime de l’accueil d’Abdelhaq, chez vous, dans votre appartement. Avec le recul, qu’avez-vous appris de cette expérience d’hospitalité ?

    Julia Montfort [1] : Beaucoup de choses. Nous n’avons pas accueilli un citoyen français avec des références culturelles partagées : Abdelhaq est le fils d’un berger nomade, dans le sud du Tchad, qui parle un dialecte dérivé de l’arabe – le kebet – dont la vie consistait à garder les chèvres de son père ou à aller récolter du miel, autant dire une vie diamétralement opposée à la mienne. Tout nous séparait, et nous avons appris à trouver des #liens, à construire des ponts entre nos deux cultures.

    J’ai réalisé la portée de ce geste dès que j’ai ouvert ma porte devant ce grand gaillard de plus d’1 m 90, et que j’ai compris que le #langage ne nous permettrait pas de communiquer. Il apprenait les rudiments du français, mais il ne faisait pas de phrases, je ne parvenais même pas à savoir s’il aimait les pâtes. De fait, ce genre de situation permet aussi d’en apprendre beaucoup sur soi-même et sur notre rapport à l’autre. Cela m’offre aujourd’hui un ancrage très différent dans le présent.

    Il y a cette anecdote significative, lorsque vous racontez que vous hésitez plusieurs jours avant de lui signaler qu’il ne priait pas dans la bonne direction…

    Il se tournait exactement à l’opposé de la Mecque, nous ne savions pas comment lui annoncer, cela nous pesait, alors qu’au final, Abdelhaq a juste explosé de rire lorsque nous lui avons montré la boussole ! Une partie de notre complicité est née ce jour-là… Abdelhaq a une pratique très ouverte de sa religion, c’est notamment une façon de maintenir un lien avec son pays. Quand il est arrivé à Paris, son premier réflexe a été d’aller dans une mosquée, où il a pu être hébergé. C’est un peu son repère, son cadre. Mais depuis, on a constaté qu’il s’intéressait beaucoup aux autres religions.
    De notre côté, nous sommes parfaitement athées, et c’est probablement la première fois que j’ai côtoyé quelqu’un de religieux aussi longtemps, et aussi intimement. La probabilité que je puisse, à Paris, me retrouver directement confrontée à la réalité de la vie d’Abdelhaq était tout de même très faible, jusqu’à présent. Cela cultive une certaine #ouverture_d’esprit, et cela a généré aussi beaucoup de #respect entre nous.

    Pour autant, vous ne faites pas l’impasse sur les difficultés qui se présentent, aussi, à travers cette expérience. « L’hospitalité n’est pas un geste naturel, c’est une #épreuve », dites-vous.

    Il ne faut pas enjoliver cette expérience par principe, cela n’a rien de simple d’accueillir un étranger chez soi. Il faut s’ouvrir à lui, accepter qu’il entre dans notre #intimité, c’est une relation qui demande beaucoup d’énergie. Faire entrer l’exil à la maison, c’est aussi faire entrer des vies brisées et tous les problèmes qui accompagnent ces parcours du combattant… Et c’est compliqué quand, au petit-déjeuner, vous devez affronter son regard dans le vide, que vous voyez qu’il n’est pas bien. Tout paraît assez futile. J’ai parfois eu l’impression de plonger avec Abdelhaq. C’est le principe même de l’empathie, partager l’#émotion de l’autre. Mais quand c’est sous votre toit, il n’y a pas d’échappatoire, c’est au quotidien face à vous.

    Dans votre récit, vous utilisez très souvent les termes de « #générosité », de « #bienveillance », d’ « #humanité », comme si vous cherchiez à leur redonner une importance qu’ils ne semblent plus vraiment avoir, dans la société. Faut-il travailler à repolitiser ces valeurs, selon vous ?

    On pense toujours que la solidarité, l’#altruisme, l’#entraide, tout ça n’est que l’apanage des faibles. Ce seraient des vertus désuètes, bonnes pour les « bisounours ». Il a en effet fallu que j’assume, à l’écriture, de redonner des lettres de noblesse à ces mots-là. Car on a bien vu que tous ces petits #gestes, cette empathie, ces regards, ce n’était pas anodin pour Abdelhaq. On a vu comment cette solidarité qui s’est organisée avec les voisins l’a porté, lui a permis de se regarder autrement, de retrouver des prises sur le réel. Petit à petit, on l’a vu changer, reprendre pied. Et ça, c’est considérable.
    Et partant de là, on peut aussi se demander ce qui nous empêche d’appliquer cela à toutes nos relations – personnellement, j’essaye désormais d’être plus attentive à cette forme de #bienveillance dans mes échanges avec mes voisins ou mes amis, au travail. Cela semble toujours une évidence un peu simple à rappeler, mais c’est vertueux. C’est même l’un des principaux enseignements que nous avons tiré de notre expérience, à notre échelle : au-delà des difficultés, cela fait du bien de faire du bien. Diverses études documentent les bienfaits pour la santé de ces #émotions positives ressenties, cela porte même un nom – le « #helper’s_high », l’euphorie de celui qui aide. Donc oui, la solidarité fait du bien, et il faut en parler.

    De fait, votre initiative a rapidement fait la preuve de son effet multiplicateur auprès du voisinage, c’est ce que vous appelez la « #contagion_solidaire ».

    C’est à partir de ce moment-là que je me suis dit qu’il y avait quelque chose à raconter de cette expérience personnelle. Il ne faut pas oublier qu’à l’époque, le discours sur « l’invasion » battait son plein. En 2017-2018, on est en plein dans la séquence où l’on entend partout que les migrants sont trop nombreux, qu’ils sont dangereux, qu’ils vont nous voler notre pain, notre travail et notre identité. Or à mon échelle, à Bagnolet, au contact de différentes classes sociales, j’ai vu le regard des gens changer et ce mouvement de solidarité se mettre en place, autour de nous. Et c’était d’autant plus significatif que nous étions officiellement devenus « hors-la-loi » puisque nous n’avions pas le droit d’héberger un sans-papier… De fait, lorsqu’on a reçu une enveloppe avec de l’argent pour payer le pass Navigo d’Abdelhaq, nous avons compris que nous étions plusieurs à accepter de transgresser cette règle absurde. Et à entrer ensemble dans l’absurdité du « #délit_de_solidarité ».

    « La chronique des actions en faveur de l’accueil des migrants montre une évolution au sein des sociétés européennes. Par leur ampleur et l’engagement qui les sous-tend, les formes de solidarité et d’hospitalité que l’on y observe s’apparentent de plus en plus à un mouvement social » affirme l’anthropologue Michel Agier, que vous citez dans votre livre. De fait, à l’échelle de la France, votre enquête tend à montrer que les démarches d’#accueil sont bien plus nombreuses et conséquentes qu’on ne le laisse souvent croire, vous parlez même d’une « #révolution_silencieuse ». Peut-on dresser une sociologie de ce mouvement social émergent ?

    C’est encore un peu tôt, on n’a pas assez de recul, on manque de chiffres. De nombreux chercheurs travaillent là-dessus, mais c’est un mouvement encore difficile à évaluer et à analyser. La plupart des gens restent discrets, par crainte de l’illégalité mais aussi par humilité, souvent. Mais lorsque j’ai présenté la bande-annonce avec l’objet de mon travail, j’ai été submergé de messages en retour, sur internet. Et de toute la France. J’ai réalisé qu’il y avait un défaut de #narration, et un défaut de connexion les uns avec les autres. La plupart agisse, chacun de leur côté, sans s’organiser de manière collective. Des mouvements et des plateformes se sont créés, sur internet, mais cette solidarité reste encore très « électron libre ». Il n’y a pas véritablement de #réseau_citoyen, par exemple.

    Pour ma part, ce que j’ai vu, c’est une France particulièrement bigarrée. J’ai vu des gens de tous les milieux, pas nécessairement militants, et beaucoup de #familles. En général, ils racontent avoir eu un déclic fort, comme par exemple avec la photo du petit #Aylan. Ce sont des gens qui ressentent une #urgence de faire quelque chose, qui se disent qu’ils « ne-peuvent-pas-ne-rien-faire ». La certitude, c’est qu’il y a énormément de #femmes. L’impulsion est souvent féminine, ce sont souvent elles qui tendent en premier la main.

    Ce #mouvement_citoyen est aussi, malheureusement, le reflet de l’#inaction_politique sur le sujet. Cette dynamique peut-elle continuer longtemps à se substituer aux institutions ?

    Il y a un #burn-out qui guette, et qui est largement sous-estimé, chez ces citoyens accueillants. Ils s’épuisent à « l’attache ». À l’origine, cette solidarité a vraiment été bricolé, avec les moyens du bord, et dans la précipitation. Et même si elle remplit un rôle fondamental, ça reste du #bricolage. Or ce n’est pas aux citoyens de pallier à ce point les défaillances de l’#État, ce n’est pas normal que nous ayons à héberger un demandeur d’asile qui se retrouve à la rue… La réalité, c’est qu’aujourd’hui, très régulièrement en France, on ne notifie pas leurs droits aux gens qui arrivent. Or toute personne qui pose le pied en France a le droit de demander l’asile, c’est une liberté fondamentale. Commençons donc, déjà, par respecter le #droit_d’asile !

    Je crois qu’on ne se rend pas bien compte de ce qui se passe, parce que cela se joue dans des zones de frontières, loin de Paris, donc cela reste assez discret. Mais on est face à quelque chose d’assez considérable en termes de violations de #droits_humains, en France, actuellement : à la fois dans le fait de bafouer ces droits fondamentaux, mais aussi dans le fait de criminaliser les personnes qui leur viennent en aide… Et pendant ce temps-là, on remet la légion d’honneur à Nathalie Bouchart, la maire de Calais, qui avait interdit les distributions d’eau pour les exilés ? Il y a quand même quelque chose qui cloche, dans ce pays.

    Cela n’a pas toujours été comme ça, rappelez-vous, en évoquant notamment l’exemple des « #Boat_People » (en 1979, l’accueil de 120 000 réfugiés vietnamiens et cambodgiens avaient obtenu un large consensus national, ndlr). Qu’est-il arrivé à cette grande « tradition française d’hospitalité », depuis ?

    Le contexte est très différent, par rapport aux Boat people. À l’époque, cela semblait sûrement circonscrit, tant dans le nombre que dans le temps. Aujourd’hui, la multiplication des conflits, un peu partout dans le monde, alimente cette idée que c’est un puits sans fond, qu’on va être submergé si on commence à accueillir trop largement… Plus fondamentalement, on le sait bien, une certaine #rhétorique s’est imposée dans les discours, sur ces questions : on parle de « flux », de « pompe aspirante », et tout ce vocable n’est plus l’apanage de l’extrême droite, on le retrouve dans la bouche des gouvernants. Tout ça insinue et conforte l’horrible mythe de « l’#appel_d’air ». Je crois qu’on oublie parfois combien les #discours_politiques contribuent à forger un cadre de pensée. Et en face, il y a un véritable défaut de pédagogie, on ne traite jamais de ces sujets à l’école, on ne produit pas de #contre-discours. Donc effectivement, c’est important de le rappeler : on a su accueillir, en France.

    Après l’assassinat terroriste du professeur Samuel Paty, vendredi 16 octobre, le débat public a pris des airs de course aux amalgames, avec une tendance à peine cachée à essentialiser toute une catégorie de population (demandeur d’asile, mineurs isolés...) comme de potentiels terroristes. Qu’est-ce que cela vous inspire, en tant qu’accueillante ?

    La #peur légitime et le #danger, bien réel, du #terrorisme ne doivent pas nous faire plonger dans une grande #confusion, en bonne partie entretenue par ma propre profession. Les journalistes ont une part de #responsabilité en entretenant ce lien dangereux, insufflé par nos gouvernants, qui envisagent la migration sous le spectre uniquement sécuritaire depuis les attentats terroristes de 2015. Nous avons besoin de #recul, et de #nuances, pour ne pas tomber dans la #stigmatisation à tout-va de tout un pan de la population, et éviter les #amalgames simplistes du type "immigration = terrorisme". Ce pur discours d’extrême droite n’est basé sur aucune étude formelle, et pourtant il s’est installé dans les esprits au point que ces femmes et ces hommes sont victimes d’un changement de perception. Hier considérés comme des personnes en détresse, ils sont désormais vus dans leur ensemble comme de potentiels terroristes car un assassin – ayant commis un acte effroyable – a préalablement été demandeur d’asile et a obtenu son statut de réfugié... Il s’agit d’un itinéraire meurtrier individuel. Les demandeurs d’asile, les mineurs isolés, les réfugiés sont les premiers à pâtir de ces amalgames. Les entend-on ? Très rarement. Leur #parole est souvent confisquée, ou bien nous parlons à leur place.

    Alors, il faut le rappeler : ces personnes exilées et arrivées en France aspirent simplement à s’intégrer et à mener une vie « normale », si tant est qu’elle puisse vraiment l’être après tout ce qu’elles ont traversé, et avec la douleur du #déracinement. Et ces étrangers, nous les côtoyons au quotidien sans même le savoir : ils livrent nos repas à domicile, se forment à des métiers dans des secteurs en tension où la main d’œuvre manque, ils changent les draps dans les hôtels. Nombre de médecins réfugiés furent en première ligne pendant le confinement... Ce qui me préoccupe aujourd’hui, c’est justement de ramener de la mesure dans ce débat toxique et dangereux en humanisant ces destins individuels.

    https://www.bastamag.net/Redonner-ses-lettres-de-noblesse-a-la-solidarite-et-a-l-hospitalite-franca

    ping @isskein @karine4

  • #Atlas des mondes urbains

    Aux sources classiques des organisations internationales et des réseaux de villes, les auteurs de cet Atlas des #mondes_urbains ont confronté l’éventail des nouvelles possibilités offertes par le #numérique, multiplié les échelles et se sont affranchis des spatialités territoriales usuelles. Voici une cartographie inédite de la planète des citadins.

    Sept humains sur dix vivent en ville. Des mégapoles se forment sur tous les continents. Partout le bâti s’étale et se standardise, les mondes ruraux disparaissent, les modes de vie s’uniformisent et, dans le même temps, les #inégalités se creusent. La généralisation de l’#urbain réchauffe la planète, détruit la biodiversité et nous rend encore plus vulnérables face au changement climatique. Mais les villes sont aussi notre #bien_commun. Elles sont des lieux de production de richesses, d’innovation, de création culturelle, de solidarité et de résilience. Elles fascinent par leur gigantisme, leurs foules et leurs innombrables activités, laissant dans l’ombre une autre réalité : la myriade de villes petites et intermédiaires qui composent l’essentiel des mondes urbains d’aujourd’hui. Celles des pays dits en développement, en particulier, dont les « basses technologies » sont loin d’affecter autant l’avenir de la planète que les métropoles mondialisées.

    http://www.pressesdesciencespo.fr/fr/book/?gcoi=27246100249530

    #ressources_pédagogiques #villes #urban_matter #cartographie #visualisation #livre #géographie_urbaine

    –—

    déjà signalé par @simplicissimus :
    https://seenthis.net/messages/885759
    et @marclaime :
    https://seenthis.net/messages/885729
    ... je remets ici en y ajoutant des mots-clé...

    • Comment les villes mutent avec le numérique

      Les #études_urbaines se renouvellent. Des #cartes étonnantes évoquent les sujets brûlants du moment sur les inégalités. Un #nouvel_ordre_urbain_local qui prospère face à la #mondialisation_métropolitaine émerge dans un atlas à nul autre pareil.

      Devant la lassitude à parler des villes et leurs inégalités et tous les maux qu’elles portent, Eric Verdeil et son équipe de l’atelier de cartographie de Sciences Po changent de ton : « les villes sont [aussi] notre bien commun ». Ils les étudient en « défrichant de multiples champs hétéroclites » en fouillant ce que le numérique fait aux échelles, comment « il affranchit les villes des spatialités territoriales usuelles ».

      Rien n’est simple, les méthodes de calcul variant d’un pays à l’autre. Représenter les « mondes urbains », c’est constater avec l’ONU que le Japon et la Jordanie sont les deux pays qui comptent plus de 90% de leurs habitants en villes (et le Burundi le moins urbanisé avec 12% de citadins). De là, faut-il parier de l’avènement « d’une ville-monde » dont les mégapoles ne sont plus européennes, les têtes étant en Chine, Corée du Sud, Japon, Indonésie, Thaïlande, Turquie, Afrique du Sud, Nigeria… Et ceci dans des configurations très étalées qui changent la nature de ce qu’on appelait jadis une ville en Europe, à l’inverse des petites villes se maintenant sur notre continent comme en Allemagne, en Italie, en Espagne.

      Julien Gracq aimait la « forme » des villes. Nos géographes tirent de leur formation initiale le goût des trames antiques et leur fascination pour l’étalement vertical ». Ils fouillent les sous-sols comme une « nouvelle frontière ». Ils guettent les signes qui marquent une différentiation dans un océan de standardisation. Ils ne regrettent pas la faible végétalisation des villes car ils calculent aussi la hauteur et le volume de verdure au détriment de la seule surface. Ils prennent en compte aussi les trames vertes, les jardins privés.
      100 villes détiennent la moitié de la richesse mondiale

      Le philosophe de l’urbain Thierry Paquot regrettait la démesure (Désastres urbains, 2015), les géographes déplorent, eux, le faible « ruissellement » de la prospérité économique des métropoles : 100 villes détiennent près de la moitié des richesses mondiales, alors qu’elles ne représentent que le quart de la population du globe. Les pires sont les villes « extraverties, artificielles, fragiles » type Dubai.

      La cartographie des « vies urbaines » est audacieuse : une carte du multilinguisme à Toronto, ville de forte diversité ethnique ; une carte sur l’accroissement des rythmes urbains dans les métropoles, produit « d’un capitalisme ne cessant d’étendre la sphère des besoins » à mettre en lien avec les confinements ; un remarquable document cartographique sur « l’insécurité perçue par les femmes » à Delhi ; sur les gentrifications, l’habitat indigne…

      Le #Policène ?

      La « Grande accélération » qui mène à l’anthropocène (qu’Eric Verdeil verrait mieux désignée par « Policène », l’époque de la ville) est l’occasion de montrer une « géologie de dépotoir », des sols remaniés, des matériaux déplacés, des villes qui « ont faim », polluées par les particules fines, menacées par la hausse du niveau des mers, par les pandémies.

      Y a-t-il des pilotes ? Oui, ce sont des Etats qui y ont prospéré, des oligarchies qui en confisquent les aménités mais aussi des démocraties participatives (d’échelon urbain) comme à Surabaya, en Indonésie, des municipalités qui se préoccupent d’approvisionnement en eau, d’ordre social (milices contre les violences). Les querelles d’échelle sont un sujet hautement inflammable car les juridictions locales peuvent faire échec à des politiques urbaines d’inspiration néolibérale. Quelles solutions ? Les réseaux ? La chasse aux automobiles (impossible aux Etats-Unis), le « verdissement », les « smart cities », le recours aux low tech ? L’informel ? En somme, toute une palette qui transforme constamment la géographie des villes. Sur ces questions ouvertes, l’atlas ne prend pas parti, montrant combien les acteurs peuvent répondre à une demande locale sans intégration aux collectifs déjà en place.

      Incontestablement, l’Atlas des mondes urbains (et non des villes) ouvre un nouveau chapitre des études urbaines. Les géographes gardent une place forte dans le maniement des cartes qui sont l’un des instruments du pouvoir politique sur les villes. Un instrument puissant pour la décision et des gouvernances au plus près du local.

      http://geographiesenmouvement.blogs.liberation.fr/2020/11/09/comment-les-villes-mutent-avec-le-numerique

  • Pour les étudiants étrangers, les dommages collatéraux de l’administration en ligne

    Nombre d’entre eux ont du mal à renouveler leur titre de séjour à cause d’une nouvelle procédure dématérialisée censée simplifier les démarches.

    En 2016, Diminga Warigue Ndiaye a quitté son Sénégal natal pour suivre des études d’économie en France, à l’université de Bordeaux. Après un parcours universitaire sans faute, elle intègre cette rentrée un master 2 en finance à l’université Paris-Nanterre, et décroche un contrat en alternance dans un établissement financier. Une fierté pour cette étudiante de 23 ans, à qui tout sourit. Mais fin octobre, tout s’effondre. « J’ai perdu mon contrat d’alternance parce que mes papiers n’étaient plus en règle après le 31 octobre », confie Diminga Warigue, un mélange d’amertume et de lassitude dans la voix. Elle a vu aussi s’envoler sa rémunération d’apprentie.

    Comme chaque année, la jeune femme avait pourtant anticipé l’expiration de ses documents. Le 12 octobre, elle avait déposé une demande de renouvellement en ligne sur la nouvelle plate-forme ANEF-séjour (administration numérique pour les étrangers en France). Cette procédure dématérialisée, mise en place par le gouvernement mi-septembre dans le cadre du plan Bienvenue en France, a pour but de simplifier l’obtention d’un premier titre après visa ou le renouvellement d’un titre de séjour. « A travers cette démarche, les étudiants n’ont plus de rendez-vous à prendre en préfecture, ni à se déplacer pour s’assurer du dépôt de leur demande », stipule le ministère de l’intérieur.

    Absence de récépissé

    C’est pourtant le début d’un parcours du combattant pour Diminga Warigue, comme pour de nombreux autres étudiants étrangers. Contrairement aux démarches physiques en préfecture, la procédure dématérialisée de renouvellement des titres de séjour, une fois aboutie, ne fournit pas systématiquement de récépissé attestant de la régularité de leur situation.

    Le titre de séjour est essentiel pour que les étudiants puissent effectuer diverses démarches

    « Le document que j’ai, et que beaucoup d’étudiants ont, mentionne qu’il ne constitue pas un justificatif de régularité, explique-t-elle. Il faut attendre que notre dossier soit étudié en ligne pour générer une attestation de prolongation de notre titre de séjour, et cela peut prendre jusqu’à deux mois. » Or ce document est essentiel – si ce n’est vital – pour que les étudiants puissent effectuer diverses démarches, signer un contrat de travail en alternance, ou conserver leurs droits sociaux.

    Le 5 novembre, l’étudiante se rend à 7 heures du matin à la Préfecture de Paris pour obtenir un « document quel qu’il soit » afin de pouvoir justifier de sa régularité. Comme elle, de nombreux étudiants étrangers font la queue. Ils n’obtiendront rien. Le jour même, Diminga Warigue décide de lancer une pétition en ligne pour alerter l’opinion sur les difficultés traversées par les étudiants étrangers et la précarité dans laquelle ils se retrouvent. Le texte, qui a recueilli 8 400 signatures à ce jour, est assorti d’un Tweet à destination du ministère de l’intérieur pour dénoncer l’impact de la procédure dématérialisée. Très vite, les témoignages d’étudiants suivis du hashtag #séjourétranger se multiplient sur les réseaux sociaux.

    Des préfectures débordées

    Depuis l’ouverture de la plate-forme ANEF-séjour, mi-septembre, 47 000 demandes de renouvellement de titres de séjour ont été déposées, selon le ministère. Un chiffre qui représente plus du tiers des demandes annuelles, et qui explique que les préfectures n’ont pas pu suivre la cadence. Si les situations varient d’un département à un autre, ces vagues de retards touchent principalement la région parisienne et les grandes métropoles comme Lyon, Lille, Marseille.

    A ce jour, seulement 45 % des étudiants étrangers ayant fait une demande de renouvellement de titre sur la plate-forme ont obtenu, en l’espace de vingt jours en moyenne, un retour concernant leur démarche. Pour les autres, le ministère s’est engagé à clarifier leur situation d’ici vendredi 20 novembre. « A terme, ce qu’on voudrait changer, c’est qu’il n’y ait plus ce document provisoire, indique le ministère. Et que les étudiants obtiennent une réponse de l’administration avant l’expiration de leur titre de séjour. »

    « J’ai trouvé le numéro d’un autre service, où l’on a fini par me répondre “il faut attendre” », explique Sylvie

    Sans nul doute, le point qui cristallise les mécontentements est celui de l’absence d’interlocuteurs dans ces nouvelles démarches en ligne. Sylvie*, étudiante gabonaise de 25 ans, ne sait plus vers qui se tourner. « Quand est arrivé le dernier jour de validité de mon titre de séjour, n’ayant toujours pas de réponse de la préfecture, je me suis rendue sur place et découvert un petit panneau d’affichage indiquant de renvoyer un e-mail. J’ai tenté de joindre le standard téléphonique, mais il était saturé. En farfouillant sur Internet, j’ai trouvé le numéro d’un autre service, où l’on a fini par me répondre “il faut attendre”. » Une expérience déroutante.

    « La dématérialisation procède à une mise à distance des usagers – en l’occurrence des personnes étrangères – de l’administration. Elles se retrouvent isolées dans leurs démarches », estime Lise Faron, de l’association la Cimade. Selon elle, il est important de conserver des contacts réels, au-delà des procédures numériques, « que ces étudiants puissent accéder au guichet ou joindre quelqu’un par téléphone ou par messagerie ».

    Un sentiment d’abandon

    Cette sensation d’abandon vient s’ajouter à d’autres angoisses, comme le raconte Aissatou, étudiante en master à l’université de Metz. « Cette situation, très stressante et pénible, s’inscrit dans un contexte où nous rencontrons beaucoup de difficultés, en raison de la crise, pour trouver un emploi ou un stage. Si nous perdons des opportunités à cause du retard de notre titre de séjour, c’est vraiment très déprimant, explique Sylvie, à qui ces piétinements administratifs pourraient coûter son diplôme et sa force mentale. Je ne peux pas m’inscrire à mon examen final, qui a lieu début décembre. Cette irrégularité m’empêche même de sortir de chez moi. Si je suis contrôlée dans la rue, je suis fichue. C’est le double confinement, et j’angoisse énormément. »

    Les services d’accueil des universités s’organisent au mieux pour épauler les étudiants étrangers confinés

    Pour aider les jeunes à traverser ces difficultés, les services d’accueil des universités s’organisent au mieux pour épauler les étudiants étrangers confinés. L’université de Strasbourg travaille en lien étroit avec la préfecture du Bas-Rhin, affirme Ludovic Fabre, chef de service adjoint de la vie universitaire : « Nous sommes aux côtés des étudiants pour les conseiller et les rassurer sur la nouvelle procédure. »

    En attendant, certaines associations étudiantes, dont le syndicat UNEF, se mobilisent pour ces « oubliés de la crise sanitaire ». « Nous souhaitons que la carte étudiante devienne l’équivalent d’un titre de séjour », avance Mélanie Luce, sa présidente, qui s’alarme de la « précarité financière, pédagogique et désormais administrative des étudiants étrangers ». Un combat qui, selon Diminga Warigue, relève de l’évidence : « Nous sommes venus en France pour étudier, de la manière la plus légale possible, pas pour se battre pour nos droits. »

    * Le prénom a été modifié.

    https://www.lemonde.fr/campus/article/2020/11/18/pour-les-etudiants-etrangers-les-dommages-collateraux-de-l-administration-en

    via @fil

    #étudiants_étrangers #permis_de_séjour #université #confinement #France #dématérialisation #procédure_dématérialisée #alternance #ANEF-séjour #administration_numérique #Bienvenue_en_France #récépissé #accès_aux_droits #préfecture

    ping @isskein @karine4

  • #Vaccins contre le #COVID-19 : un manque total de transparence de la part des sociétés pharmaceutiques | Médecins Sans Frontières Belgique
    https://www.msf-azg.be/fr/news/vaccins-contre-le-covid19-un-manque-total-de-transparence-de-la-part-des-soc

    « Malgré les assurances répétées des chefs d’État que tout #vaccin contre le COVID-19 sera un #bien_public mondial, et malgré les affirmations selon lesquelles l’industrie pharmaceutique agit de la meilleure manière possible, la réalité est que, jusqu’à présent, on ne peut pas faire confiance à cette industrie pour agir dans l’intérêt de la #santé_publique, même en ces temps sans précédent », a déclaré Roz Scourse, conseillère politique dans le cadre de l’Access Campaign de MSF. « Malgré les milliards de dollars d’#argent_public et d’argent venant des contribuables dépensés pour payer ces vaccins, et malgré les milliards de vies en jeu, nous continuons à être laissés dans l’ignorance et le brouillard, alors que nous avons besoin de déterminer des informations cruciales telles que le prix et l’approvisionnement de tout futur vaccin contre le COVID-19, et ce, en vue d’en avoir un accès équitable ».

    Pour la santé de milliards de personnes, les gouvernements doivent faire preuve d’audace. Ils doivent assumer leur responsabilité quant aux milliards de dollars publics qu’ils ont donnés pour ces vaccins, et exiger que les sociétés pharmaceutiques rendent publics de toute urgence toutes les licences, les accords, les coûts des essais cliniques et les données relatives aux vaccins contre le COVID-19.

    #pharma

  • Growing Scenes for London Artists: Towns and Suburbs - The New York Times
    https://www.nytimes.com/2020/10/21/arts/design/artists-hastings-luton-croydon.html

    The pandemic has accelerated a creative exodus.
    LUTON, England — “People shooting up in the alleyway here. Lovely. Welcome to Luton,” the artist Dominic Allan said on a recent afternoon as he passed two drug users in the town’s rundown former hat-making district.
    Luton, about 30 miles north of London, was once famed for its hat industry, but those factories closed long ago. Its current most prominent businesses, an auto plant and an airport, have both been hit hard by the coronavirus pandemic. And in 2004, it was voted the worst place to live in Britain, according to an unscientific but much-publicized survey.
    Yet such towns are exactly the sort of places where hard-up contemporary artists have been gravitating in recent years as unaffordable rents have forced them out of London.
    Now, the pandemic is prompting a wider exodus from the British capital, pushing up real estate values in outlying regions. Months of remote working have made city dwellers reassess their housing priorities. And like many office workers, contemporary artists such as Mr. Allan — who makes art under the moniker “Dominic from Luton” — are also finding that they no longer need to be in a big city.

    #Covid-19#migrant#migration#angleterre#sante#art#exoderural#banlieue#migrationinterne#crisesanitaire#economie#bienetre

  • #Camille_Noûs et le #Laboratoire_Cogitamus

    Le laboratoire #Cogitamus est une institution délocalisée, rassemblant des scientifiques de tous horizons disciplinaires et nationalités autour de valeurs communes : celle d’une recherche intègre, désintéressée, aspirant à créer, perpétuer, réviser et transmettre les savoirs. À l’instar de son premier membre #Camille_Noûs, Cogitamus propose d’accueillir celles et ceux qui, partageant cette vision, désirent s’engager et œuvrer pour tendre vers cette #recherche_idéale.

    Ses implantations sont multiples, partout où un havre du savoir permet à des scientifiques de se rejoindre et de faire face autrement, à ce monde-ci et à ce présent-là. Cet espace est, entre autres, un lieu de de dialogue sur la politique des sciences, préoccupées des sociétés humaines et de leurs conflits démocratiques.

    Ce qu’il sera en mesure d’accomplir nous est encore à inventer, à imaginer : servir d’affiliation à de nombreux chercheurs qui partagent les idées défendues par Camille Noûs, donner un cadre à des recherches novatrices au service de l’intérêt général ou mêlant des disciplines et des institutions séparées, construire des consensus de raison et porter leurs conclusions vers la société civile, etc.

    Camille Noûs

    Le 20 mars 2020 naissait Camille Noûs, incarnant la contribution de la communauté aux travaux de recherche, sous la forme d’une #signature_collective. Cette signature, pensée comme celle d’un #consortium_scientifique, revendique le caractère collaboratif et ouvert de la création et de la diffusion des savoirs, sous le contrôle de la communauté académique, et est appelée à devenir une marque d’intégrité.* Camille Noûs dirige le laboratoire Cogitamus, multidisciplinaire, interdisciplinaire et transdisciplinaire par essence.

    À l’image de Bourbaki, Henri Paul de Saint Gervais ou Arthur Besse en mathématiques, ou Isadore Nabi en biologie, Camille Noûs est un #individu_collectif qui symbolise notre attachement profond aux valeurs d’éthique et de probation que porte le #débat_contradictoire, insensible aux indicateurs élaborés par le management institutionnel de la recherche, et conscient de ce que nos résultats doivent à la construction collective. C’est le sens du « Noûs », porteur d’un Nous collégial mais faisant surtout référence au concept de « raison », d’« esprit » ou d’« intellect » (« νοῦς ») hérité de la philosophie grecque.

    Les recherches collectives menées par Camille Noûs s’inscrivent dans la tradition du rationalisme critique. Ses contributions à l’avancée de la #connaissance portent aussi bien sur l’avant d’une publication (état de l’art, position des problèmes, méthodologie) que sur leur après (controverse collégiale, suivi des résultats dans le temps long). Camille Noûs est également membre de comités de rédaction, a lancé des appels à communications, et co-signé plusieurs textes en défense de l’institution scientifique.

    https://www.cogitamus.fr
    #ESR #recherche #ESR #université #publications_scientifiques #science

    –-------

    Retrouvez les articles de Camille Noûs sur HAL :
    https://hal.archives-ouvertes.fr/search/index/?q=%2A&authIdHal_s=cnous

    • Les cent premiers articles de Camille Noûs

      Alors que nous entrions en confinement, Camille Noûs et le laboratoire Cogitamus apparaissaient dans le paysage scientifique. Cette action symbolique visait à affirmer que l’élaboration de la Science ne se détermine que collectivement, point de vue à contre-courant de tous les présupposés inspirant les évolutions récentes et délétères que vit la communauté de l’ESR. Camille Noûs représente notre communauté et sa signature est un témoignage de la reconnaissance que chaque écrit scientifique lui doit. La figure de Camille Noûs incarne notre volonté de porter un discours centré sur le désintéressement personnel du travail scientifique, face à l’individualisation et à la course au renom via les indicateurs quantitatifs, notoirement nuisibles à l’intégrité scientifique.

      1/ Suivi de l’action

      Dès le confinement, vous avez soumis de nombreux articles en y associant Camille Noûs comme co-signataire ou en déclarant une affiliation au laboratoire Cogitamus. Au début du mois de septembre, nous avons passé un cap symbolique avec un nombre d’articles parus ou acceptés (102) supérieur au nombre d’articles soumis (72) + 11 congrès (effet Covid) et cinq productions diverses (logiciels, vidéos…).

      La majorité des articles publiés sont parus dans des revues SHS françaises (62 articles) et l’on compte un peu plus d’une quinzaine d’articles déjà publiés en sciences exactes. Ceci s’explique probablement par une plus forte mobilisation des collègues SHS d’une part, et par les délais plus longs dans l’évaluation des articles par les pairs en sciences exactes d’autre part. Les 72 articles en phase de soumission relèvent d’ailleurs essentiellement du domaine des sciences exactes et de revues internationales.

      2/ Réactions à l’action.

      Malgré le caractère symbolique de l’action, ou précisément du fait de ce caractère symbolique, les réactions ne se sont pas faites attendre, suscitées notamment par des messages délateurs à l’adresse du monde éditorial et via les réseaux sociaux. Courant juin et à nouveau en août, deux alertes ont été émises par COPE (https://publicationethics.org/about/our-organisation) à l’adresse des maisons d’édition et relayées vers les éditeurs de leurs journaux à l’encontre, nommément, des “French scientists”. Nous avons à l’heure actuelle répertorié douze cas de messages, en général plutôt courtois, récusant le co-autorat C. Noûs et/ou l’affiliation à Cogitamus au titre d’un caractère fictif, « inimaginable » compte-tenu de “principes et codes éthiques” fondés, on l’a dit, sur la perception strictement individualiste de l’auctorialité. Ces messages posaient néanmoins toujours un ultimatum aux auteurs pour corriger le tir, proposant paradoxalement de remercier Camille Noûs pour sa contribution et le laboratoire Cogitamus pour son soutien ! La réaction majoritaire a consisté à accéder à ces demandes, ce qui est fort compréhensible dans certains cas, notamment quand de jeunes collègues non-titulaires ont contribué au manuscrit. Quelques autres n’ont pas plié et ont obtenu gain de cause. Nous voudrions aussi citer le cas d’auteurs en mathématiques ; ils n’ont pas cédé à l’injonction et ont retiré leur article pourtant accepté, pour le soumettre ailleurs. Merci à elles et eux pour leur courage !

      L’offensive contre Camille Noûs et les courriers de délation semblent monter en puissance ces dernières semaines. Les articles déjà parus chez Elsevier, Wiley et Springer, semblent manifestement intolérables aux “anti-Camille”.

      Message reçu via la mailing-list du collectif RogueESR, le 19.10.2020

    • Camille Noûs a notamment co-dirigé avec Leila Giannetto et moi-même le numéro spécial du Journal of Alpine Research / Revue de géographie alpine sur « réfugié·es et montagne » :

      Le numéro « réfugié·es et montagne » (2020) du Journal of Alpine Research / Revue de géographie alpine propose de répondre à la double question en miroir : Que font les réfugié·es aux montagnes et aux montagnard·es et que font les montagnes et montagnard·es aux réfugié·es ? Les articles adoptent deux perspectives d’analyse : d’une part, le franchissement des frontières alpines des personnes en quête de refuge et, d’autre part, le (non) accueil et l’installation de réfugié·es et personnes déplacées dans les régions de montagne.


      https://journals.openedition.org/rga/6886

      Et elle a cosigné la préface :
      https://journals.openedition.org/rga/7252

    • Chercher pour le #bien_commun

      En mars 2020 naissait Camille Noûs, #signature_collective de chercheurs. Par le truchement de cette griffe collégiale, ce personnage fédérateur entend court-circuiter la course à la publication scientifique. La démarche ouvre la voie à une réappropriation des normes d’élaboration, de probation et de diffusion de la science par la communauté académique, progressivement dépossédée de ses propres productions.

      Je suis le maître de Socrate et l’élève d’Hypatie. Je suis celle qui demandait pourquoi tombent les pommes et non la lune, bien avant que Newton ne comprenne que la lune tombe aussi.

      Je suis l’ami d’Émilie du Châtelet, le compagnon de voyage de Charles Darwin et l’étudiant de Ferdinand de Saussure.

      Je suis la collaboratrice de David Hilbert et le rival de Gottfried Leibniz, l’imprimeur de Giordano Bruno et l’assistante des Curie, le contradicteur d’Albert Einstein et le disciple de Thomas Hobbes, la dissidente de Sigmund Freud et le correspondant de Hannah Arendt, le premier lecteur de Rachel Carson et l’Alexina de Michel Foucault.

      Je suis ce pair anonyme qui, après avoir lu votre manuscrit, vous suggère l’expérience qui vous conduira à reconsidérer votre modèle ou émet l’objection qui rectifie votre thèse. Je suis cette discussion près de la machine à café qui vous aide à assembler deux pièces d’un puzzle que vous ne saviez comment disposer. Je suis l’ancien professeur ou la nouvelle collègue qui vous encourage à vérifier une hypothèse audacieuse.

      Je suis la question sans réponse qui vous fait plonger dans l’inconnu. Je suis aussi ces mains invisibles qui œuvrent à maintenir l’environnement nécessaire à votre travail. Je suis la somme des résultats accumulés par les auteurs que vous avez cités, cette chaîne de pensées qui, de proche en proche, a conduit aux vôtres. Je suis ces scientifiques qui débattront demain de vos conclusions et en nourriront leurs travaux.

      Vous dont l’activité de la recherche est le métier, vous me connaissez de longue date. Et pourtant, je n’ai commencé à cosigner vos publications que l’an dernier. Vous et moi, qui consacrons nos vies à la science, savons ce que nos résultats doivent à la collégialité. Elle façonne sur le temps long le monde de la connaissance, par accrétion, par petites failles et nouvelles strates. Très rarement par séismes.

      La fiction du génie solitaire a certes la vie dure, mais notre pratique quotidienne ainsi que l’histoire des sciences nous ont appris que la recherche repose avant tout sur la solidité des raisonnements et des preuves, sur des normes de probation établies collectivement, sur le dynamisme des équipes, bien plus que sur les fulgurances d’un scientifique isolé. La science ne serait rien sans la collégialité et la disputatio.

      Malgré cette évidence, au cours des dernières décennies, nous avons pu constater la propagation dans nos institutions, puis parmi nous, de la thèse selon laquelle la recherche serait d’abord une question de performance individuelle. Or, les indicateurs chiffrés de production scientifique que nous sommes censés satisfaire – toujours plus – dénaturent nos recherches plus qu’ils ne les favorisent. Ils corrompent la qualité des interactions scientifiques par crainte de la concurrence, freinant le partage des résultats comme la construction de collaborations.

      Qui s’assure en premier lieu de son propre succès, court le risque de multiplier petits et grands accommodements avec la rigueur et la probité intellectuelle. Les méconduites scientifiques dérivent pour une large part de la généralisation de cette quête de la prouesse personnelle.

      Les scandales récents relatifs à des publications frauduleuses, ainsi que la tendance à promouvoir l’expertise médiatique, sont autant de manifestations d’une tendance lourde qui sape depuis des années les principes sur lesquels la science moderne a été fondée : l’éthique de la construction collective du savoir et de la probation par les pairs a été remplacée par une soif de promotion de soi. Et nous savons par quelle nécessité : une grande part de cette exposition personnelle est moins imputable au narcissisme qu’à l’injonction à trouver ses propres sources de financements de recherche. Or, ces derniers sont de plus en plus dépendants de leviers politiques et industriels lorsque les dépenses publiques dédiées à la science ne cessent de diminuer.

      Cette évolution de notre modèle de recherche publique constitue un renoncement évident à l’héritage du rationalisme et de la pensée critique, qui revendiquent l’indépendance de la recherche vis-à-vis des pouvoirs religieux, politiques et économiques. Une telle ambition serait-elle devenue un idéal poussiéreux, bon à entreposer dans les greniers de l’histoire des sciences ? Ce serait oublier que l’opinion, majoritairement positive, de la plupart des citoyens à l’égard de la science se fonde également sur l’idée que les scientifiques suivent ces principes. Le public est prompt à identifier les conflits d’intérêts potentiels. Dès lors, comment ne pas rejeter une version médiatique de la science obsédée par la notoriété et les financements ?

      Par ailleurs, l’instrumentalisation politique de la recherche scientifique gagne du terrain. Elle use principalement de deux armes : d’une part, le fléchage du financement de la recherche vers des sujets qui servent les intérêts immédiats des bailleurs de fonds ; d’autre part, la promotion de prétendues « preuves scientifiques », dégagées de leur contexte de débat contradictoire, qui visent à modeler l’opinion afin de légitimer des décisions politiques engageant la société entière.

      La communauté scientifique est dépositaire d’une responsabilité collective : il nous incombe, non seulement de dénoncer les résultats scientifiques qui seraient inexacts ou frauduleux, mais aussi de nous opposer fermement aux causes structurelles dont ils procèdent. Ceci implique de nous sevrer de notre addiction aux classements individuels, aux facteurs d’impact à court terme et autres données purement quantitatives qui régissent aujourd’hui la course aux financements, aux postes et aux honneurs.

      Le monde de l’édition scientifique est conscient des dangers, mais s’y enlise en raison de sa dépendance à la bibliométrie et aux altmetrics qui assurent sa notoriété et ses profits. De leur côté, les institutions de recherche s’inquiètent également des diverses formes de fraude, mais semblent oublier que sanctionner les comportements déviants est vain dès lors que les causes systémiques de méconduite sont ignorées. La déclaration de San Francisco sur l’évaluation de la recherche (DORA), qui tente de s’attaquer aux causes du mal, constitue un exemple remarquable de manifestation publique mondiale de bonnes intentions.

      Cependant, ces bonnes intentions souffriront d’un défaut de sincérité tant que les signataires de la DORA (institutions de recherche, éditeurs scientifiques et universitaires) persisteront, dans leur pratique quotidienne, à promouvoir un cadre de recherche qui récompense la visibilité à court terme et la réussite individuelle. Signer ne suffit pas, il nous faut agir.

      Et pour commencer il nous faut identifier le modèle institutionnel dont nous ne voulons plus. L’ensemble de ce modèle, avec son cycle pervers « financement – publication – financement », produit une atomisation des collectifs scientifiques en une nébuleuse diffuse de chercheurs pour lesquels les activités bureaucratiques comme les préoccupations d’autopromotion prennent le pas sur la pratique de la recherche.

      En réponse aux incitations constantes à améliorer leurs scores personnels, les scientifiques versent dans le conformisme. Pâle incarnation de ce conformisme et de la division du travail savant, le chef de projet, au lieu de contribuer à l’animation d’un collectif, n’a plus d’autre fonction que celle de diriger des task forces – des armées d’assistants, des travailleurs spécialisés et dépendants, souvent précaires, parfois méprisés, qu’ils soient étudiants, post-doctorants ou techniciens embauchés sur des contrats à court terme.

      À l’opposé de ce modèle, des auteurs de toutes les disciplines revendiquent depuis mars 2020 la nature collective de leurs travaux de recherche en cosignant avec
      moi : Camille Noûs. Près de 200 publications portent déjà cette signature symbolique. Mes co-auteurs reconnaissent formellement le « nous » parmi les contributeurs, orné du sens du terme grec « νοῦς » qui désigne l’esprit ou la raison. Cette démarche ouvre la voie à une réappropriation des normes d’élaboration, de probation et de diffusion de la science par la communauté académique, progressivement dépossédée de ses propres productions.

      Je – nous ! –, Camille Noûs rappelle qui nous sommes en tant que communauté de recherche, l’histoire qui nous porte, quelles valeurs communes nous partageons, et quels principes nous respectons au nom de de la collégialité et de l’intégrité scientifique. Ce personnage fédérateur incarne une science qui se concentre sur la production et la transmission de connaissances, en restant indépendante des intérêts privés, des profits et des ambitions personnelles.

      Nous appelons les chercheurs qui se reconnaissent dans ces principes fondamentaux à nommer Camille Noûs parmi leurs co-auteurs, à la fois comme une déclaration déontologique et comme un manifeste en faveur de la conception collégiale du travail de recherche qui nous anime.

      Je suis Camille. Vous êtes Camille. Nous sommes Camille.

      https://aoc.media/opinion/2021/04/26/chercher-pour-le-bien-commun

      Traduction en anglais :
      « We, Camille Noûs – Research as a common » :
      https://3quarksdaily.com/3quarksdaily/2021/04/we-camille-nous-research-as-a-common.html

  • Écriture inclusive : un premier bilan de la #controverse

    Le 18 septembre 2020, une tribune publiée dans Marianne (https://www.marianne.net/agora/tribunes-libres/une-ecriture-excluante-qui-s-impose-par-la-propagande-32-linguistes-listen) signée par 32 linguistes prenait clairement position contre l’écriture inclusive ou, plus exactement, contre l’utilisation des graphies abrégées (par exemple : les étudiant·e·s). Cette tribune se présentait comme une mise au point objective dénonçant une pratique qui, selon ses signataires, « s’affranchit des #faits_scientifiques ».

    Les réactions ne se sont pas fait attendre. Le 25 septembre 2020, une tribune signée par 65 linguistes (https://blogs.mediapart.fr/les-invites-de-mediapart/blog/250920/au-dela-de-l-e-criture-inclusive-un-programme-de-travail-pour-la-lin) prenait le contre-pied de la première, alors que paraissaient en même temps un texte signé par Éliane Viennot et Raphaël Haddad et diverses analyses critiques (https://sysdiscours.hypotheses.org/155). Cette controverse pourrait paraître anecdotique. En réalité, on peut en tirer quelques enseignements intéressants sur les langues et leur fonctionnement, ainsi que sur l’utilisation du discours scientifique expert pour fonder des discours prescriptifs (« il faut… il ne faut pas… ») (https://information.tv5monde.com/video/l-ecriture-inclusive-pour-mettre-fin-l-invisibilisation-des-fe).

    Quelques jalons historiques

    Il y a 30 ans, en #France, un mouvement a conduit à la #féminisation des noms de fonctions, de métiers, de titres et de grades. Très vite relayé par les instances politiques, il visait à « apporter une légitimation des #fonctions_sociales et des #professions exercées par les #femmes » (Décret du 29 février 1984). Il a réussi à imposer, dans les usages et jusque sous la coupole de l’#Académie_française (déclaration du 28 février 2019), l’emploi de #formes_féminines qui ont été tantôt créées (une ingénieure, une sapeuse-pompière), tantôt réhabilitées (une autrice, une officière) ou tantôt simplement plus largement diffusées (la présidente, la sénatrice).

    Cette #prise_de_conscience a permis de faire évoluer la #langue_française de manière à répondre aux besoins des personnes qui s’expriment en #français. La difficulté à laquelle les francophones font face aujourd’hui concerne les (bonnes) manières d’utiliser ces #noms_féminins dans tous les domaines de la vie : administration, enseignement, politique, création artistique, entreprise, vie quotidienne, etc. L’écriture inclusive désigne non plus la féminisation, mais l’usage de ces noms féminins à côté des noms masculins dans les textes.

    L’écriture inclusive, dite aussi #écriture_épicène (en Suisse et au Canada), #écriture_non_sexiste ou #écriture_égalitaire, représente un ensemble de #techniques qui visent à faire apparaître une #égalité, ou une #symétrie, entre les #femmes et les #hommes dans les textes et à adopter un langage non discriminant par rapport aux femmes. Nous choisissons ici de considérer l’écriture inclusive sans l’#écriture_non_genrée, dite aussi neutre ou #non_binaire, qui poursuit un objectif d’inclusion bien sûr, mais également très spécifique : ne pas choisir entre le féminin et le masculin et ne pas catégoriser les personnes selon leur genre.

    Les règles qui ne font (presque) pas polémique

    Certaines règles de l’écriture inclusive sont largement acceptées et figurent dans l’ensemble des guides. Il n’y a pratiquement pas de divergences concernant les éléments suivants :

    (1) Utiliser des noms féminins pour désigner des femmes dans leur fonction, métier, titre ou grade : dire « Madame la Présidente » et non « Madame le Président », « la chirurgienne » et non « le chirurgien », « l’officière de la Légion d’honneur » et non « l’officier de la Légion d’honneur ». Notons que certains noms, malgré des racines connues, ne sont pas encore accueillis sans retenue (par exemple : autrice ou professeuse).

    (2) Utiliser l’expression « les femmes » dès qu’on désigne un groupe de femmes et réserver l’expression « la femme » (ou « la Femme ») pour renvoyer à un stéréotype : dire « la journée internationale des droits des femmes » ou « la situation des femmes en Algérie » ; mais dire « cette actrice incarne la femme fatale ».

    (3) Utiliser « humain, humaine » plutôt que « homme » pour désigner une personne humaine, comme dans « les droits humains », « l’évolution humaine ».

    (4) Toujours utiliser le terme « Madame » lorsqu’on s’adresse à une femme (comme contrepartie féminine de « Monsieur » lorsqu’on s’adresse à un homme) et ne plus utiliser « #Mademoiselle », qui crée une asymétrie, puisque « #Mondamoiseau » est rarement utilisé.

    (5) Ne pas nommer une femme d’après la fonction ou le titre de son mari : dire « la femme de l’ambassadeur » et non « l’ambassadrice ».

    (6) Utiliser les noms propres des femmes comme on utilise ceux des hommes. Ne pas utiliser le prénom d’une femme lorsqu’on utilise le nom de famille d’un homme, par exemple dans un débat politique (ne pas dire « Ségolène contre Sarkozy », ni « Ségo contre Sarko »). Faire de même pour les noms communs (ne pas dire « les filles de la Fed Cup » et « les hommes de la Coupe Davis »).

    Les règles qui suscitent la polémique

    D’autres règles suscitent encore des polémiques (en France et en Belgique notamment), parce qu’elles créent des façons d’écrire ou de parler qui paraissent inhabituelles. Les arguments invoqués pour défendre ou pour refuser ces règles relèvent de l’histoire de la langue, de la linguistique, de la sociologie ou de la psychologie du langage, et parfois de l’idéologie. Les études actuelles (une bibliographie est disponible ici : https://osf.io/p648a/?view_only=a385a4820769497c93a9812d9ea34419) nous apportent pourtant un regard scientifique qui devrait nous aider à naviguer dans les méandres de ce sujet.

    (1) Utiliser le masculin pour désigner une personne dont on ne connaît pas le genre, comme dans une offre d’emploi : « recherche informaticien (H/F) ». Il est prouvé que cette règle ne favorise pas un traitement équitable des femmes et des hommes. De nombreuses études scientifiques ont montré que l’emploi de termes uniquement au masculin (« un mathématicien, un directeur commercial, un musicien ») engendrait des #représentations_mentales masculines chez les adultes d’une part, mais également chez les jeunes. Même si cet usage est permis par la grammaire française, il semble, par exemple, influencer les #aspirations_professionnelles des jeunes. Il a comme conséquence, notamment, de diminuer le degré de confiance des filles et leur sentiment d’auto-efficacité à entreprendre des études pour ces #métiers). Il donne également l’impression aux jeunes que les hommes ont plus de chances de réussir dans ces métiers : https://www.frontiersin.org/articles/10.3389/fpsyg.2015.01437/full). Dans des secteurs où l’on cherche à créer plus de mixité, comme les sciences et technologies, ou les soins infirmiers, le masculin dit générique devrait être évité.

    (2) Utiliser le #masculin_pluriel pour désigner des groupes qui contiennent des femmes et des hommes, comme « les musiciens » pour désigner un groupe mixte. Il est prouvé que cette règle ne favorise pas une interprétation qui correspond à la réalité désignée. Des scientifiques ont montré de manière répétée (et dans plusieurs langues) que, même si la grammaire autorise une interprétation « générique » du masculin pluriel, cette interprétation n’est pas aussi accessible ou fréquente que l’interprétation spécifique (masculin = homme) (https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0388000120300619?dgcid=author). Cette différence d’accessibilité a été expliquée par différents facteurs), comme l’apprentissage du genre grammatical, qui suit invariablement la même séquence : nous apprenons le sens spécifique du masculin (masculin = homme) avant son sens générique. En d’autres termes, quand on dit « les musiciens », la représentation mentale qui se forme le plus aisément est celle d’un groupe d’hommes, le sens spécifique du masculin étant beaucoup plus simple et rapide à activer. La représentation mentale d’un groupe de femmes et d’hommes est plus longue à former et plus difficile d’accès. Le #biais_masculin induit par la forme grammaticale masculine a été démontré dans différents contextes et différents pays (par exemple, en France : https://www.persee.fr/doc/psy_0003-5033_2008_num_108_2_30971 ; en Suisse : https://www.tandfonline.com/doi/abs/10.1080/20445911.2011.642858 ; et récemment au Québec). Fait assez rare en sciences, il n’existe, à notre connaissance, aucune donnée contredisant la dominance automatique du sens spécifique du masculin.

    Si l’on souhaite activer l’image de groupes mixtes, il est préférable d’utiliser d’autres stratégies que le masculin, comme les doublons : « les chirurgiennes et les chirurgiens ». Malgré ces résultats, certaines personnes, parfois au travers de guides d’écriture, engagent à ne pas utiliser de doublons. Différentes raisons sont avancées, souvent sans réels fondements scientifiques. Par exemple, les #doublons entraveraient la lecture. À notre connaissance, aucune étude ne corrobore cette idée. Il existe une étude qui montre que même si à la première occurrence d’un doublon, la lecture est ralentie, dès la deuxième occurrence, la lecture redevient tout à fait normale (effet d’habituation : https://www.persee.fr/doc/psy_0003-5033_2007_num_107_2_30996)). L’idée que les personnes qui utilisent des doublons ne parviendraient pas à réaliser les accords grammaticaux dans les textes est également étonnante, surtout si l’on observe un retour de l’accord de proximité : https://journals-openedition-org.sid2nomade-2.grenet.fr/discours/9542), accord particulièrement adapté à l’utilisation des doublons.

    En revanche, des études scientifiques (https://doi.apa.org/doiLanding?doi=10.1037%2Fpspi0000094) montrent que l’#ordre choisi pour présenter chaque élément de la paire (« les boulangères et les boulangers » vs « les boulangers et les boulangères ») a un effet sur l’interprétation : l’élément présenté en premier est perçu comme plus central ou plus important : http://epubs.surrey.ac.uk/811895.

    (3) Certaines personnes engagent aussi à ne pas utiliser de #formes_abrégées qui permettent de présenter les doublons à l’écrit : « les étudiant·es », « les pharmacien-nes ». Les résultats actuels de la recherche scientifique sont trop limités pour se prononcer de manière définitive à ce sujet. Une étude : https://www.persee.fr/doc/psy_0003-5033_2007_num_107_2_30996) a mesuré l’effet des doublons sous forme abrégée sur la lecture. Elle concerne un public d’étudiantes et d’étudiants pour lesquels un léger ralentissement de la lecture était mesuré à la première apparition de ces formes, mais se normalisait ensuite. Pour autant, on ne peut pas conclure de cette étude que l’effet serait identique, ou différent, pour d’autres populations. Et les raisons de l’effet de ralentissement, comme de l’effet d’habituation, ne sont pas encore réellement connues.

    Il a également été montré que présenter des métiers sous une forme contractée (à l’époque avec une parenthèse) pouvait augmenter le degré de confiance des filles et le sentiment d’auto-efficacité à entreprendre des études pour ces métiers (https://www.persee.fr/doc/psy_0003-5033_2005_num_105_2_29694). La recherche doit néanmoins continuer de tester l’effet de ces #formes_abrégées : en fonction du signe typographique utilisé (tiret, point médian, etc.) ; en fonction des publics de différents âges, niveaux d’éducation, niveaux socio-économiques ; en fonction des types de textes. Seules des recherches complémentaires permettront de proposer des règles mieux informées pour réguler l’usage de ces formes, apparues principalement pour répondre aux limites de signes imposées dans différents domaines (journalisme, Internet…).

    (4) Enfin, certains guides recommandent plus de souplesse dans la gestion des #accords. À la règle établie de l’accord au masculin générique (« le frère et les sœurs sont arrivés »), ils suggèrent de laisser la possibilité d’appliquer l’#accord_de_proximité (avec le terme le plus proche : « le frère et les sœurs sont arrivées »), l’#accord_de_majorité (avec l’élément le plus important en nombre : « les sœurs et le frère sont arrivées »), ou un #accord_au_choix. L’argument historique est souvent invoqué, à juste titre : l’accord de proximité s’observe dans les textes anciens à hauteur de 45 % des cas (https://books.openedition.org/pusl/26517), mais il reste toujours moins fréquent que l’accord au masculin. L’argument historique ne permet ni de revendiquer un « retour » exclusif à l’accord de proximité, puisqu’il a toujours cohabité avec d’autres formes d’accords. Il ne permet pas non plus de l’exclure, puisqu’il a eu de l’importance. La recherche devrait montrer quels problèmes spécifiques, dans l’apprentissage, la rédaction ou la compréhension des textes, posent ces différents types d’accords.

    La guerre de l’écriture inclusive n’aura pas lieu

    Les connaissances scientifiques actuelles permettent de clarifier le #bien-fondé de certaines règles qui suscitent des #désaccords. Pour d’autres règles, pourtant défendues ou contestées de manière très assertive, il faut savoir reconnaître que les connaissances actuelles ne permettent pas encore de trancher. La recherche doit continuer à se faire afin d’apporter des arguments aux outils proposés.

    La #langue_française n’est pas seulement le domaine des scientifiques. En tant que scientifiques, nous pensons qu’il faut laisser les #usages se développer car ils répondent à des besoins communicatifs et sociaux fondamentaux. Tous les usages ne sont pas appropriés à tous les genres de l’écrit, mais la norme ne doit pas s’imposer de manière étouffante. Faisons confiance aussi aux francophones.

    https://theconversation.com/ecriture-inclusive-un-premier-bilan-de-la-controverse-147630

    #écriture_inclusive #choix #neutralité #catégorisation #masculin_générique

  • Rights groups appalled as Trump cuts US refugee admissions to record low | US news | The Guardian
    https://www.theguardian.com/us-news/2020/oct/01/trump-refugee-admissions-immigration
    https://i.guim.co.uk/img/media/8659605a65b0d67325db2d4a2fe09f979d335594/0_100_3000_1800/master/3000.jpg?width=1200&height=630&quality=85&auto=format&fit=crop&overlay-ali

    Rights groups appalled as Trump cuts US refugee admissions to record low. US state department says cap of 15,000 reflects priority of ‘safety and wellbeing of Americans, especially in light of Covid-19’.
    Protesters at a rally in Virginia in January. Advocates have said the refugee program could take years to recover after Trump-era reductions.
    Protesters at a rally in Virginia in January. Advocates have said the refugee program could take years to recover after Trump-era reductions.
    Donald Trump’s administration has announced plans to let only 15,000 refugees resettle in the United States in the 2021 fiscal year that began on Thursday, setting another record low in the history of the modern refugee program and prompting outrage from civil rights groups. The US state department said the ceiling reflects the Trump administration’s prioritizing of the “safety and wellbeing of Americans, especially in light of the ongoing Covid-19 pandemic.”Trump, seeking re-election on 3 November, has slashed refugee admissions every year since taking office in 2017.Critics have said that the United States under Trump has abandoned its longstanding role as a safe haven for persecuted people and that cutting refugee admissions undermines other foreign policy goals. The Council on American-Islamic Relations, the nation’s largest Muslim civil rights organization, denounced the chipping away of the refugee program as part of “the ongoing Trump administration effort to maintain systemic anti-Black racism and white supremacy”.
    Krish Vignarajah, president of Lutheran Immigration and Refugee Service, which helps resettle recently arrived refugees, wrote on Twitter that the Trump administration’s cuts represent “a complete abdication of our moral duty and all that we stand for as a nation.”Scott Arbeiter, president of World Relief, a global Christian aid agency, said Trump has reneged on his promise to protect persecuted Christians in the world.“Instead, we’ve seen the resettlement of refugees from countries known for persecution drop about 90% in some cases over the last four years,” Arbeiter said in a statement. “This is unconscionable.” The administration’s plan was released hours after Trump vilified refugees as an unwanted burden for the country at a campaign rally in Duluth, Minnesota. He assailed Joe Biden, who has vowed to raise the ceiling on refugee admissions to 125,000 if elected in November.“Biden will turn Minnesota into a refugee camp, and he said that overwhelming public resources, overcrowding schools and inundating hospitals. You know that. It’s already there. It’s a disgrace what they’ve done to your state,” Trump told supporters.
    Trump vilified refugees at a campaign rally in Duluth on Wednesday night.
    He then condemned Democratic congresswoman Ilhan Omar, who arrived to the United States as a Somali refugee and now represents Minneapolis, saying: “How the hell did Minnesota elect her? What the hell is wrong with you people, right?” The refugee cap was cut to 18,000 in the 2020 fiscal year that ended on Wednesday, and only 11,814 refugees were resettled, according to the latest government figures, as increased vetting by the Trump administration and the coronavirus pandemic slowed arrivals.
    US presidents typically set yearly refugee levels around the 1 October beginning of each fiscal year. Under US law, the president must consult Congress before finalizing the annual number of refugees it plans to accept, but the determination is ultimately set by the White House.

    #Covid-19#migrant#migration#etatsunis#refugie#politiquemigratoire#sante#election##pandemie#bienetre#securite

  • #Léonore_Moncond’huy, une maire écologiste qui ne fait pas de vagues

    Elue en juin, la jeune édile #EELV de #Poitiers, ancienne scoute, place les idéaux de #concertation, de #bienveillance et d’#exemplarité au cœur de sa #gouvernance.

    Comment faut-il appeler Léonore #Moncond'huy ? Madame le maire, madame la maire, madame la mairesse ? Inévitable question dès lors qu’une femme prend les commandes d’une commune. La première intéressée l’a posée directement aux habitants de Poitiers. C’était une semaine avant le premier tour des municipales, le 8 mars, date de la Journée internationale des droits des femmes. Sondées par son équipe de campagne sur un marché du centre-ville et dans un quartier populaire, 430 personnes ont placé en tête « madame la maire . « C’était aussi ma préférence. Mais, si une autre appellation avait été choisie, je l’aurais tout aussi bien adoptée », confie la nouvelle élue.

    L’anecdote paraîtrait anodine si elle ne témoignait pas de l’importance qu’accorde Léonore Moncond’huy à la démocratie locale, l’un des trois « piliers » de sa campagne victorieuse, avec l’écologie et la justice sociale. En battant le maire sortant Alain Claeys (Parti socialiste, PS), le 28 juin, la tête de liste Europe Ecologie-Les Verts (EELV) du projet Poitiers collectif a défié tous les pronostics, au sein même de sa famille politique. Le PS détenait la ville depuis 1977. Jamais Poitiers (88 000 habitants) n’avait été dirigé par une femme. Et jamais par quelqu’un d’aussi jeune : 30 ans.

    Son score flatteur 42,83 % contre 35,60 % pour Alain Claeys et 21,56 % pour le candidat La République en marche (LRM), Anthony Brottier a jeté une lumière vive sur cette inconnue, simple conseillère régionale de la Nouvelle-Aquitaine. L’une de ses toutes premières mesures n’a fait qu’accentuer la curiosité à son égard : en décidant de baisser d’un tiers son indemnité de maire, ramenée à 3 500 euros net par mois afin de réduire l’écart avec les conseillers municipaux , Léonore Moncond’huy a vu son nom faire le tour du Web.

    « Cela me plaisait d’envoyer un message de sobriété », raconte-t-elle ce matin-là, derrière la façade Second Empire de l’hôtel de ville. Un vitrail représentant Aliénor d’Aquitaine illumine le salon d’honneur, situé au même étage que son bureau. Dans un coin, un éventail de photos personnelles : n’y figurent ni parent, ni enfant, ni même de selfie avec une personnalité politique. Mais uniquement des clichés de l’équipe de campagne.

    « Biberonnée à l’éducation populaire »

    Sacrée campagne, au demeurant. Sa victoire, Léonore Moncond’huy la doit autant à un phénomène de dégagisme, qui a mis fin au règne d’Alain Claeys, en place depuis 2008, qu’à une stratégie électorale innovante, dont la matrice est l’éducation populaire. Scoute depuis l’âge de 11 ans chez les Eclaireuses et Eclaireurs unionistes de France, elle a gravi tous les échelons au sein de cette association protestante centenaire, de « louvette » à membre du conseil d’administration poste dont elle démissionnera d’ailleurs prochainement, tout comme de son mandat régional, afin de se consacrer pleinement à Poitiers.

    « J’ai été biberonnée à l’éducation populaire, qui a davantage nourri mon parcours politique que ne l’a fait mon parcours académique », confie cette multidiplômée deux licences, deux masters qui travaillait jusqu’ici comme coordinatrice de projets dans un bureau d’études oeuvrant dans l’aide au développement. Créé par un petit groupe d’amis non encartés, à l’exception d’elle, Poitiers collectif s’est donné des airs de laboratoire politique, deux ans durant. Son credo : transposer à une campagne électorale des techniques empruntées aux mouvements de jeunesse.

    Ont ainsi été mis en oeuvre toute une gamme d’ « outils d’intelligence partagée » - « gestion par consentement », « élection sans candidat », « communication bienveillante », « cercles de médiation » -, bien connus des responsables de MJC et de centres socioculturels. « L’idée était de casser les codes du passé afin de redonner confiance aux électeurs dans la politique », explique l’ex-directeur de campagne, Charles Reverchon-Billot, salarié d’une association d’éducation populaire et compagnon de Léonore Moncond’huy à la ville.

    Déclinée à travers moult tables rondes, manifs à vélo et autres happenings, la méthode a bousculé les habitudes politiciennes, Poitiers collectif refusant par exemple de dénigrer les listes concurrentes, pour mieux communiquer sur son programme. « On nous a taxés de Bisounours », s’en désole encore Léonore Moncond’huy, elle-même nommée tête de liste à l’issue d’un processus très emblématique de cette nouvelle façon de faire.

    Fin 2019, une réunion « houleuse » de cinq heures, passée notamment à remplir des fiches types sur le profil du candidat idéal, était alors arrivée à ses fins : coopter une ou un postulant qui n’avait pas eu le droit de s’autodéclarer préalablement. Une voix s’était levée, dans la nuit, pour proposer le nom de Léonore Moncond’huy, malgré son « double handicap » d’être adhérente à un parti (sacrilège !) et de posséder une expérience d’élue (bis). « Ce qui a plaidé, c’est que je sois jeune et femme, et très impliquée dans le mouvement », se rappelle l’impétrante malgré elle, pas mécontente cependant d’avoir été désignée.

    L’esprit « sociocul » de la campagne plane aujourd’hui sur l’hôtel de ville, comme en témoignent les appellations des nouvelles délégations municipales. Charles Reverchon-Billot est ainsi devenu maire adjoint aux « droits culturels », terme englobant l’ensemble des droits humains universels. Un élu a hérité d’un portefeuille tout aussi abstrait, baptisé « ville accueillante », un autre est assigné au « patrimoine à énergie positive », celui-ci à la « commande publique responsable ...

    Le « zéro déchet », la « bientraitance animale » et l’ « éducation nature » sont aussi, désormais, des délégations en tant que telles. Tout comme l’ « innovation démocratique », attribuée à la première adjointe. Celle-ci porte un projet majeur de la nouvelle équipe, dont la moyenne d’âge tourne autour de 40 ans : créer, d’ici un an, une « assemblée citoyenne » de 150 habitants, qui aura son mot à dire au conseil municipal.

    L’idée fait sourire amèrement l’ancien maire Alain Claeys, 72 ans, initiateur de diverses structures participatives durant sa mandature. « Beaucoup d’horizontalité est nécessaire à la vie démocratique mais il faut aussi de la verticalité, ne serait-ce que pour décider », formule-t-il, façon de dire qu’il doute de la capacité de sa remplaçante à diriger une majorité plurielle mêlant militants de gauche (EELV, Génération Ecologie, PCF, Génération.s, Nouvelle Donne, A nous la démocratie !) et société civile.

    Férue de langues étrangères et de théâtre contemporain, Léonore Moncond’huy le sait : son inexpérience et sa jeunesse lui seront rappelées au moindre faux pas. A ceux qui la trouveraient trop lisse, elle explique être « radicale sur le fond, et non sur la forme », persuadée « que le meilleur moyen d’avancer n’est pas la confrontation, mais de mettre tout le monde autour d’une table . La concertation, la bienveillance, l’exemplarité : autant d’idéaux façonnés au sein des Eclaireurs.

    Une véritable profession de foi, le scoutisme. Des étoiles brillent dans ses yeux pour évoquer la rosée du matin qui scintille devant la tente et les Chamallows qui caramélisent sur le feu de camp : « Je ne connais rien de mieux pour souder un groupe et redonner confiance en l’humanité. » Léonore Moncond’huy ne croirait pas aux vertus de la vie au grand air, jamais elle n’aurait affecté sa première enveloppe de maire (200 000 euros) à l’envoi en vacances, cet été, de 1 500 enfants et adultes n’ayant pas les moyens de partir.

    La même année que ses débuts chez les scouts, la collégienne remporte sa toute première élection en accédant au conseil communal des jeunes (CCJ) de Poitiers, version junior du conseil municipal. Elle poursuivra avec le bureau des jeunes, réservé aux plus de 15 ans. L’organisation de voyages en Europe de l’Est et un sondage auprès des adolescents d’un quartier promis à la réhabilitation figurent parmi ses réalisations. « C’est par la pratique qu’elle a forgé ses convictions », se souvient Karine Trouvat, l’animatrice du CCJ.

    « Elle sait où elle va »

    Sa mère, professeure documentaliste ayant connu un mandat de conseillère municipale (Verts) entre 2004 et 2007, a aussi joué un rôle, en l’emmenant manifester avec elle, enfant, contre la mise en service de la centrale nucléaire de Civaux (Vienne). Son père, professeur de littérature française du XVIIe siècle à l’université de Poitiers, lui a appris « à ne pas compter [ses] heures » et à donner « du sens aux projets . En 2014, la liste Verte de Christiane Fraysse cherche une petite main pour les municipales.La fille d’Elisabeth et de Dominique est embauchée. « Elle a été une secrétaire hors pair, se souvient Robert Rochaud, militant écolo de la première heure, aujourd’hui adjoint aux finances. Je la trouvais alors plus brillante que Cécile Duflot quand elle a pris la tête des Verts à 31 ans. »

    Tout ira ensuite très vite. Elle adhère à EELV dans la foulée des municipales, se fait élire aux régionales de fin 2015 puis est propulsée, deux ans plus tard, à la coprésidence du groupe écologiste du conseil régional, partie prenante de la majorité. Elle s’y distinguera par ses prises de parole musclées, réclamant au président socialiste Alain Rousset de verdir sa politique. « Ce qui frappe, chez elle, c’est une intelligence au cordeau qui lui permet d’allier radicalité et responsabilité. Elle sait où elle va », loue Nicolas Thierry, future tête de liste EELV aux régionales de mars 2021.

    Pour sa ville, « Léonore du Poitou » - qui a refusé de cumuler avec la présidence de l’agglomération Grand Poitiers, confiée à la maire divers gauche de Migné-Auxances, Florence Jardin voit grand. Et vert. Elle compte planter 200 000 arbres, créer un « centre éducation nature », freiner le développement des zones commerciales, fermer l’aéroport... « La transition écologique ne peut pas être douce et gentille, nous sommes dans l’urgence. J’appartiens à la première génération politique qui va devoir gérer un héritage dont elle n’est pas responsable », martèle celle que rien n’indigne plus, actuellement, que la mode des SUV. Une autre de ses initiatives, sitôt maire, fut de suspendre le permis de construire d’un projet immobilier, jugé insuffisamment vertueux sur le plan environnemental.

    Mais l’euphorie des premiers jours a aussi entraîné une légère cacophonie au sein de sa majorité. Une adjointe s’est ainsi demandé, sur Twitter, s’il n’était pas temps de modifier le terme d’ « école maternelle », trop « genré » - tollé sur les réseaux sociaux. Une autre, dans La Nouvelle République, s’est aventurée à évoquer l’introduction de temps de « non-mixité » dans les équipements sportifs sujet brûlant s’il en est... Et quand Le Monde a rencontré Robert Rochaud, celui-ci a certifié que la ville annulerait la commande d’une oeuvre d’art d’un montant de 200 000 euros, passée par l’équipe précédente. Rétropédalage deux jours plus tard : « Rien n’est encore décidé... »

    Léonore Moncond’huy sait aussi que la communication jouera un rôle primordial tout au long de son mandat. Ne l’a-t-elle pas démontré en promettant, il y a deux mois, de participer à un tournoi de basket si l’un de ses Tweet atteignait plus de 1 000 « like », et un Retweet du joueur NBA et ex-Poitevin Evan Fournier ce qui fut fait en quelques heures ? Le tournoi s’est déroulé début septembre, au Jardin des plantes. Avant d’entrer sur le terrain (et subir deux défaites sans appel), madame la maire s’est plu à citer Kobe Bryant, légende des parquets disparue en janvier dans un accident d’hélicoptère : « On n’abandonne pas, on ne bat pas en retraite, on ne fuit pas. On résiste et on conquiert. » Parole de scout.

    https://www.lemonde.fr/politique/article/2020/09/23/leonore-moncond-huy-une-maire-ecologiste-qui-ne-fait-pas-de-vagues_6053222_8

    #démocratie_locale #écologie #justice_sociale #Verts #salaire #sobriété #éducation_populaire #Poitiers_collectif #droits_culturels #ville_accueillante #patrimoine_à_énergie_positive #commande_publique_responsable #zéro_déchet #bientraitance_animale #éducation_nature #innovation_démocratique #assemblée_citoyenne #horizontalité #verticalité #scoutisme #transition_écologique #responsabilité

  • Écologiser les conseils municipaux
    https://topophile.net/savoir/ecologiser-les-conseils-municipaux

    Tribune. Suite à l’élection de maires écologistes dans plusieurs grandes villes de France comme Lyon, Bordeaux, Strasbourg, Grenoble, Tours, Poitiers, etc. le philosophe Thierry Paquot appelle à écologiser les conseils municipaux et à repenser l’organigramme autour de prérogatives transversales : l’urbanité, le bien vivre, l’hospitalité, le quotidien urbain, l’entraide, etc. La victoire des écologistes aux municipales... Voir l’article

  • La « santé publique communautaire », alternative possible à la médecine (...) - Le Numéro Zéro
    https://lenumerozero.info/La-sante-publique-communautaire-alternative-possible-a-la-medecine-li

    Certains réactivent ainsi la « santé communautaire », concept déjà ancien qui cherche à allier savoirs médicaux et sociaux en donnant une large place aux « patients-partenaires ». Partant des constats d’échecs d’une santé publique traditionnelle et administrative, elle cherche à réduire les inégalités sociales de santé. Elle a d’abord émergé en Amérique Latine et aux États-Unis puis, par l’intermédiaire de médecins québécois formés dans des universités américaines dans les années 1960, elle est passée dans le monde francophone. Dans les années 1970, un peu partout dans le monde, l’expression « santé communautaire » était très présente dans l’univers de la santé publique. Dans certains hôpitaux, des départements en relevant prenaient en charge la santé de toute la population locale.

    « La santé ... état de complet bien-être physique, mental et social »
    Cette approche a connu une reconnaissance institutionnelle au plus haut niveau puisque l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé, basée à Genève) l’avait consacrée en 1986 par la « charte d’Ottawa » [1]. Celle-ci définit la santé comme « un état de complet bien-être physique, mental et social, et ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d’infirmité ». Le « prendre soin » doit donc être global, et s’intéresser aussi aux conditions de vie (accès au logement, à l’éducation, à l’alimentation, aux revenus dans un éco-système stable et durable, à la justice sociale et à un traitement équitable).

    #santé #bien-être #communauté